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(Se déroule sur les montagnes du Sud de la République, juste avant le début de la forêt.)
Les bras de Clotilde retombèrent par terre, complètement vidé de leur énergie. Il s’en était fallu de peu.
En se remettant en route, Clotilde pensa avec amertume qu’elle n’était partie que depuis trois jours.
Clotilde haletait alors qu’elle dévalait les rochers. A peine partie du village et elle allait déjà y laisser sa peau ! Pendant qu’elle se maudissait elle-même, et aussi un peu sa fille, elle tentait tant bien que mal de ne pas déraper alors qu’elle fonçait droit sur la forêt. Celle-ci n’était qu’à une centaine de mètre. A l’intérieur elle aura probablement plus de chance de semer son poursuivant, en tout cas plus que sur les flancs de la montagne, où la végétation était plus clairsemée.
Un sifflement strident retendit derrière elle, suivit de bruit de pierre qui volaient et d’arbuste qui s’arrachaient. Le laconda ne la lâchait pas. Petit à petit il gagnait du terrain, Clotilde pouvait le sentir. Elle avait espéré ne pas se faire repérer lors des premiers jours, qu’elle aurait un peu de temps pour s’exercer à la magie. Cela faisait des années qu’elle n’avait plus pratiqué et ses compétences étaient un peu rouillé. Tous les soirs depuis son départ, soit les deux derniers jours, elle s’exerçait avec des résultats plutôt mitigés. Contre des petites bêtes comme des loups ou des géomnis, pourquoi pas, elle devrait gérer, mais contre un laconda ?
Le pieds de Clotilde dérapa sur un rocher plus glissant que les autres. Elle tenta de se rattraper, de retrouver son équilibre, mais elle finit par s’effondrer sur le sol. Seul son réflexe de tendre les bras l’empêcha de s’assommer. A peine à terre, elle essaya de se relever, encore tremblante à cause du choque. Mais un sifflement beaucoup plus fort que les autres lui fit comprendre que c’était inutile. Le laconda était derrière elle.
Elle n’avait plus le choix. Clotilde relâcha ses muscles et ferma les yeux. Son souffle devint plus long et plus régulier. Elle visualisa les flots de magie émerger de son cœur et couler jusqu’à ses mains. Un flot bouillonnant, brulant. Sa paume commença à se réchauffer. L’image d’une petite flamme lui apparut à l’esprit. Elle la visualisa enfler, encore et encore, devenant un brasier tourbillonnant et destructeur.
Le laconda était au-dessus d’elle. Clotilde ouvrit les yeux, se retourna sur le dos et lâcha un torrent de flamme. L’heure n’était pas à la finesse. Peut importe si les flammes vont dans tous les sens ou qu’elle se brule. Tant qu’elle en réchappe…
Le lanconda poussa un sifflement de douleur. Clotilde ne devait pas se relâcher. Elle maintenu le flot de flamme, même si elle ressentait déjà le coup de la fatigue. Elle lançait son sort comme une débutante, ne prenant pas garde à équilibrer les énergies, ne se relâchant pas pour reprendre une respiration. Il faudra qu’elle retravaille ça.
Heureusement pour elle, la créature commença à battre en retraite. Elle se détourna de Clotilde et s’enfuie. Sa gorge et une partie de son long corps étaient clairement noircie. Les flammes se dissipèrent. Les bras de Clotilde retombèrent par terre, complètement vidé de leur énergie. Il s’en était fallu de peu.
Elle resta là, allongé sur le sol dur, pendant un long moment qui lui paru passer en un clin d’œil. Elle s’efforçait de se calmer et de retrouver son énergie. Ses doigts commencèrent à la piquer. En regardant, elle constata qu’elle s’était brulée, comme le craignait. Cela ne lui était pas arrivée depuis des lustres. Les brulures étaient superficielles et elle réussirait à les guérir, mais une pointe de frustration la traversa. Elle avait beau savoir qu’elle avait perdu en pratique, la confrontation avec la réalité n’en était pas moins douloureuse. Elle avait toujours mis un point d’honneur à parfaitement contrôler ses pouvoirs, ne les laissant jamais exploser plus que de raison. Aujourd’hui avait été l’exception.
Mais elle n’avait pas le temps de trop s’attarder. Mieux valait partir au plus vite, le cadavre fumant du laconda risquait d’attirer les charognards. Si tant est que la carcasse carbonisée les intéresse. En jetant un coup d’œil, Clotilde découvrir une masse noire d’où s’échappait de la fumée. Les pierres autour avaient aussi noirci et pour peu qu’ils s’étaient retrouvés dans un coin avec une végétation plus dense, elle aurait probablement pu déclencher un feu de forêt. Heureusement, les dernières flammes s’éteignaient, faute de bois nécessaire.
Clotilde se remit péniblement debout. Ses muscles et ses os n’avait pas non plus appréciés la course poursuite, surtout la chute. Ils lui rappelèrent qu’elle avait passer ces dernières années à l’abri dans un village douillet et qu’elle n’était plus aussi jeune qu’avant. En se remettant en route, Clotilde pensa avec amertume qu’elle n’était partie que depuis trois jours.
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Les branches craquaient sous les pas de Clotilde. Elle écarta d’un revers de la main un buisson épineux et enjamba une buche. A sa droite se dressait un petit arbre tordu qui lui était familier. Cette fois-ci elle en était sûre, elle s’était complètement perdue ! A cause de ce fichu Laconda, elle avait perdu la route qu’elle suivait et maintenant elle se trouvait à tourner en rond dans la forêt. Elle soupira de désespoir. Les choses semblaient si simples, vingt ans plus tôt. C’était Jehan qui les guidait, il avait le don de toujours trouver leur chemin, que ce soit en observant les étoiles ou bien la végétation. Apparemment il arrivait à y déceler des indices invisibles pour le commun des mortels. Il avait essayé de lui apprendre comment faire, mais elle avait refusé, lui faisant totalement confiance pour qu’il les mène à bon port.
Le soleil déclinait, il était sans doute plus sage de former un camp pour la nuit. Très vite elle trouva un coin pas trop mal, avec des rochers qui devraient un peu la protéger du vent. Heureusement le temps était encore relativement clément. D’un claquement de doigt, elle alluma un feu.
La journée avait été longue et Clotilde se serait bien laisser bercé par le crépitement des flammes, mais il lui restait encore beaucoup à faire. Elle sorti de son sac une boite en bois ornée de gravure élégante. A l’intérieur se trouvait des fioles, des sachets ainsi que des petits pots. Sur le couvercle, des petits instruments étaient soigneusement attaché, comme des aiguilles, du fils ou des ciseaux. Clotilde attrapa un des pots. Celui-ci contenait une pate concoctée par ses soins à base de souci, parfait contre les brulures.
Bien qu’elle en ait fait son métier, Clotilde n’avait jamais été très à l’aise avec la magie guérisseuse, du moins pas autant qu’avec la magie élémentaire. Elle s’était donc tourné vers une méthode peu orthodoxe, utilisant sa magie pour amplifier les propriétés des plantes. Elle trouvait la méthode plus simple et moins hasardeuse que si elle n’utilisait aucun support.
Elle étala un peu de pate sur les brulures, puis se concentra. Contrairement au sort lancé un peu plus tôt, elle s’imagina la lueur d’une bougie. Chaleureuse, rassurante, légère. Elle laissa couler la sensation jusqu’à ses doigts, qui s’illuminèrent d’une lumière jaune. Elle laissa alors la magie amplifier les effets du souci, cicatrisant la peau brulée. Au bout de quelques minutes, il n’en restait plus rien.
Clotilde admira ses doigts. Ils étaient désormais immaculés, la magie avait même fait se résorber l’une ou l’autre griffure qu’elle s’était faite. Un sourire de satisfaction se dessina sur son visage. Habituellement, elle faisait attention à son apparence, prenant soin d’avoir une raie parfaitement droite, des vêtements sans tâche ou les ongles bien coupé. Mais c’était un luxe auquel elle devait renoncer.
Maintenant qu’elle était soignée, Clotilde s’attaqua à cuisiner son repas. En réalité, il était bien maigre, étant composé de baie qu’elle avait cueillit la veille, de quelques racines et d’un morceau de pain. Celui-ci arrivait à sa fin, et elle doutait trouver un village dans les prochains jours. Le lendemain elle devrait probablement consacrer du temps à la cueillette voir à la chasse.
C’était un aspect qu’elle avait un peu oublier de ses années de voyage avec Jehan, mais il était vrai qu’une grande partie avait été consacré à chercher de la nourriture. Celle-ci s’épuise plus vite qu’on ne le pense. Quoique l’eau partait aussi très vite. Elle regarda sa gourde aux deux tier vide. Pourvu qu’elle trouve un ruisseau.
Mais quelle idiote elle était ! Elle était partie sur un coup de tête, sans s’exercer au moins un peu au préalable, avec même pas des provisions pour une semaine et en aillant aucune idée de la direction dans laquelle elle allait. Iseult pouvait après tout être dans la direction totalement opposé. Elle avait supposé qu’elle s’en était allée par la forêt car c’était le chemin le plus simple pour quitter le village, mais elle pouvait après tout avoir décidé d’escalader la montagne, tête brulée qu’elle était. Au moins elle était certaine que sa mère ne la suivrait pas.
Et si elle avait dérapé et était tombé dans un ravin ? Et si elle se retrouvait à cours de provision ? Et si une créature l’avait attaqué ? Un laconda… Non ! Clotilde essaya de chasser les images horribles de son esprit. Iseult était grande. C’était certes une tête brulée qui s’attirait des ennuis, mais elle n’était idiote. C’était même quelqu’un de plutôt autonome… Clotilde grimaça en se rendant compte la raison pour laquelle sa fille se débrouillait si bien seule.
Elle passa la soirée à ruminer le passé, avant de s’endormir, épuisé par la journée. Si elle avait été plus attentive, peut être aurai-t-elle senti une présence l’observer.
Le soleil déclinait, il était sans doute plus sage de former un camp pour la nuit. Très vite elle trouva un coin pas trop mal, avec des rochers qui devraient un peu la protéger du vent. Heureusement le temps était encore relativement clément. D’un claquement de doigt, elle alluma un feu.
La journée avait été longue et Clotilde se serait bien laisser bercé par le crépitement des flammes, mais il lui restait encore beaucoup à faire. Elle sorti de son sac une boite en bois ornée de gravure élégante. A l’intérieur se trouvait des fioles, des sachets ainsi que des petits pots. Sur le couvercle, des petits instruments étaient soigneusement attaché, comme des aiguilles, du fils ou des ciseaux. Clotilde attrapa un des pots. Celui-ci contenait une pate concoctée par ses soins à base de souci, parfait contre les brulures.
Bien qu’elle en ait fait son métier, Clotilde n’avait jamais été très à l’aise avec la magie guérisseuse, du moins pas autant qu’avec la magie élémentaire. Elle s’était donc tourné vers une méthode peu orthodoxe, utilisant sa magie pour amplifier les propriétés des plantes. Elle trouvait la méthode plus simple et moins hasardeuse que si elle n’utilisait aucun support.
Elle étala un peu de pate sur les brulures, puis se concentra. Contrairement au sort lancé un peu plus tôt, elle s’imagina la lueur d’une bougie. Chaleureuse, rassurante, légère. Elle laissa couler la sensation jusqu’à ses doigts, qui s’illuminèrent d’une lumière jaune. Elle laissa alors la magie amplifier les effets du souci, cicatrisant la peau brulée. Au bout de quelques minutes, il n’en restait plus rien.
Clotilde admira ses doigts. Ils étaient désormais immaculés, la magie avait même fait se résorber l’une ou l’autre griffure qu’elle s’était faite. Un sourire de satisfaction se dessina sur son visage. Habituellement, elle faisait attention à son apparence, prenant soin d’avoir une raie parfaitement droite, des vêtements sans tâche ou les ongles bien coupé. Mais c’était un luxe auquel elle devait renoncer.
Maintenant qu’elle était soignée, Clotilde s’attaqua à cuisiner son repas. En réalité, il était bien maigre, étant composé de baie qu’elle avait cueillit la veille, de quelques racines et d’un morceau de pain. Celui-ci arrivait à sa fin, et elle doutait trouver un village dans les prochains jours. Le lendemain elle devrait probablement consacrer du temps à la cueillette voir à la chasse.
C’était un aspect qu’elle avait un peu oublier de ses années de voyage avec Jehan, mais il était vrai qu’une grande partie avait été consacré à chercher de la nourriture. Celle-ci s’épuise plus vite qu’on ne le pense. Quoique l’eau partait aussi très vite. Elle regarda sa gourde aux deux tier vide. Pourvu qu’elle trouve un ruisseau.
Mais quelle idiote elle était ! Elle était partie sur un coup de tête, sans s’exercer au moins un peu au préalable, avec même pas des provisions pour une semaine et en aillant aucune idée de la direction dans laquelle elle allait. Iseult pouvait après tout être dans la direction totalement opposé. Elle avait supposé qu’elle s’en était allée par la forêt car c’était le chemin le plus simple pour quitter le village, mais elle pouvait après tout avoir décidé d’escalader la montagne, tête brulée qu’elle était. Au moins elle était certaine que sa mère ne la suivrait pas.
Et si elle avait dérapé et était tombé dans un ravin ? Et si elle se retrouvait à cours de provision ? Et si une créature l’avait attaqué ? Un laconda… Non ! Clotilde essaya de chasser les images horribles de son esprit. Iseult était grande. C’était certes une tête brulée qui s’attirait des ennuis, mais elle n’était idiote. C’était même quelqu’un de plutôt autonome… Clotilde grimaça en se rendant compte la raison pour laquelle sa fille se débrouillait si bien seule.
Elle passa la soirée à ruminer le passé, avant de s’endormir, épuisé par la journée. Si elle avait été plus attentive, peut être aurai-t-elle senti une présence l’observer.
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