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    Praelia Matricus
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  • Ven 24 Mai - 1:36
    Azura vir Gaïa Braelohn-Jidmasdottir Aiwenor




    Pour la Lumina dénuée d’adresse depuis le cataclysme qui avait ravagé son village d’Orlogne, le notaire de Zelevas d’Élusie Fraternitas, le Maître Kroguel, a décidé de se faciliter la tâche en déposant en personne la lettre destinée à l’actuelle Consule de la République à son bureau de fonction à Liberty. Une lettre dont il ignore bien sûr le contenu, mais qu’il délivre conformément à l’activation du testament de son client.




    Azura,

    Les mots ne sauront exprimer pleinement le fond de mes pensées alors que je vous rédige cette lettre. Ces mêmes mots qui se faisaient autrefois les instruments vindicatifs de mes discours grandiloquents et de mes prestations oratoires ne me semble aujourd'hui plus avoir autant la même clarté, ni la fiabilité d'antan, ils me faillissent alors que je tente désespérément de formuler les émotions qui me pèsent lourdement à l'encre dérisoire sur un papier qui l'est tout autant en vue de la tâche qui leur incombe.

    Je ne puis que cerner l'océan d'amertume dans lequel mon coeur, mon âme et mon esprit se noient depuis quelques jours. Ce n'est pas là que la saveur du regret, non, c'est celle de la culpabilité qui lie ma langue et la teinte de ce goût insoutenable.
    Je suis profondément désolé que toute cette aventure se termine ainsi Azura.
    Je suis désolé que les choses n'en aient pu être autrement.
    Désolé enfin, de vous avoir blessé.

    Je vous prie de croire supplie de me croire Azura. Aussi mal avisé que j'ai pu l'être, aussi perdu que mes actes puissent vous paraître, j'ai toujours agit par le seul amour que je croyais avoir connu, celui que j'éprouve encore toujours envers la République. Pourtant cette dernière année passée à vos côtés m'a poussé à nourrir une sensation dont je me croyais incapable, après des décennies entières à ne vivre que pour la nation, vous avez entrouvert cette porte qui m'a dévoilé ce que ce serait de vivre pour moi.

    Ce regret qui me surine au plus profond de moi-même, c'est celui de vous avoir moi aussi changé au fil des mois. Je regrette de vous avoir rendue aussi cruelle que je ne le suis, vous qui n'étiez que bonté. Je regrette de vous avoir appris à trahir, vous qui n'étiez que confiance.

    En dépit de ces remords qui me tiendront sûrement compagnie pendant que ma raison s'étiolera dans la cellule qui m'attend au Razkaal, vous avez été la meilleure et la plus douloureuse des passions qui m'ait été donnée de vivre, Azura.



    Je vous ai aimé.

    Zelevas d'Élusie Fraternitas








    Soren Goldheart



    ”Y’en a qui ont vraiment les moyens…”

    Comble de l’ironie d’entendre cette phrase dans la bouche de Maître Kroguel, lui-même étant un des notaires prisés par les politiciens de la capitale, il n’a pas à rougir de sa propriété personnelle, et pourtant en regardant la somptueuse villa du Goldheart en plein Liberty, il doit avouer que certaines démonstrations ostentatoires sont plus efficaces que d’autres pour colporter l'opulence de leurs détenteurs. Après, il doit bien admettre que les traces toutes récentes de l’inondation sur les murs et les fondations de la propriété du Goldheart aident à relativiser, il est clair que Kroguel n’avait pas eu ce problème avec sa demeure en périphérie de Liberty, puisque celle-ci s’était faite tout bonnement raser dès les premières secondes de la bataille. Ça lui fait moins de ménage à faire quand tout est balayé par le vent.

    ”Enfin bon, au moins c’est juste une lettre à la poste.” fait-il d’un rire jaune.

    Le clapet de la boîte aux lettre remonte et s’abaisse dans un crissement de protestation alors que le quarantenaire aux lunettes rondes glisse l’enveloppe dedans, il fait demi-tour et poursuit sa mission sans plus attendre.



    Goldheart,

    Je ne saurai prédire l'état dans lequel cette lettre te trouvera, aussi vais-je aller droit au but, je n'ai pas la prétention de te "confier" la République ni même la suite de mes opérations, je sais seulement que nous sommes les mêmes, animés du désir de relever ce pays, et comprenant la nécessité d'embrasser les ombres pour pouvoir les déchiffrer et les vaincre. C'est pourquoi je t'informes des nouvelles suivantes:

    Le Projet Palladium est un échec, je pense que c'était apparent aux derniers évènements dont vous avez tous été témoins, mais ne le laisse pas tomber dans l'oubli. Il mérite quelques dizaines d'années de recherches supplémentaires, trouve le Docteur. C'est lui qui détient le talent derrière le Projet Palladium, et je sais que tu le connais déjà, il m'a parlé de votre petite partie d'exorcisme. Il est une personne à surveiller de très près, motivé uniquement par l'appât du progrès et de la recherche il n'a nulle autre loyauté et n'hésitera pas à servir l'Assemblée, le Reike, les terroristes ou pire les Titans s'il y voyait une porte vers l'avancée scientifique, il vaut donc mieux que vous le gardiez près de vous, près des intérêts de la République, il est de ceux que le pays préfère avoir avec que contre lui.

    Vaenys Draknys, l'ancien prince héritier du Reike, est un individu possédant une double identité au sein du monde la pègre, il mène une grande partie du monde d'en bas sous le nom du "Baron". Il y a sept mois, je l'ai introduit dans la pègre républicaine de Justice et je l'ai même soutenu pour qu'il prenne le contrôle du réseau criminel de la ville nommé le Balancier. La Pègre se doit toujours d'être aussi structurée que nos institutions, d'avoir ses lois, ses règles, pour éviter que le chaos et l'insécurité ne règne, depuis que l'Assemblée a évincé l'Organisation du Syndicat de la République, il n'y avait plus personne pour tenir tête à ces Sorcières et entraver leurs plans. C'est grâce à Vaenys que Justice a été épargnée durant l'attaque du 15 Janvier, c'est un homme intelligent qui a manié la criminalité reikoise pendant plus d'une centaine d'années, je suis persuadé qu'il apportera une stabilité essentielle au monde d'en bas de la République, mais en mon absence, il faut quelqu'un pour s'assurer qu'il remplisse sa part du marché.

    Tantale Ironsoul, la petite soeur de James, le Directeur de la Grande Biblothèque Ironsoul, est une receleuse d'information qui travaille en étroite collaboration avec Draknys, elle a une dette envers moi, elle honorera sûrement celle-ci si jamais tu le lui demande en mon nom. Elle dirige un des gangs du Balancier, je te conseilles donc de rester sur tes gardes la concernant, c'est un contact à double tranchant.

    Pendant mon arrestation, il me semble bien t'avoir dit que le PFR devait être dissout, mais je n'ai pas expliqué pourquoi devant de Rockraven. Sache donc que Vigent Fraternitas a détourné des fonds du Parti l'année dernière pour honorer une dette pécuniaire envers un gros bonnet du trafic de drogue. Vigent détient également 20% des parts de FSF, mais Wendell Junior n'en a que 10%, ils ne sont plus majoritaires de la compagnie parce que mon neveu Séraphin possède 30% des parts à son nom, dormant sur un compte panier qui n'est pas réclamé. En l'état, au prochain conseil des actionnaires en Juin elles seront redistribuées équitablement entre tout les investisseurs et ce seront les industriels qui gagneront le contrôle du Parti.

    Mon neveu Séraphin n'est pas réellement mon neveu, il est le fils caché d'Artorne Fraternitas et de Polymnie Genova. Cette dernière est devenue folle très jeune et a tourné tueuse en série, elle s'est faite surnommer "La Galeuse" et a fini au Razkaal mais elle y a accouché de Séraphin. La raison de sa folie nous était inconnue à l'époque, mais il s'est avéré qu'elle portait en elle des Démons qui se transmettaient de parent en enfant, et Séraphin en a hérité, ils s'appellent les Nevi'im. Son affiliation est un secret connu de moi seul, les Genova essaient désespérément de libérer les leurs des cellules du Razkaal où Mirelda les a enfermé, et si l'existence d'un Prévôt Genova venait à se savoir, les conséquences pourraient en être catastrophiques. Soit sur tes gardes Soren.

    Mon notaire fera enfin les démarches pour pouvoir te nommer dirigeant du FRN, Siegfried a déjà le PFS et je ne crois pas qu'il soit de bon augure de laisser les deux Partis converger, mais je te laisse bien sûr le juge ultime de cette décision.

    Zelevas d'Élusie Fraternitas








    Séraphin d'Élusie



    Devant le péron d’un des immeubles de Justice, Maître Kroguel réajuste ses lunettes rondes à la lueur du lampadaire pour déchiffrer une fois de plus le testament du vieux Lion de la République. Même si l’écriture du Sénateur d’Élusie est mal assurée, il en a bien le coeur net, il ne doit livrer qu’une simple enveloppe à cette adresse. Le notaire relève son nez du document avec un air circonspect et dévisage la porte de l’immeuble modeste, sa bouche figée dans une moue contrariée et dubitative. Il est toujours aussi surpris qu’il ne s’agisse que d’une simple lettre, parce qu’à sa connaissance le neveu de son client est le seul membre connu de sa famille directe, il se serait donc attendu à ce qu’une part importante du lègue lui revienne tout naturellement, surtout en l’absence de descendant propre. Mais non, juste une lettre. C’est étrange, mais il n’est pas là pour se poser des questions, il est là pour exécuter ce qu’on lui a dis de faire, alors il hausse les épaules et passe la porte de l’immeuble pour chercher le libellé “d’Élusie” parmis les étiquettes de boîte aux lettre et y glisse l’enveloppe sous scellé avant de s’en retourner.



    Je pense que tu aurai souhaité le savoir, j'ai tué Artorne.

    Ça s'est passé quelques jours avant que je ne t'apprenne la nouvelle de sa disparition. Si tu n'as pas réussi à retrouver sa trace, c'est parce qu'un de mes hommes de main, un criminel relaxé du nom de scène du Courtier, a utilisé une magie de téléportation pour l'enlever et le séquestrer à l'intérieur d'une des salles de maintenance du Barrage.

    Si tu ne me crois pas, paye donc un mage pour aller enquêter au tunnel d'évacuation numéro 3 du Barrage du Vès. Le Courtier a tenté de me faire chanter pour soutirer l'argent du Parti Fraternitas a moi et Artorne, je l'ai tué, et Artorne est mort quelques secondes plus tard d'une vidange des eaux. Je n'ai rien fait, je l'ai regardé mourir.

    Je ne t'expliquerai pas pourquoi dans cette lettre, tu auras après tout, tout le loisir de venir me le demander par toi-même si tu désires cette réponse.

    Z








    Léonora de Hengebach



    ”Madame n’est pas disposée à recevoir de visiteurs en ce moment. Elle traverse une pério…”

    ”Ça tombe bien puisque je ne suis pas un visiteur, Maître Kroguel, notaire d’État. Je viens déposer un lègue à l’attention de Madame de Hengebach…” Le notaire pose nonchalamment sa main sur la porte comme il a trop l’habitude de le faire dans ce genre de situation, et il pousse un soupir de lassitude devant ce scénario qui se répète tant et tant comme une farce sempiternelle. ”... et je vais avoir besoin d’une signature, la somme d’argent est conséquente.”

    S’invitant de force dans la grande entrée du Manoir de Hengebach, le missionné du vieux Zelevas ignore copieusement les protestations indignées du dénommé Elias pour déposer une cassette de bonne taille sur un guéridon à portée. Il déballe la lettre associée et jette un coup d’oeil au large escalier qui monte à l’étage.

    ”Allez la chercher, je vous en prie, j’ai tout mon temps.”



    Madame de Hengebach,

    Je me vois contraint de disparaître dans les prochains jours, vous recevrez avec cette lettre un pécule qui ne vous est qu'à moitié destiné. Je souhaite assurer la pérennité de Séraphin, bien qu'il ne soit pas réellement mon neveu, il reste ce que j'ai de plus proche d'une famille. J'espère que vous comprendrez, Léonora, que la teneur de la lettre qui lui est destinée était nécessaire pour éviter qu'il ne commette l'irréparable à essayer de me sortir du Razkaal, je ne pouvais pas me permettre de placer Séraphin dans une situation aussi délicate et je ne peux donc pas garantir que l'argent que je lui envoie lui parviendra, et encore moins qu'il le conservera.

    Voyez ce don comme un cadeau pour de futures noces. Prenez soin de lui, de vous, et faites attention aux ombres. Nous savons tout deux qu'elles peuvent être vicieuses qu'importe leur nature.

    Zelevas d'Élusie Fraternitas








    Hélénaïs de Casteille



    ”Domaine de Casteille ! Que puis-je pour vous?” La jeune servante inspecte le quadragénaire tout endimanché à qui elle vient d’ouvrir la porte du Manoir par un ciel nuageux, elle ne le reconnait pas et il ne lui dit rien qui vaille, ni la serviette bombée qu’il transporte ni ces petites lunettes rondes trop petites pour ses yeux.

    ”Bonsoir ma petite, comment vous nommez-vous?”

    ”Vi-Vivianne Monsieur… à qui avons-nous l’honneur?”

    ”Maître Kroguel, notaire d’État pour Zelevas d’Élusie Fraternitas, je viens voir Mademoiselle de Casteille on m’a informé qu’elle était ici. Soyez une valkyrie Vivianne et arrangez moi une entrevue avec elle, c’est une affaire pressante.”

    Kroguel a d’abord cru avoir assassiné la servante lorsqu’il avait prononcé le nom du vieux, mais visiblement il s’agit d’un mot doté d’une certaine magie ici puisque la domestique s’en va immédiatement en soulevant les plis de sa robe tout en pestant. Elle en a même oublié de l’inviter à l’intérieur, mais le notaire blasé et sans gêne passe de lui-même le pas de la demeure pour voir les fauteuils dans une des premières pièces visible depuis l’entrée et va s’y installer. Il pose sa lourde serviette sur la table et commence déjà à déballer les documents un par un en attendant que la jeune Sénatrice ne vienne l’y rejoindre.




    Hélène,

    Je laisserai l'histoire et les médias vous rapporter ce que je suis devenu, mais si je vous écris cette lettre, c'est parce que je ne serai plus là ni en tant que politicien, ni en tant qu'ami, et je regrette de vous imposer ainsi mon absence. Vous l'aviez dit vous-même à notre dernière entrevue, beaucoup de nos idées s'opposent, mais tout comme cette discussion de l'autre jour, ma plume est ici celle de l'ami de votre père et non de votre opposant politique.

    Il m'apparaît donc comme naturel de vouloir vous laisser un cadeau, une marque de mon soutien éternel à votre égard pour celle qui cherche toujours où mener son combat. Je vous lègue donc la propriété d'Élusie. Ce domaine à l'abandon a longtemps représenté la déchéance du nom d'Élusie, effacé par celui des Fraternitas, teinté du sang de mes parents que je soupçonne d'avoir été assassinés par Mirelda Goldheart, terni par mes échecs à la campagne électorale il y a huit ans. Je l'ai laissé tel quel, pour qu'il me rappelle chaque jour mes raisons de me battre. Il symbolise le feu combattif qui a animé ma Famille à travers les générations, et aujourd'hui je vous le cède dans l'espoir qu'il vous permette à votre tour de trouver cette passion.

    Votre ami, Zelevas d'Élusie Fraternitas.




    ”Vous comprendrez donc l’importance de ma venue.” fait le notaire une fois que l’aide de la jeune femme achève la lecture de la lettre à sa maîtresse. ”J’ai plusieurs documents à vous faire ratifier, à commencer par l’acte de cession du Manoir d’Élusie, du Domaine d’Élusie et des terres affiliées. Ensuite j’aurai besoin de votre signature sur les actes de propriété des parts d’action de Zelevas dans ses différents placements, et d’une signature sur l’héritage de son capital personnel…”

    Tandis qu’il énumère ainsi les diverses richesses du vieil homme, son ton morne trahit l’état désabusé dans lequel il se trouve. Le vieux Lion avait un neveu n’est-ce pas? Alors pourquoi est-ce qu-il lègue quasiment tout ce qu’il a à une petite pisseuse de vingt cinq ans qui n’est pour lui que la fille d’un ami décédé? C’est simple, une réponse que le notaire ne dit pas mais qu’il pense tout aussi fort, une situation qu’il a déjà vu et revu des centaines de fois et qui ne le touche même plus avec le temps, tellement il en a l’habitude. Le vieux Zelevas était certainement l’ami du père de Casteille, mais il était sans aucun doute très très “ami” avec la mère et la piote aveugle est probablement née dans un nid de coucou. Mais enfin, c’est l’avis de Kroguel, et ça tombe bien parce qu’il est pas là pour le donner, juste pour faire ce qu’on lui dit.





    Margulis Oberon




    Dans un bureau à la pénombre si opaque qu’il est difficile d’y voir les contours de quoi que ce soit, une respiration rauque et calme attend patiemment que la prochaine animation de la semaine ne vienne à elle. Le silence environnant est pesant, l’air est lourd à cause de l’orage qui se prépare depuis plusieurs heures mais qui refuse de tomber, et des résidus de fumée virevoltent dans les ombres à l’abri des regards. Soudain, des bruits de pas se font entendre à l’extérieur, une marche se rapproche, marque une halte de l’autre côté de la porte, à bien y tendre l’oreille on pourrait entendre des bruits de quelqu’un qui fouille dans quelque chose, un instant de pause et c’est le grincement caractéristique de la fente postale qui s’ouvre et se referme, suivi du bruissement du papier qui tombe contre le parquet. Deux point de lumière rougeoyant s’allument dans le noir avec un crépitement d’étincelles, et les lueurs des deux cigars projettent une lueur timide sur le visage onduleux d’un oni renfrogné. Marv retire ses bottes de la table et les laisse s’abattre sur le plancher avec un claquement sourd, avant de se redresser sur sa chaise grinçante et d’attirer la lettre sur son bureau d’un claquement de doigt pour provoquer un courant d’air. Il chope le papier et regarde le sceau de cire sur l’enveloppe avec un regard circonspect: d’Élusie. Beaucoup connaissent les sceaux des nobles locaux dans la pègre de Justice, et en tant que membre du gang des Horlogers du Val, Marv ne fait pas exception à la règle. Pourtant ce n’est pas par notoriété qu’il reconnaît les armoiries du vieux pourri mais parce qu’il a un contrat à honorer.

    ”Quand faut y aller, faut y aller.” Il se redresse, équipe ses armes dans son ceinturon, vérifie l’état et la tranche de ses lames et ouvre la porte d’un grand coup de botte avant de la refermer par magie, les deux cigars en bouche laissant des trainées jumelles de fumée dans son sillage.

    Arrivé après plus d’une demie journée de trajet à un entrepôt désaffecté aux abords de Justice, l’oni regarde attentivement l’endroit qui n’a pas l’air d’avoir vu la moindre activité depuis une dizaine d’année. Il s’avance un peu plus dans le bâtiment et se dirige immédiatement vers l’escalier menant aux stockages souterrains, où il ressent un léger courant d’air mais surtout une chaleur traître lui révélant la présence de personnes. Un sourire révèle d’un côté une des grandes canines de l’oni tandis que de l’autre sa bouche se pince en grimaçant pour maintenir les deux cigars entre ses dents affutées, et il descend les marches à la rencontre de tout le beau monde qui s’affaire. Y’a de tout visiblement, des gens qui ont l’air bien comme il faut, avec sûrement des diplômes ou des formations là dedans. Rien à voir avec le criminel qu’il est. Marv ne s’est jamais autant senti supérieur en rentrant dans une pièce.

    ”Oberon?”

    Une binoclarde en talon lui répond et l’oni lui tend immédiatement le papier contenu dans la lettre déposée ce matin par le notaire. La nana prend l’enveloppe en haussant un sourcil mais elle relève aussi le deuxième quand elle lit les trois lettres sur le petit bout de papier.



    CINERE IN VENTUM




    En prime elle écarquille aussi les yeux, manquerait plus qu’elle fasse une bouche en cul de poule pour faire le poisson rouge et elle aurait l’air aussi débile que les études qu’elle a sûrement dû faire. La rue y’a que ça de vrai, c’est la seule éducation qui compte parce que c’est celle qui fait survivre. La femme s’active, elle hurle des ordres à droite à gauche:

    ”Les Écuyers qui n’avaient pas de matériel en arrivant peuvent déjà repartir au laboratoire, les autres avec moi, on rase l’avant-poste et on lève le camp en vitesse.”

    Ils récupèrent des fûts d’huile à lampe et descendent l’entrepôt par les flammes. Marv indique à la dame qu’il la rejoindra plus tard, il a encore des trucs à faire de son côté. Le Réclamateur des Horloger passe ensuite le reste de la nuit à enchaîner les cigars, les meurtres à domicile, les autodafés de documents et entre les trois, il rend des ptites visites chez les Aveugles Matuidiens pour récupérer des papiers trompeurs chez le gang de faussaires. Il vient enfin retrouver la nana pète sec chez elle, comme indiqué par le Sénateur quand ils avaient passé son contrat.

    ”Ça y est? Je dois m’assurer que tout est nettoyé pour pouvoir toucher le restant de mon pognon, vous avez tout cramé?”

    ”Le signal a été envoyé au laboratoire, le Docteur a sûrement déjà entamé ses préparatifs de son côté et les Écuyers sont en chemin, il me reste juste mes recherches personnelles à consigner et à emporter et je quitterai la République dès ce soir dans un bateau pour Kyouji.”

    ”Mouais. Le Baron vous extrait?”

    ”Le Ba-...” Dame Oberon paraît surprise, normal, elle sait pas forcément à quel point Marv est au courant de ce qu’il se passe, ça doit lui faire drôle à la nénette qu’il connaisse des détails superflu du plan. ”Comment le savez-vous? Je croyais que le Séna-”

    ”Je le sais parce que je bosse aussi pour le Baron, du calme.”

    Un instant de silence suit l’annonce avant que la Professeur ne commence à trier les documents et à les ranger à la hâte dans des classeurs par télékinésie. Marv la regarde faire sans broncher, un léger sourire aux lèvres.

    ”Ne restez pas planté là, vous avez mon passeport?”

    ”Tout frais qu’on peut encore y sentir l’odeur de l’encre.” fait-il en tendant à la femme un passeport républicain falsifié qu’il a récupéré chez les Aveugles. ”Vous êtes une fière reikoise maintenant. Vous pourrez vous faire tatouer le dragon sur le bout des tétons.” blague-t'il accompagné d'un rire gras

    ”Merci du conseil, mais je crois que je pourrai me passer de vous à partir de maintenant, votre contribution est terminée.”

    Alors que la presque diplomée de MAGIC roule des yeux devant le non-goût qui veut passer pour de l'humour, Margulis boutonne les serviettes et les malles via sa magie et prépare ensuite le nécessaire de voyage pour quitter la ville le plus vite possible.

    ”Minute papillon.” Elle s’arrête net tandis que le Réclamateur s’approche d’elle, pas besoin d’être Professeur pour sentir que quelque chose ne va pas dans le ton de l’Horloger. ”Y’a un dernier truc que le vieux m’a demandé de nettoyer”

    La dernière chose que Margulis voit en se retournant, c’est la paume tendue de l’oni qui se referme dans le vide, et la sensation brûlante de l’air qui se fige dans ses poumons, ses veines et ses voies respiratoires. Le noir absolu tombe comme un voile devant ses yeux et elle s’affale sur le plancher dans un bruit sourd.

    ”Ptêt qu’il te serait mieux allé dans l'creux des reins. On saura jamais. Dommage.” Marv écarte ses deux cigars à la droite de sa bouche pour se concentrer et commence à faire un noeud coulant avec la corde qu’il a sorti de son sac, tandis que ses yeux commencent déjà à chercher un point d’accroche au plafond.





    Abraham de Sforza



    Plus tôt dans la journée, quand Margulis Oberon était encore pleine de couleur mais surtout de vie, la Professeur avait donné à un des Écuyers Noirs une lettre qu’il avait pour mission de placer dans les casiers de l’avant-poste Palladium à Liberty, celui-là même où le Premier Né avait eu une altercation verbale agitée avec le neveu du Sénateur en présence de la chercheuse. Si les Gardiens le veulent, peut-être que le sujet trouvera la lettre en fouillant un peu, un nécessaire d’entretien pour les prothèses N-II avait également été déposé en évidence devant le casier afin d’attirer l’attention du Cerbère au cas où.



    Abraham,

    J'espère que cette lettre parviendra à te trouver au travers du Professeur Oberon. Si je ne m'étendrai pas sur les raisons de mon mutisme au Manoir, j'apporterai tout de même avant de partir la réponse que tu as tant convoité mais que tu ne sembles pas concevoir.

    Je t'avais déjà dis, lors de notre première discussion concernant l'exérèse au lendemain de notre entrevue avec le Baron, que seuls ceux qui éprouvent la peur savent pour quoi ils se battent réellement. C'est la peur Abraham, qui meut les coeurs, qui achète les loyautés, qui donne le courage et façonne les actions d'un homme. Un homme sans peur n'est pas un homme courageux, il n'est que téméraire en ignorant la gravité des risques qu'il encourt. Il n'est pas capable de sacrifice parce qu'il n'a rien à sacrifier, rien à craindre, il peut baisser les bras face à l'adversité lorsqu'il estime avoir perdu et ainsi se fermer la dernière porte de sortie dont il n'avait pas entrevu l'existence. Pour une arme censée affronter les Titans, c'est un don inestimable que celui d'avoir peur, c’est donc une défaite profonde de ne plus pouvoir la ressentir.

    Un véritable défenseur apprend à dompter ses peurs, à les maîtriser, il en devient le dominateur et non le fuyard, hier tu avais peur de tes émotions Abraham, demain qu’adviendra-t’il si tu apprend en affrontant le Divin que tu as peur des Titans? Tu fuiras? Tu laissera derrière toi le peuple et la République que tu as juré de protéger parce que tu es incapable de faire face?

    Et maintenant Abraham, est-ce que tu te sens à la hauteur?









    Sylvestre Wendell Fraternitas Junior



    Maître Kroguel ne prend cette fois pas la peine de mettre un pieds dans la propriété Fraternitas, il tend directement l'enveloppe au concierge qui sort du pavillon à l'entrée du Domaine et salue d'un haussement de sourcil le vieil homme avant de s'éclipser. Il a voté Mirelda aux dernières élections donc autant dire qu'une entrevue en tête à tête avec le perdant des élections ne l'enchante pas vraiment.



    Salut mon vieux,

    Je pense que Siegfried a déjà dû te mettre au courant de mon arrestation, alors je vais aller droit au but. Je te laisse l'option de partir tout aussi dignement que moi, cède tes parts de FSF à ton neveu Séraphin et je ne dirai rien de plus à ton sujet ni à celui des déboires de Vigent concernant son ami "RV" ou les caisses du PFR.

    Je te l'avais dit, que tu ne l'emporterai pas chez les Gardiens. Je t'y attendrai de pied ferme.

    Zelevas Fraternitas



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  • Ven 24 Mai - 11:35

    Fallait que ça tombe.

    Plusieurs semaines que j’dors pas très bien. Pas que j’culpabilise ou quoi, faut pas déconner. Juste, je sais pas si Zelevas va tout baver. Moi, à sa place, c’est ce que je ferais, et en chargeant bien tout le monde. Mais en même temps, certains diraient que j’suis qu’un sale petit con d’officier républicain, et que j’prends mon pied en tapant les clochards et mendiants. Ce à quoi je rétorquerais qu’ils avaient qu’à avoir un logement et des papiers en règle, qu’on n’est pas chez les bêtes ou, pire, chez les reikois, et que si on voulait pas mettre des amendes aux pauvres, fallait y penser avant de sortir des lois qui disent de le faire.

    Et, ensuite, je mettrais mon poing dans la gueule de celui qui m’a dit ça. Pour lui apprendre.

    Bref, la convocation tombe, officielle et tout, avec la signature du Commissaire Patoche dessus. Si j’étais un citoyen lambda, pas de doute que les officiers se seraient pointés chez moi à cinq heures du mat’. C’est ce qu’on fait, ça met une bonne ambiance direct’, puis le coupable qui se retrouve en robe de chambre, pieds nus, dans la cellule glacée en attendant l’interrogatoire, ça le met tout de suite dans de bonnes dispositions. Et on est les gentils : si c’était le SCAR ou les Limiers, ça serait vachement moins humain, beaucoup plus cruel, sans pitié, sans compte à rendre.

    La bonne nouvelle, c’est qu’on peut toujours discuter avec le commissaire. J’me lève de mon bureau avec un soupir, ma défense déjà prête dans ma tête. C’est que toutes ces nuits à pas dormir, ça laisse le temps de cogiter, de préparer le discours, de refaire le fil exact des éléments, et de rassembler les autres souvenirs qui pourraient être utiles. L’air de rien, avec un sourire bravache, j’parcours les couloirs jusqu’à son bureau, en assenant une tape sur l’épaule d’un confrère, un salut de la main à une consœur, une blague à un groupe que j’croise et qui remonte des salles d’interrogatoire en se frottant les phalanges.

    Puis, devant la porte, j’laisse tomber le sourire, j’prends la mine grave, j’toque poliment et j’entre quand on m’y invite. Le salut est règlementaire et millimétré, et Patoche me laisse rester en position quelques secondes inconfortables pour bien faire comprendre la situation avant de m’inviter à m’asseoir. Devant lui, une pile de parchemin retrace probablement mes actions, et même de là où j’suis, j’vois le format propre aux retranscriptions d’interrogatoires. On commence par là, alors.

    « Capitaine Dosian. Pancrace. Vous me mettez dans une situation délicate. »

    Comme si, moi, j’y étais pas, et dix fois plus que lui.

    « Pardon, Commissaire.
    - Vous savez, je misais beaucoup sur vous et sur Bremer. La fine fleur de l’Office, la relève, tous les deux promus capitaines suite à des actions exemplaires à Kaizoku… Vous imaginez aisément quelle a été ma déception en lisant… ce document. »

    J’remue sur mon siège, mal à l’aise. Il me fait son coup habituel de la proximité, ça trompe pas grand-monde mais faut jouer le jeu jusqu’au bout. Puis, surtout, au-delà de l’emballage qui est ce qu’il est, le fond du problème reste là : y’a un document qui détaille probablement par le menu toutes les menues tâches que d’Elusie m’a demandé de faire pour son compte, et certaines sont pas reluisantes.

    « Est-ce que vous souhaitez lire le compte-rendu pour vous y opposer ? »

    J’laisse un léger silence.

    « Je suppose que ça a été écrit avec un sérum de vérité ou un mage de détection des mensonges ? »

    Il hoche la tête. Evidemment.

    « Je relirai plus tard mais on peut partir du principe que c’est vrai.
    - Excellent. Toutefois, eu égard à vos états de service exceptionnels, comme évoqué à Kaizoku, plus récemment à Liberty, mais également au Razkaal et dans l’exercice quotidien de vos fonctions. »

    Je fais oui, les lèvres serrées. Vrai que j’ai quand même bien travaillé, faut bien le dire.

    « De plus, eu égard au contexte compliqué dans lequel la République se trouve actuellement, avec son insécurité, l’institution judiciaire, fortement appuyée par l’office républicain, a choisi de mettre en avant un besoin de stabilité, d’une sanction exemplaire mais qui serait gérée en interne. On s’évite ainsi un procès, coûteux pour l’image de la République, et des conséquences qui pourraient être… fâcheuses. »

    J’le fixe droit dans les yeux. Il a le visage un peu pincé, et j’dois retenir un rictus ironique. M’est avis qu’un procès public avec sérum de vérité ou autre magie contre les menteries, ça lui foutrait les jetons, pasqu’il était pas le dernier à me demander des services. Parfois, il était juste intermédiaire, parfois, c’était directement pour lui, mais j’peux dire que s’il faut tout baver, je fais une Zelevas, et j’emporte tout le monde avec moi. Et celui voudra me terminer en prison, faudra qu’il ait les nerfs bien accrochés, même sans magie.

    « Je… comprends.
    - Parfait. Toutefois, une sanction a tout de même été requise par certains responsables politiques qui souhaitent tourner la page de la corruption en République. »

    Patoche fait un petit son qu’on pourrait pas qualifier différemment de méprisant, et j’partage son opinion sur le sujet. S’ils pouvaient commencer par balayer devant leur porte, ça serait quand même un bon début, pasque si l’argent ruisselle jusqu’à nous pour rendre service, il sort bien de quelque part, et c’est pas des comptes officiels de la République. Mais, comme d’habitude, les politiciens, même ceux qu’on s’acharne à aider, les Rockraven, les Aiwenor, les Goldheart, sont trop attachés à l’image qu’ils cherchent à renvoyer pour se soucier de la réalité des faits, de leur hypocrisie crasse et généralisée. J’suppose que c’est ça, de se sentir au-dessus des lois qui s’appliquent au tout-venant.

    Pourtant, l’exemple de d’Elusie devrait constituer une bonne leçon pour démontrer que, même au sommet d’un courant politique, on peut pas échapper à tout, et qu’à un moment, faut bien passer à la caisse. J’espère que j’serai là quand ce sera leur tour, s’il vient un jour. J’y prendrai plaisir. Et sinon, c’est comme la patrouille et la pluie : on fait avec, à défaut d’avoir le choix.

    « Une sanction, chef ?
    - Oui… L’office a été contraint d’accepter une rétrogradation au grade de simple officier républicain. Les têtes pensantes ont, je cite, « besoin que justice soit rendue, et qu’un individu ayant participé à des actions répréhensibles ou de corruption ne soit pas en position d’exercer trop de pouvoir ou d’influence ».
    - Mais… ce sont des politiciens, pourtant ?
    - L’ironie de la chose ne m’échappe pas, Dosian. Estimez-vous heureux de ne pas être suspendu ou exclu de l’office. Quant à la démotion, nous verrons ce qu’il est possible de faire dans quelques mois, alors ne commencez pas à avoir des idées originales de départ ou autres du même acabit. Hors de question de vous retrouver chez les pitres des Effraies.
    - Pas de risque, Commissaire. Les plumes me chatouillent trop.
    - Parfait, ce sera tout. Votre insigne, je vous prie. Je vous le garde au chaud. »

    J’enlève soigneusement le symbole que j’ai sur la poitrine, et j’prends le nouveau qu’il me tend, celui que j’avais avant et que j’récupère. Il est un peu usé, et y’a toujours la griffure du coup de couteau qui a glissé dessus. Et pourtant, j’ai la sensation d’avoir récupéré un vieil ami. J’salue le Commissaire Patoche, et le dernier regard qu’on échange dit tout : certes, il m’a sorti le cul des ronces, mais ce faisant, il s’assure que j’vienne pas y mettre les siennes. Un paquet de commissaires et le préfet partagent sans doute la même opinion.

    Faut juste que j’m’assure qu’on me refourgue pas des missions dangereuses et mortelles dans un avenir proche. Mais l’office est une grande famille : on se fait des coups de pute, mais on fait front contre les tarés de l’extérieur. C’est ça qu’est beau.

    Dehors, j’file à mon bureau pour le vider, ramasser mon peu d’affaires et en prendre un nouveau au milieu des simples officiers. Evidemment, entre l’insigne et ça, les conversations vont bon train, jusqu’à ce que Gunnar se pointe à côté de moi.

    « Alors ? Qu’il demande.
    - Juste le retour à la case officier, pour l’instant. Rien d’autre de prévu.
    - Non, je voulais dire, alors, le salut, il est où ? »

    J’me relève, au garde-à-vous.

    « Capitaine Bremer, Officier Dosian, à vos ordres. »

    On s’sourit. En vrai, c’est pas pire.
    Vice-Président de La République
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    Soren Goldheart
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  • Sam 25 Mai - 23:21
    "Mais qu'est-ce que c'est que ces emmerdes ?"

    __

    Remis de l'enquête, l'ange avait pioncé comme une pierre les heures qui avaient suivies l'arrestation de Zelevas d'Élusie. Il s'était bien rendu compte : il venait de faire tomber un monument du parti réformateur, un pilier de la politique républicaine, un homme fort de puissance financière, d'influences, de contacts, de projets, chef d'un parti politique... un allié. Un futur président. Quelqu'un avec qui Soren avait travaillé et aurait travaillé au futur, si les choses avaient tourné différemment. S'il n'avait pas décidé de lui-même d'anéantir une vie d'efforts d'un vieil homme, mortel et si fragile au final.

    La pression à peine relâchée et levée des épaules, il avait fermé les yeux sous des hypnotiques à forte dose pour contre-carrer son hypersomnie et hypervigilance continuelles depuis la fin de l'attentat. S'il ne grappillait quelques heures de sommeil réel, il finirait par s'écrouler et ne saura plus assumer toutes les conséquences des choix qu'il avait fait. Si seulement il s'attendait à ce qui lui tomberait sur la gueule les jours qui suivent...

    Quelle ironie, tout de même ! Dans son sommeil, il se revoyait déambuler les basses rues de Liberty, l'air hagard, un parchemin sale dans la poche avec écrit d'obscures recettes, une liste d'ingrédients combinés, d'effets possibles sur le corps. La tête pleine de rêves, les mains pleines de sang d'âmes perdues à la recherche d'un paradis inexistant au milieu de poudres, de pilules, de liquides de différentes couleurs. Et voilà ce sale gamin esseulé, cet orphelin mal-aimé, ce demi-ange, bâtard d'une famille manipulateur, devenu veuf, père, sénateur, en haut d'une pile de responsabilités assumées sous la contrainte, abattu par le pouvoir qui l'enivrait autant qui le bousillait. S'était-il élevé si haut sans ses ailes, le ciel n'était pas aussi dégagé qu'escompté.

    __

    La lettre parvenue luit fit l'effet d'un électrochoc prodigué dans le cul.

    "Enfoiré", lâchait-il parfois en laissant ses yeux jaunes parcourir le document qu'on lui avait remis en mains propres.

    Se sachant condamné, le Zelevas balançait absolument tous ses plus sombres secrets sur le parchemin écrit pour Soren, héritage empoisonné. Les magouilles, le nom des participants, la véritable histoire de protagonistes qu'il connaissait ou non, les plans politiques qu'il avait prévus, ce dont il devait se méfier, des noms, des noms, encore des noms, le parti, des conseils, des aveux...

    "Tu me refiles toutes tes responsabilités et toutes les merdes que tu as commises", susurra l'ange en finissant de lire le document puis en le balançant sur son bureau.

    Il se tourna vers la fenêtre où la pluie battait le carreau.

    "Enfoiré", répéta-t-il en étant pris d'un rire nerveux "Merde. Je vais devoir faire tomber d'autres têtes et me foutre quelques connards dans la poche."

    Il soupira, se passant la main sur le visage.

    "Au travail."


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