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Valmyria
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Lodvik
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Feat Valmyria
Martilun, village au sud des Rocheuses, automne de l’an -2.
Les sommets des Rocheuses tendaient fièrement vers le ciel et la traversée de la chaîne de montagnes, bien qu’aménagée par diverses passerelles, restait périlleuse. Lodvik venait d’arriver au village de Martilun, tandis que l’astre de jour commençait son déclin. Le village était petit, rustique mais paraissait agréable. Il n’y avait que peu de végétation, seulement quelques pins qui bordaient les montagnes environnantes. Les lueurs dorées et pourpres de ce début d’automne offraient un cadre un peu plus chaleureux à cet havre de paix, niché dans les montagnes et oublié du reste de la nation.
L’air était frais, mais sec. Toutefois, la fraîcheur nocturne n’allait pas tarder à s’installer et une fine couche de brume peuplait déjà la crête des montagnes. Le village apparaissait comme une toile peinte, figée hors du temps, tout en conservant son authenticité.
Lodvik arpentait l’allée principale, pavée de pierres irrégulières, dont le choc avec ses bottes émettait un claquement. Il serpenta ensuite parmi les ruelles sinueuses, en longeant les bâtisses aux vieilles pierres et aux toits de chaume pour certaines. Les villageois ne mettaient pas le nez dehors alors que la nuit approchait à grands pas. Les chandelles ne tardèrent pas à être allumées. L’air pur des montagnes couplé à l’odeur chaleureuse du feu de cheminée offrait un délicat et plaisant parfum au chevalier. Ce dernier portait son armure complète, comme à son habitude. Les rayons se reflétaient sur ses plaques métalliques, mettant en lumière leur légère teinte bleutée.
La quiétude gagnait les environs. Mais pour combien de temps encore ? Le paladin de l’Ordre ne s’était pas rendu en ces terres reculées pour profiter du tourisme offert par la région. Il avait été spécialement mandaté afin de remettre de l’ordre dans la bourgade. En effet, plusieurs disparitions inquiétantes avaient été notifiées et les habitants des montagnes commençaient à craindre pour leur vie et celle de leur proche. Ils ne se sentaient plus en sécurité. Lodvik se faisait un devoir de rapidement dissiper ce sentiment. Il ne supportait pas que des familles shouméiennes pussent souffrir d’insécurité au sein de leur propre fief. Il s’agissait de leur terre, de leur foyer, de leur famille. Et rien ni personne ne pouvait se vanter de semer la terreur en lieux habités sans en subir les conséquences. Portée par la justice, l’épée du paladin reposait en son fourreau de cuir, solidement attachée à sa taille et prête à s’éveiller à l’appel de son possesseur.
Nichée au cœur du petit bourg, la chapelle se dressait modestement. Ses pierres grisâtres, semblables à celles des habitations se mêlaient au bois. L’ensemble se mariait harmonieusement avec le reste du village bucolique. La douce lueur dorée des chandelles, à l’intérieur de l’édifice religieux, émanait faiblement à travers de petites fenêtres creusées dans la pierre. La chapelle ne possédait pas d’ornements particuliers, elle se définissait par sa simplicité dont s’imposait un respect silencieux. Une cour, attenante au lieu de culte, était aménagée. Pourtant, les fleurs fanées et les feuilles mortes gisaient au sol et sur les branches des rares plantes presque entièrement dénudées. Les drames que connaissaient la bourgade n’avaient pas permis l’entretien de ce carré floral. Le petit banc de pierres qui trônait dans la cour invitait les croyants à une pause contemplative. Lodvik appréciait ces rares moments de calme, où il pouvait s’adonner à la prière méditative, savourant la paix des lieux sacrés.
Toutefois, le paladin n’était pas en mesure de prendre le temps de se poser. Il restait investi d’une mission et le Royaume Divin lui en était témoin, il n’en dérogerait pas. Ainsi, il poussa la lourde porte en bois afin de s’engouffrer à l’intérieur de la chapelle. L’enivrante odeur de l’encens vint flotter dans l’air, apportant ce sentiment de sérénité et de nostalgie. La lueur des cierges et chandelles éclairait faiblement le lieu, renforçant cette atmosphère calme et sereine. Le chevalier ôta son heaume et posa son genou au sol, tout en baissant la tête en signe de dévotion. Il s’inclina respectueusement devant les représentations de ses divinités. Puis il se releva, se dirigeant sans tarder vers le duo qui se présentait à lui.
- « Bonsoir mon Père. Lodvik, chevalier de l’Ordre de la Main. Pardonnez cette arrivée tardive, le voyage fut plus long que je ne le croyais. » dit-il, en s’inclinant légèrement devant l’homme de foi.
« Il n’y a pas de mal mon Fils. Merci grandement pour votre venue. Les Dieux vous envoient. Voici la prêtresse Valmyria. »
Lodvik se tourna vers la prêtresse, lui adressant un signe de tête « Sœur Valmyria. » dit-il à l’intéressée, avant de reporter à nouveau son attention vers le prêtre. « Mon Père, pourriez-vous me fournir un rapide résumé de la situation et les pistes que nous possédons actuellement. »
« Bien sûr, j’allais justement répondre à Sœur Valmyria, avant votre venue. Voyez-vous… La situation est dramatique. Tout le village est plongé dans une profonde inquiétude. Les disparitions... » débuta-t-il, tandis qu’une expression d’effroi passa sur son visage ridé et déformé par la terreur. « Chaque famille a perdu un des leurs, un fils aîné, une cadette, même un nouveau-né a été arraché chez les Durval. La mère n’avait même pas eu le temps de terminer son sevrage, qui lui a été retiré lorsqu’elle se rendit au village voisin pour vendre sa laine. Le père Durval est un honnête homme… Un honnête homme. » répéta-t-il. « Vous rendez-vous compte du malheur qui s’abat sur notre village… Je prie nos Dieux sans relâche, en espérant qu’ils puissent nous les rendre... »
- « Vous dites qu’un proche a disparu dans chaque foyer ? »
« Oui, tous… Enfin… tous sauf une famille. Les Cornalier. Mais ils ne quittent jamais le village. »
- « Chaque disparition a eu lieu à l’extérieur de Martilun, c’est bien cela ? »
« Oui, mon Fils. Dès lors que des individus quittent le village, peu n’en reviennent. » Le vieil homme paraissait tourmenté.
- « Très bien, je vous remercie mon Père. Reposez-vous. Nous allons enquêter et je ne quitterai pas les lieux sans obtenir justice. »
Le prêtre remercia une nouvelle fois le paladin, avant de disparaître pour rejoindre ses quartiers personnels, en murmurant des bribes de paroles d’un être angoissé. Lodvik posa son heaume sur un des bancs de bois, avant de se tourner vers la représentation de Kazgoth et lui adresser une prière silencieuse, à genoux. Lorsqu’il eut terminé, il vint se présenter devant la prêtresse aux longs cheveux d’or.
- « Vous devriez vous reposer également. Dès l’aube, nous démarrerons l’enquête. Je compte commencer par la maison de cette famille, les Cornalier. Même si leur justification tient la route, je préfère m’en assurer par moi-même. »
Enfin, il lui adressa un dernier signe de tête en signe de politesse et de respect, avant de récupérer son casque, s’incliner devant les Dieux et quitter la chapelle. Le chevalier comptait examiner le village de nuit et guetter les éventuels signes de trouble.
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Le paladin de l'Ordre progressait à pied à travers les ruelles sinueuses du village de Martilun. Les pavés inégaux et humidifiés par la fraîcheur de la nuit et la brume des montagnes, luisaient face à la lueur de l’astre nocturne. Les reflets bleutés de son armure ressortaient également et ajoutaient une présence magique à cette protection imposante qui se mêlait à l'obscurité.
Lodvik restait vigilant, il scrutait chaque recoin du village avec une grande attention. Il demeurait prêt à agir au moindre signe de vie anormal, au moindre trouble qui pouvait causer du tort à ce village endormi. Ce lieu d’apparence pourtant paisible était victime des disparitions inquiétantes. Mais si rien encore ne s’était produit directement au cœur du hameau, les alentours restaient le terrain de chasse d’un prédateur dont il ignorait tout. La tension était donc palpable, malgré la quiétude perceptible en cet instant. Il était bien décidé à percer les secrets dissimulés dans cette nuit.
Le vent était glacial et soufflait depuis les montagnes. Lodvik était habitué à la fraîcheur et n’en était pas gêné. Il contourna les maisons en pierre, dont les toits étaient recouverts de tuiles parfois écaillées. Certaines fenêtres étaient barricadées, les villageois les plus méfiants préféraient assurer une sécurité supplémentaire en cas d’attaque. Il y avait un mystère à élucider dans ce village isolé et le chevalier ne quitterait pas le lieu tant que la lumière n’aura pas été mise sur ces faits étranges.
La réflexion du paladin fut toutefois troublée par un bruit qui venait de ruelles éloignées. Il se hâta de poursuivre sa route, pour le mener d’où provenait ce vacarme. La lueur des torches enflammées se refléta dans son regard, tandis qu’il constatait un amas de villageois en colère. Le groupe s’était rassemblé près de la maison de la famille, dont aucun membre n’avait disparu. Leurs visages paraissaient furieux, une expression sombre déformaient leurs traits. Ils avaient l’air de vouloir en découdre et faire justice eux-mêmes. La suspicion s’était transformée en mécontentement puis en rage. Ils désiraient un coupable, ils voulaient que quelqu’un pût payer le prix au nom de tous ceux qu’ils avaient perdu. Certains chuchotaient entre eux, d’autres vociféraient des menaces vers la bâtisse locale. Des accusations fusaient de toute part. Les hommes les plus robustes se tenaient devant, leur détermination semblait solide. Leur désir de vengeance se comprenait et elle était prête à éclater à tout moment. Peu importait les moyens employés, le village voulait obtenir vengeance.
Le chevalier de l’Ordre ne s’affolait pas, son visage gardait ses traits habituels. Il commença par ôter son heaume, de manière à familiariser ces personnes étrangères. Il restait impassible, bien qu’une lueur de désapprobation vînt parcourir son regard gris. Il jaugeait leur peur et leur frustration face à ses inquiétantes disparitions. Mais il gardait en tête que la justice expéditive ne ferait qu’ajouter plus de chaos et de souffrance à ce peuple déjà meurtri.
D’abord silencieux, Lodvik se fraya un chemin parmi la foule en colère. Son autorité naturelle faisait taire les murmures lorsqu’il passa à côté de certains. Et sa stature imposante put calmer d’autres plus agressifs. Son calme contrastait avec l’agitation palpable au sein des villageois. Il apportait un semblant d’ordre dans ce chaos ambiant. Les chevaliers de l’Ordre étaient respectés et leur réputation n’était plus à démontrer dans l’ensemble du territoire shouméien. Il leva simplement la main, de manière à attirer l’attention de tous les individus.
- « Je comprends votre colère. Et votre désir de vengeance. Le mal rôde et vous hante. Mais accuser une famille sans preuve n’est pas une forme de justice acceptable pour les Dieux. Évitons de semer davantage la discorde dans nos rangs. Rassemblons-nous au contraire. Laissez-moi ouvrir la voie de cette enquête. Laissez-moi accomplir cela avec l’aide des Dieux. La justice divine s’abattra sur les coupables, je vous en fais la promesse. Moi, Lodvik, paladin de l’Ordre, je vous en fais la promesse mes frères... » Il ne put terminer sa prise de parole, un bruit venant retentir à l’autre bout de la ville.
- « Je vais voir ce qu’il se passe, rentrez chez vous. »
« Laissez-moi vous accompagner Monseigneur. »
- « Très bien, vous trois, venez. Les autres, dans vos habitations. Protégez vos femmes et vos enfants. »
Les trois hommes les plus robustes du village et les plus déterminés accompagnèrent Lodvik, tandis que les autres exécutèrent les ordres. Ils allèrent retrouver leur foyer et en assurer la défense. Le mal n’avait pas de nom et agissait dans l’ombre. Peut-être étaient-ils plusieurs. Il fallait opérer consciencieusement.
Arrivé vers l’endroit d’où le bruit provenait, Lodvik ne put que contempler avec désespoir une mère meurtrie, penchée sur le corps inerte de son jeune garçon. Les traits de son visage paraissaient figés dans une expression de souffrance atroce. Il gisait sans vie, tandis qu’un épais ruisseau sanglant avait coulé de ses plaies. Une plaie béante déchirait son ventre, d’où ses entrailles mutilées s’étalaient maladroitement sur le sol. Son corps maintenant froid était parsemé de marques, stigmates de la violence qu’il avait vécu. Bon nombre de lacérations témoignaient des coups et des griffes de la chose enragée qui avait eu raison de son innocence. L’agression avait été brutale, inhumaine. Les sanglots de la mère résonnaient dans ce silence pesant et macabre. Les hommes qui accompagnaient Lodvik semblaient choqués, plus précisément l’un d’eux, qui s’avança presque chancelant.
« Mon fils… Mon unique fils. »
Lodvik absorbait le visage de la mort, chargé de cette ambiance oppressante et sinistre qui flottait sur cette scène de crime. Le regard du père, précédemment empli de détermination, dégageait à présent un vide étrange. Une absence comme si son esprit refusait d’accepter ce qu’il voyait. Son souffle était saccadé, il semblait accueillir sur ses épaules un poids immense. Il peinait à respirer mais il retenait ses larmes, afin de soutenir sa femme. Il se devait d’être fort, de tenir et d’accepter finalement que son unique fils pût rejoindre le royaume des ombres.
- « J’étais à l’autre bout du village, les hommes voulaient s’en prendre à la famille Cornalier. » Il ôta sa cape et la déposa sur les épaules de la prêtresse. « Sœur Valmyria, occupez-vous de la famille. »
Sans ajouter un mot, le chevalier à l’armure bleutée alla s’agenouiller près des traces, examinant avec attention chaque détail. Ses mains parcouraient le sol, fouillaient, tandis que son regard balayait la zone. L’averse qui arrivait menaçait d’effacer les traces, le paladin devait agir rapidement.
« Monseigneur, Lodvik, quoi que ce soit, je suis des vôtres. Je veux partir en quête de l’abomination qui m’a enlevé mon fils. » dit le père endeuillé.
Lodvik se releva et s’avança vers l’homme. Il plaça sa main sur son épaule.
- « Les empreintes, le sang, les traces et les poils laissés sur la piste… enfin tout me laisse à penser qu’il s’agit de loups. »
« Comment ?… Des loups ? Je... » Il passa sa main sur son front.
- « J’organise une battue dès l’aube. Rassemble des hommes et rejoins moi ici-même. »
Le père meurtri mais déterminé à éradiquer ces bêtes voraces hocha la tête. Il porta son fils dans ses bras. Ils allaient l’amener dans leur maison, afin de le nettoyer, de le préparer à la veillée funèbre. Puis son corps serait enterré dans le cimetière derrière la chapelle du village. La mère les suivait, en pleurant toujours.
Le paladin se dirigea ensuite vers la prêtresse.
- « Sœur Valmyria, je me rends à la chapelle afin d’expliquer les faits au prêtre. Accompagnez la famille endeuillée, ils ont besoin de vous et vous êtes plus apte que moi à leur apporter soutien et réconfort. »
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Lodvik pénétra dans la chapelle, les traits de son visage durcis, ne pouvant laisser derrière lui l’horreur de l’évènement. Une nouvelle fois, le village de Martilun avait été frappé d’une horrible tragédie. Un coin pourtant calme, qui était terni par ce lourd fardeau. Ses pas résonnèrent dans l’enceinte sacrée, alors qu’il s’avançait vers l’autel. Les bougies et cierges éclairaient faiblement le lieu, offrant une douce et agréable lumière. Il leva les yeux vers les représentations divines, cherchant du réconfort dans la foi. Un endroit sacré demeurait un havre de paix, même au milieu du chaos. Le chevalier se ressourçait, après s’être agenouillé devant l’autel, en baissant la tête en signe de respect et d’humilité.
L’homme à l’armure bleutée contourna la nef, cherchant le prêtre. Ses pas le menèrent vers la petite chapelle latérale. Celle-ci se présentait plus intimiste que la salle principale. Un espace humble et propice au recueillement et aux prières. Une arche en bois séparait cet espace du reste de l’édifice. Quelques tableaux ornaient des murs en pierres. Un plus petit autel y trônait également, où les lueurs des bougies vacillaient doucement.
Les lèvres du prêtre murmuraient des paroles sacrées. Ses yeux étaient clos et il paraissait absorbé par sa méditation. Il interrompit finalement sa dévotion, entendant la présence de Lodvik. Il offrit à ce dernier un léger sourire bienveillant, prêt à écouter les paroles du dévot. Celui-ci s’approcha du prêtre, le rejoignit en s’agenouillant près du banc de bois.
Relevant les yeux vers le prêtre, il cherchait la manière de lui relater les évènements de la nuit. Il ne souhaitait pas lui transmettre de la panique, mais il se devait d’être franc.
- « Mon père, nous avons été témoins d’une nouvelle tragédie. Un jeune enfant du village a été retrouvé mort, victime d’une attaque d’une rare violence. Sa mère, Clotilde, est accablée par le chagrin, Sœur Valmyria est à ses côtés. Les différentes marques laissées sur son corps portent les traces de la cruauté qui l’a frappé. J’ai fouillé les environs et trouvé des empreintes qui semblent indiquer la présence de loups. Mais leur nombre reste incertain. » Il marqua une pause. « J’ai organisé une battue dès l’aube avec son père, Gaspard, et les villageois qui souhaitent participer. Je traquerai ces prédateurs jusqu’au dernier. Offrez-moi la bénédiction des Dieux pour m’aider dans cette tâche, mon Père. » Il avait fourni au prêtre les informations en sa possession, cherchant également sa faveur et celles des divinités, afin de le guider dans cette épreuve.
Le paladin baissa de nouveau la tête, laissant au religieux le soin d’assimiler ses paroles. La solennité revient dans la petite chapelle, avant d’accueillir la réponse du prêtre. Ce dernier ressentit un frisson glacé lui parcourir l’échine, en imaginant les détails de la scène macabre. La mort cruelle de l’enfant le bouleversait. Une sombre anxiété envahissait son esprit, mais il ne devait pas se laisser submerger par la panique.
« Prions mon Fils, trouvons dans la sagesse des Dieux la force de surmonter cette épreuve…
Ô puissantes divinités
Entendez l’appel des fidèles
Guidez la main des hommes
Apportez la paix aux cœurs déchirés
Faites que la lumière bannisse les ténèbres
et que la justice s’abatte en vos Noms. »
Lodvik répéta ses mots, ses mains gantées d’acier reposant sur le bois. Son visage était orienté vers le sol, ses yeux clos de manière solennelle. Il entrait en connexion spirituelle avec les Dieux, puisant dans leur force. Porté par une sincère dévotion, son esprit se laissait transporter par l’ambiance sacrée de l’édifice. Sa foi agissant comme un rempart aux Ténèbres. Chaque mot murmuré de la prière montrait sa confiance en la justice des Dieux.
Le chevalier de l’Ordre resta un instant ainsi, avant de quitter la chapelle. Il arriva le premier sur le lieu de rendez-vous, réajustant son heaume et son épée à la ceinture. Son regard balaya les participants un à un, lorsque ceux-ci arrivèrent. Il s’assura que tous étaient équipés d’une arme pour se défendre lors de la traque. Il s’avança naturellement vers Gaspard, le premier préoccupé et touché par cette tragédie.
- « Je ferai tout mon possible pour retrouver ces bêtes féroces, responsables de la mort de votre fils. Nous les empêcherons de faire d’autres victimes. » dit-il en hochant la tête en signe d’encouragement. Puis, il s’adressa au reste de l’assemblée, d’une voix forte et claire. « Nous devons rester unis et concentrés. Nous ignorons leur nombre, mais je ne les laisserai pas causer plus de mal. Suivez mes ordres et ne vous dispersez pas. Restez vigilants et nous réussirons à les neutraliser. »
Les villageois acquiescèrent en hochant la tête, certains plus virulents brandissaient leurs armes au-dessus de leur tête, prêts à en découdre. La paladin à la tête du groupe de traqueurs, ils se sentaient déterminés et habités d’une force vengeresse. Confiants dans leur capacité à débusquer et affronter les dangers qui les attendaient dans les bois sombres.
- « Gaspard, vous marcherez à mes côtés, votre connaissance des bois sera un atout pour le groupe. Suivez-nous de près et gardez vos sens en éveil. Restez silencieux autant que possible, les loups peuvent être proches… Ne cédez pas à la panique. » dit-il au reste du groupe. Puis il tourna légèrement la tête vers la prêtresse qui le saluait. « Bonjour Sœur Valmyria. Ravi de vous compter parmi nous, nous allons commencer la battue dès maintenant. Restez près de moi, nous aurons besoin de toute l’aide que nous pouvons obtenir. » Son ton gardait son sérieux, l’esprit déjà concentré dans les tâches à venir.
Avec un plan clair en tête, Lodvik, Valmyria et les villageois de Martilun se mirent en route. Le ciel était gris et menaçant. Le groupe avançait et s’enfonçait dans les sous-bois. La boue recouvrait rapidement leurs bottes, rendant leurs déplacements plus difficiles. Les arbres étaient pour beaucoup dépouillés de leurs feuilles et offraient un aspect sinistre à l’environnement.
Le paladin dirigeait la traque, il scrutait les environs en essayant de ne pas laisser passer d’indices. Il se baissait de temps à autres pour examiner les empreintes laissées au sol et les traces marquées dans la boue. Il semblait suivre la bonne piste, chaque pas le rapprochait un peu plus des bêtes sauvages. Les villageois, portant des armes rudimentaires pour la plupart, ou des torches, avançaient en suivant les pas du chevalier en armure. Ils avaient confiance en lui et en son jugement. Un homme de foi ne saurait les trahir.
Malgré la difficulté du terrain, le groupe continuait de progresser lentement à travers les bois. Lodvik suivait les traces laissées par les prédateurs.
Au fur et à mesure qu’il avançait, les échos lointains des hurlements des loups se faisaient entendre. Il se retourna vers le groupe, leur demandant de se faire les plus discrets possibles. Les cris sinistres résonnaient de plus en plus, signe qu’ils se rapprochaient. Le chevalier resserra sa prise sur la garde de son épée, prêt à affronter le danger imminent.
Ils atteignirent enfin la tanière des loups, une clairière sombre au cœur du bois. Les arbres se dressaient autour d’eux, se refermant comme un piège sur les pisteurs. Les loups étaient nombreux, leurs yeux jaunes brillaient d’une lueur lugubre et malveillante. Comme s’ils étaient soumis à un enchantement démoniaque. Leurs crocs acérés visibles à la lueur des torches. Leurs hurlements s’intensifièrent à leur présence, offrant une symphonie terrifiante qui envahit le groupe d’adrénaline. Lodvik se tenait debout, scrutant les loups le regard dur. Le combat s’annonçait rude, il était prêt à faire face.
- « Préparez-vous au combat, s’ils nous encerclent restez près de moi et chacun avec une vision sur les environs. Il faut remplir l’espace et ne pas leur tourner le dos ! Restez ensemble et frappez ! Utilisez le feu et vos armes avec force ! »
Lodvik concentra son énergie, en invoquant la puissance de la lumière divine à travers son épée. Une lueur vive enveloppa l’Éternelle, une aura brillante qui chassait l’obscurité des bois. Des étincelles d’énergie lumineuse jaillissait de la lame, en crépitant telles des étoiles sacrées. Les loups reculèrent légèrement et montrèrent les crocs férocement devant cette représentation presque céleste.
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Les crocs des loups se refermaient sur les chairs humaines, faisant résonner les cris de douleur et alimentant la rage de Lodvik. En tant que paladin de l’Ordre, il avait juré de protéger les shouméiens fidèles aux titans. Purger les ennemis des divinités, peu importe le mal qui les rongeait. Et en ce jour, le mal se camouflait dans la peau de bêtes enragées. Des loups sinistres aux yeux emplis de folie.
Son épée gorgée de la lumière purificatrice et divine avait été forgée et bénie pour des batailles telle que celle-ci. La justice céleste tranchait et purgeait le mal responsable de cette infamie.
Un loup bondit sur lui, gueule béante, prête à arracher la gorge du paladin. Ce dernier pivota et d’un mouvement rapide, son épée traça un arc de cercle rutilant, avant de s’abattre sur le crâne de la bête et le fendre en deux. Le liquide carmin et visqueux jaillit, éclaboussant son heaume. Un autre loup tenta de l’attaquer vers l’arrière, mais il se retourna à temps, frappant d’abord sur les flancs, puis touchant dans un second temps le cœur noirci de la créature.
Les loups étaient nombreux et leurs attaques semblaient étrangement ordonnées. Un comportement anormal pour des animaux sauvages. Cela interrogeait Lodvik, mais il ne laissa pas ce doute troubler sa concentration pendant le combat. Ses instants de réflexion pouvaient signifier sa mort, celle de Valmyria ou des villageois.
Le sang et la boue se mêlaient sous ses pieds, rendant difficiles ses déplacements et son aisance. Le paladin frappa alors le sol d’une force surhumaine, créant un cratère qui projeta plusieurs loups en arrière. Leur corps retombèrent lourdement, les os brisés. Et d’autres s’éloignèrent. Un loup en profita pour bondir sur lui, mais il parvint à saisir sa gorge dans sa main gantée métallique. Il écrasa son gosier de ses doigts, sentant ses os se briser également et il jeta le corps inerte de l’animal sur ses assaillants, les repoussant une nouvelle fois. La frénésie des loups les poussa à continuer le combat. Lodvik les balaya avec des coups latéraux, brisant leur crâne ou déchiquetant leurs corps. Un loup réussit à coincer son bras dans sa gueule. En réponse, il attrapa solidement sa mâchoire et l’écarta brutalement pour l’arracher. Le sang gicla, éclaboussant une nouvelle fois son heaume et son armure.
Les loups continuaient d’affluer, en se coordonnant avec rage et malveillance. Autour de lui, les villageois luttaient désespérément, armés de fourches, de torches et de bâtons. Tant d’armes improvisées qui servaient leur cause. Valmyria, malgré son épuisement, poursuivait également le combat. Lodvik avait du respect pour elle, alors qu’il la voyait se tuer à la tache pour soigner les blessés tout en luttant. Son sens du devoir était remarquable et il appréciait avoir son aide.
Tandis qu’il jetait un coup d’œil vers la prêtresse, un loup plus grand que les autres tenta de le prendre par surprise. La bête poussa un hurlement déchirant alors que la lame divine ouvrait ses flancs, déversant ses entrailles brunies sur le sol boueux. La scène macabre et l’odeur pestilentielle de la mort offraient un tableau d’horreur, qui laissa le paladin de marbre. Il ne tirait aucun plaisir dans le massacre, mais il n’en éprouvait aucune honte non plus. Il fallait simplement agir, il était missionné par les hautes instances religieuses. Et rien ne pouvait démotiver la puissance de sa Foi.
L’homme en armure accélérait ses mouvements, il détruisait un à un les loups qui venaient à lui. Il frappait le sol, en produisant des ondes de choc. Lorsqu’un des loups tenta d’attraper sa jambe, il lui infligea un violent coup de pied. Il fut propulsé et son corps s’écrasa bruyamment contre une pierre, laissant une traînée sanglante sur son passage.
La terre était à présent couverte de sang visqueux mélangé à la boue. Il sentait la fatigue dans ses muscles et usa de sa régénération pour poursuivre ce combat qui ne semblait pas avoir de fin. Les cadavres mutilés s’amoncelaient, chaque coup amplifiait le carnage. Mais les loups continuaient d’attaquer dans leur folie suicidaire.
Lodvik se tenait debout, l’armure remplie de boue et de sang, essoufflé. Les villageois qui avaient survécu et les moins blessés resserraient les rangs. Le paladin de l’Ordre observa autour de lui les corps déchiquetés des loups, leurs regards vitreux figés dans une expression vide et sinistre. Les corps des hommes étaient meurtris, ensanglantés. Quelque chose de sombre se dissimulait dans cette sournoise attaque. Il fallait découvrir ce qu’il se tramait et éviter de prochains massacres dans le village de Martilun et ses alentours.
L’odeur de la chair brûlée et du pelage sombre des bêtes enragées emplissait l’air, le rendant étouffant. Pas de satisfaction sadique dans son regard, seulement la résolution. Quelque chose de maléfique contrôlait ces bêtes, il fallait trouver d’où cela provenait.
Il écoutait les paroles de Valmyria puis les échanges des hommes, sentant leur peur et leur confusion. Il tourna la tête vers la prêtresse, en levant la main pour exiger le silence.
- « Vous avez raison, Sœur Valmyria. Ces bêtes ne se comportent pas naturellement. Quelque chose les manipule dans l’ombre, les pousse dans cette folie. » déclara-t-il. Pierrot, les traits de son visage déformés par la terreur, proposait de se barricader au village. Tandis qu’un autre préférait traquer ses bêtes féroces jusqu’au tréfonds des ténèbres. « Écoutez-moi. Nous pourrions nous barricader et attendre, comme nous pourrions les traquer sans relâche. Mais cela ne fera que retarder l’inévitable. Ces bêtes reviendront, encore et encore. Et nous ne pourrons pas les repousser indéfiniment. » Il fit une pause. « Quelque chose de bien plus obscur se cache dans ces bois. Nous devons trouver la source de ce mal, pour se débarrasser des loups de manière définitive. » Il se tourna vers la prêtresse. « Cela peut être un mage noir ou une entité démoniaque, ou autre chose encore. Nous devons l’identifier et le mettre hors d’état de nuire. » Puis il se tourna vers les hommes de Martilun. « Votre courage vous honore mes frères. Mais nous ne pouvons pas rester ici à attendre notre mort. » Puis à Pierrot. « Je comprends ta crainte. Retourne au village et assure la sécurité des autres, dresse des barricades. » Puis, pour les autres, serrant le pommeau de l’Éternelle avec force. « Pour ceux qui restent, préparez-vous. »
La situation ne pouvait pas attendre. Il ferma ses paupières un instant, se concentrant sur son environnement. Son ouïe augmentée s’aiguisait, afin de capter les bruits lointains, les murmures des ténèbres. Puis il ouvrit les yeux, laissant sa vue augmenter, scrutant au loin d’où provenaient les sons qu’il avait perçus.
Sans hésitation, Lodvik guida le groupe vers cette nouvelle destination. Laissant ses sens aiguisés rechercher le moindre signe d’une présence hostile. Bientôt, il aperçut des cadavres d’animaux mutilés joncher le sol. Ils arrivèrent non loin de ruines, les vestiges d’une ancienne chapelle oubliée par le temps. La végétation se faisait plus dense dans ce coin de la forêt. Les reliques semblaient imprégnées d’une aura malfaisante. Une brume froide et épaisse enveloppait les ruines, obscurcissant davantage les alentours. Une odeur tenace de pourriture et de décomposition chargeait l’air. L’endroit semblait maudit, une présence sinistre les observait depuis les ténèbres de son antre.
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Valmyria
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