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  • Ven 8 Nov - 23:10
    L'appel du Corrompu
    Le Chevalier Macabre sillonnait le territoire Reikois, sur sa monture au pelage de jais, pour se rendre en direction de la Forêt des Corrompus, un lieu réputé comme étant dangereux par les chasseurs du Régiment des Animaux Fantastiques, situé directement sur le territoire de l’ancienne Shoumeï. Étant le bras armé de l’Impératrice, cette dernière avait fait appel à lui pour se débarrasser d’un étrange monstre terrorisant la faune et la flore de cette forêt et, sachant que son hôte, Shawn Fraldarius, était bien connu de la Paume, cette dernière avait envoyé un groupe de chasseurs avec lui.
    Parmi eux se trouvait un homme, possédé par un mystérieux démon, l’une des sœurs du Chevalier Macabre, dont il n’imaginait même pas l’existence. Peut-être la découvrira-t-il lors de cette chasse endiablée.
    À peine arrivé à l’orée de cette maudite forêt que le démon angélique retrouva l’un des hommes qu’il avait épargné il y a de cela plusieurs années : Didier Van Strijdonck. Un homme qui avait su lui prouver sa grande valeur par ses actes et sa capacité pour la locution. Mais, cette dernière lui serait bien inutile aujourd’hui, face à un monstre bien plus féroce que celui qu’il avait affronté dans l’Illusion du damné. Cette fois-ci, il était en situation réelle.

    « Didier… Es-tu prêt à affronter un réel danger ? »

    La voix du Chevalier Macabre, déformée par le voile d’acier sombre qu’il portait devant son visage, résonna dans cette prairie vide, coupée d’une forêt, d’une canopée. Il avait beau fouiller dans ses souvenirs les plus profonds, mais aussi dans ceux de Shawn, Sariel ne parvenait pas à retrouver la moindre trace de cette Forêt des Corrompus.
    Lorsqu’il descendit de sa monture au pelage sombre, préférant la laisser à l’orée de la forêt durant l’expédition, le Chevalier Macabre posa ses prunelles écarlates sur l’un des hommes l’accompagnant, l’un des chasseurs. Il ne parvint pas à comprendre immédiatement pourquoi, mais cet homme semblait provoquer une intense soif de destruction chez lui… Non, ce n’était pas l’homme en lui-même, il y avait autre chose.
    Il s’approcha de lui, d’un pas lent, grognant tel le monstre recouvert de cette armure au style mortuaire. De la condensation semblait sortir d’entre les failles de son casque, tandis qu’il ne fit rien de plus.

    « Allons-y. »

    Cet ordre était suivi de l’apparition de la Faux de Sariel dans la main droite de ce dernier. Au centre de celle-ci apparut l’œil de l’Archidémon, le point faible du démon angélique, connu seulement de Didier et de quelques autres personnes ayant eu la chance de survivre à l’assaut du bras armé de l’Impératrice. Il se retourna et prit les devants, sans prendre le temps de prévenir ses acolytes, de leur dire qu’il était temps de partir. Il fut le premier à pénétrer dans la Forêt du Corrompu. La puissance de l’Arbre-Monde se faisait déjà ressentir alors qu’aucun monstre n’avait encore pointé son nez.

    Aucun ?

    C’était vite dit. Les plantes commençaient déjà à se montrer agressives, certaines tentaient de mordre les hommes marchant trop près d'elles. Les prunelles écarlates du bras armé de l’Impératrice, scrutatrice, observaient tout dans les moindres détails. Les rayons du Soleil, l’Astre Divin, avaient du mal à pénétrer à travers cette épaisse couche de feuillage sombre, ne laissant que très peu de place à la lumière naturelle, forçant certain des chasseurs à utiliser des torches, pour ceux qui n’avaient pas la chance d’avoir une vision nyctalope.

    « Faites attention… »

    Une mise en garde qui ne devait pas être prise à la légère. Il voyait ce qu’il se passait tout autour d’eux. Pour autant, il se fichait bien des vies qu’il perdrait ce soir, tant que Didier sortait d’ici en vie. Après tout, seul lui avait le droit de mettre fin à ses jours. Il y tenait, à cela. Les branches environnantes commençaient à craquer, comme si des présences commençaient à se faire ressentir. Ce n’était pas encore lui, la cible. Non, là, les protagonistes avaient affaire à des monstres de secondes zones, sans intérêt. À peine dangereux pour quelqu’un de seul.

    CENDRES




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    Didier Van Strijdonck
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  • Ven 8 Nov - 23:50
    Il se tenait droit, ou du moins tentait-il de le faire, à quelques pas du Chevalier Macabre, dont la stature imposante ne cessait de provoquer chez lui un mélange inquiétant d'admiration et de terreur glaciale. Cet être, incarnation de l’ombre et du froid, dont la silhouette semblait drainer la lumière elle-même, venait de le convoquer, et le commerçant républicain savait qu’il ne pouvait se dérober à cet appel sans risquer de finir en morceau. Sous ses apparats élégants mais modestes, son cœur battait furieusement, martelant ses côtes comme pour lui rappeler que, cette fois, les enjeux étaient bien réels et dépassaient largement les frontières de Benedictus.

    À la question du chevalier, Didier répondit par un signe de tête ferme, malgré ses mains tremblantes. Il se forçait à conserver un air stoïque, espérant masquer le frisson glacé qui lui parcourait l’échine. Sa propension à se mettre dans des situations à risques s’était une fois de plus manifestée, et le républicain sentait que cette expédition allait bien au-delà des banalités auxquelles il était habitué en affaires. Ici, dans l’ombre de la forêt maudite, ce n’était plus des pièces sonnantes et trébuchantes qu'il s'agissait de gagner, mais bel et bien la survie. Non seulement la sienne, mais également celle des habitants de la région, voire même du Sekaï dans son ensemble. Malgré cette peur, cette appréhension, il ne pouvait s’empêcher de trouver cette situation grisante et excitante.

    Les premières minutes de leur progression furent marquées par une étrange ambiance de malaise, amplifiée par le silence pesant qui régnait dans le groupe. Didier n’osait rompre cette quiétude oppressante, sachant pertinemment qu’il n’était ici qu’un acteur de soutien, un figurant parmi des chasseurs et guerriers bien plus aguerris. Lui, marchand et maître de l’éloquence et de la négociation, se retrouvait soudainement réduit à l’ombre de ce Chevalier Macabre, prêt à exécuter le moindre ordre pour éviter un destin funeste. Malgré la peur, il maintenait une attitude de dignité, se persuadant qu'il pourrait tirer un jour profit de ce qu’il allait vivre ici, même si, pour l'instant, il n’y voyait qu'une inévitable catastrophe en devenir.

    La végétation se montrait hostile, d’un venin presque animal, les branches griffant les bras et les jambes des imprudents, et les racines surgissant pour entraver leur marche. Didier, suivant de près le Chevalier, le vit manier Sariel, sa faux, avec une maîtrise terrifiante, tranchant net l’ennemi végétal qui osait les approcher. Inspiré malgré lui, il entreprit de tailler son propre chemin à coups de lame, peu glorieux certes, mais suffisant pour repousser les menaces de moindre envergure qui s’agitaient autour d’eux. Le parfum âcre de la corruption alourdissait l’air, et chaque souffle se faisait douloureux, oppressant.

    Alors qu’ils s’enfonçaient plus profondément dans cette jungle impie, Didier jetait de fréquents coups d’œil furtifs vers le Chevalier Macabre, observant son calme effrayant. Il ne pouvait s’empêcher de se sentir fasciné par cet homme dont la réputation n’était plus à faire : le bras armé de l’Impératrice elle-même, dont la loyauté était d’une inébranlable rigidité. Son masque sombre, derrière lequel ses prunelles écarlates luisaient d’une froide lueur, rendait le personnage plus mythique encore, presque irréel. Didier s’était pourtant juré de ne jamais admirer un homme de guerre ; mais ce chevalier-là, cette figure mortuaire, dépassait tout ce qu’il avait pu imaginer.

    La forêt semblait s'animer davantage à mesure qu’ils progressaient, comme si elle répondait elle-même à la puissance de l’Arbre-Monde corrompu. Didier ne perdait pas une seconde pour garder son attention sur les racines mouvantes, les feuillages qui bruissaient avec une malignité qui ne lui échappait pas. Il tâchait de rester près du Chevalier, préférant encore l’aura de destruction calculée de ce dernier à l’idée de s’aventurer seul. Les autres chasseurs, bien que familiers du danger, lui inspiraient moins confiance : ils paraissaient bien trop prompts à succomber à la violence et lui jettaient des regards pas très avenant.

    Lorsque la voix étouffée du Chevalier Macabre les somma d’avancer, Didier obéit, la mort dans l’âme, ployant légèrement l’échine pour franchir une masse de branches serrées. Il sentait la corruption se glisser jusqu’à son âme, cette énergie étrange qui enserrait la forêt dans une étreinte impie, l’enveloppant dans une angoisse tenace. Lui, républicain sceptique, aux convictions pratiques et terre-à-terre, ne pouvait ignorer l’étrangeté de ce lieu. Cette nuit-là, la forêt entière semblait vivante, en proie à une fureur ancienne, étrangère, mais résolue à dévorer les intrus jusqu’au dernier.

    Didier murmura pour lui-même, d’un ton bas et précautionneux, comme pour s’assurer de ne pas rompre l’équilibre fragile qui le liait encore au monde des vivants.

    « Par la Titanide Zeï… Pourquoi ai-je accepté ? »

    Mais il savait pourquoi, au fond. Cette alliance fragile avec le Chevalier Macabre était une chance inespérée de prouver sa valeur. Mais alors qu'il songeait à la gloire qu'il pourrait tirer d'une entreprise aussi folle, le silence se rompit, au loin, par un cri étouffé. Didier sursauta, s’éloignant légèrement du Chevalier, mais resserra la poignée de son épée, prêt à se défendre tendis qu'il sentait déjà l'adrénaline se rependre dans ses veines.
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  • Sam 9 Nov - 0:59



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    L'appel du corrompu

    Peu de choses me mènent à endosser le rôle de suppôts des puissances des mortels. La passion pour mon but, ma dévotion envers mes hôtes, et le souhait de certains de voir les leurs sains et saufs.

    En l'occurrence, je me trouvais avoir remplacé l’enrobage matelassé d’une armure d’un chasseur de “l’étrange”, sous les ordres de l’Empereur du Reike, par moult corollaires, je supposais. Sa fiancée, Lomi, ne souhaitait pas le voir mourir, et vu les mots qu’il avait échangés avec elle, nul doute que Lonik était pétri de trouille. Si terrifié en vérité, que lorsque notre guide à l’aspect pour le moins inhabituel se rapprocha de moi, l’absence de tonus et de volonté de mon hôte me permit d’affirmer complètement mon contrôle sur son corps, redressant légèrement le Reikoi tout en dévisageant cette entité avec les yeux de mon sujet.
    Lonik s’était probablement pour ses collègues instantanément retrouvé avec un air plus sérieux alors que je profitais de ma nouvelle vue pour étudier le terrain.

    Son désir d’humain pulsait en moi, engorgeant mes fibres de sa peur alors que l’homme ne souhaitait qu’une seule chose, survivre. De mon côté, je vivais un peu la chose comme un défis, un défis que je n’étais pas en mesure d’affronter seul, et qui même avec mon hôte releverait de la stupidité malsaine. Fort heureusement pour nous deux cela dit, la figure de métal et d’os décida qu’il était temps d’y aller et non de nous battre, et nous nous exécutions.

    La traque d’individus de ce genre n’avait pas tellement de secret pour moi, ce n’était pas la première fois que j'obéissais au désir de voir cette engeance putride fuir ce monde.
    Je taillaidais mon chemin à travers le terrain impraticable de prime abord, choisissant de rester quelque peu dans le sillage de l’engin de destruction possédant un outil bien plus adapté à la tâche que des couteaux, des chaînes et des poids.
    Le reste des troupes avait l’air également rodée à l’exercice, mais peut-être pas pour des bêtes telles que celles qui nous attendaient.

    Un autre individu semblait être tout aussi pétri de peur que mon hôte, et lui n’était pas sous mon égide. Bien qu’il fallait noter qu’avec la corruption des lieux et ma faiblesse actuelle, je ne serais peut-être pas d’une si grande aide.

    -Faites attention…

    J’étais déjà sur le qui vive, et mes multiples perceptions se montraient du plus bel intérêt. J’espérais juste qu’aucune des créatures que j’apercevais ne dévoilerais une capacité à user de magies ciblants ce sens que je ne pouvais fermer.

    Lonik fermait les yeux sous mon impulsion, prenant une longue inspiration tout en dégainant des couteaux.
    -Tâchons de les faire sortir, tout d’abord.. signalais-je à travers la bouche de mon hôte avant de hocher la tête envers les collègues de Lonik.

    La respiration se bloqua et sans regarder les cibles, les couteaux fusèrent. Attaques précises, probablement pas mortelles, mais suffisamment dangereuses pour que les créatures daignent potentiellement sortir de leurs fourrés.

    Le groupe était raidit, prêt également à décocher flèches et sorts, les armes étaient au clair, la première escarmouche pouvait éclater. Sans même véritablement regarder, mes réflexes jouèrent sur l’ensemble de ma vision. Tout pendant que mon hôte gesticulait, se contorsionnant avec ses propres ressources que j’utilisais et qui siaient à mes propres talents, subtilement, je rajoutais ici un couteau, là un bolas bien senti pour empêcher une créature de bouger. Comme un poulpe humanoïde, j’étais presque huit bras, huit cerveaux au service d’un carnage bien particulier, mais serait-ce suffisant ?

    Rien n’était moins sûr. Les monstres qui vivaient là pouvaient avoir bien des aptitudes, d’aucuns pourraient même y voir des similitudes avec mon espèce, et je pouvais les comprendre sans peine.
    -UUUUUAAARRHH !!! hurla quelqu’un à la droite Lonik avant de se faire traîner dans les ombres des buissons sans que je n’ai le temps de visualiser ne serait-ce qu’un tout petit bout de la menace.

    Seul restait la jambe d’un malheureux, laissé au sol après avoir été arrachée, sans doute par une mâchoire puissante ou une force colossale.
    -Putain putain putain putain.. commençait un autre qui paniquait, débutant une course folle pour s’extraire de l’action. Non, non, non naaaon !! gémit-il, se rendant compte du sort qui l'attendait.

    Il s’était rapidement empêtré dans les ronces qui se reformaient sur notre passage, coupant notre perception de la sortie dans le futur. Les bêtes n’avaient même pas tenté de le rattraper, seul des petites créatures semblaient se soucier de sa présence. Tout en me battant, une partie de ma curiosité me poussait à garder un œil sur le processus qui se déroulait sous mes yeux.

    Semblables à des invertébrés de petites tailles, les insectes se glissaient dans les ajonc épineux, puis sous l’armure pour commencer à dévorer le supplicié qui agoniserait lentement avant de mourir, laissant tout le loisir à chacun des impuissants trop occupés à sauver leur propre peau d’entendre les regrets du couard.
    Cela me faisait réaliser une chose. S’ils s’en prenaient à mon hôte, nul doute que si je ne me sortais pas de ce pétrin, je finirais aussi dans l’assiette de cette faune et flore des ténèbres, devenant son prochain suppôt.






    Résumé::
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    Shawn Fraldarius
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  • Sam 9 Nov - 9:16
    L'appel du Corrompu
    Le regard perçant du Chevalier Macabre se porta sur la troupe de chasseurs et de dompteurs qui l’accompagnaient, tandis que l’escarmouche semblait éclater. L’un d’entre eux semblait se démarquer davantage des autres. Agile, il avait réussi à toucher certains des assaillants sans même pouvoir les voir. Impressionnant. Les faire sortir de leur trou afin de pouvoir les abattre plus facilement était une solution tout à fait adéquate à la situation. Enfin, quoi qu’il en soit, c’était bien ce que pensait Sariel, étant donné que ce n’était pas lui directement l’expert du Régiment des Animaux Fantastiques, mais bien son hôte. Ce dernier possédait bon nombre de connaissances qui lui seraient utiles.

    Cependant, le bras armé de l’Impératrice se détacha des surprenantes capacités de l’inconnu pour chercher Didier. Il regarda tout autour de lui et vit que ce dernier s'était éloigné. Sans même faire attention aux autres qui étaient en train de se faire assaillir par des monstres, pas bien imposants certes, le Démon Angélique s’avança. L’œil de l'Archidémon, quant à lui, continuait d’observer le combat. Sous son voile d’acier sombre, Sariel fronça les sourcils et soupira longuement. Le comportement de Didier n’était en rien digne d’un guerrier. Comment ça, ce n’en était pas un ? Cela n’avait que très peu d’importance, dans la situation actuelle.

    « Didier. Bats-toi, ne soit pas aussi lâche que ceux de ta Nation. »

    Ses paroles étaient tranchantes tandis que sa voix déformée. Si cela ne tenait qu’à lui et, que cette mission n’avait pas été donnée par les hautes instances, nul doute que le Chevalier se serait occupé de Didier… en lui arrachant une main, par exemple. C’est vrai, s’il est capable de les faire repousser à volonté, pourquoi ne pas en profiter ? Mais, là n’était hélas pas la question, il fallait plutôt venir en aide à ceux qui étaient en train de se battre derrière, ceux qui risquaient leur misérable vie pour la grande Nation du Dragon.
    Sariel serra son poing libre, avant de se retourner et d’aller se mêler au combat.

    Des pertes étaient déjà à déplorer, visiblement. Il y avait même une jambe qui traînait là. Des hurlements de peur et de douleur s’échappaient d’entre les lèvres des chasseurs, qui se voyaient eux ou, leur propre camarade, périr au combat. Ce n’était jamais chose simple, de savoir que nous n’étions que de la chair à canon. Quoi qu’il en soit, des pertes, c’était exactement ce que le Chevalier Macabre recherchait. Des morts parmi ses guerriers, afin de pouvoir avoir le contrôle total dessus.
    L’œil de l’Archidémon se mit en surbrillance tandis que le regard du Chevalier Macabre scrutait les trois hommes déjà tombés au combat. Derrière, les ronces semblaient se rapprocher, comme si elles tentaient de fermer le chemin par lequel ils étaient arrivés. Il fallait faire vite.

    « Levez-vous. »

    Sa voix résonna alors au cœur de cette sombre forêt, tandis que les cadavres inanimés se mirent en mouvement. D'abord les doigts, ensuite les pieds, puis les yeux. Lentement, ils se levèrent. Non, ces morts-vivants ne serviraient à rien, si ce n’est à faire diversion afin que ceux encore en vie puissent avoir le loisir de ne pas se faire décimer par la vague de monstres qui semblait encore arriver. Ce n’était pas de grand monstre et un simple coup suffirait à les achever, pourtant, ils dégageaient une aura terrifiante.
    Des quadripèdes sortirent des ombres de la forêt, à droite des protagonistes et, sautèrent sur les trois morts-vivants qui vinrent d’être relevés.

    Ils étaient trois, eux aussi. Trois monstres prêts à déchiqueter la chair des aventuriers. Agressif, il ne leur fallait pas longtemps pour reporter leur attention sur ceux qui étaient encore en vie.

    S’il voulait survivre, Didier devait se battre.

    Le Chevalier Macabre usa de sa Super-Vitesse pour rapidement arriver au niveau de l’un des monstres. Sur ses quatre pattes, celui-ci lui arrivait à peine à la taille. Il ressemblait davantage à une panthère ou à un tigre, sauf que son pelage était dépeint, gris et blanc. D’un simple mouvement, le bras armé de l’impératrice fit virevolter la lame de sa Faux en direction de son cou. Robuste, la tête du monstre ne se fit pas tranchée instantanément, non, mais la lame s’enfonça de quelques centimètres.
    Sariel serra les dents.

    De nouveau, il usa de sa vitesse surhumaine pour bondir en arrière, détachant sa lame du cou de la bête, emportant quelques lambeaux de chair, tandis que cette dernière hurlait de douleur, et, il revint à l’assaut. Cette fois-ci, l’être en armure ne tenta pas de trancher la tête du monstre, non. Il positionna la Faux au-dessus de lui et la fit violemment descendre en direction du crâne de l’étrange quadrupède. La pointe en avant, cette dernière pénétra le monstre sans le moindre problème et l’exécuta.
    Un de moins, plus que deux.

    Mais alors que la créature au pelage étrange rendit l’âme, un hurlement bien plus sinistre résonna dans l’immensité de la Forêt des Corrompus. Un rugissement provenant sans le moindre doute de la cible, qui semblait se rapprocher d’elle-même.

    Résumé et Pouvoirs:

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    Didier Van Strijdonck
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  • Sam 9 Nov - 10:25
    Dans le tumulte confus et humide de la Forêt des Corrompus, Didier avait une moue de dégoût. Le vent charriait des odeurs étranges, tout comme le crissement des feuilles et des branches mortes, de quoi donner des frissons même aux guerriers les plus aguerris. Mais le républicain, lui, n’était pas un guerrier. Son regard balayait les ombres grouillantes, cherchant à éviter d’attirer le moindre de ces assaillants invisibles qui bondissaient d’un fourré à l’autre. À chaque cri déchirant, à chaque silhouette entraperçue, l’inquiétude du marchand se muait en une peur sourde.

    Puis, alors que l’un de ses compagnons d’infortune hurlait en se faisant traîner dans les ténèbres, le Chevalier Macabre, couvert de son sombre voile d’acier, toujours aussi imposant, posa son regard d’un rouge hypnotique sur Didier. Son timbre résonna comme un glas alors qu’il exhortait à se battre et à ne pas se comporter comme un lâche.

    L’intonation glaçante frappa Didier comme une gifle, et pendant un instant, il ne sut quoi répliquer. Un sourire nerveux s’étira finalement sur ses lèvres, et il leva légèrement son menton en direction de l’entité aux yeux perçants.

    «  On ne survit pas aux intrigues de la République en sautant dans les bras des monstres mon cher. Mais soit, si je tâcherais de faire honneur aux miens… » Avant d'ajouter pour lui-même comme pour conjurer le mauvais sort: «  Ou je mourrai en essayant... »

    D’un geste agile, Didier déploya son pouvoir : déployant deux répliques de sa personne autour de lui. Chacun de ses clones lui ressemblait trait pour trait, et tous se tenaient, prêts à attaquer. Sous la lumière filtrée et traîtresse de la forêt, ils s’étiraient et se pliaient avec fluidité, comme des ombres animées par une volonté propre.

    Avec une touche d’ironie glacée, Didier offrit un clin d’œil au Chevalier Macabre.

    «  Voyons si ces créatures préfèrent la copie à l’original... » Fit me marchand dont la taquinerie parvenait difficilement à cacher l’anxiété.

    Les clones de Didier se mirent en mouvement, se faufilant parmi les fourrés pour s’attaquer aux bêtes déjà affaiblies ou distraites. L’approche de Didier était simple: Il n’était pas un professionnel du combat, contrairement aux hommes et femmes qui l’escortait. Ne se sentant pas suffisamment fort pour affronter directement les créatures, il allait se porter au secours des membres en difficulté, créant des supériorité locales afin de réduire la menace de façon méthodique.

    L’idée était de préserver le potentiel offensif de l’expédition et ainsi de mieux garantir sa survie. Ainsi, lorsqu’il repéra une créature en train de malmener un autre malheureux soldat, Didier se portait à son secours, escorté par ses clones. La bête, soudain la cible de quatre assaillants, fut déstabilisée et réduite rapidement au silence.

    « Next ! » Fit me marchand avant de se diriger vers un autre soldat en difficulté. En chemin, observait d’un œil périphérique le Chevalier Macabre en pleine action. La faux de l’entité d’acier dansait dans les airs, virevoltant avec une précision aussi mortelle que le jour de leur rencontre. Didier pouvait presque entendre le son de la chair et des os se brisant sous les coups impitoyables de la lame. Lorsque le Chevalier abattit une créature en l’embrochant dans un mouvement rapide, un hurlement bestial résonna dans toute la forêt, tel un sinistre présage.

    Les hurlements rauques et désespérés des hommes autour de lui redoublèrent d’intensité. Si le Chevalier Macabre voulait le voir se battre, il le verrait… mais à sa manière. Le regard de Didier se posait alors sur un des membres de l’expédition, pris d’une certaine apathie, visiblement captivé par le spectacle macabre qui se déroulait non loin de lui. Mais dans son dos, une créature semblait se positionner pour bondir sur lui.

    Didier désignait la créature à sang clone avant de se précipiter sur l’homme au moment où celle-ci bondissait sur lui. Didier eut juste le temps de le bousculer l’homme de totu son poids de tomber au sol sur l’infortuné Lonik. Plus loin, les clones de Didier étaient déjà sur la bête qu’ils massacrent allègrement.

    « Mort ou vivant? Parce que je m’y perd moi dans ce bordel! »

    En effet, Didier avait déjà pu remarquer le cavalier macabre relever les corps de certaines victimes du groupe. La question était ouvertement naïve, mais elle permettait à Didier de garder une certaine distance avec les évènements et une certaine maîtrise de lui-même. Mais ne perdant pas de temps, le liberté en se relevait avant de lui tendre la main.

    « Allez lève-toi camarade! »

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  • Sam 9 Nov - 11:41



    L'appel du Corrompu - PA - 30% Mqoxqk
    Vivant, enfin

    Le combat faisait rage et mes actions n’étaient conçues que pour le meurtre et la désolation. C’était dommageable que mon hôte ait sombré dans l’inconscience la plus totale. Il s’était réfugié dans les tréfonds de son esprit, et demeurait là, effrayé de revenir à lui. Je ne lui aurais sans doute pas laissé le contrôle, après tout, il était de mon devoir de le protéger, y compris contre lui-même.

    J’étais apparemment toujours doué pour cet art de la bataille, et cela me ramenait à la nostalgie de la première guerre des titans. J’étais si puissant à l’époque, si vertueux…

    Je secouais la tête de mon hôte manipulé en entendant un appel au combat du guerrier squelette. Visiblement je n’étais pas le seul à lutter contre mes songes. La force de se Didier mis en cause fut prise avec le plus grand des sérieux par ce dernier. Mon attention dévia, cherchant de nouveaux ennemis, à combattre, tout pendant que les troupes s’entrechoquaient de nouveau dans un assaut sauvage et des ripostes millimétrées.
    La tuerie repris, les morts dans notre camp se relevant sous l’impulsion néoromantique de notre bien étrange allié. Cela ne faisait que remettre à égalité les forces. Je me devais de réduire celles adverses, tout autant que le plus puissant d’entre nous qui œuvrait remarquablement bien.

    Couteaux et liens volèrent à nouveau pour tuer, puis mon hôte commença à manquer de projectiles. Je me rabattais donc sur le cimeterre de ce ce dernier. Manœuvrant de taille contre une sale bête bondissant, je n’infligeais pas grand chose, et alors qu’il allait ouvrir mon hôte en deux avec une griffe, mon étoffe attrapais le misérable appendice situé juste derrière pour le briser d’un coup net avant de l’envoyer sur le côté pour que Lonik, sous mon contrôle, ne le découpe de part en part en remontant son arme.

    Cela annonçait un peu de répit pour le corps que je possédais, et je tâchais de lui faire reprendre ses forces, usant de mes innombrables perceptions pour sonder les environs à la recherche d’une menace potentielle. Le regard de Lonik s'arrêtait sur le type toujours pris dans les ajoncs et qui couinait, et à sa vue, je me rappelais le sort de certains ennemis des titans pendant les guerres.

    C’était plus ou moins comparable, sale, étrange, sordide et sadique. C’était en quelque sorte plaisant à regarder et à la fois si morbide que cela en devenait vraiment moins poétique.
    -Hhhmm.. exaltais je de mon véritable corps, probablement que faiblement audible.

    J’avais repéré une créature cherchant l’angle mort de mon hôte, un gros bonnet si je pouvais me fier à sa forme plus massive que les autres. Quelque chose me perturbait cependant, l’un des clones savamment produit par le dénommé Didier avait l’air d’étudier la situation, prêt à bondir sur Lonik qui devait paraître bien immobile et vulnérable.
    Mon tissu se détendit, la dague que je préparais pour le monstre s’enfouissant discrètement dans des doublures. Didier pourrait-il sauver mon hôte.

    Je rendais le contrôle de son corps à Lonik, savourant presque cet instant tragique, me préparant presque à devoir dévoiler ma forme après qu’il ait été abattu, quand le drame se déroula sous mes sens.
    L'héroïsme valu de l’estime de ma part envers ce clone, ou le véritable Didier. Apparemment pas combattant de nature, il faisait des efforts remarquables même si je me demandais la raison de sa présence ici.
    A terre, l’homme nous demandait si nous étions encore vivants, j’avais un petit rire. Ce dernier n’était pas sortit de mon hôte, mais peut-être que le casse cou sauveur d’inconnu ne s’en rendrait pas compte.
    Lonik était bel et bien brisé mentallement, et reprendre le contrôle pour le faire bravement sourire avant de se relever en s’aidant de la paume stressée de son sauveur.
    -Merci, camarade ! répondis-je en utilisant cette fois la voix de mon hôte. Détruisons ces bêtes à présent !

    Une des mains du chasseur se posa sur son plastron, commençant une fausse incantation, tirant le tissu qui matelassait le métal fin, m'extirpant quelque peu de mon hôte alors que je changeais de forme. Ma forme devenait plus fine, tout d’abord, une poignée élégante mais sobre, avec une dragonne qui s’enroulait savamment autour du poignet de Lonik. Puis vinrent les liens de métal brillant, vites recouverts par une soie noire. Et pour finir, un dard d’un blanc immaculé comme le métal précédent, mais nu de toute fibre soyeuse.

    Quelques moulinets d’échauffements, et ma forme de bataille se dévoilait, un long et fin fouet de mithril, pouvant atteindre une vitesse extrême en un geste, capable de couper dans la matière aussi bien et mieux, même, que le ferait une vulgaire chaîne.

    Un bras se tendit, mes liens fusèrent, un clac se fit entendre, puis le glapissement d’une bête à tête de sanglier, mais dont le corps rappelait plus une hyène massive. La créature tomba au sol, jambes coupées par la vitesse de l’arme, tout pendant que Lonik effectuait une rotation sur lui-même afin de ramener toute l'inertie de la chaîne silencieuse sur la masse immobile. Je rentrais dans ses chairs, profitant du contrôle que j’avais sur mon corps pour me contorsionner et saisir la colonne vertébrale du monstre, puis je commandais à celui de mon hôte de me retirer.
    L’effort fût surprenament intense, mais l’organe sortit de la victime.

    Cette transformation et l’acte très barbare qui s’en était suivi attira quelque peu l’attention sur Lonik, et certaines personnes commentèrent. Ses camarades habituels lui demandèrent s’il se sentait bien, et où il avait appris à faire des choses pareilles. Alors que les mensonges se bousculaient dans mes pensées, Lonik lui-même refit surface pour leur répondre, extatique.
    -NOUS SOMMES VIVANTS, hurla-t-il, MONTRONS LEUR !!

    Une clameur presque barbare (Reikoise diront nous) s'éleva en réponse.





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  • Sam 9 Nov - 15:08
    L'appel du Corrompu
    Comme le bras armé d’Ayshara le savait, Didier avait un certain répondant. Peut-être ses talents pour la locution ne lui étaient pas totalement inutiles, même dans une forêt comme celle-ci, grouillant de monstres en tout genre pouvant lui sauter au cou pour lui arracher la trachée d’un simple coup de mâchoire. Mais, visiblement, le Démon Angélique s’était trompé sur le compte du républicain. Ce dernier semblait capable de se dédoubler. Un atout majeur, pourvu que les monstres, peu intelligents comme ils étaient, s’attaquent au mauvais clone.
    Sous son voile d’acier macabre, le Chevalier arborant une armure sombre esquissa un très faible sourire. Sourire qui disparut immédiatement lorsque ce malade de Didier lui fit un clin d’œil. À ce moment-là, il avait plus envie de lui enfoncer son poing dans la gorge.

    Bref.

    Après avoir fendu le crâne du monstre en deux, le Chevalier Macabre se retourna, observant ce brave Didier, ou l’un de ses clones, sauver l’homme qui avait attiré son attention plus tôt. Il avait l’air de rêver… étrange, dans ce genre de situation. Sariel l’observa attentivement, tandis qu’il retira la lame de sa Faux du crâne du monstre. Il avait l’air… différent, comme s’il n’était pas seul. Le plus surprenant vint par la suite, lorsqu’un morceau de son armure se changea en un fouet. Qu’était-ce exactement ? Un pouvoir démoniaque, sans l’ombre d’un doute. Le Demi-Ange soupira longuement, émettant un grognement résonnant à l’intérieur de son casque macabre.

    « Intéressant… »

    Il utilisa sa vue perçante, ce sens qu’il était capable d’aiguiser afin de mieux observer son environnement, pour voir que la forêt se trouvant tout autour de lui semblait être en mouvement. Les Ronces semblaient se dresser pour créer de véritables murs, que les monstres brisaient pour pénétrer à l’intérieur de cette… arène ? Les bruissements naturels attirèrent le regard de Sariel, tandis que, derrière lui, il entendait des pas. Des pas légers, qui, pour un humain lambda, seraient inaudibles.
    Fort heureusement, le porteur de la Faux possédait une ouïe surdéveloppée, lui permettant d’entendre même le chasseur le plus discret. Il s’avançait, faisant craqueler les feuilles mortes sous des pattes descriptibles comme étant immenses. Ses griffes semblaient s’ancrer dans le sol, soulevant la terre au fur et à mesure qu’il avançait.

    Soudain, plus un bruit.

    Le monstre s’était arrêté.

    Le Chevalier Macabre n’était pas fou. Il savait pertinemment ce qu’il se passait. La créature s’apprêtait à lui bondir dessus et lui, en attendant, il se tenait droit, sur toute sa hauteur, sa Faux dans sa main droite. De son corps ne s’échappait qu’un seul son : sa respiration. Il attendait, il patientait. Et, lorsque la créature bondit sur lui, les prunelles écarlates et perçantes du Démon Angélique se mirent en surbrillance, tandis que du bas de son dos surgit un tentacule formé à partir de sa magie du sang.
    Ce dernier fusa tel une lance projetée à pleine vitesse en direction du monstre et, l’empala sur toute sa longueur. Il entra d’abord dans sa bouche, perfora son thorax pour revenir dans son ventre et ressortir plus loin. Le prédateur s’était fait avoir.

    « Didier… »

    Il appela le clone le plus proche, à moins que ce ne soit l’original ? Cela n’avait que très peu d’importance en réalité, car lorsque l’homme coiffé d’un béret le regarda, Sariel projeta la carcasse du monstre sur lui, le faisant tomber.

    Le combat continua, tous se battaient pour abattre les assaillants, qui virent leur nombre réduit bien rapidement et, lorsque tous furent tués, un silence pesant s’installa sur la clairière entourée de ronce. Soudain, un cri abominable se fit entendre, le même que précédemment. C’était lui, le monstre, la cible. Comme tout bon chasseur du Régiment Spécial des Animaux Fantastiques le savait, les monstres devaient être ramenés à Luxuriance en vie. Surtout ceux étant atteints par la corruption de l’arbre-monde. Ils permettaient notamment d’en apprendre davantage sur ce phénomène qui rongeait le Sekai depuis peu.

    Un second hurlement résonna, accompagné de tremblements de terre et de bruits de pas. Il arrivait.

    « Ne le tuez pas. »

    En prononçant ses mots, Sariel s’était rapproché de Didier et de l’étrange homme capable de modeler son armure comme il l’entendait. L’imposant être se plaça juste devant lui, son regard écarlate perçant les ténèbres pour parvenir jusqu’à Lonik. Il faisait froid dans le dos.

    « Toi. Essaye de le mettre à terre en attaquant ses appuis. Ce sera beaucoup plus simple par la suite. »

    Puis, ses ailes sombres se déployèrent. D’un battement puissant, le Chevalier Macabre s’envola, perçant cette épaisse couche de feuille qui les surplombait, apportant un peu de faible luminosité dans cet endroit déjà fort lugubre. Sariel resta juste au-dessus du groupe, prêt à fondre sur la cible pour lui régler son compte une bonne fois pour toutes. Malheureusement, rien n’était jamais aussi simple.
    C’était à Lonik et à Didier de jouer, désormais.

    Le sol tremblait.

    Les grognements s'amplifiaient.

    Il était tout près.

    Résumé et Pouvoirs:

    CENDRES




    Shawn parle en 6699ff
    Le Chevalier Macabre parle en 990000



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  • Sam 9 Nov - 16:56
    Didier sentit une vague de vertige alors qu’il observait l’étrange scène qui se déroulait sous ses yeux, dans un mélange troublant d’euphorie et d’angoisse. Il contemplait le chaos — une furie sanglante où se mêlaient armes démesurées, monstres défigurés, et ce sentiment d’urgence propre aux batailles où la mort se faisait omniprésente. La scène avait quelque chose de théâtral, mais aussi de terriblement sinistre. Il n’était pas du tout fait pour ça, il le savait et se maudissait d’avoir répondu à l’appel de ce satané démon. Les subtilités d’une lame bien placée ou de manœuvres tactiques n’étaient pas sa spécialité ; mais il savait néanmoins se rendre utile en portant assistance aux professionnels en difficulté.

    Lonik, sous une emprise d’une autre nature, n’était plus lui-même. Didier avait ressenti ce changement, une vague d’énergie ou d’aura couvant en silence, pour se manifester de manière éclatante lorsque l’homme, ou plutôt la chose qui le contrôlait, avait libéré un fouet étincelant en mithril. La transformation avait quelque chose de fascinant, presque poétique, quoique profondément inquiétant. Le marchand, bien que toujours sur ses gardes, avait observé l’arme avec une admiration feinte.

    Quand Sariel l’appela d’une voix grave, l’un des clones pivota lentement, levant la tête pour répondre, tandis que le vrai Didier, à distance, plissa légèrement les yeux. Il y avait toujours cette tension étrange entre lui et le Chevalier Macabre, une sorte de mépris typiquement reikois. Pourtant, en ce moment précis, il n’avait d’autre choix que de collaborer…

    Le clone de Didier, le plus proche de Sariel, s’inclina légèrement avant de recevoir, en plein torse, la carcasse mutilée du monstre que le chevalier lui avait lancé sans avertissement. Didier grogna intérieurement, mais joua son rôle, se réceptionnant comme il put.

    « Ha bordel, Vous là ! Regardez où vous balancez vos merdes ! » Avait hurler le marchand avec agacement au Cavalier Macabre.

    Ce n’était pas une tâche aisée de jouer les braves aux côtés d’un chevalier infernal aux intentions cryptiques. La prudence demeurait néanmoins, même dans un simulacre. Didier, le vrai, était alors parti porter assistance à son clone, coincé sous la bête et protégé par Didier, le troisième du groupe et second clone, qui les couvrait avec une épée, repoussant plusieurs créatures qui tentaient de les attaquer.

    Soudain, la créature apparut, lourde, écrasante, et chaque pas de ce colosse semblait faire trembler la forêt. Sariel était là-haut, ailes sombres déployées, tel un ange de mort prêt à fondre sur sa proie. Didier, en bas, donnait l’impression de douter, mais son esprit était affûté, bien plus qu’il ne le laissait croire. Ce n’était pas tant la bravoure qui guidait ses gestes — il en était bien dépourvu, et il le savait. Mais une certaine rage de vivre, en revanche, coulait dans ses veines. Se frayer une place parmi ces êtres puissants, même s’il devait feindre la témérité, même si cela impliquait de risquer quelques doubles éphémères. Oui, il s’y prêterait volontiers.

    S’étant relevé, il réarrangea son béret d’un geste calculé avant de murmurer quelques ordres à son clone. Ils avancèrent, prudemment d’abord, prenant des positions stratégiques à distance de la bête.

    « Couvrez-moi. » Lança-t-il d’un ton péremptoire alors qu’il s’emparait d’une arbalète au sol et de quelques carreaux.

    Les clones, sans répondre, se positionnèrent rapidement autour de lui tandis que Didier resserrait sa prise sur l’arbalète, tentant de juguler le frisson d’angoisse qui lui hérissait la peau. Chaque détail de la scène se gravait dans son esprit avec une clarté nette : les rugissements de la créature, les mouvements énergiques de ses compagnons d’infortune, et surtout, cette odeur lourde de terre et de sang flottant dans l’air, tel un miasme morbide. Une ambiance à faire frissonner un mort, ironisa-t-il intérieurement, mais il n’avait pas le temps pour les considérations poétiques.

    Il inspira, se mettant à bouger de façon circulaire et à bonne distance de la bête, tout en laissant ses clones gérer les créatures plus petites qui tentaient de les attaquer. Didier, le vrai, fixait sans ciller l’imposante bête qui balayait le champ de bataille de son regard fou et bestial. Derrière les rugissements et les coups fracassants, il guettait l’instant d’inattention, le geste malheureux, ou cette seconde fugace où il pourrait décocher un carreau sans risquer de se faire écrabouiller par une riposte immédiate.

    « Allez, trouve un angle, donne-moi une ouverture, espèce de saloperie… » marmonna-t-il, tâchant de ne pas laisser la nervosité fausser son jugement. Didier, l’un des clones, grimaça lorsqu’il se prit de plein fouet une patte griffue avant de rendre le coup et d’envoyer la bête ad patres.

    Lorsqu’il était plus jeune, Didier avait eu l’occasion de faire quelques parties de chasse et, face à une bête imposante, il savait que la meilleure stratégie consistait à l’affaiblir avant de l’affronter directement. L’agitation de la créature dévoila une faible protection sur l’une de ses articulations arrière, un endroit où le cuir de la peau semblait moins épais, révélant une jonction de chair tendue et vulnérable. Didier, lui, ne comptait pas rater sa chance.
    Un peu plus loin, les intentions du marchand semblaient avoir trouvé un écho dans les paroles que le Cavalier Macabre adressait au dénommé Lonik, l’homme que Didier avait bousculé plus tôt.

    "Attaquer ses appuis…"


    Didier n’hésita plus. D’un coup, il épaula son arbalète et le carreau fusa avec une rapidité mortelle, filant en ligne droite vers la cible exposée. Il y eut un bref moment de silence, comme suspendu dans l’air, avant que l’arme ne se plante avec un bruit sourd dans l’articulation de la créature, provoquant une réaction violente. Le monstre rugit de douleur, une convulsion incontrôlée secouant sa lourde carcasse. Didier n’attendit pas de voir la suite de l’impact ; il réarma déjà l’arbalète d’un mouvement sec, une lueur de triomphe dans les yeux, tandis qu’il hurlait :

    « LONIK !! Couvrez-moi ! »

    Pour une fois, il se sentait étrangement vivant dans cette fureur orchestrée de duplicité et de feinte bravoure, prêt à ajuster un deuxième tir si nécessaire. Le marchand se redressait, déterminé à exploiter la moindre faiblesse de l’ennemi. Mais lorsqu’il releva la tête, la créature s’était tournée vers lui.

    « Putain… t’as pas une gueule de porte-bonheur, toi… » lâcha-t-il, prêt à détaler.
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  • Sam 9 Nov - 17:58



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    Lonik n’eut pas le temps de trop jouer avec ma nouvelle apparence que les monstres nous entourant furent tous décimés, d’une manière ou d’une autre. Mon hôte se permettait une pause bien méritée, mais ma volonté l'invitait à rester grandement sur le qui-vive.
    -Porte ton fouet à ton torse, puis vas chercher tes armes, il approche sans doute.

    Mon sujet s'exécuta, et je revenais à ma forme première, m’installant sur son corps, enveloppant les parties métalliques de son armure. Mes sens s’ouvrirent, puisant la lumière dans toutes les directions pour distinguer ne serait-ce qu’une ombre. La créature se faisait silencieuse, insidieuse, discrète.

    Le chevalier squelettique aux sombres pouvoirs s'approchait de moi et d’un des Didiers présent. Son importance et son ton ne laissait aucun doute, il était celui qui donnait des ordres par ici. Peut-être était-ce son ancienne position là-bas, dirigeant d’une armée infernale peut-être ? Ou alors était-il un des nouveaux nés de ce monde nommé Sekai ?
    Cela m’avait surpris lorsque j’avais appris que certains d’entre nous étaient tout simplement apparus ici bas sans avoir d’origine dans notre monde, et même là… Nous ne venions probablement pas tous du même monde.
    Restait que ce démon, s’il en était un, avait le cœur à détruire la pourriture qui gangrénait se monde, alors..
    Alors je hochais la tête d’un commun d’accord avec l’ordre qui m’était donné, sans mot dire. Mon regard incisif à travers ceux de mon hôte pourraient peut-être donner un indice de plus sur ma nature, mais à ce stade, je ne pensais pas que quelque chose de mauvais pourrait arriver si je venais à être découvert. En vérité, je me posais même la question de savoir si je ne devais pas me signaler, cela rendrait sans doute ma tâche bien plus aisée par la suite pour me séparer de Lonik.

    La créature qui nous guidait développait deux ailes, et à partir de ce moment je su de quoi retournait cette sombre apparence. Un semblable, une symbiose avec un humain, ou une race similaire. Peut-être était-ce un parasitisme, mais le lien qu’il avait l’air d’entretenir avec Didier semblait indiquer qu’il possédait quelque part un côté empreint d’humanité. C’était tout à fait le genre de chose que les nôtres pouvaient acquérir avec les années cela dit, seule une confrontation me donnerait l’information qui attisait ma curiosité.

    Mes pensées furent interrompues par un autre Didier que celui qui se tenait proche de moi, et qui demandait de le couvrir. Mes innombrables sens trouvèrent rapidement un arc, et le corps de Lonik fit une roulade habile pour s’en saisir, encochant une flèche au passage, visant une des moindres bêtes autour du Didier à l'arbalète. La flèche partit, et la suivante s’encocha habilement avant de pourchasser un autre ennemi qui tomba céans.
    Le tireur précis qui rechargeait était hors de danger pour le moment, à moins que..
    -Lonik, vite !! commandais-je de ma voix diabolique désincarnée, féminine, imitant celle de sa femme par réflexe.

    Il obéit à la suggestion mentale qui parcourait son corps, jetant son arc et le carquois du soldat au sol proche devant lui avant de se jeter lui-même vers l’avant, exécutant un geste brutal du bras qui démit son épaule sous l’effort. Je me trouvait déjà au bout de son poings, et fusait vers Didier avant même que celui-ci ne réalise la menace qui allait le percuter.

    La bête était immense et en se focalisant sur son immense gueule, comment aurait-il pu voir l’aiguillon noir comme la nuit se dresser dans les airs. sans doute jouait-il d’illusion pour dissimuler son arme pendant qu’il causait l’effrois de son hideuse face. C’était à moi de percuter Didier, cette fois-ci, m’affaissant d’abord contre son corps, comme un filet, avant que mes extrémités n’attrapent le sol et ne forcent l’homme à l'arbalète à s’écarter du chemin.

    Le sol trembla alors que nous tombions de concert, l’aiguillon manquant sa cible, et détruisant le sol en faisant un joli cratère.
    -Vise le ! aboyais je à Didier tout en adoptant une nouvelle forme.

    Je n’étais pas assez puissant pour devenir pleinement humanoïde, et l’homme avait plus besoin d’être mobile que d’être soutenu par des muscles. Mon enveloppe se gonfla d’air, passant sous le tireur pour le soulever et le percher sur mon dos de volatile soyeux. Mes griffes de soies prenaient leurs marques tout autant qu’une tête se formait, permettant à Didier d’ajuster sa position et de comprendre ce qui se passait alors que le monstre retirait son aiguillon tout en se retirant d’un bond agile derrière les murs végétaux.

    Ma vision chercha Lonik qui s’était redressé et se faisait soigner par un autre chasseur. Il avait un sourire satisfait sur le visage. La chose avait quelque peu étonné l’assemblée de Reikois, l’un d’eux s’était bruyamment exclamé “ILS SONT DEUX MAINTENANTS !!” tout en faisant des aller et retours du regard entre moi et mon homologue volant.
    -C’est fâcheux, je pensais pouvoir rester discret, bouggoneais je faussement avant de commencer à trotter, toujours avec Didier sur mon dos.

    Ma forme n'était pas parfaite, et j'étais relativement vulnérable en plus de représenter un volatil que par ma silhouette. Elle était relativement hideuse, mais cela ferait l'affaire, et je n'avais clairement pas le temps de faire quelque chose d'harmonieux ni de réellement pratique.




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  • Sam 9 Nov - 18:43
    L'appel du Corrompu
    L’Ange de la désolation était suspendu dans le ciel, son envergure atteignant une immense taille. Son ombre démoniaque était projetée sur la Forêt des Corrompus, une ombre annonciatrice de malheur pour quiconque se trouvait en elle. Son regard perçant et calculateur analysait la situation, au travers de l’ouverture qu’il avait laissée en prenant son envol. Didier se battant et… l’armure de l’étrange homme se métamorphosant. Son instinct était donc juste. Il portait sur lui l’une de ses sœurs. Les démons foulant le Sekai de leur existence étaient nombreux et, le Chevalier Macabre ne les avaient pas encore tous rencontré, malgré son âge avancée.
    À vrai dire, lui-même ne connaissait pas son véritable nom, sa dénomination. Il avait choisi de porter le nom de Sariel, du Chevalier Macabre. C’était ainsi que l’on appelait son dernier hôte, un Ange au Sang Pur, traître.

    Le bras armé de l’Impératrice usa de son ouïe surdéveloppée pour tenter de repérer les déplacements du monstre. Ce n’était pas une écholocation alors, rien n’était précis, malheureusement. Mais, à l’aide de sa vue, il pouvait le voir partir vers la droite, défonçant le mur de ronce qui se reforma aussitôt après son passage. Le Chevalier ailé n’attendit pas, sa cible était verrouillé et son attention était claire : l’immobiliser pour permettre à ses compagnon de fortune de l’exécuter sans le moindre effort. Un long grognement s’échappa d’entre les lèvres du Démon Angélique, son armure d’un noir profond absorbant les rayons solaires venant la caresser de leur éclat céleste.

    Les bras tendus de part et d’autre de son corps, Sariel usa de sa magie de Sang pour faire apparaître quatre épieux tout autour de lui. Ces derniers se mirent à tourner, tourner et, tourner, de plus en plus vite. Ils formèrent comme une barrière autour de leur créateur mais, pour autant, ils n’en étaient pas une, non. Ils représentaient le jugement de l’immortel, ils représentaient la mort venue du ciel.
    Le Démon commença à battre des ailes pour prendre de la hauteur, maintenant ses quatre épieux tournoyant tout autour de lui et, il prit de la hauteur. Un, deux, trois… dix mètres supplémentaires. Au fur et à mesure qu’il montait dans le ciel, le porteur de la Faux de Sariel s’inclinait pour se retrouver la tête en bas et, une fois cela fait…

    La fin s’approcha.

    Les épieux tournoyant tout autour de lui, le Chevalier Macabre fondit en direction de la Forêt des Corrompus. Il plongea là où il pensait que le monstre se trouvait, sans la moindre certitude qu’il y était, bien entendu. Il usa de sa super-vitesse pour fendre les cieux, pour briser cette barrière de feuillages qui le séparait de sa cible. En avançant, il détruisit tous les obstacles sur son passage et, enfin, il avait l’immondice en visuel.
    Malheureusement, la cible n’était pas exactement là où il l’avait prédit. Il était impossible pour le démon angélique de réajuster sa trajectoire ou même de freiner. Il ne se dirigeait absolument pas sur le dos de la bête et, seuls deux de ses épieux étaient à peu près parfaitement lancés.

    L’un alla se loger dans sa patte arrière droite. Quant au second, il frôla la patte arrière gauche, lui arrachant un long grognement de douleur.

    Le bras armé d’Ayshara put tout de même utiliser ses deux autres épieux pour amortir la chute, mais, ce qui était sûr, c’est qu’il aurait mal au genou demain. La créature tenta de se retourner pour assainir un coup au Chevalier Macabre à l’aide de son aiguille et, elle ne se rata pas. L’attaque tranchante et latérale de gauche à droite parvint à traverser l’armure du porteur de la Faux de Sariel pour entailler son torse sur toute sa largeur. Une entaille de deux centimètres de profondeur qui aurait pu lui être fatale s’il avait été plus proche.

    Il poussa un hurlement de douleur, mais ne se démonta pas pour autant.

    Il usa de nouveau de sa magie du sang pour envelopper le monstre à l’aide d’un cerceau, un cerceau qu’il resserra tel un étau mortuaire. La magie aqueuse se rapprocha si bien de la créature, qu’elle fut comme prise au piège, un épieu planté dans une patte. Si elle retentait de faire une quelconque attaque à l’aide de sa queue, cette dernière se retrouverait tranchée. Il n’y avait plus qu’à attendre les renforts, qui ne tarderaient pas à arriver. Du moins, c’était ce que le démon angélique espérait.

    Résumé et Pouvoirs:

    CENDRES




    Shawn parle en 6699ff
    Le Chevalier Macabre parle en 990000



    Citoyen de La République
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    Didier Van Strijdonck
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  • Sam 9 Nov - 19:33
    Didier s’était soudainement retrouvé perché sur une forme mouvante et étonnamment douce, une douceur qui contrastait sensiblement avec la rudesse du terrain. Arbalète fermement en main, entre étonnement et curiosité, il tentait de se concentrer sur le monstre qui les menaçait, laissant de côté les questionnements secondaires. Il devait bien admettre que l’idée de se retrouver sur le dos d'une sorte de volatile fait de tissus relevait du jamais-vu pour le républicain. Ses doigts s’ajustèrent sur l’arbalète, ses bottes trouvant un semblant d’équilibre sur la large masse de cette créature improbable. Mais captant la stupeur et l'hésitation des autres soldats, Didier, instinctivement leur avait rétorqué:

    « Concentrez-vous sur le gros! le gros! »

    Didier visait alors la bête qui avançait avec une sauvagerie effarante, ses yeux suivant chaque mouvement de cette gueule immense et de ce maudit aiguillon noir. La créature se tenait à distance pour l'instant, semblant analyser sa prochaine charge, et l’arbalétrier de fortune, malgré sa position improbable, éprouvait un mélange d’excitation et d'angoisse. L'aiguillon avait déjà laissé un cratère dans le sol ; il était évident que cette masse visqueuse et terrifiante pouvait faire bien plus que simplement égratigner les cuirasses.

    D’un coup sec, Didier relâcha un nouveau carreau, l’arbalète vibrant sous l’effort. Le projectile siffla dans l'air, et la monture soyeuse sur laquelle il se tenait lui offrait assez de stabilité pour décocher un tir précis. Le carreau fila droit vers la créature, se plantant dans une partie de son corps boursouflé et répugnant. Un cri de douleur retentit, et la bête recula, ses yeux flamboyant d'une rage redoublée.

    À peine le temps de recharger, le Cavalier Macabre, non loin de lui, lança une attaque aérienne. Le tir de Didier, combiné aux gestes de Sariel, formait un assaut coordonné. D’autres projectiles, lancés par les troupes qui entouraient le groupe, pleuvaient également sur la bête, qui tanguait, visiblement gênée par cette pluie de carreaux et de flèches. Mais loin d'être achevée, elle redoublait de violence, son corps massif se préparant à charger.

    « Vise-le ! » aboya une voix, semblant venir de la monture que chevauchait Didier. Il étouffa un éclat de rire nerveux.

    « Je ne fais que ça ! » rétorqua-t-il.

    Ses carreaux avaient déjà affaibli la bête ; l'énorme créature qui bondissait maintenant vers eux semblait moins stable, oscillant légèrement comme si elle cherchait encore un angle d’attaque.

    Le monstre effectua un bond féroce, ses griffes raclant la terre et son aiguillon se dressant dans leur direction. Désir réagit instantanément, propulsant Didier dans un arc de cercle aérien qui lui permit d’apercevoir un fragment de la bataille sous un angle inédit avant d'atterrir au sol dans une position stable qui le surprit. Didier n’eut que quelques instants pour stabiliser sa visée et tira un nouveau carreau dans la patte avant gauche de la bête. La créature tituba, surprise, et poussa un cri de rage.

    À cet instant, Shawn se rapprocha et, voyant une opportunité décisive, ordonna une attaque coordonnée. Didier se repositionna rapidement, arbalète prête, et observa les autres membres du groupe. Chacun semblait comprendre que, bien que toujours redoutable, la créature montrait des signes de faiblesse, et l’étau sanglant initié par le Cavalier Macabre se resserrait. Les chasseurs reprirent leurs positions, épées dégainées et flèches pointées vers la gueule béante de la bête, prêtant main-forte à Didier et ses clones pour un assaut final. D’un dernier tir, Didier propulsa un carreau droit dans la gorge de l’immense créature. Le projectile perça une zone vulnérable, et un jaillissement de liquide noirâtre éclaboussa le sol autour d’eux. Le reste des troupes se lança alors à l’assaut de la bête pour l’achever dans une orgie de violence.

    La créature, à peine capable de supporter la douleur, se raidit. C’est alors que l’étrange créature de tissus, reprenant une apparence plus cohérente, saisit Didier pour l’écarter du danger de cette masse vacillante. Didier sentit une ultime secousse, suivie d'un silence soudain, alors que le monstre, frappé de toutes parts, s'effondrait dans un grondement sinistre, soulevant un nuage de poussière. Autour de lui, les combattants de l’escouade poussèrent un cri de victoire, visiblement soulagés.

    Didier observa la dépouille de la bête avec un mélange de satisfaction et de prudence. La victoire venait d’être remportée, certes, mais la créature pouvait ne pas avoir dit son dernier mot. Cependant, le pire semblant être passé, Didier renvoya ses clones, les faisant disparaître. Il jeta alors un regard vers le Cavalier Macabre et aperçut une impressionnante blessure sur son torse.

    «Alors ? On s'est coupé ? »
    Résumé::
    [/quote]
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    Désir
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  • Sam 9 Nov - 20:51



    L'appel du Corrompu - PA - 30% Mqoxqk
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    Après ma transformation, tout s’était accéléré et l’autre démon perdait patience. J’avais été blessé sur des occasions comme celles-là, et pourchasser un animal acculé, tout corrompu soit-il, était probablement une mauvaise idée.
    -L’inconscient, soulignais-je d’une voix grave pas du tout adaptée à l’allure fine de la figure aviaire que je représentais.

    Un peu comme un grand père regardant son petit fils aller faire une bêtise et en tirer les conséquences qui mènent à l’expérience que jouer avec le feu, cela fait mal, je trottais lentement, mes sens tournés vers la figure ailée qui déboisait pendant que mon cavalier tirait à feu nourris sur la cible toute désignée et désormais démarquée et épinglée au sol.
    La créature n’avait pas dit son dernier mot, et entailla le valeureux mais néanmoins légèrement trop audacieux démon.
    -Hé ben voilà… raillais-je à un moment où seul le Didier près de moi pourrait m'entendre.

    J’aurais bien évidemment roulé des yeux si j’en avais eu, mais je devais me contenter de poursuivre mon œuvre.
    Le combat ne s’éternisa pas plus, quelques coups plus tard, quelques rebondissements supplémentaires, et tout était bel et bien fini. Je décidais de terminer de prendre la forme que je m’étais destiné, fournissant plus de couleurs à mon plumage, d’enrober un peu plus ce bec trop simpliste, d’y ajouter des motifs intéressants pour parader un peu.

    Didier se moqua du chevalier blessé, et j’esquissais juste le son bas d’une approbation amusée. Lonik et les autres rejoignirent la bête pour commencer à la pousser sur une civière. Nul doute que les reikois pourraient emprunter la force de leurs montures pour tracter la créature qui détailleraient dans leurs laboratoires. Mon hôte me regarda un long moment, ses pensées se reflétant presque dans ses yeux.

    J’avais connu cela mainte fois, la sensation de certains de s’être sentis manipulés, bernés, trahis, mais tout de même étrangement heureux au final. C’était d’une saveur aigre-doux, et peu de gens avaient vraiment la sagesse d’apprécier ce mélange très osé. A postérieuri peut-être, lorsqu’il se rendrait auprès de sa femme, en héro de l’empire.
    Pour l’heure, il se décidait tout de même à faire une “fleur” aux deux non Reikois, en demandant à son supérieur si nous pouvions prélever de la bête. La personne la plus gradée en dessous du démon aux ailes sombres nous autorisa, et je vis Didier se pencher pour décrocher un croc de la bête.
    -BOUH !! hurlais je, pris au jeu de la petite guerre entre le démon et cet être fort singulier.

    J’espérais ne pas avoir outrepassé mes droits dans cet amusement privé, et avant que le ne me fasse de plus amples remarques, et sans véritablement nouer plus de liens, je décidais de partir sans demander mon reste.
    Mes petites griffes de soie grattaient jusqu’à l’appendice caudal tranché de la bête, et je me déformais. Mes jambes raccourcissent, de même que mon corps, et mon bec s’allongea, comme un de ces oiseaux qui gobent tout cru des poissons entiers. J’avalais l’arme en devenir, étendais des ailes, et signalais mon départ.
    -Nous nous reverrons peut-être. Mes amitiés à ta femme, Lonik. Didier, Chevalier.. fis je sans bouger mon bec avant de m’élancer vers l’avant, usant de magie pour soutenir mon vol.

    Je me faisais bien une idée de ce qui se ferait sans moi. Prélever d’autres bêtes, hisser des civières, former un convois. Tout cela sur fond de discussions animées et gaillardes, mais aussi quelques moments de douleurs lorsqu’il faudrait porter les corps des vaincus, ou ce qu’il en restait. Je me demandais si Didier serait de cette partie, ou s’il partirait dans son coin, en homme libre qu’il avait l’air d’être lorsque le chevalier n’avait pas sa main gantée sur son épaule débrouillarde.

    Les deux compères m’avaient fait forte impression, et j’espérais un peu au fond, un jour les revoir quelque part.





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