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Message 8
C'était assez drôle, la jeune femme ne me laissait pas le choix. Alors que c'était moi qui distribuais les ordres, habituellement enfin, je me retrouvais assise non loin d'elle. Je sentis un sourire moqueur s'afficher sur mes lèvres.
- Moi qui voulais vous laissez ma tente. Va pour le sable, j'essaierais de vous en trouves du pas trop chaud.
J'essayais par ces tentatives maladroites de lui changer les esprits, mais cela n'avait pas visiblement pas marché. Ses souvenirs l'ayant retournée encore une fois, elle avait presque failli rendre ce qui nous avait servies de repas. Je souriais à la tentative d'humour, ne voulant pas rehausser son mal-être en n'en rajoutes.
- Je ne sais pas si je dois lui avouer peut-être qu'il m'en voudrait.
Mon regard détaillait les dunes, gardant alors la jeune femme dans ma vision périphérique. Mais mon attention revint assez vite sur elle, attirer par la vibration de l'air. Mon corps se tendit à celle de mon armure. Une des plaques se tordit, appuyant sur ma peau. Mes yeux passèrent au rouge quand le feu se préparait à une diversion. Je ne pouvais pas me permettre de retirer ma protection, pas en public. Mais je n'en pas besoin de réagir que tout se stoppe.
Elle s'était calmée, les yeux posés sur ce décor. Qui pouvait être hypnotisant et mortel. Comme bon nombre de femmes de ce monde. Je lui laissais le temps, le silence qui régnait dans ce désert, seulement perturbés par le léger vent qui balayait le sable.
Puis sa voix brisa ce calme. Des mots sans contexte, mais qui renvoyer à un sujet abordait plus tôt. J'espérais me tromper, en vain. Elle me confia son désir de vengeance, que je pouvais comprendre. Je ne connaissais rien d'elle, de l'académie, ce n'était pas à moi de jouer les rabat-joie.
- Je ne vais pas te dire de ne pas le faire. Je t'ai dit que je le ferais sûrement. Mais réfléchit bien. Tous les FMR ne doivent pas être comme ceux que tu as croisé. Et peut essaie de te renseigner. N'attaque pas les yeux fermé. Il se pourrait qu'il ait des soutiens qui les rendent intouchables pour le commun des Mortel.
J'avais marqué une pause avant de reprendre.
- Je n'ébruiterais pas ta survie, ton histoire. En fait, pour le moment, je ne peux que te donne ce conseil. Renseigne-toi, réfléchi à tes actions. Sinon ta vengeance risque d'être courte.
Un léger nuage se levait à la suite d'un petit groupe de cavalier. Je n'arrivais pas à définir leur nombre, mais ils étaient plus que les quatre sentinelles parties plus tôt. Je me redressais, me relevant et grimaçant quand un des côtés de mon armure m'appuya sur une côte, juste en dessous de la poitrine.
- Ce doit être les éclaireurs, mais quelque chose ne va pas, je vais devoir aller voir. Tu peux rester à mes côtés si tu le veux.
Un sourire moqueur déforma mes lèvres.
- Est-ce que tu pourrais remettre mon armure comme à l'origine aussi ? Si c'est pour essayer de définir ma carrure, mauvaise technique.
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Le Shekhikh sembla vouloir me décourager, ou du moins me mettre en garde, de la voie que je m’étais choisie en cette chaude soirée, se contentant d’évidences qui auraient pourtant dû avoir leur effet sur un esprit serein et apaisé. Hélas, à ce moment précis la tempête faisant rage à l’intérieur de ma tête m’empêchait d’avoir les idées claires.
“ Mon choix est fait. De toute façon, il ne me reste rien d’autre. Rien à retrouver, rien à perdre. ”
Je hochais les épaules, balayant les sages conseils de mon aîné.
“ Peut-être vais-je y laisser la peau, peut-être pas. De toute façon je suis pour le moment trop faible pour me lancer dans ce genre de quête. Je suis désespérée mais pas tout à fait suicidaire non plus. ”
Un sourire se dessina malgré tout sur mon visage lorsqu’il insista sur le fait de ne pas vouloir ébruiter mon histoire.
“ Merci… Je veux dire… pour ça évidemment, mais aussi tout le reste, ça compte beaucoup pour m… ”
Je remarquais alors qu’il ne m’écoutait plus tout à fait, son regard se perdant dans les dunes et plus précisément, sur un mince nuage de poussière qui s’élevait au-dessus du sable. Un groupe de cavaliers se rapprochaient inexorablement et comme Kil’ se relevait lui aussi, je venais me poster juste derrière lui.
“ Des cavaliers ? Doit-on craindre quelque chose d’eux ? ”
Je compris toutefois qu’il s’agissait des éclaireurs envoyés en mission un peu plus tôt dans la journée. Le soldat semblait toutefois soucieux et il prit le parti d’aller vérifier ce qui n’allait pas. Comme il me proposait de le suivre, j'acquiescais d’un hochement de la tête.
“ Je te suis… Oh pardon, j’arrange ça de suite ! ”
Quelques secondes à peine me furent nécessaires pour redresser les plis et les bosses qui s’étaient formés sur son armure sous l’effet de ma colère. L’acier grinça légèrement tout en se pliant à ma volonté jusqu’à retrouver un aspect à peu près normal. Certaines surfaces restaient inévitablement gondolées mais au moins, ça ne lui ferait plus mal.
“ Dé… Désolée pour ça… ”
Entre temps, la petite troupe à cheval s’était amplement rapprochée et nous faisait désormais face, depuis le pied de la dune sur laquelle nous nous trouvions.
“ Ils sont plus nombreux qu’au départ, non… ? Qui sont ces gens avec eux ? ”
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Message 9
Elle m'avoua qu'elle avait pris sa décision. Je n'avais pas pu m'empêcher de sourire. Mais rapidement, les cavaliers qui arrivaient accaparèrent toute mon attention. Le nombre anormal de personne ne me plaisait pas. Je m'étais levé, l'invitant à me suivre si elle le désirait.
- Nous ne craignions rien, mais rejoignons le camps.
Dans un grincement plaintif, mon armure retrouva à peu près sa forme initiale. Mon sourire s'intensifia à ses excuses.
- C'est pratique qu'en même, j'aurais bien besoin d'un forgeron aussi doué.
Je m'étais mise à rire en lui faisant signe de me suivre.
- La magie est parfois capricieuse face à des sentiments intenses. Quand je tords une armure, je ne peux pas la redresser. Vous avez cette chance. La vie est différente, réfléchissez avant de frapper, et faites le vite et bien.
Le sable qui avait commencé à s'insinuer dans mon armure retombait à chacun de mes pas. Heureuse de retrouver l'entièreté de la place que m'offrait ma cuirasse, même si la gêne n'avait pas duré longtemps, il aurait été compliqué de la changer en ce moment. Moi qui faisais tout pour toujours avoir mon armure. Aucun de mes hommes ne m'avait jamais vu sans mon plastron.
- Il n'était que quatre au départ. Étrangement, il y 'a beaucoup de monde à se perdre dans ce désert.
Il ne fallut pas plus de quelques foulées dans le sable pour rejoindre le camp. Ce sable rendant toujours la chaleur de la journée, tranchant avec le léger vent qui se levait, qui charriait un air plus frais de la fin de journée. Parfois, la pensée de faire le lézard me traversait l'esprit, celle de m'allonger pour profiter de cette chaleur que j'appréciais. Mais pour cela, il aurait fallu retirer l'armure et vêtement, ce qui était impensable.
Quelques soldats s'étaient amassés pour accueillir les cavaliers, armés, préparés à ce que cela tourne mal. Les cavaliers arrivèrent au camp peu de temps après nous. Mes éclaireurs n'affichaient rien de mauvais, le sourire aux lèvres. Les étrangers passaient leur regard sur toutes les personnes présentes.
Je m'avançais pour traverser la ligne de soldat, affichant mon sourire affable, celui de l'officier que j'incarnais.
- Chef. On a croisé ce groupe qui s'est laissé surprendre par la nuit tombante, on s'est dit qu'on ne pouvait pas les laisser comme ça.
- Hmmm
Je me décalai pour faire face aux nouveaux venus.
- Dunark Sliabh, que faites vous dans ce coin de désert ?
- Je suis le Shekhikh Regora des FMR. Nous étions en chemin pour rallier la capitale, mais nous avons dû faire un détour pour apporter notre soutien dans une oasis. Trop pressées, nous n'avons pas fait attention qu'il nous manquerait du temps pour la prochaine halte.
- Hmm
A ses mots, je m'étais décalé, offrant mon dos à Kassandre pour aucune raison. La raison semblait plausible, mais idiote.
- Syl, je te laisse te charger d'eux
Je me concentrais à nouveau sur la jeune femme derrière moi. Prête à l'emmener à nouveau à l'écart.
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J'interrogeais Kil sur la dangerosité de ces nouveaux arrivants, mais ce dernier semblait lui aussi plutôt positif à l’idée que nous ne risquions rien. Comme les différents chemins devaient inexorablement se croiser au camp, nous tournions les talons, non sans laisser traîner en arrière un regard inquiet sur nos visiteurs imprévus. Comme ce dernier le faisait si bien remarquer, beaucoup de monde semblait vouloir se perdre dans ce désert, trop pour que ce soit un hasard.
Arrivés au campement, nous fûmes rejoints par une autre partie du contingent, armés et prêts à toute éventualité. Au moins je n’étais pas la seule à m’interroger sur les intentions des individus ramenés par le groupe d’éclaireurs. Le Dunark se positionna au milieu de ses hommes, autant pour leur intimer le respect que pour accueillir l’escorte. Au fur et à mesure que leurs silhouettes émergeait des dunes, un profond sentiment d’angoisse s’emparait de moi.
“ J-J’ai peur… ”
Ces mots glissaient entre mes lèvres en un souffle à peine perceptible. Plus qu’une complainte, ils étaient le constat de mon état psychologique actuel. Fragile, fébrile et instable.
Kil s'avança pour se présenter aux nouveaux venus. Il ne leur était pas entièrement hostile mais sa posture indiquait qu’il restait malgré tout sur ses gardes. Après leur avoir donné son statut, il leur intima de faire de même et de donner la raison de leur présence en ces lieux reculés, loin de toute civilisation.
“ Je suis le Shekhikh Regora des FMR. Nous étions en chemin pour rallier la capitale, mais nous avons dû faire un détour pour apporter notre soutien dans une oasis. Trop pressées, nous n'avons pas fait attention qu'il nous manquerait du temps pour la prochaine halte. ”
Je crus un instant sentir mon cœur se liquéfier.
“ Le FMR…”
Trois lettres qui me glacèrent le sang à peine furent-elles prononcées. Le blason sur leur cape réfléchissait les ultimes rayons de soleil dont le reflet semblait vouloir s’abattre sur moi spécifiquement. Bien qu’éblouie, je restais hypnotisée par le symbole que je n’avais déjà que trop croisé. J’étais de nouveau tétanisée, le teint livide, incapable de dire ou de faire quoi que ce soit. Heureusement, le Dunark s’interposa entre nous, projetant sur moi une ombre protectrice et bienveillante. Je ne les voyais plus, et réciproquement. Dans un sens, c’est comme s’ils n’existaient plus. Du moins j’essayais de m’en persuader.
Peu de temps après, les FMR furent congédiés, confiés aux soins d’un des soldats qui les emmenèrent vers un autre quartier du camp. Le chef des soldats se retourna vers moi, de toute évidence inquiet.
“ Ils… ils v-v-viennent pour moi c-c’est sûr… ”
Je tremblais comme une feuille, incapable de contenir les spasmes qui secouaient mon corps et mes membres.
“ J-j-je dois… il faut… ”
Partir ? Fuir à nouveau dans le désert sans aucune chance de retour ? Les confronter ? Aucune des solutions qui tournaient en boucle dans ma tête ne semblait convenir. Aucune ne saurait parfaitement me mettre à l'abri, hors de portée des griffes de ces rapaces qui attendaient sans doute que je fasse ce genre d’erreur. À moins que… Il y avait peut-être bien une solution. Une voie de sortie qui me permettrait de me protéger et de me débarrasser de ces nuisibles qui empoisonnaient mon existence. Mais en attendant…
“ Ça va, j-je crois… Je vais… Je vais aller me coucher, ce sera pour le mieux… ”
À présent que la troupe de médecins n’était plus en vue, je recouvrais en effet le plein contrôle de mon corps et de mes pensées et avec eux, se mettait en place dans mon esprit la suite de mon plan. Lorsque Kil me montra le lit de camp sur lequel j’allais dormir, je m’y glissais sans faire d’histoire, profitant de l’occasion pour récupérer un peu de sommeil.
Ce ne fut qu’au beau milieu de la nuit que j’ouvrais à nouveau les yeux. À pas feutrés, je me glissais hors de la tente par l’un des côtés, esquivant les deux gardes en “patrouille”, assis au coin du feu mourant et endormi l’un sur l’autre. Je tâtonnais dans le noir durant de longues minutes jusqu’à finalement rejoindre l’abri de fortune monté à la hâte pour accueillir les derniers arrivants. Avec tout autant de précautions, je m’introduisais à l’intérieur, faisant enfin face aux corps endormis de ces…
“ Meurtriers. “
Ce fut le seul et unique mot que j’hurlais lorsque la lame d’une dague, empruntée à l’un des gardes assoupis, plongea dans la poitrine du Shekikh, puis toutes les autres fois qui suivirent tandis que son torse se transformait peu à peu plus en gruyère. Dans un torrent de de coups aussi désordonnés que désespérés, j’expulsais dans ce geste toute la rage et le désespoir accumulés durant des années à subir les sévices de leur ordre corrompu et maléfique.
Je continuais de m’acharner ainsi sur son corps longtemps après que l’homme soit mort et ait cessé de se débattre, de crier et que son poitrail n’ait été réduit à l’état de pulpe sanguinolente et informe. Ne remarquant même pas lorsque ses compagnons s’enfuirent chercher de l’aide en hurlant. Même lorsque les soldats vinrent me maîtriser et m'extirper du torrent de fer et d’acier qui pleuvait à travers la tente, je continuais d’abattre ma lame, fauchant l’air devant moi, les yeux aveuglés par ma rage et le sang chaud et visqueux qui maculait mon visage.
“ LAISSEZ MOI, IL DOIT MOURIR, IL DOIT PAYER POUR… ”
Une violente claque résonna soudainement entre les dunes, couvrant mes cris, tandis que la douleur vive et intense mettait brusquement fin à mon délire. Comme saisie par un éclair de lucidité, je me tus et je lâchais enfin mon arme quand on vint me la prendre des doigts. Comme je recouvrais mes esprits, un pesant silence s’imposa sur la plaine aride et le temps qui semblait s’être arrêté put reprendre son cours normal. Dans la tente, tous les objets métalliques en suspens dans l’air cessèrent leur danse effrénée puis s’écrasèrent finalement au sol dans un tintement étouffé par le sable.
“ Je l’ai fait. Je me suis vengée. ”
Un calme surnaturel s'était emparé de moi alors que je m'exprimais sur un ton grave, monotone mais immuable.
“ Ça ne fait que commencer. ”
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La jeune femme m'avais suivit, sans un mot, ou presque. Je n'avais pas compris ce qu'elle avait dit tout bas. Peut-être aurais-je dû, sûrement même. Mais mon esprit était trop concentré sur ce qui arrivait.
Rapidement, j'avais relégué l'accueil des nouveaux venu à un homme de confiance. Par la même action, j'avais pensé priorisé la sécurité de Kassandre, mais à peine lui faisais-je face à nouveau. Elle semblait en pleine crise d'angoisse. Je posais mes mains sur ses épaules, cherchant à capter son regard.
- Je t'ai donné ma parole de te protéger. N'oublie pas ce que je t'ai dit. Réfléchir avant d'agir.
J'avais l'impression de l'avoir perdue, qu'elle ne m'écoutait plus. Puis, elle se reprit lentement, j'espérais que mes mots avaient trouvé la voie pour l'aider. À ce stade, un acte irréfléchi pourrait nous coûter cher à toutes les deux. Elle décida d'aller se reposer, ce qui n'était pas une mauvaise idée. Je l'avais guidée jusqu'à une tente près de la mienne, lui montrant l'endroit où elle pourrait être tranquille.
- Je laisserais des hommes pas loin, et les nouveaux auront le droit au même traitement.
Je commençais à m'éloigner, m'arrêtant avant de sortir.
- Si tu as besoin de quelque chose, tu n'as qu'à demander aux soldats devant, et ma tente n'est pas loin.
Dans un signe de main, je sortais pour là laisser tranquille. Je m'étais mis en chemin pour la tente de commandement pour retrouver Tisk, un des Nylsark qui m'était rattaché.
- Tisk, je veux que les patrouilles passent devant les tentes Kassandre et des FMR. Et poste des hommes devant. On ne sait jamais.
L'officier acquiesça et appela des hommes pour donner ses arbres. Je croisais l'homme qui entrait alors que j'allait pour rejoindre ma tente et me reposer. Le camp était calme, le soleil allait bientôt disparaître à l'horizon. Cela se sentait aussi dans l'air. Le léger vent qui charriait la chaleur du désert, mais plus alimentait par le soleil disparaissant. Mes pieds traînaient dans le sable, jusqu'au lieu de mon repos.
Cette tente qui représentait ma liberté et ma prison en même temps. Un endroit où je pouvais respirer, mais ne jamais poser trop loin le masque de Kil. Une fois le pan de tissu passer, je soupirais, mon corps se relacha un instant. Comme à mon habitude, j'avais retiré la plus grande partie de mes protections. Ne gardant que mon plastron qui servait autant de protections que pour dissimuler mes formes. Pour finir, je m'étais écroulée sur ma couche. Repassant cette journée dans ma tête, pensant à ce que je ferais à la place de cette jeune femme qui n'avait rien. Le paradoxe avec moi était complet, moi qui venais d'une famille où l'on avait tout.
Et puis j'avais sombré dans le sommeil, un sommeil où tous les rêves finissaient en bains de sang. Jusqu'à ce que l'on vienne me réveiller.
- Chef ! Réveillez-vous ! C'est la jeune femme, elle a pété un plomb.
Je sautais de la couche, rejoignant l'entrée en ne prenant que le minimum. J'avais enfilé mes bottes et fermer mon ceinturon. Rapidement, le soldat me guida non pas vers la tente de la jeune femme, mais vers celle des FMR.
Kassandre était là, mes hommes essayaient de la retenir, de l'éloigner sans vraiment y parvenir. Le déluge d'objet métallique qui dansait dans l'espace exigu n'y était sûrement pas pour rien. Au final, elle hurlait, gesticulait comme une possédée. Elle ne m'avait pas écouté, elle avait complètement cédé aux pires idées qui lui avait traversé l'esprit. La colère montait en moi, comme à chaque fois. Une montée en pression qui se voyait directement. Mes yeux qui passaient aux rouges, des veines qui me parcouraient le corps, offrant à tous ma condition élémentaire. Je me rapprochais, me préparant à devoir me défendre. Mais aucun de ces objets volants ne me désigna.
J'avais réussi à bloquer son bras, armant le mien pour lui infliger une claque qui résonna dans le camp. Mais ce geste eu l'air de le raisonner, ses bras s'immobiliseront. Je pus récupérer son arme avant de la confier à un soldat. J'attrapais alors le bras de la jeune femme repoussant les autres soldats. Je conduisait Kassandre plus loin. Me retournant pour donner quelque ordre. Il n'y avait plus rien à faire pour la victime, c'était sur rien qu'à voir l'état du torse.
- Syl Réunis, les FMR, interroge les pour savoir ce qu'il s'est passé.
J'avais promis de l'aider, et elle venait de tuer un membre des FMR. Je commençais à faire le lien entre son histoire et la branche des soldats. Je l'emmenais jusqu'à la tente de commandement, retrouvé auprès de Tish et de quelques soldats qui garder la tente. Il s'écarta, faisant semblant de s'occuper d'une pile de papier Je guidais la jeune femme sur une des chaise qui s'enfonça légèrement dans le sable. Je gardais à l'idée de devoir me proteger, peut être la ligoté. Je préférais la laisser libre pour le moment, pour ne pas perdre sa confiance.
- Kassandre. Va falloir m'expliquer. Je t'ai dit que je t'aiderai. Pas que je te laisserais tuer le premier qui passe. Je veux que tu me dises pourquoi ? Comment je peux te laisser libre après ça ?
Je m'éloignais légèrement d'elle, passant ma main sur mon visage, effaçant les dernières traces de ma magie qui étaient visibles. Reprenant ma forme purement humaine.
- C'est exactement ce genre de truc que je disais, réfléchir avant d'agir.
Je réfléchissais à comment l'aider, comment ne pas me faire remarquer dans cette histoire.
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Ce fut finalement Kil, le Dunark, qui en sa qualité de chef intervint pour mettre fin au chaos. Une claque résonna dans le camps, surpassant même le capharnaüm ambiant, mettant fin à mon agitation et avec elle le reste des troupes. Si les médecins continuaient à se débattre et à se lamenter en me traitant d’assassin, les hommes du Reike, eux, se redécouvraient un semblant de professionnalisme. Il fut ordonné que l’on écarte les FMR le temps qu’ils soient calmés, mais je n’eus pas le loisir de voir où puisque le capitaine me tirait par le bras hors de la scène.
C’est en grande hâte que nous entrâmes dans la tente de commandement. Il disposa une chaise devant moi sur laquelle il me fit m'asseoir sans ménagement tant et si bien que je crus un instant qu’il comptait m’y attacher. Toutefois il n’en fit rien, se contentant de me demander les raisons de mon acte. Lui aussi était affecté par les événements. Presque fébrile, son physique lui-même avait changé, en proie à un pouvoir et des sentiments plus forts que lui. Nous étions finalement similaires, sur certains points, à la différence que lui parvenait à garder un contrôle sur ses angoisses, ce qui l’empêchait de “déborder”. Comme il semblait enfin parvenir à s'apaiser, il revint vers moi, le visage désormais libéré de ses stigmates flamboyantes.
Malgré son agacement évident et ses questionnements, je mettais de longues minutes à réagir, le regardant aller et venir d’un côté à l’autre de la tente tandis que s’assemblaient dans mon esprit des bribes de réponses.
“ Pourquoi… ”
Parvenais je finalement à articuler.
À moi, la réponse me paraissait évidente. Je venais d’éliminer de la surface de la terre une ordure de la pire espèce, un loup déguisé en agneau qui, s’il n’avait pas encore fait le mal autour de lui, aurait inexorablement succombé à la tentation. Pour résumer, je nous avais rendu service. Toutefois, malgré la bulle de désillusion dans laquelle je m’étais enfermée, je devinais que ce genre de réponse ne ferait, pour le moment, qu’empirer les choses.
“ Je vais te dire pourquoi… ”
Je prenais une grande inspiration, car je sentais qu’un flot de ressentiments s’agitait dans mes entrailles à mesure que mes idées prenaient la forme de mots puis de phrases.
“ J’ai tué cet homme parce que lui et les siens sont des monstres ! Des tueurs et des fous ! ”
Mon cœur s’emballait, battant au rythme de mes paroles.
“ J’ai… J’ai tout de suite reconnu leur blason. Il est un peu différent mais ce sont eux, Kil, Ce sont eux ! L’Académie, les combats, les expérimentations et les tortures ! Et maintenant qu’ils sont là, le cycle va reprendre ! ”
Je m’étais levée d’un bond, faisant basculer au sol la chaise tandis que ma respiration devenait dangereusement haletante.
“ Ils sont venus me chercher, j’en suis persuadée maintenant ! Ils veulent que j’y retourne ! Ils veulent que j’y retourne !!! ”
Un bruit à l’entrée de la tente me fit sursauter. Je bondissais pour faire face à un éventuel intru qui ne vint jamais. Pourtant, cela ne m’empêcha pas de continuer à occulter la pénombre durant de longues minutes, mes yeux fouillant le vide nocturne à la recherche d’une menace potentielle, d’un geste, d’une ombre.
Soudain, une bourrasque souffla à travers la tente et je hurlais de surprise comme une démente avant de bondir me réfugier dans un recoin de la tente, recroquevillée sur moi même, le visage pris en étau entre mes mains tremblantes. Un flot ininterrompu de larmes s’écoulait de mes yeux grands ouverts et se mêlait au sang coagulé sur mes joues.
“ J-J-Je voulais pas… Je v-voulais juste… me… me… protéger… ”
Cette fois-ci, les pas bien réels de soldats s’approchant de la tente se firent entendre et une complainte étouffée et à peine inaudible s’échappa de ma gorge.
“ Les… Les laisse pas m’emmener… Je t’en supplie… ”
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La jeune femme s'était laissée guidée, malgré son état. Je préférais lui laisser le temps de répondre, plutôt que de la presser. Une situation qui n'était possible que parce que j'avais eu pitié d'elle et j'espérais surtout ne pas le regretter.
Au bout d'un moment, elle arriva à articuler. D'abord en reprenant ma question, puis un début d'explication. Je sentais sa difficulté à aligner les mots. Mais elle définit le médecin comme un tueur. Que l'on pouvait les reconnaître à leur blason. Ce signe qui aurait du rythmé ma vie. Mais qui au final, je fuyais complètement pour éviter de me faire attraper.
Elle expliqua ce qui la terrifiait et guider son geste. Je voulus m'agenouiller devant elle, mais elle quitta la chaise. Je posai ma main sur son bras.
- Je vous ai promis que je vous protégerai si vous n'êtes pas un ennemi de l'empire.
Mon regard essayait de capter celui de la jeune femme.
- Je t'ai dit que je ne te laisserais pas retourner.
Elle sursauta sur une bourrasque de vent. Je me plaçai entre elle et l'entrée. À la suivante, la haine et la violence disparurent. Une carapace récente, mais usée par l'instant. Je pouvais voir la réelle Kassandre, une jeune femme apeurée et fragile. Je n'avais pas su réagir quand elle se recroquevillait dans un coin.
- Tisk, ramène moi l'écusson FMR de la victime.
- Je vous remmène ceux des autres ?
- Non, ils ne doivent pas se douter de rien. On ne sait rien d'eux au final.
L'homme me fit un signe de tête avant de sortir. Je m'étais alors rapproché de la jeune femme, m'accroupissant devant elle. Mes mains se posèrent sur ses épaules pendant que mon regard noisette chercha à trouver le sien.
- Hé. Reste avec moi. Tu me fais confiance ?
J'avais laissé un blanc pour lui laisser le temps d'assimiler la question.
- Je t'ai promis de te protéger, non ?
Je laissais encore un peu mes mots planner.
- Je dois juste démêler la situation. Enfin, si c'est possible.
J'espère qu'elle n'avait pas tué un innocent. Que je n'ai pas à la traînée en justice. Tant que Tisk n'était pas revenu, je ne pourrais rien décider. Je la pris dans mes bras un instant, profitant d'être seuls pour briser ce côté de l'officier dur. J'essayais de la calmer, mais les pas de soldats me firent m'éloignes.
- Rassit-toi. Fais-moi confiance. Encore un peu d'accord. Veux-tu boire de l'eau... Chaude.
Sur la table, se tenait une autre avec quelques verres. Je lui servirais un verre si elle me disait oui. Mon second entra dans la tente, je devinais quelques soldats restés à l'entrée de la tente.
- Chef. J'ai ce que vous m'avez demandé.
Il hésita un instant.
- Pourquoi ces hommes ? Des soucis ?
- Leger. Un des FMR m'a empêché de récupérer le brassard. Je l'ai récupérer et ai mit le médecin aux arrêts. Il vous attend.
- Je vais regarder ce brassard d'abord.
J'avais saisi le brassard pour le déposer sur la table, allant chercher dans les quelques documents que j'emmenais toujours. Il ne me fallut que quelques instants pour retrouver celui que je cherchais. Une fois ce petit carnet posé sur la table, les pages d'héraldique défilé pour trouver le symbole des FMR. La comparaison fut rapide, bien que sale et usés, l'écusson présentait bien une petite différence. Le tissu se cala entre les pages de l'index avant qu'il ne rejoigne une poche de mon ceinturon.
J'avais quitté la table pour rejoindre Kassandre.
- J'ai bien vu la différence sur ce brassard. Je vais devoir interroger les autres FMR qui l'accompagnaient. Est ce que... Je ne sais pas si je devrais, mais est ce que tu veux venir ? Ou tu préfères rester loin d'eux ? Tu resterais avec Tisk et Syl.
Je m'approchai d'elle pour reprendre à voix basse.
- Je leur confierais ma vie, tu peux avoir confiance.
J'avais repris mes distances.
- Dans tous les cas, j'ai besoin que tu te contrôles, que tu me fasses confiance. Il n'en font peut-être pas tous partie. Et on revient sur ce que je t'ai dit avant. Il faut réfléchir à tes actes. Ta vie aurait pu s'arrêter dans cette tente, par le mage, par mes hommes ou si cela aurait été un autre officier que moi. Tu en as conscience ?
Je restais là un instant, essayant de rester patiente, douce, plus que je ne l'étais habituellement avec mes hommes. Mais ce qui nous attendais à prêt, demanderai du sang frais. Et j'espérais, pas plus de sang.
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Malgré mon apparence farouche, accentuée par le sang qui maculait mon visage, mes mains et ma poitrine, ma peine était bien réelle. Je devais l’hostilité et la panique qui s’étaient emparée de moi à une peur profonde, intense, irrationnelle, tant due à mon traumatisme qu’à cette crainte poignante de tout perdre à nouveau. Je goûtais à la liberté pour la première fois depuis des années et tout à coup, on risquait de me l’arracher, aussi simplement que l’on arracherait la sucette des mains d’un enfant.
Cela, Kil semblait l’avoir bien compris car, encore une fois, c’est avec toute la candeur du monde qu’il cherchait à capter mon attention, à attendrir la sauvageonne qui campait sur ses positions, dans un coin de sa tente. Je devais sans doute le mettre dans l’embarras et lui causer de nombreux tracas, et pourtant… Il s’était accroupi devant moi pour se mettre à mon niveau et s’adressait à moi d’une voix douce, apaisante, avant de finalement me prendre dans ses bras. Je me raidissais un instant sous l’effet de la surprise avant de finalement me laisser aller complètement à cette étreinte chaleureuse. Durant ce très court moment d’intimité solennelle, l’élémentaire semblait presque irradier d’une aura… maternelle.
Je n’eus toutefois pas l’occasion de confirmer mes doutes car déjà, des pas se rapprochaient de l’entrée de la tente et la caresse fut brisée. Dans un ultime élan d’affection, il me tendit un verre d’eau tiède qui devait m’aider à me calmer.
“ Merci…”
Le temps de m’en saisir puis de relever les yeux vers lui, il avait déjà recouvré sa composition rigide et militaire tandis qu’il interagissait avec le soldat. Ce dernier lui ramenait ce qu’il avait été chargé de récupérer. Tandis que Kil se chargeait de son étude, mon regard croisa brièvement celui du garde qui détourna immédiatement les yeux, comme gêné ou apeuré. Un silence pesant s’instaura. Je sentais que quelque chose lui pesait sur le cœur mais qu’il n’oserait jamais se libérer de ses ressentiments tant que son chef serait là.
“ Dis…”
Je n’eus pas le loisir de poursuivre. Le Dunark venait de sortir de sa contemplation pour se retourner vers moi. Ce qu’il avait découvert confirmait mes craintes et je ne pus contenir une grimace de dégoût. Ne serai-je donc jamais en paix tant qu’un seul de ces… “hommes” respirera encore ? Une bouffée de colère monta soudainement en moi. Je devrais sans doute les tuer, tous. Toutefois, je parvenais à me contenir, de justesse. Le chef de la troupe avait raison. Ses sermons étaient empreints de sagesse et je devais apprendre à m’en imprégner… pour le moment. Il fallait que je m'apaise et que je me contrôle. Tant qu’il serait là, je ne risquais rien. Je le savais. Il me l’avait promis.
“ Oui je… je comprends. Je crois que je vais… ”
Mon regard glissa à nouveau vers le dénommé Tisk. Il évitait toujours le contact visuel et s’était même éloigné encore d’un pas ou deux, à moins qu’il ne s’agisse que d’une impression due à la fatigue et aux ombres dansantes qui distordaient l’espace.
“ Je crois que je vais venir avec toi. ”
Bien que je ne doutât pas de la fidélité de ses soldats, je pressentais que je serais sûrement moins exposée tant que je me tiendrais aux côtés de leur supérieur. D’un hochement de tête, je leur fit comprendre que j’étais prête. Nous nous extirpions de la tente et je pus constater que le campement tout entier était sur le qui-vive. Toutes les torches avaient été allumées et tous les soldats réveillés et apprêtés. On aurait pu croire qu’ils se préparaient à partir en guerre. Au loin, des cris mécontentes, que je devinais être ceux des FMR, se faisaient entendre.
“ C’est… C’est moi qui ai causé tout ça ? ”
Quelques instants plus tard, nous entrions dans une autre tente, un peu à l’écart des autres, où était détenu le médecin peu coopératif. Dès que ce dernier aperçut ma silhouette, toujours imbibée du sang de son collègue, il se mit à s’agiter et à hurler.
“ Éloignez-la ! Éloignez cette créature avant qu’elle n’essaie de me tuer ! ”
Il n’imaginait pas à quel point je rêvais de lui donner raison. Pourtant, comme me l’avait intimé Kil, je restais immobile, observant la scène de loin.
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Message 12
Cet instant de douceur pris fin aussi rapidement qu'il avait commencé. Ces moments que je ne connaissais pas. Les familiarités que j'évitais par-dessus tout, mais là, je sentais que c'est ce qu'il fallait pour aider la jeune femme à se reprendre.
Je sentais l'incompréhension de mes hommes. Et je pouvais comprendre. Normalement, je n'aurais jamais laissé cette jeune femme libre. Elle avait tué un homme. Et même si au final, c'était un monstre. Les soldats ne le savaient pas, pour le moment. J'avais repris mon discours, essayant de lui faire prendre conscience des risques qu'elle avait pris. De la chance qu'elle avait d'être toujours libre après ce qu'elle avait fait.
Et je lui laissais quand même le choix de venir avec moi. C'était ma responsabilité de la surveiller. Le fait que la méfiance s'installait entre mes hommes et la jeune femme ne me plaisait pas. Je préférais pouvoir gérer en cas de soucis. Mes paroles avaient eu l'air de la toucher, elle avait réfléchi avant de s'accepter de me suivre.
Nous étions sorties de la tente, admirant l'agitation qui prenait vie avec chaque soldat. La plupart qui s'étaient préparées au pire. Nous avançons pendant qu'elle regardée autour, essayant de comprendre. Mon regard se posait sur elle, il trahissait ma fatigue, une tristesse légère.
- Oui.
J'avais soupiré. Ce n'était pas un soldat que je pouvais laisser comme ça. Juste lui balancer ma réponse sans lui expliquer.
- Nous sommes dans un camp militaire. C'est normal que ce que tu as fait ait créé de l'agitation. Je les ai accueillies. Ils étaient sous ma protection. Même si, c'était un salaud.
Mon regard parcourut les hommes qui restaient inquiets.
- Ils ne comprennent pas, n'ont pas toutes les infos.
Je m'étais arrêté attrapant les épaules de la jeune femme.
- Ils le sauront en temps voulu. Ils me font confiance.
Mon regard se posa dans le sien, rehaussé d'une flamme.
- Tu fais partie d'une petite minorité. Les gens se méfient des mages. Surtout se maniant une magie rare. Je suis soldat, je suis une arme de l'empire. Je suis toléré par les autres. Ils te voient plus comme une bombe à retardement. Laisse-leur du temps.
J'avais repris la marche pour rejoindre la tente où était le FMR qui avait voulu empêcher Tisk de récupérer le brassard. J'avais pris une grande inspiration avant de rentrer, j'étais persuadée que quelque chose n'allait pas. J'étais entré, demandai, aux soldats de nous laisser seules. L'homme commença à s'agiter, à hurler.
Kassandra n'avait pas bougé, resté impassible à cette colère. Je m'étais placée en face d'elle, souriante. Ma main rejoignit son épaule.
- Je sais que c'est sûr. Mais c'est un premier pas qu'il faut faire.
Mon visage se durcit, le sourire devint un peu plus sévère.
- Il ne sont pas tous coupable. Les innocents mérites de vivre. Les coupables d'être punie.
Je m'étais tournée vers le mage.
- Silence ! Ce sont des enfoirés comme ton collègue qui l'a rendu comme ça.
Mes yeux virèrent aux rouges luisants des craquelures rougeoyantes parcoururent mon visage, pendant mon apparence presque démoniaque.
- Pourquoi avoir empoché mes hommes d'approches le corps ?
- Ils n'en avaient pas le droit !
- J'ai tous les droits dans mon camp ! Sans moi ! Vous seriez dans le désert.
L'homme commencé à trembler, comprenant que son poste ne le protégerait pas. À ce moment, je me foutais bien de n'importe quel FMR. Même la Lune aurait dû répondre de ses actes. Je m'étais rapprochés du mage, attrapant son col pour le lever, le tournant légèrement pour voir son brassard qui présentait le même défaut que celui de la victime.
- Tiens, qu'avons nous là. Qu'est-ce que vous faites dans ce désert ?
L'homme se mit à trembler, son bras s'agite et ma main le stoppa. Une petite fiole de liquide tomba dans le sable. Des mots passeront ses lèvres faiblement.
- Le progrès est en marche.
J'eut juste eu le temps de sentir sa magie se concentrer, une lame de glace passa sous mon armure, pénétrant ma chair. Je ne pus étouffer mon cri de douleur, alors que ma magie se canalisa une dernière fois. Des flammes sortirent de ma main, brûlant le bras et une partie du visage de l'homme.
Il hurla, mais réussi à tenir debout, contrairement à moi. Je m'éloignais de l'homme. Répétant. Faiblement sous les hurlements de douleur. Ma peau perdant de sa couleur, mes lèvres bleuissant, dans ce début d'hypothermie, en plein desert.
- Syl... Il faut Syl.
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C’est d'ailleurs lui, s’avançant le premier, qui prit ma défense. L’interrogatoire montait rapidement en tension et une dispute éclata finalement entre les deux hommes qui en vinrent inexorablement aux mains. Le Dunark, dans un élan d’énervement, saisit l’autre parti par le le col avant de soulever sa frêle silhouette dans les airs. En tirant ainsi sur les coutures du bonhomme, il exposa inéluctablement la marque de son infâmie, la même que celle de son supérieur.
Plus de doute possible.
Un spasme glacé parcourut mon échine tandis que le médecin hurlait sa cause. L’instant d’après, une lame magique aussi froide que la mort glissa sous l’armure de Kil qui hurla sa douleur avant de s’effondrer au sol, non sans infliger une cruelle blessure à son assaillant. Ce dernier, hypnotisé par un fanatisme effrayant pour sa cause, tint bon et parvint à se maintenir debout tandis que les gardes qui nous accompagnaient se jetaient sur lui.
“ KIL !! ”
Dans la cohue, je n’entendis aucune réponse. Toutefois, après de trop longues secondes d'angoisse, je distinguais le chef de la troupe qui s’extirpait difficilement de la mêlée, de toute évidence très affecté par sa blessure. À son chevet, je constatais de l'ampleur des dégâts, car nul besoin de compétences médicales pour comprendre que la plaie n’était pas naturelle. Un froid mortel semblait se diffuser dans son corps, car la peau de son visage adoptait un teint pâle et bleuissant.
“ Kil ! Q-Q-Qu’est-ce que… Que je dois faire ? ”
La vie s’échappait de son corps et je craignais de me retrouver seule à nouveau de ce désert, entourée d’inconnus qui ne voyaient en moi que l’origine de tous leurs maux. S’il mourrait, je ne tarderai pas à le rejoindre. Fébrilement, difficilement, il parvint à articuler une poignée de mots. Penchée au-dessus de lui, je percevais à peine ses murmures étouffés.
“ S-Syl ? Je dois trouver Syl ? ”
Je n’obtins aucune réponse en retour, si ce n’est le bruit de sa respiration rauque et difficile. Comprenant que notre temps à tous les deux était compté, je bondissais sur mes deux jambes, laissant le soldat reposer contre l’un des poteaux de la tente.
“ J-Je reviens tout de suite ! Ne bouge pas ! ”
Evidemment qu’il n’allait pas bouger.
Je me jetais hors du chapiteau à la recherche de son second, hurlant son nom à travers le camp. Comme les minutes passaient et que je n’obtenais toujours aucune nouvelle de lui, je commençais sérieusement à paniquer, arpentant à toutes jambes la zone comme un poulet sans tête. Ma course prit subitement fin lorsque je me heurtais à un mur d’acier, celui d’une armure. Relevant la tête en me frottant la bosse qui commençait à pointer sur mon front, je constatais que j’étais entourée d’une poignées de soldats à l’air dédaigneux et mécontent.
“ Tiens tiens, regardez qui voilà les gars. ”
Un autre garde qui lui faisait face lui répondit.
“ Ce ne serait pas la merdeuse que le chef a trouvé dans le désert ? On peut dire qu’elle nous cause pas mal de soucis depuis qu’elle est là ! ”
Les autres hommes hochèrent la tête.
“ Le Dunark se comporte bizarrement depuis qu’elle est là, m’est d’avis qu’elle lui a jeté un sort ! ”
Un grognement approbateur vint soutenir cette affirmation.
“ Et z’avez vu comme elle a massacré ce médecin ?! Seule une créature maléfique pourrait faire ça… Moi j’propose qu’on la rende au désert qui l’a recrachée ! ”
L’idée fut à nouveau saluée par ses camarades présents sur la scène. Ils firent tomber sur moi leur regard noir et plein de malice, comme un seul homme. Incrédule, j’assistais à la scène, ne comprenant que trop tard de quoi il était question. Il tendirent vers moi leurs mains avides, saisissant mes membres avant que je n'aie eu le temps de m’écarter. Leur poigne était puissante et inflexible, douloureuse, et tandis qu’ils me traînaient inexorablement vers les abords du campement, je trouvais à peine la force de me débattre.
“ N-Non attendez ! C-C’est Kil, il est… ”
Soudain, une voix retentit dans notre direction.
“ Qu’est-ce qui se passe ici ?! ”
Syl… J’étais sauvée. Le second accourait déjà, s’interposant rapidement entre nous, remettant les choses et les soldats en ordre.
“ Eh bien ? J’attends ! ”
Les hommes, penauds, ressemblaient désormais plus à des enfants pris en train de faire une grosse bêtises qu’à de véritables hommes d’arme.
“ C’est la fille, Syl, elle… ”
D’un geste de la main, ce dernier le fit taire avant de se tourner vers moi. Il m’offrit une main afin que je puisse me relever, épousseta ma tunique puis ordonna qu’on me laisse de l’espace pour respirer un peu.
“ Explique moi. ”
Comme il s’adressait directement à moi, je lui expliquais, le souffle haletant, toute la situation, notre entrevue avec le médecin, la dispute, puis l’attaque. Le visage de l’officier blêmit. Me saisissant par le poignet, il m’entraîna à sa suite, jusque dans la tente où avait eu lieu le drame. Là, nous retrouvions Kil très amoindri et mal en point. Plus loin, au milieu de l’espace couvert, le FMR gisant au sol, massacré par la garde.
“ Je t’en prie, sauve le ! ”
Je m’étais accrochée au poignet du second, plongeant dans son regard des yeux suppliants et emprunts de tristesse.
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Le temps avait semblé ralentir, les soldats qui pénétraient dans la tente pour se jeter sur le mage. La jeune femme qui se jeta à mes côtés, pendant que j'essayais de lutter contre ce froid qui m'envahissait. Je n'arrivais pas à me réchauffer, cette magie briser mes capacités, éteignait ce feu.
Kassandra se perdait dans sa panique, alors que mes idées étaient de moins en moins claire. Répétant en boucle le nom de soigneur que j'avais besoin. Et quand, elle compris, la jeune femme me laissa dans le sable. Pendant que ma vision s'assombrissait
*****
Syl s'était retiré dans sa tente, préparant son matériel pour le lendemain. Jusqu'à ce que mon cri le tirât de ses préparatifs. Il avait juste rebouclé son ceinturon pour venir retrouver Kassandra aux prises avec tes soldats. L'officier fidèle à lui-même s'exprima par phrase courte, teinté d'impatience.
Et peut être pour la première fois, l'officier perdit son masque neutre avant de la tirer jusqu'à la tente où j'étais restée. Deux soldats étaient restés près de moi. Les autres ayant essayé de maîtriser l'homme sans succès et avait Su l'abattre. L'officier se jeta à mes côtés. J'étais trop faible pour vraiment articuler, mais je voulais le prévenir.
- Froi...
Sans même levé la tête, il me fit un signe pour me faire taire. Pois a les mains autour de la blessure, mon corps se tendit automatiquement. Cette zone étant très sensible pour ma discrétion. Je vis Syl tourné la tête vers moi, sans vraiment voir les traits de son visage. Ses mains se figèrent sur ma peau.
- Kassandre, allez soutenir sa tête.
Ses mains commençaient à écarter le tissu, mais il s'arrêta.
- non...
- Les autres, dehors !
Les soldats commencèrent à sortir.
- Toi, tu te tais.
J'avais essayé de protester autant face à ce soin qu'à ce manque de respect. Je sentis le vêtement glissé, ou je l'avais imaginé dans ce cas. La possibilité de se faire découvrir, ne valait il ne pas mieux mourir ?
Je sentais ses doigts explorés la région vérifier qu'aucun morceau de glace n'y était resté ou s'autre corps étranger. Mes yeux se fermaient, mon esprit partait loin de cette tente.
- Tiens le réveiller.
Étonnement, il ne dégagea pas plus que ce qu'il ne fallait alors qu'habituellement, on n'hésitât pas à déchirer les vêtements. Je découvrirai bien plus tard que Syl était bien plus qu'un de mes officiers. Il aurait pu être un ami.
Rapidement, je sentis l'eau se déversait sur ma plaie. Cela me tira une grimace et un râle de douleur.
Puis ce soir magique qui s'insinua dans la plaie dégageant un peu de chaleur. Je sentais peu à peu ma chair se refermer.
Mais mes yeux avaient du mal à rester ouvert.
- Continue parle lui.
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Kil’ était étonnamment froid, même pour un mourant, et sa respiration semblait difficile et sifflante. La peau de son visage comme la pulpe de ses lèvres s’étaient teintées d’une couleur bleutée et pâle. On aurait presque dit qu’il était fait de glace. Il tenta une phrase, un geste, mais son second lui intima fermement de ne fournir aucun effort. De mon côté, je restais pantoise, figée. J’observais la scène d’un regard abstrait et absent, l’esprit occupé par une phrase qui se répétait en boucle dans ma tête :
- Tout est de ta faute. Ta faute. TA. FAUTE. -
Ma seule présence dans ce camp avait suffit à apporter le chaos au sein de cette petite troupe militaire pourtant bien rodée et entraînée. J’avais affaibli la position de leur chef, érodé la confiance de ses soldats et apporté la mort. Le FMR avait raison. J’étais un monstre, une malédiction, une peste. Il vaudrait mieux pour tout le monde que je disparaisse…
“ Kassandre, allez soutenir sa tête. ”
J’étais soudainement arrachée de mes songes par un ordre sec et direct. On avait encore besoin de moi ici. Il n’était pas trop tard pour que je puisse racheter mes fautes. J’aiderai à sauver la vie de Kil’, je lui rendrait la pareil puis… puis je disparaîtrai à jamais de leur vie. C’était pour le mieux.
Silencieuse, je m’exécutais. Je m’asseyais à l’arrière de sa tête, l'enserrant entre mes paumes afin de la soulever délicatement et la poser avec autant de douceur contre mes cuisses, laissant sa chevelure douce couler le long de ma peau. Je passais mes doigts le long de son front, dégageant les quelques mèches courtes qui encombraient sa vue.
Dans le même temps, Syl s’affairait déjà à sa tâche, écartant délicatement les couches de tissu autour de la plaie. Son chef protesta. Il s’arrêta un instant et ordonna finalement qu’on nous laisse seuls. Mes sourcils se froncèrent d’interrogation. Quel mal y avait-il à ce que les hommes assistent à la scène ? Quel secret pouvait bien se cacher sous ses haillons ? J’allais poser la question mais il intervint avant que je puisse en avoir l’occasion.
“ Tiens le réveillé. ”
Je hochais la tête. Mes mains glissèrent le long des joues du blessé, lui offrant un peu de chaleur à travers la pulpe de mes doigts.
“ Il faut tenir bon, Kil, tu ne peux pas dormir… ”
Mes paroles l’atteignaient difficilement, je le sentais. Les traits de son visage ne se tendaient que lorsque le soigneur appliquait ses soins autour de la plaie et les pupilles de ses yeux continuaient d’observer le monde à travers un voile, celui de la mort. Sa survie ne tenait qu’à un fil et le moindre souffle aurait suffit à le faire basculer de l’autre côté. Un rayonnement dans un coin de mon regard m’indiquait que la magie bénéfique se répandait dans le corps du blessé. Pourtant, ses yeux papillonnaient encore, menaçant à chaque instant de se fermer, peut-être pour toujours.
“ Ah non, pas question ! ”
Je crispais mes doigts, pinçant la peau de ses pommettes entre mes ongles. Je constatais d’ailleurs au passage qu’elle était… étonnamment douce, pour un homme, mais dans ce contexte, je n’y prêtais pas plus d’attention.
“ Si tu abandonnes maintenant, tes hommes perdront leur chef ! ”
Encouragée par Syl, je continuais.
“ Ils seront mis sous le commandement d’un autre, ils seront envoyés au front et ils mourront ! ”
Ma gorge se gonflait et rendait chaque mot difficile, presque douloureux.
“ Si tu abandonnes… tu les condamnes… tu nous condamnes tous… ”
Un mince filet de larmes s’accumulait à la commissure de mes paupières, débordant inexorablement de leur écrin de chair pour aller s’écraser délicatement sur le front du soldat.
“ Et tu ne pourras plus tenir ta promesse… ”
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La blessure n'aurait pas dû être si grave, aggravait par la glace. Mon état empirait à chaque seconde, le décor était flou, les voix lointaines de Syl et de Kassandre. Je m'étais sentis bougé, caler contre quelque chose de plus chaud. Une légère caresse contre mon front. Des gestes que j'avais toujours refusé, en même temps, j'avais refusé toute proximité toutes ces années. Au final, c'est aux portes de la mort que mon visage recevait sa première attention.
J'avais protesté quand Syl avait levé le tissu, et j'entendis sa voix tonné pour que nous soyons seuls. Et pour la première fois, il brisa le respect qu'il avait toujours eu, m'intimant au silence. Sa voix résonnait, calme et autoritaire. Une nouvelle chaleur se déplaça sur mon visage, mes yeux papillonnaient, regardant le vite au-dessus de moi.
La voix de Kassandre traversait un brouillard pour m'atteindre, si lointaine, si irréelle. Seule la douleur me paraissait réelle. Mon corps me semblait de pierre, si lourd. Et même si la chaleur venait réchauffer mon aine, mon esprit partait encore un peu plus loin
Un instant, l'idée d'abandonner se fit une place dans mon esprit, est ce que cela n'aurait pas était plus simple, moins douloureux. Je me voyais assise, au milieu de tous ceux que j'avais perdue. L'idée de les retrouver était si plaisante. Mon regard se leva pour regarder cet horizon étrange, ou se trouvait tous ceux que je n'avais pas pu sauver.
Une voix s'éleva, plus fortement que les autres, un pic de douleur à la tête m'obligea à ouvrir les yeux un instant. Tout resté flou, mais la douleur reculait, la voix de la jeune femme continuait de me parvenir. Je m'accrochais à ses mots pour rester à la surface, pour ne pas me faire emporter par le torrent de la mort. Je ne savais pas si ce qu'elle disait était vrai, mais je ne pouvais abandonner.
Syl continuait de s'occuper de la blessure, refermant la plaie, combattant la perte de sang grâce à ses propres forces.
Ce qui était ironique, c'est que Kassandre m'avait sauvé en disant que j'allais sauver mes hommes en survivant, alors que c'est parce que j'avais survécu et qu'ils m'avaient suivi qu'ils étaient morts. Ça, je le découvrirai plus tard.
Je suivais ses paroles, fermant les yeux plusieurs fois pour essayer que ma vue revienne. Je sursautais à celle nouvelle sensation. De l'eau, sur mon front. Vouloir survivre n'avait pas suffit ? Je ne sentais plus la chaleur du soin sur mon flanc.
L'homme avait retiré ses mains de la blessure, passant à nouveau un filet d'eau pour nettoyer ma peau de tout ce sang. Il leva les yeux sur la jeune femme.
- Il va survivre. Il a besoin de se reposer.
- Quand... Je serais... Mort.
J'avais rouvert les yeux essayant de bouger, mais mon corps refusa, ma main, qui avait tenté de prendre appui, ne fit que glisser. Je voyais maintenant Syl et la jeune femme. L'homme me foudroyait du regard.
- Ce genre d'humour devra attendre. Sinon je vais te botter le cul personnellement.
J'avais essayé de rire, mais je fus prise d'une quinte de toux, faisant éclater une douleur nouvelle dans mon corps. ¢ - D'accord. La petite a encore besoin de moi.
- Kassandre, s'il refait une blague, frappe-le.
Le médecin se leva et se plaça près de l'entrée de la tente.
- Ramenez-moi une civière, on va l'emmener dans sa tente.
L'homme se plaça à nouveau près de nous.
- Nous allons le remmener dans sa tente où il devra se reposer. Et toi aussi. Tu pourras rester dans sa tente, j'y resterai pour surveiller son état. On éclairera la situation demain.
Les soldats arriveront bientôt avec la civière et me déposeront dessus. J'étais encore pâle, à bout de force, mais mon esprit s'était fixé à mon corps à nouveau. Bientôt, je serai dans ce lit pour me reposer.
- Ne t'éloigne pas.
Syl passa son regard sur les autres hommes.
- N'oubliez pas que c'est elle qui l'a sauvé. Et que c'est vos camarades qui allait le laisser tomber.
Il n'avait pas oublier dans quel situation il l'avait trouvé
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“ Je les… Je les déteste… ” Finissais-je par siffler entre les dents.
Mon regard, qui s’était perdu sur le corps sans vie du FMR, fut soudainement rappelé à l’ordre par le second qui venait de finir son office, concluant que son chef devrait s’en sortir après un long repos bien mérité. La tentative de blague de ce dernier eut le mérite de me rassurer mais aussi de s’attirer les foudres de son médecin. Il n’aurait sans aucun doute pas voix au chapitre, pour une fois, et je hochais la tête lorsqu’il m’intima de veiller à ce qu’il ne fasse pas d’autres bêtises de ce genre.
C’est d’ailleurs lui, en sa qualité de bras droit, qui avait repris les rênes du campement. Les ordres fusaient les uns derrière les autres et bientôt, deux hommes entrèrent avec une civière. On y installa Kil’ avant de l’emmener jusqu’à sa tente. Je craignais de me retrouver à nouveau seule avec le reste des hommes mais heureusement, je fus conviée à les rejoindre par Syl en personne. Personne n’osa s’opposer à la volonté et aux remontrances du second.
Une fois réfugiés sous la tente de leur chef, deux gardes furent postés à l’entrée et l’on installa le blessé sur son lit de camp. Un oreiller de fortune fait de paille, une maigre couverture et du repos. Voilà tout ce que nous pouvions faire pour que notre bonhomme se remette au mieux de sa mésaventure. Nous restâmes un moment à veiller tous les deux, un silence gênant s’étant glissé entre nous.
“ Est-ce que tu… ”
Je savais ce que Syl avait en tête, ce dont il voulait parler. Ses hommes, leur comportement, ma peur… Je ne voulais pas y penser pour le moment. Je le coupais immédiatement en plein milieu de sa phrase.
“ Il doit sûrement avoir faim. ”
Un regard entendu lui fit comprendre le sous-entendu. Il soupira avant de se lever de la chaise sur laquelle il s’était installé, claquant des mains sur ses genoux.
“ Tu as sans doute raison… Je vais essayer de nous trouver de quoi nous remplir l’estomac. ”
Il allait sortir mais se retourna au dernier moment.
“ Ne bouge pas d’ici. Je reviens vite. ”
Il quitta enfin la tente.
Je restais quelques instants à profiter du silence, de la pénombre, en observant la respiration de Kil. Il ne dormait pas. Je m’approchais finalement de lui, prenant au passage une bande de tissus et de l’eau. Je venais m’agenouiller à côté de lui, au niveau de son visage.
“ On dirait… On dirait que les rôles se sont inversés… ”
J’humidifiais la compresse avant de l’appliquer contre son front légèrement fiévreux. J’en profitais pour glisser mes doigts dans sa chevelure blonde. Je me rendais compte, à présent que je pouvais l'observer sereinement, à quel point les traits de son visage étaient fins et délicats en comparaison des hommes de sa troupe. Ils avaient certes ce côté rugueux et sévère propre aux militaires mais je ne pouvais m’empêcher de lui trouver un côté presque… féminin.
Toutefois, je ne portais pas ma réflexion plus loin. Je ne posais pas de question non plus. Il est des secrets qui doivent être préservés.
“ Tu as pris beaucoup de risques pour moi… Trop de risques. ”
Je me laissais aller à poser ma tête près de la sienne, l’appuyant sur mon bras.
“ Je te suis éternellement redevable pour tout ce que tu as fait. Tu m’a recueillie, soignée, nourrie… et pourtant. ”
Ma gorge se nouait sous l’effet de la peine.
“ Regarde toi à présent… Tu aurais… Tu aurais pu mourir. Par ma faute… ”
La fin de ma phrase s’étirait en un long soupir, à peine audible. Je reniflais bruyamment, me relevant en ravalant mes larmes. J’allais reposer la coupe d’eau avant de revenir au chevet du soldat.
“ Je me rends compte maintenant à quel point… à quel point Elle avait raison. Je suis un échec, une calamité… J’attire le malheur et le chaos partout où je vais. ”
Je m’étais rapprochée encore un peu de lui, suffisamment pour sentir son souffle contre ma peau. Je l’observais quelques secondes puis je me penchais encore un peu plus afin de déposer sur son front un très léger baiser.
“ Tu comprends, je n’ai pas le choix. ”
J’essayais encore de me convaincre de la justesse de mes actes. Je préparais ce plan depuis peu et je n'étais pas encore tout à fait certaine que ce fut la bonne chose à faire. De toute façon, il était trop tard pour reculer. Le temps de me relever, j’avais déjà attaché le poignet de Kil au bois de son lit de camp. Avant qu’il n’ait eu l’occasion de s’en rendre compte, je nouais le second de la même manière. J’utilisais des lanières de cuir trouvées sur la table, suffisamment solides pour qu’elles ne cèdent pas trop vite. Je doutais qu’il eut été en état de me poursuivre, mais je préférais éviter tout déboire inutile.
“ Encore merci. Merci pour tout… ”
J’ignorais ce qu’il pourrait dire pour tenter de m’arrêter et, avant qu’il ne puisse crier pour appeler les soldats à l’entrée, je lui bourrais la bouche de bandages propres.
Les minutes suivantes étaient cruciales. Heureusement pour moi, Syl tardait à revenir. Cela me laissa le temps de rassembler quelques maigres provisions : de l’eau, une cape pour me protéger du soleil et un bout de viande séchée que j’avais subtilisé durant le repas de la veille.
Comme j’entendais des pas, je me hâtais. Soulevant l’un des bords de la tente, je rampais dans le sable pour m’extraire de là, non sans une dernière pensée à mon bienfaiteur.
“ Adieux Kil’. Peut-être que nos chemins se recroiseront, dans une autre vie. ”
Il faisait encore suffisamment sombre dehors pour que je puisse me faufiler dans le camp sans attirer l’attention. Malgré la garde renforcée à cause de mes récents exploits, j’arrivais jusqu’aux écuries aménagées pour la troupe. Je repérais un cheval un peu isolé et suffisamment calme pour que puisse défaire sa longe sans qu’il ne hennisse ou s’agite. La partie la plus compliquée de tout mon plan fut finalement de me mettre en selle. Après quelques essais ratés, je parvenais enfin à me redresser sur la bête qui commençait à s’impatienter. Juste à temps.
Comme je percevais l’agitation montante de l’autre côté du camp, je donnais un coup de talon dans les flancs de l’animal qui partit au galop. Mal habituée, je crus tomber en arrière mais je me raccrochais de justesse à l’encolure de ma monture. Bien assez vite, le cantonnement reikois disparut derrière les dunes.
À l’est, le soleil se levait à nouveau, réchauffant la mer de sable de ses douces caresses.
“ Pardonne moi… Si tu sais ce qu’il y a de mieux pour nous deux, tu ne me suivras pas. ”
crédits : 887
Info personnage
Race: Elementaire de lave
Vocation: Mage élémentaliste
Alignement: Neutre bon
Rang: B
Message 15
La jeune femme resta près de moi le temps que Syl s'occupait de moi. Malgré tous mes efforts, mon esprit n'arrivait pas à se concentrer sur ce qui m'entourait. .
Syl faisait son possible pour me ramener à l'instant présent. Et il arriva, je ne l'avais jamais vu échouer. Est-ce que je serai son premier échec ? Pour sauver cette jeune femme, cela en aurait valu la peine. Perdre la vie pour sauver une autre, c'était peut-être plus ce qui me ressemblait plutôt qu'en semant la destruction. Perdre la vie, en ôtant celle d'un autre.
Mais je sentais l'énergie du soigneur. Je m'accrochais à ce lien qui me maintenait dans ce monde. Ce n'était pas mon moment, il me restait des choses à vivre, à découvrir. Peut-être une vie après l'armée, même si cette partie de ma vie était bientôt à sa fin. Est-ce que j'aurais changé quelque chose si j'avais su ?
Non
Je n'aurais rien changé.
Je m'étais senti quitté le sol, posée sur une civière pour retourner jusqu'à ma tente. Mon esprit avait réussi à réintégrer mon corps. Mon regard restait flou, mais arrivé à capter les mouvements. Toujours les deux silhouettes qui me surveillaient. Les mots qui me parvenaient même lointain. Avec du recul, l'homme fut assez naïf, mais où aurait elle put aller ?
Mon second s'était levé, avait quitté l'endroit, en nous laissant seules. Elle appliqua le soin que je lui avais appliqué quelques heures avant. Son commentaire aurait dû m'arracher un rire, mais ce ne fut qu'une quinte de toux qui sortit de mes lèvres. Pas son geste, j'aurais voulu secouer la tête, me dégager, mais encore une fois, le froid endigua mes mouvements. Je restais faible. Alors qu'elle se posait près de moi, exprimait ses regrets, ses pensées. Mes lèvres se mirent à remuer lentement, un filet d'air presque inaudible s'échappa d'entre elles.
- Je... le... Referais...
Son baiser sur le front ne provoqua qu'un frisson sur mon corps, alors que mon esprit s'alarma quand j'avais compris ce qu'elle préparait, ce n'était que folie. Mais je ne l'empêcherais pas. J'avais déjà tout donné et je peinais déjà à rester éveiller.
Mon regard chercha le sien, chercha Syl quand je la sentis attacher mes mains. Un nouveau souffle parcourut mes veines en même temps que l'adrénaline, quand le tissu bloqua mes possibles paroles. J'avais essayé de me débattre mollement en voyant sa silhouette s'échapper. Aux prix de tous mes efforts, j'avais réussi à recracher le tissu et au lieu de hurler. Mon esprit avait sombré. Mon monde redevenait noir.
- Kil ! Réveille-toi !
Mes yeux papillonnèrent un instant alors que mon second me réveillait.
- Tu l'as vu partir ?
Encore une fois, aux prix de toute mon énergie, ma main désigna mollement l'endroit de sa fuite. Syl se remit debout et se dirigea vers la sortie.
- La petite à dû se perdre dans le camp. Va me la chercher. Et si j'entends parler d'un mauvais comportement. Le responsable en tira le traitement que l'on réserve aux bandits.
Et quand il revint à mon chevet. Je m'étais déjà rendormie.
**********
Mon sang ne fit qu'un tour, je me réveillais en sursaut, essayant de me redresser, mais la douleur m'arracha un cri. Mais cela ne n'empêcha pas d'essayer de me lever. Deux mains me stoppèrent pour me faire m'asseoir.
- Kil, ça sert à rien de foncer.
- Si, elle est partie.
- Il y a 12 heures et avec un cheval. Aucune des patrouilles que j'ai envoyé n'a trouvé la moindre piste.
- Il faut...
- Il faut que tu te reposes.
- Quand je serais...
- Mort, je sais. Tu es passé assez près pour en prendre un peu. Aller bois un peu déjà.
Mes mains tremblantes se poseront sur le gobelet qu'il m'avait tendu. Je l'avais vidé à petite gorgée.
- Et le dernier faux FMR ?
- Abattu comme un chien par des soldats en quête de vengeance.
Je lui redonnai mon verre vide en soupirant.
- C'est de ma faute. J'aurais dû garder mon sang-froid, être plus prudent.
- Et ? Tu as fait ce que tu as crue juste ? Je me dis juste que je suis passé à un cheveu de prendre le commandement de Salamandra.
J'avais ri et m'étais laissé retomber sur le lit en grognant de douleur.
- Enfoiré.
- Oui, et encore. Je t'ai pas dit que c'était juste pour ta gueule d'ange qui plaît aux valkyries. La dernière m'en aurait voulu à mort, j'en suis sûre. Tu as quand même écrit une lettre pour elle.
Mon rire déchira à nouveau mon ventre.
- Laisse Qwellaana hors de ça. Je devrais te rétrograder, te mettre seconds de cuisine.
- Ah, non ! Déjà que je dois supporter sa nourriture, si je dois le supporter la faire, je déserte. Et qui tiendrait les hommes ?
- J'espère qu'elle s'en est tirée. C'est ton humour qui l'a fait partir si ça se trouve.
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Et aujourd'hui. Des années plus tard, je n'étais plus Danark, même plus militaire. Je n'étais plus Kil, mais redevenue Kilaea. J'avais accepté ce que j'avais caché si longtemps. Découvert une autre façon de vivre, d'autre sentiment. Mais une part de moi avait toujours eu l'impression de l'avoir abandonnée à son sort.
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