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  • Lun 19 Déc - 19:06
    Maël, la dernière fois que la liche y avait mis les pieds, c'était pour rencontrer un homme du nom de Tagar, qui administrait les lieux temporairement. Une rencontre détestable et assez peu utile, somme toute comme l'ensemble de ce peuple du Reike qui étaient pour la plupart de fervents défenseurs de la lutte contre les Titans. Quelle folie sans nom. Mais depuis que Maël avait été officiellement intégrée à l'empire, beaucoup de choses avaient changé. Une fois les choses posées, diverses éléments de la culture reikoise avaient pris racine, et même leurs pires travers de barbares. Informée comme à son habitude, et ce dès son retour de Courage où elle avait rencontré une fervente baronne, de la tenue d'une soirée au sein de la pègre esclavagiste reikoise à Maël, Morndrizel y avait vu une opportunité de prendre des contacts avec le pire de ce que le Reike pouvait avoir à offrir... Et donc le meilleur pour elle.

    Elle s'était vêtue plus simplement, troquant ses robes violine pour une tenue plus révélatrice. Une tenue plus adaptée à la populace reikoise. Mais qui aurait demandé à cette charmante dame au port digne qui elle était, elle qui semblait si sure d'elle dans cet environnement ? Elle progressa dans les rues de la ville jusqu'à arriver au lieu qu'on lui avait indiqué, d'apparence une auberge un peu miteuse, mais Morndrizel savait que le sous-sol était bien plus vaste, capable d'accueillir toute une soirée clandestine... Dire que les reikois avaient profané cet ancien lieu de culte du Culte des Ombres, forcés de se cacher du fanatisme diviniste des maeliens d'hier, pour en faire leur foire...

    A l'intérieur, un parfum lourd flottait dans l'air, lourd et agréable au nez. Mais celui-ci cachait difficilement l'odeur ferreuse du sang séché. Ici, l'on vendait des esclaves, on les torturait, on prenait simplement plaisir à faire du mal à autrui... Et visiblement l'on prenait également plaisir autrement. Morndrizel n'avait rien contre cela, les souffrances que pouvaient s'infliger les reikois ne lui faisaient ni chaud ni froid, et sa vie était pavée des ossements et du sang de ses ennemis vaincus au nom des divins. Elle aussi avait torturé, brisé, et tué d'innombrables êtres au fil des millénaires. Seulement, ici, c'était la barbarie reikoise qui s'exprimait, et pas un souhait de voir ses ennemis expier leurs pêchés.

    Une chose était certaine, ici, elle trouverait sans doute des contacts intéressants, de ceux qui n'avaient peur de rien, ceux qui n'avaient que peu de morale ou de considération envers leur prochain. Elle aurait besoin de contacts pareils pour mieux infiltrer le Reike tout entier. Il y avait déjà du monde, mais elle glissa à travers la foule, s'attirant quelques regards au passage. Oui, malgré son âge quasi-immémorial, elle était toujours une femme bien faite, mélange de sensualité, de grandeur, et d'assurance. Si elle le devait, elle n'hésiterait pas à user de sa magie, si cela pouvait lui promettre des nouveaux alliés. Trouvant un confortable divan, elle s'assit dessus, le corps en biais, ses jambes interminables croisées alors qu'un coude sur l'accoudoir, elle tenait sa tête de deux doigts. Tout son être, sa posture, son regard, étaient une invitation à la rejoindre, splendide créature esseulée. Restait à savoir qui tomberait dans ses filets... Dans cette attente, elle regardait distraitement le spectacle qui lui était offert avec un sourire aux lèvres, sans le moindre état d'âme à la vue du sang et des lames.
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  • Lun 19 Déc - 22:54
    Les vicissitudes du Reike sont autant de fissures à exploiter
    L'endroit de tous les vices.

    Je me retrouvais à nouveau dans cette ville, avec son charme et ses spécialités. L'architecture avait comme quelque chose de différent sans pouvoir vraiment trouver la raison. Depuis des jours, peut-être même des semaines, j'avais erré de villes en villes pour trouver du travail, allant voir mes lugubres contacts, tout comme ceux de plus hautes castes. C'était sans résultat. Apparemment, ces derniers temps, il était compliqué pour une mercenaire de trouver un contrat. Que dis-je, bien sûr, il y en a, mais rien qui ne vaille la peine. Ainsi, Maël avait été ma dernière étape en date. Je commençais par celle-ci pour finir avec les autres patelins de ce côté de la terre.

    À vrai dire, je savais par Crulsh, un voleur spécialisé dans le vol d'esclaves, qu'une sorte de soirée se produisait ce soir dans un taudis. Il me restait du temps devant moi et j'en profitais pour prendre une chambre à l'étage. Dans la pièce un lit qui avait vécu pas mal d'années, des murs terni par le temps où même la peinture s'écaillait par endroit et des fenêtres assez sale. En revanche, aucune poussière n'était présentent, les draps et la salle d'eau était propre. Paradoxalement... Je me fis couler un bain et me plongeai dedans avec délectation. Il était rare que je trouve des baignoires qui acceptent ma taille entière sans avoir à plier les jambes ou être une bonne partie de mon buste hors de l'eau. Je pouvais me payer quelque chose de mieux, mais ces maisons font de parfaites planques. Nue, je sortais et me séchais entièrement avant de m'allonger sur le lit bien trop moelleux.

    Le soleil se perdait dans les ténèbres de la nuit, signe annonciateur que la soirée était proche. J'aurais aimé avoir mon armure sauvage, elle était plus appropriée pour ce genre de soirée. Je sortis pour trouver un magasin et trouver une robe. Dans une vitrine, une robe ouverte attira mon regard. Elle était toute noire et assez simple... Pourtant... Il s'en dégageait une sorte de sensualité. Les bras étaient sans aucune manche, un décolleté plongeant jusque sous la poitrine. De chaque côté, le vêtement était fendu à partir de la taille. Les hanches étaient recouvertes d'un encordage noir reliant le devant et l'arrière de la robe qui laissait les jambes à la vue de tous. Sans réfléchir, il me fallait l'acheter. Chose faite, je retournais dans la chambre et l'enfilai. Nom d'un éclair en furie, j'étais divine. Il était temps de descendre et j'emportais avec moi mon épée.

    Dans une discrétion féline, je passais au sous-sol. Cette soirée était particulière, car bon nombre de la pègre s'y trouvait. De la petite frappe aux têtes plus importantes que certains aimeraient voir roulé dans la poussière sans le reste de leur corps. Une atmosphère d'alcool enivrait les lieux mêlé à l'odeur de précédente soirée ou le sang avait pu couler, ou d'autres semences. J'aimais cette odeur depuis le temps que je la sentais, et bon nombre de fois, j'avais pu la humer sur la peau de certaines de mes victimes intimes. Le sous-sol se remplissait peu à peu. Certains amenaient leurs propres esclaves de guerre ou d'achat, d'autres l'étaient par conviction et par plaisir. Au bar, une femme attendait au bout et je m'installai à ses côtés.

    - Bonsoir, je peux vous aider ?
    Dans une voix suave.

    La brune me regarda et s'éclipsa vers un groupe d'hommes. Nous étions maintenant nombreux et un esclave se fit attacher à un poteau au centre de tout le monde. Les bras en l'air, le dos nu, la face contre le pilier complice de ce supplice. Ce n'était le premier que d'une longue série.  

    -Oyé Oyé. Bienvenue à cette soirée. Ce soir, nous voulons fêter l'anniversaire du Lapin. Pour ceux qui sont nouveaux, c'est juste l'homme qui a le plus échappé à la garde à ce jour. Pour l'occasion, il nous confie ce joli petit cadeau afin de nous amuser dessus. C'est notre invité qui va désigner le premier à le marquer avec l'objet de son choix. Attention ! Lapin ! À vous l'honneur !


    L'ambiance était presque comme une fête de village, sauf que nous étions tous des brigands qui traînaient dans des choses pas jolies. Au lieu du feu de joie, nous avions un esclave sous la lumière de nombreuses bougies. Au lieu de stand tenu par les villageois, nous avions des groupes, des tables peu éclairées pour la discrétion de chacun, tous servi par un bar où l'on avait tous les alcools possibles. Un petit homme ramenait un chariot non loin du pilier central et lorsqu'il l'ouvrit intégralement, une multitude d'objets en métal, en cuir de toute forme se dévoilèrent. J'observais le Lapin. C'est vrai qu'il avait un don pour s'enfuir. De son doigt, il pointait la salle jusqu'à tombé sur moi. C'était bien ma veine. Moi qui ne voulais pas venir uniquement pour me faire plaisir avec une femme dans un petit coin privée... J'allais me retrouver sur le devant de la scène. Lentement, les gens m'observaient m'avancer vers le chariot.

    *Là...*
    Dans une pensée satisfaite.

    Je pris le fouet de cuir, quelque chose qui claquait et qui déchirait très vite la peau. Sous le chandelier où plus de mille bougies éclairaient l'estrade, je me mettais à une distance parfaite pour que le cracker touche parfaitement le dos. Dans un geste, je le fis claquer proche d'une oreille du condamné. D'un coup, il se redit.

    - Vous me semblez tendu ?
    D'une voix monocorde.

    J'étais dans mon élément à ce moment. Sadique que je suis, je prenais un malin plaisir à attaquer son psychologique. Un deuxième claquement, mais cette fois dans le dos et l'homme cria de tout son souffle. Dès le premier coup, la peau s'était déchiquetée. Un troisième coup, puis un quatrième et le sang ruisselait lentement. Mon regard fut attiré, néanmoins, par une femme qui se trouvait au fond de la salle. Elle était particulière dans sa pose, sur un divan, et je laissais traîner mon regard dans le sien tout en redonnant un nouveau coup, mais cette fois sur le fessier, déchirant ses frusques et sa peau.  

    CENDRES
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  • Mar 20 Déc - 8:54
    La soirée était... Peu fructueuse pour la liche. Acquérir un esclave n'avait guère d'intérêt pour elle et visiblement tous semblaient plus intéressés par les festivités que par quelque possibilité de developper de nouveaux contacts. Non pas que ce qu'elle voyait la dérangeait, il en fallait bien plus pour retourner l'estomac d'une liche millénaire, si quelque chose le pouvait seulement, mais elle avait espéré mieux. Ses attentes concernant le peuple reikois étaient systématiquement déçues. Un homme fort aviné, peut-être un pirate, l'approcha pour tenter un rapprochement avec la necromancienne, Morndrizel ne lui lâcha pas un regard, se contentant de planter un talon de ses hautes bottes dans son tibia pour le faire dégager de sa vue. Il gâchait sa vision du spectacle.

    Il y avait une femme, sculpturale et diablement attirante dans sa robe noire, contrastant avec le paysage de bandits et autres ruffians. Mais elle n'était pas qu'agréable au regard, autrement elle n'aurait pas attiré l'attention d'une morte-vivante forte d'avoir vu dix millénaires de visages et de corps passer devant ses yeux. C'était elle qui, désignée par l'hôte de la soirée, s'adonnait au spectacle de supplicier l'esclave donné en pâture à cette lionne. On aurait pu penser, venant d'une femme du Reike qui devait être généralement rabaissée, que celle-ci eut hésité. Il n'en fut rien, elle semblait même tout-à-fait à l'aise dans l'exercice. Elle était habituée, Morndrizel le décelait facilement, et quand celle-ci lui jeta un regard appuyé, la liche comprit que si elle avait une chance de rendre cette soirée intéressante et productive, cela passerait par cette femme.

    Alors elle se leva, avançant lentement à travers la foule de sa démarche prédatrice, féline. Ignorant l'esclave, elle se plaça sur le côté de la valkyrie, qui la dépassait en taille malgré ses talons. Un sourire aux lèvres, elle considéra l'outil de torture que tenait la demoiselle, pas le moins du monde dérangée par sa présence.

    " Un fouet ? Efficace certes, mais terriblement classique. C'était peut-être votre mise en bouche ? Pour ma part, je préfère de loin commencer par poser les choses avec ceux que je soumet. Vous le faites certes crier, ou chanter selon votre sensibilité auditive, mais vous ne faites également que l'aliéner... "

    Elle glissa une main sur la tête de l'esclave, glissant dans son cou. Elle la sentait, pulsante sous le tabourinement de son cœur, juste sous sa peau. Elle plaça ses ongles taillés en pointe avant de les enfoncer un peu dans la chair de l'homme, avant de les retirer, Ignorant le rouge qui en couvrait désormais les pointes. Chacun des quatre sillons écarlates sur le cou de l'homme étaient placés avec maestria, trahissant une longue expérience de l'anatomie humaine. Ils dessinaient parfaitement le parcours de l'artère vitale sans pour autant l'avoir touchée. Un millimètre de plus... Et l'homme aurait commencé à se vider de son sang. En d'autres termes, Morndrizel avait eu la capacité, d'un simple geste, de lui ôter la vie, et si la douleur physique n'était rien comparée à la morsure d'un fouet, l'homme tremblait désormais de peur en réalisant qu'il était tombé de Charybde en Scylla.

    " La peur de mourir est bien plus grande que la peur du fouet. Croyez-moi. "

    Elle jeta un regard autour d'elles, les regards étaient tournés sur ces deux femmes, devenues l'attraction principale de la soirée. Alors la liche glissa une main froide sur celle de la valkyrie qui tenait son fouet, l'incitant à le transmettre a quelqu'un d'autre alors qu'elle lui murmurait pour elle seule.

    " Trouvons un endroit plus... Calme, pour discuter, qu'en dites vous ? "
    Invité
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    Anonymous
  • Mar 20 Déc - 15:21
    Les vicissitudes du Reike sont autant de fissures à exploiter
    L'étrangère.

    Le coup avait encore une fois bien frappé, si bien que la chair tendre du fessier se mit à saigner au contact du cracker. Quand on sait que le bout d'un fouet passe le mur du son, on ne peut que comprendre les dégâts sur la peau. C'est justement cette particularité qui fait ce magnifique bruit qui scinde l'air. La femme que j'avais remarquée venait me rejoindre et elle était intrigante à sa manière.

    Après m'avoir expliqué partiellement sa manière de faire, sur l'attaque psychologique et la peur de mourir qu'elle transmet au regretté esclave qui jonche les fosses communes. Elle me fit même une démonstration. Malgré la dangerosité, cela avait un côté sensuel, presque érotique. Peut-être était-ce dû au fait que j'étais dans mon environnement, même si je n'étais pas là pour ce genre de jeu initialement.

    - Le fouet n'est qu'une mise en bouche avec des raccourcis. Je n'étais pas présente pour cela. J'ai fait honneur à l'invitation de porter les premières blessures. Si je prenais mon temps, les choses seraient bien différentes, d'autant que je préfère utiliser de petites lames pour commencer. La dangerosité de la lame porte directement un coup au moral suivant comment on l'utilise. De plus, je ne cherche pas à la tuer. Il doit être utilisable pour d'autres.

    Je m'arrêtais pour observer cette femme. Son visage avait un air sadique, mais charmeur également. Sûrement, qu'elle devait avoir pas mal de courtisans. De ma hauteur, je pouvais voir que bons nombres de personnes nous regardaient avec attention, même avec une certaine curiosité.

    - Mais je suis d'accord que l'impact d'une possible mort est plus terrifiant qu'un fouet. Heureusement que je ne souhaite que lui arracher des parcelles de peau.

    Le fouet dans ma main, je m'apprêtais à porter un nouveau craquement de l'ustensile en cuir. À ce moment, je sentis une source fraîche qui me l'effleura. De mon regard azur, je m'aperçu qu'il s'agissait de la main de cette curieuse personne.

    - Trouvons un endroit plus... Calme, pour discuter, qu'en dites vous ?

    L'homme du chariot se trouvait derrière moi. Dans un geste presque théâtral qui fit virevolter mes deux pans de ma robe, je retournais. Quand il y a du publique, j'aime faire du spectacle, c'est toujours plus beau visuellement pour les personnes qui regardent. Hors de la lumière, je lui donnais le fouet, où des gouttelettes de sang étaient restées sur le cracker.

    - Tenez mon brave, je vous laisse désigner celui qui succédera à mes marques.

    Sans dire un mot de plus, mes yeux bleus se plongèrent dans ceux de ma comparse de jeu pour lui faire comprendre que nous pouvions aller dans un endroit plus privé. Il y avait un renfoncement où une table était installée. Là, deux hommes discutaient, un peu ivre.

    - Virez vos culs de gros dégueulasses. Je ne me repetrais pas.

    L'un des deux se leva et on pouvait voir que le bateau tanguait.

    - HEYY tou m'parles pas com'ça toi, pi t'es qui, tu cherches la mer...

    Je posais violemment ma lame sur la table dans un bruit sourd de métal, les verres posés sur la table tremblant. Les glaçons dans le liquide s'entrechoquèrent entre eux et sur la parois du verre. Je déployais légèrement mes ailes noires comme la nuit la plus sombre. Le regard froid pour lui faire comprendre sans un seul mot que si son ivrogne d'ami et lui ne partait pas, les choses se dérouleraient d'une manière plus douloureuse... Pour eux... Ils se jetèrent un regard et s'en alla sans demander leur reste. Les deux pochetrons avaient même oublié leurs verres. Par respect, j'allais leur rendre en leur lançant dans le dos.

    *Saloperie d'hommes... A croire que tous leur est dû à ces raclures...*
    Pestant dans mes pensées.

    - Prenez place.
    D'un signe de la main à la brune, qui m'accompagnait.

    Une large banquette molletonnée contre le mur se trouvait derrière la table. Celle-ci nous permettant de voir tout ce qu'il se passait dans la salle et être seule. Le barman vint et nous demanda ce que nous voulions. Il n'était même pas effrayé, ce que j'avais fait était courant dans ce milieu.

    - Pour ma part... Un whisky, deux glaçons. Et pour la demoiselle...
    Attendant sa réponse.

    CENDRES
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Mar 20 Déc - 19:30
    Morndrizel n'avait pas pour habitude de se laisser être le centre d'attention, elle préférait agir dans l'ombre, tirer les ficelles de loin sans que personne ne réalise sa présence. Cela ne voulait pas dire qu'elle était mal à l'aise en se trouvant ainsi sous le regard de dizaines de gredins reikois de bas étage, ou si tel était le cas, elle n'en laissait strictement rien paraître. Elle avait tout de même proposé à la demoiselle sadique et froide de se mettre ensemble à l'écart, simplement parceque si elle voulait pouvoir cerner son potentiel avec précision, il lui faudrait creuser un peu plus profondément que ce qu'elle souhaiterait partager aux oreilles de tous. Après avoir répondu à la leçon de la liche, montrant sans détour son habitude dans ce qu'il s'agissait de torturer ou de faire souffrir, la valkyrie finit par rendre son fouet à l'hôte non sans faire preuve d'un sens théâtral plaisant aux yeux de l'immortelle.

    La suite se passerait donc à l'abri des regards, ou du moins dans un coin où elles pourraient discuter plus librement qu'en plein centre du lieu qui avait été un lieu de culte jusqu'à l'invasion barbare. Cet endroit possédait plusieurs alcôves tout autour de la pièce centrale, autrefois des statues représentant les divins s'étaient tenues ici, fières et droites, mais elles avaient été abattues par le Reike comme tout le reste. Le regard bleu azur de sa comparse avait quelque chose d'à la fois charmant et dangereux, tout ce que pouvait aimer la liche qui ne se fit pas prier pour lui emboîter le pas, de sa démarche toujours aussi grâcieuse et assurée alors même qu'elle était en plein territoire ennemi.

    Les deux femmes approchèrent d'une table déjà occupée, dire que la liche avait abandonné un confortable divan quelques instants plus tôt... Visiblement, les deux hommes qui occupaient la place avaient depuis bien longtemps cédé aux sirènes de l'ivresse, et le regard brillant qu'ils jetèrent tous les deux aux femmes qui leur faisaient face leur donnait de nombreuses intentions, mais pas celle de la bienveillance ou de la politesse qui voulait que l'on cède sa place aux dames. Non, bien sûr, pas au Reike ou les femmes étaient encore trop souvent vues comme des êtres inférieures aux hommes, et ce alors même qu'elles tenaient leurs maris par les parties pour beaucoup... Il ne fallait décidément rien attendre d'un peuple aussi peu éduqué. Mais quand la guerrière passa à l'intimidation, ils semblèrent soudain assez sobres pour réaliser où était le vrai danger pour eux. Oh bien sûr avec sa magie la liche aurait pu détacher la chair de leurs os, et elle en aurait pris grand plaisir, mais au moins, elles ne risquaient pas de déclencher une rixe. Forte, indépendante, charmante, et amorale... Cette femme lui plaisait de plus en plus.

    Elle s'assit donc en face d'elle, toujours digne comme à son habitude, un air qui trahissait des millénaires passés aux côtés des puissants de ce monde. Elle haussa tout de même un sourcil, Morndrizel n'était pas habituée à ce qu'on s'adresse à elle en la commandant de la sorte et cela l'amusait beaucoup. Une fois assise, elle constata que la valkyrie souhaitait commander de l'alcool. Si elle pensait l'amener à baisser sa garde avec un subterfuge si petit, elle allait être déçue, car c'est elle qui finirait par s'enivrer, en tant que morte-vivante, Morndrizel ne subissait plus les effets de l'alcool, son sang ne circulant plus dans son corps.

    " un verre de vin, rouge, boisé. "

    La nécromancienne, bien qu'immunisée à l'alcool, avait ses petites préférences. Ce n'était pas parcequ'elle n'avait plus besoin de choses comme se nourrir, ou dormir, qu'elle n'y prenait plus aucun plaisir... Elle attendit que leurs alcools leurs soient servis pour se mettre à discuter avec la guerrière mercenaire.

    " Désolée de vous avoir interrompue pendant que vous vous amusiez... Mais vous ne me lâchiez pas du regard. Bien entendu j'ai été intriguée. Je m'appelle Morndrizel, je suis venue ici pour rencontrer ceux qui ont remplacé la pègre Shoumeienne après la guerre... Ce n'est honnêtement pas si différent de ce que j'ai pu connaître, les esclaves en moins... "

    Elle trinqua avec la demoiselle avant de porter son verre à ses lèvres. Elle n'avait aucune raison de donner de faux nom, simplement parceque le nom de Morndrizel n'était connu de presque personne. Quant à son identité, elle se faisait passer pour une noble maëlienne ayant embrassé la domination reikoise, et qui visiblement avait déjà des contacts avec la pègre avant toute cette guerre. Bien entendu elle en avait véritablement eu, puisque ça avait été elle la principale instigatrice de celle-ci à l'époque de Shoumei.

    " Je cherche des personnes qui n'ont pas froid aux yeux. Vous en faites partie j'ai l'impression, je me trompe ? "

    Usait-elle d'un peu de magie de séduction pour mettre son interlocutrice à l'aise ? Assurément, sans que cela ne soit trop poussé, pour le moment.
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Mer 21 Déc - 17:05
    Les vicissitudes du Reike sont autant de fissures à exploiter
    L'étrangère.

    - Du vin... D'accord, elle reste dans le soft.

    J'analysais un peu celle qui était à mes côtés. C'est là qu'elle prit la parole.

    - Désolée de vous avoir interrompue pendant que vous vous amusiez... Mais vous ne me lâchiez pas du regard. Bien entendu j'ai été intriguée. Je m'appelle Morndrizel, je suis venue ici pour rencontrer ceux qui ont remplacé la pègre Shoumeienne après la guerre... Ce n'est honnêtement pas si différent de ce que j'ai pu connaître, les esclaves en moins...

    Le serveur avait fait vite. Les deux verres arrivèrent sur la table. Petite note ironique, il avait pris le temps de mettre un dessous de verre. Je me saisis du mien et en bu une gorgée après avoir trinqué à l'initiative de cette femme à la fois lugubre, et intrigante.

    - Vous ne m'avez pas vraiment interrompu à vrai dire. Je ne suis pas venue pour arracher la peau d'un pauvre type, mais simplement de profiter du moment. Faire des rencontres, voir si je peux trouver des choses intéressantes et pourquoi pas avoir les plaisirs de la chair.

    Je faisais une pause pour reprendre une gorgée et reprendre.

    - En effet, je vous regardais. Je vous ai trouvé attirante. Je me nomme Sigrid. J'avoue que je ne connais que peu cette pègre dont vous parlez. J'étais dans d'autres endroits plus éloignés et j'ai vécu, un bon moment, loin de tout.

    Par sécurité, il valait mieux prendre une fausse identité. On ne savait jamais vraiment sur qui on pouvait tomber dans ce genre d'endroit. J'avais même entendu dire que certaines personnes s'étaient faites coffrées par des gardes infiltrés. Ils venaient, discuter comme tout le monde, mais il partait plus tôt. À la sortie, une dizaine de gardes attendaient et capturaient les personnes qui sortaient du lieu de vices. Même s'il y avait peu de gardes qui soit des femmes, on ne savait jamais. Mon instinct me disait qu'elle n'en faisait pas partie.

    - Morndrizel, ce n'est pas un nom commun. D'où venez-vous ? Et donc que pensez-vous de cette pègre ? Personnellement, j'ai tendance à côtoyer toutes sortes de personnes et de différents milieux. Je vais là où l'on a besoin de moi. Est-ce que cela répond à votre question ?

    Je me saisis à nouveau de mon verre et le finis d'une traite. D'un claquement de doigts, le serveur m'aperçut et je lui fis un signe avec mon doigt levé. Je faisais une forme de cercle pour lui indiquer "la même chose". Une petite minute après, le verre fut déposé.

    - Et vous ? Qu'est-ce que vous pouvez me raconter sur vous ? Pourquoi une femme qui est tout de même attirante se trouve dans ce milieu et dans ce genre de soirée ? Êtes-vous une membre des lieux, ou bien une bourgeoise en quête de sensation forte voulant pimenter sa vie monotone ? Je vous rassure, vous ne seriez pas la première.

    Mes pupilles bleus la regardaient comme si je voulais la passer au rayon X. Première raison, je voulais savoir qui elle était, si elle était une menace ou non ? La seconde étant de vouloir comprendre pourquoi Morndrize m'intriguait de la sorte.
    CENDRES

    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Mer 21 Déc - 20:25
    " Hé bien, on peut dire que vous n'y allez pas par quatre chemins. Mais pour tout vous dire, j'aime cela. Moi qui espérais rencontrer une mercenaire et pourquoi pas une personne intéressante et attirante, on dirait que j'ai touché juste. "

    Morndrizel jeta à la demoiselle un sourire aguicheur, elle-même n'avait jamais eu honte de son penchant pour les plaisirs de la chair, qui étaient pour elle un moyen de briser la monotonie de son immortalité au moins temporairement. Elle ne s'était cependant pas attendue à ce que cette séduisante guerrière reikoise lui avoue de but en blanc être attirée par elle. De ce qu'elle en savait, même si ces relations n'étaient pas interdites, elles étaient mal vues dans sa patrie. A croire que la dénommée Sigrid cochait de plus en plus de cases pour s'avérer être une personne portant peu d'amour à son empire. Quant à son nom, Morndrizel ne savait pas si elle pouvait ou non la croire, mais elle n'en avait en vérité cure car cela ne changeait rien pour elle.

    " Oh, c'est un ancien nom shoumeien que portait mon arrière-arrière-arrière-arrière grand-mère. Par respect et hommage, mes parents ont trouvé bon de m'affubler du même nom, on ne choisit pas cela, malheureusement. Mais je suis bien originaire de Maël, comme toute ma famille, nous faisons partie de la noblesse de la ville... Du moins, faisions, avant que le Reike nous prenne nos titres. "

    Pour la liche, mentir était si naturel qu'elle semblait parfaitement convaincante, avec des réactions si naturelles qu'elles seraient troublantes. Souriante, elle commanda à son tour la même chose que sa comparse du soir. La pauvre dame allait finir seule alcoolisée malheureusement. Elle glissa une main sur celle de la valkyrie, se glissant un peu plus près en déplaçant sa chaise. Cette femme était une mercenaire, elle venait de l'avouer à demi-mots, exactement ce dont elle avait besoin. Et comme pour tout ce dont elle avait besoin, la nécromancienne n'hésitait pas à employer tous les moyens à sa disposition pour l'obtenir. Puisqu'elle devait parler d'elle, ou plutôt parler de celle qu'elle disait être, elle baissa les yeux un moment avant de les replonger dans les saphirs de la guerrière.

    " Vous m'avez percée à jour... Effectivement, la vie de noble, je l'ai toujours trouvée morne et ennuyeuse au grand dam de mes parents. Alors j'ai commencé à côtoyer la pègre de la ville, et de fil en aiguille, à découvrir de nouvelles occupations. Des occupations bien moins morales certes, mais tellement plus... Excitantes. Alors je vous en prie, ne faites pas l'erreur de me voir comme une petite noble fragile. Je suis ici parceque je le veux. Parceque j'aime les nouvelles expériences... "

    Elle se pencha encore un peu plus, comme pour faire une confidence à cette demoiselle.

    " Et je dois bien avouer ne pas avoir été déçue du spectacle... "

    Elle se redressa, laissant sa main glisser le long de l'avant-bras de la valkyrie avant de le quitter pour se saisir de son verre et d'en boire le contenu de nouveau.
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Mer 21 Déc - 22:30
    Les vicissitudes du Reike sont autant de fissures à exploiter
    La glace chaude.

    -Eh bien... Ravie de combler vos attentes. Et donc vous faites partie de cette ville depuis un moment. Peut-être pourrez-vous m'aider dans un avenir plus ou moins proche. De ce que j'ai pu comprendre, la nation a prit pas mal de terre d'ancienne contré déjà occupé. Nous n'allons pas faire un cours d'histoire. Je ne pense pas que ce soit le bon moment, ni même le lieu.

    Je me prenais une nouvelle gorgée et j'observais que l'esclave se fait frapper par un cat-o-nine, un fouet unique, avec neuf lanières épaisse. Cet outil était souvent utilisé sur les navires pour punir les matelots qui ne savaient pas se tenir, ou qui avaient fauté sur leur travail. Je remarquais bien que Morndrizel me faisait des regards appuyés et séducteur, mais il m'en fallait plus pour me faire craquer. Après tout, ce n'était pas la première ni la dernière à me faire des avances. Et... Quand bien même, je cherchais à m'amuser et à croquer de la chair, ce n'était pas la première venue, même si elle me plaisait un tantinet.

    - Vous m'avez percée à jour... Effectivement, la vie de noble, je l'ai toujours trouvée morne et ennuyeuse au grand dam de mes parents. Alors j'ai commencé à côtoyer la pègre de la ville, et de fil en aiguille, à découvrir de nouvelles occupations. Des occupations bien moins morales certes, mais tellement plus... Excitantes. Alors je vous en prie, ne faites pas l'erreur de me voir comme une petite noble fragile. Je suis ici parce que je le veux. Parce que, j'aime les nouvelles expériences...


    C'était donc une noble. Bizarrement, je n'avais pas de mal à la croire. Seulement, quelque chose me faisait me poser des questions. Elle cherchait, comme si, elle voulait appuyer ses propos. Je n'en tenais pas plus rigueur, après tout, moi aussi, je n'avais pas donné mon vrai nom. Tous ici, nous nous cachions et portions un masque pour nous protéger. Sa main me frottait le bras en concluant que je lui plaisais également. Une chose, pourtant, m'interpella. Déjà sur la scène, je me suis posée des questions, mais là, c'était bien net. Elle était gelée, et pas de manière métaphorique. Je ne sentais aucune chaleur.

    - Je vois, chacun à ses préoccupations et sa façon de changer son quotidien, très chère. Et croyez moi, moi-même, j'ai mes façons de m'amuser. En revanche, j'aimerais vous demander une chose. Comment ce fait-il que vous soyez aussi froide ? Votre main est aussi froide que de la glace, et je sais de quoi je parle ?

    En effet, maîtrisant la glace, je ne peux que faire le parallèle.

    CENDRES
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  • Jeu 22 Déc - 15:14
    " Nous avons chacune nos petits secrets, très chère. Ce serait moins amusant si je vous disais tout d'emblée, non ? "

    Évidemment, elle avait remarqué la froideur de la chair de Morndrizel, ce qui trahissait sa capacité a prendre de nombreuses choses en considération d'un coup. La liche ne cachait pas sa nature derrière des subterfuges, bien qu'elle s'amuse a laisser ses interlocuteurs faire leurs propres déductions. Plusieurs facteurs pouvaient expliquer une peau glacée après-tout. De cette manière, elle créait l'envie d'en savoir plus par l'attisement de la curiosité de son interlocutrice. Nier aurait été inutile, tout comme le fait de détourner la conversation, et n'aurait pas aidé à instaurer un climat de confiance. Avouer avoir des secrets, c'était déjà avouer quelque chose...

    Elle reporta son regard vers la scène centrale où l'on s'affairait a infliger mille tortures a des esclaves, non par besoin pour par punition, mais simplement pour satisfaire une pulsion bien plus primaire... Le plaisir de faire souffrir autrui, tous les mortels le portaient en eux, et ici, ils pouvaient laisser cette envie s'exprimer librement. Tout ici semblait inviter à la liberté de tout faire. Là, on regardait non sans envie des esclaves danser en se denudant, et sur un côté, dans une autre alcôve, c'était une toute autre danse qui s'engageait. Et globalement, la plupart des personnes ici semblaient ivres. Pas la valkyrie, pas encore... Sans détacher son regard des scènes, la liche reprit la parole.

    " C'est un milieu bien différent du mien, mais c'est cela qui le rend si intéressant. L'attrait de l'interdit dit-on... Et quand on est noble, il y en a, des interdits. "

    Elle reporta son regard amethyste vers la valkyrie, recommanda un verre pour toutes les deux, avant de reprendre.

    " Et vous alors, une mercenaire trop bien habillée pour ce genre d'événement clandestin, avec un goût prononcé pour les plaisirs de la chair et le fouet... En quoi pensez-vous que je puisse vous être utile, au juste ? Si c'est de travail que vous parlez, alors oui, il est vrai que depuis l'annexion de la ville par l'empire, je cherche des personnes comme vous que je puisse missionner pour ma protection ou pour quelques besognes... Salissantes. Mais il faut croire que mes exigences font fuir les mercenaires, et je ne peux mettre ma vie entre les mains de n'importe qui, vous comprenez sans doute ? "
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  • Jeu 22 Déc - 16:59
    Les vicissitudes du Reike sont autant de fissures à exploiter
    Qui chasse qui ?

    - Nous avons chacune nos petits secrets, très chère. Ce serait moins amusant si je vous disais tout d'emblée, non ?


    * A qui le dit-elle...*

    Ces mots faisaient sens dans l'esprit de la valkyrie.

    - Bien entendu, tout comme les miens, je ne les dévoilerais pas à la première inconnue, aussi charmante soit-elle. Et j'ai suffisamment d'expérience pour savoir que la séduction peut être souvent utilisée pour avoir des informations. Si jamais l'envie vous prenais, ce serait peine perdue. Autant vous faire gagner du temps et des vains efforts.

    Mon regard se plongeant dans le sien. Une sincérité qui ne laissait pas la place à d'être contredite. Oui, se faire avoir une fois est amplement suffisant, quand on sait les conséquences qu'il y a pu avoir derrière. Elle me racontait son histoire de pauvre noble et d'interdit. Sur mon visage, rien ne transparaissait, car ce genre de discours avait une tendance à m'irriter... Je n'avais pas l'habitude de juger, mais le luxe qu'il pouvait avoir n'était pas une contrainte. J'avais pu voir ce milieu par certains contrats, et ... Oui, ils avaient des impératifs, des obligations, mais ce n'était rien comparé à la vie de la plèbe qui devait se battre pour se nourrir. En revanche, il fallait bien avouer que leurs castes me permettaient d'avoir des contrats assez juteux par moment. Comme tout bon mercenaires, les grosses récompenses sont attractives, même s'il faut savoir les choisir pour éviter de perdre la vie. Beaucoup ont perdu la vie à cause de leur choix de mission trop compliqué pour eux. Même en étant une valkyrie, entraînée pour combattre, je réfléchis pour ne pas me mettre dans des guillotines.

    Morndrizel avait recommandé deux verres, un pour chacune, et le serveur les posa sur la table alors que je n'avais pas fini le mien.

    *Elle essaie de me bourrer ? Elle y croit...*

    J'avais tenu pas mal de combat de beuverie si bien que même les plus costauds n'avaient pas tenu la longueur face à ma descente. Une fois même, dans un bar, certain m'avait catalogué de trou sans fin tellement j'avais consommé lors d'un combat d'alcool. Petit moment qui m'avait rapporté pas mal d'argent grâce au pari qui me portait perdante à 100 contre 1. Le pire, c'est que je n'étais pas encore ivre... Au mieux euphorique.

    Elle reprit la conversation.

    - Et vous alors, une mercenaire trop bien habillée pour ce genre d'événement clandestin, avec un goût prononcé pour les plaisirs de la chair et le fouet... En quoi pensez-vous que je puisse vous être utile, au juste ? Si c'est de travail que vous parlez, alors oui, il est vrai que depuis l'annexion de la ville par l'empire, je cherche des personnes comme vous que je puisse missionner pour ma protection ou pour quelques besognes... Salissantes. Mais il faut croire que mes exigences font fuir les mercenaires, et je ne peux mettre ma vie entre les mains de n'importe qui, vous comprenez sans doute ?


    Ainsi, elle avait deviné que j'étais une mercenaire. Au moins, je pouvais désormais parler sans réelle crainte supplémentaire à ce sujet. Elle avait un dialecte assez mesuré de mon point de vue. À croire que ses phrases étaient calculées pour flatter mon ego ou pour m'inspirer d'autres émotions telles que la curiosité.

    - Comment savez-vous que je suis une mercenaire ? Peut-être ai-je dit quelque chose qui m'a trahi ? En ce qui concerne ma robe, je l'ai acheté cet après-midi, je l'ai trouvé extrêmement plaisante à regarder et surtout à mettre. Elle me va très bien, même si la taille fut très compliquée à trouver. Ma taille n'aide en rien et mes formes non plus. Dans tous les cas, je vous remercie de ce compliment et je vous le retourne.

    Ma manière de parler était devenue un peu moins brute. Ce n'était pas pour autant que j'avais baissé la garde.

    - À vrai dire, le travail ... Ça va, ça vient et je vous ai simplement remarqué. Comme je vous l'ai dit, et vous l'avez mémorisé, je cherchais surtout à m'amuser ce soir. D'ailleurs, il me semble que c'est vous qui êtes venu me voir et qui avez voulu être en privé. Alors... La question est plutôt pour vous et pourquoi ceux que vous avez contactés ont rejeté vos propositions ?

    Mon regard était devenu joueur, je savais que dans un certain sens, j'avais un peu retourné la situation et cela m'amusait beaucoup. Je me repris une gorgée et j'écartais une cuisse pour effleurer la liche. Je voulais jouer avec elle de différentes manières. En face, le spectacle continuait. Deux esclaves avaient été enlacés ensemble face à face, et deux hommes s'amusaient à les tailler à coup de couteau. De petites lacérations çà et là, simplement pour faire couler un peu sang. En revanche, celui avec lequel j'avais joué était au pied de la scène dans une bâche ensanglanté dans un enfoncement.

    - Je vois que certains joue aussi avec des lames. Rien de plus merveilleux que d'avoir une lame et de sentir la chair se découper lentement. Moi-même, j'aime cette sensation sur moi, mais... sans pour autant me faire ouvrir. La simple sensation du tranchant sur ma peau est tout bonnement exquise. Je pourrais vous faire essayer après avoir discuté travail.

    Avec cela, j'allais voir comment la brune allait réagir.

    CENDRES
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  • Jeu 22 Déc - 19:14
    La demoiselle qui se tenait aux côtés de Morndrizel avait beau prétendre être insensible aux tentatives de séduction, de peur de dévoiler des informations sensibles, non seulement le simple fait de discuter avec la liche lui faisait dévoiler des informations, mais en plus elle s'adonnait elle-même à ce jeu dangereux. Par exemple, ne venait-elle pas de dire avoir de l'expérience dans le domaine de la séduction ? Cela pouvait vouloir dire soit qu'elle aussi usait de cette magie, soit simplement qu'elle était le genre à flirter souvent pour avoir des informations utiles. Cela, la nécromancienne ne pouvait que le respecter, étant elle-même très friande de cette méthode. Cependant, la sincérité de son regard était difficile à analyser, et semblait cacher quelque autre vérité. La liche nota dans son esprit d'essayer d'en savoir plus, en temps voulu. Sigrid restait très impassible, du moins pendant un long moment, une attitude qui ne plaisait pas à Morndrizel en cela qu'elle signifiait que la valkyrie cachait quelque chose, ou pesait ses paroles soigneusement tandis que la liche essayait de l'abreuver de son histoire factice et pourtant incroyablement convaincante. Sigrid était donc une femme prudente, une autre qualité à vrai dire... La servante des Titans aimait qu'on lui résiste un peu.

    La guerrière avait également relevé les mots de la liche concernant son métier. A vrai dire, ce n'était pas très compliqué à deviner. Après des millénaires passés à observer les mortels, c'était devenu pour Morndrizel comme un jeu d'essayer de décrypter leur vie à travers leur apparence. Elle avait une carrure et une manière de se mouvoir de guerrière, des armes plutôt impressionnantes, un vocabulaire qui, sans être tiré des bas-fonds des cités reikoises, n'avait pas l'apanage de celui des nobles... C'était donc une soldate, et probablement pas haut gradée. En fait, Morndrizel avait songé qu'elle puisse ne pas faire partie de l'armée du tout à partir du moment où elle avait appris pour ses vices, qui n'étaient sans doute pas bien vus de la part de soldats reikois. Une vraie agente de l'empire n'aurait pas été si à l'aise dans un environnement rempli de hors-la-loi. Enfin, le fait que Sigrid mentionne pouvoir avoir besoin de la noble qu'elle incarnait ne faisait que peu de sens, si elle ne parlait pas de travail... La liche opta cependant pour une taquinerie plutôt que pour révéler la vérité.

    " Je n'en savais rien, pure intuition que vous venez de confirmer ma chère ! "

    En tout cas, pour une mercenaire, il fallait bien avouer qu'elle savait s'habiller avec goût, sa robe était exquise. Il était amusant de se rappeler que la puissante valkyrie avait mentionné ne pas aimer les tentatives de séduction, et enchaîne son laïus en sous-entendant l'avoir repérée alors qu'elle ne désirait que s'amuser, et non travailler. Et son léger mouvement de cuisse, auquel la liche répondit en passant sa longue jambe bottée juste devant la sienne sans mot dire... Sigrid était définitivement plus joueuse qu'elle ne l'admettait.

    " Les mercenaires affluent quand l'or coule sur eux, mais quand il s'agit de faire couler le sang, alors ils fuient tous... Beaucoup devaient voir en moi une petite chose fragile, une noble sans défense, une petite dinde facile à plumer. Mais toutes les roses ont des épines, et lorsqu'ils ont découvert les miennes, ils ont pris peur. Je vous l'ai dit, la peur de mourir est de loin la plus puissante. Mais vous n'avez pas l'air d'avoir peur de quoi que ce soit, vous... Et puis, je ne résiste jamais à une invitation à danser. "

    Encore une fois, la liche attisait la curiosité de son interlocutrice, répondant ouvertement à ses questions en s'assurant de déclencher encore plus de questions. Quel danger pouvait-elle bien représenter ? La petite femme que Sigrid avait face à elle était-elle vraiment capable de tuer ? Que pouvait-elle bien cacher de si effrayant que même des mercenaires la fuient ? Quant à cette invitation, Morndrizel parlait bien entendu de ce regard appuyé, lancé un peu plus tôt. Elle fut quelque peu surprise par la proposition qui suivit, sans pour autant en montrer quoi que ce soit. Un sourire, elle se pencha légèrement vers la valkyrie.

    " Et je ne recule pas devant les nouvelles expériences. Je ne voudrais pas vous imposer de parler travail alors que vous cherchiez simplement à passer une soirée amusante, nous pouvons remettre cela à plus tard... Si vous ne prenez pas peur d'ici là. "

    Elle finit son verre, le posa sur la table, laissant son regard dériver sur les deux esclaves qui passaient à leur tour au supplice. Si le spectacle n'était guère intéressant à ses yeux, c'était plutôt l'ensemble de cet endroit qui l'invitaient à ne pas y rester. Sigrid était bien la seule personne digne d'intérêt ici. Elle finit par prendre la main de la dame aux cheveux de neige, non pour l'entraîner vers l'extérieur, mais pour attirer un doigt sur le haut découvert de son corps, juste un peu plus haut que la naissance de ses seins. Elle l'amenait à constater les lignes qui composaient des motifs ésotériques sur sa peau, presque imperceptibles, mais bien présents. Pas des tatouages, mais pourtant pas non plus la moindre boursoufflure cicatricielle, alors que la liche guidait doucement le doigt de la valkyrie sur quelques centimètres de peau, elle lui jeta un regard amusé.

    " A votre avis, comment ont-ils été faits ? "

    Peut-être la chair de Morndrizel avait-elle déjà rencontré la morsure d'une lame ?
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  • Ven 23 Déc - 20:24
    Les vicissitudes du Reike sont autant de fissures à exploiter
    Travail et plaisir.

    - Une pure intuition dites-vous ?J'ai un peu de mal à le croire. Je pense que certains détails vous ont donné de quoi le deviner. Mais soit, je ne me cache pas. Être mercenaire me permet bon nombre de choses et de contact.

    Morndrizel avait répondu à mon geste. Ce petit jeu devenait intéressant. D'un côté, nous parlions quelque peu de travail, et de l'autre, une certaine subtilité séductrice se faisait chacune envers l'autre. C'était assez attrayant de voir que la réponse de sa jambe sur la mienne était comme un miroir. C'est ce que font les gens quand ils se plaisent. Penche la tête, elle penchera la tête, gratte toi le nez, elle le fera aussi, c'est un signe très visible si on sait observer et décrire la langue du corps. Dans mon métier, il fallait connaître ce genre de petite chose qui menait à des ouvertures de contrats. J'avoue que cela me faisait plaisir. Moi qui pensais rentrer dans la chambre sans avoir pu profiter, il se pourrait que je me trompe.

    Elle me parla de ses mésaventures avec d'autres mercenaires qu'elle avait pu rencontrer. D'après ces dires peu étaient digne de faire ce métier.

    - En effet, très peu de chose me font peur, mais cela n'empêche pas de bien choisir avec qui, pour qui et quel travail nous allons accepter. C'est ainsi que nous survivons. Demandez-moi d'aller tuer un des haut gradé politiques de la république, si la récompense est trop faible, croyez bien que je n'irais pas en vue de tous les risques que ça encourent. Je ne suis pas stupide au point d'accepter tout et n'importe quoi.

    Je reprenais une gorgée, puis une autre.

    - En ce qui vous concerne... Je ne pense pas que vous soyez une rose sans épines. Bien au contraire, je pense que vous en êtes parsemé. Derrière votre petit air de noble et un peu précieuse, je peux déceler quelque chose de dangereux. Je sais aussi que vous me cachez beaucoup de choses, ce qui est normal.

    Mon ton était devenu sérieux pour lui faire comprendre qu'il ne fallait pas me prendre pour un âne, stupide et sans réflexion. Mon regard se posa un peu plus sur elle. Ma main se posant sur son genou, je me demandais pourquoi elle me donnait ce genre d'informations. Peut-être, car elle voulait me prévenir de ne pas la doubler ou de la duper. Je n'en savais trop rien. Effectivement, hors contrat, je n'avais que peu de scrupule à m'avantager, mais lors de travail, j'étais fidèle aux termes et c'est qui m'a fait connaître qui plus est.

    - Et je ne recule pas devant les nouvelles expériences. Je ne voudrais pas vous imposer de parler travail alors que vous cherchiez simplement à passer une soirée amusante, nous pouvons remettre cela à plus tard... Si vous ne prenez pas peur d'ici là.

    Ma main fut prisent par la sienne et elle me fit toucher juste sous son cou, la clavicule. Elle était vraiment froide. Je ne sentais aucune chaleur, comme si elle ... Comme si elle était morte ? Mon regard se posa avec plein d'interrogation à son sujet. Je sentais les lignes, des cicatrices fines que je pouvais reconnaître. Une lame fine les avait faites, mais la question demeurante était : Est-ce intentionnel ou non ?

    - En effet, je vois que c'est une chose que vous m'avez l'air de connaître. Y a t-il des raisons ? En revanche, vous êtes vraiment froide. C'est intrigant et sans vouloir vous outrer... J'ai l'impression de toucher un macchabée, enfin un corps sans vie. Sans vouloir vous offenser, mais pour en avoir touché, j'ai la même sensation de froideur sous mon doigt à vous effleurer que les cadavres que j'ai pu déplacer. La seule différence, c'est que vous êtes plus loquace que ceux que j'ai pu porter.
    Laissant échapper un petit rire à peine perceptible.

    Sur la scène, les deux esclaves avaient terminé avec les autres dans la petite fosse. Cette fois-ci, il s'agissait d'une femme. Nue comme un ver, on pouvait voir l'intégralité de ses formes et de son intimité. Autour, les hommes, en chiens la regardaient avec un regard vicieux et pervers qui me dégoûtait. Des enchères avaient débuté pour l'acquérir pour la soirée et en faire ce qu'on en voulait. Si j'avais eu plus d'économies, je l'aurais acheté. Non pas pour la prendre pour mon plaisir, mais pour la libérer. J'avais fait beaucoup de trafic à ce niveau-là, de la revente aussi, mais c'était toujours des hommes. Les femmes, rares avaient été celles enlacées dans mes chaînes.

    "Pauvre fille... Si..."
    Dans un souffle tel un murmure pour moi-même. Je ne savais pas si ma comparse m'avait entendu.

    Ma main commençait à remonter sur sa cuisse avec cette même terrible fraîcheur tandis que d'un petit coup de tête, je faisais passer mes cheveux du côté opposé à Morndrizel.

    - Qui êtes-vous vraiment ?

    La question m'avait échappé. Mais comment ne pas avoir de questions quand autant d'élément convergeaient ensemble.

    CENDRES

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  • Dim 25 Déc - 9:13
    Au fil du temps qui passait, Morndrizel sentait bien que son tissu de mensonges finissait par se détricoter, ou du moins, que Sigrid arrivait peu-à-peu à douter de tout ce qu'elle lui avait dit jusqu'ici. Visiblement la mercenaire reikoise était perspicace, assez intelligente pour remettre en question ce qu'elle voyait et entendait, et c'était une qualité de plus qui rendait cette femme encore plus intéressante. La liche n'avait eu aucune volonté de rester anonyme ou de faire croire parfaitement à son histoire, autrement il aurait été impossible de trier le vrai du faux dans ses mots, tout ce qu'elle souhaitait était de faire planer une chape de mystère sur sa personne. Les mortels étaient toujours plus attirés par l'inconnu...

    Le contact de sa main chaude sur la cuisse froide de la morte-vivante tira à cette dernière un agréable frisson, Sigrid était joueuse, et elle allait être servie. La liche se contenta de poser une main sur la sienne, sans pour autant la bloquer, quand elle posa sa question. A travers son sourire, un léger rire amusé pouvait se faire entendre. De son autre main, elle avait délicatement poussé les verres vides plus loin sur la table. Et alors, d'un geste fluide et gracieux, elle se leva, posant une botte sur le canapé juste à côté de la valkyrie. Elle s'assit sur la table, se donnant une position dominante sur la jeune femme, le corps penché en avant pour que sa tête puisse reposer sur sa main, laquelle était retenue par son genou via son coude. Enfin, la necromancienne glissa son autre jambe de l'autre côté du corps de son interlocutrice, lui donnant une vue imprenable sur une cuisse a nu et sur son torse.

    " Il est paradoxal de demander à une personne qui vous fournit une fausse identité qui elle est, vous ne trouvez pas, Sigrid ? "

    En appuyant sur le nom donné par la belle aux cheveux d'albatre, Morndrizel laissait entendre qu'elle aussi doutait de la véracité des informations données par la guerrière. Sa main toujours plaquée sur sa cuisse, la liche la guida sur son parcours qui la faisait remonter sa jambe, passant sur les motifs complexes de sa peau.

    " Ces motifs n'ont pu être faits par aucune lame, très chère. Aucun outil que vous connaissez n'aurait pu faire des marques si bien cicatrisées, et aucune main n'aurait pu réaliser des motifs aussi parfaits géométriquement... Et que dire de cette peau froide ? Je me demande bien quelles pistes vous êtes en train d'envisager. Tant de questions... Si vous en voulez les réponses, il faudra me donner plus que cela. "

    Elle se pencha encore un peu, glissant sa main sur la joue de la guerrière. Pourtant, malgré ce jeu d'énigmes sensuel, autre chose semblait perturber l'attention de la valkyrie. La liche s'étira, rejetant son corps en arrière et faisant pivoter son buste comme elle pouvait pour regarder la scène dans son dos. Une esclave était en train d'être vendue au plus offrant, et là où elle n'avait pas cillé quand il s'agissait de fouetter un esclave, elle semblait cette fois-ci plus perturbée... Peut-être était-ce dû au fait qu'elle voit cette charmante femme, esseulée, apeurée, et sans aucune défense face au regard de dizaines d'hommes prêts à l'acheter.

    Une fissure dans la glace, pensa la morte-vivante millénaire alors qu'elle se retournait vers son interlocutrice. Sans être feministe, la liche avait toujours eu ses préférences pour les femmes, plus perspicaces, vives d'esprit, déterminées, que leurs homologues masculins, et ce dans tous les domaines. Et puis, l'esclavage du reike était un barbarisme pour elle.

    Laissant sa main sur le visage de la guerrière glisser jusqu'à rompre le contact, la liche croisa ses deux longues jambes bottées avant de lever une main, signifiant qu'elle rencherissait sur la mise actuelle en s'attirant des regards noirs d'esclavagistes présents ici. Durant sa longue vie, et malgré le stupide vœu de pauvreté du Nouvel Ordre, la liche avait accumulé un pécule conséquent au-delà de ce qu'un homme pouvait espérer accumuler en dix vies...

    " Voyons si nous pouvons sauver cette demoiselle de la perte de sa vertu, et probablement de la perte de sa volonté de vivre, mh ? "

    Les choses devenaient intéressantes. Les réactions de la mercenaire seraient intéressantes à lire, et elle pourrait toujours juger de l'utilité de cette esclave en temps voulu... A moins bien sûr que l'esprit de ces mâles privés de leur trophée ne les pousse à chercher la confrontation, auquel cas ce serait encore plus amusant.
    Invité
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  • Mar 27 Déc - 17:06
    Les vicissitudes du Reike sont autant de fissures à exploiter
    Chasseuse, proie et ivrogne.

    La liche s'installait face à fois, assise sur la table où les verres avaient été poussés. De chacun de mes cotés se trouvait une de ses jambes qui me donnait une vue imprenable sur son intimité dissimulée par la robe et sûrement un tissu dessus. Elle était penché vers moi. D'un coup, il fallait bien le dire, c'était très rare, j'avais la sensation d'être la proie. Prise au piège devant la chasseuse. Je ne le montrais que peu, mais j'avais le souffle court.

    *Pourquoi suis-je ainsi ?*

    Sa phrase me faisant reprendre mes esprits, je lui souris légèrement, un peu narquoise.

    - Nous nous cachons des choses. Égalité.

    Je connaissais mon regard, je savais qu'il était aguicheur et joueur, peut-être même qu'il donnait l'impression de défie. Morndrizel m'expliquait sans trop m'en dire, toujours dans la fumée des mystères, sur les traces. Je ne voyais aucun moyen de faire ce genre de cicatrice aussi net qu'avec une lame extrêmement bien aiguisée.

    - Eh bien, je n'ai pas vraiment de propositions à vous donner. D'expérience, cette froideur est celle des cadavres, mais nous n'êtes pas morte. À moins que...

    Je m'arrêtais là. Une possible vérité venait de me sauter au visage. Il se pourrait que ce soit une morte-vivante ? Si c'était le cas, rare étaient les fois pour en rencontrer. D'ailleurs, au même titre que mes semblables et dans ces cas-là, il y aurait beaucoup de choses à son propose qui seraient sûrement fausses. Je n'avais aucune certitude, et je ne voyais rien qui puisse être sans chaleur comme elle, aussi glacial.

    Elle me parla ce qui me fit revenir à moi. Je venais de remarquer qu'elle avait levé la main pour enchérir sur la femme sur l'estrade, celle qui m'avait tant interpellé, celle que j'aurais voulu aider et la faire sortir de cette situation.

    - Voyons si nous pouvons sauver cette demoiselle de la perte de sa vertu, et probablement de la perte de sa volonté de vivre, mh ?

    - 5 pièces d'argent ! OH ! C'est tout ce que cette jolie chair fraîche vaux pour vous ?! Allez qui dit mieux que cinq argents pour la dame au fond. Oui monsieur !
    L'homme la tournait dans tous les sens. Il montrait sa poitrine, son fessier, lui tapant cuisses et fesses pour montrer la bonne constitution de sa vente.

    Mes yeux passèrent de l'esclave au vendeur puis à celle qui me faisait face. J'avais une colère qui montait. Le regard insistant sur ma comparse du soir, pourquoi voulait-elle faire cela ? Cette femme était vraiment une énigme sur bons nombres de points.

    - Pourquoi faites-vous cela ? Quel intérêt pour vous ? Ce n'est qu'une esclave, et même si vous traînez dans ce genre de lieu, je ne pense pas qu'à votre domicile bourgeois, vous en ayez besoin surtout en prenant en compte les sanctions.
    Une pointe de colère dans la voix, difficilement cachée.

    J'essayais de ne rien laisser transparaître sur mes réflexions ou sur mon état d'âme face à cette jeune qui se retrouvait jeté au milieu de porcs. Il ne fallait pas montrer certaines failles, c'était un moyen de me protéger de l'extérieur, mais aussi de l'intérieur. Avoir trop d'émotions ferait que je perdrais ce qui fait ma capacité d'être bonne dans mon métier. J'observais Morndrizel, essayant de détecter de la manipulation à faire ça, ou une ruse quelconque pour m'atteindre, me déstabiliser. La profondeur de mon bleu se plongeait dans ses yeux, essayant de la lire au plus profond d'elle. Dans ce monde, chaque chose a un but. Qu'il soit de blesser, gagner, entourlouper, peu importe, il y avait toujours une raison, mais quelle était la sienne.

    Je lui pris la jambe pour la reposer et me libérer. J'appréciais cette situation, mais je ne savais pas quoi en penser si bien que je ne pouvais me permettre de baisser ma garde face à une femme si secrète. Avec une fille de joie, c'était plus simple. Je me glissais sur le côté pour ne plus être face à elle.

    Un sac-à-vin arrivait vers nous et pris la parole.

    - Eh les coureuses de remparts ! Vous zavez rien de mieux na faire qu'nous emmerder ! Ici, c'nous qui sommes proritaire, oui pro... heu prioritaire, oui c'est ca. Alors la gueuse là, elle a nous, pas vous, pas touché. Retournez mangé les pines à genoux.. Sinon moi et m'cam... huuu.. Mes... Copains ont vous prend et on vous plante pas nos pines, ce sera nos lames dans votre grosse grotte de coureuses. Morue !

    L'homme sortit sa lame pour nous menacer.

    *Ah...*

    Mon épée était toujours sur la table, et finalement, j'avais bien fait de ne pas la ranger.

    - Ma chère... Que pouvons-nous dire face à ce genre de discours ? En effet, ce bel homme de bonne famille à raison, nous n'avons rien à faire ici, et nous devrions aller en sucer quelques-uns. Et si nous commencions par ce chère monsieur qui c'est bien aimablement présenter à nous.
    Le ton était monocorde, froid et le regard noir.

    Je me levais d'un bond et d'un coup de bras, je déviais la lame sur la droite. Il se retrouvait avec son épée sur sa gauche, le bras collé à son torse par mon impulsion. Rapidement, je me mettais derrière lui pour lui saisir le cou et éclaté son visage sur la table tandis qu'avec mon autre main, je me saisis de ma propre épée, le tranchant sur le bas de sa nuque. Dû à cette altercation, les verres étaient tombés au sol, le pochetron était bloqué, le visage contre notre table et son bras armé bloqué par son buste, alors que la salle était dans un silence de cimetière, tous les regards étaient vers nous.

    - Écoute-moi bien, sale raclure d'ordure. Redis une seule fois ce genre de chose à moi ou mon ami et ce seront tes derniers mots. Ne t'en fais pas, tu pourras vivre, mais parler sera compliqué et voir également. Tu n'es personne, sac-à-vin. Crois-moi... Tu ne veux pas me connaître. Même sans ma lame, tu serais au sol avec comme seul régime à venir, de la soupe.

    Je n'avais pas besoin d'utiliser mon arme, mais l'impact psychologique était plus important, la sensation d'être à l'orée de la mort allait être ancrée en lui. Tout le monde écoutait dans la salle. Je me saisis de l'homme et l'envoyai valser sur le sol près de l'estrade. Déployant mes ailes noires à moitié, je m'adressais à l'assemblée. Entre ma tenue, ma lame et mes ailes, tous avaient les yeux rivés sur moi.

    - Pour les autres qui ont le même genre d'idée de nous insulter, ce sera le même châtiment. Et si nous avons envie de miser sur cette demoiselle, nous le pouvons. Suis-je clair ?
    J'avais montré la valkyrie, elle avait fait surface, la mercenaire s'était montrée.

    J'avais beau démontré ma force, ici, cela ne suffisait pas pour libérer la jeune fille de son collier. Je repliais mes ailes et allais m'asseoir proche de ma comparse. L'homme se releva, il avait comme... Décuvé d'un coup et retourna en grommelant vers ses amis. 

    CENDRES
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    Anonymous
  • Mer 28 Déc - 12:24
    Morndrizel aimait voir les rouages tourner dans l'esprit de la valkyrie. Bien que celle-ci essaie de ne rien en montrer, cela se voyait qu'elle était intriguée par tant de mystères, et comme aurait dit la morte-vivante, cela signifiait que le poisson était ferré. Et puis, il fallait bien avouer que la demoiselle était d'agréable compagnie, ne restait qu'à voir jusqu'où irait-elle pour avoir les réponses à ses questions. Elle ne rendit qu'un sourire à la mercenaire quand celle-ci, visiblement sous le choc, sembla soudain réaliser une éventualité qu'elle n'aurait osé imaginer. Pour autant, elle ne l'exprima pas à haute voix et elles furent interrompues par la vente d'esclaves en cours.

    Si la liche voyait surtout ceci comme un divertissement stupide, elle devait bien avouer que voir cette femme présentée comme un vulgaire morceau de viande aux bandits autour d'elle avait de quoi énerver. Pas elle bien entendu, elle était bien au-dessus de ceci, mais elle sentait la tension chez son amie du soir. Sigrid semblait bien plus difficilement se contrôler lorsqu'il s'agissait du sort réservé aux femmes, confirmant les rumeurs sur les valkyries que Morndrizel avait déjà eu l'occasion de savoir vraies par le passé. Pour la necromancienne, servante des Titans et des Gardiens, c'est le principe d'esclavage qui ne lui avait jamais plu. Aucun être ne devrait asservir d'autres êtres de cette façon, mais ça ne semblait pas gêner ces raclures. En entendant les mots cassants de la demoiselle devant elle, la liche reporta son regard sur elle, acéré et dur.

    " Comme vous dites, très chère, je n'en ai pas besoin, je ne veux pas d'une esclave. Seulement, comme vous je présume, je n'aime pas le traitement réservé aux femmes dans votre empire, alors si je puis contribuer a aider certaines à être libres... Vous feriez bien de mieux choisir vos combats, Sigrid. Je ne suis pas votre ennemie ici. "

    Alors que ses doigts glissaient sur sa joue, la liche detourna de nouveau son attention sur la scène de vente. Elle avait choisi non pas de laisser planer une menace, mais un avertissement entre elles. Elle ignorait si ce qu'elle comptait faire rencontrait les intérêts de la mercenaire féministe, mais il fallait non seulement que celle-ci calme sa colère, mais aussi qu'elle apprenne a ne pas confondre ses alliés et ses ennemis. La liche n'avait évidemment pas mentionné ses projets, car si elle comptait bien affranchir l'esclave, elle connaissait toute l'importance d'avoir quelque part une personne vous devant la vie...

    Elle fut interrompue dans ses réflexions par l'irruption d'un autre ruffian aviné venu probablement clamer la propriété de cette demoiselle pour son maître, qui que soit celui-ci. La liche ne résista pas quand la guerrière bougea sa jambe pour pouvoir se déplacer, la suite allait donc être intéressante... Quoique Morndrizel aurait parfaitement pu le renvoyer dans ses pénates avec sa magie noire.

    " Cela m'a toujours fasciné, ma chère, comme les hommes peuvent parfois ne fonctionner qu'avec leurs plus bas instincts. Dans de tels cas, j'ai bien peur qu'il n'y ait qu'une chose qu'ils puissent comprendre. "

    Pour la suite, la morte-vivante dut se lever pour éviter que la table ne bascule et l'emporte avec elle quand Sigrid écrasa le crâne du malheureux dessus. Elle se contenta de regarder la femme, à la fois forte et fière, faire montre de son autorité aux peons qui la regardaient. Au moins, celle-ci ne manquait pas de poigne et de classe, un bon point qui plaisait à la morte-vivante. Seulement, elle s'était montrée trop molle, trop clémente, et si son tour de force avait fait son effet sur l'ivrogne en question, il n'avait fait que renforcer la véhémence des autres mercenaires à leur encontre. Oui, les humains étant des animaux, ils prenaient généralement soin de leur meute, et si un d'entre eux était attaqué, les autres sortaient les griffes. Ils étaient plus nombreux, armés et clairement tous capables de se battre, aussi forte qu'elle soit, Sigrid n'aurait que peu de chances dans un combat aussi inégal. Mais les bandits n'attaquaient pas, pas encore, bien que la tension soit palpable, quand une voix amusée s'éleva.

    " Valka Trygg! Toujours aussi véhémente à ce que je vois. Écoute, on veut pas faire d'histoires, mais si toi et la donzelle qui t'a payé voulez nous prendre notre butin, on ne va pas apprécier, tu comprends ? "

    La réputation de Valka la précédant, il était naturel que le dirigeant des bandits locaux, un orc aux airs de pirate, à la charpente imposante, ait entendu parler d'elle. Amusant pour Morndrizel d'apprendre le vrai nom de la guerrière par ce biais, mais elle n'allait pas en profiter pour le relever maintenant. Visiblement, beaucoup des membres de cette soirée devaient faire partie de la clique de cet homme, ou bien il était simplement suffisament influent pour qu'on ne veuille pas se dresser contre lui. La liche s'avança doucement, dépassant sa comparse, dans sa demarche féline et souple. Dangereuse.

    " Allons, mon bon monsieur, le principe d'une enchère n'est-il pas de vendre au plus offrant ? Je doute que notre hôte ait déjà décidé du prix auquel vous vendre cette charmante esclave. "
    " Toi, la sang-bleu, tu fermes ta gueule. T'as rien a fouttre ici, alors rentre chez toi avec ta garde du corps avant que ça tourne mal. J'te pensais plus selective que ça dans tes contrats Valka. "

    Les tatouages de Morndrizel se mirent a pulser d'une lueur améthyste. Elle se glissa jusqu'à la table de l'homme et ses sbires, et s'y assit, sensuelle comme toujours, sous les regards tantôt médusés tantôt amusés des gredins. Elle glissa une main dans ses cheveux, la magie de seduction de la liche le dissuadant de l'en empêcher. Après tout, Morndrizel était terriblement belle malgré son âge. Elle tira sa main, dans laquelle elle avait récupéré des cheveux... Trop tard.

    " Et comment s'appelle ce fier bandit auquel je devrais me soumettre ? "
    " Akash... Et toi, beauté ? "

    Il avait un sourire mauvais, nul besoin de s'imaginer quelles idées il avait en tête pour elle.

    " Tu n'as pas à le savoir. Toi, Akash, qui prend un si malin plaisir à plier les autres a ta volonté, a user des femmes comme d'objets dispensables, je te maudis. Pour expier tes fautes, je te condamne a ne plus jamais pouvoir faire de mal à une femme. Toi qui voulais les avoir comme esclaves, je te condamne a ne plus pouvoir rien refuser a une femme ! Tel sera ton châtiment. "

    Les cheveux dans la main de la liche s'embrasèrent d'un feu noir et violet, faisant reculer les bandits qui avaient voulu réagir. La langue de flammes enveloppa l'homme qui tomba en arrière en essayant de se débattre. Et puis plus rien. Alors, les bandits voulurent revenir à la charge, mais une personne les en dissuada. Akash en personne.

    " Non ! Reculez ! Ne lui faites pas de mal... "

    Stupéfait, il sembla réaliser qu'il avait spontanément pris la défense de quelqu'un, d'une femme qui plus est. Ses hommes étaient eux aussi stupéfaits et ne savaient plus comment réagir.

    " Qu'est-ce que tu m'as fait ?! "
    " Sorcière ! C'est une sorcière ! "

    Toujours assise sur la table, souriante, les mains sur ses jambes croisées, la liche contemplait les pirates de l'equipage de Akash qui hésitaient, là où ceux qui n'étaient pas affiliés à lui semblaient rire sous cape de sa situation. Tout n'était pas encore réglé, mais les poivrots et les bandits étaient fortement dissuadés de s'en prendre à elle désormais, de peur de se changer en crapauds ou autre affabulation. L'ambiance était étrange, soudainement plus silencieuse que festive et débauchée. La liche avait comme jeté un froid, quelle ironie. Alors que le capitaine Akash prenait la fuite la queue entre les jambes, elle se tourna vers le commissaire-priseur improvisé.

    " Bien, reprenons cette enchère, voulez-vous ? Vingt-cinq pièces d'argent. "
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