[Flash-rp] Une explication entre deux amis

Tant de compliments ! Elle aurait pu en être gênée mais elle dévore l’appât qui suit comme un poisson affamé.

- Par les Astres, ça fait tellement longtemps...
- Et j’ai deux places.

Il n'a pas le temps de comprendre ce qui est en train de se passer que la sirène passionnée à la belle voix se tourne drastiquement vers lui pour le prendre dans ses bras en éclatant d'un rire cristallin. Heureuse comme une adolescente, elle le serre fort contre elle, les deux bras passés autour de son cou. Des MOIS, ça faisait des MOIS qu'elle n'avait pas écouter un morceau de musique dépassant le solo ou vu une seule œuvre inspirante. Heureusement que Dactyle jouait de la vièle, qu'Hale était ingérable et qu'Elzéar avait un égo suffisamment surdimensionné pour se considéré comme une sculpture vivante, sinon se serait mise à déprimé depuis des semaines déjà.

- Merci. " lui souffle-t-elle à l'oreille, la voix rendue aiguë par l'excitation. " Merci merci merci.

L'ourlet de sa robe glisse contre ses jambes et se retrouve à moitié dans l'eau froide, l'autre moitié bloquée entre elle et la cuisse de Tagar. Elle s'éloigne juste assez pour pouvoir le regarder en face, les prunelles scintillantes. Dans une autre vie, elle l'aurait embrassé sur le champ.

- Combien je te dois pour les réfugiés ?

Je m’attendais à ce que ma jeune interlocutrice soit contente, mais j’avoue, pas à ce point-là. Elle me saute littéralement dessus, manquant de m’étouffer. Elle manque de tomber dans l’eau de la fontaine et arrive par miracle à ne pas se faire complètement tremper. Je sent à nouveau son corps proche de moi et je rougis un peu, mais j’arrive à garder bonne contenance, la demoiselle étant fiancé. Je lui réponds donc en souriant :

C’est bien normal.

Puis elle me demande combien elle doit pour les réfugiés et je lui dis, très sérieusement :

Absolument rien, j’ai déjà fourni ce qu’il fallait en bonne quantité.

J’ai réussi à persuader Mère et son don a été généreux. Et j’ajoute même :

J’ai vu ce que vous gagnez ici, et ce n’est vraiment pas beaucoup. Je ne sais pas qui a négocié pour vous, mais il aurait pu demander bien plus. Tout cela pour te dire, que tu n'as qu’à être présente dans une semaine, devant votre palais et je viendrai te chercher en carrosse. As-tu une robe de soirée ?

Sans cet instrument indispensable, elle ne pourra pas entrer.

Elle rit encore... Sans rien dire quand au contenu de ce qu'ils touchent. Le Reike n'a pas à tout savoir...

- Nous sommes en zone de guerre. Bien sûr que non ! Et je me vois mal demander à ce qu'on m'en envoie une par le prochain navire. ça ne ferait pas très sérieux...

Mes paroles font rire la jeune femme, sans que je sache pourquoi et elle m’avoue, sans aucune honte, qu’elle est venue sans robe de soirée ! J’en profite pour lui faire gentiment la morale :

Toujours prévoir un vêtement pour les soirées, c’est la base ! Heureusement que je connais un bon tailleur qui fait les uniformes de nos officiers. Je vais le prévenir, si possible, peux-tu y aller demain matin ? Il est sur la place principale de la cité, tu le trouveras facilement, c’est le seul encore ouvert.

Beaucoup des artisans de talents ont quitté le Shoumei pour la République, mais je suis sûr qu’il aura de quoi habillé la jeune femme. D’ailleurs, je lui annonce :

Je trouve que le rouge te va très bien, tu devrais partir sur cette couleur.

J’attends sa réponse, puis je conclus :

Je suis sûr que tu seras la plus jolie sirène de tout le Sekai.

Appréciant le compliment, elle lui fait une révérence amusée, puis se lève.

- Je ne peux pas. Demain je travaille aux recherches.

Elle était bien un peu triste de ne pouvoir trainer Elzéar hors de ses devoirs pour un évènement pareil... Et il ne serait sans doute pas ravi qu'elle y aille avec Tagar, sachant ce qu'il avait failli avoir entre eux deux. Elle ne lui avait pas cacher - elle ne lui cachait rien - mais la possessivité du jeune élémentaire était aussi délicieuse que nouvelle. Et puis elle avait vraiment trop envie de pouvoir profiter d'un peu de musique de qualité, même si c'était de la musique Reikoise. Au moins il pourrait profiter de la robe... Son sourire se fit plus fin en imaginant le tissus du même rouge que la chevelure de son compagnon. La Capricieuse imaginait déjà comment obtenir ce qu'elle voulait...

- Oui... Le rouge est une couleur que j’apprécie beaucoup. Malheureusement, je doute de trouver un rouge vraiment décent avec les couleurs d'ici...Il faudra que je regarde ce qu'il est possible de faire.

Sortant de la fontaine elle renfile ses pantoufle et tend la main à Tagar pour l'inviter à la suivre.

- J'essaierai de passer chez ton tailleurs quand j'aurai une minute à moi demain... et si je parviens à dormir un peu cette nuit. Tu me raccompagnes ?

J’ai droit à une nouvelle révérence, ce qui en fait beaucoup. Si elle continue, je vais finir par me croire dans une salle de bal ! Au début, elle indique qu’elle ne pourra pas demain venir chez le tailleur, puis, comme c’est une femme, elle change d’avis. Elle est d’accord avec mon analyse vestimentaire, comme quoi le goût de la mode, que ce soit du côté Républicains est Reikois est universel et parle à tout le monde. Un jour, quand la paix sera revenue, j’adorerais créer un événement regroupant tout le Sekai, que j’appellerais, la semaine de la Mode.

Mais ce sera pour plus tard, car la jeune femme semble fatiguée et souhaite que je la raccompagne, je lui réponds donc :

Bien sûr, toutes mes excuses. Je t’ai monopolisé une bonne partie de la nuit, alors que tu dois avoir une dure journée demain.

Je la raccompagne donc au palais qui lui sert de caserne et je lui dis :

Je te souhaite une bonne nuit, mon amie.

J’attends d’entendre sa réponse, les étoiles, formant comme de subtiles sources lumineuses mettant encore plus en valeur la beauté de la sirène et j’avoue que mon cœur se sert un peu, en l’imaginant dans les bras d’un autre.