Encapuchonnée dans un drap sombre et épais, Shahana, lasse d'un voyage de six jours postée sur le dos d'Aïka - un magnifique cheval noir - pose enfin le pied sur les Terres de Kyouji, assiégées par le guerrier Ryssen. Non loin de l'entrée du camp, gardé sérieusement par des membres de l'armée de Taisen, l'apprentie espionne zyeute discrètement l'allée principale afin d'envisager la meilleure façon de pénétrer au cœur de la ville sans n'éveiller aucun soupçon. Rien ne doit pouvoir se mettre en travers de sa route sinon la peur glaçant parfois le sang coulant dans ses veines. Elle doit la retrouver. Elle doit la mettre à l'abri.

Respire ma grande, ça doit pas être si sorcier d'avoir l'air à l'aise.

Elle accroche Aïka à l'aide d'une corde à peine effilochée et se dirige vers le camp. L'espionne abaisse sa capuche pour laisser entrevoir son jeune minois tacheté de quelques rousseurs. Elle bombe le torse tentant de feindre une aisance insoupçonnable et s'élance dans le camp fortifié. À l'entrée, les gardes lui barrent la route de leurs longues haches acérées.

- Identité, ordonne l'un des deux colosses.

Son cœur danse dans sa poitrine. Elle ne doit pas faillir.

- Danaï Korek, fille de Livy Korek, femme-médecin engagée auprès du guerrier Ryssen. Je viens offrir mon aide, ma mère m'attend.

Les gardes s'échangent un regard. Rien ne semble les inquiéter. Ils lui ouvrent le passage et lui indiquent la direction d'une tente bleuâtre où se regroupent les Forces Médicales.

- Tâche de rester à ta place, lance le plus petit des deux gardes, on t'a à l'œil, toi et tous les habitants de Kyouji. Ne déplore pas la puissance de Taisen Ryssen.

La jeune femme s'éclipse après un hochement de tête destiné à prouver son obéissance. Elle prend ensuite la route de la tente décrite par les colosses. Soulagée, ses épaules retombent légèrement et son dos se courbe. Elle n'ose pas regarder derrière elle pour savoir si les gardes la surveillent encore. Elle n'a pas besoin de le savoir. Elle n'a qu'une chose à faire : incarner Danaï Korkek, une jeune femme d'à peu près son âge, qu'elle connaît plutôt bien. Elles ont grandi ensemble. Il lui faut seulement espérer que la "vraie" Danaï ne soit pas en ces murs.

Longeant nombreuses des autres tentes disposées en ringuette, elle s'avance sur l'allée principale. L'apprentie espionne bombe à nouveau le torse, à la vue de tous, elle doit paraître sincère. Soudain, deux barbares surgissent et entravent son chemin. Les deux protagonistes titubent, l'odeur qu'ils dégagent laisse tout bonnement penser à une alcoolisation sévère. L'un d'eux vient alors à interpeller la "fausse Danaï", cette dernière se fige, heurtée par le manque de courtoisie évident du plus âgé. L'autre renchérit alors, suspectant une intrusion de la part de Shahana. Ils parlent si fort que l'apprentie espionne craint d'attirer l'attention sur elle. Bien que sa couverture soit solide, elle n'est pas à l'abri d'un esclandre qui la conduirait là où elle n'a résolument pas envie de terminer.

Garde ton calme Shany. N'attire pas plus de regards.

La Reikoise s'élance alors pour s'essayer à une réponse, mais un homme s'interpose et interpelle le dit Vallem.

Ouf !

La jeune femme étonnée de son intervention tâche de comprendre ses agissements. Tente t-il d'éviter un drame ? L'homme aux yeux ambrés veut-il la protéger ? Mais pourquoi ?
Elle ne bronche pas alors qu'elle aurait pu en profiter pour s'éclipser discrètement.

L'homme au teint pâle invente alors une couverture à Shan' qui écarquille grand ses yeux. Cette nouvelle couverture pourrait-elle seulement coïncider avec celle qu'elle a exposée plus tôt aux deux gardes ? Une mission ? Et pourquoi seulement cet homme tente de lui venir en aide si c'est un allié de Taisen ? Comment pouvait-il écarter si rapidement la piste de l'espionnage et imaginer que Shan' n'en soit pas une ? Est-il en train de la piéger ? Ou alors est-il lui-même... ?

Non, impossible.

L'homme continue à jouer son scénario et Shahana n'a d'autres choix que de se prendre au jeu. Il ne lui reste que ça pour tenter d'échapper à cette situation incommodante.

- J'ai tout ce qu'il me faut Zoldyck. On peut y aller, feint-elle de manière assurée.

Les deux nouveaux alliés poursuivent leur route alors que les deux barbares ont lâché l'affaire...ou presque. Vallem revient à la charge et provoque le sauveur de Shany, qui elle, reste bée, assistant une nouvelle fois à une scène inconfortable. Si elle peut se satisfaire que les regards ne soient plus braqués sur sa supposée "tête de fouine", il lui convient de déplorer la situation dans laquelle se trouve cet homme. L'évocation du mot "holmgang" la fait frissonner. Qu'ont-ils vécu ces hommes pour se détester de la sorte ?

Le dit Zoldyck saisit tout à coup le bras de Shany et peu après lui ordonne de courir.

Courir ? Mais... Pourquoi ? Suis-je réellement en danger ?

L'apprentie espionne se fige à nouveau et cherche dans le regard de l'homme d'autres informations qui pourraient la convaincre de fuir. L'homme ne dit rien de plus alors que le barbare se jette sur le flanc de Zoldyck.

- Attention ! crie-t-elle dans l'espoir que l'homme puisse parer le coup.

La jeune femme s'élance dans la direction des tentes colorées dans l'espoir de trouver de l'aide. Bien que l'homme aux yeux ambrés ait une prestance incontestable, il à l'air mince et peu robuste. La surprendra-t-il peut-être d'une agilité déconcertante ? Ne pouvant s'en assurer, l'espionne s'obstine à dénoncer le lieu du combat, quelqu'un interviendra-t-il peut-être et tant pis pour l'esclandre, tant pis pour le danger de révéler sa couverture. Mais... Personne. Personne ne daigne s'y aventurer, non par crainte, mais par habitude. Rien d'anormal ici en ces lieux que deux ou trois soldats qui se frittent pour un oui ou un non. Vaine, la Reikoise regagne le ring improvisé.

Soudain, une main se flanque sur sa bouche, son corps est ceinturé par un bras épais et musclé. L'autre. Le deuxième barbare se tient derrière elle, restreignant ses mouvements. Shany s'agite et tente de se défaire de l'étreinte non-amicale de son agresseur en balançant ses pieds qui finissent par quitter le sol.

- Et alors ma jolie ? On laisse tomber son pote ?

Shahana finit par asséner au barbare un coup de talon dans ses bijoux de famille, ce qui le fait rompre et lâcher sa proie. Celle-ci se retourne, avisée et enfonce son coude dans les basses côtes du bonhomme, étouffé par la violence inattendue du coup. Il halète, mais ne semble pas perdre de vue son objectif.

- Tu croyais vraiment qu't'allais me duper ? Le souffle saccadé, il reprend sa respiration. Pourquoi il te protège ? T'as passé la nuit avec lui et il veut pas qu'on abîme ta jolie p'tite gueule ?

L'espionne est sur ses gardes, plus que jamais. Les jambes fléchies et les bras prêts à parer le prochain coup. Elle sait qu'elle ne gagnera pas ce combat à la force et qu'elle devra user de stratégies si elle veut se défaire de son agresseur.

Au loin, le jeune homme parvient à se défaire de nombreuses des attaques de la première brute. La deuxième étouffe des railleries dans le coin de sa barbe, une main posée sur les côtes et l'autre sur son-entre jambe. Il lève le poing, provoqué par Zéphyr et tente de lui asséner un coup que le jeune homme pare facilement. L'homme se retrouve sur les pointes des pieds, balançant vers l'avant tant son élan lui a fait défaut. Le récent camarade de Shany l'invite à renchérir, ce qu'elle fait. Elle se rue sur le bonhomme et balance son pied dans le creux poplité de son ennemi, celui-ci n'a d'autre choix que de plier genou à terre, les muscles et les nerfs secoués. Finalement peu fière d'une attaque dans le dos, l'apprentie-espionne se satisfait tout de même d'avoir réussi à utiliser sa perte d'équilibre pour le faire rompre.
Zéphyr, craignant une nouvelle riposte lui saisit la main et tous deux filent à toute vitesse, slalomant entre les tentes du campement.

- Pfiou ! M...merci ! Merci de n'avoir pu te retenir de lui flanquer une râclée. J'étais bien mal... J'ai bien vu que vous n'aviez pas l'air en bon terme. Et sache, pour ta gouverne, que je laisse jamais tomber ceux qui me tendent la main !

Elle sourit, comprenant bien que son comportement aurait pu faire penser tout le contraire. Aller chercher de l'aide ?

Mais où-avais-je la tête ?

L'homme pointe du doigt une tente qu'il lui présente comme une safe-place qui pourrait la ravir.

- Mmm... Merci ! Je vais certainement aller voir ça ! Au fait, je m'appelle...

Elle tend sa main pour lui proposer un salut officiel et amical.

Heu... T'es sûre ma vieille ? Il à l'air de connaître un petit peu tout le monde ici. Et s'il connaît la "vraie Danaï" ?

La jeune femme porte la main à sa tête, feignant un vertige.

- Pardon... Un léger tournis.

Voilà, très bien, ne dévoile aucune identité, ça sera plus sûr.

La jeune femme s'accroupît, poussant la mascarade encore plus loin. A l'intérieur, son sang a déjà fait cent fois le tour de son corps, irriguant un cerveau qui tente de se dépêtrer d'une nouvelle situation embêtante. Décidemment.  

- Ca va passer, c'est... La redescente. Trop d'émotions, lance-t-elle en retrouvant un sourire qui lui redonne l'énergie de se redresser. On disait ? Oui la tente. Merci, j'aurai certainement bien besoin d'une guérisseuse et d'un peu de repos. Je suis arrivée aujourd'hui de la capitale et le voyage ne doit pas y être pour rien dans cette affaire. Et, si je puis me permettre, quelle aventure t'attends cette nuit ?

Après la réponse de l'homme. La native de Kyouji se permet une dernière question.

- Connais-tu d'autres guérisseuses ? Ou médecins ? Et sais-tu où je pourrai les trouver ? Ont-ils tous une tente au campement ?

[Six jours plus tôt...]

Son impertinence allait un jour lui sauter au visage, empreinte de nombreuses émotions que Shahana devait encore apprendre à maîtriser. Elle avait peur de tout, mais rien ne l'arrêtait. Grandissant entourée d'autres apprentis-espions au sein de la capitale Reikoise, elle se rendait bien compte qu'elle était bien moins tempérée, peu raisonnable, trop libre et bien trop nerveuse quand un cadre trop enfermant s'imposait à elle. Elle s'inquiétait de ce que le monde pourrait advenir, de ce que Tensai allait en faire. Elle craignait que trop d'innocents meurent, ou soient privés d'une liberté jouissante pour le reste de leur vie. Tensai. Allait-il réussir à prendre Kyouji ? Une ville où elle était née, avait grandi et qui subissait aujourd'hui le siège d'un drakyn dont elle ne connaissait pas les motivations. Fourmi, ou grain de sable, c'est ce qu'elle était à l'échelle de l'univers, noyée par des forces et des puissances qu'elle ne pouvait qu'à peine imaginer.

Cette nuit-là, planquée sous son capuchon rouge - bien que peu discrète - elle enfourchait son sombre destrier pour une mission de repérage non loin de la capitale. Une mission peu dangereuse, qui consistait à repérer les nouveaux protagonistes traînant dans les coins de la ville où la pègre agissait.

Une main se posa soudain sur son épaule. Une voix masculine l'interpella. Une voix qu'elle connaissait. Une voix qui connaissait aussi bien notre cavalière. L'homme âgé planta ses yeux dans ceux de son élève tout en pressant avec sa main, le haut de son épaule.

- Shan, vas-tu vraiment infiltrer la pègre en cheval et en capuchon rouge ?

La jeune femme leva les yeux au ciel tout en laissant tomber des épaules déjà épuisées par une telle remarque, ce qui fit lâcher l'étreinte de son professeur.

- Je l'accompagne aux écuries avant d'aller en mission. Et non. Je n'irai pas en capuchon rouge. Je m'apprêterai. Si c'est ta seule inquiétude, puis-je y aller ?

L'homme porta son pouce et son index à sa barbe tout en la frottant légèrement et de manière répétitive. Il n'était pas facile à duper. Il connaissait le tempérament de Shahana et savait qu'elle n'était que peu disposée à respecter les structures et les méthodologies d'approche de mission qu'on lui apprenait à l'université.  Ce n'était guère la seule chose qui l'inquiétait...

-Shahana Daaki. L'engagement... ton engagement au Reike, il n'a rien à voir avec une règle, une loi ou une obligation. Tu en as fais le choix. Ne l'oublie jamais. Tu es guidée chaque jour par ton propre gouvernail. Souviens toi toujours que tu sers le Reike. Ta mission, c'est pour le Reike, ne dévie pas. Jamais.

L'apprentie ferma les yeux, battant des cils péniblement. Elle savait tout ça. Une seule chose hantait pourtant ses désirs. La désobéissance ? Non. Shahana n'aimait pas désobéir, elle voulait servir le Reike et permettre de préserver l'équilibre d'un monde pourtant en péril. Il y avait seulement certaines choses qu'elle s'interdisait de voir disparaître à cause d'un engagement la rendant impuissante. Tout était possible.

- Il n'y a toujours eu que le Reike. Et puis... Il y a eu Tensai. S'il te plaît, ne doutes jamais de mon engagement.

La jeune femme flanqua un coup dans le flan d'Aïka et s'élança au galop en direction de la ville de son enfance.


Shan s'en voulait. Comment avait-elle pu se mettre aussi facilement en danger ? Elle qui n'était pourtant pas du genre à faire confiance, pourquoi avait-elle osé cet élan d'aisance avec Zéphyr, dont elle se méfiait pourtant intérieurement.

Portant à sa bouche l'infusion de gingembre offerte par Sophia à la demande d'un camarade dont elle ne connaissait finalement rien, Shahana simule toujours un mal de tête. Elle fronce les sourcils et porte son autre main à sa tempe tout en les remerciant.
Elle repense aux quelques mots prononcés par Zéphyr juste avant qu'elle bégaye de s'être présentée. L'armée de Tensai. Kyouji va tomber. Elle le sait. Sa nuque se raidit à y songer à nouveau. Elle doit pourtant feindre un soutien inébranlable au drakyn, sinon que ferait-elle dans ce camp ?

L'homme la défie d'imaginer quelle pourrait être sa mission cette nuit. Que devrait-elle alors répondre pour parfaire son leurre ? N'hésitant finalement que quelques instants et comblant ses hésitations avec l'ingestion de sa boisson, elle se lance finalement.

- Comment pourrais-je le savoir ? Mais j'ai confiance en la détermination de Tensai. Il parviendra à prendre le pouvoir et à faire régner ordre et discipline sur les Terres du Reike. Alors j'imagine que votre mission n'a que pour intérêt de s'approcher encore plus près du but.

L'apprentie-espionne avale une nouvelle gorgée. L'homme l'observe. Elle l'observe en retour. Décidemment, ce Zéphyr l'interpelle de plus en plus. Il ne cesse de répondre à ses questions par d'autres questions et tente de nombreuses esquives, parfois difficilement identifiables. Shahana doute, encore. Qui est-il ? Son cœur se serre dans sa poitrine à l'écho de sa nouvelle question. Qui cherche t-elle vraiment ? Personne qu'elle ne puisse révéler à un guerrier de Tensai.

- Je cherche une femme du nom de Livy. Tu la connais ?

C'était fait. Elle n'avait cependant rien révélé. Le lien de filiation qu'elle avait imaginé, l'identité qu'elle avait volée. Tout ça devait rester secret car cet homme semblait trop informé. Elle ne tremble pas. Elle se montre sûre d'elle. Alors, sa vision se trouble soudainement, sa main tremble, l'homme qui se tient devant elle se dédouble et...

Ma vieille. Non il ne t'as pas empoisonnée. Il est visiblement bien trop dévoué à vouloir t'aider à retrouver ta fausse mère. Ne pouvait-il pas se contenter de t'indiquer un chemin plutôt que d'user d'un de ses doubles pour t'accompagner ? Cette rencontre est un fardeau.

Ouf. La voilà soulagée de ne pas mourir vulgairement empoisonnée d'une tisane de gingembre par un guerrier bien aimable qui semble prêt à l'aider coûte que coûte. Et... à connaître son identité. Décidemment. Elle doit esquiver, d'une manière ou d'une autre.

-C'est très gentil de ta part mais... Ta mission. Tu peux m'indiquer la route et je me débrouillerai. Tu en as déjà assez fait, je ne voudrai pas abuser de ta gentillesse. Qui suis-je ? répète t-elle pour gagner un peu de temps. Où avais-je la tête ? Dan. Appelle-moi Dan. Ce sera parfait. Je reviens de la capitale, Livy m'y a envoyée. Sais-tu où je peux la trouver ?

- [...]la chute de Kyouji.

L'apprentie-espionne frissonne à l'écho de ces mots. Kyouji tombera, mais quand ? Elle n'a que peu de temps, elle doit la sauver. Elle doit vivre ici, recluse, quelque part. Shahana le sait, sa chère mère ne pourrait pas cautionner une telle méthode et une telle violence, malgré tout, elle ne se tiendrait pas loin du futur champ de bataille, prête à dégainer ses outils de guérisseuse s'il devait y avoir des blessés. Et il y en aura, assurément.

Livy. Elle doit trouver Livy. C'est cette femme qui pourra certainement la conduire jusqu'à sa mère, sa vraie mère.

Elle se retrouve alors étonnée que ni Zéphyr, ni Sophia ne connaissent cette Livy. A t-elle fuit ? Est-elle seulement encore dans ce camp ? Peut-elle réellement refuser la proposition de Zoldyck qui lui propose de la mener jusqu'au camp des médecins. NON.
Elle emboîte alors le pas se déplaçant facilement dans un camp que la nuit a édulcoré de ses soldats alors que son camarade s'ose à une question indiscrète.

- Livy... m'a demandé un service, en effet. Je ne peux en dire plus, au même titre que ta mission de cette nuit. répondit-elle en espérant peut-être pouvoir dégotter quelques informations qui servirait à la capitale.

Ce dernier ne s'arrête pas là et poursuit un interrogatoire qui vient à déstabiliser Shahana, qui tâche de ne pas le montrer à son interlocuteur.

Souviens-toi.

Ses pensées se bousculent et il lui faut se rappeler les éléments qui lui permettent de parfaire sa couverture. Elle n'a d'autres choix que de révéler sa fausse identité, avouant enfin être la fille de Livy, sa mère-couverture. Si tout ce passait comme elle l'espérait, cette Livy devrait couvrir Shahana et lui venir en aide pour retrouver sa vraie mère.

- J'ai rejoins Livy. Elle devrait se trouver au camp de Tensai, mais elle l'a certainement quitté depuis. Je... Les gardes la connaissent. Ma mère est médecin, pour Tensai. Elle le soutient, bien que comme toi elle déplore certaines de ces méthodes, mais elle croit en l'équilibre qu'il apportera au Reike. Je... dois être un peu plus jeune que toi. Je n'ai que vingt deux ans, continue t-elle à mentir. Voilà. Et toi ? Ta tribu ? Qu'en est-il ? Tu es déjà allé à la capitale ou tu as grandis ici ? Merci en tout cas de m'aider à la retrouver. Je ne comprends pas, elle devrait être non-loin de là... Je, j'espère qu'il ne lui est rien arrivé.