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La route de Melorn, il y a deux ans de cela
Le vent glacé souffle sur mon visage, mais je souris, peu sensible à sa morsure vive. Je cours, dissimulée par la crête et ma cape de laine elfique qui recouvre ma silhouette. Elle a pris une teinte verte et blanche, simulant à merveille les couleurs singulières de la toundra et des rochers qui nous entourent. Derrière moi, j'entends le souffle des autres archères de ma compagnie, uniquement des filles cette fois ci, qui me suivent en file indienne. Devant nos yeux s'étendent le landes bourbeuses et enneigées du grand nord et la route qui serpentent entre les tourbières et les étangs gelés. Nous sommes toutes invisibles, dissimulées par nos magies et nos capes elfiques.
Je saute, depuis un rocher, sans prendre la peine de ralentir ma course, me réceptionne sur une plaque de glace, sans même déraper et je file à une vitesse que m'envierait un cheval, suivant le tracé de la route quand elle permet d'aller au plus vite, coupant à travers la lande là où elle fait des lacets pour contourner une mare , étang gelé ou butte rocailleuse et neigeuse qui ne semble exister que pour contredire l'affirmation idiote comme quoi la toundra n'est qu'une vaste étendue planes et gelée.
Au loin, vers le nord, les lumières de Melorn illuminent l'horizon. Bien qu'éloignée de plus d'une quarantaine de lieue, et bien qu'elle soit actuellement plongée dans la nuit, ses lumières étincelantes illuminent la plaine autour de nous . Une douce lumière bleutée, semblable à la lumière de la lune, irradie depuis l'horizon depuis la cité et cette lumière agit comme un phare pour les voyageurs qui viennent chercher savoir et protection dans ma cité.
Lorsque je ralentis enfin, voyant combien mes camarades commencent à ressentir les effets de la fatigue, je monte sur une butte pour scruter le paysages depuis une position plus élevée. Je sors ma gourde d'eau avec des gestes habiles, fruit de l'expérience, et je dévisse la tasse qui lui sert de bouchon . Je remplis la tasse d'eau claire et fraîche, rebouche la gourde et je fixe ma tasse avant de la tourner deux fois vers la gauche. Un nuage de vapeur parfumé, s'échappe soudain de mes mains, tandis que l'eau claire et fraîche se transforme en infusion de thé et de cerise. Je souris, avant de porter la tasse à mes lèvres.
« - Bron ? Les filles peuvent prendre quinze minutes de repos ? »
Je me tourne vers la jeune elfe (en fait pas tellement plus jeune que moi finalement) qui s'est hissée tout en haut de mon poste d'observation et je lui décoche un radieux sourire, la lune est haute dans le ciel et miracle, je peux parler ! Je fais attention à bien articuler.
« - Oui, je ne crois pas que la caravane soit proche de nous. Nous ne devons pas traîner mais on peut se reposer une heure. »
Je scrute l'horizon, là où la route mène jusqu'au territoire du Reike. Nous sommes là pour escorter un convoi de ravitaillement. En ces temps de guerre, maintenant que les Titans se sont réveillés, ils représentent une menace terrifiante pour tout Sekai. A Melorn, nous sommes bien placés pour savoir la dévastation que peuvent causer ces êtres mythiques. Le Reike nous permet de nous approvisionner en prévision d'un assaut possible et il est indispensable que les ressources magiques ou enchantables qui cheminent avec ce convoi arrivent à Melorn intacte. Le ravitaillement en bien consommable est moins important car Melorn est auto-suffisante dans ce domaine mais si jamais nous devons accueillir des réfugies en grand nombre, nous n'aurons pas assez de ressources pour tenir un siège.
« - Lilianna ? Tuconnaisce... »
Je réprime une grimace. Ma maudite élocution me joue des tours à nouveau. Je suis tellement habituée à ne pas parler que je perds parfois la capacité à articuler quand je peux parler.
« - Tu connais... leur chef ? Il s'appelle Tagar Reys. C'est visiblement un contrôleur des impôts du Reike. On aura des soucis avec lui ? »
Lilianna détourne les yeux, semblant troublée. Elle vient du Reike et à rejoint Melorn il y a quelques années. Comme elle est toujours très discrète sur son passé, j'ai toujours pensé qu'il y avait des mauvais souvenirs associés.
« - Non... Je ne crois pas... C'est pas juste un fonctionnaire. C'est un mage puissant . »
Et pour une raison que j'ignore, sa présence à la tête de l'expédition perturbe mon archère. Qu'importe ! Je lui décoche un charmant sourire et je pose ma main sur son épaule. Reprenant un bref instant mon langage des signes, j'agite mes doigts avec une petite pointe d'humour réconfortant.
---- Et ---- toi ---- tu ---- es ---- une ---- flèche ---- vive ---- Une ---- jolie ---- archère ---- digne et ---- acérée ---- Tu ---- es ---- forte ---- mais ---- parfois ---- trop ---- craquante ----
Je dépose un bisou sur sa joue, lui fais mon petit regard d'écureuil polisson et je vois le nuage qui obscurcit ses yeux se dissiper.
« - Oui chef ! Je prends tes bisous pour ce qu'ils sont : une horrible façon de nous mener à la baguette ! »
Je ris et j'ajoute avec quelques signes :
---- Parfaitement ---- C'est ---- comme ---- ça ---- que ---- je ---- commande ----
Rire, partager des bons moments entre archères, c'est ce qui nous donne l'occasion de nous sentir vivantes et ce qui conserve notre espoir tandis que le monde devient incroyablement dangereux autour de nous.
Reprenant mon observation, je remarque soudain un point voir au loin, je plisse les yeux et je scrute l'horizon. Du mouvement. Des formes sombres et en grand nombre. Seulement, elles semblent se rassembler de part et d'autre de la route et non la suivre. Le sérieux revient et je tourne la tête vers mes filles. Elles sont fatiguées mais pas épuisées. Je regarde à nouveau la route au loin. La caravane risque de tomber sur l'embuscade et je connais cette position. Elle est idéale : Juste après un pont qui traverse une rivière gelée mais périlleuse, la route passe dans une gorge bordée par deux crêtes en apparence douces et aisées à gravir mais qui se révèlent piégeuses pour les pas des piétons et mortelle pour des montures. La neige qui les recouvre peut à tout moment glisser et ensevelir la route, ce qui rend la défense très compliquée. Le soucis c'est que le plus souvent, les caravanes sous-estiment le danger car les pentes ne semblent pas présenter le moindre danger.
Je me retourne subitement vers mes archères qui ont improvisé un bivouac pour prendre le thé, Je finis ma tasse et je la range, vissée sur le capuchon de ma gourde.
« - Aller, onsebougelesfilles ! Onadupainsurlaplanche ! »
Et flûte pour la prononciation. Il va falloir qu'on arrive à temps pour observer les « brigands » (en espérant que ce soit simplement des brigands, ce dont je doute) et surtout pour envoyer une alerte à la caravane.
Quelques minutes plus tard, nous filons à toute vitesse, vives et agiles comme le vent. Pourquoi sommes nous à pied plutôt qu'à cheval ? Je suppose que c'est une bonne question à laquelle je devrais répondre avant de continuer ce récit, Le terrain est tellement piégeux que s'y aventurer avec une monture reviendrait à envoyer celle ci à l'abattoir. Il y a une autre raison qui est moins connue du des gens qui s'aventure jusqu'à Melorn : Nous trichons pour être plus rapide que les chevaux. Nous connaissons des « raccourcis » dont il ne faut parler à quiconque, fusse t'il un grand ami de Melorn et certaines d'entre nous disposent de pouvoirs magiques idéaux pour faciliter les trajets rapides.
Nous filons donc à toute vitesse, prenant apparemment le temps de faire quelques détours, et pourtant miraculeusement, après avoir disparu sous une arche bâtie il y a des ères de cela, nous réapparaissons sous une autre arche dans des ruines qui sont plus proches de notre destination. C'est ainsi que des archères aux pieds vifs et agiles réussissent la plupart du temps à devancer les plus rapides des messagers montés venant par la route.
En cours de route, je tourne la tête vers Lilianna.
« - Puisquetuconnais leur chef, prends les devant quandnousarriverons. Avertis les de l'embuscade et dit que nous interviendrons quand l'attaque aura lieu. Un barrage de magie s'abattra sur les vilains assaillants ! »
Elle me souris et je ne résiste pas à l'envie de lui tirer malicieusement la langue. Je fais quelques petits signes juste à son intention,
---- c'est ---- quoi ---- ta ---- relation ---- avec ---- leur ---- chef ?
Je la vois rougir légèrement mais sans que je puisse déterminer s'il s'agit de la gêne ou de la timidité. Sans ralentir l'allure, j'enlace sa taille pour poser mes lèvres sur sa joue. Je la lâche avec un petit rire tendre.
---- Plus ---- de ---- questions ----
Nous arrivons enfin près de la rivière et nous nous arrêtons pour reprendre nos souffles. Bien que vives, légères et rapides, nous en avons besoin. Nous nous tenons sur une petite butte, dissimulées par nos capes magiques. Je scrute la rivière. Le convois est là et s'apprête à franchir le pont qui traverse le gué. Je serre la main de mon amie à mes côtés. Elle est chaude et douce. Plusieurs de mes filles se serrent l'une contre l'autre, à la fois pour profiter de la chaleur mutuelle et aussi pour réaffirmer les liens qui nous unissent.
Je scrute les crêtes derrière lesquelles se dissimulent nos ennemis. Ils sont presque invisibles eux aussi, mais leur méthode demande plus de main d’œuvre : Ils ont creusé des tranchées dans la neige et la tourbe, et recouvert leur leurs positions de branchages fraîchements coupés. Je plisse mes yeux pour les observer attentivement, retenant un instant Lilianna qui s'apprêtait à disparaître. La plupart sont armés d'arc, de flèches et de javelines barbelées (et probablement empoisonnées), Ce sont des créatures de petite taille, avec une tête de Hyène. Des Gnolls, traîtres et vicieux. Ce ne devrait pas être un grand danger si le convoi est prévenu mais je ne peux m'empêcher d'avoir un doute soudain. Qu'avais-je donc vu tout à l'heure et que je ne vois plus ici, maintenant ?
Il y avait deux gros rochers... Deux énormes rochers qui bloquaient la passe... Ils ont bougé ?! Et puis soudain je comprends et je souris pour dissimuler ma peur. Plonge mes yeux dans ceux de Lilianna et je lui dis en faisant quelques signes :
---- Deux ---- ogres ---- recouvert ---- de pierres ---- et de rocs ----
Elle fait un signe de tête et commence son incantation. Son corps se voile et avant qu'elle ne disparaisse, je lui fais signe de faire très attention. J'observe le convoi et je vois Lilianna apparaître en son sein, levant les main pour signifier qu'elle est une amie.
Je me retourne vers mes archères. Deux ogres de huit mètres qui chargeront un convoi qui n'a pas eu le temps de fortifier sa position, voilà qui sera très difficile à arrêter et les défenseurs auront besoin de nos meilleurs tirs.
---- Tenez ---- vous ---- prêtes ---- et ---- soyez ---- prudentes ----
Je leur dédie mon plus joli sourire, Comme dirait ma sœur chérie : Une héroïne doit toujours rassurer ses troupes en paraissant confiante et amusée.
Le vent glacé souffle sur mon visage, mais je souris, peu sensible à sa morsure vive. Je cours, dissimulée par la crête et ma cape de laine elfique qui recouvre ma silhouette. Elle a pris une teinte verte et blanche, simulant à merveille les couleurs singulières de la toundra et des rochers qui nous entourent. Derrière moi, j'entends le souffle des autres archères de ma compagnie, uniquement des filles cette fois ci, qui me suivent en file indienne. Devant nos yeux s'étendent le landes bourbeuses et enneigées du grand nord et la route qui serpentent entre les tourbières et les étangs gelés. Nous sommes toutes invisibles, dissimulées par nos magies et nos capes elfiques.
Je saute, depuis un rocher, sans prendre la peine de ralentir ma course, me réceptionne sur une plaque de glace, sans même déraper et je file à une vitesse que m'envierait un cheval, suivant le tracé de la route quand elle permet d'aller au plus vite, coupant à travers la lande là où elle fait des lacets pour contourner une mare , étang gelé ou butte rocailleuse et neigeuse qui ne semble exister que pour contredire l'affirmation idiote comme quoi la toundra n'est qu'une vaste étendue planes et gelée.
Au loin, vers le nord, les lumières de Melorn illuminent l'horizon. Bien qu'éloignée de plus d'une quarantaine de lieue, et bien qu'elle soit actuellement plongée dans la nuit, ses lumières étincelantes illuminent la plaine autour de nous . Une douce lumière bleutée, semblable à la lumière de la lune, irradie depuis l'horizon depuis la cité et cette lumière agit comme un phare pour les voyageurs qui viennent chercher savoir et protection dans ma cité.
Lorsque je ralentis enfin, voyant combien mes camarades commencent à ressentir les effets de la fatigue, je monte sur une butte pour scruter le paysages depuis une position plus élevée. Je sors ma gourde d'eau avec des gestes habiles, fruit de l'expérience, et je dévisse la tasse qui lui sert de bouchon . Je remplis la tasse d'eau claire et fraîche, rebouche la gourde et je fixe ma tasse avant de la tourner deux fois vers la gauche. Un nuage de vapeur parfumé, s'échappe soudain de mes mains, tandis que l'eau claire et fraîche se transforme en infusion de thé et de cerise. Je souris, avant de porter la tasse à mes lèvres.
« - Bron ? Les filles peuvent prendre quinze minutes de repos ? »
Je me tourne vers la jeune elfe (en fait pas tellement plus jeune que moi finalement) qui s'est hissée tout en haut de mon poste d'observation et je lui décoche un radieux sourire, la lune est haute dans le ciel et miracle, je peux parler ! Je fais attention à bien articuler.
« - Oui, je ne crois pas que la caravane soit proche de nous. Nous ne devons pas traîner mais on peut se reposer une heure. »
Je scrute l'horizon, là où la route mène jusqu'au territoire du Reike. Nous sommes là pour escorter un convoi de ravitaillement. En ces temps de guerre, maintenant que les Titans se sont réveillés, ils représentent une menace terrifiante pour tout Sekai. A Melorn, nous sommes bien placés pour savoir la dévastation que peuvent causer ces êtres mythiques. Le Reike nous permet de nous approvisionner en prévision d'un assaut possible et il est indispensable que les ressources magiques ou enchantables qui cheminent avec ce convoi arrivent à Melorn intacte. Le ravitaillement en bien consommable est moins important car Melorn est auto-suffisante dans ce domaine mais si jamais nous devons accueillir des réfugies en grand nombre, nous n'aurons pas assez de ressources pour tenir un siège.
« - Lilianna ? Tuconnaisce... »
Je réprime une grimace. Ma maudite élocution me joue des tours à nouveau. Je suis tellement habituée à ne pas parler que je perds parfois la capacité à articuler quand je peux parler.
« - Tu connais... leur chef ? Il s'appelle Tagar Reys. C'est visiblement un contrôleur des impôts du Reike. On aura des soucis avec lui ? »
Lilianna détourne les yeux, semblant troublée. Elle vient du Reike et à rejoint Melorn il y a quelques années. Comme elle est toujours très discrète sur son passé, j'ai toujours pensé qu'il y avait des mauvais souvenirs associés.
« - Non... Je ne crois pas... C'est pas juste un fonctionnaire. C'est un mage puissant . »
Et pour une raison que j'ignore, sa présence à la tête de l'expédition perturbe mon archère. Qu'importe ! Je lui décoche un charmant sourire et je pose ma main sur son épaule. Reprenant un bref instant mon langage des signes, j'agite mes doigts avec une petite pointe d'humour réconfortant.
---- Et ---- toi ---- tu ---- es ---- une ---- flèche ---- vive ---- Une ---- jolie ---- archère ---- digne et ---- acérée ---- Tu ---- es ---- forte ---- mais ---- parfois ---- trop ---- craquante ----
Je dépose un bisou sur sa joue, lui fais mon petit regard d'écureuil polisson et je vois le nuage qui obscurcit ses yeux se dissiper.
« - Oui chef ! Je prends tes bisous pour ce qu'ils sont : une horrible façon de nous mener à la baguette ! »
Je ris et j'ajoute avec quelques signes :
---- Parfaitement ---- C'est ---- comme ---- ça ---- que ---- je ---- commande ----
Rire, partager des bons moments entre archères, c'est ce qui nous donne l'occasion de nous sentir vivantes et ce qui conserve notre espoir tandis que le monde devient incroyablement dangereux autour de nous.
Reprenant mon observation, je remarque soudain un point voir au loin, je plisse les yeux et je scrute l'horizon. Du mouvement. Des formes sombres et en grand nombre. Seulement, elles semblent se rassembler de part et d'autre de la route et non la suivre. Le sérieux revient et je tourne la tête vers mes filles. Elles sont fatiguées mais pas épuisées. Je regarde à nouveau la route au loin. La caravane risque de tomber sur l'embuscade et je connais cette position. Elle est idéale : Juste après un pont qui traverse une rivière gelée mais périlleuse, la route passe dans une gorge bordée par deux crêtes en apparence douces et aisées à gravir mais qui se révèlent piégeuses pour les pas des piétons et mortelle pour des montures. La neige qui les recouvre peut à tout moment glisser et ensevelir la route, ce qui rend la défense très compliquée. Le soucis c'est que le plus souvent, les caravanes sous-estiment le danger car les pentes ne semblent pas présenter le moindre danger.
Je me retourne subitement vers mes archères qui ont improvisé un bivouac pour prendre le thé, Je finis ma tasse et je la range, vissée sur le capuchon de ma gourde.
« - Aller, onsebougelesfilles ! Onadupainsurlaplanche ! »
Et flûte pour la prononciation. Il va falloir qu'on arrive à temps pour observer les « brigands » (en espérant que ce soit simplement des brigands, ce dont je doute) et surtout pour envoyer une alerte à la caravane.
Quelques minutes plus tard, nous filons à toute vitesse, vives et agiles comme le vent. Pourquoi sommes nous à pied plutôt qu'à cheval ? Je suppose que c'est une bonne question à laquelle je devrais répondre avant de continuer ce récit, Le terrain est tellement piégeux que s'y aventurer avec une monture reviendrait à envoyer celle ci à l'abattoir. Il y a une autre raison qui est moins connue du des gens qui s'aventure jusqu'à Melorn : Nous trichons pour être plus rapide que les chevaux. Nous connaissons des « raccourcis » dont il ne faut parler à quiconque, fusse t'il un grand ami de Melorn et certaines d'entre nous disposent de pouvoirs magiques idéaux pour faciliter les trajets rapides.
Nous filons donc à toute vitesse, prenant apparemment le temps de faire quelques détours, et pourtant miraculeusement, après avoir disparu sous une arche bâtie il y a des ères de cela, nous réapparaissons sous une autre arche dans des ruines qui sont plus proches de notre destination. C'est ainsi que des archères aux pieds vifs et agiles réussissent la plupart du temps à devancer les plus rapides des messagers montés venant par la route.
En cours de route, je tourne la tête vers Lilianna.
« - Puisquetuconnais leur chef, prends les devant quandnousarriverons. Avertis les de l'embuscade et dit que nous interviendrons quand l'attaque aura lieu. Un barrage de magie s'abattra sur les vilains assaillants ! »
Elle me souris et je ne résiste pas à l'envie de lui tirer malicieusement la langue. Je fais quelques petits signes juste à son intention,
---- c'est ---- quoi ---- ta ---- relation ---- avec ---- leur ---- chef ?
Je la vois rougir légèrement mais sans que je puisse déterminer s'il s'agit de la gêne ou de la timidité. Sans ralentir l'allure, j'enlace sa taille pour poser mes lèvres sur sa joue. Je la lâche avec un petit rire tendre.
---- Plus ---- de ---- questions ----
Nous arrivons enfin près de la rivière et nous nous arrêtons pour reprendre nos souffles. Bien que vives, légères et rapides, nous en avons besoin. Nous nous tenons sur une petite butte, dissimulées par nos capes magiques. Je scrute la rivière. Le convois est là et s'apprête à franchir le pont qui traverse le gué. Je serre la main de mon amie à mes côtés. Elle est chaude et douce. Plusieurs de mes filles se serrent l'une contre l'autre, à la fois pour profiter de la chaleur mutuelle et aussi pour réaffirmer les liens qui nous unissent.
Je scrute les crêtes derrière lesquelles se dissimulent nos ennemis. Ils sont presque invisibles eux aussi, mais leur méthode demande plus de main d’œuvre : Ils ont creusé des tranchées dans la neige et la tourbe, et recouvert leur leurs positions de branchages fraîchements coupés. Je plisse mes yeux pour les observer attentivement, retenant un instant Lilianna qui s'apprêtait à disparaître. La plupart sont armés d'arc, de flèches et de javelines barbelées (et probablement empoisonnées), Ce sont des créatures de petite taille, avec une tête de Hyène. Des Gnolls, traîtres et vicieux. Ce ne devrait pas être un grand danger si le convoi est prévenu mais je ne peux m'empêcher d'avoir un doute soudain. Qu'avais-je donc vu tout à l'heure et que je ne vois plus ici, maintenant ?
Il y avait deux gros rochers... Deux énormes rochers qui bloquaient la passe... Ils ont bougé ?! Et puis soudain je comprends et je souris pour dissimuler ma peur. Plonge mes yeux dans ceux de Lilianna et je lui dis en faisant quelques signes :
---- Deux ---- ogres ---- recouvert ---- de pierres ---- et de rocs ----
Elle fait un signe de tête et commence son incantation. Son corps se voile et avant qu'elle ne disparaisse, je lui fais signe de faire très attention. J'observe le convoi et je vois Lilianna apparaître en son sein, levant les main pour signifier qu'elle est une amie.
Je me retourne vers mes archères. Deux ogres de huit mètres qui chargeront un convoi qui n'a pas eu le temps de fortifier sa position, voilà qui sera très difficile à arrêter et les défenseurs auront besoin de nos meilleurs tirs.
---- Tenez ---- vous ---- prêtes ---- et ---- soyez ---- prudentes ----
Je leur dédie mon plus joli sourire, Comme dirait ma sœur chérie : Une héroïne doit toujours rassurer ses troupes en paraissant confiante et amusée.
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« - BATAILLEEEEEUH ! »
Un gros cri semblable à un coup de tonnerre retentit, poussé par le plus gros et ventripotent des deux Ogres. Il lève son grand marteau de pierre et le pointe vers les humains qui se rassemblent devant le pont pour en barrer l'accès.
« - TUUUUUEZ LES TOUUUUS !!! »
Une volée de flèches barbelées s'élève dans les air et s'abat sur la ligne de soldats du Reike, Ceux ci ont levé leurs boucliers pour former un mur protecteur. Deux conducteurs qui ont traîné à se mettre à l'abri s'effondrent, l'un d'eux crachant du sang par sa gorge transpercée.
Je fais un signe en direction de mes archères dissimulées.
---- On ---- attend ---
Mes filles guettent calmement mon signal mais je ressens le besoin de répéter cet ordre Est ce parce que je me sens moi aussi nerveuse ? Notre tâche ne sera pas aisée : Il va falloir aider la caravane sans nous faire tuer.
Des ordres fusent du côté du convoi, Le chef qui tient les rênes là bas ne semble pas paniquer, ce qui est une bonne chose (avez vous déjà essayé de sauver un noyé qui se débat ? C'est pareil.) Une première ligne de soldats s'est accroupie tenant leurs boucliers fermement dressés, les lances plantés dans le sols tandis que la seconde vient compléter le mur de boucliers dresser, projetant leurs lances dans les intervalles entre deux boucliers. Le tout forme un hérisson cuirassé bien pratique contre les tirs des gnolls mais lorsque les Ogres chargeront, ce sera une toute autre chose.
Je distingue au loin Liliana, s'éloignant du chef du convoi, un humain portant un long manteau d'hermine. Elle trouve une position sur un des chariots et engage le tir. Plusieurs flèches de feu s'échappent de son arc et frappent les archers gnolls les plus proches.
Un autre cri retentit soudain, celui ci issu de la poitrine du second Ogre, un colosse tout en muscles portant un tronc d'arbre en guise de massue,
« - FESTIN D'HUMAINS A LA BROCHE POUR TOUT LE MONDE CE SOIR ! »
Les gnolls lancent des cris de hyène, sortes de rires malsains qui impressionnent soudain les soldats derrière le mur de boucliers. Certains semblent soudain chercher une issue, d'autres reculent et certains fuient... Mais pas la garde de fer qui attend de pied ferme la charge de la meute de gnolls qui accourent soudain comme à la curée.
Je me redresse, toujours dissimulée par ma cape elfique et je bande mon arc. C'est à moi de donner le signal. Je souris, consciente d'être observée par mes filles et je ris soudain en silence, décochant une pluie de rayons aux couleurs de l'arc en ciel. Ils frappent les premières lignes des gnolls et fauchent soudain plusieurs d'entre eux. Je n'ai pas visé avec soin, mais simplement visé une large zone de la portion du pont où se sont concentrés les premiers assaillants. Les premiers tombent soudain, comme foudroyés par des rayons de lumière qui les transpercent cruellement. Les rires hystériques se transforment en cris et douleur.
Mes filles ne sont pas en reste. Des flèches de flammes, de glace et de lumière jaillissent soudain de leurs arcs, visant soigneusement les archers gnolls restés en arrière ceux ci détournent soudain leur attention des humains et nous disparaissons derrière la butte qui nous dissimulaient. Des flèches volent autour de nous sans nous atteindre. Nous changeons de position, vives comme l'éclair et dissimulée, tandis que celles d'entre nous qui sont restées dissimulées jusque là, se dévoilent à leur tour.
J'entends la voix de Liliana au loin qui crient des instructions aux soldats du Reike :
« - Nous nous occupons des archers ! Visez les Ogres ! »
Ses flèches de feu donnent l'exemple, frappant l'un des deux ogres et mettant le feu aux feuillages dont il est recouvert. Il hurle, repoussant son manteau embrasé et s'avance résolument vers le pont, confiant dans son armure de pierre et de métal
Un cri monte des rangs des soldats ayant vaillamment repoussés la première vague d'assaillants mise en désordre :
« - Les Ogres arrivent ! »
Je fais un signe aux archères qui m'accompagnent et nous apparaissons à nouveau. La moitié de mon groupe tire sur les archers pour couvrir les nôtres qui s'éclipsent tandis que les plus puissantes d'entre nous concentrent leur feu magique sur le plus gros des Ogres, celui qui est en tête et court vers le mur de bouclier. Il est soudain frappé par le feu et la lumière. Mais ne semble pas s'en soucier. Il fait trois pas, lève son lourd marteau de pierre pour balayer le mur de bouclier.
« - OURAGANNN ! »
C'est le moment où je libère enfin mon tir, frappant ses yeux d'un trait de lumière concentré, capable de percer l'acier. Tenez bon !
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J'observe un instant le chef du convoi qui se dresse devant ses hommes en danger, faisant courageusement face à l'Ogre aux yeux mutilés. Que croit-il faire ? Il va vraiment l'affronter de face?Et soudain,l'ogre hurlant est frappé par une énorme épée surgie de nulle part et qui s'abat sur lui depuis le ciel !
Un groupe de Gnolls restés en retrait me prenant pour cible, je me jette à l'abri pour éviter leurs flèches barbelées et empoisonnées. Je disparais soudain à leur vue, dissimulée par ma cape, avant de surgir à nouveau et de décocher une volée de flèches rouges et vengeresses. Trois gnolls s'effondrent et les tirs de mes filles, précis et meurtriers, achèvent de disperser les tirailleurs adverses. Seul reste encore vaillant le groupe qui assaille le pont, une quarantaine d'individus se resserrant autour du dernier des Ogres. Les autres se dispersent, fuyant pour échapper aux flèches élémentaires de mes archères.
Alors que je m'apprête à donner l'ordre de poursuivre les fuyards, l'effroi me saisit, glacial et terrible : Lilliana vient de voler au loin dans les airs, frappée par l'énorme tronc d'arbre qui sert de gourdin au second ogre.
Un cri silencieux s'échappe de ma gorge !
Par la lumière de mes ancêtres ! Elle ne bouge plus ! Les filles à côté de moi laissent échapper des sanglots. Je me tourne vers Aeliana, la jolie brune dont la cape blanche est tenue par une fibule dorée que Liliana lui a offerte. Je lui fais quelques signes vifs tout en affichant un sourire confiant et encourageant :
---- Prends ----- le commandement ---- ici ---- Visez ----- les ---- fuyards ---- je ---- veux ---- pas ---- qu'ils ----reviennent ----
Je fais signe au second groupe, composé de mes filles les plus rapides :
---- Avec ---- moi ---- !
Nous filons sur le flanc des Gnolls sur le pont, traversant le champs de bataille jonché de corps mutilés par notre magie élémentaires Le pont atteint, nous nous figeons soudain quelques secondes et nous décochons deux volées de flèches, traits de lumière, de feu et de foudre qui s'abattent dans le dos des Gnolls. Surpris par le fracas et la fureur mortelle de notre magie, ceux-ci s'éparpillent soudainement, pris de panique. Certains plongent même dans les eaux gelées, espérant échapper à la mort.
Un cri rageur retentit soudain :
« - TU ES LE PROCHAIN ! TU AS TUER JUNIOR ! »
Les soldats du Reike qui tenaient bon jusque là sont ébranlés et certains commencent à fuir. Je distingue le visage de marbre du commandant Reikois. Il fixe l'énorme massue qui menace de s'abattre sur lui.
Plus vive que l'éclair, je file droit sur le pont pour atteindre l'homme que Liliana a tenté de protéger au péril de sa vie. Je cours sur le pont, saute sur le corps à terre du plus gros des ogres et je bondis dans le dos de son congénère. Mon pied atterrit sur son épaule et me tenant à l'épaisse fourrure malodorante qui recouvre le corps de l'ogre, je plante mon long poignard dans la zone nue à la base de son cou, juste à la base du cou. Un flot de sang noir jaillit et une main rageuse tente de m'attraper.
AAAAARGH ! SALETE !!!
Je bondis dans les air, bien plus rapide que l'ogre et je décoche une flèche droit vers l'officier immobile. Lorsque mes pieds se réceptionnent sur le sol glacé, ce dernier est entouré dune sphère de lumière protectrice.
TUER !! VAIS TOUS VOUS TUER !!!
L'ogre se tourne vers moi. Et je lui souris. Je lève une main et soudain son dos est frappé de traits de flammes et de foudre. La massue tente de me frapper mais j'esquive d'un bond en arrière. Elle frappe de plein fouet la sphère de lumière, qui se brise sous l'impact.
L'ogre se retourne vers mes archères qui se dispersent immédiatement. Il se retourne alors vers moi, furieux et enragé. J'ai bandé mon arc, créant deux flèches de lumières étincelantes. Avant qu'il ne me charge, je décoche mon tir : Mes traits frappent les yeux et l'ogre lâche sa masse improvisée pour se tenir le visage, ses yeux transpercés par mes flèches ardentes. Il ne verra plus rien, même si ses yeux sont encore miraculeusement valides après une attaque aussi puissante.
Je cours vers l'homme épuisé. Il a miraculeusement échappé à la frappe du gourdin. Je lui désigne avec un sourire confiant l'ogre à genoux qui se tient le visage dans ses mains verruqueuses.
---- Encore ---- un effort ---- Frappe ---- fort ---- Soldat ---- !
Un groupe de Gnolls restés en retrait me prenant pour cible, je me jette à l'abri pour éviter leurs flèches barbelées et empoisonnées. Je disparais soudain à leur vue, dissimulée par ma cape, avant de surgir à nouveau et de décocher une volée de flèches rouges et vengeresses. Trois gnolls s'effondrent et les tirs de mes filles, précis et meurtriers, achèvent de disperser les tirailleurs adverses. Seul reste encore vaillant le groupe qui assaille le pont, une quarantaine d'individus se resserrant autour du dernier des Ogres. Les autres se dispersent, fuyant pour échapper aux flèches élémentaires de mes archères.
Alors que je m'apprête à donner l'ordre de poursuivre les fuyards, l'effroi me saisit, glacial et terrible : Lilliana vient de voler au loin dans les airs, frappée par l'énorme tronc d'arbre qui sert de gourdin au second ogre.
Un cri silencieux s'échappe de ma gorge !
Par la lumière de mes ancêtres ! Elle ne bouge plus ! Les filles à côté de moi laissent échapper des sanglots. Je me tourne vers Aeliana, la jolie brune dont la cape blanche est tenue par une fibule dorée que Liliana lui a offerte. Je lui fais quelques signes vifs tout en affichant un sourire confiant et encourageant :
---- Prends ----- le commandement ---- ici ---- Visez ----- les ---- fuyards ---- je ---- veux ---- pas ---- qu'ils ----reviennent ----
Je fais signe au second groupe, composé de mes filles les plus rapides :
---- Avec ---- moi ---- !
Nous filons sur le flanc des Gnolls sur le pont, traversant le champs de bataille jonché de corps mutilés par notre magie élémentaires Le pont atteint, nous nous figeons soudain quelques secondes et nous décochons deux volées de flèches, traits de lumière, de feu et de foudre qui s'abattent dans le dos des Gnolls. Surpris par le fracas et la fureur mortelle de notre magie, ceux-ci s'éparpillent soudainement, pris de panique. Certains plongent même dans les eaux gelées, espérant échapper à la mort.
Un cri rageur retentit soudain :
« - TU ES LE PROCHAIN ! TU AS TUER JUNIOR ! »
Les soldats du Reike qui tenaient bon jusque là sont ébranlés et certains commencent à fuir. Je distingue le visage de marbre du commandant Reikois. Il fixe l'énorme massue qui menace de s'abattre sur lui.
Plus vive que l'éclair, je file droit sur le pont pour atteindre l'homme que Liliana a tenté de protéger au péril de sa vie. Je cours sur le pont, saute sur le corps à terre du plus gros des ogres et je bondis dans le dos de son congénère. Mon pied atterrit sur son épaule et me tenant à l'épaisse fourrure malodorante qui recouvre le corps de l'ogre, je plante mon long poignard dans la zone nue à la base de son cou, juste à la base du cou. Un flot de sang noir jaillit et une main rageuse tente de m'attraper.
AAAAARGH ! SALETE !!!
Je bondis dans les air, bien plus rapide que l'ogre et je décoche une flèche droit vers l'officier immobile. Lorsque mes pieds se réceptionnent sur le sol glacé, ce dernier est entouré dune sphère de lumière protectrice.
TUER !! VAIS TOUS VOUS TUER !!!
L'ogre se tourne vers moi. Et je lui souris. Je lève une main et soudain son dos est frappé de traits de flammes et de foudre. La massue tente de me frapper mais j'esquive d'un bond en arrière. Elle frappe de plein fouet la sphère de lumière, qui se brise sous l'impact.
L'ogre se retourne vers mes archères qui se dispersent immédiatement. Il se retourne alors vers moi, furieux et enragé. J'ai bandé mon arc, créant deux flèches de lumières étincelantes. Avant qu'il ne me charge, je décoche mon tir : Mes traits frappent les yeux et l'ogre lâche sa masse improvisée pour se tenir le visage, ses yeux transpercés par mes flèches ardentes. Il ne verra plus rien, même si ses yeux sont encore miraculeusement valides après une attaque aussi puissante.
Je cours vers l'homme épuisé. Il a miraculeusement échappé à la frappe du gourdin. Je lui désigne avec un sourire confiant l'ogre à genoux qui se tient le visage dans ses mains verruqueuses.
---- Encore ---- un effort ---- Frappe ---- fort ---- Soldat ---- !
Invité
Invité
C’est fini... Le dernier des deux ogres gît sur le sol dans une mare de sang et les gnolls se dispersent. Je jette un coup d’oeil autour de nous. Trop de soldats vaillants sont tombés et j’ai un goût amer dans la bouche. Je bande machinalement mon arc et je décoche une flèche qui s’envole pour transpercer le dos d’un fuyard. Je décoche deux autres flèches mortelles sans même réaliser que j’ai les yeux emplis de larmes. Alors, je tourne la tête vers mon amie Lilianna qui repose au sol, le corps et les os brisés par la masse de notre ennemi.
Je m’approche alors, sachant que je ne peux plus rien pour elle. L’officier qui commandait les hommes du Reike, principalement des soldats humains, se tient à ses côté, la tenant précautionneusement dans ses bras. Malgré son épuisement, il tente de refermer ses plaies avec une magie curative. Tianaë, notre meilleure guérisseuse s’approche en courant et s’agenouille près de lui. Je sens mon coeur se serrer en voyant son visage devenir inexpressif. Je le savais... Je l’ai su dès que j’ai vu le corps de Lilianna s’envoler dans les air et retomber lourdement au sol. Je savais qu’elle n’y survivrai pas...
Je secoue la tête. Je parcoure à nouveau du regard le champ de bataille. Je compte une par une mes filles. Seule Liliana manque dans mon décompte. Trois d’entre elles sont blessées, assez légèrement, tandis que presque la moitié des soldats du Reike sont morts ou hors de combat. Combien mourront malgré les soins que leur prodiguent les médecins ? Je fais signe à mes filles de se rassembler. Il nous faut aider les Reikois qui peuvent être sauvés et poursuivre les Gnolls en fuite. J’agite les doigts prestement et deux groupe se forment après des hochement de tête. Silencieuses, hein ? Jusqu’au bout nous le sommes, sans que je ne sache si mes filles m’imitent inconsciemment ou si elles ressentent comme moi l’envie de crier la douleur qui les étreint sans pouvoir l’exprimer.
Je pose mes yeux dans ceux de Tianaë. Elle vient de retirer ses mains de la poitrine ensanglantée de Liliana. Elle secoue la tête tandis que je lui fait quelques petits signes :
---On --- peut --- la --- sauver --- ?
Des larmes coulent dans ses yeux. Et dans les miens...
« - Son corps est brisé et elle est morte sur le coup. Cet officier a tenté ce qu’il a pu mais... »
Je vois... Je m’approche de l’homme prostré au sol et je m’accroupis à côté de lui. Tianaë s’éloigne pour aller chercher d’autres blessés nécessitant ses soins. L’homme pleure en silence. Il est bouleversé. La discussion que j’ai eu avec Liliana avant la bataille me revient en mémoire. Elle parlait peu de son passé car contrairement à nous, elle avait vécu dans le Reike autrefois et son passé la hantait souvent. Nous respections son silence et nous ne l’aimions pas moins pour autant. Elle était drôle, généreuse et altruiste. C’était mon amie. Et parfois plus.
Je maudis la lumière du jour qui m’interdit de prononcer le moindre son. Je pose doucement mes mains sur les épaules de l’officier. Je prends avec une infini délicatesse, ses joues entre mes mains pour attirer son regard. Ses yeux gris sont emplis de larmes et son visage est rougis par l’émotion. Je fais quelques signes simples devant ses yeux avec mes doigts agiles :
--- Merci --- d’avoir --- tenté --- de sauver --- elle ---
Je prends à nouveau son visage entre mes paumes, essuyant doucement les larmes qui coulent sur ses joues. Je lui souris, malgré la douleur qui se lit dans mes yeux. Je fais à nouveau quelque signes des doigts, conservant une paume contre l’une de ses joues.
--- Liliana --- vous --- a --- protégé --- de sa vie --- Elle --- vous --- connaissait --- je devine ---
Je caresse tendrement ses lèvres sèches avec mon pouce. Il est épuisé et son corps doit être couvert de plaies sous son armure. Il n’a été que bousculé mais son armure est enfoncée sur son flanc droit. La force de ces deux monstres était invraisemblable. Je ne m’en suis sortie que grâce à ma vivacité fulgurante.
—- Vous —- devez — me —- la —- laisser —- Je —- m’occuperai —- d’elle —- Vos —- hommes —- ont —- besoin —- de vous —-
Je hoche la tête pour m’assurer qu’il voit bien mes doigts et comprends bien mes mots.
--- Elle --- a --- donné --- sa --- vie --- pour --- vous --- et j’aimerai --- connaître --- votre --- histoire --- plus tard ---
Je le serre doucement tout contre moi, restant un moment ainsi, le menton posé sur son épaule. Puis je pose un baiser sur son front.
--- Elle --- était --- notre soeur --- aimée --- Elle --- vous --- a --- confié --- à nous --- en mourant --- Venez --- nous --- voir --- quand --- vous --- aurez --- pris --- soin --- de vos --- hommes --- Nous --- vous --- attendrons --- pour --- lui --- dire --- au revoir ---
Je lui souris malgré les larmes qui coulent sur mes joues. Je sors un carré de soie blanche et j’essuie mes yeux, puis les siens. Mes doigts effleurent ses joues et ses tempes. Je l’interroge du regard pour voir s’il m’a bien comprise.
Un flocon de neige se pose sur son front. Un autre sur le bout de mon nez. Je lève les yeux vers le ciel. Il neige... Comme si le ciel lui aussi pleurait la mort de notre amie...
Je m’approche alors, sachant que je ne peux plus rien pour elle. L’officier qui commandait les hommes du Reike, principalement des soldats humains, se tient à ses côté, la tenant précautionneusement dans ses bras. Malgré son épuisement, il tente de refermer ses plaies avec une magie curative. Tianaë, notre meilleure guérisseuse s’approche en courant et s’agenouille près de lui. Je sens mon coeur se serrer en voyant son visage devenir inexpressif. Je le savais... Je l’ai su dès que j’ai vu le corps de Lilianna s’envoler dans les air et retomber lourdement au sol. Je savais qu’elle n’y survivrai pas...
Je secoue la tête. Je parcoure à nouveau du regard le champ de bataille. Je compte une par une mes filles. Seule Liliana manque dans mon décompte. Trois d’entre elles sont blessées, assez légèrement, tandis que presque la moitié des soldats du Reike sont morts ou hors de combat. Combien mourront malgré les soins que leur prodiguent les médecins ? Je fais signe à mes filles de se rassembler. Il nous faut aider les Reikois qui peuvent être sauvés et poursuivre les Gnolls en fuite. J’agite les doigts prestement et deux groupe se forment après des hochement de tête. Silencieuses, hein ? Jusqu’au bout nous le sommes, sans que je ne sache si mes filles m’imitent inconsciemment ou si elles ressentent comme moi l’envie de crier la douleur qui les étreint sans pouvoir l’exprimer.
Je pose mes yeux dans ceux de Tianaë. Elle vient de retirer ses mains de la poitrine ensanglantée de Liliana. Elle secoue la tête tandis que je lui fait quelques petits signes :
---On --- peut --- la --- sauver --- ?
Des larmes coulent dans ses yeux. Et dans les miens...
« - Son corps est brisé et elle est morte sur le coup. Cet officier a tenté ce qu’il a pu mais... »
Je vois... Je m’approche de l’homme prostré au sol et je m’accroupis à côté de lui. Tianaë s’éloigne pour aller chercher d’autres blessés nécessitant ses soins. L’homme pleure en silence. Il est bouleversé. La discussion que j’ai eu avec Liliana avant la bataille me revient en mémoire. Elle parlait peu de son passé car contrairement à nous, elle avait vécu dans le Reike autrefois et son passé la hantait souvent. Nous respections son silence et nous ne l’aimions pas moins pour autant. Elle était drôle, généreuse et altruiste. C’était mon amie. Et parfois plus.
Je maudis la lumière du jour qui m’interdit de prononcer le moindre son. Je pose doucement mes mains sur les épaules de l’officier. Je prends avec une infini délicatesse, ses joues entre mes mains pour attirer son regard. Ses yeux gris sont emplis de larmes et son visage est rougis par l’émotion. Je fais quelques signes simples devant ses yeux avec mes doigts agiles :
--- Merci --- d’avoir --- tenté --- de sauver --- elle ---
Je prends à nouveau son visage entre mes paumes, essuyant doucement les larmes qui coulent sur ses joues. Je lui souris, malgré la douleur qui se lit dans mes yeux. Je fais à nouveau quelque signes des doigts, conservant une paume contre l’une de ses joues.
--- Liliana --- vous --- a --- protégé --- de sa vie --- Elle --- vous --- connaissait --- je devine ---
Je caresse tendrement ses lèvres sèches avec mon pouce. Il est épuisé et son corps doit être couvert de plaies sous son armure. Il n’a été que bousculé mais son armure est enfoncée sur son flanc droit. La force de ces deux monstres était invraisemblable. Je ne m’en suis sortie que grâce à ma vivacité fulgurante.
—- Vous —- devez — me —- la —- laisser —- Je —- m’occuperai —- d’elle —- Vos —- hommes —- ont —- besoin —- de vous —-
Je hoche la tête pour m’assurer qu’il voit bien mes doigts et comprends bien mes mots.
--- Elle --- a --- donné --- sa --- vie --- pour --- vous --- et j’aimerai --- connaître --- votre --- histoire --- plus tard ---
Je le serre doucement tout contre moi, restant un moment ainsi, le menton posé sur son épaule. Puis je pose un baiser sur son front.
--- Elle --- était --- notre soeur --- aimée --- Elle --- vous --- a --- confié --- à nous --- en mourant --- Venez --- nous --- voir --- quand --- vous --- aurez --- pris --- soin --- de vos --- hommes --- Nous --- vous --- attendrons --- pour --- lui --- dire --- au revoir ---
Je lui souris malgré les larmes qui coulent sur mes joues. Je sors un carré de soie blanche et j’essuie mes yeux, puis les siens. Mes doigts effleurent ses joues et ses tempes. Je l’interroge du regard pour voir s’il m’a bien comprise.
Un flocon de neige se pose sur son front. Un autre sur le bout de mon nez. Je lève les yeux vers le ciel. Il neige... Comme si le ciel lui aussi pleurait la mort de notre amie...
Invité
Invité
--- Nessa --- Je --- veux --- que --- tu --- aille --- demander --- aux --- mages --- d'ouvrir --- le portail --- d'Ellessar ---
Je ne suis pas une guérisseuse et j'en viens à le regretter dans ce genre de situations : Il y a tellement de blessés et de mourants tout autour de nous... Malgré les efforts du contrôleur royal du Reike et de nos guérisseuses pour soigner le plus de personnes possible, certaines des victimes des Gnolls et des Ogres n'ont que peu de chances de survivre si nous ne prenons pas des décisions drastiques. Ouvrir le portail d'Ellessar pourrait faire la différence entre la vie et la mort de dizaines de soldats Reikois,
« - Tu crois qu'ils accepteront ? »
Je hoche la tête,
--- Melorn --- est --- l'alliée --- de --- ces --- soldats --- Et --- ces --- marchandises --- doivent --- arriver --- J'en --- prends --- la responsabilité ---
Nessa porte son poing sur sa poitrine et me salue avant de partir en courant, suivie de son détachement d'archères. Elle fera vite, je le sais. En attendant, les reste des filles et moi nous protégerons les soldats et la caravane.
J'ai transporté précautionneusement le corps de Liliana après l'avoir recouvert de ma cape elfique. Je l'ai déposé sur un carré d'herbe glacé. Les flocons de neige qui tombaient drus depuis plusieurs minutes se sont déposé en un léger dépôt givré sur le tissu immaculé. Nulle trace de sang ne peut tacher la laine enchantée dans laquelle j'ai tressé certains de mes cheveux et des brins de lumière. Liliana repose près de moi, comme si elle n'était qu'assoupie. Je ne peux m'empêcher de penser qu'elle est sereine à présent. J'ai l'impression qu'elle s'est acquittée enfin d'une vieille dette et qu'elle peut enfin dormir en paix. Je me demande qui est cet homme pour qui elle s'est sacrifiée.
Je le fixe tandis qu'il s'épuise à tenter de sauver autant d'hommes vaillant que possible. Les soldats tombés au combats demandent malheureusement bien plus de soins qu'il ne peut leur octroyer : Il est épuisé et certaines des blessures sont infectée par un poison redoutable. Il ne tiendra plus longtemps sur ses pieds. Pourtant, il s'obstine...
Enfin, il se dirige vers moi. Sa démarche est hésitante. Il titube. Je tends les mains vers lui pour le soutenir s'il tombe soudain.
« - Je suis Tagar Reys, je ne pourrais pas tenir plus longtemps, je vous en prie, prenez soin d’elle, elle a énormément compté pour moi, je… »
Et soudain, il s'effondre... Sans prévenir, sans me laisser le temps de me jeter sur lui pour le retenir. A peine ai-je le temps d'amortir sa chute. Je suis tellement fatiguée moi aussi ? D'ordinaire, je suis bien plus rapide.
Je m'assoie dans la neige, posant la tête de ce Tagar Reys sur mes cuisses. Je soulève doucement une de ses paupières : Son regard est vide. J'ai déjà vu ça très souvent chez les combattants qui sont allés au bout d'eux mêmes. J'essuie quelques flocons qui se déposent sur son visage assoupi. Les pensées se bousculent dans ma tête : Quelle était ta relation avec mon amie, Officier Royal Tarar Reys ?
Je ferme les yeux à mon tour, m'efforçant de repousser la tristesse qui étreint mon cœur avec de lentes respirations . Rien n'y fait... J'ai envie de pleurer mais je ne peux pas me le permettre. Je donne quelques ordres du bout des doigts et plusieurs de mes filles allument un feu pour préparer une bonne soupe chaude qui fera du bien à tout le monde. Elles ont emprunté une grande marmite dans la cambuse de la caravane et elles se mettent à présent à couper des légumes frais et à remplir d'eau chaude le récipient en cuivre. Certaines me jette un regard suppliant. Je ris gentiment avant de sortir de ma besace une petite flûte à bec.
Je pose mes lèvres sur le bec et je commence à jouer une petite fugue entraînante, bien qu'emplie de mélancolie. C'est une chanson qui parle de ceux qui ont survécu à la guerre et qui rentrent chez eux pour reconstruire leur vie. C'était l'une des préférée de Liliana...
Je joue ainsi pendant quelques minutes et j'ai l'impression que tout le monde retient son souffle. Lorsque je fais enfin une petite pause pour boire une petite gorgée de liqueur en portant ma gourde à mes lèvres, j'ai la surprise d'entendre soudain une légère rumeur s'élever : Plusieurs hommes, bientôt imités par d'autres, souvent des blessés, se sont mis à fredonner le refrain de mon dernier morceau. Je reprends ma flûte entre mes doigts pour les accompagner.
Quelques trop brèves minutes, dans cette étendue de toundra gelée, au milieu des flaques de sang et des cadavres entassés pour former des bûchers, le chant de ces hommes, accompagné de ma flûte, prouvait au monde que la lumière existait toujours dans le cœur de ceux qui se laissaient encore émouvoir au lieu de s'endurcir jusqu'à devenir insensibles.
Je baisse alors le regard pour voir les yeux de l'officier qui me fixent. J’agite doucement mes doigts devant ses yeux.
--- Tu --- te réveille --- Ami de mon amie --- ?
Je fais un petit signe vers les cuisinières qui font mijoter le bouillon de légume dont les senteurs délicieuses chatouillent mes narines. L'une d'elle, s'approche de moi avec un bol de à moitié rempli,
--- Tu --- veux --- un peu --- de --- soupe --- Ami de mon amie --- ? Cela --- te --- fera --- du bien ---
Je caresse doucement son front pour éloigner les mèches de cheveux qui dissimulent ses yeux. Je prends le bol dans mes doigts agile et je le lui présente, lui proposant sans rajouter un mot de le faire boire pour qu'il n'ait pas à bouger.
Je ne suis pas une guérisseuse et j'en viens à le regretter dans ce genre de situations : Il y a tellement de blessés et de mourants tout autour de nous... Malgré les efforts du contrôleur royal du Reike et de nos guérisseuses pour soigner le plus de personnes possible, certaines des victimes des Gnolls et des Ogres n'ont que peu de chances de survivre si nous ne prenons pas des décisions drastiques. Ouvrir le portail d'Ellessar pourrait faire la différence entre la vie et la mort de dizaines de soldats Reikois,
« - Tu crois qu'ils accepteront ? »
Je hoche la tête,
--- Melorn --- est --- l'alliée --- de --- ces --- soldats --- Et --- ces --- marchandises --- doivent --- arriver --- J'en --- prends --- la responsabilité ---
Nessa porte son poing sur sa poitrine et me salue avant de partir en courant, suivie de son détachement d'archères. Elle fera vite, je le sais. En attendant, les reste des filles et moi nous protégerons les soldats et la caravane.
J'ai transporté précautionneusement le corps de Liliana après l'avoir recouvert de ma cape elfique. Je l'ai déposé sur un carré d'herbe glacé. Les flocons de neige qui tombaient drus depuis plusieurs minutes se sont déposé en un léger dépôt givré sur le tissu immaculé. Nulle trace de sang ne peut tacher la laine enchantée dans laquelle j'ai tressé certains de mes cheveux et des brins de lumière. Liliana repose près de moi, comme si elle n'était qu'assoupie. Je ne peux m'empêcher de penser qu'elle est sereine à présent. J'ai l'impression qu'elle s'est acquittée enfin d'une vieille dette et qu'elle peut enfin dormir en paix. Je me demande qui est cet homme pour qui elle s'est sacrifiée.
Je le fixe tandis qu'il s'épuise à tenter de sauver autant d'hommes vaillant que possible. Les soldats tombés au combats demandent malheureusement bien plus de soins qu'il ne peut leur octroyer : Il est épuisé et certaines des blessures sont infectée par un poison redoutable. Il ne tiendra plus longtemps sur ses pieds. Pourtant, il s'obstine...
Enfin, il se dirige vers moi. Sa démarche est hésitante. Il titube. Je tends les mains vers lui pour le soutenir s'il tombe soudain.
« - Je suis Tagar Reys, je ne pourrais pas tenir plus longtemps, je vous en prie, prenez soin d’elle, elle a énormément compté pour moi, je… »
Et soudain, il s'effondre... Sans prévenir, sans me laisser le temps de me jeter sur lui pour le retenir. A peine ai-je le temps d'amortir sa chute. Je suis tellement fatiguée moi aussi ? D'ordinaire, je suis bien plus rapide.
Je m'assoie dans la neige, posant la tête de ce Tagar Reys sur mes cuisses. Je soulève doucement une de ses paupières : Son regard est vide. J'ai déjà vu ça très souvent chez les combattants qui sont allés au bout d'eux mêmes. J'essuie quelques flocons qui se déposent sur son visage assoupi. Les pensées se bousculent dans ma tête : Quelle était ta relation avec mon amie, Officier Royal Tarar Reys ?
Je ferme les yeux à mon tour, m'efforçant de repousser la tristesse qui étreint mon cœur avec de lentes respirations . Rien n'y fait... J'ai envie de pleurer mais je ne peux pas me le permettre. Je donne quelques ordres du bout des doigts et plusieurs de mes filles allument un feu pour préparer une bonne soupe chaude qui fera du bien à tout le monde. Elles ont emprunté une grande marmite dans la cambuse de la caravane et elles se mettent à présent à couper des légumes frais et à remplir d'eau chaude le récipient en cuivre. Certaines me jette un regard suppliant. Je ris gentiment avant de sortir de ma besace une petite flûte à bec.
Je pose mes lèvres sur le bec et je commence à jouer une petite fugue entraînante, bien qu'emplie de mélancolie. C'est une chanson qui parle de ceux qui ont survécu à la guerre et qui rentrent chez eux pour reconstruire leur vie. C'était l'une des préférée de Liliana...
Je joue ainsi pendant quelques minutes et j'ai l'impression que tout le monde retient son souffle. Lorsque je fais enfin une petite pause pour boire une petite gorgée de liqueur en portant ma gourde à mes lèvres, j'ai la surprise d'entendre soudain une légère rumeur s'élever : Plusieurs hommes, bientôt imités par d'autres, souvent des blessés, se sont mis à fredonner le refrain de mon dernier morceau. Je reprends ma flûte entre mes doigts pour les accompagner.
Quelques trop brèves minutes, dans cette étendue de toundra gelée, au milieu des flaques de sang et des cadavres entassés pour former des bûchers, le chant de ces hommes, accompagné de ma flûte, prouvait au monde que la lumière existait toujours dans le cœur de ceux qui se laissaient encore émouvoir au lieu de s'endurcir jusqu'à devenir insensibles.
Je baisse alors le regard pour voir les yeux de l'officier qui me fixent. J’agite doucement mes doigts devant ses yeux.
--- Tu --- te réveille --- Ami de mon amie --- ?
Je fais un petit signe vers les cuisinières qui font mijoter le bouillon de légume dont les senteurs délicieuses chatouillent mes narines. L'une d'elle, s'approche de moi avec un bol de à moitié rempli,
--- Tu --- veux --- un peu --- de --- soupe --- Ami de mon amie --- ? Cela --- te --- fera --- du bien ---
Je caresse doucement son front pour éloigner les mèches de cheveux qui dissimulent ses yeux. Je prends le bol dans mes doigts agile et je le lui présente, lui proposant sans rajouter un mot de le faire boire pour qu'il n'ait pas à bouger.
Invité
Invité
Je pose doucement un doigt sur ses lèvres et je fais un petit signe de mes doigts agiles.
--- Chut ---
Je porte doucement le bol fumant aux lèvres de l’officier. Je l'aide à boire une gorgée ou deux, veillant à ce qu'il ne se brûle pas. Une lumière douce nous enveloppe, le protégeant contre le froid mordant.
--- Restez là --- Je --- ne --- bouge --- pas ---
Je le fixe, lui souriant gentiment. Il a l'air épuisé et ses mains tremblent un peu, Ses yeux sont rougis par les larmes et je juge que c'est plutôt bon signe pour lui : Il ne me semble pas sur le point de s'abandonner et de refuser de vivre. J'ai vu de trop nombreuses personnes se laisser aller après la prise de conscience d'une perte terrible.
Je porte à nouveau la soupe à ses lèvres, l'aidant à boire et à recouvrer ses forces La neige qui tombe en flocon de plus en plus drus donne au champ de bataille un aspect assez irréel : Les corps recouvert d'un linge ou d'un peu de terre commencent à disparaître sous un fin duvet blanc. Combien de temps restons nous ainsi ? Quelques minutes qui me paraissent une éternité. J'ai tellement de question à lui poser sur Liliana.
Enfin, il se redresse, s'y reprenant à deux fois avec mon aide. Ses premiers mots sont ceux d'un homme qui se plonge dans son devoir pour ne pas sombrer. Je hoche la tête et fais quelques signes vers un groupe qui revient. Nous allons pouvoir y aller dans peu de temps.
« - Avec votre accord, je voudrais rester près d’elle, pendant le voyage. »
Je le regarde longuement, puis je lui décoche un sourire triste ;
--- Bien sûr --- et --- vous --- nous --- aiderez --- pour --- son --- retour --- chez elle ---
Nous avons confectionné avec soin un brancard solide composé de plusieurs arcs et de branches noués ensemble. Il est recouvert d’une cape de laine grise sur laquelle gît Lilianna et ma propre cape repose sur son corps nettoyé de toute souillure. Elle a l’air paisiblement endormie.
Trois d’entre nous tiennent les bras du brancard. La quatrième personne, c’est cet homme, ce Tagar Reis pour lequel elle a donné sa vie. Nous avançons d’un pas lent vers un portail ouvert au milieu de nulle part. Il miroite devant nous, à quelque centaines de pas, tandis que les premiers chariots s’engouffrent et disparaissent dans le champ magique ouvert par nos mages. Il est rare que nous dépensions autant d’efforts et de ressources pour transporter des humains mais nombre de ces hommes entassés derrière les attelages sont trop grièvement empoisonnés pour espérer survivre si nous ne faisions pas tout notre possible pour les amener au plus vite auprès de nos médecins.
Nous marchons d'un pas lent, à la fois pour épargner nos forces, après ce long trajet à porter le brancard, mais aussi parce que nous ressentons le besoin de rendre ce moment solennel. Nous nous sommes relayées pour porter notre fardeaux. C'est une façon pour nous de partager notre peine. Ce soir, une fois que nous serons à Melorn, nous prendrons soin de notre amie et nous lui dirons adieux.
Je marche aux côtés de l'humain pour lequel Liliana a donné sa vie. J'ai veillé toute la journée à lui témoigner notre reconnaissance à toute pour son chagrin. Il aurait été horrible que notre compagne se soit sacrifiée en vain. J'essaye de comprendre ce qui existait entre eux deux : De l'amour ? Le devoir ? Une dette éternelle ? C'est difficile à dire et je ne souhaite pas interroger plus que nécessaire ce Tagar, officier contrôleur du Reike.
J'attire néanmoins son attention en lui montrant de l'index le portail : Au travers de sa surface miroitante, on distingue les formes élancées des blanches Tours de Melorn.
--- Nous --- arrivons --- bientôt ---
Je pose ma main sur son épaule et je me pose un moment mon front contre sa tempe. Je dépose ensuite un baiser sur sa joue. Lorsque je me recule, mes doigts dessinent des mots simples entre nous deux.
--- Merci --- de --- nous --- avoir --- accompagnées --- dans --- cette --- procession ---
Je hoche lentement la tête. Je lui jette ensuite un regard interrogateur :
--- Voudrez --- vous --- nous --- suivre --- ensuite --- Amie de mon amie --- ? --- Nous --- emmènerons --- Lilianna --- dans --- sa ---- dernière --- demeure --- et --- nous --- voudrions --- que --- vous --- nous --- accompagnez ---
Certaines de mes filles qui ne perdent pas mes doigts des yeux hochent elles aussi la tête. Les sourires fusent soudains, tristes mais encourageants.
--- Nous ---- nous ---- débarrasserons --- de toute --- souillure --- du --- combat --- et --- nous --- déposerons --- son --- corps --- sur --- une --- nef --- blanche --- Nous --- parlerons --- et --- nous --- chanterons --- Nous --- voudrions --- que vous --- parliez --- vous --- aussi ---
Avec des gestes patients, j'explique à Tagar Reis ce que sera notre cérémonie et pourquoi nous ressentons le besoin de nous rassembler. La mort d'une elfe dans sa pleine jeunesse est une tragédie terrible : Notre longue vie nous permet d'espérer accomplir tant de choses merveilleuse que voir un destin brisé aussi précocement est une déchirure. Nous allons évoquer ensembles les bons souvenirs et les moins bons. Nous ferons nos adieux à celle qui nous était si chère et nous boirons à sa mémoire. Ce ne sera pas néanmoins une cérémonie pleine de larmes. Nous pleurerons mais nous célébrerons aussi les moments heureux et l'espoir.
Alors que nos pas nous mènent devant le portail, j'arrête un instant Tagar en le retenant par le bras. Une de mes archères le remplace alors pour transporter le brancard au travers du portail.
--- Laissez --- la --- être --- portée --- et --- apprêtée --- par --- les nôtres --- Donnez --- vos ordres --- et --- dites --- que --- vous --- serez --- absent --- jusqu'à --- demain matin ---- si --- vous --- souhaitez --- venir --- avec --- nous ---
Le bras coincé sous le sien, je le guide vers le portail que nous traversons ensembles, Je suis aussi grande que lui mais il est plus massif là où je suis svelte et agile. Notre démarche pourrait faire sourire dans d'autres circonstances. Lorsque nous passons la lumière miroitante, nous nous retrouvons dans la nuit de la Melorn hivernale : Le ciel est sombre mais les étoiles étincellent, formant des chapelets de pierres précieuses que l'on voudrait toucher du doigt si on pouvait. Les arbres portent leur ramures fauves de l'éternel automne et l'air est frais mais doux. Une senteur de rosée matinale s'échappe des parterres de fleurs devant nous.
Laissant les chariots se diriger vers le dispensaire, je retiens mon invité tandis que se détachent devant nos yeux les murs blancs et argents et les toits aux tuiles rouges de la ville éternelle.
J'effleure sa joue, plongeant mes yeux dans les siens et j'invite Tagar à s’asseoir avec moi au pied d'un arbre. J'entrouvre les lèvres et enfin je laisse échapper le doux son de ma voix, profitant de l'obscurité de l'hiver pour enfin pouvoir m'exprimer sans faire de signes :
«- Maintenant, Ami de mon amie, parlez moi d'elle et de vous, s'il vous plaît...»
--- Chut ---
Je porte doucement le bol fumant aux lèvres de l’officier. Je l'aide à boire une gorgée ou deux, veillant à ce qu'il ne se brûle pas. Une lumière douce nous enveloppe, le protégeant contre le froid mordant.
--- Restez là --- Je --- ne --- bouge --- pas ---
Je le fixe, lui souriant gentiment. Il a l'air épuisé et ses mains tremblent un peu, Ses yeux sont rougis par les larmes et je juge que c'est plutôt bon signe pour lui : Il ne me semble pas sur le point de s'abandonner et de refuser de vivre. J'ai vu de trop nombreuses personnes se laisser aller après la prise de conscience d'une perte terrible.
Je porte à nouveau la soupe à ses lèvres, l'aidant à boire et à recouvrer ses forces La neige qui tombe en flocon de plus en plus drus donne au champ de bataille un aspect assez irréel : Les corps recouvert d'un linge ou d'un peu de terre commencent à disparaître sous un fin duvet blanc. Combien de temps restons nous ainsi ? Quelques minutes qui me paraissent une éternité. J'ai tellement de question à lui poser sur Liliana.
Enfin, il se redresse, s'y reprenant à deux fois avec mon aide. Ses premiers mots sont ceux d'un homme qui se plonge dans son devoir pour ne pas sombrer. Je hoche la tête et fais quelques signes vers un groupe qui revient. Nous allons pouvoir y aller dans peu de temps.
« - Avec votre accord, je voudrais rester près d’elle, pendant le voyage. »
Je le regarde longuement, puis je lui décoche un sourire triste ;
--- Bien sûr --- et --- vous --- nous --- aiderez --- pour --- son --- retour --- chez elle ---
----- Quelques heures plus tard.------
Nous avons confectionné avec soin un brancard solide composé de plusieurs arcs et de branches noués ensemble. Il est recouvert d’une cape de laine grise sur laquelle gît Lilianna et ma propre cape repose sur son corps nettoyé de toute souillure. Elle a l’air paisiblement endormie.
Trois d’entre nous tiennent les bras du brancard. La quatrième personne, c’est cet homme, ce Tagar Reis pour lequel elle a donné sa vie. Nous avançons d’un pas lent vers un portail ouvert au milieu de nulle part. Il miroite devant nous, à quelque centaines de pas, tandis que les premiers chariots s’engouffrent et disparaissent dans le champ magique ouvert par nos mages. Il est rare que nous dépensions autant d’efforts et de ressources pour transporter des humains mais nombre de ces hommes entassés derrière les attelages sont trop grièvement empoisonnés pour espérer survivre si nous ne faisions pas tout notre possible pour les amener au plus vite auprès de nos médecins.
Nous marchons d'un pas lent, à la fois pour épargner nos forces, après ce long trajet à porter le brancard, mais aussi parce que nous ressentons le besoin de rendre ce moment solennel. Nous nous sommes relayées pour porter notre fardeaux. C'est une façon pour nous de partager notre peine. Ce soir, une fois que nous serons à Melorn, nous prendrons soin de notre amie et nous lui dirons adieux.
Je marche aux côtés de l'humain pour lequel Liliana a donné sa vie. J'ai veillé toute la journée à lui témoigner notre reconnaissance à toute pour son chagrin. Il aurait été horrible que notre compagne se soit sacrifiée en vain. J'essaye de comprendre ce qui existait entre eux deux : De l'amour ? Le devoir ? Une dette éternelle ? C'est difficile à dire et je ne souhaite pas interroger plus que nécessaire ce Tagar, officier contrôleur du Reike.
J'attire néanmoins son attention en lui montrant de l'index le portail : Au travers de sa surface miroitante, on distingue les formes élancées des blanches Tours de Melorn.
--- Nous --- arrivons --- bientôt ---
Je pose ma main sur son épaule et je me pose un moment mon front contre sa tempe. Je dépose ensuite un baiser sur sa joue. Lorsque je me recule, mes doigts dessinent des mots simples entre nous deux.
--- Merci --- de --- nous --- avoir --- accompagnées --- dans --- cette --- procession ---
Je hoche lentement la tête. Je lui jette ensuite un regard interrogateur :
--- Voudrez --- vous --- nous --- suivre --- ensuite --- Amie de mon amie --- ? --- Nous --- emmènerons --- Lilianna --- dans --- sa ---- dernière --- demeure --- et --- nous --- voudrions --- que --- vous --- nous --- accompagnez ---
Certaines de mes filles qui ne perdent pas mes doigts des yeux hochent elles aussi la tête. Les sourires fusent soudains, tristes mais encourageants.
--- Nous ---- nous ---- débarrasserons --- de toute --- souillure --- du --- combat --- et --- nous --- déposerons --- son --- corps --- sur --- une --- nef --- blanche --- Nous --- parlerons --- et --- nous --- chanterons --- Nous --- voudrions --- que vous --- parliez --- vous --- aussi ---
Avec des gestes patients, j'explique à Tagar Reis ce que sera notre cérémonie et pourquoi nous ressentons le besoin de nous rassembler. La mort d'une elfe dans sa pleine jeunesse est une tragédie terrible : Notre longue vie nous permet d'espérer accomplir tant de choses merveilleuse que voir un destin brisé aussi précocement est une déchirure. Nous allons évoquer ensembles les bons souvenirs et les moins bons. Nous ferons nos adieux à celle qui nous était si chère et nous boirons à sa mémoire. Ce ne sera pas néanmoins une cérémonie pleine de larmes. Nous pleurerons mais nous célébrerons aussi les moments heureux et l'espoir.
Alors que nos pas nous mènent devant le portail, j'arrête un instant Tagar en le retenant par le bras. Une de mes archères le remplace alors pour transporter le brancard au travers du portail.
--- Laissez --- la --- être --- portée --- et --- apprêtée --- par --- les nôtres --- Donnez --- vos ordres --- et --- dites --- que --- vous --- serez --- absent --- jusqu'à --- demain matin ---- si --- vous --- souhaitez --- venir --- avec --- nous ---
Le bras coincé sous le sien, je le guide vers le portail que nous traversons ensembles, Je suis aussi grande que lui mais il est plus massif là où je suis svelte et agile. Notre démarche pourrait faire sourire dans d'autres circonstances. Lorsque nous passons la lumière miroitante, nous nous retrouvons dans la nuit de la Melorn hivernale : Le ciel est sombre mais les étoiles étincellent, formant des chapelets de pierres précieuses que l'on voudrait toucher du doigt si on pouvait. Les arbres portent leur ramures fauves de l'éternel automne et l'air est frais mais doux. Une senteur de rosée matinale s'échappe des parterres de fleurs devant nous.
Laissant les chariots se diriger vers le dispensaire, je retiens mon invité tandis que se détachent devant nos yeux les murs blancs et argents et les toits aux tuiles rouges de la ville éternelle.
J'effleure sa joue, plongeant mes yeux dans les siens et j'invite Tagar à s’asseoir avec moi au pied d'un arbre. J'entrouvre les lèvres et enfin je laisse échapper le doux son de ma voix, profitant de l'obscurité de l'hiver pour enfin pouvoir m'exprimer sans faire de signes :
«- Maintenant, Ami de mon amie, parlez moi d'elle et de vous, s'il vous plaît...»
Invité
Invité
J'écoute le récit de l'ami de Liliana. Je n'ai pas répondu à sa question sur mon mutisme. J'ai juste un peu rougit avant de sourire gentiment pour détourner son attention. Ce n'est pas un sujet que j'aborde facilement, même avec une personne qui aimait mon amie défunte. Mon sourire semble lui faire du bien et à l'écoute du passé que Liliana nous a toujours dissimulé, je caresse doucement ses joues. Son geste généreux me touche. Je comprends mieux à pré »sent pourquoi mon amie s'est sacrifiée. Je le prend un instant dans mes bras, le serrant tout contre mon cœur. Je sens son souffle glisser dans mes longs cheveux exhalant une légère fragrance de fleur de cerisier.
Je murmure à son oreille :
« - Elle vous aimait, j'en suis sûre, »
Je le serre à nouveau contre moi pour le réconforter. Mes mots ne sont rien face à la douleur qu'il doit ressentir, pourtant. Mes gestes, par contre, sont peut être des baumes sur ses blessures.
Soudain, un bruit incongru nous interrompt : L'appétit revient parfois nous tenailler alors qu'on pensait qu'il nous manquerait à jamais. Je lâche Tagar et je me redresse pour le dévisager avec des yeux rieurs.
« - Désolé, j’ai encore très faim, mais parler d’elle m’a fait beaucoup de bien. »
Je laisse échapper un petit rire sans méchanceté et le prenant par le bras, je l'entraîne vers un bosquets en apparence similaires aux autres qui nous entourent. Ils sont tous éclairé par des sphères de lumière qui leur donne l'apparence enchanteresse d'une éternelle nuit de printemps. L'air est frais et agréable. La nuit est douce et apaise mon cœur meurtri. Lorsque nous nous approchons du bosquet, nous découvrons plusieurs des soldats du Reike assis en rond, recevant des bols de soupe chaude à l'odeur alléchante de la part d'un groupe de gardes et de guérisseurs. Un groupe de bardes joue une petite musique douce et apaisante, et leurs voix claires, empruntes de nostalgie, semblent si proches de la perfection, que certains des hommes harassés et meurtrit se mettent à pleurer en silence ?
« - Venez, nous pourrons manger par ici. C'est un poste qui accueille les voyageurs ayant subit les rigueurs de l'hiver. Vous voyez ces arbres ? Ils ont été modelés pour servir de cuisine et les draps blancs qui sont étendus entre les branches, servent de hamac et de toit pour ceux qui veulent se reposer. »
Entraînant Tagar Reis par le bras, je prends place avec lui à une table posée sur une racine. Nous nous asseyons face l'un à l'autre sur des coussins blanc et duveteux. Une guérisseuse nous apporte un plateau avec un morceau de pain tout chaud, deux bols de soupe de légume et deux soucoupes remplie de fruits séchés. Je les montre avec un enthousiasme enfantin :
« - Jevous recommandelespommesséchées... »
Je grimace en entendant mes mots hachés... Je reprend d'une voix plus lente :
- … Elles sont délicieuses. Vous pouvez les manger comme ça, c'est comme des bonbons à sucer ou bien les mettre dans votre soupe : Elles se marient merveilleusement avec les endives et les épices dans la soupe. Quand au pain chaud, sa croûte dorée est succulente et je ne vous parle pas de cette mie généreuse, Cela va vous requinquer, Ami de mon amie. »
Je brise le pain chaud en deux et je lui tend une moitié encore fumante. Je fais à nouveau quelques signes du bout des doigts :
---- Je --- ne ---- parle --- pas ---- lorsque --- le jour --- est --- là ----
D'une voix hésitante cette fois, je reprends la parole :
« - Je suis incapable... de parler... le jour venu... C'est comme ça... »
D'un petit signe de la main, je fais un signe que je ne fais que très peu et qui signifie : « Malédiction ». Mais de suite, mon visage s'illumine d'une grimace comique signifiant que je m'en fous un peu et que ce n'est pas bien grave.
---- Je --- suis --- très --- douée --- pour --- me faire --- comprendre ---- n'est ce pas --- ?
Je croque à belle dent dans mon morceau de pain et je touille la soupe avec ma cuillère avant de la goût quand j'ai fini de mâchonner. Un délice. Les hommes de l'expédition se requinquent non loin de nous et bientôt les soupirs des blessés sont remplacé par les rires et les chants d'hommes repus et soulagés. Une elfe blonde, vêtue d'une longue robe verte et blanche, s'approche de nous et dépose aux côté de Tagar une chemise et un pantalon blanc, ainsi que des chausses confortables. Elle sourit en disant à l'officier :
« - Voici pour vous changer, Capitaine. Laissez vos vêtements dans ce sac et posez votre pouce sur la plaque de cire lumineuse qui permet de le fermer. Nous allons nettoyer le sang et les souillures de vos vêtements et armures et vous pourrez les retrouver demain matin avec vos autres affaires. »
Se tournant vers moi, elle pose à mes côté une longue robe de blanche vaporeuse sans aucun ornement, Ainsi qu'une petite paire de sandales.
« - Voici pour toi Bronwynn... Que de la peine que tu ressens en ce moment ne reste que les bons souvenirs... »
Je l’interromps soudain :
« -Tagar aura besoin lui aussi d'une robe de deuil. Il vient avec nous cette nuit pour la cérémonie »
L'elfe blonde hoche la tête et revient avec la même robe blanche vaporeuse et les même sandales tressée que les miennes. Je mange sans rien ajouter. Manger en compagnie d'une personne qui ressent ma tristesse, c'est réconfortant. J'aurai pu rester avec mes filles mais Tagar serait resté seul. Il ne mérite pas ça. Je lève plusieurs fois les yeux vers lui tandis que nous mangeons. Je comprends mieux certaines choses à présent. Je comprends pourquoi Liliana se taisait sur son passé. Nous avons fini de manger. Les hommes du Reike, se rassemblent, guidés par nos gardes pour s'installer dans leur nouveau campement. Nous restons seuls à présent. Après m'être étendue sur l'herbe de pendant un long moment, je décide de me lever et lentement de retirer mes armes, mon arc, mes bottes, mes chausses et le reste de mes vêtements, me retrouvant un instant toute nue devant lui, uniquement éclairée par la lumière blanche de la lune et des sphères de lumières qui parsèment les branches d'arbres.
Je fixe amusée l'officier humain et je lui demande en langue des signes :
--- Vous --- aimez --- le --- spectacle --- ?
J'enfile prestement la robe de lin blanc. Elle épouse mes formes féminines de façon assez troublantes.
--- Aller ---- à --- votre --- tour --- Mes --- sœurs --- nous --- attendent ---
Hihihihi ! Je suis sure qu'il se pose des question, tiens !
Je murmure à son oreille :
« - Elle vous aimait, j'en suis sûre, »
Je le serre à nouveau contre moi pour le réconforter. Mes mots ne sont rien face à la douleur qu'il doit ressentir, pourtant. Mes gestes, par contre, sont peut être des baumes sur ses blessures.
Soudain, un bruit incongru nous interrompt : L'appétit revient parfois nous tenailler alors qu'on pensait qu'il nous manquerait à jamais. Je lâche Tagar et je me redresse pour le dévisager avec des yeux rieurs.
« - Désolé, j’ai encore très faim, mais parler d’elle m’a fait beaucoup de bien. »
Je laisse échapper un petit rire sans méchanceté et le prenant par le bras, je l'entraîne vers un bosquets en apparence similaires aux autres qui nous entourent. Ils sont tous éclairé par des sphères de lumière qui leur donne l'apparence enchanteresse d'une éternelle nuit de printemps. L'air est frais et agréable. La nuit est douce et apaise mon cœur meurtri. Lorsque nous nous approchons du bosquet, nous découvrons plusieurs des soldats du Reike assis en rond, recevant des bols de soupe chaude à l'odeur alléchante de la part d'un groupe de gardes et de guérisseurs. Un groupe de bardes joue une petite musique douce et apaisante, et leurs voix claires, empruntes de nostalgie, semblent si proches de la perfection, que certains des hommes harassés et meurtrit se mettent à pleurer en silence ?
« - Venez, nous pourrons manger par ici. C'est un poste qui accueille les voyageurs ayant subit les rigueurs de l'hiver. Vous voyez ces arbres ? Ils ont été modelés pour servir de cuisine et les draps blancs qui sont étendus entre les branches, servent de hamac et de toit pour ceux qui veulent se reposer. »
Entraînant Tagar Reis par le bras, je prends place avec lui à une table posée sur une racine. Nous nous asseyons face l'un à l'autre sur des coussins blanc et duveteux. Une guérisseuse nous apporte un plateau avec un morceau de pain tout chaud, deux bols de soupe de légume et deux soucoupes remplie de fruits séchés. Je les montre avec un enthousiasme enfantin :
« - Jevous recommandelespommesséchées... »
Je grimace en entendant mes mots hachés... Je reprend d'une voix plus lente :
- … Elles sont délicieuses. Vous pouvez les manger comme ça, c'est comme des bonbons à sucer ou bien les mettre dans votre soupe : Elles se marient merveilleusement avec les endives et les épices dans la soupe. Quand au pain chaud, sa croûte dorée est succulente et je ne vous parle pas de cette mie généreuse, Cela va vous requinquer, Ami de mon amie. »
Je brise le pain chaud en deux et je lui tend une moitié encore fumante. Je fais à nouveau quelques signes du bout des doigts :
---- Je --- ne ---- parle --- pas ---- lorsque --- le jour --- est --- là ----
D'une voix hésitante cette fois, je reprends la parole :
« - Je suis incapable... de parler... le jour venu... C'est comme ça... »
D'un petit signe de la main, je fais un signe que je ne fais que très peu et qui signifie : « Malédiction ». Mais de suite, mon visage s'illumine d'une grimace comique signifiant que je m'en fous un peu et que ce n'est pas bien grave.
---- Je --- suis --- très --- douée --- pour --- me faire --- comprendre ---- n'est ce pas --- ?
Je croque à belle dent dans mon morceau de pain et je touille la soupe avec ma cuillère avant de la goût quand j'ai fini de mâchonner. Un délice. Les hommes de l'expédition se requinquent non loin de nous et bientôt les soupirs des blessés sont remplacé par les rires et les chants d'hommes repus et soulagés. Une elfe blonde, vêtue d'une longue robe verte et blanche, s'approche de nous et dépose aux côté de Tagar une chemise et un pantalon blanc, ainsi que des chausses confortables. Elle sourit en disant à l'officier :
« - Voici pour vous changer, Capitaine. Laissez vos vêtements dans ce sac et posez votre pouce sur la plaque de cire lumineuse qui permet de le fermer. Nous allons nettoyer le sang et les souillures de vos vêtements et armures et vous pourrez les retrouver demain matin avec vos autres affaires. »
Se tournant vers moi, elle pose à mes côté une longue robe de blanche vaporeuse sans aucun ornement, Ainsi qu'une petite paire de sandales.
« - Voici pour toi Bronwynn... Que de la peine que tu ressens en ce moment ne reste que les bons souvenirs... »
Je l’interromps soudain :
« -Tagar aura besoin lui aussi d'une robe de deuil. Il vient avec nous cette nuit pour la cérémonie »
L'elfe blonde hoche la tête et revient avec la même robe blanche vaporeuse et les même sandales tressée que les miennes. Je mange sans rien ajouter. Manger en compagnie d'une personne qui ressent ma tristesse, c'est réconfortant. J'aurai pu rester avec mes filles mais Tagar serait resté seul. Il ne mérite pas ça. Je lève plusieurs fois les yeux vers lui tandis que nous mangeons. Je comprends mieux certaines choses à présent. Je comprends pourquoi Liliana se taisait sur son passé. Nous avons fini de manger. Les hommes du Reike, se rassemblent, guidés par nos gardes pour s'installer dans leur nouveau campement. Nous restons seuls à présent. Après m'être étendue sur l'herbe de pendant un long moment, je décide de me lever et lentement de retirer mes armes, mon arc, mes bottes, mes chausses et le reste de mes vêtements, me retrouvant un instant toute nue devant lui, uniquement éclairée par la lumière blanche de la lune et des sphères de lumières qui parsèment les branches d'arbres.
Je fixe amusée l'officier humain et je lui demande en langue des signes :
--- Vous --- aimez --- le --- spectacle --- ?
J'enfile prestement la robe de lin blanc. Elle épouse mes formes féminines de façon assez troublantes.
--- Aller ---- à --- votre --- tour --- Mes --- sœurs --- nous --- attendent ---
Hihihihi ! Je suis sure qu'il se pose des question, tiens !
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