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Siame
Eustache le Boscambusier
Doudou Marimba
7 participants
Citoyen du monde
Doudou Marimba
Messages : 34
crédits : 765
crédits : 765
Info personnage
Race: Hybride
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique neutre
Rang: D
Un Cadeau pour Bigorneau
Doudou Marimba se gratouillait le menton. Assis sur un baril de rhum, sous un abri de bois en bord de mer, il réfléchissait. Son tricorne incliné sur le côté de son crâne tout blanc, il réfléchissait fort en ce jour de repos ensoleillé. La Flotte Sans Nom prenait quelques jours de repos bien mérités après les derniers événements. L’axolotl tirait sur sa pipe en ivoire faisant des ronds de fumée opaque. Il contemplait les vagues, allant et venant sur le sable humide. Il jouait distraitement avec sa boussole, faisant passer la chaînette en or entre ses doigts, le regard perdu dans l’horizon. Mouais, mouais, mouais… Bon, bon, bon. Il poussa un énième grognement et se dandina sur son assise de fortune. Tout le monde vaquait à ses occupations. Malgré l’heure plutôt matinale, la cité des pirates grouillait déjà comme une fourmilière. Les cris des pirates et commerçants en tout genre, et le fracas des vagues sur les quais se mêlaient dans une symphonie familière.
Pourtant, Doudou était bien trop occupé à marmonner dans sa barbe pour répondre aux salutations familières que certains comparses lui lançaient joyeusement. Marimba soupira, jetant un coup d'œil aux bateaux amarrés non loin, avant de tapoter doucement le baril de sa main écaillée. Il attendait son camarade homard, qui avait promis de revenir avec des idées, mais l’énergumène mettait une plombe. En attendant, ses pensées tournaient en rond.
- Ce n’est pas une simple babiole qu’il me faut. Disait-il d’un air mystérieux, ses yeux globuleux tout plissés, cherchant visiblement l'inspiration. Il lui faut quelque chose d’unique, quelque chose qui montre que même un vieux loup de mer peut encore être surpris. Un truc sympatoche quoi. Rien de grandiloquent. Mais bien quand même ! Ouais okay.
Il se balançait d’avant en arrière et cria de nulle part, surprenant deux badauds sortant de la taverne d’à côté.
- OUI MAIS QUOI BORDEL ! RAAAAH !
- Beh beugle pas comme l’Doudou, c’est de bon matin qu’on se met dans des états de sirène empalée ? Dit l’un des saoulards, pilier de bar de renom dans le quartier.
- Oh laisse ça Pipo, j’suis pas d’humeur. Soupira l’axolotl en soufflant avec lassitude.
- Vous avez un souci M’sieur Doudou ? C’était Bouille-à-Baise qui, en bon prince, ramenait le fameux Pipo à son couchage. Rare humain dans tout ce repère d'hybrides, de tritons et de sirènes, le vieil ivrogne était arrivé un beau jour on ne sait comment et s’était rapidement une place dans la communauté brumeriveraine.
-J’attends Eustache depuis une plombe. Il est toujours en cuisine ?
- Yeap, de ce qu’on a cru comprendre, vot’ voyage l’a inspiré pour de nouvelles recettes. Il a pas arrêté de faire pleins de canapés fourrés, des petites verrines et des gougères.
- Ooooh les gougères au chorizo !
- Les verrines thon-avocat-épices étaient délicieuses aussi. Vraiment le goûtu du thon avec la fraîcheur de l’avocat…
- Moins fan des canapés à la courgette mais bon t’sais moi et les légumes…
- Les mecs j’vous ai demandé quand est-ce que Eustache sort de là, pas une revue de votre dîner presque parfait.
- Vu comment ses gueuletons ont été engloutis, je pense qu’il en a plus pour long.
- Et c’est dommage, parce que, les gougères…
- Oui Pipo, aller viens-y on va te coucher maintenant.
- Mais qu’il est serviable ce petiot.
Doudou salue le duo improbable, et le jeune triton empoigna gentiment mais fermement l’ancêtre bien imbibé. Pipo agita ses mains dans une attente presque attendrissante de saluer le navigateur pour trébucher sur son acolyte.
- Parce que tu vois, les gougères c’est pas si simple à faire. On dirait pas comme ça, mais la pâte tu vois gamin, c’est la pâte le plus important. Prévoir une casserole, et pas de la merde hein, de la fonte Boubouille ! De la fonte ! Puis il faut une pastule. Une psalute. Une saptule. Un truc plat en bois là. Et SURTOUT une plaque beurrée. Et ben comme il faut, beurré comme mon grand oncle hein ! FAUT QU’ÇA S’IMBIBE !
- Oui, oui Pipo, niveau imbibition je crois qu’on est déjà pas mal là…
Le pirate regardait la paire s’en aller péniblement, le vieux Pipo s’emportant toujours sur la prononciation de spatule. Il ne put réprimer un sourire. Fallait l’avouer, ils étaient rigolos. Une fois que leurs silhouettes n’étaient plus que des ombres vacillantes, Doudou retomba dans une réflexion intense. Une patte se gratouillant la joue, il continuait de marmonner.
- Peut-être un artefact ancien, ou un objet magique... pensa-t-il à haute voix. Quelque chose qu’on ne trouve pas à chaque coin de bordel.
Saumâtre avait bien proposé d’aller aux putes mais franchement c’était une idée à l’image du capitaine triton : complètement con. Les Méduses s’étaient déjà targuées de lui avoir offert plusieurs nuits inoubliables et mouvementées.. Nausicäâ avait même proposé que Doudou y participe, avec un humour de bien mauvais goût. Le cartographe en avait presque regretté de pas avoir de nibards, mais il était déjà hybride, un problème à la fois quand même.
Le soleil était à présent haut dans les cieux, et les ombres s’allongeaient sur le quai. Alors que l’hydrographe commençait à piquer du nez. Il sursauta quand il aperçut enfin Eustache qui s'approchait avec entrain, gazouillant joyeusement en guise bonjour. L’axolotl remarqua que le homard avait une sacoche bien remplie sur l’épaule.
- Et beh putain, un peu plus et je me transformais en statue de sel ! T’en a mis du temps vieux frère ! Alors, ces gougères ? Bon alors t'as compris ? Si je t’ai fait venir ici, c’est parce que je veux qu’on trouve un beau cadeau d’anniversaire pour notre Amiral. Ouais, ouais je sais qu’on la connaît pas sa date d’anniversaire, donc j’ai juste pris une date au hasard. Tous les ans à la même période, le patron a le mal de vivre et il déprime pendant quelques semaines. L’effet retour à Brumerive je sais pas…Bref, je voulais lui offrir un truc sympa t’sais vu que…Ben il est sympa quand même notre patron.
Le petit hybride se tripatouillait les doigts, visiblement mal à l’aise, ses joues rondes prenant la couleur de la carapace de son ami crustacéen.
- Alors on y va, mon gros crabe ? Si on trouve pas écoute, on lui fera une grosse fête avec tes verrines à la con là…Oui, oui je sais qu’elles sont bonnes c’est bon te met pas la rate en court bouillon !
Pourtant, Doudou était bien trop occupé à marmonner dans sa barbe pour répondre aux salutations familières que certains comparses lui lançaient joyeusement. Marimba soupira, jetant un coup d'œil aux bateaux amarrés non loin, avant de tapoter doucement le baril de sa main écaillée. Il attendait son camarade homard, qui avait promis de revenir avec des idées, mais l’énergumène mettait une plombe. En attendant, ses pensées tournaient en rond.
- Ce n’est pas une simple babiole qu’il me faut. Disait-il d’un air mystérieux, ses yeux globuleux tout plissés, cherchant visiblement l'inspiration. Il lui faut quelque chose d’unique, quelque chose qui montre que même un vieux loup de mer peut encore être surpris. Un truc sympatoche quoi. Rien de grandiloquent. Mais bien quand même ! Ouais okay.
Il se balançait d’avant en arrière et cria de nulle part, surprenant deux badauds sortant de la taverne d’à côté.
- OUI MAIS QUOI BORDEL ! RAAAAH !
- Beh beugle pas comme l’Doudou, c’est de bon matin qu’on se met dans des états de sirène empalée ? Dit l’un des saoulards, pilier de bar de renom dans le quartier.
- Oh laisse ça Pipo, j’suis pas d’humeur. Soupira l’axolotl en soufflant avec lassitude.
- Vous avez un souci M’sieur Doudou ? C’était Bouille-à-Baise qui, en bon prince, ramenait le fameux Pipo à son couchage. Rare humain dans tout ce repère d'hybrides, de tritons et de sirènes, le vieil ivrogne était arrivé un beau jour on ne sait comment et s’était rapidement une place dans la communauté brumeriveraine.
-J’attends Eustache depuis une plombe. Il est toujours en cuisine ?
- Yeap, de ce qu’on a cru comprendre, vot’ voyage l’a inspiré pour de nouvelles recettes. Il a pas arrêté de faire pleins de canapés fourrés, des petites verrines et des gougères.
- Ooooh les gougères au chorizo !
- Les verrines thon-avocat-épices étaient délicieuses aussi. Vraiment le goûtu du thon avec la fraîcheur de l’avocat…
- Moins fan des canapés à la courgette mais bon t’sais moi et les légumes…
- Les mecs j’vous ai demandé quand est-ce que Eustache sort de là, pas une revue de votre dîner presque parfait.
- Vu comment ses gueuletons ont été engloutis, je pense qu’il en a plus pour long.
- Et c’est dommage, parce que, les gougères…
- Oui Pipo, aller viens-y on va te coucher maintenant.
- Mais qu’il est serviable ce petiot.
Doudou salue le duo improbable, et le jeune triton empoigna gentiment mais fermement l’ancêtre bien imbibé. Pipo agita ses mains dans une attente presque attendrissante de saluer le navigateur pour trébucher sur son acolyte.
- Parce que tu vois, les gougères c’est pas si simple à faire. On dirait pas comme ça, mais la pâte tu vois gamin, c’est la pâte le plus important. Prévoir une casserole, et pas de la merde hein, de la fonte Boubouille ! De la fonte ! Puis il faut une pastule. Une psalute. Une saptule. Un truc plat en bois là. Et SURTOUT une plaque beurrée. Et ben comme il faut, beurré comme mon grand oncle hein ! FAUT QU’ÇA S’IMBIBE !
- Oui, oui Pipo, niveau imbibition je crois qu’on est déjà pas mal là…
Le pirate regardait la paire s’en aller péniblement, le vieux Pipo s’emportant toujours sur la prononciation de spatule. Il ne put réprimer un sourire. Fallait l’avouer, ils étaient rigolos. Une fois que leurs silhouettes n’étaient plus que des ombres vacillantes, Doudou retomba dans une réflexion intense. Une patte se gratouillant la joue, il continuait de marmonner.
- Peut-être un artefact ancien, ou un objet magique... pensa-t-il à haute voix. Quelque chose qu’on ne trouve pas à chaque coin de bordel.
Saumâtre avait bien proposé d’aller aux putes mais franchement c’était une idée à l’image du capitaine triton : complètement con. Les Méduses s’étaient déjà targuées de lui avoir offert plusieurs nuits inoubliables et mouvementées.. Nausicäâ avait même proposé que Doudou y participe, avec un humour de bien mauvais goût. Le cartographe en avait presque regretté de pas avoir de nibards, mais il était déjà hybride, un problème à la fois quand même.
Le soleil était à présent haut dans les cieux, et les ombres s’allongeaient sur le quai. Alors que l’hydrographe commençait à piquer du nez. Il sursauta quand il aperçut enfin Eustache qui s'approchait avec entrain, gazouillant joyeusement en guise bonjour. L’axolotl remarqua que le homard avait une sacoche bien remplie sur l’épaule.
- Et beh putain, un peu plus et je me transformais en statue de sel ! T’en a mis du temps vieux frère ! Alors, ces gougères ? Bon alors t'as compris ? Si je t’ai fait venir ici, c’est parce que je veux qu’on trouve un beau cadeau d’anniversaire pour notre Amiral. Ouais, ouais je sais qu’on la connaît pas sa date d’anniversaire, donc j’ai juste pris une date au hasard. Tous les ans à la même période, le patron a le mal de vivre et il déprime pendant quelques semaines. L’effet retour à Brumerive je sais pas…Bref, je voulais lui offrir un truc sympa t’sais vu que…Ben il est sympa quand même notre patron.
Le petit hybride se tripatouillait les doigts, visiblement mal à l’aise, ses joues rondes prenant la couleur de la carapace de son ami crustacéen.
- Alors on y va, mon gros crabe ? Si on trouve pas écoute, on lui fera une grosse fête avec tes verrines à la con là…Oui, oui je sais qu’elles sont bonnes c’est bon te met pas la rate en court bouillon !
Bouge toi de là, poiscaillon !
Citoyen du monde
Eustache le Boscambusier
Messages : 38
crédits : 1146
crédits : 1146
Info personnage
Race: Hybride (Homard)
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Chaotique Mauvais
Rang: D
Sur cette petite boule bleue, voguant sur les vagues d’éther d’un cosmos impassible face à son existence, se trouvait une île. Une île perdue au milieu des flots, aux lagons d’eau turquoise et au sable blanc aussi fin que les chevelures d’un ange, aux palmiers florissants et à la végétation primale. Sur cette île, perdue au milieu des flots, aux lagons d’eau turquoise, au sable blanc aussi fin que les cheveux d’un ange, aux palmiers florissants et à la végétation primale se trouvait un village, fait de bric et de brocs, de bois flotté ramassé ici et là et de planches importées de là-bas et d’ailleurs. Un village, point de mouillage d’une flotte de joyeux marins sans noms réunis sous la bannière d’une flotte qui l’était tout autant.
Ce village, fait de brics et de brocs, de bois flotté et de planches importées, où vivaient de joyeux marins sans noms unis sous la bannière d’une flotte qui l’était tout autant s’appelait Brumerive. Brumerive, c’est un nom qui vend du rêve, la brume des songes et la rive de côtes lointaines encore inexplorées, Brumerive, c’était une maison pour une bien drôle d’assemblée faite de créatures oubliées et mis au ban de la société du continent. On y trouvait des hommes-poissons comme des hommes-bêtes, des tritons et des sirènes, des faces de tortue jusqu’aux jolis bonnets des femmes-méduses dont les cheveux-tentacules arrachent des sourires étranges aux hommes à face de murène, merlan ou globicéphale dont même l’aileron se redresse à leurs simples vues.
Et au cœur de Brumerive se trouvait une taverne, ou plus exactement, un grand réfectoire dans lequel les marins riaient et contaient leurs bonnes fortunes, jouaient et risquaient les ducats et pièces d’or grapillée aux cours de leurs innombrables aventures et fêtaient ou pleuraient leurs bonnes fortunes. Animée par des chants et des bagarres, par des rires et des cris, ce cœur vivant, battant furieusement au sein de la colonie était le nid du plus bizarre des membres de la flotte, un colosse tout fait de chitine rougeâtre et épineuse, dont la peau était une carapace segmentée tenue par des tendons solides comme des cordes d’amarrage sous laquelle s’animaient des fibres musculaires assez puissantes pour broyer de l’acier comme un enfant le ferait avec un dessin barbouillé d’eau. Un colosse dont une main se terminait par cinq doigts engoncés et boudinés à l’intérieur d’une carapace griffue et dont l’autre était remplacée par une énorme pince coupante et tranchante comme de l’acier.
Il n’avait pas de visage, à proprement parler, non, son cou presque fusionné à ses épaules se prolongeait un peu en avant et se terminait par une face recouverte de plaques, d’antennes et d’antennules, de pédipalpes ainsi que d’un joli rostre tout rouge. Sur cette tête de crustacé se trouvaient deux petits orbes noirs comme la plus douce des nuits. Il portait un drôle de costume, ce homme-homard, par-dessus un long manteau fait de soies bleutées et par-dessus même les innombrables colliers dorés dont il décorait sa carapace striée d’orichalque se trouvait un tablier blanc. Dans sa main droite, un rouleau de pâtissier et face à lui, une pâte brisée.
Des heures, qu’il avait passé à passer d’un moule en forme d’étoile de mer à celui en forme de coffre, des jours qu’il avait passé à tenter de préparer le plus beau des gâteaux pour son capitaine dont la mauvaise période approchait à grands pas. Il avait tout essayé, de la pièce montée avec des choux à la crème décorée avec des branches de corail en chocolat blanc et teinté avec des feuilles de Magi écrasée, jusqu’aux éclairs en chocolat en forme de Ginette sans parler des innombrables préparations qu’il pensait faire pour le festin de son capitaine-amiral-roi-des-pirates. Mais rien ne lui semblait assez bon pour lui, des pièces les humbles comme des petits gâteaux moulés jusqu’aux énormes pièces qu’il avait préparées, le cambusier de Brumerive se trouvait en réelle perdition, affalé sur une table recouverte de farine et de coquilles d’œufs qu’il attrapait entre ses griffes pour les glisser dans la fente cartilagineuse qui lui servait de bouche, mangeant ses émotions. Par terre se trouvait un portrait de Bigorneau fait en pâtes alimentaires Kaizokiennes, qu’il trouvait très réaliste mais qui peinait à faire honneur à l’élémentaire qu’il considérait presque comme un père adoptif. Aussi, il tentait de tuer sa déprime en préparant à manger pour ses camarades et, cuisinier de talent, il les gâtait. N’aimant pas le gaspillage, les marins avaient pu déguster pas mal de gâteaux ces derniers jours, au point tel que Pipo et Bouille-à-Baise lui avaient demandé de préparer quelque chose d’un peu plus salé à manger.
Les homards ne pleurent pas, de ce qu’on dit, comme les requins. Mais c’est un mensonge, c’est juste que comme ils vivent dans l’eau, on ne peut jamais voir leurs larmes. Aussi, la soupe d’aiglefin, riche et onctueuse qu’il venait de leurs servir avait été tout juste relevée d’un peu de bacon républicain et assaisonnée de quelques larmes salées.
Frappé par une tristesse aussi profonde que ses yeux étaient noirs, Eustache avait profité que ses camarades se régalent de ses innombrables préparations pour préparer un sac de jute, prendre quelques aliments emballés dans des contenants résistants à l’eau ainsi que quelques petits outils qui l’aideraient à l’avenir, produisant des petits bruits en frottant son rostre, qui relevaient ses épaules. Comme à chaque année, il se sentait incapable de faire justice à son amiral et l’aider à lutter contre son pire ennemi ; sa déprime. Et comme à chaque année, il se préparait à partir en exil, persuadé que Bigorneau le chasserait en voyant que son homard rouge préféré était incapable de lui réparer le moral avec ses petits plats.
Chaque année c’était plus ou moins le même topo, c’était toujours Nausicáa, Pipo, Bernard, Bouille-à-Baise, Saumâtre ou Marimba qui venaient le réconforter et l’encourager à quand même essayer et à chaque année, il arrivait en fin de compte à faire plaisir au capitamiral. Mais cette année, il était parti un peu plus tôt. C’est comme ça qu’il se dirigea vers la plage avec son sac sur l’épaule pour croiser alors la figure bien connue d’un petit homme-axolotl un peu potelé et blanc comme l’écume. Un trille joyeux lui échappa en croisant Doudou, cette figure de grand-frère qui trouvait toujours les bons mots pour le réconforter et l’encourager. Cependant, le homard pencha la tête sur le côté en se rendant compte que Doudou l’attendait. Tiens, lui aussi voulait s’exiler pour éviter à Bigorneau de devoir le faire ?
- Wru ? Qu’il fit en secouant ses pédipalpes.
Il se redressa un peu vivement à la mention d’un anniversaire, ses antennes se tendant presque comme un point d’exclamation au-dessus de sa tête, même ses billes noires se mirent à luire d’une lumière joyeuse. Ou peut-être était-ce simplement le reflet du soleil sur ses globules vitreux ? Quelle riche idée, Doudou ! Qu’il voulait lui dire. Tu as parfaitement raison ce serait une excellente idée de faire l’anniversaire du capitaine à cette période de l’année. Tu as raison grand-frère ! C’est exactement ça dont le capichef à besoin, plus que tout et même plus que ses méduses favorites ! Tout ça et bien plus encore qu’il voulait lui dire, mais tout ce qui s’échappa de cette fente cartilagineuse et de ses antennules frottant contre son rostre furent des vrombissements joyeux que même le second aux joues devenues rouges aurait du mal à comprendre.
Aussi, se rendant compte de la confusion que son éclat de bavardages devait déclencher chez son interlocuteur, il se contenta d’hocher vivement la tête. Avant de signer avec sa main les mots suivants :
Parce-qu’à y réfléchir, qu’est-ce qui ferait plaisir à l’amiral comme cadeau ? Ce n’est pas comme si Bigorneau était un des hommes les plus riches du Sekaï mais pas loin quand même. Il avait tout, des beaux vêtements, un joli coutelas, un superbe bateau, un équipage retors, des jolies femmes, de la bonne nourriture. Il fallait quelque chose encore plus beau que tout ça réuni ! Un vrai cadeau qui lui arracherait des larmes si salées qu’il en avait la salive à la bouche, qu’il épongea avec le tissu de son manteau.
Il fit signe à Doudou.
Qu’il signa de sa main droite en avançant, son sac sur l’épaule avec son visage inexpressif, mais dont les vrombissements trahissaient une certaine bonne humeur retrouvée.
Que demanda Eustache, avançant avec son camarade jusqu’à entendre des jurons au loin… Une voix féminine ?
Ce village, fait de brics et de brocs, de bois flotté et de planches importées, où vivaient de joyeux marins sans noms unis sous la bannière d’une flotte qui l’était tout autant s’appelait Brumerive. Brumerive, c’est un nom qui vend du rêve, la brume des songes et la rive de côtes lointaines encore inexplorées, Brumerive, c’était une maison pour une bien drôle d’assemblée faite de créatures oubliées et mis au ban de la société du continent. On y trouvait des hommes-poissons comme des hommes-bêtes, des tritons et des sirènes, des faces de tortue jusqu’aux jolis bonnets des femmes-méduses dont les cheveux-tentacules arrachent des sourires étranges aux hommes à face de murène, merlan ou globicéphale dont même l’aileron se redresse à leurs simples vues.
Et au cœur de Brumerive se trouvait une taverne, ou plus exactement, un grand réfectoire dans lequel les marins riaient et contaient leurs bonnes fortunes, jouaient et risquaient les ducats et pièces d’or grapillée aux cours de leurs innombrables aventures et fêtaient ou pleuraient leurs bonnes fortunes. Animée par des chants et des bagarres, par des rires et des cris, ce cœur vivant, battant furieusement au sein de la colonie était le nid du plus bizarre des membres de la flotte, un colosse tout fait de chitine rougeâtre et épineuse, dont la peau était une carapace segmentée tenue par des tendons solides comme des cordes d’amarrage sous laquelle s’animaient des fibres musculaires assez puissantes pour broyer de l’acier comme un enfant le ferait avec un dessin barbouillé d’eau. Un colosse dont une main se terminait par cinq doigts engoncés et boudinés à l’intérieur d’une carapace griffue et dont l’autre était remplacée par une énorme pince coupante et tranchante comme de l’acier.
Il n’avait pas de visage, à proprement parler, non, son cou presque fusionné à ses épaules se prolongeait un peu en avant et se terminait par une face recouverte de plaques, d’antennes et d’antennules, de pédipalpes ainsi que d’un joli rostre tout rouge. Sur cette tête de crustacé se trouvaient deux petits orbes noirs comme la plus douce des nuits. Il portait un drôle de costume, ce homme-homard, par-dessus un long manteau fait de soies bleutées et par-dessus même les innombrables colliers dorés dont il décorait sa carapace striée d’orichalque se trouvait un tablier blanc. Dans sa main droite, un rouleau de pâtissier et face à lui, une pâte brisée.
Des heures, qu’il avait passé à passer d’un moule en forme d’étoile de mer à celui en forme de coffre, des jours qu’il avait passé à tenter de préparer le plus beau des gâteaux pour son capitaine dont la mauvaise période approchait à grands pas. Il avait tout essayé, de la pièce montée avec des choux à la crème décorée avec des branches de corail en chocolat blanc et teinté avec des feuilles de Magi écrasée, jusqu’aux éclairs en chocolat en forme de Ginette sans parler des innombrables préparations qu’il pensait faire pour le festin de son capitaine-amiral-roi-des-pirates. Mais rien ne lui semblait assez bon pour lui, des pièces les humbles comme des petits gâteaux moulés jusqu’aux énormes pièces qu’il avait préparées, le cambusier de Brumerive se trouvait en réelle perdition, affalé sur une table recouverte de farine et de coquilles d’œufs qu’il attrapait entre ses griffes pour les glisser dans la fente cartilagineuse qui lui servait de bouche, mangeant ses émotions. Par terre se trouvait un portrait de Bigorneau fait en pâtes alimentaires Kaizokiennes, qu’il trouvait très réaliste mais qui peinait à faire honneur à l’élémentaire qu’il considérait presque comme un père adoptif. Aussi, il tentait de tuer sa déprime en préparant à manger pour ses camarades et, cuisinier de talent, il les gâtait. N’aimant pas le gaspillage, les marins avaient pu déguster pas mal de gâteaux ces derniers jours, au point tel que Pipo et Bouille-à-Baise lui avaient demandé de préparer quelque chose d’un peu plus salé à manger.
Les homards ne pleurent pas, de ce qu’on dit, comme les requins. Mais c’est un mensonge, c’est juste que comme ils vivent dans l’eau, on ne peut jamais voir leurs larmes. Aussi, la soupe d’aiglefin, riche et onctueuse qu’il venait de leurs servir avait été tout juste relevée d’un peu de bacon républicain et assaisonnée de quelques larmes salées.
Frappé par une tristesse aussi profonde que ses yeux étaient noirs, Eustache avait profité que ses camarades se régalent de ses innombrables préparations pour préparer un sac de jute, prendre quelques aliments emballés dans des contenants résistants à l’eau ainsi que quelques petits outils qui l’aideraient à l’avenir, produisant des petits bruits en frottant son rostre, qui relevaient ses épaules. Comme à chaque année, il se sentait incapable de faire justice à son amiral et l’aider à lutter contre son pire ennemi ; sa déprime. Et comme à chaque année, il se préparait à partir en exil, persuadé que Bigorneau le chasserait en voyant que son homard rouge préféré était incapable de lui réparer le moral avec ses petits plats.
Chaque année c’était plus ou moins le même topo, c’était toujours Nausicáa, Pipo, Bernard, Bouille-à-Baise, Saumâtre ou Marimba qui venaient le réconforter et l’encourager à quand même essayer et à chaque année, il arrivait en fin de compte à faire plaisir au capitamiral. Mais cette année, il était parti un peu plus tôt. C’est comme ça qu’il se dirigea vers la plage avec son sac sur l’épaule pour croiser alors la figure bien connue d’un petit homme-axolotl un peu potelé et blanc comme l’écume. Un trille joyeux lui échappa en croisant Doudou, cette figure de grand-frère qui trouvait toujours les bons mots pour le réconforter et l’encourager. Cependant, le homard pencha la tête sur le côté en se rendant compte que Doudou l’attendait. Tiens, lui aussi voulait s’exiler pour éviter à Bigorneau de devoir le faire ?
- Wru ? Qu’il fit en secouant ses pédipalpes.
Il se redressa un peu vivement à la mention d’un anniversaire, ses antennes se tendant presque comme un point d’exclamation au-dessus de sa tête, même ses billes noires se mirent à luire d’une lumière joyeuse. Ou peut-être était-ce simplement le reflet du soleil sur ses globules vitreux ? Quelle riche idée, Doudou ! Qu’il voulait lui dire. Tu as parfaitement raison ce serait une excellente idée de faire l’anniversaire du capitaine à cette période de l’année. Tu as raison grand-frère ! C’est exactement ça dont le capichef à besoin, plus que tout et même plus que ses méduses favorites ! Tout ça et bien plus encore qu’il voulait lui dire, mais tout ce qui s’échappa de cette fente cartilagineuse et de ses antennules frottant contre son rostre furent des vrombissements joyeux que même le second aux joues devenues rouges aurait du mal à comprendre.
Aussi, se rendant compte de la confusion que son éclat de bavardages devait déclencher chez son interlocuteur, il se contenta d’hocher vivement la tête. Avant de signer avec sa main les mots suivants :
« Oui. Cadeau. Amiral. Bigorneau. Cadeau. Anniversaire. Quoi. Question. »
Parce-qu’à y réfléchir, qu’est-ce qui ferait plaisir à l’amiral comme cadeau ? Ce n’est pas comme si Bigorneau était un des hommes les plus riches du Sekaï mais pas loin quand même. Il avait tout, des beaux vêtements, un joli coutelas, un superbe bateau, un équipage retors, des jolies femmes, de la bonne nourriture. Il fallait quelque chose encore plus beau que tout ça réuni ! Un vrai cadeau qui lui arracherait des larmes si salées qu’il en avait la salive à la bouche, qu’il épongea avec le tissu de son manteau.
Il fit signe à Doudou.
« Suivre. Marcher. Réfléchir. Cadeau. Idée. »
Qu’il signa de sa main droite en avançant, son sac sur l’épaule avec son visage inexpressif, mais dont les vrombissements trahissaient une certaine bonne humeur retrouvée.
« Chapeau. Maintenant. Grand. Chapeau. Plus. Grand. Cadeau. Question. »
Que demanda Eustache, avançant avec son camarade jusqu’à entendre des jurons au loin… Une voix féminine ?
« Cadeau. Question. »
Prophétesse
Siame
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crédits : 1365
crédits : 1365
Info personnage
Race: Ange
Vocation: Mage soutien
Alignement: Loyal mauvais
Rang: B - Cardinal
— Eh bien, regardez-moi c’qu’on a là ! Un p’tit oiseau d’paradis qui s’est perdu sur not’ quai crasseux. T’cherches quoi, jolie colombe ?
La vilaine canaille, un forban, la toison rousse, qui n’avait de vertueux que sa capacité à trahir avant d’être trahi, avait haussé un sourcil intéressé à l’approche de l’Ange sur les quais. Dans le coin de son sourire, une canine aiguisée avait brillé en guise de salutations, tandis qu’il s’approchait comme un beau matou—et Siame l’avait toisé, se demandant si elle n’allait pas le jeter à l’eau et le faire bouillir vivant. Mais elle s’était promis de rester sage. Les ruelles poisseuses de la cité portuaire grouillaient d’égorgeurs et de coupe-jarrets, quand bien même il vivait sur le visage des fripouilles des mers une forme d’allégresse communicative. L’Ange afficha un sourire posé, mais pas moins effronté.
— Bonne question. L’Amir…
— Chaud devant !
Siame avait écarquillé les yeux quand un morceau de poulpe à la fraîcheur douteuse s’écrasa sur sa joue. Tout venait de se passer trop vite. Il glissa lentement sur sa peau immaculée, laissant un sillon humide et bruni sur le visage de l’Ange, qui vira du blanc soyeux à un rouge colère. Pas de chance, elle venait d’être prise entre les feux d’un jeu entre deux gamins du port. Son vis-à-vis, se mit à ricaner grassement.
— Bah alors, tu tournes au ralenti ? Fais pas c’te tête, t’vas pas fondre.
La suite de l’échange s’était composé d’insultes fleuries et ce n’est que lorsqu’elle s’apprêtait à refermer ses mains sur sa gorge, que le filou l’interrompu :
— Hey ! C’est l’Amiral Bigorneau qu’tu cherches ? Bah v’la ses hommes là-bas ! Il avait pointé du menton les deux créatures qui s’approchaient.
Elle s’était arrêtée en pleine démarche – elle avait, hélas, mieux à faire – pour laisser glisser son regard sur les deux hybrides, se demandant sérieusement si elle ne venait pas de tomber sur la tête. On ne devrait pas laisser la capacité de reproduction aux humains. Voyez ce qu’ils en font ; c’est une véritable abomination. Mais au vue du personnage qu’était le Bigorneau, qu’il s’accompagne de ce genre de parjures vivants ne l’étonnait pas trop. L’Ange – angélique, à son habitude – avait relâché sa victime, l’air de rien et s’en était détournée pour s’approcher de l’axolotl caoutchouteux (un marshmallow adorable) et du homard, la coque dure sur laquelle on avait envie de cogner pour faire des percussions. Les deux s’avançaient, les yeux vitreux, plein de questionnements.
“Cadeau. Question.” Une petite moue circonspecte, réticente, avait fleuri sur les lèvres de l’Ange.
— Pardon ? Elle n’attendit pas la réponse. Tout cela lui semblait incongru. Je cherche l’Amiral Bigorneau. Une affaire sérieuse. Vous savez où il se trouve ?
L’Amiral, elle l’avait rencontré une fois. Et elle lui devait une fière chandelle. Sans lui, elle serait probablement encore au fin fond des mers à l’heure qu’il est. L’Ange se souvenait encore de l’avoir vu débarquée, à la recherche de son navire. La rénovation de la Ginette avait pris du temps, mais toujours moins longtemps que les années passées à patienter que quelqu’un ne la trouve ici, à 3 000 mètres de profondeur, enfermée dans sa putain de statue. Elle aurait tout donné, ce jour-là, pour qu’on la sorte des cales de cette épave et qu’on la ramène à la terre ferme. C’est peut-être pour cette raison qu’elle était restée, lorsque la plus petite des deux créatures lui avait expliqué que : “C’est son anniversaire !”. Elle avait haussé les sourcils, comme si la chose lui paraissait un concept lointain. Ses souvenirs lui reviennent et elle revoit le loup de mer, à l’époque : sa barbe mouvante, le sourire qui se voulait fringant et ses dents tranchantes qui le déformaient de façon sinistre—à beugler des injures à tout bout de champ. (La chose l’avait amusé.) Elle n’avait pas cru qu’il parviendrait à déloger l’épave malheureuse de la Ginette de son cimetière marin, mais le salopard avait plus de ressources qu’elle ne l’avait d’abord pensé. C’était le propre de tous les bons filous, de tous ces chiens fous qui courent après la vie : de toujours parvenir à leur fin.
— Un cadeau ? avait-elle demandé, en considérant les deux moussaillons de longues secondes. Qu’est-ce qu’un homme qui a déjà tout pourrait bien désirer ?
La vilaine canaille, un forban, la toison rousse, qui n’avait de vertueux que sa capacité à trahir avant d’être trahi, avait haussé un sourcil intéressé à l’approche de l’Ange sur les quais. Dans le coin de son sourire, une canine aiguisée avait brillé en guise de salutations, tandis qu’il s’approchait comme un beau matou—et Siame l’avait toisé, se demandant si elle n’allait pas le jeter à l’eau et le faire bouillir vivant. Mais elle s’était promis de rester sage. Les ruelles poisseuses de la cité portuaire grouillaient d’égorgeurs et de coupe-jarrets, quand bien même il vivait sur le visage des fripouilles des mers une forme d’allégresse communicative. L’Ange afficha un sourire posé, mais pas moins effronté.
— Bonne question. L’Amir…
— Chaud devant !
Siame avait écarquillé les yeux quand un morceau de poulpe à la fraîcheur douteuse s’écrasa sur sa joue. Tout venait de se passer trop vite. Il glissa lentement sur sa peau immaculée, laissant un sillon humide et bruni sur le visage de l’Ange, qui vira du blanc soyeux à un rouge colère. Pas de chance, elle venait d’être prise entre les feux d’un jeu entre deux gamins du port. Son vis-à-vis, se mit à ricaner grassement.
— Bah alors, tu tournes au ralenti ? Fais pas c’te tête, t’vas pas fondre.
La suite de l’échange s’était composé d’insultes fleuries et ce n’est que lorsqu’elle s’apprêtait à refermer ses mains sur sa gorge, que le filou l’interrompu :
— Hey ! C’est l’Amiral Bigorneau qu’tu cherches ? Bah v’la ses hommes là-bas ! Il avait pointé du menton les deux créatures qui s’approchaient.
Elle s’était arrêtée en pleine démarche – elle avait, hélas, mieux à faire – pour laisser glisser son regard sur les deux hybrides, se demandant sérieusement si elle ne venait pas de tomber sur la tête. On ne devrait pas laisser la capacité de reproduction aux humains. Voyez ce qu’ils en font ; c’est une véritable abomination. Mais au vue du personnage qu’était le Bigorneau, qu’il s’accompagne de ce genre de parjures vivants ne l’étonnait pas trop. L’Ange – angélique, à son habitude – avait relâché sa victime, l’air de rien et s’en était détournée pour s’approcher de l’axolotl caoutchouteux (un marshmallow adorable) et du homard, la coque dure sur laquelle on avait envie de cogner pour faire des percussions. Les deux s’avançaient, les yeux vitreux, plein de questionnements.
“Cadeau. Question.” Une petite moue circonspecte, réticente, avait fleuri sur les lèvres de l’Ange.
— Pardon ? Elle n’attendit pas la réponse. Tout cela lui semblait incongru. Je cherche l’Amiral Bigorneau. Une affaire sérieuse. Vous savez où il se trouve ?
L’Amiral, elle l’avait rencontré une fois. Et elle lui devait une fière chandelle. Sans lui, elle serait probablement encore au fin fond des mers à l’heure qu’il est. L’Ange se souvenait encore de l’avoir vu débarquée, à la recherche de son navire. La rénovation de la Ginette avait pris du temps, mais toujours moins longtemps que les années passées à patienter que quelqu’un ne la trouve ici, à 3 000 mètres de profondeur, enfermée dans sa putain de statue. Elle aurait tout donné, ce jour-là, pour qu’on la sorte des cales de cette épave et qu’on la ramène à la terre ferme. C’est peut-être pour cette raison qu’elle était restée, lorsque la plus petite des deux créatures lui avait expliqué que : “C’est son anniversaire !”. Elle avait haussé les sourcils, comme si la chose lui paraissait un concept lointain. Ses souvenirs lui reviennent et elle revoit le loup de mer, à l’époque : sa barbe mouvante, le sourire qui se voulait fringant et ses dents tranchantes qui le déformaient de façon sinistre—à beugler des injures à tout bout de champ. (La chose l’avait amusé.) Elle n’avait pas cru qu’il parviendrait à déloger l’épave malheureuse de la Ginette de son cimetière marin, mais le salopard avait plus de ressources qu’elle ne l’avait d’abord pensé. C’était le propre de tous les bons filous, de tous ces chiens fous qui courent après la vie : de toujours parvenir à leur fin.
— Un cadeau ? avait-elle demandé, en considérant les deux moussaillons de longues secondes. Qu’est-ce qu’un homme qui a déjà tout pourrait bien désirer ?
CENDRES
Citoyen du monde
Doudou Marimba
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Info personnage
Race: Hybride
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique neutre
Rang: D
Un Cadeau pour Bigorneau
- Nan mais ça va pas d’alpaguer les filles comme ça toi ? S’exclama Doudou en donnant un coup de coude à son compagnon cuirassé. Il signa le mot “filles” avec exagération. Le coup de coude envoyé n’avait d’ailleurs pas dû être senti par le homard. - Qu’est ce que ça la regarde d’abord. Rien contre vous hein, vous êtes méga bonne mais quand même !
Le pirate mit ses petits poings sur ses hanches d’un air contrit. C’est à ce moment-là que la donzelle aux airs d’ange leur expliqua qu’elle cherchait le grand patron. L’axolotl admit alors à demi-mots qu’ils étaient occupés à chercher un cadeau pour cette personnalité qu’était l’amiral. Le cartographe scrutait la nana, belle comme tout. Pas un visage connu d’ici ça. Il examina un peu sa personne, voir si elle était pas de la flicaille. Mais au vu de la lueur dans ses yeux qui s’était mise à scintiller quand il évoqua Bigorneau, il comprit assez vite que c’était pas une indic. Marimba haussa les épaules à la question qu’il évitait de se poser : qu’est ce qui pourrait encore faire plaisir à un gars qu’avait le monde à ses pieds.
-Bah on en sait rien figure toi et ça nous casse bien les c-...roubignoles. Ça rend Eustache tout chafouin, hein mon grand. Le colosse crustaceen acquiesça d’un œil humide. Et toi, la pas d'ici, qu’est ce que tu lui veux à not’ amiral ?
La choupetta semblait hésiter un instant. elle devait peser le pour et le contre entre donner une réponse satisfaisante ou baragouiner une excuse évasive. Eh, prudente la pépé.
- Ecoute mon coeur, t’es devant le cartographe, navigateur, hydrographe et timonier de la Flotte sans Nom. Bras droit de l’amiral Bigorneau, son fidèle et loyal serviteur DOUDOU MARIMBA. Et Eustache. Donc je pense que tu peux laisser pisser les excuses vaseuses et montrer nageoire blanche.
Son collègue parut offensé de son introduction mais Doudou balaya d’une main distraite la réaction du homard rouge. Et il jaugea la pitchoune d'un air impatient. La jeune femme haussa alors les épaules pour admettre qu’elle voulait revoir Biggie après avoir été sauvée par le maître des mers.
- Oooh c’est t’y pas touchant ! On dirait pas comme ça mais je suis un grand romantique. Les histoires tire-la-larme comme ça, j’adoooore. Bon c’est décidé, tu viens avec nous. Comme ça si on trouve pas, ça fera toujours une bombasse à livrer à Bigorneau. Aller en route mes p'tites beautés ! S’enflamma l’amphibien en donnant une tape amicale sur les postérieurs respectifs de son comparse et leur nouvelle complice.
Eustache gazouilla joyeusement. Il prit cependant une mine désolée et confuse avant de s’adresser à la minette
- “Tu t’appelles comment ?”
- Ouais, vous êtes pas les plus affinés du bocal vous deux hein. Répondit l’inconnue avec un sourire éclatant. - Vous pouvez m’appelez Siame.
- “Moi c’est Eustache”
- 'Tain mais vous allez vous pécho ou c’est comment ? Vous pouvez m’appeler Siamaehan ! Moi c’est Eustaaaaache. Aller j’ai dit ! En route mauvaise troupe !
Le trio fraîchement formé se mit alors en marche pour aller…Mais pour aller où au juste ?
***
Sous un ciel éclatant, l’axolotl, le homard, et l’ange (et non ce n’est pas le début d’une mauvaise blague) avançaient paisiblement le long des côtes rocheuses. Le vent marin, doux et salé, jouait dans les branchies de l'axolotl et effleurait les antennes du homard. La chevelure albâtre de la jeune femme ondulait au grès de la brise, scintillant presque sous la lumière réconfortante du soleil. Ils procédaient d’un pas tranquille tandis que le chant apaisant des vagues s’écrasait en contre les rochers façonnés par le temps et l’érosion. À chaque pas, la mer étincelait comme une pierre précieuse aux milles facettes, offrant un paysage à couper le souffle où l’eau et l’horizon se rencontraient pour ne former plus qu’un, dans une symphonie de cyan et d’azur.
Les falaises imposantes dressaient leurs silhouettes accidentées à leurs côtés, mais aucun obstacle ne venait troubler la quiétude de cette promenade. L'herbe qui bordait le chemin bruissait sous leurs pas, même sous ceux plus lourds du crustaceen. Eustache semblait d’ailleurs prendre des couleurs aussi Marimba lui demandait sans arrêt si il allait bien, avec un ton faussement agacé.
Ils avaient marché un petit temps et s’étaient éloignés de Brumerive. Doudou expliquait l’histoire des environs à Siame, lui contant avec moultes voix et tons dramatiques les légendes de ces lieux enchanteurs. Le cuisinier n’avait pas manqué d’expliquer ses projets de recettes, et avait même nourri la voyageuse sans qu’elle n’eut vraiment son mot à dire. Elle s’était si simplement intégrée dans leur petit groupe qu’un extérieur aurait eu bien du mal à croire qu’ils ne s’étaient rencontrés qu’il y a de cela quelques heures.
Alors qu'ils continuaient leur balade, tout en évoquant mille et une possibilités de cadeaux, quelque chose changea dans l'air. Un parfum inattendu pour les parages vinrent à leur ersatz de narines. Une odeur très alléchante. L'axolotl fut le premier à s’arrêter, reniflant l’air avec insistance. Il attrapa la cape de Siame et répétait “Mais ça sent bon, bordel que ça sent bon !” L’hybride furetait à droite à gauche afin de trouver l’origine de cette délicieuse effluve. Eustache, en bon cuistot, humait l'air en remuant son rostre. Après un instant quelque peu original qui consistait pour Siame de voir le cartographe sniffer de plus en plus fort et le homard rester les yeux fermés tel un vieux sage, Eustache émit un bruit indescriptible. Ravi, il releva une de ses pinces vers le ciel en un geste théâtral.
-"Barbecue" annonça-t-il avec certitude. Il garda la pause un certain temps, un pied posé sur un rocher, l'air triomphant.
Il avait raison ! Un arôme irrésistible de calmar grillé, mêlé au charbon brûlé, emplissait désormais l’air autour d’eux. Surement mais prudemment, le trio se mit en quête de trouver quel génie avait pu avoir l’idée de faire un barbecue dans cet endroit pourtant peu voire pas du tout fréquenté. Ils arrivèrent en haut d’une crique. Pour découvrir…
- Oh bordel à cul de Kaiyô mais qu’est ce qu’il fout là, le fou de gonflette cornu là ! Et avec une gonzesse en plus ! De touuuus les endroits possiiiiiibles !
Les falaises imposantes dressaient leurs silhouettes accidentées à leurs côtés, mais aucun obstacle ne venait troubler la quiétude de cette promenade. L'herbe qui bordait le chemin bruissait sous leurs pas, même sous ceux plus lourds du crustaceen. Eustache semblait d’ailleurs prendre des couleurs aussi Marimba lui demandait sans arrêt si il allait bien, avec un ton faussement agacé.
Ils avaient marché un petit temps et s’étaient éloignés de Brumerive. Doudou expliquait l’histoire des environs à Siame, lui contant avec moultes voix et tons dramatiques les légendes de ces lieux enchanteurs. Le cuisinier n’avait pas manqué d’expliquer ses projets de recettes, et avait même nourri la voyageuse sans qu’elle n’eut vraiment son mot à dire. Elle s’était si simplement intégrée dans leur petit groupe qu’un extérieur aurait eu bien du mal à croire qu’ils ne s’étaient rencontrés qu’il y a de cela quelques heures.
Alors qu'ils continuaient leur balade, tout en évoquant mille et une possibilités de cadeaux, quelque chose changea dans l'air. Un parfum inattendu pour les parages vinrent à leur ersatz de narines. Une odeur très alléchante. L'axolotl fut le premier à s’arrêter, reniflant l’air avec insistance. Il attrapa la cape de Siame et répétait “Mais ça sent bon, bordel que ça sent bon !” L’hybride furetait à droite à gauche afin de trouver l’origine de cette délicieuse effluve. Eustache, en bon cuistot, humait l'air en remuant son rostre. Après un instant quelque peu original qui consistait pour Siame de voir le cartographe sniffer de plus en plus fort et le homard rester les yeux fermés tel un vieux sage, Eustache émit un bruit indescriptible. Ravi, il releva une de ses pinces vers le ciel en un geste théâtral.
-"Barbecue" annonça-t-il avec certitude. Il garda la pause un certain temps, un pied posé sur un rocher, l'air triomphant.
Il avait raison ! Un arôme irrésistible de calmar grillé, mêlé au charbon brûlé, emplissait désormais l’air autour d’eux. Surement mais prudemment, le trio se mit en quête de trouver quel génie avait pu avoir l’idée de faire un barbecue dans cet endroit pourtant peu voire pas du tout fréquenté. Ils arrivèrent en haut d’une crique. Pour découvrir…
- Oh bordel à cul de Kaiyô mais qu’est ce qu’il fout là, le fou de gonflette cornu là ! Et avec une gonzesse en plus ! De touuuus les endroits possiiiiiibles !
Bouge toi de là, poiscaillon !
Dragon du Razkaal
Kieran Ryven
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Info personnage
Race: Drakyn
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Neutre Bon
Rang: C
On va essayer d'imaginer quelque chose.
Quelque chose de sain, cette fois.
Pas de ténèbres, pas de cauchemars, pas le glas des chaînes rouillées du Razkaal frapper l'heure de l'exécution. Sortir des tourments pour savourer un moment, ce moment, dans l'accalmie d'une crique brisée délicatement par le mouvement des vagues. Des murmures qui nous rappellent que nous sommes vivants. Des murmures, qui me rappellent que je ne suis pas que le Dragon du Razkaal. Vany avait raison, je tournais en rond. Depuis la mort de Roman - la vraie cette fois - je ruminais infatigablement ma situation. L'échec, me cognant la gueule comme une punition. Pour autant, j'ai pu sauver le barrage d'Ildrekyr, les miches d'Arès, et bien sûr le Village de Favjökul.
Mais, rien y fait.
C’est drôle, hein ? Même quand on réussit, même quand on atteint des sommets, on reste obsédé par ce qui a foiré. On peut accumuler les victoires, remplir une vie entière de réussites, mais ce ne sont jamais elles qui nous hantent. Non, ce sont les échecs, les moments où tout a dérapé. On peut se dire qu’on est fait comme ça, qu’on est câblé pour se souvenir des coups durs, des ratés. Peut-être. Mais la réalité, c’est qu’on est toujours plus fasciné par nos défauts que par nos réussites. Parce que les réussites, elles passent vite. On les savoure une seconde, puis elles s’effacent, comme une gorgée de champagne qui laisse juste un goût pétillant avant de disparaître. Alors que les échecs, eux, ils s'accrochent. Ils laissent un goût amer, une brûlure qui ne se dissipe pas.
Lothar sait de quoi je parle.
Mais, tout va s'arrêter, alors que j'observe une Drakyn beaucoup trop pétillante pour ne pas sourire. On a choisi ce coin ensemble, et je ne regrette rien. Elle ne le saura peut-être jamais, mais, j'ai beau être conditionné pour gérer mes émotions, un coffre-fort contre la peur, aujourd'hui, j'ai le trac. Peut-être parce que je ne veux pas que les choses foirent, aujourd'hui. Comme si une voix dans ma tête voulait que tout se passe pour le mieux pour..J'en sais rien. Ou peut-être que je ne veux rien m'avouer. Ce que je dois arrêter de faire, c'est de la regarder de longue. Sa chevelure flamboyante, ses cornes élégantes, ses prunelles dorées, ses lippes, ses écailles, et, on va arrêter aussi de repasser la fiche technique de Vanay Vyldrithe. Je suis heureux d'être avec toi aujourd'hui, je n'ai juste pas les cornes assez solides pour te le dire.
Surveiller la bouffe, oui voilà. Ca, je sais faire. Etonnant d'ailleurs que ça moi qui m'y colle. Mais je trouve ça thérapeutique de faire à manger. Je me surprend à le faire beaucoup plus souvent que je l'aurais soupçonnais. Récupérant un nouveau plat de victuailles, je le pose avec le reste, sur une table grossière en pierre que j'ai monté avec deux rochers à peu près de la même taille, qui tiennent un morceau de chêne que j'ai déchiré pour ne garder que le plat du tronc.
Des heures, à pêcher, avec des ingrédients et aliments que avions transportés, et voilà, nous y sommes. Et, je n'ai pas chômé. Parce que nourrir deux Drakyns affamés, anciens Reikois de surcroit, il faut bien plus que deux sardines en salade.
Là, posé devant moi, y a le cabillaud en papillote. Simple, direct. J'ouvre le papier, et ça pue les épices. La sauce coco piquante monte direct au nez. C’est le genre de bouffe qui te réchauffe les tripes, qui te rappelle que t’es encore vivant après la lutte. Le poisson est tendre, presque fragile, comme si, après tout ce combat, il s'était rendu sans un bruit. À côté, la lotte rôtie. Celle-là, elle est costaude. Sur l’os, avec du beurre demi-sel qui fond encore. C’est rustique, ça sent le gras, et le jus aux saveurs orientaux du Reike qui se mélange à tout ça, ça claque fort. Une odeur de citronnelle et de gingembre qui se mêle à celle du poisson bien rôti. Ma langue passe nerveusement sur mes lèvres.
Puis y a les filets de rascasse. Des beaux morceaux posés sur un tas de riz sauvage. C’est noir, c’est brut, avec des tranches de concombre pour donner un coup de frais. Un plat qui a l’air simple, mais qui cache bien son jeu. La rascasse, c’est un poisson de caractère, il a du répondant, et ça se sent sous la dent. Les pavés de barbue, eux, sont plus élégants, mais faut pas s’y tromper. Accompagnés de coques encore pleines de leur jus salé, c’est du solide. Chaque bouchée, c’est comme mordre dans l’océan lui-même. Le jus coule sur le plat, apportant cette touche d’iode qui me rappelle chaque brasse dans l'eau pour tirer le filet.
Au centre de la table, le homard. Rouge vif, découpé et balancé dans une salade de pommes de terre tièdes. Pas besoin de chichis. C’est tiède, c’est bon, et la chair du homard fond sous la dent, un vrai régal sans fioritures. Juste à côté, les encornets farcis et les moules. Les encornets sont bien pleins, bourrés d’une farce bien relevée. Ils tiennent bon dans l’assiette, prêts à être dévorés. Les moules, elles, s’ouvrent juste assez, relâchant leur jus comme un dernier souffle salin. À côté des encornets farcis et des moules, j'ai ajouté du calamar grillé. Les tentacules sont bien marquées par le feu, presque noires par endroits, et ça sent le charbon et le sel. Pas besoin d’en faire des tonnes avec ça, juste un filet de citron pour relever, et tu sens tout de suite la morsure de la mer et de la braise.
Et pour finir, le carpaccio de poulpe. Des fines tranches, presque transparentes, arrangées vite fait sur l’assiette. Un trait d’huile d’olive, un peu de poivre, pas besoin de plus. Ça glisse sous la langue, vif, avec ce goût piquant qui frappe avant de s'effacer. Pour faire glisser tout ça, deux bouteilles de vins, et des godets en bois.
« Vany, je crois que c'est prêt. Il doit rester des dorades, je pourrais en cuir plusieurs, avec une persillade aux oignons. Hm, il reste des oignons ? »
Mais ce n'est pas sa voix qui résonner dans la crique, mais bien une autre. J'hausse un sourcil dans sa provenance avant de serrer les mâchoires, prêt à me défendre. Pas besoin. Une petite apparition, suivi de deux autres plus conséquentes m'offrent un portrait curieux de deux hybrides et une femme à la chevelure blanche, mais pas comme une neige pure d'hiver, mais plutôt comme des voiles éthérés qui flottent sous un vent sifflant son apparition.
« On est venu becter, ici. On ne veut pas de problèmes. »
Mais s'ils en veulent... Non, on a dit, aujourd'hui, on imagine quelque chose de sain.
Citoyen de La République
Vanay Vyldrithe
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Info personnage
Race: Drakyn
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Alignement: Chaotique Neutre
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Il fallait se vider la tête… Il fallait surtout lui vider la sienne de tête.
Il tournait en rond comme un lion en cage à ruminer les "et si" dans un monde où il n’est juste pas possible de changer ce qui a été dit et ce qui a été fait. Il avait besoin qu’on lui sorte la tête de ce brouillard d’idées sombres dans lequel il se perdait.
Un beau soleil, une plage de sable blanc, et un coin tranquille où pouvoir se reposer et passer un peu de temps… ensemble… Ce simple mot me fait bizarre… Comme si ça voulait dire bien plus, comme s'il avait une autre signification. Je me surprends à sourire un peu bêtement avant de me reprendre, comme si je venais de dire une bêtise.
Mais qu’est-ce qui t’arrive, Vanay… Et toi qui croyais connaître la chanson…
Franchement, s’il y avait un prix pour le manque de jugement, à coup sûr j’aurais tiré le ticket gagnant… J’ai déjà assez souffert avec les hommes… Et j’en étais même venue à me promettre que ce serait de l’histoire ancienne.
Que je ne ferais que prendre, jeter et enchaîner…
Au lieu de ça, me voilà en train de m’attacher et de sourire niaisement quand je sens son regard se poser sur moi. Je me suis même surprise à recoiffer une mèche de cheveux comme une adolescente… Je me sens… je sais pas… bête ?
Piquant une tomate cerise pour la manger et apprécier sa fraîcheur, c’est la tête posée dans la paume de ma main et le coude sur notre table improvisée que j’observe ce grand Drakyn s’occuper du festin. Une très belle musculature, des bras puissants où j’aime me retrouver et où je me sens en sécurité, un beau regard bleu… Il a beau masquer beaucoup d’émotions, il sait faire preuve d’une certaine tendresse qui me fait du bien et que j’apprécie grandement. C’est rassurant de se sentir proche de lui.
Prenant une autre petite tomate, C'est plongée dans mes réflexions que mes yeux descendent plus bas dans son dos ou je finis coupée dans mon élan par une douleur qui me ramène au présent. Un foutu crabe qui s’est dit que me pincer le bout de la queue était probablement la meilleure chose à faire pour attirer mon attention.
Grognant et attrapant le crustacé, je le décroche de ma dorsale avant de le jeter loin en direction de l’eau.
- Saloperie de crabe !
Je finis par me redresser et humer l’air en me léchant les babines. Ça sent terriblement bon, et si je commençais à avoir faim, l’odeur finit par m’ouvrir complètement l’appétit.
Kieran s’était occupé du repas et j’avais choisi les boissons… Et je n'avais clairement pas prévue de boire que de l’eau. Demain, nous aurions mal au crâne, mais ce serait pour la bonne cause !
Une bonne partie des ingrédients dont j’avais besoin m’avait été fournie directement par l’auberge, et j’avais pu en prendre d’autres sur place. Entre autres, des noix de coco trouvées directement sur l’arbre.
Attrapant une première noix de coco, je lui coupe le haut pour la vider de son eau, avant d’y ajouter le rhum, suivi par la vanille et le miel qui adouciront l’alcool. À mon sens, pouvoir boire directement dans le fruit ajoutait un petit quelque chose en plus à l’ambiance vacances. Et ce seront trois autres noix de coco qui subiront le même sort, on n’en a jamais assez.
J’ai beau ne pas apprécier le rhum, j’arrive quand même à le boire quand il est travaillé avec des fruits. Et ça tombe bien, j’ai des fruits à ne plus en pouvoir. Dont un rhum arrangé avec grand soin par le mari de Molly. Il y avait ajouté de la banane, de la noix de coco, de la vanille, et du miel. Il devait être terriblement sucré et traître.
C’était sûr, on n’allait probablement ne plus pouvoir marcher droit… Mais ce serait le cadet de mes soucis. La règle était de passer un bon moment, d’arriver à se changer les idées, à rire, et à ne pas ruminer comme deux bovins.
Disposant comme je le pouvais, avec la place qui restait, les boissons sur notre table, je sortirais les deux bouteilles de vin et une bouteille d’hypocras qu’on avait ramener en plus de tout les ce qui était déjà poser sur la table.
Je l’ai dit, non ? Nous aurons mal au crâne demain.
Alors que j’étais questionnée sur une histoire d’oignons et que je m’apprêtais à lui répondre, mon regard fut attiré par un immense crustacé rouge. L’espace de quelques secondes, je me demande si ce n’est pas le petit frère de celui qui trône, cuisiné avec soin, au milieu de la table, avant que mes yeux ne se posent sur la jeune femme à la musculature fragile et à la chevelure blanche comme un ciel d’hiver, pour enfin venir se poser sur l’espèce de chewing-gum rose qui les accompagne.
- Ah bah ça ! Si je pensais, un jour, croiser le grand frère de notre repas…
Je pouffe doucement pour moi-même. On avait devant les yeux un sacré drôle de groupe.
Fight so dirty, but you love so sweet
Talk so pretty, but your heart got teeth
Late night devil, put your hands on me
And never, never, never ever let go
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Late night devil, put your hands on me
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Citoyen du monde
Eustache le Boscambusier
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Race: Hybride (Homard)
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- Rrrri ?
Quelle vision d’horreur ! Disgrâce infâme, qui ronge son âme ! Quelle infamie ! Quelle honte ! Quoi ? Que y’ait des drakyns quasi-cul nus qui se préparaient à gober on ne sait quelle quantité de nourriture, sur son île, sans son autorisation ? Qui pêchent ses poissons, bouffent ses fruits et cette odeur famillière… Tonton Bernard !
Une longue complainte, douloureuse et sincère lui échappe tandis que ses pédipalpes, antennes et antennules se mettent à vibrer d’émoi. Il s’avance, un peu rapidement pour venir prendre entre ses bras le corps désacralisé de son oncle dans son urne de verre et de pommes de terre. Tombant lourdement les genoux dans le sable dans un « Bromf » sonore, Eustache pleure – ou du moins semble être en train de – les larmes de son corps en berçant presque la pauvre créature qu’il porte contre lui. Pauvre créature à la chair blanche et rouge, juteuse à souhait. Dont le savant mélange avec les pommes de terre semblaient se marier à perfection avec la sauce à l’ail et cette odeur un peu laiteuse et salée d’un beurre ayant servi à badigeonner son tonton.
Il faut reconnaître le talent quand on y est confronté, et qui aurait pu croire que ce gros lézard bleu savait si bien cuisiner ? Ce gecko à ailettes qui s’imaginait agame barbu là avec ses pectoraux saillants et sa grosse queue musclée sur laquelle il pouvait s’asseoir ou se pendre pour faire l’homme-chauve-souris-chevelu. Y’avait à manger, assez pour nourrir deux drakyn et encore plus, mais y’avait encore plus à manger ailleurs. Piquant son doigt dans la salade pour se faire un genre de brochette patate-homard-patate, Eustache se mit à manger ses émotions – et la salade par extension.
La petite boule de gomme à branchies qui portait un chapeau de pirate, elle s’avança en reconnaissant là le limier et peut-être même sa compagne.
- M’enfin vous n’avez pas honte de nous piquer notre nourriture ? Vous pensez que c’est une colonie de vacances ici ? 'Tain c'est NOTRE territoire et c'est un LIMIER qui vient se faire péter la panse avec NOS victuailles ! N’empêche t’as vu ça Eustache ? Euh… Eustache ?
Horreur et consternation, c’est seulement maintenant que notre fidèle Doudou Marimba se rends compte de la situation dans laquelle se trouve son homard rouge préféré. C’est terrible, c’est affreux !
- Et en plus vous faites déprimer le cuistot ! Z’avez pas honte ? Enfin, on est prêt à vous pardonner si jamais vous nous donnez un coup de main, parce-que… Euh…
C’est en se touchant les doigts qu’il baragouine quelque chose d’à peine compréhensible. C’est vrai que mine de rien c’était la honte pour les deux membres d’équipages les plus fidèles de Bigorneau. C’est la honte, qu’après des années à voguer avec leurs capiral bien-aimé qu’ils ne soient pas foutus, à deux maintenant, de trouver un cadeau digne de sa barbe aussi tentaculaire que spectaculaire. Eustache, lui, se releva, observant celle qui s’appelait Siame et qui comprenait ce qu’il disait sans le moindre effort. Cette dernière, parée d’un air amusé haussa les épaules, faut dire que la fille d’Aurya était vraiment jolie, presque assez jolie pour qu’Eustache ne veuille pas la manger et se contentais de juste la regarder. Puis, il huma l’air de son rostre qui vibra d’excitation. Parce-que mine de rien, y’avait de quoi faire. Des poissons, des fruits, des épices et ça, les épices, c’était pas facile à se procurer sur l’île. Parce-que même protégé par la magie du capitaine, le compartiment sec de la Ginette restait un endroit parfois un peu trop humide pour transporter le cumin, le paprika, le poivre et toutes ces délicieuses petites poudres qui rendaient la vie de ses camarades marins tellement plus confortable.
Lui, il avait tout ça en plus de certaines qu’Eustache ne connaissait pas, car la cuisine Reikoise c’est aut’choz que les fadasseries républicaines. C’est une cuisine riche en épices, en saveurs exotiques et en textures intéressantes. Des fleurs de cactus jusqu’aux gigots d’agneau en semoule avec cette pâte pimentée qui faisait la fierté de la cuisine Taïsenoise. Bon, d’accord, ils ne semblaient pas en avoir dans l’immédiat mais dans l’esprit d’Eustache, quelque chose germe, aussi. Il se tourne vers Doudou, l’urne de verre qu’il s’est approprié – Son tonton en salade – sous le bras et commence à signer quelque chose. Puis encore une autre, puis d’un geste de pouce encore couvert d’un genre de mayonnaise – je vous assure que ça se marie super bien à la salade de patate et au homard – il les désigne tous les deux.
- Hein ? Quoi ? T’es sûr ? Certain ? Vraiment ? Tu penses ?
Que ponctue Doudou en posant à nouveau ses petits poings sur les hanches et échangeant des regards avec Eustache, puis avec les deux Drakyn, puis avec Eustache, puis par-dessus son épaule vers Siame qui se curait les ongles du pouce avant d’en admirer la manucure. Parfaite, comme maman.
- Alors, euh, que je traduise. Qu’il disait en se tournant vers le gros bleu qu’il pointait d’un index décisif. Toi, pour t’faire pardonner d’avoir piqué nos victuailles tu vas aider Eustache tout à l’heure à préparer à manger pour Bigorneau puisqu’t’es aussi habile avec un grill qu’t’as des pectoraux tout musclés. C’pas moi qui le dit, c’est le homard. Et toi, belle amie toute rouge, tu sais chanter ? Danser ? Ou alors juste tu ramène à boire, notre Eustache voudrait faire un cadeau à l’amiral et il trouve qu’vous pourriez faire l’affaire. Allez, remballez-moi tout ça et suivez, nous.
Qu’il disait, se remettant en route avec le homard à ses côtés, qui tenait l’urne de verre pour son tonton en salade de pomme de terre et peut-être les deux nouveaux invités à cette fête. Ils avançaient tranquillement le long de la plage en continuant à se triturer la tête. Le chapeau c’est banal, qu’ils avaient fini par conclure, faut dire que la collection de Bigorneau devait sans doute rivaliser avec celle des plus grandes reines de l’histoire, presque certain qu’il gagnerait même une compétition avec l’ancienne reine du royaume Elfique, Elisabeta.
Cependant, au fur et à mesure des pérégrinations, Eustache s’arrêta quand Doudou lui fit signe.
- T’as entendu ?
Au loin, quelqu’un venait de hurler : « T’es mauvais Dosian. »
Quelle vision d’horreur ! Disgrâce infâme, qui ronge son âme ! Quelle infamie ! Quelle honte ! Quoi ? Que y’ait des drakyns quasi-cul nus qui se préparaient à gober on ne sait quelle quantité de nourriture, sur son île, sans son autorisation ? Qui pêchent ses poissons, bouffent ses fruits et cette odeur famillière… Tonton Bernard !
Une longue complainte, douloureuse et sincère lui échappe tandis que ses pédipalpes, antennes et antennules se mettent à vibrer d’émoi. Il s’avance, un peu rapidement pour venir prendre entre ses bras le corps désacralisé de son oncle dans son urne de verre et de pommes de terre. Tombant lourdement les genoux dans le sable dans un « Bromf » sonore, Eustache pleure – ou du moins semble être en train de – les larmes de son corps en berçant presque la pauvre créature qu’il porte contre lui. Pauvre créature à la chair blanche et rouge, juteuse à souhait. Dont le savant mélange avec les pommes de terre semblaient se marier à perfection avec la sauce à l’ail et cette odeur un peu laiteuse et salée d’un beurre ayant servi à badigeonner son tonton.
Il faut reconnaître le talent quand on y est confronté, et qui aurait pu croire que ce gros lézard bleu savait si bien cuisiner ? Ce gecko à ailettes qui s’imaginait agame barbu là avec ses pectoraux saillants et sa grosse queue musclée sur laquelle il pouvait s’asseoir ou se pendre pour faire l’homme-chauve-souris-chevelu. Y’avait à manger, assez pour nourrir deux drakyn et encore plus, mais y’avait encore plus à manger ailleurs. Piquant son doigt dans la salade pour se faire un genre de brochette patate-homard-patate, Eustache se mit à manger ses émotions – et la salade par extension.
La petite boule de gomme à branchies qui portait un chapeau de pirate, elle s’avança en reconnaissant là le limier et peut-être même sa compagne.
- M’enfin vous n’avez pas honte de nous piquer notre nourriture ? Vous pensez que c’est une colonie de vacances ici ? 'Tain c'est NOTRE territoire et c'est un LIMIER qui vient se faire péter la panse avec NOS victuailles ! N’empêche t’as vu ça Eustache ? Euh… Eustache ?
Horreur et consternation, c’est seulement maintenant que notre fidèle Doudou Marimba se rends compte de la situation dans laquelle se trouve son homard rouge préféré. C’est terrible, c’est affreux !
- Et en plus vous faites déprimer le cuistot ! Z’avez pas honte ? Enfin, on est prêt à vous pardonner si jamais vous nous donnez un coup de main, parce-que… Euh…
C’est en se touchant les doigts qu’il baragouine quelque chose d’à peine compréhensible. C’est vrai que mine de rien c’était la honte pour les deux membres d’équipages les plus fidèles de Bigorneau. C’est la honte, qu’après des années à voguer avec leurs capiral bien-aimé qu’ils ne soient pas foutus, à deux maintenant, de trouver un cadeau digne de sa barbe aussi tentaculaire que spectaculaire. Eustache, lui, se releva, observant celle qui s’appelait Siame et qui comprenait ce qu’il disait sans le moindre effort. Cette dernière, parée d’un air amusé haussa les épaules, faut dire que la fille d’Aurya était vraiment jolie, presque assez jolie pour qu’Eustache ne veuille pas la manger et se contentais de juste la regarder. Puis, il huma l’air de son rostre qui vibra d’excitation. Parce-que mine de rien, y’avait de quoi faire. Des poissons, des fruits, des épices et ça, les épices, c’était pas facile à se procurer sur l’île. Parce-que même protégé par la magie du capitaine, le compartiment sec de la Ginette restait un endroit parfois un peu trop humide pour transporter le cumin, le paprika, le poivre et toutes ces délicieuses petites poudres qui rendaient la vie de ses camarades marins tellement plus confortable.
Lui, il avait tout ça en plus de certaines qu’Eustache ne connaissait pas, car la cuisine Reikoise c’est aut’choz que les fadasseries républicaines. C’est une cuisine riche en épices, en saveurs exotiques et en textures intéressantes. Des fleurs de cactus jusqu’aux gigots d’agneau en semoule avec cette pâte pimentée qui faisait la fierté de la cuisine Taïsenoise. Bon, d’accord, ils ne semblaient pas en avoir dans l’immédiat mais dans l’esprit d’Eustache, quelque chose germe, aussi. Il se tourne vers Doudou, l’urne de verre qu’il s’est approprié – Son tonton en salade – sous le bras et commence à signer quelque chose. Puis encore une autre, puis d’un geste de pouce encore couvert d’un genre de mayonnaise – je vous assure que ça se marie super bien à la salade de patate et au homard – il les désigne tous les deux.
- Hein ? Quoi ? T’es sûr ? Certain ? Vraiment ? Tu penses ?
Que ponctue Doudou en posant à nouveau ses petits poings sur les hanches et échangeant des regards avec Eustache, puis avec les deux Drakyn, puis avec Eustache, puis par-dessus son épaule vers Siame qui se curait les ongles du pouce avant d’en admirer la manucure. Parfaite, comme maman.
- Alors, euh, que je traduise. Qu’il disait en se tournant vers le gros bleu qu’il pointait d’un index décisif. Toi, pour t’faire pardonner d’avoir piqué nos victuailles tu vas aider Eustache tout à l’heure à préparer à manger pour Bigorneau puisqu’t’es aussi habile avec un grill qu’t’as des pectoraux tout musclés. C’pas moi qui le dit, c’est le homard. Et toi, belle amie toute rouge, tu sais chanter ? Danser ? Ou alors juste tu ramène à boire, notre Eustache voudrait faire un cadeau à l’amiral et il trouve qu’vous pourriez faire l’affaire. Allez, remballez-moi tout ça et suivez, nous.
Qu’il disait, se remettant en route avec le homard à ses côtés, qui tenait l’urne de verre pour son tonton en salade de pomme de terre et peut-être les deux nouveaux invités à cette fête. Ils avançaient tranquillement le long de la plage en continuant à se triturer la tête. Le chapeau c’est banal, qu’ils avaient fini par conclure, faut dire que la collection de Bigorneau devait sans doute rivaliser avec celle des plus grandes reines de l’histoire, presque certain qu’il gagnerait même une compétition avec l’ancienne reine du royaume Elfique, Elisabeta.
Cependant, au fur et à mesure des pérégrinations, Eustache s’arrêta quand Doudou lui fit signe.
- T’as entendu ?
Au loin, quelqu’un venait de hurler : « T’es mauvais Dosian. »
Citoyen de La République
Pancrace Dosian
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J’jette un regard mauvais à Cinglé. Il prend un peu trop ses aises, ces derniers temps, pour un simple auxiliaire qu’est là pasqu’on a dû augmenter les effectifs en catastrophe. Il a même pas sept ans d’études. J’me demande même s’il en a deux, ceux de la GAR. Ça serait un miracle qu’il ait fait ça sans prendre de cour martiale. Mais quand il s’agit de se bagarrer, il est jamais le dernier, on passe plus de temps à le retenir qu’autre chose.
Ça nous responsabilise les gars, et comme personne le respecte plus que ça, on évite d’aller trop ouvertement dans son sens même quand le pense. Ça ferait mauvais genre devant les collègues, après tout. Enfin bref, il comprend à mon regard qu’il est allé un peu loin, et baisse le sien en marmonnant ce qui pourrait être une excuse. En temps normal, j’l’aurais fait répéter à voix haute et intelligible pour marquer le coup, mais on n’a d’autres chats à fouetter.
Genre ce qu’on fait sur cette île de merde.
« Putain, je savais qu’on n’aurait pas dû laisser Banania à la barre.
- J’ai simplement suivi les inst’uctions de Su’in.
- Je me suis basé sur la carte de Tarot !
- Y’a encore des gens assez cons pour se fier aux cartes d’un mec qui s’appelle Tarot ? »
Le principal intéressé hausse les épaules d’un air désabusé.
« Sûrement mon minois qui attire la confiance, qu’il lâche en dessinant quelque chose dans le sable.
- C’est une teub, nan ? Demande un gars.
- Si la tienne ressemble à ça, je veux jamais la voir, fait Madame sous les rires gras.
- C’est une merde, je crois, commente Fifi.
- Si les tiennes ressemblent... Ah bordel, je crois qu’il a raison, que j’réponds. »
On regarde les derniers traits tracés sur la plage de sable fin, en regardant le navire qui nous a amené là, tiré au-delà de la ligne d’eau.
« C’est la faute à la tempête, dit Banania.
- Oui enfin on est censé pouvoir aussi naviguer quand il fait pas grand ciel bleu et joli soleil.
- Peut-être mais on y est pas arrivé.
- Je suis sûr que le compas était mal réglé, reprend Surin.
- Et tu sais le régler correctement, peut-être ? Demande Gunnar.
- Pas du tout. C’est toi qui viens de Kaizoku... capitaine.
- Une erreur de jeunesse, j’ai cru que ce serait chouette. Je pouvais pas savoir qu’il y aurait ces gens, là...
- Ouais ?
- Puis que l’île serait détruite pour faire plaisir aux copains.
- Sale histoire, ça, putain.
- M’en parle pas. Mais le pire est derrière nous, au moins.
- Une bonne chose de faite.
- Tout vient à point à qui sait attendre ?
- Avec un « T » et pas un « G », contrairement à ce qu’on pourrait croire. »
Nouvelle salve de rires, sauf de Cinglé et Banania. Pas certain qu’ils sachent lire et écrire, à la réflexion. Mais nos petites blagues remettent un peu d’ambiance, et il faudrait bien qu’on reparte un jour.
« Du coup, j’pense que pour Kaizoku, c’est mort, on va arriver en retard dans tous les cas.
- De toute façon, c’était une idée de merde.
- De quoi ?
- L’idée, on l’a tous eu, c’est pas beau de lâcher les copains comme ça.
- Puis c’était pour l’anniversaire de Tobias. Il aurait été surpris et content.
- Surpris, c’est sûr, content, on le saura jamais.
- Mais du coup, on fait quoi ?
- Bah, on s’rentre ? »
Les regards se tournent vers Madame, qui nous jauge d’un air glacial.
« Bon, bon, on va p’tet juste rentrer, alors... »
Autour, l’île est de toute façon pas habitée. Puis mes yeux tombent sur une petite caisse en bois dont j’soulève le couvercle.
« Il reste le gâteau, aussi.
- Ouais et ben ?
- Ben on en fait quoi ?
- On le mange ? »
J’me râcle la gorge.
« Alors d’une, il a un peu une sale gueule à cause du grain qu’on a pris. »
C’est vrai qu’il a pas fier allure, un peu de traviole à dégouliner partout, mais globalement, il a pas l’air si mal, avec « Joyeux Anniversaire ! » écrit en gros dessus. Non, y’a un autre souci avec le gâteau, en fait...
« Je vous rappelle que c’est Gégé qui l’a fait.
- Ah...
- Et il cuisine bien, mais uniquement à partir d’un seul ingrédient qu’il met dans toutes ses recettes.
- Oui enfin si on prend un petit bout...
- Tu veux qu’on te rappelle ce qui s’est passé la dernière fois que t’as pris une petite gorgée, Fifi ? »
En tout cas, les jeunes filles du Couvent de la Miséricorde se rappellent très bien avoir vu une chevelure couleur carotte plonger nue dans la fontaine de l’entrée après avoir agité son service trois pièces à force de courir partout. L’a fallu faire preuve de diplomatie, quand les patronnes ont commencé à se plaindre.
« Franchement, on galère déjà à naviguer à jeun, donc bouffer le gâteau de Gégé, c’est pas une bonne idée, je pense.
- Puis c’est quoi, en plus ?
- Je sais pas trop. On dirait des profiterolles, mais dans un style de baba au rhum, et empilées avec de la crème pâtissière ou quoi.
- Ouais, bon... »
J’avoue qu’à part goûter pour la science, ça me tente pas plus que ça.
« J’pense qu’on va le laisser là. Gunnar ? Ca va ? »
Citoyen de La République
Gunnar Bremer
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Info personnage
Race: Humain
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique Neutre
Rang: C
-Bof.
Bah oui, c’est emmerdant. Déjà parce qu’on a pas forcément envie de passer du temps sur cette île et on sent que ça va être galère pour retourner à la civilisation. Mais surtout, c’est qu’on s’était vraiment cassé la tête pour trouver un cadeau à Tobias. Parce qu’après s’être mis d’accord pour participer à son anniversaire, ce qui a valu moult discussions pour que tout le monde se joigne au mouvement, il fallait bien en trouvé un, de cadeau. Un gâteau, c’est bien, mais ce n’est pas personnel, même si trouver quelque chose de personnel à dix, c’est tout de suite plus compliqué. On a réfléchi et ça a duré un sacré bout de temps, vous pouvez me croire. Vous connaissez ce genre de situation où personne n’a d’idée alors qu’il faut absolument en trouver une. Que tout le monde se regarde en chien de faïence, cherchant dans les regards des autres la lumière de la trouvaille qui ne vient généralement pas. On est passé par là. Ça a été horrible, mais on a fini par réussir à tomber d’accord sur un cadeau.
Une boîte intelligente.
Attention, rien de magique. Juste un truc pour participer à une activité parmi plusieurs dizaines de propositions. A faire dans un délai restreint. Je vous avais dit que ça serait très personnel. C’était soit ça, soit la collection de parfums Ecrevisse. C’est justement moi qui en a la charge et je la contemple d’un air morne.
-C’était quoi déjà la durée de validité ?
-Un an, mais comme il part en mission diplomatique, on ne le reverra pas avant.
-Ah oui, c’est con.
-On pourrait l'offrir à quelqu’un d’autre, non ?
-A qui tu veux qu’on l’offre, Tarot ? Ce n'est pas le genre de cadeau qu’on offre à n’importe qui. Il y a la solde de beaucoup de monde là-dedans.
-Pourquoi pas Gégé ? Il a tout de même fait un cadeau.
-Pas bête Fifi, mais il n’en fera rien. Il n’y a que des soirées dansantes, voire un peu chaudes dans la boîte. Vous imaginez Gégé dans ce genre d’endroits ?
On imagine. Chacun notre tour, on fait la grimace. C’est que l’intéressé est un empereur de la distillation, mais on ne lui connaît pas de relations. On ne sait même pas de quel bord il est. Il taperait dans des mollusques qu’on serait pas au courant. Mais on préfère éviter de penser à ce genre d’ignominie, par égard pour l’individu. Du reste, si Gégé tient bien à l’alcool, il a le comportement de l’homme ivre en permanence. On serait pas étonné s’il collait des mains là où il faut pas dans ce genre d’établissements. Peut-être pour ça qu’il se tient écarté de la populace. Il se sait dangereux. C’est là qu’on reconnait les grands hommes. Madame coupe nos pensées.
-Non. Je pense qu'il faut mieux l’offrir à Patoche.
-Excellente idée ! Je m’occuperais de lui offrir.
Mon sixième sens de jalousie s’allume à la proposition de Pancrace et je maintiens fermement ma prise sur la boîte tandis qu’il s’approche, tendant la main dans ma direction.
-Et pourquoi pas moi ?
-Enfin, Gunnar. Tu dois retourner dans les îles. Je recroiserais plus rapidement Patôche. Tu le sais bien.
-Peut-être bien, mais je suis Capitaine, la tâche me revient.
-Capitaine. Oui. Pour l’instant.
On se fusille du regard. Attirer la bénédiction du Commissaire Patôche sur nous est la voie royale vers moins d’emmerdes. Pancrace s’approche davantage, posant les mains sur la boîte. Je tiens fermement.
-Allons, vous allez pas en venir aux mains.
-T’inquiètes pas Surin. Je maîtrise la situation.
La magie semble se réveiller autour de nous. Par précaution, les officiers républicains reculent de dix pas. Soudain, Bistouri s’exclame.
-Hé ! Il y a des types qui arrivent.
On se retourne presque tous ; on garde un œil sur l’autre mutuellement avec Pancrace. On distingue bien un groupe de cinq s’approchant de nous. Mon regard affuté distingue l’apparence d’hybrides, dont l’un est particulièrement hideux. Ces têtes me disent quelque chose et ils m’ont tout l’air d’avoir des gueules de pirates. Avec l’expérience, on reconnaît les criminels à leur visage. Et si on ne trouve rien de compromettant, c’est que c’est bien caché.
-Ce ne serait pas le gros bourrin du Razkaal avec eux ?
-Ah mais si ! Est-ce qu’il se serait pas fait capturer par les pirates ?
-Pas étonnant de la part d’un Limier. Ca ne serait pas arriver à un Officier Républicain.
On rigole. C’est qu’on rabaisse souvent alors qu’on sait tous la vérité sur nos capacités. C’est juste qu’on les utilise avec parcimonie.
-On va le libérer.
-Et on va leur faire mal.
-Oh oui très mal.
-Puis les capturer, hein.
-Et enfin, on aura les félicitations du chef.
-T’es pas d’accord Pancrace ?
-Flemme.
Bref silence.
-Ouai. Sinon, on peut juste discuter.
-J’ai toujours privilégié la discussion au combat.
-Et puis, ça tombe, ils sont gentils.
-Ce serait dommage de se blesser si on les contrarie.
-S’ils ont attrapé le Limier, c’est tout de même pas des branquignoles.
-Je pense que le Capitaine doit négocier.
-Et laisser la boîte, par sécurité, n’est ce pas ?
Pancrace reprend son sourire affectueusement taquin. Je grogne et je finis par lâcher la boîte intelligente entre ses mains. Elle disparaît dans un tour de passe-passe. Je me tourne vers les nouveaux venus qui viennent d’arriver à notre hauteur, les pouces dans les boucles de ceinturons. Je jette un regard vers le bas, contemplant les dessins obscènes dessinés dans le sable. D’un pied, je tente de l’effacer.
-Ola ! Belle compagnie. Nous avons eu un petit problème de navigation et nous cherchons un moyen de repartir. Peut-être pouvons-nous procéder à une certaine forme de marchandage ?
Bah oui, c’est emmerdant. Déjà parce qu’on a pas forcément envie de passer du temps sur cette île et on sent que ça va être galère pour retourner à la civilisation. Mais surtout, c’est qu’on s’était vraiment cassé la tête pour trouver un cadeau à Tobias. Parce qu’après s’être mis d’accord pour participer à son anniversaire, ce qui a valu moult discussions pour que tout le monde se joigne au mouvement, il fallait bien en trouvé un, de cadeau. Un gâteau, c’est bien, mais ce n’est pas personnel, même si trouver quelque chose de personnel à dix, c’est tout de suite plus compliqué. On a réfléchi et ça a duré un sacré bout de temps, vous pouvez me croire. Vous connaissez ce genre de situation où personne n’a d’idée alors qu’il faut absolument en trouver une. Que tout le monde se regarde en chien de faïence, cherchant dans les regards des autres la lumière de la trouvaille qui ne vient généralement pas. On est passé par là. Ça a été horrible, mais on a fini par réussir à tomber d’accord sur un cadeau.
Une boîte intelligente.
Attention, rien de magique. Juste un truc pour participer à une activité parmi plusieurs dizaines de propositions. A faire dans un délai restreint. Je vous avais dit que ça serait très personnel. C’était soit ça, soit la collection de parfums Ecrevisse. C’est justement moi qui en a la charge et je la contemple d’un air morne.
-C’était quoi déjà la durée de validité ?
-Un an, mais comme il part en mission diplomatique, on ne le reverra pas avant.
-Ah oui, c’est con.
-On pourrait l'offrir à quelqu’un d’autre, non ?
-A qui tu veux qu’on l’offre, Tarot ? Ce n'est pas le genre de cadeau qu’on offre à n’importe qui. Il y a la solde de beaucoup de monde là-dedans.
-Pourquoi pas Gégé ? Il a tout de même fait un cadeau.
-Pas bête Fifi, mais il n’en fera rien. Il n’y a que des soirées dansantes, voire un peu chaudes dans la boîte. Vous imaginez Gégé dans ce genre d’endroits ?
On imagine. Chacun notre tour, on fait la grimace. C’est que l’intéressé est un empereur de la distillation, mais on ne lui connaît pas de relations. On ne sait même pas de quel bord il est. Il taperait dans des mollusques qu’on serait pas au courant. Mais on préfère éviter de penser à ce genre d’ignominie, par égard pour l’individu. Du reste, si Gégé tient bien à l’alcool, il a le comportement de l’homme ivre en permanence. On serait pas étonné s’il collait des mains là où il faut pas dans ce genre d’établissements. Peut-être pour ça qu’il se tient écarté de la populace. Il se sait dangereux. C’est là qu’on reconnait les grands hommes. Madame coupe nos pensées.
-Non. Je pense qu'il faut mieux l’offrir à Patoche.
-Excellente idée ! Je m’occuperais de lui offrir.
Mon sixième sens de jalousie s’allume à la proposition de Pancrace et je maintiens fermement ma prise sur la boîte tandis qu’il s’approche, tendant la main dans ma direction.
-Et pourquoi pas moi ?
-Enfin, Gunnar. Tu dois retourner dans les îles. Je recroiserais plus rapidement Patôche. Tu le sais bien.
-Peut-être bien, mais je suis Capitaine, la tâche me revient.
-Capitaine. Oui. Pour l’instant.
On se fusille du regard. Attirer la bénédiction du Commissaire Patôche sur nous est la voie royale vers moins d’emmerdes. Pancrace s’approche davantage, posant les mains sur la boîte. Je tiens fermement.
-Allons, vous allez pas en venir aux mains.
-T’inquiètes pas Surin. Je maîtrise la situation.
La magie semble se réveiller autour de nous. Par précaution, les officiers républicains reculent de dix pas. Soudain, Bistouri s’exclame.
-Hé ! Il y a des types qui arrivent.
On se retourne presque tous ; on garde un œil sur l’autre mutuellement avec Pancrace. On distingue bien un groupe de cinq s’approchant de nous. Mon regard affuté distingue l’apparence d’hybrides, dont l’un est particulièrement hideux. Ces têtes me disent quelque chose et ils m’ont tout l’air d’avoir des gueules de pirates. Avec l’expérience, on reconnaît les criminels à leur visage. Et si on ne trouve rien de compromettant, c’est que c’est bien caché.
-Ce ne serait pas le gros bourrin du Razkaal avec eux ?
-Ah mais si ! Est-ce qu’il se serait pas fait capturer par les pirates ?
-Pas étonnant de la part d’un Limier. Ca ne serait pas arriver à un Officier Républicain.
On rigole. C’est qu’on rabaisse souvent alors qu’on sait tous la vérité sur nos capacités. C’est juste qu’on les utilise avec parcimonie.
-On va le libérer.
-Et on va leur faire mal.
-Oh oui très mal.
-Puis les capturer, hein.
-Et enfin, on aura les félicitations du chef.
-T’es pas d’accord Pancrace ?
-Flemme.
Bref silence.
-Ouai. Sinon, on peut juste discuter.
-J’ai toujours privilégié la discussion au combat.
-Et puis, ça tombe, ils sont gentils.
-Ce serait dommage de se blesser si on les contrarie.
-S’ils ont attrapé le Limier, c’est tout de même pas des branquignoles.
-Je pense que le Capitaine doit négocier.
-Et laisser la boîte, par sécurité, n’est ce pas ?
Pancrace reprend son sourire affectueusement taquin. Je grogne et je finis par lâcher la boîte intelligente entre ses mains. Elle disparaît dans un tour de passe-passe. Je me tourne vers les nouveaux venus qui viennent d’arriver à notre hauteur, les pouces dans les boucles de ceinturons. Je jette un regard vers le bas, contemplant les dessins obscènes dessinés dans le sable. D’un pied, je tente de l’effacer.
-Ola ! Belle compagnie. Nous avons eu un petit problème de navigation et nous cherchons un moyen de repartir. Peut-être pouvons-nous procéder à une certaine forme de marchandage ?
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