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Noble de La République
Neera Storm
Messages : 580
crédits : 854
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Info personnage
Race: Demi-titan
Vocation: Mage élémentaliste
Alignement: Chaotique bon
Rang: B
Neera n’avait jamais été aussi contente de mettre fin à cette conversation.
Pas que la compagnie de Phèdre était désagréable.
Juste… Certains propos de sa nouvelle camarade étaient dérangeants.
La Tornade avait présenté la folie de sa mère comme un élément irréfutable, et le fait que celle-ci lui ait hurlé qu’elle était la fille d’un dieu, en la secouant comme un prunier, l’avait d’ailleurs convaincue de la mettre dans un asile psychiatrique. Que l’élémentaliste n’était pas totalement humaine, c’était un fait. Que la matriarche des Storm ait été très fidèle à son époux, c’était un fait aussi, Albus lui-même le lui avait confirmé depuis longtemps. Mais il était hautement plus probable qu’il y ait eu un adultère quelque part et que ça ait donné un enfant bâtard : en somme, les Huit n’avaient rien à voir là-dedans. C’était simple, c’était carré, et les choses avaient été résolues de cette façon.
Alors qu’on vînt lui raconter qu’en fait, sa mère ne lui avait jamais menti, ça avait de quoi rendre amer, même si ce n’était qu’une hypothèse. Et de fait, la jeune femme avait plissé les yeux, montrant, rien qu’à son attitude, qu’elle était assez fermée à l’idée de changer sa version des faits, à accepter même qu’elle eût pu avoir tort. Mais c’était une réaction un peu normale quand quelque chose était devenue pour nous une évidence.
- Je ne sais pas, maugréa-t-elle, peut-être de façon plus abrupte et tranchante qu’elle n’en avait l’habitude. Je n’ai jamais envisagé cette possibilité parce que… La diviniste fit la moue. Parce que sur les millions d’individus qui peuplent le Sekai, les chances d’avoir du sang titanide sont quasiment nuls. Bien sûr, Phèdre aussi avait raison : les récompenses des Titans pouvaient être aussi disproportionnées que leurs châtiments. Mais quand même. Dans 99% des cas, celui qui prétend avoir un héritage divin dans la veine est soit un fou, soit un mégalomane. Aucune chance que je ne me retrouve là-dedans.
Plongeant une cuillère dans son gruau insipide, c’est la jeune femme à ses côtés qui reprend la parole, et il en faut peu pour que la sang-mêlée ne l’interrompe en se levant de manière brusque. Sa mère, une martyre ? Non. Non, non, non, non, non. C’est donc bien, très bien même, que Phèdre arrête là ses insinuations et propose d’en reparler plus tard. Eût-elle continué que Neera l’aurait coupée, et peut-être pas de la manière la plus agréable qui soit. Quant à la méditation, c’est une idée. Elle l’a déjà fait, aux alentours de Melorn, dans les terres gelées, quand il s’agissait de développer ses pouvoirs. Elle pourrait peut-être recommencer, mais en axant moins sa concentration sur son mana. La chanson, pour sa part, était une quelque chose de secondaire, aux yeux de la Tornade : si Phèdre ne désirait pas qu’elle la joue, elle ne le recommencerait pas, c’était aussi simple que cela.
Contrairement à la demi-fae, Neera ne passa pas d’une partie du camp à une autre. Ou plutôt si, mais pas de la même manière. Le rôle de la jeune femme était de participer à la protection de la troupe, au déblaiement des obstacles, à des aides ponctuelles quand une roue se calait dans les méandres du désert. Par conséquent, elle passait d’un coin à l’autre de leur cortège, et pour aller plus vite, la semi-titanide n’avait aucun scrupules à voler. De temps en temps, on lui demandait de faire du repérage, et dans ce cas, la professeure volait aussi haut qu’elle le pouvait pour revenir faire son rapport au commandant des soldats. Enfin, quand elle marchait au sol et que son aide n’était pas particulièrement requise, elle retrouvait son statut de pédagogue en enseignant quelques astuces élémentaires aux soldats qui maîtrisait des bases à ce sujet. Cela eut au moins le mérite de lui faire changer les idées, la diversité de ses tâches aidant, et elle eut l’impression que la journée passait en un battement de cil. Quand elle revint donc à sa loge et qu’elle entendit le commentaire de la Reikoise, elle n’eut aucun mal à comprendre qu’elles n’avaient pas vécu le même genre d’expérience.
- C’était donc une journée difficile ? De mon côté, je dois admettre que je n’ai pas arrêté. Tu as certainement dû me voir à certains moments. L’élémentaliste s’étira avant de froncer des sourcils à la mention de la soupe aux poissons. Phèdre, tu n’as pas… Une mine totalement déconcertée apparut sur son visage, et elle ne put s’empêcher de renchérir : Mais qu’est-ce qu’ils t’ont fait pour que tu en arrives à ça ? Explique. Quel travail t’a-t-on donné exactement ? Naturellement, la jeune femme se tait pour laisser son interlocutrice répondre, et une fois que c’est chose faite, la belle prend un moment pour réfléchir, avant de prendre une décision subite. Dans ce cas, je vais t’aider les prochains jours, dès que j’aurais du temps libre. Tu verras que j’ai l’esprit pratique. Je pense que je pourrais te donner quelques conseils, même si je ne suis pas parfaite en tout. Surtout en matière de lingerie.
Et Neera tint promesse, quoiqu’en dise la mage noire. Ce qui, un peu paradoxalement, leur permit de partager quelques expériences ensemble, soit qu’elles fussent marrantes – ah bon, on ne lavait pas un linge de cette façon ? Il n’était pas aussi blanc qu’à l’arrivée ? Bon ce n’était qu’un détail, non ? – soit qu’elles fussent gratifiantes, Phèdre pouvant lui apprendre quelques petites astuces que sa nouvelle amie ne connaissait pas du tout. Des mœurs reikoises, par exemple, mais aussi quelques petits éléments dans leur infirmerie de fortune – Neera avouant platement qu’elle ne connaissait pas grand chose en médecine physique, et que ses soins élémentaires lui convenaient tout à fait. La magicienne bougeant régulièrement au sein de leur troupe, sa présence ne dérangeait pas tellement que ça les voyageurs, et elle en profita dès lors pour donner à son tour des conseils à la fille des sables. Elle se surprit parfois à découvrir sa personnalité confiante, et puis, une personnalité plus discrète, comme si cette dernière était plus timide et réservée. Mais jamais il ne lui vint à l’esprit d’assumer qu’elles étaient deux dans ce corps.
Quelques jours passèrent, et le duo fonctionna au rythme presque infernal de la caravane. Aussi, quand elles dépassèrent Kyouji, Neera finit par avouer à son binôme :
- Je serai contente d’arriver chez moi et d’enfin retrouver le temps plus clément de la République.
Enfin, elles en étaient à la dernière partie de leur voyage, et si le danger n’était pas encore nul, elles n’auraient bientôt plus à subir le climat chaud et humide du Reike.
Un soir, alors que la troupe s’était arrêtée, et qu’ils pouvaient tous profiter d’un beau ciel étoilé, la jeune femme aux cheveux d’argent avait quitté un peu plus tôt le feu de camp. Phèdre non, peut-être parce qu’elle n’avait pas encore terminé son repas. Ce qui était sûr, c’est que l’enseignante arriva la première près de leur loge mais, loin de rentrer à l’intérieur, elle s’assit tranquillement près d’un gros rocher près de la caravane, tout en regardant la belle voie lactée du Sekai. Elle appréciait le groupe avec qui ils avaient voyagé – qui étaient une protection face aux prédateurs de ce monde – mais elle savourait aussi quelques moments d’intimité, loin du bruit presque continuel de leur camp. Puis, mine de rien, elle en profitait parfois aussi pour méditer, suivant ainsi le conseil de la sœur de Siame, bien qu’elles n’en eussent pas reparlé depuis leur première conversation. En tous les cas, elle ne fut pas surprise d’entendre des bruits de pas venir à sa rencontre, et cette fois, Neera se permit même une petite taquinerie :
- Tu n’as pas empoisonné la soupe aux légumes, ce soir. Mais j’ai cru entendre que tu avais eu des compliments de la cuisinière, ou c’est moi ?
Pas que la compagnie de Phèdre était désagréable.
Juste… Certains propos de sa nouvelle camarade étaient dérangeants.
La Tornade avait présenté la folie de sa mère comme un élément irréfutable, et le fait que celle-ci lui ait hurlé qu’elle était la fille d’un dieu, en la secouant comme un prunier, l’avait d’ailleurs convaincue de la mettre dans un asile psychiatrique. Que l’élémentaliste n’était pas totalement humaine, c’était un fait. Que la matriarche des Storm ait été très fidèle à son époux, c’était un fait aussi, Albus lui-même le lui avait confirmé depuis longtemps. Mais il était hautement plus probable qu’il y ait eu un adultère quelque part et que ça ait donné un enfant bâtard : en somme, les Huit n’avaient rien à voir là-dedans. C’était simple, c’était carré, et les choses avaient été résolues de cette façon.
Alors qu’on vînt lui raconter qu’en fait, sa mère ne lui avait jamais menti, ça avait de quoi rendre amer, même si ce n’était qu’une hypothèse. Et de fait, la jeune femme avait plissé les yeux, montrant, rien qu’à son attitude, qu’elle était assez fermée à l’idée de changer sa version des faits, à accepter même qu’elle eût pu avoir tort. Mais c’était une réaction un peu normale quand quelque chose était devenue pour nous une évidence.
- Je ne sais pas, maugréa-t-elle, peut-être de façon plus abrupte et tranchante qu’elle n’en avait l’habitude. Je n’ai jamais envisagé cette possibilité parce que… La diviniste fit la moue. Parce que sur les millions d’individus qui peuplent le Sekai, les chances d’avoir du sang titanide sont quasiment nuls. Bien sûr, Phèdre aussi avait raison : les récompenses des Titans pouvaient être aussi disproportionnées que leurs châtiments. Mais quand même. Dans 99% des cas, celui qui prétend avoir un héritage divin dans la veine est soit un fou, soit un mégalomane. Aucune chance que je ne me retrouve là-dedans.
Plongeant une cuillère dans son gruau insipide, c’est la jeune femme à ses côtés qui reprend la parole, et il en faut peu pour que la sang-mêlée ne l’interrompe en se levant de manière brusque. Sa mère, une martyre ? Non. Non, non, non, non, non. C’est donc bien, très bien même, que Phèdre arrête là ses insinuations et propose d’en reparler plus tard. Eût-elle continué que Neera l’aurait coupée, et peut-être pas de la manière la plus agréable qui soit. Quant à la méditation, c’est une idée. Elle l’a déjà fait, aux alentours de Melorn, dans les terres gelées, quand il s’agissait de développer ses pouvoirs. Elle pourrait peut-être recommencer, mais en axant moins sa concentration sur son mana. La chanson, pour sa part, était une quelque chose de secondaire, aux yeux de la Tornade : si Phèdre ne désirait pas qu’elle la joue, elle ne le recommencerait pas, c’était aussi simple que cela.
Contrairement à la demi-fae, Neera ne passa pas d’une partie du camp à une autre. Ou plutôt si, mais pas de la même manière. Le rôle de la jeune femme était de participer à la protection de la troupe, au déblaiement des obstacles, à des aides ponctuelles quand une roue se calait dans les méandres du désert. Par conséquent, elle passait d’un coin à l’autre de leur cortège, et pour aller plus vite, la semi-titanide n’avait aucun scrupules à voler. De temps en temps, on lui demandait de faire du repérage, et dans ce cas, la professeure volait aussi haut qu’elle le pouvait pour revenir faire son rapport au commandant des soldats. Enfin, quand elle marchait au sol et que son aide n’était pas particulièrement requise, elle retrouvait son statut de pédagogue en enseignant quelques astuces élémentaires aux soldats qui maîtrisait des bases à ce sujet. Cela eut au moins le mérite de lui faire changer les idées, la diversité de ses tâches aidant, et elle eut l’impression que la journée passait en un battement de cil. Quand elle revint donc à sa loge et qu’elle entendit le commentaire de la Reikoise, elle n’eut aucun mal à comprendre qu’elles n’avaient pas vécu le même genre d’expérience.
- C’était donc une journée difficile ? De mon côté, je dois admettre que je n’ai pas arrêté. Tu as certainement dû me voir à certains moments. L’élémentaliste s’étira avant de froncer des sourcils à la mention de la soupe aux poissons. Phèdre, tu n’as pas… Une mine totalement déconcertée apparut sur son visage, et elle ne put s’empêcher de renchérir : Mais qu’est-ce qu’ils t’ont fait pour que tu en arrives à ça ? Explique. Quel travail t’a-t-on donné exactement ? Naturellement, la jeune femme se tait pour laisser son interlocutrice répondre, et une fois que c’est chose faite, la belle prend un moment pour réfléchir, avant de prendre une décision subite. Dans ce cas, je vais t’aider les prochains jours, dès que j’aurais du temps libre. Tu verras que j’ai l’esprit pratique. Je pense que je pourrais te donner quelques conseils, même si je ne suis pas parfaite en tout. Surtout en matière de lingerie.
Et Neera tint promesse, quoiqu’en dise la mage noire. Ce qui, un peu paradoxalement, leur permit de partager quelques expériences ensemble, soit qu’elles fussent marrantes – ah bon, on ne lavait pas un linge de cette façon ? Il n’était pas aussi blanc qu’à l’arrivée ? Bon ce n’était qu’un détail, non ? – soit qu’elles fussent gratifiantes, Phèdre pouvant lui apprendre quelques petites astuces que sa nouvelle amie ne connaissait pas du tout. Des mœurs reikoises, par exemple, mais aussi quelques petits éléments dans leur infirmerie de fortune – Neera avouant platement qu’elle ne connaissait pas grand chose en médecine physique, et que ses soins élémentaires lui convenaient tout à fait. La magicienne bougeant régulièrement au sein de leur troupe, sa présence ne dérangeait pas tellement que ça les voyageurs, et elle en profita dès lors pour donner à son tour des conseils à la fille des sables. Elle se surprit parfois à découvrir sa personnalité confiante, et puis, une personnalité plus discrète, comme si cette dernière était plus timide et réservée. Mais jamais il ne lui vint à l’esprit d’assumer qu’elles étaient deux dans ce corps.
Quelques jours passèrent, et le duo fonctionna au rythme presque infernal de la caravane. Aussi, quand elles dépassèrent Kyouji, Neera finit par avouer à son binôme :
- Je serai contente d’arriver chez moi et d’enfin retrouver le temps plus clément de la République.
Enfin, elles en étaient à la dernière partie de leur voyage, et si le danger n’était pas encore nul, elles n’auraient bientôt plus à subir le climat chaud et humide du Reike.
Un soir, alors que la troupe s’était arrêtée, et qu’ils pouvaient tous profiter d’un beau ciel étoilé, la jeune femme aux cheveux d’argent avait quitté un peu plus tôt le feu de camp. Phèdre non, peut-être parce qu’elle n’avait pas encore terminé son repas. Ce qui était sûr, c’est que l’enseignante arriva la première près de leur loge mais, loin de rentrer à l’intérieur, elle s’assit tranquillement près d’un gros rocher près de la caravane, tout en regardant la belle voie lactée du Sekai. Elle appréciait le groupe avec qui ils avaient voyagé – qui étaient une protection face aux prédateurs de ce monde – mais elle savourait aussi quelques moments d’intimité, loin du bruit presque continuel de leur camp. Puis, mine de rien, elle en profitait parfois aussi pour méditer, suivant ainsi le conseil de la sœur de Siame, bien qu’elles n’en eussent pas reparlé depuis leur première conversation. En tous les cas, elle ne fut pas surprise d’entendre des bruits de pas venir à sa rencontre, et cette fois, Neera se permit même une petite taquinerie :
- Tu n’as pas empoisonné la soupe aux légumes, ce soir. Mais j’ai cru entendre que tu avais eu des compliments de la cuisinière, ou c’est moi ?
Citoyen du monde
Phèdre
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crédits : 2441
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- Quel travail ? Ils m’ont donné du travail, c’est amplement suffisant pour m’en plaindre. Avait répondu Phèdre dans un haussement de sourcil comme si, à l’évidence, personne n’avait jamais osé en faire autant. Puis elle avait terminé par un : - Je n’ai besoin ni de ton aide, ni de tes conseils. Une vérité brute annoncée sans animosité pour l’unique est bonne raison qu’elle pensait réellement ce qu’elle disait. Ce n’était pas d’aide que manquait la demi-sang, c’était de patience. Elle ne supportait pas tout ces inconnus qui n’avaient de cesse de lui donner des ordres et qui avaient l’outrecuidance de lui lancer des regards courroucés quand elle ne savait ou ne voulait pas faire quelque chose. De plus, Eris ne lui était d’aucune utilité. A contre-coeur, elle avait tenté de fouiller dans sa mémoire -leur mémoire- pour y trouver une quelconque aptitude dans un domaine, n’importe lequel qui ne soit pas en rapport avec les livres, l’écriture ou les bibliothèques miteuses. Hélas, elle n’avait rien trouvé d’autre que cela et une capacité extrêmement bien développée à manipuler la magie noire. Elle avait aussi découvert des heures et des heures d'entraînement, une quantité de livres lus qui approchaient facilement des quatre chiffres et une inflexibilité à l'entraînement qu’elle aurait pu deviner sans même avoir à y songer. Pour autant ces qualités là n’allaient pas l’aider dans une situation comme la sienne où on lui demandait de mettre la main à la pâte. Non content de ne pas être très douée, l’idée de s’abaisser à ce genre de travaux l’irritait.
Néanmoins, les jours défilant et non sans y être poussée par les détestables encouragement de la Tornade, Phèdre finit par se mettre au travail. Cela mit plusieurs jours avant qu’elle ne daigne fournir un effort considérable et au moins à la hauteur des autres mais une fois qu’elle eut compris qu’elle n’avait, de toute façon pas le choix, elle préféra se débarrasser vite et bien de ses tâches. Le temps était long, les journées interminables et les cales qui se formaient sur ses mains rendait Phèdre acariâtre. La seule chose positive qu’elle retirait de tout cela, c'était le silence d’Eris dans sa tête. Il arrivait parfois qu’elle sente sa conscience s’agiter, qu’elle entende sa voix groggy marmonner -surtout lorsqu’elle versait du sable dans le plat d’une vieille femme qui la regardait toujours de travers- mais c’était tout et cela lui faisait un bien fou.
- Si le temps était le seul problème ici. Pesta Phèdre, sagement assise aux côtés de Neera, occupée à s’alimenter plus par nécessité que véritable envie. Le gruau insipide qu’elles étaient en train de manger constituait presque leur alimentation de base depuis qu’elles avaient quittés le Reike. Et il n’était accompagné de viande que lorsque les imbéciles en jupette qui leur servait de chasseur étaient capable d’attraper autre chose qu’une ridicule petite souris qu’ils gardaient jalousement pour eux. Tout ce dont rêvait la jeune femme c’était d’un lit douillé, d’une bon plat gorgé d’épices, de silence et de pouvoir paresser des jours durant en attendant que les callosités disparaissent de ses mains. Un souhait simple à réaliser qui était pourtant loin de l’être.
- Seulement celle de la mère Hildegarde. Répondit-elle sans s’en émouvoir. - Elle m’a dit que la pièce d’armure que j’ai cousue était digne d’un champa avec des moufles. La prochaine fois, elle réfléchira à deux fois. Un petit sourire satisfait étira ses lèvres alors qu’elle mettait une cuillerée de gruau dans sa bouche. - J’ai peut-être aidé la cuisinière à me faire des compliments. Peut-être l’avait-elle légèrement séduite à l’aide d’un sort quand le maître de camp était passée à côté, histoire de s’assurer de finir le voyage en leur compagnie et cela malgré les quelques plaintes qui ressortaient régulièrement à son sujet. “Trop fainéante, trop insolente, pas assez efficace.”
Phèdre savait que Neera n’approuvait pas ses méthodes et elle s’en serait inquiétée si cette dernière avait fait quoi que ce soit pour la dénoncer mais par chance la jeune femme était empathique -ou trop stupide, ça restait à voir- pour le faire et se contentait de sermonner Phèdre avec plus ou moins de détermination. La demi-fae avait alors supposé que tant qu’elle n’outrepassait pas les limites, la Tornade garderait son secret. Donner quelques courantes de ci, de là et s’attribuer des compliments pas vraiment mérités ne constituaient pas encore un crime de lèse-majesté.
- J’ai remarqué que tu méditais souvent dernièrement. Au-delà d’une petite peste perchée sur un caillou avec son gruau dégeulasse, Phèdre était aussi une manipulatrice douée. Elle aimait observer en silence pour chercher à comprendre, c’était la raison pour laquelle elle n’avait plus reparler à la jeune femme de sa mère. Le temps de lui laisser avaler la pilule et que son cerveau ne réfléchisse, trouve des théories et fasse le reste de lui-même. Toutefois, elle ne put s’empêcher de tâter le terrain : - Tu as trouvé des réponses à tes questions ?
Néanmoins, les jours défilant et non sans y être poussée par les détestables encouragement de la Tornade, Phèdre finit par se mettre au travail. Cela mit plusieurs jours avant qu’elle ne daigne fournir un effort considérable et au moins à la hauteur des autres mais une fois qu’elle eut compris qu’elle n’avait, de toute façon pas le choix, elle préféra se débarrasser vite et bien de ses tâches. Le temps était long, les journées interminables et les cales qui se formaient sur ses mains rendait Phèdre acariâtre. La seule chose positive qu’elle retirait de tout cela, c'était le silence d’Eris dans sa tête. Il arrivait parfois qu’elle sente sa conscience s’agiter, qu’elle entende sa voix groggy marmonner -surtout lorsqu’elle versait du sable dans le plat d’une vieille femme qui la regardait toujours de travers- mais c’était tout et cela lui faisait un bien fou.
- Si le temps était le seul problème ici. Pesta Phèdre, sagement assise aux côtés de Neera, occupée à s’alimenter plus par nécessité que véritable envie. Le gruau insipide qu’elles étaient en train de manger constituait presque leur alimentation de base depuis qu’elles avaient quittés le Reike. Et il n’était accompagné de viande que lorsque les imbéciles en jupette qui leur servait de chasseur étaient capable d’attraper autre chose qu’une ridicule petite souris qu’ils gardaient jalousement pour eux. Tout ce dont rêvait la jeune femme c’était d’un lit douillé, d’une bon plat gorgé d’épices, de silence et de pouvoir paresser des jours durant en attendant que les callosités disparaissent de ses mains. Un souhait simple à réaliser qui était pourtant loin de l’être.
- Seulement celle de la mère Hildegarde. Répondit-elle sans s’en émouvoir. - Elle m’a dit que la pièce d’armure que j’ai cousue était digne d’un champa avec des moufles. La prochaine fois, elle réfléchira à deux fois. Un petit sourire satisfait étira ses lèvres alors qu’elle mettait une cuillerée de gruau dans sa bouche. - J’ai peut-être aidé la cuisinière à me faire des compliments. Peut-être l’avait-elle légèrement séduite à l’aide d’un sort quand le maître de camp était passée à côté, histoire de s’assurer de finir le voyage en leur compagnie et cela malgré les quelques plaintes qui ressortaient régulièrement à son sujet. “Trop fainéante, trop insolente, pas assez efficace.”
Phèdre savait que Neera n’approuvait pas ses méthodes et elle s’en serait inquiétée si cette dernière avait fait quoi que ce soit pour la dénoncer mais par chance la jeune femme était empathique -ou trop stupide, ça restait à voir- pour le faire et se contentait de sermonner Phèdre avec plus ou moins de détermination. La demi-fae avait alors supposé que tant qu’elle n’outrepassait pas les limites, la Tornade garderait son secret. Donner quelques courantes de ci, de là et s’attribuer des compliments pas vraiment mérités ne constituaient pas encore un crime de lèse-majesté.
- J’ai remarqué que tu méditais souvent dernièrement. Au-delà d’une petite peste perchée sur un caillou avec son gruau dégeulasse, Phèdre était aussi une manipulatrice douée. Elle aimait observer en silence pour chercher à comprendre, c’était la raison pour laquelle elle n’avait plus reparler à la jeune femme de sa mère. Le temps de lui laisser avaler la pilule et que son cerveau ne réfléchisse, trouve des théories et fasse le reste de lui-même. Toutefois, elle ne put s’empêcher de tâter le terrain : - Tu as trouvé des réponses à tes questions ?
Noble de La République
Neera Storm
Messages : 580
crédits : 854
crédits : 854
Info personnage
Race: Demi-titan
Vocation: Mage élémentaliste
Alignement: Chaotique bon
Rang: B
En effet, Neera méditait plus dernièrement. Impossible que sa compagne ne le remarque pas, puisqu’elles devaient se côtoyer bon gré mal gré tout le long de leur voyages. Les deux femmes ne discutaient pas forcément tous les jours – ça dépendait de leur journée, comme de leurs humeurs – mais elles avaient néanmoins remarqué quelques habitudes de l’une et l’autre. Neera s’amusait souvent à tenter quelques esquisses de dessins – pour immortaliser les paysages qu’ils rencontraient et que la Républicaine ne voyait pas forcément tous les jours. De temps en temps, quand cela s’y prêtait, elle s’amusait parfois à manipuler sa propre magie, mais consciente que ses dons pouvaient déranger, la professeure s’était tenue relativement tranquille quand son aide élémentaire n’était pas requise. Et puis, effectivement, la demi-titan avait médité à sa façon, sans se mettre particulièrement de pression, mais parce qu’elle n’avait rien à perdre. C’était en plus une activité comme une autre pour la distraire durant leur voyage. Dans l’absolu, il n’y avait rien de mal à cela… Phèdre ne lui avait d’ailleurs rien dit à ce sujet, en tout cas jusqu’à présent. Observatrice, la mage noire savait se taire, mais tout noter autour d’elle. La demoiselle savait être rancunière, aussi. La Tornade l’avait bien compris quand, de manière assez surprenante, on en venait à complimenter la sœur de Siame alors que cette dernière n’avait accompli aucun exploit. C’était plutôt l’inverse, même. D’abord, l’enseignante l’avait soupçonnée, puis elle en avait eu le cœur net quand les faits s’étaient reproduits à certains moments et que la magicienne était (comme par hasard) à proximité. Impossible pour la Républicaine de ne pas sermonner la jeune femme, ce qui ne l’empêchait cependant pas de recommencer. Cela avait le don d’exaspérer Neera, qui levait les yeux au ciel lorsque l’évidence lui frappait aux yeux. Elle aurait pu – elle aurait dû – aller trouver le chef de caravane pour tout lui révéler, mais… difficile de dire que la personne qu’on a recommandée fait des sales tours, quand même. Et puis, la fille de Lothab avait deviné sans mal que c’était un grippe-sou et que l’homme risquait encore plus de l’être face à ce duo insolite qui n’appartenait pas à l’Empire. Or, la belle n’avait pas envie de dépenser la moindre pièce d’argent en plus pour ce groupe qui, s’il était agréable, n’étaient néanmoins que des connaissances qui finiraient par quitter sa vie tôt ou tard. Un peu pingre, Neera avait fini par se taire, et c’était quand Phèdre avait empoisonné pour la première fois le reste d’une marmite que la Tornade s’était vraiment montrée plus menaçante. Au moins, le message avait été suffisamment clair : il ne fallait pas dépasser les limites. Mais bon… Phèdre était Phèdre, et… elle avait presqu’envie de dire qu’elle était irrécupérable.
Cela dit, le binôme était d’accord sur un point.
Ce gruau était atroce, bordel.
- Promis, quand on arrive en République, je t’offre un repas dans une taverne digne de ce nom. Par les Divins, comment est-ce qu’on peut être choisie comme cuisinière si on ne sait faire que ce ragoût infâme ?
Parfois, pour râler, elles savaient bien surenchérir toutes les deux. Bien que, en bonne vivante, Neera semblait plus profiter du voyage et des expériences qu’elle en tirait que sa compagne.
- Pour mes questions… La belle enfourne sa cuillère dans sa bouche, avale, puis fait la moue. Oui, j’ai bien réfléchi. Un silence, pendant lequel Phèdre attend sagement. Je maintiens quand même que ma mère était tarée. Au moins à un moment de son existence. Elle aurait converti toute la République et la Présidente elle-même, si cela lui avait été possible. La voix de Neera est plus basse, elle bougonne presque. Son arrogance l’empêche de se dire qu’elle a complètement tort depuis quatre siècles au moins. Cependant, j’admets qu’on n’aurait pu peut-être trouver d’autres solutions pour l’aider. La conduire ailleurs, l’amener dans un couvent de sœurs, ou que sais-je encore. Et j’admets aussi que je n’ai jamais cherché à me mettre du point de vue des Titans… Mais il n’en reste pas moins que, en général, ils apportent le chaos, qu’ils détruisent des vies, qu’ils détruisent même des nations alors que, dans le cadre du Shoumei, c’était celles qui leur était la plus dévouée. Qu’Exia, Lothab, Kazgoth, s’énervent sur le Reike… C’aurait été compréhensible. Mais leurs fidèles eux-mêmes… Comment tu réponds à ça toi ? Comment on peut se réjouir ou cautionner du mal qu’ils engendrent ? Créer le chaos, même sans le vouloir, je ne dis pas, je suis malheureusement douée pour cela, mais choisir de le faire volontairement, qu’est-ce que ça apporte ?
Cela dit, le binôme était d’accord sur un point.
Ce gruau était atroce, bordel.
- Promis, quand on arrive en République, je t’offre un repas dans une taverne digne de ce nom. Par les Divins, comment est-ce qu’on peut être choisie comme cuisinière si on ne sait faire que ce ragoût infâme ?
Parfois, pour râler, elles savaient bien surenchérir toutes les deux. Bien que, en bonne vivante, Neera semblait plus profiter du voyage et des expériences qu’elle en tirait que sa compagne.
- Pour mes questions… La belle enfourne sa cuillère dans sa bouche, avale, puis fait la moue. Oui, j’ai bien réfléchi. Un silence, pendant lequel Phèdre attend sagement. Je maintiens quand même que ma mère était tarée. Au moins à un moment de son existence. Elle aurait converti toute la République et la Présidente elle-même, si cela lui avait été possible. La voix de Neera est plus basse, elle bougonne presque. Son arrogance l’empêche de se dire qu’elle a complètement tort depuis quatre siècles au moins. Cependant, j’admets qu’on n’aurait pu peut-être trouver d’autres solutions pour l’aider. La conduire ailleurs, l’amener dans un couvent de sœurs, ou que sais-je encore. Et j’admets aussi que je n’ai jamais cherché à me mettre du point de vue des Titans… Mais il n’en reste pas moins que, en général, ils apportent le chaos, qu’ils détruisent des vies, qu’ils détruisent même des nations alors que, dans le cadre du Shoumei, c’était celles qui leur était la plus dévouée. Qu’Exia, Lothab, Kazgoth, s’énervent sur le Reike… C’aurait été compréhensible. Mais leurs fidèles eux-mêmes… Comment tu réponds à ça toi ? Comment on peut se réjouir ou cautionner du mal qu’ils engendrent ? Créer le chaos, même sans le vouloir, je ne dis pas, je suis malheureusement douée pour cela, mais choisir de le faire volontairement, qu’est-ce que ça apporte ?
Citoyen du monde
Phèdre
Messages : 111
crédits : 2441
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Les épaules de Phèdre furent secouées par un léger rire alors qu’elle continuait de triturer son gruau sans grande conviction. Rien ne serait pire que ce plat de toute façon. Le voyage avait au moins eut le mérite de lui permettre de garder la ligne, de passer de blanc clair à blanc cassé mais surtout et c’était ce qui comptait le plus : de mettre des centaines de kilomètres entre elle et le Reike. La présence de Neera et de son déni, les plats insipides et la compagnie plus que douteuse de tous les autres membres de la gigantesque caravane, tout ça n’était rien à côté du soulagement qu’elle éprouvait à chaque pas qui l’amenait plus loin de cette maudite nation.
- En écartant les cuisses. Suggéra la jeune femme d’un air nonchalant en enfournant une bouchée qu’elle goba sans chercher à mâcher ; c’était plus facile à manger ainsi.
Un petit sourire naquit aux coins des lèvres de la demi-sang lorsque la Tornade admis avoir réfléchit, mais elle se força à vite revenir à une moue plus neutre, histoire de ne pas éveiller quelconques soupçons chez sa petite camarade. Neera était somme toute assez facile à supporter mais Phèdre avait par moment envie de le secouer comme un prunier. Que c’eut été maintenant, alors qu’elle pensait encore sa mère folle à lier ou cette fois où elle l’avait surprise en train d’empoisonner les plats de tout ceux qui avaient le malheur de l’agacer. Sans trop savoir pourquoi, elle était agacé de faire face à une femme aussi âgée et pourtant aussi crédule. N’avait-elle donc jamais eu une quelconque haine en elle ?
“Tout le monde n’est pas mauvais” Souffla Eris de sa prison obscure, loin dans sa psyché. Et Phèdre répondit d’un ton calme. “Tout le monde l’est, regarde toi.” Elle supposa que la réponse se suffisait à elle-même puisqu’elle n’entendit plus la voix faire écho à la sienne. Un petit air satisfait habilla son visage avant qu’elle n’en revienne à ce que disait Neera. Ces mots d’ailleurs eurent tendance à lui hérisser le poil : des paroles d’hérétiques, de corrompus, des mots d’idiots qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez. Bien que d’une nature impulsive, Phèdre s’obligea au calme lorsque la Tornade lui posa des questions auquel, elle savait déjà comment répondre puisqu’elle l’avait fait tant de fois.
— Le Shoumeï avait depuis longtemps commencé à se détourner de ses dieux. Cela a commencé il y a fort longtemps et comme une gangrène la parole des hérétiques n’a de cesse de progresser, elle ronge la foi des fidèles, détourne les uns de leurs piétés, encourage les autres à prendre les armes. La faute, finalement, n’incombe-t-elle pas à ceux qui, les premiers, se sont dressés face aux Maîtres ? Auraient-ils jamais eut besoin de frapper le Sekaï de toute la violence de leur colère si d’aventure personne ne les avait défié ? Phèdre n’était pas sans savoir que, bien souvent, les Dieux n’avaient guère besoin qu’on s’oppose à eux pour dévaster ou détruire quelque chose, sa propre Créatrice en était la preuve ; elle aurait détruit l'entièreté du Sekaï s’il n’avait pas trouvé grâce à ses yeux. Mais ces histoires remontaient à bien des milliers d’années auparavant, à tel point qu’on trouvait peu de livres pour conter encore ces histoire et bien qu’elle n’en eut qu’un souvenir vague, elle savait que c’était vrai. Ce qui ne l’empêchait aucunement d’induire Neera en erreur si cela pouvait la faire cogiter un peu plus.
— Les vrais fidèles, ceux qui croient ardemment, ne sont pas inquiétés car ils seront protégés et si ce n’est pas le cas, alors je suis certaine qu’Ils auront gardé une place à leur côté. Mais ce que j’en dis, c’est qu’on leur à prit leurs terres et que l’on se plaint des conséquences. Alors que nous devrions plutôt rendre grâce qu’ils ne raye pas notre monde de la carte une bonne fois pour toutes. C’est en ce sens, que tu devrais penser. Termina-t-elle en offrant un sourire chaleureux et réconfortant à son amie. Deux sentiments qui ne l'habitaient absolument pas. Puis délaissant son gruau elle ajouta : — Je vais me coucher, je suis épuisée. Avant de disparaître.
Il fallut encore trois jours de plus pour qu’enfin, leur cortège ne gagne la République et un de plus pour qu’il atteigne la capitale. Mais une fois que ce fut fait, Phèdre se sentit plus légère qu’elle ne l’avait été. Certes ce n’était pas le Shoumeï mais elle préférait encore cela que le Reike. Ici les gens avaient au moins le mérite de paraître civilisé et de ne pas communiquer presque uniquement en grognant et en bavant, un véritable plaisir.
— Si tu connais une auberge quelconque, je crois qu’il est temps de m’en donner l’adresse. Annonça Phèdre alors qu’elle plantait ses poings sur ses hanches recouverte d’un tissu qui avait été noble mais qui n’était aujourd’hui qu’un nid à poussière.
- En écartant les cuisses. Suggéra la jeune femme d’un air nonchalant en enfournant une bouchée qu’elle goba sans chercher à mâcher ; c’était plus facile à manger ainsi.
Un petit sourire naquit aux coins des lèvres de la demi-sang lorsque la Tornade admis avoir réfléchit, mais elle se força à vite revenir à une moue plus neutre, histoire de ne pas éveiller quelconques soupçons chez sa petite camarade. Neera était somme toute assez facile à supporter mais Phèdre avait par moment envie de le secouer comme un prunier. Que c’eut été maintenant, alors qu’elle pensait encore sa mère folle à lier ou cette fois où elle l’avait surprise en train d’empoisonner les plats de tout ceux qui avaient le malheur de l’agacer. Sans trop savoir pourquoi, elle était agacé de faire face à une femme aussi âgée et pourtant aussi crédule. N’avait-elle donc jamais eu une quelconque haine en elle ?
“Tout le monde n’est pas mauvais” Souffla Eris de sa prison obscure, loin dans sa psyché. Et Phèdre répondit d’un ton calme. “Tout le monde l’est, regarde toi.” Elle supposa que la réponse se suffisait à elle-même puisqu’elle n’entendit plus la voix faire écho à la sienne. Un petit air satisfait habilla son visage avant qu’elle n’en revienne à ce que disait Neera. Ces mots d’ailleurs eurent tendance à lui hérisser le poil : des paroles d’hérétiques, de corrompus, des mots d’idiots qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez. Bien que d’une nature impulsive, Phèdre s’obligea au calme lorsque la Tornade lui posa des questions auquel, elle savait déjà comment répondre puisqu’elle l’avait fait tant de fois.
— Le Shoumeï avait depuis longtemps commencé à se détourner de ses dieux. Cela a commencé il y a fort longtemps et comme une gangrène la parole des hérétiques n’a de cesse de progresser, elle ronge la foi des fidèles, détourne les uns de leurs piétés, encourage les autres à prendre les armes. La faute, finalement, n’incombe-t-elle pas à ceux qui, les premiers, se sont dressés face aux Maîtres ? Auraient-ils jamais eut besoin de frapper le Sekaï de toute la violence de leur colère si d’aventure personne ne les avait défié ? Phèdre n’était pas sans savoir que, bien souvent, les Dieux n’avaient guère besoin qu’on s’oppose à eux pour dévaster ou détruire quelque chose, sa propre Créatrice en était la preuve ; elle aurait détruit l'entièreté du Sekaï s’il n’avait pas trouvé grâce à ses yeux. Mais ces histoires remontaient à bien des milliers d’années auparavant, à tel point qu’on trouvait peu de livres pour conter encore ces histoire et bien qu’elle n’en eut qu’un souvenir vague, elle savait que c’était vrai. Ce qui ne l’empêchait aucunement d’induire Neera en erreur si cela pouvait la faire cogiter un peu plus.
— Les vrais fidèles, ceux qui croient ardemment, ne sont pas inquiétés car ils seront protégés et si ce n’est pas le cas, alors je suis certaine qu’Ils auront gardé une place à leur côté. Mais ce que j’en dis, c’est qu’on leur à prit leurs terres et que l’on se plaint des conséquences. Alors que nous devrions plutôt rendre grâce qu’ils ne raye pas notre monde de la carte une bonne fois pour toutes. C’est en ce sens, que tu devrais penser. Termina-t-elle en offrant un sourire chaleureux et réconfortant à son amie. Deux sentiments qui ne l'habitaient absolument pas. Puis délaissant son gruau elle ajouta : — Je vais me coucher, je suis épuisée. Avant de disparaître.
Il fallut encore trois jours de plus pour qu’enfin, leur cortège ne gagne la République et un de plus pour qu’il atteigne la capitale. Mais une fois que ce fut fait, Phèdre se sentit plus légère qu’elle ne l’avait été. Certes ce n’était pas le Shoumeï mais elle préférait encore cela que le Reike. Ici les gens avaient au moins le mérite de paraître civilisé et de ne pas communiquer presque uniquement en grognant et en bavant, un véritable plaisir.
— Si tu connais une auberge quelconque, je crois qu’il est temps de m’en donner l’adresse. Annonça Phèdre alors qu’elle plantait ses poings sur ses hanches recouverte d’un tissu qui avait été noble mais qui n’était aujourd’hui qu’un nid à poussière.
Noble de La République
Neera Storm
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Info personnage
Race: Demi-titan
Vocation: Mage élémentaliste
Alignement: Chaotique bon
Rang: B
Neera roule des yeux en entendant la réponse de Phèdre. C’est bien typique de sa part, de lui donner une telle répartie. Et dans l’absolu, dans un monde tel que le leur, il est effectivement possible de gagner des faveurs de la sorte, mais rien qu’y penser, il faut avoir un humour sacrément noir, qui n’est malheureusement pas du genre de la demi-titan. Sur ce point, les deux femmes sont bien différentes, l’une étant beaucoup plus déterminée et sournoise dans ses objectifs, tandis que l’autre a toujours un caractère pacifique et surtout naïf, beaucoup trop naïf pour son propre bien. Mais il faut bien des personnages qui grandissent au gré de leurs expériences et de leurs échecs, et la Tornade en fait certainement partie. Ce qui est paradoxal, car elle apporte souvent le chaos là où elle passe, en ayant a contrario bon fond avec son entourage.
Dans tous les cas, la magicienne répond avec sincérité, sans se soucier que Phèdre puisse les voir comme des blasphèmes à l’égard des Divins. De toute façon, son point de vue est factuel : les Titans sont revenus, et ils ont clairement porté préjudice aux leurs. N’ayant vu cela que d’un point de vue externe, bien loin de la tourmente du Shoumei, et ayant qui plus est hérité de l’esprit critique de la République, la jeune femme ne peut voir ces événements que de façon perplexe, voire désapprobatrice. Et puis, impossible d’oublier les paroles de l’Entité Sombre, à savoir qu’il fallait détruire pour tout recréer.
Silencieuse, Neera n’interrompt pas son vis-à-vis, mais elle ne peut s’empêcher de faire un parallèle avec sa conversation avec Genryusai. Elle a là deux interlocuteurs opposés. Le premier dénonce la violence des Titans au plus fort de sa jeunesse, la seconde prône le fait que, si on ne avait pas défiés les êtres titanides il y a de cela des millénaires, il n’y aurait pas eu besoin de représailles de la part de ceux-ci.
« Il y a nombre écoles de pensées au sein du Sekai… »
Et trancher qui avait raison avec certitude, c’était d’office prendre parti pour un camp ou pour un autre.
« Ce que je finirai par faire dans tous les cas. »
Neera en a de plus en plus la sensation, le temps de la neutralité est fini pour ce qui la concerne. C’était un cocon bien confortable, et la situation de son pays l’avait en plus indirectement protégée, mais depuis qu’elle avait participé au rituel de Bénédictus, les choses avaient changé et elle ne pouvait plus faire comme s’il ne s’était rien passé. En parler à ses amis les plus proches… A Dorylis, à Inâna – pardon, à la Perfectionniste, plutôt – lui permettrait de faire le point avec tout ça.
Un léger ricanement apparut toutefois sur les lèvres de l’élémentaliste quand Phèdre fit remarquer qu’ils devaient bénir les Divins de ne pas les rayer de la carte, et la Républicaine dut bien admettre qu’ils avaient effectivement la puissance de les anéantir. Si les Huit s’y mettait – non, si seulement Lothab prenait les choses sérieusement –, tout le continent serait ravagé et détruit. En tout cas si on croyait la doctrine communément diffusée par la religion diviniste. Après, difficile pour les fidèles les plus fervents d’imaginer que leurs dieux pouvaient ne pas être omnipuissants. En tous les cas, sa compagne finit par se lever pour aller se reposer et la belle aux cheveux argentés prit la parole.
- Passe une bonne nuit. Dis-toi que notre voyage sera bientôt fini, déclara-t-elle en guise d'encouragement.
Inutile de dire que Neera potassera ses propos, encore une fois, bien qu’elle gardera ses réflexions pour elle. D’ailleurs, contrairement à sa camarade, la jeune femme restera encore quelques temps à l’extérieur, s’amusant à contempler un petit tourbillon de terre dans la paume de sa main. Malgré sa création, son esprit sera ailleurs, songeant à la fois à la lutte du Reike contre les Titans, au but de ceux-ci, de l’Entité Sombre, à la position de la République dans ce bazar sans nom. Peut-être que Phèdre avait raison et que effectivement, certains croyants étaient protégés par leurs Maîtres de la corruption ambiante. Peut-être l’aurait-elle-même découvert si elle avait répondu au second appel de « l’enfant » de Kazgoth. Peut-être que les choses auraient été encore différentes si les mortels ne s’étaient pas levés contre les Divins des dizaines de siècles plus tôt. Cependant, créer le chaos, au nom de ces entités, et saccager des vies, surtout des innocents, c’était un cap qui révulsait la magicienne, et qui était certainement son plus grand blocage pour rejoindre leur cause. Quand elle voyait les fidèles sacrifiés pour faire naître l’Entité Sombre, quand elle regardait les réfugiés shoumeïens dans les différentes villes de la métropole, quand elle contemplait les étudiants de Drakstrang, elle ne se voyait lever la main ni sur l’un ni sur l’autre.
- Je suis trop idéaliste, marmonna la semi-titanide pour elle-même. Mais quel intérêt de se faire la guerre quand même…
Agrandissant son tourbillon, celui-ci prit de plus en plus de volume, jusqu’à la dépasser facilement de deux têtes.
- Je suppose que j’observerai de loin ce qui se passe au Shoumei, fit-elle pensivement. Quitte à ce qu’elle y refasse un tour plus tard. Qu’elle se renseigne sur le sort des survivants, Mégère et Myriem, notamment. Encore que la vieille fae l’avait bien eue, ce qui attira une légère moue sur son regard. Si les choses ont évolué, elle sera sûrement restée à proximité de la ville... Et Myriem doit être rentrée à Maël… Sa main se referma, annulant de facto sa magie alors qu’elle se levait. Mais ce sera pour plus tard, quand l’année académique sera écoulée. Je ne peux pas m’absenter plus. Et de toute façon, l’attaque de l’Assemblée prendrait ensuite tout son temps. L’échange par correspondance serait sans doute viable. Hormis pour Mégère qui n’habitait pas vraiment dans une grande ville du Sekai.
Passant une main dans ses cheveux, Neera continua ses réflexions intérieures. Plus tard, elle apprendrait avec inquiétude le regroupement des divinistes autour de Bénédictus, ce qui décuplerait son intérêt et son envie de s’informer sur ce qu’il se passait à l’autre bout du continent. Quant au fait d’être plus dévoués aux Titans… Une grimace éloquente apparut sur les traits de la jeune femme. Elle n’était toujours pas convaincue, mais on ne détruisait pas quelques siècles d’immobilisme en un seul voyage. Phèdre avait néanmoins planté quelques graines à son insu, ses remarques affûtées viendraient de temps en temps caresser l’esprit de Neera, et si cette dernière rencontrait les « bonnes » personnes, peut-être qu’elles pourraient avoir plus d’influence qu’elle ne le pensait. Ou à l’inverse, peut-être que ces graines mourraient dans l’œuf. Pour autant, la jeune femme se contentait de réfléchir, mais ce fut non sans une pointe de soulagement qu’elle arriva enfin à la maison. Oh, Phèdre et la Tornade avaient bel air avec leurs vêtements sales, usés ainsi que leur mine fatiguée, mais enfin, ils quittaient ce climat trop chaud, enfin, ils allaient retrouver une nourriture décente, enfin, elles n’allaient plus être obligées de trimer au sein de la caravane. D’habitude, Neera n’était pas dépensière, mais étonnamment, elle était prête à faire quelques petites exceptions. Et naturellement, la mage noire allait aussi en profiter.
- Le Chat Dormant est une excellente adresse, en plus d’avoir un très bon cuisinier. Je propose qu’on y passe avant d’aller jusque chez moi. Ne serait-ce que pour oublier le goût infâme de ce gruau. Mais avant, oui, oui, bien avant, on réclamera un bain bouillant pour ôter tout le sable qu’on a sur nous. Viens, je vais te présenter en même temps un peu la ville.
Après, bien sûr, Neera rentrerait chez elle, Phèdre continuerait son chemin, elles se perdraient de vue. Mais le Sekai est plein de surprises, et se retrouver à l’avenir n’était jamais impossible.
Dans tous les cas, la magicienne répond avec sincérité, sans se soucier que Phèdre puisse les voir comme des blasphèmes à l’égard des Divins. De toute façon, son point de vue est factuel : les Titans sont revenus, et ils ont clairement porté préjudice aux leurs. N’ayant vu cela que d’un point de vue externe, bien loin de la tourmente du Shoumei, et ayant qui plus est hérité de l’esprit critique de la République, la jeune femme ne peut voir ces événements que de façon perplexe, voire désapprobatrice. Et puis, impossible d’oublier les paroles de l’Entité Sombre, à savoir qu’il fallait détruire pour tout recréer.
Silencieuse, Neera n’interrompt pas son vis-à-vis, mais elle ne peut s’empêcher de faire un parallèle avec sa conversation avec Genryusai. Elle a là deux interlocuteurs opposés. Le premier dénonce la violence des Titans au plus fort de sa jeunesse, la seconde prône le fait que, si on ne avait pas défiés les êtres titanides il y a de cela des millénaires, il n’y aurait pas eu besoin de représailles de la part de ceux-ci.
« Il y a nombre écoles de pensées au sein du Sekai… »
Et trancher qui avait raison avec certitude, c’était d’office prendre parti pour un camp ou pour un autre.
« Ce que je finirai par faire dans tous les cas. »
Neera en a de plus en plus la sensation, le temps de la neutralité est fini pour ce qui la concerne. C’était un cocon bien confortable, et la situation de son pays l’avait en plus indirectement protégée, mais depuis qu’elle avait participé au rituel de Bénédictus, les choses avaient changé et elle ne pouvait plus faire comme s’il ne s’était rien passé. En parler à ses amis les plus proches… A Dorylis, à Inâna – pardon, à la Perfectionniste, plutôt – lui permettrait de faire le point avec tout ça.
Un léger ricanement apparut toutefois sur les lèvres de l’élémentaliste quand Phèdre fit remarquer qu’ils devaient bénir les Divins de ne pas les rayer de la carte, et la Républicaine dut bien admettre qu’ils avaient effectivement la puissance de les anéantir. Si les Huit s’y mettait – non, si seulement Lothab prenait les choses sérieusement –, tout le continent serait ravagé et détruit. En tout cas si on croyait la doctrine communément diffusée par la religion diviniste. Après, difficile pour les fidèles les plus fervents d’imaginer que leurs dieux pouvaient ne pas être omnipuissants. En tous les cas, sa compagne finit par se lever pour aller se reposer et la belle aux cheveux argentés prit la parole.
- Passe une bonne nuit. Dis-toi que notre voyage sera bientôt fini, déclara-t-elle en guise d'encouragement.
Inutile de dire que Neera potassera ses propos, encore une fois, bien qu’elle gardera ses réflexions pour elle. D’ailleurs, contrairement à sa camarade, la jeune femme restera encore quelques temps à l’extérieur, s’amusant à contempler un petit tourbillon de terre dans la paume de sa main. Malgré sa création, son esprit sera ailleurs, songeant à la fois à la lutte du Reike contre les Titans, au but de ceux-ci, de l’Entité Sombre, à la position de la République dans ce bazar sans nom. Peut-être que Phèdre avait raison et que effectivement, certains croyants étaient protégés par leurs Maîtres de la corruption ambiante. Peut-être l’aurait-elle-même découvert si elle avait répondu au second appel de « l’enfant » de Kazgoth. Peut-être que les choses auraient été encore différentes si les mortels ne s’étaient pas levés contre les Divins des dizaines de siècles plus tôt. Cependant, créer le chaos, au nom de ces entités, et saccager des vies, surtout des innocents, c’était un cap qui révulsait la magicienne, et qui était certainement son plus grand blocage pour rejoindre leur cause. Quand elle voyait les fidèles sacrifiés pour faire naître l’Entité Sombre, quand elle regardait les réfugiés shoumeïens dans les différentes villes de la métropole, quand elle contemplait les étudiants de Drakstrang, elle ne se voyait lever la main ni sur l’un ni sur l’autre.
- Je suis trop idéaliste, marmonna la semi-titanide pour elle-même. Mais quel intérêt de se faire la guerre quand même…
Agrandissant son tourbillon, celui-ci prit de plus en plus de volume, jusqu’à la dépasser facilement de deux têtes.
- Je suppose que j’observerai de loin ce qui se passe au Shoumei, fit-elle pensivement. Quitte à ce qu’elle y refasse un tour plus tard. Qu’elle se renseigne sur le sort des survivants, Mégère et Myriem, notamment. Encore que la vieille fae l’avait bien eue, ce qui attira une légère moue sur son regard. Si les choses ont évolué, elle sera sûrement restée à proximité de la ville... Et Myriem doit être rentrée à Maël… Sa main se referma, annulant de facto sa magie alors qu’elle se levait. Mais ce sera pour plus tard, quand l’année académique sera écoulée. Je ne peux pas m’absenter plus. Et de toute façon, l’attaque de l’Assemblée prendrait ensuite tout son temps. L’échange par correspondance serait sans doute viable. Hormis pour Mégère qui n’habitait pas vraiment dans une grande ville du Sekai.
Passant une main dans ses cheveux, Neera continua ses réflexions intérieures. Plus tard, elle apprendrait avec inquiétude le regroupement des divinistes autour de Bénédictus, ce qui décuplerait son intérêt et son envie de s’informer sur ce qu’il se passait à l’autre bout du continent. Quant au fait d’être plus dévoués aux Titans… Une grimace éloquente apparut sur les traits de la jeune femme. Elle n’était toujours pas convaincue, mais on ne détruisait pas quelques siècles d’immobilisme en un seul voyage. Phèdre avait néanmoins planté quelques graines à son insu, ses remarques affûtées viendraient de temps en temps caresser l’esprit de Neera, et si cette dernière rencontrait les « bonnes » personnes, peut-être qu’elles pourraient avoir plus d’influence qu’elle ne le pensait. Ou à l’inverse, peut-être que ces graines mourraient dans l’œuf. Pour autant, la jeune femme se contentait de réfléchir, mais ce fut non sans une pointe de soulagement qu’elle arriva enfin à la maison. Oh, Phèdre et la Tornade avaient bel air avec leurs vêtements sales, usés ainsi que leur mine fatiguée, mais enfin, ils quittaient ce climat trop chaud, enfin, ils allaient retrouver une nourriture décente, enfin, elles n’allaient plus être obligées de trimer au sein de la caravane. D’habitude, Neera n’était pas dépensière, mais étonnamment, elle était prête à faire quelques petites exceptions. Et naturellement, la mage noire allait aussi en profiter.
- Le Chat Dormant est une excellente adresse, en plus d’avoir un très bon cuisinier. Je propose qu’on y passe avant d’aller jusque chez moi. Ne serait-ce que pour oublier le goût infâme de ce gruau. Mais avant, oui, oui, bien avant, on réclamera un bain bouillant pour ôter tout le sable qu’on a sur nous. Viens, je vais te présenter en même temps un peu la ville.
Après, bien sûr, Neera rentrerait chez elle, Phèdre continuerait son chemin, elles se perdraient de vue. Mais le Sekai est plein de surprises, et se retrouver à l’avenir n’était jamais impossible.
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