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Assise sur un rocher, Dahlia prit une grande inspiration, savourant l’air marin qui s’infiltrait dans ses narines. Cela faisait plusieurs jours qu’elle avait entrepris son voyage vers la réserve faunique dans le but de se libérer l’esprit. La Fae appréciait la faune et la flore dans son côté le plus sauvage, cependant s’éloigner de son orphelinat lui coûtait la tranquillité qu’elle peinait déjà à atteindre. Ainsi, la réserve offrait un compromis parfait : la proximité rassurante et le dépaysement garanti. Elle observait les fleurs autour d’elle, un léger sourire ornant ses traits d’ordinaire occupés par une mélancolie omniprésente. Quand elle était seule, elle s’octroyait parfois un peu de joie, là où personne ne pouvait la juger.
Sur son chemin, la directrice avait croisé plusieurs voyageurs qu’elle avait salués rapidement d’une main distraite, ne désirant pas s’attarder dans des discussions futiles. D’un œil attentif, elle s’était pourtant attardée sur leurs accoutrements et leurs bagages, comme si elle désirait s’assurer à sa manière qu’il ne s’agissait pas de braconniers. Elle était là pour se détendre, néanmoins cela ne l’empêchait pas de ressentir une haine profonde pour ceux qui venaient détruire ce havre de paix. Fort heureusement, aucun d’entre eux ne lui donna mauvaise impression. Ils ne mourraient pas de la peste obscure, tout du moins pas aujourd’hui, et pas de sa main.
Arrivée devant la plage, la demoiselle à la chevelure dorée se délesta de ses chaussures et alla planter ses pieds dans le sable, profitant de la chaleur qui en émanait et de la sensation sous ses orteils. Elle s’étira longuement, laissant s’échapper de l’entre ouverture de ses lèvres un grand et long soupir de soulagement. Elle s’allongea doucement sur la rive et ferma les yeux, se laissant bercer par le va-et-vient des vagues contre le rivage, de l’écume qui venait chatouiller ses jambes avant de repartir en arrière, laissant un filament blanc sur son passage. Le chant des oiseaux vint finir de la pousser dans les bras de Morphée et lentement, Dahlia s’endormit paisiblement sur le banc de sable.
Quand elle se réveilla enfin, elle ignorait combien de temps s’était écoulé. Le soleil se couchait à l’horizon, éclairant la réserve d’une douce lumière orangée qui se reflétait sur la mer. Pourtant, quelque chose la dérangeait dans ce tableau si parfait. Une présence, de petits picotements sur ses jambes. Baissant la tête nonchalamment, se disant probablement que paradoxalement à sa nature, la Fae venait d’attraper une maladie quelconque, Dahlia constata la présence d’une créature qui lui était parfaitement inconnue.
Un énorme lézard bleu de deux mètres à la tête ahurie, reniflant ses genoux avec attention. D’un geste brusque, elle se redressa en hurlant, crachant ses poumons, tout en se mettant à courir sur la plage pour se débarrasser de la chose qui la terrorisait. « MAIS QU’EST-CE QUE C’EST QUE CAAAAAAAAAAAAAAAAAA ?!! LAISSEZ-MOI, RETIREZ-MOI CA, MAIS QUELLE HORREUR ! ». Elle déchirait le silence si appréciable de la plage, dérangeait toute la faune et les voyageurs qui passeraient par là, mais surtout, elle brisait enfin l’illusion de perfection qui l’accompagnait partout où elle allait. Dahlia, malgré ses émotions enfouies en elle, malgré son cœur de pierre, ne résistait point à la surprise et cédait à la panique rapidement face à l’inconnu. Heureusement que le ridicule ne tue pas.
Sur son chemin, la directrice avait croisé plusieurs voyageurs qu’elle avait salués rapidement d’une main distraite, ne désirant pas s’attarder dans des discussions futiles. D’un œil attentif, elle s’était pourtant attardée sur leurs accoutrements et leurs bagages, comme si elle désirait s’assurer à sa manière qu’il ne s’agissait pas de braconniers. Elle était là pour se détendre, néanmoins cela ne l’empêchait pas de ressentir une haine profonde pour ceux qui venaient détruire ce havre de paix. Fort heureusement, aucun d’entre eux ne lui donna mauvaise impression. Ils ne mourraient pas de la peste obscure, tout du moins pas aujourd’hui, et pas de sa main.
Arrivée devant la plage, la demoiselle à la chevelure dorée se délesta de ses chaussures et alla planter ses pieds dans le sable, profitant de la chaleur qui en émanait et de la sensation sous ses orteils. Elle s’étira longuement, laissant s’échapper de l’entre ouverture de ses lèvres un grand et long soupir de soulagement. Elle s’allongea doucement sur la rive et ferma les yeux, se laissant bercer par le va-et-vient des vagues contre le rivage, de l’écume qui venait chatouiller ses jambes avant de repartir en arrière, laissant un filament blanc sur son passage. Le chant des oiseaux vint finir de la pousser dans les bras de Morphée et lentement, Dahlia s’endormit paisiblement sur le banc de sable.
Quand elle se réveilla enfin, elle ignorait combien de temps s’était écoulé. Le soleil se couchait à l’horizon, éclairant la réserve d’une douce lumière orangée qui se reflétait sur la mer. Pourtant, quelque chose la dérangeait dans ce tableau si parfait. Une présence, de petits picotements sur ses jambes. Baissant la tête nonchalamment, se disant probablement que paradoxalement à sa nature, la Fae venait d’attraper une maladie quelconque, Dahlia constata la présence d’une créature qui lui était parfaitement inconnue.
Un énorme lézard bleu de deux mètres à la tête ahurie, reniflant ses genoux avec attention. D’un geste brusque, elle se redressa en hurlant, crachant ses poumons, tout en se mettant à courir sur la plage pour se débarrasser de la chose qui la terrorisait. « MAIS QU’EST-CE QUE C’EST QUE CAAAAAAAAAAAAAAAAAA ?!! LAISSEZ-MOI, RETIREZ-MOI CA, MAIS QUELLE HORREUR ! ». Elle déchirait le silence si appréciable de la plage, dérangeait toute la faune et les voyageurs qui passeraient par là, mais surtout, elle brisait enfin l’illusion de perfection qui l’accompagnait partout où elle allait. Dahlia, malgré ses émotions enfouies en elle, malgré son cœur de pierre, ne résistait point à la surprise et cédait à la panique rapidement face à l’inconnu. Heureusement que le ridicule ne tue pas.
- La bestiole !:
- Il s'agit d'un Tokage, bestiole du bestiaire ! Juste ici !
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Nouveau mois. Nouvelle saison. Nouvelle chance. Khalez se tenait sur les bords aquatiques de la réserve faunique, un endroit où la faune est extrêmement protégé, étudiée, et répertoriée. La flore avait aussi son importance dans ce lieu dont la République se tenait d'être fière à l’entretenir.
Cela faisait très peu de temps que l’orc avait ressurgi du monde des inconscients pour fouler la terre de ses pas assurés. Or, la volonté et la détermination de cet homme étaient ébranlées depuis peu : un cher camarade mort, la non-présence de visages familiers au réveil, Soma avait besoin de faire le tri dans son esprit, et ce n’était pas au QG des limiers qu’il allait pouvoir permettre à son esprit d’avoir une clarté décisionnelle. Même si en face des supérieurs, il avait affirmé que rien n’avait changé, il se mentait un peu à lui-même : pour la première fois depuis longtemps, le doute l'assaillait sur différents thèmes. Loyauté, bonheur, argent, plaisir, émotions, tout était devenu un capharnaüm dans la psyché déjà fragilise par le long coma de deux années.
Ce pourquoi il se trouvait ici, les pieds baignant dans l’écume et les allées et venues du flot marin. Cette grande étendue d’eau avait la capacité étrange de pouvoir atténuer les malheurs du guerrier. En elle, il se retrouvait dans le tempérament qu’elle pouvait aborder, comme une humeur des plus changeantes : tantôt calme et limpide, un état qu’il cherchait à atteindre, tantôt déchaînée et trouble, comme le cas présent.
Il prit de longues inspirations, se rythmant à la cadence maritime des vagues, avant de doucement soulever son fauchon à la hauteur de sa taille puis de son torse, et de son alignement d’épaules. Ouvrant doucement les yeux, il imbua progressivement l’arme de son élément de maîtrise, et commença à effectuer plusieurs séries d’enchaînements. S’imaginant des ennemis imaginaires, il effectuait des moulinets, parades, esquives, et tourniquets pour comme à la fois échauffer son corps, entretenir ses techniques, et se perdre dans cette danse martiale qui avait apporté son lot de morts.
Tout allait pour le mieux, son cœur comme son esprit semblait doucement guérir, jusqu’à ce qu'un bruit, et plus précisément, un cri féminin, le sortit de sa transe guerrière. Alerté par ce son, il tourna la tête, se mettant en garde instinctivement comme à l’approche d’un adversaire surprise. De son côté, il voyait arriver une jeune aux cheveux blond platine courir désespérément, s’enfuir même, d’un gros lézard bleu de plus de deux mètres. Il observa vite l’apparence de la créature qui semblait être en chasse de la pauvre personne, avant de se déplacer comme pour faire barrage et empêcher le déplacement du monstre. Sauf qu’à ce moment, le lézard sauta dans les airs pour atterrir plus loin, et bloquer l’inconnue. Et dnas un mouvement rotatif, il usa de l’eau dans un tourbillon, qui l’entourait en allant vers l’eau, avant se retomber sur le sol sableux.
*Une créature de l’eau ? Mais qu’est-ce que c’est ?*
Un mélange subtile de curiosité et d’admiration après, le limier se rangea vite auprès de la poursuivie, qui semblait être tombée sur le sol, par surprise ou mauvais mouvement de sa part. Toujours en garde, il restait focalisé sur l’étrange être quadrupède.
Cela faisait très peu de temps que l’orc avait ressurgi du monde des inconscients pour fouler la terre de ses pas assurés. Or, la volonté et la détermination de cet homme étaient ébranlées depuis peu : un cher camarade mort, la non-présence de visages familiers au réveil, Soma avait besoin de faire le tri dans son esprit, et ce n’était pas au QG des limiers qu’il allait pouvoir permettre à son esprit d’avoir une clarté décisionnelle. Même si en face des supérieurs, il avait affirmé que rien n’avait changé, il se mentait un peu à lui-même : pour la première fois depuis longtemps, le doute l'assaillait sur différents thèmes. Loyauté, bonheur, argent, plaisir, émotions, tout était devenu un capharnaüm dans la psyché déjà fragilise par le long coma de deux années.
Ce pourquoi il se trouvait ici, les pieds baignant dans l’écume et les allées et venues du flot marin. Cette grande étendue d’eau avait la capacité étrange de pouvoir atténuer les malheurs du guerrier. En elle, il se retrouvait dans le tempérament qu’elle pouvait aborder, comme une humeur des plus changeantes : tantôt calme et limpide, un état qu’il cherchait à atteindre, tantôt déchaînée et trouble, comme le cas présent.
Il prit de longues inspirations, se rythmant à la cadence maritime des vagues, avant de doucement soulever son fauchon à la hauteur de sa taille puis de son torse, et de son alignement d’épaules. Ouvrant doucement les yeux, il imbua progressivement l’arme de son élément de maîtrise, et commença à effectuer plusieurs séries d’enchaînements. S’imaginant des ennemis imaginaires, il effectuait des moulinets, parades, esquives, et tourniquets pour comme à la fois échauffer son corps, entretenir ses techniques, et se perdre dans cette danse martiale qui avait apporté son lot de morts.
- Ce que fait Khalez (oui il est rasé là :'D):
Tout allait pour le mieux, son cœur comme son esprit semblait doucement guérir, jusqu’à ce qu'un bruit, et plus précisément, un cri féminin, le sortit de sa transe guerrière. Alerté par ce son, il tourna la tête, se mettant en garde instinctivement comme à l’approche d’un adversaire surprise. De son côté, il voyait arriver une jeune aux cheveux blond platine courir désespérément, s’enfuir même, d’un gros lézard bleu de plus de deux mètres. Il observa vite l’apparence de la créature qui semblait être en chasse de la pauvre personne, avant de se déplacer comme pour faire barrage et empêcher le déplacement du monstre. Sauf qu’à ce moment, le lézard sauta dans les airs pour atterrir plus loin, et bloquer l’inconnue. Et dnas un mouvement rotatif, il usa de l’eau dans un tourbillon, qui l’entourait en allant vers l’eau, avant se retomber sur le sol sableux.
*Une créature de l’eau ? Mais qu’est-ce que c’est ?*
Un mélange subtile de curiosité et d’admiration après, le limier se rangea vite auprès de la poursuivie, qui semblait être tombée sur le sol, par surprise ou mauvais mouvement de sa part. Toujours en garde, il restait focalisé sur l’étrange être quadrupède.
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Dahlia vivait depuis plus de quatre cents ans. À ce titre, elle avait rencontré énormément de personnes de races et d’origine différentes, notamment dans son orphelinat. Elle avait dû faire face à des situations complexes demandant rigueur, volonté et contrôle de soi. La mort de ses parents, les nombreuses incartades de ses orphelins, la peur omniprésente d’être mise à mal au premier coin de rue… Ainsi, il ne lui arrivait que très rarement de céder à la panique. Le contrôle de ses propres émotions demeurait sa priorité, craignant que si elle se laisse encore aller, les conséquences en deviennent dramatiques et irrémédiables. La Fae faisait également attention à l’image qu’elle renvoyait au monde, persuadée que sa bouille d’ange et ses airs de bonne samaritaine lui apporterait bien plus qu’il n’en faudrait pour maintenir son établissement à flots. Sa vie était un enchaînement de décisions murement réfléchies et de réflexions intenses, ne laissant au hasard qu’une place infime.
Pourtant, il avait suffi d’une créature aquatique inconnue pour faire valser tous ses principes et tous ses efforts. Poussant sur ses jambes de toutes ses forces, Dahlia fuyait le lézard géant en haletant, ses pieds glissant sur le sable chaud manquant de la faire tomber plus d’une fois. Elle n’osait se retourner de peur de constater que la fuite était probablement inutile et se contentait d’avancer tout droit sans se préoccuper du reste. Peu habituée aux efforts physiques, la directrice avait parfaitement conscience de ses capacités limitées et espérait de tout cœur qu’un miracle la sauve de son destin qu’elle imaginait funeste. Dans son esprit, une tout autre bataille se livrait, entre la Fae qui désirait sortir des sentiers battus et la directrice qui regrettait profondément de s’être aventurée dans la réserve sans prendre la moindre précaution. Deux entités opposées, deux faces de la même pièce.
Pendant un instant, Dahlia crut avoir semé la créature quand elle s’aperçut qu’elle n’entendait plus le bruit de ses pattes dans le sable. Peut-être le lézard avait-il abandonné, constatant que sa cible ne ferait pas un repas satisfaisant ? Elle commença à ralentir le rythme quand ce dernier passa au-dessus d’elle pour l’empêcher de poursuivre sa route. Entre la surprise et la peur, la directrice s’écrasa dans le sable, les jambes tremblantes et le cœur battant si fort qu’elle pouvait le sentir du bout de ses doigts. Puis, elle le remarqua enfin. Un jeune homme à la musculature définie, tenant ce qui ressemblait à une épée de ses mains expertes. Son rythme cardiaque sembla s’apaiser, elle était en présence d’un guerrier qui pourrait la sortir de ce pétrin. Pourtant, elle ne put en détacher les yeux et pour cause… L’individu venu à sa rescousse avait une couleur de peau semblable aux plus belles landes verdoyantes du Sekai.
Elle se redressa lentement et alla se cacher machinalement dans le dos de l’orc avant de réaliser la différence conséquence de taille entre eux deux. Elle avala sa salive, contemplant ses bras et ses épaules entre l’admiration et la peur qu’il puisse la broyer en deux et finit par poser sa main tremblante sur son bras. « Vous… je… Merci... ». De sa main libre, elle vint saisir sa dague dans la fente de sa robe blanche et la pointa vers la créature, toujours entièrement cachée par le corps imposant de son salvateur. Sa posture était mauvaise, l’air menaçant qu’elle tentait d’arborer complètement ridicule et sa force ne lui aurait pas même permis de trancher une part de tarte correctement. « Vous pensez que… Que nous sommes obligés de la tuer ? Nous sommes dans une réserve et… ». Elle baissa le regard, légèrement honteuse. Le lézard défendait son territoire, elle était l’intruse. « Nous pourrions peut-être juste… partir ? ».
De son côté, la créature semblait prendre un malin plaisir à tourmenter les deux âmes perdues sur la plage, sautillant d’un bout à l’autre dans le sable comme un chien peinant à faire un choix entre ses jouets. D’un coup de queue, il envoya une boule d’eau en direction de l’orc, le trempant ainsi de la tête aux pieds, puis se mit à courir dans leur direction à une vitesse fulgurante, la gueule ouverte et la langue pendant sur le côté. Ce qui devait être un monstre ne ressemblait à présent qu’à un jeune lézard en quête de découverte, mais surtout en quête de jeu. À savoir maintenant si le duo comptait s’amuser avec lui où lui faire regretter d’être tombés sur eux…
Pourtant, il avait suffi d’une créature aquatique inconnue pour faire valser tous ses principes et tous ses efforts. Poussant sur ses jambes de toutes ses forces, Dahlia fuyait le lézard géant en haletant, ses pieds glissant sur le sable chaud manquant de la faire tomber plus d’une fois. Elle n’osait se retourner de peur de constater que la fuite était probablement inutile et se contentait d’avancer tout droit sans se préoccuper du reste. Peu habituée aux efforts physiques, la directrice avait parfaitement conscience de ses capacités limitées et espérait de tout cœur qu’un miracle la sauve de son destin qu’elle imaginait funeste. Dans son esprit, une tout autre bataille se livrait, entre la Fae qui désirait sortir des sentiers battus et la directrice qui regrettait profondément de s’être aventurée dans la réserve sans prendre la moindre précaution. Deux entités opposées, deux faces de la même pièce.
Pendant un instant, Dahlia crut avoir semé la créature quand elle s’aperçut qu’elle n’entendait plus le bruit de ses pattes dans le sable. Peut-être le lézard avait-il abandonné, constatant que sa cible ne ferait pas un repas satisfaisant ? Elle commença à ralentir le rythme quand ce dernier passa au-dessus d’elle pour l’empêcher de poursuivre sa route. Entre la surprise et la peur, la directrice s’écrasa dans le sable, les jambes tremblantes et le cœur battant si fort qu’elle pouvait le sentir du bout de ses doigts. Puis, elle le remarqua enfin. Un jeune homme à la musculature définie, tenant ce qui ressemblait à une épée de ses mains expertes. Son rythme cardiaque sembla s’apaiser, elle était en présence d’un guerrier qui pourrait la sortir de ce pétrin. Pourtant, elle ne put en détacher les yeux et pour cause… L’individu venu à sa rescousse avait une couleur de peau semblable aux plus belles landes verdoyantes du Sekai.
Elle se redressa lentement et alla se cacher machinalement dans le dos de l’orc avant de réaliser la différence conséquence de taille entre eux deux. Elle avala sa salive, contemplant ses bras et ses épaules entre l’admiration et la peur qu’il puisse la broyer en deux et finit par poser sa main tremblante sur son bras. « Vous… je… Merci... ». De sa main libre, elle vint saisir sa dague dans la fente de sa robe blanche et la pointa vers la créature, toujours entièrement cachée par le corps imposant de son salvateur. Sa posture était mauvaise, l’air menaçant qu’elle tentait d’arborer complètement ridicule et sa force ne lui aurait pas même permis de trancher une part de tarte correctement. « Vous pensez que… Que nous sommes obligés de la tuer ? Nous sommes dans une réserve et… ». Elle baissa le regard, légèrement honteuse. Le lézard défendait son territoire, elle était l’intruse. « Nous pourrions peut-être juste… partir ? ».
De son côté, la créature semblait prendre un malin plaisir à tourmenter les deux âmes perdues sur la plage, sautillant d’un bout à l’autre dans le sable comme un chien peinant à faire un choix entre ses jouets. D’un coup de queue, il envoya une boule d’eau en direction de l’orc, le trempant ainsi de la tête aux pieds, puis se mit à courir dans leur direction à une vitesse fulgurante, la gueule ouverte et la langue pendant sur le côté. Ce qui devait être un monstre ne ressemblait à présent qu’à un jeune lézard en quête de découverte, mais surtout en quête de jeu. À savoir maintenant si le duo comptait s’amuser avec lui où lui faire regretter d’être tombés sur eux…
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Il observait avec précision la créature, elle qui semblait comme se déplacer dans plusieurs figures, toujours l’eau ruisselant et suivant le moindre de ses courbures. Une autre sensation que sentit l’orc était les mains douces de la personne qui le toucha sur le bras. Il eut presque une réaction réflexe de se redresser un peu plus, un frisson lui parcourut l’échine. Une réaction réflexe, comme tout le monde, mais plutôt surprenante. De plus, il sentait bien le tremblement dans le geste, mais aussi un peu dans la voix. D’un remerciement léger, elle semblait prendre un peu plus d’appui sur son membre, avant de s’interroger sur la suite des événements.
Il se retourna pour la voir de plus près, à ses dernières paroles. Il paraissait bien géant auprès d’elle, sa masse étant bien plus imposante que la sienne. De sa dague qu’elle tenait avec hésitation, il ne croisa pas ses yeux, elle qui regardait dans le sable blanc de la réserve.
Au même moment, la créature s’était jeté vers eux, langue pendue et à l’air, bouche ouverte. Mais pas de dents apparentes… Puis, l’orc se souvint d’une chose : toutes ces caractéristiques, il l’avait déjà entendu, ou vu quelque part. Ce genre de reptiles à la taille plutôt impressionnante pour un néophyte, était en fait un tokage. Sur un navire ou ailleurs, le guerrier en avait croisé un, et l’avait marqué pour le fait des prouesses dont le monstre faisait part en haute mer, même les plus déchaînés.
Il relâcha un peu la garde, rengaine son fauchon à la taille, tendit que la créature s'approchait vraiment dans leur direction. De peur, il sentait l’emprise de la poigne de la femme se resserrait sur lui, mais sans pour autant lui faire mal. D’un léger signe, il leva la main, paume en avant, et doucement, manifesta de l’eau en son creux.
Cela eut pour effet de stopper le tokage, à seulement une portée de bras des deux âmes.
“Non, je ne viendrais pas à tuer cette bête.” Il marquait un temps pour éviter de brusquer le lézard. “Ce sont des créatures intelligentes. Mais dociles. N’ayez crainte.”
Doucement, il tendit le bras vers le monstre, et presque par l’œuvre d’un lien mystique, le bout de sa tête rencontra sa main. Il pouvait sentir la peau lisse, luisante d’eau, à son toucher.
“Ouvrez doucement les yeux. Et observez attentivement.”
Il se le disait presque comme lors de ses canalisations d’émotion pendant ses enchaînements. Le tokage se laissa même caresser le dessous du cou, permettant à l’orc de presque à aller au contact. Il inspectait même la créature si une blessure quelconque lui serait causée d’une manière fortuite, par eux, ou par quelqu’un d’autre.
“Rangez votre dague. Et faites comme moi.”
Si elle venait à aussi pouvoir profiter d’un instant rare que celui-ci, elle pourrait peut-être retrouver une sérénité après cette course-poursuite.
“Vous… Vous allez mieux ?” Dit-il avec un peu de mal.
Il se retourna pour la voir de plus près, à ses dernières paroles. Il paraissait bien géant auprès d’elle, sa masse étant bien plus imposante que la sienne. De sa dague qu’elle tenait avec hésitation, il ne croisa pas ses yeux, elle qui regardait dans le sable blanc de la réserve.
Au même moment, la créature s’était jeté vers eux, langue pendue et à l’air, bouche ouverte. Mais pas de dents apparentes… Puis, l’orc se souvint d’une chose : toutes ces caractéristiques, il l’avait déjà entendu, ou vu quelque part. Ce genre de reptiles à la taille plutôt impressionnante pour un néophyte, était en fait un tokage. Sur un navire ou ailleurs, le guerrier en avait croisé un, et l’avait marqué pour le fait des prouesses dont le monstre faisait part en haute mer, même les plus déchaînés.
Il relâcha un peu la garde, rengaine son fauchon à la taille, tendit que la créature s'approchait vraiment dans leur direction. De peur, il sentait l’emprise de la poigne de la femme se resserrait sur lui, mais sans pour autant lui faire mal. D’un léger signe, il leva la main, paume en avant, et doucement, manifesta de l’eau en son creux.
Cela eut pour effet de stopper le tokage, à seulement une portée de bras des deux âmes.
- Khalez be like (sans l'armure aussi):
“Non, je ne viendrais pas à tuer cette bête.” Il marquait un temps pour éviter de brusquer le lézard. “Ce sont des créatures intelligentes. Mais dociles. N’ayez crainte.”
Doucement, il tendit le bras vers le monstre, et presque par l’œuvre d’un lien mystique, le bout de sa tête rencontra sa main. Il pouvait sentir la peau lisse, luisante d’eau, à son toucher.
“Ouvrez doucement les yeux. Et observez attentivement.”
Il se le disait presque comme lors de ses canalisations d’émotion pendant ses enchaînements. Le tokage se laissa même caresser le dessous du cou, permettant à l’orc de presque à aller au contact. Il inspectait même la créature si une blessure quelconque lui serait causée d’une manière fortuite, par eux, ou par quelqu’un d’autre.
“Rangez votre dague. Et faites comme moi.”
Si elle venait à aussi pouvoir profiter d’un instant rare que celui-ci, elle pourrait peut-être retrouver une sérénité après cette course-poursuite.
“Vous… Vous allez mieux ?” Dit-il avec un peu de mal.
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La tension était palpable. Dahlia était née au coeur des forêts républicaines et les avait rapidement quittées pour l’orphelinat des Jardins du Destin. Aussi, ses seules connaissances de la faune s’arrêtaient aux créatures qu’elle avait eu l’occasion de croiser durant son enfance. Et pour une Fae de son âge, l’enfance commençait à remonter à si longtemps qu’elle peinait à s’en souvenir clairement. De plus, ce genre de créatures aquatiques ne devait pas quitter la mer sans une bonne raison. Elle referma un peu plus son emprise sur le bras de l’orc, son souffle chaud dans le creux de ses omoplates.
La Fae laissa échapper un petit soupir de soulagement en l’entendant confirmer qu’ils ne tueraient pas la bête. Quand bien même elle n’avait que peu de remords à faire sombrer les humains dans la folie s’ils venaient à croiser sa route, les animaux se trouvaient être une autre paire de manches. Comme les enfants, elle les considérait incapables de malveillance pure. Un optimisme puéril qui lui reviendrait en pleine tête un jour où l’autre.
Ses yeux s’écarquillèrent en voyant son sauveteur s’approcher du lézard bleuté qui le fixait d’un œil méfiant, sa langue pendant toujours sur le côté de sa mâchoire béante. « Vous êtes sûr que... ». Elle n’eut pas même le temps de terminer sa phrase que le guerrier posait sa main où elle put distinguer une orbe d’eau magique sur la tête visqueuse du Tokage, en profitant pour lui prodiguer quelques caresses. Dahlia avala sa salive et prit une grande inspiration, approchant elle aussi de la créature qui la coursait à peine quelques secondes plus tôt.
Malgré la docilité que le lézard arborait auprès du jeune homme, la Fae n’était pas complètement rassurée. Elle rangea lentement sa dague dans son fourreau accroché à sa cuisse qu’elle dévoila d’un mouvement gracile sous le pan de sa robe et fit quelques pas timides. Sa main libre resta doucement agrippée au bras de l’inconnu, persuadée que si l’animal changeait finalement d’avis, elle disposerait de suffisamment de temps pour se cacher à nouveau dans son dos.
Ses doigts finirent par effleurer la surface de la peau du Tokage. La Fae resta immobile et muette durant une dizaine de secondes, tentant d’enfouir son appréhension au fin fond de ses pensées. La voix de l’orc la fit sursauter. « O...Oui je crois que ça va mieux. ». Elle releva la tête, plongeant son regard orangé dans le sien, se tordant le cou dans la même manœuvre. Si elle voulait l’observer de plus près, il devrait se pencher ou s’asseoir à ses côtés, garder la nuque dans cet angle lui assurant un torticolis le lendemain.
« Merci pour votre aide. Je.. Je n’avais pas réalisé que cette créature ne me voulait pas de mal. ». Un petit sourire vint orner ses traits. La réalisation de ne pas avoir échappé à une mort certaine apaisait considérablement les angoisses qui la tourmentaient. Elle marqua une pause pour réfléchir puis reprit, alternant son attention entre le lézard qui profitait des caresses et l’orc qu’elle tenait toujours d’une main. « Heureusement que vous étiez là. Je ne sais pas ce que j’aurais fait si vous n’étiez pas intervenu. Je m’app...AAAHH. ».
La Fae fut interrompue par le lézard qui lui sauta dessus, la faisant tomber à nouveau dans le sable pour lui lécher la joue. Elle tenta tant bien que mal de le repousser aussi tendrement qu’elle le put, le faisant valser sur le côté. La directrice passa une main sur son épaule ayant pris un coup lors de la chute en se redressant lentement. « Il est… brusque. ». C’était le moins que l’on puisse dire. Sans doute un jeune impétueux, éloigné de sa famille. Une fois debout, elle s’inclina légèrement devant l’orc. « Je disais donc, je m’appelle Dahlia. ».
Une fois sa petite révérence maladroite terminée, elle tourna à nouveau le regard vers l’océan, une brise envoyant valser sa chevelure dorée en arrière. « J’espère que je ne vous ai pas dérangé. ». Elle baissa les yeux vers le fauchon. « Vous êtes mieux équipé que moi pour partir à l’aventure. ». Puis elle prit sa main et l’entoura des siennes. « Je vous remercie encore une fois pour votre bravoure et votre gentillesse. ». D’ordinaire, Dahlia était le monstre que beaucoup craignaient, alors devenir la demoiselle en détresse de temps en temps ne lui déplaisait guère. Et puis, il n’y avait pas que la situation qui ne lui déplaisait point...
La Fae laissa échapper un petit soupir de soulagement en l’entendant confirmer qu’ils ne tueraient pas la bête. Quand bien même elle n’avait que peu de remords à faire sombrer les humains dans la folie s’ils venaient à croiser sa route, les animaux se trouvaient être une autre paire de manches. Comme les enfants, elle les considérait incapables de malveillance pure. Un optimisme puéril qui lui reviendrait en pleine tête un jour où l’autre.
Ses yeux s’écarquillèrent en voyant son sauveteur s’approcher du lézard bleuté qui le fixait d’un œil méfiant, sa langue pendant toujours sur le côté de sa mâchoire béante. « Vous êtes sûr que... ». Elle n’eut pas même le temps de terminer sa phrase que le guerrier posait sa main où elle put distinguer une orbe d’eau magique sur la tête visqueuse du Tokage, en profitant pour lui prodiguer quelques caresses. Dahlia avala sa salive et prit une grande inspiration, approchant elle aussi de la créature qui la coursait à peine quelques secondes plus tôt.
Malgré la docilité que le lézard arborait auprès du jeune homme, la Fae n’était pas complètement rassurée. Elle rangea lentement sa dague dans son fourreau accroché à sa cuisse qu’elle dévoila d’un mouvement gracile sous le pan de sa robe et fit quelques pas timides. Sa main libre resta doucement agrippée au bras de l’inconnu, persuadée que si l’animal changeait finalement d’avis, elle disposerait de suffisamment de temps pour se cacher à nouveau dans son dos.
Ses doigts finirent par effleurer la surface de la peau du Tokage. La Fae resta immobile et muette durant une dizaine de secondes, tentant d’enfouir son appréhension au fin fond de ses pensées. La voix de l’orc la fit sursauter. « O...Oui je crois que ça va mieux. ». Elle releva la tête, plongeant son regard orangé dans le sien, se tordant le cou dans la même manœuvre. Si elle voulait l’observer de plus près, il devrait se pencher ou s’asseoir à ses côtés, garder la nuque dans cet angle lui assurant un torticolis le lendemain.
« Merci pour votre aide. Je.. Je n’avais pas réalisé que cette créature ne me voulait pas de mal. ». Un petit sourire vint orner ses traits. La réalisation de ne pas avoir échappé à une mort certaine apaisait considérablement les angoisses qui la tourmentaient. Elle marqua une pause pour réfléchir puis reprit, alternant son attention entre le lézard qui profitait des caresses et l’orc qu’elle tenait toujours d’une main. « Heureusement que vous étiez là. Je ne sais pas ce que j’aurais fait si vous n’étiez pas intervenu. Je m’app...AAAHH. ».
La Fae fut interrompue par le lézard qui lui sauta dessus, la faisant tomber à nouveau dans le sable pour lui lécher la joue. Elle tenta tant bien que mal de le repousser aussi tendrement qu’elle le put, le faisant valser sur le côté. La directrice passa une main sur son épaule ayant pris un coup lors de la chute en se redressant lentement. « Il est… brusque. ». C’était le moins que l’on puisse dire. Sans doute un jeune impétueux, éloigné de sa famille. Une fois debout, elle s’inclina légèrement devant l’orc. « Je disais donc, je m’appelle Dahlia. ».
Une fois sa petite révérence maladroite terminée, elle tourna à nouveau le regard vers l’océan, une brise envoyant valser sa chevelure dorée en arrière. « J’espère que je ne vous ai pas dérangé. ». Elle baissa les yeux vers le fauchon. « Vous êtes mieux équipé que moi pour partir à l’aventure. ». Puis elle prit sa main et l’entoura des siennes. « Je vous remercie encore une fois pour votre bravoure et votre gentillesse. ». D’ordinaire, Dahlia était le monstre que beaucoup craignaient, alors devenir la demoiselle en détresse de temps en temps ne lui déplaisait guère. Et puis, il n’y avait pas que la situation qui ne lui déplaisait point...
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Elle était encore très hésitante. Il faut dire que ce que faisait Khalez était à la limite de l'inconscient, de la stupidité à l'état pur. Mais en son for intérieur, il avait déjà certifié la nature pacifique de cet être vivant. Elle avait cependant encore le bras comme une sorte de mise en confiance, d’une façon de se rassurer qu’il était le protecteur qu’elle attendait.
Et en parlant de ce sentiment qu’il inspirait, elle fit de même avec l’air ambiant, et fit les mêmes gestes que l’orc, avec bien plus de lenteur et de méfiance, qui se dissipa peu à peu à la mesure des caresses effectuées sur la peau typique d’un tokage. De plus, l'intérêt que portait Khalez à l’état psychique de l’inconnue, eut écho. Leur regard respectif se plongeait dans l’autre, presque l’espace d’un instant, le temps semblait comme suspendu sur de longues secondes.
Elle brisa cet instant fantasque, actualisant oralement son état émotionnel, qui semblait légèrement relâcher la fréquence de gestes qu’effectuait ce dernier. Il la laissa parler, la remettre doucement de ses agitations, avant que le lézard la coupe en pleine explication, cherchant à lui-même, féliciter à sa façon, son enthousiasme et joie d’avoir trouvé… Des copains de jeu et de caresses ?
Il la voyait peiner à retirer la créature qui, de tout son poids, l’empêchait d’efficacement la repousser. Le limier l’aida, poussant légèrement et tapotant le flanc de la grosse entité, qui se laissa rouler sur le côté, et libéra la femme aux yeux d’érable. Sa remarque était… Pertinente.
“Il a sa façon de communiquer.”
D’une petite révérence, elle se présenta sous le nom de Dahlia, comme la fleur qui était visible sur plusieurs sentiers et jardins personnels de la République. Son regard se tournait vers la berge, puis porté sur l’horizon, le vent presque marin soufflant sa brise salé dans les cheveux de la blonde. De ses dires, elle pensait en mal à sa présence, et commentait même sur le fait que Khalez était armé, comme préventif de toute situation malencontreuse.
Il allait répondre à ces deux paroles, mais le fait qu’elle attrapa sa main dans les siennes, le stoppa, et eut presque l’effet d’un unique hoquet de surprise, léger, mais perceptible. Elle le remerciait, avec une confiance renouvelée, d’avoir été un protecteur digne et valeureux. Bien là des mots, que le mercenaire n’aurait jamais été qualifié au cours de sa carrière, sa vie entière.
“Je… Merci.”
Un ton bien plat, face à celle qui semblait presque… Différente dans cet instant ? Il ne savait comment décrire du regard. Même des mots dans sa pensée n’arrivaient pas à subsister, à rester, et à naître, tant que le sentiment était si nouveau, qu’il ne trouvait aucun adjectif, aucun nom, pour y apposer un moyen mnémotechnique entre le ressenti et le contact. Elle le regardait encore, le visage tourné vers lui. Il avait l’habitude de rester de sa hauteur, mais étrangement, et seulement aujourd’hui, il ferait exception.
Posant un genou à terre, son regard aligné sur le plan le plus plat, permettant aux deux d’éviter de se créer une douleur quelconque au cou. Il ne retira pas sa main pour autant, comme pour profiter d’une chose qu’on lui avait longtemps dérobée.
“Pardon, je voulais dire : je suis Khalez. Et vous… Dahlia ?”
Pourquoi semblait-il agréable de dire ce nom ? À la fois oralement, et dans sa tête ? Était-il victime d’une emprise mentale ? Non, rien ne lui indiquait que cette jeune femme, présentait un extrême danger pour lui. Quid de ceux qui l’auraient déjà croisé ?
Et en parlant de ce sentiment qu’il inspirait, elle fit de même avec l’air ambiant, et fit les mêmes gestes que l’orc, avec bien plus de lenteur et de méfiance, qui se dissipa peu à peu à la mesure des caresses effectuées sur la peau typique d’un tokage. De plus, l'intérêt que portait Khalez à l’état psychique de l’inconnue, eut écho. Leur regard respectif se plongeait dans l’autre, presque l’espace d’un instant, le temps semblait comme suspendu sur de longues secondes.
Elle brisa cet instant fantasque, actualisant oralement son état émotionnel, qui semblait légèrement relâcher la fréquence de gestes qu’effectuait ce dernier. Il la laissa parler, la remettre doucement de ses agitations, avant que le lézard la coupe en pleine explication, cherchant à lui-même, féliciter à sa façon, son enthousiasme et joie d’avoir trouvé… Des copains de jeu et de caresses ?
Il la voyait peiner à retirer la créature qui, de tout son poids, l’empêchait d’efficacement la repousser. Le limier l’aida, poussant légèrement et tapotant le flanc de la grosse entité, qui se laissa rouler sur le côté, et libéra la femme aux yeux d’érable. Sa remarque était… Pertinente.
“Il a sa façon de communiquer.”
D’une petite révérence, elle se présenta sous le nom de Dahlia, comme la fleur qui était visible sur plusieurs sentiers et jardins personnels de la République. Son regard se tournait vers la berge, puis porté sur l’horizon, le vent presque marin soufflant sa brise salé dans les cheveux de la blonde. De ses dires, elle pensait en mal à sa présence, et commentait même sur le fait que Khalez était armé, comme préventif de toute situation malencontreuse.
Il allait répondre à ces deux paroles, mais le fait qu’elle attrapa sa main dans les siennes, le stoppa, et eut presque l’effet d’un unique hoquet de surprise, léger, mais perceptible. Elle le remerciait, avec une confiance renouvelée, d’avoir été un protecteur digne et valeureux. Bien là des mots, que le mercenaire n’aurait jamais été qualifié au cours de sa carrière, sa vie entière.
“Je… Merci.”
Un ton bien plat, face à celle qui semblait presque… Différente dans cet instant ? Il ne savait comment décrire du regard. Même des mots dans sa pensée n’arrivaient pas à subsister, à rester, et à naître, tant que le sentiment était si nouveau, qu’il ne trouvait aucun adjectif, aucun nom, pour y apposer un moyen mnémotechnique entre le ressenti et le contact. Elle le regardait encore, le visage tourné vers lui. Il avait l’habitude de rester de sa hauteur, mais étrangement, et seulement aujourd’hui, il ferait exception.
Posant un genou à terre, son regard aligné sur le plan le plus plat, permettant aux deux d’éviter de se créer une douleur quelconque au cou. Il ne retira pas sa main pour autant, comme pour profiter d’une chose qu’on lui avait longtemps dérobée.
“Pardon, je voulais dire : je suis Khalez. Et vous… Dahlia ?”
Pourquoi semblait-il agréable de dire ce nom ? À la fois oralement, et dans sa tête ? Était-il victime d’une emprise mentale ? Non, rien ne lui indiquait que cette jeune femme, présentait un extrême danger pour lui. Quid de ceux qui l’auraient déjà croisé ?
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Dahlia profitait du calme enfin retrouvé, se concentrant sur sa respiration afin d'apaiser ses dernières angoisses. À sa droite se tenait toujours le grand lézard bleu qui vagabondait sur la rive, s'arrêtant pour renifler et creuser de temps à autre des petits trous dans le sable, envoyant valser les grains en arrière sur les pieds de la Fae et de l'orc. Le Tokage ne se formalisait guère d'avoir perdu leur attention momentanément, se disant probablement qu'il suffirait de leur envoyer à nouveau une sphère d'eau en pleine tête pour la récupérer. La directrice, elle, se concentrait uniquement sur son sauveur, les yeux brillants de curiosité.
Il était improbable qu'elle s'arrête sur le premier venu et si au départ, on aurait pu associer son intérêt au sauvetage de sa vie, elle aurait simplement pu s'éloigner du jeune homme une fois les politesses échangées. Elle l'observait de haut en bas, s'arrêtant sur la commissure de ses yeux puis sur l'arête de son nez avant de s'arrêter sur son menton, car il fallait le reconnaître, c'est de sa hauteur ce qu'elle pouvait voir de mieux. Soit l'orc émettait de sérieuses réserves quant aux remarques de la directrice, soit il n'était pas vraiment doué pour s'exprimer. S'il s'agissait du second point, alors Dahlia ne pourrait pas l'aider. Elle-même s'efforçait d'afficher une mine réjouie en toutes circonstances, et cela, même si la mélancolie s'installait confortablement dans son esprit. Sans retirer ses mains autour de la sienne, elle acquiesça.
« Vous n’avez pas à me remercier. Je ne fais que dire la vérité. ». Quand il s’assit auprès d’elle, la Fae ne put réprimer un petit rire, un éclair de sincérité dans la façade qu’elle arborait quotidiennement. Cette délicate attention lui allait droit au cœur, aussi minime soit-elle. Elle garda toutefois sa main entre les siennes, appréciant ce bref contact qui les liait depuis quelques secondes. « Merci, je vous avoue que je commençais à avoir mal à la nuque. Est-ce que je suis vraiment petite, où êtes-vous incroyablement grand ? ».
Dahlia ne disposait pas réellement de moyens de faire une comparaison avec son propre peuple, n’ayant jamais eu l’occasion de croiser un de ses congénères. Elle baissa les yeux vers son genou au sol et plaça une de ses mains devant ses lèvres, riant à nouveau. « C’est un peu tôt pour me demander en mariage, vous ne pensez pas ? ». Puis sa main alla se poser sur son épaule, la tapotant avec tendresse. « Je vous taquine, pardon. ».
Le regard d’incompréhension qui ornait les traits du jeune homme en permanence déclenchait en la Fae une certaine malice. Elle n’aurait su mettre le doigt sur la raison qui la poussait à agir ainsi. Peut-être était-ce la grande frayeur l’ayant secouée plus tôt, l’euphorie d’avoir enfin pris du temps libre loin de l’orphelinat ou le désir maladif d’éviter la solitude. Aussi étrange que cela puisse paraître, les trois options avaient du sens. « Dahlia, c’est ça. Ce n’est pas très original, j’en suis consciente. ».
Elle pointa du doigt la main de l’orc qu’elle tenait plus tôt entre les siennes. « Ce que vous avez fait tout à l’heure, par contre, avec cette eau… Ça, c’était très original, impressionnant. ». Son regard orangé alla se déposer sur le Tokage qui continuait de s’amuser dans le sable, semblant avoir oublié leur altercation plutôt aisément. « Cela ne me surprend pas que vous ayez réussi à l’amadouer… Mais si je puis me permettre… Vous êtes le seul venu à mon secours, et je n’ai pas croisé énormément de voyageurs sur ma route... qu’est-ce que vous faites ici ? ». Elle fronça les sourcils. « Vous n’êtes pas un braconnier, n’est-ce pas ? ».
Les éléments dont disposait la directrice n’indiquaient en rien une attitude hostile envers les créatures de la réserve faunique. Si Khalez était l’un d’entre eux, un monstre prêt à tuer pour une bourse ; quelle ironie... il ne se serait point gêné pour capturer la bête sans se faire repérer. Ou peut-être attendait-il que Dahlia tourne le dos pour accomplir son méfait… La réalité était sans doute que la jeune femme préférait se voiler la face un peu plus longtemps sur la raison de la venue de l’orc. Elle aimait penser que le monde l’avait placé sur son chemin pour la secourir à cet instant précis. Son idéalisme et son côté rêveur frappaient encore et toujours, surtout au mauvais moment...
Il était improbable qu'elle s'arrête sur le premier venu et si au départ, on aurait pu associer son intérêt au sauvetage de sa vie, elle aurait simplement pu s'éloigner du jeune homme une fois les politesses échangées. Elle l'observait de haut en bas, s'arrêtant sur la commissure de ses yeux puis sur l'arête de son nez avant de s'arrêter sur son menton, car il fallait le reconnaître, c'est de sa hauteur ce qu'elle pouvait voir de mieux. Soit l'orc émettait de sérieuses réserves quant aux remarques de la directrice, soit il n'était pas vraiment doué pour s'exprimer. S'il s'agissait du second point, alors Dahlia ne pourrait pas l'aider. Elle-même s'efforçait d'afficher une mine réjouie en toutes circonstances, et cela, même si la mélancolie s'installait confortablement dans son esprit. Sans retirer ses mains autour de la sienne, elle acquiesça.
« Vous n’avez pas à me remercier. Je ne fais que dire la vérité. ». Quand il s’assit auprès d’elle, la Fae ne put réprimer un petit rire, un éclair de sincérité dans la façade qu’elle arborait quotidiennement. Cette délicate attention lui allait droit au cœur, aussi minime soit-elle. Elle garda toutefois sa main entre les siennes, appréciant ce bref contact qui les liait depuis quelques secondes. « Merci, je vous avoue que je commençais à avoir mal à la nuque. Est-ce que je suis vraiment petite, où êtes-vous incroyablement grand ? ».
Dahlia ne disposait pas réellement de moyens de faire une comparaison avec son propre peuple, n’ayant jamais eu l’occasion de croiser un de ses congénères. Elle baissa les yeux vers son genou au sol et plaça une de ses mains devant ses lèvres, riant à nouveau. « C’est un peu tôt pour me demander en mariage, vous ne pensez pas ? ». Puis sa main alla se poser sur son épaule, la tapotant avec tendresse. « Je vous taquine, pardon. ».
Le regard d’incompréhension qui ornait les traits du jeune homme en permanence déclenchait en la Fae une certaine malice. Elle n’aurait su mettre le doigt sur la raison qui la poussait à agir ainsi. Peut-être était-ce la grande frayeur l’ayant secouée plus tôt, l’euphorie d’avoir enfin pris du temps libre loin de l’orphelinat ou le désir maladif d’éviter la solitude. Aussi étrange que cela puisse paraître, les trois options avaient du sens. « Dahlia, c’est ça. Ce n’est pas très original, j’en suis consciente. ».
Elle pointa du doigt la main de l’orc qu’elle tenait plus tôt entre les siennes. « Ce que vous avez fait tout à l’heure, par contre, avec cette eau… Ça, c’était très original, impressionnant. ». Son regard orangé alla se déposer sur le Tokage qui continuait de s’amuser dans le sable, semblant avoir oublié leur altercation plutôt aisément. « Cela ne me surprend pas que vous ayez réussi à l’amadouer… Mais si je puis me permettre… Vous êtes le seul venu à mon secours, et je n’ai pas croisé énormément de voyageurs sur ma route... qu’est-ce que vous faites ici ? ». Elle fronça les sourcils. « Vous n’êtes pas un braconnier, n’est-ce pas ? ».
Les éléments dont disposait la directrice n’indiquaient en rien une attitude hostile envers les créatures de la réserve faunique. Si Khalez était l’un d’entre eux, un monstre prêt à tuer pour une bourse ; quelle ironie... il ne se serait point gêné pour capturer la bête sans se faire repérer. Ou peut-être attendait-il que Dahlia tourne le dos pour accomplir son méfait… La réalité était sans doute que la jeune femme préférait se voiler la face un peu plus longtemps sur la raison de la venue de l’orc. Elle aimait penser que le monde l’avait placé sur son chemin pour la secourir à cet instant précis. Son idéalisme et son côté rêveur frappaient encore et toujours, surtout au mauvais moment...
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À présent qu’il était à la hauteur des yeux de son auditrice, il pouvait mieux apprécier les traits et contours qui s’offraient à sa vue : une peau pâle, à la merci des rayons solaires. Un regard pénétrant, et des lèvres charnues dont la couleur ressortait ben plus que sa pigmentation. Ses cheveux à la couleur du blé d’or, étaient d’une longueur impressionnante. Et ses formes à la générosité de Mère-Nature, étaient dissimulées derrière une robe blanche et légère. De plus, elle était ornée d’une couronne florale. Son remerciement rencontra une parole qui voulait faire comprendre au guerrier que rien n’était faux à son encontre. De nature modeste, il ne surenchérissait pas dessus.
Toujours le contact digital maintenu entre eux, à la fois agréable et une manière à eux de se rassurer, les deux conversèrent, l’une prenant les avants, s’interrogeant sur leur différence de taille.
“Deux. Les deux.”
Toujours terre-à-terre, malgré l'appartenance à l’élément aquatique de la cosmologie du grand tout, le limier ne voyait pas cela comme à la fois une touche d’humour rhétorique. Mais il avait appris une chose : dans le doute, il fallait sourire. Alors il sourit. Enfin… Tenta de sourire. Or, il n’était pas conscient que son visage avait lâché de son sérieux, pour y trouver un repos dans l’expression d’une jovialité, d’un relâchement naturel à un état de bien-être insoupçonné. Cela était étrange… Et déstressant aussi.
Puis, il sentit encore son ton moqueur, usant d’un mot jusqu’à alors inconnu du guerrier : le mariage. Il avait entendu cependant qu’une sorte de réunion, liant deux personnes à vivre comme un duo immortel dans le temps, jusqu’à ce que ce concept de non-vie, la mort, vienne à les distancer pour toujours. La seule réponse du mercenaire était un regard interrogateur, inquiet presque. Il venait simplement de la rencontrer, pourquoi il viendrait lui demander cela ? C’était seulement lorsque sa main venait à entrer en contact avec sa jointure osseuse du haut, qu’elle lui expliqua que c’était une boutade. Et pendant ce temps, le tokage jouait comme un petit chiot assistant la première fois à la vue du grand bleu.
La réaction à son nom était des plus étranges. En quoi un nom n’était pas original ?
“Un nom est forcément original, et important. Il nous définit.”
Ironique pour celui qui s’était attribué un autre nom, pour éviter d’avoir des ennemis le prenant pour cible avec la connaissance de son véritable nom, lors de son entrée chez les Limiers.
Puis, elle désigna de sa main celui de l’homme, remarquant l’usage habile de son élément, ainsi que sa créativité improvisée. Et dans la foulée, elle se questionna par rapport à la présence, la raison, et si ce dernier n’était rien de plus qu’un braconnier, ne voulant pas griller sa couverture en la sauvant uniquement elle. Comme si le tokage était sa cible depuis le départ, mais malheureusement, elle était dans le faux de sa supposition. Or, avouer ce que faisait le guerrier au beau milieu de l’eau, était… Gênant ?
“Non, rien de tout. Je… J’ai un rituel : quand j’ai besoin de me retrouver, je m’immerge dans une grande étendue aquatique, et effectue mes mouvements. Être au contact de mon élément, m’apaise, me recentre, et me guide.”
Pour la première fois, il se confia à une inconnue nommée. La mélancolie s’échappait presque de son souffle, tandis qu’il se rappelait ce pourquoi il était ici à l’origine : le trouble dans son esprit depuis son émergence récente après deux longues années. Bizarrement, il sentait qu’il avait besoin d’en parler un peu plus à celle-ci. Un regard et une oreille qui n’avait fait que le voir sous son plus beau jour, saurait l’aider à voir ce qui clocherait ?
“Avez-vous déjà eu un moment, ou sentiment, de… D’être revenu après un long sommeil, et que tout ce que vous connaissez, amis, ennemis, endroits, soient transformés ?”
Toujours le contact digital maintenu entre eux, à la fois agréable et une manière à eux de se rassurer, les deux conversèrent, l’une prenant les avants, s’interrogeant sur leur différence de taille.
“Deux. Les deux.”
Toujours terre-à-terre, malgré l'appartenance à l’élément aquatique de la cosmologie du grand tout, le limier ne voyait pas cela comme à la fois une touche d’humour rhétorique. Mais il avait appris une chose : dans le doute, il fallait sourire. Alors il sourit. Enfin… Tenta de sourire. Or, il n’était pas conscient que son visage avait lâché de son sérieux, pour y trouver un repos dans l’expression d’une jovialité, d’un relâchement naturel à un état de bien-être insoupçonné. Cela était étrange… Et déstressant aussi.
Puis, il sentit encore son ton moqueur, usant d’un mot jusqu’à alors inconnu du guerrier : le mariage. Il avait entendu cependant qu’une sorte de réunion, liant deux personnes à vivre comme un duo immortel dans le temps, jusqu’à ce que ce concept de non-vie, la mort, vienne à les distancer pour toujours. La seule réponse du mercenaire était un regard interrogateur, inquiet presque. Il venait simplement de la rencontrer, pourquoi il viendrait lui demander cela ? C’était seulement lorsque sa main venait à entrer en contact avec sa jointure osseuse du haut, qu’elle lui expliqua que c’était une boutade. Et pendant ce temps, le tokage jouait comme un petit chiot assistant la première fois à la vue du grand bleu.
La réaction à son nom était des plus étranges. En quoi un nom n’était pas original ?
“Un nom est forcément original, et important. Il nous définit.”
Ironique pour celui qui s’était attribué un autre nom, pour éviter d’avoir des ennemis le prenant pour cible avec la connaissance de son véritable nom, lors de son entrée chez les Limiers.
Puis, elle désigna de sa main celui de l’homme, remarquant l’usage habile de son élément, ainsi que sa créativité improvisée. Et dans la foulée, elle se questionna par rapport à la présence, la raison, et si ce dernier n’était rien de plus qu’un braconnier, ne voulant pas griller sa couverture en la sauvant uniquement elle. Comme si le tokage était sa cible depuis le départ, mais malheureusement, elle était dans le faux de sa supposition. Or, avouer ce que faisait le guerrier au beau milieu de l’eau, était… Gênant ?
“Non, rien de tout. Je… J’ai un rituel : quand j’ai besoin de me retrouver, je m’immerge dans une grande étendue aquatique, et effectue mes mouvements. Être au contact de mon élément, m’apaise, me recentre, et me guide.”
Pour la première fois, il se confia à une inconnue nommée. La mélancolie s’échappait presque de son souffle, tandis qu’il se rappelait ce pourquoi il était ici à l’origine : le trouble dans son esprit depuis son émergence récente après deux longues années. Bizarrement, il sentait qu’il avait besoin d’en parler un peu plus à celle-ci. Un regard et une oreille qui n’avait fait que le voir sous son plus beau jour, saurait l’aider à voir ce qui clocherait ?
“Avez-vous déjà eu un moment, ou sentiment, de… D’être revenu après un long sommeil, et que tout ce que vous connaissez, amis, ennemis, endroits, soient transformés ?”
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Starry Night · Remo Anzovino
Les pieds dans le sable, la Fae observait chacun des mouvements de l’orc qui venait de lui sauver la vie. Elle qui n’était jamais déconcertée par qui que ce soit ne parvenait pourtant pas à mettre le doigt sur ce qui clochait chez Khalez. Elle voyait son regard se perdre dans la confusion quand elle ouvrait la bouche, peiner à saisir l’essence des mots qu’elle prononçait. Il n’avait même pas pris la peine de soulever sa petite plaisanterie sur le mariage. Il ne semblait pour autant pas véritablement embarrassé par la proposition.
Elle plissa les yeux, perplexe. Il ne lui était jamais arrivé qu’on soit mal à l’aise à ses côtés, sa nature de Fae aidant grandement avec les plus petits et sa politesse exacerbée aidant avec les adultes. La directrice prenait le temps avec chacun, d’apprendre à les connaître, eux, leurs forces, leurs faiblesses. Néanmoins, en face du géant, elle était démunie. D’où venait ce sentiment désagréable, cette sensation de ne pas être à sa place ?
Les rares sourires que l’orc lui octroya la soulagèrent quelque peu. Ainsi, il savait exprimer de la joie, parfois. Gardant sa main sur son épaule, elle l’invita ensuite à regarder la mer à ses côtés, d’un geste amical. « Je suis désolée si vous l’avez mal pris. Je ne vous accusais guère… ». Elle laissa un soupir s’échapper de ses lèvres rosées. « J’essayais de faire la conversation. Je suis un peu maladroite, je dois le reconnaître. ». Un aveu qui lui coûtait énormément, aussi minime puisse-t-il paraître.
Dahlia cachait ses sentiments derrière des discussions mondaines, s’intéressant aux autres afin que surtout, on ne s’intéresse pas à elle. « Votre rituel me semble fort agréable. ». Elle baissa à nouveau les yeux vers ses mains, qu’elle reprit, s’arrêtant sur sa paume, venant dessiner ses lignes avec le bout de son doigt. « On a tous besoin de prendre un peu de recul, parfois, sur le monde. Vous retrouver avec votre élément est une belle manière de vous ressourcer. C’est très beau, presque poétique. ».
Le sourire qui ornait ses traits délicats vint à disparaître lentement, reprenant l’expression de mélancolie qu’elle arborait habituellement. La question de Khalez venait de la prendre au dépourvu et de faire tomber le mur qui les séparait temporairement. Elle cessa ainsi d'éviter sa question. « Souvent. ». Son doigt s’arrêta au milieu de sa paume. « Je ne vous connais que trop peu, je ne vous ferais pas l’affront de m’avancer sur votre vie, mais… ». Puis il reprit sa route, remontant délicatement sur les veines de son poignet.
« Les gens changent. Le monde également. Tout va vite, trop vite. ». Un petit rire cristallin s’échappa de sa gorge. « Il n’est pas surprenant de se retrouver perdu, emporté par le courant. ». Elle plongea à nouveau son regard dans le sien. « Vous n’êtes pas seul, Khalez. ». Il l’était encore moins qu’il pouvait l’imaginer. « Je comprends. Je crois comprendre, tout du moins. Vous avez raison de venir ici. Au final… On ne connaît parfaitement que sa propre personne. ».
La solitude faisait partie intégrante de la vie de Dahlia. Elle se levait chaque matin seule, vaquait à ses occupations de la journée puis retournait se coucher dans le même exil qui l’avait vue naître. Peut-être se punissait-elle pour ses méfaits passés ? Elle l’ignorait. La jeune femme secoua la tête, comme pour en faire partir cette idée saugrenue qui la tourmentait bien assez.
Lui reprenant la main, elle le guida doucement à nouveau vers la mer, passant à côté du Tokage qui roupillait les quatre pattes en l’air, l’air béat. D’un geste gracieux, elle retira ses chaussures et commença à avancer dans l’eau fraîche, tenant toujours l’orc près d’elle, comme si elle craignait qu’il ne s’échappe loin d’elle. Le silence régnait, une douce brise venant leur chatouiller le visage, entraînant avec elle le bruit si agréable des bruissements des feuilles dans les arbres. Une fois dans l’eau à mi-genoux, la Fae le regarda à nouveau, éclairée par les rayons du coucher de soleil, et vint tapoter ses doigts contre les siens, encore légèrement mouillés par l’eau qu’il avait créé plus tôt. « Montrez-moi. Je vous regarde, Khalez. Prenez votre temps. ». Un léger sourire vint étirer son visage. « Je vous attends. ».
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Il avait une apparence rustre, pouvait agir comme une bête, et ses instincts étaient souvent guidés par ce même aspect de sa personnalité. Pourtant, au contact de cette personne aux gestes tendres, il se laissait porter comme le ferait une planche à la dérive de l’océan, après une tempête des plus violentes. Le calme, après la tempête. L’un représentant l’instant présent. L’autre, les difficultés amoncelées, les pertes de visage, de nom, et d’une partie de son humanité. Il ne s’était pas rendu compte, jusqu’à maintenant, que d’avoir fermé son cœur, même pour le bien de son travail, n’avait fait que de le blesser dans son âme, et même si les remparts étaient dressés, en son sein, plus rien semblait s’éveiller.
Il la laissa faire, observant alors au lointain, le grand lac et les rayons solaires qui prenaient doucement une teinte jaune orangée, au pareil du regard de celle qui maintenait son contact. Elle avoua sa maladresse, son manque réel de tact. Il sentait dans son ton, que ses paroles avaient le signe d’un aveu, moins d’une confession. Serait-elle aussi en proie au doute ? Manifestement, elle gardait un sourire, et montrait même de l'intérêt au rituel de l’orc. Elle qualifiait même l’acte d’être proche de la poésie, étant donné que le guerrier aimait se complaire dans son élément d’affinité. C’était bien là quelques mots, qui réconfortaient un peu, à sa manière, son malheur.
Sa question était presque une façon de se rassurer, presque rhétorique. Mais il ne pensait pas trouver qu’en réponse, la jovialité de Dahlia se dissipait pour laisser une mélancolie palpable. Elle s’était même arrêtée de lire les lignes de sa paume du bout de son doigt. Ainsi, la femme était concernée fortement par l’interrogation. Il ne souhaitait pas plus savoir sur le pourquoi, car il en oubliait vite au moment de la reprise des courbes dessinés sur l’intérieur de sa main. Elle passa même au-delà du poignet, frôlant ses veines apparentes.
Ses paroles résonnaient dans l’esprit du combattant. Le temps s’écoulait trop vite, les instants précieux restaient éphémères, seule preuve étant les mémoires et souvenirs de ceux et celles qui seraient encore en vie. Son espérance était aussi courte que celle d’un humain, et sa fragilité, malgré son trait le rendant presque indolore, était commune. Les derniers dires étaient plus marquants. La solitude. Ce mot résonnait à lui tout seul, les quinze dernières années de son existence. En ce lieu, il hésitait à lui aussi explorer la douce personne de sa main usée. Il en faisait l’image dans sa tête, mais le souvenir douloureux de la trahison revint à la charge, et avec elle, la sensation illusoire du sang.
Il reprit pied à la réalité quand il bougea, mené par les pas de la fae, de plus en plus les membres inférieurs immergeant dans l’immensité de l’eau. Il sentit le bout de ses doigts se faire titiller, avant de l’écouter : elle souhaitait le voir accomplir son maniement, sa danse, sa transe.
D’un mouvement affirmatif de la tête léger, il s’avança, brisant le contact qui avait duré bien plus qu’il l'aurait espéré. Il sentit comme un déchirement presque, perdant de la chaleur de cet instant qui, peu à peu, s’effaçait. Il était à nouveau seul, face à l’horizon, les rayons projetés sur lui. Il n’avait jamais eu si froid de sa vie.
Fermant les yeux un instant, il se mit en quête de ses démons. De ses cauchemars. De ses peurs. De ses craintes. Ils les voyaient. Les limiers, les innocents, les ennemis, les brigands.
Dégainant avec lenteur son fauchon, il commença par faire des mouvements amples, accompagnés de pas et esquives. D’un point de vue extérieur, c’était comme s’il affrontait des fantômes, des esprits, des entités invisibles. Pouvait-elle sentir la négativité transpirant de son corps ? De sa performance ? Lui, oui. Ce qui le dérangeait le plus, était l’absence de ces deux ans. Tout était parti en seulement deux ans. Tout ce qu’il avait forgé, réussit à entretenir, et tenter de protéger, s’était effondré.
À mesure que l’acte se déroulait, il avait usé de sa magie pour que son arme revête de l’élément bleu, et comme on le tiendrait un ruban, il dansait, et dansait, sans jamais s'arrêter. Il ne sentait plus la chaleur du Soleil, car ils avaient laissé place, au début de la pénombre nocturne. Seul le bruit des vagues, de l’écume, du vent sifflant dans les branches d’arbres feuillus, aux couleurs semblables à celle de sa peau, composait la douce mélodie pour accompagner son opéra silencieux.
Il souffrait, au cours de sa démonstration, à des flash-back vifs, autant visuels que sensitifs, et cela commençait à prendre le dessus dans l'exécution de ses mouvements. Puis, comme une lumière perçant à travers les ténèbres : une main, un visage, un regard. La personne rencontrée il y seulement quelques instants, illuminait et offrait son aide. Par une image mentale, il l’attrapa, et trouva en retour, une plénitude sereine.
Il ouvrit les yeux, et contempla ce qu’il voyait.
"Me voici de retour au point de départ. Que faire ?"
Il la laissa faire, observant alors au lointain, le grand lac et les rayons solaires qui prenaient doucement une teinte jaune orangée, au pareil du regard de celle qui maintenait son contact. Elle avoua sa maladresse, son manque réel de tact. Il sentait dans son ton, que ses paroles avaient le signe d’un aveu, moins d’une confession. Serait-elle aussi en proie au doute ? Manifestement, elle gardait un sourire, et montrait même de l'intérêt au rituel de l’orc. Elle qualifiait même l’acte d’être proche de la poésie, étant donné que le guerrier aimait se complaire dans son élément d’affinité. C’était bien là quelques mots, qui réconfortaient un peu, à sa manière, son malheur.
Sa question était presque une façon de se rassurer, presque rhétorique. Mais il ne pensait pas trouver qu’en réponse, la jovialité de Dahlia se dissipait pour laisser une mélancolie palpable. Elle s’était même arrêtée de lire les lignes de sa paume du bout de son doigt. Ainsi, la femme était concernée fortement par l’interrogation. Il ne souhaitait pas plus savoir sur le pourquoi, car il en oubliait vite au moment de la reprise des courbes dessinés sur l’intérieur de sa main. Elle passa même au-delà du poignet, frôlant ses veines apparentes.
Ses paroles résonnaient dans l’esprit du combattant. Le temps s’écoulait trop vite, les instants précieux restaient éphémères, seule preuve étant les mémoires et souvenirs de ceux et celles qui seraient encore en vie. Son espérance était aussi courte que celle d’un humain, et sa fragilité, malgré son trait le rendant presque indolore, était commune. Les derniers dires étaient plus marquants. La solitude. Ce mot résonnait à lui tout seul, les quinze dernières années de son existence. En ce lieu, il hésitait à lui aussi explorer la douce personne de sa main usée. Il en faisait l’image dans sa tête, mais le souvenir douloureux de la trahison revint à la charge, et avec elle, la sensation illusoire du sang.
Il reprit pied à la réalité quand il bougea, mené par les pas de la fae, de plus en plus les membres inférieurs immergeant dans l’immensité de l’eau. Il sentit le bout de ses doigts se faire titiller, avant de l’écouter : elle souhaitait le voir accomplir son maniement, sa danse, sa transe.
D’un mouvement affirmatif de la tête léger, il s’avança, brisant le contact qui avait duré bien plus qu’il l'aurait espéré. Il sentit comme un déchirement presque, perdant de la chaleur de cet instant qui, peu à peu, s’effaçait. Il était à nouveau seul, face à l’horizon, les rayons projetés sur lui. Il n’avait jamais eu si froid de sa vie.
Fermant les yeux un instant, il se mit en quête de ses démons. De ses cauchemars. De ses peurs. De ses craintes. Ils les voyaient. Les limiers, les innocents, les ennemis, les brigands.
Dégainant avec lenteur son fauchon, il commença par faire des mouvements amples, accompagnés de pas et esquives. D’un point de vue extérieur, c’était comme s’il affrontait des fantômes, des esprits, des entités invisibles. Pouvait-elle sentir la négativité transpirant de son corps ? De sa performance ? Lui, oui. Ce qui le dérangeait le plus, était l’absence de ces deux ans. Tout était parti en seulement deux ans. Tout ce qu’il avait forgé, réussit à entretenir, et tenter de protéger, s’était effondré.
À mesure que l’acte se déroulait, il avait usé de sa magie pour que son arme revête de l’élément bleu, et comme on le tiendrait un ruban, il dansait, et dansait, sans jamais s'arrêter. Il ne sentait plus la chaleur du Soleil, car ils avaient laissé place, au début de la pénombre nocturne. Seul le bruit des vagues, de l’écume, du vent sifflant dans les branches d’arbres feuillus, aux couleurs semblables à celle de sa peau, composait la douce mélodie pour accompagner son opéra silencieux.
Il souffrait, au cours de sa démonstration, à des flash-back vifs, autant visuels que sensitifs, et cela commençait à prendre le dessus dans l'exécution de ses mouvements. Puis, comme une lumière perçant à travers les ténèbres : une main, un visage, un regard. La personne rencontrée il y seulement quelques instants, illuminait et offrait son aide. Par une image mentale, il l’attrapa, et trouva en retour, une plénitude sereine.
Il ouvrit les yeux, et contempla ce qu’il voyait.
"Me voici de retour au point de départ. Que faire ?"
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Les bras croisés sous sa poitrine, Dahlia attendait. D’un œil attentif, elle observait l’orc qui se tenait face à elle, sa chevelure ébène, les cicatrices qui parcouraient son torse musclé, sa peau qui lui rappelait la forêt dans laquelle elle avait grandi. Son enfance ne faisait pas partie de ses souvenirs les plus agréables, d’ordinaire, elle se serait contentée d’enfouir ses sentiments au fin fond de son esprit. Cependant, Khalez, dans sa simplicité et dans son authenticité, semblait avoir une influence sur la Fae. Une influence telle qu’elle oublia pendant quelques secondes qu’elle devait arborer une façade, qu’elle devait mentir pour plaire, pour exister aux yeux de ce monde qui la rejetait. L’orc avait cette douceur insolente, cette façon de poser le regard sur les reflets orangés dansant sur la surface de la mer qui l’apaisait profondément.
Lorsqu’il commença sa transe, la directrice n’osa pas prononcer un mot, restant interdite devant ce spectacle. Elle se sentait considérablement privilégiée de pouvoir y assister ; le jeune homme ayant eu l’air quelque peu gêné d’admettre qu’il se ressourçait auprès de son élément quelques minutes plus tôt. L’idée d’être mise dans la confidence l’exaltait. Dahlia avait le sentiment d’être utile, de servir à quelque chose, non, plus précisément de servir à quelqu’un. Elle contempla son corps se mouvoir lentement au-dessus de la surface de l’eau, l’érafler doucement avec sa lame pour en remuer l’écume, se battre contre des ennemis invisibles.
Elle qui n’avait jamais combattu, qui tenait sa dague d’une main tremblante, incapable de s’en servir pour causer du mal à qui que ce soit, se trouvait subjuguée devant cette danse, entre le combat et l’art. Elle craignait l’Homme et sa folie furieuse, cette même folie qui l’entraînait au front pour se défaire de ses adversaires dans des gerbes de sang. Khalez lui faisait découvrir une toute nouvelle facette, une autre façon de s’intéresser aux arts martiaux, un moyen de se retrouver, ce qu’elle ne parviendrait sans doute jamais à faire. Son cœur se serra faiblement tandis que l’orc rouvrait les yeux petit à petit, sortant de son rituel. Elle l’enviait profondément.
Les yeux larmoyants, elle s’approcha lentement du jeune homme et vint poser sa tête contre son torse dans un silence presque religieux. Retour au point de départ… Que faire… Il la voyait comme une guide spirituelle capable de le sortir de ses tourments, pourtant elle n’était qu’une Fae, que l’ombre d’elle-même. Ses démons la dévoraient sans cesse, insatiables. Elle poussa un long soupir de contentement. « Maintenant… On recommence. ». Un léger sourire vint orner ses traits, poussant enfin une de ses larmes à rouler sur sa joue droite. « On recommence, jusqu’à ce que la vie devienne ce que l’on veut en faire. Le monde ne s’arrêtera pas de tourner pour toi, Khalez. Pour moi non plus. ». Elle reprit sa main dans la sienne, avalant sa salive pour tenter de se débarrasser de la douleur omniprésente dans sa gorge. Passer du vouvoiement au tutoiement pouvait sembler aisé pour certains, cependant pour la directrice, il s’agissait encore d’un pas en avant.
« J’aimerais pouvoir t’aider. ». Encore faudrait-il qu’elle puisse s’aider elle-même. Une utopie qu’elle ne daignait imaginer, par peur qu’un espoir naisse dans sa tête. Dahlia soupira à nouveau, le regard dans le vide, empli de mélancolie. Le vent vint à nouveau balader sa chevelure dorée en arrière, séchant les larmes sur son visage par la même occasion. Sa voix tremblait. « J’aimerais pouvoir penser que nous ne sommes pas que notre passé. ». Cette affirmation lui brisait le cœur en mille morceaux. Elle fuyait ses responsabilités, encore et toujours, refusant de regarder en arrière de peur que son reflet soit impossible à affronter. Le ton de la conversation était devenu si sérieux, si problématique. Elle qui n’était venue que dans l’espoir d’oublier l’orphelinat se retrouvait hantée par l’idée de devoir y retourner.
Khalez, lui, avait tout à recommencer, une vie entière à définir selon ses souhaits et ses envies. Comme elle l’enviait, comme elle le jalousait, comme la prisonnière admirant le voyageur. Elle prit une longue inspiration avant de poursuivre, passant sa main libre sur le pommeau du manchon, l’air distraite. « Réinvente-toi. Tu n’es pas qu’une lame, qu’un guerrier. ». La Fae déploya ses ailes multicolores et transparentes, ses pieds quittant lentement la surface de l’eau, alors qu’elle entourait l’orc de ses bras, voletant doucement à sa hauteur. Passant une main dans ses cheveux et l’invitant à poser sa tête dans son cou qui dégageait un doux parfum fleuri, elle ferma les yeux dans ce contact presque filial. « Ce sera difficile mais... Tout va bien se passer. ». Sa voix se brisa à son tour. « Je te le promets. ».
Lorsqu’il commença sa transe, la directrice n’osa pas prononcer un mot, restant interdite devant ce spectacle. Elle se sentait considérablement privilégiée de pouvoir y assister ; le jeune homme ayant eu l’air quelque peu gêné d’admettre qu’il se ressourçait auprès de son élément quelques minutes plus tôt. L’idée d’être mise dans la confidence l’exaltait. Dahlia avait le sentiment d’être utile, de servir à quelque chose, non, plus précisément de servir à quelqu’un. Elle contempla son corps se mouvoir lentement au-dessus de la surface de l’eau, l’érafler doucement avec sa lame pour en remuer l’écume, se battre contre des ennemis invisibles.
Elle qui n’avait jamais combattu, qui tenait sa dague d’une main tremblante, incapable de s’en servir pour causer du mal à qui que ce soit, se trouvait subjuguée devant cette danse, entre le combat et l’art. Elle craignait l’Homme et sa folie furieuse, cette même folie qui l’entraînait au front pour se défaire de ses adversaires dans des gerbes de sang. Khalez lui faisait découvrir une toute nouvelle facette, une autre façon de s’intéresser aux arts martiaux, un moyen de se retrouver, ce qu’elle ne parviendrait sans doute jamais à faire. Son cœur se serra faiblement tandis que l’orc rouvrait les yeux petit à petit, sortant de son rituel. Elle l’enviait profondément.
Les yeux larmoyants, elle s’approcha lentement du jeune homme et vint poser sa tête contre son torse dans un silence presque religieux. Retour au point de départ… Que faire… Il la voyait comme une guide spirituelle capable de le sortir de ses tourments, pourtant elle n’était qu’une Fae, que l’ombre d’elle-même. Ses démons la dévoraient sans cesse, insatiables. Elle poussa un long soupir de contentement. « Maintenant… On recommence. ». Un léger sourire vint orner ses traits, poussant enfin une de ses larmes à rouler sur sa joue droite. « On recommence, jusqu’à ce que la vie devienne ce que l’on veut en faire. Le monde ne s’arrêtera pas de tourner pour toi, Khalez. Pour moi non plus. ». Elle reprit sa main dans la sienne, avalant sa salive pour tenter de se débarrasser de la douleur omniprésente dans sa gorge. Passer du vouvoiement au tutoiement pouvait sembler aisé pour certains, cependant pour la directrice, il s’agissait encore d’un pas en avant.
« J’aimerais pouvoir t’aider. ». Encore faudrait-il qu’elle puisse s’aider elle-même. Une utopie qu’elle ne daignait imaginer, par peur qu’un espoir naisse dans sa tête. Dahlia soupira à nouveau, le regard dans le vide, empli de mélancolie. Le vent vint à nouveau balader sa chevelure dorée en arrière, séchant les larmes sur son visage par la même occasion. Sa voix tremblait. « J’aimerais pouvoir penser que nous ne sommes pas que notre passé. ». Cette affirmation lui brisait le cœur en mille morceaux. Elle fuyait ses responsabilités, encore et toujours, refusant de regarder en arrière de peur que son reflet soit impossible à affronter. Le ton de la conversation était devenu si sérieux, si problématique. Elle qui n’était venue que dans l’espoir d’oublier l’orphelinat se retrouvait hantée par l’idée de devoir y retourner.
Khalez, lui, avait tout à recommencer, une vie entière à définir selon ses souhaits et ses envies. Comme elle l’enviait, comme elle le jalousait, comme la prisonnière admirant le voyageur. Elle prit une longue inspiration avant de poursuivre, passant sa main libre sur le pommeau du manchon, l’air distraite. « Réinvente-toi. Tu n’es pas qu’une lame, qu’un guerrier. ». La Fae déploya ses ailes multicolores et transparentes, ses pieds quittant lentement la surface de l’eau, alors qu’elle entourait l’orc de ses bras, voletant doucement à sa hauteur. Passant une main dans ses cheveux et l’invitant à poser sa tête dans son cou qui dégageait un doux parfum fleuri, elle ferma les yeux dans ce contact presque filial. « Ce sera difficile mais... Tout va bien se passer. ». Sa voix se brisa à son tour. « Je te le promets. ».
Invité
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Face à lui, se tenait une personne, un être, qu’il pensait commun à tout Sekai entier. Or, cette même figure était le phare, la lumière qui l’avait aidé à vaincre une partie de ses ténèbres, lors de sa démonstration martiale. Mais à son rapprochement, il avait remarqué la présence d’un liquide ruisselant, autre que de l’eau, sur la continuité de son visage, avant que ce dernier ne se loge dans un creux de son torse. Il aurait repoussé ces avances de plein de façons, et de personnes différentes. Cependant, elle n’était point dans une catégorie qu’il pouvait aisément ranger. Étrangement, il la laissa faire. Il était sans plan, sans stratégie, sans idées. Il était désemparé, dans le bon sens du terme.
À ses paroles, elle lui répondit qu’une seule chose : recommencer. Refaire inlassablement les mêmes choix, mêmes paroles, mêmes rencontres, et faire en sorte que le meilleur en soit tirer, que le résultat soit le plus optimiste. Car attendre, était bien ici, la solution à ne pas entreprendre. Le monde, comme elle le disait si bien, tournera toujours. De sa main, elle chercha la sienne, reprenant le contact précédent, ravala et reprit un peu plus de stature, exprimant son désir d’aider celui qu’elle regardait, les yeux brillants.
C’était inhabituel, plus dans le ton que la forme de la parole. De l’aide, il en bénéficiait de différentes façons et manières, que ça soit par professionnalisme, ou bonne appréciation. Mais là, ce mot semblait viser autre chose, bien plus loin qu’une surface physique. Non. Elle voulait subtilement signifier qu’elle souhaitait pouvoir être là pour être prête à l’écouter, à ce qu’il largue le poids des années et de souffrances qu’il avait accumulées. C’était sans doute ça, mais le mercenaire n’était pas un grand social, et ce, pour réaction, il la regarda simplement, écouta la moindre de ses syllabes. C’était une nouvelle expérience, encore plus intense que ce qu’il pouvait espérer, plus fort que le flot d’un duel, ou d’une traque inlassable.
De ce fait, sa concentration totale était plus sur l’environnement. En cet instant, il n’avait plus qu’une source de stimulus : Dahlia. Il la regardait, ne manquait rien de tout ce qui était dit d’elle, de chaque mouvement effectué par elle. Sa voix flanchait sur les dires que le passé n’était rien de plus qu’une époque révolue. Lui aussi, aimerait bien que ça soit le cas.
Le vent soufflait de sa brise légère, soulevant les longs cheveux blonds de la femme, malgré la pointe mouillée par l’eau. Elle effleura de sa main le pommeau de son arme, la lame tournée vers l’arrière. Et soudainement, des ailes de couleur iridescente se déployèrent dans le dos de Dahlia, la faisant doucement sortir d’une partie de l’eau, pour se retrouver à hauteur de regard de ce dernier. Il se laissa guider, et son visage finit dans le creux de la fae. Car oui, de son intellect, il conclut que c’était son appartenance à ce peuple. Puis, la voix brisée se fit. Elle ne pouvait plus autant garder cette tristesse qui l’habitait. Avait-il osé s’aventurer sur quelque chose qu’il aurait fallu garder pour lui ? Or, il avait ce besoin de lui parler, de lui en parler. C’était inexplicable.
Par ailleurs, ce qu’il fit pouvait surprendre plus d’une personne, encore mieux, si des connaissances de l’orc se trouvaient aux alentours. Il lâcha son fauchon, qui toucha le fond aquatique, planté à la perpendiculaire.
Et il ramena ses bras dans le dos de Dahlia. Et l'enlaça, sa tête reposant sur son corps.
Dans ses mains, il pouvait sentir comme une fragilité, non pas physique, mais bien psychologique. Une façade. Comme lui. De ses appendices, il la pressa délicatement vers lui, avec une tendresse insoupçonnée, que lui-même découvrait à mesure des secondes écoulées. C’était de l’instinct pur. Pas celui d’un prédateur à sa proie. Mais plus d’un…
“Protecteur…” Dit-il à voix basse, d’un air rassurant. “Je serais un protecteur.”
Il laissa planer quelques secondes, cherchant peut-être la suite de ces mots.
“Ton. Protecteur.”
Ces mots étaient dits avec une assurance forte. Une détermination réelle. Il disait rarement sans une vraie raison. Là, seule la vérité était prononcée. Mais il savait que son travail, ses missions actuelles, sa volonté de renouer avec son ancien-lui, le poussait à sûrement ne pas être disponible pour ce titre qu'il venait de s'attribuer.
"Mais... Je ne peux l'être. Pas avant d'avoir accompli certaines choses. Ce pourquoi je tiens à promettre, qu'une fois que je serais libre. Réellement libre. Je viendrais te revoir. Ici, ou ailleurs."
À ses paroles, elle lui répondit qu’une seule chose : recommencer. Refaire inlassablement les mêmes choix, mêmes paroles, mêmes rencontres, et faire en sorte que le meilleur en soit tirer, que le résultat soit le plus optimiste. Car attendre, était bien ici, la solution à ne pas entreprendre. Le monde, comme elle le disait si bien, tournera toujours. De sa main, elle chercha la sienne, reprenant le contact précédent, ravala et reprit un peu plus de stature, exprimant son désir d’aider celui qu’elle regardait, les yeux brillants.
C’était inhabituel, plus dans le ton que la forme de la parole. De l’aide, il en bénéficiait de différentes façons et manières, que ça soit par professionnalisme, ou bonne appréciation. Mais là, ce mot semblait viser autre chose, bien plus loin qu’une surface physique. Non. Elle voulait subtilement signifier qu’elle souhaitait pouvoir être là pour être prête à l’écouter, à ce qu’il largue le poids des années et de souffrances qu’il avait accumulées. C’était sans doute ça, mais le mercenaire n’était pas un grand social, et ce, pour réaction, il la regarda simplement, écouta la moindre de ses syllabes. C’était une nouvelle expérience, encore plus intense que ce qu’il pouvait espérer, plus fort que le flot d’un duel, ou d’une traque inlassable.
De ce fait, sa concentration totale était plus sur l’environnement. En cet instant, il n’avait plus qu’une source de stimulus : Dahlia. Il la regardait, ne manquait rien de tout ce qui était dit d’elle, de chaque mouvement effectué par elle. Sa voix flanchait sur les dires que le passé n’était rien de plus qu’une époque révolue. Lui aussi, aimerait bien que ça soit le cas.
Le vent soufflait de sa brise légère, soulevant les longs cheveux blonds de la femme, malgré la pointe mouillée par l’eau. Elle effleura de sa main le pommeau de son arme, la lame tournée vers l’arrière. Et soudainement, des ailes de couleur iridescente se déployèrent dans le dos de Dahlia, la faisant doucement sortir d’une partie de l’eau, pour se retrouver à hauteur de regard de ce dernier. Il se laissa guider, et son visage finit dans le creux de la fae. Car oui, de son intellect, il conclut que c’était son appartenance à ce peuple. Puis, la voix brisée se fit. Elle ne pouvait plus autant garder cette tristesse qui l’habitait. Avait-il osé s’aventurer sur quelque chose qu’il aurait fallu garder pour lui ? Or, il avait ce besoin de lui parler, de lui en parler. C’était inexplicable.
Par ailleurs, ce qu’il fit pouvait surprendre plus d’une personne, encore mieux, si des connaissances de l’orc se trouvaient aux alentours. Il lâcha son fauchon, qui toucha le fond aquatique, planté à la perpendiculaire.
Et il ramena ses bras dans le dos de Dahlia. Et l'enlaça, sa tête reposant sur son corps.
Dans ses mains, il pouvait sentir comme une fragilité, non pas physique, mais bien psychologique. Une façade. Comme lui. De ses appendices, il la pressa délicatement vers lui, avec une tendresse insoupçonnée, que lui-même découvrait à mesure des secondes écoulées. C’était de l’instinct pur. Pas celui d’un prédateur à sa proie. Mais plus d’un…
“Protecteur…” Dit-il à voix basse, d’un air rassurant. “Je serais un protecteur.”
Il laissa planer quelques secondes, cherchant peut-être la suite de ces mots.
“Ton. Protecteur.”
Ces mots étaient dits avec une assurance forte. Une détermination réelle. Il disait rarement sans une vraie raison. Là, seule la vérité était prononcée. Mais il savait que son travail, ses missions actuelles, sa volonté de renouer avec son ancien-lui, le poussait à sûrement ne pas être disponible pour ce titre qu'il venait de s'attribuer.
"Mais... Je ne peux l'être. Pas avant d'avoir accompli certaines choses. Ce pourquoi je tiens à promettre, qu'une fois que je serais libre. Réellement libre. Je viendrais te revoir. Ici, ou ailleurs."
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Ballottée par les vagues et par le vent qui envoyait sa chevelure valser sur son visage meurtri, Dahlia restait silencieuse, interdite face à ce rapprochement autant physique que psychologique. Il était de son fait, néanmoins elle ne pouvait mettre le doigt sur ce qui l’avait poussé à s’avancer de la sorte. Mettre sa précipitation sur le fait qu’il lui ait sauvé la vie n'avait pas vraiment de sens, d’autant plus que le Tokage ne l’avait pas véritablement attaquée. Elle qui aimait se voiler la face, se cacher derrière une montagne d’excuses pour ne pas avoir à faire face aux conséquences de ses actes, sentait qu’en sa présence, elle pouvait lâcher prise. Il n’avait rien fait pour gagner sa confiance, pour faire disparaître les barrières qu’elle érigeait par sécurité autour de son cœur et de ses secrets les plus désastreux. Alors pourquoi ? Pourquoi cet orc, cet inconnu dont le faciès ne laissait transparaître aucune émotion brisait sa carapace si aisément ?
La Fae se laissa tomber de son maigre poids dans les bras du géant qui l’enserrait doucement. Une rencontre entre deux âmes perdues, confuses dans cet univers si vaste et si prompt à la réjection. Elle ignorait tout de sa vie, de ses passe-temps, de sa profession, de son passé qu’il regrettait probablement autant qu’elle. Lui n’avait aucune idée des atrocités qu’elle était capable de commettre, de la responsabilité qui pesait sur ses épaules, de la culpabilité qui la rongeait petit à petit. Il ne voyait qu’une inconnue au cœur brisé qui s’effondrait à la moindre contrariété, l’âme en peine d’avoir subi plus de traumatismes qu’une simple vie humaine pouvait supporter. Aussi fragile qu’une fleur.
À ses mots, elle recula la tête, écourtant leur étreinte. Elle resta en face de lui, voletant dans les airs en battant ses ailes multicolores, les rayons du soleil couchant les traversant pour faire apparaître un arc-en-ciel sur la surface de la mer. Elle voulut le contredire, souligner que cette conversation et ce titre n’avaient aucun sens, qu’ils ne se connaissaient guère, qu’en la protégeant, il s’embarquait dans un bourbier sans nom. Pourtant, elle n’en fit rien, profitant simplement du silence qui régnait sur la rive. Son protecteur, mais il ne pouvait guère assumer son statut avant d’avoir clos d’autres chapitres de sa vie. Une myriade de questions s’enchaina dans l’esprit de la directrice. Pourquoi lui dire s’il n’en faisait rien ? Pourquoi s’embarrasser d’une promesse auprès d’une inconnue ? Quelles choses à accomplir ? Était-ce plus important qu’elle ?
Sa peur maladive de l’abandon la frappa si fort qu’elle en eut le souffle coupé. À peine arrivé dans sa vie, il allait s’éclipser, disparaître, comme tous les autres avant lui. Sa main, encore posée sur l’épaule de l’orc, glissa le long de son avant-bras avant de revenir à sa place initiale. Dahlia croisa ses mains sur sa poitrine, tentant de réprimer un sanglot, de refermer la plaie ouverte au beau milieu de son cœur. « Ne fais pas de promesses que tu ne peux pas tenir… ». Ce qui sonnait de prime abord comme un reproche s’éclaircit doucement. Sa gorge se serra. « Si tu promets, alors je t’attendrai. Si tu ne reviens pas… ». Ses poings se serrèrent également, faisant blanchir les articulations de ses phalanges sous la pression. Tenait-elle réellement à émettre une menace face à ce grand guerrier qui aurait pu ne faire qu’une bouchée de sa fine silhouette ?
« Je… ». Elle perdit ses mots, balbutiant quelques syllabes dans le désordre. Elle secoua la tête violemment de gauche à droite. « Je ne te pardonnerai pas. Jamais. ». La rancune de Dahlia faisait partie de ses nombreux défauts. Elle était capable d’en vouloir à quelqu’un des années durant, des centaines d’années même. À penser qu’elle se disait bonne samaritaine, prompte au pardon, ne voyant la haine et la vengeance que comme un poison qui pourrissait son organisme. Quelle ironie, quel atroce mensonge. Dahlia n’oubliait personne, encore moins ceux qui l’avaient blessé.
Lentement, la Fae se laissa retomber au niveau du sol, les pieds dans l’eau. Elle croisa ses bras sous sa poitrine, tentant manifestement de se faire plus grande que ce qu’elle n’était, d’affirmer une autorité qu’elle ne possédait absolument pas, encore moins envers ce grand gaillard qui la dépassait de plus d’une tête. « Je ne quitte jamais la République, et… tu n’es pas vraiment discret. Ne t’attends pas à passer à travers les mailles du filet. ». Un petit sourire espiègle naquit sur ses traits. Elle adorait le taquiner, le malmener, attendre de voir son visage n’exprimer qu’une confusion certaine. L’innocence de Khalez, aussi tendre qu’un enfant, aussi désaxé qu’un homme pouvait l’être, l’apaisait considérablement. « J’ai également des projets à concrétiser, avant que tu ne puisses te nommer ainsi. ». Elle se retourna, admirant le coucher de soleil et ses reflets sur l’étendue d’eau dans laquelle elle pataugeait, puis reprit sa main entre les siennes, lui soufflant un simple mot pourtant lourd de sens. « Merci. ».
La Fae se laissa tomber de son maigre poids dans les bras du géant qui l’enserrait doucement. Une rencontre entre deux âmes perdues, confuses dans cet univers si vaste et si prompt à la réjection. Elle ignorait tout de sa vie, de ses passe-temps, de sa profession, de son passé qu’il regrettait probablement autant qu’elle. Lui n’avait aucune idée des atrocités qu’elle était capable de commettre, de la responsabilité qui pesait sur ses épaules, de la culpabilité qui la rongeait petit à petit. Il ne voyait qu’une inconnue au cœur brisé qui s’effondrait à la moindre contrariété, l’âme en peine d’avoir subi plus de traumatismes qu’une simple vie humaine pouvait supporter. Aussi fragile qu’une fleur.
À ses mots, elle recula la tête, écourtant leur étreinte. Elle resta en face de lui, voletant dans les airs en battant ses ailes multicolores, les rayons du soleil couchant les traversant pour faire apparaître un arc-en-ciel sur la surface de la mer. Elle voulut le contredire, souligner que cette conversation et ce titre n’avaient aucun sens, qu’ils ne se connaissaient guère, qu’en la protégeant, il s’embarquait dans un bourbier sans nom. Pourtant, elle n’en fit rien, profitant simplement du silence qui régnait sur la rive. Son protecteur, mais il ne pouvait guère assumer son statut avant d’avoir clos d’autres chapitres de sa vie. Une myriade de questions s’enchaina dans l’esprit de la directrice. Pourquoi lui dire s’il n’en faisait rien ? Pourquoi s’embarrasser d’une promesse auprès d’une inconnue ? Quelles choses à accomplir ? Était-ce plus important qu’elle ?
Sa peur maladive de l’abandon la frappa si fort qu’elle en eut le souffle coupé. À peine arrivé dans sa vie, il allait s’éclipser, disparaître, comme tous les autres avant lui. Sa main, encore posée sur l’épaule de l’orc, glissa le long de son avant-bras avant de revenir à sa place initiale. Dahlia croisa ses mains sur sa poitrine, tentant de réprimer un sanglot, de refermer la plaie ouverte au beau milieu de son cœur. « Ne fais pas de promesses que tu ne peux pas tenir… ». Ce qui sonnait de prime abord comme un reproche s’éclaircit doucement. Sa gorge se serra. « Si tu promets, alors je t’attendrai. Si tu ne reviens pas… ». Ses poings se serrèrent également, faisant blanchir les articulations de ses phalanges sous la pression. Tenait-elle réellement à émettre une menace face à ce grand guerrier qui aurait pu ne faire qu’une bouchée de sa fine silhouette ?
« Je… ». Elle perdit ses mots, balbutiant quelques syllabes dans le désordre. Elle secoua la tête violemment de gauche à droite. « Je ne te pardonnerai pas. Jamais. ». La rancune de Dahlia faisait partie de ses nombreux défauts. Elle était capable d’en vouloir à quelqu’un des années durant, des centaines d’années même. À penser qu’elle se disait bonne samaritaine, prompte au pardon, ne voyant la haine et la vengeance que comme un poison qui pourrissait son organisme. Quelle ironie, quel atroce mensonge. Dahlia n’oubliait personne, encore moins ceux qui l’avaient blessé.
Lentement, la Fae se laissa retomber au niveau du sol, les pieds dans l’eau. Elle croisa ses bras sous sa poitrine, tentant manifestement de se faire plus grande que ce qu’elle n’était, d’affirmer une autorité qu’elle ne possédait absolument pas, encore moins envers ce grand gaillard qui la dépassait de plus d’une tête. « Je ne quitte jamais la République, et… tu n’es pas vraiment discret. Ne t’attends pas à passer à travers les mailles du filet. ». Un petit sourire espiègle naquit sur ses traits. Elle adorait le taquiner, le malmener, attendre de voir son visage n’exprimer qu’une confusion certaine. L’innocence de Khalez, aussi tendre qu’un enfant, aussi désaxé qu’un homme pouvait l’être, l’apaisait considérablement. « J’ai également des projets à concrétiser, avant que tu ne puisses te nommer ainsi. ». Elle se retourna, admirant le coucher de soleil et ses reflets sur l’étendue d’eau dans laquelle elle pataugeait, puis reprit sa main entre les siennes, lui soufflant un simple mot pourtant lourd de sens. « Merci. ».
Invité
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D’où ce mot sortait de sa conscience ? Le disait-il en sachant pleinement l’implication que cela donnait à celle qui se trouvait face à ses yeux ? N’était-ce qu’une façon de répéter ce qu’il avait auparavant entendu ? Ou alors, un mot d’un écho dans sa convalescence de deux ans, dit par certains, ou certaines, quand ils venaient le voir pour s’assurer de son bien portant, malgré le coma profond dont il faisait état.
De l’étreinte qu’elle exprimait fortement, se dissipa pour un léger recul à l’énonciation de titre à la responsabilité lourde de sens. Or, comme dit précédemment, les paroles étaient mûrement choisies, et fortement portés par la farouche détermination d’un homme, qui semblait avoir, après de très longues années d’errance parmi des contrats pouvant facilement lui interdire une vie heureuse, et une fin des plus joyeuses, un véritable but final à ce long voyage : une femme. Ou du moins, ce qui pouvait arriver par la suite ? Ou pas ? Si elle disait non ? Ce serait tout bonnement une gêne sans limite qui prendrait de toute part l’homme vert et jaune, et qui se dessinerait sur ses joues couleur algue.
Elle resta en face, les mains apposées en croix sur le haut de son buste, non loin du cœur. Avait-il mal parlé ? Était-il trop insultant ? Il allait se justifier une nouvelle fois, avant que cette dernière ne lui réponde, presque par un reproche sur la vraie teneur d’une promesse, avant d’avoir un ton plus doux, qui de ses mots, semblait comme accepter le début d’un contrat autre que celui couché sur du papier de vélin et parsemé de multiples écritures à l’encre de seiche. Elle était prête à patienter, à attendre que le limier puisse réaliser quelques tâches avant de pouvoir revenir à elle, sous le couvert d’un “sinon”.
Il était prêt à tout comme contrainte. Même s’il se considérait comme homme de parole, il se devait de savoir ce qui pouvait lui attendre, s'il manquait à son mot, à son devoir annoncé quelques secondes précédentes.
Presque hésitante, cherchant peut-être des syllabes d’une parole aux mots justement sélectionnés, qui trouvèrent leur finalité en un simple avertissement de jamais pouvoir avoir confiance en lui. Bizarrement, il avait une certaine crainte à envisager cette finalité désillusoire. De même, cela le motivait encore plus, à ne pas échouer.
Retrouvant le contact avec le milieu aquatique, elle croisa les bras sous sa poitrine, et essayant de se faire plus grande, plus menaçante, venant à dire qu’elle ne sortait pas de la région, donc sa fuite se ferait bien remarquer à tout moment d’un travail le menant à agir en-dehors du territoire républicain. Or, un sourire narquois, puis un léger rire, vinrent casser cette ambiance un peu morose. Elle aussi déclarait que des projets personnels devaient se terminer pour aussi bénéficier d’un repos bien mérité.
Son visage tourné vers l’horizon marin, à la lueur orange du coucher de l’astre solaire, elle remercia non pas faiblement, mais plus comme par soulagement, tenant sa main de ses deux dernières. Ce contact renouvelle galvanisé à nouveau une sensation de chaleur et de joie dans l’ensemble du corps de l’orc. L’avoir à ses côtés été comme un bonheur incompréhensible, et bienvenu.
“Dahlia, je… Je suis content que… Que vous me remerciez, mais… Je n’ai fait que vous parlez.”
Encore une fois la finesse à la Khalez. Il ne savait pas que sa présence et ses paroles étaient comme un analgésique aux affres du cœur et d'âme de la fae. De nature modeste, il se sentait quasiment mal à l’aise de ce soudain élan de merci à son égard. Il avait presque changé de personnalité en l’espace de cinq minutes. Seulement cinq, et en présence juste d’une inconnue qui…
*Est-ce… Est-ce que je suis… Tombé amoureux ?*
Ce sentiment serait donc l’amour ? Ce mot si légendaire, plus encore qu’un artefact que l’ancien pirate pensait un jour tomber au gré de ses nombreuses pérégrinations ? Tout ça en allant sur une plage pour se détendre, le Destin l’aurait-il mis sur le bon sentier cette fois-ci ? Petit hic, il ne croyait pas en des forces extérieures divines ou impies. Donc, c’était vraiment un coup de chance.
“Pardonnez ma franchise, mais…”
Il ramassa son épée, et la rangea de sorte à ce que son arme ne vienne pas à tomber à la moindre surprise.
“Est-ce que… Enfin, si vous voulez… Il se fait tard et je me disais… Vous habitez loin ? Non pas que je pense que vous pouvez pas vous défendre, malgré tout l’am… L’amo… L’a… La reconnaissance de ce que vous m’avez apporté aujourd'hui.”
Se perdant en confusion, une légère rougeur mélangée à son teint vert se déclarait sur ses joues. Il sentait qu’il avait encore du mal à exprimer clairement ses idées, et espérait que ses paroles n’avaient pas été mal interprétées. Puis, il voyait les jambes de son phare de lumière presque ne pas arriver à rester stable. La fatigue semblait l’avoir gagné. Il décida de l’attraper, et telle une mariée portée par son mari, se fit déplacer doucement vers la berge sableuse, l’eau dégoulinant de ses membres inférieurs.
“Désolé, mais vous alliez vous écrouler sur vous-même. Je peux décidément pas vous laisser comme tel.”
De l’étreinte qu’elle exprimait fortement, se dissipa pour un léger recul à l’énonciation de titre à la responsabilité lourde de sens. Or, comme dit précédemment, les paroles étaient mûrement choisies, et fortement portés par la farouche détermination d’un homme, qui semblait avoir, après de très longues années d’errance parmi des contrats pouvant facilement lui interdire une vie heureuse, et une fin des plus joyeuses, un véritable but final à ce long voyage : une femme. Ou du moins, ce qui pouvait arriver par la suite ? Ou pas ? Si elle disait non ? Ce serait tout bonnement une gêne sans limite qui prendrait de toute part l’homme vert et jaune, et qui se dessinerait sur ses joues couleur algue.
Elle resta en face, les mains apposées en croix sur le haut de son buste, non loin du cœur. Avait-il mal parlé ? Était-il trop insultant ? Il allait se justifier une nouvelle fois, avant que cette dernière ne lui réponde, presque par un reproche sur la vraie teneur d’une promesse, avant d’avoir un ton plus doux, qui de ses mots, semblait comme accepter le début d’un contrat autre que celui couché sur du papier de vélin et parsemé de multiples écritures à l’encre de seiche. Elle était prête à patienter, à attendre que le limier puisse réaliser quelques tâches avant de pouvoir revenir à elle, sous le couvert d’un “sinon”.
Il était prêt à tout comme contrainte. Même s’il se considérait comme homme de parole, il se devait de savoir ce qui pouvait lui attendre, s'il manquait à son mot, à son devoir annoncé quelques secondes précédentes.
Presque hésitante, cherchant peut-être des syllabes d’une parole aux mots justement sélectionnés, qui trouvèrent leur finalité en un simple avertissement de jamais pouvoir avoir confiance en lui. Bizarrement, il avait une certaine crainte à envisager cette finalité désillusoire. De même, cela le motivait encore plus, à ne pas échouer.
Retrouvant le contact avec le milieu aquatique, elle croisa les bras sous sa poitrine, et essayant de se faire plus grande, plus menaçante, venant à dire qu’elle ne sortait pas de la région, donc sa fuite se ferait bien remarquer à tout moment d’un travail le menant à agir en-dehors du territoire républicain. Or, un sourire narquois, puis un léger rire, vinrent casser cette ambiance un peu morose. Elle aussi déclarait que des projets personnels devaient se terminer pour aussi bénéficier d’un repos bien mérité.
Son visage tourné vers l’horizon marin, à la lueur orange du coucher de l’astre solaire, elle remercia non pas faiblement, mais plus comme par soulagement, tenant sa main de ses deux dernières. Ce contact renouvelle galvanisé à nouveau une sensation de chaleur et de joie dans l’ensemble du corps de l’orc. L’avoir à ses côtés été comme un bonheur incompréhensible, et bienvenu.
“Dahlia, je… Je suis content que… Que vous me remerciez, mais… Je n’ai fait que vous parlez.”
Encore une fois la finesse à la Khalez. Il ne savait pas que sa présence et ses paroles étaient comme un analgésique aux affres du cœur et d'âme de la fae. De nature modeste, il se sentait quasiment mal à l’aise de ce soudain élan de merci à son égard. Il avait presque changé de personnalité en l’espace de cinq minutes. Seulement cinq, et en présence juste d’une inconnue qui…
*Est-ce… Est-ce que je suis… Tombé amoureux ?*
Ce sentiment serait donc l’amour ? Ce mot si légendaire, plus encore qu’un artefact que l’ancien pirate pensait un jour tomber au gré de ses nombreuses pérégrinations ? Tout ça en allant sur une plage pour se détendre, le Destin l’aurait-il mis sur le bon sentier cette fois-ci ? Petit hic, il ne croyait pas en des forces extérieures divines ou impies. Donc, c’était vraiment un coup de chance.
“Pardonnez ma franchise, mais…”
Il ramassa son épée, et la rangea de sorte à ce que son arme ne vienne pas à tomber à la moindre surprise.
“Est-ce que… Enfin, si vous voulez… Il se fait tard et je me disais… Vous habitez loin ? Non pas que je pense que vous pouvez pas vous défendre, malgré tout l’am… L’amo… L’a… La reconnaissance de ce que vous m’avez apporté aujourd'hui.”
Se perdant en confusion, une légère rougeur mélangée à son teint vert se déclarait sur ses joues. Il sentait qu’il avait encore du mal à exprimer clairement ses idées, et espérait que ses paroles n’avaient pas été mal interprétées. Puis, il voyait les jambes de son phare de lumière presque ne pas arriver à rester stable. La fatigue semblait l’avoir gagné. Il décida de l’attraper, et telle une mariée portée par son mari, se fit déplacer doucement vers la berge sableuse, l’eau dégoulinant de ses membres inférieurs.
“Désolé, mais vous alliez vous écrouler sur vous-même. Je peux décidément pas vous laisser comme tel.”
Invité
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Le regard tourné vers l’horizon, la Fae tentait d’enfouir la tristesse qui commençait à l’envahir. Khalez allait partir, comme d’autres avant lui. Elle n’avait aucune assurance de le revoir, après tout, ils n’étaient que des inconnus s’étant rencontrés par chance sur la plage. Elle qui n’accordait sa confiance à personne, se méfiait de ses proches comme de la peste qu’elle propageait agressivement dans les ruelles de Liberty, semblait perturbée par la présence de l’orc. À côté de ce géant, sa solitude s’étiolait considérablement. Peut-être était-ce sa façon de s'adresser à elle, entre la maladresse et la timidité ? Ses yeux confus qui oscillaient entre la mer et sa silhouette, inlassablement ? Ou encore le fait qu’il était aussi seul qu’elle, probablement même plus. Dahlia ignorait tout du jeune homme à ses côtés, jusqu’à l’endroit où il vivait, son métier, ses projets, sa famille… Pourtant, elle eut le sentiment de le connaître depuis toujours, pendant un bref instant. Comme il était rare de croiser une autre âme en peine, à la recherche d’un but, d’un objectif à atteindre pour combler un vide béant.
Elle tourna enfin la tête vers le mercenaire, un sourire mesquin, presque moqueur sur le visage. « Je ne savais pas que je t’impressionnais à ce point. Tu me vouvoies de nouveau, maintenant ? C’est un peu tard. ». Elle baissa ses bras, venant les croiser au niveau de son bassin, légèrement prise de vertige. L’air marin ne convenait pas à tout le monde, encore moins à ceux n’y étant guère habitués, et les conséquences de la fatigue de la marche imposée pour accéder à la plage ainsi que de la frayeur causée par le Tokage commençaient à se faire ressentir. Elle suivit ses bras finement musclés du regard, quasiment hypnotisée, puis sa lame qu’il vint ranger dans son fourreau. Dahlia ne connaissait que peu de guerriers. Des agents de la loi corrompus, des criminels, oui. Une personne au cœur aussi vaillant que Khalez, qui n’exprimait aucune arrière-pensée à son égard, c'était une première. Il ne tentait point de la séduire, encore moins de la tromper sur ses intentions. « C’est vrai, tu n’as fait que me parler. Tu sais manier les mots, il faut croire. ».
Sa charmante attention lui alla droit au cœur. Elle qui se prenait à le taquiner et le faire tourner en bourrique ne sut pas trouver la force d’orienter leur échange à nouveau dans cette direction. Pendant une demi-seconde, Dahlia vint peser le pour et le contre. Mentir lui permettrait de ne pas être blessée si Khalez venait à ne jamais revenir vers elle ; lui dire la vérité lui ouvrait une porte vers son intimité, vers ce jardin secret qu’elle désirait cacher. Elle haussa doucement les épaules, laissant un soupir s’échapper de ses lèvres rosées, suivi d’un autre sourire espiègle. « Non, je ne vis pas très loin. Je suis à Liberty, la majeure partie du temps. C’est assez exceptionnel que je m’aventure aussi loin de la civilisation. Une vraie citadine, alors que j’ai grandi en forêt. Tu ne trouves pas ça ironique ? ». Son corps se mit à tanguer faiblement sur la droite, puis sur la gauche, ses chevilles peinant à trouver l’équilibre requis pour tenir sur la terre ferme. « Je… J’avais besoin de vacances… ».
Comme pour confirmer ses dires, ses jambes finirent par flancher. Elle se sentit glisser lentement dans l’eau avant que Khalez ne la rattrape, la saisissant dans ses bras, passant sa main sous ses jambes. La Fae vint poser sa tête contre son épaule, se lovant confortablement dans son étreinte, laissant même échapper un petit soupir d’aise. « Mmh… Désolée… Je suis fatiguée. ». Elle passa ses bras autour de sa nuque, respirant son odeur réconfortante mêlée à l’eau salée, profitant de ce contact privilégié qui commençait à bien trop lui plaire. « Je travaille trop… Je n’ai pas envie de rentrer… ». Ses yeux vinrent se fermer, complètement détendue dans les bras de l’orc, secouant doucement ses jambes de temps à autre afin de ne pas s’endormir. Une fois sur la terre ferme, sentant qu’il voulait la déposer sur le sol, elle s’accrocha à lui de plus belle, dans un râle somnolant. « Mmh… Pas tout de suite… Je suis bien ici… ». Puis dans un murmure, un souffle à peine perceptible, entre le sommeil et la mélancolie, elle vint chuchoter au creux de son oreille, son visage n’étant plus qu’à quelques centimètres du sien, sa chevelure blonde glissant sur son torse. « Ne pars pas maintenant… ».
Elle tourna enfin la tête vers le mercenaire, un sourire mesquin, presque moqueur sur le visage. « Je ne savais pas que je t’impressionnais à ce point. Tu me vouvoies de nouveau, maintenant ? C’est un peu tard. ». Elle baissa ses bras, venant les croiser au niveau de son bassin, légèrement prise de vertige. L’air marin ne convenait pas à tout le monde, encore moins à ceux n’y étant guère habitués, et les conséquences de la fatigue de la marche imposée pour accéder à la plage ainsi que de la frayeur causée par le Tokage commençaient à se faire ressentir. Elle suivit ses bras finement musclés du regard, quasiment hypnotisée, puis sa lame qu’il vint ranger dans son fourreau. Dahlia ne connaissait que peu de guerriers. Des agents de la loi corrompus, des criminels, oui. Une personne au cœur aussi vaillant que Khalez, qui n’exprimait aucune arrière-pensée à son égard, c'était une première. Il ne tentait point de la séduire, encore moins de la tromper sur ses intentions. « C’est vrai, tu n’as fait que me parler. Tu sais manier les mots, il faut croire. ».
Sa charmante attention lui alla droit au cœur. Elle qui se prenait à le taquiner et le faire tourner en bourrique ne sut pas trouver la force d’orienter leur échange à nouveau dans cette direction. Pendant une demi-seconde, Dahlia vint peser le pour et le contre. Mentir lui permettrait de ne pas être blessée si Khalez venait à ne jamais revenir vers elle ; lui dire la vérité lui ouvrait une porte vers son intimité, vers ce jardin secret qu’elle désirait cacher. Elle haussa doucement les épaules, laissant un soupir s’échapper de ses lèvres rosées, suivi d’un autre sourire espiègle. « Non, je ne vis pas très loin. Je suis à Liberty, la majeure partie du temps. C’est assez exceptionnel que je m’aventure aussi loin de la civilisation. Une vraie citadine, alors que j’ai grandi en forêt. Tu ne trouves pas ça ironique ? ». Son corps se mit à tanguer faiblement sur la droite, puis sur la gauche, ses chevilles peinant à trouver l’équilibre requis pour tenir sur la terre ferme. « Je… J’avais besoin de vacances… ».
Comme pour confirmer ses dires, ses jambes finirent par flancher. Elle se sentit glisser lentement dans l’eau avant que Khalez ne la rattrape, la saisissant dans ses bras, passant sa main sous ses jambes. La Fae vint poser sa tête contre son épaule, se lovant confortablement dans son étreinte, laissant même échapper un petit soupir d’aise. « Mmh… Désolée… Je suis fatiguée. ». Elle passa ses bras autour de sa nuque, respirant son odeur réconfortante mêlée à l’eau salée, profitant de ce contact privilégié qui commençait à bien trop lui plaire. « Je travaille trop… Je n’ai pas envie de rentrer… ». Ses yeux vinrent se fermer, complètement détendue dans les bras de l’orc, secouant doucement ses jambes de temps à autre afin de ne pas s’endormir. Une fois sur la terre ferme, sentant qu’il voulait la déposer sur le sol, elle s’accrocha à lui de plus belle, dans un râle somnolant. « Mmh… Pas tout de suite… Je suis bien ici… ». Puis dans un murmure, un souffle à peine perceptible, entre le sommeil et la mélancolie, elle vint chuchoter au creux de son oreille, son visage n’étant plus qu’à quelques centimètres du sien, sa chevelure blonde glissant sur son torse. « Ne pars pas maintenant… ».
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