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    Citoyen de La République
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    Nahash
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    qui suis-je ?:
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  • Dim 14 Avr - 15:37

    Courage. Courage. Courage.

    Cela faisait quelques temps que je n'étais pas revenu dans cette ville portuaire. Joyau de la République et foyer de sa marine si précieuse. L'odeur salé remontant des ports, les teintes si particulières de ses habitations. Et cette foule. Cette masse grouillante et abjecte. Depuis que j'avais commencé à travailler pour la République, je n'avais pas eu l'occasion de repasser dans la cité où, pourtant, j'avais fondé mon partenariat avec la vice présidente. Enfin. Avant les événements de Liberty. Avant la chute du gouvernement. Quelle ironie, quand on savait que mon contrat me demandait de créer des armes pour la Nation Bleue. D'aider à leur développement militaro industriel. Avais-je été ralenti dans cette tâche par l'objectif plus personnel que m'avait confié dame Exousia? Probablement. Est-ce que cela m'agaçait? Absolument pas. Il m'était en vérité assez aisé de proposer des premières choses à la République. De quoi leur donner un peu de "grain à moudre". D'ailleurs, c'était aussi pourquoi je me rendais dans cette ville en ce jour. Faire une démonstration à l'office républicaine. Et les aider dans l'équipement d'une brigade spécialisée dans la répression lors d'événements... Républicains.

    Naviguant ainsi parmi la foule, je n'avais pas réellement besoin de jouer des coudes pour pouvoir avancer, principalement grâce à ma grande taille et l'allure menaçante de mon accoutrement. Ici et là, quelques regards inquiets ou curieux venaient se poser sur moi mais, très vite, les badauds retournaient à leurs affaires sans se soucier de ma propre personne. Il fallait avouer qu'outre les récents événements, la démultiplication d'hybrides en ce monde et la présence de toutes les races les plus farfelues limitaient grandement l'impact d'une présence aussi unique que la mienne. M'arrêtant alors subitement tandis que je sortais la lettre qui m'avait été envoyée, je regardais de nouveau la "convocation" de l'officier en charge des futures évaluations du matériel et de son utilité envers la population. Un rendez-vous logique dans l'une des casernes de l'office républicaine. Une première approche afin de rencontrer les individus avec qui j'allais collaborer et à qui je présenterai l'entièreté de mes... Inventions.

    Une fois parvenu au bâtiment, mon regard glissa sur la structure puis sur les deux hommes se trouvant à l'entrée. Echangeant des mondanités entre eux, les deux individus mirent quelques longues secondes avant de finalement remarquer ma présence. Détournant finalement le regard vers moi, le plus gras des deux hommes, un être aux cheveux dégarnis et à la moustache grasse, me demanda la raison de ma présence. Silencieusement, je m'approchai de lui pour lui tendre la lettre de convocation, attendant la suite des événements. A son air ahuri et à son regard vide, je comprenais aisément que la tâche avait été relativement difficile pour lui. Finalement, le bougre me rendit le papier et m'invita à le suivre dans un soupir déjà fatigué. Et pourtant. Pourtant nous n'étions même pas à la mi journée.

    L'intérieur de la caserne était somme toute relativement classique. Les officiers présents s'y baladaient en parlant, certains s'équipant comme ils le pouvaient et d'autres accueillant les quelques visiteurs venus se plaindre ou régler quelques affaires. Composé en une sorte de grand carré dont le centre révélait une cour d'entrainement, le bâtiment permettait un libre mouvement de la part des républicains tout en assurant des moyens de défenses compartimentés en cas d'attaques. Une nouvelle fois, l'architecture républicaine démontrait sa capacité à renforcer ses bâtiments et les connaissances de la nation bleue envers la défense. Quel dommage, pour eux, que les récentes attaques ne se soient présentées aussi brutalement. Trop préparés à affronter de potentielles invasions de leur voisin belliqueux, la nation de la chouette n'avait visiblement pas prévu de subir les assauts de forces surgissant de nul part et de devoir composer avec une assemblée de mégères mal-baisées se préoccupant plus de leurs petites manigances que la nation qui les avait engendrées. Et ce, malgré des avertissements déjà donné par les responsables de l'attaque. Repensant à tout cela alors que je suivais l'officier devant moi, je repensai à l'Assemblée et ma position vis à vis d'elles. Des pirates à Koraki, en passant par la pègre. Je voyais un tableau où systématiquement elles en ressortaient comme des antagonistes ou bien des alliées de fortune. Même pour ma propre personne. Elles m'avaient permis une extradition sans risque de Kaizoku, mais tout cela dans le but d'ensuite me "forcer" à un partenariat avec la République. République qu'elles venaient pourtant d'assaillir. Je n'étais donc, au fond de moi, pas vraiment certain du fait qu'elles avaient été elle même au courant de ce qu'elles comptaient faire. Je ne pouvais pas trop leur en vouloir cependant. Ce n'était pas donné à tout le monde d'avoir un esprit voyant plus loin que ses intérêts personnels.

    - Voila, c'est par là.

    Sortant de mes pensées, je dévisageais le grassouillet avant de le remercier d'un léger signe de tête. M'approchant par la suite de la porte qui me séparait des officiers qui avaient été sélectionnés pour ce "programme", j'ouvrai cette dernière sans grande hésitation. A l'intérieur, une bonne trentaine d'hommes portèrent tous leur regard vers moi. Sans dire mot, je pénétrai à l'intérieur avant de refermer la porte puis je vins me positionner à côté d'un homme, visiblement plus gradé que les autres.

    - Bien. Messieurs. Mesdames. Notre invité est arrivé donc nous allons pouvoir commencer. A tous, je vous présente celui qui va pouvoir vous fournir votre nouvel équipement. Je vous présente le Docteur. Il marqua une pause, se râclant la gorge alors que j'effectuai une révérence légèrement exagérée. Vous avez des questions? Ou bien on peut commencer à se diriger vers la cour?

    Citoyen de La République
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    Pancrace Dosian
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  • Jeu 18 Avr - 22:17

    Courage, c’est quand même plus sympa que Liberty.

    Déjà, c’est pas un tas de ruines merdiques en cours de reconstruction où les Officiers Républicains sont corvéables à volonté pour aider tous les connards du patelin à déplacer trois tas de gravats, les pieds dans l’eau. Certes, y’a de la flotte, mais elle reste bien sagement au port au lieu de venir inonder nos chaussettes et mouiller nos sous-vêtements dès qu’on fait une patrouille. Alors, certes, le jour où le Titan de l’Eau décidera qu’il en marre qu’une ville porte un nom aussi nul, on sera bien dans la merde, et c’est pas un mètre d’eau qu’on aura, plutôt ambiance raz-de-marée jusqu’au haut des immeubles, mais en attendant, personne vient nous chier dans les bottes.

    C’est la routine, et c’est pas si mal : on patrouille, on arrête des criminels, mais pas que, j’suppose, à voir ce qui sort du palais de justice, et on fait globalement ce qu’on a à faire. J’en reviens à me dire que, là où avant, c’était plutôt sympa de se pointer dans les programmes d’échange à Liberty, parce qu’on voyait les copains, qu’on en profitait pour faire des journées pas possibles à base de nuits dans les bars et les tavernes, et qu’on prenait le service complètement pinté, ben maintenant, j’aime autant rester à Courage, où c’est le train-train, mais au moins, c’est tranquille.

    Reste que le commissaire Patoche a convoqué un paquet d’entre nous à la caserne. C’est tôt le matin, ce qui est pas sans nous faire royalement chier. Et encore, j’ai du bol : je me suis pas tapé le créneau de l’après-midi et de la soirée, contrairement à Gunnar, qui dort debout. C’est pas le seul : Kakou, qui vient de finir la nocturne, mord sans enthousiasme dans un morceau de pain rempli de viande et de fromage qu’il a acheté au vendeur juste en face, ce bon vieux Redan. Le voir m’file la dalle, alors même que j’sors du petit-déjeuner.

    Patoche nous demande si on compte ouvrir nos clapets ou juste le laisser parler et suivre les ordres. On l’a un peu tous pratiqué, à force, alors on connaît la réponse. Il laisse traîner un léger silence qui nous permet de jauger le nouvel arrivant, un certain docteur. A la façon dont il l’a dit, on dirait un titre ou un blase. J’espère que c’est le premier et pas le second. C’est comme les petiots qui naissent et leur nom, c’est ‘’Le Forgeron’’ ou ‘’Le Boucher’’. Y’a un côté prédestiné un peu désagréable. P’tet que si j’m’étais appelé ‘’Le Coordonnier’’ au lieu de Dosian, j’aurais vraiment fait comme Papa. Ça fait réfléchir.

    En tout cas, le Toubib, donc, il est couvert de la tête aux pieds de noir, avec une capuche, un masque en bec de corbeau, et du cuir pour s’assurer que rien dépasse, jusqu’au bout des gants. Franchement, on le croise la nuit, on le contrôle direct. C’est trop facile, sinon, pour pas se faire reconnaître. Et on a quand même quelques suspects et quelques criminels dont on a retenu les trognes pour les aligner si on les croise au hasard d’une ruelle. Genre celui qu’a cassé la jambe de Funeste. Le juge a dit que c’était de la légitime défense, on va lui montrer ce qui est légitime. Bref. J’espère que ses papiers sont en règle. M’enfin comme c’est le Commissaire qui nous le présente, s’ils le sont pas, on se contentera de fermer chastement les yeux.

    Patoche passe devant avec notre invité d’honneur, et quand il ouvre la porte du mess, faut bien admettre que c’était pas dommage d’être à l’intérieur, surtout que j’avais une place de choix, à côté du feu. Alors que dehors, c’est encore tôt, le temps est un peu à la grisaille même si, heureusement, il pleut pas, mais y’a quand même un vent frais qui nous fait collégialement frissonner. Le patron nous fixe de son regard d’aigle avec un vague sourire aux lèvres, alors on se grouille de se mettre en rang d’oignons devant lui. Puis il se râcle la gorge.

    « Bien, arrêtons de traîner. Le Sénat et le Gouvernement Provisoire ont demandé au Docteur de prendre un peu de temps dans son emploi du temps très chargé pour nous faire une démonstration un peu plus pratique suite à des demandes de... quelqu’un de haut-placé... »

    Y’a un léger flottement. Est-ce qu’il sait même qui c’est ? J’en doute, c’est le genre de machin descendant. Ça se trouve, le préfet le lui a collé dans les pattes tout comme il est en train de le coller dans les nôtres. Et si ça vient vraiment du sommet de la pyramide, le préfet lui-même a p’tet pas eu son mot à dire.

    « Enfin bref. Le Docteur va nous faire une présentation de ce qu’il a préparé et qui permettra d’améliorer considérablement, de ce que j’ai entendu, l’activité des officiers républicains en ces temps de trouble. Sachez que, une fois n’est pas coutume, nous avons la primeur du nouveau matériel. La GAR n’a pas encore été fournie. Soyez reconnaissants. »

    On est plusieurs à pas pouvoir retenir un léger sifflement de surprise. On n’a pas eu nos nouvelles matraques pendant des mois et des années alors qu’on a vu naître les Effraies, le SCAR, et toute une ribambelle de services plus ou moins fictifs, remplis de fils et de filles de, élevés à l’école de la vie de bourge, venus faire une pige de quelques années avant de se faire larguer à un poste haut-placé dans l’administration de la République.

    Grosso modo, quelqu’un a dû tirer sur des grosses ficelles, pasque c’est difficile de croire que les huiles se soient enfin rendu compte qu’on a besoin d’un peu de matériel correct pour faire notre boulot.

    « Je ne vais pas épiloguer beaucoup plus longtemps. La démonstration, donc, Docteur, si vous voulez bien. »

    Et la cour est le bon endroit pour ça : y’a les mannequins d’entraînement dans le fond, on a une vue dégagée, et le froid va s’assurer qu’on s’endore pas sur place. Encore qu’à force d’être passé par la GAR et les innombrables années d’études pour devenir Officier, on développe des talents insoupçonnés. A ma gauche, Bremer a déjà le regard qui flanche et à droite, Terry se plante les ongles dans les paumes.

    Bordel, j’espère que le spectacle vaudra le coup, même si j’imagine mal un docteur présenter de quoi nous mettre en liesse.

    Après, j’ai envie de dire, moi, ça me décompte mon créneau de garde, alors c’est pas plus mal. C’est même carrément mieux que de courir dans les rues de la ville.
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