Citoyen du monde
Myriem de Boktor
Messages : 980
crédits : 5293
crédits : 5293
The phantom of the Opera feat Gunnhildr
Dans l'Académie de Mael
21 septembre de l’An 3
Aujourd’hui c’est le début d’un nouveau cycle, en ce jour de l’année, les jours et nuits sont identiques, rien ne prédomine, ni la clarté éclatante du soleil ni la morsure sombre de la nuit, cette nuit est celle que certains fêtent sous le nom de Mabon. En Shoumei on y fête surtout les récoltes et on remercie les divins et cette tradition n’est pas mort malgré cette guerre, malgré le retour des titans et l’Ordalie qu’ils ont imposé aux impies. J’ai fui mon pays et mes terres en pensant trouver ailleurs un nouveau foyer, mais je me suis fourvoyé. Mon périple fut long, un chemin initiatique en somme, qui a marqué ma chair et mon âme pour qu’au bout de la route alors que je pensais sincèrement accepter une vie ailleurs, on me montre la voie. Mael était ma maison, mes terres bordaient la cité, se prolongeaient jusqu’à la mer et si le Reike s’y était installé pour nous imposer leur guerre, ses terres m’appartenaient, il en était ainsi depuis des éons et mes… enfants pourraient y grandir un jour.
Alors j’étais revenue à l’Oasis à la fin de l’été et je leur avais dit que nous rentrions chez nous. La réaction fut mitigée, la guerre était finie mais les titans encore présents, et certains avaient peur, ils craignaient leur retour, et je les comprenais. Alors je suis partie seule, j’allais m’assurer que tous pouvaient revenir, quand cela serait sûr ils seraient prévenus et viendraient à Mael, chez nous.
Entre chevauchée, téléportation grâce à un ami qui m’avait avancé et un bateau j’étais arrivée en quelques jours à Mael, seule car j’avais besoin de réaliser ce pélerinage, ce retour aux sources dans la solitude. tous s’inquiétaient et tous trouvaient cette idée stupide, surtout Wan mais j’en avais décidé ainsi, je devrais affronter le premier de mes démons passés seule, les geoles de Mael, la Purge, c’étaient les prémices de l’effondrement de Shoumei pour moi.
Arrivée dans la blanche cité j’avais fait les choses dans l’ordre et je m’étais déclarée auprès des autorités Reikoises qui contrôlaient tout quoi qu’on en dise, leur présence était toujours forte, très forte même et rien ne semblait indiquer qu’elles allaient décroître. Depuis mon départ un an et demi auparavant elle s’était même intensifié. J’avais néanmoins donné, mon nom, mon titre, appris que les entrepôts de ma compagnie marchande avaient été réquisitionnés, je décidais que chaque combat devait être mené en temps et en heure, et cela viendrait après. Mes terres étaient occupées par des troupes en faction, des bâtiments réquisitionnés aussi mais… Mon Manoir m’était accessible, ils ne pouvaient m’en interdire l’utilisation même si un nobliaud sans terre du Reike y logeait pour superviser je ne savais trop quoi… Cela aussi viendrait plus tard.
Non j’étais rentrée à Mael en premier pour me renseigner sur les pouvoirs divins, quel meilleur endroit que l’Académie pour y chercher les secrets sur nos dieux. Je ne voulais pas d’information pour les combattre ce n’était pas mon intention ni ma prétention, j’étais diviniste et cela ne changerait pas non… Mais j’étais ici pour chercher des pistes, pas dans les rayonnages connus et accessibles des bibliothèques, je savais qu’il existait des caches, des accès dissimulés aux regards du monde, je devais en trouver les entrées, c’était pour ces savoirs cachés que j’étais ici. Je devais comprendre comment moi, pauvre petite humaine je pouvais réellement contrer une malédiction divine, comment je pouvais détisser cette antique et phénoménale magie sans pour autant me parjurer envers ceux que je vénérais, j’avais quelqu’un à aider. J’avais tout noté, tout écrit après mon entrevue pour ne pas oublier.
J’avais franchi les murs de la blanche cité, marché jusqu’à l’Académie et j’avais été frappée par les lieux, tout me semblait identique, les murs avaient gardé leur blancheur immaculé mais tout me semblait perverti, sali par l’omniprésence des symboles insidieux de la présence du Reike ici.
Respectueusement j’étais allée présenter mes hommages à la dirigeante de l’Académie, seul point de repère dans cette ville changée, bousculée. Je m’étais entretenue longuement avec elle, des heures durant, elle s’assurait que je ne mentais pas, que je n’étais sous l’emprise d’aucun sort, contrat, ou quoi que ce soit, une fois qu’elle avait eu la certitude de mon intégrité et honnêteté elle avait accédé à ma requête de chercher comment fonctionnait en un sens ma propre magie et celle des divins.
Nous avons franchi des couloirs, portes, espaces dérobés, pour être honnête, j’étais perdue littéralement et finalement elle m’avait ouvert une porte. Derrière se trouvait un espère caché aux yeux des indignes concernant les magies divines. J’avais une journée ni plus ni moins en ce lieu.
Alors avec humilité j’avais plongé dans les entrailles de la terre , descendu les marches, la blancheur de Mael était toujours présente, c’était perturbant, ainsi sous le sol. Ce lieu était empreint de magie, de mysticisme et de bien des choses j’en avais la certitude. J’avançais longtemps pour déboucher une sorte de scriptorium silencieux, éclairé magiquement par des torchères au mur. La pièce était vaste et de nombreux ouvrages s’y trouvaient ainsi que des pupitres vides.
Je me croyais seule au début mais j’avais tord, quelqu’un d’autre était présent.
Message 1
Invité
Invité
The phantom of the Opera
Ft. Myriem de Boktor
Mael - 21 septembre de l’An 3
Mael avait beaucoup changé depuis que Gunnhildr avait été à la tête de la Fédération. Comme elle s’y attendait à l’époque, la ville avait fini par tomber aux mains des reikois. Et comme elle s’y attendait aussi à l’époque, tout cela n’avait rien de bénéfique pour les habitants.
Loin de leurs majestés, les autorités reikois faisaient preuve de zèle. La ville était autrefois d’un blanc éclatant et si elle n’avait pas perdue son côté immaculé, les rues étaient désormais ternes. Les étendards de l’empire remplaçaient maintenant ceux de la ville et de la Fédération. Et les divinistes avaient été relégués au même rang qu’eux ceux qu’ils conspuaient à l’époque, suite à l’attaque des titans. Une douce ironie. pensa-t-elle, le présent lui donnant raison sur ses actes passés.
Les barbares du désert cherchaient encore à assouvir leur autorité sur la ville et sa région, de fait, ils ne s’intéressaient que très peu encore aux précieux trésors que pouvaient renfermer les murs de cette ville. Cela laissa tout le loisir à l’ancienne régente d’en parcourir les bibliothèques et les archives. Des plus petites aux plus grandes. Des publiques aux plus privées et à leurs collections familiales secrètes. Mais finalement, son chemin l’amena jusqu’aux marches de l’université de Mael, du moins ce qu’il en restait.
Elles avaient discuté, pendant un très long moment, l’ancienne régente et l’actuelle Matriarche de l’université, Martha Kidd. Elle était déjà en place lorsque Gunnhildr était encore à la tête de la Fédération, lorsqu’il y avait encore une Fédération.
La discussion était plus que cordiale et évidemment, elles n’avaient pas discuté du passé. Il n’y avait aucune raison à cela. La première valkyrie avait simplement exposé ce qu’elle était venue chercher ici, sans pour autant espérer que l’université réponde à son besoin. Étrangement, toutefois, probablement par politesse au rang qu’elle avait autrefois occupé, les archives secrètes de l’endroit lui seraient ouvertes pour le temps qu’elle voudrait.
Kidd était une femme intelligente et si elle déplorait la situation dans laquelle se trouvait la ville, encore plus la fédération et ceux qui l’a composé, elle savait très bien qu’il fallait aller de l’avant. Le discours de la liche sur les titans ne l'avait jamais laissé totalement indifférente et si cette dernière pouvait en terminer avec cette épée de Damoclès au-dessus de leurs têtes à tous…alors soit.
~~~~
- petite musique:
Quelqu’un venait de rentrer dans la bibliothèque. Gunnhildr l’avait senti. D’abord parce qu’un air frais venait de s'engouffrer dans le lieu et que la caresse de celui-ci sur son visage avait été agréable. Ensuite, parce qu’elle ressentait une pression magique dans la pièce, loin d’être inquiétante – non pas que quelque chose puisse l’être pour la première valkyrie – suffisamment élevée pour être notée.
L’ancienne régente sortit de l'une des allées, des livres sous un bras, un autre déjà ouvert dans l’autre main qu’elle lisait. Sans un regard pour la nouvelle personne, presque dans un soupire d’agacement elle annonça :
- N’avais-je pas dit, il y a quelques instants, à la Matriarche Kidd que je n’aurais besoin de rien ?
Elle s’installa ensuite à la place qu’elle occupait depuis qu’elle était arrivée dans l’endroit. Les livres s'amoncelant autour d’elle, preuve qu’elle était là depuis au moins plusieurs jours. Et c’est, justement, ce petit grain de sable dans cette routine quotidienne qui la fit réagir à la situation. Gunnhildr n’avait quitté les sous-sols depuis son arrivée, Kidd avait respecté sa volonté de ne pas être dérangée et elle en avait, de fait, perdu la notion du temps.
La liche se tourna vers cette personne. Le port de tête bien droit... des tissus de haute qualité en guise de tenue… Une noble, de toute évidence… Tant est qu’il reste de la noblesse dans ce pays. L’ancienne régente continua de détailler la personne, tout se passait en une fraction de seconde, l’oscillation de ses yeux s’arrêta sur une main. Un sceau. Champ d’azur… une ancre…Boktor. Elle pivota à nouveau et reposa ses yeux sur le livre qu’elle avait commencé.
- Si vous êtes venues pour les livres, Baronne, tâchez de vous trouver un coin. Dit-elle dans un premier temps, elles n’étaient que deux dans l’endroit, mais la présence et la prestance de Gunnhildr étouffaient la pièce. Puis avec un moulinet de main. Vous pouvez vous servir, ceux-là sont lus. Quant aux autres, ne dérangez pas mon travail.
Comme à son habitude, l’ancienne régente était sèche dans ses propos, presque cassante. La baronne était une adulte et pourtant elle se faisait traiter comme une gamine par ce qui fut sa cheffe d’état, il y a encore quelques années. Mais l'avait-elle seulement reconnue ?
Citoyen du monde
Myriem de Boktor
Messages : 980
crédits : 5293
crédits : 5293
The phantom of the Opera feat Gunnhildr
Dans l'Académie de Mael
21 septembre de l’An 3
Les lumières tamisées de la pièce de recherche ne m’avaient pas permises dans un premier temps de voir qui pouvait bien faire des recherches en ce lieu. Mais avant même de la voir réellement, j’avais ressenti son agacement, cette personne ne voulait pas être dérangée et j’étais à ces yeux une gêne, j’allais l’empêcher de travailler à son bon vouloir. J’étais bien entendu trop polie pour réagir à ce que je ressentais, c’était la force de l’habitude tout simplement.
Les mots que la personne lâcha dans l’ombre des rayonnages obscurs me permit de comprendre qu’il s’agissait d’une femme. Je n’avais rien répondu à ses premières paroles, je n’étais pas là pour servir qui que ce soit et je ne me sentais donc pas concernée par ses allégations tout simplement. Curieuse malgré tout je regardais la haute silhouette féminine, ses mouvements, son maintien, elle avait une autorité naturelle qui se dégageait d’elle. Je restais admirative, les femmes de cette taille étaient plus que rares.
Mais quand elle vint s’asseoir devant un lutrin avec un nouvel ouvrage et le temps perdit son cours naturel. Mes yeux devaient se tromper, mon esprit me jouer des tours. Je rentrais à peine à Mael après un an et demi d’absence et je m’attendais à bien des choses mais à cette rencontre? N’avait-elle pas disparu tout simplement après avoir fait je ne savais pas trop quoi à Yggdrasil? Les récits étaient étranges et personne ne semblait avoir la vérité sur ce que la Régente avait fait à l’arbre sacré du Shoumeï.
Car oui, me faisant face se trouvait un démon de mon passé, c’était ainsi que je l’avais considéré ces dernières années. Sa silhouette, son visage aux traits fins, ses cheveux longs et blonds, particulièrement épais mais surtout ce regard qui semblait vous sonder, lire dans votre coeur et votre âmeJe ne l'avais vu qu'une seule fois mais ce jour resterait gravé dans mon âme jusqu'à la fin : le jour de l'annonce de la Purge de Mael… Nous étions tous réunis dans le temple pour une grande annonce, tous les nobles de la région, L'ordre de la Main au grand complet était aussi réuni... Et j'avais fini comme tous les nobles ou presque dans les geôles pour de longues semaines d'interrogatoire... Alors oui mon coeur avait raté plusieurs battements à sa vue car les souvenirs enfouis étaient remontés d'un coup mais que faisait elle ici? Tellement de questions, d’interrogations et surtout de … rancœur à son encontre? Elle était une partie du problème de Shoumeï, une des fondations qui avait moisi au fil du temps et donc la déchéance avait mené à la nôtre, une mère défaillante, comme le Seagan avait été un père défaillant. Nous shoumeiens étions des pseudos orphelins recueillis par d’autres et nos parents continuaient de vivre leur vie, incapables en réalité de subvenir à nos besoins.
Comment pouvait elle savoir que j’étais Baronne?
Malgré mes pensées perturbées et mon émotion vive face à la réalisation de qui elle était, j’avais quand même pu l’entendre. Je paraissais sans nul doute malpolie en ces instants de réflexion intérieure mais j’avais besoin de comprendre et d’analyser. Combien de secondes avant que je ne prenne la parole? Et ce ton? Elle était écrasante, étouffante, cassante, son âge lui donnait cette capacité ou l’avait elle choisie. Aigrie elle devait l’être non? Morndrizel était un être plurimillénaire. Mais une seule possibilité à mes yeux, des compétences d’héraldique hors normes et une mémoire exceptionnelle.
- Je vous salue Dame Gunnhildr. Quelle générosité de me donner un droit à consulter des ouvrages que vous avez déjà lu.
Pour le coup le ton était plus ironique que je ne l’avais voulu. Je n’en revenais toujours pas, vivante et à Mael…
- La Matriarche m’a donné libre accès à cette salle. Je compte bien en profiter aussi pour étudier.
Je me dirigeais donc sans rien ajouter pour l’heure vers les rayonnages d’ouvrages anciens, malgré moi, j’étais une bavarde et une d’une curiosité insatiable. Aussi me tournant à nouveau vers elle qui cherchait calme et quiétude j’ajoutais.
- Tout Shoumeï vous croyait morte et cela expliquait votre absence. Je ne parlerai pas du Monarque qui a disparu lui aussi. L’aviez vous prévu?
Cela semblait trop gros pour être une simple coïncidence que nos deux dirigeants millénaires disparaissent au même ou nous avions besoin de guides.
Message 2
CENDRES
Invité
Invité
The phantom of the Opera
Ft. Myriem de Boktor
Mael - 21 septembre de l’An 3
Gunnhildr s’était rapidement remise à travailler, mais à la question de la baronne, elle décolla les yeux du livre qu’elle lisait et tourna son visage dans sa direction. C’est alors qu’elle se mit à sourire.
C’était un sourire sincère, quasiment chaleureux. Il venait presque briser la dureté et réchauffer la froideur du regard qui l’accompagnait. Il en était sensiblement le même que celui d’une mère adoptive attendrie à l’égard de son enfant bêtifiant.
- Cela vous aiderait-il à vous sentir mieux, dussé-je l’avoir prévu ?
Son temps à la tête de la Fédération de Shoumei était révolue, tout comme celui de la Fédération elle-même. L’ancienne régente n’avait aucun regret à ce propos et si les choses étaient à refaire, elle les referait de la même manière sans aucune exception : Son ascension au pouvoir, la mise en place de Seagan, l’assassinat des deux protecteurs, la purge, Yggdrasil. Absolument tout.
Le bois de sa chaise craqua à nouveau lorsqu’elle se mit en position pour continuer sa lecture. Elles étaient désormais deux dans cette pièce, mais ce n’était pas pour autant que Gunnhildr allait devenir bavarde. Chacune avait sa propre tâche, nul besoin de converser pour qu’elle avance.
Les minutes s'égrenèrent, peut-être même les heures avant que la première des valkyries lève à nouveau la tête. Elle était restée silencieuse pendant tout ce temps, cependant le fait qu’elle n’avance pas d’une page non plus pendant toute cette période, la poussait à reprendre la parole.
- Non, je ne l'avais pas prévu. Elle soupira. Qu’ils me croient morte est une bonne chose, je suppose, leur démon a enfin disparu, bien que j’imagine que lui mettre un coup de couteau eux-mêmes aurait soulagé un plus grand nombre. Nonobstant, cela n’a pas rendu leurs vies meilleures. Elle arqua un sourcil, un imperceptible mouvement de la tête comme si elle s'interrogeait à ce propos vis-à-vis de la Baronne.
La liche avait continué à tourner le dos à Myriem. Elle attendait comme si elle lui offrait cette possibilité. Une opportunité que des millions s’étaient vus refuser. Est-ce que ce simple coup permettrait d’achever la liche ? Lui ferait-il du bien ? Les questions devaient sûrement fuser dans la tête de l’humaine et alors qu’elle considérait très probablement encore la chose, Gunnhildr se tourna à nouveau afin de lui faire face, en gardant le livre en main. Trop tard.
- Toutefois, rien de ce que je découvre dernièrement me surprend. Mael, le retour des titans, les conquêtes territoriales ici et là, même les livres de cette bibliothèque…Je perds mon temps.
Elle disait cette phrase comme si elle pouvait mourir de vieillesse. Comme si elle jouait contre-la-montre. En quelque sorte, oui. Car il reviendront. pensa-t-elle. Elle avait eu raison par le passée et elle aurait encore raison dans le future. Mais cette fois-ci, il n’y aurait pas un pays tout entier à sacrifier pour gagner la bataille. Ni le Reike, ni la République ne ferait un tel sacrifice, aucun de leurs dirigeants en était capable. Gunnhildr l’avait fait et elle portera encore le poids de cette décision longtemps.
- Ce n’est pas comme si je m’étais évertuée à prévenir le monde entier pendant trois millénaires à ces sujets. Elle referma le bouquin qu’elle essayait de lire, elle n’en tirerait rien de plus, comme très certainement tout le reste de cette bibliothèque. Et ils pensent avoir à nouveau gagné… murmura-t-elle, presque en secouant la tête. Bref, que cherchez-vous ici ?
Citoyen du monde
Myriem de Boktor
Messages : 980
crédits : 5293
crédits : 5293
The phantom of the Opera feat Gunnhildr
Dans l'Académie de Mael
21 septembre de l’An 3
Etrange en réalité de voir sourire Gunnhildr, je ne l’avais vu qu’une fois, mais son visage de marbre, sa posture figée, tout était gravé dans mon esprit comme on grave le marbre, c’est un de ses moments qu’on ne peut oublier. Et la voir ainsi, chaleureuse, me prend en réalité au dépourvu, est-ce vraiment l’ancienne régente qui se trouve face à moi ou est-ce quelqu’un d’autre? Je ne sais pas sur quel pied danser en réalité, elle m’a perturbé en un sourire. Et sa réponse, j’ai un instant la voix de ma défunte mère qui se superpose à ses mots, elle se moque gentiment mais sûrement de moi, c’est ainsi que je le prends. Je suis adulte et pourtant je me sens enfant devant la valkyrie millénaire.
- Me sentir mieux? Non, rien n’y fait mais peut-être que cela m’aiderait à comprendre comment le monde en est arrivé là.
J’ai repris moi aussi mon travail, cherchant sans succès des informations sur la magie divine, celle des titans, leur fonctionnement, des études réalisées par le passé ou des théories foireuses ou pas, mais pour l’heure rien ne semblait vouloir aller dans le sens de mes recherches.
Et finalement dans le silence parfois brisé par le bruit des feuillets qu’on tourne, s’élève à nouveau la voix de Gunnhildr. Son pupitre est installé devant celui que j’ai choisi, il y a peu de lampe et alors qu’elle parle sans me regarder je vois sa nuque offerte, visiblement sans défense, est-ce un signe? Est-ce une opportunité de faire payer pour le passé? Et des mots, cherchait-elle tout simplement à expier dans la mort? Non j’en doutais en réalité, elle était une survivante, une force de la nature et quoi que je tente si j’en avais l’intention serait voué à l’échec.
Je pose le livre que je consulte ainsi que la mine de graphite que je tenais pour prendre des notes dans mon carnet et je réponds d’une voix douce et chaude, je sais déjà ce que j’en pense en réalité de tout cela.
- En ce cas, Gunnhildr est morte et a disparu avec Yggdrasil. Le cœur de notre nation est mort en même temps que la régente et nous a laissé sans défense. Mais je ne tenterai rien contre vous parce que ce serait vous octroyé la chance de ne pas voir le monde en Cendres que vous nous laissez. Vous avez quitté le navire, vous avez donc choisi de rester dans l’ombre, qu’il en soit ainsi alors. Restez, vivez, voyez la désolation dans laquelle nous devons évoluer et nous reconstruire, j’en aurais les pouvoirs que je ne vous libérerai pas de cette existence, vous le demanderiez que je refuserai.
Je replonge mon attention dans les ouvrages que j’ai choisi sans rien trouver de probant ou d’intéressant pour ma part. J’entends la Valkyrie s’agacer de ne point trouver les réponses qu’elle cherchait dans les ouvrages, en un sens nous sommes au même point. Je l’écoute malgré moi, captivée, intéressée à l’idée même de partager un instant les pensées ou recherches de cette femme, de ce symbole qui semble avoir décidé de se cacher du monde maintenant, a-t-elle échoué à ce point? Mais de quoi a-t-elle prévenu le monde entier? Je n’en sais rien, je n’ai probablement pas su écouter? Encore que techniquement je ne l’ai entendu parler en public que lors de l’annonce de la Purge de Mael. Cependant elle me sort de ma rêverie, qu’est-ce que moi je cherche ici?
- Des réponses comme vous mais sans succès pour l’heure.
Un instant j’hésite et finalement, pourquoi ne pas dire ce que je cherche, elle possède un savoir ancestral que je n’ai pas après tout, peut-être connaît-elle des ouvrages ou des théories?
- Une de mes amies a affronté Xo’Rath et de ce combat elle a hérité d’une blessure étrange. Elle porte en elle une étincelle du divin, elle est maudite en un sens par cette présence en son être qui n’a pas lieu d’être. Le souci c’est que ce morceau de titan se nourrit en elle pour ne pas disparaitre, il se nourrit des souvenirs des gens, on l’oublie de différentes façons, chacun en est frappé différemment mais quand j’ai plongé en elle pour comprendre ce mal je l’ai senti cet amas divin, qui n’avait pas sa place en elle. Sauf que… je ne peux le détruire, je sens que j’ai la capacité de l’isoler, de couper les liens qui plongent en elles et sont cause de son mal mais une fois isolé je ne peux l’extraire… ou le détruire… Alors je cherche comment réaliser cette partie, comment réussir à la sauver et sauver ce qui peut l’être de ses souvenirs, de son être. Mais je ne trouve rien.
Message 3
CENDRES
Invité
Invité
The phantom of the Opera
Ft. Myriem de Boktor
Mael - 21 septembre de l’An 3
- En ce cas, Gunnhildr est morte et a disparu avec Yggdrasil. Le cœur de notre nation est mort en même temps que la régente et nous a laissé sans défense. Mais je ne tenterai rien contre vous parce que ce serait vous octroyé la chance de ne pas voir le monde en Cendres que vous nous laissez. Vous avez quitté le navire, vous avez donc choisi de rester dans l’ombre, qu’il en soit ainsi alors. Restez, vivez, voyez la désolation dans laquelle nous devons évoluer et nous reconstruire, j’en aurais les pouvoirs que je ne vous libérerai pas de cette existence, vous le demanderiez que je refuserai.
Gunnhildr dévisagea Myriem. Comment osait-elle lui parler ainsi ? Elle était d’une race inférieure à elle et même si elle avait un tant soit peu de respect pour cette dernière du fait de sa condition de femme, la Valkyrie avait ses limites. La prima avait sa fierté et elle ne supporterait encore très longtemps de telles insultes à sa personne.
Toutefois, la colère qui montait en elle jaillit sous la forme d’un rire franc :
- Gunnhildr n’est pas morte avec Yggdrasil et l’arbre monde n’a pas disparu avec elle non plus. Exia n’a pas sû me tuer il y a 10 millinéaires de cela… Elle eut une légère expression du visage, un sourire presque narquois, un air de dire “Alors bon…”. Mais ce sourire disparu très vite alors que son visage devenait de marbre à nouveau. Tout comme le cœur de Shoumei n’est pas mort non plus. Tant qu’il y aura des hommes et des femmes pour qui ce mot aura un sens, alors la Fédération continuera de vivre. Sous une autre forme, je vous l’accorde volontiers, mais elle est loin d’avoir disparu.
Puis son regard se perdit au loin, vers un horizon de pensées dont elle seule avait le secret. Quelques instants, un battement de cœur, rien de plus. Et sans détacher ses yeux de ce point imaginaire spirituel, l’ancienne régente prononça avec détermination dans la voix :
- J’ai passé des millénaires à préparer nos défenses, pour qu’au final les autres se querellent entre eux. J’en ai assez de cela, seuls les immortels et les êtres millénaires comprennent réellement les enjeux de ce monde. Alors, gardez votre misérable miséricorde pour ceux à qui cela compte. Son regard revint dans le réel et se posa sur la baronne, la détermination de sa voix s’était étendu jusqu’à celui-ci. Je ne m’arrêterai pas qu’aux titans. Ni dieu. Ni maître.
Au final, Mael n’avait été qu’une perte de temps. Cela avait toujours été le cas, aujourd’hui comme hier. Certaines choses ne changeraient donc jamais. Toutefois, il fallait venir pour le savoir et au risque d’être passé à côté de quelque chose, c’était probablement mieux ainsi.
Gunnhildr aurait pu le deviner, cependant, car comme elle venait de le dire à son interlocutrice, seuls les êtres qui dépassaient de loin la longévité de l’humain pouvaient comprendre les véritables enjeux de cette guerre et même de ce qu’elle cherchait à faire. Alors à quoi bon chercher des informations dans les écrits venant de la main de ceux que cela dépassait totalement ? Peut-être avait-elle espérer tomber sur l’écrit d’une créature de la même longévité qu’elle, un ange ayant connu lui aussi les titans, un elfe peut-être, mais rien de tout cela se trouvait ici. Ou alors, si cela existait, c’était comme chercher une aiguille dans une botte de paille. Cela voulait-il dire qu’elle devait se rendre dans une ville où les connaissances étaient millénaires ? Devait-elle se rendre à Melorn ? Très probablement et c’est sûrement là-bas que la suite de son voyage allait l’amener. Mais pour l’heure, Myriem avait besoin de réponses qu’elle ne saurait trouver dans les pages qui se trouvaient ici :
- Une de mes amies a affronté Xo’Rath et de ce combat elle a hérité d’une blessure étrange. Elle porte en elle une étincelle du divin, elle est maudite en un sens par cette présence en son être qui n’a pas lieu d’être. Le souci c’est que ce morceau de titan se nourrit en elle pour ne pas disparaitre, il se nourrit des souvenirs des gens, on l’oublie de différentes façons, chacun en est frappé différemment mais quand j’ai plongé en elle pour comprendre ce mal je l’ai senti cet amas divin, qui n’avait pas sa place en elle. Sauf que… je ne peux le détruire, je sens que j’ai la capacité de l’isoler, de couper les liens qui plongent en elles et sont cause de son mal mais une fois isolé je ne peux l’extraire… ou le détruire… Alors je cherche comment réaliser cette partie, comment réussir à la sauver et sauver ce qui peut l’être de ses souvenirs, de son être. Mais je ne trouve rien.
- Rares sont ceux qui peuvent se targuer d’avoir affronté un titan et d’avoir survécu à une telle rencontre. Si vous le permettez, je souhaiterai pouvoir rencontrer cette amie.
Pour le moment, je doute que vous ne trouviez réponse ici. Mais si je peux vous apporter quelques éléments de réponses… Que connaissez-vous de la magie Baronne ? Je ne parle pas de la magie des titans, celle-ci est particulière, mais de la magie en général ? Vous êtes-vous déjà posée la question de comment elle fonctionnait ? Ou bien tout cela est-il aussi naturel pour vous qu’est la respiration ?
Citoyen du monde
Myriem de Boktor
Messages : 980
crédits : 5293
crédits : 5293
The phantom of the Opera feat Gunnhildr
Dans l'Académie de Mael
21 septembre de l’An 3
Il était étrange de percevoir les émotions qui affluaient de la part de l'ancienne Régente du Shoumei, je venais de la choquer, de lui donner une claque verbale au vu de son air mais après tout je n'avais dit que ce je pensais. Elle ne voulait pas qu'on sache qu'elle était morte, j'avais donc acté que pour moi elle resterait dans l'oubli, c'était son choix pas le mien, c'était elle qui avait dit que c'était mieux qu'on la croit morte alors quoi? J'avais des qualités, des défauts mais je ne lisais pas les pensées des gens, juste leurs émotions.
Je sentis une bouffée d'orgueil mêlé de colère qui explosèrent dans un rire franc, pour le coup je ne l'avais pas vu venir celle là.
- C'est vous qui disiez que c'était mieux qu'on vous croit morte. Comment pourrais je le croire vu que je vous vois, après je n'ai pas encore croisé de fantômes qui sait… *un sourire mutin s'ancre sur mon visage, je plaisante tout simplement avec l'innocence de mes vingt cinq printemps * Mais je vous rejoins sur Shoumei, tant qu'il y a des âmes pour y croire l'espoir existe et sans ce dernier je ne serai pas revenue à Mael. Mais je suis optimiste de nature et je veux croire en nous.
J'incluais tout le monde en réalité, tous ceux ayant à cœur les intérêts de Shoumeï et de ses habitants, et pas forcément ceux voyant en nous une manne de richesse et de savoir à récupérer ou utiliser.
J'écoutais ensuite le récit d'un être ancien, un des plus vieux probablement et qui avait traversé des épreuves que je ne pouvais imaginer en réalité.
- Vous avez des millénaires de vie, comment pourais-je avoir votre recul. Mais songez que le monde est empli de gens comme moi et sans guide pour nous montrer le passé, nous expliquer le fruit de vos réflexions et analyses nous agiront toujours selon nos émotions et notre coeur, nous sommes peut-être sots et incultes à vos yeux mais nous sommes... emplis de vie, d'intensité parce que nous sommes les étincelles qui alimentent le foyer de votre existence Dame Gunnhildr, acceptez au moins cela, à défaut de savoir, nous expérimentons, échouons, persistons, nous sommes des enfants à vos yeux c'est normal mais nous apprenons vite aussi à condition qu'on nous montre.
Je sentais qu'elle n'était pas forcément réceptive mais peu importait, si j'avais eu envie de tordre le cou à ce qu'elle représentait, si je lui en avais voulu de ne pas avoir été présente à la chute de shoumei, tout comme j'en voulais au Monarque, elle devait comprendre que ma colère d'humaine pouvait retomber aussi vite qu'elle montait, j'incarnais comme les autres l'instant présent tout simplement.
Néanmoins la conversation avait changé et finalement j'étais ravie d'avoir peut-être la chance d'avoir un avis extérieur et réfléchi face au problème de Rowena. Cependant sa question me laissa silencieuse de prime abord, elle touchait un point que j'avais déjà remonté à de nombreuses personnes, même à mes professeurs de l'Académie.
- Je n'ai rien contre le fait que vous rencontriez mon amie, je peux lui écrire pour lui dire que le souhaitez, dites moi comment elle pourra elle vous contacter tout simplement.
Je ne voyais aucune raison pour ma part de refuser ce genre de choses, Gunnhildr avait un savoir que je n'avais pas et mon ego n'était pas si grand que je refuse de voir cela, toute aide était la bienvenue à mes yeux, je ne cherchais pas de gloire à résoudre cette malédiction mais seulement à sauver une amie précieuse que le destin me faisait oublier régulièrement, maudite malédiction !
- Je suis une piètre théoricienne je le concède. Mais pour moi la magie est l'expression de la vie, des énergies qui parcourent ce monde, la nature qui nous entoure est emplie de magie tout comme nous le sommes aussi. Chacun ayant des prédispositions, des facilités pour certaines pratiques, nous sommes tous différents. Mais je perçois le monde au travers de champs de mana, quand je me concentre je peux les sentir qui courent partout, selon les lieux, les énergies prédominantes diffèrent, selon les personnes aussi. Je peux pour ma part manipuler certains champs aisément, ceux d'eau me sont accessibles et ceux... je les dirai neutre, la mana pure aussi... Je peux aussi mobiliser ma propre énergie pour produire des effets magiques, d'eau et de mana. Quand je soigne les maladies notament j'utilise la mana que je considère pure, c'est pour moi l'essence de vie, enfin ma représentation et quand je soigne des blessures j'utilise des champs d'eau. Mais je suis mage instinctive, pas une grande académicienne ou théoricienne, c'est mon empathie qui guide mes actes et mon ressenti des émotions des autres de fait.
Je n'avais pas peur d'être moquée, je livrais juste ma vision de la magie, y avait-il une vérité unique, je n'en savais rien, j'imaginais avec innocence que chacun avait sa vérité non? Que c'était pour cela que la magie des soeurs Noirvitrail, leurs runes, symboles me dépassaient par exemple.
Message 4
CENDRES
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum