Ce qui frappe la personne qui rencontre Didier est, avant tout, son côté avenant. C’est un homme souriant et sociable sachant se montrer agréable et engageant. Sans être particulièrement charismatique, il sait mettre son interlocuteur ou son interlocutrice à l’aise. Cela n’est pas sans arrière-pensées car Didier sait que d’avoir de bons contacts permet de faire de bonnes affaires, ou, à tout le moins, de s’en approcher.

C’est ce qui peut transparaître auprès des personnes qui commencent à le connaître. Même si sa sociabilité le pousse parfois à entreprendre des relations plus… passionnées, c’est un pragmatique qui envisagera toujours, à un moment ou à un autre, l’intérêt que telle ou telle relation pourra lui apporter. Face à certaines situations, il aura tendance à privilégier les solutions les plus rentables et bénéfiques pour lui, parfois même au mépris de certaines règles ou conventions pour autant que le risque en vaille la peine.

L’un des éléments moteurs de la vie de Didier est l’argent. Au cours de sa vie, il a pu constater l’effet puissant que peut avoir cet élément sur la vie et les désirs des gens et en a développé une certaine vénalité. Didier fera tout ce qu’il peut pour se mettre à l’abri du besoin, à minima, mais surtout pour en accumuler le plus possible. À cette fin, il n’hésite pas à écarter ou à manœuvrer ses concurrents selon ses intérêts propres, quand bien même ceux-ci seraient des amis ou des connaissances de longue date. Voilà pourquoi certaines des personnes qui le connaissent depuis suffisamment longtemps se méfient de lui et de son côté égoïste et autocentré.

Didier se distingue également par une certaine ambivalence en matière de spiritualité. Bien qu’athée convaincu, il n’en a pas moins une fascination profonde et secrète pour la titanide Zeï dont les côtés manipulateur et stratégique, entre autres, résonnent particulièrement en lui. Cette fascination tend à prendre de l’ampleur ces dernières années chez Didier bien qu’il ne la manifeste pas de façon ostensible.

Cette fascination, bien que discrète, voire secrète, envers la titanide, se manifeste néanmoins par certaines tendances chez Didier comme sa propension à propager des rumeurs négatives sur des concurrents, voire à comploter parfois, avec plus ou moins de succès. Sa tendance à l’évitement lors des confrontations le fait passer pour un diplomate ou bien un lâche. Il n’hésitera pas à s’extraire d’une façon ou d’une autre si la situation dégénère car il répugne à recourir personnellement à la violence physique, préférant laisser cette tâche à d’autres.

LE PHYSIQUE:

Didier Van Strijdonck est de type caucasien et à la taille modeste. Ses cheveux marron mi-longs, ondulent et encadrent un visage au teint clair et des yeux d'un bleu cristallin. Il porte souvent une barbe et une moustache naissantes dans un style qu'il ajuste en fonction de ses engagements et au gré des circonstances lui donnant un coté rustique plus ou moins prononcé à cet homme souvent en mouvement.

Malgré son mètre soixante-huit, Didier possède une carrure dégageant une impression de robustesse et de force tranquille. Cette constitution solide témoigne de son mode de vie actif. Grand marcheur, excellent cavalier et bon nageur, Didier est habitué aux efforts longs, une habitude acquise lors de ses nombreux voyages à travers la République et au Reike.

L'APPARENCE:

Didier Van Strijdonck porte essentiellement des vêtements de qualité mais sans jamais sombrer dans l'ostentation. En ville, il privilégie des tenues raffinées et bien coupées, confectionnées dans des tissus nobles. Mais depuis que des gens ont profité des événements de l’an 1 pour tenter de l’assassiner, Didier a adopté un style moins voyant, dans un compromis qui oscille entre la manifestation de son statut mais sans attirer l'attention de manière indésirable. Son style est celui d'un homme d'affaires prospère, attaché à une certaine sobriété élégante.

Lors de ses déplacements, Didier adopte une tenue plus pragmatique bien que toujours soignée. Il opte pour des vêtements de voyage robustes pouvant, dans la mesure du possible, allier durabilité et confort afin de résister au mieux aux rigueurs des longs trajets et aux aléas climatiques.

En outre, Didier porte régulièrement un couvre-chef. En ville, il affectionne les bérets amples et élégants (style basque ou Tam O’Shanter) qui complètent son ensemble urbain avec une touche de distinction. Lorsqu'il voyage, il peut le remplacer par un tricorne robuste.

Didier étant amené à se déplacer très régulièrement, il accorde une grande importance à la qualité de ses chaussures, souvent des bottes en cuir solide et de qualité supérieure. Ces bottes sont choisies pour leur confort et leur robustesse, essentielles pour les longues marches ou le temps passé à dos de cheval. C’est un objet important pour Didier qui n’hésite pas à dépenser davantage dans ce type d’accessoire et il emporte souvent plusieurs paires avec lui pour remplacer celles qui peuvent éventuellement se casser. Lorsqu’il n’est pas sur la route, Didier porte néanmoins des chaussures plus légères et raffinées.

Originaire d’une ville de province de la République du nom de Champbois, Didier Van Strijdonck a grandi dans une famille de modestes commerçants. Si son père fut relativement absent, se contentant de l’activité de son commerce local, sa mère, une femme au caractère rude mais juste, nourrissait de plus grandes ambitions. Frustrée par le caractère modeste de son mari, elle se mit à inculquer le goût de l'effort et du dépassement chez le jeune homme.

Afin de lui donner les meilleures chances possibles, la mère de Didier lui permit, grâce à ses relations et sa fortune relative, de faire suivre à son unique fils la meilleure éducation possible dans sa province. Doué pour les études, il manifeste une certaine vivacité d’esprit en apprenant à lire et à écrire relativement facilement. Mais pénétré d’un certain pragmatisme, il aspire assez tôt à des activités plus concrètes.

À 10 ans, il prend une part plus active au commerce de ses parents, apprenant la comptabilité et le contact avec les clients tout en suivant. Il constate à cette époque qu'une distance de plus en plus grande sépare ses parents bien qu'ils n’aient jamais rompus. À 16 ans, il commence à voyager avec les caravanes qui sillonnent la République, s'éduquant au contact des différentes cultures et réalités économiques du pays, forgeant son esprit et son corps à ce mode de vie parfois rude. Il apprend à dormir à la belle étoile, à apprendre de nouvelles langues, et s’intéresse à la culture Reikoise et aux Titans.

C’est également à cette époque qu'il découvre, à distance, la figure de Mirelda, la future présidente de la République et dont le parcours l’inspire, devenant un modèle pour le jeune homme. Il entend parler d’elle lors de ses passages réguliers à Liberty et assiste, tant qu’il le peut, à ses discours ou apparitions publiques, devenant, au passage, l’un de ses fervents mais discrets partisans.

Premiers pas à Liberty :

Didier tisse alors des relations à Liberty afin de favoriser ses propres affaires. D’abord actif dans la revente de matières premières, Didier parvient à faire son beurre en jouant sur les taux de change. Il est rejoint alors par sa mère qui, lasse de la province et de son mari, vient s’installer à nouveau à Liberty. Grâce aux relations que sa mère avait entretenues à la capitale, Didier rencontre des membres politiques importants des conservateurs à l’occasion d’évènements mondains ce qui lui ouvre des opportunités commerciales. Ainsi, grâce aux bénéfices engendrés par ses premières activités, il commence à investir dans l’immobilier. Mais malgré ses efforts pour se hisser dans la haute société, il n’aura jamais l’honneur de s’approcher suffisamment près de la présidente qu'il ne peut admirer que de loin.

La révolte au Reike :

En l’an -2, alors qu’il a 20 ans, la guerre éclate en Reik entre la famille royale et les rebelles menés, notamment, par un barbare nommé Ryssen. Didier, poussé par sa mère, s'éloigne alors quelque peu de la capitale pour tenter de faire des affaires en Reik. Le jeune homme parvient à y établir une première liaison et va jusqu'à ravitailler les forces assiégeantes lors du siège de Kyouji. Cet épisode marque les premiers pas de Didier dans des affaires en dehors des frontières de la république.

À cette occasion, le jeune homme s’initie aux opérations de contrebande de façon récurrente (armes, équipement, ravitaillement et recel de biens pillés). Il commence aussi à recruter ses premiers mercenaires qu’il emploie de façon permanente pour sécuriser ses livraisons et profite de son réseau, bien que modeste, pour vendre des informations discrètement aux deux camps.

La fête nationale de l’an 1 :

Didier parvient ainsi à mettre en place un petit réseau efficace tout au long de la guerre en Reik mais celui-ci va être malmené à partir de l’an 1. Cette année-là, Didier se trouve à Liberty lors de la fête nationale de la république et est le témoin de l'attaque contre cette dernière.
Profitant de la confusion, plusieurs concurrents présents à Liberty tentent de solder leurs comptes avec lui et d’éliminer un concurrent. Didier échappe de peu à une mort certaine grâce à une petite escorte de mercenaires expérimentés qui le suivent depuis les troubles au Reike.

Revers au Reike :

À partir de là, Didier est confronté à plusieurs événements importants en Reike qui auront un impact sur ses affaires : le retour de Valeryon, le dragon mythique et protecteur des rois et reines du Reike, la conquête des terres du nord, et la tentative d'assassinat de la reine amorcent une période d'incertitude pour ses activités, les Reikois se détournant des républicains dont ils se méfient de plus en plus.

La puissance du royaume, qui allait devenir empire, devient écrasante et ses habitants, galvanisés par la résistance contre les Titans et leurs récente expansion, regardent le reste du monde avec mépris et dédain, compliquant ainsi les affaires de Didier qui doit faire face à plusieurs déconvenues. L'abolition de l'esclavage à l’été de l’an 3 ne fait qu'aggraver la situation, et l’oblige à repenser l'ensemble de son réseau et de ses affaires en Reik.

Ces événements politiques importants font que Didier apprend les événements autour de la titanide Zeï. D'abord intrigué, il développe rapidement une fascination secrète pour elle au fur et à mesure de ses recherches sur son histoire et ses capacités. Avec le temps, cette fascination se renforce et Didier va tenter de développer son réseau commercial vers la Mer des Anciens mais sans réel succès jusque-là.

Limiter la casse :

En république, la décision de Mirelda de faire miroiter une sorte d'ascension sociale aux plus humbles en échange de leur service militaire semble positive pour Didier. Bien que cela détourne une partie de la main-d'œuvre qu'il pourrait exploiter à son profit, cela renforce la sécurité au sein des frontières de la république.

C’est ainsi que, avec d'autres, Didier va intégrer un groupe qui fera du lobbying au sein de la Maison Bleue et autour pour favoriser l'intégration des réfugiés Shouméens au sein de la république. Ces derniers, déracinés, perdus et en quête d'une meilleure vie, représentent une masse de gens corvéables à merci et pouvant être payés moins cher que les Républicains natifs.

Ces derniers devenant de plus en plus récalcitrants du fait de revendications sociales de plus en plus fortes et c’est avec un certain soulagement que Didier apprendra la "paix" signée entre la République et ces réfugiés, voyant là une opportunité de limiter les effets négatifs subis en Reik d’une part, et de limiter les effets de revendications sociales d’une certaine frange de la population de la république.

Opportunités en Kaizoku :

Comprenant que l'époque sera marquée par un certain chaos, Didier se démène pour diversifier ses affaires et élargir ses débouchés. Ainsi, il profite de la crise en Kaizoku et de sa conquête à l'été de l'an 4 pour participer à sa reconstruction suite aux combats, mais surtout, suite à la terrible éruption du mont Héphais. Mais les troubles politiques sur le continent le tiennent constamment en haleine et l’obligent à de nombreux allers-retours.

L'évincement de Mikael Goldheart par le Sénat à l’été de l’an 4 assombrit ses perspectives pour l'avenir, obligeant l’homme d’affaires à des compromis avec lui-même pour approcher d’autres familles politiques, notamment les Réformateurs et les Optimates. À l'automne de la même année, il retourne à Kaizoku suite à l’ajournement des élections pour y renforcer son réseau sur place.

La perte de Mirelda :

C’est aux alentours du 20 janvier de l’an 5 que Didier apprend la mort de Mirelda. L’homme est alors très ébranlé, plus qu’il ne l’aurait cru, par cette nouvelle. Elle survient peu de temps après celle de sa propre mère, décédée à l’automne précédent à Liberty, peu avant son départ pour Kaizoku. Revenant en catastrophe à Liberty, il n’y parvient pas à temps pour assister à la cérémonie d'enterrement de la présidente, mais il participe aux votes pour la future autorité présidentielle.

Avec la disparition de sa mère et de Mirelda, la seule figure inspirante, motivante et stable pour Didier reste celle de Zeï. Sa fascination pour la titanide captive et torturée grandit dès lors que sa mère et la présidente disparaissent mais sans pour autant l’exposer ouvertement, Didier étant soucieux de garder une image d’Athée.

Dans cette perspective, le décret impérial du 15 août de l’an 4 est une bonne chose pour lui car il tente de normaliser les relations entre la République et le Reike. Ses réseaux, moribonds depuis l'abolition de l’esclavage l’année précédente, se réactivent quelque peu et font renaître en lui l’espoir de pouvoir se frayer une route relativement sûre vers cette zone. Malgré son athéisme, il se dit que c’est peut-être un signe.

L’homme d’affaires se pose alors quelque temps à Liberty pour faire le point sur ses affaires, ses activités et ses moyens pour l’avenir, tenant comme il le peut son réseau depuis la capitale républicaine. Son regard se pose à nouveau vers l’ouest...