Citoyen de La République
Nahash
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S'il y a bien une chose que Capella ne supporte pas, c'est qu'on la double.
Tout avait commencé avec une bête histoire de pari. Un client ne souhaitant pas s'engager en choisissant un seul prestataire, ils avaient été plus d'une dizaine à répondre à son offre : bien sûr, la mercenaire avait bondi sur l'opportunité d'en faire une "compétition". Comment mieux se débarrasser des crétins, sinon en les montant les uns contre les autres ? Seulement voilà, pendant qu'elle s'assurait qu'un par un, ses collègues abandonnaient sa mission, l'un d'entre eux en avait profité pour prendre de l'avance, se croyant plus malin que tout le monde. Et lorsque la sirène immature se rendit compte que le retard qu'elle avait accumulé avec ses magouilles ne lui permettrait jamais de rattraper ce vil contrebandier, il va de soi qu'elle trouva son insolence absolument impardonnable. Comment osait-il se croire au-dessus des autres, supérieur au reste du menu fretin ? Non, cette place n'était réservée qu'à elle, et l'argent qu'il empocha plus tard en faisant son rapport, également.
Cet imbécile n'allait pas tarder à payer le prix de son impudence. Elle l'avait traqué jusqu'aux alentours de Courage, dans un bourg côtier qui n'avait rien d'intéressant sinon sa proximité avec la mer. Mange, ris, flâne, pense Capella alors qu'elle le suit comme son ombre. Profite de cette vie que tu n'as pas mérité, car ce tort sera bientôt corrigé. L'homme se retourne parfois pour chercher quelque chose du regard, comme s'il avait un mauvais pressentiment. Dans les recoins des rues qu'il arpente, la mercenaire, quant à elle, arbore un sourire mauvais.
Peut-être par instinct, ou simplement par bêtise, il s'éloigne des habitations pour pénétrer une futaie isolée - grave erreur, pense la sirène. Maintenant qu'il est seul, elle n'a plus besoin de prendre la moindre précaution vis-à-vis des gardes de la ville. Glissant à pas de loup entre les troncs d'arbre, elle active sa vision nocturne pour être sûre de ne pas être trahie par une vilaine branche. Sa proie semble à l'affût, mais c'est en vain : il regarde dans la mauvaise direction.
Un sifflement pour le forcer à se retourner, et son épée courte, déjà dégainée, vient taquiner ses viscères. Il n'a pas le temps de réaliser qui l'attaque, que son âme quitte déjà cette dimension. Capella ricane, et chuchote quelques adieux au cadavre forcé de l'écouter, figé dans une expression hébétée.
- Retiens cette leçon pour ta prochaine vie. Faut jamais faire le malin si t'as pas la chance qui va avec le talent. Pauv' con, va.
Elle l'attrape par un bras, et ignore les craquements de ses articulations qui protestent alors qu'elle traîne le cadavre un peu plus loin - certes, elle le déteste, vient de le tuer et d'insulter sa dépouille, mais ce n'est pas pour autant qu'il ne mérite pas d'être offert aux Ombres. Du bout de l'index, elle recueille un peu de son sang pour tracer un symbole à côté du corps, et chante une prière courte alors qu'elle commence à fouiller dans ses affaires. Des correspondances inutiles, des sachets d'herbe dont l'odeur était bien éloignée des algues avec lesquelles elle était familière… ah, voilà sa bourse. Et bien remplie, en plus ! La sirène s'empresse de retirer ses gants pour compter les pièces plus rapidement, aidée par sa nyctalopie pour en déterminer les couleurs. Satisfaite de cette paie qu'elle estime bien méritée, elle la place dans son propre sac, puis continue ses fouilles. Bon sang, ça fait beaucoup de fioles dans un seul sac, quand même… Pense-t-elle avant d'être interrompue par des bruits de pas.
Capella fait volte-face, et ne sait trop quoi penser face à l'étrange figure qui s'adresse à elle. Est-ce que c'est humanoïde, ce truc ? Elle peut situer sa tête grâce à son masque, et supposer qu'il possède au moins un bras fonctionnel, puisqu'il la pointe du doigt. Le fait est que malgré ces observations on ne peut plus perspicaces, il ne fait pas le moindre bruit, plus proche d'une apparition éthérée que d'un réel être de ce plan. La voix étrange qui s'adresse à elle dans ses pensées semble maladroite, moins démoniaque que la seule autre qu'elle ait connu. Elle se redresse, et s'approche du télépathe de quelques pas, gardant le sac qu'il désigne comme "à lui" dans les mains. Quoiqu'il soit, elle ne lâchera pas son butin si facilement.
- Bah non, t'es bête. C'était à lui et je l'ai tué. Donc c'est à moi, maintenant. C'est comme ça que ça marche.
Elle pose sa main libre, dont la lumière verdâtre illumine leur échange, sur le pommeau de son épée. Signe clair qu'elle n'hésitera pas à recommencer, s'il le faut. Cependant, la politesse de la créature l'a interpellée : peut-être serait-il ouvert à une négociation, qu'elle pourrait tourner à son avantage ? D'une voix plus mielleuse, elle décide de lui faire une proposition, tout en secouant doucement le sac pour faire clinquer les fioles de verre entre elles.
- Ca a de la valeur, tout ça, pas vrai ? Si tu me proposes un prix que je trouve acceptable, on peut s'arranger. N'oublie pas d'y ajouter un bonus correct : je viens de faire le sale boulot pour toi, si j'ai bien compris, non ?
Sa voix révèle le sourire mutin qui se dessine sur ses lèvres, que la pénombre révèle à peine.
CENDRES
Tout avait commencé avec une bête histoire de pari. Un client ne souhaitant pas s'engager en choisissant un seul prestataire, ils avaient été plus d'une dizaine à répondre à son offre : bien sûr, la mercenaire avait bondi sur l'opportunité d'en faire une "compétition". Comment mieux se débarrasser des crétins, sinon en les montant les uns contre les autres ? Seulement voilà, pendant qu'elle s'assurait qu'un par un, ses collègues abandonnaient sa mission, l'un d'entre eux en avait profité pour prendre de l'avance, se croyant plus malin que tout le monde. Et lorsque la sirène immature se rendit compte que le retard qu'elle avait accumulé avec ses magouilles ne lui permettrait jamais de rattraper ce vil contrebandier, il va de soi qu'elle trouva son insolence absolument impardonnable. Comment osait-il se croire au-dessus des autres, supérieur au reste du menu fretin ? Non, cette place n'était réservée qu'à elle, et l'argent qu'il empocha plus tard en faisant son rapport, également.
Cet imbécile n'allait pas tarder à payer le prix de son impudence. Elle l'avait traqué jusqu'aux alentours de Courage, dans un bourg côtier qui n'avait rien d'intéressant sinon sa proximité avec la mer. Mange, ris, flâne, pense Capella alors qu'elle le suit comme son ombre. Profite de cette vie que tu n'as pas mérité, car ce tort sera bientôt corrigé. L'homme se retourne parfois pour chercher quelque chose du regard, comme s'il avait un mauvais pressentiment. Dans les recoins des rues qu'il arpente, la mercenaire, quant à elle, arbore un sourire mauvais.
Peut-être par instinct, ou simplement par bêtise, il s'éloigne des habitations pour pénétrer une futaie isolée - grave erreur, pense la sirène. Maintenant qu'il est seul, elle n'a plus besoin de prendre la moindre précaution vis-à-vis des gardes de la ville. Glissant à pas de loup entre les troncs d'arbre, elle active sa vision nocturne pour être sûre de ne pas être trahie par une vilaine branche. Sa proie semble à l'affût, mais c'est en vain : il regarde dans la mauvaise direction.
Un sifflement pour le forcer à se retourner, et son épée courte, déjà dégainée, vient taquiner ses viscères. Il n'a pas le temps de réaliser qui l'attaque, que son âme quitte déjà cette dimension. Capella ricane, et chuchote quelques adieux au cadavre forcé de l'écouter, figé dans une expression hébétée.
- Retiens cette leçon pour ta prochaine vie. Faut jamais faire le malin si t'as pas la chance qui va avec le talent. Pauv' con, va.
Elle l'attrape par un bras, et ignore les craquements de ses articulations qui protestent alors qu'elle traîne le cadavre un peu plus loin - certes, elle le déteste, vient de le tuer et d'insulter sa dépouille, mais ce n'est pas pour autant qu'il ne mérite pas d'être offert aux Ombres. Du bout de l'index, elle recueille un peu de son sang pour tracer un symbole à côté du corps, et chante une prière courte alors qu'elle commence à fouiller dans ses affaires. Des correspondances inutiles, des sachets d'herbe dont l'odeur était bien éloignée des algues avec lesquelles elle était familière… ah, voilà sa bourse. Et bien remplie, en plus ! La sirène s'empresse de retirer ses gants pour compter les pièces plus rapidement, aidée par sa nyctalopie pour en déterminer les couleurs. Satisfaite de cette paie qu'elle estime bien méritée, elle la place dans son propre sac, puis continue ses fouilles. Bon sang, ça fait beaucoup de fioles dans un seul sac, quand même… Pense-t-elle avant d'être interrompue par des bruits de pas.
Capella fait volte-face, et ne sait trop quoi penser face à l'étrange figure qui s'adresse à elle. Est-ce que c'est humanoïde, ce truc ? Elle peut situer sa tête grâce à son masque, et supposer qu'il possède au moins un bras fonctionnel, puisqu'il la pointe du doigt. Le fait est que malgré ces observations on ne peut plus perspicaces, il ne fait pas le moindre bruit, plus proche d'une apparition éthérée que d'un réel être de ce plan. La voix étrange qui s'adresse à elle dans ses pensées semble maladroite, moins démoniaque que la seule autre qu'elle ait connu. Elle se redresse, et s'approche du télépathe de quelques pas, gardant le sac qu'il désigne comme "à lui" dans les mains. Quoiqu'il soit, elle ne lâchera pas son butin si facilement.
- Bah non, t'es bête. C'était à lui et je l'ai tué. Donc c'est à moi, maintenant. C'est comme ça que ça marche.
Elle pose sa main libre, dont la lumière verdâtre illumine leur échange, sur le pommeau de son épée. Signe clair qu'elle n'hésitera pas à recommencer, s'il le faut. Cependant, la politesse de la créature l'a interpellée : peut-être serait-il ouvert à une négociation, qu'elle pourrait tourner à son avantage ? D'une voix plus mielleuse, elle décide de lui faire une proposition, tout en secouant doucement le sac pour faire clinquer les fioles de verre entre elles.
- Ca a de la valeur, tout ça, pas vrai ? Si tu me proposes un prix que je trouve acceptable, on peut s'arranger. N'oublie pas d'y ajouter un bonus correct : je viens de faire le sale boulot pour toi, si j'ai bien compris, non ?
Sa voix révèle le sourire mutin qui se dessine sur ses lèvres, que la pénombre révèle à peine.
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La mercenaire continue d'agiter son butin, visiblement bien moins précieux qu'elle l'imaginait, essayant de jouer avec les nerfs de son interlocuteur en rythmant ses paroles avec le bruit des fioles qui se battent dans la sacoche. Elle n'abaisse son bras que lorsqu'elle réalise qu'il n'a pas l'air d'accorder tant de valeur que ça à ce qu'elle a récupéré. A moins que ce soit du bluff ? Capella s'apprête à rétorquer avec sarcasme qu'elle saura très bien se débrouiller malgré la difficulté.
Quand soudain, le masqué laisse place à une créature bien plus intéressante… et plus impressionnante. Incapable de cacher sa surprise, ou même son admiration, elle prend le temps d'absorber le spectacle qui lui est offert - sans pour autant perdre une miette de la suite de sa phrase. Son regard ébahi se pose tantôt sur son plumage, puis son bec, son corps difforme, ses yeux luisants, sa grande langue et ses grandes dents. C'est un corbeau géant - comme le sien ! Mais en mieux, beaucoup mieux. Quelle magnifique apparence. Sa main verte, précédemment posée sur son pommeau, tombe le long de son corps.
- Sirène.
Est le seul mot qu'elle arrive à prononcer devant cet être à la beauté magistrale, et elle l'extrait de sa gorge avec difficulté. Capella a beau ne pas savoir ce qu'elle est en train de regarder, sa naïveté et ses Rêves ont pris le dessus pour combler les trous : quelle que soit cette créature, elle est merveilleuse. Il s'approche encore, et elle doit complètement lever la tête pour soutenir son regard. Elle déglutit, et au milieu du déluge qui l'entoure, sa réponse murmurée est emportée comme les débris qui les entourent. Sa fierté prend un coup, et elle se maudit intérieurement d'apparaître comme si petite et si faible devant la majestueuse présence qui s'adresse à elle. Elle serre la sangle de la sacoche dans son poing et prend la résolution d'égaler la superbe de Ce qui s'adresse à elle, au moins le temps de leur interaction.
Un frisson grisant parcourt son corps alors que la créature rit, cette fois en dehors de sa tête. Il peut donc produire des sons ? Rit-il parce qu'il est heureux de la découvrir ? Cela semble être le cas, puisqu'il lui tend une de ses quatre mains. La sirène pose sa main luisante dans la sienne, mais plutôt que de la serrer en guise de salut, elle passe lentement le bout de ses doigts autour de la paume, curieuse de sentir la texture de cette main et de ses griffes. Son visage penché sur la main qu'elle tâte prudemment, elle lui répond avec un peu plus de facilité (et certainement pas parce qu'elle évite cette fois son regard, bien sûr).
- Je suis Capella Tiamat. Je garderai le sac, puisque tu n'en veux pas. Quelle offre ?
Il se redresse, et elle éloigne sa curiosité, reculant également d'un pas pour pouvoir (essayer de) maintenir son regard plus facilement alors qu'il développe cette fameuse offre. Ils sont interrompus avant qu'elle puisse répondre, par trois misérables qui n'ont rien à faire là. Distinguant chacune de leurs armes dégainées avec sa vision nocturne, elle fronce les sourcils, agacée par leur impudence autant que par leur intrusion. Le paysage change autour d'eux, et la mercenaire devine instinctivement qu'elle s'apprête à assister à un spectacle de qualité.
Le metteur en scène ne déçoit pas, et elle lui adresse un sourire éclatant alors qu'il tourne le bec vers elle, et lui offre son propre rôle dans la pièce. Il a déjà dit et fait tout ce qu'il fallait pour la convaincre - si en plus, elle peut ajouter deux morts de plus à ses offrandes au Royaume des Âmes, n'est-elle pas absolument gagnante dans cette affaire ? Avec un petit gloussement, elle active son invisibilité, et seuls les bruits de ses gestes trahissent le fait qu'elle a rangé "ses" affaires, qu'elle a dégainé, et qu'elle s'approche lentement de ses deux cibles.
Un coup de fouet retentit, et lacère un bras qui lâche son glaive sous la douleur. Un autre coup de fouet, et un bouclier de bois est marqué par l'impact, et constelle le sol terreux d'échardes. Les deux aventuriers restants n'ont pas le temps d'analyser correctement ce qui vient d'arriver à leur ami, qu'ils doivent maintenant faire face à des assauts invisibles dont le son terrifiant résonne à chaque coup. Mais Capella veut gâter son spectateur.
Elle apparaît aux côtés de l'humain désarmé, et place son pied sur la lame qu'il essaie de récupérer - en vain, maintenant qu'elle met tout son poids sur son seul espoir de survivre. Maintenant visible, elle sent sur elle le regard furieux de l'autre, et tourne la tête vers lui avec un sourire carnassier. Il plonge son regard dans le sien et, comme bien des imprudents ayant commis cette erreur par le passé, se retrouve pétrifié. Paralysé, incapable de bouger ou de parler, capable seulement de regarder. Son ami abandonne son arme pour courir vers lui, effrayé de le voir ainsi figé, et se retourne vers la cultiste pour… pour quoi ? Supplier ne le mènera à rien, et aurait-il une chance d'obtenir la moindre pitié en se rendant face à elle ? Elle ne fait que le fixer en souriant. Non, elle n'écoutera pas la raison, il doit se battre, pour sauver sa vie et celle de son partenaire ! Il essaie de prendre l'épée de son camarade, mais n'arrive pas à lutter contre sa poigne figée, et a peur de le blesser s'il use de sa force brute. Il lui reste bien une solution…
- Tu ne gagneras pas, monstresse !
Il fouille les poches de la veste de son ami pétrifié, et en sort une grenade à clous qu'il lance dans sa direction. Avant la moindre détonation, Capella gèle le projectile en plein vol, et une sphère givrée retombe tristement au sol. L'aventurier se rend alors compte qu'il ne peut compter que sur ses poings, et s'élance vers elle. Une fois de plus, le fouet retentit, et le coup qu'il se prend en visage l'interrompt dans sa charge.
- Tu veux sauver ton ami à ce point ?
Le visage ensanglanté, malgré la douleur qu'il gémit, il répond qu'il est prêt à mourir face à elle pour le sauver. Un joli choix de mot. Elle désigne la grenade glacée avec la pointe de son épée, et lui ordonne de la ramasser.
- Alors, fais-le. Mets ça dans ta bouche, et il sera libre.
L'aventurier pétrifié ne peut que regarder son ami qui ramasse le projectile, d'abord hésitant, puis déterminé après avoir regardé dans sa direction. Il ne peut pas lui hurler de s'enfuir, d'aller chercher du renfort, ou même simplement de ne pas écouter cette diablesse. Il ne peut que l'observer alors qu'il ouvre la bouche, rencontre quelques difficultés à écarter suffisamment sa mâchoire, jusqu'à ce qu'il parvienne enfin à la coincer entre ses dents. Capella recule dans la direction de la Belle Créature, et attend que la salive de l'insignifiant finisse de faire fondre la fine couche de givre qui retient l'explosion imminente.
- NON !
La gueule béante de l'imbécile sentimental explose, et elle érige une protection de glace face aux clous et aux dents qui volent dans tous les sens ; le Sublime ne doit pas être sali. Pas tant qu'elle n'aura pas répondu comme il se doit à son offre. Le cri qui a retenti venait de l'épéiste, libéré de sa pétrification à temps pour s'en protéger derrière son bouclier, à défaut d'avoir pu faire quoique ce soit à part assister à la scène. Son ami à la mâchoire désintégrée git au sol dans le sang et la terre, pas encore mort mais presque, son corps agité par des spasmes d'agonie, dont il se plaint en gargarismes incompréhensibles. L'épéiste s'agenouille près de lui et chuchote son nom dans un sanglot, tandis que Capella désinvoque sa protection et s'approche à nouveau, presque en sautillant.
- Ben quoi ? T'es tout triste ? Regarde, j'ai tenu ma promesse, tu es libre, non ? Tu devrais être tout fier d'avoir un ami aussi fidèle, non ?
Elle pare son estoc et marque son geste d'un rire cristallin. Même au bord de la rupture, celui-là veut encore se battre. C'est les proies les plus drôles ! D'un mouvement assertif du bras droit, elle le force à reculer et le fixe avec un air réjoui. Son énergie magique s'accumule, et elle lui inflige plusieurs assauts mentaux, assez puissants pour le désorienter, mais surtout pour le rappeler à toute l'horreur à laquelle il vient d'assister. Les cadavres de ses deux amis, gisant défigurés à leurs pieds, et la terre qu'ils ont rougi, dans laquelle les deux combattants piétinent, sont deux outils bien utiles pour affaiblir sa psyché. Emportée par l'euphorie de son jeu malsain, Capella ne cesse d'attaquer son mental, et regarde le dernier survivant lutter contre son propre esprit, tout désorienté. C'est lorsqu'il commence à se prostrer et à régurgiter qu'elle trouve le jeu bien moins amusant - c'est le problème avec les faibles, ils ne tiennent pas longtemps. Puisqu'il n'est plus en état de ne rien faire, elle prend son temps pour enrouler son fouet et le replacer à sa ceinture, rengainer son épée, et épousseter un peu sa toge. Il est temps de le finir, et de poser les termes de son offre avec la beauté qui l'attend. La sirène pose sa main sur les yeux exorbités du dernier misérable, et fait appel à la glace pour générer deux pics, dont la racine se matérialise au niveau de ses orbites, et la pointe, eh bien… à l'intérieur. Avec le mépris d'un chat qui a épuisé sa proie, elle laisse son corps retomber et s'en détourne, l'air suffisant et contenté.
- Voilà, tu as ma réponse.
La voilà qui se montre bien plus confiante, alors qu'elle s'approche à nouveau du corvidé, la voix chantante, entourée des effluves de boue et de gore qui marquent les restes de son terrain de jeu. Elle tend sa main gauche devant son visage, montrant fièrement sa chair luisante à celui qui s'y intéresse tant.
- Ce bras est unique au monde, tu sais ? J'ai jamais vu personne avec une séquelle de malédiction comme la mienne. Si t'as vraiment assez d'or pour vouloir m'étudier… je veux en voir la couleur. La moitié avant, et le reste quand tu auras fini.
Elle lève l'index pour marquer une distinction importante.
- M'examiner coûte cher, mais si tu en as les moyens, je te laisserai carte blanche. C'est pour ça que j'insiste sur mon paiement, tu comprends ?
Il faut au moins s'appeler Capella Tiamat pour réclamer son argent de poche à un monstre avec autant d'aplomb.
CENDRES
Quand soudain, le masqué laisse place à une créature bien plus intéressante… et plus impressionnante. Incapable de cacher sa surprise, ou même son admiration, elle prend le temps d'absorber le spectacle qui lui est offert - sans pour autant perdre une miette de la suite de sa phrase. Son regard ébahi se pose tantôt sur son plumage, puis son bec, son corps difforme, ses yeux luisants, sa grande langue et ses grandes dents. C'est un corbeau géant - comme le sien ! Mais en mieux, beaucoup mieux. Quelle magnifique apparence. Sa main verte, précédemment posée sur son pommeau, tombe le long de son corps.
- Sirène.
Est le seul mot qu'elle arrive à prononcer devant cet être à la beauté magistrale, et elle l'extrait de sa gorge avec difficulté. Capella a beau ne pas savoir ce qu'elle est en train de regarder, sa naïveté et ses Rêves ont pris le dessus pour combler les trous : quelle que soit cette créature, elle est merveilleuse. Il s'approche encore, et elle doit complètement lever la tête pour soutenir son regard. Elle déglutit, et au milieu du déluge qui l'entoure, sa réponse murmurée est emportée comme les débris qui les entourent. Sa fierté prend un coup, et elle se maudit intérieurement d'apparaître comme si petite et si faible devant la majestueuse présence qui s'adresse à elle. Elle serre la sangle de la sacoche dans son poing et prend la résolution d'égaler la superbe de Ce qui s'adresse à elle, au moins le temps de leur interaction.
Un frisson grisant parcourt son corps alors que la créature rit, cette fois en dehors de sa tête. Il peut donc produire des sons ? Rit-il parce qu'il est heureux de la découvrir ? Cela semble être le cas, puisqu'il lui tend une de ses quatre mains. La sirène pose sa main luisante dans la sienne, mais plutôt que de la serrer en guise de salut, elle passe lentement le bout de ses doigts autour de la paume, curieuse de sentir la texture de cette main et de ses griffes. Son visage penché sur la main qu'elle tâte prudemment, elle lui répond avec un peu plus de facilité (et certainement pas parce qu'elle évite cette fois son regard, bien sûr).
- Je suis Capella Tiamat. Je garderai le sac, puisque tu n'en veux pas. Quelle offre ?
Il se redresse, et elle éloigne sa curiosité, reculant également d'un pas pour pouvoir (essayer de) maintenir son regard plus facilement alors qu'il développe cette fameuse offre. Ils sont interrompus avant qu'elle puisse répondre, par trois misérables qui n'ont rien à faire là. Distinguant chacune de leurs armes dégainées avec sa vision nocturne, elle fronce les sourcils, agacée par leur impudence autant que par leur intrusion. Le paysage change autour d'eux, et la mercenaire devine instinctivement qu'elle s'apprête à assister à un spectacle de qualité.
Le metteur en scène ne déçoit pas, et elle lui adresse un sourire éclatant alors qu'il tourne le bec vers elle, et lui offre son propre rôle dans la pièce. Il a déjà dit et fait tout ce qu'il fallait pour la convaincre - si en plus, elle peut ajouter deux morts de plus à ses offrandes au Royaume des Âmes, n'est-elle pas absolument gagnante dans cette affaire ? Avec un petit gloussement, elle active son invisibilité, et seuls les bruits de ses gestes trahissent le fait qu'elle a rangé "ses" affaires, qu'elle a dégainé, et qu'elle s'approche lentement de ses deux cibles.
Un coup de fouet retentit, et lacère un bras qui lâche son glaive sous la douleur. Un autre coup de fouet, et un bouclier de bois est marqué par l'impact, et constelle le sol terreux d'échardes. Les deux aventuriers restants n'ont pas le temps d'analyser correctement ce qui vient d'arriver à leur ami, qu'ils doivent maintenant faire face à des assauts invisibles dont le son terrifiant résonne à chaque coup. Mais Capella veut gâter son spectateur.
Elle apparaît aux côtés de l'humain désarmé, et place son pied sur la lame qu'il essaie de récupérer - en vain, maintenant qu'elle met tout son poids sur son seul espoir de survivre. Maintenant visible, elle sent sur elle le regard furieux de l'autre, et tourne la tête vers lui avec un sourire carnassier. Il plonge son regard dans le sien et, comme bien des imprudents ayant commis cette erreur par le passé, se retrouve pétrifié. Paralysé, incapable de bouger ou de parler, capable seulement de regarder. Son ami abandonne son arme pour courir vers lui, effrayé de le voir ainsi figé, et se retourne vers la cultiste pour… pour quoi ? Supplier ne le mènera à rien, et aurait-il une chance d'obtenir la moindre pitié en se rendant face à elle ? Elle ne fait que le fixer en souriant. Non, elle n'écoutera pas la raison, il doit se battre, pour sauver sa vie et celle de son partenaire ! Il essaie de prendre l'épée de son camarade, mais n'arrive pas à lutter contre sa poigne figée, et a peur de le blesser s'il use de sa force brute. Il lui reste bien une solution…
- Tu ne gagneras pas, monstresse !
Il fouille les poches de la veste de son ami pétrifié, et en sort une grenade à clous qu'il lance dans sa direction. Avant la moindre détonation, Capella gèle le projectile en plein vol, et une sphère givrée retombe tristement au sol. L'aventurier se rend alors compte qu'il ne peut compter que sur ses poings, et s'élance vers elle. Une fois de plus, le fouet retentit, et le coup qu'il se prend en visage l'interrompt dans sa charge.
- Tu veux sauver ton ami à ce point ?
Le visage ensanglanté, malgré la douleur qu'il gémit, il répond qu'il est prêt à mourir face à elle pour le sauver. Un joli choix de mot. Elle désigne la grenade glacée avec la pointe de son épée, et lui ordonne de la ramasser.
- Alors, fais-le. Mets ça dans ta bouche, et il sera libre.
L'aventurier pétrifié ne peut que regarder son ami qui ramasse le projectile, d'abord hésitant, puis déterminé après avoir regardé dans sa direction. Il ne peut pas lui hurler de s'enfuir, d'aller chercher du renfort, ou même simplement de ne pas écouter cette diablesse. Il ne peut que l'observer alors qu'il ouvre la bouche, rencontre quelques difficultés à écarter suffisamment sa mâchoire, jusqu'à ce qu'il parvienne enfin à la coincer entre ses dents. Capella recule dans la direction de la Belle Créature, et attend que la salive de l'insignifiant finisse de faire fondre la fine couche de givre qui retient l'explosion imminente.
- NON !
La gueule béante de l'imbécile sentimental explose, et elle érige une protection de glace face aux clous et aux dents qui volent dans tous les sens ; le Sublime ne doit pas être sali. Pas tant qu'elle n'aura pas répondu comme il se doit à son offre. Le cri qui a retenti venait de l'épéiste, libéré de sa pétrification à temps pour s'en protéger derrière son bouclier, à défaut d'avoir pu faire quoique ce soit à part assister à la scène. Son ami à la mâchoire désintégrée git au sol dans le sang et la terre, pas encore mort mais presque, son corps agité par des spasmes d'agonie, dont il se plaint en gargarismes incompréhensibles. L'épéiste s'agenouille près de lui et chuchote son nom dans un sanglot, tandis que Capella désinvoque sa protection et s'approche à nouveau, presque en sautillant.
- Ben quoi ? T'es tout triste ? Regarde, j'ai tenu ma promesse, tu es libre, non ? Tu devrais être tout fier d'avoir un ami aussi fidèle, non ?
Elle pare son estoc et marque son geste d'un rire cristallin. Même au bord de la rupture, celui-là veut encore se battre. C'est les proies les plus drôles ! D'un mouvement assertif du bras droit, elle le force à reculer et le fixe avec un air réjoui. Son énergie magique s'accumule, et elle lui inflige plusieurs assauts mentaux, assez puissants pour le désorienter, mais surtout pour le rappeler à toute l'horreur à laquelle il vient d'assister. Les cadavres de ses deux amis, gisant défigurés à leurs pieds, et la terre qu'ils ont rougi, dans laquelle les deux combattants piétinent, sont deux outils bien utiles pour affaiblir sa psyché. Emportée par l'euphorie de son jeu malsain, Capella ne cesse d'attaquer son mental, et regarde le dernier survivant lutter contre son propre esprit, tout désorienté. C'est lorsqu'il commence à se prostrer et à régurgiter qu'elle trouve le jeu bien moins amusant - c'est le problème avec les faibles, ils ne tiennent pas longtemps. Puisqu'il n'est plus en état de ne rien faire, elle prend son temps pour enrouler son fouet et le replacer à sa ceinture, rengainer son épée, et épousseter un peu sa toge. Il est temps de le finir, et de poser les termes de son offre avec la beauté qui l'attend. La sirène pose sa main sur les yeux exorbités du dernier misérable, et fait appel à la glace pour générer deux pics, dont la racine se matérialise au niveau de ses orbites, et la pointe, eh bien… à l'intérieur. Avec le mépris d'un chat qui a épuisé sa proie, elle laisse son corps retomber et s'en détourne, l'air suffisant et contenté.
- Voilà, tu as ma réponse.
La voilà qui se montre bien plus confiante, alors qu'elle s'approche à nouveau du corvidé, la voix chantante, entourée des effluves de boue et de gore qui marquent les restes de son terrain de jeu. Elle tend sa main gauche devant son visage, montrant fièrement sa chair luisante à celui qui s'y intéresse tant.
- Ce bras est unique au monde, tu sais ? J'ai jamais vu personne avec une séquelle de malédiction comme la mienne. Si t'as vraiment assez d'or pour vouloir m'étudier… je veux en voir la couleur. La moitié avant, et le reste quand tu auras fini.
Elle lève l'index pour marquer une distinction importante.
- M'examiner coûte cher, mais si tu en as les moyens, je te laisserai carte blanche. C'est pour ça que j'insiste sur mon paiement, tu comprends ?
Il faut au moins s'appeler Capella Tiamat pour réclamer son argent de poche à un monstre avec autant d'aplomb.
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