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  • Ven 10 Mar 2023 - 18:44


    Violence
    21 Décembre an 3

    Durant ces quelques jours, j'ai pu parcourir en long et en large une partie de cette contrée, découvrir de magnifiques paysages de poudreuse et montagneux. Toutefois, j'y ai également aperçu d'innombrables créatures faites de glace ou de poils, mais aucun mortel dans les environs. À croire que ce coin n'est pas très populaire, voire inhabité. Préférant esquiver des combats inutiles, je survole la zone jusqu'à ce que la tempête approche. La neige est drue et un vent glacial fouette mon visage tandis que j'arpente les vallées immaculées, ne sachant pas vers où me diriger. Complètement perdue et déboussolée, je reste les pieds sur terre afin de garder un minimum de visibilité, car là-haut, dans le ciel, il est impossible de voir à plus d'une centaine de mètres. L'hiver est là et bien que je sois emmitouflée dans cette houppelande blanche, il est difficile de rester au chaud. Fay est nichée dans mon dos, recouverte par la capuche pour se protéger de l'intempérie. Je cherche un endroit où m'abriter et continue mon ascension vers l'inconnu. Des multitudes de questions me hantent, notamment ma séparation avec ce cher Aryan, ai-je fait le bon choix ? À l'heure actuelle, je me retrouve au milieu des régions enneigées et froides des terres du Nord, sans carte ni boussole. Le terrain est accidenté et je manque plusieurs fois de tomber. Ma main couvrant mon regard lumineux, j'observe du mieux que je le puisse le territoire. Hélas, rien ne semble pouvoir m'abriter si ce n'est une forêt de pins. Avançant lentement, mes pas s'enfoncent dans la neige tandis que les flocons et le vent effacent mon passage. Mon lien avec Fay est fort et nous ne nous séparons sous aucun prétexte. Bien qu'elle soit une démone enfermée dans un corps de félin, je la respecte pour ce qu'elle est et aspire à l'aider dans sa quête. Il semble que les démons aussi ont besoin d'aide.

    L'atmosphère est palpable tandis que je m'enfonce plus profondément dans la forêt, les arbres immenses et majestueux brisent le vent qui s'abat avec fracas contre les branches des pins. J'entends parfaitement le sifflement strident de son hurlement. Un peu plus loin, divers bruits m'intriguent comme le hurlement d'animaux ou des hululements de chouettes. J'ai l'impression de retrouver les contrées des Pins Argentés, ma véritable demeure pendant près de cinq mille ans. Fay n'est pas très rassurée, ses griffes s'enfoncent sur le tissu jusqu'à atteindre la peau de mes épaules. Nous pourrions attendre à l'orée des bois, profitant d'un peu de répit avant de continuer les recherches sur Cornue, seulement les aboiements me perturbent. J'ai vécu tant d'années auprès de la faune, j'ai tant appris à connaître la flore et surtout, j'ai pu développer mon apprentissage du langage animalier. Tendant l'oreille bien que le sifflement strident du vent me perturbe, je comprends qu'il s'agit d'une grande détresse. Parmi les mortels, beaucoup diraient que ce ne sont que de simples animaux ne sachant pas parler ni même utiliser leur cerveau. Ils se trompent. Les animaux sont des êtres vivants à part entière, ils détiennent une âme et ont leur propre voix. Le sol se met à trembler et une nuée d'oiseaux s'envolent en furie, quelque chose rôde et n'est certainement pas bienveillante. J'entame alors une course effrénée à travers les bois, esquivant les gros rochers qui me barrent la route, sautant par-dessus des buissons et commence à sentir une odeur nauséabonde.

    Je ralentis et commence à avoir des haut-le-cœur. Posant ma main contre le tronc d'un pin, je déglutis péniblement et sors de la bile avant de regarder de nouveau le spectacle macabre devant mes yeux. Une montagne de cadavres d'animaux était éparpillée à travers la forêt, des arbres furent littéralement pulvérisés et le sol enneigé n'était plus qu'un mélange de sang et de boue. Les animaux étaient gelés, leur corps démembré et leurs viscères à même le sol. Un mal étrange et répugnant venait de terrasser ces bêtes, il y a déjà quelque temps. D'autres hurlements d'animaux provenant plus profondément encore résonnent à travers les bois. Mon cœur se serre et cette odeur imprègne mes narines. Mes bottes se tintent de rouge tandis que je contourne le monticule d'animaux morts, une main sur la bouche et le nez. Fay ferme les yeux, ses pattes recroquevillés sur son museau. Nous continuons le trajet et suivons les pas d'une espèce d'entité inconnue. Est-ce l'œuvre d'une engeance d'un titan ? Je ne reconnais pas la signature de mana, ni ne comprends la forme des pas sur la neige teintée de rouge. Il est plutôt aisé de suivre la trace de l'abomination qui hante ces lieux, la multitude d'arbres brisés et les cadavres de loups des glaces, wyrmelins, biches, sangliers et bien d'autres ornent ce sinistre chemin.

    C'est alors que je le vis.

    Devant moi, trois énormes créatures de glace, mesurant entre deux à trois mètres, entourent un être particulier. Leur longue queue recourbée est taillée en pointe, leur corps tout entier est un mélange de roche et de glace avec aux extrémités de leur longue patte des griffes pointues. Sur leur dos, on distingue des espèces d'excroissance complètement gelée par le froid et leur tête est comme celui d'un golem. De leur gueule, jaillis une bave effervescente couleur lave. Elles sont enragées. L'une des bêtes n'a plus de patte droite, tandis que les deux autres entourent l'engeance en hurlant un son cristallin. Tel un chant, elles s'élancent contre l'abomination qui paraît prendre un malin plaisir à balayer ses ennemis, tel un jeu. Je me plaque contre un des troncs en observant la scène, ne sachant point si je dois venir en aide aux loups ou à l'étrange forme humanoïde aux multiples bras. Soudain, l'une des créatures est éjectée avec une telle violence dans ma direction que je recule avec frayeur. L'animal s'étale de tout son long, brisant avec fracas la roche et les pins qui s'ébranlent sous son poids. Son regard s'éteint, sa bave ardente durcit, la bête vient de mourir d'un coup magistral, un trou béant dans son poitrail. Je la ressens, cette peur, la mort. Et lorsque mon regard se détourne de la bête ...

    L'engeance me regarde.
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  • Ven 10 Mar 2023 - 23:58


    ôýñPLUSyauð ëÇãPLUSóŠÀ ÝÏg§PLUS!!6^_è Ce n’est pas suffisant, Violence n’est pas satisfaite, elle en veut encore… juste un tout petit peu, histoire de tenir le coup. C’est do-do-do-doooAAAAAommm-

    C’est dommage.

    Elle tenait dans sa main la patte arrachée à la louve la plus âgée, dans les mains énormes de Praelia elle donnait l'impression d'un cure-dent en comparaison, l'os brisé dépassait du membre et le Démon regardait le bout tranchant en réfléchissant à sa meilleure utilisation. Un des chiens bondit en avant, tentant veinement de défendre le membre de sa meute déjà mutilé. Violence donne un coup de biseau osseux et envoie la bête au tapis en le fichant dans son crâne, elle se penche, ramasse le corps du canidé qui avait fait preuve de suffisamment de courage pour tenter de l'attaquer et sa main imposante se referme autour de la nuque de la bête, l'étouffant partiellement. Il n'y avait pas de pensées dans ce cerveau qui soit suffisamment élaborée pour s'en repaître, il n'y avait pas d'émotion suffisamment intense pour qu'elle les ressente, seulement des impulsions. Posant de biais et prenant de l'élan avec son bras droit, Praelia envoie son poing dans le corps du loup de givre à pleine puissance, le Démon extériorise sa frustration sur l’animal, le jappement plaintif de douleur qu’elle en tire ne constitue qu’une maigre compensation à l’effort fournit et contribue à l’inverse à accroître le mécontentement de l’entité. L'intensité de la frappe est telle que le poing métallique transperce l'animal,  peignant sa main de sang et de viande. En voyant le bestiaux s’immobiliser au sol et demeurer inanimé dans la neige, elle comprit qu’elle avait frappé trop fort. Elle avait brisé sa proie. Encore. Et malgré la brutalité de l’attaque ça ne l’avait qu’à peine soulagé, pendant un cours instant, l’abomination resta debout, ses deux jambes grotesque dans la neige. Elle contemplait la bestiole qui avait cessé de bouger, il n’y avait aucune intention là dedans, aucun souvenir de douleur, c’était nul. Le temps qu’elle médite sur cette déception, son corps ne bougeait pas d’un millimètre, pas même balloté par le vent hivernal, même la Multitude demeurait parfaitement immobile. Pourtant dans son esprit elle bouillonnait de colère, l’insuffisance devenait une réelle souffrance à supporter et elle avait eu beau massacrer encore et encore dans cette forêt, ça n’avait rien changé. Les animaux sont si… óy°ýé´‘½É¤íŽÇAAAAAAA ÇA SUFFIT!

    HIIIYYYYRRRREEEEEEEEAAAAA


    Le hurlement télépathique retentit à l’aveuglette dans la forêt tandis que la sphère noire au centre de la Multitude se distort violemment comme le Soleil en éruption céleste. Les animaux les plus proches le ressentent, l’un d’entre eux est celui à la patte sectionnée, dommage pour lui il n'ira nul part… son congénère tente sa chance et s’enfuit en passant non loin du cadavre du troisième. Non NON! CERTAINEMENT PAS! Violence ramasse le loup de givre estropié et dans un grand geste en arc de cercle, le lance à toute volée sur la bête qui détale, les corps s’entrechoquent, les pattes se cassent. les bêtes couinent, mais il n’y a toujours pas de cruauté. Elle n’aime pas les animaux, le fait qu’ils agissent par pur volonté de survie sans arrière pensée l’empêche de ressentir autant de satisfaction qu’avec les Hommes. Il ne lui faut pas plus, il lui faut mieux. Elle doit trouver mieux. C’est dommage, elle n’a pas trouvé d’hommes. Frustrant. Ennuyeux.

    Les deux bêtes au sol étaient encore en vie, mais plus pour très longtemps, le corps de Praelia se mis en branle, les trois cents kilos de métal et de chair martèlent la neige d’un bruit sourd et mat. La Sphère fixe ses proies, la Multitude martèle les épaulières de Praelia à l’unisson au rythme de ses pas tandis qu’elle avance inexorablement vers les deux bestioles impuissantes. Elles sont terrifiées, c’est bien mais ce n’est pas assez, PLUS. Elle arrive à portée d’un grand sapin, la Multitude tente d’en agripper les premières branches sans succès, trop hautes. Praelia passe devant et envoie son bras droit principal dans le tronc gelé, les éclats de bois volent, l’arbre est mutilé, mais ce n’est qu’un aaAAAArbre. Même les loups sont plus dignes d’intérêts. En avançant, la Sphère cru voir un mouvement attirer sa vision dans le creux du tronc qui venait d’exploser, si un animal se cachait là ce serait le prochain. Arrivée aux deux bêtes, le Démon se contenta de les observer, elles se trémoussaient tant bien que mal pour fuire la créature irréelle qui les dominait, rampant désespérément pour creuser l’écart de quelques centimètres de plus, la vie fuyait leur corps aussi vite que ces loups espéraient fuire leur prédateur. Lentement, Violence s’accroupit, elle se penche en avant, approchant l’orbe d’essence pure près de la chaire pour en capter chaque détail tandis que les animaux vivent leurs derniers instants, chaque aspérité, chaque crachat de sang par leur museaux, chaque x:N:Ô¼Áb^÷ La lumière quitte les yeux de l’un, sa cage thoracique cesse de respirer. Le Démon émet un grognement rauque et mécontent. Il tend un bras pour saisir le deuxième et attrape sa gueule, empoignant fermement le museau du loup avec une maxillaire dans chaque main. Le bruit glauque que la bête produit lorsqu’elle déchira sa gorge et la noya dans son propre sang lui apporta un semblant de repos.

    Éphémère.

    ?

    Son attention est pourtant focalisée sur les deux loups à terre et dans ses mains, mais quelque chose cloche. Elle ressent une présence particulière, quelqu’un comme elle et ce n’est pas loin. C’est quelque chose qu’elle n’a jamais ressenti auparavant, c’est étrange, c’est… c’est… elle n’a pas de mot pour la décrire, c’est Violence mais ce n’est pas Violence? Est-ce qu’il y avait plusieurs “comme-elle”? Le Démon est confus, il ne sait pas comment réagir, la Multitude exprime sa perplexité en s’enroulant autour de ses épaules en position de calme tandis que la Sphère réfléchit. Toujours debout au milieu du tas de chair, de sang et de neige, Violence émet un appel télépathique à cette étrange signature, appelant dans les esprits proches avec sa voix spectrale aigüe et irrationnelle:

    QUI    ES-TU?

    Un bruit se fait entendre, à quelques mètres de sa position. Sans se retourner la Sphère aperçoit derrière elle une silhouette dans l’ombre du tronc, ce qu’elle avait cru comme étant un animal est une personne, une femme. Elle n'est pas si spéciale en fait. Son intention de meurtre se ravive devant la potentielle proie.

    JE TE VOIS

    Praelia suivant le mouvement, Violence se retourne et fais face à la nouvelle venue.
    La silhouette frémit.
    Elle la voit plus en détail, des cheveux blancs comme la neige, une peau à la teinte immaculée. Elle est seule.
    FrAgile. Vulnérab|e.
    Elle n'est pas seu|e. Il y a autre ch0se. Il y a le Comme-Elle. C'est elle? Difficile à d|re, c'est trop n0uveau-eau-eau.

    La Multitude se réveille. Praelia avance.
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  • Sam 11 Mar 2023 - 7:58

    Un être exceptionnel et difforme se dresse de tout son long, explosant les bêtes de givre avec violence. Je ne saurai pas dire s'il s'agit d'une envie particulière ou tout simplement d'un excès de rage. L'étrange chose aux multiples bras me fait penser à une abomination vu dans le manoir dans les terres désolées. Sauf que celle-ci, en comparaison des religieuses, est bien plus carnassière et vocifératrice. Sa voix résonne dans mon esprit et dans celui de Fay avec un tel acharnement, je me tiens la tête entre mes mains. Une impression d'oppression me submerge et voir les animaux souffrir d'une telle agonie me met en alerte. La créature me dépasse d'au moins dix têtes, je me sens complètement subjuguée et terrorisée, aucun de mes alliés n'est avec moi : ni les croisés, ni Seagan, ni la Louve, ni les Serres Pourpres, pas même Deydreus. Je suis seule face à une engeance que je n'avais encore jamais vue auparavant. Mes jambes refusent de bouger lorsque j'entends son ton criard et perçant par télépathie, l'étrangeté n'a pas de visage et seule une bulle pure oscille au-dessus de la multitude. Croyant l'engeance me regarder, je la vis se retourner avec son équipement fait de métal et elle avance d'un pas décidé dans notre direction. Fay ne se sent pas très bien, elle ressent quelque chose d'anormal et singulier lorsque l'abomination se rapproche. Un lien imperceptible les lie sans pour autant la rassurer.

    Mon rythme cardiaque s'accélère et tandis que l'engeance se rapproche, je reprends le contrôle de mon corps et cours dans la direction opposée, rebroussant chemin. Il n'est pas facile de s'envoler dans la forêt, bien trop encombrée par les branchages et les troncs d'arbres, bien trop proches les uns des autres pour pouvoir me laisser déployer les ailes. Fay ne tient pas en place et son corps menu glisse dans mon dos, alors qu'elle tente de s'accrocher aux vêtements dans un miaulement de détresse. Elle déchire un pan de la robe et s'enfonce dans la neige nappée de rouge, près du monticule de cadavres gelés. Quelques mètres nous séparent, mon regard aperçoit la multitude qui arrive avec frénésie. Je tente de la rattraper avant qu'il ne soit trop tard, bien que la créature qui nous pourchasse fait de plus grand pas. Le sol tremble, la forêt s'agite et une nouvelle vague d'oiseaux s'envolent au-dessus de nos têtes. La petite chatte démoniaque me hurle de partir, qu'il est préférable que je l'abandonne ici à son sort, qu'il est trop tard, désormais. Jamais je ne pourrais laisser un des miens faire face au danger. Grinçant des dents, je me précipite et m'empare du félin bien que la multitude ne soit qu'à quelques mètres. Rien ne sert de courir, ses grandes jambes me rattrapent, je manque d'endurance sur la terre ferme, préférant le vol. Malheureusement pour moi, je suis coincée. Toutefois, je continue ma course effrénée, espérant arrivée à l'orée des bois pour pouvoir enfin m'envoler et disparaître de cette engeance étrange et destructrice. Seulement ...

    Et si cette engeance détruisait aussi la vie des mortels ? Et si cette abomination, qui parcourt la forêt, n'est qu'un monstre venu terrasser le monde ? Pourrais-je me regarder dans la glace, alors que je jure de protéger les mortels des menaces qui parcourent le monde ? Perdue dans mes réflexions, la réalité me rattrape lorsqu'un corps gelé vient s'éclater à côté de moi, se brisant en de multiples morceaux de chair gelée et tranchante. Mes ailes nous englobent Fay et moi pour nous protéger des pics de glace qui s'enfoncent dans mes ailes. Je sers les dents bien que la douleur soit présente. Je n'ai pas eu le temps d'utiliser ma magie protectrice. Fay me prévient qu'il ne faut pas rester ici, elle sent la chose, virulente, froide, cruelle qui continue sa chasse. Derrière moi, j'entends une explosion et sans même regarder en arrière, je me projette en avant dans la neige, la boue et le sang. Le monticule est brisé, les cadavres gelés et éparpillés jonchent le sol de la forêt. La voix de l'étrangeté hurle, un frisson parcourt mon échine tandis que je repense à tout ce que j'ai déjà traversé par le passé.

    Reprends-toi Luvïel.

    Je me relève, le regard sévère et crée une épée de lumière dans la main. Fay s'en va et monte un gros rocher, afin d'avoir une vue sur ce qu'il va se passer. La pauvre féline peut seulement miauler, il n'y a qu'avec moi qu'elle peut communiquer. Je sens sa détresse, elle qui souhaiterait pouvoir utiliser ses pouvoirs de démon pour venir me sauver. Hélas, cantonnée à vivre dans ce petit espace corporel, la démone n'a que ses yeux pour observer et sa télépathie pour communiquer. Ce qui me donne de l'adrénaline et de l'entrain n'est autre que mes expériences de combats passés. Pensant aux Serres Pourpres et au dirigeant qui prenait des décisions adéquates, je souhaite prendre exemple et montrer à moi-même que je ne suis pas une faible. Tout comme Rêve m'a déclaré que je peux être l'épée, le bouclier ou encore la manieuse. Mon destin est entre mes mains et si je souhaite réellement changer le cours des choses, appliquer mes préceptes et aider les mortels, alors qu'il en soit ainsi. D'une voix grave et tumultueuse, je déclare à l'engeance :

    J'ai vaincu des abominations des terres désolées, tuer des engeances nécrotiques, libérer ma lumière salvatrice. N'es-tu là que pour détruire ?

    Quelque chose ne va pas. Je perçois en la multitude une aura bien trop sombre, bien plus sinistre que tout ce que j'ai pu affronter avant. Sans aucun visage, seule cette espèce de sphère vacille et virevolte avec énergie. Qu'est-ce donc ? Est-il réellement préférable que je me dresse contre l'entité qui me fait face ? Fay guette, attend et observe la multitude de son regard doré. Son silence ne me dit rien qui vaille jusqu'à ce qu'elle m'éclaire sur un détail "Luvïel, l'être devant nous me fait penser un peu à moi." Sans réellement comprendre, je jette un rapide coup d'œil au chat qui ne quitte pas des yeux l'abomination ravageuse et destructrice. Dans tous les cas, s'il désire détruire le monde des mortels, qu'il essaie. Je ne laisserai jamais une telle ignominie parcourir les terres du Reike.
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  • Sam 11 Mar 2023 - 16:17


    Un pas en avant, la neige s’écrase sous son poids, la Multitude est extatique et reflète l’état du Démon qui la porte, elle commence à griffer les épaulières de Praelia avec avidité, les ongles s’écorchent contre le métal et les doigts se meurtrissent, laissant des empruntes sanglantes sur l’armure. La femme semble si fragile, tant pis, ça reste une humaine elle fera tout de même l’affaire. Violence n’aura qu’à prendre son temps pour créer des souvenirs de terreur et violenter sa proie, ce n’est pas un problème, contenir son excitation ne rendra la déferlante de haine que plus savoureuse. La Sphère est obnubilée par sa cible, ses cheveux blancs à la forme étrange dont deux mèches ressortent sont de la même couleur que la poudreuse, l’envie de les teinter de rouge envahit soudainement le Démon à tel point que lorsque sa futur victime se retourne, elle manque de relever le détail qui la trouble.
    Des ailes?
    C’est un oiseau-femme? Elle avait déjà vu des croisements de vivants, mais souvent leurs apparence étaient beaucoup plus animale, et surtout la forme des ailes était étrange, ce n’était pas quelque chose de bestial. Violence hésite à recourir de suite à la brutalité, elle a aussi besoin de savoir… elle a besoin de- de- hhhh elle a besoin de Cruaut¦Ê*累 Un des bras de ses anciens manieur érafle la Sphère, perturbant le flux de pensée du Démon comme une pierre qui tombe dans l’eau, l’espace d’un instant, elle ne parvient plus à réfléchir, sa conscience se brouille et elle se sent dominée par ses pulsions viscérales. Praelia réagit et attrape la main coupable, broie le poignet rebel dans son poing, fait craquer les os, la main retombe inerte au milieu du reste de la Multitude. Elle reporte son attention sur-

    Elle s’enfuit. Elle court comme une proie dans la neige. Parfait oui OUI0U1|1lI, la terreur galvanise son prédateur, Violence se jette en avant et chaque pas la rapproche de son but, elle continue de se poser des questions, son esprit alternant entre son envie de meurtre inassouvie et sa curiosité sur ce monde qu’elle ne connaît pas assez. Cet univers est trop paisible, mais depuis sa naissance elle n’a de cesse de découvrir de nouvelles méthodes pour répandre un déchaînement de férocité, ses manieurs lui ont bien apprit, elle sait aussi qu’elle ne sait pas encore assez. La femme-oiseau continue de courir, sa peur est si palpable qu’elle la sème dans les airs derrière elle comme une traînée de fumée, un fumet délicat pour l’abomination irrationnelle qui la poursuit. L’effroi trace un chemin que Praelia suit de plus en plus vite, le Démon devient impatient, vorace, la petite continue de courir pour sa vie. ASSEZ! Non c0ntinuE de COU-RRIR ça rends le tout plus excitant! Revient par là! COURS. L’armure s’élance à sa poursuite, ses épaules rentrent dans les arbres sur son passage, balaye les stalactites de glace qui pendent ça et là, envoyant des fragments de glace sur sa proie. Un cadavre d’animal git par ici, Violence l’attrape et le propulse en direction de la fragile créature, le corps s’abbat sur un tronc et se fragmente dans une explosion de chair putride, le sang imprègne la neige, gênée par la pluie d’organes, la course s’arrête. Quelque chose est tombé de cette femme. Un chat. Elle en avait déjà vu, celui ci est… celui ci est le Comme-Elle?

    Se rattrapant dans son élan, Praelia pose une main au sol pour se stabiliser, la Sphère est en ébullition, ses contours se déforment au rythme des pensées de l’anomalie. Elle n’est pas un chat, pourquoi elle ressent ce lien avec le chat? Ce n’est pas normal. Ça veut dire que la femme n’est pas le Com-la femme. Elle s’immobilise à une dizaine de mètres devant Violence, en posture de combat, ces appuis le Démon les a déjà vu des milliers de fois dans ses souvenirs de guerre et d’affrontement, par contre son épée éblouissante c’était une première. C’est si singulier, similaire à sa propre forme d’arme originelle. Le Démon est confus, il ne sait plus quoi penser, le chat lui donne l’impression d’être une essence d’émotions comme ce qu’il est, mais la femme en face de lui envers laquelle il ne ressent pourtant rien du tout, brandit une épée qui lui ressemble à s’y méprendre. La femme lui pose une question, elle est définitivement une guerrière.

    L’aubaine.
    L’opportunité.

    La faim.

    Violence se contrôle à peine, mais elle essaie, elle sent bien qu’il y a là quelqu’un qui peut prétendre satisfaire ses besoins de frénésie irascible. Juste un petit effort, il ne faut pas tuer. Pas tout de sui-i-i-ite. Le Démon fait un pas en avant en tendant une main vers la lame incandescente, curieux de sa nature. Sa voix physique rauque qui contraste avec son cri télépathique retentit au milieu de la forêt, chaque syllabe gronde et roule un peu trop longuement, comme si elle venait de l’Outre-Monde, son timbre est celui d’un amalgame de voix, piochées dans ses souvenirs de douleur, empruntées aux défunts qui l’ont alimenté pendant des millénaires:

    ”Détruire? Non.” Violence fait un pas de plus.

    Elle recule, apeurée. Une décharge d’impulsion meurtrière parcours chaque fibre du corps de Praelia, elle dut se retenir de donner libre cours à la révolte que suscitait cette démonstration de frayeur à son égard, ses poings se serrèrent de frustration. Une seconde passe, Praelia ne bouge pas, la Sphère se calme. La Multitude s’apaise enfin et retourne s’allonger autour des bras principaux. Mince, la femme est trop terrorisée, elle ne voudra pas se laisser approcher, Violence ne souhaite plus la tuer malgré ses pulsions contraires, elle a faim d’un nouveau manieur, un guerrier capable, la femme est frêle, mais si elle dit vrai elle est intéressante, alors comment le Démon pourrait-il procéder pour arriver dans sa main? La Sphère réfléchit.

    ”Qui êtes-vous? Qu’est-ce que c’est? Pourquoi êtes-vous étrange? Pas comme les autres.” Elle a besoin de connaissances si elle veut parvenir à sa fin.

    L’orbe noirâtre écoute la réponse, elle sent l’hésitation, sa cible transpire le manque d’assurance, elle se rassure, mais elle est craintive. Les Comme-elles, elle va leur montrer qu’ils se ressemblent, peut-être baisseront-ils leur garde et elle pourra les toucher, Violence utilise Praelia et se gonfle d’animosité, chaque pièce de l’armure semble respirer de son propre chef, les parois internes oppressées par une pression inconnue se modulent ostensiblement pour modifier la forme de la silhouette. Le corps creux et boursouflé de l’armure fusionné à la chair présentait déjà quelques fractures qui laissaient entrevoir des volutes d’énergie sombre à l’intérieur du métal, les deux bras de Praelia s’abaissent et saisissent chacun un bord d’une faille au niveau de la plaquette, tirant sur l’acier organique pour le déformer, la faille se déchire un peu plus pour devenir un gouffre béant, le métal crisse d’un bruit strident tandis que l’intérieur de l’enveloppe est révélée au jour. La Sphère noire est le concentré de ce qu’est Violence même, mais les résidus d’essence de cruauté qui habitent l’armure renferment quelques souvenirs du Démon qui n’ont jamais pu être absorbés complètement par l’entité, ainsi la fumée noir qui émane de la brèche prend la forme de plusieurs visages torturés, hurlant à la pitié, repassant leurs derniers instants dans un cycle incessant. Une image rémanente d’âmes mortes depuis longtemps. La main droite de Praelia met un terme à la plainte fantomatique en plongeant à l’intérieur de l’abomination, lorsqu’elle en ressort, elle tient le manche d’une lame blanche dont la texture particulière lui donne un aspect éthérée malgré sa tangibilité bien solide. L’épée de Violence paraît émettre sa propre lumière tant son métal étrange est parfaitement réfléchissant, Praelia continue de ressortir la lame de sa ‘blessure’ et sa taille est à la hauteur de celle de l’aberration.

    Alors que Violence prends enfin sa véritable forme, elle ressent d’autant plus la présence du chat, comme une attirance chaotique qui l’accapare, mais elle a d’autres priorités. Au lieu de se brandir elle même en posture de combat, elle laisse Praelia la faire poindre vers le bas, déposant la pointe de sa lame pour la laisser reposer au sol, perçant la neige, comme pour la présenter. Elle cherche à imiter l’être en face d’elle afin d’établir un contact, concentrant sa mana dans le dos de l’armure, la Multitude se voit renforcée de plusieurs bras supplémentaires qui sortent de l’alliage de chair au niveau des omoplates. Ces bouquets de bras s’étendent nouvellement, et écartent leurs doigts bien tendus vers le ciel, de ces paumes ouvertes de nouveaux bras apparaissent, légèrement plus petits que les précédents en raison de la géométrie, de ces bras sur les bras d’autres membres antérieurs apparaissent encore et peu à peu, les deux bouquets fleurissent en arborescence, les avants-bras s’enchevêtrent et se mêlent ensemble. Lorsqu’elle termine enfin sa métamorphose, Praelia déploie ses deux ailes macabres et parodiques, à la place de plumes, des mains tentent d'agripper quoi que ce soit à leur portée. Présentant son propre pommeau d’une main, la lame reposant sur l’autre, Violence se penche en avant et sa voix emplit une ultime fois l’espace, elle se garde toutefois de faire un pas de plus:

    ”Ange? Est-ce que je suis un ange aussi?”
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  • Sam 11 Mar 2023 - 21:01

    La voix est si puissante et caverneuse qu'elle s'ancre dans mon esprit à jamais. Une terrible frayeur m'empare, mon sang se glace tandis que l'engeance tente de toucher du bout des doigts mon épée de lumière. Je ressens sa colère, mais également sa force au travers de cet être venu des tréfonds des enfers. Je remarque ses poings qui se serrent après que j'ai fait un pas en arrière, est-elle en colère vis-à-vis de mon geste ? L'étrangeté me perturbe et je n'ose pas interrompre le silence qui s'est installé entre nous. Seul le vacarme de la tempête et du vent qui murmure à mes oreilles me permet de me rendre compte que je suis bel et bien vivante. Tout ceci n'est pas un rêve. Le ton employé par cette chose rentre encore dans mon esprit, ses questions vont à mon encontre et celle-ci se demande pourquoi j'existe, en quelque sorte. J'ai la sensation que mon cœur veuille s'extirper de mon plexus solaire, de nouveau complètement paralysée, je n'arrive pas à garder mon sang-froid. Il faut que j'arrête de trembler. Je tiens fermement mon arme en main et fronce les sourcils, ne détachant aucunement mes iris de l'être immense qui me surplombe. Soudain, son poitrail libère une entaille qui grandit à vue d'œil, un crissement de métal strident se répercute tout autour de nous. Le monstre aux multiples bras et conçut de métal tire sur l'acier, laissant s'échapper des volutes de fumée aussi noire que la nuit. Les yeux ébahi, je remarque des visages complètement déformés et hurlant à l'agonie. Sans aucune plainte, les volutes ne sont que des images de visages terrifiés qui ont peut-être imprégnés l'étrange entité. Une épée majestueuse et brillante émerge de cette brume noirâtre, son gabarit pourrait être digne d'une arme d'un titan. Puis, le corps de cette chose se tortille, les bras s'enroulent dans une danse frénétique, s'entortillent et se présentent enfin comme deux ailes aux bras multiples. Je n'avais jamais vu un tel spectacle et le chat, dans un miaulement de crainte et de stupeur, m'éclaire sur ce qu'il se trouve en face de moi. Elle n'est pas la seule à comprendre la nature de l'abomination : un démon. Édifiant.

    Un... Ange ? J'eus un rire nerveux. Vous... Vous vous méprenez. Ainsi, vous ne vous connaissez pas vous-même ?

    Cela me rappelle une rencontre que j'ai faite il y a quelques mois de cela, celle d'Aryan qui m'aperçut au détour d'un cratère. Tel un enfant, il vint me questionner à propos de mes ailes et sur ma propre nature, car lui-même était incapable de connaître la sienne. L'engeance ne bouge pas, elle semble même vouloir me ressembler dans une certaine mesure. Je dois rester prudente quant à cette chose, ne sachant sur quel pied danser, ni même s'il est intéressant que je vienne l'éclairer avec ma sagesse. En plus de cinq mille années d'existence, je dois bien avouer qu'il est rare de pouvoir contempler un tel phénomène. Les démons, haït des titans, sont des enfants perdus et sales qui ont été laissés sur Sekaï. Fay se redresse et écoute attentivement ce qu'il se dit, espérant comprendre un peu plus l'abomination qui tente de copier ma morphologie. Sans plumes, teintés de gris, ses morceaux de chairs s'emmêlent et celle-ci s'assimile dans notre mémoire. Je prends une voix grave bien qu'un peu tremblante, de peur que sans prévenir, la lame me tranche en deux. Heureusement, Fay veille et je sais qu'elle me sonnera l'alerte au moindre faux pas de l'entité démoniaque. Éclaircissant ma voix, je continue :

    Je sens votre nature. Je la perçois dorénavant. Vous n'êtes pas seul dans ce monde, démon. Seulement, vous n'êtes pas des plus bienveillants.

    Je désigne Fay du regard qui se braque instantanément, ne sachant pas si elle doit fuir ou s'approcher. Ses miaulements plaintifs cessent et elle se recroqueville sur elle-même. Mes yeux s'embrasent d'un éclat radieux, j'empoigne la garde de mon épée lumineuse et la brandis devant moi. Afin de canaliser ma peur, je pense à toutes les rencontres que j'ai pu faire et qui m'ont permit de m'éveiller dans ce monde de ténèbres. Comme Rêve me l'a désigné, je suis enfant de l'aube, je battrais des cils une dernière fois au crépuscule du Monde, avant de m'éteindre avec lui.

    Je ne sais pas ce que vous êtes venu chercher. Tout ce que je vois, c'est que vous avez fait du mal. Vous avez tué d'innombrables âmes dans ces bois. Elles n'ont rien demandé, elles vivaient là et puis c'est tout. Je me mets en posture de combat avant de hurler à l'entité ces quelques mots. Je vais vous répondre à une question. Qui suis-je ? Je m'appelle Luvïel, engeance des titans, je suis représentante du peuple et adoratrice des mortels. Je me suis éveillée dans un monde où la peur, la mort et le chaos règnent. Seulement, je suis celle qui vient défaire le monde des abominations qui la hante. Toute engeance apportant le Mal et la Damnation sera exécutée de ma lumière salvatrice. Quel est ton but, entité ?

    Mon regard passe de l'épée au manieur sans s'arrêter, je suis obnubilée par l'aspect éthéré de l'arme qui vibre d'une aura singulière. Je fais face à ma peur, je dois croire en moi et en mes capacités, sachant qu'il me faut protéger le démon félin qui vit à mes côtés. Je la sens perturbée, angoissée par cette rencontre dans les terres du Reike. J'ose espérer que ma dernière heure n'est pas arrivée. Il existe une multitude de possibilités pour pouvoir me sortir de ce mauvais pas. J'attends de voir comment l'engeance va réagir à mes petites piques verbales.
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  • Dim 12 Mar 2023 - 11:21
    Elle refuse. Violence n’aime pas la résistöåu÷È3«-€% Violence ADORE la résistance, ça rend le moment de domination plus savoureux. Elle a hâte, l’être en face d’elle semble si… intéressant, elle est envahie par la terreur, mais elle fait face avec son arme. Ses paroles et son physique sont si purs de toute intention néfaste, mais elle semble si fragile. Il faut la briser. Sa cruauté sera si grande, sa folie sera inarrêtable. Elle avait au passage mentionné le mot de démon, elle s’en fichait éperdument en réalité, sa question à l’ange n’avait été que pour tenter de l’amadouer, qu’elle même soit un ange ou un démon ne l’intéressait pas le moins du monde, Violence est Violence. Elle doit tout de même avouer qu’elle est curieuse envers la Comme-Elle, mais envers l’ange c’est un tout autre appétit qui la dévore.

    ”Mon but?”


    La lumière du soleil est obstruée à la fois par la tempête environnante et par les cimes des arbres qui protègent l’écosystème de leurs feuillage drus de conifères. Elle se répand par faibles rayons uniquement, faisant briller les quelques flocons qui passent au travers de la canopée hivernale, elle illumine un tableau d’attente mortelle en contrebas. Deux êtres se font face, chacun une épée à la main, chacun une paire d’aile dans le dos, chacun figé dans une immobilité temporaire. L’une réfléchit à sa prochaine action, l’autre mijote dans une incertitude insupportable. En bas le vent n’est qu’une fine brise faisant doucement flotter les pans de robe de l’ange et les bras de la Multitude, au dessus des arbres les bourrasques se déchainent dans une déferlante furieuse. La Sphère réfléchit. Si elle ne pourras pas l’approcher alors elle la touchera d’une manière ou d’une autre, il lui reste encore un dernier atout à jouer, elle veut corrompre, elle veut altérer cette être. Elle y arrivera. Il le faut. La Multitude s’enroule autour des bras principaux tandis que ses ailes factices se détachent, tombent au sol et se consument en cendres virevoltantes. Elle compte apporter une réponse à  l’interrogation de l’ange. Une réponse dans son langage. Le corps titanesque effectue un pas de plus, la botte d’acier organique s’écrase dans le duvet blanc avec un bruit mat à faire froid dans le dos. Plus que quelques mètres les séparent, mais quelques mètres c’est SUFFISANT pour le Démon qui possède une allonge de quatre.

    L’épée démonique se redresse et d’un seul coup, Praelia se jette en avant, envoie une frappe en biais contre la frêle figure qui lui résiste. Les lames s’entrechoquent, Violence ressent la chaleur infernale de la lumière “salvatrice” contre son propre métal, le choc est si intense qu’il résonne à travers leurs corps respectifs, la force du coup fait glisser l’ange de quelques pas dans la neige. L’avantage du corps creux de Praelia est qu’il est bien plus léger que ce que sa taille laisserai supposer, même si sa force n’est donc pas aussi impressionnante. L’autre avantage qu’a le Démon est que Praelia et Violence sont physiquement liées, elle ne peut donc pas être désarmée. Libérant l’alliage de la lumière, Praelia frappe une nouvelle fois et assène Violence de haut en bas pour forcer sa proie à esquiver ou se faire écraser si elle décidait de parer. L’être replie ses ailes et se désiste, la lame s’abat dans le sol blanc. Praelia incline sa prise d’un quart de tour sur l’arme sentiente et balaye à l’horizontal, projetant des volutes de poudreuse au milieu desquelles l’épée blanche vole avec traîtrise.

    ”LAISSE TOI FAIRE!” La Sphère crépite et subit des soubresauts. ”BATS TOI, RÉSISTE ENCORE.”

    L’affrontement commençant, le Démon ne se retient plus. Violence rhyme avec Véhémence. L’acier entre en choque avec la lumière. La brutalité des coups est impétueuse. Sa sauvagerie se déchaîne, les frappes entament des arbres au passage, la pointe de la lame érafle des troncs, s’enfonce dans le sol, virevolte dans les airs. L’ange se débat, elle esquive, bloque, tente de répliquer. L’avantage de portée se fait lourdement ressentir. Elle use de sa magie de lumière, le Démon lâche un râle physique semblable à un rire jubilatoire. Plus PLUS! Le métal hurle dans une symphonie galvanisante dont les gerbes luminescentes sont les accords. Les maîtres d’orchestre composent avec les instruments à leur disposition pour interpréter une ode à la sauvagerie. Il n’est pas simplement question de survie, elle aurait pu choisir de fuir. Les idéaux, les concepts futiles, ils sont ce qui étoffe la frénésie dévastatrice à laquelle ils se livrent tout deux. À ça s’ajoute la peur de l’ange. Elle est succulentelentele-£0d[€@. Sa cible creuse un peu de distance en slalomant dans les arbres, elle génère des épées de lumière qui virevolte et les envoie s’écraser contre Praelia, son métal tient bon mais sa chair s’enflamme, toujours capable de se mouvoir, elle continue d’avancer, galopant de manière inhumaine vers la femme. Désormais une boule de feu en mouvement le Démon a une apparence qui reflète sa virulence, le brasier de fureur brûle tant dans la Sphère qu’autour d’elle. Saisissant Violence à deux mains Praelia envoie un coup puissant vers l’ange, tranchant dans sa course les branches infortunées qui se dressent devant elle. L’ange dévie la trajectoire in-extremis avec son épée éthérée. Elle s’écrase dans un tronc de sapin, le sectionne à la base de la souche. Le grondement de fracas qu’il provoque en tombant est pareil au rugissement du tonnerre, les branches enchevêtrées entrainent celles des autres arbres dans sa chute, déchirant le ciel même dans une éruption assourdissante, Violence réponds à la cacophonie féroce par un écho télépathique:

    HHIIYAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA

    Le hurlement, les déchirements, tout s’emmêle et au milieu un miaulement plaintif inaudible retentit. Violence n’entends pas le petit cri de l’animal, mais elle ressent la signature du Comme-Elle qui s’emballe, l’ombre du sapin se précise sur le sol blanc de neige au milieu duquel la fourrure noirâtre du chat fait tâche. Le Démon s’aperçoit du petit être vulnérable à ses pieds. Mitigée entre ses pulsions de meurtre et sa curiosité pour le félin étrange elle dévie son attention sur la bestiole.
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  • Mar 14 Mar 2023 - 21:57




    Le combat est titanesque, nos lames s'entrechoquent et je sens ma main vibrer avec une telle violence, que mes muscles se crispent. Les pas de l'être démoniaque sont intimidants, il avance avec fureur et dégage une aura malfaisante. Sa voix persiste dans mon esprit, un ton si sec et tranchant que ses mots ne cessent de s'y répéter inlassablement. Cette créature m'est inconnue, je contemple sa gestuelle forte et fière, brandissant l'arme éthérée comme un bretteur hors pair. Tandis que je cherche à prendre de la distance, l'étrangeté agite son arme et bien que j'empoigne la mienne pour contrer l'attaque, la puissance phénoménale du coup m'envoie à plusieurs mètres, me faisant bourlinguer contre un tronc. Une gerbe de sang sort de ma bouche, mon corps souffre et je sens ma respiration haletante et saccadée. Je ferme les yeux l'espace d'un instant, perdue dans les méandres de mon subconscient. Soudain, j'aperçois Rêve qui me tend les bras, m'enlace de ses plumes célestes et me regarde avec ses yeux d'onyx. Son bec se pose au-dessus de ma tête, sans même parler, il me berce et soudain, j'ouvre de nouveaux les yeux. La face collée contre la neige, je tâtonne du bout des doigts la poudreuse et tente, tant bien que mal, à m'extirper de cette torpeur qui m'envahit. La douleur est là, présente et ô combien insupportable mais ce n'est rien en comparaison des ailes que l'on m'a arrachées à Sancta, avant de revenir au même endroit trois-cent-soixante-cinq jours plus tard. J'ai vécu des douleurs bien pires lors des confrontations à Alfregium, des monstres colossaux et des champions aux lames noires et funestes. Ma magie de lumière s'est arrêtée au moment où ma conscience s'en est allé, me laissant dans le vague pendant quelques instants. Tandis que ma vue trouble revient à la normale, je m'aperçois que Fay se dresse contre l'entité unique.

    Ne la touche pas.

    Mon cœur s'arrête de battre l'espace d'un instant, mon cerveau vrille et bien que je sois blessée, je reprends de la vitesse en déployant mes ailes endolories. D'un bond, d'un geste, je m'élance telle une lionne prête à défendre son petit. Je hurle, je crie tandis qu'une claymore de lumière apparaît entre mes mains de porcelaine. Cette même lame que j'ai perdue lors de mon combat contre une engeance étrange et faite d'acide au sein du manoir où j'ai combattu l'engeance nécrotique. Je la sens cette terreur, je perçois l'adrénaline et l'envie irrésistible de détruire ce fléau qui tente de s'en prendre à ma seule véritable compagnie. Le petit félin balance ses oreilles en arrière, sa posture est défensive et celle-ci baisse légèrement la tête tout en gardant un œil sur l'abomination qui lui fait face. Fay ne peut pas communiquer, hormis ces petits miaulements apeurés et tristes. Si seulement, la petite Fay avait encore ses pouvoirs et pouvait de nouveau prendre le contrôle de son corps, de sa puissance d'antan. Je l'aime, c'est indéniable. Quand bien même ce petit félin n'est autre qu'un démon, piégé dans un corps frêle et incapable de prononcer son nom, je suis forcée d'admettre qu'elle est devenue une partie de ma vie. Depuis que je l'ai recueillie après m'être libéré de Sancta, cette rencontre fut le début d'un nouveau chapitre, d'une nouvelle histoire. Tout comme Deydreus, elle marque ma vie à jamais.

    NE LA TOUCHE PAS !

    L'arme en main, je déploie un arc de lumière tandis que je me dresse devant elle, libérant une vague qui déferle sur l'entité unique. Elle recule suite au choc, découpant le métal qui sied sur le corps de la multitude. Le regard mauvais et les sourcils froncés, je ne laisserai personne faire du mal au seul être qui m'accompagne et que je considère comme ma fille, et non pas comme un vulgaire animal de compagnie. Fay ne le sait point. Pourtant, mon amour à son égard est bien plus qu'une simple envie d'avoir un petit chat. Je conçois sa nature démoniaque, je sais qu'elle est filoute et parfois vulgaire, mais elle est aussi intelligente et fidèle. Une aura blanchâtre m'illumine et divers copeaux de bois s'élèvent dans les airs. Je ressens de la haine. Fay, derrière, tente de communiquer, bien que mes pensées sont tournées vers l'engeance, de telle sorte que je n'entende pas son appel. Il a voulu lui faire du mal. Il a essayé de l'approcher. Il aurait sans doute voulu la tuer. Sans crier gare, les copeaux de bois virevoltent et percent les multiples bras, tranchant dans le vif, mais la chair du démon laisse simplement filer de la fumée noirâtre.

    Tu. N'appartiens pas. À ce monde, dis-je avec froideur.

    Il est pourtant là, dressé de tout son long, ce démon qui tente de me copier. Ce scélérat qui ose trop s'approcher de Fay. Je redouble d'efforts et fonce vers l'entité, dans un balai de coup de claymore contre épée, les étincelles fusent, nos corps dansent dans un déluge sous le froid mordant de l'hiver. Je compte abattre cette chose et alors que ma main s'élève dans le ciel pour créer un faisceau de lumière, Fay me bouscule, me déconcentrant de mon sortilège. Je la regarde avec froideur et, en voyant dans ses yeux la terreur, je compris que je m'étais laissée envahir par un sentiment bien plus fort que l'amour : la haine. Je reprends le contrôle de mon esprit et parle à mon amie.

    Merci, Fay, lui dis-je avec un sourire en coin. Je ne vais pas me laisser envahir par ce sentiment que tu connais si bien. Non. Je ne dois pas.

    Était-ce là un des pouvoirs de l'entité qui se tient devant moi ? Tandis que sa chair tranchée émet des volutes de fumée noires, un étrange sentiment me gagne.  Pourquoi ai-je cédé à la haine ? Comme pour l'ange nécrotique, pourtant, celle-ci m'avait fait jaillir de mes gonds. Je souhaitais seulement sauver les mortels. Tout comme Fay. Je veux la protéger. Soudain, le chat se met à miauler si fort, elle souhaite dégager une énergie nouvelle, seulement tout ce qu'il en sort n'est autre qu'un miaulement plaintif.

    Vous n'avez aucune chance contre moi, démon. J'ai l'air peut-être faible dans ce corps qui saigne, mais je vous assure que ma lumière est aussi brûlante qu'un feu ardent.
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  • Mer 15 Mar 2023 - 13:46


    Violence ne bouge plus. L’ange est immobilisée contre un tronc d’arbre à une dizaine de mètres, mais ce n’est pas elle qui l’intéresse. Elle recentre sa perception sur le petit félin qui feule à ses pieds. La Comme-Elle. La peau de Praelia a cessé de brûler, le brasier refroidit par la chute de neige qu’avait entraîné le sapin tombant, elle veut le toucher, elle veut découvrir pourquoi l’animal émet cette signature si… étrange. La pointe de Violence retombe s’enfouir dans la neige sans quitter la main droite de l’armure animée. Praelia s’agenouille lentement, elle ne veut pas faire peur à la fragile créature, lentement, très lentement ses genoux se plient, la cuirasse organique grince tandis que les failles béantes présentes dans son blindage laissent entrevoir un peu plus de volutes d’essence. Le Démon ne laisse pas cette douleur le distraire de la Comme-Elle, il est comme obsédée, imperturbable. La main gantée descend vers l’animal qui se recroqueville sur lui même, soudainement terrorisé comme si l’espace d’un instant il avait oublié la différence de carrure entre lui et l’aberration et réalisait maintenant sa situation. Violence ne souhaitait pas lui faire de mal, seulement comprendre. Elle n’en eut pas le temps.

    Une rafale de lumière s’abat sur elle. Violence trébuche vers l’arrière sous la puissance phénoménale du coup reçu, rien à voir avec ce qu’elle avait déjà encaissé auparavant, la salve la touche en travers du poitrail de l’armure, découpant net les épaulières. La Multitude tombe au sol, inerte, les mains commencent à se désagréger et à flétrir comme des fleurs mises à sécher au soleil et seules demeurent désormais les mains qui émanent de la faille béante dans le torse de Praelia. La Sphère échappe de justesse à la frappe, manquant de mêler l’obscurité de son essence à la luminescence brûlante qui l’assaille. Praelia titube et pose un genou à terre, Violence sent son contrôle sur le corps difforme commencer à lui échapper, la sensation de douleur fait écho avec les souvenirs des défunts qui habitent son être, et d’un seul coup, chaque individu dont elle est composée semble se manifester et réclamer le monopole de ses pensées, de sa conscience vacillante. Des copeaux tranchants lui pleuvent dessus, élargissant un peu plus chaque entaille dans sa carapace de métal ou en créant de nouvelles, de chaque blessure un petit nuage de fumée pointe pour virevolter dans les airs, libérant un peu plus de ce qui constitue le Démon à l’air libre, l’arrachant à son influence, libérant le souvenir torturé en le relâchant à la merci du monde. Violence se sent prise d’assaut par sa propre existence tandis que ses réflexions se font de moins en moins concrètes, elle devient peu à peu spectatrice de son esprit alors que sa mémoire défaillante l’engloutit. Non… non non non, pas ça. Praelia est dépossédée de commandement, l’armure se mue par sa propre volonté de mercenaire reikoise. Elle avance vers l’ange maladroitement, de manière machinale sans réelle intention. Violence ne sait pas ce qu’il se passe, c’est la première fois qu’elle subit autant de dégât, qu’elle perds à ce point contrôle sur son enveloppe humaine. Parmis le tourbillon de fragments d’âmes, de ressentiments et de souvenirs qui l’attaquent, une conscience en particulier revient à la surface, une conscience qu’elle a neutralisé en l’enfermant à l’intérieur de son essence il y a quelques mois, la prenant au piège au milieu de la déferlante de fragments d’âmes des torturés et des damnés.

    Praelia Matricus.

    La Sphère se mue, troque sa forme sphérique pour adopter les courbes d’un visage féminin aux traits durs, non, le néant noirâtre se nuance en teintes sombres de gris pour dessiner un menton, des joues saillantes, un nez. Non. Des yeux se dessinent en noir et blanc dans des orbites profondes NON HORS DE QUESTION et s’adornent d’iris blanches, seule touche de clarté dans le visage de la femme. RENDS MOI CE CORPS. Praelia s’avance, le regard vide, elle ne semble même pas contempler l’être ailé en face d’elle jusqu’au moment où celle ci se rue sur la reikoise rémanente. La Sphère trésaille et le visage de l’ex-hôte s’oriente brusquement vers Luvïel. Ses bras bougent tout seuls, se rappelant de mouvements qu’elle avait l’habitude de faire encore et encore en entraînement militaire, travaillant des gestes pendant des années d’expérience que le Démon n’a jamais eut, et pourtant elle est moins rapide, moins précise. Sa chaire est brûlée et meurtrie, son métal est déchiré par endroits, les articulations ne répondent plus correctement. L’ange manifeste une claymore de lumière et assène coup sur coup à l’abomination qui lui fait face, Praelia encaisse quelques dégâts supplémentaires, à ce rythme là, Violence pourrait bien disparaître, éparpillée à nouveau dans Sekaï. je ne peux pas… la paix… serait une t… orture. je... ne... veux... pas...

    Praelia est affalée, une main dans la neige, Violence elle-même plantée dans le sol pour qu’elle prenne appui dessus. La perception de la réalité du Démon va et vient, alternant entre sa capacité à formuler ses pensées avec des mots et son état de transe, se noyant dans le tsunami de souvenirs hurlants dans son esprit. L’ange lève une main en l’air. Sur le visage de Praelia, les traits s’adoucissent, adoptent une expression que Violence ne reconnait pas, ses lèvres se séparent et s’agitent mais aucun son ne sort de la bouche dépourvue de cordes vocales. Deux mots. Une requête silencieuse. Une larme anthracite coule des yeux blancs de son hôte. Que se passe-t’il? Le soleil brille un peu plus intensément au dessus de l’engeance démoniaque, la lumière la baigne au milieu de la forêt de conifère, tombant sur ses épaules mutilées, illuminant l’ange à la chevelure claire, sa tunique noire tachetée de flocons blancs et de gouttelettes de grenat se balance au gré de la brise. Violence ne peut pas se laisser faire, si elle retourne à son existence passive d’antan elle ne le supportera pas, le Sekaï n’est plus aussi agité qu’il ne l’était et sa plénitude lui serait fatale. Elle ne pouvait pas, elle ne devait pas… céder. Maintenant. Le visage de Praelia se déforme soudainement, Violence hurle tandis que les traits de la Sphère se déchirent et que l’orbe noirâtre récupère sa forme circulaire originelle. De multiples vibrations ondulatoires se répercutent à sa surface, ses pensées se reconstruisent peu à peu, la rage qui sommeille à l’intérieur du Démon l’extirpe de sa stase et lui octroi un soubresaut de puissance pour récupérer le contrôle de son corps. L’alliage malsain se met en branle une fois de plus, il frappe le sol du poing, rassemble sa force pour se relever et commence à concentrer un peu de mana en la tirant de l’épée. Elle ne périrait pas ici. Il lui restait trop de choses à accomplir. Trop de violence à répandre. Debout mais éloigné de l’ange de cinq ou six mètres, le corps de l’abomination oriente Violence vers le bas comme pour la planter dans le sol, joignant ses deux mains sur son pommeau, elle brandit l’épée famélique à bout de bras. Une fois prostrée dans cette position, le Démon disparaît d’un seul coup.

    L’ange semble surprise, Violence la voit bouger sa tête vers sa droite puis sa gauche, cherchant de vue l’aberration qui venait de se subtiliser à sa vue. La fourrure de la chatte accrochée à sa poitrine se gonfla et ses pupilles se dilatèrent alors qu’elle regardait Praelia se tenir derrière la fille des titans, son arme pointée sur elle et sa maîtresse. Il n’y avait eut aucun son, aucun flash de lumière, seulement le subtil crissement de la neige tassée par les trois cents kilos de métal qui s’étaient matérialisés dessus. L’armure se met en mouvement, la lame fuse, l’ange crie, l’animal feule. La lame transperce la chair. Elle a attrapé une aile à un endroit dépourvu de plume, traversant la membrane à la couleur si pure, teintant le métal alien d’un sang carmin qui s’écoulait le long de l’épée pour venir s’écouler sur le fin duvet blanc et le faire fondre doucement. Elle est clouée. Praelia lâche le pommeau de Violence de sa main gauche et le Démon ne perds pas de temps, elle ne laissera pas l’opportunité passer et elle attrape brutalement la gorge de sa proie.
    Immédiatement son esprit envahit le sien.
    Elle voit d’abord la haine. Celle que l’ange ressent envers Violence pour avoir menacé la Comme-Elle. Son nom est Fay. Elle voit la peur, elle voit… quelque chose d’étrange, un autre Comme-Elle, plus ressemblant encore que le félin. Curieux.
    Ses doigts font facilement le tour de la petite nuque et elle soulève la femme du sol. Ses jambes menues se secouent tandis qu’elle se débat et tente de respirer, son aile coulisse le long de l’épée au fur et à mesure que Praelia l’élève dans les airs, élargissant la plaie alors que les amas de plumes finissent par disparaître en se dématérialisant.

    TU    ES    À    MOI!

    Violence lit l’ange et dans le même temps, elle tente de corrompre celle ci. Elle voit le doute, elle voit les souvenirs de cette ange qui a un but qu’elle chérit mais qui ne connait ni ceux qu’elle tente de sauver, ni le monde dans lequel elle évolue. Elle voit sa culpabilité d’avoir servit des maîtres cruels et égoïstes. Elle voit sa peur de ne pas être à la hauteur de la tâche qu’elle se fixe. Elle voit… elle la voit tenter d’utiliser sa magie de lumière à nouveau pour lui échapper.

    "Pas cette fois."

    Praelia resserre sa poigne autour du petit cou et rétracte son bras gauche pour prendre de l’élan, malmenant la créature fragile avec férocité, elle la propulse à toute vitesse contre le sol, provoquant une nouvelle quinte de toux ensanglantée, l’armure la plaque en pesant de son poids, le combat n’est désormais plus physique, il est spirituel. Elle voit ses plus grandes craintes se manifester dans son esprit, Violence sait qu’elle a trouvé la voix parfaite pour communiquer dans la tête de sa victime.

    Dis moi fille des titans, toi qui voit la bonté d’Aurya en toute chose, où est-elle en moi?

    Praelia se penche par dessus la femme, la Sphère néantine s’approche dangereusement du visage crispé de sa proie jusqu’à arriver à une dizaine de centimètres d’elle. Les quelques mains restantes de la Multitude tentent d'agripper la chair mais demeurent tout juste hors de portée.

    Petit Ange.

    L’orbe noire semble animée de mouvement, sa surface parfaitement lisse se rompt une fois de plus troublée par des reliefs de souvenirs de souffrance et de cruauté. Le Démon laisse exprès les fragments de mémoire se manifester, à l’intérieur de la Sphère, à l’intérieur du noir d’encre, des scènes se dessinent, des projections de plusieurs souvenirs passés, des derniers instants de gens morts depuis longtemps, tombant au combat pour défendre ou conquérir un lopin de terrain, des instants de torture, des punitions infligées par caprice, par haine ou plus simplement pour extraire une maigre information, des instants de terreur, des spectacles morbides auxquel des innocents ont étés témoins d’assister, regardant impuissant la mort et la souffrance de leurs êtres aimés. Tous se jouent et défilent dans l’orbe sous les yeux de Luvïel.

    Tu ne comprends pas Petit Ange. Le plus grand danger des Hommes ne sont ni les titans ni l’Outre-monde. Ce sont les Hommes. Je n’appartient pas à ce monde? Pourtant c’est ce monde même qui m’a crée. REGARDE CE DONT ILS SONT CAPABLES!
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  • Sam 1 Avr 2023 - 9:47
    Je suis soulevée tel un morceau de chiffon, l'aile percée, je sens la lame s'enfoncer plus profondément dans la blessure causée jadis par une lame noire et imprégnée d'un mal. La douleur est vive, le sang dégouline le long des plumes et sur la poudreuse. Mon corps tressaille et alors que la multiple récupère la lame, elle m'attrape avec fermeté à la gorge. Telle une poupée de porcelaine, je me brise, la blessure s'agrandit et je hurle ma souffrance envers cette abomination. Ses doigts serrent mon cou, mes mains tentent d'attraper ceux de l'abomination. Tandis que mon regard s'illumine intensément, l'entité est remplie de haine alors que mon aile est teintée d'un rouge vif. Dans un mouvement déchaîné, je suis projetée, vomissant une gerbe de sang et dans un élan, l'épaisse brute me plaque contre la neige. Ses bras tentent de me toucher, sa voix m'interpelle avec ce ton plus diabolique et qui me rempli de terreur, une voix qui m'a déjà tant tiraillée dans mon sommeil. Mes cauchemars me hantent, ce ton me surprend et sa question me trouble. La sphère se rapproche et les quelques bras restants s'agitent avec véhémence. Mon regard observe, je vois à l'intérieur de la sphère des épisodes traumatiques : des effusions de sang, la violence et la haine, la mort, l'agonie...

    Fay s'en est allée un peu plus loin, ne sachant quoi faire, ne pouvant strictement rien accomplir. Le petit chat démoniaque pleure celle qui lui a tendu la main et sauvée de l'invasion des corneilles. Cet animal si petit, prisonnier dans cet amas de poils noirs avec en son sein un cœur blanc, elle est terrorisée par ce qu'il se passe, détourne le regard et reste cachée derrière un gros rocher. Tout ce que peut faire le félin, c'est de rester calfeutré le temps que tout cela se termine. Fay se sent inutile et abasourdie, ses griffes plongent dans la neige et elle s'enroule en écoutant d'une oreille attentive l'acharnement vindicatif du combat. Je la comprends. Je sais ce qu'elle ressent. Ce doit être si difficile pour un démon d'être confronté à un état de faiblesse, d'être sans défense et se sentir vain et perdu.

    Au milieu de la forêt de pins, tandis que la tempête fait rage et que la neige s'abat avec fracas, je tente de survivre à un combat terrible contre une entité qui me terrifie. Ses bras me tirent de toute part, plaquant mes membres sans que je ne puisse rien y faire et alors que je plonge mes yeux dans la sphère qui tourbillonne, je me perds dans mon esprit. De son chant cauchemardesque, l'entité me fait revivre d'immenses supplices et je sens une haine profonde, ancrée, qui me submerge. Je revois l'escouade de reikois en sortant des pins argentés, je vois le visage des jumelles qui perdent leur sourire lorsqu'elles évoquent la mort de leur père, je sens mon cœur en pièce lorsque je parle à celui qui a trahi la titanide, je contemple une nouvelle fois le visage des engeances nés du pouvoir de X-O'rath, sans oublier l'horreur de perdre un frère d'arme décédé contre les geomis, la tête de Morndrizel sur le sol, je pleure en voyant Seagan disparaître devant moi ... Sans oublier la peine d'un au revoir, sans savoir si je le reverrai.

    Et puis, il y a mes douleurs physiques, celles subis lors de mes entraînements contre Seagan et ses épées salvatrices, le corps tailladé, je revois les créatures à la scierie ou encore l'ange nécrotique, je revois le stress post-traumatique des engeances dans la crypte, ma peur de la solitude et des endroits clos, l'horreur des insectes géants à la chitine blanche et aux pattes nombreuses, l'épouvante de ne plus revoir le ciel étoilé une fois sous terre. Un voile blanchâtre enveloppe mon regard, comme si on m'extirpe de force mes pires souvenirs pour pouvoir en tirer profit. Je me sens vidée et je dois avouer que revoir ces scènes me mettent dans un mal-être profond. Je suis écœurée. Des larmes perlent sur mes joues et une image me traverse l'esprit, celle de la petite Aurya persécutée par l'empereur Tensaï. Ce n'est là qu'une illusion qu'à utiliser mon mentor pour m'apprendre à communiquer par la pensée, seulement, je revois le visage du drakyn rempli de haine, de froideur et d'un désir ardent de tuer la titanide.

    Qui sont mes ennemis aujourd'hui ? Je regarde Aurya disparaître dans une volute de fumée et me retrouve plongée dans mon esprit. Il fait noir. Si noir. Recroquevillée sur moi-même, je sens autour de moi le passage d'un être ailé, ses plumes majestueuses m'enroulent avec bienveillance et devant moi, à quelques centimètres, deux grands onyx noirs me guettent : Rêve. Puis il disparaît à son tour et je tombe, les ailes déchirées et la peur au ventre, mes plumes s'enflamment et me voilà chutant contre un sol tendre et froid.

    Ouvrant les yeux, la neige descend lentement sur mon visage et j'observe la bulle devant moi. Le sang s'écoule de ma bouche et de mes blessures, je ne peux pas tendre les bras, car la multitude me maintient. Sa voix résonne, encore et je me laisse porter par un étrange sentiment qui m'habite. Quelque chose que je n'avais presque pas ressenti depuis ma rencontre avec l'ange nécrotique. "Tué ou être tué" m'a enseigné un maître épéiste. Au fond de mon cœur bout une envie irrépressible de détruire.

    Les titans m'ont abandonnée.
    Ils ont laissé le monde s'entretuer.
    Il n'y a pas de pieux ou d'impies.
    Seulement des enfants brisés.

    Parmi mes parents, aucun d'eux n'a daigné revenir pour rappeler leurs enfants. Semant chaos et désolation, ils ont laissé tout ce qu'ils ont créé. Qui suis-je, désormais ? Soudain, le calme. Plus rien, hormis le vent qui siffle entre les arbres, je suis comme déconnectée du temps et de l'espace. Entre les bras de la multitude, trempée par la neige et le sang, l'esprit embrumé, je me laisse envoûtée par l'obscurité. D'une voix suffocante, je déclare à l'entité unique :

    Les Hommes sont des enfants perdus. Ils sont ... Des créations délaissées.
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    qui suis-je ?:
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  • Sam 1 Avr 2023 - 16:37
    Violence ne met pas de gants pour pénétrer dans l’esprit de sa cible, ses pseudopodes psychiques s’introduisent dans le cerveau de l’Ange, fouillent les recoins de la mémoire en saisissant tout ce qui attouche à la tristesse, à la violence, à la colère, à la haine, au désespoir. N’importe quoi qui puisse aider le Démon à transformer cette poupée d’amour en outil de destruction. Elle cherche, sans relâche, faisant ressurgir les souvenirs les plus douloureux, la perte d’un mentor. La décapitation d’un ami. Il y a de la peur, un peu, il y a de la douleur, beaucoup. Mais surtout, surtout il y a ce que Violence attendait comme bras de levier ultime sur cet individu fragile.

    Le doute. Le doute est partout.

    Il dévore l’Ange, il semble être littéralement là à chaque recoin de son esprit, à attendre qu’elle construise un nouveau moment à chérir pour pouvoir le teinter de son prisme néfaste, transformant les instants de pur bonheur en culpabilité, morphant les ambitions en peurs anxiogènes, retournant les attentes et la confiance des proches en fardeau insoutenable à porter. Le doute de ne pas être à la hauteur, de ne pas pouvoir protéger ceux qu’elle aime, le doute de ne pas être sûr de ce qu’elle est sensée faire, le doute d’osciller entre l’exécution de sa nature et poursuivre les buts que sa vie a construit par elle et pour elle. C’est une faille béante qui scinde son cerveau en deux, comme une brèche dans ses défense, elle est là, elle attends patiemment que Violence s’y jette. Elle s’y engouffre totalement, se repaît de la souffrance vécue, malheureusement elle n’y trouve pas grand chose en comparaison de l’espérance de vie de la créature qu’elle assaille, mais les mois les plus récents rattrapent aisément le vide lancinant des millénaires passés à vivre en animal. Elle voit des gens, perdus dans les montagnes à vivre cachés, elle voit des enfants précaires, elle voit les terres dévastées de Shoumeï, intéressant, Violence adore cet endroit, elle voit un homme aux yeux étranges qui emplit soudainement les pensées de la femme. Sa présence est rassurante, elle l’écarte, fouille plus loin, elle trouve des évènements perturbants, des horreurs macabres de l’Outre-monde ressuscitées, des abominations nécrotiques, du sang à ne plus savoir où donner de la tête, plus de peur…

    Un souvenir.
    Un fragment d’âme plus fort que les autres.
    Un visage ésotérique qui échappe à la conception des mortels, même l’enfant des Titans ne sait en discerner les traits, elle regarde Violence de ses deux yeux noirâtres enveloppés dans une couronne aviaire, elle se dresse devant elle.

    ”Ce rêve n'est pas le vôtre. C'est le sien.”

    Lentement, la faille se referme, les défenses psychiques se comblent et un petit bastion s’érige à l’intérieur de l’Ange, inaccessible au Démon belliqueux, il renferme ses trésors les plus chers, ce n’est pas cette créature frêle qui aurait pu construire ces fortifications, c’est autre chose. La brume nimbe les pensées de sa proie, frustrée Violence rugit dans l’esprit de sa victime. Les seuls points d’accès que ses tentacules intrusives parviennent à saisir tournent désormais uniquement autour de cette apparition onirique, une phrase résonne encore et encore, poussant l’Ange à choisir parmis trois propositions. Le Démon tente de poursuivre son interrogatoire psychique mais elle ne perçoit plus rien. Elle voit l’Ange qui pleure silencieusement dans la neige, ses lèvres rougies par le sang. Ce n’est pas l’émotion dont Violence se réjouit le plus, pourtant la Sphère trésaille d’impatience, après le désespoir vient la débâcle ultime, les mortels qui sombrent dans les tréfonds abyssins ne savent se résoudrent à l’inaction, ils se débattent, ne serait-ce que pour se prouver qu’ils existent, pour se prouver qu’ils peuvent agir et avoir de l’importance.

    Des flocons tombent à travers la Sphère, la faisant onduler légèrement comme une flaque d’encre malmenée. Traversant l’amalgame d’essence, une étoile de neige descend en virevoltant, se pose sur la joue de Petit Ange. Le Démon ressent des sensations conflictuelles, enragée de ne pas avoir pu plonger plus loin dans l’esprit de sa proie, mais hâtive de la voir elle plonger dans sa douleur, Praelia se baisse un peu plus, la Multitude atteint les bras et les ailes de l’Ange, tentent d’en arracher des plumes avec une avidité à l’instar de Violence dont l’appétit s’accroit à chaque seconde.

    Les titans l’ont abandonnée.
    Ils ont laissé le monde s’entretuer.
    Il n’y a pas de coupables ou d’innocents.
    Seulement des hommes.


    De sa solitude nait une colère, l’injustice de son existence, de ses expériences alimentent sa haine, une colère non pas qu’envers les autres mais surtout envers elle-même parce qu’elle s’en veut d’être naïve, de croire qu’elle peut tout améliorer avec ses mots. Une colère amplifiée par le mur que rencontrent systématiquement ses bonnes intentions, l’impression de ne pouvoir être suffisante devant l’immensité de la tâche qu’elle s’est fixée. Une sourde révolte monte dans son coeur, un feu que l’intrus attise avec précaution. Son esprit est ouvert à la suggestion. Ce moment est fatidique, le Démon la sent sur le bord du précipice, il n’y a qu’à lui tendre la main… et la pousser.
    Lentement, le colosse de métal retire la lame de l’aile meurtrie de la pauvre petite.

    ”Les Hommes sont perdus, ils ont besoin qu’on leur rappelle ce qu’est la peur, il faut les faire revenir dans les rangs.”

    La main de Praelia qui plaque la fragile créature au sol descend le long de sa gorge, vers son ventre où elle continue de l’immobiliser mais sans obstruer sa vision. Entre la Sphère et le visage angélique de Luvïel, le pommeau de Violence fait son apparition, une proposition tentatrice, un péché interdit, terriblement envoûtant qui s’offre à elle. Il ne suffit que d’un geste, un seul simple et facile mouvement de la main pour goûter au plaisir obscur de la voie sanglante.

    ”Si j’existe c’est parce que le coeur des Hommes m’a crée, il y a un peu de moi dans chacun d’entre eux.”

    Elle fait remonter plus d’images à l’esprit de Luvïel, cherchant dans ses précédents manieurs, lui montrant toute l’étendue de la perfidie des hommes. Elle ramène l’image de l’ange nécrotique à la surface, elle reconstitue le ton glacial de sa voix, elle rappelle sa perdition fanatique envers X’O-rath et les chimères nécromantes qu’elle a torturé dans son sillage de folie. Les bestioles démoniques aux silhouettes d’enfants, ils ne méritaient pas leur sort, et pourtant la brutalité est véritable, elle n’épargne personne. Elle se répands dans tout les esprits, frappe tout les vivants. Elle est impartiale et réelle.

    ”Tu ne peux pas aider ce qui ne veut pas l’être, mais tu peux les libérer de leur fardeau qu’est l’Existence.”

    L’Ordalie, un mot que Violence ne connaissait pas, pourtant c’est un mot qui résonne lui aussi dans la tête de sa proie, quelque part entre les doutes, la peur et la tristesse, ce mot qui pèse son poids sur la psychée de la femme, ce mot qui symbolise l’annihilation absolue, Violence l’aime bien. Ce mot l’accable, mais ce n’est pas que ce qu’il porte qui est aussi insupportable, c’est ce à quoi il est lié.

    ”Tu ne peux pas protéger les hommes, tu ne peux protéger personne. Tu n’es pas l’égide Petit Ange.”

    La Sphère prends l’apparence des visages de son mentor, de son ami liche, des croisés qui ont péris sous ses ordres. Les faciès tourmentés tentent de sortir de l’orbe comme s’ils étaient prisonniers à l’intérieur et essayaient désespérément de s’en échapper. Leurs bouches sont tordues dans des hurlements sans voix, le visage de Seagan prends la position centrale de la Sphère, arborant un triste sourire tandis que des larmes d’encres coulent d’orbites vides et sombres.

    ”Mais tu peux être la porteuse.”

    La Multitude qui épinglait les bras de l’Ange adoucissent leurs prise sur ses membres, elle guide ses mains vers le pommeau blanc tandis que la forme originelle se transforme, elle se façonne pour adopter la forme d’une Claymore sacrée, ornée selon le bon vouloir de sa victime en devenir. Les doigts fins de la poupée ne sont qu’à quelques centimètres du manche de l’arme, la dernière étape, elle doit la faire d’elle-même, Violence ne peut s’imposer à elle, sa victime doit en faire le choix, elle doit l’accepter de son propre chef. Sa voix sépulcrale envahit à nouveau les pensées de Luvïel, d’un ton imposant, elle prononce sa sentence fatale pour sonner le glas de l’inévitable.

    ET MOI, JE SUIS L’ÉPÉE


    Les doigts tremblent, les larmes se transforment en sanglots. La Sphère regarde. Vorace.
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  • Dim 2 Avr 2023 - 11:55
    Dois-je me laisser happer par mes craintes ? Dois-je vaincre mes doutes à l'aide d'une arme ? Je me sens faible et prise dans la tourmente de ne pouvoir réussir à aider l'humanité. J'ai soif de connaissance sur le monde, ma compassion est grande et mon envie de libérer les maux par la parole est omniprésente. Pourtant, à chaque fois que je ressasse les événements passés et présents, je sais qu'il est amer de ne pas pouvoir réussir à toucher le cœur des mortels. Libérer leur fardeau ? Je plonge mon regard dans la bulle qui me fait face, cet amas dégageant une aura malveillante et pourtant, ses mots me percent à jour. Elle lit en moi comme dans un livre, je n'ai rien à cacher, je reste vraie. Cette abomination perçoit tout ce qui m'angoisse, allant dans mes peurs les plus profondes : mourir sans pouvoir le revoir, ne pas pouvoir aider les mortels, n'être qu'une poupée de cire et brûler à la moindre étincelle. De sa voix cauchemardesque, celle-ci me prend aux tripes et je me sens vaciller. Mon âme brûle ardemment d'une étrange colère et m'inondant d'une immense tristesse envers moi-même. Si seulement je pouvais être plus forte. Si seulement je pouvais apprendre à manier la lame avec brio, tout en gardant un œil attentif à tout ce qui m'entoure. Je manque cruellement de conviction. Peut-être même d'une véritable ambition. Si je désire tant être l'ange libérateur d'un monde en peine, il me faut devenir une femme forte.

    L'entité a peut-être raison, je ne peux pas être l'égide si je doute de mes capacités. Puis-je réellement me prétendre être le bouclier si moi-même, je n'arrive pas à encaisser les ombres qui me rongent ? Pourtant, je ne peux porter le poids du monde sur mes épaules. Je suis las de me sentir si seule, si impuissante, une incapable qui ne sait pas se battre pour sauver les humains du Mal qui les accable. Mon regard blanc se perd dans la forme qui prend l'apparence de tous mes amis : Seagan, Morndrizel, le frère de Vilkas. Est-ce là une partie de mon destin ? Serai-je donc celle qui depuis cinq mille ans échappe à la dure réalité ? Celle de ne pas réussir à me surpasser, celle où je ne suis rien de moi qu'une enfant sauvage ayant vécu reclue au fond des bois ? Ah ... Et si ...

    Mes bras sont guidés vers le pommeau blanc de l'arme dont j'ai toujours rêvé. Mon ancienne claymore a été détruite lors du combat contre un monstre dans le manoir, son poison a ravagé l'entièreté de l'arme avant de se briser dans un dernier fracas. La lame blanche irradie d'une lueur si vive, aussi puissante que la lumière qui m'inonde de toute part, c'en est presque hypnotisant. Mes doigts ne sont qu'à quelques centimètres du pommeau, tandis que je regarde les visages aux larmes noirs de mes anciens compagnons dans cette étrange sphère. Du bout des doigts, j'effleure l'arme de toute part avant que la voix de Fay ne me hurle dans la tête de me stopper net. Mon corps étendu sur la neige, je fronce les sourcils et reprends pleinement conscience de ce que je suis en train de faire. Mes yeux observent autour de moi et j'aperçois la figure du félin dressé sur l'énorme rocher, à quelques mètres derrière nous. Je perçois dans son regard une certaine colère et dans un miaulement rauque, poils hérissés et babines relevées, elle déclare :

    Ne crois-tu pas que tu vailles mieux que cela, ange ? Toi qui me parles sans cesse des Hommes et du bonheur que tu souhaites leur apporter, penses-tu réellement qu'il est avisé de te laisser tenter par l'épée ? Un silence. Si tu penses réellement que cette arme sera ton alliée, fais ce qui te semble être juste. Cependant, ne te laisse pas tenter par les mensonges et la sournoiserie. Lis en toi. Pas en elle.

    Fay est une démone, ressuscitée sous l'apparence d'un chat, un corps dont elle ne peut se défaire sans savoir s'il s'agit d'une malédiction ou d'un tout autre sortilège. Bien que petite et malingre, celle-ci est devenue une alliée importante à mes yeux. Son pelage noir et duveteux, sa voix suave et ses mots justes me remettent parfois d'aplomb. Alors qu'elle-même est torturée, avec la crainte de ne jamais redevenir celle qu'elle était autrefois, d'autant que ses années sont comptées, elle me regarde avec une pointe de colère et me chante d'une voix belliqueuse ces quelques mots : "Soit celle que tu désires être".

    Un sentiment me ronge au plus profond de mon être lorsque mon regard se perd dans la sphère noirâtre. Je suis perdue. Que faire ? Crispée, les dents serrées, je reste là, suspendue un instant dans cette confrontation intérieure, emmitouflée dans la neige, tandis que la multitude est contre moi. Je me remémore toutes ces engeances qui m'ont effrayée, toutes ces abominations qui m'ont dupés, les mensonges qui m'ont entourée, les titans qui m'ont oubliés. Que suis-je dans cet univers ? Un grain de poussière. Ma race est presque éteinte, j'ai fui si longtemps le monde pour me terrer comme une enfant loin des problèmes. Je pensais devenir une femme importante et fière lorsque j'ai rejoint le Nouvel Ordre, sous la directive de mon mentor. Je n'aime pas souffrir et pourtant, je sais que sans cette souffrance, on ne peut évoluer et devenir quelqu'un de meilleur. Seulement... Je ne veux pas détruire le monde. Je veux le rendre meilleur, à mon échelle. Ma foi envers les Divins s'estompe, bien que je sache qu'ils sont mes parents. Des parents indignes qui ont délaissés leurs enfants. Aujourd'hui, qui est véritablement ma famille ?

    Fay s'approche de nous et se place au-dessus de ma tête, son iris fendus perce mon âme. Je peux choisir ma famille. Qu'il s'agisse des jumelles ou des croisés, de Fay ou de mes alliés. Tout comme j'ai rencontré un homme capable de m'apprendre ce qu'est être aimé. Je tremble. Si fort. Je suis à deux doigts.

    Je suis désolée.

    À l'attention des démons, comme envers moi-même, je m'excuse de ne pas être capable de prendre les décisions. Je me laisse porter par les rencontres et les innombrables histoires qui m'assaillent. Je suis fille des titans, voix du peuple et femme à la lumière salvatrice. Il n'y a pas de pieux ou d'impie. Il n'y a que des âmes égarées. Toutes les âmes ne peuvent être sauvées. Ce choix est maintenant et changera à jamais mon destin. Je pourrais très bien me téléporter et fuir cette rencontre. Pourtant, quelque chose dans cette entité m'attire. Un écho. Un appel. Elle me fait vibrer de haine, de désespoir et de tristesse. Les démons sont haïs de mes parents, pourtant, j'en ai rencontré des différents, tous avec leur personnalité et leur état d'esprit. Celle de l'entité qui me fait face n'est qu'horreur et damnation. Est-ce là ce que je désire ?

    Je serai ce que je désire être. Personne ne peut m'ordonner ce qui est mieux pour moi. Je ne me laisserai pas happer par les ténèbres ! Dis-je en grognant envers l'entité.

    De mes mains jaillissent alors une lumière si vive qu'elle repousse le démon tandis que je m'extirpe de la neige en prenant Fay à bout de bras. Les cheveux trempés, le corps et les ailes ensanglantées, je me laisse submerger par mes convictions.

    Je peux être toutes ces choses en tant et en heure. Aujourd'hui, je ne veux pas me laisser corrompre par des émotions peut-être refoulées. C'est un combat entre moi, et moi seule. Personne. Ne me dicte. Quoi faire.
    Arme des Veilleurs
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  • Lun 3 Avr 2023 - 12:06
    Ils sont tout les deux en suspens dans la neige, figés dans cet instant d’hésitation qui dure une éternité, les frêles doigts de Petit Ange frôlent Violence, parcourent sa lame, sa gouttière, son pommeau, sa garde sans jamais établir réellement ce contact tant désiré par le Démon disrupteur. Praelia pèse son poids au dessus de la créature, mais elle fait attention à ne pas l’écraser, elle ne cherche après tout qu’à la clouer au sol. Pendant ce long moment d’émois interne où sa cible est sur le fil du rasoir, la carapace mi-acier mi-chair de l’armure continue de subir quelques dégâts, la lumière salvatrice qui l’a mise à feu tantôt a fait fondre la partie organique qui la compose, celle-ci même éteinte continue de brûler et de se tuméfier, les zones les plus touchées se dessèchent et se solidifient pour devenir des soudures inflexibles dans les articulations ou les parties mobiles de son corps, réduisant fortement l’agilité du colosse. Lorsque un miaulement animal fait connaître sa présence, la Sphère remarque le Comme-Elle juste au dessus de la tête de Petit Ange, elle miaule et hisse, au même moment, de sa main sur le ventre de la femme, Praelia entends quelque chose résonner dans la tête de sa proie, une voix qui n’est pas la sienne mais qui communique par télépathie. Elle le sait maintenant, ce félin est bel et bien anormal, elle n’a jamais ressenti d’animaux doué de parole, même mentale, il y a quelque chose de similaire entre elle et ce chat qui ne se limite pas qu’au simple don de sentience, ça va plus loin que ça.

    Le centre de perception de la Sphère est perturbé, beaucoup de pensées fusent dans son esprit et l’espace de quelques secondes elle ne sait plus où mettre ses priorités, elle pourrait hurler de frustration mais il ne faut pas, elle ne doit pas effrayer l’ange si près du but. L’homme aux yeux dépareillés refait surface dans l’esprit de sa victime, il apporte un profond sentiment d’amour, de sécurité, de confort, des sensations que Violence exècre, elle ne comprends pas ces émotions et cette absence de point de repère la trouble, les ténèbres? Un grand flash lumineux surgit des mains de Luvïel, tout devient blanc, la perception du Démon se brouille devant tant de stimulis et la Sphère noire se distort archaïquement, incapable de réfléchir, agissant juste par réflexe, Praelia se redresse et recule de quelque pas, rompant le contact avec sa cible le temps que l’orbe récupère des contours lisses et réguliers. Alors que les dernières vibrations qui la parcourent meurent comme les vagues sur un rivage, l’abomination se retrouve debout devant Luvïel. Petit Ange ressemble en tout point à un être lessivé et à l’article de l’effondrement, ses cheveux blancs tâchés par la saleté tombent onduleusement sur ses épaules, ses ailes frémissent, parcourues de spasmes nerveux de réflexes douloureux sous leur propre poids et le sang qui les teinte. Sa robe noire déchirée ne vole plus au vent, alourdie par l’eau et rigidifiée par le froid. Ses antennes sont rabattues sur les côtés de sa tête, ses gestes sont lourds, et pourtant son regard affiche une détermination nouvelle.

    Violence comprends qu’elle ne gagnera pas cette confrontation par la force, tant pis, il reste peu de temps à son incarnation physique à la vue du rythme des dégâts qu’elle encaisse, elle va utiliser ce temps pour étudier. L’aberration tente de faire un pas en avant, mais les morceaux de peau asséchés sont tellement cassants qu’ils se brisent sous l’impulsion de mouvement, produisant des craquements sinistres comme pain rassi qu’on émiette, sous les interstices de la cuirasse, la chair se déchire, du sang se met à couler d’en dessous des épaulières, du plastron, de chaque articulation du colosse macabre. En se faisant les fragments d’âme ressortent des failles et s’agitent, poussant des gémissements lugubres mais faibles alors que le géant perds de ses forces. Soudain, à un endroit plus faible que les autres, là où la chair de son ancienne porteuse était plus présente que le métal de l’armure dans le genou droit, la jambe se sectionne et le pieds reste planté dans le sol tandis que Praelia fait un pas de plus, Violence tombe vers l’avant, enfonce sa lame dans la terre pour prendre appuis et rester d’aplomb, posant son genou restant contre la neige et son moignon au sol, une main sur le pommeau de sa véritable apparence, l’autre à terre pour conserver l’équilibre. La Sphère désormais à hauteur de Petit Ange observe à nouveau cette résignation dans le regard de sa cible, comment? COMMENT? ¢ØÈN†?¿¿ À bout, le Démon tente une ultime ruse, elle a lu dans l’esprit de l’Ange, elle y a vu son amour pour tout ce qui est, tout ce qu’Aurya a fait, peut-être qu’elle peut toucher cette corde et la faire succomber autrement. Personne ne balaye autant de doutes en une seconde, et le doute était omniprésent dans la psychée de cette créature, ce coup de théâtre n’est peut-être qu’un élan d’auto-persuasion qu’elle pourrait ébranler. Laissant un fragment d’âme de la porteuse originelle refaire surface, la Sphère se morphe à nouveau, un ultime visage, celui de Praelia Matricus, s’écrase depuis l’intérieur contre la surface, tordu dans une grimace de souffrance, elle appelle

    À LAIDE


    Praelia Matricus se tourne ensuite vers Luvïel et prends la parole à la place de Violence, sa voix physique résonne dans les airs, une voix douce, fatiguée et las d'être prisonnière du Démon bélliqueux, ses yeux semblent éteints, ses lèvres bougent, mais son visage reste figé dans cette moue de tristesse et de désespoir.

    ”Petit Ange, tu prétends vouloir aider les hommes, tu dénigres ta propre nature pour faire ainsi, si tu penses être capable de ça, montre le moi.”

    Le visage de Praelia se fend en un sourire triste. Lorsqu'elle parle, ses lèvres ne sont pas synchrones avec les mots et bougent de manière indépendantes.

    "Je suis le coeur des hommes, je suis en chacun d’entre eux, et ils m’ont fait à leur image. Fait moi renier ma nature, convainc moi du contraire."

    Silencieusement, la fine bouche de la femme dessinent une plainte silencieuse, à l'insu cette fois de son hôte.

    PITIÉ
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  • Sam 8 Avr 2023 - 13:14

    Les lamentations et le cri de détresse de Praelia me mettent dans un mal-être profond. La voix de la détentrice à l'épée famélique s'élève dans les airs, beaucoup plus douce et certainement plus humaine que celle qui résonne dans mon esprit. Le cœur battant à vive allure, j'esquisse un rire nerveux et dépose le petit félin sur le sol imbibé de neige et de sang. Mes lèvres sont gelées, le fluide vermeil qui y coule s'y est même cristallisé. Je contemple la multiple qui se désagrège, perdant de sa prestance et quelques membres au passage. Sa jambe s'effrite, le vent emporte avec lui les lambeaux de chair qui s'émiettent. Un véritable spectacle mélangeant les cendres et le sang de l'entité, qui se déverse à travers les parois de l'armure. Sa chair s'écartèle par endroit, laissant s'échapper de la fumée noirâtre, des visages se déforment à travers l'émanation du monstre qui s'agenouille devant moi. La main de Praelia contre le pommeau, celle-ci tente de rester encore debout un peu plus longtemps, m'implorant de la délivrer de ce mal impie. Ce n'est pas la voix de mes cauchemars qui m'interpelle, je ne peux pas laisser l'âme de cette femme ainsi, je dois pouvoir l'aider à reprendre le contrôle et à la libérer du démon qui la possède.

    Je m'avance vers elle, tandis que Fay s'immisce entre mes jambes pour m'empêcher d'aller vers l'entité démoniaque. Ses oreilles en arrière, le chat feule et tente de mordre mes bottes. Seulement, elle ne peut comprendre cet écho qui résonne dans mon être. Je me suis juré de venir en aide à n'importe quel mortel, quand bien même celui-ci soit passer du côté des ténèbres. Là où l'obscurité réside, il existe toujours une once de lumière. L'âme peut être teintée de noir, il suffit parfois d'un espoir pour permettre de semer une graine et libérer d'un poids. Prostrée en Seiza, je contemple le visage de la femme qui s'inscrit dans mon esprit, ce regard vide et sa bouche arborant un sourire triste. Qu'es-tu réellement ? Peut-être n'ai-je pas compris depuis le début la souffrance de cette étrangeté. Sa violence, même si elle provient du cœur des Hommes, peut certainement devenir un autre sentiment. Puis-je lui apporter une lueur de bonté, un cri d'espoir, une envie de liberté ? Mon regard se fige et je tente d'approcher mes mains contre le visage de Praelia. Mes doigts effleurent du bout des doigts ses joues. J'aimerais tant pouvoir l'aider, cette femme qui a l'air d'avant tout donner, tout bâti pour finir détruite, enfermée dans ce corps aux multiples bras. J'en oublie la présence de la lame qui la retient à peu près droite. Le félin reste derrière, contemplant la scène avec un profond désarroi. Je sens son regard me juger. Je ne peux pas laisser cette âme souffrir.

    Je pose mes mains, teintées d'une lueur blanchâtre qui en émane, contre l'armure de l'abomination. Je laisse la lumière s'imprégner dans le corps de la multiple, englobant cette noirceur de cette lumière si vive et si pure qu'elle éradique toute forme d'obscurité. Le corps de Praelia se craquèle encore plus, la lueur baignant l'intérieur de son être tout entier fissure davantage son corps. Elle faiblit et son visage devient poussière, son armure se brise dans un craquèlement sonore et tous ses membres disparaissent en lambeaux de chair. Ma lumière a atteint son âme bien trop tard, la femme a été happée par les ténèbres avant que je ne puisse faire quoi que ce soit. Intérieurement, je saigne, je suis glacée et frigorifiée. J'ai juré pouvoir aider quiconque qui m'entoure et je me rends compte que depuis mon départ en dehors de Célestia, mon monde s'effondre et que tout ceux qui sont à mes côtés finissent par disparaître. Je frappe le sol de mon poing lumineux, hurlant à plein poumon pour libérer ce qui me gangrène depuis tant de mois maintenant : le doute. Le corps de la guerrière n'est plus, bien que susbsite la multitude. Soudain, je suis interpellée de nouveau par la lame d'une lueur si parfaite, si pure, si belle.

    Cette lame qui me fait vibrer intérieurement, je la sens qui m'appelle. J'ai encore échoué par mon incapacité, peut-être que la voix cauchemardesque a raison. Peut-être devrais-je l'écouter et la détenir entre mes mains. Peut-être pourra-t-elle m'accorder un pouvoir au-delà de tout ce que j'imagine. Ce n'est pas sa faute si le corps de Praelia n'est plus, c'est certainement le mien. Je n'ai pas réussi à apporter la paix à cette femme, perdue dans les limbes de la multiple, aujourd'hui dévastée. Je me redresse et regarde intensément, complètement obnubilée par elle. Le regard mi-clos, je tends une main vers l'épée enfoncée dans la neige. Doucement. Délicatement. Je commence à poser un doigt, puis un deuxième avant de placer ma main complètement sur le pommeau. Elle est froide et lumineuse. Puis soudain dans mon esprit, une vague déferlante d'images me bombardent. Ma main est sous l'emprise de la lame, je n'arrive pas à m'en détacher tandis que je me tiens la tête avec l'autre, hurlant un cri de douleur. Je ressens tout mon être, le fluide sanguin, mes organes et pire que tout, la douleur et un sentiment qui me submerge. Ma main se serre sur le pommeau, mes muscles se tendent et cette voix qui pénètre ma conscience. Un étrange soupir, j'ai comme la sensation qu'elle souffle dans ma nuque alors que seul le vent, la neige et le sang nous entourent.

    Fay recule, la peur l'envahit, car elle comprend ce qu'il se passe.
    Le moment est grave.
    Trop grave.
    Arme des Veilleurs
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  • Dim 9 Avr 2023 - 15:08
    Quelques pas de plus, mais la chair hurle à chaque mouvement, les dégâts sont trop lourds et Praelia ne peut plus continuer, le Démon est frustré, si près du but… Il faut… Il faut qu’elle y arrive, elle doit. LA… CORROMPRE.

    Elle n’a plus qu’une seule solution, la ruse.

    Piochant dans les bribes de personnalités qu’elle a piraté à l’ange en la maintenant au sol, elle agence ensemble les pièces d’un puzzle bien trop compliqué pour elle dans cette état misérable. Compassion. Amour. Culpabilité. La lame de Violence se plante dans le sol, les morceaux de chair se dissipent, le Démon détruit volontairement sa forme humanoïde en petits morceaux, laissant les pans d’armure métalliques tomber au sol et dissolvant la partie organique en une fine poussière qui s’envole avec le vent, dispersée comme le sable du temps dans l’éternité. L’entité abjecte encaisse tout de même des pertes non négligeables en ce faisant, bien que la Sphère concentre en son sein la plupart des souvenirs contenus à l’intérieur de Praelia pour éviter de perdre gros, des volutes de sa fumée éthérée s’échappent quand même dans le désassemblage de son enveloppe matérielle, hurlant leur plainte de douleur ou leur cri de rage à la volée, qui viennent eux aussi s’étouffer dans la bise dont la colère semble plus forte encore.

    Un petit pas dans la neige.

    oui. Oui. OIUIUIII Ȍ̶̡̡̢͍̫͇̙͖̩̤̼̠̫Ŭ̶̢̧͓̜̟̩̿͠Ȉ̸̡̨̱̻̭̠̭̮̥͉̲͉̈̏̃̓̈́́͂͋̎̈͆̚͜ͅ La Petit Ange se rapproche, elle vient à elle, enfin, là, dans quelques pas, elle tend le bras, vas-y, ose, touche la, pose tes doigts sur la Sphère. Pose tes doigts délicATS sur ce c0ncentréèé de VIOLENCE. LUVÏ1|I|lEL

    Sa lumière l’envahit, elle finit d’exterminer le corps fusionné de l’ancienne mercenaire reikoise tandis que les dernières échappées de brume sombre sont éclipsées par l’intensité salvatrice. La Sphère n’est plus, elle s’est réfugiée à l’intérieur de la lame famélique. Sous cette forme, le Démon ne risque plus de trépasser à chaque instant, mais il doit récupérer, pas maintenant, juste rester consciente… un tout pe…tit peu - … plu

    Les doigts qui avaient caressé Praelia enveloppent le pommeau de la Claymore, un par un, lentement. Doucement. Délicatement. Une fois en contact avec la paume de cette mimine si précieuse, Violence fait ce qu’elle sait faire de mieux: brutaliser. Ses tentacules psychiques s’immiscent à nouveau dans l’esprit de l’Ange, ce coup ci elle sait à quoi s’attendre, et surtout elle a pu réfléchir un petit peu à cette forteresse d’apparence imprenable à laquelle elle s’était confrontée tantôt. Contournant les défenses mentales principales de l’être onirique dans l’esprit de Luvïel, les appendices sinueux s’engouffrent dans les failles de ces barricades, elles appuient sur les doutes, les utilisent comme levier, le barrage cède. Une déferlante de souvenirs plus intimes défilent, libérés de leur coquille protectrice, le Démon lit le plus vite possible mais ne parvient pas à tout saisir, il y a bien trop de contenu dans une si petite caboche. Le Nouvel Ordre, Elsa et Anna, Morndrizel, Seagan, la punition des reikois, le désastre de Sancta, Halewyn Sampiero, la perte d’un proche, F̵̨̘̣̯̀̋̃̚ȧ̸̡͉͒̔̓ÿ̷̨̹̼͈́̇̒, Deydreus Fictilem, l’ange nécrotique, les engeances titanesques corrompues, la rencontre avec le Prince -ah cette apparition étrange était donc ça-, Aryan Iceshade.

    Violence.

    L’effet de cette déferlante mémorielle est cinglante pour la pauvre petite chose qui la subit, similaire à un rêve fiévreux aux portes de la mort lorsque sa vie défile devant ses yeux, elle est accablée par tout ces fragments de son âme déterré par le fossoyeur démoniaque, les émotions qui y sont associées reviennent à la charge et elle ressent à nouveau la tristesse de l'abandon d’Aryan, la douleur des combats des terres désolées de Shoumeï, la peur mitigée de Seagan devant son intransigeance, la souffrance endurée pendant ses entraînements. L’ÉPREUVE DE SANCTA. Tout cela, d’un seul coup. La douleur doit être atroce, l’ange hurle et se tient la tête, chaque fibre de son corps semble réagir violemment à cette intrusion. Avant de rétracter ses sensilles psychiques, un ordre retentit dans la tête de l’Ange, non pas d’une voix distincte, mais un ordre similaire à l’appel d’un instinct, comme si ce commandement lui venait d’une pulsion viscérale de survie.

    Fuis.

    Une fois rétractée, Violence, épuisée, se plonge dans sa transe impétueuse. Son influence démoniaque s’éteint, dans un dernier élan de sentience, elle pénètre cette fois l’esprit de la Comme-Elle pour lancer son ultimatum avant de sombrer.

    Je lis en elle désormais, parle lui, intervient, je le saurais et je te délivrerai de ton corps pour que tu retournes dans l’Outre-Monde.

    À l’intérieur de l’arme démoniaque, la Sphère se résorbe sur elle-même et s’enfouit dans son maelström de sauvagerie furieuse. Sa signature même ne s’arrête pas, et le chat la sentira toujours tout au long de ce bizarre coma, à moindre échelle. Elle ne devient plus qu’une simple lame. Cette Claymore d’ailleurs est fabriquée sur-mesure pour remplacer l’arme perdue de la créature angélique, son pommeau est en cuir souple en lanières torsadées, la prise en main est agréable et les doigts gercés de l’ange ne s’abîment pas sur la matière délicatement tannée, de plus la couleur noire du cuir imite la teinte de sa tunique diviniste. À la queue de la poignée, le métal ressurgit du cuir pour former la fleur d’un perce-neige dont les trois pétales pointus permettent d’asséner des coups dévastateurs malgré l’apparence florale si fragile. La garde de l’arme en V est fléchie en direction de la lame, dépossédée de chappe en raison de l’absence de liaison de fabrication ou de failles dans sa conception, les deux quillons représentent des plumes angéliques entrelacées qui s’élèvent vers les cieux, forgées dans un solide acier blanc comme les plumes de sa porteuse. En guise d’ornement, une croix plaquée d’or est gravée dans le métal de la garde et du pommeau de chaque côté de l’épée, empiétant même sur la gouttière pour représenter la croix sacrée que Luvïel porte sur ses vêtements en dessous de sa houppelande. La lame même, épaisse comme toute Claymore digne de ce nom, possède non pas une mais trois gouttières à sa base, la centrale allant s’étendre jusqu’aux deux tiers de l’arme, tandis que les deux autres sur les côtés s’enchevêtrent avec légèreté pour dessiner une spirale similaire à un caducée. Normalement une telle gravure réduirait significativement l’intégrité de l’acier, pourtant, grâce à sa nature démonique, la composition interne des fibres métalliques est renforcée pour compenser ces enjolivures. Ses propriétés physiques s’apparentant au mithril, la Claymore est surprenamment légère et son poids équilibré est bien réparti entre le pommeau et la lame pour profiter de l’inertie de son utilisateur.

    L’Ange glisse son arme parfaite dans sa ceinture et se met en route. La tempête de neige fait toujours rage au dessus des cimes des arbres, elle tourbillonne avec fureur, rendant le vol dangereux pour les intrépides qui oseraient le tenter. Les vents se cassent sur les branches touffues des conifères et viennent déposer la neige qu’ils transportent de manière plus délicate dans le sous-bois. Le froid est lourd, la neige se transforme en humidité glacée dans les pieds de la créature fragile, elle porte son chat sur elle pour éviter aux coussinets de s’abîmer sur le sol frigorifié. Longtemps ils se déplacent ainsi, à la recherche d’un abris quelconque, mais pas une grotte, pas un seul renfoncement de paroie ne viendra se proposer à eux. Alors ils continuèrent leur route, le Démon dormant et l’Ange en proie à ses pensées accablantes. Le félin muré dans un mutisme anxieux. Plusieurs heures s’écoulent. Minutes par minutes.

    À force de marcher inlassablement cependant, ils finissent par remarquer que la densité des arbres se fait plus éparse, le bois est plus fin, le vent plus fougueux. Au loin, on voit la forêt qui laisse place aux steppes du grand nord, des étendues entières de toundra tranquille qui n’a que faire de la tourmente éphémère d’une tempête. Les terres verglacées sont parsemées de végétation menue mais omniprésente, de petits buissons touffus dont les fragiles tiges feuillues tombent vers le sol, alourdies par les gouttelettes de rosée glacées, figées comme des perles blanches qui ne tomberont qu’à la fonte des glaces. Des flaques entières de flotte sont prises dans des plaques de givre, parsemant le territoire de multiples tâches réfléchissantes dans lesquelles on aperçoit le ciel trouble de la tempête. Un troupeau de bisons laineux ressortent du paysage comme une masse noire au milieu de la furie du climat, et pourtant ce n’est pas ce détail qui attrape en premier les yeux de l’être ailé.
    Ce sont les flammes.
    Le feu dévore les ballots de paille qui composent la toiture de plusieurs huttes. Le troupeau de bisons est loin, mais tout juste à sa gauche et bien plus proche de la lisière forestière, un village se dresse, il y a un grand nombre de bâtisses à l’architecture plus ou moins précaire selon leurs tailles. Certaines de ces constructions ont l’air d’avoir traversé les lustres et bravé nombre d’épreuves, d’autres semblent décidément plus récentes, datant peut-être de la dernière invasion des titans, ou de la rébellion impériale. À la vue du nombre d’installations, entre cents et deux cents âmes vivent probablement ici.

    Normalement, cet endroit serait sans doute un havre de paix.
    Normalement, des cris de détresse et des ordres vociférés ne pourraient se faire entendre d’aussi loin.
    Normalement, il serait impossible pour un incendie de se déclarer en pleine tempête hivernale.

    L’Ange se rapproche, Violence se réveille, stimulée par la torpeur, elle ne fait pourtant pas connaître sa présence à sa porteuse, pour le moment, elle va se contenter d’observer. Alors qu’ils approchent de l’entrée de la communauté, ils aperçoivent plusieurs silhouettes. Des hommes se braquent à leur arrivée, beaucoup sont armés d’outils de fortunes, des fourches, des pieux, certains ont encore des épées qui dandinent à leur taille, tous pourtant sont blessés à différent degrés de sévérités. À leur vue, les péons lâchent leurs seaux, certains s’écrasent et déversent la précieuse eau se déverse et fait fondre la neige. Seuls deux huttes et un grenier à grain ont l’air d’avoir prit feu. Les hommes les dévisagent et ne s’approchent pas, ils sont hésitants, sur la défensive, ils ont peur. À l’intérieur de l’arme la Sphère trésaille, galvanisée par cette peur, elle sent la brutalité résiduelle dans l’air, cette après-goût caractéristique d’un affrontement qui vient d’avoir lieu, d’une bataille qui a prit fin. Ils sont arrivés après le théâtre. Dommage, la représentation est terminée.

    Les habitants sortent de leur immobilisme et dirigent leurs yeux vers l’un d’entre eux, attendant de voir sa réaction, l’homme à la convergence des regards tend un bras sur le côté, intimant aux autres témoins de la scène de ne pas attaquer la nouvelle venue. Lui, il garde tout de même une main sur la garde de son arme, un glaive légèrement ornementé qui pends à sa ceinture. Il s’approche enfin, et prends la parole avec une intonation inquisitrice, sur le qui-vive:

    -”Vous ne me semblez pas de Grejit! Dites-nous qui vous êtes. Maintenant!”

    L’homme se rends compte de sa propre agressivité et comprends que la femme en face de lui n’a rien à voir avec la source de ses soucis. Il intime à ses habitants de poursuivre leurs efforts pour éteindre l’incendie. Les villageois ramassent leurs seaux, ceux qui les ont renversés retournent les remplir et les autres continuent leur procession vers le foyer des flammes. Le dirigeant de ce village est un homme dans la quarantaine d’années, ses traits durs témoignent de la vie difficile dans les steppes glacées et sa carrure sèche mais robuste démontre un style de vie modeste et physiquement éprouvant, ses yeux sont d’un bleu acier similaire au ciel terne de la toundra, ses lèvres roses pâles sont fendue à droite, portant le souvenir d’une lame, d’un croc ou d’un je ne sais quoi qui les a accroché jadis. Ses cheveux bruns clairs, presque châtains sont mêlés de sang séchés rapidement par l’air froid mordant, la couleur carmine encore bien vive trahis cependant la fraîcheur de la plaie. Le type se confond en excuse et continu:

    -”Pardonnez moi, ce n’est pas votre faute. Je m’appelle Pilström, Konkla Pilström, chef des Rakkors. Nous venons d’essuyer une attaque et… nous sommes débordés, entre les blessés, le feu qui dévore nos réserves et la panique générale je ne sais plus où donner de la tête. Nous serons ravis de vous accueillir parmis nous le temps que cettes tempête se calme, mais là j’ai les bras un peu chargés. Vous pouvez vous balader mais gardez à l’esprit que tout le monde est à cran.”

    Derrière lui, les villageois ressortent de leurs cachettes et zieutent l’arrivante avec méfiance, on lit sur leurs visage la peur encore présente du raid qu’ils viennent tout juste de subir, les femmes aident les combattants à s’allonger sur des paillasses à l’abri du froid, s’occupent des blessures de manière sommaire avec les moyens du bord, les hommes encore valides s’affairent à étouffer les flammes et sauver les sacs de grains, de viande séchée et de sel encore intacts. Au milieu de tout ça, nulle trace d’enfants. Konkla récupère les deux seaux accrochés à une barre qu’il transportait précédemment, se préparant à se remettre en route, il est interrompu par les bruits de pas précipités qui se rapprochent de lui et de Luvïel. Un pécore équipé d’un arc de chasse et au front balafré vient les retrouver, le souffle cours de s’être crapahuté à toute allure. L’horreur se lit sur son visage:

    -”Chef, les Gréjiens ont complètement battu en retraite, on les a poursuivi du mieux qu'on pouvait mais ils n'ont pas l'air d'avoir emporté quoi que ce soit, aucune de nos ressources, ni personne de chez nous. Par contre beaucoup de mes hommes sont blessés.”

    -"Que la lune nous vienne en aide, installe les avec les autres citoyens près de la maison communale, pour l'instant la priorité est sur l'incendie et la consolidation des bâtiments qui ont subit des dégâts." Il se retourne mais se ravise au dernier moment, une question naissant dans son esprit, "Et mes filles? Tu as dit qu'ils n'ont enlevé personne, mais est-ce que mes filles sont saines et sauves?"

    Le chasseur écarquille les yeux, sa bouche se tord dans une grimace de terreur, redoutant les mots qu'il s'apprête à prononcer. Devant la courte hésitation, Pilström laisse les seaux tomber lourdement au sol et saisit le col du messager de mauvaise augure, une expression absente sur le visage:

    -"Je t'en prie, réponds moi!"

    -"Les jumelles se sont enfuies dans les bois pendant le raid, on s'est fait arrêter par les Gréjiens en tentant de les rattraper et on s'est tous battus croyez moi, on les a forcé en déroute mais on a pas pu leur remettre la main dessus, je ne sais pas où elles sont chef."

    Les mains de Konkla relâchent doucement leur poigne sur le col du chasseur, la lumière dans ses yeux s'éteint et une boule noue sa gorge.
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