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Maître loup, dans une ruelle posté
Feat.Ssisska
Le Scar avait fini par retrouver sa trace, finalement. Ils y auraient mis le temps. Mais dans la missive qu’elle reçut, nulle mention de sa propre arrestation. Non. Un ordre de mission. Après tout, Dactyle n’avait pas réellement démissionné, elle s’était contenté de ne jamais revenir, et de disparaître, loin, aussi loin que possible. Même perdue au fin fond de la montagne, elle avait fini par se faire connaître de certains. Qui eux même, entretenaient des relation avec le SCAR qui connaissait … tout le monde. Et pour avoir connu certains d’entre eux en temps que Spectre, la Bête savait parfaitement à quel point ils pouvaient avoir le bras long … Enfin, c’est avec une certaine appréhension, teinté de curiosité que la louve s’était intéressée à ce fameux ordre de mission. Ses compétences de traqueuse étaient requises, ça, et son passé de dévoyée, entre autres choses. Quelque chose se tramait dans les rues de Liberty. Quelque chose de louche. Et alors ? La pègre avait toujours fait partie de l’histoire de la cité, et elle se serait toujours. Les politiques devaient faire avec. Oui mais voilà, les choses avaient changé. Depuis que la cité avait accueilli nombre de réfugiés de guerre, Liberty ne pouvait plus se permettre d’ignorer ce qui se tramait dans l’ombre. Et une nouvelle force semblait à l'œuvre.
Aucune mention du Razkaal dans cette lettre... Alors.. Pourquoi refuser ? Après tout, ça la démangeait depuis un moment. De bouger un peu, changer d’air, et quoi de mieux que la fragrance nauséabonde des bas-fond de Liberty ça. Et elle y avait laissé un bon paquet de problèmes non résolus. Quitte à payer ses dettes, autant commencer quelque part.
Une semaine de congés posée auprès de son berger favoris, quelques affaires rassemblées, un uniforme noir, une paire de ceste aux articulation renforcées d’acier, et deux dagues. Sans oublier, son masque. Elle ne porterait pas l’uniforme des limiers, non il était trop tôt. Et ce dernier était trop.. voyant. Son masque en revanche, elle ne se voyait pas accepter une mission sans l’emporter. Elle laissa un instant ses doigts courir sur les nombreuses rayures et éclats de bois qui parsemaient l'objet. Avant de finalement quitter la montagne, le visage fermé, dissimulé derrière le masque d’un loup rieur.
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Les quartiers les plus pauvres s’étaient étendus.. renfloués de centaines de réfugiés de guerre. De miséreux plus amères encore. Plus dangereux aussi.
Des jours que le Bête arpentait les ruelles les plus obscures de Liberty. Une chose est sûre, l’agitation de la ville ne lui avait pas manqué. Ni le bruit, ni les gens. Nombreux, trop nombreux, assez pour la dissimuler aisément en tous cas. La chaleur de la fin d'après-midi se faisait encore présente, ralentissant les mouvements et échauffant les esprits. Mais son incapacité momentanée à enquêter de nuit restreignait ses mouvements. Alors Dactyle errait, près des marchés, des mendiants, des commerces suspects, laissant traîner ses oreilles un peu partout. Voilà plus d’une quinzaine d'années qu’elle n’était plus revenue hanter ces quartiers. Qui lui paraissent pourtant étrangement familiers. Après tout, elle les avait considérés comme son foyer, son territoire. Le leur. Mais de ceux avec qui elle avait partagé cette vie, elle n’en retrouva aucun. Ce gang avait pourtant eu son influence, et peut être que rappeler son bon souvenir à certains, suffiraient à les faire parler. Mais pour l’heure, elle préférait observer. Accoudée à un mur, postée à l’angle d’une rue, l’aire faussement occupée à faire tourner une dague entre ses doigts, Dactyle s’imprégnait de l’atmosphère, et revoyait méthodiquement les éléments du rapport. Les gangs étaient tendus, l’air de certains quartiers, comme chargé d’électricité. La ville était frappée de disparitions, de meurtres et d’agressions. Moins de salauds en ville, super. Mais comme tout à chacun le sait bien, les gens ne se volatilisent pas. encore moins les criminels. Quelqu’un devait orchestrer tout ça. Le seul élément que la louve ne parvenait à connecter à rien, c’était l’indication faisant état d’une recrudescence du nombre de serpents en ville, autour de certaines scènes de crimes… brrrhh franchement bizarre, mais pas indispensable, si ?
Un cri sort brutalement la Bête de sa réflexion. Son instinct de Limier en éveil. Identifiant rapidement la source du bruit, ce qu'elle n’a aucune mal à faire, étant donnée la succession d’exclamation d’horreur et se succède et la formation d’un petit attroupement typique des drames, qui se forme de manière quasi immédiate à l’angle d’une rue, près d’une vieille bâtisse probablement inhabitée. Elle s’élance et se faufile à travers la foule, avec autorité, bien qu’elle ne porte pas l’uniforme, son masque suffit probablement à interpeller les passants, suffisamment pour qu’elle puisse s’approcher.
- Reculez.
Et découvrir un homme, la quarantaine, assez négligé, arme encore à la main, sans doute une petite frappe locale, le visage pétrifié d’une terreur indicible, parfaitement immobile, figé dans l’effroi. Dactyle plaça méthodiquement une main sur son poignet glacé, son cœur battait encore. La victime ne semble présenter aucune lésion mortelle. Il s’en remettra. Mais pourquoi est ce qu- Un doigts semble essayer de saisir la manche de la louve qui s’immobilise. Les extrémités de l’homme s’agitèrent nerveusement alors qu’il semblait lutter pour reprendre possession de ses membres. Ses lèvres étaient secouées de spasmes. Dactyle s’approcha alors, méfiante, sa dague en main, alors qu’elle approchait son oreille tout près de la victime. Ses dents claquaient, sa respiration semblait laborieuse, mais il parvint à lâcher dans un souffle :
- L- l la … la Gorgone.
Son visage à présent tout près de la victime, non content de découvrir un nom, la traqueuse décèle une odeur. Un fumé étrange qu'elle ne parvint pas à identifier, ténu, et pourtant si entêtant. Cette odeur, elle l’a déjà sentie, mais ou … Peu importe. C’est sa seule piste solide depuis des jours. Elle inspire, tendue prenant le temps de s'imprégner de la piste avant de littéralement lâcher le pauvre homme qui se toutes façons, était loin d’être aux portes de la mort, et s’élancer à toute vitesse vers la ruelle, aux grands damne des passants qu’elle bouscule au passage.
La piste est mince, elle doit agir vite avant de perdre définitivement la trace de … quoi qu’elle soit en train de suivre.
CENDRES
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Vous vous demandez surement pourquoi je traîne toujours dans les bas-fonds de cette ville alors que j’aurai les moyens de m’offrir un logement plus… décent.
La première raison est assez simple, je suis née ici, j’ai grandi ici avant d’être capturée et exhibée contre mon gréé, soumise aux désidératas de mes tourmenteurs successifs. On peut donc parler de cette forme de nostalgie qui nous ramène inlassablement vers quelque chose de familier, de rassurant par certains côtés. Pour la majorité des habitants de cette ville, les ruelles étroites et crasseuses des quartiers les plus malfamés de liberty sont une malédiction. Moi, je m’y sens juste chez moi.
La seconde est moins glorieuse. Quoique je fasse, je suis une aberration de la nature, quelque chose qui ne devrait pas être, une monstruosité pour la majorité des êtres pensants de cette ville. J’ai fait de mon apparence effrayante une force, m’en servant pour imposer un respect teinté de crainte, instillant dans l’esprit des plus faibles les rumeurs les plus ignobles sur la réalité de cette gorgone dont on chuchote le nom de peur d’attirer son attention. Mais je ne suis pas faite pour évoluer une pleine lumière.
Le crime se nourrit du désordre et du chaos. Et la période est faste, la guerre a amené dans son sillage son lot de désolation, jetant sur les routes une masse de réfugiés dont personne ne veut vraiment. Les nations se regardent avec suspicion et les hommes tremblent en se demandant quand le prochain cataclysme s’abattra sur eux. Les beaux discours ne rassurent plus personne, les vaines promesses que les politiciens répètent sans cesse n’ont jamais sonné aussi faux. Et quand bien même ils seraient sincères, si le crime pouvait être éradiqué, alors cela ferait longtemps qu’il n’existerait plus. Mais le crime est comme le chiendent, on croit l’avoir arraché, mais ses racines sont profondes, prenant naissance dans le cœur même des hommes. Alors il revient, toujours, et la lutte de ceux qui croit la victoire possible est sans espoir. Il est comme l’hydre des légendes. Coupez une tête, et une autre repousse à la place. Inlassablement.
Je peux voir la peur dans son regard, une peur primale venue du fond des âges, du temps où l’homme était encore une proie. Il se jette malgré tout sur moi, lame au clair dans un sursaut désespéré pour abattre le monstre. Mon regard se pare brusquement d’or, le stoppant instantanément dans sa course alors que ses muscles se raidissent jusqu’à devenir durs comme de la pierre.
Je suis comme une araignée qui tisse patiemment sa toile et mon influence grandit jour après jour à Liberty. Malgré tout ils sont encore nombreux à me résister, comme l’homme qui vient de se figer devant moi. Les rumeurs les plus atroces circulent à mon sujet et la plupart sont vraies, comme celles qui parlent de récalcitrants jetés dans une fosse emplie de serpents. Leurs corps rendus boursouflés et exsangues par l’effet du venin sont abandonnés dans les rues comme des témoins de ce qui attend ceux qui ne s’incline pas devant moi. Mais parfois ils ne meurent pas, comme aujourd’hui, car je les épargne pour qu’ils puissent parler dans les tavernes, parler du monstre bien réel que l’on nomme la gorgone.
Les tentacules semblables à des queues de serpents s’agitent sur ma tête, témoignant d’une forme d’excitation malsaine qui ne transparait nullement sur mes traits. Je m’approche d’une démarche étrangement ondulante, presqu’hypnotique alors que je le fixe de mon regard qui ne cille jamais car il est dénué de paupières.
Son corps est figé, comme pétrifié, mais il est encore vivant et surtout pleinement conscient de ma présence. Mes griffes glissent sur sa peau si dure qu’on ne peut plus la déchirer et je peux lire une indicible terreur dans son regard fixé sur mes tentacules qui s’agitent frénétiquement devant son visage.
Ma voix est basse, sifflante.
- Un petit moineau m’a dit que tu t’es gausssé de moi.
Une griffe qui suit le pourtour de ses lèvres.
- Alors pourquoi ne ris-tu plus ?
Mon visage est si proche du sien qu’il pourrait sentir mon souffle si sa peau n’était pas si rigide, et mes tentacules caressent sa tête comme pour en prendre possession.
- Tu vas sssurvire, mais ta vie m’appartient maintenant et tu vas me ssservir.
Je m’écarte, rompant le contact répugnant. Ma haute silhouette filiforme disparait dans une ruelle étroite, alors que les premières exclamations s’élèvent derrière moi. Une cohorte de mendiants semblant sortis de nulle part dissimule ma fuite et je m’évanouis dans le dédale labyrinthique de ruelles qui ne voient presque jamais le soleil, laissant derrière moi l’effluve d’une odeur unique.
La mienne.
La première raison est assez simple, je suis née ici, j’ai grandi ici avant d’être capturée et exhibée contre mon gréé, soumise aux désidératas de mes tourmenteurs successifs. On peut donc parler de cette forme de nostalgie qui nous ramène inlassablement vers quelque chose de familier, de rassurant par certains côtés. Pour la majorité des habitants de cette ville, les ruelles étroites et crasseuses des quartiers les plus malfamés de liberty sont une malédiction. Moi, je m’y sens juste chez moi.
La seconde est moins glorieuse. Quoique je fasse, je suis une aberration de la nature, quelque chose qui ne devrait pas être, une monstruosité pour la majorité des êtres pensants de cette ville. J’ai fait de mon apparence effrayante une force, m’en servant pour imposer un respect teinté de crainte, instillant dans l’esprit des plus faibles les rumeurs les plus ignobles sur la réalité de cette gorgone dont on chuchote le nom de peur d’attirer son attention. Mais je ne suis pas faite pour évoluer une pleine lumière.
Le crime se nourrit du désordre et du chaos. Et la période est faste, la guerre a amené dans son sillage son lot de désolation, jetant sur les routes une masse de réfugiés dont personne ne veut vraiment. Les nations se regardent avec suspicion et les hommes tremblent en se demandant quand le prochain cataclysme s’abattra sur eux. Les beaux discours ne rassurent plus personne, les vaines promesses que les politiciens répètent sans cesse n’ont jamais sonné aussi faux. Et quand bien même ils seraient sincères, si le crime pouvait être éradiqué, alors cela ferait longtemps qu’il n’existerait plus. Mais le crime est comme le chiendent, on croit l’avoir arraché, mais ses racines sont profondes, prenant naissance dans le cœur même des hommes. Alors il revient, toujours, et la lutte de ceux qui croit la victoire possible est sans espoir. Il est comme l’hydre des légendes. Coupez une tête, et une autre repousse à la place. Inlassablement.
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Je peux voir la peur dans son regard, une peur primale venue du fond des âges, du temps où l’homme était encore une proie. Il se jette malgré tout sur moi, lame au clair dans un sursaut désespéré pour abattre le monstre. Mon regard se pare brusquement d’or, le stoppant instantanément dans sa course alors que ses muscles se raidissent jusqu’à devenir durs comme de la pierre.
Je suis comme une araignée qui tisse patiemment sa toile et mon influence grandit jour après jour à Liberty. Malgré tout ils sont encore nombreux à me résister, comme l’homme qui vient de se figer devant moi. Les rumeurs les plus atroces circulent à mon sujet et la plupart sont vraies, comme celles qui parlent de récalcitrants jetés dans une fosse emplie de serpents. Leurs corps rendus boursouflés et exsangues par l’effet du venin sont abandonnés dans les rues comme des témoins de ce qui attend ceux qui ne s’incline pas devant moi. Mais parfois ils ne meurent pas, comme aujourd’hui, car je les épargne pour qu’ils puissent parler dans les tavernes, parler du monstre bien réel que l’on nomme la gorgone.
Les tentacules semblables à des queues de serpents s’agitent sur ma tête, témoignant d’une forme d’excitation malsaine qui ne transparait nullement sur mes traits. Je m’approche d’une démarche étrangement ondulante, presqu’hypnotique alors que je le fixe de mon regard qui ne cille jamais car il est dénué de paupières.
Son corps est figé, comme pétrifié, mais il est encore vivant et surtout pleinement conscient de ma présence. Mes griffes glissent sur sa peau si dure qu’on ne peut plus la déchirer et je peux lire une indicible terreur dans son regard fixé sur mes tentacules qui s’agitent frénétiquement devant son visage.
Ma voix est basse, sifflante.
- Un petit moineau m’a dit que tu t’es gausssé de moi.
Une griffe qui suit le pourtour de ses lèvres.
- Alors pourquoi ne ris-tu plus ?
Mon visage est si proche du sien qu’il pourrait sentir mon souffle si sa peau n’était pas si rigide, et mes tentacules caressent sa tête comme pour en prendre possession.
- Tu vas sssurvire, mais ta vie m’appartient maintenant et tu vas me ssservir.
Je m’écarte, rompant le contact répugnant. Ma haute silhouette filiforme disparait dans une ruelle étroite, alors que les premières exclamations s’élèvent derrière moi. Une cohorte de mendiants semblant sortis de nulle part dissimule ma fuite et je m’évanouis dans le dédale labyrinthique de ruelles qui ne voient presque jamais le soleil, laissant derrière moi l’effluve d’une odeur unique.
La mienne.
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Je sens, je sens... les ennuis
Feat.Ssisska
L’odeur est faible, indescriptible, reconnaissable justement parce qu’elle ne ressemble à rien d’autre, un peu comme si elle n'existait pas réellement, tout en restant perceptible pour le flair du limier. Pour le moment, d’autant plus que la chaleur de la fin de l’été imprègne les ruelles lugubres et insalubres de la puanteur de l’humidité. Raison pour laquelle, Dactyle, ne peut se permettre d’hésiter, de ralentir, de s'accorder le bénéfice du doute. Est ce que s’enfoncer dans cette ruelle sombre après avoir sentie une piste sur un type, mystérieusement pétrifié et terrifié par “la Gorgone” quoi que ça signifie, était une bonne idée ? Non. Probablement pas. Mais l’hésitation était un luxe que la Bête ne pouvait plus s'offrir après plusieurs jours sans la moindre piste. Là, elle en tenait une, et n’était pas prête de la lâcher.
Pas même lorsqu’elle manque de chuter, après une embouchure en voulant éviter les quelques mendiants entassés dans la ruelle. Une esquive maladroite, elle prit appuie contre le mur, un pied contre celui ci alors qu’elle enjambe deux caisses à l’abandon, et la voilà reparti. C’est que la ruelle était étroite, humide et particulièrement obscure. On était encore bien loin du Razkaal, certes, et cette foutue avenue pourrait même passer pour une bonnes destinations vacances à côté de la Forteresse. Mais quand même, on était loin des vallées et champs verdoyants auxquels elle avait été habituée ces derniers temps. Toujours est-il, qu’elle s’adapte rapidement, sa course se fit plus fluide, après tout, elle était un Limier, et surtout, elle l’avait dans le sang. Certains réflexes ne s'oublient pas si facilement. Elle énumère, alors qu’elle esquive à nouveau un passant, après une œillade suspicieuse, et méthodique en direction de ses mains, sa ceinture, et après avoir croisé son regard vitreux. Règle numéro un, se méfier de tout et de tout le monde. La traque ralentit alors que la piste se fit plus infime encore. Ses pas l'ont mené aux cœur des quartiers les plus misérables. Règle Numéro deux, dissimuler ses atouts. La Bête se tenait à présent seule, longeant scrupuleusement les murs pour éviter d’exposer son dos à une éventuelle attaque. Les sens en éveil, tendue, alors que ses yeux jaune inhumains luisant à travers les fente de son masque passaient en revue les issues. Gants aux poings, dagues parfaitement dissimulées dans les poches de sa tenue. Mais il y avait pourtant une chose que la Bête ne dissimulait pas, pas aujourd’hui, pas ici. Son bras maudit, difforme, bestiale, terminé de griffes acérées. Plutôt appréciées, en ces circonstances. Une cape n’aurait fait que ralentir ses mouvements, et dans ce coin de la ville, intimider les plus impressionnables d’un simple regard était loin d’être superflu. Même dans ce milieu, l'apparence avait son importance, et paraître plus intimidant qu’on ne l’est, faisait en réalité cinquante pourcents du travail.
Laissant ses doigts courir le long des murs, un pas, après l’autre, bien plus lente qu’au début. Dactyle s’immobilisa, et après une nouvelle inspiration, elle dû se rendre à l’évidence. Elle avait perdu sa trace. Sous ses doigts, se tenait une vieille porte de bois pourrie. Non elle ne pouvait pas s’être envolée. Elle ne pouvait être que là, d’où émanait également un effluve bien plus commune. Celle du sang.
Ses poings se serrèrent d'anticipation alors qu’elle pénétrait dans la bâtisse, cherchant à retrouver l’odeur si particulière qui l’avait mené jusqu’ici. La bâtisse est obscure et semblait sur le point de s'effondrer l’humidité et la moisissure empestait les murs. De nombreux grincements sinistres résonnaient un peu partout. Notamment… à l’étage peut être ? Dactyle aurait bien été voir, seulement… Les deux types qui se relèvent d’un coup depuis le fond de la pièce, surpris de cette intrusion, avec un cadavre à leur pied, l'obligèrent à changer de plan.
- T’es qui toi ? et qu’est ce que t’as vu !? Aboya un homme aussi mal fagoté que la lame qu’il agitait dans sa direction était maculée de liquide carmin.
Avait t’elle retrouvé la mystérieuse odeur ? ça non, en revanche, la puanteur des ennuis elle la sentait venir à des kilomètres. Bon, règle numéro trois, frapper en premier.
CENDRES
Invité
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Il y a quelque chose d’agaçants avec les subalternes. C’est que parfois ils font preuve d’un peu trop de zèle, dans une volonté apparemment louable de vouloir vous satisfaire jusqu’à aller trop loin en outrepassant vos ordres.
Heureusement que mes petits moineaux sont là pour venir chuchoter à mon oreille, pour me dire que de fraîches recrues ont décidé d’imposer mon ordre à la force de leur poing, là où je demande avant tout de faire preuve de subtilité. Malheureusement on ne peut pas tout faire soi-même, et il faut donc parfois réparer les pots cassés et faire le ménage.
L’endroit est à quelques pâtés de maison de là où je me trouve, alors que j’étais en train de me perdre dans les méandres des ruelles malodorantes des bas-fonds familiers de cette cité. Un orphelin des rues me guide jusqu’à la bicoque à la façade délabrée. Des bruits sourds d’échauffourées me parviennent de l’intérieur, un cri puis… plus rien qu’un silence qui ne dit rien qui vaille. La plupart des gens auraient sûrement fui, mais pas moi et je pousse la porte de bois pourri qui grince sur ses charnières fatiguées.
La scène est à même de vous faire vomir, l’odeur métallique du sang me prend à la gorge alors que je découvre pas moins de trois cadavres dans la petite pièce, dont deux horriblement mutilés par… quelque chose de bestial et d’inhumain.
Mais quelqu’un est encore debout, j’ai du mal à savoir s’il s’agit d’un humain ou d’une bête. La silhouette robuste et musculeuse est couverte du sang de ceux qu’elle a massacré, ces hommes étendus sans vie au milieu de la pièce. Son bras gauche attire immédiatement mon regard jaune fendu de noir. Un bras couvert de poil brun souillé de liquide carmin qui se termine par une main griffue d’où s’écoule encore quelques gouttes écarlates. Le reste semble appartenir à une femme, mais son regard trahit le fait qu’elle est bien plus que cela.
Femme et animal, animal et femme, finalement n’est-ce pas ce que je suis moi-même avec ces tentacules serpentins qui s’agitent frénétiquement sur mon crâne ?
Hésitation, que je mets sur le coup de la surprise, mais je me rends compte qu’il y a plus que cela. L’étrange sentiment d’avoir déjà croisé cet être, le souvenir fugace d’une présence serviable lorsque tout me rejetait. Quelque chose que l’on ne peut pas oublier malgré les années qui passent, car dans une vie de souffrance et d’abandon, les lueurs d’espoir sont rares et précieuses.
J’approche lentement de cette démarche ondulante qui me caractérise. Mes yeux ne cillent pas car ils sont dénués de paupières, alors ils la fixent, intensément pour être sûr que c’est bien elle. Mon esprit s’agite, remuant la poussière accumulée par les ans qui s’est déposée sur mes souvenirs. Un temps où j’étais une créature fragile et traquée, vivant dans les trous les plus sombres et les plus glauques pour me cacher du regard des autres. Un temps où la survie était mon seul but, un temps où j’avais l’impression que le monde entier me traquait pour effacer de sa surface la trace de mon abomination. Tous, sauf un autre être, lui aussi perdu et abandonné à la rue. Une présence que je sentais parfois à l’orée de ma perception, un regard de braise croisé dans la nuit noire et, parfois, au petit matin le cadavre encore chaud d’un rat dodu égorgé proprement pour satisfaire un estomac trop souvent vide. Nous n’avons jamais échangé aucun mot, nos rencontres se traduisant par l’observation curieuse de l’autre avant que l’un de nous ne s’échappe de peur d’aller plus loin. Elle ne m’a jamais regardé comme une erreur de la nature, je pouvais lire dans son regard qu’elle savait ce que cela signifiait d’avoir l’impression d’être un monstre.
Peut-être que nous aurions eu le courage d’aller plus loin, mais le destin en décida autrement, m’arrachant à la rue pour faire de moi une bête de foire. Et je ne l’ai plus jamais revu…
Je m’arrête à quelque pas, j’ai plongé si longuement mon regard dans le sien que le doute n’est plus permis. Ma voix est basse, sifflante, presque tremblante.
- Ssss’est toi ?
Heureusement que mes petits moineaux sont là pour venir chuchoter à mon oreille, pour me dire que de fraîches recrues ont décidé d’imposer mon ordre à la force de leur poing, là où je demande avant tout de faire preuve de subtilité. Malheureusement on ne peut pas tout faire soi-même, et il faut donc parfois réparer les pots cassés et faire le ménage.
L’endroit est à quelques pâtés de maison de là où je me trouve, alors que j’étais en train de me perdre dans les méandres des ruelles malodorantes des bas-fonds familiers de cette cité. Un orphelin des rues me guide jusqu’à la bicoque à la façade délabrée. Des bruits sourds d’échauffourées me parviennent de l’intérieur, un cri puis… plus rien qu’un silence qui ne dit rien qui vaille. La plupart des gens auraient sûrement fui, mais pas moi et je pousse la porte de bois pourri qui grince sur ses charnières fatiguées.
La scène est à même de vous faire vomir, l’odeur métallique du sang me prend à la gorge alors que je découvre pas moins de trois cadavres dans la petite pièce, dont deux horriblement mutilés par… quelque chose de bestial et d’inhumain.
Mais quelqu’un est encore debout, j’ai du mal à savoir s’il s’agit d’un humain ou d’une bête. La silhouette robuste et musculeuse est couverte du sang de ceux qu’elle a massacré, ces hommes étendus sans vie au milieu de la pièce. Son bras gauche attire immédiatement mon regard jaune fendu de noir. Un bras couvert de poil brun souillé de liquide carmin qui se termine par une main griffue d’où s’écoule encore quelques gouttes écarlates. Le reste semble appartenir à une femme, mais son regard trahit le fait qu’elle est bien plus que cela.
Femme et animal, animal et femme, finalement n’est-ce pas ce que je suis moi-même avec ces tentacules serpentins qui s’agitent frénétiquement sur mon crâne ?
Hésitation, que je mets sur le coup de la surprise, mais je me rends compte qu’il y a plus que cela. L’étrange sentiment d’avoir déjà croisé cet être, le souvenir fugace d’une présence serviable lorsque tout me rejetait. Quelque chose que l’on ne peut pas oublier malgré les années qui passent, car dans une vie de souffrance et d’abandon, les lueurs d’espoir sont rares et précieuses.
J’approche lentement de cette démarche ondulante qui me caractérise. Mes yeux ne cillent pas car ils sont dénués de paupières, alors ils la fixent, intensément pour être sûr que c’est bien elle. Mon esprit s’agite, remuant la poussière accumulée par les ans qui s’est déposée sur mes souvenirs. Un temps où j’étais une créature fragile et traquée, vivant dans les trous les plus sombres et les plus glauques pour me cacher du regard des autres. Un temps où la survie était mon seul but, un temps où j’avais l’impression que le monde entier me traquait pour effacer de sa surface la trace de mon abomination. Tous, sauf un autre être, lui aussi perdu et abandonné à la rue. Une présence que je sentais parfois à l’orée de ma perception, un regard de braise croisé dans la nuit noire et, parfois, au petit matin le cadavre encore chaud d’un rat dodu égorgé proprement pour satisfaire un estomac trop souvent vide. Nous n’avons jamais échangé aucun mot, nos rencontres se traduisant par l’observation curieuse de l’autre avant que l’un de nous ne s’échappe de peur d’aller plus loin. Elle ne m’a jamais regardé comme une erreur de la nature, je pouvais lire dans son regard qu’elle savait ce que cela signifiait d’avoir l’impression d’être un monstre.
Peut-être que nous aurions eu le courage d’aller plus loin, mais le destin en décida autrement, m’arrachant à la rue pour faire de moi une bête de foire. Et je ne l’ai plus jamais revu…
Je m’arrête à quelque pas, j’ai plongé si longuement mon regard dans le sien que le doute n’est plus permis. Ma voix est basse, sifflante, presque tremblante.
- Ssss’est toi ?
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Je sens, je sens... les ennuis
Feat.Ssisska
Aahh la morale, la morale à cela d’arrangeant que peu importe quelle importance on lui accorde, bizarrement, certaines priorités semblaient envoyer cette dernière loin, mais alors très loin des préoccupations immédiates de Dactyle. Qu’elle le veuille ou pas. Si les Limiers respectaient l’ordre, l’efficacité, le sang froid et la sacro sainte lucidité, et bien elle n’était plus vraiment un limier. Un chien fou tout au plus, menacé qui plus est, sur ce qui fût son territoire en un temps, qu’elle pensait oublié. Oublié, un peu comme sa propre morale, actuellement. Car la Bête masquée face à une situation d’urgence semblait fort peu se soucier de ce genre de fioriture. Si bien qu'elle ne prend même pas la peine de répondre.
Question rhétorique évidemment, inutile de gâcher sa salive, les deux criminels avaient déjà pris leur décision. Et elle doutait qu’un “non non j’ai rien vu bonne journée messieurs” suffise à la tirer d'affaires. Et si elle était honnête avec elle-même, elle n’en avait pas vraiment envie non plus. Ce n’était pas tant le corps inerte de ce qui fût un honnête civil ou d’un parfait connard d’ailleurs qui sait, qui la mettait en rogne, non. Deux ans de Guerre, des années de service au Razkaal pour que des petites frappes puissent continuer à s'entre-tuer dans des ruelles miteuses. Quelle perte de temps. A cela s’ajoutait des mois d'ennuis, de routine, seulement rompus par la non moins répétitive fréquence de ses cauchemars. A présent la Bête était lasse, et avait soif d’action. Elle était de retour sur son territoire.
Alors, sans donner la moindre réponse, ou attendre qu’elle en donne. Le type au couteau, le plus fin des deux l’assaillit de front, arme à la main, bien en évidence. Prévisible. L’assaillant ne put rien déceler de l’expression mauvaise qui se dessina sur les traits de Dactyle, dissimulés sous le masque d’un loup rieur. Elle n’eut aucun mal à l’esquiver, lui attraper un poignet au passage pour le coincer contre une vieille table miteuse qui grinça sous l’impacte. L’ex Limier resserra sa prise sur le poignet de l’homme, enfonçant les griffes de son bras maudit un peu plus profondément dans son bras, alors qu’il laissait échapper un hurlement peu glorieux mais plutôt équivoque quant à l’état de ladite articulation. Suivi du tintement métallique de l’arme qui frappait le sol résonnant dans la bâtisse. C’est le moment que choisit le deuxième larron, qui profite de la distraction pour asséner un puissant coup de genoux dans les côtes de la louve. Lui bloquant douloureusement la respiration. Réflexe oblige, par instinct de survie Dactyle se retourne immédiatement et le saisit à la gorge de son bras gauche. Dont les griffes meurtrières viennent bientôt déchirer la chair. En un instant, le pauvre type se retrouvait au sol dans une succession de gargouillis infâmes. Autant dire que ce n’était pas prévu. Les remords viendraient plus tard. Pour l’heure, c’est la colère de la Bête du Razkaal qui parle, la peur, aussi. Et le dernier type s'apprêtait à en faire les frais.
La bête aux yeux jaunes luisants derrière les fentes de son masque, se tenait au milieu de la pièce délabrée, que son combat n’avait guère arrangé. En partie couverte de liquide rouge poisseux, la respiration haletante. Sur le qui-vive, tous les muscles en tension, dans un état tel qu’elle aurait sauté à la gorge le moindre individu qui aurait eu le malheur de franchir le pas de la porte, pour la lui arracher. Mais lorsque la porte grince le regard qu’elle croise à cet instant, et tout aussi jaune que le sien. Et ne se détourne pas. Même pas le temps d’un clignement. Il fixe, sans discontinuer de manière quasi hypnotique. Si bien, qu’il pourrait presque détourner l’attention de Dactyle du reste. Son inconscient réalise pourtant que quelque chose ne va pas. Mais dans un état second elle était incapable de bouger.
Alors qu’une odeur familière lui parvient, la même effluve étrange que celle qu’elle poursuivait. Son esprit s’éclaircit un peu plus alors que son sens olfactif s’active, lui rappelant le but premier de sa venue ici. Mais pas seulement. De souvenirs lui reviennent aussi, des impressions. Cette odeur, elle l’avait déjà sentie. Bien des années auparavant. Alors, même quand l’individu se révèle, quand malgré l’obscurité les prunelles dorées de la louve décèlent des formes semblables à des serpents qui s’agitaient sur la tête de celle qui s’approchait inexorablement, ondulant dans sa direction. Se révélant à chaque pas, un être on ne peut plus singulier. Dactyle ne cilla pas. Après tout, le loup s’était déjà retrouvé face au serpent. Plus d'une fois, mais jamais d’aussi près. Alors le loup masqué se contente d’incliner légèrement la tête, soutenant toujours le regard reptilien vissé dans le sien. Incrédule, elle l’était. Jamais elle n’aurait imaginé la revoir. Cette ombre aux yeux jaunes tapie dans la ruelle, tremblante et affamée. Aussi perdue qu’elle l’était. Mais qui avait disparu du jour au lendemain. La jeune Dactyle l’avait cherché à l’époque, retournant des nuits durant rôder autour de la ruelle. En vain. Et après .. “l’incident” “ elle avait peu à peu oublié. Mais la voix basse et sifflante qui lui parvient confirme ses théories. Non seulement elle l’a retrouvé, mais en plus elle la reconnaît. La voix avec laquelle Dactyle lui répond est tout aussi incertaine, moins ferme qu’elle l’aurait voulu :
- Es-tu, l’ombre de la ruelle, celle qu’on nomme la Gorgone ?
Il faut croire que la situation l’avait déstabilisé plus que prévu. La question est à double sens, plutôt confuse. Et la seule dénomination connue de son interlocutrice nocturne est un nom murmuré avec effroi dans les quartiers les plus sombres de Liberty. Alors si elle ne recule pas, la Bête, curieuse, reste méfiante attentive au moindre signe.
CENDRES
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La question trouve un étrange écho en moi. Je me rends compte brusquement que nous ne sommes plus ces êtres faibles et affamés qui se terraient à l’abri des ombres de ruelles sordides et abandonnées des gens censés. Nous étions à l’époque encore des innocents, si tant est que cela existe vraiment, enfants des rues se débattant pour survivre au sein d’un environnement hostile. Nous n’avions pas encore pris conscience de notre vrai potentiel, de ce que nous avions au fond de nous-même et qui ne demandait qu’à s’éveiller et s’épanouir.
Au prix d’une innocence laissée au bord du chemin de nos vies.
La surprise fait place à la méfiance. Elle cherche la Gorgone et à voir sa tenue elle la traque comme un prédateur à la poursuite de sa proie. Mais je ne suis plus l’enfant tremblante et apeurée qu’elle a connu. J’ai vaincu mes démons, je me suis libérée de la prison que je m’étais construite, cette prison dans laquelle j’étais née pour servir et souffrir, subir et endurer. Aujourd’hui je suis bien plus que cela, je suis la Gorgone, cette créature fantasmée dont l’on chuchote le nom de peur que ses moineaux l’entendent prononcer, ce monstre serpentin capable de pétrifier d’un seul regard.
Nos physiques sont si dissemblables que cela en est presque choquant. Elle est trapue et puissante, nerveuse et vive, je suis fine et filiforme, gracile jusqu’à en paraître fragile. Mais l’apparence n’est rien, car dans nos regards brûlent une détermination qui fait de nous ce que nous sommes. Des êtres dangereux et mortels, capables de donner la mort sans hésiter lorsque cela s’avère nécessaire.
Ma voix se fait plus distante, comme si j’avais oublié le passé pour me concentrer uniquement sur le présent.
- Oui. Je sssuis la Gorgone.
A quoi bon le cacher, il ne fait aucun doute qu’elle le sait déjà. Mon regard jaune fendu de noir s’attarde sur les hommes dont le sang continue de s’écouler lentement sur le sol.
- SSsses hommes étaient à moi.
Un sifflement désapprobateur.
- J’avais prévu de les punir mais… pas comme ssssa.
Une pointe de contrariété dans la voix. Pourtant je m’approche, comme si je voulais raviver des souvenirs presqu’effacés de ma mémoire, retrouver des sensations depuis longtemps oubliées. Je me souviens avoir rêvé de cet instant alors que je grelotais de froid, recroquevillée dans une cave humide. Cet instant où je pourrai parler à l’ange qui veillait sur moi dans la nuit.
Mais à défaut d’ange, je me retrouve devant un loup masqué au regard inquisiteur.
- Que lui veux-tu.
Comme si la Gorgone était un être distinct. Je penche légèrement la tête sur le côté.
- Et qui es-tu ?
Au-delà de celle que je garde dans mon souvenir…
Au prix d’une innocence laissée au bord du chemin de nos vies.
La surprise fait place à la méfiance. Elle cherche la Gorgone et à voir sa tenue elle la traque comme un prédateur à la poursuite de sa proie. Mais je ne suis plus l’enfant tremblante et apeurée qu’elle a connu. J’ai vaincu mes démons, je me suis libérée de la prison que je m’étais construite, cette prison dans laquelle j’étais née pour servir et souffrir, subir et endurer. Aujourd’hui je suis bien plus que cela, je suis la Gorgone, cette créature fantasmée dont l’on chuchote le nom de peur que ses moineaux l’entendent prononcer, ce monstre serpentin capable de pétrifier d’un seul regard.
Nos physiques sont si dissemblables que cela en est presque choquant. Elle est trapue et puissante, nerveuse et vive, je suis fine et filiforme, gracile jusqu’à en paraître fragile. Mais l’apparence n’est rien, car dans nos regards brûlent une détermination qui fait de nous ce que nous sommes. Des êtres dangereux et mortels, capables de donner la mort sans hésiter lorsque cela s’avère nécessaire.
Ma voix se fait plus distante, comme si j’avais oublié le passé pour me concentrer uniquement sur le présent.
- Oui. Je sssuis la Gorgone.
A quoi bon le cacher, il ne fait aucun doute qu’elle le sait déjà. Mon regard jaune fendu de noir s’attarde sur les hommes dont le sang continue de s’écouler lentement sur le sol.
- SSsses hommes étaient à moi.
Un sifflement désapprobateur.
- J’avais prévu de les punir mais… pas comme ssssa.
Une pointe de contrariété dans la voix. Pourtant je m’approche, comme si je voulais raviver des souvenirs presqu’effacés de ma mémoire, retrouver des sensations depuis longtemps oubliées. Je me souviens avoir rêvé de cet instant alors que je grelotais de froid, recroquevillée dans une cave humide. Cet instant où je pourrai parler à l’ange qui veillait sur moi dans la nuit.
Mais à défaut d’ange, je me retrouve devant un loup masqué au regard inquisiteur.
- Que lui veux-tu.
Comme si la Gorgone était un être distinct. Je penche légèrement la tête sur le côté.
- Et qui es-tu ?
Au-delà de celle que je garde dans mon souvenir…
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Feat.Ssisska
Elle sentit immédiatement son interlocutrice se raidir, si elle l’avait troublé un bref instant, elle s’était bien vite reprise pour laisser place à une méfiance légitime. Et Dactyle devrait faire de même. Alors que son interlocutrice confirmait son identité, la louve se surpris à éprouver un certain malaise. De la déception ? .A l’époque, du haut du peu de naïveté enfantine dont elle pouvait faire preuve, elle avait espéré que cette pauvre créature se soit tiré de ce trous à rat. Qu’elle soit parti un jour sans se retourner, vers une vie meilleure. Ou au moins qu’on lui ait accordé une fin sans souffrances. Mais à son regard dans lequel la Bête venait de se plonger était évident que la Gorgone n’avait bénéficié d’aucune de ces attentions, tant ils brûlaient d’une rage de vivre propre à ceux qui avaient traversé l’enfers. A la regarder ainsi, il était évident que le vent avait finit par tourner en sa faveur.
Elle se trouvait donc face à la Gorgone, mais était-ce son vrai nom ? Elle avait du mal à l’associer avec l’être affamé et tremblant qu’elle avait trouvé dans cette ruelle ce jour là. Et Aujourd’hui encore, elle ne ressentait ni peur ni dégout, une méfiance justifiée cependant. Car au delà même de son apparence, la Gorgone imposait le respect, et sentait le danger. Ses traits si particuliers étaient parfaitement reconnaissables, inoubliables même si elle n’avait fait que les deviner à travers l’obscurité, elle paraissait si faible à l’époque. Mais la femme qui lui faisait face, si elle paraissait , frêle et fragile, était trahis par son aura, et son regard. Soufflant à l’ instinct de la Bête de ne pas s’y tromper, alors qu’elle suit son regard jusqu’aux corps des trois hommes.
- Humm.. La Gorgone, c’est comme ça qu’on te nomme maintenant..
Dactyle réprima un haut le cœur, et serra imperceptiblement sa main encore couverte de sang. De leur sang. Toujours impassible sous son masque, elle profitait de l’anonymat offert pas son masque pour dissimuler son trouble. Ce n’était pas la premier fois qu’elle éliminait quelqu’un, ce ne serait pas la dernière. Mais elle s’en voulut une fois encore, d’avoir laissé son instinct et sa sensibilité altérer son jugement. Mais ce genre de considérations morales viendraient plus tard. Parce que pour l’instant, la Gorgone avait l’air particulièrement contrariée par la perte de ses jouets. Alors que la Gorgone s’approchait encore un peu plus, sifflant d’un mécontentement évident, Dactyle soutint son regard un instant. Hypnotisée par ses iris jaune, qui ne clignaient jamais. Elle finit néanmoins par s’en détacher, et commencer à lui tourner autour, le regard intrigué. En réalité, marcher lui permettait de retrouver un peu d’aplomb, qu’elle peinait à maintenir tant elle était submergée par les questions.
- Ah et bien je me demande ce qu’ont fait ces deux hommes pour te contrarier ? l’assassinat de ce type là t’aurait déplu ?
Elle désigna le corps de la première victime, de sa pattes griffues encore ensanglantée. Elle était mal placée pour parler, enfin, il lui fallait en savoir plus. Sa mission impliquait seulement de récolter des informations sur la Gorgone, pas de la ramener. Pas encore. Mais il était évident à la façon dont elle parlait de “ses hommes” qu’elle trempait dans des affaires pas nettes.
Pouvait elle réellement la blâmer alors qu’elle venait d’ôter la vie de deux criminels, certes, mais deux hommes tout de même. les limiers n’avaient que rarement des méthode aussi… radicales. Si on pouvait réellement qualifié cet incident de “méthode” . Mais de limier, elle n’en avait plus que le masque, et tenait actuellement plus du chien errant. Même son inébranlable sens de la justice avait fini pas s’étioler.
La justice est implacable, froide, intransigeante. Mais la justice n’avait encore rendu aucun verdict, pour le moment. Mais ça viendrait. Et à ce moment là, il lui faudrait faire un choix. Pour l’heure, elle n’a besoins que d’informations, et elle peut se réjouir de ne pas porter d’uniforme, l’idée d’un mercenaire un peu trop curieux passerait probablement mieux qu’un limier du Razkaal. Elle finit par s’arrêter, balançant son équilibre d’un pied à l’autre, avant de finalement replonger ses iris jaunes dans celles du Serpent.
- Disons, que certaines personnes s’inquiètent de voir la pègre s’agiter, par les temps qui courent. C’est pas bon pour leurs affaires. mais ils y comprennent pas grand chose. Alors on m’envoie investiguer, savoir ce qu’il en est.
Elle haussa les épaule et fit une courte pause, luttant pour empêcher son regard de glisser vers les corps de ses victimes.
- Les Bas Fond de ces quartiers sont dangereux., ils l’ont toujours été. Mais les dangers d’aujourd'hui ne sont plus les mêmes qu’autrefois, n’est ce pas ?
Son sarcasme était évident, signe qu’elle avait reprit pied. Elle n’aimait pas mentir, et les jeux de paroles avaient tendances à rapidement l’ennuyer. Mais elle se prêtait aux jeu. L’enjeu était ben trop important, et elle brulait d’en savoir plus sur cette fameuse Gorgone. Qui était elle ? Ou était elle passée toutes ces années ? Et surtout, quels étaient ses objectifs.. Car de là découleraient bien des conséquences.
CENDRES
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Oui, je suis la Gorgone, un surnom hérité d’une rumeur qui a enflé, une rumeur disant qu’un être serpentiforme régnait maintenant sur les bas-fonds sordides de cette ville. Je les aie alimentés sciemment, pour qu’elles se répandant dans la ville comme une traînée de poudre et deviennent un atout au service de mes plans. Et ne dit-on pas que les rumeurs forgent les légendes ?
Mon regard se pose sur les trois hommes étendus sur le sol. Il est clair que deux d’entre eux ont été massacrés par la louve, mais pas le troisième qui a été occis par une lame. Un profond soupir soulève ma poitrine, suivi d’un claquement de langue signifiant que je suis contrariée.
- Sssertains pensssent que pour me faire plaisir il faut qu’ils tuent d’autres persssonnes. Ils sssont ssstupides, la mort ne ssse distribue pas sssans disssernement. Et lui…
Un mouvement du menton vers celui qui a été égorgé.
- …je n’avais pas prévu de lui ôter la vie. Jussste…
Un sourire malsain s’inscrit sur mon visage.
- …de l’effrayer.
A vrai dire je ne suis pas là pour prendre la place des autres en les massacrant. C’est une pratique courante dans le monde de la pègre, faire place nette pour s’imposer, ce qui signifie, souvent, repartir de zéro. Stupide quand on pense qu’il existe d’autres moyens d’arriver à ses fins et que la main d’œuvre qualifié se fait rare, même chez les criminels. C’est ce que j’essaie d’éviter, utilisant mes petits moineaux pour me fournir des renseignements et couper directement les têtes récalcitrantes pour prendre leur place tout en préservant le corps et les membres. De cette manière mon influence s’étend au sein de clans autrefois rivaux en vue de servir une seule et même vision. La mienne.
Elle est un danger, je le sais, je le sens. Discuter avec elle est une perte de temps, mais je n’arrive pas à me défaire de ses souvenirs enfouis au fond de moi. Et puis cela est tellement rare de rencontrer des esprits vifs comme le sien.
- Ils ne comprennent même rien. Les bas-fonds sssont le cœur vivant de sssette ville et ils l’ont toujours été. La sssociété rejette en permanenssse des êtres qui viennent gonfler la masssse grouillante des oubliés et des désœuvrés. Elle ne jette un œil outré sur nous que lorsque nous touchons à leurs petites affaires. Et oui, tu as raison.
Mon regard jaune se plante dans le sien.
- Les choses ont changé. Il parait même que des loups enragés traînent dans le quartier.
Un sourire en coin, signe que je ne suis pas totalement dénuée d’humour.
- Donc tu sssers des gens qui veulent en apprendre plus sssur moi.
Un sifflement sinistre s’échappe d’entre mes lèvres.
- Tu sssais quand j’étais petite je fantasssmais sssur ssse que tu étais, mon imagination fertile d’enfant te conféraient les traits d’un étrange sssauveur, mi-humaine, mi-animale comme moi. Mais…
Mon regard se fait plus perçant.
- …je n’aurais jamais imaginé que tu puisssses ssservir. Sss’est donc sssela qui sss’est passssé, quelqu’un t’a mis une laisssse autour du cou lorsque moi je me libérais de mes chaînes ?
Mon regard se pose sur les trois hommes étendus sur le sol. Il est clair que deux d’entre eux ont été massacrés par la louve, mais pas le troisième qui a été occis par une lame. Un profond soupir soulève ma poitrine, suivi d’un claquement de langue signifiant que je suis contrariée.
- Sssertains pensssent que pour me faire plaisir il faut qu’ils tuent d’autres persssonnes. Ils sssont ssstupides, la mort ne ssse distribue pas sssans disssernement. Et lui…
Un mouvement du menton vers celui qui a été égorgé.
- …je n’avais pas prévu de lui ôter la vie. Jussste…
Un sourire malsain s’inscrit sur mon visage.
- …de l’effrayer.
A vrai dire je ne suis pas là pour prendre la place des autres en les massacrant. C’est une pratique courante dans le monde de la pègre, faire place nette pour s’imposer, ce qui signifie, souvent, repartir de zéro. Stupide quand on pense qu’il existe d’autres moyens d’arriver à ses fins et que la main d’œuvre qualifié se fait rare, même chez les criminels. C’est ce que j’essaie d’éviter, utilisant mes petits moineaux pour me fournir des renseignements et couper directement les têtes récalcitrantes pour prendre leur place tout en préservant le corps et les membres. De cette manière mon influence s’étend au sein de clans autrefois rivaux en vue de servir une seule et même vision. La mienne.
Elle est un danger, je le sais, je le sens. Discuter avec elle est une perte de temps, mais je n’arrive pas à me défaire de ses souvenirs enfouis au fond de moi. Et puis cela est tellement rare de rencontrer des esprits vifs comme le sien.
- Ils ne comprennent même rien. Les bas-fonds sssont le cœur vivant de sssette ville et ils l’ont toujours été. La sssociété rejette en permanenssse des êtres qui viennent gonfler la masssse grouillante des oubliés et des désœuvrés. Elle ne jette un œil outré sur nous que lorsque nous touchons à leurs petites affaires. Et oui, tu as raison.
Mon regard jaune se plante dans le sien.
- Les choses ont changé. Il parait même que des loups enragés traînent dans le quartier.
Un sourire en coin, signe que je ne suis pas totalement dénuée d’humour.
- Donc tu sssers des gens qui veulent en apprendre plus sssur moi.
Un sifflement sinistre s’échappe d’entre mes lèvres.
- Tu sssais quand j’étais petite je fantasssmais sssur ssse que tu étais, mon imagination fertile d’enfant te conféraient les traits d’un étrange sssauveur, mi-humaine, mi-animale comme moi. Mais…
Mon regard se fait plus perçant.
- …je n’aurais jamais imaginé que tu puisssses ssservir. Sss’est donc sssela qui sss’est passssé, quelqu’un t’a mis une laisssse autour du cou lorsque moi je me libérais de mes chaînes ?
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Feat.Ssisska
Un claquement de langue sec suivit d’un mouvement de tête dédaigneux, non la Gorgone n’était clairement pas convaincu par les explications de la louve. Mais en avait elle de bonnes ? Non, tuer ces deux types ne faisait pas parti du plan, mais ce qui était fait ne pouvait être défait, et il faudrait composer avec. Imprévu mis à part, Dactyle pencha pensivement la tête sur le cotés, oscillant d’un pied à l’autre soutenant le regard reptilien de son interlocutrice, qui lui tenait là un discours surprenant. Non content de démontrer son influence sur une bonne partie de la pègre locale, tuer inutilement ne semblait pas faire partie de ses principes. Rassurant, quoique, le sourire sinistre qui étirait ses traits semblait indiquer tout le contraire.
- Quel geste magnanime ..
Elle était si loin, la fillette tremblante dans la ruelle. Rien à voir avec la femme serpent qui se tenait devant elle aussi assurée qu’elle était inquiétante. Et pourtant, inutile de se demander comment elle en était arrivée là. A quelques détails près, retracer son chemin était évident. Elle avait été forgée par cette ville. Broyée puis avalée par les Bas Fonds et ce qu’ils avaient de plus abjecte. Comme bien d’autres avant elle, à la différence près qu’elle avait survécu. Mais à quel prix. S’adapter ou mourir, voila le seul choix à disposition des pauvres erres qui se retrouvaient dans ses quartiers.
Ceci pris en compte, pouvait elle réellement la blâmer ? Dactyle aussi avait dû changer, on lui avait offert une opportunité. Si temps est que les circonstances tragique de cette nuit là puissent être qualifiés de “chance”. Toujours est il, que la Fille Serpent ne semblait en avoir eut aucune, et les créer soit même demander de renoncer à une part de soit même. Aussi le regard que l’ex-Limier posait sur la Gorgone, auparavant froid et impassible, s’en trouvait troublé. Pas de pitié pour les criminels. La justice est implacable, incontournable, la même pour tous. Mais elle y avait déjà fait tellement d’entorses… et la Gorgone n’était pas n’importe qui. La louve ne pouvait s’empêcher de se sentir un peu responsable de ce qu’elle était devenue. Si seulement elle avait osé lui parler, si elle l’avait protégé…
A présent, l’amertume transpirait dans ses paroles autant que dans son regard jaunâtre qui transperçait Dactyle à travers son masque. La rancune, la colère, l’injustice, la Gorgone semblait appeler à la révolte. Autant d’émotions dans lesquels la louve se reconnu à contrecoeur. Car Elles étaient autant d’émotions qu’elle avait tenté d’oublié, de laisser derrière elle, mais dont elle n’était toujours pas parvenu à se débarrasser tant elles lui collaient à la peau. Elle, tentait de les oublier, la Gorgone s’en servait.
Ses lèvres tressautèrent dans un rictus mi- amusé, mi agacée à la pique que lui lance cette dernière. Si son masque lui permettait de conserver une certaine froideur, pour le moment. Mais l’amertume de ses paroles en disait long :
- Alors espérons qu’ils ne s’éternisent pas. L’époque où les loups régnaient sur ces quartiers est révolue depuis longtemps. Et c’est très bien comme ça.
Peut importe comment s’achèverait cette rencontre, la louve ne comptait pas s’éterniser. Sans quitter la Gorgone des yeux, elle s’adossa au dossier poussiéreux de ce qui fût probablement un canapé. L’appuie lui permit notamment de ne pas s’emporter. Les bras croisés dans une posture d’un mécontentement évident, elle se contenta te tapoter nerveusement son bras du bout des griffes.
- Tsss je ne sers personne.
Elle mentait, et n’avait d’ailleurs aucune problèmes à servir un organisme en lequel elle croyait. Et pourtant elle refusa de l’admettre… revenir ici faisait remonter plus de souvenirs que prévu. D’habitudes aussi, surtout des mauvaises. Et notamment cet espèce d’ égo mal placé, la fameuse street-crédibility typique des petites frappes des bas quartiers.
- Je ne sers que mes principes. Et je crois en la justice. La discipline apporte l’ordre et la sécurité. Pour que personne n’ait à lutter pour survivre. Pour que des enfants innocents n’aient pas à crever de froid et de faim dans les ruelles en se nourrissants de rats.
A travers les fentes de son masque son regard se fit plus brûlant. Elle croyait en ces principes. Du moins, elle y avait crû. Traquer des criminels, les enfermer au Razkaal, autant d’actions qu’elle avait mené en pensant que c’était la chose à faire. La seule. Si sa famille n’avait pas céder à la facilité, s’ils ne s’étaient pas tournés vers le crime, jamais elle n’aurait eut eut à vivre ça. Et ils ne seraient pas morts non plus. Elle soupira péniblement, avant de poursuivre :
- Je crois qu’il est temps d’enterrer nos rêves d’enfant. Je ne suis pas le sauveur que tu imaginais, et tu es devenue exactement ce que cette ville a fait de toi. Je ne sais pas ce qu’implique la liberté dont tu parles. Mais j’ai fait ce que j’estime être bien, bien pour les désœuvrés et les oubliés dont tu parles. Ils n’auraient pas à l’être si les règles étaient respectées. Alors si ta fameuse liberté les mènes tout droit au bout d’une corde… très peu pour moi.
Elle se redressa pour prononcer ces derniers mots. Il ne faisait plus aucun doute qu’elle se tenait face à une des têtes pensantes de la pègre. Une des têtes de l’hydre qu’il faudrait couper, au risque qu’une autre pire encore ne prenne sa place. Mais ce n’était pas à l’ordre du jour. Et étrangement elle se prenait à espérer que ça ne le soit jamais.
- Alors dit moi, qu’est ce que tu cherches exactement , Gorgone ?
CENDRES
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Invité
- La jussstissse.
Le sifflement qui accompagne ce mot est sinistre, comme un crachat qui montre ce que je pense de cette notion.
- Tu parles bien de sssette jussstissse édictée par les puissssants qui règnent sur la dessstinée de tout un peuple en pensssant uniquement à leur petit confort ?
Je m’approche de l’endroit où elle s’est affalée, inquiétante et visiblement courroucée. Je me penche vers elle, plaçant mes deux bras de chaque côté de son visage masqué. Mes tentacules s’agitent devant elle. Ils semblent animés d’une vie propre, comme s’il voulait toucher le masque qui couvre son visage pour le lui enlever. Mon regard jaune qui ne cille jamais est rivé dans le sien.
- Ssses puissssants qui passssaient devant nous en refrénant un haut le cœur, leurs jolis mouchoirs de sssoie couvrant leurs nez alors que nous crevions de faim dans la boue et le froid. Tu défends ssses règles qui nous empêchaient de prendre une pomme sur un étal au risque de ssse faire bassstonner. Tu sssais combien de fois on m’a frappé pour me punir d’avoir juste voulu essssayer de… manger à ma faim ? Heureusement que j’ai pu me nourrir de rats !
Mes griffes qui se plantent dans le tissu élimé.
- Ou tu as déjà tout oublié pour devenir leur pantin, croyant à leur joli dissscours sur l’ordre, LEUR ordre. Ou peut-être qu’ils t’ont acheté pour que tu oublies d’où tu viens !
De nouveau un sifflement, semblable à un crachat, mes tentacules venant toucher le masque froid.
- Les enfants innosssents dont tu parles continuent à crever de faim et de froid dans les bas-fonds. Rien n’a changé parssse que persssonne ne veut que sssela change.
Une douleur palpable dans ma voix.
- Et ta prétendue jussstice ne fait rien pour les aider. RIEN ! Mais moi…
Je me redresse brusquement, déployant ma haute silhouette longiligne pour joindre mes mains sur mon ventre.
- …je leur offre un foyer, de quoi manger et des perssspectives d’avenir. Ton monde repose sur nous, sur les désssœuvrés et les ignorés, sur sssette masssse ssservile dont tes amis se ssservent. Ils ne le sssavent pas vraiment, car ils nous ignorent, ils ne nous voient pas car ils pensssent que nous sssommes insssignifiants et faibles.
Un sourire étire mes lèvres fines.
- Mais tu sssais toi, tu sssais que le cœur de cette ville bat isssi, tu connais la force qui nous anime forgée dans la nécessssité de sssurvivre. Une forssse étouffée par sssertains criminels qui veulent sss’en ssservir uniquement pour leur propre profit.
Je secoue lentement la tête.
- Mais je ne sssuis pas comme eux. Les richessses et l’argent ne m’intéresssse pas, je me contente de vivre là où j’ai toujours vécu, cachée et recluse. Mais tu as raison, je ne sssuis plus l’enfant apeuré et grelottante qui attendait tes offrandes le cœur battant avec l’essspoir de voir un jour ton visage. Sssette ville m’a enfanté et la haine m’a forgé. Et tu m’as aidé à ne pas sssombrer dans le désessspoir.
Une lueur étrange s’inscrit dans mon regard.
- Tu sssais pertinnemment ssse que je veux. La question maintenant est de sssavoir sssi tu te mettras en travers de ma route pour défendre ssseux qui nous ont toujours opprimés. Ou sssi tu te sssouviendras qui tu es et d’où tu viens.
Le sifflement qui accompagne ce mot est sinistre, comme un crachat qui montre ce que je pense de cette notion.
- Tu parles bien de sssette jussstissse édictée par les puissssants qui règnent sur la dessstinée de tout un peuple en pensssant uniquement à leur petit confort ?
Je m’approche de l’endroit où elle s’est affalée, inquiétante et visiblement courroucée. Je me penche vers elle, plaçant mes deux bras de chaque côté de son visage masqué. Mes tentacules s’agitent devant elle. Ils semblent animés d’une vie propre, comme s’il voulait toucher le masque qui couvre son visage pour le lui enlever. Mon regard jaune qui ne cille jamais est rivé dans le sien.
- Ssses puissssants qui passssaient devant nous en refrénant un haut le cœur, leurs jolis mouchoirs de sssoie couvrant leurs nez alors que nous crevions de faim dans la boue et le froid. Tu défends ssses règles qui nous empêchaient de prendre une pomme sur un étal au risque de ssse faire bassstonner. Tu sssais combien de fois on m’a frappé pour me punir d’avoir juste voulu essssayer de… manger à ma faim ? Heureusement que j’ai pu me nourrir de rats !
Mes griffes qui se plantent dans le tissu élimé.
- Ou tu as déjà tout oublié pour devenir leur pantin, croyant à leur joli dissscours sur l’ordre, LEUR ordre. Ou peut-être qu’ils t’ont acheté pour que tu oublies d’où tu viens !
De nouveau un sifflement, semblable à un crachat, mes tentacules venant toucher le masque froid.
- Les enfants innosssents dont tu parles continuent à crever de faim et de froid dans les bas-fonds. Rien n’a changé parssse que persssonne ne veut que sssela change.
Une douleur palpable dans ma voix.
- Et ta prétendue jussstice ne fait rien pour les aider. RIEN ! Mais moi…
Je me redresse brusquement, déployant ma haute silhouette longiligne pour joindre mes mains sur mon ventre.
- …je leur offre un foyer, de quoi manger et des perssspectives d’avenir. Ton monde repose sur nous, sur les désssœuvrés et les ignorés, sur sssette masssse ssservile dont tes amis se ssservent. Ils ne le sssavent pas vraiment, car ils nous ignorent, ils ne nous voient pas car ils pensssent que nous sssommes insssignifiants et faibles.
Un sourire étire mes lèvres fines.
- Mais tu sssais toi, tu sssais que le cœur de cette ville bat isssi, tu connais la force qui nous anime forgée dans la nécessssité de sssurvivre. Une forssse étouffée par sssertains criminels qui veulent sss’en ssservir uniquement pour leur propre profit.
Je secoue lentement la tête.
- Mais je ne sssuis pas comme eux. Les richessses et l’argent ne m’intéresssse pas, je me contente de vivre là où j’ai toujours vécu, cachée et recluse. Mais tu as raison, je ne sssuis plus l’enfant apeuré et grelottante qui attendait tes offrandes le cœur battant avec l’essspoir de voir un jour ton visage. Sssette ville m’a enfanté et la haine m’a forgé. Et tu m’as aidé à ne pas sssombrer dans le désessspoir.
Une lueur étrange s’inscrit dans mon regard.
- Tu sssais pertinnemment ssse que je veux. La question maintenant est de sssavoir sssi tu te mettras en travers de ma route pour défendre ssseux qui nous ont toujours opprimés. Ou sssi tu te sssouviendras qui tu es et d’où tu viens.
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Le sifflement sinistre qui retentit entre les murs de la vieille bâtisse, témoignait du désaccord évident de la Gorgone. Prévisible. Si Dactyle s’y attendait, toujours adossée au canapé, ses muscles se tendirent pourtant imperceptiblement. Lorsque la Gorgone s’approcha, la coinçant contre le canapé, elle dut lutter pour s’empêcher de bouger tant son instinct lui hurlait de se tirer de là. D’autant plus quand les tentacules de son interlocutrice s'agitaient devant elle, preuve de son agacement. Mais elle tient bon. Elle avait touché un point sensible, et elle se savait. Les iris jaunes fichés dans les deux billes luisantes à travers son maque de limer, en disait long sur son état d’esprit. Elle avait un avantage certain dans ce duel, son masque lui offrait une barrière supplémentaire. Une protection. Une distance salutaire, dont elle profitait allègrement. Certes, ce n’était pas juste.
Ainsi, la Gorgone ne put voir ses paupières tressaillirent à l’évocation de leurs charmants souvenirs communs. La faim, le froid, la boue toussatoussa.. Elle ne connaissait que trop bien le refrain. Et pourtant, la Gorgone n’avait pas tort. Et venait de balancer au chien de la justice ses propres contractions en pleine face. Si bien qu’elle perdit un peu de sa contenance.
- Non ! Je - C’est pas
Ce n’est pas ce qu’elle avait voulu dire. Non, elle ne défendait pas les puissants. Même si, paradoxalement, c’était ceux-là même qui édictaient la plupart des lois. Nouvelle contradiction, là encore. Personne ne l’avait acheté, tout simplement parce que personne n’avait eu à le faire. Sa rage et ses frustrations infantiles s’étaient chargé de lui de lui forger des œillères solides. Si ses parents n’avaient pas enfreint la lois, n’avaient pas cédé à la violence et à la facilité offerte par leur maudite condition, ils seraient encore en vie. Voilà l’idée avec laquelle elle s’était forgée toute ses années. Ces années-là n'avaient été que lutte acharnée et survie. Dès qu’elle en eut l’opportunité, l’ordre et la discipline s'étaient imposés comme des principes salvateurs. Enfin… dans l’idée seulement, en témoignaient les deux cadavres à ses pieds. Il semblerait que ces derniers temps, la louve se soit permis quelques entorses à ses beaux principes…
Si elle soutenait encore le regard brûlant de son interlocutrice, elle ne menait pas large. Si sa posture se voulait décontractée, tous ses muscles étaient tendus, du bouts de ses griffes à sa mâchoire crispée, qui ne pouvait en placer une. Elle fût soulagée lorsque la Gorgone se redressa, et entendit sa silhouette dans une posture plus que théâtrale. Finissant d’effacer dans l’esprit de Dactyle, l’image de la créature recroquevillée qu’elle avait connue. La Gorgone était dangereuse, très dangereuse. Et son discours étrangement galvanisant. S’il ne prenait pas sur le vétéran et ex limier qu’elle était. Il aurait en revanche particulièrement bien pris avec la gamine impulsive et colérique qu’elle avait été. Et il ne fût pas impossible qu’il reste encore un peu de cette gamine enragée en elle. Un peu trop peut-être, tant les piques de la Gorgone l'avaient tendue. Si bien qu’elle grogna presque ces mots.
- J’essaie d’être juste, pas aveugle.
Mais elle avait tapé juste. Un peu trop même. Ne pas remettre en question la justice était un moyen de ne pas douter, de ne pas l’enfreindre. Suivre un chemin précis et prévisible sans jamais s’en écarter. La lycanthrope avait renié et enterré sa nature derrière des principes, et plus littéralement, derrière un masque. Tandis que l’hybride, elle l’avait embrassée, et s’en servait maintenant afin de devenir une figure de proue de la pègre. Mais était-ce vraiment un mal ? tout dépendait du point de vue. Dactyle se redressa finalement à son tour, mobilisant toute la diplomatie dont elle disposait. Puis détournant enfin le regard de la gorgone et s’avança en hochant les épaules.
- Tu as raison. Je te l’accorde, sur certains points seulement.
Elle leva un doigt
- Oui, personne ne fait rien, et personne ne veut que ça change. Ce n'est pas une surprise. Ils s’inquiètent de voir les Bas-fonds s’agiter seulement parce que c’est mauvais pour leurs affaires.
Puis un deuxième
- Oui, dans l’immédiat, tu fais probablement plus pour ces gamins que ce que le système pourra jamais leur offrir. Mais ont t’ils vraiment le choix ? Te servir ou crever de faim c’est ça ?
Elle s’interrompit, replongeant son regard masquée dans celui de la Gorgone
- Précision à ce sujet, je ne suis pas au service de la politique locale. Je m’occupe plutôt de traquer les criminels problématiques comme…toi. Si tu fais trop de vagues. Pour l’instant, mon enquête est purement informative. Histoire d’évaluer la menace, mais s’ils décident qu’il faut t’éliminer alors.. Je serais probablement le dernier de tes problèmes.
Son ton était menaçant, surtout parce qu’il était honnête, un peu plus qu’elle ne l’aurait voulu. Mais elle devait parler en son nom, et pas en celui d’une quelconque autorité. Après tout, elle n’était pas vraiment là en temps que limier. Alors, Dactyle passa lentement les mains derrière son masque pour en défaire les sangles. Révélant son visage fatigué et parsemé de cicatrices diverses, qu’elle devait en grande partie à la rue. Elle releva les yeux vers la Gorgone, et lui adressa un signe de tête. Maintenant, elles étaient à égalité, elle lui devait bien ça.
- Mais comme je l’ai déjà dit. Aujourd'hui, je ne suis pas là pour faire quoi que ce soit. Pour l’instant, si tu peux m’assurer que tes activités ne représentent pas une menace pour .. le sacro-saint ordre public et ses honnêtes civils.
L’ironie était palpable, et son regard dériva une dernière fois vers feu la main d’œuvre de la Gorgone, dont le sang maculait encore son bras gauche.
- Pour les autres… ça ne me regarde pas, et je fermerai les yeux.
Il y avait quelque chose d'étrangement satisfaisant à voir l’ascension qu’elle avait réalisée. A voir une gamine des Bas fond mettre la plupart des gangs à genoux, l’un après l'autre. Alors, la louve se prenait à espérer qu’elle n’ai jamais à intervenir. Ou peut-être…qu'elle pouvait sciemment décider de ne rien faire.[/color]
Ainsi, la Gorgone ne put voir ses paupières tressaillirent à l’évocation de leurs charmants souvenirs communs. La faim, le froid, la boue toussatoussa.. Elle ne connaissait que trop bien le refrain. Et pourtant, la Gorgone n’avait pas tort. Et venait de balancer au chien de la justice ses propres contractions en pleine face. Si bien qu’elle perdit un peu de sa contenance.
- Non ! Je - C’est pas
Ce n’est pas ce qu’elle avait voulu dire. Non, elle ne défendait pas les puissants. Même si, paradoxalement, c’était ceux-là même qui édictaient la plupart des lois. Nouvelle contradiction, là encore. Personne ne l’avait acheté, tout simplement parce que personne n’avait eu à le faire. Sa rage et ses frustrations infantiles s’étaient chargé de lui de lui forger des œillères solides. Si ses parents n’avaient pas enfreint la lois, n’avaient pas cédé à la violence et à la facilité offerte par leur maudite condition, ils seraient encore en vie. Voilà l’idée avec laquelle elle s’était forgée toute ses années. Ces années-là n'avaient été que lutte acharnée et survie. Dès qu’elle en eut l’opportunité, l’ordre et la discipline s'étaient imposés comme des principes salvateurs. Enfin… dans l’idée seulement, en témoignaient les deux cadavres à ses pieds. Il semblerait que ces derniers temps, la louve se soit permis quelques entorses à ses beaux principes…
Si elle soutenait encore le regard brûlant de son interlocutrice, elle ne menait pas large. Si sa posture se voulait décontractée, tous ses muscles étaient tendus, du bouts de ses griffes à sa mâchoire crispée, qui ne pouvait en placer une. Elle fût soulagée lorsque la Gorgone se redressa, et entendit sa silhouette dans une posture plus que théâtrale. Finissant d’effacer dans l’esprit de Dactyle, l’image de la créature recroquevillée qu’elle avait connue. La Gorgone était dangereuse, très dangereuse. Et son discours étrangement galvanisant. S’il ne prenait pas sur le vétéran et ex limier qu’elle était. Il aurait en revanche particulièrement bien pris avec la gamine impulsive et colérique qu’elle avait été. Et il ne fût pas impossible qu’il reste encore un peu de cette gamine enragée en elle. Un peu trop peut-être, tant les piques de la Gorgone l'avaient tendue. Si bien qu’elle grogna presque ces mots.
- J’essaie d’être juste, pas aveugle.
Mais elle avait tapé juste. Un peu trop même. Ne pas remettre en question la justice était un moyen de ne pas douter, de ne pas l’enfreindre. Suivre un chemin précis et prévisible sans jamais s’en écarter. La lycanthrope avait renié et enterré sa nature derrière des principes, et plus littéralement, derrière un masque. Tandis que l’hybride, elle l’avait embrassée, et s’en servait maintenant afin de devenir une figure de proue de la pègre. Mais était-ce vraiment un mal ? tout dépendait du point de vue. Dactyle se redressa finalement à son tour, mobilisant toute la diplomatie dont elle disposait. Puis détournant enfin le regard de la gorgone et s’avança en hochant les épaules.
- Tu as raison. Je te l’accorde, sur certains points seulement.
Elle leva un doigt
- Oui, personne ne fait rien, et personne ne veut que ça change. Ce n'est pas une surprise. Ils s’inquiètent de voir les Bas-fonds s’agiter seulement parce que c’est mauvais pour leurs affaires.
Puis un deuxième
- Oui, dans l’immédiat, tu fais probablement plus pour ces gamins que ce que le système pourra jamais leur offrir. Mais ont t’ils vraiment le choix ? Te servir ou crever de faim c’est ça ?
Elle s’interrompit, replongeant son regard masquée dans celui de la Gorgone
- Précision à ce sujet, je ne suis pas au service de la politique locale. Je m’occupe plutôt de traquer les criminels problématiques comme…toi. Si tu fais trop de vagues. Pour l’instant, mon enquête est purement informative. Histoire d’évaluer la menace, mais s’ils décident qu’il faut t’éliminer alors.. Je serais probablement le dernier de tes problèmes.
Son ton était menaçant, surtout parce qu’il était honnête, un peu plus qu’elle ne l’aurait voulu. Mais elle devait parler en son nom, et pas en celui d’une quelconque autorité. Après tout, elle n’était pas vraiment là en temps que limier. Alors, Dactyle passa lentement les mains derrière son masque pour en défaire les sangles. Révélant son visage fatigué et parsemé de cicatrices diverses, qu’elle devait en grande partie à la rue. Elle releva les yeux vers la Gorgone, et lui adressa un signe de tête. Maintenant, elles étaient à égalité, elle lui devait bien ça.
- Mais comme je l’ai déjà dit. Aujourd'hui, je ne suis pas là pour faire quoi que ce soit. Pour l’instant, si tu peux m’assurer que tes activités ne représentent pas une menace pour .. le sacro-saint ordre public et ses honnêtes civils.
L’ironie était palpable, et son regard dériva une dernière fois vers feu la main d’œuvre de la Gorgone, dont le sang maculait encore son bras gauche.
- Pour les autres… ça ne me regarde pas, et je fermerai les yeux.
Il y avait quelque chose d'étrangement satisfaisant à voir l’ascension qu’elle avait réalisée. A voir une gamine des Bas fond mettre la plupart des gangs à genoux, l’un après l'autre. Alors, la louve se prenait à espérer qu’elle n’ai jamais à intervenir. Ou peut-être…qu'elle pouvait sciemment décider de ne rien faire.[/color]
Invité
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Un sifflement vient interrompre sa tirade.
- Me ssservir ou crever de faim ? Au moins je leur laisssse le choix, je leur offre un essspoir là où la plupart n’en avait plus. Qu’aurais-tu choisi toi sssi quelqu’un comme moi t’avait donné un but, de l’importanssse, la sssertitude de ne pas être sssimplement un laissssé-pour-compte ou un sssimple pion sur l’échiquier de folles ambitions ? Combien sssont-ils à avoir la forssse de sss’extraire ssseules de la fange nauséeuse des bas-fonds où l’on parque comme des animaux ? Tousss ne sssont pas comme nous, loin de là. Quant à m’éliminer…
Un sourire mystérieux s’inscrit sur mes lèvres fines.
- …il faudra que les assssassssins puissssent me trouver dans le réseau des ruelles mortelles de mon domaine. Sssauf sssi quelqu’un les guide.
Mon regard jaune qui s’attarde un peu trop longuement sur elle.
Mais mon attitude change brutalement lorsqu’elle enlève son masque. Les souvenirs affluent de nouveau en moi, des images fugaces, des sensations douloureuses et cet espoir que je n’oublierai jamais et qui m’a maintenu en vie. Celui de voir un jour le visage de mon bienfaiteur. Espoir effacé dans les affres du temps qui passe et qui ressurgit maintenant sans crier gare.
J’approche alors de nouveau d’elle, très près, ma main griffue venant se poser délicatement sur les cicatrices qui barrent son visage fatigué. J’imagine aisément d’où elles viennent, de cette lutte de tous les instants qu’impose la rue à tous ceux qui sont jetés dans sa gueule ouverte et vorace. Mon corps n’est pas marqué comme le sien, car mes cicatrices sont plus profondes, plus vicieuses, mais tout aussi douloureuses.
Ma voix a perdu de sa superbe.
- Sssi tu sssavais combien de fois j’ai rêvé de ssse moment.
Un mince sourire étire mes lèvres fines.
- J’ai même cru un jour que je pourrai m’enfuir avec toi, quitter ssset endroit pour rejoindre la lumière.
De nouveau de l’amertume dans la voix.
- Avant de me rendre compte qu’il n’y avait aucun endroit prêt à m’accueillir.
Ma main qui quitte à regret son visage.
- J’ai alors compris que ma plassse était isssi, au milieu des désœuvrés et des oubliés, qu’ils étaient la ssseule famille qui me ressstait. Je sssuis née isssi, j’ai grandi isssi, j’ai souffert isssi et ssse lieu m’a forgé, il a fait de moi ssse que je ssssuis et je lui dois tout.
Je me redresse, reprenant une posture moins amicale.
- Alors j’ai désssidé de ressster pour offrir au peuple des bas-fonds un avenir plus radieux.
Je penche ma tête légèrement sur le côté pour la fixer.
- Tu ne pourras pas longtemps fermer les yeux. Je tisssse lentement ma toile, me débarrassssant de ssseux qui n’acceptent pas de ssse sssoumettre. Et le jour où la Gorgone règnera sur les bas-fonds, alors ssson regard ssse portera au-delà. Ssse jour-là tes honnêtes sssivils pourront trembler dans leur lit douillet car nul ne sssera plus à l’abri de notre légitime colère.
Un sifflement sinistre s’échappe d’entre mes lèvres pincées.
- Tu vas me rétorquer que je vais les mener à la mort. Ironique quand on penssse que nos vies ne valent rien et ne nous appartiennent plus vraiment. Alors finalement nous n’avons rien à perdre et tout à gagner. La marée va bientôt déferler et les châteaux de sssable ne ssseront pas sssuffisants pour l’arrêter…
- Me ssservir ou crever de faim ? Au moins je leur laisssse le choix, je leur offre un essspoir là où la plupart n’en avait plus. Qu’aurais-tu choisi toi sssi quelqu’un comme moi t’avait donné un but, de l’importanssse, la sssertitude de ne pas être sssimplement un laissssé-pour-compte ou un sssimple pion sur l’échiquier de folles ambitions ? Combien sssont-ils à avoir la forssse de sss’extraire ssseules de la fange nauséeuse des bas-fonds où l’on parque comme des animaux ? Tousss ne sssont pas comme nous, loin de là. Quant à m’éliminer…
Un sourire mystérieux s’inscrit sur mes lèvres fines.
- …il faudra que les assssassssins puissssent me trouver dans le réseau des ruelles mortelles de mon domaine. Sssauf sssi quelqu’un les guide.
Mon regard jaune qui s’attarde un peu trop longuement sur elle.
Mais mon attitude change brutalement lorsqu’elle enlève son masque. Les souvenirs affluent de nouveau en moi, des images fugaces, des sensations douloureuses et cet espoir que je n’oublierai jamais et qui m’a maintenu en vie. Celui de voir un jour le visage de mon bienfaiteur. Espoir effacé dans les affres du temps qui passe et qui ressurgit maintenant sans crier gare.
J’approche alors de nouveau d’elle, très près, ma main griffue venant se poser délicatement sur les cicatrices qui barrent son visage fatigué. J’imagine aisément d’où elles viennent, de cette lutte de tous les instants qu’impose la rue à tous ceux qui sont jetés dans sa gueule ouverte et vorace. Mon corps n’est pas marqué comme le sien, car mes cicatrices sont plus profondes, plus vicieuses, mais tout aussi douloureuses.
Ma voix a perdu de sa superbe.
- Sssi tu sssavais combien de fois j’ai rêvé de ssse moment.
Un mince sourire étire mes lèvres fines.
- J’ai même cru un jour que je pourrai m’enfuir avec toi, quitter ssset endroit pour rejoindre la lumière.
De nouveau de l’amertume dans la voix.
- Avant de me rendre compte qu’il n’y avait aucun endroit prêt à m’accueillir.
Ma main qui quitte à regret son visage.
- J’ai alors compris que ma plassse était isssi, au milieu des désœuvrés et des oubliés, qu’ils étaient la ssseule famille qui me ressstait. Je sssuis née isssi, j’ai grandi isssi, j’ai souffert isssi et ssse lieu m’a forgé, il a fait de moi ssse que je ssssuis et je lui dois tout.
Je me redresse, reprenant une posture moins amicale.
- Alors j’ai désssidé de ressster pour offrir au peuple des bas-fonds un avenir plus radieux.
Je penche ma tête légèrement sur le côté pour la fixer.
- Tu ne pourras pas longtemps fermer les yeux. Je tisssse lentement ma toile, me débarrassssant de ssseux qui n’acceptent pas de ssse sssoumettre. Et le jour où la Gorgone règnera sur les bas-fonds, alors ssson regard ssse portera au-delà. Ssse jour-là tes honnêtes sssivils pourront trembler dans leur lit douillet car nul ne sssera plus à l’abri de notre légitime colère.
Un sifflement sinistre s’échappe d’entre mes lèvres pincées.
- Tu vas me rétorquer que je vais les mener à la mort. Ironique quand on penssse que nos vies ne valent rien et ne nous appartiennent plus vraiment. Alors finalement nous n’avons rien à perdre et tout à gagner. La marée va bientôt déferler et les châteaux de sssable ne ssseront pas sssuffisants pour l’arrêter…
Invité
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Si elle savait que ses propre iris ocres pouvaient en déranger certains, ils n’étaient rien face au regard de la Gorgone, qui semblait ne jamais ciller. Elle semblait presque ne pas la voir, mais regarder au delà, presque…à travers elle. Comme si elle ne pouvait rien lui cacher. Sans son masque , elle avait l’impression que ses moindre pensée étaient inscrites sur son visage, et que la Gorgone pouvait en deviner les moindres détails. Il n’en était probablement rien, mais c’était son impression, et même en sachant ça, elle n’arrivait pas à s’en défaire.
Lorsque la Gorgone replongea ses yeux jaunes dans les siens, découvrant son visage, du moins, l’un de ses deux visages pour la première fois. Dactyle resserra instinctivement sa prise sur son masque, dont elle parcourait la surface de son indexe, cartographiant les moindre failles et impactes qui parsemaient la surface du bois usé. Elle avait souhaité si fort, d’établir un lien, un contacte avec cette ombre qui hantait la ruelle. Sans jamais oser. Et à cet instant, les réminiscences de ce sentiment l’empêchait d’être impartiale. La louve ne faisait pourtant pas dans les sentiments. Elle ne dérogeait pas aux règles, jamais. Sous aucun prétextes. Et pourtant, aujourd'hui, elle doutait.
Tellement, que lorsque la main de la Gorgone approcha de son visage, elle ne cilla pas. Elle soutient son regard, avec gravité sa bouche s’entre ouvre sans qu’aucun son ne parvienne à franchir ses lèvres. Elle ne peut pas l’admettre. Pas à haute voix. Mais l’ombre du doute qui plane dans son regard en dit long. Elle aussi, en avait rêvée, de se moment. Si elle avait osé, une de ces nuits là, qui sait ce qu’il serait advenue d’elles deux ? Quel autre destin les aurait attendu, ailleurs. Tout aurait pu changer, ou rien du tout.
- Peut être qu’on aurait dû.
Lâcha finalement l’ex limier dans un soupire, alors que la main de la Gorgone quittait son visage. Mais elle avait raison. Ou auraient elles bien pu aller. Les hybrides, car c’est ce que Dactyle avait conclut qu’elle était, ne seraient jamais acceptés. Et continueraient à payer toute leur courte vie les conséquences de choix que d’autres avaient fait pour eux. En constatant que la vison de la Gorgone au sujet de son avenir, était aussi, si ce n’est plus fataliste encore que la sienne.
- Tu ne dois rien à cet endroit, ni à personne ici.
Elle tendit un bras vers la ruine qu’était la bâtisse ou elles se trouvaient. Qui était à elle toute seule une parfaite illustration de l’état de ces rues. Quant à la population locale, ce n’était pas forcément plus reluisant. Ainsi, Dactyle avait parfaitement conscience qu’elle ne pourrait pas la faire changer d’avis, mais elle poursuivit quand même :
- C’est… Bien, que les gamins d’ici aient quelqu’un. Mais à quoi bon les envoyer à la mort ? Se venger sur le reste de la population ne sortira personne de la misère. Ni eux, ni toi. ça ne te rendra pas ta vie non plus. Alors à quoi bon, qu’est ce que tu espères y gagner ?
Oui, a quoi bon. A quoi bon se venger ? Et a quoi bon l’en empêcher ? Depuis son retour de Sancta, beaucoup de choses avaient perdues en intérêt à ses yeux. Pourquoi garder le Razkaal, en sachant que les titans, tout aussi dévastateurs se baladent dehors. Pourquoi arrêter un criminel alors qu’un autre viendra. Et pourquoi réprimer les vœux de vengeances légitimes d’une hybride broyée par cette ville. Ces questions revenaient souvent, pourtant, pour l’instant, elle ne pouvait pas se résoudre à tout abandonner. Mais, elle n’y croyait plus, plus comme avant. Alors, pourquoi questionner les ambitions de la Gorgone si elle n’avait rien de mieux à lui proposer.
- Mais si un jour, tu voulais changer de vie. Si tu pouvais partir d’ici, tu le ferais ?
Il y avait bien quelque chose, mais elle même en avait constaté les limites elle même. Les illusions ne trompaient pas grand monde sinon elle même. Elles pourraient lui permettre de dissimuler son apparence. Sur un court laps de temps, et la maintenir demanderait des efforts considérables…
Lorsque la Gorgone replongea ses yeux jaunes dans les siens, découvrant son visage, du moins, l’un de ses deux visages pour la première fois. Dactyle resserra instinctivement sa prise sur son masque, dont elle parcourait la surface de son indexe, cartographiant les moindre failles et impactes qui parsemaient la surface du bois usé. Elle avait souhaité si fort, d’établir un lien, un contacte avec cette ombre qui hantait la ruelle. Sans jamais oser. Et à cet instant, les réminiscences de ce sentiment l’empêchait d’être impartiale. La louve ne faisait pourtant pas dans les sentiments. Elle ne dérogeait pas aux règles, jamais. Sous aucun prétextes. Et pourtant, aujourd'hui, elle doutait.
Tellement, que lorsque la main de la Gorgone approcha de son visage, elle ne cilla pas. Elle soutient son regard, avec gravité sa bouche s’entre ouvre sans qu’aucun son ne parvienne à franchir ses lèvres. Elle ne peut pas l’admettre. Pas à haute voix. Mais l’ombre du doute qui plane dans son regard en dit long. Elle aussi, en avait rêvée, de se moment. Si elle avait osé, une de ces nuits là, qui sait ce qu’il serait advenue d’elles deux ? Quel autre destin les aurait attendu, ailleurs. Tout aurait pu changer, ou rien du tout.
- Peut être qu’on aurait dû.
Lâcha finalement l’ex limier dans un soupire, alors que la main de la Gorgone quittait son visage. Mais elle avait raison. Ou auraient elles bien pu aller. Les hybrides, car c’est ce que Dactyle avait conclut qu’elle était, ne seraient jamais acceptés. Et continueraient à payer toute leur courte vie les conséquences de choix que d’autres avaient fait pour eux. En constatant que la vison de la Gorgone au sujet de son avenir, était aussi, si ce n’est plus fataliste encore que la sienne.
- Tu ne dois rien à cet endroit, ni à personne ici.
Elle tendit un bras vers la ruine qu’était la bâtisse ou elles se trouvaient. Qui était à elle toute seule une parfaite illustration de l’état de ces rues. Quant à la population locale, ce n’était pas forcément plus reluisant. Ainsi, Dactyle avait parfaitement conscience qu’elle ne pourrait pas la faire changer d’avis, mais elle poursuivit quand même :
- C’est… Bien, que les gamins d’ici aient quelqu’un. Mais à quoi bon les envoyer à la mort ? Se venger sur le reste de la population ne sortira personne de la misère. Ni eux, ni toi. ça ne te rendra pas ta vie non plus. Alors à quoi bon, qu’est ce que tu espères y gagner ?
Oui, a quoi bon. A quoi bon se venger ? Et a quoi bon l’en empêcher ? Depuis son retour de Sancta, beaucoup de choses avaient perdues en intérêt à ses yeux. Pourquoi garder le Razkaal, en sachant que les titans, tout aussi dévastateurs se baladent dehors. Pourquoi arrêter un criminel alors qu’un autre viendra. Et pourquoi réprimer les vœux de vengeances légitimes d’une hybride broyée par cette ville. Ces questions revenaient souvent, pourtant, pour l’instant, elle ne pouvait pas se résoudre à tout abandonner. Mais, elle n’y croyait plus, plus comme avant. Alors, pourquoi questionner les ambitions de la Gorgone si elle n’avait rien de mieux à lui proposer.
- Mais si un jour, tu voulais changer de vie. Si tu pouvais partir d’ici, tu le ferais ?
Il y avait bien quelque chose, mais elle même en avait constaté les limites elle même. Les illusions ne trompaient pas grand monde sinon elle même. Elles pourraient lui permettre de dissimuler son apparence. Sur un court laps de temps, et la maintenir demanderait des efforts considérables…
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- Changer de vie…
Mon regard qui se perd dans le vague, remuant des souvenirs lointains et presque oubliés, une époque où l’espoir perdurait encore dans mon cœur d’hybride, l’espoir que les choses peuvent changer. Mais lorsque mes yeux jaunes fendus de noir se posent de nouveau sur elle, ils sont toujours aussi dur et froid.
- Sss’est trop tard. L’enfant innosssente que j’étais aurait sssurement accepté une main tendue pour la sssortir de la fange. Mais sss’est du poing que j’ai tâté et l’enfant apeurée que tu as croisé dans ssses ruelles sssordides est morte, foulée du pied par la haine et l’intolérance, brisée et mâchée par sssette ville.
Mes poings qui se serrent.
- Tu m’entends, ils l’ont tué et ils ont fait de moi ssse que je sssuis. Alors…
Un sourire mauvais étire mes lèvres fines.
- …Il est temps maintenant que le fléau qu’ils ont fait naître revienne pour les hanter. Pour les faire payer pour moi, pour tous ssses gamins abandonnés, pour ssses désœuvrés qui croupissssent dans les caniveaux. Payer pour la misère crasssse de ssset endroit sssavamment entretenue car sssela les arrange.
Œil pour œil, dent pour dent. Je m’approche, ma voix se faisant plus suave lorsque je m’adresse directement à elle.
- Tu me comprends.
Mes tentacules qui s’agitent dans sa direction comme pour s’emparer de son visage.
- Tu sssais ssse qui m’anime et tu as encore de la haine dans ton cœur.
Mon doigt qui pointe le masque de loup.
- Sss’est pour sssela que tu te caches derrière ssse masque ? Pour pouvoir libérer la bête en croyant que persssonne ne le remarquera.
Je tends une main griffue vers elle.
- Toi aussssi tu peux changer de vie. Tu peux me rejoindre, être à mes côtés car toi aussssi tu as grandi isssi, tu sssais mieux que quiconque la forssse qui peut nous animer. J’aimerai…
Un léger temps de latence.
-..on pourrait essssayer de vaincre ssse destin qui nous a ssséparé pour nous jeter toutes deux sur des chemins contraires. Il n’y a pas de fatalité en ce monde, je n’y crois pas, il n’y a que des choix. Je t’en offre un autre, un autre choix, une autre vie et peut-être… une amie ?
Mon regard qui se perd dans le vague, remuant des souvenirs lointains et presque oubliés, une époque où l’espoir perdurait encore dans mon cœur d’hybride, l’espoir que les choses peuvent changer. Mais lorsque mes yeux jaunes fendus de noir se posent de nouveau sur elle, ils sont toujours aussi dur et froid.
- Sss’est trop tard. L’enfant innosssente que j’étais aurait sssurement accepté une main tendue pour la sssortir de la fange. Mais sss’est du poing que j’ai tâté et l’enfant apeurée que tu as croisé dans ssses ruelles sssordides est morte, foulée du pied par la haine et l’intolérance, brisée et mâchée par sssette ville.
Mes poings qui se serrent.
- Tu m’entends, ils l’ont tué et ils ont fait de moi ssse que je sssuis. Alors…
Un sourire mauvais étire mes lèvres fines.
- …Il est temps maintenant que le fléau qu’ils ont fait naître revienne pour les hanter. Pour les faire payer pour moi, pour tous ssses gamins abandonnés, pour ssses désœuvrés qui croupissssent dans les caniveaux. Payer pour la misère crasssse de ssset endroit sssavamment entretenue car sssela les arrange.
Œil pour œil, dent pour dent. Je m’approche, ma voix se faisant plus suave lorsque je m’adresse directement à elle.
- Tu me comprends.
Mes tentacules qui s’agitent dans sa direction comme pour s’emparer de son visage.
- Tu sssais ssse qui m’anime et tu as encore de la haine dans ton cœur.
Mon doigt qui pointe le masque de loup.
- Sss’est pour sssela que tu te caches derrière ssse masque ? Pour pouvoir libérer la bête en croyant que persssonne ne le remarquera.
Je tends une main griffue vers elle.
- Toi aussssi tu peux changer de vie. Tu peux me rejoindre, être à mes côtés car toi aussssi tu as grandi isssi, tu sssais mieux que quiconque la forssse qui peut nous animer. J’aimerai…
Un léger temps de latence.
-..on pourrait essssayer de vaincre ssse destin qui nous a ssséparé pour nous jeter toutes deux sur des chemins contraires. Il n’y a pas de fatalité en ce monde, je n’y crois pas, il n’y a que des choix. Je t’en offre un autre, un autre choix, une autre vie et peut-être… une amie ?
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Oui changer de vie, évidemment que la Gorgone y avait déjà songé. Comme tout à chacun , à un moment ou un autre. Pourtant, pour Dactyle, trancher, faire le premier pas avait été d’une simplicité affolante. Il avait été presque trop facile de tout abandonner. De tout plaquer du jour au lendemain sans jamais se retourner. Parce qu’elle l’avait déjà fait bien des années auparavant. Mais après quoi ? Lorsqu’elle regardait en arrière elle n’y trouvait nulle trace de sa place. Rien qui ne la relie à tout ce qu’elle avait quitté. En tous cas rien de bon. Et la situation actuelle ne lui été pas des plus favorables. Un job de façade d’une ironie presque insultante, et des missions de reconnaissances plus dignes d’un carlin ivre que d’un limier. Perdue au fin de cette montagne elle avait pourtant trouvée une certaine quiétude. Pendant un temps. Une plénitude de façade, qui malgré un quotidien des plus tranquille n’avait guère réussi à étouffer sa colère.
Alors lorsque les deux fentes nimbées de jaunes croisèrent à nouveaux ses iris, elle ne pouvait qu’imaginer la rage qui habitait ses iris dorées. Une colère suffisante pour la maintenir en vie toute ses années, pour la pousser à s’élever, contre la pègre d’abord, et inévitablement la ville entière.
La réponse de la Gorgone n’avait donc rien de surprenant. Etrangement, ça ne la rendait pas moins douloureuse. Si seulement elle avait tenté quelque chose, à l’époque. A présent elle ne pouvait vivre qu’avec les conséquences. Mais elle n’était pas seule à blâmer. Cette ville l’avait détruite, et elle avait participé à créer celle qui s’érigeait à présent en instrument de sa destruction. Quant à la Bête, cette vie avait alimenté sa colère des années durant. Alimentant un feu ardent bien qu’enfouis sous une discipline de fer, n’avait jamais cessé de brûler. Et il ne faudrait pas plus d’une étincelle pour mettre le feu aux poudres.
- Je vois, œil pour œil dents pour dents hein.
Marmonna Dactyle avec une certaine amertume avant que la silhouette serpentine ne s’approche à nouveau, plus inquiétante, plus invitante aussi. En dépit de son absence de peur au sens stricte du terme, il était indéniable que l’ex limier était tendue comme un arc prêt à se rompre au moindre dérapage. Son retour sur les traces de son enfance, ces retrouvailles plus que fortuite couplé aux sentiments divergents que le inspirait l’hybride, avaient eut raison de sa flegme habituelle.
Si elle soutint une fois de plus le regard implacable de la Gorgone, elle peinant à dissimuler le trouble qui l’habitait, alors qu’un rictus étira ses lèvres, dévoilant un sourire crispée, aux crocs bien plus marqués que la moyenne.
- Ah tu crois savoir tout ça rien qu’en regardant mon masque ?
Les limiers portaient un masque pour se cacher du Razkaal. Pour dissimuler aux yeux avides de la forteresse leurs plus sombres secrets, pour qu’elle ne puisse pas s’en servir. Et en mission, pour que le monde extérieur ne le puisse pas non plus. C’était un rempart, une distance salvatrice qu’elle mettait entre elle, et le monde. Et que face à la Gorgone, elle avait fait l’erreur de faire tomber.
Serrant les poings, elle parvint pourtant à lui donner la république. Mais ses bravades faisaient peine à voir face à l’éloquence vengeresse de la Gorgone. Tandis que son index caressait toujours nerveusement la surface de son masque de limier. Mais l’était il encore ?
- De la haine j’en ai oui. Comme tout le monde je suppose. Sinon je n’aurais rien à faire ici, et toi non plus.
Et pas de boulot non plus. Sans haine, le monde serait peut être peuplé de bergers.
Dactyle était surprise de la rapidité avec laquelle la Gorgone lui accordait, si ce n’est de la confiance, au moins une sorte de bénéfice du doute. Une main tendue, qu’il était difficile de refuser. Si elle ne la connaissait pas, il semblait évident que la gorgone n’était pas de ceux à qui ont pouvait dire non sans en payer les conséquences. Elle pouvait encore refuser maintenant, l’arrêter, ou tout simplement tourner les talons. Oublier cette rencontre, et ne plus jamais se mêler de ses affaires. Ou… elle pouvait accepter de s’en mêler. D’en avoir quelque chose à faire, pour changer. Et puis, d’après les plans de la Gorgone, commencer par élaguer un peu dans la pègre locale ne pouvait que servir les intérêts de la justice. Quand aux informations récoltées, elle seraient précieuses. Si elle devait accepter elle le ferait pour ces raisons ci. Et certainement pas pour d’autres. Nooooon, jamais.
Pas parce que la solitude commençait à lui peser, parfois. Ou encore parce ce qu’elle lui offrait un exutoire auquel elle avait toujours refusé de céder.
Elle n’acceptait vraiment que par pure intérêt professionnel. En tous cas, c’est ce dont elle essayait de se convaincre. Elle ne saisit pourtant pas immédiatement cette main. Une décision comme celle ci méritait d’être plus éclairée, et Dactyle avait encore assez de lucidité pour le savoir.
- C’est vrai, j’ai grandit ici. Et j’en suis sortie. J’aimerai que d’autres le puissent aussi. Alors, imaginons, que j’accepte de .....collaborer avec toi, qu’est ce que j’y gagne ? Qu’est ce que tu attends de moi exactement ?
Alors lorsque les deux fentes nimbées de jaunes croisèrent à nouveaux ses iris, elle ne pouvait qu’imaginer la rage qui habitait ses iris dorées. Une colère suffisante pour la maintenir en vie toute ses années, pour la pousser à s’élever, contre la pègre d’abord, et inévitablement la ville entière.
La réponse de la Gorgone n’avait donc rien de surprenant. Etrangement, ça ne la rendait pas moins douloureuse. Si seulement elle avait tenté quelque chose, à l’époque. A présent elle ne pouvait vivre qu’avec les conséquences. Mais elle n’était pas seule à blâmer. Cette ville l’avait détruite, et elle avait participé à créer celle qui s’érigeait à présent en instrument de sa destruction. Quant à la Bête, cette vie avait alimenté sa colère des années durant. Alimentant un feu ardent bien qu’enfouis sous une discipline de fer, n’avait jamais cessé de brûler. Et il ne faudrait pas plus d’une étincelle pour mettre le feu aux poudres.
- Je vois, œil pour œil dents pour dents hein.
Marmonna Dactyle avec une certaine amertume avant que la silhouette serpentine ne s’approche à nouveau, plus inquiétante, plus invitante aussi. En dépit de son absence de peur au sens stricte du terme, il était indéniable que l’ex limier était tendue comme un arc prêt à se rompre au moindre dérapage. Son retour sur les traces de son enfance, ces retrouvailles plus que fortuite couplé aux sentiments divergents que le inspirait l’hybride, avaient eut raison de sa flegme habituelle.
Si elle soutint une fois de plus le regard implacable de la Gorgone, elle peinant à dissimuler le trouble qui l’habitait, alors qu’un rictus étira ses lèvres, dévoilant un sourire crispée, aux crocs bien plus marqués que la moyenne.
- Ah tu crois savoir tout ça rien qu’en regardant mon masque ?
Les limiers portaient un masque pour se cacher du Razkaal. Pour dissimuler aux yeux avides de la forteresse leurs plus sombres secrets, pour qu’elle ne puisse pas s’en servir. Et en mission, pour que le monde extérieur ne le puisse pas non plus. C’était un rempart, une distance salvatrice qu’elle mettait entre elle, et le monde. Et que face à la Gorgone, elle avait fait l’erreur de faire tomber.
Serrant les poings, elle parvint pourtant à lui donner la république. Mais ses bravades faisaient peine à voir face à l’éloquence vengeresse de la Gorgone. Tandis que son index caressait toujours nerveusement la surface de son masque de limier. Mais l’était il encore ?
- De la haine j’en ai oui. Comme tout le monde je suppose. Sinon je n’aurais rien à faire ici, et toi non plus.
Et pas de boulot non plus. Sans haine, le monde serait peut être peuplé de bergers.
Dactyle était surprise de la rapidité avec laquelle la Gorgone lui accordait, si ce n’est de la confiance, au moins une sorte de bénéfice du doute. Une main tendue, qu’il était difficile de refuser. Si elle ne la connaissait pas, il semblait évident que la gorgone n’était pas de ceux à qui ont pouvait dire non sans en payer les conséquences. Elle pouvait encore refuser maintenant, l’arrêter, ou tout simplement tourner les talons. Oublier cette rencontre, et ne plus jamais se mêler de ses affaires. Ou… elle pouvait accepter de s’en mêler. D’en avoir quelque chose à faire, pour changer. Et puis, d’après les plans de la Gorgone, commencer par élaguer un peu dans la pègre locale ne pouvait que servir les intérêts de la justice. Quand aux informations récoltées, elle seraient précieuses. Si elle devait accepter elle le ferait pour ces raisons ci. Et certainement pas pour d’autres. Nooooon, jamais.
Pas parce que la solitude commençait à lui peser, parfois. Ou encore parce ce qu’elle lui offrait un exutoire auquel elle avait toujours refusé de céder.
Elle n’acceptait vraiment que par pure intérêt professionnel. En tous cas, c’est ce dont elle essayait de se convaincre. Elle ne saisit pourtant pas immédiatement cette main. Une décision comme celle ci méritait d’être plus éclairée, et Dactyle avait encore assez de lucidité pour le savoir.
- C’est vrai, j’ai grandit ici. Et j’en suis sortie. J’aimerai que d’autres le puissent aussi. Alors, imaginons, que j’accepte de .....collaborer avec toi, qu’est ce que j’y gagne ? Qu’est ce que tu attends de moi exactement ?
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