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Baron du Crime
Vaenys Draknys
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Les roses dispersées par la pluie
Feat. Isolde Malkyn
Kyouji, Reike
Février de l’an 5
Février de l’an 5
Cela faisait plus de trois mois que le prince déchu du Reike avait quitté sa terre natale pour se rendre en République, là où, il avait de nouveaux projets à mener à bien. Et, c’était seulement après tout ce temps que Vaenys Draknys daigna enfin revenir à Kyouji, car, il avait de nouveaux projets à entreprendre et, le premier qu’il souhaitait accomplir ne le concernait pas lui directement. Évidemment, le Baron ne faisait rien sans que cela pût avoir un quelconque intérêt pour lui et, la convoitise d’Isolde ne faisait pas exception. Car oui, si elle devenait immortelle, alors elle lui serait bien plus utile, c’était certain. Mais était-ce seulement pour cela qu’il l’aidait dans sa quête ? Certainement pas, mais cela, il ne le partageait nullement.
Posté sur son bureau, dissimulé quelque part au sein de la Grand-Place de Kyouji, Vaenys Draknys usa de ce qui il eût appris à l’époque où il vivait au palais royal, pour rédiger une magnifique lettre à sa chère chef de Cellule, pour laquelle il avait du respect. Elle avait su devenir l’objet de la convoitise de Vaenys, ce qui, en quasiment deux-cent ans d’existence, était extrêmement rare. Enfin, mieux valait ne pas s’attarder trop longtemps là-dessus. Il écrivait à l’aide d’une plume d’oiseau élémentaire de l’ombre ainsi que de l’encre d’une qualité plus qu’excellente, ce qui la rendait encore plus agréable à la lecture.
Isolde Malkyn
Ikusa
Chère Isolde,
Me voilà de retour de mon long périple en République. Comme promis, il est temps pour moi d’honorer la promesse que je vous ai faite et ainsi, de vous aider à devenir immortelle. J’ai un contact qui vit aux Pins Argentés, il s’agit d’un puissant mage noir du nom de Yqyrin, un elfe originaire de Melorn.
Évidemment, je compte sur votre discrétion et votre bonne adresse pour exécuter les indications suivantes sans vous faire repérer.
Tout d’abord, assurez-vous de venir seule, nous nous rendrons aux pins argentés, accompagnés de cinq mercenaires, que j’aurai au préalable engagés.
Ensuite, tâchez de passer un dernier moment de tranquillité et profitez comme vous le pouvez de votre humanité.
Pour finir, rendez-vous au port d’Ikusa sept lunes après la réception de cette lettre, à la tombée de la nuit, un bateau nous attendra et nous traverserons la mer des anciens.
Bien sûr, je ne peux garantir que cela marchera, comme vous le savez, la nécromancie est un art bien difficile à maîtriser à la perfection et, pour ce que l’on compte faire, la réussite absolue n’est pas certaine. Cependant, j’ai toute confiance en Yqyrin. Croyez-moi, je ne me risquerai pas à perdre l’un de mes éléments le plus précieux.
Une carte sera jointe à cette lettre, j’ai méticuleusement tracé notre itinéraire. Tâchez de prendre avec vous seulement le strict nécessaire.
En vous adressant mes sincères salutations,
V.D
Il prit soin de glisser cette lettre dans une magnifique enveloppe noire, scellée par un sceau magique que seule Isolde, à l’aide de son améthyste ensorcelée, pourrait ouvrir. Évidemment, si un inconnu tente de l’ouvrir, la lettre disparaîtra dans un nuage de fumée noire. Dans l’enveloppe, il glissa également une carte, sur laquelle il avait dessiné l’itinéraire. Puis, le prince déchu se leva et alla en direction de la grande table de bois noble qui était disposée dans son bureau. Sur une chaise était assis Wulfric, le bras droit de Vaenys, qui était en train de faire les comptes de la semaine. Le Baron prit place face à lui, puis, avec son regard d’améthyste, il vint percer le regard d’or du lycanthrope. « Wulfric, comme tu le sais, mes déplacements sont surveillés et mon temps est compté. Il est impératif qu’Isolde suive les indications que j’ai écrites, alors rends toi personnellement à Ikusa et assure-toi qu’elle obéisse. Et essaye de ne pas te perdre en chemin, je serai à la capitale dans plus d’une semaine, dix lunes pour être précis. Me suis-je bien fait comprendre, mon cher ami ? » demanda-t-il, avec son air le plus sérieux.
Wulfric, sans attendre une seule seconde, saisit l’enveloppe noire entre ses mains, puis la rangea dans une sacoche qu’il scella aussitôt. « Très bien, messire Draknys. Je ne vous décevrai pas. J’imagine que je dois revenir immédiatement après avoir remis la lettre à dame Isolde. » rétorqua-t-il, regardant le Baron acquiescer avant de disparaître bien rapidement de sa vue. Même si Vaenys aurait aimé que son bras droit soit présent pour l’escorter jusqu’aux pins argentés, il se devait de garantir le bon déroulement de ses affaires à Kyouji. Suite à cet échange, le Vosdraak quitta à son tour son bureau, puis, il alla voir le Marchand de Sable afin de recruter ces cinq fameux mercenaires, qui suivraient Wulfric jusqu’à Ikusa.
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Ikusa, Reike
Trois jours plus tard
Trois jours plus tard
Le Lycanthrope arriva enfin à Ikusa, sur le campus de l'université de Darkstrang, devant le domicile de la brune. Simplement, il toqua à la porte pour s’annoncer, espérant que l’hôte de ce petit logement soit présente. Et fort heureusement, ce fut le cas. À l’ouverture de la porte, la délicate silhouette de la brune se dessina devant le Lycanthrope, qui s’inclina en guise de respect. Puis, il plongea ses prunelles d’or dans les émeraudes de la chef de Cellule. « Dame Isolde, c’est un véritable plaisir pour moi que de vous revoir. Comme convenu, voici la lettre du Baron. Pour l’ouvrir, veillez à user de votre améthyste, sinon, elle sera détruite. J’ignore l’intégralité de son contenu, messire Draknys a tenu à ce qu’il reste secret. » annonça-t-il, attendant une éventuelle réponse de son interlocutrice.
« Je serais bien resté quelque temps en votre compagnie, mais malheureusement, je me dois de retourner au plus vite à Kyouji. Les affaires m’attendent, que voulez-vous. » ajouta-t-il, le sourire aux lèvres. « J’en conclus donc que c’est la dernière fois que je discute avec vous en tant qu’humaine. Enfin, prenez soin de vous Isolde, et faites attention à vous. Le périple que vous vous apprêtez à vivre sera certainement périlleux, mais je ne doute pas qu’en compagnie d’un être aussi puissant que le Baron, rien ne pourra vous arriver. » conclut-il, s’éclipsant instantanément, laissant la brune sur place.
La Danse-Mort
Isolde Malkyn
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Les roses dispersées par la pluie
Feat Vaenys
Le retour à Ikusa avait été marqué par les festivités qui faisaient suite au Vent d’Acier. Isolde avait rassemblé ses affaires, elle savait qu’il s’agissait de la dernière fois qu’elle passait du temps dans cette chambre étudiante. Elle y avait de nombreux souvenirs, qui peuplaient ces cinq dernières années. Des moments où elle avait revêtu cette cape universitaire, afin de suivre ses cours. Elle avait énormément travailler, elle aurait pu accéder aux hautes sphères, vu qu’elle était formée pour devenir l’élite de la société reikoise. Tant de personnes voyaient en sa situation que du gâchis. Une magnifique jeune femme, qui possédait la jeunesse, le savoir et l’ambition nécessaire pour s’élever et occuper un poste important. Toutefois, la mage ne possédait nullement cette envie. Ainsi, sans regret, elle pliait bagage.
Tandis qu’elle s’apprêtait à quitter les lieux, elle entendit frapper à la porte de sa chambre étudiante. Elle ouvrit et fut surprise de recevoir Wulfric, le bras droit du baron. Il lui offrit la missive écrite de la main du seigneur de la pègre, avant de rapidement s’éclipser, non sans lui souhaiter bonne chance pour ce qu’elle se préparait à effectuer. Isolde lui répondit avec un sourire doux, elle appréciait cet homme pour sa franchise et ce côté rassurant. Il se montrait protecteur envers elle et elle trouvait son attitude touchante.
- « Merci pour tout Wulfric, je vous revois bientôt, soyez sans crainte. » formula-t-elle, avec une certaine douceur dans la voix.
Dès qu’il fut parti, la brune s’assit sur son lit et ouvrit l’enveloppe noire, afin de lire sans attendre la lettre de celui qui se révélait être son nouveau chef. Elle débuta sa lecture non sans une certaine excitation, tant elle avait hâte de mener son projet à terme. Il revenait de son séjour forcé en République. Et même si la jeune femme semblait pressée qu’il lui contât son périple dans la nation bleue, elle s’enjouait des mots qu’elle lisait. Il revenait pour elle afin de tenir la promesse qu’il lui avait faite. Malgré ses défauts, Vaenys Draknys apparaissait comme un être qui tenait parole. Peu importait ses raisons et intérêts personnels, tant que ces derniers ne venaient pas obscurcir les desseins de la mage. Cette dernière poursuivit sa lecture, ils devaient se rejoindre sept jours plus tard au port d’Ikusa. La jeune femme allait donc devoir occuper cette chambre un peu plus longtemps que prévu.
La semaine fut longue, tant la mage semblait pressée de rejoindre le baron. Mais ce jour arriva et avec lui la précipitation de la jeune femme. Cette dernière se rendit comme convenu au port de la capitale. Il s’agissait d’un lieu où l’activité et l’agitation étaient constantes, à cause des navires qui arrivaient et repartaient à longueur de journée, du bruit des marchandises déchargées et des cris, parfois grossiers, des marins. Les tavernes alentours accueillaient ces derniers, qui venaient festoyer, se restaurer, boire et se reposer, avant de reprendre la mer. Isolde connaissait maintenant quelque peu le quotidien tumultueux des marins, après avoir passé quelques jours fabuleux en compagnie d’un capitaine et de son équipage de pirates.
La brune longea les divers entrepôts alignés le long des quais, beaucoup de gardes étaient postés près de ceux-ci pour en assurer la protection. Elle saluait poliment ses hommes, lorsque ceux-ci lui adressaient un regard.
Arrivée proche de la baie, qui offrait un point de passage aux navires, la reikoise observa un instant l’horizon. La traversée ne devrait pas être longue. Mais une nouvelle vie, ou plutôt non-vie, l’attendait de l’autre côté. Elle souffla un coup. La nuit n’allait pas tarder à tomber, la brune rabattit sa capuche au-dessus de sa tête et s’écarta quelque peu.
Le baron arriva quelques instants plus tard, accompagné des cinq mercenaires dont il avait fait mention dans sa missive. Tous portaient des capuches, laissant entrevoir leurs yeux vifs et alertes.
- « Ravie de vous revoir, monsieur. » dit-elle, respectueusement.
Ils n’avaient pas le temps pour les politesses et les conversations. Il fallait se dépêcher de monter à bord et quitter les lieux. Ils n’avaient pas envie d’attirer l’attention sur eux, rien ne devait venir retarder leur expédition. Ainsi, Isolde attendit les directives de son supérieur puis ils embarquèrent.
Lorsque le navire s’éloignait de la baie et qu’ils avaient vérifié ne pas être suivis, l’ambiance devint moins tendue et ils purent relâcher peu à peu la pression. Isolde afficha un léger sourire à l’attention de l’être à la chevelure argentée, alors qu’ils se trouvaient dans la cabine de celui-ci. Il l’invita à s’asseoir et la jeune femme s’exécuta. Elle prit place sur le banc matelassé, avant de rediriger son regard émeraude dans l’améthyste de son vis-à-vis.
- « Pouvez-vous m’en dire davantage sur ce mage, Yqyrin ? Son savoir doit être immense, je suis certaine que je pourrais m’inspirer de lui. Comment l’avez-vous connu ? » questionna-t-elle. La nécromancienne avait tellement hâte de faire la rencontre de l’elfe de Melorn. « J’imagine que la pratique intense et poussée des arcanes obscures l’a contraint à quitter sa terre natale pour les lieux reculés et désolés de Shouméi. »
Il s’agissait de la première fois que la brune allait fouler le sol de cette nation brisée. Elle avait tant de questions qui lui brûlaient les lèvres, tant de choses qui lui paraissaient étrangères et pourtant attirantes.
- « Vous connaissez également ce sentiment, celui de devoir s’exiler et partir en quête d’une nation inhospitalière. » Elle détourna le regard un instant, observant la mer tranquille à travers le hublot. « Enfin, loin de moi l’envie de vous remémorer des souvenirs désagréables. » ajouta-t-elle.
Le baron ne s’était jamais étendu véritablement sur lui-même, sur ses éventuelles craintes, ses aspirations. À présent qu’ils possédaient plusieurs heures devant eux, durant leur traversée, la reikoise se montrait curieuse de l’état des pensées intimes du vosdraak.
CENDRES
Baron du Crime
Vaenys Draknys
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Les roses dispersées par la pluie
Feat. Isolde Malkyn
L’astre lunaire commençait à rayonner dans le ciel alors que le soleil vint tout juste de quitter l’horizon, laissant place au ciel nocturne et étoilé. Cette douce lueur argentée caressa le visage pâle du prince déchu et, se reflétait parfaitement dans les prunelles améthystes de ce dernier. D’un pas léger, il avança en direction de la brune, accompagné de ses cinq mercenaires qu’il eut méticuleusement sélectionnés avant que quitter Kyouji. Un long périple entrepris depuis la ville frontalière qui le mena tout droit jusqu’aux émeraudes d’Isolde. La silhouette de cette dernière se dessinait tendrement face au Baron, accentuée par la magnificence de l’astre d’argent. Ses traits vinrent se déformer naturellement, laissant un doux sourire fleurir sur son visage d’ancien prince du Reike. Ses prunelles, aussi scintillentes que magnifiques, s’ancrèrent sans plus tarder dans le regard enchanteur de la brune qui attendait le Vosdraak sur les quais d’Ikusa. « J’en suis tout aussi ravi, Isolde. J’espère que vous avez eu le temps de vous préparer à ce long périple et surtout, à ce brusque changement qui modifiera à jamais votre vie. » rétorqua-t-il à la brune, le sourire éclatant, persistant sur son visage d’une pâleur presque surnaturelle. « Nous pouvons embarquer sans plus attendre. Après-vous, dame Isolde. » ajouta-t-il, indiquant le bateau à l’aide de son bras gauche, qu’il leva légèrement à mi-équerre. Son visage pivota légèrement afin d’avoir le navire dans son champ de vision, puis, il suivit Isolde.
Assis sur la vénérable planche qui lui servait de couche pour ce court voyage, le Vosdraak pivota la tête en direction de la porte d’entrée de sa cabine, Isolde venant d’y pénétrer. Un sourire non dissimulé fleurit en coin de lèvres, alors que les prunelles améthystes du prince déchu dévorèrent la jeune femme. « Venez donc prendre place à mes côtés, Isolde. » annonça-t-il, ne laissant que peu de temps à la brune pour réagir. Une fois l’étudiante en place, le prince déchu fit refléter ses améthystes dans les émeraudes de la belle et, il écouta, d’une oreille attentive, le moindre mot que prononçait son interlocutrice. Il était tout à fait naturel que la future liche en demandât davantage concernant le mage qui allait réaliser l’exploit de sa transformation. Le sourire aux lèvres, le prince déchu laissa, d’une voix naturelle, les réponses aux questions d’Isolde sortir d’entre ses lèvres. « Bien sûr, dame Isolde, je vais vous rassurer du mieux possible. Yqyrin est, comme vous le savez, un elfe venant de cette vénérable cité qu’est Melorn. Je l’ai rencontré lors d’une conférence à l’université de Drakstrang, sur le campus de la cité elfique. Yqyrin était le maître de conférence, il fit un discours tout à fait hypnotisant sur les arcanes sombres et la magie obscure. C’est d’ailleurs ce même personnage qui m’a enseigné tout mon savoir concernant ma maîtrise des arcanes et de la magie. Il était en quelque sorte mon mentor. » il marqua une légère pause, détournant son regard de la brune pour le passer au travers du hublot. Les douces lueurs de la lune, aussi argentées soient-elles, venant caresser doucement la surface de la mer intérieure. Un magnifique spectacle, c’était certain et, Vaenys était ravi de pouvoir partager ce moment avec la brune.
« Cet homme voulut m’enseigner l’art sombre de la nécromancie mais, je m’y suis refusé. Il ne me semblait pas utile pour moi, Vaenys Draknys, promis au titre de monarque du Reike, de manipuler une magie aussi sombre. Enfin, il y a de cela quelques années, après la chute de la dynastie Draknys, Yqyrin fut parti de la cité des elfes, afin de mener une vie plus paisible au sein des pins argentés. De ce fait, il pouvait s’épanouir pleinement dans sa maîtrise des arcanes obscurs, comme vous l’aurez deviné, chère Isolde. Il m’a également apporté de l’aide jadis, pour me cacher de la traque que menait sans relâche Tensai, à mon encontre. J’étais d’ailleurs avec lui avant de réussir l’exploit de la capture de la chuchoteuse, la Titanide Zeï. Car oui, je suis le seul homme sur ces terres à avoir capturé une Titanide. J’ai été beaucoup plus malin qu’elle, c’est dire à quel point mon intellect dépasse l’entendement. » rétorqua-t-il, d’une voix aussi douce que son visage et, laissant ses traits s’étirer pour dessiner un magnifique sourire sur son visage aux prunelles améthystes. Il était un être tout ce qu’il y eut de plus égocentrique. L’orgueil étant le sentiment dominant chez le prince déchu du Reike.
Le sourire disparut lentement du doux visage du Vosdraak, son interlocutrice évoquant l’exil de ses terres. Non, ce n’était pas douloureux, cependant, il éprouvait énormément de rancœur à l’encontre de Tensai, pour diverses raisons qu’il essaierait d’expliquer à la jeune brune, bien curieuse cela dit. « Effectivement, j’ai été chassé de mon propre royaume, celui qui m’était promis fut un temps. Et la faute à qui ? Bien évidemment, celle de Tensai, mais aussi celle de mes parents, qui ont été incapables de défendre leur Nation. Je peux vous l’assurer Isolde, si j’avais été le souverain du Reike à cette époque, Tensai n’aurait pas tenu deux semaines avant que je ne lui tranche moi-même la tête. Enfin, j’ai tout de même gardé de nombreux contacts de personne qui ne m’était nullement hostile. Naturellement, certaine se trouve en République, l’ennemi juré du Reike. D’autres se trouvent, ou plutôt, se trouvaient, dans les terres autrefois saintes du Shoumeï. » rétorqua-t-il, marquant une pause alors que, sur son visage d’une pâleur reflétant l’astre lunaire, apparût un léger sourire. « Enfin, je sais aussi qu’au sein du Reike, j’ai encore beaucoup d’alliés. Seulement, aucun n’a véritablement l’envie de se confronter à Tensai. Un jour peut-être, qui sait. Et vous Isolde, comptez-vous vous exiler de votre ville natale ? Ou du Reike, après cette transformation qui changera à jamais votre vie ? Je ne l’espère pas, j’ai besoin de vous à Kyouji, vous m’êtes un élément précieux. » demanda-t-il, essayant de capter de ses améthystes scintillentes, le regard envoûtant de la brune.
CENDRESAssis sur la vénérable planche qui lui servait de couche pour ce court voyage, le Vosdraak pivota la tête en direction de la porte d’entrée de sa cabine, Isolde venant d’y pénétrer. Un sourire non dissimulé fleurit en coin de lèvres, alors que les prunelles améthystes du prince déchu dévorèrent la jeune femme. « Venez donc prendre place à mes côtés, Isolde. » annonça-t-il, ne laissant que peu de temps à la brune pour réagir. Une fois l’étudiante en place, le prince déchu fit refléter ses améthystes dans les émeraudes de la belle et, il écouta, d’une oreille attentive, le moindre mot que prononçait son interlocutrice. Il était tout à fait naturel que la future liche en demandât davantage concernant le mage qui allait réaliser l’exploit de sa transformation. Le sourire aux lèvres, le prince déchu laissa, d’une voix naturelle, les réponses aux questions d’Isolde sortir d’entre ses lèvres. « Bien sûr, dame Isolde, je vais vous rassurer du mieux possible. Yqyrin est, comme vous le savez, un elfe venant de cette vénérable cité qu’est Melorn. Je l’ai rencontré lors d’une conférence à l’université de Drakstrang, sur le campus de la cité elfique. Yqyrin était le maître de conférence, il fit un discours tout à fait hypnotisant sur les arcanes sombres et la magie obscure. C’est d’ailleurs ce même personnage qui m’a enseigné tout mon savoir concernant ma maîtrise des arcanes et de la magie. Il était en quelque sorte mon mentor. » il marqua une légère pause, détournant son regard de la brune pour le passer au travers du hublot. Les douces lueurs de la lune, aussi argentées soient-elles, venant caresser doucement la surface de la mer intérieure. Un magnifique spectacle, c’était certain et, Vaenys était ravi de pouvoir partager ce moment avec la brune.
« Cet homme voulut m’enseigner l’art sombre de la nécromancie mais, je m’y suis refusé. Il ne me semblait pas utile pour moi, Vaenys Draknys, promis au titre de monarque du Reike, de manipuler une magie aussi sombre. Enfin, il y a de cela quelques années, après la chute de la dynastie Draknys, Yqyrin fut parti de la cité des elfes, afin de mener une vie plus paisible au sein des pins argentés. De ce fait, il pouvait s’épanouir pleinement dans sa maîtrise des arcanes obscurs, comme vous l’aurez deviné, chère Isolde. Il m’a également apporté de l’aide jadis, pour me cacher de la traque que menait sans relâche Tensai, à mon encontre. J’étais d’ailleurs avec lui avant de réussir l’exploit de la capture de la chuchoteuse, la Titanide Zeï. Car oui, je suis le seul homme sur ces terres à avoir capturé une Titanide. J’ai été beaucoup plus malin qu’elle, c’est dire à quel point mon intellect dépasse l’entendement. » rétorqua-t-il, d’une voix aussi douce que son visage et, laissant ses traits s’étirer pour dessiner un magnifique sourire sur son visage aux prunelles améthystes. Il était un être tout ce qu’il y eut de plus égocentrique. L’orgueil étant le sentiment dominant chez le prince déchu du Reike.
Le sourire disparut lentement du doux visage du Vosdraak, son interlocutrice évoquant l’exil de ses terres. Non, ce n’était pas douloureux, cependant, il éprouvait énormément de rancœur à l’encontre de Tensai, pour diverses raisons qu’il essaierait d’expliquer à la jeune brune, bien curieuse cela dit. « Effectivement, j’ai été chassé de mon propre royaume, celui qui m’était promis fut un temps. Et la faute à qui ? Bien évidemment, celle de Tensai, mais aussi celle de mes parents, qui ont été incapables de défendre leur Nation. Je peux vous l’assurer Isolde, si j’avais été le souverain du Reike à cette époque, Tensai n’aurait pas tenu deux semaines avant que je ne lui tranche moi-même la tête. Enfin, j’ai tout de même gardé de nombreux contacts de personne qui ne m’était nullement hostile. Naturellement, certaine se trouve en République, l’ennemi juré du Reike. D’autres se trouvent, ou plutôt, se trouvaient, dans les terres autrefois saintes du Shoumeï. » rétorqua-t-il, marquant une pause alors que, sur son visage d’une pâleur reflétant l’astre lunaire, apparût un léger sourire. « Enfin, je sais aussi qu’au sein du Reike, j’ai encore beaucoup d’alliés. Seulement, aucun n’a véritablement l’envie de se confronter à Tensai. Un jour peut-être, qui sait. Et vous Isolde, comptez-vous vous exiler de votre ville natale ? Ou du Reike, après cette transformation qui changera à jamais votre vie ? Je ne l’espère pas, j’ai besoin de vous à Kyouji, vous m’êtes un élément précieux. » demanda-t-il, essayant de capter de ses améthystes scintillentes, le regard envoûtant de la brune.
La Danse-Mort
Isolde Malkyn
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Les roses dispersées par la pluie
Feat Vaenys
Avait-elle eu le temps de se préparer aux évènements qui suivraient ? Pas véritablement. Les évènements s’étaient enchaînés si rapidement depuis l’expédition du Vent d’acier. Certes, la mage avait pris le temps d’en discuter et cela faisait des mois que l’idée avait germé dans son esprit. Pour autant, sa préparation aurait pu être plus optimale. La brune s’était interrogée sur ce qu’elle allait laisser derrière elle, sur sa condition présente mais pas tellement de ce qu’il se passerait le moment venu. Et surtout, l’après. Son avenir semblait bien flou, aussi, elle évitait soigneusement le sujet.
Une fois de plus, elle avait balayé ce thème. De toute façon, ils montèrent rapidement à bord et la discussion dériva sur le mage noir qu’elle devait rencontrer. Isolde fut ravie de constater que le baron connaissait parfaitement bien le mage. En effet, il exposa les raisons l’ayant conduit à le rencontrer et sa réponse ne put que l’enchanter. Ainsi, il s’agissait d’un érudit et pas un sorcier des bas fonds ni un charlatan. De plus et fait non négligeable, il se révélait être le mentor de l’ancien héritier, celui qui lui avait enseigné l’art subtil de la magie des ombres. Cette révélation soulagea grandement la reikoise et elle fut ravie de constater qu’il ne s’était pas joué d’elle et lui présentait le meilleur élément à sa disposition. Elle lui sourit alors sincèrement, signe silencieux de sa reconnaissance.
Elle comprenait également son refus d’apprendre l’arcane la plus sombre et controversée, la nécromancie. Elle ne savait que trop bien les menaces et les brimades subies en pratiquant cet art obscur. Elle ne le releva pas, le prince déchu devait bien se douter des retombées d’une telle forme de magie.
- « Oh, le mage était présent avec vous, lors de votre exil du Reike. Il est donc un fidèle allié, en plus d’être un nécromant talentueux. » affirma-t-elle. Puis, le vosdraak se vanta, en reprenant son habituel ton vaniteux et sa posture hautaine. La mage détourna le regard, afin de s’empêcher de lever les yeux au ciel. Elle trouvait cela dommage, parce que la conversation se révélait intéressante lorsque l’être à la chevelure argentée mettait quelques temps de côté son arrogance. Hélas, il ne se refaisait pas et en chassant le naturel, il revenait évidemment au galop. « Et quelle est votre position sur les Titans à présent, est-ce que vous seriez de nouveau prêt à vous allier à l’Empire pour leur capture ou leur mise à mort ? » interrogea-t-elle.
Elle souhaitait connaître l’avis de son interlocuteur sur la question. Et si, comme il précisait, sa haine pour celui qui siégeait actuellement sur le trône impérial empêchait une nouvelle alliance. Peut-être ne se sentait-il seulement plus concerné par cette guerre et voyait en elle un moyen de faire régner le chaos au sein de l’Empire. Après tout, il était son nouveau chef et ses motivations ne lui étaient donc pas étrangères.
- « Je ne doute pas un instant de vos alliances au sein de tout le Sekai. Vous restez un être respecté et adulé par bon nombre de fidèles. Même si ceux-ci préfèrent naturellement être discrets. » Elle notait toutefois les paroles légèrement énigmatiques du vosdraak, celui-ci laissait entendre que l’idée d’une rébellion semblait fleurir dans ses songes. « Il est dans vos projets de reprendre le trône qui est le vôtre ? » se risqua-t-elle.
Après tout, ce n’était qu’en posant directement les questions qu’elle pouvait envisager de recevoir de plus précises réponses. Du moins, si son vis-à-vis y était disposé.
Tandis qu’il l’interrogeait également sur ses aspirations futures, Isolde fut étonnée d’entendre le souhait du baron. Ce dernier avait conclu un accord avec la nécromancienne, qui stipulait qu’elle lui appartenait en quelque sorte, s’il l’aidait à accéder à l’immortalité. À présent, il se disait « espérer » ne pas la voir partir. La mage aurait plutôt pensé qu’il l’exigerait. Mais elle profita de cette faille, pour lui faire part de ses intentions.
- « Je reste évidemment à Kyouji à vos côtés, monsieur. D’ailleurs, comment souhaiteriez-vous que je m’adresse à vous ? Monsieur le baron ? Sieur Draknys ? » Demanda-t-elle, tout en scrutant le prince de son regard émeraude, en quête d’une éventuelle réaction de sa part. « Toutefois, j’aspire à acquérir également une modeste demeure dans les Terres du Nord. Voyez-vous, j’ai besoin de me sentir à l’abri des regards pour mener à bien mes futures expériences, afin de sublimer mon art. » avoua-t-elle.
Peut-être que la roi de la pègre pouvait jouer de ses relations pour lui trouver ce bien précieux et convoité. Ils discutèrent ainsi encore quelques instants, avant que la brune ne prît congé de son partenaire d’aventure. Elle regagna sa propre cabine, dans laquelle elle pouvait se reposer quelques heures. Elle ne trouva cependant que difficilement le sommeil, tant l’appréhension mêlée à l’excitation des épreuves à suivre semblaient s’activer.
Au petit matin, ils accostèrent en Shoumei. Ils prirent le soin d’éviter les grandes villes, voulant passer inaperçu. Aussi, les terres désolées restaient un défi à elles seules, tant la corruption agissait en ces lieux maudits. Accompagnés des cinq mercenaires triés sur le volet, le duo quitta le navire et s’éloigna peu à peu de la baie.
Elle était vêtue d’une robe de mage sombre, plus pratique que les tenues qu’elle portait habituellement. Elle possédait sa sacoche avec le matériel de survie nécessaire et de quoi tenir quelques jours. Elle n’avait pas pu se surcharger, espérant que cela allait suffire. Il s’agissait des premiers pas de la brune en terre shouméienne. Elle scrutait les alentours, ne se sentant définitivement pas en sécurité dans cette nation hostile.
- « Je compte sur votre connaissance des lieux afin de nous guider. » dit-elle en plaisantant, davantage pour renforcer son propre courage.
CENDRES
Baron du Crime
Vaenys Draknys
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Les roses dispersées par la pluie
Feat. Isolde Malkyn
Un léger sourire fleurit naturellement sur le visage aussi lisse que pâle du prince déchu du Reike, lorsqu’Isolde aborda le sujet de la fidélité du nécromant et ancien mentor de Vaenys. Nul doute qu’Yqyrin était tout ce qu’il y eût de plus dévoué au Roi de la Pègre, c’était d’ailleurs un honneur pour ce dernier que d’avoir un tel allié. Un honneur, cela pouvait paraître étonnant que le Vosdraak ressentît ce genre de sentiments envers qui que ce fût mais, c’était bel et bien réel. Les prunelles du Vosdraak vinrent capter les émeraudes de son interlocutrice, doucement, tandis que cette dernière détourna le regard vers l’horizon, éclairé par la beauté de la lune. « Effectivement, je n’ai jamais rencontré de nécromant aussi doué qu’Yqyrin, soyez-en certaine. Je suis d’ailleurs persuadé que cet elfe sera ravi de vous en apprendre davantage sur l’art de la nécromancie. Aussi talentueuse que vous êtes, Isolde, je suis persuadé que mon ami aura beaucoup à vous enseigner, que ce soit sur cet arcane obscur qui vous permet de réveiller les morts, ou sur bien d’autres aspects de la magie, comme l’élémentaire, par exemple. » rétorqua-t-il, souriant légèrement avant de détourner à son tour son regard.
Un sujet fâcheux, la position de Vaenys vis-à-vis des Titans. Enfin, ce n’était point ça le problème, mais plutôt, le fait d’une éventuelle alliance entre la Pègre et l’Empire. Le prince déchu le savait, le Reike était prêt à fermer les yeux sur certains aspects de son commerce s’il se montrait coopératif. Effectivement, pour le bien de sa sœur, il le ferait. Cependant, s’il y avait bien une chose que le prince déchu détestait plus que tout, c’était le fait d’être enchaîné. Le tatouage qu’il arborât sur son torse était en quelque sorte le symbole de sa liaison avec l’Empire et donc, avec Tensai, son ennemi juré. Plus aucun sourire ni aucune expression ne furent visibles sur le magnifique visage du Roi de la Pègre, tandis que, d’une voix douce, Vaenys laissa quelques mots choisis méticuleusement s’échapper d’entre ses lèvres délicates. « Naturellement, les Titans sont une réelle menace, il faut les exterminer. Aussi étonnant que cela puisse paraître, je suis capable de mettre mon égo de côté afin de venir en aide à l’Empire pour l’extermination de ces faux dieux. Seulement pour ceci, la collaboration s’arrête là. » affirma-t-il, marquant une légère pause non sans sens. « Donc oui, je serai prêt à m’allier l’Empire. Vous n’êtes d’ailleurs pas sans savoir qu’avant mon départ pour la République, j’ai eu une petite discussion forcée avec la Griffe et l’Oreille. De cela en est ressorti un accord afin que nous puissions continuer de mener notre commerce comme nous le voulons. Évidemment, ni moi, ni Wulfric n’avons prononcé votre nom, chère Isolde. Il serait plus que fâcheux que les Ministres de Tensai apprennent votre position au sein de la Pègre. » continua-t-il, pivotant légèrement son visage afin de projeter ses prunelles d’améthyste au travers du hublot. Les rayonnements de la lune se reflétant parfaitement dans sa blanche chevelure.
Vaenys le savait, il possédait beaucoup de fidèles sur le continent du Sekai. Beaucoup de citoyen reikois était des pro-Draknys. Cependant, aucun n’avait le courage de se dresser face à l’oppresseur et cela, le Baron ne le savait que trop bien. Les doux traits du visage de Vaenys se déformèrent de nouveau, laissant un léger sourire fleurir sur son visage quant à la question posée par son interlocutrice. La lune se reflétant dans les yeux du Baron, laissant ses prunelles scintiller de mille feux, Vaenys laissa quelques mots s’échapper d’entre ses lèvres mais, cette fois-ci, sa voix n’était point aussi douce qu’auparavant. « Effectivement, beaucoup de personnes seraient prêtes à me suivre dans une éventuelle rébellion. Cependant, aucunes n’auraient l’audace de réellement la faire, si vous voulez mon avis. Ce ne sont que des paroles en l’air, chère Isolde. » affirma-t-il, laissant un léger rictus s’échapper d’entre ses lèvres. « Concernant le trône, je n’en ai rien à faire. Tensai peut le garder précieusement, si cela lui chante. Pour dire vrai, même lorsque j’étais prince, je n’aspirais pas tellement à prendre la tête du Royaume. Voyez-vous, la royauté m’est pénible, je déteste cela, réellement. Non, moi, ce que j’aime réellement, c’est mon empire souterrain et, croyez-moi, j’aimerais plus que tout l’étendre de nouveau jusqu’à la capitale. Mais, encore une fois, personne n’aurait la volonté de m’aider. A Kyouji, l’empire ne peut pas vraiment interférer, c’est beaucoup trop loin de la capitale et beaucoup trop près de la République. Alors qu’à Ikusa, je me ferai trancher la tête sur-le-champ. Comprenez-vous ? » demanda-t-il, encore une fois, sans afficher la moindre expression.
Vaenys détestait profondément que l’on le nomme par son nom de prince, après tout, il n’en était plus un. Cependant, il laisserait très probablement Isolde le nommer ainsi, comme chacun de ses chefs de Cellule. A la demande de la nécromancienne, le prince déchu ne laissa aucune expression s’échapper de son visage, ses lèvres étaient fermées, ses prunelles rivées dans les émeraudes de son interlocutrice. Seuls les traits de son visage se mouvaient légèrement, pouvant certainement montrer son agacement face à sa future réponse. « Sieur Draknys me va très bien, Isolde. Très peu de personnes peuvent m’appeler de la sorte sans que je ne me fâche mais, pour vous, ce sera bon. » répondit-il, laissant un léger sourire fleurir sur son doux visage, sous cet agacement certain. « Quant à votre future demeure dans les Terres du Nord, je pense être une nouvelle fois en mesure de vous venir en aide. Seulement, comme vous le savez, rien n'est gratuit, Isolde. Surtout pas dans la Pègre. Nous verrons plus tard pour cela, à notre retour à Kyouji. Cela me laissera le temps de réfléchir à quoi vous demandez. » rétorqua-t-il, tout sourire. La nécromancienne quitta ensuite les lieux, laissant seul le prince déchu pour cette courte nuit.
Le lendemain matin, Vaenys Draknys sortit de sa cabine, laissant les rayons du soleil venir caresser son doux visage, lui faisant légèrement plisser les yeux quant à l’aveuglement provoqué par ces derniers. Étant donné sa situation vis-à-vis des Divinistes shoumeïens, le prince déchu posa délicatement sur son visage, un masque fait d’acier complètement noir. S’approchant délicatement de la brune, déjà sur la terre ferme, Vaenys laissa quelques mots s’échapper d’entre ses lèvres, d’une voix complètement déformée par son masque, après avoir baladé quelques secondes ses améthystes sur le corps de la nécromancienne. « Ma connaissance des lieux est infaillible, Isolde. Cependant, si d’aventure vous vouliez vous éloigner un peu du groupe, n’allez pas trop loin. Comme vous le savez, ces terres sont hostiles. Pour votre sécurité même, restez près de moi, je saurai vous défendre s’il le faut. » répondit-il, laissant ses traits s’étirer légèrement pour dessiner un léger sourire sincère sous ce voile sombre qui recouvrait son si beau visage. Quel crime.
CENDRESUn sujet fâcheux, la position de Vaenys vis-à-vis des Titans. Enfin, ce n’était point ça le problème, mais plutôt, le fait d’une éventuelle alliance entre la Pègre et l’Empire. Le prince déchu le savait, le Reike était prêt à fermer les yeux sur certains aspects de son commerce s’il se montrait coopératif. Effectivement, pour le bien de sa sœur, il le ferait. Cependant, s’il y avait bien une chose que le prince déchu détestait plus que tout, c’était le fait d’être enchaîné. Le tatouage qu’il arborât sur son torse était en quelque sorte le symbole de sa liaison avec l’Empire et donc, avec Tensai, son ennemi juré. Plus aucun sourire ni aucune expression ne furent visibles sur le magnifique visage du Roi de la Pègre, tandis que, d’une voix douce, Vaenys laissa quelques mots choisis méticuleusement s’échapper d’entre ses lèvres délicates. « Naturellement, les Titans sont une réelle menace, il faut les exterminer. Aussi étonnant que cela puisse paraître, je suis capable de mettre mon égo de côté afin de venir en aide à l’Empire pour l’extermination de ces faux dieux. Seulement pour ceci, la collaboration s’arrête là. » affirma-t-il, marquant une légère pause non sans sens. « Donc oui, je serai prêt à m’allier l’Empire. Vous n’êtes d’ailleurs pas sans savoir qu’avant mon départ pour la République, j’ai eu une petite discussion forcée avec la Griffe et l’Oreille. De cela en est ressorti un accord afin que nous puissions continuer de mener notre commerce comme nous le voulons. Évidemment, ni moi, ni Wulfric n’avons prononcé votre nom, chère Isolde. Il serait plus que fâcheux que les Ministres de Tensai apprennent votre position au sein de la Pègre. » continua-t-il, pivotant légèrement son visage afin de projeter ses prunelles d’améthyste au travers du hublot. Les rayonnements de la lune se reflétant parfaitement dans sa blanche chevelure.
Vaenys le savait, il possédait beaucoup de fidèles sur le continent du Sekai. Beaucoup de citoyen reikois était des pro-Draknys. Cependant, aucun n’avait le courage de se dresser face à l’oppresseur et cela, le Baron ne le savait que trop bien. Les doux traits du visage de Vaenys se déformèrent de nouveau, laissant un léger sourire fleurir sur son visage quant à la question posée par son interlocutrice. La lune se reflétant dans les yeux du Baron, laissant ses prunelles scintiller de mille feux, Vaenys laissa quelques mots s’échapper d’entre ses lèvres mais, cette fois-ci, sa voix n’était point aussi douce qu’auparavant. « Effectivement, beaucoup de personnes seraient prêtes à me suivre dans une éventuelle rébellion. Cependant, aucunes n’auraient l’audace de réellement la faire, si vous voulez mon avis. Ce ne sont que des paroles en l’air, chère Isolde. » affirma-t-il, laissant un léger rictus s’échapper d’entre ses lèvres. « Concernant le trône, je n’en ai rien à faire. Tensai peut le garder précieusement, si cela lui chante. Pour dire vrai, même lorsque j’étais prince, je n’aspirais pas tellement à prendre la tête du Royaume. Voyez-vous, la royauté m’est pénible, je déteste cela, réellement. Non, moi, ce que j’aime réellement, c’est mon empire souterrain et, croyez-moi, j’aimerais plus que tout l’étendre de nouveau jusqu’à la capitale. Mais, encore une fois, personne n’aurait la volonté de m’aider. A Kyouji, l’empire ne peut pas vraiment interférer, c’est beaucoup trop loin de la capitale et beaucoup trop près de la République. Alors qu’à Ikusa, je me ferai trancher la tête sur-le-champ. Comprenez-vous ? » demanda-t-il, encore une fois, sans afficher la moindre expression.
Vaenys détestait profondément que l’on le nomme par son nom de prince, après tout, il n’en était plus un. Cependant, il laisserait très probablement Isolde le nommer ainsi, comme chacun de ses chefs de Cellule. A la demande de la nécromancienne, le prince déchu ne laissa aucune expression s’échapper de son visage, ses lèvres étaient fermées, ses prunelles rivées dans les émeraudes de son interlocutrice. Seuls les traits de son visage se mouvaient légèrement, pouvant certainement montrer son agacement face à sa future réponse. « Sieur Draknys me va très bien, Isolde. Très peu de personnes peuvent m’appeler de la sorte sans que je ne me fâche mais, pour vous, ce sera bon. » répondit-il, laissant un léger sourire fleurir sur son doux visage, sous cet agacement certain. « Quant à votre future demeure dans les Terres du Nord, je pense être une nouvelle fois en mesure de vous venir en aide. Seulement, comme vous le savez, rien n'est gratuit, Isolde. Surtout pas dans la Pègre. Nous verrons plus tard pour cela, à notre retour à Kyouji. Cela me laissera le temps de réfléchir à quoi vous demandez. » rétorqua-t-il, tout sourire. La nécromancienne quitta ensuite les lieux, laissant seul le prince déchu pour cette courte nuit.
Le lendemain matin, Vaenys Draknys sortit de sa cabine, laissant les rayons du soleil venir caresser son doux visage, lui faisant légèrement plisser les yeux quant à l’aveuglement provoqué par ces derniers. Étant donné sa situation vis-à-vis des Divinistes shoumeïens, le prince déchu posa délicatement sur son visage, un masque fait d’acier complètement noir. S’approchant délicatement de la brune, déjà sur la terre ferme, Vaenys laissa quelques mots s’échapper d’entre ses lèvres, d’une voix complètement déformée par son masque, après avoir baladé quelques secondes ses améthystes sur le corps de la nécromancienne. « Ma connaissance des lieux est infaillible, Isolde. Cependant, si d’aventure vous vouliez vous éloigner un peu du groupe, n’allez pas trop loin. Comme vous le savez, ces terres sont hostiles. Pour votre sécurité même, restez près de moi, je saurai vous défendre s’il le faut. » répondit-il, laissant ses traits s’étirer légèrement pour dessiner un léger sourire sincère sous ce voile sombre qui recouvrait son si beau visage. Quel crime.
La Danse-Mort
Isolde Malkyn
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Les roses dispersées par la pluie
Feat Vaenys
Tandis que le vosdraak confirmait les talents de son allié en tant que mage, Isolde semblait lointaine. Elle tentait de visualiser sa future rencontre avec le nécromant. Lorsqu’il mentionna la magie élémentaire, elle se contenta de lui adresser un sourire poli. Mais elle n’était pas tant intéressée par cette forme de magie. Mais à voir, elle n’y était pas non plus farouchement opposée. Puis, les conseils d’un érudit restaient bons à prendre, même s’ils pouvaient lui servir à contrer les éléments plus que de les utiliser.
Lorsque l’être à la chevelure argentée mentionna le fait de pouvoir mettre son égo de côté, la nécromancienne retint un son de surprise. Première nouvelle, son égo surdimensionné pouvait se laisser amadouer et être mis à l’écart de temps en temps ! Elle sourit intérieurement à ses pensées, se concentrant ensuite sur la conversation. Elle connaissait évidemment les raisons ayant conduit le prince déchu à l’exil en République. Il avait pris le soin de prévenir ses chefs de cellule et Wulfric avait assuré le commandement de la pègre durant son absence. Aussi, la dernière parole du chef du banditisme reikois retint particulièrement l’attention de la brune. En effet, cette dernière se demandait comment Deydreus allait réagir lorsqu’il apprendrait son implication dans la pègre. Elle n’avait pas seulement traité une ou deux petites affaires en lien avec les activités criminelles, elle en faisait indubitablement partie. Cela dit, si elle expliquait les raisons précises de cette alliance, peut-être le comprendrait-il… Enfin, là n’était pas la question pour le moment. Un temps pour chaque chose. Et en ce moment, elle ne possédait qu’une seule idée en tête, son accession à l’immortalité.
En signe d’approbation, la mage noire hocha la tête. Elle comprenait les motivations de l’ancien héritier du Reike. Il ne désirait pas du trône occupé par Tensai. Toutefois, elle percevait dans ses iris améthystes le désir d’étendre son obscur empire. Il détenait l’ambition nécessaire pour y parvenir, mais peut-être pas tous les moyens nécessaires. Cela dit, elle était en mesure de l’y aider.
- « Je m’impliquerai à vos côtés, sachez que même si nous sommes liés par un contrat, j’aspire sincèrement à étendre votre Royaume. Voyez toujours en moi une alliée fidèle, Sieur Draknys. »
Aucune émotion dans son regard émeraude, alors qu’elle le fixait sans détourner le regard. Il ne pouvait savoir avec certitude si elle lui mentait ou si elle exprimait sa volonté avec une grande sincérité. Certes, elle possédait ce talent inné pour le mensonge, mais cet art subtil se travaillait avec le temps. Et elle devenait de plus en plus douée. De nature chaotique, elle pouvait changer de maître assez facilement, tant que les offres et la protection se trouvaient alléchantes. Elle souhaitait simplement pouvoir y trouver son compte, accéder à ses plus grandes aspirations et surtout, que rien ne pût s’opposer à ses volontés. Pour l’instant, elle trouvait tout cela aux côtés du vosdraak et il n’y avait donc aucune chance que tout cela ne s’arrêtât.
Puis elle ne répondit rien quant à son éventuelle future demeure. Elle avait placé sa demande et elle ne comptait pas insister outre mesure. Ils avaient bien le temps de régler cela une fois rentrés au Reike.
Pour l’heure, il fallait avancer dans cette terre désolée que la jeune femme ne connaissait en rien. Là où mille dangers rôdaient autour d’eux. Toutefois, les pouvoirs et les connaissances de son partenaire d’aventure et chef s’avéraient fort utiles. Il était évident qu’ils restaient ensemble par stratégie. Loin d’elle l’envie de s’égarer seule en ces lieux inconnus.
La brune enroula l’étoffe épaisse qu’elle portait autour du cou. Il faisait plus froid évidemment que dans ses contrées désertiques. Mais après avoir survécu au froid mordant du Grand Nord, le climat restait tout de même plutôt agréable.
Vaenys tendit une carte simple de Shoumei à la brune et elle examina leur tracé.
- « Très bien. Nous allons donc longer les montagnes en passant par les bois au nord de Maël. Puis, couper en traversant la grande route principale pour enfin arriver à l’orée de la forêt des Pins Argentés. » déclara-t-elle. « Cela vous ennuie si j’invite quelques compagnons de route ? » ajouta-t-elle, d’une voix malicieuse.
Et sans plus tarder, la ténébreuse mage invoqua son catalyseur magique, de lui émanait une épaisse fumée rougeâtre et quelques crânes étaient sertis dessus. Avec lui, une troupe de vingt-cinq réanimés apparut. Ils se joignirent à leur marche, formant un carré protecteur autour de la mage et de Vaenys. Les cinq mercenaires restaient en éclaireur.
- « Ils ne vous feront rien, tant que vous restez à côté de moi. » dit-elle de manière narquoise, en reflet à la phrase précédente du vosdraak. « Si nous rencontrons des zombies errants, mes créations peuvent jouer en notre faveur pour les tromper et les induire en erreur. Le réanimé classique est facilement leurré. »
Par chance, les bois ne semblaient pas trop humides. L’astre avait eu le loisir de chauffer quelque peu la terre et de la sécher. Ils marchèrent ainsi pendant plusieurs heures, avant de quitter le bois. À part quelques bêtes sauvages, évitant les hordes de morts-vivants donc ne les ayant pas approchés, cette première partie du voyage se déroula sans encombres. Ils profitèrent alors d’une pause bien méritée pour se désaltérer, grignoter une légère collation et se reposer quelques instants. Isolde s’assit contre le tronc d’un arbre. Elle n’était pas fatiguée et elle avait encore beaucoup de ressources. Cela dit, autant économiser ses forces et y aller progressivement. Lorsque tout le monde eut terminé, la marche ne tarda pas à repartir.
- « Nous devons franchir la voie principale qui traverse la nation. Autant éviter de croiser un convoi, nous pouvons tomber sur n’importe qui... » dit-elle à l’attention du vosdraak. Celui-ci envoya donc ses mercenaires en avant, afin qu’il l’informât de la tranquillité des environs avant de traverser la voie.
CENDRES
Baron du Crime
Vaenys Draknys
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Les roses dispersées par la pluie
Feat. Isolde Malkyn
À la réponse de la nécromancienne, le Vosdraak laissa les quelques traits de son doux visage s’étirer dans un sourire particulièrement satisfait, montrant ce qu’il ressentît de la réponse de son interlocutrice. Gardant ses améthystes scintillantes ancrées dans les prunelles émeraudes et envoûtantes de son interlocutrice, le prince déchu laissa ces quelques mots s’échapper doucement d’entre ses lèvres, flottant dans le vent, résonnant dans l’espace, capté par la belle brune. « Bien entendu ma chère Isolde, je ne vois aucune faille dans votre loyauté et, croyez-moi que cela me touche. Il est bien rare que je puisse avoir une totale confiance en autrui. Je serais bien tenté de vous dire que, durant les deux siècles de ma vie, la seule personne en qui je n’ai jamais douté est bien Wulfric. Cet homme serait prêt à se sacrifier pour moi. Je n’en demande pas moins d’un allié véritablement fidèle. » rétorqua-t-il, laissant un léger sourire fleurir sur son doux visage, à l’encontre de la belle étudiante qui était face à lui. Il le savait, le monde du crime était bien cruel, peut-être autant que celui de la politique. De ce fait, il n’y avait que des alliances et aucune loyauté ni fidélité. En tout cas, il fera tout son possible pour garder Isolde auprès de lui, elle était bien trop compétente en tant que Chef de Cellule pour la laisser filer.
Isolde observa quelques secondes la carte donnée par le prince déchu, ce dernier attendant son retour quant à ses préférences. Peut-être y avait-il des lieux que la nécromancienne préférait éviter, tout comme Vaenys par ailleurs. Certains endroits, si ce n’étaient tous, lui étaient hostiles sur le territoire de l’ex-Shoumeï, les pro-Titans voulant très certainement voir la tête du prince déchu sur une pique. Il écouta ensuite, avec une oreille attentionnée, les indications de l'étudiante. Une fois cela fait, il laissa ses améthystes glisser doucement jusqu’aux prunelles émeraudes de la reikoise à la chevelure de jais, l’observant un instant, avec un léger sourire non dissimulé en coin de lèvres. « Moi qui croyais que vous n’aviez aucune connaissance de ces terres. C’est un excellent chemin, en plus, nous évitons cette ville remplie de pourris qu’est Maël. Croyez-moi, c’est une excellente chose, vous n’avez pas envie d’y mettre les pieds. » rétorqua-t-il, laissant le temps à la nécromancienne d’assimiler ses paroles. Paroles qui firent certainement monter la curiosité de son interlocutrice. « Des compagnons de route ? Que voulez-vous dire par là, Isolde ? » demanda-t-il, reprenant sur son visage, des traits normaux.
Aussitôt la demande de Vaenys formulée, la mage ténébreuse fit apparaître un magnifique artéfact de forme cylindrique, certainement un catalyseur servant à la nécromancienne. Une magnifique fumée écarlate émana de cet artéfact magique, puis, au même moment, une multitude de zombie émergèrent du sol, tout autour du Vosdraak et de l’humaine. Les améthystes du Vosdraak s’écarquillèrent subitement, observant tout autour de lui la magnificence des actes de la nécromancienne. Il contemplait la manipulation de cet art occulte alors qu’une vingtaine de morts-vivants l’encerclèrent. Laissant les traits de son doux visage s’étirer en un large sourire, Vaenys porta avec satisfaction ses magnifiques prunelles dans celles de son interlocutrice. Il vit en elle cette flamme malsaine qui l’habitait, c’était tout simplement stupéfiant et, cela plaisait grandement au prince déchu de la puissante nation du désert. « Effectivement, les nombreux morts-vivants errant sur ces terres désolées ne sont pas très intelligents, c’est un fait. Vous êtes devenue bien plus puissante qu’à notre dernière rencontre, ma chère Isolde, c’est remarquable. Très bien, je me tiendrai à vos côtés pour la suite, puisque vous le désirez temps. Cependant, je doute que votre horde puissent stopper une menace trop imposante. À ce moment-là, nous essaierons de travailler en équipe. » rétorqua-t-il, le sourire aux lèvres, tout en continuant de contempler cet air malsain qui anime son interlocutrice. Le vice était en elle, il n’y avait pas le moindre doute là-dessus.
Quelques heures plus tard, le moment de la pause était venu, enfin. Le prince déchu, bien qu’en pleine forme, n’était pas contre une légère pause afin de pouvoir réfléchir à la suite de leur marche. Rien n’était sûr, surtout sur les terres dévastées de l’ancienne Shoumeï. De ce fait, il fallait choisir méticuleusement le chemin et attendre le bon moment pour se mettre en route. Les chasseurs et mercenaires en tout genre étant prêts à venir cueillir la tête du prince déchu si, par malchance, il venait à se faire repérer. « Je suis bien d’accord avec vous. D’autant plus que beaucoup de chasseur serait prêt à me capturer pour me revendre en tant qu’esclave, au vu de la rareté de ma race et de ma suprême beauté. » rétorqua-t-il délicatement, avec un sourire malicieux au coin des lèvres. Il porta ensuite ses améthystes en direction des mercenaires qui l’accompagnaient durant cette magnifique promenade. « Vous, partez immédiatement en éclaireur. Je ne voudrais pas croiser de dangereux personnages sur mon chemin. Et si d’aventure il devait vous arriver quelque chose, faites en sorte que l’un d’entre vous soit en mesure de venir me prévenir. Me suis-je bien fait comprendre ? » ajouta-t-il, à l’intention des mercenaires l’accompagnant. Ces derniers acceptèrent sans montrer le moindre signe d’opposition, sachant très bien que la mission serait périlleuse. Et puis, ils n’étaient pas payés à rien faire non plus. Protégé Vaenys Draknys était bien inutile, sa puissance étant telle.
Les mercenaires, ou du moins les deux qui restaient, revinrent aussi vite qu’ils purent, prévenir Vaenys Draknys de la menace qui les attendait. « Messire Draknys, un… un problème… urgent… sur la route… On a besoin de votre pleine puissance à vous et… à dame Isolde. » annonça le garde, essoufflé par la longue course qu’il vînt de faire. Les traits du doux visage du Vosdraak se déformèrent dans une expression de colère. Une expression qu’il prît que très rarement, malgré qu’elle fût dissimulée sous son masque d’acier noir. La voix déformée du prince déchu s’échappa d’entre les mailles de son voile noir. « Mais enfin, dépêchez-vous de me mener là-bas, et vite. » cracha-t-il, se mettant aussitôt en marche, aux côtés de la magnifique nécromancienne, suivie par sa horde de mort vivant. Les pas pressés de la troupe les menèrent directement cinq-cents mètres plus loin, où les trois mercenaires partis plus tôt attendaient la venue de leur maître.
Ils étaient pris en otage par un autre convoi de six hommes, à l’aspect étrange. Même l’esprit affûté du prince déchu ne parvint pas à les définir complètement, un casque en forme de squelette cachant leur visage. L’un d’eux, semblant être le chef, s’adressa directement au prince déchu. « De l’or ou, la mort de ces hommes. » Bien évidemment, Vaenys avait sur lui de quoi payer et cela, la nécromancienne le savait. Bien que le choix appartînt à Vaenys, ce dernier voulait, une nouvelle fois, mettre à l’épreuve la nécromancienne. Ainsi, il laissa ses magnifiques améthystes glisser jusqu’aux émeraudes de la belle et, d’une voix douce, mais déformée, il prononça ces quelques mots. « Le choix vous appartient, Isolde. Les cinquante pièces d’or que j’ai sur moi et, qui serviront plus tard dans notre quête, peuvent sauver la vie de ces trois hommes, qui soit dit en passant, nous protégeront. Alors, je vous laisse décider de la réponse à apporter. Soit, nous tuons tout le monde y compris mes hommes et nous continuons, avec votre avenir. Soit, nous les sauvons, mais nous serons contraints de faire demi-tour. Serez-vous altruiste ou, au contraire, égoïste ? » demanda-t-il, un léger sourire dissimulé sous ce voile. Évidemment, il pourrait donner l’or et les tuer ensuite mais, bien entendu, l’un d’entre eux pourrait manipuler la téléportation et ainsi, s’échapper avec l’or destiné à l’Elfe de Melorn. Le choix pouvait sembler compliqué, mais peut-être pas tant que ça pour la nécromancienne.
CENDRESIsolde observa quelques secondes la carte donnée par le prince déchu, ce dernier attendant son retour quant à ses préférences. Peut-être y avait-il des lieux que la nécromancienne préférait éviter, tout comme Vaenys par ailleurs. Certains endroits, si ce n’étaient tous, lui étaient hostiles sur le territoire de l’ex-Shoumeï, les pro-Titans voulant très certainement voir la tête du prince déchu sur une pique. Il écouta ensuite, avec une oreille attentionnée, les indications de l'étudiante. Une fois cela fait, il laissa ses améthystes glisser doucement jusqu’aux prunelles émeraudes de la reikoise à la chevelure de jais, l’observant un instant, avec un léger sourire non dissimulé en coin de lèvres. « Moi qui croyais que vous n’aviez aucune connaissance de ces terres. C’est un excellent chemin, en plus, nous évitons cette ville remplie de pourris qu’est Maël. Croyez-moi, c’est une excellente chose, vous n’avez pas envie d’y mettre les pieds. » rétorqua-t-il, laissant le temps à la nécromancienne d’assimiler ses paroles. Paroles qui firent certainement monter la curiosité de son interlocutrice. « Des compagnons de route ? Que voulez-vous dire par là, Isolde ? » demanda-t-il, reprenant sur son visage, des traits normaux.
Aussitôt la demande de Vaenys formulée, la mage ténébreuse fit apparaître un magnifique artéfact de forme cylindrique, certainement un catalyseur servant à la nécromancienne. Une magnifique fumée écarlate émana de cet artéfact magique, puis, au même moment, une multitude de zombie émergèrent du sol, tout autour du Vosdraak et de l’humaine. Les améthystes du Vosdraak s’écarquillèrent subitement, observant tout autour de lui la magnificence des actes de la nécromancienne. Il contemplait la manipulation de cet art occulte alors qu’une vingtaine de morts-vivants l’encerclèrent. Laissant les traits de son doux visage s’étirer en un large sourire, Vaenys porta avec satisfaction ses magnifiques prunelles dans celles de son interlocutrice. Il vit en elle cette flamme malsaine qui l’habitait, c’était tout simplement stupéfiant et, cela plaisait grandement au prince déchu de la puissante nation du désert. « Effectivement, les nombreux morts-vivants errant sur ces terres désolées ne sont pas très intelligents, c’est un fait. Vous êtes devenue bien plus puissante qu’à notre dernière rencontre, ma chère Isolde, c’est remarquable. Très bien, je me tiendrai à vos côtés pour la suite, puisque vous le désirez temps. Cependant, je doute que votre horde puissent stopper une menace trop imposante. À ce moment-là, nous essaierons de travailler en équipe. » rétorqua-t-il, le sourire aux lèvres, tout en continuant de contempler cet air malsain qui anime son interlocutrice. Le vice était en elle, il n’y avait pas le moindre doute là-dessus.
Quelques heures plus tard, le moment de la pause était venu, enfin. Le prince déchu, bien qu’en pleine forme, n’était pas contre une légère pause afin de pouvoir réfléchir à la suite de leur marche. Rien n’était sûr, surtout sur les terres dévastées de l’ancienne Shoumeï. De ce fait, il fallait choisir méticuleusement le chemin et attendre le bon moment pour se mettre en route. Les chasseurs et mercenaires en tout genre étant prêts à venir cueillir la tête du prince déchu si, par malchance, il venait à se faire repérer. « Je suis bien d’accord avec vous. D’autant plus que beaucoup de chasseur serait prêt à me capturer pour me revendre en tant qu’esclave, au vu de la rareté de ma race et de ma suprême beauté. » rétorqua-t-il délicatement, avec un sourire malicieux au coin des lèvres. Il porta ensuite ses améthystes en direction des mercenaires qui l’accompagnaient durant cette magnifique promenade. « Vous, partez immédiatement en éclaireur. Je ne voudrais pas croiser de dangereux personnages sur mon chemin. Et si d’aventure il devait vous arriver quelque chose, faites en sorte que l’un d’entre vous soit en mesure de venir me prévenir. Me suis-je bien fait comprendre ? » ajouta-t-il, à l’intention des mercenaires l’accompagnant. Ces derniers acceptèrent sans montrer le moindre signe d’opposition, sachant très bien que la mission serait périlleuse. Et puis, ils n’étaient pas payés à rien faire non plus. Protégé Vaenys Draknys était bien inutile, sa puissance étant telle.
Les mercenaires, ou du moins les deux qui restaient, revinrent aussi vite qu’ils purent, prévenir Vaenys Draknys de la menace qui les attendait. « Messire Draknys, un… un problème… urgent… sur la route… On a besoin de votre pleine puissance à vous et… à dame Isolde. » annonça le garde, essoufflé par la longue course qu’il vînt de faire. Les traits du doux visage du Vosdraak se déformèrent dans une expression de colère. Une expression qu’il prît que très rarement, malgré qu’elle fût dissimulée sous son masque d’acier noir. La voix déformée du prince déchu s’échappa d’entre les mailles de son voile noir. « Mais enfin, dépêchez-vous de me mener là-bas, et vite. » cracha-t-il, se mettant aussitôt en marche, aux côtés de la magnifique nécromancienne, suivie par sa horde de mort vivant. Les pas pressés de la troupe les menèrent directement cinq-cents mètres plus loin, où les trois mercenaires partis plus tôt attendaient la venue de leur maître.
Ils étaient pris en otage par un autre convoi de six hommes, à l’aspect étrange. Même l’esprit affûté du prince déchu ne parvint pas à les définir complètement, un casque en forme de squelette cachant leur visage. L’un d’eux, semblant être le chef, s’adressa directement au prince déchu. « De l’or ou, la mort de ces hommes. » Bien évidemment, Vaenys avait sur lui de quoi payer et cela, la nécromancienne le savait. Bien que le choix appartînt à Vaenys, ce dernier voulait, une nouvelle fois, mettre à l’épreuve la nécromancienne. Ainsi, il laissa ses magnifiques améthystes glisser jusqu’aux émeraudes de la belle et, d’une voix douce, mais déformée, il prononça ces quelques mots. « Le choix vous appartient, Isolde. Les cinquante pièces d’or que j’ai sur moi et, qui serviront plus tard dans notre quête, peuvent sauver la vie de ces trois hommes, qui soit dit en passant, nous protégeront. Alors, je vous laisse décider de la réponse à apporter. Soit, nous tuons tout le monde y compris mes hommes et nous continuons, avec votre avenir. Soit, nous les sauvons, mais nous serons contraints de faire demi-tour. Serez-vous altruiste ou, au contraire, égoïste ? » demanda-t-il, un léger sourire dissimulé sous ce voile. Évidemment, il pourrait donner l’or et les tuer ensuite mais, bien entendu, l’un d’entre eux pourrait manipuler la téléportation et ainsi, s’échapper avec l’or destiné à l’Elfe de Melorn. Le choix pouvait sembler compliqué, mais peut-être pas tant que ça pour la nécromancienne.
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Isolde Malkyn
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Feat Vaenys
Encore une phrase de ce type et la mage ne se priverait pas de faire une remarque à Vaenys, chef ou pas. Elle espérait ne pas avoir à subir encore d’autres qualificatifs pour décrire le physique ô combien délicieusement magnifique du vosdraak. Elle ne comprenait pas comment il était possible de se montrer aussi narcissique, se rendait-il au moins compte que le fait d’en parler de la sorte, cela offrait l’effet inverse que celui désiré. L’entièreté de sa personne en devenait agaçante. Il fallait que quelqu’un le lui dît, impossible de poursuivre de cette manière. La nécromancienne se contenta cette fois de hausser les épaules à la phrase de son interlocuteur.
Elle avait d’autres plans à l’esprit dans l’immédiat, dont l’un mettait les mercenaires en lumière. Ces derniers devaient observer furtivement les alentours, veiller à leur sécurité et éventuellement, leur ouvrir la voie. Le roi de la pègre fournit alors les ordres à son groupe et ils partirent en éclaireur. Toutefois, deux d’entre eux revinrent après quelques instants. Isolde fut stupéfaite de leur empressement et de la mauvaise nouvelle qui ne tarda pas à tomber.
La mage noire se joignit alors à son supérieur, laissant sa horde à l’arrière de quelques mètres. Lorsqu’ils furent près de la route, elle ordonna à ses créations macabres de s’arrêter. Elle observa rapidement la scène qui s’offrait à son regard émeraude. Les casques de ces six individus dissimulaient entièrement leur visage. Ils étaient fait d’une matière étrange, mélangée à des ossements. Cela renforçait leur allure sinistre et inquiétante. Ils possédaient des chevaux et cela en apprenait déjà suffisamment à la mage, ils ne possédaient pas de pouvoirs de vol ou de téléportation, du moins pas la plupart de leur groupe. Aussi, ils voyageait léger, signe qu’ils devaient avoir un campement dans le coin. Il s’agissait de locaux, certainement des bandits pas trop puissants, cherchant à effrayer les convois sur la voie la plus empruntée. L’être à la chevelure argentée semblait leur accorder plus d’importance que ce qu’ils représentaient réellement et cela intrigua la brune.
Leur chef s’adressa à Vaenys directement, lui réclamant de l’or. Et la réponse de celui-ci étonna plus encore la jeune femme. Ce n’était pas le moment de jouer aux énigmes, il faisait mine de lui laisser un choix qui n’en était pas vraiment un. Elle se demandait à quel jeu sordide le vosdraak se prêtait mais elle n’était pas réellement d’humeur à participer.
- « Nous n’allons pas leur donner une seule pièce d’or, et puis quoi encore... » murmura-t-elle. « J’ai un plan, si vous pouviez m’épauler, je vous en serai infiniment reconnaissante, Sieur Draknys. »
Ainsi, elle ordonna discrètement à ses zombies de passer à l’action. Leur présence encore inconnue des bandits de grands chemins qui faisaient face au duo, les créatures morbides pouvaient ainsi contourner par le bois et les encercler par surprise, sous le commandement de leur maîtresse. Un premier zombie parvint à s’infiltrer dans le dos d’un des assaillants. Celui-ci fut férocement mordu au cou, le zombie lui arracha des lambeaux de chair, faisant gicler son sang sur son frère d’armes. Ce dernier donna l’alerte immédiatement et la horde ne tarda pas à se faire repérer. Toutefois, cela avait permis à l’un des six de mourir. Un des mercenaires capturés avait donc pu se dépêtrer de son emprise et venir aider l’un des deux autres. Et dans un même temps, Isolde lança une attaque mentale puissante sur le chef des scélérats. Ce dernier possédait une barrière psychique et donc l’attaque ne pervertit pas son esprit de manière aussi insidieuse qu’escompté. Cependant, cela permit de faire gagner du temps et d’affaiblir les défenses ennemies. Ils perdirent un des mercenaires dans la bataille, celui-ci fut entaillé dans l’abdomen, alors qu’une lame vint le transpercer. Isolde envoya de nouveau à l’assaut sa troupe de zombies enragés, prêts à en découdre et répandre les entrailles des assaillants au sol.
- « Nous pouvons sauver la vie de ces deux mercenaires et ce, sans débourser une seule pièce d’or. La mort attend ceux qui se dresseront sur notre chemin. Je ne suis pas venue en ces terres hostiles pour faire demi-tour dès la première épreuve. »
Elle espérait que ce petit discours pût suffire à Vaenys pour le convaincre de suivre son plan et venir à bout des bandits, tout en gardant la protection de quatre mercenaires. Le cinquième constituait une partie des dommages collatéraux. Après tout, tous savaient dans quel type d’aventures ils embarquaient.
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Vaenys Draknys
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Le choix imposé par Vaenys pouvait paraître difficile, mais, en réalité, le Vosdraak lui-même connaissait déjà la réponse d’Isolde. Le prince déchu n’allait de, toute façon, pas donner la moindre pièce d’or à ces barbares de shoumeïen. Il préférait encore laisser mourir ces trois mercenaires qui visiblement, étaient bien trop stupides pour mener à bien une simple mission de reconnaissance. Si d’aventure ils échouaient alors que le groupe venait tout juste de fouler les terres de la nation désolée, qu’adviendrait-il de la suite de leur aventure ? Laissant ses douces prunelles d’améthystes se balader jusqu’aux émeraudes d’Isolde, le Vosdraak laissa un délicieux sourire se déformer son si beau visage, d’une pâleur reflétant parfaitement la beauté de l’astre lunaire qui, en ce moment même, était caché par les rayons meurtriers du soleil. Il laissa ces quelques mots s’échapper d’entre ses lèvres, légèrement humidifiées par l’eau qu’il vînt d’absorber quelques minutes plus tôt. « C’est exactement la réponse que j’attendais venant de votre part ma chère Isolde et puis, je n’avais pas la moindre intention de leur laisser mon or. Comptez sur mon aide, je me ferai un plaisir de donner une bonne leçon à ces brigands de seconde zone. » rétorqua-t-il, détournant son regard de la belle brune, le laissant doucement glisser vers la troupe d’étrangers menaçant les mercenaires soi-disant triés sur le volet. « Allez-y, je vous suis, dame Isolde. » ajouta-t-il, dans un léger murmure à peine perceptible, à cause du brouhaha causé par les ennemis et alliés pris en otage. Furtivement, il laissa ses prunelles voyager en direction des zombies qui contournaient le groupe ennemi, puis il reprit place face à la vermine.
Vaenys Draknys, d’un regard affûté, observa la scène se déroulant devant ses yeux et, l’efficacité des zombies contrôlés par la jeune nécromancienne. Depuis leur dernière rencontre et, son accession à la tête de la cellule de la Prostitution, Isolde avait fait beaucoup de chemin, c’était certain. Elle différait grandement de la jeune étudiante rencontrée quelques mois plus tôt, peut-être l’expédition de la marche du Vent d’Acier l’avait grandement changé ? Qui pouvait le savoir, si ce n’était elle-même. Et puis, pour dire vrai, Vaenys s’en fichait éperdument, tant qu’elle saurait lui rester utile en toutes circonstances. L’attaque de la nécromancienne se passa rapidement, laissant à peine le temps à Vaenys de canaliser sa magie. Au final, seuls deux mercenaires sur les trois s’étaient libérés et combattaient les assaillants. Pour ce qui est de ces derniers, un avait trouvé la mort, n’en laissant que cinq en vie. Doucement, cinq ombres glissèrent sur le sol asséché de la nation désolée, se dirigeant avec une grande vitesse en direction des survivants masqués. Pendant ce temps-là, le prince déchu profita de ce léger moment pour répondre, d’une voix douce, aux dernières paroles de son interlocutrice. Ses prunelles scintillaient encore de la montée de mana dans son sang, laissant un léger nuage sombre sortir de ses orbites. « J’espère bien ne pas avoir fait tout ce chemin simplement pour faire demi-tour dès l’assaut du premier ennemi. D’autant plus que ce ne sera certainement pas la dernière péripétie à laquelle nous aurons à faire face, croyez-moi. Mais, durant cette courte expédition, vous pourrez compter sur moi pour me battre à vos côtés. » rétorqua-t-il, même s’il était évident qu’au premier danger incontrôlable, le prince déchu du Reike prendrait la fuite comme la vermine qu’il fût. Une vermine certes, mais d’une magnificence absolue.
Les ombres projetées par le prince déchu rampaient lentement sur le sol, s’effaçant presque à la lueur du soleil. Exécutant un chemin en zigzag, elles étaient presque imperceptibles à l’œil nu, les rendant insaisissables. Rien, non, rien ne pouvait les arrêter, elles étaient des chasseurs, ne s’arrêtant jamais, tant que leurs proies ne seraient pas à terre. Rapidement, un premier masqué tomba, puis un second, un troisième, puis un quatrième. Sans un mot, ils s’étalèrent sur le sol. Seul le bruit lourd de leur corps résonnait dans ces contrées, faisant s’envoler bon nombre de corbeaux observant d’un œil affûté le combat se déroulant devant leurs yeux. Seul le chef de cette misérable troupe restait encore debout, observant tout autour de lui ses soldats tombés au combat. Étaient-ils mort ? Qui sait ? Soudain, alors que la splendeur de Vaenys s’entourait d’une aura noire, le chef de la troupe sentit les ténèbres monter en lui, paralysant petit à petit son corps, commençant par les jambes, puis par le torse. Bien évidemment, seule sa tête n’avait pas été affectée, laissant au chef sa bouche pouvant être encore mouvante. Il s’écroula, telle la sombre merde qu’il fût, sur le sol asséché de ces terres désolées.
Naturellement, les prunelles encore emplies de la magie obscure du prince déchu glissèrent lentement vers la jeune nécromancienne, alors qu’un sourire sadique naquît sur le délicieux visage du Vosdraak. D’une voix douce et apeurante, le Baron laissa ces quelques mots s’échapper d’entre ses délicates lèvres. « Chère Isolde, ils ne sont pas morts, rassurez-vous, ils ne sont que paralysés temporairement. Si vous voulez-bien me suivre, je pense que nous devrions avoir une petite discussion avec ces imbéciles, avant de les exécuter sur-le-champ ou, de faire d’eux de la chair sacrifiable au cas où nous croiserions un monstre beaucoup trop fort pour nous. Encore une fois, je vous laisse le choix, Isolde. Vous êtes maître de votre destin, c’est à vous de prendre les décisions. » demanda-t-il, commençant à se mettre en marche en direction de la meute paralysée. Il aurait bien déployé ses ailes mais, cela n’était d’aucune utilité en l’instant. Il aurait bien d’autres occasions d’exposer ses délicieuses ailes à la nécromancienne.
CENDRESVaenys Draknys, d’un regard affûté, observa la scène se déroulant devant ses yeux et, l’efficacité des zombies contrôlés par la jeune nécromancienne. Depuis leur dernière rencontre et, son accession à la tête de la cellule de la Prostitution, Isolde avait fait beaucoup de chemin, c’était certain. Elle différait grandement de la jeune étudiante rencontrée quelques mois plus tôt, peut-être l’expédition de la marche du Vent d’Acier l’avait grandement changé ? Qui pouvait le savoir, si ce n’était elle-même. Et puis, pour dire vrai, Vaenys s’en fichait éperdument, tant qu’elle saurait lui rester utile en toutes circonstances. L’attaque de la nécromancienne se passa rapidement, laissant à peine le temps à Vaenys de canaliser sa magie. Au final, seuls deux mercenaires sur les trois s’étaient libérés et combattaient les assaillants. Pour ce qui est de ces derniers, un avait trouvé la mort, n’en laissant que cinq en vie. Doucement, cinq ombres glissèrent sur le sol asséché de la nation désolée, se dirigeant avec une grande vitesse en direction des survivants masqués. Pendant ce temps-là, le prince déchu profita de ce léger moment pour répondre, d’une voix douce, aux dernières paroles de son interlocutrice. Ses prunelles scintillaient encore de la montée de mana dans son sang, laissant un léger nuage sombre sortir de ses orbites. « J’espère bien ne pas avoir fait tout ce chemin simplement pour faire demi-tour dès l’assaut du premier ennemi. D’autant plus que ce ne sera certainement pas la dernière péripétie à laquelle nous aurons à faire face, croyez-moi. Mais, durant cette courte expédition, vous pourrez compter sur moi pour me battre à vos côtés. » rétorqua-t-il, même s’il était évident qu’au premier danger incontrôlable, le prince déchu du Reike prendrait la fuite comme la vermine qu’il fût. Une vermine certes, mais d’une magnificence absolue.
Les ombres projetées par le prince déchu rampaient lentement sur le sol, s’effaçant presque à la lueur du soleil. Exécutant un chemin en zigzag, elles étaient presque imperceptibles à l’œil nu, les rendant insaisissables. Rien, non, rien ne pouvait les arrêter, elles étaient des chasseurs, ne s’arrêtant jamais, tant que leurs proies ne seraient pas à terre. Rapidement, un premier masqué tomba, puis un second, un troisième, puis un quatrième. Sans un mot, ils s’étalèrent sur le sol. Seul le bruit lourd de leur corps résonnait dans ces contrées, faisant s’envoler bon nombre de corbeaux observant d’un œil affûté le combat se déroulant devant leurs yeux. Seul le chef de cette misérable troupe restait encore debout, observant tout autour de lui ses soldats tombés au combat. Étaient-ils mort ? Qui sait ? Soudain, alors que la splendeur de Vaenys s’entourait d’une aura noire, le chef de la troupe sentit les ténèbres monter en lui, paralysant petit à petit son corps, commençant par les jambes, puis par le torse. Bien évidemment, seule sa tête n’avait pas été affectée, laissant au chef sa bouche pouvant être encore mouvante. Il s’écroula, telle la sombre merde qu’il fût, sur le sol asséché de ces terres désolées.
Naturellement, les prunelles encore emplies de la magie obscure du prince déchu glissèrent lentement vers la jeune nécromancienne, alors qu’un sourire sadique naquît sur le délicieux visage du Vosdraak. D’une voix douce et apeurante, le Baron laissa ces quelques mots s’échapper d’entre ses délicates lèvres. « Chère Isolde, ils ne sont pas morts, rassurez-vous, ils ne sont que paralysés temporairement. Si vous voulez-bien me suivre, je pense que nous devrions avoir une petite discussion avec ces imbéciles, avant de les exécuter sur-le-champ ou, de faire d’eux de la chair sacrifiable au cas où nous croiserions un monstre beaucoup trop fort pour nous. Encore une fois, je vous laisse le choix, Isolde. Vous êtes maître de votre destin, c’est à vous de prendre les décisions. » demanda-t-il, commençant à se mettre en marche en direction de la meute paralysée. Il aurait bien déployé ses ailes mais, cela n’était d’aucune utilité en l’instant. Il aurait bien d’autres occasions d’exposer ses délicieuses ailes à la nécromancienne.
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Les roses dispersées par la pluie
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Grâce au ciel, Vaenys consentit à épauler la nécromancienne dans sa lutte contre les bandits. Ces derniers étaient en fâcheuse posture, mais afin de sauver les quatre autres mercenaires, l’aide du vosdraak s’avérait utile. Celui-ci fit appel à sa magie des ombres, elles glissèrent lentement vers leurs assaillants afin de les fixer au sol. Leur chef fut le dernier à tomber.
- « Je ne vois pas en quoi cela pourrait me rassurer qu’ils soient encore en vie. Qu’ils meurent, je m’en moque éperdument. Si vos mercenaires ne s’étaient pas fait bêtement capturés, nous n’en serions pas là. » dit-elle, passablement agacée. Puis, elle accompagna le baron près des hommes au sol. « Inutile de les faire parler, nous n’avons rien à apprendre de ces résidus de vermine… »
Sur ces mots, elle ordonna à ses créatures de se repaître de cette viande, c’était tout ce qu’ils représentaient aux yeux de la brune. De la viande encore vivante. Mais plus pour longtemps. Les morts-vivants se mirent au travail, en débutant leur repas sinistre et macabre. Ils arrachèrent sans soin les membres des victimes, avant de débuter leur repas primitif. Tandis que l’un se délectait de la chair humaine délicieuse d’un des malfrats, un autre buvait l’exquis nectar carmin, avec une avidité malsaine. Le sang souillait leur visage et leurs corps décharné. Le repas était grotesque tant les chairs, les liquides et les organes se répandaient et s’écrasaient, pour ne laisser place qu’à de longues mastications. Un spectacle horrifique dont la maîtresse des morts savourait chaque instant. Les yeux blancs de ses créations lugubres semblaient apprécier le repas, Isolde les regardait se nourrir avec une tendresse inquiétante. Celui qu’elle observait à présent semblait se régaler avec les viscères encore palpitantes qu’il suçotait avec délice.
- « Il est gourmand celui-ci. » dit-elle, plus à elle-même qu’à Vaenys, pourtant sur le ton de la conversation. Comme si elle parlait, attendrie, d’un enfant en bas âge.
Les zombies finirent leur dégustation bruyante, déchirant les reste des organes de leurs longs doigts putréfiés, pour s’en repaître jusqu’à ce qu’il n’en restât plus rien. Lorsqu’ils eurent achevé leur repas, ils ne restaient que des os et quelques touffes de cheveux.
La mage noire se tourna vers l’être à la chevelure argentée.
- « Mettons-nous en route, si cela vous va Sieur Draknys. Nous avons déjà perdu bien assez de temps avec ces incapables. » dit-elle, en montrant les mercenaires. « Il vaudrait mieux être plus vigilants, mes créatures sont si voraces, elles ont toujours faim. » menaça-t-elle, le regard noir et avide de faire encore couler le sang.
Elle se mit de nouveau en route, dirigeant les réanimés de manière à ce qu’ils l’entourassent comme précédemment. Ils traversèrent la voie, à présent hors de danger. La mage se hâta de retourner dans la forêt en face, être ainsi à vue ne lui plaisait pas, dans ces terres hostiles et étrangères.
Ils marchèrent ainsi quelques heures, avant que le moment d’une nouvelle pause se fit sentir. Ils installèrent un petit camp de fortune, de manière à se reposer un peu.
- « Vous devriez voir avec vos hommes pour qu’ils assurent les tours de garde. De mon côté, je vais aménager le coin afin que nous puissions nous reposer. » dit-elle, d’une voix assurée mais plus douce qu’auparavant.
La brune disposa des petites pierres en rond pour former un foyer. Elle ramassa plusieurs branches puis elle sortit les outils de sa sacoche qui lui permettait d’allumer un feu. Celui-ci restait petit et maîtrisé, le but n’étant pas d’attirer les éventuels individus et autres créatures qui peuplaient les environs. Un peu de chaleur et de quoi chauffer de l’eau pour faire un brin de toilette, voilà qui faisait l’affaire. Pas un grand luxe, mais suffisant pour tenir la nuit. Elle sortit le pain et la viande séchée des tissus dans lesquels ils étaient enroulés et les disposa près du feu. Pendant ce temps, elle aménagea brièvement leur couche. Nichée sous les épaisses branches d’un arbre, la tente avait été montée et agrémentée de diverses couvertures. Les mercenaires s’avéraient utiles pour le port de leurs vivres et matériel de survie. Heureusement que ceux-ci n’avaient pas été saccagés durant la lutte précédente.
Ils s’installèrent pour manger et la mage observa silencieusement son vis-à-vis. Ses prunelles améthystes offraient une aura de mystère, alors que leur teinte se révélait à la lueur des flammes vacillantes. Il ne restait évidemment pas désagréable à regarder, le souci étant qu’il devenait détestable dès qu’il ouvrait la bouche.
- « J’ai du mal à vous imaginer menant cette vie, en exil sur ces terres. Vous apparaissez toujours si… princier. » dit-elle, un peu taquine. Elle souhaitait aussi détendre l’atmosphère et peut-être laisser une chance à Vaenys de se montrer un peu plus engageant.
Enfin, il était temps de se reposer. Les mercenaires devaient assurer la garde, en espérant que tout allait bien se passer. Mais un peu de repos était nécessaire afin de poursuivre l’aventure en forme. La reikoise s’étendit alors et s’enroula dans les couvertures.
- « Dormez bien. » dit-elle en riant, avant de fermer les paupières.
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Une nouvelle fois, la réponse apportée par la jeune étudiante était la bonne et, sans trop d’attentes, elle ne surprit point le prince déchu, qui laissa un léger sourire fleurir sur son visage si doux dont la beauté était surnaturelle. Ainsi, Vaenys se ferait un malin plaisir à observer cette bande de crétins arrogants mourir sous les ordres de l’étudiante, ce qui, une fois près d’eux, arriva. D’un ordre simple, s’échappant d’entre ses lèvres paraissant aussi douces que sa peau pâle, la jeune chef de Cellule indiqua à ses créatures funestes que le festin avait d’ores et déjà commencé, qu’elles pouvaient se repaitre de la chair des pauvres hommes paralysés, gisant sur le sol de ces terres désolées. Ces idiots qui avaient eu le malheur de s’attaquer aux mercenaires du grand Vaenys Draknys.
D’un œil affûté, le prince déchu observa le spectacle qui s’offrit à lui sans la moindre expression, ni envie, ni dégoût. Il ne comprenait pas vraiment comment l’on pouvait apprécier ce genre de scène mais, en laissant son regard glisser en direction de son interlocutrice, il vit une certaine forme d’admiration luire dans ses yeux. C’était comme si la jeune Malkyn regardait ses propres enfants s’épanouir dans la cour de l’école. Était-ce pour autant que le prince déchu allait regarder Isolde d’un autre œil ? Pas le moins du monde. Il reconnaissait bien là la jeune femme qu’il eût accueilli dans la cave d’une miteuse auberge. Il se souvint encore de ce magnifique spectacle qu’elle lui avait offert, cette magnifique danse, en compagnie de l’une de ses créations funestes, cela avait été tout bonnement incroyable et, le Roi de la Pègre reikoise s’en souviendrait à jamais. « Vos créatures sont de véritables monstres assoiffés de sang et de chair humaine, c’est stupéfiant. Dommage que ces hommes n’eussent pas la chance de pouvoir profiter de leur mort. » déclara-t-il d’une voix douce, presque trop faible pour être entendue au milieu de ce vacarme provoqué par les monstres d’Isolde.
Effectivement, les deux protagonistes eurent perdu bien assez de temps comme cela, inutile d’en perdre davantage pour d’autres sottises en tout genre. Ainsi, à la demande de l’étudiante, Vaenys laissa les traits de son visage se déformer pour dessiner un léger sourire, ses améthystes rivées dans ses émeraudes, puis, il fit un léger signe de la tête pour acquiescer. Vint ensuite les menaces de la jeune femme à la chevelure de jais, à l’encontre des mercenaires engagés par Vaenys, ce à quoi ce dernier n’eut rien à ajouter directement. Cependant, suite aux paroles de la jeune femme, le prince déchu, d’une démarche royale, s’avança en direction des mercenaires, une expression froide naquit sur son visage alors que son regard noir jonglait entre les prunelles des différents mercenaires. « Bande d’idiots. Vous êtes incapable de mener une simple mission à bien sans vous faire capturer ? La prochaine fois que cela arrive, je vous tuerai moi-même. J’espère que c’est clair pour tout le monde. Maintenant, passez devant et assurez-vous qu’aucun n’obstacle ne se mette en travers de ma route. » cracha-t-il sans vergogne.
La marche suivante dura quelques heures, sans qu’aucun évènement ne vînt chambouler cette expédition vers les pins argentés. L’heure était venue d’établir un campement pour passer une nuit au calme. Le prince déchu était désormais bien loin de son magnifique palais, c’était certain. Mais, ce n’était évidemment pas la première fois qu’il campât en plein milieu de nulle part. Suite à la demande de la jeune Isolde, le Roi de la Pègre reikoise s’approcha doucement de ses mercenaires, ces idiots incapables de faire quoi que ce soit de bien. D’une voix douce, mais d’un ton dur, il laissa ces quelques mots s’échapper d’entre ses lèvres, la pâleur de son visage reflétant la douceur argentée de l’astre lunaire. « Bien, moi et Isolde allons tenter de passer une agréable nuit de sommeil. Chacun votre tour, vous monterez la garde sur le campement. Mais je vous préviens, s’il devait nous arriver quoi que ce soit, et surtout à moi, votre sort serait aussi morbide que celui des hommes rencontrés plus tôt. Me suis-je bien fait comprendre, bande d’idiots ? » demanda-t-il, laissant le temps à ses mercenaires d’acquiescer ses paroles sans broncher. « Bien, alors au boulot. » ordonna-t-il, levant le bras légèrement, balayant sa main.
D’un pas léger, le Vosdraak retourna auprès d’Isolde, qui avait eu la bonté d’installer un léger feu de camp. D’un naturel, il balaya légèrement le sol avant de prendre place face à son interlocutrice. Tout le long du repas, le prince déchu n’avait pas décroché ses prunelles améthystes des flammes provoquées par la jeune mage noire. Il trouvait cela si beau et si apaisant que son envie d’être méprisable s’envola doucement. À la remarque d’Isolde, l’ancien prince du Reike laissa un léger rictus s’échapper d’entre ses tendres lèvres. « Ce reflet si princier que vous apercevez depuis tout ce temps n’est qu’une simple façade Isolde. En réalité, je déteste profondément tout ce qui touche de près ou de loin à la monarchie. Je n’ai jamais voulu régner sur les terres du Reike. La Pègre me suffit amplement, elle est plus sournoise et bien plus puissante que ne l’est le système politique stupide de Tensai ou de la République. Mais, j’ai été élevé pour être Roi et, comme vous vous en doutez, certaines habitudes ne disparaissent pas aussi facilement. » rétorqua-t-il, marquant une légère pause, jetant une écorce morte dans le feu. « Je pense que vous aimeriez visiter le palais d’Ikusa tel que je l’ai connu. Avant que ce barbare ne débarque dans la capitale, massacrant tous ces habitants. Quelle idiotie que d’y être retourné pour elle. » déclara-t-il, avant de se lever doucement. Il regarda Isolde s’enrouler dans les couvertures, avant de lui adresser un léger sourire sincère. « Bonne nuit Isolde, dormez-bien. Je vais m’assurer que les mercenaires fassent un boulot correct avant de me reposer. À demain. » fit-il, avant de faire ce qu’il eût à faire.
Le lendemain matin, la pluie semblait s’abattre sur les contrées désolées de l’ancienne Shoumeï. Ainsi, sous les rayons du soleil étouffés par des nuages menaçants, le prince déchu vint à la rencontre de la jeune Isolde, lui adressant un premier sourire. « Bonjour Isolde, je crains que nous allions devoir marcher sous une violente pluie. J’espère que cela ne vous dérange point. Au pire, je me servirai de ma magie pour nous offrir une protection. » déclara-t-il, attendant qu’Isolde se préparât à partir. Une fois cela fait, le groupe se mit en marche en direction de ce qui semblait être un véritable torrent tombant du ciel.
CENDRESD’un œil affûté, le prince déchu observa le spectacle qui s’offrit à lui sans la moindre expression, ni envie, ni dégoût. Il ne comprenait pas vraiment comment l’on pouvait apprécier ce genre de scène mais, en laissant son regard glisser en direction de son interlocutrice, il vit une certaine forme d’admiration luire dans ses yeux. C’était comme si la jeune Malkyn regardait ses propres enfants s’épanouir dans la cour de l’école. Était-ce pour autant que le prince déchu allait regarder Isolde d’un autre œil ? Pas le moins du monde. Il reconnaissait bien là la jeune femme qu’il eût accueilli dans la cave d’une miteuse auberge. Il se souvint encore de ce magnifique spectacle qu’elle lui avait offert, cette magnifique danse, en compagnie de l’une de ses créations funestes, cela avait été tout bonnement incroyable et, le Roi de la Pègre reikoise s’en souviendrait à jamais. « Vos créatures sont de véritables monstres assoiffés de sang et de chair humaine, c’est stupéfiant. Dommage que ces hommes n’eussent pas la chance de pouvoir profiter de leur mort. » déclara-t-il d’une voix douce, presque trop faible pour être entendue au milieu de ce vacarme provoqué par les monstres d’Isolde.
Effectivement, les deux protagonistes eurent perdu bien assez de temps comme cela, inutile d’en perdre davantage pour d’autres sottises en tout genre. Ainsi, à la demande de l’étudiante, Vaenys laissa les traits de son visage se déformer pour dessiner un léger sourire, ses améthystes rivées dans ses émeraudes, puis, il fit un léger signe de la tête pour acquiescer. Vint ensuite les menaces de la jeune femme à la chevelure de jais, à l’encontre des mercenaires engagés par Vaenys, ce à quoi ce dernier n’eut rien à ajouter directement. Cependant, suite aux paroles de la jeune femme, le prince déchu, d’une démarche royale, s’avança en direction des mercenaires, une expression froide naquit sur son visage alors que son regard noir jonglait entre les prunelles des différents mercenaires. « Bande d’idiots. Vous êtes incapable de mener une simple mission à bien sans vous faire capturer ? La prochaine fois que cela arrive, je vous tuerai moi-même. J’espère que c’est clair pour tout le monde. Maintenant, passez devant et assurez-vous qu’aucun n’obstacle ne se mette en travers de ma route. » cracha-t-il sans vergogne.
La marche suivante dura quelques heures, sans qu’aucun évènement ne vînt chambouler cette expédition vers les pins argentés. L’heure était venue d’établir un campement pour passer une nuit au calme. Le prince déchu était désormais bien loin de son magnifique palais, c’était certain. Mais, ce n’était évidemment pas la première fois qu’il campât en plein milieu de nulle part. Suite à la demande de la jeune Isolde, le Roi de la Pègre reikoise s’approcha doucement de ses mercenaires, ces idiots incapables de faire quoi que ce soit de bien. D’une voix douce, mais d’un ton dur, il laissa ces quelques mots s’échapper d’entre ses lèvres, la pâleur de son visage reflétant la douceur argentée de l’astre lunaire. « Bien, moi et Isolde allons tenter de passer une agréable nuit de sommeil. Chacun votre tour, vous monterez la garde sur le campement. Mais je vous préviens, s’il devait nous arriver quoi que ce soit, et surtout à moi, votre sort serait aussi morbide que celui des hommes rencontrés plus tôt. Me suis-je bien fait comprendre, bande d’idiots ? » demanda-t-il, laissant le temps à ses mercenaires d’acquiescer ses paroles sans broncher. « Bien, alors au boulot. » ordonna-t-il, levant le bras légèrement, balayant sa main.
D’un pas léger, le Vosdraak retourna auprès d’Isolde, qui avait eu la bonté d’installer un léger feu de camp. D’un naturel, il balaya légèrement le sol avant de prendre place face à son interlocutrice. Tout le long du repas, le prince déchu n’avait pas décroché ses prunelles améthystes des flammes provoquées par la jeune mage noire. Il trouvait cela si beau et si apaisant que son envie d’être méprisable s’envola doucement. À la remarque d’Isolde, l’ancien prince du Reike laissa un léger rictus s’échapper d’entre ses tendres lèvres. « Ce reflet si princier que vous apercevez depuis tout ce temps n’est qu’une simple façade Isolde. En réalité, je déteste profondément tout ce qui touche de près ou de loin à la monarchie. Je n’ai jamais voulu régner sur les terres du Reike. La Pègre me suffit amplement, elle est plus sournoise et bien plus puissante que ne l’est le système politique stupide de Tensai ou de la République. Mais, j’ai été élevé pour être Roi et, comme vous vous en doutez, certaines habitudes ne disparaissent pas aussi facilement. » rétorqua-t-il, marquant une légère pause, jetant une écorce morte dans le feu. « Je pense que vous aimeriez visiter le palais d’Ikusa tel que je l’ai connu. Avant que ce barbare ne débarque dans la capitale, massacrant tous ces habitants. Quelle idiotie que d’y être retourné pour elle. » déclara-t-il, avant de se lever doucement. Il regarda Isolde s’enrouler dans les couvertures, avant de lui adresser un léger sourire sincère. « Bonne nuit Isolde, dormez-bien. Je vais m’assurer que les mercenaires fassent un boulot correct avant de me reposer. À demain. » fit-il, avant de faire ce qu’il eût à faire.
Le lendemain matin, la pluie semblait s’abattre sur les contrées désolées de l’ancienne Shoumeï. Ainsi, sous les rayons du soleil étouffés par des nuages menaçants, le prince déchu vint à la rencontre de la jeune Isolde, lui adressant un premier sourire. « Bonjour Isolde, je crains que nous allions devoir marcher sous une violente pluie. J’espère que cela ne vous dérange point. Au pire, je me servirai de ma magie pour nous offrir une protection. » déclara-t-il, attendant qu’Isolde se préparât à partir. Une fois cela fait, le groupe se mit en marche en direction de ce qui semblait être un véritable torrent tombant du ciel.
La Danse-Mort
Isolde Malkyn
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Les roses dispersées par la pluie
Feat Vaenys
Les dernières paroles du vosdraak trottaient dans l’esprit d’Isolde avant qu’elle ne trouvât le sommeil. Il affirmait détester la monarchie, pourtant tout le système de sa pègre reposait sur ce fonctionnement. Il en était après tout bien le roi et il avait choisi ce titre en connaissance de cause. D’ailleurs, il évoquait son royaume souterrain ; et ses chefs de cellule, dont elle faisait partie, remplissaient le rôle de conseillers de sa majesté. Elle trouvait donc cela amusant qu’il n’en fît pas le parallèle évident. Mais elle n’avait pas la force de le contredire, vu que la fatigue tombait déjà lourdement sur ses paupières. Toutefois, elle voulait bien s’accorder avec lui sur le dernier point qu’il soulevait. Le règne semblait bien différent, lorsque les Draknys possédaient encore le trône royal. La dynastie étant tombée, il n’en restait que le prince déchu qui partageait à présent la quête la plus importante dans la vie de la mage.
Tandis qu’elle se réveillait, Isolde sentit l’humidité sur son échine et des frissons parcoururent sa peau. Comme Vaenys le précisait, ils devraient faire la route sous la pluie.
- « Bonjour Sieur Draknys. J’espère que votre nuit fut bonne. » dit-elle, doucement.
Elle n’avait dormi que quelques heures, mais déjà l’aube apparaissait. En même temps que la pluie dont l’intensité était croissante, tandis qu’elle pliait et rassemblait les affaires, afin de se préparer au départ. Les mercenaires l’aidèrent à tout remballer et porter le paquetage. Les gouttes épaisses résonnaient aux alentours et les branches se courbaient sous le poids de l’eau. La terre se gorgeait d’humidité et rendait le chemin moins praticable. L’odeur terreuse et humide remontait du sol et une épaisse couche brumeuse envahissait la forêt. Un silence oppressant tomba sur le groupe, les bois inquiétants dans une palette de teintes grisâtres et verdâtres ne présageaient rien d’engageant.
Après quelques heures, la pluie cessa. Quelques éclaircies vinrent transpercer les pins et les gouttelettes scintillaient sur les branches. Ils eurent la rivière à traverser et s’engouffrèrent plus profondément dans la forêt des pins argentés. Le lieu restait enchanteur, bien que dangereux. Ils avancèrent encore. Isolde semblait déterminée à continuer. Ses jambes ne faiblissaient pas et elle tenait une cadence soutenue. Elle approchait du but, elle le sentait. Elle sortit la carte de sa sacoche et visualisa le tracé.
- « Nous devrions y être dans deux heures. » dit-elle, à l’attention de l’être aux yeux mauves.
La mage prit les devants et débuta la descente de la vallée qui se présentait à elle. La pente douce était bordée par ces mythiques pins argentés, dont les aiguilles étincelantes apportaient leur lot de mystère et de magie. Les rayons du soleil caressaient doucement la cime de ces arbres majestueux et illuminaient la vallée d’une lueur paisible. Seulement, la quiétude ne fut que de courte durée. La nécromancienne s’arrêta et fit signe au baron d’en faire de même. Les mercenaires se préparaient à les défendre, mettant leur main sur les armes. Les morts-vivants obéirent également à leur maîtresse, reformant leur cercle protecteur autour d’elle.
Elle ouvrit grand les yeux, stupéfaite par la créature qui se tenait à quelques dizaines de mètres d’eux. Il s’agissait d’un Kirin, elle connaissait son nom pour l’avoir étudié dans les livres, mais jamais encore elle n’en avait croisé un.
- « Il a dû descendre des montagnes de Célestia, en quête de nourriture. Pas de gestes brusques, normalement il ne nous attaquera pas s’il ne se sent pas menacé. Sa magie de foudre est très puissante, je n’ai aucune envie de m’y risquer. »
Elle espérait que le prince déchu ne fît pas une démonstration de zèle. Toutefois, l’animal paraissait stressé et particulièrement agité. Ses longs crins luminescents étaient dressés, ses oreilles farouchement en arrière et son regard mauvais. Peut-être était-il hostile aux réanimés et de ce fait, ceux de la nécromancienne l’inquiétaient. Elle décida alors de stopper la canalisation de son sort et fit disparaître aussitôt ses créatures macabres. Elle ne quittait pas l’animal des yeux et reculait doucement. Un bruit de craquement de branches résonna, venant de la droite. Un des mercenaires, dénué de souplesse et d’agilité, avait encore fait le gros lourd, sans se soucier des conséquences. Le kirin prit peur, il se cabra violemment et fonça sur le groupe. Isolde se jeta sur le côté afin d’échapper à la course folle de la créature. Encore allongée sur le sol, elle vit leur supposé allié s’armer de sa hache de jet, prêt à l’envoyer sur la bestiole qui préparait déjà des éclairs de foudre.
- « Non ! » cria Isolde, de manière à arrêter le geste du mercenaire. « Regardez sur ses flancs, il est blessé. Voilà ce qui le rend aussi nerveux. Si nous trouvons un moyen de le soigner… Encore faut-il qu’il se laisse approcher... »
CENDRES
Baron du Crime
Vaenys Draknys
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Les roses dispersées par la pluie
Feat. Isolde Malkyn
A la remarque de la jeune nécromancienne, le prince déchu laissa un léger sourire se dessiner sur son doux visage, alors que les derniers rayons du soleil parvinrent à venir caresser sa douce peau pâle, avant de disparaître sous cette épaisse couche de nuages menaçants. Ces quelques mots sortir d’entre les fines lèvres de Vaenys Draknys , qui tenait à maintenir ce léger sourire sur son faciès. « Oui, elle fut agréable, même si, je n’ai pas réellement réussi à fermer l’œil de la nuit. Cela m’arrive très souvent. Enfin, je ne vais pas m’égarer dans mes pensées, nous devons rejoindre la forêt au plus vite. J’espère que, votre nuit fut bonne également et que le stress ne monte pas trop, à l’approche de votre mort. » répondit-il, laissant ce doux sourire s’estomper au rythme de ses paroles. Naturellement, le prince déchu regardait les autres remballer les affaires et plier bagages, ce n’était pas à lui de se salir les mains pour une tâche aussi dégradante.
L’odeur de la pluie se mélangeant à la vase venait capter les narines du prince déchu qui, vraiment, avait grand mal à supporter cette odeur atroce. Il ne supportait point l’odeur de l’eau croupie et de la pluie caressant le sol. Pourtant, là où il se terrait la plupart du temps, l’odeur n’était guère mieux mais, il était remarquable à quel point le Vosdraak était un être complexe dans sa manière de penser. Bien souvent contradictoire par ailleurs. Ses améthystes vinrent capter les émeraudes d’Isolde et, sans le moindre sourire, il laissa ces quelques mots s’envoler. « Le Shoumeï est bien différent du Reike, la pluie y est souvent abondante. Je ne vous cache pas avoir beaucoup de mal à le supporter. » déclara-t-il, sans attendre la moindre réponse de sa partenaire. Puis, après quelques heures de marche, le moment arriva de pénétrer dans cette majestueuse forêt : Les Pins Argentés. Un lieu qui, pour Vaenys, restait important, puisque c’était ici-même qu’il pût capturer la Titanide Zeï. Un exploit qui avait su raviver la flamme des pro-Draknys au Reike, pouvant porter encore bon nombre de mouvements de rébellion. Hélas, le prince déchu prit la décision de ne pas y participer plus que cela, ses relations avec Tensai et ses chiens étant déjà suffisamment tendues.
Une forêt qui, mine de rien, était véritablement chargée d’histoire passionnante et de magie. Nul ne savait réellement d’où venait la couleur si majestueuse de ces pins, mais, une chose était sûre, c’était le seul endroit où l’on pouvait trouver ces arbres. Le prince déchu laissa son visage pivoter en direction de la nécromancienne, épiant la moindre de ces expressions et, il vit à quel point elle semblait apprécier cet endroit. Dans un calme vertigineux, le Vosdraak se décida à prendre la parole, venant briser ce silence assourdissant, déjà parasité par les bruits de pas sur les feuilles mortes et la boue. « C’est dans cette forêt que j’ai réussi l’exploit de capturer la Titanide Zeï, la chuchoteuse. C’est une vraie folle, vous pouvez me croire. Enfin, j’espère que comme moi, vous appréciez ce lieu si magique et magnifique. Il fait partie des rares lieux dans lesquels je prends plaisir à me rendre, c’est dire. » annonça-t-il, laissant par la même occasion un léger rictus s’échapper d’entre ses lèvres.
Soudain, le groupe d’aventuriers tomba sur une créature que le Vosdraak sût trouver magnifique, tant il en avait lu des ouvrages y étant consacrés : Le Kirin. Un cheval manipulant la magie de la foudre à l’aide de sa magnifique et une corne. Il jeta un regard en direction de ses mercenaires et hocha la tête, leur indiquant qu’il fallait suivre les indications d’Isolde à la lettre, pour qu’il n’y eût pas le moindre blessé. Un mort, c’était déjà bien suffisant. Malheureusement, l’un des mercenaires était un gros balourd ne pouvant s’empêcher de faire trop de bruit et fit peur à la créature de foudre. Le Vosdraak se mit à planer légèrement pour esquiver l’assaut qui, derrière lui, laissait une traînée de foudre paralysante. Alors que la créature chutât légèrement, le prince déchu s’approcha doucement de la belle brune, et lui murmura ces quelques mots venant briser cette tension. « Je suis d’accord avec vous, dame Isolde, il ne faut pas tuer cette magnifique créature. J’ai lu suffisamment d’ouvrages sur elle pour savoir qu’elles sont rares en ce monde, et surtout ici-bas. » Il fit une légère pause, observant méticuleusement la blessure de la créature. « Préparez vos bandages, si vous en avez. Je vais tenter de l’apaiser doucement. Si jamais elle fait un mouvement brusque je serai obligé de la plonger dans le noir un court instant, mais j’espère ne pas en avoir besoin. » ajouta-t-il.
A présent, dans un mouvement altruiste, rarement perceptible chez lui, le prince déchu s’approcha de la créature, d’un pas aussi léger que la brise soufflant entre les branches des pins argentés. Ne voulant pas apeurer la créature par un nouveau craquement de branche, il décolla légèrement du sol, se mettant en lévitation à une dizaine de centimètres de hauteur. Sa longue chevelure argentée flottait au vent, alors que doucement, il arriva sur le flanc blessé de la bête. « Je suis là, ne crains rien. » murmura-t-il dans l’oreille de la bête, qui poussait un léger hennissement de douleur. Doucement, il posa sa main droite sur la tête de la créature, juste devant sa corne puis, de sa main gauche, il fit un signe à Isolde pour qu’elle s’approchât avec les soins nécessaires. Attendant quelques secondes, il posa sa main gauche au-dessus de la blessure, caressant doucement le Kirin. Le moindre mouvement brusque pourrait blesser le divin Vosdraak alors, il fallait faire doucement.
CENDRESL’odeur de la pluie se mélangeant à la vase venait capter les narines du prince déchu qui, vraiment, avait grand mal à supporter cette odeur atroce. Il ne supportait point l’odeur de l’eau croupie et de la pluie caressant le sol. Pourtant, là où il se terrait la plupart du temps, l’odeur n’était guère mieux mais, il était remarquable à quel point le Vosdraak était un être complexe dans sa manière de penser. Bien souvent contradictoire par ailleurs. Ses améthystes vinrent capter les émeraudes d’Isolde et, sans le moindre sourire, il laissa ces quelques mots s’envoler. « Le Shoumeï est bien différent du Reike, la pluie y est souvent abondante. Je ne vous cache pas avoir beaucoup de mal à le supporter. » déclara-t-il, sans attendre la moindre réponse de sa partenaire. Puis, après quelques heures de marche, le moment arriva de pénétrer dans cette majestueuse forêt : Les Pins Argentés. Un lieu qui, pour Vaenys, restait important, puisque c’était ici-même qu’il pût capturer la Titanide Zeï. Un exploit qui avait su raviver la flamme des pro-Draknys au Reike, pouvant porter encore bon nombre de mouvements de rébellion. Hélas, le prince déchu prit la décision de ne pas y participer plus que cela, ses relations avec Tensai et ses chiens étant déjà suffisamment tendues.
Une forêt qui, mine de rien, était véritablement chargée d’histoire passionnante et de magie. Nul ne savait réellement d’où venait la couleur si majestueuse de ces pins, mais, une chose était sûre, c’était le seul endroit où l’on pouvait trouver ces arbres. Le prince déchu laissa son visage pivoter en direction de la nécromancienne, épiant la moindre de ces expressions et, il vit à quel point elle semblait apprécier cet endroit. Dans un calme vertigineux, le Vosdraak se décida à prendre la parole, venant briser ce silence assourdissant, déjà parasité par les bruits de pas sur les feuilles mortes et la boue. « C’est dans cette forêt que j’ai réussi l’exploit de capturer la Titanide Zeï, la chuchoteuse. C’est une vraie folle, vous pouvez me croire. Enfin, j’espère que comme moi, vous appréciez ce lieu si magique et magnifique. Il fait partie des rares lieux dans lesquels je prends plaisir à me rendre, c’est dire. » annonça-t-il, laissant par la même occasion un léger rictus s’échapper d’entre ses lèvres.
Soudain, le groupe d’aventuriers tomba sur une créature que le Vosdraak sût trouver magnifique, tant il en avait lu des ouvrages y étant consacrés : Le Kirin. Un cheval manipulant la magie de la foudre à l’aide de sa magnifique et une corne. Il jeta un regard en direction de ses mercenaires et hocha la tête, leur indiquant qu’il fallait suivre les indications d’Isolde à la lettre, pour qu’il n’y eût pas le moindre blessé. Un mort, c’était déjà bien suffisant. Malheureusement, l’un des mercenaires était un gros balourd ne pouvant s’empêcher de faire trop de bruit et fit peur à la créature de foudre. Le Vosdraak se mit à planer légèrement pour esquiver l’assaut qui, derrière lui, laissait une traînée de foudre paralysante. Alors que la créature chutât légèrement, le prince déchu s’approcha doucement de la belle brune, et lui murmura ces quelques mots venant briser cette tension. « Je suis d’accord avec vous, dame Isolde, il ne faut pas tuer cette magnifique créature. J’ai lu suffisamment d’ouvrages sur elle pour savoir qu’elles sont rares en ce monde, et surtout ici-bas. » Il fit une légère pause, observant méticuleusement la blessure de la créature. « Préparez vos bandages, si vous en avez. Je vais tenter de l’apaiser doucement. Si jamais elle fait un mouvement brusque je serai obligé de la plonger dans le noir un court instant, mais j’espère ne pas en avoir besoin. » ajouta-t-il.
A présent, dans un mouvement altruiste, rarement perceptible chez lui, le prince déchu s’approcha de la créature, d’un pas aussi léger que la brise soufflant entre les branches des pins argentés. Ne voulant pas apeurer la créature par un nouveau craquement de branche, il décolla légèrement du sol, se mettant en lévitation à une dizaine de centimètres de hauteur. Sa longue chevelure argentée flottait au vent, alors que doucement, il arriva sur le flanc blessé de la bête. « Je suis là, ne crains rien. » murmura-t-il dans l’oreille de la bête, qui poussait un léger hennissement de douleur. Doucement, il posa sa main droite sur la tête de la créature, juste devant sa corne puis, de sa main gauche, il fit un signe à Isolde pour qu’elle s’approchât avec les soins nécessaires. Attendant quelques secondes, il posa sa main gauche au-dessus de la blessure, caressant doucement le Kirin. Le moindre mouvement brusque pourrait blesser le divin Vosdraak alors, il fallait faire doucement.
La Danse-Mort
Isolde Malkyn
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Les roses dispersées par la pluie
Feat Vaenys
Isolde observait silencieusement le baron prendre les devants. Elle ne s’était pas imaginée qu’il pût avoir cette approche douce et délicate envers un autre être que lui. Cependant, le kirin semblait accepter d’être approché. Tandis qu’il caressait sa tête, la nécromancienne vit toutefois le regard de l’animal changer. Et lorsque la main du vosdraak approcha de la blessure profonde, la créature paraissait canaliser sa magie de manière défensive. Le kirin ne leur faisait pas confiance. Isolde ignorait si sa blessure provenait d’une source magique, d’un individu ou bien de l’environnement. Mais à observer sa crainte, il restait possible qu’une intervention malintentionnée en fût la cause.
- « Plongez la dans les ténèbres ! » dit-elle à son partenaire.
Les mercenaires restèrent un peu plus loin, leur maladresse pouvait nuire au plan d’action. Donc mieux valait assurer leurs arrières et les laisser opérer plus ou moins sereinement. Trop d’individus autour de l’animal rare était de toute façon mauvais pour la suite, son stress était déjà palpable.
Elle attendit que le prince déchu usât de sa magie des ombres afin que l’obscurité ne s’abattit. Aussitôt fait, grâce à l’usage de sa vision nocturne, Isolde restait capable d’identifier les traits de la bête. Et sans attendre son éventuelle charge, elle attaqua mentalement le kirin. Elle ne voulait pas le tuer, simplement le faire plier. Cela restait une créature intelligente et une attaque psychique bien placée et suffisamment insidieuse pour la faire courber l’échine, permettait à la mage noire de prendre l’ascendant.
- « Je le tiens. Il n’attaquera pas, il n’en a pas la force. En revanche, je ne le tiendrai pas longtemps, donc allez-y ! Prenez les baumes et les onguents dans ma sacoche. Un bandage ne servirait à rien sur les flancs. Il faut nettoyer la plaie, passer les produits dessus afin de créer un cataplasme. En êtes-vous capable ? »
De toute façon, ils n’avaient pas vraiment d’autres choix. Il fallait agir. Et le plus rapidement possible. Vaenys se chargea donc de soigner l’animal. Et de son côté, Isolde maintenait l’intensité de son sort avec justesse et précision. L’animal ne lui faisait pas confiance, mais il reconnaissait son pouvoir. Aussi, il accepta les soins fournis. Lorsque le vosdraak eut terminé, la créature chargea une nouvelle fois sa magie. La reikoise eut un échange de regard avec elle, tandis que les ténèbres se dissipaient. Elle leva les mains au ciel. Pour faire comprendre à la créature qu’elle ne comptait pas attaquer. Et si la bête souhaitait le faire, qu’elle le fît. Toutefois, le kirin envoya des éclairs autour d’eux, brisant une branche sous la puissance sous l’impact également de la foudre. Mais rien ne fut dirigé contre le groupe. L’animal magique s’éloigna, sous une dernière menace.
Isolde baissa les mains et souffla un bon coup.
- « Fichue créature magique. » dit-elle, en finissant de souffler. Elle adressa un sourire au baron, en secouant doucement la tête. « Vous n’êtes pas blessé ? » interrogea-t-elle.
Le kirin avait été soigné, il comprenait les intentions de la nécromancienne et ne les attaqua pas. Il était malvenu de tuer cette créature. Même si elle était étrangère à ces lieux et ses coutumes, Isolde ne brisait pas la valeur de ce lien sacré.
Lorsque les affaires furent une nouvelle fois repliées, ils se remirent en chemin. Après quelques instants de marche et là où la brume se faisait plus épaisse, la nécromancienne aperçut le tertre tant convoité. Ses contours se dessinaient malgré la végétation. Elle pressa le pas en sa direction. Aussi majestueux que sinistre, il se dressait niché au cœur de cette dense forêt de pins. Il émergeait de la terre, ses parois en pierres sombres et la mousse qui le recouvrait, le fondaient dans le paysage forestier.
Guidée par le baron, elle entreprit la descente du long escalier de pierres, en spirale. Au bout de celui-ci, une porte, également en pierres sombres, se dessinait. D’étranges symboles anciens semblaient être gravés. Certaines runes scintillaient lorsqu’elle passa son doigt dessus.
- « Un code magique qui scelle l’entrée du tertre ? Yqyrin vous l’a-t-il confié ? » demanda-t-elle à l’être au regard mauve.
Elle laissa son partenaire d’aventure agir. Puis elle entendit un des mercenaires murmurer. « Mes amis, la porte est ouverte... » Elle esquissa un sourire, avant de prendre les devants et pénétrer en ces lieux où régnait un parfum de sombre magie.
CENDRES
Baron du Crime
Vaenys Draknys
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Les roses dispersées par la pluie
Feat. Isolde Malkyn
Les indications de la jeune Isolde semblaient claires dans l’esprit de Vaenys, après tout, en l’instant, elle avait une vision plus globale de la scène se déroulant au sein de cette forêt. Sans tergiverser, le prince déchu s’exécuta, canalisant doucement sa magie des ombres pour ne pas effrayer la bête puis, doucement, il emplit l’atmosphère déjà lourde, d’une épaisse fumée noire, imitant parfaitement le voile nocturne. De ce fait, seuls les êtres comme sa partenaire, dotés d’une vision nocturne, pouvait voir au travers de sa magie. Vaenys lui, était capable de voir au travers de sa magie, mais, il avait aussi une totale confiance en Isolde, la laissant agir comme bon lui semblait pour la suite. Ainsi, la nécromancienne usa de sa magie de la corruption pour lancer une attaque mentale sur la créature rare, n’ayant pas comme intention de la tuer, mais bien de la faire plier pour la calmer. Flottant dans cette sombre brume faisant penser au voile nocturne, les paroles d’Isolde furent captées par le prince déchu qui, aussitôt, laissa un léger sourire fleurir sur son doux visage, ses prunelles étaient rivées sur le cheval cornu.
Lentement, il décolla sa main de la créature, puis s’avança d’un pas léger en direction d’Isolde, afin de saisir ce dont il avait besoin pour soigner le Kirin. « Oui, j’en suis capable. Vous savez, en tant que prince, j’ai eu la chance de faire bon nombre de cursus de l’université de Drakstrang. » souffla-t-il légèrement à l’intention de la nécromancienne. Ensuite, le prince déchu appliqua les soins nécessaires, que la créature acceptât. Une fois le Kirin soigné, ce dernier envoya une nuée d’éclairs tout autour de lui mais, aucun ne fut dirigé sur le groupe d’aventuriers. Le prince déchu ressentit un léger picotement, dû à sa proximité avec la créature, mais aucune blessure sérieuse. Le prince déchu ne broncha pas une seule seconde, ce n’était rien de bien grave. Doucement, le visage de Vaenys pivota puis, ses prunelles se mouvaient jusqu’à croiser le magnifique regard d’émeraude de la nécromancienne. « Non tout va bien, je n’ai subi aucune blessure apparente, Isolde. J’espère que vous non plus. » fit-il, marquant une légère pause, tout en se rapprochant de la nécromancienne. « Nous pouvons dès à présent continuer notre route, en espérant qu’aucun obstacle se mette en travers de celle-ci. Allons-y, nous sommes bientôt arrivés, je le sens. » ajouta-t-il, se mettant en marche devant la nécromancienne.
Après une longue marche à travers la brume épaisse, le groupe d’aventuriers arriva auprès du tertre dans lequel se terrait le mentor du prince déchu : Yqyrin. Un homme pour qui Vaenys Draknys avait une once d’admiration, ce qui était suffisamment rare pour le notifier. Son visage, éclairé faiblement par les lueurs de l’astre divin, pivota en direction de la nécromancienne, son regard d’améthyste paressant si doux. « J’espère que vous êtes prête Isolde. Cet endroit, peu de personnes ont eu l’occasion de s’y aventurer. Croyez-moi sur parole, vous ne serez pas déçue du voyage. » Il marqua une légère pause, un léger sourire se dessina sur les traits de son visage. « Suivez-moi je vous prie et, encore une fois, ne vous éloignez surtout pas de moi. Je connais ce lieu comme ma poche alors, je n’aurai aucun mal à nous éviter une mort certaine. » ajouta-t-il, avant de pénétrer à l’intérieur de ce lieu. Un escalier en spirale, descendant dans les entrailles de la terre, les mena directement devant la véritable entrée du tertre. Une imposante porte faite de pierres noires se dessina devant le groupe, laissant deviner facilement quel genre d’épreuves les attendaient au sein de ce lieu lugubre.
Les améthystes du Baron ne quittèrent pas une seule seconde Isolde, la regardant découvrir ce lieu. Les runes de la porte s’éclairèrent en bleu, lorsque la jeune femme passait délicatement sa main sur ces dernières, mais, pas toutes. Cela était naturellement fait exprès et, le choix des runes avait été méticuleusement fait par l’elfe melornois. Vaenys, d’un pas aussi léger que le vent, s’approcha doucement d’Isolde, se mettant à sa gauche. Avec ses prunelles améthystes, il vint tenter de capter le regard de la chef de Cellule, la regardant avec un sourire non dissimulé. Doucement, il laissa ses explications s’échapper d’entre ses lèvres. « Vous avez tout à fait raison, chère Isolde. Cette porte est gravée de nombreuses runes, dont douze s’illuminent quand on les effleure avec de la matière organique telle que notre peau. Pourtant, seules quatre d’entre elles sont nécessaires pour pénétrer à l’intérieur du tertre. Ainsi, il existe une multitude de combinaisons possibles et imaginables, mais seule l’une d’entre elles est correcte. Sans connaître le code, vous avez donc une chance sur 20 736 de tomber dans un premier piège. Si la combinaison appliquée n’est pas la bonne, la personne est frappée par la fièvre noire, une maladie qui, comme vous le savez, vous condamne à une mort lente et inévitable. » annonça-t-il, marquant une légère pause, laissant le temps à son interlocutrice d’éventuellement réagir. « Seulement, il y a un second piège, si par chance, la combinaison appliquée se trouve être la bonne. Il faut que la personne tapant le code possède l’une des signatures magiques tolérées par la porte maudite. Si ce n’est pas le cas, la fièvre noire vous attend. Seuls quelques élus dont je fais partie connaissent le code et possèdent la signature nécessaire pour franchir cette porte. » ajouta-t-il, marquant une nouvelle pause.
« Maintenant que vous savez tout cela, vous devez penser que c’est une aubaine pour vous que de m’avoir à vos côtés, étant donné que j’ai connaissance du code et que je détiens la signature magique attendue par cette porte. » fit-il, portant sa main droite sous son menton, laissant ses améthystes disparaître derrière ses paupières. « Comme je vous l’ai expliqué, il faut activer quatre runes, seulement, il est nécessaire de les activer simultanément. Le moindre écart signifie encore une fois, la mort. » il réouvrit ses paupières et vint capter les émeraudes d’Isolde. « Malheureusement, je n’ai que deux bras et donc, je ne suis pas en mesure de toucher plus de deux runes à la fois. Je vais donc devoir vous transmettre, durant un court instant, ma signature magique, grâce à ma magie élémentaire de l’ombre. Je connais bien votre faiblesse élémentaire raciale. Cela sera douloureux, mais c’est une étape nécessaire pour pénétrer à l’intérieur de la crypte, Isolde. » expliqua-t-il, laissant le temps à Isolde de réfléchir. « Alors, êtes-vous prête ? Une fois la porte franchie, il n’y aura pas de demi-tour possible. » demanda-t-il, son interlocutrice hocha la tête pour accepter, immédiatement.
Un léger sourire se dessina sur le doux visage du Vosdraak, qui tendit ses bras devant lui, les paumes dirigées vers le plafond. « Positionnez vos mains de la sorte, Isolde. » demanda-t-il, cette dernière s’exécuta, sans broncher. Le prince déchu place ses paumes devant lui, et canalisa sa magie, laissant cette dernière s’échapper lentement au bout de ses doigts, dans une légère brume violette. Puis doucement, le Vosdraak vint caresser les paumes d’Isolde, avant de plaquer ses mains contre les siennes. « Si cela vous est douloureux, faites le moi savoir. » déclara-t-il, avant de détacher lentement ses douces mains de celles de son interlocutrice. Dans les paumes d’Isolde se dessinait une faible brume sombre, le bout de ses doigts devenait légèrement sombre. Un effet secondaire qui s’estomperait aussitôt la magie relâchée. « Bien, maintenant, déposez vos mains sur ces runes et, attendez mon signal. » indiqua-t-il, montrant du doigt les deux runes concernées. Le prince déchu fit de même, posant ses mains sur deux autres runes. Les quatre runes se mirent à s’éclairer en une lueur bleue et, un premier signe. « Bien, à mon signal, laissez ma magie quitter votre corps. » fit-il, lentement. Au bout de quelques secondes, le signal fut donné et les deux protagonistes relâchèrent une magie de l’ombre puissante en ces runes, celles-ci s’éclairant en une lueur reflétant les améthystes du Vosdraak. Aussitôt, un cliquetis se fit entendre, puis la porte du tertre s’ouvrit, dévoilant la première pièce. Le prince déchu, sans se soucier de ce qui se dessinait devant lui, porta ses améthystes sur la nécromancienne et, d’une voix douce, il lui adressa ces quelques mots. « Vous avez été forte, Isolde. Ne vous en faites pas pour vos doigts, ils seront redevenus comme avant dans quelques minutes. Votre courage est remarquable. Nous approchons du but. » fit-il, portant doucement sa main sur le visage d’Isolde, avant de l’enlever aussitôt.
Lentement, le prince déchu s’avança dans une pièce faite entièrement de pierres taillées, avec quelques torches magiques pour éclairer le tout. Trois chemins s’offraient aux protagonistes, de nouvelles portes avec différents monstres gravés dessus. Les améthystes du Vosdraak plongèrent donc dans les émeraudes de la nécromancienne, se trouvant à ses côtés, puis une nouvelle fois, de légers mots s’échappèrent d’entre ses lèvres. « Nous y voici. Les trois chemins nous mèneront à la même salle, seulement, ils sont bien différents. Ils renferment un défi, des monstres réanimés. À vous de choisir selon votre instinct, chère Isolde. » fit-il, un léger sourire se dessinant sur ses douces lèvres.
CENDRESLentement, il décolla sa main de la créature, puis s’avança d’un pas léger en direction d’Isolde, afin de saisir ce dont il avait besoin pour soigner le Kirin. « Oui, j’en suis capable. Vous savez, en tant que prince, j’ai eu la chance de faire bon nombre de cursus de l’université de Drakstrang. » souffla-t-il légèrement à l’intention de la nécromancienne. Ensuite, le prince déchu appliqua les soins nécessaires, que la créature acceptât. Une fois le Kirin soigné, ce dernier envoya une nuée d’éclairs tout autour de lui mais, aucun ne fut dirigé sur le groupe d’aventuriers. Le prince déchu ressentit un léger picotement, dû à sa proximité avec la créature, mais aucune blessure sérieuse. Le prince déchu ne broncha pas une seule seconde, ce n’était rien de bien grave. Doucement, le visage de Vaenys pivota puis, ses prunelles se mouvaient jusqu’à croiser le magnifique regard d’émeraude de la nécromancienne. « Non tout va bien, je n’ai subi aucune blessure apparente, Isolde. J’espère que vous non plus. » fit-il, marquant une légère pause, tout en se rapprochant de la nécromancienne. « Nous pouvons dès à présent continuer notre route, en espérant qu’aucun obstacle se mette en travers de celle-ci. Allons-y, nous sommes bientôt arrivés, je le sens. » ajouta-t-il, se mettant en marche devant la nécromancienne.
Après une longue marche à travers la brume épaisse, le groupe d’aventuriers arriva auprès du tertre dans lequel se terrait le mentor du prince déchu : Yqyrin. Un homme pour qui Vaenys Draknys avait une once d’admiration, ce qui était suffisamment rare pour le notifier. Son visage, éclairé faiblement par les lueurs de l’astre divin, pivota en direction de la nécromancienne, son regard d’améthyste paressant si doux. « J’espère que vous êtes prête Isolde. Cet endroit, peu de personnes ont eu l’occasion de s’y aventurer. Croyez-moi sur parole, vous ne serez pas déçue du voyage. » Il marqua une légère pause, un léger sourire se dessina sur les traits de son visage. « Suivez-moi je vous prie et, encore une fois, ne vous éloignez surtout pas de moi. Je connais ce lieu comme ma poche alors, je n’aurai aucun mal à nous éviter une mort certaine. » ajouta-t-il, avant de pénétrer à l’intérieur de ce lieu. Un escalier en spirale, descendant dans les entrailles de la terre, les mena directement devant la véritable entrée du tertre. Une imposante porte faite de pierres noires se dessina devant le groupe, laissant deviner facilement quel genre d’épreuves les attendaient au sein de ce lieu lugubre.
Les améthystes du Baron ne quittèrent pas une seule seconde Isolde, la regardant découvrir ce lieu. Les runes de la porte s’éclairèrent en bleu, lorsque la jeune femme passait délicatement sa main sur ces dernières, mais, pas toutes. Cela était naturellement fait exprès et, le choix des runes avait été méticuleusement fait par l’elfe melornois. Vaenys, d’un pas aussi léger que le vent, s’approcha doucement d’Isolde, se mettant à sa gauche. Avec ses prunelles améthystes, il vint tenter de capter le regard de la chef de Cellule, la regardant avec un sourire non dissimulé. Doucement, il laissa ses explications s’échapper d’entre ses lèvres. « Vous avez tout à fait raison, chère Isolde. Cette porte est gravée de nombreuses runes, dont douze s’illuminent quand on les effleure avec de la matière organique telle que notre peau. Pourtant, seules quatre d’entre elles sont nécessaires pour pénétrer à l’intérieur du tertre. Ainsi, il existe une multitude de combinaisons possibles et imaginables, mais seule l’une d’entre elles est correcte. Sans connaître le code, vous avez donc une chance sur 20 736 de tomber dans un premier piège. Si la combinaison appliquée n’est pas la bonne, la personne est frappée par la fièvre noire, une maladie qui, comme vous le savez, vous condamne à une mort lente et inévitable. » annonça-t-il, marquant une légère pause, laissant le temps à son interlocutrice d’éventuellement réagir. « Seulement, il y a un second piège, si par chance, la combinaison appliquée se trouve être la bonne. Il faut que la personne tapant le code possède l’une des signatures magiques tolérées par la porte maudite. Si ce n’est pas le cas, la fièvre noire vous attend. Seuls quelques élus dont je fais partie connaissent le code et possèdent la signature nécessaire pour franchir cette porte. » ajouta-t-il, marquant une nouvelle pause.
« Maintenant que vous savez tout cela, vous devez penser que c’est une aubaine pour vous que de m’avoir à vos côtés, étant donné que j’ai connaissance du code et que je détiens la signature magique attendue par cette porte. » fit-il, portant sa main droite sous son menton, laissant ses améthystes disparaître derrière ses paupières. « Comme je vous l’ai expliqué, il faut activer quatre runes, seulement, il est nécessaire de les activer simultanément. Le moindre écart signifie encore une fois, la mort. » il réouvrit ses paupières et vint capter les émeraudes d’Isolde. « Malheureusement, je n’ai que deux bras et donc, je ne suis pas en mesure de toucher plus de deux runes à la fois. Je vais donc devoir vous transmettre, durant un court instant, ma signature magique, grâce à ma magie élémentaire de l’ombre. Je connais bien votre faiblesse élémentaire raciale. Cela sera douloureux, mais c’est une étape nécessaire pour pénétrer à l’intérieur de la crypte, Isolde. » expliqua-t-il, laissant le temps à Isolde de réfléchir. « Alors, êtes-vous prête ? Une fois la porte franchie, il n’y aura pas de demi-tour possible. » demanda-t-il, son interlocutrice hocha la tête pour accepter, immédiatement.
Un léger sourire se dessina sur le doux visage du Vosdraak, qui tendit ses bras devant lui, les paumes dirigées vers le plafond. « Positionnez vos mains de la sorte, Isolde. » demanda-t-il, cette dernière s’exécuta, sans broncher. Le prince déchu place ses paumes devant lui, et canalisa sa magie, laissant cette dernière s’échapper lentement au bout de ses doigts, dans une légère brume violette. Puis doucement, le Vosdraak vint caresser les paumes d’Isolde, avant de plaquer ses mains contre les siennes. « Si cela vous est douloureux, faites le moi savoir. » déclara-t-il, avant de détacher lentement ses douces mains de celles de son interlocutrice. Dans les paumes d’Isolde se dessinait une faible brume sombre, le bout de ses doigts devenait légèrement sombre. Un effet secondaire qui s’estomperait aussitôt la magie relâchée. « Bien, maintenant, déposez vos mains sur ces runes et, attendez mon signal. » indiqua-t-il, montrant du doigt les deux runes concernées. Le prince déchu fit de même, posant ses mains sur deux autres runes. Les quatre runes se mirent à s’éclairer en une lueur bleue et, un premier signe. « Bien, à mon signal, laissez ma magie quitter votre corps. » fit-il, lentement. Au bout de quelques secondes, le signal fut donné et les deux protagonistes relâchèrent une magie de l’ombre puissante en ces runes, celles-ci s’éclairant en une lueur reflétant les améthystes du Vosdraak. Aussitôt, un cliquetis se fit entendre, puis la porte du tertre s’ouvrit, dévoilant la première pièce. Le prince déchu, sans se soucier de ce qui se dessinait devant lui, porta ses améthystes sur la nécromancienne et, d’une voix douce, il lui adressa ces quelques mots. « Vous avez été forte, Isolde. Ne vous en faites pas pour vos doigts, ils seront redevenus comme avant dans quelques minutes. Votre courage est remarquable. Nous approchons du but. » fit-il, portant doucement sa main sur le visage d’Isolde, avant de l’enlever aussitôt.
Lentement, le prince déchu s’avança dans une pièce faite entièrement de pierres taillées, avec quelques torches magiques pour éclairer le tout. Trois chemins s’offraient aux protagonistes, de nouvelles portes avec différents monstres gravés dessus. Les améthystes du Vosdraak plongèrent donc dans les émeraudes de la nécromancienne, se trouvant à ses côtés, puis une nouvelle fois, de légers mots s’échappèrent d’entre ses lèvres. « Nous y voici. Les trois chemins nous mèneront à la même salle, seulement, ils sont bien différents. Ils renferment un défi, des monstres réanimés. À vous de choisir selon votre instinct, chère Isolde. » fit-il, un léger sourire se dessinant sur ses douces lèvres.
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