Takhys sourit en écoutant Ahatsara éclater de rire, toujours touchée par son énergie débordante et sa joie contagieuse, qui semblait sans limite. Chaque mouvement de la Fae irradiait de bonheur, et cela fascinait la Sirène. Elle se demandait d'où pouvait bien lui venir pareille énergie, telle un feu de joie et de bonheur qui ne s’éteignait jamais, même après avoir eu à affronter des épreuves aussi éprouvantes que les pillards du désert. Ces derniers avaient été prêts à tout, même à tuer les habitants de l'Oasis, uniquement pour s'emparer de cet endroit de beauté et de sérénité. Malgré tout cela, Ahatsara était restée fidèle à elle-même, légère, enjouée, comme si aucun fardeau ne pouvait véritablement peser sur ses épaules.

Takhys observa, non sans un plaisir enfantin, la Fae virevolter autour des dauphins d’eau qu'elle venait d'invoquer, applaudissant avec toute l'énergie et la joie qui semblaient la caractériser. Les rires des faes, mêlés à celui d'Ahatsara, ajoutaient à l'ambiance festive de la nuit.

La réflexion d'Ahatsara sur la rareté de l’oasis fit sourire Takhys davantage. Elle n'avait pas souvent l'occasion de se balader dans le désert, et cela l'amenait à se poser des questions. Peut-être que son ignorance de cet univers de chaleur et de sable ne lui permettait pas encore d’appréhender toute la vie qui s'y trouvait. Ahatsara, avec sa manière de voir le monde, apportait une toute autre perspective. La Sirène commençait à entrevoir un peu de ce que signifiait réellement vivre et prospérer dans un tel environnement. Cette nuit, elle ne voyait plus simplement le désert comme un lieu de danger et de privation, mais comme un lieu de mystère, de beauté cachée, que seule une âme comme celle de la Fae pouvait vraiment comprendre.

"Tu as raison, très chère. Je ne voyais pas cette beauté de l'unique sous ce sens. Chaque grain de sable a sa place dans ce désert, comme chaque étoile dans le ciel. Tu m'ouvres les yeux pour voir le désert comme toi tu le vois. Je serai moins ignare demain."

Elle leva son verre une nouvelle fois, plongeant son regard profond dans celui de son amie, qui brillait toujours d'une malice inépuisable.

"N'omets pas que cette magie toute particulière dans ce moment précis peut s'étendre et prendre vie avec toi, avec les faes. Vous apportez tellement par votre joie de vivre et votre simplicité. C'est grandiose."

Elle jeta un coup d'œil aux dauphins d’eau qu'elle contrôlait, s’élevant toujours plus haut, leurs mouvements élégants et fluides, presque comme une danse silencieuse qui se déroulait devant leurs yeux émerveillés. Leurs éclats liquides brillaient sous la lumière des lanternes et des lampions suspendus tout autour de l’oasis.. Elle ne put s'empêcher de rire elle-même face à l'envie presque enfantine d’Ahatsara de voir encore plus de dauphins évoluant dans les airs.

"Plus de dauphins, donc ?"

Elle eut un petit sourire ravi, se concentrant un instant. Avec un geste gracieux, elle fit émerger quatre autres delphinidés d’eau pure, qui s’élancèrent avec fluidité dans les airs pour rejoindre les premiers. Ces nouveaux dauphins étaient plus grands, plus majestueux, et leurs formes ondulantes évoquaient des vagues animées.Ils s’élancèrent dans les airs, tourbillonnant autour d'Ahatsara et des faes, qui poussaient des exclamations joyeuses, lançant des gerbes d’eau scintillante tout autour d’eux. Devant les intenses compliments de son amie ailée, Takhys crut réellement rougir. Elle n'était pas habituée à recevoir autant d'éloges

"Tu me flattes trop. Je vais devenir si rouge qu'on va penser que j'ai pris un bon coup de soleil. Et si tu dansais avec les dauphins, tiens ?"

Ahatsara éclate de rire en entendant la réponse de Takhys, son rire vibrant dans l'air chaud de l'oasis. Elle se penche en avant, les mains sur les hanches, toujours aussi exagérée dans ses mouvements. « Ah, ma chère, je savais bien que tu finirais par comprendre ! » s'exclame-t-elle avec un éclat joyeux. « Le désert n’est pas un endroit vide, c’est une symphonie silencieuse. Chaque grain de sable, chaque vent qui souffle... tout danse ici, tout a son propre rythme, et toi aussi, tu commences à l’entendre ! »

Elle se redresse, ses yeux pétillants d’un enthousiasme insatiable. « Demain, dis-tu ? Mais non, pas demain ! Aujourd’hui, maintenant ! Ce désert t’a déjà parlé, tu ne l’entends pas ? Il murmure des secrets à qui sait tendre l’oreille ! » La fae fait une pirouette, les bras grands ouverts comme si elle accueillait le désert lui-même dans une étreinte invisible.

Takhys continue de parler, et Ahatsara l’écoute attentivement, un sourire plus doux aux lèvres cette fois. Elle hoche la tête avec une compréhension presque solennelle, mais rapidement, son esprit chaotique reprend le dessus. « Oh, tu exagères sûrement, très chère. Grandiose, dis-tu ? Mais nous ne faisons que suivre les courants du vent et des étoiles ! Nous sommes comme des feuilles emportées dans la brise. Rien de plus, rien de moins ! La simplicité, c’est juste l’art de ne pas se prendre au sérieux ! »

Elle éclate de rire encore une fois, ses colliers cliquetant joyeusement autour de son cou, avant de se tourner avec impatience vers la nouvelle proposition de Takhys. « Plus de dauphins ? Plus de magie ? Mais bien sûr ! » s’exclame-t-elle avec une excitation palpable. « Fais-les danser, Takhys ! Fais-les danser pour nous, pour le désert, pour la nuit ! »

Et soudain, les formes aquatiques reprennent vie, des dauphins éclatants d’eau et de lumière sautent et virevoltent dans les airs, leur grâce narguant les étoiles. Les faes, déjà en délire, crient de joie, applaudissant et encourageant Takhys avec des vivats enthousiastes. La dompteuse, quant à elle, tourne sur elle-même, sa robe tourbillonnante autour de ses jambes, comme un écho des mouvements fluides des dauphins. « Regardez-les ! » crie-t-elle aux faes, une main tendue vers les cieux. « Des dauphins dans le désert ! Qui aurait pu imaginer une telle folie ? »

Quand Takhys propose à Ahatsara de danser avec les créatures aquatiques, elle n’hésite pas une seconde. « Danser avec les dauphins ? Mais quel rêve éveillé ! » Elle rit, bondissant en avant, ses mouvements désordonnés, mais pleins de grâce instinctive, comme une enfant insouciante. Ses pieds nus caressent le sable chaud, et elle se jette dans la danse, virevoltant aux côtés des dauphins d'eau, suivant leurs mouvements avec une aisance chaotique, improvisant des gestes et des pirouettes au rythme de sa propre imagination.

« Regardez-moi, mes amies ! » s'écrie-t-elle en riant, sautant en l'air pour tenter d’attraper un des dauphins qui disparaît aussitôt dans une pluie d'éclaboussures cristallines. « Je vole avec eux ! Je suis la Reine des Dauphins du Désert ! » Elle rit si fort que ses propres éclats de rire se mêlent au bruit des applaudissements des faes.

Et ainsi, la nuit continue, la vétérinaire dansant sans relâche, laissant son esprit libre, son cœur ouvert, se perdant dans le tourbillon de magie et de joie qui les entoure. Peu à peu, les étoiles elles-mêmes semblent s’incliner devant cette fête nocturne, les dauphins aquatiques poursuivent leurs figures gracieuses sous les acclamations incessantes des faes.

Mais au bout d’un moment, la fatigue commence doucement à s’installer, même pour Ahatsara. La fête ralentit, les danses s’apaisent, et les faes retournent peu à peu à leurs abris de l’oasis. Ahatsara, elle, s’assoit finalement dans le sable, regardant les derniers dauphins s’évaporer en vapeur scintillante, avec une satisfaction profonde sur le visage. « Quelle nuit, » murmure-t-elle, le souffle court, mais le sourire éclatant. « Quelle nuit incroyable... »

Elle jette un coup d'œil à Takhys, puis à Sombra qui s'approche tranquillement d'elle, et enfin à l’oiseau pourpre et jaune qui reste toujours perché près d'elle. Ahatsara rit doucement. « Je crois que ce sera difficile de faire mieux, même pour moi. Mais la beauté d’une nuit comme celle-ci, c’est qu’elle ne peut être répétée... et c’est pour ça qu’elle est parfaite. »