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Noble de La République
Verndrick Vindrœkir
Messages : 150
crédits : 713
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Info personnage
Race: Humain/Elfe
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Neutre bon
Rang: B
Ouest de Kaizokou, an -103.
De sa longue-vue, Verndrick observait la poupe de la galère qu’ils poursuivaient depuis deux heures. En vérité, c’était plutôt la longue-vue du capitaine qui vint se placer à côté de lui à l’avant du bateau.
“Lentement mais sûrement, on se rapproche. Ça ne devrait plus prendre longtemps maintenant. Il perd en vitesse. Leurs rameurs sont fatigués. Les coups de fouet n’ont aucun effet si le corps n’a plus d’énergie.”
Verndrick hocha la tête en approbation. C’était pour ces rameurs qu’ils étaient là, les rameurs et d’autres victimes enrôlées de force dans l’équipage du capitaine pirate Armand Killjoy. Ce dernier jouissait d'une réputation d’esclavagiste sur toutes les mers. Il attaquait et pillait des bateaux de toutes couleurs. Il enchaînait ses victimes les plus en bonne santé aux rames, leur imposant un rythme soutenu à coup de tambour et de fouet. C’était ce qui faisait sa force. Même sans vents, il était capable de faits de vitesse et de manœuvres complexes pour mener des attaques éclairs sur des bateaux peu armés.
Les victimes qui ne pouvaient pas aller à la rame étaient revendues comme esclaves si une rançon ne pouvait pas être demandée. Grâce à un bon réseau d’informateurs, le capitaine semblait toujours savoir où être et où ne pas être. Il s’assurait aussi d’éviter la marine, ou tout navire aux couleurs de familles ou consortiums puissants. Il savait que s’il n’énervait pas les mauvaises personnes, on ne le traquerait pas avec beaucoup de zèle. Malheureusement pour lui aujourd’hui, il avait justement énervé la mauvaise personne.
En menant ses aventures à travers le Sekai, Verndrick avait commencé par entendre les rumeurs du pirate. Partout, c’était toujours la même histoire de proches perdus en mer, certains recevant des rançons qu’ils ne pouvaient payer. L’aventurier avait fini par en avoir marre de recevoir les échos des méfaits du pirate sans qu’aucune institution ne lève la main pour aider. Il en revenait toujours à ce passage des enseignements de la voie : “Protéger ceux qui ne peuvent pas se protéger eux-mêmes.”
Et ce n’était pas une flotte de pirates, mais un unique navire. Oui ça, c’était à sa portée. Grâce aux relations de sa famille, il avait recensé un peu partout sur le continent les personnes ayant reçu des demandes de rançons ou ayant un proche ayant connu un accident en mer dont ils soupçonnaient être l’œuvre du pirate. Il ne promettait pas le retour des personnes perdues. Killjoy se souciait très peu de la santé de ses rameurs qu’il pouvait aisément remplacer. Nombreux parmi les disparus étaient déjà sûrement morts ou revendus à des maîtres qu’il serait trop difficile de retrouver.
Verndrick promettait juste de ramener les esclaves qu’il pourrait récupérer à leurs proches, et pour le reste, la satisfaction que la cause de leur chagrin serait tuée. La cagnotte qu’il avait fini par rassembler dépassa de loin ses estimations. Avec la prime, il s’était offert les services de tout l’équipage du Bâtard, une frégate commandée par un capitaine du même nom. “Le bâtard du bâtard”, aimait-il souvent préciser en souriant. Verndrick n’avait jamais capté la blague.
Bâtard figurait sur la liste de capitaines de confiance qu’engageaient souvent les Vindrœkir. “Confiance” était peut-être un trop gros mot, mais le capitaine avait toujours respecté sa part d’un marché. Il avait fait baisser ses couleurs pour les remplacer par les couleurs de la République ainsi que l’emblème des Vindrœkir, un enchevêtrement de glyphes stylisés sur fond bleu. Il avait été embauché pour un mois. C’était le temps qu’avait estimé l’aventurier pour suivre les traces et retrouver Killjoy.
Au bout de deux semaines, ils avaient retrouvé le pirate et lui collaient au train depuis. Killjoy n’avait jamais vraiment connu une traque aussi longue et le Bâtard comptait sur la fatigue des rameurs pour rattraper leur cible. Il avait raison.
“J’espère juste qu’on les atteindra avant que le temps ne se gâte”, répondit Verndrick en indiquant les nuages sombres au loin.
Le capitaine se contenta d’hocher la tête.
“Capitaine, capitaine Bâtard, le navire de tout à l’heure nous suit toujours,” cria le guetteur depuis la vigie en indiquant un point par-delà la poupe.
S’aidant de la longue-vue du capitaine, Verndrick constata qu’effectivement le brick qui les avait pris en chasse une heure plus tôt les talonnait toujours. Ils étaient dans les eaux à l’ouest de Kaizoku. Un pirate peut-être.
“Bâtard, depuis le temps ce n’est plus une coïncidence, qui as-tu encore emmerdé ?”
“Eh, ce n’est pas ma faute ! Ce sont tes couleurs qui sont hissées,” dit-il en levant le doigt vers les drapeaux. “C’est plutôt à moi de te demander qui tu as bien pu encore énerver.”
Verndrick avait justement utilisé les couleurs de la République et de sa famille pour dissuader tout pirate de prendre le risque de se créer des ennemis puissants. Cela semblait avoir l’effet inverse sur le vaisseau qui les poursuivait.
“Il est anormalement rapide, à ce rythme il risque d’être sur nous avant qu’on ne rattrape Killjoy.”
“Sûrement des modifications sur son bateau ou un mage de vent. Nous aussi on a nos mages. Je ne pensais pas qu’on aurait besoin d’eux. À notre vitesse, je savais que Killjoy ne pouvait plus nous échapper.”
Un coup d’œil vers son troisième officier et celui-ci se mit en mouvement pour aller chercher les mages.
“Un instant, contremaître. Je n’ai pas du tout envie de rattraper Killjoy et de me retrouver entre deux feux. Et je ne veux pas blesser les esclaves. C’est pour ça qu’on n’utilise pas non plus nos mages de feu et que j’ai demandé d'opter pour l’abordage.”
L’officier jeta un regard à son capitaine, il n’aimait pas du tout recevoir des instructions contradictoires. Deux capitaines, ça faisait rarement bon ménage sur un même bateau.
“Eh bien, tu as entendu le client. Son argent, ses couleurs, son plan. Tu suis mes ordres quand il s’agit de navigation ou de combat. Sa seigneurie a assez de jugeote pour ne jamais interférer dans ces cas.”
“Je fais quoi alors, capitaine... euh, monsieur Verndrick.”
Toujours se concentrer sur un problème à la fois et le plus pressant se rapprochait à toute allure.
“Capitaine, et si on disait bonjour aux nouveaux arrivants. Ils semblent si pressés de nous saluer.”
“Bonjour ?!” dit Bâtard en riant à pleines dents. “Voilà pourquoi j’adore travailler avec les Vindrœkir. La paie est bonne, on ne s’ennuie jamais. Et quand Verndrick est de la partie, il a toujours le mot pour faire rire.”
L’aventurier sourit farouchement en direction du capitaine.
“Capitaine ? Sauf votre respect, je doute que la rencontre soit amicale. Et si c’était une attaque ?” demanda l’officier.
“Tu fais quoi quand on te dit bonjour, contremaître ?” demanda Verndrick toujours souriant.
“Euh, je ne sais pas moi, je dis bonjour aussi ?”
“Exactement, tu retournes la politesse. Si nos amis là-bas viennent pour du sang, on fera pareil. On leur rendra la politesse. Ils découvriront pourquoi on appelle ton capitaine le Bâtard.”
Le marin leva les bras, toujours confus, en attente d’ordres qui ne venaient pas.
“Tu n’as toujours pas compris,” reprit Bâtard, le sourire aux lèvres, en tapant vigoureusement dans le dos de son matelot. “On se prépare à danser.” Puis il cria à pleins poumons pour se faire entendre de tous.
“En position de combat. Que tout le monde se prépare au combat. Et attention, le premier qui tire avant mon ordre rejoindra les sirènes.”
Les marins s’affairaient déjà et des cris relayaient les ordres du capitaine. Verndrick caressa la garde de son sabre. C’était une arme plus pratique en mer que sa lance habituelle qu’il avait rangée avant le début du voyage. Il retourna la longue-vue au capitaine et se prépara à accueillir leur poursuivant.
De sa longue-vue, Verndrick observait la poupe de la galère qu’ils poursuivaient depuis deux heures. En vérité, c’était plutôt la longue-vue du capitaine qui vint se placer à côté de lui à l’avant du bateau.
“Lentement mais sûrement, on se rapproche. Ça ne devrait plus prendre longtemps maintenant. Il perd en vitesse. Leurs rameurs sont fatigués. Les coups de fouet n’ont aucun effet si le corps n’a plus d’énergie.”
Verndrick hocha la tête en approbation. C’était pour ces rameurs qu’ils étaient là, les rameurs et d’autres victimes enrôlées de force dans l’équipage du capitaine pirate Armand Killjoy. Ce dernier jouissait d'une réputation d’esclavagiste sur toutes les mers. Il attaquait et pillait des bateaux de toutes couleurs. Il enchaînait ses victimes les plus en bonne santé aux rames, leur imposant un rythme soutenu à coup de tambour et de fouet. C’était ce qui faisait sa force. Même sans vents, il était capable de faits de vitesse et de manœuvres complexes pour mener des attaques éclairs sur des bateaux peu armés.
Les victimes qui ne pouvaient pas aller à la rame étaient revendues comme esclaves si une rançon ne pouvait pas être demandée. Grâce à un bon réseau d’informateurs, le capitaine semblait toujours savoir où être et où ne pas être. Il s’assurait aussi d’éviter la marine, ou tout navire aux couleurs de familles ou consortiums puissants. Il savait que s’il n’énervait pas les mauvaises personnes, on ne le traquerait pas avec beaucoup de zèle. Malheureusement pour lui aujourd’hui, il avait justement énervé la mauvaise personne.
En menant ses aventures à travers le Sekai, Verndrick avait commencé par entendre les rumeurs du pirate. Partout, c’était toujours la même histoire de proches perdus en mer, certains recevant des rançons qu’ils ne pouvaient payer. L’aventurier avait fini par en avoir marre de recevoir les échos des méfaits du pirate sans qu’aucune institution ne lève la main pour aider. Il en revenait toujours à ce passage des enseignements de la voie : “Protéger ceux qui ne peuvent pas se protéger eux-mêmes.”
Et ce n’était pas une flotte de pirates, mais un unique navire. Oui ça, c’était à sa portée. Grâce aux relations de sa famille, il avait recensé un peu partout sur le continent les personnes ayant reçu des demandes de rançons ou ayant un proche ayant connu un accident en mer dont ils soupçonnaient être l’œuvre du pirate. Il ne promettait pas le retour des personnes perdues. Killjoy se souciait très peu de la santé de ses rameurs qu’il pouvait aisément remplacer. Nombreux parmi les disparus étaient déjà sûrement morts ou revendus à des maîtres qu’il serait trop difficile de retrouver.
Verndrick promettait juste de ramener les esclaves qu’il pourrait récupérer à leurs proches, et pour le reste, la satisfaction que la cause de leur chagrin serait tuée. La cagnotte qu’il avait fini par rassembler dépassa de loin ses estimations. Avec la prime, il s’était offert les services de tout l’équipage du Bâtard, une frégate commandée par un capitaine du même nom. “Le bâtard du bâtard”, aimait-il souvent préciser en souriant. Verndrick n’avait jamais capté la blague.
Bâtard figurait sur la liste de capitaines de confiance qu’engageaient souvent les Vindrœkir. “Confiance” était peut-être un trop gros mot, mais le capitaine avait toujours respecté sa part d’un marché. Il avait fait baisser ses couleurs pour les remplacer par les couleurs de la République ainsi que l’emblème des Vindrœkir, un enchevêtrement de glyphes stylisés sur fond bleu. Il avait été embauché pour un mois. C’était le temps qu’avait estimé l’aventurier pour suivre les traces et retrouver Killjoy.
Au bout de deux semaines, ils avaient retrouvé le pirate et lui collaient au train depuis. Killjoy n’avait jamais vraiment connu une traque aussi longue et le Bâtard comptait sur la fatigue des rameurs pour rattraper leur cible. Il avait raison.
“J’espère juste qu’on les atteindra avant que le temps ne se gâte”, répondit Verndrick en indiquant les nuages sombres au loin.
Le capitaine se contenta d’hocher la tête.
“Capitaine, capitaine Bâtard, le navire de tout à l’heure nous suit toujours,” cria le guetteur depuis la vigie en indiquant un point par-delà la poupe.
S’aidant de la longue-vue du capitaine, Verndrick constata qu’effectivement le brick qui les avait pris en chasse une heure plus tôt les talonnait toujours. Ils étaient dans les eaux à l’ouest de Kaizoku. Un pirate peut-être.
“Bâtard, depuis le temps ce n’est plus une coïncidence, qui as-tu encore emmerdé ?”
“Eh, ce n’est pas ma faute ! Ce sont tes couleurs qui sont hissées,” dit-il en levant le doigt vers les drapeaux. “C’est plutôt à moi de te demander qui tu as bien pu encore énerver.”
Verndrick avait justement utilisé les couleurs de la République et de sa famille pour dissuader tout pirate de prendre le risque de se créer des ennemis puissants. Cela semblait avoir l’effet inverse sur le vaisseau qui les poursuivait.
“Il est anormalement rapide, à ce rythme il risque d’être sur nous avant qu’on ne rattrape Killjoy.”
“Sûrement des modifications sur son bateau ou un mage de vent. Nous aussi on a nos mages. Je ne pensais pas qu’on aurait besoin d’eux. À notre vitesse, je savais que Killjoy ne pouvait plus nous échapper.”
Un coup d’œil vers son troisième officier et celui-ci se mit en mouvement pour aller chercher les mages.
“Un instant, contremaître. Je n’ai pas du tout envie de rattraper Killjoy et de me retrouver entre deux feux. Et je ne veux pas blesser les esclaves. C’est pour ça qu’on n’utilise pas non plus nos mages de feu et que j’ai demandé d'opter pour l’abordage.”
L’officier jeta un regard à son capitaine, il n’aimait pas du tout recevoir des instructions contradictoires. Deux capitaines, ça faisait rarement bon ménage sur un même bateau.
“Eh bien, tu as entendu le client. Son argent, ses couleurs, son plan. Tu suis mes ordres quand il s’agit de navigation ou de combat. Sa seigneurie a assez de jugeote pour ne jamais interférer dans ces cas.”
“Je fais quoi alors, capitaine... euh, monsieur Verndrick.”
Toujours se concentrer sur un problème à la fois et le plus pressant se rapprochait à toute allure.
“Capitaine, et si on disait bonjour aux nouveaux arrivants. Ils semblent si pressés de nous saluer.”
“Bonjour ?!” dit Bâtard en riant à pleines dents. “Voilà pourquoi j’adore travailler avec les Vindrœkir. La paie est bonne, on ne s’ennuie jamais. Et quand Verndrick est de la partie, il a toujours le mot pour faire rire.”
L’aventurier sourit farouchement en direction du capitaine.
“Capitaine ? Sauf votre respect, je doute que la rencontre soit amicale. Et si c’était une attaque ?” demanda l’officier.
“Tu fais quoi quand on te dit bonjour, contremaître ?” demanda Verndrick toujours souriant.
“Euh, je ne sais pas moi, je dis bonjour aussi ?”
“Exactement, tu retournes la politesse. Si nos amis là-bas viennent pour du sang, on fera pareil. On leur rendra la politesse. Ils découvriront pourquoi on appelle ton capitaine le Bâtard.”
Le marin leva les bras, toujours confus, en attente d’ordres qui ne venaient pas.
“Tu n’as toujours pas compris,” reprit Bâtard, le sourire aux lèvres, en tapant vigoureusement dans le dos de son matelot. “On se prépare à danser.” Puis il cria à pleins poumons pour se faire entendre de tous.
“En position de combat. Que tout le monde se prépare au combat. Et attention, le premier qui tire avant mon ordre rejoindra les sirènes.”
Les marins s’affairaient déjà et des cris relayaient les ordres du capitaine. Verndrick caressa la garde de son sabre. C’était une arme plus pratique en mer que sa lance habituelle qu’il avait rangée avant le début du voyage. Il retourna la longue-vue au capitaine et se prépara à accueillir leur poursuivant.
Citoyen du monde
Altarus Aearon
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Info personnage
Race: Humain-elfe
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Et effectivement, un brick démontrait d'une bonne allure, dans le sillage de la fière frégate, elle-même était à la poursuite de la galère, qui essayait de maintenir la distance qui la séparait de ses poursuivants, en faisant battre la cadence pour un rythme synchronisé de toutes ses lignes de rames. Le souci était que son mode de propulsion était généré par la force humaine. Et cela avait ses limites. Les marins du Bâtard le savaient, l'équipage du brick inconnu aussi. La cible du navire sans pavillon n'était pas le vaisseau de guerre, mais la toute première proie.
Fendant les flots avec vitesse et agilité, le brick se rapprochait. Un bon vent gonflait ses voiles, avec un petit léger apport magique tout de même, pour se rapprocher de son objectif. Quand il fut suffisamment proche, le capitaine observa avec grande attention les pavillons qui virevoltaient dans les airs. Il y avait l'étendard de la République, mais également les couleurs d'une famille à la réputation plus que certaine.
Un homme barbu, humain de naissance et à la barbe et aux cheveux couleur corbeau, regardait a le navire de guerre. Lui, il était un peu inquiet et cela s'entendit à la voix quand il s'adressa à un autre homme plus grand et plus fin que lui à ses côtés.
"Capitaine, je m'excuse de revenir avec ce bazar, mais pensez-vous que c'est toujours une bonne idée de rattraper la galère, alors que la frégate là, c'est pas n'importe qui est à son bord. "
L'individu, interpellé par son Second, demeurait stoïque, continuant de fixer la coque républicaine. Malgré la sombre capuche et le masque tout aussi ténébreux qui dissimulaient son visage et sa tête, portant une tenue sobre, mais de bonne facture, il ne répondit pas immédiatement à l'inquiétude de son homme d'équipage. Il observait le mouvement des autres vaisseaux, comme s'il essayait d'analyser leur prochaine manœuvre.
"N'importe qui pourrait déployer les couleurs des Vindrœkir. Je ne vois que deux possibilités : soit c'est réellement un équipage lié à cette famille, soit c'est un arrogant trop zélé qui pense distiller de la crainte dans ces eaux."
"Oui, mais quand même. C'est une frégate, Capit'... "
Le masqué pivota dans sa direction, lui coupant la chique. Le Second se retint de déglutir.
"Je ne raterai pas cette occasion. Killjoy est là, sous nos yeux, frégate ou pas frégate. Ce sale chien a osé s'en prendre à un de mes navires, le coulant et s'étant mis en tête de vendre nos hommes au Reike. Rappelle-toi l'incroyable chance de les avoir sauvés avant qu'ils ne rejoignent les mers reikoises. D'ailleurs, tu as été bien heureux de retrouver un de tes cousins sain et sauf. Et seuls les abysses savent le danger que cela a représenté. "
L'humain baissa la tête, un peu penaud d'avoir oublié cet épisode. Son capitaine reporta son attention au-delà de la poupe de son navire, pour regarder son objectif.
"Ses actes, qu'il soit pirate ou non, exigent qu'on y mette un terme. Il n'aurait pas attaqué mes intérêts, je ne m'en serais pas soucié... "
Mais quiconque osait le braver comme s'il n'était qu'une possible victime à détrousser et à écraser... C'était mal le connaître. Il avait beau être lui-même un pirate, il avait sa propre vision de comment un habitant de Kaizoku devait vivre. Mais il y avait des mentalités et des comportements qu'il n'acceptait guère, voire qu'il exécrait. Killjoy était de ces forbans qui n'avaient aucune moralité. Et cette fois, il avait été trop loin. La pourriture devait être éliminée.
"Qu'on tienne le cap, on va rattraper cette saloperie. Et préparez-vous au combat. Nul besoin d'observer les embarqués de la frégate pour savoir qu'ils sont déjà au branle-bas de combat. "
Un navire qui vous suivait depuis plus d'une heure, sans afficher de couleur, ne pouvait laisser aucun doute sur sa nature véritable : un pirate des mers.
Le Capitaine masqué appela sa magie à lui, se faisant obéir du vent pour qu'il souffle déjà plus dans les voiles gonflés par celui-ci. La proue se dressa sur les flots, devant la petite accélération qui s'imposa à lui. La figure de proue, un dauphin sautant dans le cadre de son bois, aurait donné l'illusion de s'ébattre dans les airs après un saut au-dessus des vagues. Cette fois, la distance se réduisit plus considérablement.
"On va le flanquer. "lança-t-il au marin tenant la barre pour le prévenir de la manœuvre. "Cap de dix degrés bâbord ! "
Le navire prit la nouvelle direction et poussé par les vents, il fallut juste s'armer de patience pour arriver plus ou moins à la hauteur de la frégate.
"On ouvre les sabords ? " demande le Second.
"Non, mais que les hommes se tiennent prêts à tirer les balistes. On perdra du temps à les ouvrir, mais je tiens à laisser une chance à l'équipage de cette frégate de faire demi-tour. "
Ainsi, le masqué, marquait-il ses intentions premières, à savoir une certaine forme de passivité. Les Républicains pourraient être des hommes raisonnables. Il regarda la bannière des Vindrœkir. Pour lui, il n'aura qu'un refus. Accorder une voie de sortie était une forme de courtoisie non ?
Le Brick arriva en parallèle du Bâtard, à suffisamment bonne distance pour ne pas se prendre un carreau ou une flèche par un excellent tireur, ou un projectile magique. Avec l'aide de sa magie, le masqué porta le son de sa voix vers les oreilles de l'équipe adversaire.
"Ohhééééé de la frégate ! Salutations ! Il semblerait que vous chassez la même proie que nous. Elle est nôtre de plein droit. Peu m'importe les raisons de votre poursuite, faites demi-tour ! "
Il laissa quelques secondes de battements avant de reprendre :
"Cette galère rejoindra les abysses... En n'insistant pas, vous ne coulerez pas dans son sillage...."
Et maintenant, restait à voir ce que le ou la capitaine de ce vaisseau viendra à répondre.
"Tenez-vous prêt à mes ordres... "Prévint-il d'une voix forte pour s'adresser à ses marins, tout en maintenant un contact avec sa magie pour réagir en toutes circonstances.
Fendant les flots avec vitesse et agilité, le brick se rapprochait. Un bon vent gonflait ses voiles, avec un petit léger apport magique tout de même, pour se rapprocher de son objectif. Quand il fut suffisamment proche, le capitaine observa avec grande attention les pavillons qui virevoltaient dans les airs. Il y avait l'étendard de la République, mais également les couleurs d'une famille à la réputation plus que certaine.
Un homme barbu, humain de naissance et à la barbe et aux cheveux couleur corbeau, regardait a le navire de guerre. Lui, il était un peu inquiet et cela s'entendit à la voix quand il s'adressa à un autre homme plus grand et plus fin que lui à ses côtés.
"Capitaine, je m'excuse de revenir avec ce bazar, mais pensez-vous que c'est toujours une bonne idée de rattraper la galère, alors que la frégate là, c'est pas n'importe qui est à son bord. "
L'individu, interpellé par son Second, demeurait stoïque, continuant de fixer la coque républicaine. Malgré la sombre capuche et le masque tout aussi ténébreux qui dissimulaient son visage et sa tête, portant une tenue sobre, mais de bonne facture, il ne répondit pas immédiatement à l'inquiétude de son homme d'équipage. Il observait le mouvement des autres vaisseaux, comme s'il essayait d'analyser leur prochaine manœuvre.
"N'importe qui pourrait déployer les couleurs des Vindrœkir. Je ne vois que deux possibilités : soit c'est réellement un équipage lié à cette famille, soit c'est un arrogant trop zélé qui pense distiller de la crainte dans ces eaux."
"Oui, mais quand même. C'est une frégate, Capit'... "
Le masqué pivota dans sa direction, lui coupant la chique. Le Second se retint de déglutir.
"Je ne raterai pas cette occasion. Killjoy est là, sous nos yeux, frégate ou pas frégate. Ce sale chien a osé s'en prendre à un de mes navires, le coulant et s'étant mis en tête de vendre nos hommes au Reike. Rappelle-toi l'incroyable chance de les avoir sauvés avant qu'ils ne rejoignent les mers reikoises. D'ailleurs, tu as été bien heureux de retrouver un de tes cousins sain et sauf. Et seuls les abysses savent le danger que cela a représenté. "
L'humain baissa la tête, un peu penaud d'avoir oublié cet épisode. Son capitaine reporta son attention au-delà de la poupe de son navire, pour regarder son objectif.
"Ses actes, qu'il soit pirate ou non, exigent qu'on y mette un terme. Il n'aurait pas attaqué mes intérêts, je ne m'en serais pas soucié... "
Mais quiconque osait le braver comme s'il n'était qu'une possible victime à détrousser et à écraser... C'était mal le connaître. Il avait beau être lui-même un pirate, il avait sa propre vision de comment un habitant de Kaizoku devait vivre. Mais il y avait des mentalités et des comportements qu'il n'acceptait guère, voire qu'il exécrait. Killjoy était de ces forbans qui n'avaient aucune moralité. Et cette fois, il avait été trop loin. La pourriture devait être éliminée.
"Qu'on tienne le cap, on va rattraper cette saloperie. Et préparez-vous au combat. Nul besoin d'observer les embarqués de la frégate pour savoir qu'ils sont déjà au branle-bas de combat. "
Un navire qui vous suivait depuis plus d'une heure, sans afficher de couleur, ne pouvait laisser aucun doute sur sa nature véritable : un pirate des mers.
Le Capitaine masqué appela sa magie à lui, se faisant obéir du vent pour qu'il souffle déjà plus dans les voiles gonflés par celui-ci. La proue se dressa sur les flots, devant la petite accélération qui s'imposa à lui. La figure de proue, un dauphin sautant dans le cadre de son bois, aurait donné l'illusion de s'ébattre dans les airs après un saut au-dessus des vagues. Cette fois, la distance se réduisit plus considérablement.
"On va le flanquer. "lança-t-il au marin tenant la barre pour le prévenir de la manœuvre. "Cap de dix degrés bâbord ! "
Le navire prit la nouvelle direction et poussé par les vents, il fallut juste s'armer de patience pour arriver plus ou moins à la hauteur de la frégate.
"On ouvre les sabords ? " demande le Second.
"Non, mais que les hommes se tiennent prêts à tirer les balistes. On perdra du temps à les ouvrir, mais je tiens à laisser une chance à l'équipage de cette frégate de faire demi-tour. "
Ainsi, le masqué, marquait-il ses intentions premières, à savoir une certaine forme de passivité. Les Républicains pourraient être des hommes raisonnables. Il regarda la bannière des Vindrœkir. Pour lui, il n'aura qu'un refus. Accorder une voie de sortie était une forme de courtoisie non ?
Le Brick arriva en parallèle du Bâtard, à suffisamment bonne distance pour ne pas se prendre un carreau ou une flèche par un excellent tireur, ou un projectile magique. Avec l'aide de sa magie, le masqué porta le son de sa voix vers les oreilles de l'équipe adversaire.
"Ohhééééé de la frégate ! Salutations ! Il semblerait que vous chassez la même proie que nous. Elle est nôtre de plein droit. Peu m'importe les raisons de votre poursuite, faites demi-tour ! "
Il laissa quelques secondes de battements avant de reprendre :
"Cette galère rejoindra les abysses... En n'insistant pas, vous ne coulerez pas dans son sillage...."
Et maintenant, restait à voir ce que le ou la capitaine de ce vaisseau viendra à répondre.
"Tenez-vous prêt à mes ordres... "Prévint-il d'une voix forte pour s'adresser à ses marins, tout en maintenant un contact avec sa magie pour réagir en toutes circonstances.
Noble de La République
Verndrick Vindrœkir
Messages : 150
crédits : 713
crédits : 713
Info personnage
Race: Humain/Elfe
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Neutre bon
Rang: B
Bâtard émit un long sifflement appréciateur. Vendrick comprenait pourquoi : leur poursuivant venait d’accélérer encore la cadence.
“Contremaître, tout bien réfléchi, allez chercher les mages. On ne peut pas affronter un ennemi plus rapide que nous.”
Le marin s’exécuta et bientôt deux nouvelles têtes les rejoignirent sur le pont, un elfe et une humaine. Le capitaine donna ses ordres.
“Accélérez légèrement puis calquez-vous sur sa vitesse”, dit-il en indiquant le brick. “Un à la fois, vous allez vous relayer pour ne pas vous épuiser. Jhin, tu t’y colles. Gwen, tu vas faire porter notre voix quand nos nouveaux amis seront à portée.”
Le capitaine jeta à nouveau un coup d’œil dans sa longue-vue avant de la passer à Vendrick.
“Eh regarde, je crois bien que c’est le masqué.”
“Quel masqué ?” Vendrick observa plus en détails l’équipage du brick. “Oh, ce masqué-là ! Je continue de croire que le Fantôme de Fer sonne mieux.”
“Il n’a pas choisi le nom, je pense qu’il s’en fout un peu de comment tu l’appelles.” Il récupéra sa longue vue pour regarder à nouveau. “Sinon, qu’est-ce qui te fait croire que son masque est en métal ? D’ici, ça peut être n’importe quel matériau.”
“Ou alors l’Ombre des Flots !”
“Tu auras l’occasion de lui demander, je suppose.”
“J’espère. Si ce que tu m’as dit sur lui est vrai, il donnera un avertissement avant de passer au combat.”
“Emphase sur le un. Tu écoutes sa sommation ou tu te prépares à te battre. Je n’ai jamais parlé de discussion ou de négociation.”
Le navire était maintenant sur eux.
“Ohhééééé de la frégate ! Salutations ! Il semblerait que vous chassez la même proie que nous. Elle est nôtre de plein droit. Peu m'importe les raisons de votre poursuite, faites demi-tour !”
“Et un avertissement, un !” plaisanta Bâtard sans hausser la voix.
Vendrick s’éclaircit la gorge avant de répondre, c’était plus un signe pour indiquer au mage d’amplifier sa voix.
“Salutations capitaine masqué ! Sauf votre respect, je crois qu’on était sur la cible en premier. Premier arrivé, premier servi, comme on dit.”
Techniquement, s’ils se faisaient doubler, leur poursuivant serait le premier à tomber sur Killjoy, mais ce n’était pas une pensée qu’il avait envie de partager à haute voix.
“Cette galère rejoindra les abysses... En n'insistant pas, vous ne coulerez pas dans son sillage....”
La tension monta d’un cran sur le bateau. Ils avaient été payés justement pour éviter que la galère coule. En tout cas pas avant d’avoir libéré les esclaves. Et les hommes du Bâtard remplissaient toujours leur contrat, du moins quand c’était Vindrœkir le client.
“Capitaine, vous m’avez l’air de quelqu’un de raisonnable alors laissez-moi vous expliquer un peu la situation.” Il pointa vers la galère. “Il me semble que nous voulons tous les deux la tête de ce bâtard de Killjoy. Désolé, Bâtard.” ajouta-il en direction du capitaine de la frégate.
“Y’a pas de mal,” répondit ce dernier en souriant.
“J’ai aussi été payé pour rapatrier tous les esclaves à bord du navire, alors ça m’arrangerait beaucoup que vous attendiez que ce soit fait avant de le couler.”
Oui cela l’aiderait beaucoup si le masqué pouvait juste attendre sur le côté que tout se règle. Mais Vendrick savait qu’on ne se lançait pas dans une poursuite aussi longue si ce n’était pas personnel ou s’il n’y avait pas une grosse prime. Or il était justement le seul à avoir collecté une prime pour arrêter Killjoy. Il ne pouvait décemment pas proposer à quelqu’un qui avait une dent contre le pirate de se contenter d’être un spectateur. Une idée lui traversa l’esprit.
“Pourquoi n’allierions-nous pas nos forces ? Je ne sais pas vous, mais je tiens à ce que mes hommes survivent pour profiter de leur paie. À deux on limiterait considérablement nos pertes.”
Il réfléchit à un moyen de faciliter la décision pour le pirate avant d’ajouter.
“De plus, si vous me promettez de ne blesser aucun esclave ou personne qui déposerait les armes, vous pourrez garder le bateau et tout le butin à bord. Comme je le disais, je ne suis là que pour ramener des êtres perdus à leur proche. Et naturellement pour aussi mettre fin aux jours de Killjoy.”
“Naturellement,” renchérit Bâtard avec flegme.
“Ça m’a l’air d’être une offre raisonnable, qu’en pensez-vous ?”
Vu la vitesse à laquelle voguaient les deux navires, ils n’allaient de toute façon pas tarder à rejoindre leur proie. Une décision devait être prise, et vite.
“Contremaître, tout bien réfléchi, allez chercher les mages. On ne peut pas affronter un ennemi plus rapide que nous.”
Le marin s’exécuta et bientôt deux nouvelles têtes les rejoignirent sur le pont, un elfe et une humaine. Le capitaine donna ses ordres.
“Accélérez légèrement puis calquez-vous sur sa vitesse”, dit-il en indiquant le brick. “Un à la fois, vous allez vous relayer pour ne pas vous épuiser. Jhin, tu t’y colles. Gwen, tu vas faire porter notre voix quand nos nouveaux amis seront à portée.”
Le capitaine jeta à nouveau un coup d’œil dans sa longue-vue avant de la passer à Vendrick.
“Eh regarde, je crois bien que c’est le masqué.”
“Quel masqué ?” Vendrick observa plus en détails l’équipage du brick. “Oh, ce masqué-là ! Je continue de croire que le Fantôme de Fer sonne mieux.”
“Il n’a pas choisi le nom, je pense qu’il s’en fout un peu de comment tu l’appelles.” Il récupéra sa longue vue pour regarder à nouveau. “Sinon, qu’est-ce qui te fait croire que son masque est en métal ? D’ici, ça peut être n’importe quel matériau.”
“Ou alors l’Ombre des Flots !”
“Tu auras l’occasion de lui demander, je suppose.”
“J’espère. Si ce que tu m’as dit sur lui est vrai, il donnera un avertissement avant de passer au combat.”
“Emphase sur le un. Tu écoutes sa sommation ou tu te prépares à te battre. Je n’ai jamais parlé de discussion ou de négociation.”
Le navire était maintenant sur eux.
“Ohhééééé de la frégate ! Salutations ! Il semblerait que vous chassez la même proie que nous. Elle est nôtre de plein droit. Peu m'importe les raisons de votre poursuite, faites demi-tour !”
“Et un avertissement, un !” plaisanta Bâtard sans hausser la voix.
Vendrick s’éclaircit la gorge avant de répondre, c’était plus un signe pour indiquer au mage d’amplifier sa voix.
“Salutations capitaine masqué ! Sauf votre respect, je crois qu’on était sur la cible en premier. Premier arrivé, premier servi, comme on dit.”
Techniquement, s’ils se faisaient doubler, leur poursuivant serait le premier à tomber sur Killjoy, mais ce n’était pas une pensée qu’il avait envie de partager à haute voix.
“Cette galère rejoindra les abysses... En n'insistant pas, vous ne coulerez pas dans son sillage....”
La tension monta d’un cran sur le bateau. Ils avaient été payés justement pour éviter que la galère coule. En tout cas pas avant d’avoir libéré les esclaves. Et les hommes du Bâtard remplissaient toujours leur contrat, du moins quand c’était Vindrœkir le client.
“Capitaine, vous m’avez l’air de quelqu’un de raisonnable alors laissez-moi vous expliquer un peu la situation.” Il pointa vers la galère. “Il me semble que nous voulons tous les deux la tête de ce bâtard de Killjoy. Désolé, Bâtard.” ajouta-il en direction du capitaine de la frégate.
“Y’a pas de mal,” répondit ce dernier en souriant.
“J’ai aussi été payé pour rapatrier tous les esclaves à bord du navire, alors ça m’arrangerait beaucoup que vous attendiez que ce soit fait avant de le couler.”
Oui cela l’aiderait beaucoup si le masqué pouvait juste attendre sur le côté que tout se règle. Mais Vendrick savait qu’on ne se lançait pas dans une poursuite aussi longue si ce n’était pas personnel ou s’il n’y avait pas une grosse prime. Or il était justement le seul à avoir collecté une prime pour arrêter Killjoy. Il ne pouvait décemment pas proposer à quelqu’un qui avait une dent contre le pirate de se contenter d’être un spectateur. Une idée lui traversa l’esprit.
“Pourquoi n’allierions-nous pas nos forces ? Je ne sais pas vous, mais je tiens à ce que mes hommes survivent pour profiter de leur paie. À deux on limiterait considérablement nos pertes.”
Il réfléchit à un moyen de faciliter la décision pour le pirate avant d’ajouter.
“De plus, si vous me promettez de ne blesser aucun esclave ou personne qui déposerait les armes, vous pourrez garder le bateau et tout le butin à bord. Comme je le disais, je ne suis là que pour ramener des êtres perdus à leur proche. Et naturellement pour aussi mettre fin aux jours de Killjoy.”
“Naturellement,” renchérit Bâtard avec flegme.
“Ça m’a l’air d’être une offre raisonnable, qu’en pensez-vous ?”
Vu la vitesse à laquelle voguaient les deux navires, ils n’allaient de toute façon pas tarder à rejoindre leur proie. Une décision devait être prise, et vite.
Citoyen du monde
Altarus Aearon
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Info personnage
Race: Humain-elfe
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal neutre
Rang: C
Le Capitaine masqué écoutait avec grande attention les paroles qui lui parvenaient, qui étaient fortes et claires. L'équipage de la frégate avait donc un mage, voire peut-être plusieurs autres. Et il fut évident que ces républicains ne lâcheront pas la galère. Au moins, le pirate avait la confirmation qu'il s'agissait bien d'un navire servant sous la bannière de la famille Vindroekir.
"Capitaine, quelle est votre décision ? Il est clair que nous allons devoir nous battre contre eux..."
"Pas nécessairement..."fit-il, toujours le visage camouflé par son masque et sa capuche noire en direction du vaisseau de guerre.
"Mais vous aviez dit..."
"La réponse à mon injonction m'a apporté ce que voulait savoir. Ils croient que nous voulons que la tête de ce fils de chien, alors qu'il y a des rameurs à libérer. Ils sont sous contrat. Je ne doute pas que s'ils viennent à ramener tous les prisonniers de Killjoy, ils auront une juteuse prime. L'appât du gain appelle aussi à sauver des vies... "
"Ah ouais... " Répondit le second, toujours impressionné des dires du Capitaine. Son esprit l'étonnera toujours.
Altarus termina sa réflexion. Il savait ce qu'il avait à faire. Cet équipage lui proposait une association pour libérer tous les esclaves qui subissaient le joug de Killjoy. Il n'était pas vraiment enthousiaste de joindre ses forces à celles des prétendus sauveteurs. Certains républicains se vouaient à suivre un code d'honneur, comme ceux qui se tenaient sur le pont de la frégate, là-bas.
"Votre proposition parait honnête"finit-il par énoncer en réemployant sa magie pour se faire entendre des culs-bleus. "Mais je n'aurai que faire de cette galère et son butin à bord est justement ses rameurs. "Il laissa un très bref moment de silence s'instaurer, avant de reprendre la parole."Donc forcément, moins d'esclaves seront tués, plus gros sera ledit butin…"
"Ils vont mal le prendre capitaine, même si c'est pour les titiller. "
"Je sais"souffla le pirate. "Votre frégate aura la capacité nécessaire à tous les embarquer, pour les ramener chez eux, quand nous aurons fini de chasser ce fils de chien, bien entendu. Il n'y a que lui qui m'intéresse. La galère, ses rameurs... sont à vous, puisque c'est pour eux que vous venez, pour les sauver. Et comme vous l'avez si bien dit tout à l'heure... pour le reste donc... premier arrivé, premier servi ! "
Il leva son bras droit vers les cieux, pour prévenir ses marins qu'il appela sa magie. Le vent s'engouffra vivement dans les voiles qui claquèrent. Les cordes se tendirent, gémirent. Le brick prit de la vitesse, l'écume croissant à l'étrave qui fendait la mer devant cette impulsion aérienne contrôlée.
Comme pour narguer le ou les chefs de la frégate, le pirate adressa un salut de la main, avant de porter toute son attention sur la galère. Le rythme de ses rames s'était accéléré, mais n'était guère efficace, en raison de la fatigue de leurs maniants. On voit que certaines frappaient plus la surface de la mer que d'y pénétrer pour brasser l'eau en arrière. Le navire pirate s'orienta encore sur bâbord, pour flanquer la galère par son tribord. Puis, doucement, il se rapprocha pour être à distance de tir des balistes. Les sabords s'ouvrirent, mais aucun projectile ne fendit les airs ; pour l'instant. Et sur le pont de la galère, ça fourmillait partout, ça beuglait, ça donnait des ordres. Les balistes de pont s'orientaient tantôt vers la frégate qui se rapprochait, elle aussi, à vive allure, tantôt vers le brick.
"Quelle bande d'imbéciles", marmonna le second."Ils ne savent plus où en donner de la tête"
"Killjoy a toujours préféré éviter les confrontations. Et puis son équipage au rabais doit paniquer. Une bonne chose pour nous... Nous allons les secouer un peu. "
Soudain, quelque chose d'intangible et d'énorme frappa la surface de l'eau, provoquant le soulèvement des vagues. La mer fit le gros dos en réaction, soulevant la coque longue et peu agile de la galère. Des rames s'agitèrent dans les airs, s'entrechoquant. Des claquements secs retentirent, avec des traits de balistes qui se perdaient dans les nuées.
"On le flanque ! Notre coque contre celle de cette galère. "
Le brick se rapprocha et percuta le flanc de la proie encore désemparée par l'effet de vague. Le brick se mouvait au fil du reste des vagues chaotiques, mais taillé pour la haute mer et pour braver les tempêtes, il tint bon.
"Ne tuez pas les esclaves et d'autres possibles prisonniers, je les veux vivants et entiers ! Et les culs-bleus devraient nous "aider". Si ce n'est pas le cas, comme le reste, pas de quartier !
Les planches craquèrent sous le choc. Des grappins furent lancés et s'accrochèrent aux rambardes.
"Capitaine, quelle est votre décision ? Il est clair que nous allons devoir nous battre contre eux..."
"Pas nécessairement..."fit-il, toujours le visage camouflé par son masque et sa capuche noire en direction du vaisseau de guerre.
"Mais vous aviez dit..."
"La réponse à mon injonction m'a apporté ce que voulait savoir. Ils croient que nous voulons que la tête de ce fils de chien, alors qu'il y a des rameurs à libérer. Ils sont sous contrat. Je ne doute pas que s'ils viennent à ramener tous les prisonniers de Killjoy, ils auront une juteuse prime. L'appât du gain appelle aussi à sauver des vies... "
"Ah ouais... " Répondit le second, toujours impressionné des dires du Capitaine. Son esprit l'étonnera toujours.
Altarus termina sa réflexion. Il savait ce qu'il avait à faire. Cet équipage lui proposait une association pour libérer tous les esclaves qui subissaient le joug de Killjoy. Il n'était pas vraiment enthousiaste de joindre ses forces à celles des prétendus sauveteurs. Certains républicains se vouaient à suivre un code d'honneur, comme ceux qui se tenaient sur le pont de la frégate, là-bas.
"Votre proposition parait honnête"finit-il par énoncer en réemployant sa magie pour se faire entendre des culs-bleus. "Mais je n'aurai que faire de cette galère et son butin à bord est justement ses rameurs. "Il laissa un très bref moment de silence s'instaurer, avant de reprendre la parole."Donc forcément, moins d'esclaves seront tués, plus gros sera ledit butin…"
"Ils vont mal le prendre capitaine, même si c'est pour les titiller. "
"Je sais"souffla le pirate. "Votre frégate aura la capacité nécessaire à tous les embarquer, pour les ramener chez eux, quand nous aurons fini de chasser ce fils de chien, bien entendu. Il n'y a que lui qui m'intéresse. La galère, ses rameurs... sont à vous, puisque c'est pour eux que vous venez, pour les sauver. Et comme vous l'avez si bien dit tout à l'heure... pour le reste donc... premier arrivé, premier servi ! "
Il leva son bras droit vers les cieux, pour prévenir ses marins qu'il appela sa magie. Le vent s'engouffra vivement dans les voiles qui claquèrent. Les cordes se tendirent, gémirent. Le brick prit de la vitesse, l'écume croissant à l'étrave qui fendait la mer devant cette impulsion aérienne contrôlée.
Comme pour narguer le ou les chefs de la frégate, le pirate adressa un salut de la main, avant de porter toute son attention sur la galère. Le rythme de ses rames s'était accéléré, mais n'était guère efficace, en raison de la fatigue de leurs maniants. On voit que certaines frappaient plus la surface de la mer que d'y pénétrer pour brasser l'eau en arrière. Le navire pirate s'orienta encore sur bâbord, pour flanquer la galère par son tribord. Puis, doucement, il se rapprocha pour être à distance de tir des balistes. Les sabords s'ouvrirent, mais aucun projectile ne fendit les airs ; pour l'instant. Et sur le pont de la galère, ça fourmillait partout, ça beuglait, ça donnait des ordres. Les balistes de pont s'orientaient tantôt vers la frégate qui se rapprochait, elle aussi, à vive allure, tantôt vers le brick.
"Quelle bande d'imbéciles", marmonna le second."Ils ne savent plus où en donner de la tête"
"Killjoy a toujours préféré éviter les confrontations. Et puis son équipage au rabais doit paniquer. Une bonne chose pour nous... Nous allons les secouer un peu. "
Soudain, quelque chose d'intangible et d'énorme frappa la surface de l'eau, provoquant le soulèvement des vagues. La mer fit le gros dos en réaction, soulevant la coque longue et peu agile de la galère. Des rames s'agitèrent dans les airs, s'entrechoquant. Des claquements secs retentirent, avec des traits de balistes qui se perdaient dans les nuées.
"On le flanque ! Notre coque contre celle de cette galère. "
Le brick se rapprocha et percuta le flanc de la proie encore désemparée par l'effet de vague. Le brick se mouvait au fil du reste des vagues chaotiques, mais taillé pour la haute mer et pour braver les tempêtes, il tint bon.
"Ne tuez pas les esclaves et d'autres possibles prisonniers, je les veux vivants et entiers ! Et les culs-bleus devraient nous "aider". Si ce n'est pas le cas, comme le reste, pas de quartier !
Les planches craquèrent sous le choc. Des grappins furent lancés et s'accrochèrent aux rambardes.
Noble de La République
Verndrick Vindrœkir
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crédits : 713
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Info personnage
Race: Humain/Elfe
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Neutre bon
Rang: B
L’aventurier serra le pommeau de son sabre lorsqu’il entendit les esclaves traités comme du butin.
“Ha ha, on dirait que ça a rendu sa seigneurie un peu nerveuse”, se moqua Bâtard.
Le silence de Verndrick était assez parlant sur ce qu’il pensait de la blague. Le capitaine ne perdit néanmoins pas son sourire.
“La galère, ses rameurs...”, l’aventurier serrait maintenant des dents, “sont à vous, puisque c'est pour eux que vous venez, pour les sauver.”
Bâtard s’esclaffa. “Faut avouer qu’il sait parler. C’est pas toi qui avais dit un jour que l’art du discours résidait dans l’utilisation de la pause !”
“Ta gueule, Bâtard !” Cela le fit rire encore plus.
Le pirate les salua et fila vers Killjoy. Le capitaine vociféra ses ordres pour suivre la cadence et rattraper la galère, qui venait aussi de gagner en vitesse, mais pas pour longtemps.
“L’enfoiré, il risque de tuer les rameurs en forçant de cette façon. Capitaine, plus de temps à perdre. Je veux qu’on mette fin à tout ça maintenant !”
Jhin, le mage en charge de la vitesse du navire, fit appel à son pouvoir et gonfla encore plus les voiles.
Verndrick tendit la main pour indiquer au capitaine de lui passer à nouveau la longue-vue.
“C’est moi ou il pointe ses armes sur nous ?”
Bâtard plissa les yeux et confirma en souriant, “Humour de pirate.”
“Je ne vois pas ce qu’il y a de drôle.”
“Humour de pirate !” répéta le capitaine, comme si cela expliquait tout.
Suivant le mouvement du brick, Bâtard donna des ordres pour flanquer la galère par bâbord.
Quand ils furent suffisamment près de leur cible, Verndrick fit signe au second mage de porter sa voix en direction de l’équipage de Killjoy.
“Killjoy !”
La mer était devenue plus agitée, le vent soufflait dans ses cheveux. Il avait fait appel à sa magie et tout son corps pulsait d’une terrible aura bleue, comme pour marquer chacun de ses mots.
“Tu as arraché des pères à leurs enfants, réduit en esclavage et vendu des mères, des sœurs, des fils et des filles de la République. Combien de veuves et d’orphelins compte-t-on dans le Reike par ta faute ? Les Shoumeins prient les titans en maudissant ton nom et demandent vengeance aux gardiens en pleurant leurs proches.”
Des cordes claquèrent au vent. Un bruit de métal s’accrochant au bois ponctuait le discours du noble.
“Pour les nombreuses familles que tu as détruites, pour toutes les victimes que tu as enchaînées ou livrées aux eaux, il est maintenant temps de faire face à la condamnation.”
Un éclair zébra le ciel. Verndrick laissa échapper de la magie de ses narines et de sa bouche et durcit ses traits. Il avait l’apparence d’un esprit vengeur invoqué par les prières des victimes sur les pirates.
“Un peu dramatique, tu ne trouves pas ?” souffla Bâtard à ses côtés.
C’était le but : inspirer la peur dans le cœur des pirates, leur faire comprendre que leur destin était inévitable. Il fallait maintenant leur donner une issue, leur donner l’espoir qui inspirerait la déloyauté.
“Mon nom est Verndrick Vindrœkir. Et je suis juste. Je ne suis là que pour la vie de Killjoy et la délivrance de ceux qu’il a asservis. Vous, qui avez été manipulés pour devenir complices de ses actes, vous, esprits fragiles, qui avez été séduits par de fausses promesses de richesses et de liberté !”
Gwen faisait des merveilles avec sa voix, c’était comme si la tempête elle-même jugeait l’équipage.
“À vous, je donne un avertissement et un seul. Vous n’avez pas à partager son sort, vous n’avez pas à mourir aujourd’hui. Baissez les armes et vous aurez la vie sauve. Killjoy, l’heure est venue d’embrasser ton destin.”
Il glissa son sabre dans sa bouche et se mit à grimper les cordes en direction de la galère. L’équipage de la frégate fit de même, ils avaient tout prévu depuis le début de l’expédition. Pas de cris de guerre ou d’appel à la bataille, juste l’avancée silencieuse de plusieurs hommes, formant une ombre annonciatrice d’une mort certaine.
***
Quatre-doigts, le second de Killjoy, réfléchissait aux choix de vie qui l’avaient mené dans une telle situation. Son nom lui venait du fait qu’il n’avait plus que quatre doigts à chaque main. Il trouvait plus logique qu’on l’appelle Huit-doigts, mais tout le monde n’avait pas le luxe de choisir son surnom. Et ce genre de chose restait collé à la peau à vie, sauf s’il perdait un autre doigt. La pensée ne lui fit pas du tout plaisir.
Ce n’était pas du tout ce qu’on lui avait promis, et il suivait Killjoy depuis le début. C'était un ancien esclave qui avait réussi à fuir ses maîtres pour devenir pirate. Quand il rejoignit le capitaine pirate, il grimpa très vite les échelons pour devenir le second. Il était la carotte qu’on pendait au nez des rameurs ; le fouet seul, sabotait le mental des esclaves. « Ramez, faites votre part, et au bout de quelques années vous rejoindrez proprement l’équipage. Quatre-doigts a connu les rames comme vous, sa marque d’esclave en témoigne. Regardez aujourd’hui où il en est, le second sur le navire après le capitaine. »
Comme les gens pouvaient être bêtes. Aucun rameur n’était marqué, ils n’en avaient aucun besoin. Quatre-doigts n’avait la marque que parce qu’il avait été un esclave du Reike. Et Killjoy n’achetait pas d’esclaves, jamais, il en vendait. Si n’importe lequel d'entre eux avait eu un peu de jugeote, il aurait compris qu’ils ne seraient jamais libérés et que lui n’était qu’une figure de paille, un mensonge vivant pour tuer toute idée de rébellion.
Il avait passé d’excellents moments avec son capitaine. Ce dernier avait toujours eu le flair pour choisir ses cibles et la chance d’éviter les embrouilles. Il semblait que le vent tournait. Le nobliau promettait la vie sauve à qui se rendrait. Killjoy n’était pas bête, il avait menacé l’équipage. Il leur avait aussi rappelé que ceux qui déposeraient leurs armes mourraient de ses mains ou de celles des pirates du capitaine masqué. L’équipage doutait de la promesse, ils ne croyaient pas en l’honneur. Et le rappel que le masqué, lui, n’avait rien promis les fit encore plus hésiter.
Quatre-doigts, lui, n’était pas bête. Il savait lire le vent. Peu importait que la promesse soit vraie ou pas. Peu importait si elle s’étendait à l’équipage du masqué. Ce Verndrick avait atteint son objectif. Il avait semé la graine du doute. Distraits, au lieu de tirer ou d’essayer de couper les cordes, ils se disputaient. Les quelques-uns qui avaient l’esprit d’essayer se voyaient fauchés par les projectiles ou la magie des assaillants, renforçant la peur dans le cœur des autres. Ils avaient déjà perdu la bataille. Il fallait qu’il tente sa chance.
Il s’éclipsa à l’intérieur du navire et informa les pirates que le capitaine convoquait tout le monde pour la bataille sur le pont. L'écho des combats ne permit aucun doute, et très vite il se retrouva seul avec les rameurs. Il joua son rôle d’ami des esclaves à merveille. Il était le seul qui les traitait bien. Leur glissait de la nourriture et des potions en douce. Ils ignoraient que tout était planifié par le capitaine. C’était lui qui pleurait leur mort, les encourageait avec des promesses de liberté. C’était lui aujourd’hui, qui profitait de la déchéance de Killjoy pour quitter son joug comme il en avait toujours rêvé et libérer ses compères.
Il enferma son bras gauche dans une menotte d’esclave pour symboliser son dévouement à la cause. Il libéra tous les rameurs, s’assurant de toujours laisser une chaîne accrochée à un membre, un bras ou une jambe. Ils étaient libres de leurs mouvements et ainsi on ne pouvait pas les confondre avec l’équipage du bateau. Il les harangua à se battre ensemble pour leur liberté. Il venait de jouer sa dernière carte.
***
La bataille faisait rage autour de l’aventurier. L’équipage du Bâtard était composé de professionnels habitués à combattre ensemble. Ceux qui se défendaient trouvaient une mort rapide et expéditive, tandis que ceux qui hésitaient se retrouvaient blessés et désarmés, surveillés de près.
Verndrick menait la charge, figure de proue nimbée de bleu, engagé dans une danse mortelle. Les marins du Bâtard se chargeaient de garder en joue ceux qui n’étaient pas tués. Il n’y avait pas vraiment de combat : entre les forces de la frégate et celles du brick, les hommes de Killjoy étaient surmenés et combattaient sans conviction. L’arrivée des esclaves sur le pont acheva la faible résistance qui restait en eux.
L’aventurier dut ralentir pour contenir le zèle des esclaves qui voulaient du sang et étaient prêts à tuer même ceux qui se rendaient. Quelques menaces et un esclave amputé plus tard, ils rentrèrent dans les rangs. Vers la fin, l’équipage de la frégate était mobilisé pour surveiller les pirates qui s’étaient rendus et les esclaves.
Les hommes du Masqué finissaient les derniers marins de Killjoy. Verndrick ordonna au Bâtard de se tenir sur ses gardes.
“Humour de pirate ou pas, Masqué a déjà sous-entendu des menaces dans ses agissements. Je veux nos hommes aux aguets et prêts à livrer une nouvelle bataille s’il le faut. D’ailleurs, c’est quoi les chiffres ?”
“Zéro mort, cinq blessés, ils s’en sortiront. Quatre prisonniers tués par les rameurs avant que tu ne tranches la main...” Il hésita au milieu de la phrase. “Tu l’aurais tué ? Et si ça ne les avait pas arrêtés ? Quelles vies aurais-tu défendu, les prisonniers ou les esclaves ?”
“Les cieux soient loués, on ne le saura jamais. Fais passer l’info parmi les esclaves qu’ils seront ramenés sains et saufs à leurs familles, le voyage retour est compris dans le service. Je veux qu’ils sachent où devraient aller leurs allégeances si jamais on devait affronter le Masqué. Vous, avec moi.”
Il avança en direction de Killjoy avec quatre hommes du Bâtard. Le bruit des combats mourait déjà peu à peu autour d’eux. Killjoy et trois hommes qui lui étaient encore loyaux étaient encerclés par le Masqué et ses marins. Il les rejoignit et jeta un coup d’œil au capitaine du brick avant d’hocher la tête.
Ils voulaient tous les deux la tête de Killjoy. L’aventurier lui signifiait qu’il était prêt à lui laisser la charge de la tâche.
“Ha ha, on dirait que ça a rendu sa seigneurie un peu nerveuse”, se moqua Bâtard.
Le silence de Verndrick était assez parlant sur ce qu’il pensait de la blague. Le capitaine ne perdit néanmoins pas son sourire.
“La galère, ses rameurs...”, l’aventurier serrait maintenant des dents, “sont à vous, puisque c'est pour eux que vous venez, pour les sauver.”
Bâtard s’esclaffa. “Faut avouer qu’il sait parler. C’est pas toi qui avais dit un jour que l’art du discours résidait dans l’utilisation de la pause !”
“Ta gueule, Bâtard !” Cela le fit rire encore plus.
Le pirate les salua et fila vers Killjoy. Le capitaine vociféra ses ordres pour suivre la cadence et rattraper la galère, qui venait aussi de gagner en vitesse, mais pas pour longtemps.
“L’enfoiré, il risque de tuer les rameurs en forçant de cette façon. Capitaine, plus de temps à perdre. Je veux qu’on mette fin à tout ça maintenant !”
Jhin, le mage en charge de la vitesse du navire, fit appel à son pouvoir et gonfla encore plus les voiles.
Verndrick tendit la main pour indiquer au capitaine de lui passer à nouveau la longue-vue.
“C’est moi ou il pointe ses armes sur nous ?”
Bâtard plissa les yeux et confirma en souriant, “Humour de pirate.”
“Je ne vois pas ce qu’il y a de drôle.”
“Humour de pirate !” répéta le capitaine, comme si cela expliquait tout.
Suivant le mouvement du brick, Bâtard donna des ordres pour flanquer la galère par bâbord.
Quand ils furent suffisamment près de leur cible, Verndrick fit signe au second mage de porter sa voix en direction de l’équipage de Killjoy.
“Killjoy !”
La mer était devenue plus agitée, le vent soufflait dans ses cheveux. Il avait fait appel à sa magie et tout son corps pulsait d’une terrible aura bleue, comme pour marquer chacun de ses mots.
“Tu as arraché des pères à leurs enfants, réduit en esclavage et vendu des mères, des sœurs, des fils et des filles de la République. Combien de veuves et d’orphelins compte-t-on dans le Reike par ta faute ? Les Shoumeins prient les titans en maudissant ton nom et demandent vengeance aux gardiens en pleurant leurs proches.”
Des cordes claquèrent au vent. Un bruit de métal s’accrochant au bois ponctuait le discours du noble.
“Pour les nombreuses familles que tu as détruites, pour toutes les victimes que tu as enchaînées ou livrées aux eaux, il est maintenant temps de faire face à la condamnation.”
Un éclair zébra le ciel. Verndrick laissa échapper de la magie de ses narines et de sa bouche et durcit ses traits. Il avait l’apparence d’un esprit vengeur invoqué par les prières des victimes sur les pirates.
“Un peu dramatique, tu ne trouves pas ?” souffla Bâtard à ses côtés.
C’était le but : inspirer la peur dans le cœur des pirates, leur faire comprendre que leur destin était inévitable. Il fallait maintenant leur donner une issue, leur donner l’espoir qui inspirerait la déloyauté.
“Mon nom est Verndrick Vindrœkir. Et je suis juste. Je ne suis là que pour la vie de Killjoy et la délivrance de ceux qu’il a asservis. Vous, qui avez été manipulés pour devenir complices de ses actes, vous, esprits fragiles, qui avez été séduits par de fausses promesses de richesses et de liberté !”
Gwen faisait des merveilles avec sa voix, c’était comme si la tempête elle-même jugeait l’équipage.
“À vous, je donne un avertissement et un seul. Vous n’avez pas à partager son sort, vous n’avez pas à mourir aujourd’hui. Baissez les armes et vous aurez la vie sauve. Killjoy, l’heure est venue d’embrasser ton destin.”
Il glissa son sabre dans sa bouche et se mit à grimper les cordes en direction de la galère. L’équipage de la frégate fit de même, ils avaient tout prévu depuis le début de l’expédition. Pas de cris de guerre ou d’appel à la bataille, juste l’avancée silencieuse de plusieurs hommes, formant une ombre annonciatrice d’une mort certaine.
***
Quatre-doigts, le second de Killjoy, réfléchissait aux choix de vie qui l’avaient mené dans une telle situation. Son nom lui venait du fait qu’il n’avait plus que quatre doigts à chaque main. Il trouvait plus logique qu’on l’appelle Huit-doigts, mais tout le monde n’avait pas le luxe de choisir son surnom. Et ce genre de chose restait collé à la peau à vie, sauf s’il perdait un autre doigt. La pensée ne lui fit pas du tout plaisir.
Ce n’était pas du tout ce qu’on lui avait promis, et il suivait Killjoy depuis le début. C'était un ancien esclave qui avait réussi à fuir ses maîtres pour devenir pirate. Quand il rejoignit le capitaine pirate, il grimpa très vite les échelons pour devenir le second. Il était la carotte qu’on pendait au nez des rameurs ; le fouet seul, sabotait le mental des esclaves. « Ramez, faites votre part, et au bout de quelques années vous rejoindrez proprement l’équipage. Quatre-doigts a connu les rames comme vous, sa marque d’esclave en témoigne. Regardez aujourd’hui où il en est, le second sur le navire après le capitaine. »
Comme les gens pouvaient être bêtes. Aucun rameur n’était marqué, ils n’en avaient aucun besoin. Quatre-doigts n’avait la marque que parce qu’il avait été un esclave du Reike. Et Killjoy n’achetait pas d’esclaves, jamais, il en vendait. Si n’importe lequel d'entre eux avait eu un peu de jugeote, il aurait compris qu’ils ne seraient jamais libérés et que lui n’était qu’une figure de paille, un mensonge vivant pour tuer toute idée de rébellion.
Il avait passé d’excellents moments avec son capitaine. Ce dernier avait toujours eu le flair pour choisir ses cibles et la chance d’éviter les embrouilles. Il semblait que le vent tournait. Le nobliau promettait la vie sauve à qui se rendrait. Killjoy n’était pas bête, il avait menacé l’équipage. Il leur avait aussi rappelé que ceux qui déposeraient leurs armes mourraient de ses mains ou de celles des pirates du capitaine masqué. L’équipage doutait de la promesse, ils ne croyaient pas en l’honneur. Et le rappel que le masqué, lui, n’avait rien promis les fit encore plus hésiter.
Quatre-doigts, lui, n’était pas bête. Il savait lire le vent. Peu importait que la promesse soit vraie ou pas. Peu importait si elle s’étendait à l’équipage du masqué. Ce Verndrick avait atteint son objectif. Il avait semé la graine du doute. Distraits, au lieu de tirer ou d’essayer de couper les cordes, ils se disputaient. Les quelques-uns qui avaient l’esprit d’essayer se voyaient fauchés par les projectiles ou la magie des assaillants, renforçant la peur dans le cœur des autres. Ils avaient déjà perdu la bataille. Il fallait qu’il tente sa chance.
Il s’éclipsa à l’intérieur du navire et informa les pirates que le capitaine convoquait tout le monde pour la bataille sur le pont. L'écho des combats ne permit aucun doute, et très vite il se retrouva seul avec les rameurs. Il joua son rôle d’ami des esclaves à merveille. Il était le seul qui les traitait bien. Leur glissait de la nourriture et des potions en douce. Ils ignoraient que tout était planifié par le capitaine. C’était lui qui pleurait leur mort, les encourageait avec des promesses de liberté. C’était lui aujourd’hui, qui profitait de la déchéance de Killjoy pour quitter son joug comme il en avait toujours rêvé et libérer ses compères.
Il enferma son bras gauche dans une menotte d’esclave pour symboliser son dévouement à la cause. Il libéra tous les rameurs, s’assurant de toujours laisser une chaîne accrochée à un membre, un bras ou une jambe. Ils étaient libres de leurs mouvements et ainsi on ne pouvait pas les confondre avec l’équipage du bateau. Il les harangua à se battre ensemble pour leur liberté. Il venait de jouer sa dernière carte.
***
La bataille faisait rage autour de l’aventurier. L’équipage du Bâtard était composé de professionnels habitués à combattre ensemble. Ceux qui se défendaient trouvaient une mort rapide et expéditive, tandis que ceux qui hésitaient se retrouvaient blessés et désarmés, surveillés de près.
Verndrick menait la charge, figure de proue nimbée de bleu, engagé dans une danse mortelle. Les marins du Bâtard se chargeaient de garder en joue ceux qui n’étaient pas tués. Il n’y avait pas vraiment de combat : entre les forces de la frégate et celles du brick, les hommes de Killjoy étaient surmenés et combattaient sans conviction. L’arrivée des esclaves sur le pont acheva la faible résistance qui restait en eux.
L’aventurier dut ralentir pour contenir le zèle des esclaves qui voulaient du sang et étaient prêts à tuer même ceux qui se rendaient. Quelques menaces et un esclave amputé plus tard, ils rentrèrent dans les rangs. Vers la fin, l’équipage de la frégate était mobilisé pour surveiller les pirates qui s’étaient rendus et les esclaves.
Les hommes du Masqué finissaient les derniers marins de Killjoy. Verndrick ordonna au Bâtard de se tenir sur ses gardes.
“Humour de pirate ou pas, Masqué a déjà sous-entendu des menaces dans ses agissements. Je veux nos hommes aux aguets et prêts à livrer une nouvelle bataille s’il le faut. D’ailleurs, c’est quoi les chiffres ?”
“Zéro mort, cinq blessés, ils s’en sortiront. Quatre prisonniers tués par les rameurs avant que tu ne tranches la main...” Il hésita au milieu de la phrase. “Tu l’aurais tué ? Et si ça ne les avait pas arrêtés ? Quelles vies aurais-tu défendu, les prisonniers ou les esclaves ?”
“Les cieux soient loués, on ne le saura jamais. Fais passer l’info parmi les esclaves qu’ils seront ramenés sains et saufs à leurs familles, le voyage retour est compris dans le service. Je veux qu’ils sachent où devraient aller leurs allégeances si jamais on devait affronter le Masqué. Vous, avec moi.”
Il avança en direction de Killjoy avec quatre hommes du Bâtard. Le bruit des combats mourait déjà peu à peu autour d’eux. Killjoy et trois hommes qui lui étaient encore loyaux étaient encerclés par le Masqué et ses marins. Il les rejoignit et jeta un coup d’œil au capitaine du brick avant d’hocher la tête.
Ils voulaient tous les deux la tête de Killjoy. L’aventurier lui signifiait qu’il était prêt à lui laisser la charge de la tâche.
- Pouvoirs:
Immunité : Lumière, Faiblesse : Ombre. Vocation : Guerrier, Sous-spécialisation : Combattant
- Force surhumaine P2, Super vitesse P2
- Prouesse d’arme : a appris à manier un large éventail d’armes. Si on peut tuer avec, il sait sûrement l’utiliser et peut l’enseigner.
vent avec ses armes
- Vue augmentée, Odorat augmenté, Ouïe augmentée, les trois palier I
- Télékinésie, palier I
- Air P1, Prouesse d’arme : combinaison du vent avec ses armes
Cosmétique :
- Quand il invoque son mana pour se battre sérieusement, une aura bleue se manifeste autour de lui, comme si de la vapeur ou des flammes s’écoulaient de son corps. Elle imprègne aussi ses habits et ses armes, rendant ses mouvements aussi mortels que magnifiques à regarder.
- Il a également un glyphe au motif changeant gravé sur le front, qui indique qu’il est l’héritier des Vindrœkir, maître du style de combat ferðavindsins. En temps normal, le motif est invisible, mais s’il veut, il peut le faire apparaître pour se faire reconnaître.
- Objets:
- Lance de taille ajustable : hauteur d'une épée sous sa forme normale, fait la taille d'un humain moyen dans sa forme allongée.
- Bouclier rétractable : reste sous la forme d'un gantelet sur son bras gauche, peut être déployé en un bouclier complet (comme le bouclier de Kratos dans Ragnarok).
- Armure intermédiaire en mithril.
- Marmite de voyage
- Sept couteaux de combat cachés un peu partout sur son corps
- Et l'un de ses deux masques quand il est en mission pour le SCAR ou la pègre- Masques:
Citoyen du monde
Altarus Aearon
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Info personnage
Race: Humain-elfe
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal neutre
Rang: C
La frégate, elle aussi propulsée par de la magie aérienne, vint flanquer la galère sur son autre flanc. Déjà, les premiers pirates du Brick, en sautant ou en s'aidant des cordes, des grappins, mirent pied sur le pont de la galère. Le Capitaine observa la venue du vaisseau républicain, avant de lui-même de se préparer à l'abordage.
"Est-ce vraiment raisonnable, Capitaine ? Il n'y a aucune garantie que ces derches bleutés n'en viennent pas à s'en prendre à vous. "
"Et tu crois que cela m'effraie ? "
"Non, mais justement, ce n'est pas n'importe qui ! Vous avez entendu les paroles de l'autre paon ? Avec sa magie pour se la péter et faire croire qu'il fait peur... "
Le masqué ne fixa pas son second, se concentrant sur la suite à prendre pour atteindre son but.
" Il aura d'autres préoccupations que d'avoir ma tête. Reste à bord. Garde des hommes pour protéger le brick si cela s'avère nécessaire. Vu le bordel sonore qu'il y a dans les cales, tu peux être certain que les esclaves font débarquer, eux aussi, dans la bataille. "
Ses dires se confirmèrent à l'instant. Déjà, les hommes de Killjoy se firent charger par les premiers rameurs libérés. De comment ils avaient pu se défaire de leurs chaînes était une question à laquelle il se préoccupera de la réponse. Sans attendre, il bondit en avant, pour atterrir souplement. Sa rapière crissa quand il la sortit de son fourreau. Accompagné des hommes qui avaient déjà mis pied à bord, il s'assura de les avoir groupés autour de lui, pour être plus efficace et surtout, pour éviter d'avoir à croiser le fer avec les républicains. Rapidement, il sut dispenser le combat vers la proue de la galère. Quelques esclaves manquèrent de les prendre pour des hommes de Killjoy, comprenant leur erreur quand un coup venteux les repoussa à se retrouver le dos par terre.
Rapidement, le combat fut plus un massacre qu'une digne bataille. En même temps, à quoi pouvait-on réellement s'attendre de la part de pirates ou d'esclaves avides de se venger de leurs conditions et de toutes les promesses de liberté qui n'avaient été que des mensonges ? Altarus dut appeler l'air à lui pour repousser les esclaves, tellement pris dans l'ivresse des combats qu'ils ne faisaient guère le distinguo entre leurs tortionnaires et leurs libérateurs. Lentement, la fureur des confrontations se réduisait. Les républicains avaient réussi à avoir la maîtrise de la poupe. Côté proue, les derniers pirates servant la cause de Killjoy s'étaient regroupés auprès de leur chef. Celui-ci n'en menait pas large et cherchait à se rendre le plus enragé possible... ses grimaces viraient un peu au grotesque. Ses sourcils se froncèrent en dardant son sale regard sur le masqué, avant de tourner sa tête dans une autre direction.
Le Capitaine l'imita et constata l'approche du Vindrœkir et de ses hommes. La tension monta d'un cran parmi les pirates. Un dressa même son épée. Altarus lui intima de la baisser en faisant un geste du bras.
"Restez sur vos gardes. Mais attendez mes ordres. "
Il se tourna vers le Républicain, lui faisait face. Sa main gantée de noir tenait toujours la poignée de sa rapière, d'où gouttait encore un peu de sang de sa dernière victime. Il comprit le léger hochement de tête de son possible ennemi. Le statu quo était fragile. Un rien suffirait à ce qu'il se brise et que les deux parties s'affrontent.
" Sir Vindrœkir, pour être certain de vos intentions, me concédez-vous la tête de Killjoy ? "
L'autre enflure commença à menacer ses adversaires, supérieurs en nombre. Même ses hommes les plus loyaux se tenaient prêts à se battre jusqu'au bout. D'un coup, il se mit à tousser, ayant eu le souffle coupé et se pliant en deux, comme s'il venait de recevoir un coup de poing dans le sternum.
"La ferme Killjoy ! À ta place, je ferais silence. Tu n'es pas en position de négocier et surtout, tu n'as rien pour le faire... Profite du peu de temps qu'il te reste pour trouver le pardon auprès de la mer pour tes méfaits. "
L'envie de pourfendre cet infâme chien était pressante. Mais il y avait les Républicains, les hommes de Vindrœkir de présent. Il n'avait pas encore la certitude de leurs positions actuelles. Dès que le Vindrœkir s'exprima, il saura. Et là, il agira en conséquences. Mais avant, il décida de glisser un détail en reprenant la parole.
"Comme dit avant l'assaut, les esclaves et les prisonniers sont vôtres, sauf Killjoy... Et je vous invite grandement à rechercher parmi les rameurs si vous n'avez pas un homme qui possède à chacune de ses mains quatre doigts. Il s'agit du second de ce fils de chien. Il serait navrant d'avoir une mutinerie durant votre voyage de retour, s'il venait à duper tout le monde… Il a été à bonne école avec son Capitaine, pour ce qui est de se porter sur les mensonges... "
Vindrœkir fera ce qu'il veut de cette information. Maintenant, restait à déterminer quelles étaient ses véritables intentions, car même si sa famille avait une réputation se portant sur l'honneur, en mer, la vérité pouvait apparaître bien différente.
"Est-ce vraiment raisonnable, Capitaine ? Il n'y a aucune garantie que ces derches bleutés n'en viennent pas à s'en prendre à vous. "
"Et tu crois que cela m'effraie ? "
"Non, mais justement, ce n'est pas n'importe qui ! Vous avez entendu les paroles de l'autre paon ? Avec sa magie pour se la péter et faire croire qu'il fait peur... "
Le masqué ne fixa pas son second, se concentrant sur la suite à prendre pour atteindre son but.
" Il aura d'autres préoccupations que d'avoir ma tête. Reste à bord. Garde des hommes pour protéger le brick si cela s'avère nécessaire. Vu le bordel sonore qu'il y a dans les cales, tu peux être certain que les esclaves font débarquer, eux aussi, dans la bataille. "
Ses dires se confirmèrent à l'instant. Déjà, les hommes de Killjoy se firent charger par les premiers rameurs libérés. De comment ils avaient pu se défaire de leurs chaînes était une question à laquelle il se préoccupera de la réponse. Sans attendre, il bondit en avant, pour atterrir souplement. Sa rapière crissa quand il la sortit de son fourreau. Accompagné des hommes qui avaient déjà mis pied à bord, il s'assura de les avoir groupés autour de lui, pour être plus efficace et surtout, pour éviter d'avoir à croiser le fer avec les républicains. Rapidement, il sut dispenser le combat vers la proue de la galère. Quelques esclaves manquèrent de les prendre pour des hommes de Killjoy, comprenant leur erreur quand un coup venteux les repoussa à se retrouver le dos par terre.
Rapidement, le combat fut plus un massacre qu'une digne bataille. En même temps, à quoi pouvait-on réellement s'attendre de la part de pirates ou d'esclaves avides de se venger de leurs conditions et de toutes les promesses de liberté qui n'avaient été que des mensonges ? Altarus dut appeler l'air à lui pour repousser les esclaves, tellement pris dans l'ivresse des combats qu'ils ne faisaient guère le distinguo entre leurs tortionnaires et leurs libérateurs. Lentement, la fureur des confrontations se réduisait. Les républicains avaient réussi à avoir la maîtrise de la poupe. Côté proue, les derniers pirates servant la cause de Killjoy s'étaient regroupés auprès de leur chef. Celui-ci n'en menait pas large et cherchait à se rendre le plus enragé possible... ses grimaces viraient un peu au grotesque. Ses sourcils se froncèrent en dardant son sale regard sur le masqué, avant de tourner sa tête dans une autre direction.
Le Capitaine l'imita et constata l'approche du Vindrœkir et de ses hommes. La tension monta d'un cran parmi les pirates. Un dressa même son épée. Altarus lui intima de la baisser en faisant un geste du bras.
"Restez sur vos gardes. Mais attendez mes ordres. "
Il se tourna vers le Républicain, lui faisait face. Sa main gantée de noir tenait toujours la poignée de sa rapière, d'où gouttait encore un peu de sang de sa dernière victime. Il comprit le léger hochement de tête de son possible ennemi. Le statu quo était fragile. Un rien suffirait à ce qu'il se brise et que les deux parties s'affrontent.
" Sir Vindrœkir, pour être certain de vos intentions, me concédez-vous la tête de Killjoy ? "
L'autre enflure commença à menacer ses adversaires, supérieurs en nombre. Même ses hommes les plus loyaux se tenaient prêts à se battre jusqu'au bout. D'un coup, il se mit à tousser, ayant eu le souffle coupé et se pliant en deux, comme s'il venait de recevoir un coup de poing dans le sternum.
"La ferme Killjoy ! À ta place, je ferais silence. Tu n'es pas en position de négocier et surtout, tu n'as rien pour le faire... Profite du peu de temps qu'il te reste pour trouver le pardon auprès de la mer pour tes méfaits. "
L'envie de pourfendre cet infâme chien était pressante. Mais il y avait les Républicains, les hommes de Vindrœkir de présent. Il n'avait pas encore la certitude de leurs positions actuelles. Dès que le Vindrœkir s'exprima, il saura. Et là, il agira en conséquences. Mais avant, il décida de glisser un détail en reprenant la parole.
"Comme dit avant l'assaut, les esclaves et les prisonniers sont vôtres, sauf Killjoy... Et je vous invite grandement à rechercher parmi les rameurs si vous n'avez pas un homme qui possède à chacune de ses mains quatre doigts. Il s'agit du second de ce fils de chien. Il serait navrant d'avoir une mutinerie durant votre voyage de retour, s'il venait à duper tout le monde… Il a été à bonne école avec son Capitaine, pour ce qui est de se porter sur les mensonges... "
Vindrœkir fera ce qu'il veut de cette information. Maintenant, restait à déterminer quelles étaient ses véritables intentions, car même si sa famille avait une réputation se portant sur l'honneur, en mer, la vérité pouvait apparaître bien différente.
Noble de La République
Verndrick Vindrœkir
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Info personnage
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Le masqué avait signalé un rameur avec quatre doigts à chaque main. Verndrick demanda à l’un des hommes du Bâtard de faire passer l’information en toute discrétion. Si le second de Killjoy avait libéré les rameurs, l’arrêter publiquement risquait d’attirer leur ire.
Il se tourna maintenant vers son allié pirate de l’occasion. “Killjoy est à vous.”
Le capitaine semblait avoir les choses en main et ne comptait visiblement pas épargner la vie de leur ennemi commun. Il se retourna pour superviser la retraite de ses troupes et des esclaves de la galère. Les bateaux avaient été rapprochés et des ponts en bois fixés pour faciliter la circulation. Avant de s’éloigner, il s’adressa à nouveau au masqué.
“Capitaine, je n’ai perdu aucun de mes hommes aujourd’hui et cela grâce à vous. Vous avez aussi respecté votre parole quant aux esclaves. J’aimerais que vous me rejoigniez sur le Bâtard pour discuter quand vous en aurez fini.” dit-il en indiquant la frégate du sabre.
“Si vous ne voulez pas discuter, passez quand même récupérer quelques fûts de cidre ou d’hydromel selon vos préférences et celles de vos hommes. Voyez ça comme ma façon de vous remercier. J’ai aussi du vin si vous acceptez de me joindre dans la cabine du capitaine.”
Il pleuvait maintenant des cordes et Verndrick voulait quitter la région au plus vite. Il surveilla avec Bâtard la retraite en ordre de ses marins avant de les rejoindre sur la frégate. Il donna des ordres pour autoriser le masqué et quelques-uns de ses hommes à rejoindre le pont s’ils se présentaient. L'équipage devait se montrer courtois tout en restant sur leurs gardes.
Il exigea que tous les esclaves sauvés ainsi que les prisonniers de l’équipage de Killjoy soient recensés obligatoirement avant d’être nourris. Les esclaves devaient préciser leurs origines et la localisation d’un de leurs proches pour faciliter le rapatriement. C’était l’occasion d’identifier l’individu aux huit doigts et le diriger vers les quartiers du capitaine sous le prétexte de le remercier de sa participation dans la libération des rameurs.
L’identité des prisonniers devait aussi être proprement documentée. Il y avait peut-être des primes sur certaines de leurs têtes. Les informations seraient vérifiées plus tard pour faire la part des choses. Les marins reçurent leurs ordres et se mirent à s’activer.
Verndrick rejoignit Bâtard dans sa cabine et ils se servirent du vin.
“Alors tu crois que le masqué va venir ?” demanda l’aventurier.
“Pourquoi laisserait-il son joli bateau pour venir faire la causette ici, entouré d’ennemis potentiels ?”
Le capitaine vida son verre en une longue gorgée et se resservit avant de reprendre.
“Mais la promesse de fûts d’alcool risque de piquer l’intérêt de son équipage. On sait jamais. Moi, en tout cas, je ne dis jamais non à de la boisson que je ne paie pas.” Il prit une bonne rasade pour accompagner ses paroles.
Verndrick sourit en observant le capitaine savourer son vin. Son équipage et lui pouvaient être de grands puits sans fond quand ils s’y mettaient. Ils devaient rationner leurs provisions d’alcool pour ne pas se retrouver à sec dès les premières semaines. De plus, il avait besoin d’eux alertes et disciplinés.
Il réfléchissait déjà à l’itinéraire optimal pour ramener tous les esclaves à bon port. Il aurait plus de détails après le rapport de ses hommes. Un long voyage les attendait encore. La partie la plus ennuyeuse de la mission. Mais elle en vaudrait la peine pour les familles qu’ils réuniraient.
Un silence agréable s’installa, seulement interrompu par le martèlement constant de la pluie. Verndrick, pensif, but sa première gorgée et se perdit dans ses pensées. On tapota deux fois, puis la porte s’ouvrit. L’aventurier détourna le regard pour voir le nouvel arrivant. L'homme aux huit doigts ou Masqué ?
Il se tourna maintenant vers son allié pirate de l’occasion. “Killjoy est à vous.”
Le capitaine semblait avoir les choses en main et ne comptait visiblement pas épargner la vie de leur ennemi commun. Il se retourna pour superviser la retraite de ses troupes et des esclaves de la galère. Les bateaux avaient été rapprochés et des ponts en bois fixés pour faciliter la circulation. Avant de s’éloigner, il s’adressa à nouveau au masqué.
“Capitaine, je n’ai perdu aucun de mes hommes aujourd’hui et cela grâce à vous. Vous avez aussi respecté votre parole quant aux esclaves. J’aimerais que vous me rejoigniez sur le Bâtard pour discuter quand vous en aurez fini.” dit-il en indiquant la frégate du sabre.
“Si vous ne voulez pas discuter, passez quand même récupérer quelques fûts de cidre ou d’hydromel selon vos préférences et celles de vos hommes. Voyez ça comme ma façon de vous remercier. J’ai aussi du vin si vous acceptez de me joindre dans la cabine du capitaine.”
Il pleuvait maintenant des cordes et Verndrick voulait quitter la région au plus vite. Il surveilla avec Bâtard la retraite en ordre de ses marins avant de les rejoindre sur la frégate. Il donna des ordres pour autoriser le masqué et quelques-uns de ses hommes à rejoindre le pont s’ils se présentaient. L'équipage devait se montrer courtois tout en restant sur leurs gardes.
Il exigea que tous les esclaves sauvés ainsi que les prisonniers de l’équipage de Killjoy soient recensés obligatoirement avant d’être nourris. Les esclaves devaient préciser leurs origines et la localisation d’un de leurs proches pour faciliter le rapatriement. C’était l’occasion d’identifier l’individu aux huit doigts et le diriger vers les quartiers du capitaine sous le prétexte de le remercier de sa participation dans la libération des rameurs.
L’identité des prisonniers devait aussi être proprement documentée. Il y avait peut-être des primes sur certaines de leurs têtes. Les informations seraient vérifiées plus tard pour faire la part des choses. Les marins reçurent leurs ordres et se mirent à s’activer.
Verndrick rejoignit Bâtard dans sa cabine et ils se servirent du vin.
“Alors tu crois que le masqué va venir ?” demanda l’aventurier.
“Pourquoi laisserait-il son joli bateau pour venir faire la causette ici, entouré d’ennemis potentiels ?”
Le capitaine vida son verre en une longue gorgée et se resservit avant de reprendre.
“Mais la promesse de fûts d’alcool risque de piquer l’intérêt de son équipage. On sait jamais. Moi, en tout cas, je ne dis jamais non à de la boisson que je ne paie pas.” Il prit une bonne rasade pour accompagner ses paroles.
Verndrick sourit en observant le capitaine savourer son vin. Son équipage et lui pouvaient être de grands puits sans fond quand ils s’y mettaient. Ils devaient rationner leurs provisions d’alcool pour ne pas se retrouver à sec dès les premières semaines. De plus, il avait besoin d’eux alertes et disciplinés.
Il réfléchissait déjà à l’itinéraire optimal pour ramener tous les esclaves à bon port. Il aurait plus de détails après le rapport de ses hommes. Un long voyage les attendait encore. La partie la plus ennuyeuse de la mission. Mais elle en vaudrait la peine pour les familles qu’ils réuniraient.
Un silence agréable s’installa, seulement interrompu par le martèlement constant de la pluie. Verndrick, pensif, but sa première gorgée et se perdit dans ses pensées. On tapota deux fois, puis la porte s’ouvrit. L’aventurier détourna le regard pour voir le nouvel arrivant. L'homme aux huit doigts ou Masqué ?
Citoyen du monde
Altarus Aearon
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Altarus restait silencieux. Bien que sa rapière pointât vers le plancher de la galère, il restait prudent. La moindre étincelle suffirait à exploser la tension qui persistait, malgré la confirmation du jeune républicain qui scella définitivement le sort de Killjoy. Le masqué fit un simple hochement de tête et ses quelques marins présents firent face aux loyaux de ce fils de chien, guettant les ordres de leur capitaine.
Attentivement, le demi-elfe observa le retrait des culs bleus, avant d'accorder un bref moment d'attention à Killjoy. Le pirate essayait de se montrer courageux, affichant un rictus d'enragé. Le teint blanc de son visage démontrait le contraire de ses pensées. Il avait peur. Altarus aurait pu savourer cet instant, l'enfoncer plus encore en l'abreuvant d'insultes, en l'humiliant devant ses hommes... comme savaient si bien le faire bon nombre d'autres pirates. Pour lui, ce n'était qu'une perte de temps, la dépense inutile et puérile d'une énergie qui pouvait être employée autrement. Le silence et l'attente qu'il imposait à ses "prisonniers" étaient suffisants pour apporter le doute et la crainte quant à leur avenir incertain.
Vindroekir, suivant ses guerriers, s'était retourné pour s'adresser encore une fois au pirate. Son invitation fut surprenante. Déconcertante peut-être ? Un des hommes du masqué lança un coup d'œil à son chef, le voyant toujours aussi impassible. Le capitaine pirate ne paraissait pas déstabilisé par cette demande. En même temps, il savait que la réputation des Vindroekir était telle qu'elle lui était parvenue à ses oreilles. Il avait plus envisagé un parfait statu quo qu'une invitation à bord, avec un petit cadeau en tonneau d'alcool.
"Je verrai..."fit-il par dire, avant que la pluie ne commence à tomber. La mer prenait déjà une robe grisâtre, se montrant moins accueillante. Il était temps de reprendre la mer. Mais avant, il y avait une situation à achever. Une fois les Républicains rembarqués sur leur frégate, il ne restait plus que les pirates, chacun appartenant à un bord particulier de la piraterie. Un idéalisait sa vie de brigand des mers en y accordant un certain code d'honneur à suivre, l'autre se préoccupait plus de ses goûts de luxure et de richesse, au détriment de la vie d'autrui, qu'il vendait comme de simples objets...
"Messieurs, je vous laisse les chiens de cette enflure. Faites en ce que vous voulez. Duellez ou balancez-les à la mer, je vous laisse le choix. Killjoy... quant à toi…
La lame de la rapière se leva.
"Viens montrer que tu as encore un reste d'homme dans cette sale carcasse qui te sert de corps. Aie les tripes de m'affronter..."
L'esclavagiste savait très bien qui se dressait en face de lui. Les mâchoires crispées tant par la crainte que par la frayeur, il leva à son tour son sabre.
"Si tu crois que tu me fais peur !"
Il hurla et se jeta en avant, son arme levée par-dessus sa tête. Une attaque simple, mais stupide. Son offensive était déjà vouée à l'échec. Altarus n'eut qu'à esquiver, faire un pas de côté, et de lui lacérer le flanc d'un seul geste. Le coup terrassa Killjoy, qui se vautra en gémissant. Ses loyaux guerriers, quant à eux, sans aucune pitié, se débattaient dans la mer nappée de grisaille. Les hommes du masqué avaient estimé ne pas avoir de temps à perdre avec eux.
Altarus observa Killjoy, qui rampait en pleurnichant presque. Sa blessure n'était pas mortelle, il pourrait largement en survivre. Il ne pourra simplement pas se remettre debout. Son sort était scellé depuis le début, de toute façon.
"Killjoy, la mer sera ton juge. Puisse-t-elle avoir pitié de ton âme pervertie. "Il rengaina sa lame après l'avoir essuyée sur le dos du "vaincu", dernier geste dédaigneux à son égard.
"Rembarquez, détachez les grappins et éloignez le brick. Prévenez également le Second que je ferai signe de vous rapprocher de la frégate pour me récupérer. "
"Vous allez quand même monter à leur bord, Capitaine ? C'est un piège, à coup sûr. "
"Le Second saura donner les ordres en conséquence."
"Les autres vont demander quoi pour les tonneaux."
"Si cela dégénère, il n'y aura pas de tonneaux. Au mieux, ils pourront patienter qu'on soit rentré. Obéissez au Second en attentant. "
Ce dernier saura maintenir l'équipage sur le qui-vive, prêt à se défendre. Pour le Capitaine, il n'y avait pas de guet-apens. Ce n'était pas dans les habitudes des Vindroekir. L'humain aurait veillé à retourner sa chemise une fois la galère sous contrôle et les esclaves menés à bord de la frégate.
D'un pas sûr, le masqué se rapprocha de la rambarde où une dernière planche reliant le pont de la galère à celui de la frégate. Les républicains le regardaient farouchement. Il n'en avait cure. Il pivota pour observer son brick qui s'écartait de la galère. Puis, son regard dissimulé par son sombre masque se fixa sur Killjoy. Il se concentra et un craquement sinistre gronda des cales de la galère. Celle-ci parut gémir, commençant doucement à prendre de la gîte. Altarus rejoignit le bord de la frégate.
Deux marins l'escortèrent vers la cabine du Capitaine. Leur tension était palpable. Altarus demeurait imperturbable, bien qu’il soit dans un milieu hostile à sa présence. Peut-être parce qu'il était armé, sa rapière au fourreau ? Les deux mains gantées jointes dans le dos, il était stoïque, nullement stressé. On lui présenta la porte de la cabine et les deux marins se sauvèrent. Ils savaient très bien que le Capitaine n'était pas seul.
Le demi-elfe toqua deux fois à la porte, avant d'ouvrir celle-ci en enclenchant la clenche.
"Messieurs.... "Salua-t-il d'un hochement de la tête en direction de Bâtard et du jeune homme. "Je réponds à votre invitation, ne doutant nullement que vous avez quelques questions en tête qui attendent réponses de ma part... Mais avant, je vous suggère d'éloigner votre vaisseau de la galère. Celle-ci est en train de sombrer. Elle rejoint lentement les abysses, avec Killjoy à son bord, pour que la mer le juge... "
N'avait-il pas affirmé tantôt que ce navire rejoindrait le fond de la mer ?
Attentivement, le demi-elfe observa le retrait des culs bleus, avant d'accorder un bref moment d'attention à Killjoy. Le pirate essayait de se montrer courageux, affichant un rictus d'enragé. Le teint blanc de son visage démontrait le contraire de ses pensées. Il avait peur. Altarus aurait pu savourer cet instant, l'enfoncer plus encore en l'abreuvant d'insultes, en l'humiliant devant ses hommes... comme savaient si bien le faire bon nombre d'autres pirates. Pour lui, ce n'était qu'une perte de temps, la dépense inutile et puérile d'une énergie qui pouvait être employée autrement. Le silence et l'attente qu'il imposait à ses "prisonniers" étaient suffisants pour apporter le doute et la crainte quant à leur avenir incertain.
Vindroekir, suivant ses guerriers, s'était retourné pour s'adresser encore une fois au pirate. Son invitation fut surprenante. Déconcertante peut-être ? Un des hommes du masqué lança un coup d'œil à son chef, le voyant toujours aussi impassible. Le capitaine pirate ne paraissait pas déstabilisé par cette demande. En même temps, il savait que la réputation des Vindroekir était telle qu'elle lui était parvenue à ses oreilles. Il avait plus envisagé un parfait statu quo qu'une invitation à bord, avec un petit cadeau en tonneau d'alcool.
"Je verrai..."fit-il par dire, avant que la pluie ne commence à tomber. La mer prenait déjà une robe grisâtre, se montrant moins accueillante. Il était temps de reprendre la mer. Mais avant, il y avait une situation à achever. Une fois les Républicains rembarqués sur leur frégate, il ne restait plus que les pirates, chacun appartenant à un bord particulier de la piraterie. Un idéalisait sa vie de brigand des mers en y accordant un certain code d'honneur à suivre, l'autre se préoccupait plus de ses goûts de luxure et de richesse, au détriment de la vie d'autrui, qu'il vendait comme de simples objets...
"Messieurs, je vous laisse les chiens de cette enflure. Faites en ce que vous voulez. Duellez ou balancez-les à la mer, je vous laisse le choix. Killjoy... quant à toi…
La lame de la rapière se leva.
"Viens montrer que tu as encore un reste d'homme dans cette sale carcasse qui te sert de corps. Aie les tripes de m'affronter..."
L'esclavagiste savait très bien qui se dressait en face de lui. Les mâchoires crispées tant par la crainte que par la frayeur, il leva à son tour son sabre.
"Si tu crois que tu me fais peur !"
Il hurla et se jeta en avant, son arme levée par-dessus sa tête. Une attaque simple, mais stupide. Son offensive était déjà vouée à l'échec. Altarus n'eut qu'à esquiver, faire un pas de côté, et de lui lacérer le flanc d'un seul geste. Le coup terrassa Killjoy, qui se vautra en gémissant. Ses loyaux guerriers, quant à eux, sans aucune pitié, se débattaient dans la mer nappée de grisaille. Les hommes du masqué avaient estimé ne pas avoir de temps à perdre avec eux.
Altarus observa Killjoy, qui rampait en pleurnichant presque. Sa blessure n'était pas mortelle, il pourrait largement en survivre. Il ne pourra simplement pas se remettre debout. Son sort était scellé depuis le début, de toute façon.
"Killjoy, la mer sera ton juge. Puisse-t-elle avoir pitié de ton âme pervertie. "Il rengaina sa lame après l'avoir essuyée sur le dos du "vaincu", dernier geste dédaigneux à son égard.
"Rembarquez, détachez les grappins et éloignez le brick. Prévenez également le Second que je ferai signe de vous rapprocher de la frégate pour me récupérer. "
"Vous allez quand même monter à leur bord, Capitaine ? C'est un piège, à coup sûr. "
"Le Second saura donner les ordres en conséquence."
"Les autres vont demander quoi pour les tonneaux."
"Si cela dégénère, il n'y aura pas de tonneaux. Au mieux, ils pourront patienter qu'on soit rentré. Obéissez au Second en attentant. "
Ce dernier saura maintenir l'équipage sur le qui-vive, prêt à se défendre. Pour le Capitaine, il n'y avait pas de guet-apens. Ce n'était pas dans les habitudes des Vindroekir. L'humain aurait veillé à retourner sa chemise une fois la galère sous contrôle et les esclaves menés à bord de la frégate.
D'un pas sûr, le masqué se rapprocha de la rambarde où une dernière planche reliant le pont de la galère à celui de la frégate. Les républicains le regardaient farouchement. Il n'en avait cure. Il pivota pour observer son brick qui s'écartait de la galère. Puis, son regard dissimulé par son sombre masque se fixa sur Killjoy. Il se concentra et un craquement sinistre gronda des cales de la galère. Celle-ci parut gémir, commençant doucement à prendre de la gîte. Altarus rejoignit le bord de la frégate.
Deux marins l'escortèrent vers la cabine du Capitaine. Leur tension était palpable. Altarus demeurait imperturbable, bien qu’il soit dans un milieu hostile à sa présence. Peut-être parce qu'il était armé, sa rapière au fourreau ? Les deux mains gantées jointes dans le dos, il était stoïque, nullement stressé. On lui présenta la porte de la cabine et les deux marins se sauvèrent. Ils savaient très bien que le Capitaine n'était pas seul.
Le demi-elfe toqua deux fois à la porte, avant d'ouvrir celle-ci en enclenchant la clenche.
"Messieurs.... "Salua-t-il d'un hochement de la tête en direction de Bâtard et du jeune homme. "Je réponds à votre invitation, ne doutant nullement que vous avez quelques questions en tête qui attendent réponses de ma part... Mais avant, je vous suggère d'éloigner votre vaisseau de la galère. Celle-ci est en train de sombrer. Elle rejoint lentement les abysses, avec Killjoy à son bord, pour que la mer le juge... "
N'avait-il pas affirmé tantôt que ce navire rejoindrait le fond de la mer ?
Noble de La République
Verndrick Vindrœkir
Messages : 150
crédits : 713
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Info personnage
Race: Humain/Elfe
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Neutre bon
Rang: B
Bâtard ouvrit la porte pour crier l’ordre de s’éloigner du navire qui coulait. Il revint s’asseoir, joyeux.
“Killjoy n’a eu que ce qu’il méritait.”
Verndrick était assis sur une chaise derrière le bureau du capitaine. Bâtard, lui, était assis sur la table et invitait le capitaine masqué à prendre place sur l’un des deux sièges en face, réservés pour les invités. L’aventurier refit les présentations.
“Verndrick Vindrœkir, et ici c’est le capitaine Bâtard, propriétaire du navire du même nom sur lequel nous sommes actuellement. Si je…”
On tapa à nouveau et un marin fit entrer un homme avec une menotte d’esclave au bras.
“Voici Huit-doigts, capitaine,” annonça le marin avant de disparaître derrière la porte.
Bâtard sauta de la table avec entrain et alla chercher l’homme aux huit doigts qu’il installa sur le second siège à côté du masqué.
“Huit-doigts ? Je pensais que le second de Killjoy s’appelait Quatre-doigts ?” demanda Verndrick.
“Oh, il traverse peut-être une phase où il se réinvente,” proposa Bâtard.
Les traits de Quatre-doigts se raidirent et il eut un mouvement de recul. Mais le capitaine de la frégate se tenait derrière son siège, les deux mains fermement appuyées sur ses épaules.
“Oh là, on veut déjà nous faire faux-bond ? Mais pour aller où, dis-moi ? Le bateau de ton capitaine est actuellement en train de chavirer. Je ne pense pas que l’équipage du masqué accepterait de te recueillir. Et supposons que tu arrives par je ne sais quel miracle à sortir de cette cabine, mes hommes ont ordre de te tuer si tu tentes quoi que ce soit. Alors s’il te plaît, explique-moi c’est quoi ton plan.”
Le pirate comprenait peu à peu qu’il venait tout seul de se jeter dans la gueule du loup. Pas tout seul, une promesse de récompense avait un peu aidé.
“J’ai libéré les esclaves, même si vous avez menti sur la récompense, ça doit quand même compter pour quelque chose, non ?” dit-il.
“Excuse-moi, Masqué, je règle rapidement cette situation et on pourra discuter.” L’aventurier se tourna vers Quatre-doigts. “Oui, c’est parce que tu as libéré les esclaves que je ne t’ai pas tué aussitôt que tu as pénétré la pièce. Tu vois, ça t’a fait gagner quelques minutes de vie en plus. Et si tu veux que ça continue, tu vas répondre à quelques questions.”
Il prit son sabre, toujours dans son fourreau, et le déposa sur la table en face du pirate.
“C’est simple, ton capitaine doit bien avoir quelques personnes qu’il arrosait pour éloigner l’attention de ses activités. Il doit aussi avoir des contacts avec la pègre pour écouler les esclaves qui ne finissaient pas rameurs. Tu étais son second, je veux des noms.”
Quatre-doigts n’aimait pas du tout le ton qu’employait le nobliau. Oui, il était foutu, mais il refusait de mourir en étant la chienne d’un sale républicain. Il rassembla ce qui lui restait de courage et répondit.
“Je suis un enfoiré de pirate, un pilleur, un violeur, un menteur et un tueur. Mais jamais on ne dira de Quatre-doigts qu’il était une balance.”
C’était un mensonge. Il était prêt à vendre qui il pouvait, du moment où cela servait ses intérêts. Il détestait juste cette sensation de s’être fait flouer par l’équipage de la frégate. Ils voulaient des noms, il allait les faire payer pour. Il allait chanter, mais selon ses termes. C’était l’heure de négocier. Il fallait d’abord qu’il donne une réponse négative et attende une première proposition.
“Je préfère mourir que de…”
Un mètre d’acier se trouvait maintenant sous sa gorge. Il n’avait même pas vu l’aventurier dégainer. Il était penché par-dessus la table, le meurtre dans le regard. La lame mordit légèrement le cou du pirate et lui arracha un hoquet.
“Wow, wow, wow ! Vern, doucement, il n’était pas sérieux. Ce n’est qu’une façon de parler. Pas vrai ?” Il tapota les épaules de Quatre-doigts. “Dis au boss que tu ne penses pas sincèrement que ta vie vaut moins que les infos. Parce qu’il est sérieux, lui. Il prend littéralement les mots un peu trop au sérieux. Je n’ai jamais entendu quelqu’un commencer une phrase par ‘Je mourrai avant de…’ ou ‘Tu devras passer sur mon corps…’ ou une autre connerie du genre, et y survivre. Chaque fois, je l’ai vu respecter leur volonté et leur accorder une mort expéditive. Alors réfléchis bien à tes prochains mots.”
“Je te l’ai déjà dit, ta vie ne vaut pas un clou pour moi. J’avais prévu depuis le début de vous tuer, ton capitaine et toi. Alors laisse-moi te répéter mon offre. Tu me donnes toutes les informations que je veux et tu vis le temps que je te confie aux autorités. Tu refuses, tu meurs. Tu hésites, tu meurs. Je rends compte que tu nous as menti ou omis une information, tu meurs. Et si tu ne me réponds pas tout de suite, je considère que tu préfères garder le silence, et…”
“Tu meurs,” compléta Bâtard derrière le pirate.
Quatre-doigts déglutit douloureusement. Ce n’était pas ce qu’il envisageait quand il pensait à une négociation. Il savait reconnaître quand une menace était sérieuse. Il n’y aurait pas de passage à tabac ou d’autres questions, il chantait ou il mourrait. En y réfléchissant, il ne trouvait pas la chose si mal : une mort rapide.
Mais qui voulait-il tromper ? Il tenait beaucoup trop à sa vie, il était un cafard, il survivrait. On finirait aux fers puis probablement pendu. Mais en attendant, il survivrait. Une fois libéré des mains de ce fou furieux, il pourrait toujours tenter sa chance avec les autorités, tenter une évasion. Il fallait rester en vie et attendre une opportunité.
“Je vais parler. Je vous dirai tout ce que vous voulez savoir.”
“Parfait !” Verndrick rengaina son sabre, il avait retrouvé son sourire.
Bâtard fit appel à son second, qui vint et passa les menottes aux bras et aux pieds du pirate. Il couvrit sa tête à l’aide d’un sac et utilisa un linge pour cacher ses mains. Ils expliqueraient la situation aux anciens rameurs, en attendant, ils n’avaient pas envie de leur donner de mauvaises idées. Avant que le second ne parte avec le prisonnier, Bâtard ajouta :
“Il tente n’importe quoi, vous le tuez. S’il résiste, tuez-le. S’il parle sans qu’on ne lui ait demandé, tuez-le. Si vous avez des soupçons, tuez-le même sans preuves. Mieux, si jamais à un moment donné sa tête ne vous plaît pas, tuez-le. Et cela vaut pour tout le monde.” Il continua cette fois à l’intention du pirate. “Si tu fais l’erreur d’être autre chose que le parfait petit prisonnier, tu es mort.”
Il les laissa quitter la pièce et vint s’installer sur le siège précédemment occupé par Quatre-doigts, il sourit au masqué et se servit du vin.
“Tu pourras pas boire grand-chose avec cette marmite sur la tête. On est entre amis ici. Et on ne risque plus d’être interrompus avant un moment. Alors, si tu nous montrais à quoi tu ressembles ?”
Verndrick évacua la demande d’un geste de la main.
“N’écoute pas Bâtard, il rigole. Garde ton identité secrète si tu veux. L’équipage mettra à ta disposition quatre fûts d’alcool. Je pourrais aussi ajouter une bouteille de vin si tu veux, tu pourras en profiter tranquillement une fois sur ton navire.”
Il se rassit derrière le bureau et sortit d’un tiroir un troisième verre qu’il posa devant le masqué.
“Si jamais tu changes d’avis, je dépose ça là. Si je t’ai appelé, c’est pour une proposition de partenariat.”
“Eh, et moi je deviens quoi, tu es déjà fatigué de ma joviale compagnie ?” plaisanta Bâtard.
Verndrick sourit mais ignora sa remarque.
“Ce n’est pas tous les jours que je tombe sur un pirate... honorable, à défaut d’un autre adjectif. J’ai besoin de personnes avec qui je peux travailler du côté de la piraterie. Il y a des cercles qui restent malheureusement inaccessibles à ce cher Bâtard.”
“Trop propre qu’ils disent, alors que je fais l’effort de me laver qu’une fois par semaine.”
“J’aimerais beaucoup avoir un pirate dans ma liste de contacts. La paie sera toujours honnête si je fais appel à tes services, et pas d’entourloupes. Qu’en dis-tu, Masqué ? Ça te dirait de travailler de temps en temps avec moi ?”
“Killjoy n’a eu que ce qu’il méritait.”
Verndrick était assis sur une chaise derrière le bureau du capitaine. Bâtard, lui, était assis sur la table et invitait le capitaine masqué à prendre place sur l’un des deux sièges en face, réservés pour les invités. L’aventurier refit les présentations.
“Verndrick Vindrœkir, et ici c’est le capitaine Bâtard, propriétaire du navire du même nom sur lequel nous sommes actuellement. Si je…”
On tapa à nouveau et un marin fit entrer un homme avec une menotte d’esclave au bras.
“Voici Huit-doigts, capitaine,” annonça le marin avant de disparaître derrière la porte.
Bâtard sauta de la table avec entrain et alla chercher l’homme aux huit doigts qu’il installa sur le second siège à côté du masqué.
“Huit-doigts ? Je pensais que le second de Killjoy s’appelait Quatre-doigts ?” demanda Verndrick.
“Oh, il traverse peut-être une phase où il se réinvente,” proposa Bâtard.
Les traits de Quatre-doigts se raidirent et il eut un mouvement de recul. Mais le capitaine de la frégate se tenait derrière son siège, les deux mains fermement appuyées sur ses épaules.
“Oh là, on veut déjà nous faire faux-bond ? Mais pour aller où, dis-moi ? Le bateau de ton capitaine est actuellement en train de chavirer. Je ne pense pas que l’équipage du masqué accepterait de te recueillir. Et supposons que tu arrives par je ne sais quel miracle à sortir de cette cabine, mes hommes ont ordre de te tuer si tu tentes quoi que ce soit. Alors s’il te plaît, explique-moi c’est quoi ton plan.”
Le pirate comprenait peu à peu qu’il venait tout seul de se jeter dans la gueule du loup. Pas tout seul, une promesse de récompense avait un peu aidé.
“J’ai libéré les esclaves, même si vous avez menti sur la récompense, ça doit quand même compter pour quelque chose, non ?” dit-il.
“Excuse-moi, Masqué, je règle rapidement cette situation et on pourra discuter.” L’aventurier se tourna vers Quatre-doigts. “Oui, c’est parce que tu as libéré les esclaves que je ne t’ai pas tué aussitôt que tu as pénétré la pièce. Tu vois, ça t’a fait gagner quelques minutes de vie en plus. Et si tu veux que ça continue, tu vas répondre à quelques questions.”
Il prit son sabre, toujours dans son fourreau, et le déposa sur la table en face du pirate.
“C’est simple, ton capitaine doit bien avoir quelques personnes qu’il arrosait pour éloigner l’attention de ses activités. Il doit aussi avoir des contacts avec la pègre pour écouler les esclaves qui ne finissaient pas rameurs. Tu étais son second, je veux des noms.”
Quatre-doigts n’aimait pas du tout le ton qu’employait le nobliau. Oui, il était foutu, mais il refusait de mourir en étant la chienne d’un sale républicain. Il rassembla ce qui lui restait de courage et répondit.
“Je suis un enfoiré de pirate, un pilleur, un violeur, un menteur et un tueur. Mais jamais on ne dira de Quatre-doigts qu’il était une balance.”
C’était un mensonge. Il était prêt à vendre qui il pouvait, du moment où cela servait ses intérêts. Il détestait juste cette sensation de s’être fait flouer par l’équipage de la frégate. Ils voulaient des noms, il allait les faire payer pour. Il allait chanter, mais selon ses termes. C’était l’heure de négocier. Il fallait d’abord qu’il donne une réponse négative et attende une première proposition.
“Je préfère mourir que de…”
Un mètre d’acier se trouvait maintenant sous sa gorge. Il n’avait même pas vu l’aventurier dégainer. Il était penché par-dessus la table, le meurtre dans le regard. La lame mordit légèrement le cou du pirate et lui arracha un hoquet.
“Wow, wow, wow ! Vern, doucement, il n’était pas sérieux. Ce n’est qu’une façon de parler. Pas vrai ?” Il tapota les épaules de Quatre-doigts. “Dis au boss que tu ne penses pas sincèrement que ta vie vaut moins que les infos. Parce qu’il est sérieux, lui. Il prend littéralement les mots un peu trop au sérieux. Je n’ai jamais entendu quelqu’un commencer une phrase par ‘Je mourrai avant de…’ ou ‘Tu devras passer sur mon corps…’ ou une autre connerie du genre, et y survivre. Chaque fois, je l’ai vu respecter leur volonté et leur accorder une mort expéditive. Alors réfléchis bien à tes prochains mots.”
“Je te l’ai déjà dit, ta vie ne vaut pas un clou pour moi. J’avais prévu depuis le début de vous tuer, ton capitaine et toi. Alors laisse-moi te répéter mon offre. Tu me donnes toutes les informations que je veux et tu vis le temps que je te confie aux autorités. Tu refuses, tu meurs. Tu hésites, tu meurs. Je rends compte que tu nous as menti ou omis une information, tu meurs. Et si tu ne me réponds pas tout de suite, je considère que tu préfères garder le silence, et…”
“Tu meurs,” compléta Bâtard derrière le pirate.
Quatre-doigts déglutit douloureusement. Ce n’était pas ce qu’il envisageait quand il pensait à une négociation. Il savait reconnaître quand une menace était sérieuse. Il n’y aurait pas de passage à tabac ou d’autres questions, il chantait ou il mourrait. En y réfléchissant, il ne trouvait pas la chose si mal : une mort rapide.
Mais qui voulait-il tromper ? Il tenait beaucoup trop à sa vie, il était un cafard, il survivrait. On finirait aux fers puis probablement pendu. Mais en attendant, il survivrait. Une fois libéré des mains de ce fou furieux, il pourrait toujours tenter sa chance avec les autorités, tenter une évasion. Il fallait rester en vie et attendre une opportunité.
“Je vais parler. Je vous dirai tout ce que vous voulez savoir.”
“Parfait !” Verndrick rengaina son sabre, il avait retrouvé son sourire.
Bâtard fit appel à son second, qui vint et passa les menottes aux bras et aux pieds du pirate. Il couvrit sa tête à l’aide d’un sac et utilisa un linge pour cacher ses mains. Ils expliqueraient la situation aux anciens rameurs, en attendant, ils n’avaient pas envie de leur donner de mauvaises idées. Avant que le second ne parte avec le prisonnier, Bâtard ajouta :
“Il tente n’importe quoi, vous le tuez. S’il résiste, tuez-le. S’il parle sans qu’on ne lui ait demandé, tuez-le. Si vous avez des soupçons, tuez-le même sans preuves. Mieux, si jamais à un moment donné sa tête ne vous plaît pas, tuez-le. Et cela vaut pour tout le monde.” Il continua cette fois à l’intention du pirate. “Si tu fais l’erreur d’être autre chose que le parfait petit prisonnier, tu es mort.”
Il les laissa quitter la pièce et vint s’installer sur le siège précédemment occupé par Quatre-doigts, il sourit au masqué et se servit du vin.
“Tu pourras pas boire grand-chose avec cette marmite sur la tête. On est entre amis ici. Et on ne risque plus d’être interrompus avant un moment. Alors, si tu nous montrais à quoi tu ressembles ?”
Verndrick évacua la demande d’un geste de la main.
“N’écoute pas Bâtard, il rigole. Garde ton identité secrète si tu veux. L’équipage mettra à ta disposition quatre fûts d’alcool. Je pourrais aussi ajouter une bouteille de vin si tu veux, tu pourras en profiter tranquillement une fois sur ton navire.”
Il se rassit derrière le bureau et sortit d’un tiroir un troisième verre qu’il posa devant le masqué.
“Si jamais tu changes d’avis, je dépose ça là. Si je t’ai appelé, c’est pour une proposition de partenariat.”
“Eh, et moi je deviens quoi, tu es déjà fatigué de ma joviale compagnie ?” plaisanta Bâtard.
Verndrick sourit mais ignora sa remarque.
“Ce n’est pas tous les jours que je tombe sur un pirate... honorable, à défaut d’un autre adjectif. J’ai besoin de personnes avec qui je peux travailler du côté de la piraterie. Il y a des cercles qui restent malheureusement inaccessibles à ce cher Bâtard.”
“Trop propre qu’ils disent, alors que je fais l’effort de me laver qu’une fois par semaine.”
“J’aimerais beaucoup avoir un pirate dans ma liste de contacts. La paie sera toujours honnête si je fais appel à tes services, et pas d’entourloupes. Qu’en dis-tu, Masqué ? Ça te dirait de travailler de temps en temps avec moi ?”
Citoyen du monde
Altarus Aearon
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crédits : 1474
crédits : 1474
Info personnage
Race: Humain-elfe
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal neutre
Rang: C
Il fut satisfait de voir que ses mots étaient pris au sérieux. Il prenait également le risque que la frégate, désormais libérée du sillage de la galère, puisse prendre le large, toutes voiles dehors et que la magie prenne de vitesse celle de son brick. Le bateau pirate n'avait pas de mage puissant à son bord. Seul son Capitaine était en mesure de donner tout son potentiel au petit brick. Altarus n'avait rien à redouter de sa situation quelque peu délicate. Si les choses dégénéraient ? Il s'adaptera et réagira en conséquence. Pour l'instant, tout n'était qu'un échange courtois et pacifique. Les deux Républicains se présentèrent ; bien plus à l'aise qu'à discuter d'un bout à l'autre d'un bout de mer. Le masqué les regarda tour à tour, toujours droits, les mains jointes dans le dos. Est-ce que de se représenter à nouveau serait réellement nécessaire pour son cas personnel ?
Un nouveau venu frappa à la porte. Un homme menotté fut poussé par un autre marin dans la cabine. Le dénommé Bâtard mit étrangement beaucoup d'entrain pour rapprocher l'homme du demi-elfe masqué. Le pirate se contenta de tourner sa tête dans sa direction, maintenant qu'il était assis proche de lui. Lui ne s'était toujours pas assis d'ailleurs.
*Voilà qui est intéressant...*
Et il eut raison de penser ainsi. Stoïquement, sans frémir, observant la scène qui se déroula à ses côtés. Il n'était qu'un simple spectateur, mais chaque mot, chaque geste des deux autres hommes, tenant la part belle avec leur prisonnier, était analysé. Le Capitaine Pirate réfléchissait à chaque seconde qui défilait.
Les deux culs-bleus montaient un peu plus à chaque échange, verbal la pression sur le second de Killjoy. Celui-ci jouait au malin, mais il n'avait rien à mettre dans la balance des négociations. C'était même stupide de sa part de jouer de la sorte. À jouer les héros loyaux de son enfoiré de Killjoy qui devait être en train de commencer à nourrir les poissons à l'heure où on évoquait encore son nom. Non, Quatre-Doigt n'avait jamais eu les tripes de tenir face aux menaces de mort, plus encore quand elle se rapprocha de lui par la pointe de l'épée qui avait été déposé sur la table et qui se retrouvait désormais avec la pointe appuyée sur sa gorge. Ce genre d'énergumène était prêt à tout pour rester en vie quand il n'y avait pas d'autres voies de sorties possibles.
Après tout ce petit cirque, Quatre-Doigts fut dégagé, mains et pieds menottés, un sac sur la trogne, pour que sa condition soit la plus oppressante encore, pour qu'il réfléchisse bien à son avenir et surtout, à ce qu'attendaient Vendrick et Bâtard de ses futures réponses. Une fois dégagé hors de la cabine, il ne restait plus qu'eux deux et le capitaine masqué.
La conversation redevint calme et posée, comme si l'épisode précédent n'avait jamais eu lieu. Dignement, Altarus prit cette fois place, lorgnant à peine le vin qu'on lui servit. Toujours en silence, il écouta les propositions qui sortirent de la bouche du Vindrœkir, entrecoupées des répliques joueuses de son comparse.
"J'espère que vous ne serez pas offusqué de mon refus à partager ce vin, qui pourrait avoir un bon goût au palais. J'avoue préférer des breuvages un tantinet plus forts en termes de saveur. Et, au vu des circonstances, préférant effectivement garder l'anonymat, n'en déplaise donc que je ne retire point mon masque. "
Le tutoiement ne parut guère déranger le pirate. En même temps, ses pairs n'étaient pas connus pour avoir une richesse de vocabulaire. Altarus faisait partie des rares exceptions.
"Néanmoins, votre proposition est intéressante, voire alléchante... Mais où est l'hameçon derrière l'appât ? Je ne suis point dupe, messieurs. Ce petit jeu avec Quatre-Doigts n'était pas pour faire suite à l'abordage. Il aurait pu mariner dans les cales en attendant mon départ..."
S'il s'agissait bien de cela. Il n'était pas certain, mais cela ne coûtait rien d'aborder cet hypothétique point.
"Qu'envisagez-vous de faire si je viens à refuser votre petite demande d'alliance ? Que je subisse la même approche de terreur ? "
Sa voix à peine étouffée par le port de son masque ne trahissait aucune peur.
"Il est vrai que je suis un pirate, mais ne croyez pas que je suis du genre à vendre père et mère contre de l'or. Nous avons réussi à faire front commun à l'encontre de Killjoy, car il faisait de l'ombre à nos propres affaires. Si vous souhaitez avoir recours à mon aide pour lutter contre d'autres pirates de l'acabit de Killjoy et si ces derniers même malmènent mes activités, alors soit. Pour le reste, je ne pourrai être d'aucun secours. Point d'informations sur la majorité de mes pairs, d'autres capitaines pirates ou encore sur Kaizoku... "
Il laissa quelques secondes de silence, avant de reprendre.
"A vous de voir, très chers…"
Il ne refusait pas totalement l'offre proposée, mais il avait exprimé clairement les limites de cette dernière.
Un nouveau venu frappa à la porte. Un homme menotté fut poussé par un autre marin dans la cabine. Le dénommé Bâtard mit étrangement beaucoup d'entrain pour rapprocher l'homme du demi-elfe masqué. Le pirate se contenta de tourner sa tête dans sa direction, maintenant qu'il était assis proche de lui. Lui ne s'était toujours pas assis d'ailleurs.
*Voilà qui est intéressant...*
Et il eut raison de penser ainsi. Stoïquement, sans frémir, observant la scène qui se déroula à ses côtés. Il n'était qu'un simple spectateur, mais chaque mot, chaque geste des deux autres hommes, tenant la part belle avec leur prisonnier, était analysé. Le Capitaine Pirate réfléchissait à chaque seconde qui défilait.
Les deux culs-bleus montaient un peu plus à chaque échange, verbal la pression sur le second de Killjoy. Celui-ci jouait au malin, mais il n'avait rien à mettre dans la balance des négociations. C'était même stupide de sa part de jouer de la sorte. À jouer les héros loyaux de son enfoiré de Killjoy qui devait être en train de commencer à nourrir les poissons à l'heure où on évoquait encore son nom. Non, Quatre-Doigt n'avait jamais eu les tripes de tenir face aux menaces de mort, plus encore quand elle se rapprocha de lui par la pointe de l'épée qui avait été déposé sur la table et qui se retrouvait désormais avec la pointe appuyée sur sa gorge. Ce genre d'énergumène était prêt à tout pour rester en vie quand il n'y avait pas d'autres voies de sorties possibles.
Après tout ce petit cirque, Quatre-Doigts fut dégagé, mains et pieds menottés, un sac sur la trogne, pour que sa condition soit la plus oppressante encore, pour qu'il réfléchisse bien à son avenir et surtout, à ce qu'attendaient Vendrick et Bâtard de ses futures réponses. Une fois dégagé hors de la cabine, il ne restait plus qu'eux deux et le capitaine masqué.
La conversation redevint calme et posée, comme si l'épisode précédent n'avait jamais eu lieu. Dignement, Altarus prit cette fois place, lorgnant à peine le vin qu'on lui servit. Toujours en silence, il écouta les propositions qui sortirent de la bouche du Vindrœkir, entrecoupées des répliques joueuses de son comparse.
"J'espère que vous ne serez pas offusqué de mon refus à partager ce vin, qui pourrait avoir un bon goût au palais. J'avoue préférer des breuvages un tantinet plus forts en termes de saveur. Et, au vu des circonstances, préférant effectivement garder l'anonymat, n'en déplaise donc que je ne retire point mon masque. "
Le tutoiement ne parut guère déranger le pirate. En même temps, ses pairs n'étaient pas connus pour avoir une richesse de vocabulaire. Altarus faisait partie des rares exceptions.
"Néanmoins, votre proposition est intéressante, voire alléchante... Mais où est l'hameçon derrière l'appât ? Je ne suis point dupe, messieurs. Ce petit jeu avec Quatre-Doigts n'était pas pour faire suite à l'abordage. Il aurait pu mariner dans les cales en attendant mon départ..."
S'il s'agissait bien de cela. Il n'était pas certain, mais cela ne coûtait rien d'aborder cet hypothétique point.
"Qu'envisagez-vous de faire si je viens à refuser votre petite demande d'alliance ? Que je subisse la même approche de terreur ? "
Sa voix à peine étouffée par le port de son masque ne trahissait aucune peur.
"Il est vrai que je suis un pirate, mais ne croyez pas que je suis du genre à vendre père et mère contre de l'or. Nous avons réussi à faire front commun à l'encontre de Killjoy, car il faisait de l'ombre à nos propres affaires. Si vous souhaitez avoir recours à mon aide pour lutter contre d'autres pirates de l'acabit de Killjoy et si ces derniers même malmènent mes activités, alors soit. Pour le reste, je ne pourrai être d'aucun secours. Point d'informations sur la majorité de mes pairs, d'autres capitaines pirates ou encore sur Kaizoku... "
Il laissa quelques secondes de silence, avant de reprendre.
"A vous de voir, très chers…"
Il ne refusait pas totalement l'offre proposée, mais il avait exprimé clairement les limites de cette dernière.
Noble de La République
Verndrick Vindrœkir
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Info personnage
Race: Humain/Elfe
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Neutre bon
Rang: B
Verndrick n’avait aucun problème avec le fait que le pirate garde son masque. Il insistait aussi pour continuer à le vouvoyer alors que l’aventurier avait espéré moins de distance entre eux. Il ne pouvait que respecter sa position, mais il comptait néanmoins garder le même ton de camaraderie.
“J’espère avoir l’occasion un jour de changer ton avis sur le vin. Il y a des crus pour tous les palais. On a juste à explorer jusqu’à trouver ce qui te plairait. Le cidre ou l’hydromel serait peut-être plus à ton goût. L’équipage est censé monter deux tonneaux de chaque. Si tu préfères l’un à l’autre, précise-le pour que les remplacements nécessaires soient faits.”
Masqué restait très réservé quant à l’offre proposée. Il avait au moins le mérite d’être direct et clair dans ses avis.
“Je commence à penser qu’il ne t’aime pas beaucoup, Vern. C'est sûrement le sang noble, ça a le don d’irriter certains,” observa Bâtard.
Verndrick l’ignora et réfléchit plutôt à la réponse qu’il allait donner au Masqué. Il jugea que s’il voulait une relation saine et durable, l’honnêteté restait l’option la plus sûre ; de toute façon, c’était toujours son choix par défaut.
“Désolé pour la scène avec Quatre-Doigts, le but n’était pas de t’envoyer des menaces. Je ne fais pas dans les menaces, jamais. C’est une arme qui perd de son tranchant sur la durée. Je ne fais que des promesses que je m’assure de toujours tenir.”
“La nuance ici est très subtile, vois-tu...” commença Bâtard.
“Je pense qu’il m’a très bien compris.”
“Eh, je ne fais qu’aider, moi !” s’excusa le capitaine tout sourire.
“Masqué, si tu t’es trompé sur l’interprétation, tu ne t’es pas trompé sur mes intentions. Je voulais bien que tu assistes à l’échange. Vu qu’on a très peu de temps pour se connaître, je voulais soigner mes premières impressions.
Je voulais te montrer que j’étais quelqu’un d’honorable et dont la parole devait être prise au sérieux. Le but n’était ni de t’acheter, ni de te menacer. Tu as rendu ma mission facile à accomplir, l’alcool est une façon pour moi de te remercier. La gestion de Killjoy et de ses hommes, Quatre-Doigts inclus, c’est ma façon de te montrer que je gère toutes mes affaires avec sérieux et soin. Tu sauras toujours à quoi t’attendre de ma part si nous collaborons. Être prévisible est une qualité sous-estimée.”
Il laissa le pirate digérer l’information. Il en profita pour savourer quelques gorgées de vin.
“Mon offre ne t’engage à rien. Je ne te demande pas de travailler pour moi. Ce que je propose, ce sont des échanges ponctuels de bons procédés. Si j’ai des besoins que je pense correspondre à tes compétences, je te les soumettrai.
Tu auras la liberté d’accepter ou de refuser au cas par cas. Je respecterai toujours tes refus. En cas de réponse favorable, on négociera la rémunération. Ça peut être de l’or ou un service que je te rendrai, du moment qu’il ne va pas contre mon code moral. Pareil, tu peux aussi me joindre pour des quêtes dont on négociera aussi la prime. Je suis aventurier de métier. L’offre reste dans les deux sens.”
Il fit une nouvelle pause.
“Je ne travaille pour aucune organisation républicaine, même s’il nous arrive de collaborer quand la situation le demande. Mon but n’est pas de démanteler la piraterie à Kaizoku. Si un jour je te demande des renseignements que tu n’as pas envie de fournir, tu as juste à le préciser et j’irai voir ailleurs.”
“Hum, c’est peut-être ça qu’il n’arrive pas à digérer chez toi, ta partie républicaine.”
“Peut-être. Un dernier détail de l'offre, si tu apprends que quelqu’un en a après moi, ce serait courtois de me faire parvenir l’information. Mieux, si c’est toi-même qui décides de t’en prendre à moi, la politesse exigerait que tu me contactes pour clarification ou au moins me donnes un peu d’avance. Naturellement, tu pourras attendre pareil traitement de ma part.”
Il écarta les bras pour clôturer son discours et laisser la parole au Masqué.
“Maintenant que les termes sont un peu plus clairs, qu’en penses-tu ? Si tu es intéressé, dis-moi juste comment je peux te joindre à l’avenir. Dans le cas contraire, tu es libre de prendre congé et de rejoindre ton équipage avec les barils promis.”
“Ou tu peux aussi partir sans la booze, ça en fera plus pour mes hommes et moi.”
“J’espère avoir l’occasion un jour de changer ton avis sur le vin. Il y a des crus pour tous les palais. On a juste à explorer jusqu’à trouver ce qui te plairait. Le cidre ou l’hydromel serait peut-être plus à ton goût. L’équipage est censé monter deux tonneaux de chaque. Si tu préfères l’un à l’autre, précise-le pour que les remplacements nécessaires soient faits.”
Masqué restait très réservé quant à l’offre proposée. Il avait au moins le mérite d’être direct et clair dans ses avis.
“Je commence à penser qu’il ne t’aime pas beaucoup, Vern. C'est sûrement le sang noble, ça a le don d’irriter certains,” observa Bâtard.
Verndrick l’ignora et réfléchit plutôt à la réponse qu’il allait donner au Masqué. Il jugea que s’il voulait une relation saine et durable, l’honnêteté restait l’option la plus sûre ; de toute façon, c’était toujours son choix par défaut.
“Désolé pour la scène avec Quatre-Doigts, le but n’était pas de t’envoyer des menaces. Je ne fais pas dans les menaces, jamais. C’est une arme qui perd de son tranchant sur la durée. Je ne fais que des promesses que je m’assure de toujours tenir.”
“La nuance ici est très subtile, vois-tu...” commença Bâtard.
“Je pense qu’il m’a très bien compris.”
“Eh, je ne fais qu’aider, moi !” s’excusa le capitaine tout sourire.
“Masqué, si tu t’es trompé sur l’interprétation, tu ne t’es pas trompé sur mes intentions. Je voulais bien que tu assistes à l’échange. Vu qu’on a très peu de temps pour se connaître, je voulais soigner mes premières impressions.
Je voulais te montrer que j’étais quelqu’un d’honorable et dont la parole devait être prise au sérieux. Le but n’était ni de t’acheter, ni de te menacer. Tu as rendu ma mission facile à accomplir, l’alcool est une façon pour moi de te remercier. La gestion de Killjoy et de ses hommes, Quatre-Doigts inclus, c’est ma façon de te montrer que je gère toutes mes affaires avec sérieux et soin. Tu sauras toujours à quoi t’attendre de ma part si nous collaborons. Être prévisible est une qualité sous-estimée.”
Il laissa le pirate digérer l’information. Il en profita pour savourer quelques gorgées de vin.
“Mon offre ne t’engage à rien. Je ne te demande pas de travailler pour moi. Ce que je propose, ce sont des échanges ponctuels de bons procédés. Si j’ai des besoins que je pense correspondre à tes compétences, je te les soumettrai.
Tu auras la liberté d’accepter ou de refuser au cas par cas. Je respecterai toujours tes refus. En cas de réponse favorable, on négociera la rémunération. Ça peut être de l’or ou un service que je te rendrai, du moment qu’il ne va pas contre mon code moral. Pareil, tu peux aussi me joindre pour des quêtes dont on négociera aussi la prime. Je suis aventurier de métier. L’offre reste dans les deux sens.”
Il fit une nouvelle pause.
“Je ne travaille pour aucune organisation républicaine, même s’il nous arrive de collaborer quand la situation le demande. Mon but n’est pas de démanteler la piraterie à Kaizoku. Si un jour je te demande des renseignements que tu n’as pas envie de fournir, tu as juste à le préciser et j’irai voir ailleurs.”
“Hum, c’est peut-être ça qu’il n’arrive pas à digérer chez toi, ta partie républicaine.”
“Peut-être. Un dernier détail de l'offre, si tu apprends que quelqu’un en a après moi, ce serait courtois de me faire parvenir l’information. Mieux, si c’est toi-même qui décides de t’en prendre à moi, la politesse exigerait que tu me contactes pour clarification ou au moins me donnes un peu d’avance. Naturellement, tu pourras attendre pareil traitement de ma part.”
Il écarta les bras pour clôturer son discours et laisser la parole au Masqué.
“Maintenant que les termes sont un peu plus clairs, qu’en penses-tu ? Si tu es intéressé, dis-moi juste comment je peux te joindre à l’avenir. Dans le cas contraire, tu es libre de prendre congé et de rejoindre ton équipage avec les barils promis.”
“Ou tu peux aussi partir sans la booze, ça en fera plus pour mes hommes et moi.”
Citoyen du monde
Altarus Aearon
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Info personnage
Race: Humain-elfe
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal neutre
Rang: C
Altarus demeurant toujours silencieux, dardant son attention une fois sur Verndrick, puis sur Bâtard. Ces deux-là se complétaient, cela s'entendait. Le Vindrœkir cherchait à se montrer convaincant. S'allier à un aventurier qui servait de temps à autre la République était un risque à courir. Mais il ne serait pas le premier du genre à servir les intérêts du demi-elfe quand cela s'avérait nécessaire. Chose certaine était que le petit spectacle avec Quatre-Doigts avait été voulu. Avec ou sans subtilité, le jeune homme avait tenu à faire la démonstration de ce qu'il était. Cela correspondait plus ou moins à ce qu'on pouvait entendre sur lui.
Toujours stoïque, le pirate continuait d'analyser chaque mot qui sortait d'entre les lèvres de Verndirk, comme de Bâtard d'ailleurs. Une fois la proposition détaillée avec grande précision, il ne répondit pas de suite. Il digérait l'information comme dirait l'autre.
"Je n'ai pas encore décidé pour ce qui est du choix du breuvage, vu que rien n'a été clairement convenu. Je suis certain que le Capitaine Bâtard attend déjà avec impatience de savoir s'il pourra savourer un tonneau de plus ou pas pour le restant de votre voyage.
Le visage masqué se darda sur le dénommé Capitaine.
"Est-ce une petite manie chez vous, Capitaine, de parler d'un hôte à la troisième personne ? Je ne crois pas être transparent."
Était-ce un trait d'humour ou un léger rappel à converser avec sérieux ? Peut-être les deux mélangés ? C'était difficile à déterminer, au vu du ton du pirate. Celui-ci porta ensuite son regard dissimulé sur Verndrick.
"Comme évoqué par le Capitaine Bâtard, cette petite démonstration a eu… Une approche subtile. "
Ou plutôt à deux sens. Les deux voies étaient tout à fait plausibles, donc aisé de parler d'une mauvaise interprétation de ce qui s'était déroulé sous ses yeux.
"Mais je comprends ce que vous vouliez prouver. Et c'est chose faite...
Cela ne faisait que confirmer ce qu'il se doutait depuis un bon moment.
"Je prends note du recours possible à vos services, le jour où j'en aurai possiblement besoin. Ce jour-là, il ne faudra pas que votre navire ou votre bannière de troupe batte les couleurs de la république. Je ne sais pas sa cause, je ne sers pas ses intérêts, vu que les siens sont de réprimander farouchement la piraterie. Et vous êtes sage de préciser que vous n'avez aucun souhait de participer ou de mener des opérations visant l'éradication de mes pairs. "
Ce ne serait que folie.
"Une mise à prix s'apprend très vite...Si je découvre qu'un de mes pairs en a après vous, ou toute autre tierce personne, je pourrai vous faire parvenir l'information. Pour l'inverse. Je ne peux que vous donnez ce conseil : si vous ne cherchez pas à entraver mes activités ou mes objectifs, rien ne sera mené contre vous. Je pense que notre collaboration pour contrer Killjoy a été une bonne démonstration qui va dans ce sens. Mais cela ne se maintient pas, vous en serez informé, pour que vous ayez une chance de vous mettre hors de portée...voire de cesser de parcourir les mers pour ne pas affronter le jugement de la mer. "
C'était là une forme de courtoisie un peu chevaleresque, qu'on ne retrouvait guère chez les pirates.
"A l'inverse, si vous veniez à me poursuivre, pour une raison valable, ou parce que la prime de ma tête aura décuplé à un point que vous ne pourriez la laisser filer, je veillerai à ce que nos chemins se croisent pour un affrontement digne de ce nom. "
Il était temps de clarifier la réponse attendue par l'aventurier et le Capitaine Bâtard.
"J'accepte les termes de cette proposition. Pour ce qui est de me joindre, il y a un petit port de pêche qui se trouve sur la côte est, en bordure de la Réserve. Bord-de-Marée... Confiez la missive au seul tavernier du coin. Il saura quoi en faire. "
Un de ses contacts saura venir prendre les nouvelles surtout.
"Un lieu et un jour de rendez-vous suffiront, pour peu que je sois disponible et surtout, que l'offre me convienne. "
Il regarda Bâtard.
"Je puis vous laisser les tonneaux si vous les désirez si ardemment, Capitaine. Qui sait, votre frégate pourrait devenir une proie, après les avoir partagés avec votre équipage...."
Était-ce là encore un trait d'humour de la part du pirate ? Il tendit après coup sa main ouverte gantée de cuir noir vers Verndrick.
Toujours stoïque, le pirate continuait d'analyser chaque mot qui sortait d'entre les lèvres de Verndirk, comme de Bâtard d'ailleurs. Une fois la proposition détaillée avec grande précision, il ne répondit pas de suite. Il digérait l'information comme dirait l'autre.
"Je n'ai pas encore décidé pour ce qui est du choix du breuvage, vu que rien n'a été clairement convenu. Je suis certain que le Capitaine Bâtard attend déjà avec impatience de savoir s'il pourra savourer un tonneau de plus ou pas pour le restant de votre voyage.
Le visage masqué se darda sur le dénommé Capitaine.
"Est-ce une petite manie chez vous, Capitaine, de parler d'un hôte à la troisième personne ? Je ne crois pas être transparent."
Était-ce un trait d'humour ou un léger rappel à converser avec sérieux ? Peut-être les deux mélangés ? C'était difficile à déterminer, au vu du ton du pirate. Celui-ci porta ensuite son regard dissimulé sur Verndrick.
"Comme évoqué par le Capitaine Bâtard, cette petite démonstration a eu… Une approche subtile. "
Ou plutôt à deux sens. Les deux voies étaient tout à fait plausibles, donc aisé de parler d'une mauvaise interprétation de ce qui s'était déroulé sous ses yeux.
"Mais je comprends ce que vous vouliez prouver. Et c'est chose faite...
Cela ne faisait que confirmer ce qu'il se doutait depuis un bon moment.
"Je prends note du recours possible à vos services, le jour où j'en aurai possiblement besoin. Ce jour-là, il ne faudra pas que votre navire ou votre bannière de troupe batte les couleurs de la république. Je ne sais pas sa cause, je ne sers pas ses intérêts, vu que les siens sont de réprimander farouchement la piraterie. Et vous êtes sage de préciser que vous n'avez aucun souhait de participer ou de mener des opérations visant l'éradication de mes pairs. "
Ce ne serait que folie.
"Une mise à prix s'apprend très vite...Si je découvre qu'un de mes pairs en a après vous, ou toute autre tierce personne, je pourrai vous faire parvenir l'information. Pour l'inverse. Je ne peux que vous donnez ce conseil : si vous ne cherchez pas à entraver mes activités ou mes objectifs, rien ne sera mené contre vous. Je pense que notre collaboration pour contrer Killjoy a été une bonne démonstration qui va dans ce sens. Mais cela ne se maintient pas, vous en serez informé, pour que vous ayez une chance de vous mettre hors de portée...voire de cesser de parcourir les mers pour ne pas affronter le jugement de la mer. "
C'était là une forme de courtoisie un peu chevaleresque, qu'on ne retrouvait guère chez les pirates.
"A l'inverse, si vous veniez à me poursuivre, pour une raison valable, ou parce que la prime de ma tête aura décuplé à un point que vous ne pourriez la laisser filer, je veillerai à ce que nos chemins se croisent pour un affrontement digne de ce nom. "
Il était temps de clarifier la réponse attendue par l'aventurier et le Capitaine Bâtard.
"J'accepte les termes de cette proposition. Pour ce qui est de me joindre, il y a un petit port de pêche qui se trouve sur la côte est, en bordure de la Réserve. Bord-de-Marée... Confiez la missive au seul tavernier du coin. Il saura quoi en faire. "
Un de ses contacts saura venir prendre les nouvelles surtout.
"Un lieu et un jour de rendez-vous suffiront, pour peu que je sois disponible et surtout, que l'offre me convienne. "
Il regarda Bâtard.
"Je puis vous laisser les tonneaux si vous les désirez si ardemment, Capitaine. Qui sait, votre frégate pourrait devenir une proie, après les avoir partagés avec votre équipage...."
Était-ce là encore un trait d'humour de la part du pirate ? Il tendit après coup sa main ouverte gantée de cuir noir vers Verndrick.
Noble de La République
Verndrick Vindrœkir
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La relation entre Bâtard et l’aventurier remontait à bien des années. C’était un mercenaire des mers qui acceptait très souvent des missions de livraison et parfois des primes sur des criminels recherchés. La vérité, c’était que bien qu’il eût un équipage de forbans qui ne disait jamais non à un peu de baston, lui-même détestait combattre. Un bon mercenaire, selon lui, était un mercenaire qui combattait peu.
Il négociait toujours de façon farouche et n’hésitait pas à prendre des raccourcis ou interpréter à son avantage les contrats qu’il prenait. Romantique, il exagérait le succès de ses expéditions, répandant des rumeurs et des chansons tout aussi extravagantes de ses exploits. Il n’était pas toujours pris au sérieux, mais c’était un bon vivant et un bon conteur, ce qui faisait de lui une agréable compagnie.
Il y avait bien quelques missions où ses clients s’étaient retrouvés insatisfaits, l’accusant d’avoir trahi leur accord. Verndrick avait mené son enquête sur le sujet. Il s’était avéré que lesdits clients avaient soit menti sur les risques du contrat, soit Bâtard avait trouvé une meilleure offre et avait retourné sa veste. Il n'était pas vraiment déloyal, c’était juste que sa loyauté allait à l’argent, et il avertissait toujours quand il recevait une contre-proposition afin de permettre au client de surenchérir.
C’était le genre de courtoisie qui maintenait les bonnes relations entre lui et l’aventurier. À leur première rencontre, le capitaine s’était retrouvé de l’autre côté de sa lame. Il avait entrepris d’aider un fugitif à col blanc à fuir la République pour Kaizoku. Aux termes d'une poursuite qui avait duré cinq jours et coûté la vie à une dizaine d’hommes, il avait proposé à Verndrick et au fugitif de se retrouver à la table de négociation.
Après de longues discussions et des promesses d’or et de témoignage pour son blanchiment dans l’affaire, il avait fini par livrer le criminel. Il n’avait fallu que quelques semaines pour qu’une chanson racontant l’alliance entre Bâtard et Verndrick ne parvienne aux oreilles de ce dernier. La ballade narrait comment le criminel s’était enfui en mer sur un présumé troisième bateau, pourchassé par l’aventurier. Ils avaient fini par croiser l’équipage de Bâtard qui avait accepté d’être l’escorte du fugitif.
Chevalier au grand cœur, il avait fini par changer d’avis pour aider à arrêter son client dès qu’il avait appris son identité. L’histoire se terminait avec l’alliance des deux bateaux venant à bout tout seuls d’une armada de navires pirates qui avaient aussi rejoint la chasse. Le récit était clairement rocambolesque, mais la mélodie était simple et entêtante, accompagnant très bien une beuverie.
Verndrick s’était pris de sympathie pour le personnage et avait fini par mener plusieurs missions avec lui. Il fut le premier surpris à l’ajouter à la liste de partenaires fiables que tenait la famille Vindrœkir. La réputation du capitaine s’en était retrouvée boostée et lui avait apporté de nouveaux clients à la bourse profonde. C’était une entente qui bénéficiait aux deux parties.
Bâtard, comme Verndrick l’apprit à force de le côtoyer, ne refusait aucun risque, du moment où on mettait la bonne somme toute quête était bonne à prendre. Le fait qu’il préférait la négociation ou les stratégies détournées allait parfaitement avec les sensibilités morales du noble. Et quand il fallait se battre, quand il n’avait plus le choix, Bâtard savait se servir de son épée. Quand des imprévus ou des opportunités de trahir l’aventurier se présentaient, il n’hésitait pas à informer ce dernier pour renégocier ses services. L’un dans l’autre, c’était plutôt un mercenaire très fiable. Et un soulard invétéré.
“Ah Masqué, si tu laisses un des quatre barils de picole, tu deviens directement mon pirate préféré, simple tu seras le seul sur la liste. Deux fûts et tu deviens mon meilleur ami, après Vern bien sûr,” dit-il en offrant son sourire le plus large à son partenaire.
“Mais alors avec trois, tu auras mon cœur et mon corps,” lança-t-il au pirate avec un regard se voulant séducteur.
“Je doute que ce soit un argument en ta faveur,” intervint Verndrick en riant.
“Ne l’écoute pas le Masqué, il ignore tout du formidable amant que je suis. Abandonne les quatre tonneaux et j’ouvre un culte avec toi comme dieu, très vite tu auras une armée de marins fanatiques prêts à répandre la bonne nouvelle du Masqué sur toutes les mers.”
“Eh ! Et moi qui te gave d’alcool en tout genre depuis des années, où est mon armée de cultistes ?”
“Chut ! Tu ne vois pas que je suis en pleine négociation, tu pourras toujours me faire une offre supérieure quand j’aurai sécurisé mes quatre barils.”
Toute son attention se tourna à nouveau vers le pirate.
“Et désolé si parfois je parle comme si tu n’étais pas dans la pièce, c’est impoli de ma part. Mais c’est parce que j’ai reçu une éducation exécrable. Ma mama n’avait pas vraiment le temps pour moi, occupée à tapiner à toutes les heures de la journée.”
Il prit un air faussement triste.
“Et dire que certains pensent m’insulter en me traitant de fils de putain. Tu ajoutes à ça l’absence d’une figure d’autorité ; le pater qui n’a jamais été présent, toute mon histoire est dans mon nom ; et tu as le sale barbare que je suis,” ajouta-t-il.
“Mais j’ai mon charme pour compenser, pense à mon offre. Et ne t’inquiète pas pour mon équipage, ils combattent mieux avec quelques grammes dans le sang,” conclut-il avec un clin d’œil.
Verndrick laissa libre cours à son hilarité. Oui, il aimait bien Bâtard et ses manières particulières.
“Masqué, je ne vais pas te retenir plus longtemps. L’alcool doit déjà être sur le pont. Si tu as des préférences, signale-le et les remplacements seront faits. Ce que tu abandonneras reviendra à Bâtard et son équipage.”
Il lui tendit la main.
“Ce fut un plaisir.”
Il négociait toujours de façon farouche et n’hésitait pas à prendre des raccourcis ou interpréter à son avantage les contrats qu’il prenait. Romantique, il exagérait le succès de ses expéditions, répandant des rumeurs et des chansons tout aussi extravagantes de ses exploits. Il n’était pas toujours pris au sérieux, mais c’était un bon vivant et un bon conteur, ce qui faisait de lui une agréable compagnie.
Il y avait bien quelques missions où ses clients s’étaient retrouvés insatisfaits, l’accusant d’avoir trahi leur accord. Verndrick avait mené son enquête sur le sujet. Il s’était avéré que lesdits clients avaient soit menti sur les risques du contrat, soit Bâtard avait trouvé une meilleure offre et avait retourné sa veste. Il n'était pas vraiment déloyal, c’était juste que sa loyauté allait à l’argent, et il avertissait toujours quand il recevait une contre-proposition afin de permettre au client de surenchérir.
C’était le genre de courtoisie qui maintenait les bonnes relations entre lui et l’aventurier. À leur première rencontre, le capitaine s’était retrouvé de l’autre côté de sa lame. Il avait entrepris d’aider un fugitif à col blanc à fuir la République pour Kaizoku. Aux termes d'une poursuite qui avait duré cinq jours et coûté la vie à une dizaine d’hommes, il avait proposé à Verndrick et au fugitif de se retrouver à la table de négociation.
Après de longues discussions et des promesses d’or et de témoignage pour son blanchiment dans l’affaire, il avait fini par livrer le criminel. Il n’avait fallu que quelques semaines pour qu’une chanson racontant l’alliance entre Bâtard et Verndrick ne parvienne aux oreilles de ce dernier. La ballade narrait comment le criminel s’était enfui en mer sur un présumé troisième bateau, pourchassé par l’aventurier. Ils avaient fini par croiser l’équipage de Bâtard qui avait accepté d’être l’escorte du fugitif.
Chevalier au grand cœur, il avait fini par changer d’avis pour aider à arrêter son client dès qu’il avait appris son identité. L’histoire se terminait avec l’alliance des deux bateaux venant à bout tout seuls d’une armada de navires pirates qui avaient aussi rejoint la chasse. Le récit était clairement rocambolesque, mais la mélodie était simple et entêtante, accompagnant très bien une beuverie.
Verndrick s’était pris de sympathie pour le personnage et avait fini par mener plusieurs missions avec lui. Il fut le premier surpris à l’ajouter à la liste de partenaires fiables que tenait la famille Vindrœkir. La réputation du capitaine s’en était retrouvée boostée et lui avait apporté de nouveaux clients à la bourse profonde. C’était une entente qui bénéficiait aux deux parties.
Bâtard, comme Verndrick l’apprit à force de le côtoyer, ne refusait aucun risque, du moment où on mettait la bonne somme toute quête était bonne à prendre. Le fait qu’il préférait la négociation ou les stratégies détournées allait parfaitement avec les sensibilités morales du noble. Et quand il fallait se battre, quand il n’avait plus le choix, Bâtard savait se servir de son épée. Quand des imprévus ou des opportunités de trahir l’aventurier se présentaient, il n’hésitait pas à informer ce dernier pour renégocier ses services. L’un dans l’autre, c’était plutôt un mercenaire très fiable. Et un soulard invétéré.
“Ah Masqué, si tu laisses un des quatre barils de picole, tu deviens directement mon pirate préféré, simple tu seras le seul sur la liste. Deux fûts et tu deviens mon meilleur ami, après Vern bien sûr,” dit-il en offrant son sourire le plus large à son partenaire.
“Mais alors avec trois, tu auras mon cœur et mon corps,” lança-t-il au pirate avec un regard se voulant séducteur.
“Je doute que ce soit un argument en ta faveur,” intervint Verndrick en riant.
“Ne l’écoute pas le Masqué, il ignore tout du formidable amant que je suis. Abandonne les quatre tonneaux et j’ouvre un culte avec toi comme dieu, très vite tu auras une armée de marins fanatiques prêts à répandre la bonne nouvelle du Masqué sur toutes les mers.”
“Eh ! Et moi qui te gave d’alcool en tout genre depuis des années, où est mon armée de cultistes ?”
“Chut ! Tu ne vois pas que je suis en pleine négociation, tu pourras toujours me faire une offre supérieure quand j’aurai sécurisé mes quatre barils.”
Toute son attention se tourna à nouveau vers le pirate.
“Et désolé si parfois je parle comme si tu n’étais pas dans la pièce, c’est impoli de ma part. Mais c’est parce que j’ai reçu une éducation exécrable. Ma mama n’avait pas vraiment le temps pour moi, occupée à tapiner à toutes les heures de la journée.”
Il prit un air faussement triste.
“Et dire que certains pensent m’insulter en me traitant de fils de putain. Tu ajoutes à ça l’absence d’une figure d’autorité ; le pater qui n’a jamais été présent, toute mon histoire est dans mon nom ; et tu as le sale barbare que je suis,” ajouta-t-il.
“Mais j’ai mon charme pour compenser, pense à mon offre. Et ne t’inquiète pas pour mon équipage, ils combattent mieux avec quelques grammes dans le sang,” conclut-il avec un clin d’œil.
Verndrick laissa libre cours à son hilarité. Oui, il aimait bien Bâtard et ses manières particulières.
“Masqué, je ne vais pas te retenir plus longtemps. L’alcool doit déjà être sur le pont. Si tu as des préférences, signale-le et les remplacements seront faits. Ce que tu abandonneras reviendra à Bâtard et son équipage.”
Il lui tendit la main.
“Ce fut un plaisir.”
- Pouvoirs:
Immunité : Lumière, Faiblesse : Ombre. Vocation : Guerrier, Sous-spécialisation : Combattant
- Force surhumaine P2, Super vitesse P2
- Prouesse d’arme : a appris à manier un large éventail d’armes. Si on peut tuer avec, il sait sûrement l’utiliser et peut l’enseigner.
vent avec ses armes
- Vue augmentée, Odorat augmenté, Ouïe augmentée, les trois palier I
- Télékinésie, palier I
- Air P1, Prouesse d’arme : combinaison du vent avec ses armes
Cosmétique :
- Quand il invoque son mana pour se battre sérieusement, une aura bleue se manifeste autour de lui, comme si de la vapeur ou des flammes s’écoulaient de son corps. Elle imprègne aussi ses habits et ses armes, rendant ses mouvements aussi mortels que magnifiques à regarder.
- Il a également un glyphe au motif changeant gravé sur le front, qui indique qu’il est l’héritier des Vindrœkir, maître du style de combat ferðavindsins. En temps normal, le motif est invisible, mais s’il veut, il peut le faire apparaître pour se faire reconnaître.
- Objets:
- Lance de taille ajustable : hauteur d'une épée sous sa forme normale, fait la taille d'un humain moyen dans sa forme allongée.
- Bouclier rétractable : reste sous la forme d'un gantelet sur son bras gauche, peut être déployé en un bouclier complet (comme le bouclier de Kratos dans Ragnarok).
- Armure intermédiaire en mithril.
- Marmite de voyage
- Sept couteaux de combat cachés un peu partout sur son corps
- Et l'un de ses deux masques quand il est en mission pour le SCAR ou la pègre- Masques:
Citoyen du monde
Altarus Aearon
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Alignement: Loyal neutre
Rang: C
Le dénommé Bâtard fut plus souriant, prenant à la plaisanterie la réponse sérieuse du Masqué. Il n'y avait que les tonneaux d'alcool qui l'intéressaient clairement. Il entama alors une négociation amusante comme plaisante à entendre, même si cela n'arracha aucun rire au pirate. En même temps, il était difficile de lire ses émotions avec son visage camouflé par le port de son sombre masque. Même Verndrick se prêta au jeu du Capitaine, démontrant encore plus leur grande amitié. De véritables inséparables, on dirait.
Bâtard sut même rebondir sur son petit manque de courtoisie quant à ses interventions de l'instant. À cela, Altarus hocha simplement de la tête, acceptant ses dires. Il demeurait toujours aussi stoïque malgré l'atmosphère détendante qu'entretenaient les deux joyeux lurons, alors qu'il n'y a pas si longtemps que cela, les deux navires auraient pu en arriver à s'affronter, pour posséder le même objectif. Mais quand on tombe sur plusieurs hommes de bonne volonté, tout le monde y gagne. Pour cela, le demi-elfe y accordait de l'importance. Ce n'était pas la première fois qu'il venait à agir de la sorte ; beaucoup moins avec la République. Mais Verndrick n'était qu'un aventurier mercenaire, cela ne comptait pas vraiment, au final.
"Nul besoin de culte à ma personne, et encore nul besoin d'étendre des rumeurs sur ce que je suis. Ce que je laisse derrière moi suffit amplement. Il serait malvenu que le prochain navire qui me croise alors que je n'ai le souhait que de l'arraisonner en vienne à faire de ferventes prières, espérant que cela satisferait mon appétit de pillage..."
Il le regarda bien en face, comme si cela était pour marquer un sérieux qu'on ne saurait lire sur son visage masqué.
"Un sale barbare, dites-vous... je vous laisse seul juge. Pour ce qui est de votre charme, j'en laisse l'avis à vos hommes d'équipage et à votre ami. Je ne suis point dans le sens féminin pour avoir un avis pertinent en la matière "
Au moins, on savait de quel bord il était, à moins qu'il ne disait cela pour jouer lui aussi sur la plaisanterie du moment ?
"Je vous laisse les quatre tonneaux, vu qu'ils vous tiennent très à cœur, ils sont à vous. J'ai eu ma part de paiement pour ce qui était cette galère. Et rassurez-vous, mes hommes auront de quoi satisfaire leur palais et leur gorge quand nous nous quitterons."
Tout capitaine qui se respectait avait toujours dans ses cales de quoi satisfaire au moral de ses marins. N'ayant pas de taverne en pleine mer, il fallait bien apporter un réconfort alcoolisé de temps à autre pour ses membres d'équipage. Tant qu'il n'y avait pas d'abus. Un équipage ivre était un équipage inefficace et qui devenait un danger pour la bonne marche du navire.
Le pirate se releva de sa place et attrapa avec une belle vigueur la main tendue par Verndrick.
"Puissions-nous trouver pareille entente pour notre prochaine rencontre. Je confirme le choix que j'ai fait de laisser les tonneaux. Il mourrait tellement d'envie de les avoir, le malheureux. "
Le ton s'était fait légèrement ironique, ou plaisantin ? Plus le second sans doute.
Bâtard sut même rebondir sur son petit manque de courtoisie quant à ses interventions de l'instant. À cela, Altarus hocha simplement de la tête, acceptant ses dires. Il demeurait toujours aussi stoïque malgré l'atmosphère détendante qu'entretenaient les deux joyeux lurons, alors qu'il n'y a pas si longtemps que cela, les deux navires auraient pu en arriver à s'affronter, pour posséder le même objectif. Mais quand on tombe sur plusieurs hommes de bonne volonté, tout le monde y gagne. Pour cela, le demi-elfe y accordait de l'importance. Ce n'était pas la première fois qu'il venait à agir de la sorte ; beaucoup moins avec la République. Mais Verndrick n'était qu'un aventurier mercenaire, cela ne comptait pas vraiment, au final.
"Nul besoin de culte à ma personne, et encore nul besoin d'étendre des rumeurs sur ce que je suis. Ce que je laisse derrière moi suffit amplement. Il serait malvenu que le prochain navire qui me croise alors que je n'ai le souhait que de l'arraisonner en vienne à faire de ferventes prières, espérant que cela satisferait mon appétit de pillage..."
Il le regarda bien en face, comme si cela était pour marquer un sérieux qu'on ne saurait lire sur son visage masqué.
"Un sale barbare, dites-vous... je vous laisse seul juge. Pour ce qui est de votre charme, j'en laisse l'avis à vos hommes d'équipage et à votre ami. Je ne suis point dans le sens féminin pour avoir un avis pertinent en la matière "
Au moins, on savait de quel bord il était, à moins qu'il ne disait cela pour jouer lui aussi sur la plaisanterie du moment ?
"Je vous laisse les quatre tonneaux, vu qu'ils vous tiennent très à cœur, ils sont à vous. J'ai eu ma part de paiement pour ce qui était cette galère. Et rassurez-vous, mes hommes auront de quoi satisfaire leur palais et leur gorge quand nous nous quitterons."
Tout capitaine qui se respectait avait toujours dans ses cales de quoi satisfaire au moral de ses marins. N'ayant pas de taverne en pleine mer, il fallait bien apporter un réconfort alcoolisé de temps à autre pour ses membres d'équipage. Tant qu'il n'y avait pas d'abus. Un équipage ivre était un équipage inefficace et qui devenait un danger pour la bonne marche du navire.
Le pirate se releva de sa place et attrapa avec une belle vigueur la main tendue par Verndrick.
"Puissions-nous trouver pareille entente pour notre prochaine rencontre. Je confirme le choix que j'ai fait de laisser les tonneaux. Il mourrait tellement d'envie de les avoir, le malheureux. "
Le ton s'était fait légèrement ironique, ou plaisantin ? Plus le second sans doute.
Noble de La République
Verndrick Vindrœkir
Messages : 150
crédits : 713
crédits : 713
Info personnage
Race: Humain/Elfe
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Neutre bon
Rang: B
“Au revoir, capitaine. Que les vents vous soient favorables.”
Un drôle de bonhomme, ce Masqué, mais il semblait honorable. Il avait aussi une diction et des goûts qui rappelaient la noblesse. S’il ne détestait pas la République — théorie de Bâtard qu’il trouvait juste — il aurait pu y trouver sa place. Verndrick espérait avoir l’occasion de tester ses services dans un avenir proche. Il observa avec Bâtard, sous la fine pluie, le brick s’éloigner avec à bord son singulier capitaine.
“Des renforts inattendus, non seulement je n'ai perdu aucun marin, mais en plus je me retrouve enrichi de quatre tonneaux d’alcool. Et il a tout cédé sans contrepartie. Putain, il détestait Killjoy plus que toi.”
Le capitaine de la frégate n’avait pas tort. Masqué aurait pu faire pression à n’importe quel moment de leurs échanges. Il avait fait sa part du boulot sans chercher à négocier la vie des rameurs, il l’avait même aidé en lui parlant du second de l’équipage pirate qui aurait pu causer des difficultés plus tard si on l’avait ignoré. Oui, c’était une excellente journée.
“J’ai vraiment l’impression d’avoir surfacturé cette expédition et d’abuser de ta générosité.”
“Tu peux toujours me rembourser une partie ou me faire une ristourne sur la prochaine commande,” plaisanta l’aventurier qui savait déjà la réponse qui l’attendait.
“Moi, je n’ai aucun problème avec le fait d’abuser de la générosité des autres. Je devrais même surfacturer plus souvent.”
“Tu risquerais de perdre des clients.”
“Ou d’attirer ceux qui pensent que plus c’est cher, plus ça a de la valeur.”
“Le genre que je ne suis pas.”
“Oh, t’inquiète, jamais je ne te ferai payer trop cher un service. Jamais exprès, je veux dire. Mais un salaire encaissé reste encaissé, en retourner une partie ou la totalité irait contre ma religion.”
“Et tu sais combien je respecte toutes les pratiques religieuses, même celles qui ne parlent que d’argent.”
“C’est pourquoi tu es mon client préféré. Mais ma conscience n’est pas tranquille. Laisse-moi t’offrir un verre de mon nouveau baril d’hydromel pour m’excuser.”
Les deux amis éclatèrent de rire et retournèrent à la cabine se saouler.
Le lendemain, Verndrick fit le tour des anciens esclaves pour les saluer et leur souhaiter officiellement la bienvenue à bord. À ceux dont il reconnaissait le nom, il parla de leurs familles et de l’espoir qu’ils nourrissaient de se retrouver. Très vite, l’ambiance vira bon enfant sur le navire.
Il descendit finalement interroger Quatre-Doigts. Il n’apprit vraiment rien qu’il ne savait déjà. Cela lui donna presque envie de se débarrasser du pirate, mais il avait promis de le confier aux autorités, il s’en tiendrait à sa parole, sauf si Quatre-Doigts commettait l’erreur d’essayer de s’échapper ou de tromper un membre de l’équipage. Ce moment n’arriva jamais.
Avec les informations recueillies chez les anciens rameurs, il put établir l’itinéraire optimal pour rapatrier tout le monde chez eux. Il leur fallut un mois entier pour débarquer ceux qui vivaient près des côtes. Le reste fut rassemblé à Courage où des expéditions furent programmées pour les guider chez eux à l’intérieur du continent. La tâche, d’apparence simple, demanda un effort d’organisation et de logistique titanesque. Certains préférèrent ne pas rentrer chez eux, jugeant avoir trop changé pour retourner auprès de leurs proches. Il demanda de l’aide à des structures caritatives pour faciliter leur intégration à la société.
Quatre-Doigts fut naturellement livré aux autorités républicaines. Il trouva la mort deux semaines plus tard des mains du Razkaal après une tentative d’évasion. Verndrick apprit la nouvelle par lettre. Il était en Reike, en train de ramener les anciens sujets de l’empire à leur famille. La mission fut chronophage et éreintante mais satisfaisante. Il chérirait à jamais le souvenir des effusions de joie et des pleurs de ceux qui retrouvèrent un être cher. Il n’oublierait pas non plus la tristesse de ceux qui, le voyant se présenter seul, confirmaient que leur perte était définitive.
Un drôle de bonhomme, ce Masqué, mais il semblait honorable. Il avait aussi une diction et des goûts qui rappelaient la noblesse. S’il ne détestait pas la République — théorie de Bâtard qu’il trouvait juste — il aurait pu y trouver sa place. Verndrick espérait avoir l’occasion de tester ses services dans un avenir proche. Il observa avec Bâtard, sous la fine pluie, le brick s’éloigner avec à bord son singulier capitaine.
“Des renforts inattendus, non seulement je n'ai perdu aucun marin, mais en plus je me retrouve enrichi de quatre tonneaux d’alcool. Et il a tout cédé sans contrepartie. Putain, il détestait Killjoy plus que toi.”
Le capitaine de la frégate n’avait pas tort. Masqué aurait pu faire pression à n’importe quel moment de leurs échanges. Il avait fait sa part du boulot sans chercher à négocier la vie des rameurs, il l’avait même aidé en lui parlant du second de l’équipage pirate qui aurait pu causer des difficultés plus tard si on l’avait ignoré. Oui, c’était une excellente journée.
“J’ai vraiment l’impression d’avoir surfacturé cette expédition et d’abuser de ta générosité.”
“Tu peux toujours me rembourser une partie ou me faire une ristourne sur la prochaine commande,” plaisanta l’aventurier qui savait déjà la réponse qui l’attendait.
“Moi, je n’ai aucun problème avec le fait d’abuser de la générosité des autres. Je devrais même surfacturer plus souvent.”
“Tu risquerais de perdre des clients.”
“Ou d’attirer ceux qui pensent que plus c’est cher, plus ça a de la valeur.”
“Le genre que je ne suis pas.”
“Oh, t’inquiète, jamais je ne te ferai payer trop cher un service. Jamais exprès, je veux dire. Mais un salaire encaissé reste encaissé, en retourner une partie ou la totalité irait contre ma religion.”
“Et tu sais combien je respecte toutes les pratiques religieuses, même celles qui ne parlent que d’argent.”
“C’est pourquoi tu es mon client préféré. Mais ma conscience n’est pas tranquille. Laisse-moi t’offrir un verre de mon nouveau baril d’hydromel pour m’excuser.”
Les deux amis éclatèrent de rire et retournèrent à la cabine se saouler.
Le lendemain, Verndrick fit le tour des anciens esclaves pour les saluer et leur souhaiter officiellement la bienvenue à bord. À ceux dont il reconnaissait le nom, il parla de leurs familles et de l’espoir qu’ils nourrissaient de se retrouver. Très vite, l’ambiance vira bon enfant sur le navire.
Il descendit finalement interroger Quatre-Doigts. Il n’apprit vraiment rien qu’il ne savait déjà. Cela lui donna presque envie de se débarrasser du pirate, mais il avait promis de le confier aux autorités, il s’en tiendrait à sa parole, sauf si Quatre-Doigts commettait l’erreur d’essayer de s’échapper ou de tromper un membre de l’équipage. Ce moment n’arriva jamais.
Avec les informations recueillies chez les anciens rameurs, il put établir l’itinéraire optimal pour rapatrier tout le monde chez eux. Il leur fallut un mois entier pour débarquer ceux qui vivaient près des côtes. Le reste fut rassemblé à Courage où des expéditions furent programmées pour les guider chez eux à l’intérieur du continent. La tâche, d’apparence simple, demanda un effort d’organisation et de logistique titanesque. Certains préférèrent ne pas rentrer chez eux, jugeant avoir trop changé pour retourner auprès de leurs proches. Il demanda de l’aide à des structures caritatives pour faciliter leur intégration à la société.
Quatre-Doigts fut naturellement livré aux autorités républicaines. Il trouva la mort deux semaines plus tard des mains du Razkaal après une tentative d’évasion. Verndrick apprit la nouvelle par lettre. Il était en Reike, en train de ramener les anciens sujets de l’empire à leur famille. La mission fut chronophage et éreintante mais satisfaisante. Il chérirait à jamais le souvenir des effusions de joie et des pleurs de ceux qui retrouvèrent un être cher. Il n’oublierait pas non plus la tristesse de ceux qui, le voyant se présenter seul, confirmaient que leur perte était définitive.
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