[Flash-rp] Le réveil des Titans

Une fois bien repus, je me sens beaucoup plus optimiste et je réponds à la question de l’elfe avec le sourire :

Je vais le combattre bien sûr, je devrais surement reprendre mon ancien travail. Nous les avons repoussés, il y a des milliers d’années de cela et nous allons recommencer. Je dirais même que c’est le but de tout Reikois. Contrairement au Shoumeiens, nous ne croyons pas que les Titans soient des divinités. Les Astres nous protègent, jamais le Soleil ou la Lune ont tué des habitants, ils existent et c’est tout.

Riri, lui semble pessimiste et commence à geindre :

Comment allons-nous les vaincre ?

Je vois que certains membres de la caravane sont d’accord avec lui et je tente de leur remonter le moral :

Notre pays a la plus grande force militaire de tout le Sekai. De plus, le Roi et la Reine vont nous montrer la voie.

Certains acquiescent, mais pas tous, alors je décide de changer de sujet et je demande à Shanael :

Et vous ? Vous allez retourner à Melorn ?

Shan, adossé a une petite motte de sable, observa l'humain avec un air indéchiffrable. Donc c’était un religieux, lui aussi. Pas que lui, d'ailleurs, Riri enchaine et demande a Tagar une nouvelle question. Ce dernier évoque les grandes victoires humains des légendes. L'elfe, lui resta dubitatif. Y'avait il encore une créature vivante pour témoigner de la victoire ? Ou bien n’était ce que croire sur paroles des écris quasiment tombés en poussières ?

Un titan était censé pouvoir faire pleuvoir la foudre, et soulever le sol avec sa volonté, non ? C’était peut être un peu exagéré. Si c’était une créature vivante, alors elle devait forcément avoir des points faibles, des moyens de la pourfendre. Peut etre que c'etait pour cela qu'ils étaient optimistes ? Enfin, ce n’était pas le soleil qui allait les aider. A moins que les titans ne supportent pas la chaleur...mais il n'y croyait pas trop.

- Melorn ? Qu'est ce qui vous fait croire que je viens de la bas ?

Oh, les oreilles, sans doute. C’était vraiment que la majorité de la population elfe venait de la bas. Mais lui n'y avait jamais mit les pieds. Sa mère venait de la haut, mais il n'en savait rien de plus. Et c’était a cause d'elle qu'il n'avait jamais voulu y monter. Par crainte. De ce qu'il y trouverait. De la famille ? Des congénères ? Il se sentait mieux seul.

- Ma mère vient de la bas, je crois. Mais je n'y suis jamais allé. J'avais réfléchis plusieurs fois à y aller mais...ca ne s'est jamais fait.

Lui aussi, décida de vite passer a un autre sujet, en espérant éviter les questions.

- C'est quoi du coup, votre « ancien métier » ?

Quelque chose pour lequel il aurait plus d'aisance a voir l'humain, peut etre ?

Je pense que mon interlocuteur est Normond, une province au bord de la mer, car il répond à ma question par une autre question. Puis il m’informe que sa mère vient bien de la cité elfique, mais ne parle pas de son père. Il ne l’a peut-être pas connu. Si, à la place d’un homme, j’aurais eu une charmante jeune femme, je lui aurais fait un gros câlin, mais comme ce n’est pas le cas, je me contente de hocher la tête d’un air compréhensif.

Il me demande ensuite ce que je faisais avant d’être garde de caravane et je lui réponds en souriant :

Vous allez rire, je travaillais dans la finance !

Bizarrement, Riri, peste à ma réponse et sort sa bourse pour donner une pièce à Fifi, lui indiquant :

Tu as gagné.

Je me tourne vers eux et Loulou prend le temps de m’expliquer :

On a parié, il pensais que vous étiez un ancien architecte.

Je lève les yeux au ciel, est-ce que j’ai une tête d’architecte ? Je continue donc mon récit :

J’ai quitté mon travail, car je ne m’entendais pas avec mon nouveau patron.

Shan n'avait pas rit, encore moins sourit. Mais intérieurement, il était clairement interloqué. Comme un type dont l'activité consisté à gérer diverses actions liés à l'argent, s’était retrouvé mercenaire dans une caravane en plein désert? Il n’était pas mauvais, de ce que le guerrier avait vu, courageux, en plus de ça. Mais c’était une activité qui ne faisait pas en improvisant.

- C'est étonnant.

Et ca, c’était sans compter cette histoire de patron. Shan ne pouvait pas vraiment comprendre, il n'avait jamais été sous les ordres de personne. Pour lui, c’était quasiment une hérésie. La liberté de ses mouvements étaient quelques chose de primordiale pour lui, de pouvoir aller ou il voulait, quand il le voulait. C’était peut être pour ça qu'il avait changé, ca paraissait logique aux yeux de l'elfe.

- Faite quand meme attention a vous, c'est bien de se renouveler, mais c'est important de ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre.

Il ignora la parlotte des autres aux alentours, se concentrant sur le feu, puis se leva.

- Je vais me reposer d'abord. Faisons l'inverse de cette nuit, finalement. Prenez la premiere garde, si vous le voulez bien. Je ferais la seconde partie.

Il pourrait ainsi gérer le sommeil de la caravane. Il ne servait à rien de partir trop tot et il pourrait les laisser dormir une ou deux heures de plus. Dans un voyage dans le desert, l'important n'etait pas d'aller vite, mais de tenir sur la durée.

- On se voit dans trois heures.

Et le lendemain, ils seraient en ville.

Shan’ael trouve étonnant que je travaillais dans la finance avant, mais il se reprend vite et quand il me donne des conseils de prudence, je hoche pour montrer que j’ai bien compris. Nous changeons ensuite les tours de garde et tout se passe bien pendant la nuit. Après ces derniers jours plutôt mouvementés, la routine reprend vite le dessus et nous arrivons enfin en vue des murailles de la cité de Kyouji, notre destination.

Je peux directement voir que quelque chose ne va pas, car de nombreuses troupes font des manoeuvres et de nombreuses traces de combats sont visibles. Un cavalier provenant d'une patrouille un peu plus loin vient rapidement à notre rencontre. Il est armé pour la guerre, le visage fermé et il nous toise quelques secondes avant de dire :

Je suis Anubas, soldat du Royaume. Qui est le chef ici ?

Je fais un pas en avant et je me présente :

Je suis Tagar Reys, que se passe-t-il ?

Il me regarde comme s’il doutait de mes paroles et me dit :

Le Shoumei est envahi et nous avons des créatures rendues folles qui nous attaquent un peu partout. Rentrez dans la ville, vous serez protégé.

Shan tourna la tête vers Tagar en apprenant la nouvelle. Le Shoumei envahit ? Encore cette histoire de titan. Tout prenait de plus en plus d'épaisseur. Ce n’était plus du tout une simple parole d'un homme peut être pas tout à fait saint d'esprit. Il ne pouvait plus essayer de se convaincre que ce n'etait qu'une rumeur. Tout concordait.

- ...Nous nous sommes aussi fait attaquer sur la route, fit il au garde.

C’était plutôt bien de donner des informations supplémentaires. Tout pouvait être important, à présent. Shan suivi Tagar vers les grandes portes ou un attroupement de gens essayaient de se frayer un chemin, causant un véritable chaos. Les premiers résultats d'un fléau à venir. Shan hésita à rentrer. Il n'avait pas prévu de s’arrêter longtemps, et qui sait quand les portes s'ouvriraient de nouveau. Enfin, de toute façon, il était emporté dans l'instant, ne pouvant plus faire marche arrière.

Ils patientèrent une bonne heure supplémentaire, avant que toute la caravane ne soit finalement derrière les murs de la ville. La journée tirait vers sa fin. Après trois jours passés avec eux, Shan avec la sensation étrange de faire parti d'un groupe pour la première fois depuis longtemps. Mais ça n'allait pas durer. Ce n’était qu'un instant, un grain de sable dans sa longue vie. Il s’arrêta finalement, une fois libéré des gestions administratives, et fit face a son partenaire d'un jour.

- Bon, nous avons atteint la ville. Il se passe beaucoup de choses alors....c'est peut etre le moment de se dire adieu, Tagar.

Le pèlerin avait raison ! Je vois, suite aux révélations du garde, que les membres de la caravane sont inquiets et pendant que Shan’ael informe le garde de la ville de ce qui s’est passé, j’indique aux civils :

Nous sommes arrivés à bon port. Encore quelques mètres et nous serons tous en sécurité.

Il nous faut quand même une heure pour enfin passer les murailles et c’est à ce moment que l’elfe souhaite nous quitter. Je lui réponds ainsi :

Ce fut une belle aventure et je vous dois deux fois la vie, j’espère un jour être en mesure de payer ma dette, si…

Je suis interrompu par un garde royal qui vient me voir, l’air essoufflé :

Seigneur Reys, cela fait plusieurs jours que nous vous cherchons partout.

Je reconnais Meurice et je lui demande d’un ton blasé :

Le Grand Argentier, veut que je rentre au Palais, c’est bien cela ?

Il ne semble pas surpris par mes paroles et confirme :

Il m’a demandé de vous ramener de gré ou de force, tout le monde doit être en ordre de bataille.

Je hoche la tête et j’indique à mon partenaire :

Il semble que ma carrière en tant que gardien de caravane soit terminée. Riri, Fifi et Loulou vont devoir se chercher un nouveau chef. Avant de partir, je voulais vous dire qu’en cas de problème, vous pouvez me joindre au Palais, demandé juste Tagar Reys et merci encore pour votre aide.

Tagar commença à remercier l'elfe, de bon cœur visiblement, mais fut interrompu et Shan haussa un sourcil en reculant d'un pas pour le laisser parler. Avait il était complètement à coté de la plaque ? L'elfe avait tendance à juger les hommes sur leur capacités à survivre et à vivre dans le monde.

Tagar lui avait parut peu dégourdit au départ, puis petit à petit, il avait vu quelques compétences qui avaient rendu l'homme bien plus responsable aux yeux verts du sang-mêlé. Mais la, il était interrompu constamment par toute sorte de gens. Il devait vraiment avoir un rôle important, ce qui rendit toute cette escapade encore plus ridicule aux yeux de l’elfe. Un homme important devait savoir se garder en sécurité.

- Vous n'avez aucune dette envers moi, Tagar.

L'elfe eu un petit frisson imperceptible, comme essayant de comprendre lui même une émotion inconnue. Oui. Tagar avait été un très bon compagnon de voyage. Il avait voulu se tenir à l'écart, ne pas s’intégrer avec eux et disparaître aux premiers instants ou cela était possible. Il devait bien avouer que le voyage avait été, sinon tranquille, au moins agréable à vivre en terme de population.

- Je ne vais pas embêter un homme aussi occupé que vous, voyons. Et je pense que vous allez bientôt avoir beaucoup à faire, si vous avez un poste aussi haut placé que je crois le deviner.

Shan ne posa aucune question supplémentaire, et hésiterais très probablement à aller le voir. Mais la, dans cette rue, il eu soudainement envie de faire quelque chose qu'il ne faisait jamais avec personne. Il tendit une main franche, et le regarda de face, de façon honnête.

- J’espère vous croiser un jour, pour que vous puissiez me raconter vos aventures. Qu'elles soient celles de vagabonds, ou de haut placé. C’était un honneur, Tagar Reys.

L’elf m’indique qu’il n’a aucune dette envers moi et je suis en désaccord avec ses paroles, il m’a quand même sauvé la vie à deux reprises et c’est le genre de chose que je n’oublie pas. Quand il me parle de mon travail, je réponds en haussant les épaules :

Nous avons tous un rôle à jouer, chacun, à sa manière, est important.

En effet, même le plus humble des paysans est utile à la plus puissante des armées si les soldats ne veulent pas mourir de faim. Puis il me tend la main et je lui serre avec beaucoup de chaleur, lui indiquant :

Ce fut un honneur pour moi également. Vous êtes quelqu’un de bien Shan’ael et j’espère vous revoir bientôt. Prenez soin de vous, dans ces temps troublés qui s’annoncent, nous avons besoin de toutes les bonnes volontés pour protéger ceux qui nous sont chers.

Je le regarde ensuite s'éloignant, puis je suis le soldat qui est venu me chercher, une nouvelle page de mon existence se tourne et l'avenir est bien incertain.