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    Dragon du Razkaal
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    Kieran Ryven
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    Race: Drakyn
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    qui suis-je ?:
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  • Mar 23 Juil - 23:02
    Le froid désertique, les hostilités de l'environnement, et même la rudesse de ce rocher, ne retiennent en rien la douceur de ce moment. C'était comme faire une pause, une vraie pause, au cauchemar que nous vivons. Cauchemar qui aurait être plus tragique, si nous n'avions pas levé nos armes. M'arrêtant sur des détails d'Enkara dans ma plus grande surprise ; son odeur, la douceur de sa peau, la chaleur de son corps, son poids léger contre le mien, la musculature de ses lombaires que mon bras enlace, il y avait comme une fascination et je me rends compte que je l'ai toujours eu depuis Shael. Les elfes, des espèces d'individus taillés dans un genre de perfection. Comme si la nature avait décidé de sculpter la quintessence de la beauté avant de l'insuffler dans une civilisation immortelle.

    A ce compte là, je peux comprendre pourquoi elle a ce regard envers les humains.

    Une belle pause, qui prendra fin lorsqu'elle commencera à s'écarter. Mon bras mettra un moment avant de m'écouter et se détacher d'elle, avant que nos yeux se croisent : le glacial de mes iris se perd dans ses aurores boréales, la profondeur de ses yeux me perd comme si je déambulais dans un jardin secret. Ma joue est butinée par un baiser, un souffle de tendresse qui vient réchauffer le cœur et l'esprit, pourtant ma peau s'hérisse d'un frisson. Que dire à un "merci" ? J'en sais foutrement que dalle, si ce n'est un signe de tête, avant de l'aider à descendre, même si elle peut carrément se dépatouiller toute seule.

    Difficile d'ignorer le vide qui vient de s'installer quand elle rejoint le camp. Mais il fallait rester en poste élevé et s'assurer qu'ils soient en sécurité. Et je ne peux pas compter sur l'Elfe de Glace ce soir. Je pouvais deviner ses tourments d'ici, les évènements qui on suivis s'imprègnent en elle, ce qui va d'abord la nuire avant de la renforcer. La douleur terrible d'arracher des vies au péril de la sienne. Un cheminement de vie, appris et encaissé depuis des années pour ma part, ma formation de Soldat du Reike m'a rendu imperméable à ce genre de situation, et ma formation de Limier m'a rendu intraitable, les portes d'une empathie et d'une émotivité fermées et hermétiques à ce genre de situation.

    Bien sûr, chaque mort vit en moi comme un rappel. Un tourment, un démon. Le rappel de l'importance de la vie, et bien sûr le rappel de mes raisons du pourquoi je fais tout ça. Tuer est l'ultime recours. La manière ne nous rend pas plus bon ou mauvais. Mais des fois, c'est un mal nécessaire. Ça s'applique dans ce désert et bien ailleurs. Si je peux capturer mes cibles et les juger, je le fais. Si je peux apaiser les tensions, je le fais également. Mais une lame sous la gorge avec la promesse de me bouffer le foi... C'est lui ou moi.

    Et c'est plus tard, que je verrais d'ici notre personne concernée tirée de son sommeil. Je reste à mon niveau, forcément inquiet. Observateur de son propre combat.

    « Tu vas y arriver, Enkara. Tu n'as pas le choix... »  Que je murmure à moi-même.

    Elle part se réchauffer, s'abreuver, avant de marcher plus loin. Une part de moi aimerait la rattraper. Mais je sais au fond de moi que je ne pourrais jamais l'assister à son combat intérieur, malgré toute la bonne volonté du monde. Il me restait qu'à faire en sorte qui ne lui arrive rien, et attendre que le soleil se lève...

    ***

    Presque endormi, c'est un séisme qui me crispe en moins d'une seconde. Puis, un deuxième.

    Je plonge vers le camp, poing et genou au sol.

    « Tout le monde se réveille, dépêchez vous. »  

    D'abord, un murmure sourd. Puis, un grondement. Le sol éclata en deux endroits à la fois. Deux Terrarus jaillirent du sable comme des cauchemars éveillés. Leurs corps massifs, miroitant sous le soleil levant, étaient des monstres de chair grise et toxique. Leurs mâchoires claquaient, broyant les cadavres avec une efficacité terrifiante. Des charognards géants, des nettoyeurs des sables, voilà ce qu'ils étaient. Et on avait éparpillé pas mal de corps un peu plus loin, sur l'ancien camp des bandits. Maintenant ils viennent nous chercher.

    « Ce sont des Terrarus, il faut se magner. »

    Me ramenant au souvenir avec Arkanon, ou on a dû en tuer un pour notre propre survie. Rapidement je commence à rassembler les affaires, harnache les montures, et intime à deux d'entre eux de les chevaucher, récupérant également les affaires d'Enkara avant de les blottir contre elle.  

    « COUREZ, TOUS. »  

    Sans hésitation, nous nous élançons, nos pieds martelant le sable brûlant, nos respirations saccadées. Derrière nous, les Terrarus avancent implacablement, dévorant tout sur leur passage. Chaque seconde compte, et chaque pas est une lutte contre la panique qui menace de nous paralyser. La chaleur du soleil levant rend la course encore plus éprouvante, mais l'adrénaline nous pousse à aller plus vite, toujours plus vite. À l'horizon, un autre danger se profile : une tempête de sable, grandissante et menaçante, commence à se lever. Le vent se renforce, projetant des grains de sable dans nos yeux, notre bouche, notre nez. Courir devient une torture, mais nous n'avons pas le choix. Derrière nous, les monstres. Devant nous, la tempête.

    « On doit se cacher ! » crie l'un des anciens esclaves, sa voix à peine audible dans le rugissement du vent.

    Une petite crevasse apparaît à notre droite, à moitié dissimulée par le sable tourbillonnant. Sans réfléchir, je fais signe au groupe de me suivre et nous plongeons dedans, nous entassant les uns sur les autres, tentant de nous protéger du mieux possible. Le rugissement des Terrarus s'éloigne, masqué par le hurlement du vent et le martèlement de nos cœurs affolés. Je fronce les sourcils, respirant doucement pour retrouver un semblant de calme. Ma joue écrasée contre l'épaule de l'Aazho qui panique de plus en plus.  

    « Tout doux. On va attendre tranquillement. »

    La tempête frappe de plein fouet, recouvrant tout d'une épaisse couche de sable. Nous nous serrons les uns contre les autres, tentant de nous abriter des bourrasques. Le monde entier semble se réduire à ce trou minuscule où nous sommes blottis. Instinctivement, ma main vient rejoindre celle de l'elfe, me voulant être le plus rassurant possible.

    « Normalement, ça bouffe que des carcasses, mais on va éviter de prendre des risques, si tu le veux bien. »

    ***


    Tout s'arrête. Il y a un silence pesant. Le sable est monté jusqu'à mes genoux, beaucoup plus pour le reste du groupe. Le vent faiblit, les grains de sable cessent de fouetter nos visages, et le monde retrouve une sorte de calme surréaliste. Combien de temps ça a duré ? Je n'en sais strictement rien. Je me redresse lentement, secouant le sable de mes vêtements, mes yeux plissés pour discerner ce qui se trouve devant nous. Des dunes se sont dressées devant nous, et il fallait retrouver le bon cap.

    Marchant machinalement vers l'avant, une main humaine me demande de redresser le visage droit devant nous.

    « Drakyn, là-bas !
    - Bordel de... »

    Désert et...:

    J'ai cru vaciller. Là-bas, à l'horizon, se dressent les premières structures du Reike, que je n'ai pas vu depuis presque cinq longues années. Des tours élancées, des murs imposants, des toits bombés, et bien sûr sa civilisation bien singulière. Comme une ultime étape, nous avons passé une dernière épreuve avant la potentielle libération. Je regarde ma partenaire de route, retirant ma capuche pour bien l'aviser.

    « Ikusa, Taisen, c'est par là-bas. » Que je lui souris tendrement.

    Je finis par lui tendre la main.

    « On y va, ou on bronze ici ? Personnellement, j'en ai ras les cornes de ce désert. »

    Nous avançons péniblement, nos pas lourds sur le sable, mais chaque mètre parcouru nous rapproche de cette nouvelle terre promise. Même si des appréhensions commencent à monter. Je suis un ancien soldat de l'empereur Draknys, qu'est-ce qui pourrait m'arriver si on me reconnaît ?  La lumière du soleil, bien qu'écrasante, nous guide désormais vers un avenir plus certain. Chaque pas vers le Reike est une victoire sur la mort, sur les monstres qui rôdent dans cet endroit merdique.

    Prions que je ne parle pas trop vite.
    Citoyen du monde
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    Enkara O'Shela
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  • Mer 24 Juil - 21:05


    Il fait le guet, infatigable, surement motivé par notre sécurité. Je lève la tête et pour chasser mes sombres cauchemars, repense à mon tout premier vol. Il restera gravé à jamais dans ma mémoire et dans mon carnet, le prochain qui le possédera fera surement survivre ce souvenir à travers les âges et les royaumes. Je reviens alors prêt du feu, enroulée dans ma cape et perds mon regard dans les flammes. Cette chose si puissante, dévastatrice mais aussi réconfortante, un peu comme lui finalement.  Je finis par m'endormir, en boule devant les braises.

    La terre se met à trembler. Je suis en train de terminer de tresser mes cheveux quand la seconde secousse se présente. Là, ça devient suspect, quelque chose cloche.

    « Tout le monde se réveille, dépêchez vous. »  

    C'est bien ce qu'il me semblait, nous sommes face à une urgence ! Confiance absolue en Kieran, je réveille les autres en les secouant brusquement, les redresse vivement et rassemble leurs affaires. C'est là que la terre s'ouvre en deux, dévoilant deux créatures surprenantes, des Terrarus... ils sont magnifiques ! Si rien ne persiste dans le désert, c'est parce qu'ils veillent au grain en gobant tous ceux qui laissent la vie en ces lieux. Avec les événements de la veille, ils ont de quoi remplir un bout d'estomac et les odeurs ont dû les attirer. Certain se sont risqué à manger leur chair après les avoir chassé, mais en sont morts à cause des toxines que la chair sécrète. C'est la première fois que j'en vois et chanceuse que je suis, ils sont deux. Un nombre de dents infini, une peau de couleur grise, un bruit effrayant. Remarquable.

    « COUREZ, TOUS. »  

    Une nouvelle fois, je suis tirée de mes rêveries par mon compagnon qui a pensé à rassembler mes affaires. Les Terrarus sont agressifs ? Pourtant ils attaquent uniquement en cas de nécessité  non ? Auraient-ils faim ? Dans le doute, je me mets à courir avec les autres, rattrapant les trainards. Courir sur le sable est une épreuve difficile, il fait chaud, on s'enfonce à chaque poussée et les efforts déployés sont colossaux. Kieran semble plus avertie, il nous ouvre la voie et nous guide même si je doute qu'il sache vraiment où nous allons. Et pour couronner le tout, une tempête se promène juste devant nous prête à nous engloutir. Je me concentre et fabrique un bouclier de glace, large.

    " Venez vous protéger !! " que j'ordonne aux faibles Humains.

    On entend le sable s'écraser contre la glace violemment comme des petits morceaux de métal projetés. C'est lourd, mon bras commence à faiblir mais je m'interdis d'abandonner. Tempête ou Terrarus, le choix est fait.

    « On doit se cacher ! »

    Je pourrais fabriquer un dôme pour nous servir de refuge, mais le sable est si mouvant qu'en pleine tempête il pourrait se dérober sous nos pieds. Finalement, le destin se range une nouvelle fois de notre côté en nous offrant un abri. Kieran s'y engouffre le premier avec les montures et nous le suivons. On se serre les uns aux autres, une proximité qui me met brutalement mal à l'aise. Je suis plaquée contre la paroi rocheuse, un Humain contre moi, c'est.... pire que la tempête. Combien de temps cela va durer ? C'est franchement pas l'idéal.

    « Tout doux. On va attendre tranquillement. »

    Kieran lui, câline un aazho,. Je savais qu'il aimait bien les animaux. A l'extérieur c'est le déluge, la tempête fait un bruit assourdissant et il devient quasi impossible de différencier le ciel de la terre. Une main, épaisse, vient prendre et envelopper la mienne. Je sais immédiatement qu'il s'agit de lui. Je tourne mon visage vers le sien, écrasé contre la bête poilue.

    « Normalement, ça bouffe que des carcasses, mais on va éviter de prendre des risques, si tu le veux bien. »

    " Hum, avoue le, tout ça pour câliner l'aazho."

    Je lui souris en même temps. Je me demande s'il fait ça parce qu'il ressent ma nervosité ou si c'est pour apaiser la sienne, mais je suis contente qu'il l'ai fait. Je suis tellement fatiguée que je finis même par m'assoupir ainsi, dans cet endroit, cette position désagréable collée contre des inconnus. La tempête se calme, presque brutalement et nos mains glissent l'une de l'autre. Le sable est monté et chacun se sort de sa prison pour découvrir les environs. Des dunes de sables, rien de nouveau en soit. Je sens tout ce sable qui gratte dans mon pantalon et j'ai envie de le retirer tellement ça va me rendre folle.

    « Drakyn, là-bas !"
    - Bordel de... »

    Que se passe-t-il ? Encore  une épreuve du désert ? Je fais les dernière enjambées pour le rejoindre en haut de la colline de sable et je découvre alors un des plus spectacle. Comme dans les livres. Perdue dans le désert, le soleil qui tape sur les hautes tours, les toits bombés, de solides murailles, l'architecture typique d'ici que nous pourrions comparer à la rudesse des règles de cet empire.

    « Ikusa, Taisen, c'est par là-bas. »

    Il me sourit. J'ai l'impression qu'il est détendu, heureux d'être enfin arrivé. Je me demande ce qu'un limier du Razkaal peut bien faire ici. Une mission ? Jamais la République ne ferait ça. Il n'y avait qu'une seule raison : retour au foyer. C'était logique après tout. S'il connait Shael, c'est qu'il a fait partie de l'armée Reike à un moment où à un autre et qu'il a dû fuir en République. Serait-il déserteur ? Je l'imagine mal abandonner face à l'adversité, pourtant, les années et les expériences forgent. Quel genre de Drakyn était il plus jeune ? Autant de mystère que je n'ose éclaircir par respect pour lui. L'intrusion n'est pas de mise. Il me tend la main.

    « On y va, ou on bronze ici ? Personnellement, j'en ai ras les cornes de ce désert. »

    "Avec grand plaisir Sir, je rêve d'un bain et d'un repas assise à une table avec un bon livre."

    Un large sourire, ma main dans la sienne, c'est le signe de la fin. Fin d'une aventure ensemble. Nous continuons de marcher péniblement jusque là bas, le coeur plus léger, ou peut être pas. Un sentiment partagé au fond de moi. J'ai eu de la chance de tomber sur lui, je le sais, je m'en rend compte. Je devrais être plus méfiante dans mes prochaines rencontres et me méfier pour ma survie. Avant que nous soyons en ville je m'arrête une dernière fois, lui offre une dernière chute de neige pour le rafraichir. Qui peut se vanter de voir la neige tomber en plein désert hein ?

    " Je sais qu'on se reverra Kieran. Le monde n'est pas aussi grand qu'on le pense. J'espère juste qu'on se reverra avant la guerre. Si jamais un jour tu as besoin d'aide, tu pourras toujours compter sur moi. Merci pour tes enseignements, j'en ferai bon usage."

    Je m'approche, enroule mes bras autour de lui une dernière fois, laissant les souvenirs de ces instants dans l'intimité du désert. Une fois en ville, ca sera une nouvelle aventure et chacun reprendra le cours de sa vie, ce pourquoi chacun est venu jusqu'ici. Un chapitre de mon carnet. Si Kieran savait.... mais peut être ne saura-t-il jamais. Ahhh s'il savait.
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    Kieran Ryven
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  • Ven 26 Juil - 16:59
    Le désert avait ses rides, ses crocs, ses envies, et évidemment ses manières.

    Mais, des fois, en tout cas aujourd'hui, il avait aussi ses... Poésies.

    Le panorama Reikois en guise de vue sous nos prunelles abîmées par les coups de fouet du sable, c'était comme si rien n'avait existé depuis le début de cette épopée. C'était comme avoir soif, pendant de longues heures, et qu'on oublie toute la galère que c'était à la première gorgée dans un oasis frais. Dans ma main, une individu que je n'avais jamais toisé, mais qui avait un lien avec l'une des personnes les plus importantes de ma vie. Mieux que ça, elle m'aide pendant tout le trajet, et mieux que ça encore, il y avait comme un lien fort entre nous, face à l'adversité.

    « Un bon bain, oui. De quoi bouquiner, et bien sûr de quoi bouffer. T'as raison, le programme parfait. »

    Son sourire franc accentue le mien, et c'est là qu'on mobilise nos derniers efforts pour la dernière ligne droite. Peu de gens peuvent se vanter d'avoir traversé cet endroit sans y laisser quelque chose. Enkara a forcément laissé quelque chose ici, des gens ont été tués, d'autres sauvés. La météo l'a malmené, le soleil brûlant et la lune glaciale a mordu ses chairs pendant des jours. Elle ne sera plus jamais la même qu'avant. D'ailleurs, je me demande quel âge elle a. Les elfes sont si trompeurs à ce niveau. Sixte ressemble à une jouvencelle qui a à peine la trentaine, mais c'est trois siècles qu'elle marche dans le Sekaï. Elle paraît si jeune dans l'apprentissage et si sage dans les expériences.

    Plus on avance, plus je reconnais les grandes portes de Taisen. Et mon cœur se resserre un peu. Taisen n’est pas qu’une ville, c’est une forteresse vivante où le service militaire est obligatoire pour tous les hommes. Nous avançons dans cette cité de discipline et de force, observant les centres de formation où les futurs soldats s'entraînent avec une détermination implacable. Parmi eux, les plus doués rejoindront la Garde Royale, protectrice du Roi et de la Reine en personne. Même des gens puissants comme eux ont besoin de protections.

    La chaleur est accablante, les rues poussiéreuses, mais pour la première fois depuis des jours, nous avons trouvé un semblant de sécurité. Deux Aazho et presque une dizaine de personnes, voilà comment nous étions observés par les quelques regards discrets, des fenêtres aux ridelles en passant par les étables. Le reste du groupe nous lance un regard emplit de gratitude, levant une main dans leurs directions, les expressions de leurs visages valent mille mots. Maintenant, ils sont libres. A eux de faire attention, et de trouver un tremplin à ce qu'ils ont enduré. Ils ont traversé le désert, maintenant rien ne peut les arrêter.

    Le groupe s'éclate, et c'est un tas de neige qui vient tomber sur moi qui m'arrache un grognement de surprise, puis... Un soulagement au contact. Bravo Enkara, tu m'auras eu jusqu'au bout. A ses mots, je viens lui répondre d'une simple inclinaison du buste avant de lui ouvrir mes bras pour mieux l'enlacer. Juste après m'être ébroué devant elle pour partager la neige que j'ai eu dans le museau, naturellement.

    « On se reverra. C'est certain. Si tu me cherches un jour, j'ai une maison à Liberty. Viens y faire escale. Par contre si je te cherche, ne t'en fais pas. Je te trouverais. »

    J'assure ma dernière phrase d'un clin d'œil, amusé, un ton faussement carnassier.

    « Je suis Limier. Tu ne m’échapperas pas. »

    Pas pour les mêmes raisons, mais peu de gens m'échappent. C'est pas beau, c'est discutable, mais c'est mon métier. Et aussi curieux que ça puisse paraître, je vais en utiliser chaque compétence pour traquer un Fléau qui sévit au Reike. Et ça intéresse suffisamment le Razkaal pour éviter que ça ne tombe sur nous. Même si, effectivement, si cette secte abîme l'Empire, cela pourrait mettre la Nation Bleue dans une position plus confortable. Mais le chaos n'a pas de bannière.

    Alors il faut que ça s'arrête, coûte que coûte. La Traque Sauvage va commencer.

    Et je serais prêt.      

    Mais, peut-être que je dois régler certaines choses dans ce pays. Et, peut-être que j'ai besoin de retrouver une paix intérieure... Rah, Nora, si je ne t'avais pas écouté, je serais probablement venu ici simplement pour mon travail.

    Est-ce que je suis un Dragon du Reike, avant d'être un Dragon du Razkaal ?
    Hm, ce n'est peut-être pas la bonne question...
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