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    La Chaleureuse Noyeuse
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    Takhys Suladran
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  • Sam 14 Sep - 6:54
    Une fois l'air inaccessible pour sa proie et ses mains retirées de ses épaules, Takhys observa, toute souriante, l'homme sous l'eau qui se débattait contre la surface magiquement modifiée. Ses mains la frappaient, glissant dessus sans y apporter de dommages. Il frappait encore et encore cette frontière qui le séparait de l'air, ce besoin si primaire à ceux de son espèce. Il s'y acharnait avec un désespoir croissant.

    Un sourire amusé s'étendit un peu plus aux lèvres de la belle blonde. Cela n'avait pas la saveur d'une chasse d'homme dans la mer, mais bon, elle devait faire avec ce qu'elle avait sous la main. Un appétit vorace... parfois, il fallait y céder. Et tout se présentait parfaitement bien pour qu'on ne sache pas ce qu'il serait advenu de ce pauvre marchand. Certaines rues de Courage, la nuit, étaient dangereuses... Elle fixa donc, contemplant sa proie qui luttait contre l'inéluctable.

    Déjà, les mouvements désespérés de Didier ralentissaient. Ses bras perdaient en force. Ses mains cessaient peu à peu de frapper la surface qu'il lui était interdit de franchir. La Sirène s'était rapprochée pour mieux étudier la situation. L'humain était en train de faiblir. Hum... il n'aura pas tenu bien longtemps. Elle s'était attendue à un peu plus de résistance. À le voir espérer encore atteindre l'air salvateur, elle songea à laisser un peu plus de temps à sa prochaine victime d'inspirer avant de l'immerger, histoire que cela dure un peu plus longtemps.

    Les paupières de Didier se fermèrent et son corps, ramolli par l'approche de la mort, coula lentement vers le fond du bain. Tiens, elle n'avait pas l'air d'avoir entrevu de bulles. Oui, clairement, elle ne lui avait pas laissé le temps de remplir ses poumons. Bah ! C'était la première fois qu'elle faisait boire la tasse à une proie dans sa salle d'eau. C'était pratique comme pas pratique en fait... car quand elle aura eu sa part d'appétence, il faudra qu'elle se défasse du reste du corps. Ce qui ne sera pas un véritable problème en soi, à bien y regarder. La nuit venait à peine de commencer...

    Elle relâcha sa magie aquatique. La surface de l'eau retrouva sa densité naturelle. Bien, songea-t-elle, par quel morceau commencera-t-elle son repas ce soir ? Une des cuisses ? La chair était prometteuse de fermeté et de saveur. Cela sera pour le plat de résistance. Un peu de gras de dessous de bras ? Non, ce serait trop fade pour commencer. Une tranche de biceps pour être certaine de la qualité de la proie ? Elle se laissa tenter. Elle devrait songer à avoir un petit tonnelet qu'on emplissait de sel, pour conserver les filets de morues ou de plus gros poissons. Oui, ce serait une idée ! Qui penserait que des tranches de viandes salées seraient issus d'un être humain ? On salait bien la viande de porc ou de boeuf ! Et cela restait rosé quand c'était salé ! C'était là une idée à creuser.
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    Didier Van Strijdonck
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  • Dim 15 Sep - 14:57
    Didier, couché au fond du bassin, flottait mollement comme un homme prêt à accueillir l'étreinte de la mort. Ses membres, engourdis et lourds, s'étaient laissés aller, suspendus dans l’eau trouble, sa respiration lente, à peine perceptible. Takhys, elle, savourait déjà l'instant, pensant sa proie vaincue. Ses pensées, loin de l’agitation du marchand en train de se noyer, se tournaient vers des questions plus terre-à-terre, comme celle du festin à venir. Elle n'avait jamais douté que l'issue serait en sa faveur. Après tout, elle contrôlait la situation de bout en bout... du moins, c'était ce qu'elle croyait.

    Mais le libertéen n'était pas le genre d'homme à se laisser aller si facilement. Derrière cette apparente résignation, une lueur de rage brûlait encore. Oh, elle ne l'avait peut-être pas vue, cette lueur tenace, enflée par la fureur et l’instinct de survie. C’était une ruse, une mise en scène macabre. Il avait senti ses forces l'abandonner, son souffle se faire rare, mais quelque part, dans ce corps meurtri, une énergie résiduelle s’accrochait, un ultime sursaut de volonté.

    Quand Takhys relâcha la pression de son envoûtement, l'eau reprenant sa consistance naturelle, elle commit une erreur fatale. Elle pensait la bataille gagnée, son sort achevé, mais c'était là la brèche dont Didier avait besoin. Le marchand sentit le poids de l'eau qui pesait sur lui s'atténuer, et comme un ressort trop longtemps comprimé, il explosa soudainement.

    Didier jaillit hors de l’eau, son corps se redressant avec une violence inouïe. Ce fut un acte de pure survie, un geste de résistance contre l’étreinte froide de la mort qui venait de le frôler. Ses yeux, jusque-là clos, s’ouvrirent d’un coup, reflétant la détermination d’un homme acculé. Dans un geste brutal et incontrôlé, il abattit son poing sur le visage de Takhys. La violence du coup surprit la femme, la faisant vaciller. L’impact résonna dans la pièce, brisant un instant le silence humide qui régnait.

    « T’as essayé de me noyer, salope ! »  Hurla Didier, sa voix rauque et déformée par la rage et la fatigue. Chaque syllabe qu’il prononçait semblait trembler sous l’effet de l’épuisement. Il n’avait plus rien de l'homme courtois et calculateur qu'il était habituellement. Non, à cet instant précis, il n’était qu’une bête blessée, acculée, cherchant désespérément à survivre.

    Encore tremblant, ses muscles alourdis par l’effort, Didier se traîna hors de la baignoire, dans un déluge d’éclaboussures. L’eau dégoulinait le long de son corps nu, glissant comme une cascade furieuse. Mais cette fuite précipitée le laissa déstabilisé ; il trébucha, ses jambes fléchissant sous son propre poids, son esprit encore embrouillé par les effets de la presque noyade.

    Chaque inspiration semblait une victoire, mais chaque respiration était aussi un supplice. Ses poumons étaient en feu, brûlés par l'effort d’avoir lutté contre l’eau. Il haletait bruyamment, le souffle court, sa poitrine se soulevant de manière irrégulière, comme un vieux soufflet de forge rouillé. L’eau glacée qui s’insinuait le long de ses côtes accentuait l’engourdissement de ses membres, mais la colère était ce qui le tenait encore debout.

    Didier planta son regard furieux sur Takhys, cette femme qui quelques instants plus tôt l’avait presque envoyé dans l’au-delà. Il sentait son cœur battre à tout rompre dans ses tempes, chaque pulsation résonnant avec la même intensité que les vagues de rage qui l’envahissaient. Elle se tenait là, devant lui, et son petit sourire en coin suffisait à raviver sa fureur.

    « Qu'est-ce que t'avais dans le crâne, sale conne ?! »  Cracha-t-il entre deux respirations difficiles. « Tu pensais… que j’allais… crever sans rien fair.. hein ? »

    Ses mots, acérés comme des poignards, reflétaient toute l’acidité de sa haine. L’adrénaline qui courait encore dans ses veines donnait à sa voix un timbre nerveux, tremblant, et pourtant, il continuait à se redresser tant bien que mal. Il tituba, ses jambes encore affaiblies par l’épreuve, et chercha un appui contre un meuble. Le bois froid sous sa paume lui apporta un bref réconfort, un point d'ancrage dans cette pièce oppressante. Mais malgré tout, la fatigue le gagnait. Chaque muscle de son corps hurlait de douleur, ses bras trop faibles pour tenir encore longtemps, et pourtant, la flamme de la colère persistait.

    Il n’avait plus aucune patience pour cette femme. Ni pour ses sourires, ni pour ses jeux. C’était une prédatrice, une bête sauvage déguisée en belle jeune femme. Didier, d’ordinaire si habile dans ses affaires, si attentif à chaque détail, s'était laissé prendre dans son piège. Et cette révélation brûlait plus encore que l’eau qui remplissait ses poumons quelques instants plus tôt.

    Il luttait encore pour reprendre son souffle, ses bras tremblants, mais son regard ne lâchait pas celui de Takhys. La folie de cette situation, le danger, tout s'imposait à lui dans un brouillard de fatigue et de colère.

    « Je te jure, »  Haleta-t-il, « tu vas regretter de t’être attaquée à moi. »
    Chaque mot, chaque mouvement, était un effort titanesque. Didier savait qu'il était au bord de l'effondrement, mais son esprit refusait de lâcher prise. Il était épuisé, mais sa colère, elle, était toujours bien vivante.
    La Chaleureuse Noyeuse
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    Takhys Suladran
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  • Jeu 19 Sep - 20:59
    La surprise avait été totale. D'un terrestre qu'elle avait cru bien noyé pour en disposer comme bon lui semblait, ce fut un démon qui jaillit hors de l'eau, la frappant sans qu'elle puisse réagir. Elle avait été totalement prise au dépourvu, et ce fut les yeux écarquillés qu'elle vit un poing, serré par la rage, arriver dans son champ de vision avant d'avoir un éclair blanc, puis un voile noir. Elle vacilla, crut perdre conscience, tellement la douleur irradiait tout le devant de son visage. Cela ne dura qu'une dizaine de secondes, mais quand on subit une souffrance soudaine, on la ressent autrement, comme si le temps lui-même s'étirait.

    Quand ce fut plus supportable, la tavernière se redressa lentement, une main posée sur son nez qui pulsait atrocement. Quelques gouttes de sang perlaient de sa narine droite. Ses yeux bruns pailletés d'ambre, qui étaient écarquillés d'incrédulité, s'illuminèrent d'une lueur d'amusement quand elle fixa l’homme dénudé qui tentait de reprendre son souffle. Une goutte de sang fit sentir sa chaleur humide. Du bout de l'index, elle l'essuya de la commissure de ses lèvres.

    " Une belle répartie, à ce que je vois... ou plutôt reçue."

    Elle ne put s'empêcher de libérer un petit rire cristallin.

    "C'est toujours fascinant de voir à quel point les hommes tiennent à la vie. "

    Elle se tenait droite, l'observant avec un air de prédatrice qui retenait son impatience d'achever sa proie, là, en face d'elle, récupérant de sa mésaventure et dégoulinant encore d'eau. Malgré les injures vindicatives de l'humain, elle demeurait souriante et sereine. Derrière ce calme apparent, il y avait quelque chose de bien plus dangereux qui grandissait en elle.

    Elle fit un pas en avant, s'approchant du bain, où l'eau avait fini par retrouver un semblant de sérénité. Elle observa un instant son reflet dans l'eau calme du bassin, tout en tapotant son nez contusionné. Il virait déjà au violet, à son grand mécontentement. À nouveau, elle fixa Didier. Le jeu devenait intéressant. Il était une proie un peu plus difficile que prévu. Elle pourrait encore s'amuser un peu avec lui avant de le pourfendre. L'envie de le tester davantage tira son sourire, le rendant presque carnassier.

    "Et que pensez-vous pouvoir faire, totalement dénudé, presque à grelotter de votre petite plongée forcée ? "

    S'il arrivait à récupérer assez vite, elle risquait de ramasser quelques coups. Souffrir pour s'amuser un peu plus longuement n'était pas dans ses habitudes.

    "J'ai tout mon temps... Reste à savoir ce qu'il en reste du vôtre, très cher... "

    Elle croisa ses bras sous son opulente poitrine, fixant le terrestre avec un mélange de défi et de dédain. Son sourire, toujours présent, ne quittait pas ses lèvres.

    " Donc, dites-moi... à qui ai-je donc affaire ? Je suis curieuse... Comment allez-vous l'exprimer ? En mots ? En fuite ? En levant la main contre moi pour réclamer justice ? "

    Elle rit.

    " Ou en tentant de vous enfuir ? "

    Elle regarda la porte de la salle d'eau, seul échappatoire possible pour le bipède. Elle se concentra, et de la glace prit forme dans la serrure... Une petite couverture givrée confirma sa présence en s'étalant sur la surface métallique.

    " Oups... cette dernière possibilité vient de se clôturer. "

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    Didier Van Strijdonck
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  • Ven 20 Sep - 11:16
    Son corps était encore engourdi par la tentative de noyade. Dans la pièce, le souffle irrégulier et haletant de Didier pouvait se faire entendre comme battant la mesure de la scène tragique qui se jouait. Son cœur aussi battait la chamade dans sa poitrine, tandis que ses muscles, alourdis par la fatigue, étaient aussi tendu que la corde d’un arc que l’on bande. Tout cela contrastait avec le calme de Takhys. Son calme et son sourire moqueur le déstabilisait plus que tout. Didier avait l’impression que la femme en face de lui était complètement folle, et une certaine peur s’emparait du client malheureux. L’ironie de la situation ne lui échappait pas non plus : lui, nu, vulnérable, sa floche à l’air, tandis qu’elle, tout habillée, sûre d’elle, élégante malgré le coup qu’elle venait de recevoir, le fixait comme si elle contrôlait chaque seconde de cet affrontement.

    Pourtant, il y avait quelque chose de fascinant pour le marchand, qui ne parvenait pas à détacher son regard de cette femme qui, non contente de l’avoir agressé, s’amusait visiblement à le faire tourner en bourrique. Ses paroles, douces comme du velours mais tranchantes comme une lame d’orichalque, étaient conçues pour l’énerver, c’était évident. Elle savait exactement ce qu’elle faisait, tentant de frapper là où ça faisait mal. Mais Didier tint bon, ne répliqua pas, serrait les dents, ou plutôt, ne voulait pas perdre inutilement son énergie en palabres stériles.

    Chaque sourire, chaque phrase bien placée alimentait cependant la colère du Libertéen autant qu’elle accentuait son sentiment d’impuissance. Il la détestait autant qu’il la craignait. L’envie de labourer le visage de cette garce avec ses poings le tenaillait, mais il n’en fit rien, perturbé par ce qu’il ressentait intérieurement : cette honte qui le rongeait, celle d’être ainsi exposé, haletant et subissant les événements, tandis qu’elle, la prédatrice, restait droite et maîtresse de la situation.

    Il jeta un regard rapide à la porte, espérant y voir une échappatoire, mais il la vit aussitôt se geler sous le regard amusé de Takhys. Le froid qui s’étalait sur la serrure scellait son sort, comme un couperet tombant lentement. Chaque seconde où il restait là, à la fixer, était une épreuve pour sa dignité.

    « Vous êtes dingue ! Vous êtes complètement malade ! » cracha-t-il, désespéré, sa voix tremblante, autant de rage que d'épuisement.

    La tavernière ne faisait que sourire. Son calme, son assurance... tout cela dégoûtait Didier. Il n’était pas un guerrier. Il n’avait jamais été confronté à un danger aussi immédiat. Il était un marchand, habitué aux négociations, aux jeux d’influence et aux manœuvres subtiles. Mais là, il n’y avait rien de subtil. Il était nu, grelottant presque, face à une femme capable de manipuler la glace avec un sourire en coin. Le danger était réel, palpable, étouffant même.

    La dure réalité de sa condition s’imposait à lui, implacable : il n’avait aucune issue. Pas de fenêtre, pas de recoin où se cacher. Et la seule porte était désormais bloquée par du givre. Un frisson d'effroi parcourut son dos, mais cette fois, ce n’était pas l’effet de l’eau refroidie qui ruisselait encore de son corps, mais plutôt la prise de conscience terrifiante qu’il n’avait aucun moyen de s’en sortir. À part...

    Son regard balaya la pièce, cherchant désespérément quelque chose, n’importe quoi, qui pourrait l’aider à se sortir de cette situation. Ses yeux tombèrent alors sur une bouteille d’huile de massage posée sur une étagère. Ce fut comme une étincelle dans son esprit embrouillé. Peut-être pouvait-il utiliser ça pour contrer le givre ?

    Didier devait agir, reprendre les choses en mains… Sans réfléchir davantage, il se jeta sur la bouteille, l’arrachant de l’étagère avec une violence presque désespérée. Takhys, toujours souriante, le regardait faire sans montrer la moindre inquiétude. Elle pensait sans doute qu’il était en train de paniquer, de se débattre dans une toile qu’elle avait elle-même tissée avec soin. Et peut-être avait-elle raison, mais Didier n’avait plus le luxe de réfléchir. Il FALLAIT agir, même si ses gestes étaient brouillons et maladroits.

    L’homme balança la bouteille d’huile en direction de Takhys dans un geste purement instinctif, cherchant à la distraire, à gagner quelques précieuses secondes. L’huile éclaboussa le visage et les vêtements de la tavernière, mais elle n’eut pas le temps de réagir avant que Didier n’empoigne une seconde bouteille. Celle-ci, il la visa directement sur la serrure gelée. Le verre se brisa en touchant la porte, répandant son contenu sur la couche de givre.

    Ne perdant pas une seule seconde, Didier se précipita ensuite vers une bougie, l’arrachant de son support, et avec des gestes précipités, il la porta vers la porte. Le temps semblait suspendu. S’il parvenait à allumer l’huile, peut-être pourrait-il faire fondre la glace assez rapidement pour fuir avant que Takhys ne le rattrape. Mais tout ceci n’était qu’un plan désespéré, une tentative folle dans un environnement hostile, confiné. Il y avait quelque chose de pathétique dans cette tentative.

    Alors que la flamme vacillante de la bougie touchait l’huile, il se recula légèrement, retenant son souffle. Une flammèche s’alluma, une petite lueur vacillante dans l’obscurité de sa situation. Le givre commença à fondre, mais lentement, bien trop lentement.

    Dans le même temps, il sentait la présence de Takhys derrière lui, comme une ombre menaçante. Son instinct lui hurlait de fuir, mais il savait qu’il n’avait nulle part où aller. La seule chose qui le maintenait encore debout était cette flamme vacillante, cette fine lueur d’espoir qui dansait devant lui. Il espérait que l’huile brûlerait suffisamment vite pour libérer la serrure avant que son adversaire ne le rattrape. Maintenant, il fallait gagner du temps…

    Il était vulnérable, et pourtant, il devait se résigner à affronter cette femme, cette prédatrice, qui le dominait non seulement par ses pouvoirs, mais aussi par sa simple présence. Il ne pouvait s’empêcher de ressentir une honte cuisante à l'idée de devoir la combattre dans cet état. Mais il n’avait plus le choix. Chaque seconde qui passait le rapprochait un peu plus de l’inévitable confrontation.

    Didier sentit ses jambes fléchir, son corps crier grâce, mais son esprit refusait de lâcher prise. Peut-être que le givre fondrait avant qu’il ne s’effondre. Peut-être qu’il parviendrait à s’échapper. Peut-être...

    Mais il savait, au fond de lui, que le "peut-être" n’était plus suffisant…
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  • Sam 21 Sep - 15:34
    Quelques gouttes de sang venaient encore de couler vers le coin de sa lèvre. Cette fois, ce fut le bout de sa langue qui vint les recueillir, pour qu'elle puisse en apprécier la chaleur. Un geste si simple, si désuet ne pourrait que renforcer l'image qu'elle offrait à la vue de l'humain tant enragé que désespéré, en voyant que sa seule voie de sortie lui était totalement coupée. Sentait-il que son destin était scellé désormais ?

    Elle ne put s'empêcher de libérer un petit gloussement amusé quand sa proie vociféra contre elle.

    "Non... je suis juste affamée", dit-elle presque mielleusement. "Et j'avoue que je suis un poil frustrée d'avoir été fourvoyée dans mon petit amusement précédent. Mais on va rectifier votre petite tentative malicieuse de m'échapper...."

    Par contre, une nouvelle fois, elle négligea trop l'intense désir de l'humain de survivre à tout prix. Le voir se jeter soudainement sur les fioles d'huile de massage la prit encore une fois par surprise. En même temps, elle avait tellement l'habitude de chasser ses proies terrestres au bord du lac Rebirth ou le long des côtes marines. Elle ne put donc que reculer d'un pas, levant le bras bien inutilement quand une des fioles s'étala sur son visage et ses vêtements. Cela laissa un brin d'espoir à Didier, qui employa une seconde fiole pour répandre son précieux contenu sur la serrure gelée. Quand les yeux bruns pailletés d'ambre virent le mouvement de la bougie dans les mains du forcené, elle essaya de mettre un peu plus de distance entre lui et le risque enflammé. L'huile prenait facilement feu et elle en était recouverte.

    Mais l'humain s'était fixé un autre objectif. La tavernière ne perdit pas de temps à réagir. L'eau se mit en mouvement dans le bain. Comme mû par une volonté propre, elle se déversa en dehors, s'étala sur le plancher, jusqu'à arriver aux pieds du terrestre. Elle remonta brusquement le long de ses jambes et du reste de son corps, ne lui laissant guère de temps pour s'échapper.

    "Vous devriez respirer un bon coup." souffla-t-elle.

    L'eau l'envahit, jusqu'à former une bulle autour de lui, l'enfermant de la tête aux pieds, le noyant dans une prison liquide où chaque souffle devenait impossible. La bougie était définitivement éteinte.

    Certaine de ne plus courir le risque de prendre feu, Takhys, toujours souriante, savourait le spectacle. Elle fit quelques pas vers son petit jouet vivant.

    "Vous pensiez pouvoir vous échapper ?" susurra-t-elle doucement. "Vous êtes plaisant à contempler ainsi. Je comprends mieux le ressenti qu'ont certaines personnes à regarder simplement les poissons nager. Ça détend..."

    Elle éclata d’un petit rire cristallin, laissant le temps filer lentement, observant sa proie dénudée se démener ou pas dans ce retour à sa prison liquide. Elle pourrait le laisser crever. Mais elle avait d'autres projets en tête.

    D’un simple geste de la main, elle appela l'eau à devenir un peu plus dense, poussant le malheureux humain de façon à ce que son visage retrouve l'air libre, ainsi que ses parties masculines. Puis, l'eau devint givre, puis glace, en suivant les formes du reste du corps du terrestre, jusqu'à ce qu'il soit coincé dans un sarcophage de glace.

    Takhys pencha la tête un peu sur le côté, comme le ferait un maître d'art satisfait de la réalisation de son œuvre. Elle s’approcha lentement, tapotant la glace avec ses ongles. Le voyageur qui pensait profiter d'une bonne soirée n'était plus qu'une statue en partie congelée, debout et en parfait équilibre sur le plancher de la pièce d'eau.

    "Vous avez un certain charme maintenant, même si, d'apparence, cela vous refroidit un peu les ardeurs."

    Pour être certaine qu'il ne se mette pas à brailler pour la suite à venir, une fine pellicule de glace vint couvrir les lèvres de l'humain.

    "Je me permets... ainsi, je n'aurai point à entendre vos insultes et surtout... vos cris." murmura-t-elle pendant qu'elle posa un doigt délicat sur le bout de son nez. Il était désormais à sa merci. Avec une lenteur calculée, elle laissa son index descendre du visage vers la surface glacée qui couvrait le torse de sa proie.

    "Je disais précédemment que j'étais affamée. Il y a des mets de choix qu'il est difficile de trouver en ce bas monde. Connaissez-vous le concombre de mer, très cher ?"

    Son index s'approcha du bas-ventre de Didier, approchant de ce qu'elle avait sciemment laissé libre hors de la glace.

    "Il s'agit d'une créature marine qui est laide au premier abord. Mais sa chair, quand on sait la préparer, est fameuse. Il faut se montrer délicate cependant pour ne pas en gâcher la saveur."

    Elle fixa Didier avec un sourire des plus aiguisés, pendant que son index commença à explorer ce qui évoquait clairement un concombre de mer.

    "Savez-vous comment on prépare un tel mets ? Il faut une main experte, une lame des plus fines et affûtées. On incise délicatement la surface… juste assez pour détacher ce qui recouvre la chair précieuse en dessous..."

    Elle fit apparaître entre ses doigts une très fine lame de glace. Elle la fit glisser le long de la peau tendre, n’effleurant que superficiellement la surface, pour éveiller une première sensation, sans percer.

    "Comme les poissons qu'on vide de leurs viscères, il y a un point de départ important par lequel commencer pour être sûr de réussir la première phase de la préparation."

    La pointe de la lame glacée s'appuya un peu plus fortement sur la base de la peau et, d'un mouvement délicat, Takhys traça une ligne subtile. La fine couche de chair s'incisa proprement, sans excès, laissant une fine ligne rougeâtre se former aussitôt, révélant la chair pâle sous la surface. La lame poursuivait son chemin, millimètre par millimètre, jouant avec la texture comme on manipule un objet précieux.

    "Après, il y a l'extraction du mets recherché... Mais terminons déjà la première phase..."
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    Didier Van Strijdonck
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  • Dim 22 Sep - 14:25
    L'air était de plus en plus lourd dans la petite pièce, saturé d'une tension de plus en plus insupportable pour le jeune marchand. Didier se retrouvait maintenant prisonnier d’une situation qui lui échappait totalement. Des gouttes d’eau ruisselaient le long de son corps, tandis que son esprit tourbillonnait entre la panique et une étrange résignation. Ses muscles étaient lourds, mais pas encore totalement paralysés. Son souffle, bien que coupé par la terreur, arrivait encore à s'échapper par à-coups précipités.

    Dans un dernier élan désespéré, Didier se tourna vers la porte, ce bois froid et solide qui aurait pu être sa chance de salut. Peut-être quelqu’un l’entendrait ? Un client attardé de l’auberge ? Un domestique curieux ? Qu'importe ! Didier frappa plusieurs coups désespérés contre la porte, ses poings rencontrant le bois avec une force amplifiée par l’adrénaline.

    « À L'AIDE ! » hurla-t-il, la voix cassée, haletante. Ses mains tremblaient à chaque coup qu’il portait. « À L’ASSASSIN !!! »

    Mais un silence assourdissant lui répondit, uniquement coupé par les propos complètement fous de la tavernière. Une fois de plus, la réalité brutale s’imposait à lui : personne ne viendrait, il était seul. Personne n'entendrait ses appels. Courage, cette ville de débauche et de trahisons, semblait presque se moquer de lui à travers les murs de cette pièce sordide. Takhys, quant à elle, observait la scène avec ce sourire amusé qui ne la quittait jamais. Ses yeux pétillaient de malice, une ombre de cruauté flottant dans son regard. Chaque seconde qui passait la renforçait dans son rôle de prédatrice, et il la maudissait.

    Didier, se retournant vers elle, sentait la peur monter encore d’un cran. Il fallait qu'il change de stratégie. S’il ne pouvait pas forcer la porte, peut-être pouvait-il trouver une autre issue ? L’argent, le pouvoir des mots, la rhétorique marchande, tout ce qu'il maîtrisait allait devoir jouer en sa faveur.

    « Attendez ! Attendez ! Je… Je peux vous payer ! » balbutia-t-il, la panique déformant sa voix. « Je… J’ai de l’argent ! Beaucoup d’argent ! »

    Son regard était suppliant, empreint d’un désespoir palpable. Il espérait encore que cette femme, aussi sadique fût-elle, finirait par écouter la voix de la raison… ou de la rançon. Mais le sourire de Takhys, désormais plus narquois que jamais, lui répondit avant qu’elle ne prononce le moindre mot : elle n’avait pas besoin de son argent. Son amusement venait d’ailleurs, d’un plaisir sadique à le voir se débattre comme un poisson hors de l’eau.

    L’eau justement, cet élément qu’elle semblait maîtriser, que le marchand voyait avec effroi s’échapper de la baignoire, se mouvant comme un serpent froid et insidieux qui cherchait à le piéger une nouvelle fois. Le mouvement de l'eau avait été d'abord presque imperceptible avant de s'accélérer rapidement, rampant sur le sol en de sinueuses vagues. Didier sentit la terreur s’emparer de lui lorsque l'eau glacée atteignit ses pieds et remonta rapidement le long de ses mollets, puis de son torse. Il tenta désespérément de se dégager, mais l'eau semblait animée d'une volonté propre. Il grogna, s'agita, frappant encore en vain contre la porte.

    « Non, non, non ! » gronda-t-il, son souffle devenant court alors qu'il essayait nerveusement de retirer cette masse liquide. Mais il était déjà trop tard. La prison aqueuse le submergeait rapidement. « Espèce d'enc... ! » lança-t-il dans une dernière tentative de défi, mais sa réplique fut brutalement interrompue. Son corps entier se retrouva englouti par une bulle d'eau.

    Didier suffoquait à nouveau, luttant pour chaque bouffée d'air, ses membres se tordant sous l’emprise de cette prison liquide. La panique monta en lui comme une vague incontrôlable. Il sentait la pression de l'eau sur sa peau, oppressante, impitoyable. Il ne pouvait plus voir Takhys, mais il savait qu'elle était là, juste au-delà, savourant son agonie avec une jouissance malsaine. Ses pensées se brouillaient, son instinct de survie le poussant à se débattre, à frapper l’eau qui l’entourait, mais tout effort semblait vain. Il sentait ses poumons se contracter, implorant de l'air, mais il n’y avait rien d'autre que cette putain de masse aqueuse qui l’emprisonnait.

    Est-ce ainsi que tout allait finir ? pensa-t-il avec une terreur grandissante. Didier pouvait sentir son esprit vaciller, ses pensées se désagréger alors que le désespoir s’emparait de lui. Il n’avait plus d’issue. La lumière s’éteignait doucement devant ses yeux. Ses gestes devenaient plus faibles, plus désordonnés. La voix de Takhys résonnait quelque part, distante, comme un écho sinistre au fond d'un puits. Il ne pouvait plus distinguer ses paroles, mais le ton suffisant et amusé lui parvenait encore.

    Dans un ultime élan de résistance, Didier leva lentement sa main prisonnière et présenta ostensiblement son majeur à Takhys, un geste futile mais chargé d’une rébellion silencieuse. S’il devait mourir, il le ferait avec cette infime étincelle de défi encore en lui. Mais alors qu'il sentait la fin approcher, une bouffée d'air fraîche l’atteignit soudainement. La pression disparut autour de son visage et il inspira profondément, haletant bruyamment, avalant goulûment l’air comme un homme condamné qui goûterait à une dernière bouffée salutaire tandis qu’il sentait l’eau devenir plus solide et se transformer en glace, plongeant son corps dans une sensation de froid insupportable.

    « NON !! Attendez discu... » tenta-t-il de crier en grelottant, mais à nouveau, ses mots furent coupés par le froid brutal du givre qui scellait désormais ses lèvres. Didier frissonnait violemment dans ce sarcophage glacé, le froid pénétrant profondément en lui, s’insinuant jusqu’aux os. Takhys, quant à elle, continuait à le fixer avec ce sourire triomphant, presque joueur, rendant la scène encore plus insupportable aux yeux du Libertéen.

    La torture psychologique reprit de plus belle lorsqu'il sentit le doigt délicat de la jeune femme glisser de son visage jusqu’à son torse recouvert de glace. Le malheureux avait alors froncé les sourcils à l’évocation du ‘concombre de mer’, mais il ne fallut pas longtemps pour comprendre où cette folle voulait en venir. Le souffle de Didier s’accéléra, incontrôlable, lorsqu’il réalisa que son aine était libre de glace. La panique monta encore d'un cran lorsqu’il vit Takhys générer une lame de glace entre ses doigts avant de l’approcher de cette zone sensible. Didier tenta désespérément de se débattre, mais chaque geste était futile. Sa prison glacée résonnait sous ses efforts vains, tremblant à peine sous ses secousses.

    Il pouvait sentir la douleur imminente s’insinuer dans son esprit. La lame de glace, manipulée avec une précision cruelle, traçait une ligne sensible et douloureuse en effleurant la peau du scrotum. Didier, terrorisé et impuissant à se défendre, se tordait de panique, ses cris étouffés par la glace qui scellait sa bouche. Chaque mouvement de la lame était un supplice, une nouvelle épreuve et un rappel cruel de sa vulnérabilité.

    Takhys semblait savourer chaque instant de cette mise en scène aussi macabre que sordide, continuant de jouer avec lui, caressant la peau découverte, ses paroles douces et vicieuses résonnant dans l’esprit tourmenté du marchand. Didier, quant à lui, savait que sa survie ne tenait plus qu’à un poil de cul.
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  • Ven 27 Sep - 20:27
    Ses supplications avaient été si délicieuses à entendre. Il avait hurlé, gémi, braillé... Avait-il employé tous les styles de cris qu'un terrestre de son espèce était capable d'émettre ? Elle n'en était pas certaine. Ils étaient dotés d'une telle richesse de sons. Cela lui donnait presque envie de tester toute la gamme possible de sons criés par sa proie, maintenant que cette dernière était emprisonnée dans la glace. Peut-être qu'elle pourrait s'amuser à voir ce qu'il était encore capable de lui balancer comme supplication. Dire qu'il s'était imaginé un bref instant mettre un terme à ce terrible petit jeu avec de l'argent. Quelle naïveté, vraiment... Certes, elle était une très belle jeune femme. Les hommes s'imaginaient tellement les voir se lier à l'avarice, pour courir se parer de magnifiques bijoux ou se parfumer à outrance. Mais il était vrai d'un détail que sa malheureuse victime ignorait totalement : elle n'était pas une femme comme les autres. Elle aurait tellement apprécié de lui révéler la vérité, mais où aurait été le plaisir ? Ce n'était pas son genre d'étaler la vérité si vite, elle aimait que ses victimes la découvrent au dernier instant.

    Bien, et si elle revenait à sa victime, qu'elle préparait soigneusement pour une future petite dégustation ? Le temps de ses pensées, elle avait arrêté son opération à mi-course. Heureusement que son "client" était figé dans la glace. À le voir se débattre, à peine capable de crier face à la souffrance... Ses lèvres bleuties trahissaient déjà l'imminence du choc.

    "Pardonnez-moi, j'ai eu un innocent moment d'égarement. Vous êtes prêt, très cher ? "

    Elle reprit l'incision, tout aussi délicatement qu'elle l'avait commencée. La lame de glace trancha sa peau, poursuivant son oeuvre.

    "Ne soyez pas si bruyant, très cher... il ne faudrait pas que je me déconcentre dans cette opération qui demande du doigté. Voilà... maintenant que la chair délicate est visible, il faut sélectionner la partie la plus exquise, celle qui délivrera toute sa saveur en bouche..."

    Toujours avec sa lame de glace affûtée, elle apposa sa pointe acérée sur le milieu parfait de ce qu'elle considérait comme un mets délicat. D'un geste sec et précis, elle trancha net.

    "Passons maintenant à l'extraction..."

    Le sang poisseux rendait la prise un peu difficile. La peau non entaillée s'accrochait encore, comme pour imposer une ultime résistance. Un simple mouvement de poignet, et elle obtint le bout voulu du fruit défendu.Elle se délecta de la vue de cette chair rosée, avant de contempler la souffrance et l'horreur gravées sur le visage de sa proie.

    "Allons, mon cher. Je sais que vous êtes aussi avide que moi de goûter la subtilité de votre propre chair. Mais patience... il manque l'accompagnement. À vous entendre, vous soulevez un point important : il faut préserver votre force. Sinon, ce sera moins amusant."

    Elle créa une petite assiette de glace pour y déposer ce qu'elle imaginait être un bout de concombre de mer, avant de s'occuper de Didier. Avec les doigts de sa main gauche, elle rapprocha les deux lèvres de la plaie l'une contre l'autre, contraignant ainsi les chairs ensanglantées à se ressouder grâce à sa magie.

    "Voilà, l'incision n'existe plus... Vous aurez juste un creux à l'intérieur. Mais cela ne sera pas gênant en soi... quoique..."

    Elle rit. Les hommes aimaient tellement la fermeté de leur virilité. Puis, sans prévenir, elle saisit fermement ses bourses, qui avaient commencé à se refroidir de manière inquiétante.

    "J'évoquais l'accompagnement. Mais peut-être qu'un dessert serait mieux, qu'en dites-vous ?"

    Ses doigts s’enfoncèrent profondément dans la mollesse de la cosse masculine arrondie, à la recherche du cœur plus ferme.

    "Des œufs de seiche, en avez-vous déjà mangé ? J'avais l'idée d'appliquer la technique pochée à ce qui vous sert d'éléments ovoïdes. Mais, vous savez, j'ai une envie de quelque chose de plus... glacé. Saviez-vous que les sorbets ne sont pas uniquement fruités ?"

    Sans prévenir, elle appela la glace à faire son œuvre, transformant ce qui était la fierté d'un homme en deux boules bien glacées sous sa paume féminine. Elle sentit les tissus geler instantanément, puis se durcir jusqu’à devenir cassants, comme deux pierres de glace. D'un simple mouvement de poignet, elle brisa le lien naturel qui n'était que chair et peau quelques secondes auparavant. Le craquement résonna dans la pièce, tandis qu’elle se redressait, triomphante. Elle mima un baiser au-dessus de ce qui était désormais un "dessert" gelé, avant de mordre dedans avec une gourmandise avérée.
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    Didier Van Strijdonck
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  • Sam 28 Sep - 15:47
    Le souffle de Didier se heurtait à la glace qui scellait ses lèvres, figées dans une grimace de souffrance. Il aurait voulu hurler, supplier, mais, même cette faiblesse-là lui avait été arrachée. Ses poumons brûlaient à chaque tentative de respirer et de crier du fait de la nature particulière de l’étreinte dont il faisait l’objet.

    « HMMM ! HMMMM !!! »

    Avait-il crié sous la glace, les yeux écarquillés sous l'effet de la douleur, fixant cette femme, cette... chose, s'affairant à l'œuvre de sa folie. Il la voyait découper son propre corps comme un chef découpe un morceau de viande de qualité. La lame glacée effleurait sa chair avec une précision qui ne semblait pas humaine. Comment une telle délicatesse pouvait-elle engendrer autant de souffrance ? Les râles de Didier étaient comme des prières silencieuses à un dieu qu'il avait toujours renié, mais dans cette salle, même l'athéisme fléchissait sous la douleur.

    « Pardonnez-moi, j'ai eu un innocent moment d'égarement. Vous êtes prêt, très cher ? »

    Comme si elle ne venait pas, une seconde plus tôt, de le dépecer comme du vulgaire gibier.

    Sa conscience s'effilochait, fuyant dans les recoins de son esprit, cherchant désespérément un refuge loin de cette abomination. Mais elle le ramenait à chaque instant à la réalité, chaque coup de lame, chaque incision faite dans sa chair résonnait comme en échos à l'horreur qu’il vivait, le tirant violement de cette espèce de refuge mental où il tentait de mettre à l’abri. Mais c’était peine eprdue, le sang coulait, chaud contre ses cuisses et la froideur mordante de la glace. Il aurait pu croire que ce liquide vital était un réconfort, un ultime vestige de sa chaleur humaine, mais non. C'était une nouvelle humiliation.

    Elle lui parlait de dégustation, de subtilité dans sa chair. Comme si elle avait affaire à un met délicat à préparer avec soin, et non à un être humain. À travers la glace, Didier sentait ses cuisses se contracter sous l'effet du froid qui s'infiltrait, rongeant sa chair à chaque seconde. Ses pensées se mêlaient dans un tourbillon de douleur et...

    H A I N E


    Le mot s'imprima dans son esprit comme une encre indélébile. Il n'avait jamais ressenti une telle haine. Pas contre ses concurrents, pas même contre ceux qui avaient tenté de le faire assassiner. Cette femme, cette garce... Elle incarnait le mal à l'état pur, une cruauté raffinée, insupportable dans sa douceur. Elle le détruisait avec une lenteur exquise, prenant plaisir à chaque cri étouffé, chaque incision, chaque regard d'horreur qu'il parvenait encore à lui lancer malgré la douleur.

    "Passons maintenant à l'extraction."

    Les mots claquaient comme un fouet. Son corps, réduit à une simple carcasse, était secoué par des spasmes incontrôlables. Sous la glace, Didier sentait son corps s’engourdir. Le froid, ce maudit froid... Il n'était plus qu'une marionnette dans les mains de cette femme qui jouait avec son être le plus intime. Elle le réduisait à moins que rien, lui arrachait sa fierté avec une lenteur calculée.

    Le regard de Didier vacillait, mais il ne pouvait détourner les yeux de l'horreur qui se déroulait devant lui. Là, devant lui, elle tenait sa virilité comme un trophée. Ses propres organes, transformés en une pièce de boucherie, étaient exhibés sous ses yeux.
    Horreur.

    L'émotion était si forte qu'elle transcendait la douleur. Il ne voulait pas y croire, mais il le savait. La froideur de la glace sur son corps et l'humiliation sur son esprit étaient des réalités inévitables. Il était piégé, pris au piège dans cette toile de cruauté qui l'enveloppait lentement.

    Puis vint le coup de grâce...

    Elle serra ses bourses et le froid, toujours ce putain de froid, fit son œuvre. Didier sentit la glace se refermer sur sa masculinité, comme un linceul. Ses cris se firent plus pressants, désespérés, tandis qu'il la suppliait en silence de ne pas aller plus loin. Même si, au fond de lui, il le savait, elle ne l’écouterait pas.

    Il sentit un craquement sinistre, ce son inhumain de glace se brisant, résonnant avec une brutalité impitoyable dans la pièce. La douleur, cette vieille compagne devenue soudainement omniprésente, pulsait à travers chaque fibre de son être, mais ce n'était plus seulement une question de douleur physique. C'était comme si quelque chose de plus profond, de plus intime, venait de se rompre en lui. La perte de sensation dans son entrejambe, cette privation brutale de ce qui avait été sa fierté, le plongeait dans une sorte de vide intérieur. Didier Van Strijdonck, pourtant si habile à feindre l’assurance, sentit pour la première fois une faille s’ouvrir en lui.

    Il n’avait pas besoin de voir la scène pour comprendre. Le bruit suffisant, accompagné du silence effrayant de la pièce, était une sentence suffisante. Ses yeux, écarquillés, se perdirent dans le néant, fixant le mur en face, comme s’il pouvait y trouver un refuge. La douleur, bien qu'encore vive, semblait soudainement s’éloigner, devenir secondaire, effacée par la vague d'humiliation qui l'envahissait. C’était la déchéance ultime. Plus qu’une douleur physique, il ressentait une déchirure dans son âme, celle de l’homme qui vient de perdre ce qui le définit.

    La jeune femme en face de lui continuait son manège grotesque, jouant avec son trophée comme un chat avec une proie mourante. Il l'entendait à peine, ses mots se mêlant à ses propres battements de cœur qui s'emballaient. Puis, le coup de grâce. Elle mimait un baiser, un sourire cruel sur les lèvres, avant de commettre cet acte abject. Didier n’avait plus la force de la regarder. Il ferma les yeux, mais l’horreur de la scène s’imposa à lui, cette gonadophagie barbare qui achevait de le déposséder de toute humanité.

    Mais alors que son corps cédait, qu’il se sentait glisser dans un abîme d’horreur, une autre force montait en lui. Tapie dans les tréfonds de sa conscience, une lueur de haine et de vengeance commençait à se frayer un chemin. Cette inconnue l’avait humilié, l’avait détruit. Et pourtant, dans ce chaos de douleur et de froideur, Didier sentait quelque chose naître. Il pouvait encore sentir son pouvoir, cette étrange capacité qui lui avait sauvé la mise à de multiples reprises. Lentement, presque imperceptiblement, il sentait les premiers frissons d'une régénération commencer. Son corps, bien qu’anéanti, amorçait sa lente reconstruction.

    V E N G E A N C E

    Il se le jura. Si jamais il survivait à cet enfer, s’il parvenait à s’extirper de cette prison de glace et de douleur, il ferait tout pour la retrouver. Peu importait le temps que cela prendrait, peu importaient les sacrifices. Didier Van Strijdonck se vengerait, mais encore fallait-il survivre à cet enfer où, pour l’instant, il n’était plus qu’un homme aux abois, dépossédé de tout, y compris de lui-même, face à la créature qui se repaissait de sa souffrance avec une satisfaction écœurante. L'homme fit alors quelque chose qu'il n'avait encore jamais fait. Mettant alors son athéisme cartésien de coté, il tournait son esprit et son âme vers Zeï, la titanide prisonnière au Berceau, se mettant à lui adresser de prières silencieuses, mais ferventes...
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  • Mar 8 Oct - 14:22
    La proie de Takhys était en train de sombrer. Takhys fut un peu déçue. Elle pensait pouvoir s'amuser plus longuement avec ce terrestre-là, mais clairement, elle avait sous-estimé sa capacité à supporter la petite séance de dégustation. Cette impression ne dura pas longtemps, car autant elle n'en avait pas fini avec l'humain, autant elle estimait bien s'amuser encore. Mais pour continuer à jouer, il fallait préserver le jouet. Son endurance à toutes ses délicieuses tortures l'avait mis à mal. Bah, elle veillerait à ce qu'il tienne le coup pour la toute dernière.

    La glace se rompit à sa volonté, laissant un Didier groggy par le froid s'étaler par terre comme une poupée de chiffon dont les ficelles avaient été tranchées net. Bien entendu, pour ne pas subir une mauvaise surprise comme tout à l'heure, elle recula de quelques pas, dardant toujours ses yeux bruns pailletés d'ambre sur l'être pathétique qui gisait à quelques pas d'elle. Juste pour la forme, elle fit ramper l'eau autour et au-dessus de lui, avant de l'orienter vers le bain. Le sol pouvait être trempé, mais pas à une telle intensité d'humidité, et encore moins de glace. Elle n'avait pas non plus l'intention de rénover la salle d'eau... pour l'instant. Ah ! Elle allait oublier le sang. Ça, ça tachait profondément. Elle rappela alors un peu d'eau pour aider à dissoudre le fluide sanguin.

    "N'ayez crainte. Vous avez eu votre lot d'eau avalé... quoique..."

    Elle gloussa, avant de laisser l'eau remonter le long des jambes de Didier.

    "Il ne faudrait pas que votre sang tache encore davantage le parterre. C'est déjà assez difficile en soi, alors si on en rajoute..."

    L'eau ne fut pas l'outil de torture de tout à l'heure, mais celui d'apaisement des souffrances. Après avoir goûté du bout des dents aux deux bourses du fruit défendu, il fallait bien réparer les chairs qui risquaient d'être trop à vif pour retenir une nouvelle échappée sanguine. Et puis, elle ne voudrait pas qu'il se mette à brailler comme un porc qu'on égorge... D'ailleurs, avant que sa victime ne reprenne pleinement conscience de la situation, elle fit passer un fin doigt liquide sur les lèvres de l'humain.

    "Restez silencieux pour l'instant, pour apprécier ce moment de calme et de sérénité... à la moindre tentative de glapissement, de cris ou de hurlement, c'est votre langue qui rejoindra votre bout de concombre en guise d'accompagnement."

    Son sourire se fit affamé.

    "Et pourquoi pas vos lèvres aussi..."

    Elle avait tellement envie de rire, de savourer cet instant. Mais ce serait ajouter une pointe dramatique là où il n'y avait pas lieu d'être. Bien, et si elle lançait la suite de son petit jeu ?

    "Si je me rappelle bien, vous disiez avoir beaucoup d'argent..."

    Elle se retint de se rapprocher, préférant maintenant la petite distance entre elle et l'humain.

    "Si vous prétendez avoir des finances solides, c'est que derrière, vous avez quelque chose de conséquent pour générer du profit. Alors, dites-moi très cher... Que seriez-vous prêt à me vendre ou me céder en échange de votre silence ? Car ce que je vous ai fait subir, évidemment, cela devra rester entre nous... Silence et, bien entendu, votre vie."

    Elle laissa quelques secondes de silence avant de reprendre.

    "Car si vous veniez à en parler aux autorités, croyez-moi, vous ne fuiriez jamais assez loin dans tout le Sekaï pour échapper à mon courroux."
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  • Mer 9 Oct - 11:49
    Il gisait au sol, recroquevillé comme un fœtus, secoué par les spasmes de la douleur. Ses mains agrippaient ce qu’il restait de son entrejambe, comme pour protéger la maigre parcelle de dignité qui lui restait. Son corps tremblait sous le choc et le froid, mais dans sa torpeur, une pensée s’insinuait en lui, un murmure discret dans le tumulte de ses sensations. Zeï. Était-ce un présage ? Une réponse à ses prières silencieuses ? Il ne pouvait en être sûr, mais cette accalmie relative, ce retrait de l’étreinte glacée qui l’avait oppressé, il l’interprétait comme un signe. Même dans la douleur, un survivant devait saisir la moindre chance. C'était le crédo des opportunistes, des pragmatiques comme lui.

    Son souffle était rauque, chaque inspiration se heurtant à la douleur irradiante qui parcourait ses reins. Autour de lui, l’eau se mouvait, serpentant doucement comme une bête domptée, sous l’impulsion de cette créature cauchemardesque qu’était Takhys. Son regard, plein de malice et de mépris, se posaient sur lui avec une légèreté presque cruelle, comme si tout cela n’était pour elle qu’un jeu insignifiant. Un jeu dont il était la pièce centrale, mais aussi, paradoxalement, un simple jouet. Pourtant, elle gardait ses distances, son pouvoir maintenant une barrière invisible entre eux. Cela réveillait une petite lueur de défi en lui. Même au sol, humilié, défiguré par la souffrance, Didier comprenait qu’elle le craignait encore, qu’elle percevait en lui une menace potentielle. Cela faisait écho à quelque chose de profondément enfoui dans sa psyché. Peut-être, dans un autre contexte, aurait-il souri de cette ironie.

    "Restez silencieux..."

    La voix de Takhys était douce, presque cajoleuse, mais teintée de cette menace sous-jacente qui la rendait insupportablement perverse. Didier, malgré la brume de douleur qui envahissait son esprit, comprenait que chaque mot était un piège, une toile dans laquelle elle espérait le voir se débattre. Une pression glacée effleura ses lèvres, renforçant l’horreur de la situation, mais il garda le silence. Pas par crainte des menaces immédiates, mais par instinct de survie. Takhys était une sadique, elle voulait des cris, des supplications. Pas de ça. Pas maintenant.

    La mention de l’argent lui parvint, comme une note dissonante dans cette symphonie de souffrance. Elle parlait de ses finances, de ses affaires ? La garce. Il aurait dû s’en douter. Le premier coup avait été charnel, une humiliation viscérale, mais celle-ci, cette nouvelle attaque, visait une autre forme d’intimité : son empire. Didier, malgré l’état pitoyable dans lequel il se trouvait, restait un marchand. Le sang, la douleur, tout cela n’était que des obstacles physiques. Mais s’attaquer à ses affaires ? Là résidait le vrai poignard. Elle cherchait à l’extorquer, à le priver de ce qu’il avait construit, de cette richesse qui représentait à la fois son pouvoir et sa sécurité.

    Il aurait pu éclater de rire si la douleur ne le paralysait pas à chaque tentative de respiration profonde. Le pragmatique en lui commençait à reprendre le dessus. La douleur aiguë qui le rongeait devenait presque secondaire face à l'urgence de la situation. Si Takhys croyait qu’elle allait l’abattre avec ces petits jeux de manipulation, elle le sous-estimait. Son empire commercial, aussi modeste soit-il, pouvait être reconstruit, mais pas s’il était mort. Alors, il devait jouer cette carte, cette dernière chance qu'elle lui offrait, même si elle était empoisonnée.

    Dans un effort surhumain, Didier leva lentement son visage vers elle, ses yeux brillant d’une haine pure, mais aussi d’une lueur d’intelligence qui n’avait pas été totalement étouffée. Sa voix, rauque, à peine plus qu’un murmure entrecoupé de gémissements, fendit l’air.

    « Tu as déjà pris mes couilles espèce de salope. Qu’est-ce que tu veux de plus ? »

    Chaque mot était une pierre crachée, un défi craquelé par la souffrance, mais un défi tout de même. Il haletait, son souffle saccadé, ses muscles tendus sous l’effort. La provocation était délibérée. Didier, même dans son état, comprenait que Takhys se nourrissait de son pouvoir sur lui, mais il ne pouvait pas s’empêcher de répondre. Pas sans poser les limites, aussi ténues soient-elles.

    Le silence qui suivit sa réplique sembla durer une éternité. Didier baissa la tête, ses mains toujours agrippées à son entrejambe, son visage marqué par la douleur. Il avait mordu à l'hameçon. Mais ce n’était pas le moment de se montrer faible. Il fallait négocier, vendre cette malédiction qu’était devenue sa propre survie. Ses pensées tourbillonnaient, cherchant la meilleure manière de transformer cette horreur en une transaction. Mais tout cela, il le savait, ne tenait qu’à un fil : celui de l'égo de cette folle qui le dominait. Il fallait l'apaiser, la flatter, jouer avec ses désirs aussi bien qu'elle jouait avec son corps et sa dignité.

    Didier déglutit difficilement, laissant une nouvelle vague de douleur l’envahir, mais cette fois-ci, il en tira une certaine lucidité. Le jeu n’était pas fini, loin de là. S'il devait vendre quelque chose, il le ferait. Mais pas sans obtenir une garantie, aussi fragile soit-elle. Dans cette partie, il restait encore quelques pions à déplacer.
    La Chaleureuse Noyeuse
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    Takhys Suladran
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  • Sam 12 Oct - 16:30
    Il ne bougea pas tout de suite. Takhys se demandait si son jouet du moment n'était pas en train de sombrer dans une forme de catatonie. Après tout ce qu'elle lui avait fait subir en si peu de temps, cela ne serait guère surprenant. Comme elle l'avait déjà mentionné, les humains appartenaient à une race si fragile. Finalement, elle aurait dû s'en tenir à sa première impression, lorsqu'elle avait douté de sa résistance. Ou alors, suivait-il scrupuleusement sa suggestion de garder le silence ? Ce ne serait pas étonnant, s'il redoutait un nouveau retour douloureux, comme lorsqu'il lui avait asséné un coup avant de tenter de s'échapper. À cet endroit, elle ne ressentait plus aucune douleur. Il ne restait aucune trace violacée ou autre sur son magnifique visage. Conserver un minimum de beauté en toute circonstance était devenu pour elle une seconde nature. Ah, la magie et ses nombreuses possibilités, quand on avait l'imagination qui allait avec.

    Ah ! Il daignait enfin bouger un peu. Mieux encore, il parlait ! Pas si traumatisé que ça, finalement. Ou alors, il avait dû se concentrer pour surmonter la souffrance liée à la perte de ses parties qui faisaient de lui un homme. Face à sa réplique, elle ne put s'empêcher de laisser échapper un petit rire cristallin. Puis, elle posa un genou à terre avec une lente grâce, tout en gardant une bonne distance pour éviter toute réplique physique vengeresse.

    "Je crois que tu n'as pas bien saisi dans quelle situation tu te trouves, très cher..."

    Quitte à passer au tutoiement, autant le faire, non ?

    "À ce que j'entends, tu as encore assez d'énergie pour te montrer hargneux. Mais peut-être as-tu mal compris mes propos. Après tout, tu as subi une lourde perte... affective. Je vais reprendre autrement, avec des mots plus simples à tes oreilles."

    Elle conservait son sourire carnassier. Un bref instant, elle regarda le morceau de chair qu'elle avait prélevé à l'humain, qu'elle s'amusait à qualifier de concombre de mer.

    "Qu'as-tu à me proposer financièrement parlant pour me convaincre de te laisser la vie sauve ?"

    Elle rit.

    "As-tu oublié avec quelle aisance je peux trancher les chairs molles ? Tu ne serais juste qu'un petit désagrément à faire disparaître en une nuit. Mais un corps mort congelé ne saigne pas... tu vois où je veux en venir ?"

    Ce ne serait pas la première fois qu'elle aurait à se débarrasser du corps d'un terrestre. Le seul petit hic, c'était qu'elle se trouvait dans son propre établissement, et non dans la nature. Mais chaque problème a sa solution. Les égouts n'étaient pas loin, de toute façon, pour se débarrasser d'un excès de glace, n'est-ce pas ?

    Avec un résidu d'eau qui traînait autour d'un morceau de la masculinité de Didier, elle fit venir à elle ce lambeau de chair désormais refroidi et exsangue. Elle le saisit du bout des doigts, le fixa avec gourmandise, avant de darder son regard brun pailleté d'ambre sur Didier.

    "Ou alors, je pourrais trouver quelques individus peu recommandables qui pourraient être intéressés par certaines parties de ton être, très cher. Ainsi, je pourrais récupérer un petit retour financier. Oh, certes, pas grand-chose, mais de quoi conclure simplement notre petit échange."

    Elle se retint de rire à nouveau. Cela finirait par devenir grotesque.

    "Ne réfléchis pas trop, car avec le temps qui passe, je finirai par me lasser..."
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    Didier Van Strijdonck
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  • Sam 12 Oct - 19:46
    « Bon… O… OK… On va négocier… Je me calme.» Murmura Didier, chaque syllabe arrachée avec un effort évident.

    Le ton était chargé d’une colère sourde que l’infortuné essayait tant bien que mal de maîtriser, se sentant littéralement pris dans un étau de frustration et de douleur. Chaque mot que Takhys prononçait lui faisait l'effet d'une lame froide s'enfonçant plus profondément dans se qui restait son ego. Sa mâchoire se serrait si fort qu’il aurait pu s'en briser les dents. Mais c'était bien tout ce qu'il pouvait faire à cet instant précis : serrer les dents et encaisser, car il savait que dans cette situation, sa rage ne ferait que lui attirer des ennuis supplémentaires. Pas de doute, elle avait le dessus, et il devait composer avec cette évidence écœurante. Les paroles de la sirène, son ton moqueur et son sourire cruel faisaient monter une bouffée d'humiliation supplémentaire, mais Didier était suffisamment pragmatique pour savoir qu’il devait ravaler sa fierté s'il voulait sortir de cette situation avec une chance de survivre.

    Takhys, posée devant lui, le regardait avec une expression qui en disait long sur la supériorité qu'elle ressentait. Ce genou posé à terre, cette fausse proximité, comme si elle s'adressait à un enfant capricieux, rendait la scène encore plus insupportable pour Didier. Il savait qu'elle le dominait, pas seulement physiquement, mais aussi mentalement. Et cela le mettait hors de lui. Pourtant, cette rage, il devait la canaliser. Il ne pouvait pas se permettre de craquer maintenant, pas alors qu'il était aussi vulnérable. Sa virilité, son orgueil, tout cela lui avait déjà été arraché. Mais ce n’était pas ça qui le tuait intérieurement. Non, c'était cette posture d'infériorité forcée, cette incapacité à riposter autrement que par des mots tremblants et incertains. Même si cela n’était que figuratif, cela arrachait littéralement la gueule de l’homme de Liberty de l’admettre, ne fusse qu’intérieurement.

    Quand elle lui proposa de négocier, avec cet air de prédatrice carnassière, il ne put s'empêcher de lâcher un grognement entre ses dents serrées. Négocier ? Oui, il allait négocier, mais pas à n’importe quelles conditions. Il était peut-être à terre, mais il n’allait pas abdiquer totalement. Pas encore. Il était gelé jusqu'à l'os, chaque mouvement lui coûtait une douleur lancinante, et la brûlure du froid le rendait maladroit, presque pataud. Mais il sentait là une opportunité de reprendre, un peu, plus de prise sur les évènements, petits pas, par petit pas.

    « Mais… Mais avant je… Je veux remettre mes fringues… » Articulait-il avec difficulté, chaque mot semblant se coincer dans sa gorge, étouffé par la douleur qui engourdissait ses membres. Son corps tremblait, à la fois sous l’effet du froid et de la peur. Oui, la peur était bien là, malgré ses efforts pour la masquer sous un masque de bravade.

    Il y avait encore une once de dignité à sauver, même si elle était maigre, presque risible dans ces circonstances. Alors il tenta quelque chose. Un geste simple, presque dérisoire, mais qui pour lui revêtait une importance capitale : il voulait remettre ses vêtements. Oui, il était gelé, nu, et ce corps exposé, si vulnérable, accentuait encore son sentiment de faiblesse. Il n’allait pas négocier comme un chien à poils, pas après tout ce qu’elle lui avait fait subir. C’était peut-être une demande futile, mais pour lui, elle représentait une manière de se raccrocher à une part infime de contrôle.


    Il releva un regard incertain vers la sirène, espérant qu’elle lui laisserait au moins récupérer un peu de dignité avant de poursuivre cette mascarade de négociation. Mais il ne pouvait s'empêcher d'ajouter une touche de sarcasme, un dernier éclat de défi, même si ce n'était qu'une étincelle vacillante.

    « Je… Je ne négocie pas à poils… » lâcha-t-il finalement, ses lèvres se tordant en un sourire tremblant, à la fois narquois et désespéré.

    Il espérait que cette requête raisonnable, presque triviale en apparence, suffirait à détourner un instant l'attention de son bourreau. C'était une maigre tentative de regagner un semblant de respect, aussi fragile soit-il. Son sourire, malgré tout, exprimait encore un reste de provocation, bien que son corps tout entier hurle de douleur et de fatigue. Mais cette provocation n’était qu’un voile fin, destiné à masquer le véritable abîme de terreur dans lequel il plongeait petit à petit.

    « Vous pouvez… au moins m’accorder ça ? Hein ? C’est pas comme si... Comme si j’étais une menace… Après tout… Non ? » Ajouta-t-il en esquissant un autre sourire, encore plus tremblant cette fois-ci, à mi-chemin entre le défi et la supplication.

    Il détestait cette situation mais il ne faisait qu’appliquer un principe en négociation : Partir des faits concrets, même si ceux-ci vous était défavorable puis, de là, tenter de réduire l’écart avant de négocier le réel objet à négocier, en l'occurrence, le prix de sa vie. Il haïssait le fait d’être réduit à quémander, à demander la permission pour une chose aussi simple que de remettre ses vêtements mais il fallait caresser la bête dans le sens du poil. C’était la dernière goutte, celle qui faisait déborder le vase de son humiliation. Mais il n’avait pas le choix. Il était trop affaibli, trop brisé pour se permettre de se battre de façon trop agressive, il devait adapter son approche. S'il voulait survivre à cette nuit, il devait jouer ce jeu cruel, même si cela signifiait perdre une part de lui-même.

    Takhys le fixait toujours, son sourire cruel figé sur son visage. Allait-elle lui accorder cette maigre faveur ? Ou bien allait-elle encore le tourmenter davantage, profitant de sa vulnérabilité pour l’enfoncer un peu plus dans sa propre misère ? Il ne savait pas. Il était à sa merci, et cette idée le dévorait de l’intérieur. Mais, malgré tout, une petite flamme d'espoir continuait de brûler, aussi faible soit-elle. Après tout, n’avait-elle pas évoqué la possibilité qu’elle se lasse ? Didier tablait donc sur cette lassitude naissante pour reprendre la main.
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  • Hier à 19:02
    Takhys le fixait, son sourire carnassier toujours présent sur ses lèvres. Il était là, étalé par terre, grelottant de froid et souffrant des petites "expériences" qu'elle lui avait fait subir. Après avoir savouré le spectacle aquatique, où il s'était démené pour tenter de survivre, elle se délectait encore des souvenirs tout frais. La pensée de ses précédentes actions, particulièrement le moment où elle était passée à la dégustation, faisait renaître en elle une faim incontrôlable. Sans aucune gêne, elle laissa la pointe de sa langue effleurer le coin droit de ses lèvres. Elle mangerait bien un autre petit morceau. Mais ce n'était plus l'heure des amuse-bouches. La nuit avançait, et il ne faudrait pas grand-chose pour qu'il commence à hurler assez fort pour attirer l'attention d'un officier républicain trop bien équipé en magie amplifiant l'ouïe.

    Elle fut tentée de s’approcher de lui, de le dominer encore, d’imposer sa présence comme une prédatrice impitoyable, celle qui tenait son avenir entre ses griffes. Elle aurait pu l'occire. Mais avoir quelques acquis financiers n'était pas négligeable non plus. Cette perspective était plus attrayante, plus avantageuse. Si elle jouait bien ses cartes, elle sortirait gagnante de cette situation, sans avoir à se débarrasser d'un cadavre.

    L’insistance de Didier à vouloir se rhabiller était à la fois amusante et pitoyable. Pensait-il vraiment reprendre l'avantage ? Croire qu'une simple condition comme celle-là lui redonnerait un semblant de contrôle sur la situation ? Elle aurait pu, d’un claquement de doigts, le forcer à se soumettre avec la magie. Mais lui accorder un faux espoir… voilà qui était bien plus divertissant. Lui laisser croire qu'il avait droit à une faveur après tout ce qu’elle lui avait infligé ? Elle se retint de rire. Elle pouvait être bonne joueuse, elle pouvait lui accorder cette petite victoire... mais il ne devrait pas trop en profiter. Ah, tiens, essayait-il réellement de sourire ? Cette grimace ridicule…

    Elle se releva doucement, son regard fixé sur Didier, qui tremblait autant à cause du froid que de la douleur… et surtout de l'incertitude. Sortir vivant d’ici ? Peu probable. Entier ? Certainement pas.

    "J'adore comme tu repasses du tutoiement au vouvoiement..." lança-t-elle, moqueuse.

    Ce n'était pas ça qui allait la faire flancher.

    "Rhabille-toi donc... et ne tente rien de stupide. Quand tu seras de nouveau... vêtu, ne perds pas de temps. Je veux entendre cette proposition financière que j'attends avec impatience."

    Son sourire s’élargit, étrange… carnassier ? Avide ? Difficile à dire.
    "Je te laisse prendre une des serviettes à disposition, le temps de te sécher. Ainsi, tu batailleras moins à te revêtir de tes vêtements. Mais veille à ne pas abuser de ce temps... Et point d'excuser. Je vois très bien ce que tu tentes de faire... je ne suis pas née de la dernière pluie. "

    Elle le regarda alors, avec une drôle lueur dans ses yeux. À bien y regarder, c'était de l'amusement... un glacial amusement. Que le bipède ne prenne pas trop de son temps... Il était prévenu de toute façon
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