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  • Mer 24 Juil - 13:11
    "Anonnoul dou'tay."

    Fut ce que marmonna la peluche en réponse à l'interpellation de la part du Dragon du Razkaal. Les conversations laissaient des marques auditives que captait même celui qui n'était pas touché par la grâce de pouvoir comprendre le langage des civilisés. Il y avait dans les intonations de Kieran, que Klak-Klak connaissait si bien; des aléas et des inflexions de voix laissant planer une notion d'urgence ou d'inquiétude et cela excitait passagèrement l'animal, le rendant plus nerveux et moins confortable sur ses appuis. Trépignant sur le dos de Kieran, la Salamandre bondissait d'une épaule à l'autre et recherchait avec curiosité une trace olfactive méritant son attention, ce sans succès particulier.

    Le petit être se projeta à terre lorsque l'atypique duo parvint jusqu'aux ruines des habitations calcinées et, comme à son habitude, il porta son museau au sol tout en circulant croupe en l'air entre des poutres noircies par le brasier et des meubles dont la silhouette était à peine reconnaissable. La truffe affutée de la bête vint saisir quatre fragrances distinctes, autant de traces aussitôt enregistrées au sein de sa caboche pas tout à fait vide. Fort curieux suite à cette observation, il se mit ensuite à rôder dans la zone avec la gueule en l'air, cherchant intensément parmi les citoyens présents à recouper la donnée acquise avec des odeurs plus actuelles mais ce fut, bien malheureusement, sans succès.

    "Bladi'Bouch El'debelem."

    Sa truffe le mena encore ailleurs, têtu qu'il était. Les quatre parfums d'abord regroupés se scindaient désormais en deux pistes différentes, laissant entrevoir qu'un groupe de potentiels perturbateurs s'étaient séparés après avoir commis leur méfait, si méfait il y avait bien sûr. Par souci d'efficacité, Klak-Klak ne se laissa pas décontenancer par ce souci passager et traça donc l'une des empreintes invisibles; ce qui le mena au gré de son exploration jusqu'à la porte nord du petit village montagnard.

    La patte de son camarade de toujours fut posée sur son dos en signe de confirmation et si l'animal ne comprit pas l'interpellation, le ton fut suffisant pour confirmer que la bête était en bonne voie, l'invitant donc à suivre cette même piste sans s'en détourner. Ni une ni deux, Klak-Klak s'enfonça dans les bois en compagnie du géant cornu, ce afin de s'engager sur une voie profondément déplaisante de par l'humidité bien trop prononcée à son goût d'un sol excessivement mouillé. Pestant régulièrement contre l'alerte instinctive que suscitait le contact avec l'eau glacée, Klak-Klak eut au moins la diligence d'accomplir sa besogne jusqu'à ce qu'enfin, les traces olfactives deviennent trop floues pour être convenablement suivies.

    Déçu, mais pas complètement vidé de son énergie, Klak-Klak poussa un bâillement aigu du fait de son excès d'effort mental et se mit à tourner sans motivation sur lui-même, indiquant par ce geste qu'il ne savait plus trop où se diriger. Kieran lui glissa quelques mots puis l'invita à retourner se loger au sommet de son épaule, ce que la Salamandre fit sans rechigner le moins du monde en profitant de l'occasion pour s'ébrouer vivement, aspergeant ainsi son partenaire de particules de neige.

    Le Dragon prit son envol, battant l'air avec une impérieuse puissance pour ensuite décoller gracieusement. Cramponné mais pas paniqué le moins du monde, Klak-Klak mit la même application pour repérer une quelconque marque d'intérêt depuis les cieux, sans rencontrer malheureusement le succès qu'il escomptait. Rien ne valait la peine de saisir son attention et ce fut donc le plus naturellement du monde qu'il se remit à bailler, pas inquiété pour deux sous par l'altitude pourtant impressionnante du vol plané de son porteur.

    La frustration croissait et les crocs du prédateur se languissaient de trouver une gorge sur laquelle se refermer. Ce serait justement au retour que s'organiserait une véritable expédition qui, bientôt, offrirait au fauve l'opportunité de démontrer ses talents.
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    Falconi Genova
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  • Mer 24 Juil - 22:17

    Les Gorges d’Ildrekyhr
    TOUR 5
    Un éclair déchire le ciel en projetant à travers les nuages amassés un éclat lumineux qui irradie l’espace d’un bref instant le paysage des montagnes de Mjifilv. L’orage tempétueux qui se prépare commence à gronder sur la vallée en menaçant d’exploser, et le duo de razkaliens entrain de s’approcher dangereusement des cumulus colériques ressent non seulement le sourd avertissement du climat qui se fait de plus en plus défavorable mais aussi l’instabilité des courants aériens rendus imprévisibles par les intempéries. Le regard perçant du Drakyn et celui de son familier hybridé ne se portent pourtant pas sur la catastrophe naturelle en approche, mais sur les quelques points de lumière dansante qu’ils distinguent à travers le blizzard croissant. Il y a bel et bien quelque chose au bout de ce chemin qu’ils remontaient tantôt, et à en croire les lueurs, il s’agit d’un autre petit village, caché de Favjökul par le flanc de la montagne qu’ils surplombent désormais. Hameau voisin, avant-poste de minage occupé ou campement plus temporaire, une partie de la vérité va de nouveau leur échapper alors que pressé par l’imminence de la tempête, Kieran est poussé à faire un choix, rejoindre ce point d’intérêt inconnu et devoir potentiellement y rester si jamais la météo ne lui permet pas de revenir, ou faire une croix dessus pour l’instant et rapatrier un Klak-Klak susceptible à l’orage en approche. Le Limier va finalement se décider pour rejoindre Favjökul, là où demeure un Arès Wessex encadré par une unique escouade de Protecteurs.


    À l’intérieur du village justement, là où l’escouade de Solveig achève les préparatifs en attendant que l’équipe de Lanz ne parvienne jusqu’à eux, le capitaine restant fait de l’ordre dans la caserne désaffectée pour pouvoir ranger correctement certains de leurs propres effets. Étant donné que Lanz arrive avec ses hommes, leur organisation a intérêt a être disciplinée pour pouvoir agir rapidement et faire un tri efficace avant le départ de demain. Solveig regarde ses hommes faire un peu de place, débarrasser les armoires du superflu et séparer ce qui appartient aux hommes paralysés par l’intoxe de ce qui est à eux. Le regard du Protecteur fatigué par la longue journée qui ne semble pas en finir se promène sur ces murs en bois et cette isolation précaire qui n’a rien à voir avec le confort du littoral de Courage, sur ces fenêtres aux carreaux embués, ces poutres solides qui verront sans doute encore bien des générations défiler sous leur garde. Ce n’est qu’une note que Solveig se fait mais il est agréable de constater que la caserne est bien entretenue malgré l’absence d’Officiers sous son toit depuis plus de dix ans, il faut croire que les villageois ont tout de même le sens du travail, pas étonnant s’ils ont passé ces quarantes dernières piges à achever un projet de barrage à l’abandon. Son regard vogue enfin sur une paire de malles qui reposent sous les escaliers de l’entrée, poussiéreuses et au cuir un peu taché mais elles vont être fort utiles aux Protecteurs:

    ”Tenez les gars, apportez ça dans les chambres et rangez un maximum de bazar dedans, qu’on fasse bien place nette pour Lanz et les autres.” Dit-il en arrivant à hauteur des coffres, mais il fronce les sourcils en remarquant la résistance des malles à s’ouvrir. ”Eh, quelqu’un a trouvé une clé ici? Sinon j’vais aller demander au Maire d-”

    Il repère une petite boîte en bois blanc, clouée dans la poutre à l’entrée de la pièce. Solveig l’ouvre, récupère la clé pendue à l’intérieur et déverrouille les premières malles pendant que les autres miliciens viennent les déplacer, mais en ouvrant la dernière il constate qu’elle n’est pas vide. Le Protecteur ramasse un des vêtements soigneusement plié dans la malle, regardant avec un air perplexe l’uniforme d’Officier Républicain alors qu’un de ses subordonnés vient à sa hauteur pour embarquer le reste:

    ”Leurs ORs ont laissé ça derrière en partant? C’est une entorse aux règles ça vu que c’est la propriété de la ville, sept ans d’études et ça perd encore ses braies, faudrait qu’on les ramèn…”

    Solveig ne se préoccupe cependant pas de savoir si le Commissaire sera content ou non de récupérer les affaires, ce qui le préoccupe est un détail bien plus dérangeant, il abaisse l’uniforme pour regarder le reste de la pile dans la malle avec des yeux écarquillés, passant machinalement ses doigts sur le tissus humide et le cuir boueux:

    ”Ils ont l’air tout neufs.”

    Le subalterne hausse un sourcil d’incompréhension en voyant son chef se perdre dans des pensées qui lui échappe:

    ”Bah ils sont surtout sales.”

    Solveig s’apprête à répondre lorsqu’un vacarme ahurissant retentit en dehors du village. Les Protecteurs s’équipent à la va-vite en réarmant leurs ceinturons et en quittant la caserne précipitamment. Ils arrivent dehors juste à temps pour percevoir un éclat éblouissant de plus déchirer le ciel pour venir frapper les bois au sud de Favjökul, immédiatement suivi d’un tonnerre assourdissant qui fait vibrer l’air dans leurs poumons. Quelques hommes se détendent en comprenant que l’orage a enfin éclaté, mais Solveig quant à lui ne parvient pas à dévier le regard de la cime des arbres. Si la foudre vient de s’abattre sur un de ces pins par effet paratonnerre, où sont les flammes? Le Capitaine a bientôt sa réponse lorsque plusieurs autres éclairs s’acharnent un peu plus sur le même endroit, et que toute ambiguïté s’évapore sur l’aspect naturel ou surnaturel de ces éclairs. Le Protecteur d’Ébène se retourne vers ses hommes avec un air grave et hurle par dessus le vacarme:

    ”ALLEZ CHERCHER LE MAIRE WESSEX!”

    Un bramement monstrueux ponctue le carnage électrique au sud du village, glaçant le dos de Solveig qui ne peut que se féliciter de ne pas avoir été celui laissé derrière la veille.

    Le déluge de foudre cesse enfin pour replonger la vallée dans la seule mélopée des aquilons enragés, et bientôt Solveig est rejoint par Arès Wessex tandis que la silhouette familière du Drakyn Limier ressort de l’obscurité enneigée pour venir se poser non loin d’eux.



    ”Lé plan né tiendra pas, cé n’est qu’une question dé temps afant qu’ils ze rendent compte que quelque choss ne fa pas.”

    Dans l’infirmerie provisoire montée par les villageois, le Maire de Favjökul est penché par dessus le grand brûlé dans l’espace confiné qui lui est dédié. Sa voix est nerveuse, tendue, il parle rapidement sans prendre la peine de tout à fait articuler et un accent étrange commence à reprendre le dessus sur sa diction.

    ”Calme toi Al, reste dans ton personnage, gère la situation et tout se passera bien.” Les mots marmonnés entre les bandages de l’homme alité sont perdus par le brouhaha ambiant.

    ”Z’est facile à dire pour toi, tu n’es pas là déhors à défoir tout chérer, et zi ils me posent des questions? Mmh?” Khala devient de plus en plus à vif au fur et à mesure que l’impassibilité latente de Roro le fait douter, est-ce qu’il se rend bien compte de la gravité de la situation? ”Lé Limier est parti tout à l’heure, il allait en direktion dé Gömdiberg.”

    ”S’il se montre trop insistant, on improvisera, d’accord? Arrête de paniquer maintenant, suis le plan-”

    ”Il ne tient plus debout ton putain de plan!”

    Roro attrape fermement le poignet de Khala et l’attire à lui.

    ”Suis le plan, ait foi en moi, et si jamais il te faillit tu n’es pas tout seul, il y a tout les autres, et au pire il y a Øomlin. Maintenant sors moi d’ici, que je voie un peu l’étendu des dégâts aussi”

    Et alors que Khala, passablement échaudé par la discorde qui commence à poindre entre lui et la tête pensante de leur opération, sort de l’infirmerie en épaulant celle-ci, il voit au milieu de la place principale du village l’attroupement des quelques Protecteurs d’Ébène, du Maire et des deux Limiers (ou un et demi?). Il regarde d’un air inquiet le Capitaine des Protecteurs discuter vivement avec les autres personnes présentes, Khala sent sa confiance s’effacer au fur et à mesure que les secondes passent, et le fait que Roro demeure parfaitement calme ne fait strictement rien pour le rassurer. Le leader de l’Ordre de la Chouette, posé à moitié sur une béquille et sur l’épaule du Maire, suit le regard de son complice avec un sourire au visage derrière ses pansements épais. Un bruit attire leur attention quand ils voient de l’autre côté d’une des maisons à l’opposée du groupe, la silhouette imposante du chasseur se découper dans l’obscurité. Hestian Monsoul contourne un des piliers de soutènement de la bâtisse pour venir se poster au milieu de la rue, marchant doucement en direction du Maire et de ses compagnons.



    Objectifs:
    Enquêter: ?/?
    Préparer l’expédition de demain: 1/1
    Protéger Arès: 0.4/1
    Parler à Solveig?: 0/1
    Parler à Khala?: 0/1
    Parler à Hestian?: 0/1
    Passer la nuit?: 0/1
    Investiguer le site du tonnerre?: 0/1


    CARTE:

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    CENDRES
    Dragon du Razkaal
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    Kieran Ryven
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    Race: Drakyn
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    qui suis-je ?:
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  • Sam 27 Juil - 15:46
    Ils sont là. Là-bas, à ce qui m'a l'air d'être l'infirmerie du village. Un loustic épaulé par le maire, qui a assez de pansement sur le museau pour m'en faire une couverture. On vient d'échapper à la mort, maintenant il s'agirait de décanter les choses et poser quelques questions. Tout nous dépasse dès l'instant où on a foulé ces terres. Les informations viennent au compte-goutte, les questions viennent comme un plus diluvienne.

    L'enquête piétine, et va falloir sortir de ce bourbier avant que ça ne devienne plus dangereux. Fronçant les sourcils dans leur direction, je me rapproche en avisant en détail les pansement du blessé, en jonglant avec un regard inquiet Monsieur Asmondur.

    « Il est réellement en mesure de sortir de l'infirmerie, tout va bien ? »

    Je regarde Khala, qui me renvoie un regard également peu avenant. Toute cette situation semble peser sur ses épaules.

    « C'est l'infortuné dont la maison a brûlé ce soir. Les soigneurs disent qu'il va s'en sortir défiguré, mais il a demandé à prendre de l'air frais. »

    Je vois le blessé osciller la tête, en proie à une sorte d'état fiévreux. Il ne semble pas vraiment bien au fait de son environnement, et sa respiration rauque et saccadée siffle à travers ses bandages. Khala poursuit.

    « Il s'appelle Alcieni, c'est lui qui a dirigé le chantier du barrage depuis la mort de l'ancien Chef de Chantier. »

    Je croise les bras sous mon torse, le tout en saluant d'un signe de tête le blessé.

    « Navré de ce qui vous arrive. Est-ce que vous avez vu quelque chose au niveau du départ de l'incendie ? Des odeurs étranges ? »

    Je réfléchis à cette histoire et me demande s’il serait temps de vérifier les statuts des uns et des autres. Le maire doit également commencer à faire état de son poste et des décisions qui peuvent être questionnées. Cette histoire d'uniformes m'intrigue particulièrement.

    « Vous êtes en collaboration depuis combien de temps ? L'ancien chef est mort de quoi ? Je viens d’avoir une conversation avec un des Protecteurs, qui m’a expliqué avoir trouvé des uniformes de l'OR, plutôt en bon état malgré qu'ils soient sales. Ce n’est pas très commun pour des Officiers de se retrouver à poils, il s’est passé quelque chose qui justifierait cette étrange démarche ? »

    Je fais un pas en avant, les surplombant tous les deux de ma masse, les dévisageant comme pour plonger à l’intérieur d’eux-mêmes, cherchant et traquant l’once d’une micro-expression qui les trahirait.

    « Qu’on soit clair, messieurs, je suis de votre côté. Je cherche des personnes qui planifient des choses qui peuvent être dangereuses pour vous, votre village et probablement le barrage. On ne va pas tortiller des cornes pour siffler droit, alors pas de Shoumeïades. »

    Arès sourit en entendant “Pas de Shoumeïades”. Il va d'ailleurs enchérir.

    « Ne voyez pas cela comme un interrogatoire, mais plutôt comme une enquête. Chacune des choses que vous deux, braves hommes, pourrez nous apporter sera cruciale pour la suite. Il est clair que je ne laisserai personne s’en prendre à un village habité de "noble" Républicains, sans défense en plus de cela. »

    Je remarque que Khala devient mal à l’aise sous la pluie de questions et l’intimidation.

    « Il faudrait éviter de le faire parler, son visage a brûlé et ses voies respiratoires sont sévèrement touchées. (Il déglutit.) Ça doit bien faire huit ans qu’il a pris la relève, son père était le Chef de Chantier mais il est tombé dans la vallée un été...
    - aa...guck-da... »

    Khala baisse le ton et continue.

    « Pour ce qui est des uniformes, euh... » Il paraît encore plus mal à l’aise, jetant un regard inquiet à Arès. « Nos ORs ont laissé les uniformes en partant à la retraite. On les utilise encore de temps en temps, du coup, parce qu’ils sont robustes et pratiques, et ils tiennent chaud. Je sais que c’est illégal, mais faut nous comprendre, on fait avec ce qu’on a ici et on pensait que c’était simplement juste de les utiliser un petit peu quand le reste des aides est jamais arrivé. N’est-ce pas ? »

    Alors qu'une tension certaine s’installe, Hestian arrive à notre niveau par derrière, lentement, avec sa démarche d’ours.

    « Qu’est-ce qui se dit par ici ? Ça parle des éclairs de tout à l’heure ? »

    Je sens mes traits se durcir. On parle de quelqu’un qui est brûlé, mais il y a quelque chose qui cloche. Dans tous les cas, il fallait s’arrêter sur le discours du Maire. C’est le moment de le confronter un petit peu, mais sans le braquer. S’il parle, tant mieux.

    « Chef de chantier, d’expérience, qui “tombe” subitement ? Je veux les détails de cette chute. »

    Je pouffe du nez.

    « Que vous utilisiez des vêtements officiels ne relève pas de mes fonctions. En revanche, si vous dites que vous les utilisez de temps en temps, pourquoi sont-ils presque neufs dans ce cas ? Vos autres ressources sont limitées, et vous avez mentionné que les aides ne sont jamais arrivées. Pouvez-vous montrer des documents prouvant que vous avez demandé de l’aide et que c’est le calme plat depuis ? »

    J’attends patiemment la réponse. C’est Hestian qui viendra dans mon angle mort, et je me tourne vers lui pour éviter d’être impoli. Ses questions vont faire pulser les miennes.

    «  Non, mais on peut le faire. Ça a tapé dans le coin de ce que j’ai vu. Un coin que tu connais ? On est d’accord que ce n’est pas... naturel ?
    - M’est avis que c’est le Gamlaälgen, j’pense qu’il a dû trouver quelque chose, un gros chevreuil, un rindo ou un kirin qui traînait là où il ne fallait pas. Pas d’bol pour lui. »

    Je vois Khala devenir un peu hésitant, soutenant mon regard avec la défiance caractéristique que je reconnais bien : c’est le culot de quelqu’un qui ment et qui tente de jouer la carte de la confiance.

    « On prend soin de nos affaires justement, et on les a un peu utilisées, pas beaucoup, surtout quand on n’avait rien d’autre sous la main dans l’immédiat quoi. L’accident qui a touché le père d’Alcieni est regrettable, mais c’était rien de plus que ça, un accident. Il était vieux, il y a eu une bourrasque scélérate, il est tombé. »

    Arès reste silencieux, jaugeant du regard le Maire et le chef de chantier.  Il attend naturellement que je termine ma prise de parole, puis il fait un signe de la tête, indiquant aux personnes présentes de le suivre. Il entre ensuite à l’intérieur de l’infirmerie. Tout le monde suit, accueillant avec des réactions mitigées la diversion. Je ressens une montée de tension en voyant Hestian. Je ne peux m’empêcher de jeter un coup d’œil à Klak-Klak au passage. Si ce truc peut décimer des bestioles au gabarit d’un Kirin ou d’un Rindo, qu’est-ce que ça va être pour nous ? Sa réponse mérite encore d’autres questions, mais un autre point me revient en tête...

    « Je me suis envolé dans les environs avant que la météo ne m’en empêche. Il y a l’air d’avoir un village pas loin. Vous connaissez ? Asmondur ? Je suppose que vous êtes en lien avec eux ? Deux villages limitrophes, ce serait presque idiot de ne pas se connaître. »

    Ca commence doucement à m'hérisser les écailles.

    « Donc, utilisation des uniformes, pas trop, mais juste assez. Et le pauvre père de ce monsieur est tombé à cause du vent. Bien sûr. »

    Je me penche dans sa direction, les yeux incandescents.

    « J’ose espérer que vous êtes honnête. Je le souhaite de tout mon cœur. Sinon, je serais obligé d’avancer dans l’étape suivante de mes questionnements, et l’infirmerie est l’endroit idéal pour ça. Pour réparer ce que j’ai tordu. »

    Hestian paraît surpris de voir la teneur tendue de la conversation. Il adresse un regard subitement mauvais à mon égard et se poste entre moi et Asmondur.

    « Mouais. Moi ce que je vois, c’est qu’un Drakyn entre dans nos terres et qu’au même moment le Gamlaälgen revient pour la première fois depuis 6 siècles, mais on va encore me dire que j’suis raciste. »

    Il s’écarte de moi et de Khala. D’un bras levé, il désigne ensuite le reste de l’infirmerie.

    « Si vous avez un problème avec le Maire, alors réglez le problème avec le Maire. Mais ne venez pas faire chier des braves gens qui n’ont rien demandé à personne et qui vivent leur vie aussi tranquillement qu’on leur permet. Ils se sont échinés le dos à faire votre putain de barrage pendant que la SSG devait sans doute se la couler douce ailleurs à bien se marrer. Ils connaissent tous Khala, certains l’ont vu naître, et moi je les ai tous vus naître, pas d'Shoumeïades hein, et laissez les malades se reposer. »

    Je comprends son attitude, même si je déplore que les choses lui échappent à ce point. Sur son bras levé, j’observe alors l’infirmerie, puis ce brûlé qui est désormais derrière les rideaux. Son discours est bon, mais sa réflexion ne l’est pas. Asmondur a l’air accepté par le village, mais la République prouve qu’on peut mentir à des milliers de gens et avoir quand même du pouvoir.

    « Je pose des questions, j’attends des réponses. On appelle ça une enquête. Et malheureusement, le vent qui s’acharne et les informations approximatives ne suffisent pas. »

    Je termine mon discours par un clin d’œil pour désamorcer la situation.

    « Raciste ou pas, rassure-toi, si les Drakyns pouvaient faire autant de dégâts, on serait les maîtres du monde depuis belle lurette. Mais non, on a des cornes, on est lourd et encombrant, fin de l'histoire. »

    Je fixe le Maire du village, plus dur.

    « J’espère que vous comprenez ma posture. Le Razkaal ne fait jamais autant de kilomètres pour rien. Je suis là pour rétablir l’ordre et enfermer les coupables en cellule pour que ces braves gens puissent continuer à vivre tranquillement. »

    Je me retourne vers Hestian.

    « Sortons d’ici dans ce cas, et parle-moi un petit peu de Gömdiberg. »

    Hestian nous regarde nous diriger vers la sortie, mais ne bouge pas de sa place tandis que nous escortons un Khala à la mine bien sombre.

    « Keriane, il est déjà tard. On a échappé deux fois à la mort aujourd’hui et demain on a de la viande sur l’abattoir. J’ai rien à te dire sur Gömdiberg, c’est juste un autre village paumé dans ces montagnes. Si tu veux tailler une bavette, t’as qu’à revenir demain quand j’aurai dormi.
    - Bien, attendons demain."

    Ainsi s'achève cette conversation qui nous donne pas grand chose à manger hormis un Hestian sur la défensive, un Khala qui bafouille, et un blessé, fils de chef de chantier, brûlé et muet. Quelque chose ne tourne vraiment pas rond, et je pense que c'est par là qu'il faut creuser. En attendant, j'observe le village, et je suis frappé par le rappel suivant : l'absence de gamins. Il va falloir également percer le voile là-dessus.

    Parce que je suis certain que ce n'est également pas un foutu hasard.
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  • Sam 27 Juil - 17:41


    Klak-Klak avait tendance à omettre la plupart des détails lorsqu'il écoutait une conversation. Par "détail", nous entendions bien sûr l'entièreté de ladite conversation. Fort malgré tout d'une certaine forme de bonne volonté, il tendait systématiquement l'oreille lorsque les incompréhensibles marmonnements des bipèdes se faisaient entendre et tâchait au mieux d'apporter ses gazouillis en guise de participation, ne serait-ce que pour indiquer à tous qu'il était bel et bien présent et pleinement concentré sur cet étrange rite social qu'était celui de l'échange.

    Les mots n'avaient pour lui que peu de sens et s'il n'y accordait qu'une oreille distraite, il savait toutefois interpréter dans le langage certains éléments qui échappaient communément à la plupart des civilisés.

    L'attitude d'Hestian l'intriguait lourdement. Les froncements de sourcils ainsi que le changement général de l'attitude de Kieran à son égard avait suscité chez la Salamandre une forme d'inquiétude, la désagréable sensation que ces étrangers ne faisaient pas partie de leur meute et qu'ils n'étaient pas de bonne compagnie non plus. Bien à l'abri, niché dans les tissus enroulés que Kieran avait mis en place pour le protéger, Klak-Klak laissa sortir son museau et découvrit ses grands yeux noirs pour venir instinctivement les river avec une grande intensité sur le faciès d'un Hestian bougon, mais visiblement assuré.

    Les sens de l'animal se mirent en alerte, ses oreilles quittèrent la chaleur du vêtement et sa truffe se mit discrètement à renifler prestement à la recherche de donnés échappant à ceux qui n'avaient pas son instinct. Si Khala faisait ressentir son malaise d'une façon suffisamment ostensible pour qu'elle soit perceptible même par le commun des civilisés, Klak-Klak voyait clair dans le jeu du traqueur dont l'attitude était lourdement mieux maîtrisée. Altération du rythme cardiaque, augmentation de la production de transpiration, tant d'informations que l'hybride velu collectait et traitait tout en conservant le silence d'un digne prédateur.

    L'échange entre ceux qui étaient doués de parole dura encore un certain temps et Klak-Klak, avec une furtivité absolue, usa une fois encore de son camouflage imparfait pour adopter la teinte et la texture de son environnement, glissant le long du dos de Kieran avec aisance pour ensuite venir s'envelopper d'ombre. Dissimulé sous un meuble à tiroir, l'animal laissa les bipèdes se quitter là et garda un œil sur Hestian, les soigneurs ainsi que l'homme alité qui paraissait quant à lui peiner à respirer convenablement.

    Le minuscule espion vit Hestian se rapprocher du malade, ce pour avoir un nouvel échange dont il ne comprit pas la moindre miette. Hestian s'éloigna ensuite du lit pour prendre à part une paire de soignantes avec laquelle, une nouvelle fois, il échangea quelques mots. Cela fait, l'homme grincheux quitta les yeux mais, contre toute attente, il fut suivi un peu plus tard par Alcieni lui-même. Malgré son intellect limité, Klak-Klak avait compris que cet individu était théoriquement trop affaibli pour se déplacer avec une telle aisance et tira donc comme conclusion que cet Alcieni usait d'un stratagème de camouflage relativement commun dans la nature, à savoir faire le mort en attendant une opportunité de fuite ou de frappe.

    A l'extérieur:
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    Arès B. Wessex
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  • Sam 27 Juil - 18:22
    Après avoir reçu les ordres venant directement du Maire de Courage, Lanz fait un signe de la main à ses gars, positionnant ses doigts de façon à leur indiquer qu’ils allaient bientôt se mettre en route pour le village de Favjökul, mais aussi indiquant qu’il fallait se dépêcher. Ils étaient au total un groupe de six personnes, tous des soldats sur-expérimentés, certainement les meilleurs des Protecteurs d’Ébène, sélectionnés sur le volet pour garantir la sécurité et l’intégrité de leur chef, Arès Wessex. Tous vêtus de noir, le visage recouvert d’un masque fin permettant de dissimuler leur expression physionomique mais aussi de garder leur identité purement secrète. Ainsi, ils n’étaient personnes, personne ne savait précisément de qui il s’agissait et pourtant, ils étaient un exemple pour les plus jeunes héritiers des familles orientées Optimate.

    « Sven, Sigurd, avec moi. Les autres, vous restez derrière pour couvrir nos arrières, on ne sait jamais. » Chuchota-t-il, de manière à ce que seuls ses hommes pussent entendre le son délicat de sa voix qui, malgré la situation sereine dans laquelle il se trouve, tremblote légèrement, trahissant un manque de confiance certain. « Monsieur Wessex ne m’a rien dit de particulier, la voix serait donc de toute façon libre. » Conclut-il, jaugeant chacun de ses hommes du regard, bien qu’en pleine nuit, il soit compliqué de voir leurs yeux.
    Ainsi, ce n’était qu’après ces quelques précisions que le groupe se mis en marche, en direction du noble petit village de Favjökul, dans lequel l’attendait Arès Wessex et le reste des Protecteurs encore en état de se battre. Aux dernières nouvelles, les Forces Spéciales d’Arès Wessex n’étaient plus qu’à quelques minutes, une vingtaine grand maximum, de leur destination.

    La visibilité n’était pas à son paroxysme en cet instant et, les intempéries n’aidaient pas spécialement à ce que tous se déroule sans accroc. Le vent était d’une puissance inégalable, si bien que le son provoqué par son souffle frappant de plein fouet la cime des arbres était assourdissant, empêchant les hommes des Forces Spéciales d’entendre ce qui les entourait. Pourtant, Lanz le savait, ils se rapprochaient de plus en plus de leur destination. Certainement moins d’un kilomètre les séparaient du village de Favjökul. Ils y étaient presque. Soudain, un éclair virevolta juste devant les yeux de Lanz, qui regarda alors au loin et, d’un seul coup, un nouvel éclair, bien plus gros, le frappa de plein fouet, sonnant le gong de la mort pour le chef des Forces Spéciales des Protecteurs d’Ébène.
    Un deuxième… suivit d’un long hurlement et, l’action se répéta encore quatre fois. Seulement quatre fois. Mais, c’était hélas suffisant pour venir à bout de l’intégralité des Forces Spéciales, dont les membres, pourtant censés être l’Élite, sont morts avant même de voir l’auteur de cet acte macabre.

    - - -

    Les protagonistes sortirent dans une atmosphère tendue, puis ils cheminèrent d’abord silencieusement en direction de la bâtisse de la Mairie locale.
    « Vous vouliez des documents. C’est dans la cave de la Mairie. » Fit Khala.

    « Très bien. Allons-y, je vous suis. » Répondit tout aussi sèchement le Maire de Courage, songeant encore à ce qu’il venait de se passer.

    Ils finirent par entrer à l’intérieur de la Mairie et Khala invita le Mairie et le Limier à s’assoir à la table en bois qui s’improvisa comme bureau. Il se mit alors à genoux, devant les tiroirs et commença à fouiller dedans, à la recherche de quelque chose.
    « Donnez-moi quelques instants, s’il vous plaît. Je ne vais pas tous les jours dans cette fichue cave et je cherche la clé à chaque fois. » Déclara le Maire de Favjökul.

    En attendant, Arès tourna en rond tout en observant un peu le décor qui se profilait devant son regard et, il tenta une nouvelle fois de prendre le contact avec Lanz mais, sans succès hélas. Il devina donc sans grand mal qu’il n’était certainement pas « juste évanoui ».
    « Si vous pouviez accélérer le mouvement, ça ne ferait pas de mal. » Fit Arès, légèrement énervé de se douter de la potentielle mort de ses hommes.

    Khala referma le tiroir qu’il fouillait et en ouvrit un autre en maugréant. Sa bonne physionomie habituelle s’était nettement effacée depuis que le groupe avaient quitté l’infirmerie.

    « Auriez-vous besoin d'aide peut-être ? » Demanda Arès.

    « Ça va, je peux me débrouiller seul, merci. » Dit Khala, tout en refermant le deuxième tiroir avant d’ouvrir le placard derrière lui, en soupirant avec agacement. Il déplaça alors des piles de papiers, des objets décoratifs ou honorifiques rangés dans le placard, ou des fournitures.

    De toute façon, Arès n’avait pas la moindre intention de lui venir en aide. Cependant, le regard océanique du Maire se posa bel et bien sur les objets honorifiques déplacés par Khala.
    « Où avez-vous eu ce genre d’objet ? » Demanda-t-il, désignant les objets en question du doigt.

    « Uhm... ce sont pour la plupart des cadeaux des villageois. Ça c'est un trophée de chasse qu'Edminsk m'a donné, le fils du meunier, pour me remercier de la fois où je les ai aidé à rentrer leur bois avant les premiers gels de l'hiver. Ça c'est une pierre ambrée qu'Amlida, une des bergères du troupeau, m'a offerte quand j'ai pris soin d'elle au décès de son mari et de son père. Ça c'est... » N’eut-il pas le temps de finir.

    Kieran garda une oreille attentive à son discours, tandis qu’il balaya des yeux la pièce. Voyant bien l’impact du Maire au regard de ses habitants.
    « Effectivement, ils ont l’air de bien vous aimer. D’ailleurs, sans vouloir être indiscret, vous n’avez personne dans votre vie ? » Demanda Kieran. Il plissa ensuite les yeux, avant de l’observer intensément. « Femme, voire des enfants ? » Questionna le Drakyn.

    « Je n’ai pas cherché à me remarier depuis la mort de ma femme. » Répondit-il, sèchement. Puis il se remit à chercher, en maudissant « cette putain de clé. »

    Le Drakyn se pinça les lèvres, avant de chercher Arès des yeux. D’un signe de la tête, il bougea la tête par la négative, avant de bouger les lèvres : « Pas d’enfants. »
    « Mes condoléances, je sais ce que ça fait de perdre des gens qu’on aime. » Répondit-il. Son regard se perdit légèrement dans son passé, avant de revenir auprès de Khala. « Vous voulez un coup de main ? » Demanda-t-il.

    Khala, de plus en plus nerveux, se redressa d’un seul coup en abandonnant son tiroir. Il dévisagea Kieran avec le feu aux joues.
    « Bon c'est bon ? Ça suffit maintenant ? J'ai dit que je pouvais me débrouiller alors je vais trouver ma clé, et si vous n'êtes pas content vous n'avez qu'à enfoncer la putain de trappe. » Gueula-t-il un bon coup.

    Une main lourde tomba sur son épaule, décala le Maire vers le bureau avant de lui faire asseoir.
    « Tout doux. Et effectivement, on va partir de ce principe. » Fit Kieran. Un regard sur la trappe, il posa le poing dessus et toqua à plusieurs reprises pour vérifier son épaisseur afin d’y envoyer un coup de poing. Mais, avant que le Drakyn eût le temps de frapper sur la trappe, il fut interrompu dans son geste. Le blizzard de la tempête s’était sauvagement amplifié depuis qu’ils avaient quitté l’infirmerie, plongeant l’ambiance dans une constante atmosphère d’austérité, sous le hurlement lugubre des vents dans les toitures. Les bises montagneuses avaient cependant beau être impitoyables et assourdissantes, elles ne suffisaient pas à camoufler le cri de douleur bien humain qui parvenaient de l’extérieur de la pièce, du côté de la fenêtre.

    Arès, en entendant cela, souffla longuement du nez.
    « Que se passe-t-il encore. » Fit-il, légèrement énervé. Puis, il s’approcha de la fenêtre donnant sur l’extérieur, même s’il n’y voyait pas grand-chose, pour ne pas dire, rien. « Solveig, Kieran, on y va. » Fit-il sèchement.
    Président de La République
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    Falconi Genova
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  • Dim 28 Juil - 3:14

    Les Gorges d’Ildrekyhr
    TOUR 6


    Hestian Monsoul regarde la procession s’éloigner vers la porte de sortie de l’infirmerie avec un regard suspicieux, le chasseur plisse ses petits yeux sur sa mine rabougrie et défronce un peu ses sourcils quand il ne reste plus dans l’infirmerie que lui, les soigneuses et les malades. Il porte une de ses énormes mains à sa joue et gratte à la démangeaison entre les poils de sa barbe, avant de s’assurer qu’ils soient réellement partis en attendant quelques secondes de plus. Son regard vient se porter sur les rideaux au fond de la pièce et il marche d’un pas lourd en direction des cache-misères, les écartant d’un revers de la main pour les laisser retomber derrière lui et contempler Alcieni allongé sur sa paillasse, la tête enturbannée dans des bandages lourds maculés de sang.

    Hestian a presque toujours vécu dans ces montagnes, pas uniquement à Favjökul certes puisqu’il n’y habite que depuis sept cent ans et des poussières, mais il était avant ça ailleurs dans la vallée de Mjifilv. Monsoul, une vieille famille des montagnes du nord qui ont toujours vécu dans les traditions de leurs plus vénérables ancêtres, bien que certains d’entre eux aient décidé d’aller concubiner avec la famille Ironheart de l’autre côté des montagnes… Monsoul, Ironheart, le reste de l’histoire s’est fait tout seul à la fondation de la République. Les arrière grand parents d’Hestian ont connu la chute de l’Empire elfique et l’avaient même soutenu, ils étaient profondément divinistes, les grand-parents d’Hestian avaient connu la création de la République, la Guerre des Plumes, les chasses aux sorcières. Ses parents ont connu l’oubli lent et inexorable des hommes envers les Titans. Mais eux n’ont pas oublié. Ils ont toujours pratiqué les arts, les rituels, les prières, ils ont toujours reçu les faveurs de leurs Dieux et ont aidé Mjifilv grâce aux bénédictions du très haut. Hestian Monsoul, mais depuis plusieurs millénaires les mortels le connaissaient sous le nom de…

    ”Bien joué Øomlin.”

    Le Shaman de l’Apôtre de la Tempête avec son visage enfoui sous la tête de Kirin désossée regarde Roro les yeux dans les yeux, inspectant ces deux iris hétérochromes dans lesquelles il essaie de deviner ce qui se trame. Le Culte a sans doute fait un bon choix en décidant de soutenir ce gars, il est intelligent, mais Øomlin trouve bien que quelque chose cloche chez lui. Il a un grain comme il dit. Il se demande si Roro est entrain de sourire derrière le tulle qui cache ses traits.

    ”Alphonz est cuit. Ils ont trop de suspicions à son égard, il pourra pas les tenir très longtemps.”

    ”Oui j’en ai bien conscience, et je crois qu’il commence à devenir trop nerveux de toute façon.”

    ”Alors?” Øomlin Hsautsen croise ses bras velus devant son torse et attend une réponse. ”Plan B?”

    Roro semble peser ses options pendant quelques instants, le shaman peut voir ses yeux dépareillés fureter à droite et à gauche en prenant en compte les données à sa portée, l’homme de foi peut admirer quelqu’un avec autant de caboche que lui, mais personnellement il n’a jamais estimé être des plus intellectuel, par contre il est fervent et il est certain que c’est ce qui l’a fait survivre dans ces montagnes toutes ces années. L’élémentaire de fer relance le leader de l’Ordre de la Chouette.

    ”Alors? Roro qu’est-ce qu’on fait?”

    Le concerné baisse les yeux dans le vide avant de répondre d’un air qu’Hestian confond initialement avec de l’absence, avant de se rendre compte qu’il s’agit de l’excitation de l’anticipation:

    ”Oui, plan B. Cinq minutes.”

    Le gros shaman nordique décroise ses bras et ressort avec une mine grave du compartiment de convalescence, attrapant une des soignantes au passage il la surprend un peu mais s’avance vers elle et glisse à son oreille:

    ”Plan b. Quatre minutes. Dépêchez-vous.”




    ”En une nuit, tout sera déjà terminé. On va faire disparaître le village en une nuit.”

    Le sourire de Roro s’étale de plus en plus sur son visage balafré alors que la peau déconfite sur sa joue droite se tend si bien qu’elle paraît sur le point de se déchirer. On devine le rose de ses gencives au dessus de la dentition visible à travers les trous dans sa joue et ses yeux sont éclatants tandis qu’il parcourt l’assemblée des membres de l’Ordre.

    ”Favjökul a été délaissé par les autorités de la République, ça fait plus de dix ans qu’ils n’ont même plus un seul Officier Républicain dans leur village, et on va en profiter. Tout d’abord, chacun d’entre vous va quitter Courage progressivement, petits paquets, les uns après les autres. On se retrouvera aux alentours du village de Gömdiberg et on acheminera tout ce dont on a besoin pas très loin de là. Le jour J, une poignée d’entre nous vont se rendre à Favjökul déguisés en Officiers Républicains.”

    ”Mais Monsieur, comment on va se procurer des uniformes d’Officiers?”

    ”Très simple.” Roro pointe du doigt le turbulent Jérémiah qui, en réalisant qu’il devient le centre de l’attention, cesse immédiatement de discuter avec son voisin pour se dresser droit sur sa chaise. ”La mère de Jérémiah est toujours blanchisseuse pour la SSG de Justice, la même blanchisserie qui nettoie les uniformes des Commissariats de la 4ème circonscription. Je suis sûr que si une dizaine de leurs fringues disparaissent pendant un mois ils ne questionneront pas plus loin quand on leur dira qu’ils sont à la mercerie pour les rapiécer.”

    ”Et après Monsieur?”

    ”Après?” Roro remonte les lunettes sur son nez.



    *Après nos gars arriveront à un Favjökul qui vient tout juste d’achever la construction de leur barrage, déguisés en OR. Ils prétendront venir pour des raisons de sécurité et d’inspection de l’édifice avant son inauguration, quelque chose de complètement bidon.*
    La douzaine d’Officiers Républicains factices entrent par la porte sud de Favjökul, pénétrant dans l’enceinte du village devant les regards hébétés des résidents qui s’attendaient bien à tout sauf à avoir une réelle réponse de la part de Courage. Un des villageois, un homme endimanché à la physionomie bonne et avenante, vint se présenter devant les faux ORs:

    ”Messieurs bonjour, c’est une surprise considérable de voir les Officiers Républicains arriver dans notre humble village, nous nous attendions plutôt à la Societas Septum Gardianorum. Je me présente, Syhm Jörmund, je suis le Maire de Favjökul, que puis-je pour vous?”

    ”Évacuer. Bonjour Monsieur le Maire et enchanté de faire votre connaissance, Capitaine Jérémiah Handehoch. L’Office nous envoie sous mandat de la SSG pour procéder à des contrôles structurels du barrage d’Ildrekyhr, histoire de vérifier que l’installation est solide et qu’elle est accessible à la maintenance.”

    *Ensuite, ils feront évacuer les habitants de Favjökul vers le village de Gömdiberg en leur assurant que ce n’est qu’un changement temporaire, le temps qu’ils fassent des tests qui pourraient être dangereux pour Fav.*
    Les trois cent âmes du village marchent avec un air morne et fatigué dans la neige qui pave le chemin vers Gömdiberg par delà le flanc montagneux, le chantier du barrage s’est achevé il y a peu et beaucoup sont encore exténués voir blessés par les décennies de travail intensif qu’a nécessité l’imposante infrastructure, un tel exode forcé et précipité n’est pas au goût de tout le monde, mais loin des têtes des citoyens l’idée de s’opposer de force aux Officiers qui ont de toute façon été catégoriques, il n’y avait pas besoin d’emmener quoi que ce soit parce qu’ils seraient rentrés avant la fin de la semaine. Les familles cheminent donc dans la poudreuse, trainant les enfants ou les portant sur les épaules quand ils sont trop fatigués pour braver le climat rude de la montagne.
    *Nos propres hommes attendront sur les côtés de la route.*
    Quelques dizaines de minutes après que la procession de civils évacués fut passée, les monticules de neige sur les côtés du talus s’ébrouent dans des gémissements de soulagement alors que les membres de l’Ordre de la Chouette s’extirpent de leurs cachettes, et les cent cinquantes militants anti-opti hommes et femmes entament le chemin inverse qu’ont empruntés les habitants de Fav.
    *On effacera les pistes en tamisant la neige avec des bûches qu’on trainera derrière nous, ça dissimulera également les traces du déplacement des villageois en départ du site. Ensuite on s’appropriera le village, on prendra leurs vêtements, on inventera des histoires, quelques points de culture, on fera un banquet pour accueillir le maire, on empoisonnera les Protecteurs, on préparera ensuite l’expédition jusqu’à Ildrekyhr. Là bas on sabotera le barrage pendant l’inauguration, on se débarrassera des Protecteurs d’Ébène restants, mais surtout on tuera Arès Wessex.*

    Roro regarde les membres de l’Ordre avec un air ravi tandis que dans un coin de l’estrade, le shaman du Culte l’observe avec une approbation flatteuse.

    ”Quand Arès et ses Protecteurs arriveront à Favjökul, nous l’occuperont déjà depuis quatre jours. Le moment où ils mettront les pieds à l’intérieur du village ils seront faits comme des rats.”



    Tandis qu’il marche dans la neige en bravant le blizzard furieux qui a décidé de s’abattre sur Favjökul cette nuit, Roro a les yeux rivés sur la Mairie. Cette tempête de neige est un signe du destin, il n’avait été que très peu religieux auparavant, toujours plus penché sur l’intellect et le rationnel que sur les croyances absurdes surtout quand les seuls Dieux qui aient réellement foulé le Sekaï sont les mêmes qui, non content d’avoir supprimé l’empire elfique, avaient mené la guerre aux trois factions il y a cinq mille ans. C’était avant. Les brûlures ça changent un homme. Il continue d’avancer pas après pas dans le maelström colérique des montagnes, que ce soient réellement le climat pourri du nord ou un effet secondaire de la bestiole d’Hestian, Roro n’en a rien à secouer, tout ce qu’il voit c’est son but à portée de main. Presque cinq ans, cinq années de haine, cinq années d’une rage absolument insatiable tant qu’elle n’aurait pas justice, et jamais il n’aurait cru la trouver en République.

    Il arrive devant le bâtiment de la Mairie et contourne la fenêtre en restant bien caché dans les ombres de la nuit et le blizzard de la tempête, profitant de la lueur des bougies à l’intérieur du bâtiment pour voir sans être vu, il regarde les visages familiers et ceux moins familiers, Alphonz, Arès, les Protecteurs et le dernier, la plus grande silhouette d’entre toutes. Le mage défait les bandages qui couvrent sa tête et laisse enfin respirer sa peau moite aux reflets tachés, ses cheveux bruns restants se livrent agréablement aux vents impétueux de la tempête, son oeil droit atrophié se braque en direction du bâtiment et il lève son bras en crispant les doigts de sa main, appelant le givre à ne plus servir la colère de la nature, mais la sienne.

    ”AAAAAAHAAAA PU-”

    La surprise se mêle indéniablement à la douleur lorsque le mage sent des crocs acérés s’enfoncer subitement dans sa chair et une pression maxillaire énorme commencer à peser sur son membre, instinctivement, Roro redirige la manipulation de son mana sur son assaillant. Des piques d’une glace surnaturelle se forgent depuis l’avant-bras meurtri du grand brûlé et fleurissent en une brassière épineuse pour agresser ce qui l’attaque, une technique pour contrer notamment les chiens de guerre et qu’il avait apprise à l’armée, un reliquat de son passé de soldat reikois. S’il sait qu’il a fait mouche dans la pénombre où il a toujours autant de mal à voir, c’est parce qu’il sent immédiatement la pression se relâcher et qu’il saisit l’animal fuire dans le blizzard.

    ”Saloperie de clebs de merde!”

    Pourtant il le savait, que le Limier du Razkaal se trimballait cette bizarrerie dangereuse avec lui, il le savait pour l’avoir suivi. Pendant deux ans depuis qu’il avait retrouvé sa trace, il l’avait observé de loin, il avait enquêté sur l’enquêteur, il avait traqué le traqueur, maintenant il espérait se faire le bourreau de l’exécuteur. Redressant son bras pour canaliser sa magie, cette fois en redoublant d’attention sur son environnement, Roro fait voler en éclat la Mairie alors que des pieux de givre colossaux s’érigent du sol aux alentours de la bâtisse pour la perforer de toute part. Sa magie renforcée par les intempéries élémentaires qui jouent en sa faveur ne suffit pas à sécher les occupants de la Mairie, il entend encore du mouvement à l’intérieur et il voit la porte qui s’ouvre et les silhouettes des occupants en sortir. C’est son hurlement de tout à l’heure qui a dû les mettre sur leurs gardes, la faute au putain d’hybride. C’est pas grave va. Roro sourit, permettant aux flocons de neige de se déposer sur ses dents blanches à travers son visage troué. Le moment le plus intéressant de son plan allait pouvoir commencer, si le plan A n’avait pas fonctionné à cause de la présence imprévue d’un Limier, c’est parce qu’il n’a jamais été pensé pour, le leader du groupe avait lancé l’Ordre de la Chouette dans un projet sans qu’ils ne sachent que son but véritable était bien plus personnel que l’explosion d’un stupide barrage. Il avait voulu qu’il soit là, c’est pour ça qu’il avait acheté le souffre à Brumerive, il savait où les yeux de sa cible seraient dirigés.




    Alors que le Maire de Courage intime aux trois Protecteurs présents et à Kieran d’aller investiguer au dehors de la bâtisse, il continue de regarder machinalement par la fenêtre à la recherche de mouvement, mais l’obscurité opaque de la nuit et du blizzard ne permet pas de distinguer quoi que ce soit dans ce temps de merde. Arès entend alors la voix de Solveig qui s’exclame avec un air effaré:

    ”Où est Khala?!?”

    Tous se retournent pour constater l’évidence même: Khala a disparu. Volatilisé. L’instant précédent il était toujours là, assis sur la chaise où Kieran l’avait cloué de force un peu plus tôt, et maintenant seul demeure le meuble vide qui semble tous les narguer. Cette disparition subite fait culminer la tension dans la pièce alors que tous étaient déjà sur leurs gardes avec les nerfs à vif, et c’est justement cette même nervosité qui fait se plaquer à terre le Maire, les Protecteurs et le Limier dans un réflexe salvateur alors qu’un vacarme assourdissant déchire les murs puis le plafond de la Mairie. Des colonnes de glace ont éventré le bâtiment en l’empalant comme un animal en broche, et alors qu’ils se précipitent au dehors pour éviter de rester dans cette position visiblement vulnérable, ils ne sont accueillis que par la houle du vent, la tempête de neige et le froid mordant du nord. Arès sent une soudaine douleur le prendre dans les lombaires, et en se retournant de surprise il constate l’absence d’attaquant d’abord, puis la sensation de déchirement qui le prend de plus belle devant le mouvement de demi-tour. Ce n’est que quand ses prunelles océaniques s’abaissent qu’il voit la corne de Rhindo, le foutu trophée de chasse qui figurait dans le placard de Khala, planté au dessus de sa fesse droite.

    ”En formation autour du Maire, Khala doit être invisible ou il s’est téléporté ailleurs et attaque par télékinésie, protégez le Maire!”

    Au même moment, une voix puissante retenti dans la nuit.
    Une voix rauque, abimée, une voix qui réveille en Kieran quelque chose de familier mais qu’il ne parvient pas à replacer.

    ”KIERAN RYVEN!”

    La voix se meut dans les ombres, portée par le blizzard elle est difficile à localiser dans le capharnaüm de la tempête, et l’obscurité n’aide en rien. La colère est palpable dans les mots qui leurs parviennent depuis les ténèbres. Des premières piques de glace surgissent du sol et le Drakyn les contre de ses flammes.

    ”Des flammes?” Alors que la tempête, aussi brutalement qu’elle n’avait éclaté, commence à se calmer quelques peu, la voix continue de parvenir aux républicains. Son timbre sonne définitivement comme… ”Est-ce que tu sais, Kieran, est-ce que tu savais, que quand l’air brûle dans tes poumons, tu peux y survivre? EST-CE QUE TU SAIS QUEL SON ÇA FAIT? QUAND L’OXYGÈNE SI PRÉCIEUX À TON CORPS SE MET À BRÛLER TA GORGE ET TON  ME? TU SAIS QUEL SUPPLICE C’EST?”

    Une nouvelle vague de polygones de glace érige une barrière acérée et infranchissable devant eux, forgeant un mur de plusieurs mètres de haut aux reliefs escarpés. Une silhouette s’extirpe soudainement des ténèbres en haut de l’obstacle pour leur apparaître, sans ses bandages, le fameux Alcieni se pose en haut de son monticule de givre, et il dévisage avec une haine sans pareil le Limier du Razkaal.

    ”Et ben crois moi Kieran...” Le sourire macabre de Roro déforme ses traits émaciés ”... C’était pas aussi douloureux que d’être la tête dans le sable incapable de bouger, à regarder le corps de Shael convulser à côté de moi, et qu’en appelant à l’aide aucun son ne sortait de ma gorge calcinée...”

    Son sourire trahit la folie qui a érodé son esprit après avoir été laissé pour mort dans le sable du désert reikois, sa joue trouée par les flammes font siffler le vent quand il s’y engouffre, et son oeil droit devenus hétérochrome sous le choc d’un projectile de catapulte darde son ancien frère d’arme du regard.

    ”... je pouvais plus bouger, mais je pouvais encore voir Shael s’étouffer dans son propre sang, et je pouvais encore te voir toi. Entrain de fuir.”

    Le sourire carnassier de Roman Lothar s’élargit un peu plus avant qu’il ne recule de nouveau dans les ténèbres.



    Objectifs:
    Protéger Arès: 0.4/1
    Vaincre Roman Lothar: 0/1
    Vaincre Alphonz Kalde: 0/1


    CARTE:

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  • Lun 29 Juil - 19:46

    Toutes ces choses que j'ai faites. Les souvenirs, ne m'atteignent pas. Mais, le passé, ce n'est pas juste des souvenirs. Non, c'est un démon infernal à qui on vend son âme. Un démon, amoureux du chaos, et des cendres.  

    Et, il arrive.

    Il arrive, pour la récolte. Une faux dans la main, le regard brûlant, comme une force naturelle, il vient rééquilibrer le score. Tôt, ou tard. Je n'ai jamais été convaincu d'être une bonne personne. Je passe juste ma vie à essayer de l'être. La destruction partielle de la mairie, l'éclat du bois éparpillée, le souffle du blizzard, la voix éraillée d'Arès, surinée dans le dos, la cristallisation de cette glace magique qui nous entoure, le rugissement de mes flammes qui parviennent à me défendre in extremis, toute cette cacophonie s'étouffe, poignardée par une voix que je ne pensais jamais entendre de nouveau. Nos tenues respectives blanchissent peu à peu par la neige qui se calme comme pour écarter le voile de mystère qui nous sépare, pour être sûr que son identité ne soit pas camouflée.

    Que je puisse regarder mon passé, droit dans les yeux. Un passé qui s'est arrêté à la plus grande défaite de toute ma vie.

    Le blizzard cinglait mon visage, chaque flocon un aiguillon de glace dans ma peau. La tempête, aussi violente qu'une colère divine, semblait répondre à la fureur de celui qui se tenait en face de moi. Roman Lothar. Roman, mon meilleur ami d'autrefois. Je l'avais cru mort, enseveli sous les dunes brûlantes du désert reikois, et pourtant il était là, vivant, mais méconnaissable.

    « Ro...Roman...? »

    Son visage, déformé par les brûlures et la haine, m'apparut à travers le rideau de neige. Ses yeux, autrefois remplis de camaraderie et de rires partagés, n'étaient plus que des orbites d'une fureur impossible à mesurer. L'un d'eux avait changé de couleur, pourquoi ? Chaque mot était une lame de glace s'enfonçant dans mon cœur. Je n'avais jamais su. Comment aurais-je pu? J'avais fui, croyant que tout était perdu, croyant que lui aussi l'était. Le souvenir de cette journée revient avec une brutalité saisissante. Le sable, la chaleur, les cris. Et puis, le silence. Le silence de la mort, du désespoir.

    « Roman, je... »

    Mes mots meurent sur mes lèvres. Qu'est-ce que je pouvais dire ? Qu'est-ce que je DEVAIS dire ? Le nom de Shael résonna en moi comme un coup de tonnerre. Shael, notre camarade, notre sœur d'armes. La femme qu'il aimait. Je l'avais laissé mourir aussi. Roman avait dû assister à son agonie, impuissant, tandis que moi, j'étais déjà loin. Mon esprit chercha désespérément une justification, une excuse, mais il n'y avait... Rien. La culpabilité m'étrangle, me broie. Je pensais qu'avec mon entraînement au Razkaal, ma résistance psychique naturelle, je parviendrais à me protéger de ce sentiment. Non, que dalle. J'étais foutu. J'agonisais de l'intérieur. Pourtant mon corps était immobile, enraciné dans la neige. J'avais fui, oui. J'avais survécu, mais à quel prix? L'image de Shael mourant, le regard de Lothar, poignardé par un sentiment d'abandon et de trahison.

    J'étais le mauvais dans cette histoire.

    Mon corps vacille, mes genoux tremblent, et mon épée a failli me glisser des mains. Mais je fais un effort surhumain pour rester solide. Parce que je suis entre une menace pour le Maire et lui-même. Roman Lothar, mage puissant, camarade Reikois, frère d'arme, contre moi. Moi, qu'il connaît par cœur. Puis il disparaît dans l'obscurité. A peine le temps de faire quoi que ce soit, j'entends l'apparition de son pouvoir dans notre dos, menaçant le groupe d'une attaque de glace bien parti pour tous nous empaler.

    D'un geste fouetté du bras, un bouclier de feu qui vient accueillir l'attaque in extremis, dans une collision élémentaire assourdissante, volant en éclats la glace brisée, celle qui reste s'évaporant au contact du brasier. Pendant ce temps, la voix de Roman continue de me crucifier sur la croix de la honte.

    « T'AS FUIT LE COMBAT KIERAN, ET APRÈS T'AS FUI LE PAYS, CETTE FOIS T'AURAS NUL PART OÙ ALLER ESPÈCE DE LÂCHE !
    - Tu as raison, j'ai fuis. Parce que je pensais avoir tout perdu. Et dans le tout, il y avait vous. » Que je rétorque péniblement, la voix tremblante déchirée par le chagrin.

    Il commençait à préparer son attaque. Ses mêmes attaques que j'ai pu observer à ses côtés alors que nous tenions la ligne face aux Ryssen. C'était comme voir Portecendres pointée dans ma direction. Une arme que je connais si bien, et qui fait d'autant plus mal au cœur de voir contre soi.

    « JE SUIS RESTÉ PAR TERRE, AVEC MA GUEULE EN TRAIN DE BRÛLER CONTRE LE SABLE QUI SE VITRIFIAIT, ET JE DEVAIS REGARDER SANS RIEN FAIRE PENDANT QUE SHAEL CREVAIT DEVANT MES YEUX. DEVANT MES PUTAINS D'YEUX!!! ELLE S'EST BATTUE KIERAN, ELLE ELLE S'EST BATTUE, EN DEUX HEURES D'AGONIE ELLE S'EST PLUS BATTUE CONTRE SA LANGUE DÉCHIRÉE ET LE SANG QUI L'ÉTOUFFAIT QUE TOI DANS TOUTE TA LÂCHE DE VIE. »

    Une nouvelle attaque frappe alors qu'une multitude de serres de givre surgissent de la barricade de glace et des stalagmites derrière nous, séparant Ares et Solveig de moi. Les crocs glacés foncent droit sur moi, et en un instant, je me retrouve esseulé dans une arène de givre. Le froid mordant se referme sur moi, me coupant de mes alliés. La respiration lourde, je scrute les ténèbres, cherchant une silhouette familière dans ce cauchemar gelé. Les ombres dansent autour de moi. Des éclats de glace continuent de jaillir du sol, menaçant de m'embrocher. D'un mouvement rapide, je dévie les pointes avec des flammes, mais je sais que je ne tiendrai pas longtemps à ce rythme.

    Son cri est comme un animal blessé, mais d'autant plus dangereux. Je me redresse lentement, le cœur défonçant ma poitrine, cherchant les mots pour apaiser la tempête qui fait rage en lui. Je sais qu'aucun mot ne suffira à effacer les souffrances qu'il a endurées, mais je dois essayer. Pour lui. Pour Shael. Pour nous.

    « Roman, » que je souffle doucement, mais ma voix tremble. « Je sais que rien de ce que je dirai ne pourra effacer ce que tu as vécu, ce que tu as enduré. Tu as raison, Shael s'est battue. Elle était plus courageuse que je ne l'ai jamais été. »

    Je fais un pas vers lui, le regard implorant, cherchant à capter une étincelle de l'ami que j'ai perdu.

    « Je ne peux pas changer le passé, Roman. Si je pouvais, je reviendrais en arrière et je mourrais à ses côtés, à tes côtés, plutôt que de fuir comme je l'ai fait. Mais je suis là maintenant, devant toi, et je veux que tu saches à quel point je suis désolé. »

    J'espérais voir une lueur de l'amitié qui nous reste.

    « Shael mérite que son souvenir soit honoré, pas par la haine, mais par la reconnaissance de son courage. Elle mérite mieux que la vengeance. Et toi aussi, Roman. Tu mérites de trouver la paix. »

    Je tends une main vers lui, hésitant, espérant qu'il puisse encore entendre la vérité dans mes paroles, que notre amitié d'autrefois puisse encore résonner en lui.

    « Je t'en supplie. Laisse-moi t'aider à porter ce fardeau. Nous avons tous les deux perdu quelqu'un de précieux ce jour-là. Mais nous sommes encore en vie. Nous pouvons encore trouver un chemin, ensemble. »

    Roman se déchaîne, dans cette arène de glace en face de moi. Je pourrais au moins me dire que ça met Arès en sécurité, en me laissant vivre ce que je dois vivre avec lui, et le payer, peu importe comment. Chaque expiration envoie un souffle de vapeur sur les côtés de son visage calciné. Son regard est noir, et à mes mots, son visage se tord de dégoût. Je pouvais tout sentir, comme intimement connecté, à prendre dans la gueule tout son désarroi, et peu à peu, il se redresse en fixant ma main tendue. Les secondes s'étirent comme si je vivais plusieurs éternités.

    « Elle aurait dû être là... »

    Sa bouche, déjà tordue, se déforme encore plus, sa voix s'étranglant dans un mélange de douleur et de rage, le tout, sous mon impuissance totale. Je suis plus grand, peut-être plus fort physiquement, pour autant, je ne me suis jamais senti aussi petit. Le blizzard, comme s'il captait notre tension, s'apaise, le vent soufflant moins fort. Roman hésite, puis avance d'un pas. Puis un autre. Impossible de savoir s'il voulait prendre ma main tendue, ou la broyer sous ses phalanges gelées. Mais je voulais prendre le risque. En fait, pour lui, je suis prêt à prendre tous les risques. Je ne veux pas accepter qu'il n'y ait plus d'options hormis se battre.

    « Je me suis toujours demandé, pourquoi moi, j'avais survécu alors qu'elle était morte... » Ses mots résonnent dans l'air glacé, lourds de regret et de colère.

    Il arrive enfin à mon niveau, regarde ma main tendue, et son visage se crispe. Il me frappe le ventre d'un maigre coup de poing. L'impact est faible, il ne me fait pas bouger d'un pouce, mais la symbolique me frappe en plein cœur. Je ressens à peine le coup physiquement, mais la douleur émotionnelle me déchire comme s'il m'avait poignardé. Et en parlant de poignarder, alors qu'une lumière vive est dans mon dos, Roman, toujours insensible à mes mots, à ma posture ou à quoi que ce soit d'autres, gronde devant moi, la main armée cette fois d'un pieu de glace. Aucun mot n'arrive à sortir de mes lèvres, elles s'ouvrent, mais seulement mes expirations en sortent.

    « Je l'ai toujours regretté, d'être encore en vie et pas elle... Toi aussi Kieran tu devrais le regretter.
    - C'est déjà le cas, mon a... »

    Une douleur vive m'arrache un feule de douleur, une lame logée entre deux côtes, et me fait vaciller vers l'avant, me cambrant vers l'arrière, offrant une cible de choix à celui qui veut se venger. L' acier gelé contraste avec la température de mon corps, faisant gicler du sang sur la neige qui s'accumule.

    « PARCE QUE JE SUIS SÛR QU'ELLE ELLE T'AURAIT PARDONNÉ !
    - Shael voudrait surtout que tu sois heureux, et en paix... » Que je grogne de douleur.  

    Au même moment, le blizzard triple d'intensité alors qu'un bramement déchire la nuit. Une bestiole va s'inviter à la fête. Comme si on avait besoin de ça. L'absence d'Hestian viendra me frapper d'une lumière de clairvoyance. Tout le monde est de mèche ici, et si c'était lui la cause de son apparition ? Dans ce bordel qui tourbillonne dans ma tête, la lame de glace s'approche, vite, trop vite. Et si finalement, tout devait s'arrêter ici ? La facture, Kieran. L'ultime facture. Oui, ferme les yeux, et laisse la justice régler ta dette... Plus de combats, plus de traques, plus de rédemptions.

    Mais la lumière d'un feu très familier va interrompre cette exécution. Comme un rappel. Oui, Klak, Arès, le village, le Barrage. Merde. Oui, je ne peux pas laisser tout ça entre leurs mains. Klak souffle sa flamme pour percuter une nouvelle barrière de glace, puis rebelote. Cette petite créature vient de me sauver la vie.

    Je n'ai peut-être pas fait ce qu'il fallait y a cinq ans, mais je peux faire en sorte que cet incident ne se reproduise jamais. Mon poing s'arme, partant d'en bas pour chercher une collision ferme contre sa mâchoire, mais la dague dans mes côtes bouge comme si une main écarte mes chairs. Mon bras se désaxe, et je loupe ma cible. Khala, l'enfoiré. Très bien, il est temps de basculer les évènements.  Oui, j'ai perdu mon ami, au Reike, il est en effet mort. Aujourd'hui, c'est un autre homme.


    Je pose un genou à terre, le souffle court, avant de me relever aussitôt. Le nez retroussé, canines en avant.

    « Je te demande pardon, Roman. Pour ce que j'ai fait... » Que je gronde, ferme et amer.  

    Mes traits se durcissent, avant de brandir ma lame et faire plusieurs moulinets dans le vent, la main vacante cherchant le poignard en vue de l'extirper, et utiliser ma régénération pour au moins fermer la plaie. Tant pis pour les dégâts internes.

    « ... Et je te demande pardon pour ce que je m'apprête à faire. »

    Oui, voilà la ligne d'arrivée.

    Et il est temps que ça s'arrête.


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  • Mar 30 Juil - 10:16
    Une explosion et de la magie de glace, rien que cela ? C’était peut-être beaucoup pour juste essayer de tuer le Maire, ou le Limier, visiblement. En tout cas, le coup de surin que reçut le bâtard des Wessex ne lui fit absolument pas plaisir, logique. Il poussa un long hurlement suivi d’une voix claire mais très basse, murmurant alors : « Petite Futée ». Khala n’était plus sur sa chaise… enfin, ce qu’il en restait, ou pas. Arès se demandait donc : « Mais où est ce gros batard ? » Aucun moyen de le savoir, étant donné qu’en regardant autour de lui, il n’y avait que Solveig et, un grand mur de glace, le séparant de Kieran.
    La situation n’était absolument pas celle à laquelle s’attendait le Wessex en venant dans un petit village de haute montagne. Ils sont coriaces, les montagnards. Même si, ils n'en étaient pas. Bref.

    Le regard d’Arès, nettement changé à cause du coup de couteau qu’il s’était pris et -ce n’était pas le premier-, se porta en direction de Solveig. Aucun sourire ne se dessinait sur son visage, rien, il avait plus l’air d’avoir envie de crever qu’autre chose. L’une des mains du Maire de la Circonscription Couragéenne se porta naturellement sur la blessure, qu’il compressât du mieux qu’il le pouvait.
    « Solveig ! Reste pas planter là, enfin ! Encore un coup de couteau comme ça et t’iras cueillir des pissenlits sur ma tombe ! » Hurla le Maire à son dernier second… Un peu d’humour -si on pouvait appeler cela comme ça-, voilà ce qui permettait à Arès de décompresser en phase de stresse, comme lors de certaines inaugurations par exemple. Sauf que là, ce n’était pas une inauguration, rien à voir. C’était plutôt une situation que l’on pourrait appeler… mortelle.

    Instantanément, Solveig se précipita donc devant le Maire, qui était désormais protégé dans le dos, par le mur de glace et devant, par son dernier Protecteur n’est-ce pas. Malheureusement pour ce bon vieux Solveig, la petite futée qu’était Khala lui assaini un coup de couteau sur le poignet. Une estafilade, rien de bien méchant en réalité. Le soldat répliqua naturellement, par réflexe certainement, mais dans le vide, il ne toucha pas sa cible.
    « Fous z'êtes zun bâtard Vuessex, et fous resterez ça, un bâtard ! » Déclara alors Khala, avec son magnifique accent venu d’un autre monde. Il était bien plus malin qu’il en avait l’air plus tôt, lorsque le groupe était arrivé. Enfin, bref. Solveig fronça des sourcils, Arès aussi, Khala rigolait intérieurement -certainement- et de l’autre côté du mur, Kieran et un autre type semblait se mettre sur la gueule.

    « KHALA ! JE SAIS OÙ TU TE CACHES ! VIENS ICI QUE JE TE BUTE SALE ENCULÉ » Hurla Arès, tout en utilisant sa télékinésie sur l’une de ses dagues dissimulées dans ses vêtements. L’arme virevolta dans l’entièreté de l’espace atteignable par Arès, mais cela ne donna rien, même pas un hurlement de la part de Khala, même pas un soupire, rien.
    « Il est où celui-ci ? » Demanda Arès à Solveig. Ce dernier se contenta de regarder son chef et de hausser les épaules, pour signifier qu’il n’en savait absolument rien.

    Sans un mot, Arès se concentra quelques instants, canalisant sa magie de lumière. Ses prunelles s’illuminèrent à son tour, tandis que soudainement, un flash lumineux envahi la pièce de cette magie aveuglante. Ce dernier éclipsa un instant le blizzard pour illuminer l’espace autour d’Arès, Solveig fut alors pris de cours, mais ne broncha pas, ne regardant pas dans la direction de son chef, il ne se retrouva pas aveuglé et tous deux cherchèrent rapidement pendant que le flash dura. L’ombre projetée au sol par la présence de Khala, invisible, mais avec stupeur, ils se rendirent compte qu’il n’était pas de leur côté du mur de glace.
    « Bordel, Kieran... Solveig, prépare-toi ! » Fit Arès, cherchant une nouvelle solution. Mais, soyons honnête, il fallait la trouver rapidement, très rapidement, il en dépendait de la survie de Kieran et, le Maire de Courage n’était pas prêt à laisser ce bon vieux Limier mourir en ce jour. Enfin, cette nuit.

    Fort heureusement, l’intellect d’Arès ainsi que ses quatorze ans d’études à MAGIC lui permirent de vite trouver une solution. Eh oui, ce n’était pas la moitié d’un con, le Maire de Courage. Ainsi, il fit un signe de la tête à son désormais bras droit, qui se recula instantanément. Il s’approcha de quelques pas du mur de glace, puis tendit ses bras vers l’avant. De la même façon que plus tôt, ses yeux s’illuminèrent, puis les paumes de ses mains aussi.  La lumière qui naquit dans ses mains rendirent ces dernières légèrement plus rougeoyantes, puis un faisceau de lumière s’en échappa, en direction du mur de glace, le faisant fondre sous la chaleur. Après quelques secondes comme cela, la magie d’Arès forma un trou dans le mur de Roman, permettant au Maire et au Protecteur de passer à tout moment.
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  • Mer 31 Juil - 20:23
    Des mots furent échangés, des retrouvailles déchirantes entre deux hommes devenus némésis se tenaient au beau milieu de village trop étrangement vide de rires et de chants. Il y avait, dans cette aventure tragique retraçant le passé tumultueux du Dragon du Razkaal, un acteur pelucheux qui n'accordait à l'histoire ainsi qu'à son poids qu'un intérêt minime. Klak-Klak n'avait rien compris aux enjeux, à la nature de venin contenu dans les veines de ce Roman devenu rageur, ni même aux raisons ayant poussé ces guerriers bipèdes à s'en prendre au "Mehr Webbesk" comme il aimait à l'appeler.

    Klak-Klak n'avait cure des batailles, de l'horreur de la guerre ou de la culpabilité des survivants. Tout ce qu'il comprenait, c'était la loi de la jungle et l'importance de tenir sa meute éloignée du danger. Nichée au coin d'une toiture contre laquelle elle avait été initialement été abruptement envoyée, la bête velue retirait de sa chair des éclats de givre fumant. Son sang épais et bouillonnant avait eu tôt fait de changer la glace en eau si chaude que les gouttes ainsi créées, lorsqu'elles tombaient à terre, faisaient disparaître la neige en dessous dans un furtif grésillement.

    Il était hors de question que le fauve laisse ces étrangers faire du mal aux siens. Ses yeux luisants s'enrobèrent d'une curieuse nappe verdâtre, traduisant ainsi le jaillissement d'un pouvoir issu du divin et que nul n'aurait su deviner chez un animal qui, de toute évidence, n'était rien de plus que l'humble clébard mystérieux d'un colossal Limier. Les sens de la bête des tréfonds se mêlèrent à ceux du prédateur arboricole et Klak-Klak, tout doucement, se mit à faire vibrer ses mâchoires en cognant prestement ses crocs les uns contre les autres.

    Les auras apparurent sous ses yeux, révélant malgré l'obscurité et la férocité du blizzard des silhouettes luminescentes. Il reconnut la signature de Kieran et, plus important encore, celle de son opposant. D'autres bipèdes s'ajoutaient, accourant un peu partout autour de ce champ de bataille en devenir. Aucune ne semblait savoir d'où viendrait le coup porté par l'habile observateur griffu et la cible, quant à elle, lui tournait clairement le dos. La fournaise intérieure de Klak-Klak s'illumina dans la pénombre et, après un sifflement strident issu de ses entrailles brûlantes, un rayon enflammé à la puissance dévastatrice fusa à toute allure en direction du dos de Roman.

    Frappé en plein effort, le mage comprit qu'à peine le sort qu'il venait de subir lorsque son arène de givre fut perforée par la solaire impulsion magique. Le grand brûlé connut une seconde fois le déplaisir de sentir sa chair se calciner sur place et perdit le contrôle de sa magie l'espace d'un instant, laissant ainsi à son adversaire le soin de profiter d'un court laps de temps pour riposter. La Salamandre, agitée par l'inconfort que suscitait un blizzard redoublant d'intensité, plantait ses griffes du mieux qu'elle le pouvait dans la vieille toiture où elle était perchée. Son pelage hirsute réagissait au froid humide et, ça et là, de discrètes pétarades commençaient à retentir sur son corps si inadapté aux assauts aqueux.

    Trop aveuglé par la colère et l'instinct primal qui lui dictaient d'attaquer encore et encore, ce jusqu'à ce que tout soit dévoré par un brasier hurlant, Klak-Klak ne laissa passer qu'un relatif répit, juste le temps d'exhaler dans un sourd grognement la fumée noire qui s'échappait de sa gueule. Dés qu'elle fut à même de respirer, la créature hybride prit à nouveau une très profonde inspiration et souffla ses flammes purificatrices avec la ferme intention d'anéantir la menace. Son feu arcanique rencontra cette fois-ci une barrière de givre bien plus solide et Klak-Klak sut qu'à défaut d'être repéré, il devenait néanmoins une cible potentiel.

    Il était temps d'épouser les ombres à nouveau et de ne frapper que lorsque ses ennemis auraient partiellement omis sa présence.
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  • Jeu 1 Aoû - 22:54

    Les Gorges d’Ildrekyhr
    TOUR 7


    ”Tu vas payer pour ce que tu as fait.”

    Roman regarde la personne en face de lui, son sourire s’étale sur toute la largeur de son visage alors que dans ses yeux résident une espiègle malice, il se sent joueur aujourd’hui.

    ”Ah oui? Et qu’est-ce que j’ai fait?”

    La femme se tourne vers lui, un air moqueur sur son visage tandis qu’elle feint d’être dubitative. Ses cheveux cuivrés sont soigneusement attachés en un chignon pour laisser ses oreilles pointues encadrer un visage féminin mais marqué par la fatigue et le soleil. Elle ne porte ni casque ni gorgerin à cause de la chaleur du désert de Taisen, mais le reste de son armure est obligatoire tant qu’ils tiennent l’avant-poste. Elle finit par sourire quand l’humain plante ses deux yeux de jades dans ses perles orangées:

    ”Voler mon dernier biscuit d’avoine, c’est un crime de guerre Madame.”

    Il pince ensuite la joue exposée de Shael qui se permet un rire capricieux de protestation, et Roman y dépose un baiser du bout de ses lèvres pour se faire pardonner. L’elfe n’a même pas dévié son regard de la ligne d’horizon et des dunes qui s’étalent à perte de vue sous leurs yeux, son acuité perçante ne laissera pas un seul mouvement passer, et elle est d’autant plus redoutable lorsqu’un trait de flèche vient supporter sa ligne de vue et condamner ses cibles. Une voix attire l’attention de Roman qui tourne la tête et regarde justement de l’autre côté du camp, et il sait que Shael a aussi vu la mère de Ryven venir quand elle murmure d’une voix absente:

    ”J’espère que tu ne tarderas pas à être prom-”

    Le sable explose brutalement et le temps semble s’écouler au ralenti, Roman sent son corps se soulever alors que plusieurs éclats de roche obsidienne percutent son armure avec force et manquent tout juste de perforer son plastron, un choc frappe le côté de sa tempe et il se sent complètement désorienté, à côté de lui il perçoit la silhouette de Shael être pareillement propulsée tandis qu’elle émet un son guttural trop humide pour être bon signe, et ils retombent par terre lourdement tandis que l’avant-poste sombre dans le chaos. Les flammes sont partout, elles les entourent, elles consument son visage et le reikois veut hurler mais l’appel d’air chaud dans ses poumons quand il inspire s’accompagne d’un son strident, un sifflement suraigu qui ne quittera jamais sa mémoire, alors que les flammes s’engouffrent dans sa gorge ouverte et dévorent l’intérieur de ses poumons. Il veut hurler, en l’espace d’une seconde, il a été plongé dans un enfer de douleur et de flammes, il veut hurler mais il n’a pas de voix, il veut hurler et hurler, et hurler. Et hurler. Le feu dévore goulûment son visage, il veut l’étouffer mais c’est lui qui étouffe, il veut frapper les flammes pour les éteindre mais son corps refuse d’obtempérer, ses mains ne répondent pas, pas plus que le reste de ses membres, si les flammes lèchent aussi ses jambes ou son ventre il n’en sait rien, il ne sent plus rien en dessous de sa nuque. Il frappe faiblement sa tête contre le sable pour atténuer leur voracité, il essaie de canaliser sa glace pour atténuer le brasier sans succès, il est fou de douleur, incapable de façonner sa mana. Bientôt ses nerfs cessent de lui communiquer la souffrance des brûlures, ils ont fondu en une infâme bouillie avec la chair de ses muscles, et cette pâte immonde dégouline de sa joue et de sa tempe pour se répandre sur le sol, liquéfiée par la chaleur, aveuglé par les flammes, asphyxié par la fumée. Il ne perçoit rien, le sable s’empâte alors que le silice commence à chauffer en dessous de sa tête, c’est insupportable, il donnerait tout pour que ça s’arrête, il ne résonne même plus, il désire, c’est primal. Abstrait, mais l’enfer lui, il est bien concret. Les flammes se meurent enfin et ses yeux irrités par la fumée et la chaleur perçoivent d’abord la masse floue devant lui, allongée au sol, couronnée par l’auréole du brasier avide.

    ”G’a-e!”

    Les cheveux rouges étalés sur le sable brûlant se recroquevillent sous la chaleur intense qui consume tout autour d’eux. Le corps de Shael lui tourne le dos, elle ne bouge plus, il ne peut pas voir ce qu’il se passe. Il veut lui crier de se relever, appeler son nom, voir qu’elle va bien, qu’elle va se redresser, qu’elle va se retourner vers lui, bander son arc et riposter, mais elle ne bouge pas et lui ne le peut plus. Roman est haletant, respirer est laborieux mais il s’en fout, il n’y a qu’une seule chose qui importe là maintenant, c’est elle. C’est Shasha.

    ”Agd-el…”

    Il arrive pas à parler, sa gorge est trop aride, trop brûlée pour pouvoir articuler correctement, la panique intense, l’adrénaline coule dans ses veines. Il écarquille son oeil valide quand un mouvement fait bouger la silhouette. Shael hoquète et pousse un grognement mouillé, un son répugnant de bulle d’air dans la vase, et son corps est pris d’un soubresaut. Roman voit le flanc de sa poitrine se soulever d’un seul coup et retomber aussi sec, Shael crachote encore. Il comprend ce qu’il se passe quand un énième spasme la fait tomber sur le dos, et qu’il voit sa gorge baigner dans une masse pêle mêle de rouge, d’éclats blancs et de chair déchirée. Un des éclats d’obsidienne a trouvé son cou et elle s’étouffe dans son propre sang.

    ”AECK

    Il veut ramper jusqu’à elle, mais son corps ne lui obéit toujours pas, saisit par la peur la plus viscérale qu’il ait jamais ressenti, il se sent impuissant devant l’horreur absolue de la guerre. Il plante son menton dans le sable et tente de comiquement traîner son corps, mais il ne fait que déplacer les granules vitrifiés et agresser un peu plus la peau fondue de sa mâchoire. Le désespoir le saisit à la gorge alors que celle de Shael érupte du sang à chaque effort que l’elfe fait pour avaler un peu d’air. Il lève les yeux, Roman veut appeler à l’aide, quelqu’un, n’importe qui, Ryssen, Draknys rien à foutre mais que quelqu’un aide.

    Et à travers les flammes, il voit Kieran.

    ”IE-A! AE!! IEAGH ACKGE!”

    Et à travers les flammes, il le voit disparaître.

    Quand les troupes Ryssen ont investi l’avant-poste après le repli des forces des Draknys quatre heures plus tard, ils n’y ont récupéré aucun homme. Ils ont pourtant bien retrouvé un survivant.



    Roman Lothar fait tomber le bouclier de givre à moitié fondu et fragilisé par les jets incandescents de l’autre humble clébard. Les vapeurs de l’eau chauffées par les flammes dessinent un épais brouillard jouant dans le vent du blizzard entre lui et Kieran, et l’espace d’un instant, Roman les voit, il voit les flammes, il voit Kieran, il ne sont plus dans les montagnes de Mjifilv, mais dans le désert de Taisen. En entendant son ancien frère d’arme et traître enfin le menacer en face à face, la bouche de Roman se tord en un rictus inhumain, il écarte la mâchoire tellement fort que l’isthme de peau qui relie encore ses lèvres se déchire et fait poindre des gouttes de sang qui teintent ses dents blanches.

    ”C’est exactement ce que je voulais entendre.”

    Il n’avait vécu que pour cet instant depuis quoi, trois longues années? Plus? Il ne saurait même plus le dire, il ne comptait même plus, il attendait juste avec impatience ce moment, celui où il allait pouvoir faire payer à Kieran et à sa pute de mère de les avoir abandonné. Celui où il allait enfin pouvoir avoir la paix et la justice. Sa justice. Mais il va encore devoir être patient quelques instants, le temps de fumer le briquet sur patte et le facho du cirque. L’ex-militaire reikois reprend rapidement la situation en main, avec l’arrivée d’Arès à travers le mur et les deux autres Protecteurs d’Ébène à ses côtés ils sont en sous-nombre sans considérer la présence du toutou du Limier dans les ombres. La brûlure dans son dos est douloureuse mais elle ne restreindra pas assez sa mobilité pour l’handicaper dans le combat. Alors que Khala est désarçonné du Drakyn géant et que le Maire les rejoint, Roman entend un grognement au dessus d’eux, son sourire ne peut physiquement pas se faire plus grand, sa mâchoire tomberait autrement par terre.




    Dans le blizzard intense qui reprend de plus belle, des pas écrasent la poudreuse qui recouvre les terres de Favjökul en faisant crisser la neige sous les voûtes plantaires à nu. L’homme marche dans le village, naviguant à travers les ombres vacillantes que projettent les lumières des maisonnées. Son torse découvert attrape les flocons de la tempête dans ses poils, recouvrant rapidement les épaules du grand homme d’une couche de givre qui dissimule les symboles dessinés sur sa peau à l’aide de pâtes de souffre et d’ocre. Deux traits de résine ambrée forment des parodies d’éclairs qui partent de ses yeux pour se perdre dans sa barbe un peu plus bas sur son visage, surplombant les symboles alchimiques et les allusions au divin qui maculent sa poitrine. L’homme avance, la fourrure du Kirin plaquée contre son dos commençant à être parcourue par de singuliers crépitements électriques tandis qu’il se met à marmonner des vocalises paganes sur son chemin. Hestian Monsoul passe devant l’infirmerie temporaire d’où émane un vacarme chaotique, la lutte y est sordide, chacun pour soi, ce n’est pas ce qui était prévu et l’Ordre de la Chouette a déjà échoué son coup, ils vont essuyer de sévères pertes au lieu d’accomplir leur plan parfait, mais de toute façon ça ne dérange pas vraiment le shaman millénaire qui sait que son maître s’en repaîtra.

    L’Apôtre de la Tempête se satisfera allègrement de ces sacrifices, tout comme son père titanesque.

    Hestian continue d’avancer vers la Mairie, ignorant la fenêtre qui explose quand le cadavre d’un villageois traverse le verre après avoir été projeté par un Protecteur chancelant, les cris continuent de témoigner du massacre insensé qui se déroule dans le bâtiment, mais le shaman n’a qu’un seul objectif. Il continue ses vocalises gutturales, prononçant des syllabes singulières dans un ordre mystérieux dont seul les écrits religieux et leur érudits en connaissent le rythme. Bientôt les crépitements électriques deviennent des arcs, et le Favjökun sent affluer la puissance alors que son esprit accueille le don du très haut. Ses pieds foulent de la glace arcanique et il escalade la pente de la barricade de glace, quelques pas de plus et il surplombe maintenant un Limier blessé, tandis que directement en dessous de lui Roman disparait dans sa propre glace et qu’à côté, Khala disparait tout court. Hestian gronde sauvagement alors que son esprit parasité par la force colossale de l’Apôtre a de plus en plus de mal à formuler des mots entiers. Sa gorge enfle et ses muscles l’imitent et il envoie son poing fracturer la glace sur laquelle il se trouve.

    Une pluie d’échardes de givre se déverse sur Kieran et Arès avec l’implosion de la barricade, et le blizzard change soudainement. En même temps que les éclats fusent de toute part, les flocons glacés qui tombent des cieux deviennent de plus en plus gros, jusqu’à atteindre la taille de giboulées, les giboulées se transforment en grêlons acérés, et l’intensité fait l’effet d’une mitraille. Tandis que Roman s’extirpe de la neige un peu plus loin, il cherche des yeux l’obscurité pour identifier la provenance des tirs qu’il avait essuyé tantôt, il sait bien que la sale bestiole de Kieran est futée, mais il sait aussi qu’elle ne pourra pas se cacher éternellement, encore moins dans un maelström aussi intense.

    Hestian atterrit lourdement devant le Limier cornu, son regard complètement blanc est vide de toute pupille, occupé seulement par une puissance ésotérique dont il est le réceptacle.  

    ”Gi…bier…”

    À ces mots, des arcs électriques viennent crépiter autour de la tête d’Hestian, les éclairs filandreux s’articulent et s’enchevêtrent pour former des imitations de bois de cerf, et les muscles tuméfiés du chasseur déjà massif gonflent un peu plus sous la force qu’il s’apprête à déployer.

    ”Riend… perssssssoo… nel… Kiiieee… ran.”

    Il envoie son poing en direction du Drakyn alors que déjà, l’onde de choc du départ pulvérise les restes de la barricade derrière lui.

    Alors qu’Arès voit ses meilleures chances de survie se faire attaquer, il ressent une fois de plus quelque chose, mais cette fois ce n’est pas sa chair qui se déchire à cause de l’attaque surprise d’un moucheron insupportable et invisible. C’est une présence qu’il ressent. Le renforcement du blizzard joue contre la faveur de Khala parce que maintenant il peut vaguement distinguer l’endroit où les flocons rebondissent en plein air sur un vide apparent. Peut-être que Khala est inconscient de ça, parce qu’il continue d’approcher.

    Au loin, un deuxième bramement résonne, cette fois à peine audible à cause des vents hurlants et du combat assourdissant.



    Objectifs:
    Protéger Arès: 0.6/1
    Vaincre Roman Lothar: 0/1
    Vaincre Alphonz Kalde: 0/1
    Vaincre Hestian Monsoul: 0/1

    CARTE:

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    CENDRES
    Dragon du Razkaal
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    Kieran Ryven
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    qui suis-je ?:
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  • Mar 6 Aoû - 15:22
    Même dans le blizzard, l'odeur des pins dans l'air montagnard, je n'avais que le sable carbonisé, l'odeur métallique du sang dans les sinus et les larmes qui refusent de s'arrêter de couler. Brûlantes, elles tombent sur le sol enneigé, et mon dernier souvenir où c'était le cas était il y a cinq ans. Tout me revient dans le museau comme une tornade, sans me laisser le temps de faire quoi que ce soit. J'essaie de trouver un message, un enseignement dans cette situation. Un apprentissage, qui me paraît bien flou, et en fait, je le vois de moins en moins comme ça. Toutes les conditions sont là pour me faire comprendre que c'est une punition. Pourtant, j'étais persuadé d'avoir fait ce que j'ai pu dans cet avant-poste, pas assez pour protéger mon père, Roman, Shael. Une partie de moi est morte là-bas, et cette partie revient des Cendres pour que je termine cette histoire.

    Peut-être que l'enseignement est dans l'équilibre des choses, qu'il y a trop de nuances pour se dire être bon ou mauvais.

    Protéger un barrage, le Maire de Courage, sauver le village, et repousser l'ennemi, ne sont peut-être pas des objectifs bienveillants pour tout le monde. Rien n'est facile. Et, j'ai fait un choix. Le sourire carnassier de Roman, sardonique, impitoyable, si étiré qu'il en perd du sang, est le reflet d'une erreur. Une erreur qui n'avait aucune mauvaise intention, mais je vais en payer le prix. Alors, qu'il en soit ainsi.

    « Shael, je te demande également pardon. Estelio nin togo dîr lín na lín goledh...* »  

    Que je souffle en elfique de touriste, en extirpant la dague de mes côtes dans un grognement et laisser ma régénération prendre le relais. Puis, un autre grognement viendra couper mon élan, que j'ai mis tant de mal à mobiliser. J'étais fort, j'étais prêt, mais ça ne sera pas le moment, du moins pas encore. Roman disparaît dans un nuage de glace et c'est en redressant la tête que je le vois. Totalement différent, bavant ses syllabes étranges, cette voix étrange. Des yeux dénués de pupilles, comme s'il était en transe, ses traits crispés par des grimaces sauvages, les fourrures qui l'habillent sont parcourues de crépitements électriques, et je commence à interpréter qu'il n'est définitivement pas le chasseur de cet endroit.

    Non, il est sa représentation mystique, magique, élémentaire. Bordel...

    « C'est toi, qui a un lien direct avec le Cerf, et tout ce chaos dans la forêt. »

    Il nous a prit pour des buses depuis le début. Mais je vois pas le lien avec Roman. Si Lothar est bien le patron de l'ordre de la chouette, il s'est probablement servi de lui. Mais c'est donc deux ennemis différents. Et quand je vois Hestian, je ne vois pas un homme qui ploie le genou devant autre homme. Non, il ploie le genou devant une force. Et je sais reconnaître une personne envahie par cette force avec tout le consentement du monde, ou pas. Hestian, me rappelle la Princesse de Cœur, qui appartenait à l'Assemblée, et que j'ai torturé, possédée avec tout le consentement du monde le titan des océans Kaiyo, avant que je ne prévienne le gouvernement de son attaque imminente dans la Nation Bleue. Sa musculature s'est hypertrophiée, avec cet aura surnaturel, prêt à en découdre.

    Il veut des vies. Il veut de la viande.

    Il s'arrête au sommet de la barricade de glace, dominant tout le monde, et là, il lève son poing. Je lève ma garde, en vain. Des éclats de givre nous bombardent, Arès et moi. Le blizzard devient encore plus violent, les flocons se transforment en grêlons acérés, nous frappant comme une pluie de lames. Les bras en croix devant mon visage, j'essaie d'essuyer comme je peux le chamboulement de cette foutue météo, en gardant les jambes les plus lourdes et les plus enracinées au sol possible.

    Puis, il atterrit devant moi. Dégueulant des mots à peine audibles.

    « Gibier ? Tu veux me donner à bouffer à qui. »

    C'est bon, je commence à reconstituer le puzzle. Et les bois de cerfs électrique qui se matérialisent au-dessus de son crâne en est une belle preuve. La lumière vive m'abîme les yeux, le bruit déchire mes esgourdes, et sa proximité me hérisse les écailles et la chevelure. Toute cette magie, dans une seule et même personne... Ca relève du mythe. Mais, je vis ça comme un ascenseur émotionnel. Parce que, au moins, ce type, ce n'est pas Roman. Et bizarrement... Ça me soulage.

    Un sourire long d'un demi-centimètre fend mes lèvres.

    « Alors je vais me défendre, ne le prends pas personnellement. »  

    Un sourire, qui disparaît soudainement devant l'onde de choc qu'il crée pour me délivrer un coup qu'il va falloir parer. Je serre les dents, ancre mes pieds dans la neige et je prépare mon propre poing. C’est comme essayer de contrer une avalanche avec un bâton, mais j’ai pas le choix. Une onde de choc explose autour de nous, balayant la neige comme si un géant avait frappé le sol. L'impact est monstrueux, un bruit sourd qui résonne à travers tout le village.

    Le sol sous nos pieds se fissure, des craquelures se propageant en étoile autour de l'impact. Les flocons de neige sont soufflés en arrière, créant une sorte de cercle dégagé autour de nous, où l'air semble scintiller de particules glacées en suspension. Le blizzard reprend rapidement ses droits, mais l'instant de l'impact laisse une marque, une zone où la neige semble avoir été soufflée par une explosion invisible.

    Pendant ce flottement, mon torse s'illumine. Avant de libérer un crachat de feu concentré qui déchire l'air d'un changement brutal de température. La neige à plusieurs mètres autour de nous fond instantanément, créant des volutes de vapeur qui s'élèvent en colonnes tourbillonnantes. Le sol humide se transforme en une boue bouillonnante, des poches d'air emprisonnées éclatent avec des bruits secs et répétés. Le blizzard, brutalement coupé par cette décharge incandescente, est repoussé en une onde circulaire. Lui déployant une marée de feu à bout portant.

    Impossible de savoir s'il a été touché, je n'attends pas longtemps avant de récupérer Portecendres, utilisant la même force que ma parade. Levant la lame, elle fend l'air, et d'un moulinet pour prendre de la vitesse, chercher l'empalement, plein torse.

    Secouant l'environnement de nouveau, dans le fracas d'un duel entre deux colosses.
    * "Espère en moi pour emmener ton homme à tes côtés."

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  • Sam 10 Aoû - 7:19
    Le blizzard redoublait d'intensité et la créature infernale, quant à elle, se voyait sombrer dans ses instincts les plus primaires à mesure que l'humidité croissait. Son petit corps né de sinistres manipulations s'était fait instable à mesure que les altérations alchimiques de son enveloppe s'étaient multipliées, faisant aujourd'hui de lui une véritable bombe à retardement. C'était néanmoins lorsque la panique commençait à le gagner que Klak-Klak voyait rouge et que sa mortelle inventivité se faisait si effarante qu'on en devenait à se demander si la bestiole divertie par le passage du premier papillon venu était bien la même que celle qui se livrait alors à ses affrontements avec une férocité dantesque.

    Les poils de Klak-Klak se hérissaient sur tout son corps et ça et là, les pétarades furtives s'étaient faites plus bruyantes et désagréables pour la boule de poils qui sentait l'instabilité de son corps commencer à constituer un risque trop immédiat pour être ignoré. Après avoir émis un léger croassement reptilien, le monstre miniature changea par magie la teinte de son pelage, adoptant un manteau de neige plus vrai que nature. Camouflé aux yeux du grand brûlé qui tâchait au mieux de le pister, l'aventureux hybride glissa d'une toiture jusqu'à la bordure d'un enclos.  Il profita de son bref passage sur le sol immaculé pour récolter une pierre juste assez grande pour être contenue dans sa patte; ce pour enfin y insinuer son énergie magique.

    La roche se mit doucement à fumer et si cette infime manifestation visible aurait pu trahir la position du prédateur en temps normal, le blizzard était en cette situation un ennemi ainsi qu'un allié. Klak-Klak prit position sur un nouveau perchoir et lorsqu'il fut enfin prêt pour l'assaut, il lança la caillasse droit vers le belliqueux Roman qui pensait à tort pouvoir faire du chasseur une proie. Le furtif projectile manqua d'entrer en contact avec le visage du mage de guerre et ce fut lorsqu'il passa au plus près de celui-ci que, dans une violente détonation, l'objet explosa dans une gerbe de flammes en propulsant tout autour des éclats brûlants.

    Klak-Klak; trop aveuglé par l'adrénaline pour lancer l'un de ses célèbres cris barbares; poussa un simple grognement en guise de marque de satisfaction puis fondit tête baissée, pattes dans la neige; ce pour venir écourter la distance entre son adversaire et lui. Le contact avec la substance aussi glaciale qu'humide lui arracha un frisson de dégoût et il serra instinctivement les crocs pour y faire face. La neige vint fondre au contact du petit corps embrasé et les timides bruissements explosifs des blessures naissant sur sa peau se firent entendre là où ses dextres étaient enfoncées dans la poudreuse.

    Alors qu'il s'apprêtait à charger son opposant; un cri trop bestial pour être du fait d'un homme vint le figer sur place. Dans le noir; l'animal savait que diverses batailles étaient menées aux quatre coins du village mais ne voyait plus son compagnon de toujours et s'il était certes passablement trop idiot pour pleinement concevoir le concept d'inquiétude, il ne pouvait nier que la situation générait en lui une certaine forme de panique. Des claquements brutaux vinrent encore jusqu'à ses esgourdes et la Salamandre comprit qu'à défaut d'une immédiate victoire, Kieran n'était pas encore tombé face à l'ennemi; ce qui était pour le moins galvanisant.

    Blessé par le blizzard tranchant qui paraissait enfin s'apaiser depuis son dernier assaut, Klak-Klak sentait sa rage primale grimper en flèche et lorsqu'il aperçut au travers du ballet de flocons la sale trogne de Roman; il ne lui fallut qu'une fraction de secondes pour définitivement rompre son camouflage afin de se ruer en avant, ventre à terre; ce pour finalement bondir comme un léopard en plein sur Roman. Les griffes du monstre se refermèrent, agrippant la peau et les vêtements de la proie afin d'engager une mêlée sauvage. Ce que n'avait sans doute pas anticipé le sorcier; c'était que le chien de garde du Razkaal était non seulement un fin adepte des arcanes de pyromancie; mais surtout qu'il était quasiment immunisé aux effets des brasiers dont il se rendait responsable.

    Le sifflement audible émanant de son pelage frétillant se fit de plus en plus intense. Des tremblements s'emparèrent de sa silhouette, ce avec une fréquence telle qu'on eut dit qu'il se mettait à vibrer. Le regard de l'hybride et de son ennemi se croisèrent et dans les petites pupilles luisantes de la créature, Roman put apercevoir une lueur enflammée qui gagnait en intensité alors que le petit monstre se réchauffait jusqu'à atteindre des températures tout bonnement déraisonnables. Les commissures des lèvres de Klak-Klak se mirent à fumer puis il claqua des mâchoires deux fois.

    L'explosion qui suivit fut d'une démoniaque brutalité.
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  • Sam 10 Aoû - 11:32
    Le chaos… voilà ce qui régnait actuellement sur le village de Favjökul. Entre l’arrivée fracassante d’Hestian qui déchaînait toute sa puissance sur les protagonistes et la puissance dévastatrice des deux Limiers, la scène était des plus chaotique. Mais, il n’y avait qu’une seule chose qui intéressait vraiment Arès, c’était de choper ce soi-disant Maire, qui était en réalité et certainement, un membre de l’Ordre de la Chouette. Le sang chaud du fasciste ferait qu’il avait très envie de le tuer, parce que, d’un, il était une menace indéniable au bon déroulement de sa carrière politique et, de deux, parce qu’il l’avait planté, simplement.
    Heureusement, le bâtard elfique était quelqu’un de coriace, mais avant tout une personne intelligente et qui savait réfléchir et prendre les bonnes décisions… enfin, pour sa propre personne. Il était clair que mettre à mort son opposant n’était absolument pas une bonne idée, du moins, pas tout de suite. Par contre, l’assommer pour le faire prisonnier dans des prisons secrètes, ça, c’était une excellente idée. Après tout, se débarrasser des opposants politiques, c’est bien et, s’en débarrasser tout en les gardant sous le coude pour les torturer, c’est mieux.

    Tout d’abord, le Maire savait où se trouvait son adversaire. Il fixa alors sa position approximative de ses prunelles océaniques, une position révélée par les précédents flocons qui laissaient paraître la silhouette de Khala. Il fit ensuite quelque chose de très simple, mais qui nécessitait certaines connaissances magiques. Il tendit le bras en direction de son opposant, tandis que ses yeux s’illuminèrent et que, du bout de ses doigts, jaillirent des faisceaux de lumière, dont l’extrémité était extrêmement pointue, dansants jusqu’au faux Maire local. Ils virevoltaient dans les airs, pour se positionner de part et d’autre de Khala, puis, d’un seul coup, ils foncèrent sur le pauvre membre de l’Ordre de la Chouette. Les pics rentrèrent, sans pour autant laisser de trace visible, ce n’était que de la magie.
    Pour autant, les dommages subis par Khala étaient tels, que ce dernier était obligé de rompre son sortilège d’invisibilité, dévoilant sa sale gueule au Maire de Courage. Ce dernier fit alors un grand sourire et, il rappela les pics de lumière à lui, ces derniers pénétrant l’enveloppe corporelle du bâtard des Wessex.

    Ce n’était pas encore fini, non, loin de là. Maintenant que son adversaire était révélé, Arès devait passer à la seconde étape, à savoir, le déstabiliser. Tout en restant assez éloigné, le demi-elfe fixa son opposant, ses yeux redevenus bleus, puis il concentra sa magie pour créer une illusion. Soudain, le membre de l’ordre de la chouette se retrouva peu à peu entouré d’une brume opaque, dans laquelle il lui était impossible de voir à plus d’un mètre. De ce fait, il ne savait plus où il était et, n’avait pas la moindre idée d’où il devait aller pour s’en sortir. Il stressait, certainement et, Arès ne pouvait que s’en réjouir. Ce dernier d’ailleurs, commençait à bouger autour du membre de l’Ordre de la Chouette. Il le contourna, d’un pas léger, pour qu’il ne l’entendît pas -et en même temps, il n’allait pas l’entendre, étant donné que l’illusion d’Arès matérialisa aussi un son sourd, occupant une grande partie de son ouïe, aussi fine soit-elle- et, une fois dans son dos, le Maire usa de nouveau de sa magie.
    Dans sa main droite se matérialisa un genre de marteau de lumière, suffisamment lourd pour être capable de paraître dévastateur et, sans attendre, Arès leva cette main droite au-dessus de la tête de Khala et, il laissa son arme s’abattre sur la tête de ce dernier.

    Voilà que Khala s’écroula, tombant lourdement sur le sol devenu humide de ce qui était, il n’y a encore pas si longtemps, une jolie mairie. Le regard d’Arès se tourna alors vers le dernier Protecteur d’Ébène qui était encore à ses côtés, puis, avec un grand sourire, il s’adressa à lui.
    « Voilà une bonne chose de faite. Je veux qu’il vienne avec nous à Courage, vivant. » Fit le Maire, d’un ton froid et d’un air nonchalant.
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  • Lun 12 Aoû - 2:06

    Les Gorges d’Ildrekyhr
    TOUR 8



    Roman a le regard fou, sa gorge éventrée fulmine en cherchant des yeux la moindre trace qui trahirait la position de l’autre bestiole saugrenue mais non moins dangereuse qui accompagne Kieran. L’ancien soldat sait qu’Hestian va occuper le Limier si ce n’est peut-être même lui régler son compte, il ne connait pas l’étendue des capacités du diviniste mais il sait qu’il est sacrément puissant lui aussi, il avait eu droit à des démonstrations de forces, et bien qu’il ne soit pas du genre à être facilement impressionné quand on parle d’arcanes, même lui avait dû admettre une certaine humilité. Dorénavant debout dans le blizzard, Lothar cherche le noir de la nuit à la recherche d’une étincelle, d’une douce rougeure qui oserait percer l’opacité des ténèbres et annoncer une attaque du chasseur court sur patte, mais rien ne vient. Il a déjà consommé une quantité significative de mana depuis le début de l’affrontement et s’il veut l’emporter il va devoir commencer à ménager ses efforts, c’est pourquoi lorsqu’un projectile fuse dans sa direction en sortant de la nappe obscure du théâtre de bataille, il ne prend pas la peine de générer un bouclier de glace, il se contente simplement de se baisser lorsqu’il voit que l’objet lancé ne fera pas mouche.

    Quelle terrible erreur.

    La détonation du caillou explosif fit trembler d’abord l’air et immédiatement après envoya le mage de combat au tapis. La vague de chaleur se confond dans ses sensations avec la vague de froid, et l’espace d’un instant la similitude des stimulis avec cette autre fois d’il y a cinq ans le propulse dans les méandres de ses souvenirs, il revoit les cheveux de Shael, il tente de se remémorer ses traits incertains alors qu’il la revoit mourir de dos, Roman est désorienté, absent une seconde avant de sentir quelque chose remonter sa gorge pour de vrai cette fois. Il crache, son sang macule la neige devant lui mais il tient encore debout, la puissance du souffle ne l’a pas tué grâce à deux réflexes miracles, la protection superficielle de givre qui recouvre sa peau et la direction dans laquelle il avait tenté d’esquiver la pierre enchantée. Son esprit a du mal à enchaîner deux pensées sans vaciller sous l’effet de la détonation et de ses oreilles qui vrillent, mais il tient encore bon, pas pour très longtemps s’il en croit la douleur dans son corps et le sang qu’il vient de tousser, ses organes sont certainement en charpie…

    Il relève la tête, tout juste au bon moment pour distinguer une forme filer dans le noir et lui foncer dessus. Les efforts surhumains de Lothar pour riposter ne lui arrachent même plus de douleur, son corps tourne sous une dose monumentale d’adrénaline, pour quoi? Pour survivre? Survivre à quoi? Aux prises avec la salamandre dont le pelage s’ignifuge de plus en plus intensément, il écarquille les yeux en étant pris de cette soudaine épiphanie. C’est comme si son esprit venait tout juste de sortir d’une chappe de brouillard qui l’avait embrumé depuis cinq ans. Son corps résistait encore, il avançait tout seul, il mangeait, respirait, agissait tout seul, mais son esprit, son âme n’avait plus aucune raison de se battre comme ça. On la lui avait retirée. Sa vie depuis cinq ans n’était devenue qu’une série de moment au mieux désagréables au pire absolument insupportable, il est incapable de profiter de la moindre chose, du moindre moment, toujours accablé dans l’instant de joie par l’irruption parasite de cette pensée inévitable: elle aurait dû être là avec moi. Un simple repas lui était impossible à apprécier, parce qu’il ne pouvait faire autrement que se dire qu’elle aurait aimé le partager avec lui. Une soirée entre collègues se transforme en fardeau interminable parce qu’il sait qu’il n’y a aucun sens dans le fait qu’il soit là, présent, seul, parce que le bon ordre des choses, c’est qu’elle soit là assise avec lui à festoyer. Alors pourquoi est-ce que son corps agit tout seul?

    Sa magie de glace se cristallise sur son corps pour le protéger de l’explosion imminente qui s’augure à travers le réchauffement phénoménal de l’hybride. Pourquoi est-ce qu’il se donne tout ce mal pour se battre?

    Sa glace se dissout. Le regard de la bête plonge dans le sien.

    Parce qu’il cherche juste une fin à un livre dont on a arraché les chapitres.

    Sa bouche s’ouvre d’abord pour hurler, mais elle se crispe devant l’acceptation de l’imminence.

    Ka-boom.



    Portecendres balaye l’air en un moulinet avant de chercher la silhouette visible d’Hestian à travers les flammes mourantes générées par Kieran, mais quand l’acier de la claymore rencontre enfin une résistance, la vapeur étouffante se dissipe sous les soufflements puissants du cultiste. Il renifle bruyamment en expirant avec une force presque bestiale, Hestian Monsoul regarde son adversaire de ses yeux vides et laiteux, ses deux mains sont jointes autour du plat de la lourde lame, pinçant les deux bords entre les bases de ses phalanges pour éviter d’appuyer sur son tranchant. L’élémentaire de métal dévisage un instant le Drakyn alors qu’une première explosion retentit dans la nuit à quelques dizaines de mètres:

    ”Par… ici…”

    Forçant immédiatement sur sa prise, il pousse brusquement l’arme pour forcer le bras de son manieur à s’enfoncer dans sa propre côte, et profite de cet instant où il ne peut pas contrattaquer pour retourner sa prise sur la lame pincer cette fois l’épée à deux points différents, comprimant la lame entre ses doigts et sa paume de chaque côté pour la manier comme un bâton, réduisant drastiquement la liberté de mouvement de son adversaire.

    ”Ex-...pér…rr… ience.”

    Une parodie de sourire habite le visage du shaman alors qu’il tire brusquement sur la lame en un mouvement de rotation du torse, ses bras entraînent la claymore et il bascule sa tête en avant pour rencontrer l’arête nasale de Kieran avec un son peu rassurant. Hestian profite encore une fois de son ascendant sur l’arme pour la retirer une bonne fois pour toute des mains de son propriétaire et il la laisse tomber sur la terre humide. Ses poings se ferment, il monte sa garde. Dans la nuit une deuxième explosion retentit alors que Klak-Klak apporte un point final à un mauvais conte, et une première frappe vient chercher le Limier sur son flanc droit mais l’ancien militaire ne se laisse pas faire, sa force brute équivaut largement celle du cultiste galvanisé et non seulement il bloque le coup, mais ils s’engagent dans une lutte acharnée. Hestian finit cependant par agripper le Drakyn par une de ses cornes et en penchant la tête de son adversaire sur le côté, il expose dangereusement la nuque de l’ex-reikois. Le ballet est de plus en plus pernicieux, les mains s’échinent à démembrer leurs opposants sans succès, Hestian grogne sous l’effort et finit par trouver une clé de bras sur Kieran, il passe la tête de sa victime sous son aisselle, refermant sa prise autour de la nuque tout en cherchant avec son genoux à frapper l’abdomen du Drakyn.

    Alors que le bâtard Wessex et Solveig finissent de sécuriser le faux Maire de Favjökul, ils s’apprêtent à venir en aide au Limier contre le cultiste possédé quand un vacarme assourdissant retentit aux abords du village. Un bruit de martèlement massif et régulier commence à se faire entendre alors que le blizzard meurt pour de bon.

    Un bruit de sabots dans la neige.



    Objectifs:
    Protéger Arès: 0.8/1
    Vaincre Roman Lothar: 1/1
    Vaincre Alphonz Kalde: 1/1

    Vaincre Hestian Monsoul: 0/1
    Survivre…

    CARTE:

    PRÉCISIONS:
    CENDRES
    Dragon du Razkaal
    Dragon du Razkaal
    Kieran Ryven
    Kieran Ryven
    Messages : 321
    crédits : 1004

    Info personnage
    Race: Drakyn
    Vocation: Guerrier combattant
    Alignement: Neutre Bon
    Rang: C
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t2655-kieran-ryven-terminehttps://www.rp-cendres.com/t2721-carnet-froisse-d-un-limier-kieranhttps://www.rp-cendres.com/t2732-journal-carbonise-kieran-ryven
  • Mar 13 Aoû - 19:28
    Il fallait que je tombe sur le plus costaud.

    Et encore, il y a toujours plus gros.

    Notre espace de combat était un orchestre d'éléments brouillés, une collision magique de glace, de feu, d'air et de neige fondue. Traversant le nuage avec Portecendres en espérant également traverser ma cible... Il n’en sera rien. Hestian, parfaitement en forme dégageait des airs de spectres fantomatiques increvables. Moi, j'ai la bouche ouverte, les expirations sont bruyantes, ma réserve de magie partie de moitié, avec la voix de Roman qui résonne dans ma tête pour mieux poignarder mon esprit.

    Rien n'allait, et pourtant, il faut encore se battre.

    Une explosion attire mon attention, la couleur des flammes au loin a l'air de signer une note finale au combat. L'inquiétude m'envahit, autant pour Lothar que pour Klak. Cette mission est définitivement la plus éprouvante malgré mon endurcissement au Razkaal. C'était ressentir l'ouverture d'une plaie béante s'ouvrir de nouveau, alors qu'on l'a pensait cicatrisée. Je me fais rapidement désarmé, ignorant le sourire presque sardonique de cette enfoiré qui me fera goûter son front contre mon nez, le bruit sourd d'une brisure d'os qui plie dans le mauvais sens ma cloison nasale. Je m'étouffe rapidement avec un peu de sang, la majorité dégueule de mes sinus et me déstabilise vers l'arrière.

    « D'accord, aux poings. »

    Puis, une deuxième explosion attire mon attention.

    « Roman, Klak... ! Et merde. »

    Mes côtes accueillent un premier coup de poing, ces coups sont de véritables accidents de chariots. L'éboulement d'un rocher qui vient s'écraser sur mon derme brûlant, et commence alors des échanges qui viennent rétablir la balance. Ma colère monte, et je réalise parfaitement qu'il n'y avait plus rien à réparer dans cette situation, simplement sauver ce qui reste, et qui vaut encore le coup. J'ai beau avoir du répondant, je ne bouge pas assez vite, et une corne finit entre ses phalanges, avant d'avoir la gorge qui commence rapidement à être coincée sous sa prise. Face à face, le combat aux poings devient une lutte au sol où l'air commence à s'échapper de mes poumons et absolument rien qui entre.

    Quand son genou vient pour me matraquer l'abdomen, un nombre multiple de cliquetis traduis l'apparition de mes écailles qui se renforcent et s'épaississent sur tout mon tronc jusqu'à la gorge, sa rotule s'écrase dans un bruit plein comme s'il envoyait sa jambe dans un mur massif. Penché vers l'avant, mon collier sors de mon col, qui tient l'Arcanaegis brillant une idée que j'applique directement, en l'attrapant pour en déclencher son pouvoir. J'extirpe Luciole de ma taille pour lui poignarder l'estomac, dans une cacophonie de déchirures de chair internes.  

    Cherchant à enfoncer l'arme toujours plus loin, ma relique magique, elle, n'a pas finit de bosser. Et Monsoul n'a pas perdu une once de force. Comme si la relique essayait de boire un puit sans fond. Le grondement d'une explosion résonne dans la voûte nocturne, coupant la nuit en deux. Un éclat de mana pur déchire les nuages, illuminant brièvement le ciel avec une silhouette colossale, tempétueuse. Reptilienne, océanique, mais loin de l'apparence de Kaiyo. L’arcanaegis, gorgé de magie, n’a pas su contenir tout ce pouvoir et explose dans un déchaînement de lumière et de force. Le souffle de l’explosion balaye le champ de bataille, secouant la neige et ébranlant le sol sous mes pieds. Heureusement, mon renforcement me protège, et je suis épargné des pires effets de l’onde de choc. Mais Hestian, lui, n’a pas eu cette chance. Il gît au sol, gravement blessé, grognant de douleur, son corps encore pris de convulsions tandis que ses yeux et ses muscles tentent de retrouver leur apparence normale.

    Il a perdu son lien magique ?

    Je prends une grande inspiration, le vent glacé me piquant la peau, quand un nouveau danger se profile. Arès, sa silhouette à peine visible dans la nuit, est soudainement dévalée par la course effrénée d’une bête monstrueuse. Le Gamlaälgen surgit des ténèbres, un colosse à moitié mort dont les côtes décharnées défilent devant moi. La bête projette des gerbes de neige à chaque foulée, ses sabots écrasant la poudreuse avec une force titanesque.

    Sans un moment de pause, la créature fonce droit sur Hestian. Le chasseur, à peine capable de se redresser sur ses coudes, est à peine conscient de l’attaque imminente. Le Gamlaälgen, dans un mouvement brutal et sans ralentir, ouvre grand ses mâchoires monstrueuses. Avant que je puisse réagir, il happe Hestian à moitié, l’engloutissant presque entièrement entre ses dents. La scène se déroule avec une rapidité glaçante, et la bête, emportant sa cible, disparaît de nouveau dans les ombres de la nuit.

    Le silence retombe brutalement alors que le son des sabots de la bête s’éteint soudainement, laissant derrière lui une trace de chaos et de destruction. Dans un geste désespéré, je fais partir une boule de feu dans le ciel, dans la direction de la créature qui vient tout juste de décaniller et peut-être éclairer là où ils auraient pu fuir... Mais, rien. Absolument que dalle.

    Comme s'ils n'étaient jamais venus. Si cette bestiole voulait le buter, Hestian serait déchiré en plusieurs morceaux devant nous. Je n'ai pas vu ça comme une chasse, mais... Comme un sauvetage. Les traquer tout de suite demeure un risque inutile.

    Dans un dernier soupir, j'essuie le sang qui macule ma bouche et mon menton, redresse mon nez dans un grognement de plainte, récupère ma Claymore, puis cherche Klak, avec le silence de Roman qui en dit long. Puis j'observe les résidus d'une explosion qui a vaporisé sa victime. Une tristesse profonde et un chagrin inconsolable déforment mes traits, mais je sais que ce petit Dragon Rouge a tout bonnement voulu bien faire. Il a l'air bien abîmé par le fouet de la glace et cette neige qui tombait continuellement. J'essaie de trouver une pomme pas trop écrasée par le combat dans ma besace, puis lui offre cette douceur. Me servant de Portecendres comme d'une canne, je me retourne vers Wessex et son Protecteur, accompagnant un Khala neutralisé, les observant sans grande conviction, l'œil vide et vitreux.

    « Tout va bien ? »

    Question débile qui demande une réponse idiote.

    Mais c'est tout ce que j'ai, faute de mieux.
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