Il ne peut s'empêcher de rouler des yeux de dépit. Pourtant, Eliëndir aurait dû savoir que toute cette mise en scène autour de cet amour niais et cliché allait particulièrement amuser sa compagne. Il n'est donc pas si étonné que ça de sa réaction. Malgré tout, le commentaire de la Fae arrive tout de même à lui arracher un petit sourire fugace ou peut-être est-ce simplement le fait de voir sa bien-aimée aussi heureuse et détendue qui le rend de si bonne humeur. Ce n'est pas très important et tant que Dahlia s'amuse pendant leur séjour alors il ne regrette aucunement d'avoir fait le déplacement dans ce four à ciel ouvert qu'est Taisen. Il finit par hocher de la tête lorsque la Fae jette son dévolu sur le couple de gladiateurs, allant à nouveau à contre-courant de l'avis de la majorité des spectateurs. Ce qui n'est pas pour lui déplaire. Le mage noir se range donc à l'avis de Dahlia alors qu'en contrebas, le combat commence.

« C'est justement parce que je suis mon coeur que je me range de ton côté, mon amour. Tu me portes suffisamment chance dans la vie pour que je te fasse confiance peu importe la situation. Faisons comme ça, alternons les rôles. Je déciderais pour le prochain combat. »

Clairement moins impressionnant que le déferlement de puissance des quatre élémentalistes de l'affrontement précédent, le spectacle n'en restait pas moins captivant. Comme il s'en doutait, Romu et Julia savent se battre dans une arène et manier parfaitement leur équipement. Ce ne sont des figurants qu'en apparence mais leurs compétences martiales n'ont malheureusement pas été suffisantes face au stratagème des deux amis. Il y eut un énième nuage de fumée, toxique celui-ci, brouillant partiellement la vue des combattants mais aussi de la foule en délire. Une ruse qui a porté ses fruits car Smaugoh et Goh finissent par désarmer les amoureux transis. Un résultat attendu, évidemment. Il faut se rendre à l'évidence, les pronostiques ne peuvent pas toujours être déjoués. S'ensuivit une petite scène de ménage entre les amoureux visiblement très touchés par la défaite. Une dispute éclate et Eliëndir ne parvient pas à entendre toute la conversation mais visiblement, ce couple n'est pas si solide qu'il en avait l'air lors de leur entrée dans l'arène. Possessive et infidèle de surcroît, Romu ne perd pas grand-chose et Julia est la seule vraie perdante de cette histoire. Un amour perdu mais une amitié retrouvée.

« Dommage. On n'a pas eu autant de chance cette fois mais difficile de considérer cette conclusion comme une défaite. »

Finalement, tout se termine bien en laissant place à une nouvelle entracte, plus courte que la précédente car il ne faut surtout pas laisser la ferveur de la foule redescendre. Orion s'avance et annonce les prochains belligérants. Un cinq contre cinq dans un thème tout aussi simpliste que les précédents affrontements. Un choc des générations, l'expérience des anciens contre la fougue de la jeunesse. L'entrée des gladiateurs laisse Eliëndir assez perplexe, autant que les provocations que se balancent les combattants avant le début du combat. Les vieux briscards dégagent une certaine prestance et il serait stupide de sous-estimer des hommes qui ont servi dans l'armée toute leur vie et qui ont même survécu à la dernière guerre contre les Titans, sous prétexte que leurs cheveux ont perdu de leur teinte. Plus humbles que les jeunes gladiateurs qui pensent certainement la victoire déjà acquise au vu de leurs visages débordants de confiance. Songeur, le Mélornois s'interroge de longues secondes sur la question avant de se pencher vers Dahlia avec son verdict.

« L'erreur serait de penser que dans un combat, seules comptent les capacités athlétiques. Or, il y a une grande part de tactique et de stratégie. Les vétérans ont l'avantage de la connaissance et de l'expérience. Et puis ce sont encore des guerriers, leur carrure est toujours aussi imposante malgré les années. De plus, les plus jeunes m'ont l'air un peu trop confiant et je pense qu'ils vont le payer cher. »

Il est temps d'offrir une leçon d'humilité à ces jeunes arrogants qui apprendront à respecter leurs aînés. Un combat fort divertissant s'annonce et Eliëndir n'en ratera pas une miette, sirotant calmement son thé frais en attendant le début du combat.

Spoiler:

CENDRES

Il y a un avant et un après.

Il y a quand tout va bien, qu’on parle de miracle, d’argent, qu’on manque à deux doigts de se faire escroquer, qu’on parle toutou et thon avec un loup-garou en testant une pierre qui semble montrer des fantasmes sur pied, rêvant de voler dans les cieux suite à l’évocation du simple fait de faire comme les oiseaux à cause de la transformation. Puis il y a quand la pierre de Capella lui explose visible entre les doigts.

Dès l’instant où la pierre à exploser mon corps est parti vers l’avant. C’est complètement contre tout instinct de survie, mais mon esprit ne pouvait que penser à vouloir protéger le corps de ma sœur. Tout cela ne fait que me prendre l’explosion en pleine face.

Ma main gauche, la première a être allé en avant, me brûle et je peux clairement voir la peau de mes mains rougir de manière on ne peut plus étrange. La douleur irradie et c’est comme si elle était en feu, mais sans qu’aucune flamme ne soit à leur porter. Un fort sentiment de nausée m’envahit et la brûlure semble arrivée dans mes poumons aussi. Je sens du sang couler avec abondance de mon nez et mes oreilles sifflent, les sons sont étranges, tout semble percuter directement dans mon esprit comme si on le frappait en continu. Mes yeux brûlent et mes sanglots semblent être la seule chose qui souhaitent en sortir, ça brûle la rétine et autour de moi tout semble être complètement flou. Il y a aussi mon épaule gauche qui a une douleur sourde à ce niveau-là, mais tout ce qui m’importe là tout de suite c’est ma sœur.

Si j’ai mal ainsi alors que je suis à côté, je n’ose même pas imaginer sa douleur à elle. Miracle couine au sol, plus de peur que de mal pour lui, mais là tout de suite ce n’est pas ce qui m’importe. Un garde arrive vers nous, il est clairement du Reike et ne viens pas être sympathique de base. Enfin, je suppose que c’est un garde vu la forme, parce que ma vision est toujours aussi floue. Il parle et là encore c’est simplement des bourdonnements qui se font entendre dans mes oreilles. Magnifique pour communiquer cela.

Je sens une fraîcheur soudaine sur tout mon corps et peu à peu la douleur part tout comme le fait d’entendre mal ou de ne rien y voir. Le froid remonte de mauvais souvenirs et la glace qui m’entoure et me soigne me fait plus suffoquer qu’autre chose là tout de suite. Même si c’est très gentil de me soigner, là mon corps réagit instinctivement et le froid me fait d’un coup une sorte de brûlure. C’est uniquement dans ma tête, mais j’ai l’impression que toute la douleur partie revient à la charge et je ne peux que pleurer comme une enfant.

– Attaquer, on a été attaqué… Ma sœur… elle…

Mon souffle est de plus en plus cours et la vision de Capella qui apparaît à nouveau dans mon champ de vision ne calme pas du tout mes pleure, ça les intensifie et le garde ne semble pas savoir de comment réagir alors que mon corps bouge simplement pour approcher la moitié de mon âme et utilisé de l’eau pour la soignée elle aussi sans chercher à comprendre quoi que soit à ce qui se passe en vrai. Là le combat j’en ai rien à faire. Je suis simplement un morveux qui a mal. Littéralement.

CENDRES

Une explosion a lieu à un endroit des gradins, assez loin d’eux. Usha veut pendant quelques secondes y aller, mais voit qu’il y a déjà du monde qui se rend sur place. S’il faut vraiment de l’aide, on saura parfaitement leur faire en temps voulu pour régler cela. Laisser chacun faire son travail n’est pas une mauvaise chose. Son attention retourne sur le combat en cours et ce qui se passe la galvanise complètement.

Voir le duo de gladiateurs avoir l’avantage clair sur ce couple beaucoup trop nais à son avis est plaisant. Un peu thérapeutique quelque part. Les voir mordre la poussière est juste plaisant et le cri de joie quand la victoire est donnée à Smaugoh et Goh vient clairement du fond de ses tripes. Tout comme le regard de dégoût qu’elle porte à Julia quand elle fait son annonce merdique à souhait.

– Je lui souhaite presque que le môme soit mort dans l’arène, avec une génitrice pareil il est mal parti dans la vie. Putain, c’est pourtant pas bien compliqué de comprendre que tu ne vas pas te battre sans protection au ventre si tu as un être fragile dedans. Elle est franque conne. Je suis certaine que c’est qu’une pression inutile pour tenter d’avoir un mariage. Putain, si elle est pas assez bonne pour se faire engrosser puis rester chez elle ensuite qu’elle ne vienne pas faire des combats pour ensuite morve sur le fait qu’elle a possible gamine à son mec quand il veut renouer avec ses potes et s’éloigner d’elle. Il y a des putes qui ont bien plus de dignité qu’elle. On veut du combat, pas des morveuses en manque d’attention.

Ça la rendait malade ce genre d’attitude. Elle n’a absolument rien contre les femmes qui combattent, ça serait même des plus ironique pour le coup, elle n’a même rien contre les femmes enceintes qui décident de continuer à combattre en toute connaissance de cause, du moment que tu protèges la vie en toi pas de souci.

Si la femme n’en veut pas, c’est encore une autre histoire, mais là, la salope, commence à utiliser un être qu’elle n’a même pas assez protégé pour faire revenir un homme à elle, c’est immonde. Même le fait qu’elle est couchée ailleurs ce n’est même pas son souci là, c’est vraiment l’opportunisme de la situation, que cela soit vrai ou non, qui l’irrite au plus haut point.

Son pied droit tape le sol avec agacement et elle engloutit une gorgée de vin comme si ça allait faire quelque chose de neuf. Son agacement se calme en voyant les nouveaux combattants. Pour le coup les deux parties sont intéressantes pour des raisons complètement différentes. Chacun a sa chance et elle ne sait pas trop sur quoi elle voudrait miser pour le coup.

Elle croit, bien entendu, à l’expérience, mais aussi à la fougue et à l'ingéniosité de la jeunesse, elle a pu être agréablement surprise par certaines de ses visites à Drakstrang qui lui ont fait voir des jeunes talents plus que prometteur.

– Je pense que tu peux avoir raison, mais je vais tout de même parier l’inverse. Je mise sur les vétérans pour le coup, la force de l’expérience ce n’est pas rien, puis c’est possiblement des vieux lions affamés.

Puis, surtout, misé sur quelque chose de différent que ce que l’Oni avait misé avait plus de jeu que de simplement être d’accord avec lui sur le coup, même si pour le moment il ne s'était trompé sur aucune de ses mises.

CENDRES

Ennuyée...

Cela manquait de sang, cela manquait de tripes... Si le premier combat avait su animer en toi un plaisir sadique, désormais, tu ne voyais défiler devant tes yeux plein de jugement que des déceptions. Les élémentaires ne t'avaient pas convaincu, finissant par accorder la victoire à une élémentaire de glace qui évidemment ne rivalisait nullement avec toi. Ce n'était là qu'une version amoindrie, une honte pour toutes les représentation du pouvoir de la Glace dans ce monde. Et évidemment, dans cette hiérarchie très sélecte, tu te situais au sommet !

Pour le combat suivant, même celui-ci avait été décevant. Un combat où simplement le fait de désarmer son adversaire était suffisant ne pouvait pas réveiller l'exaltation de la foule. Les Reikois s'étaient ils ramollis ? Fallait-il qu'ils soient menacé par un Titan pour qu'ils puissent faire rugir le sang guerrier qui coulait dans leur sang ? Sans doute... Car tu n'avais vu là qu'une manière un peu hasardeuse de se mettre en spectacle devant une foule de spectateur sanguinaire.

Et tu étais la première à attendre cela. Tu venais même à regretter Cobra qui lui avait su s'offrir à son publique à n'en point douter.

- C'est nuuuuuuul !

Tu criais autant que ta petite voix pouvait te le permettre, manifestant ton désaccord avec les conclusions des deux précédents combats. Évidemment, rien n'était écrit à l'avance et seuls les acteurs dans l'arène pouvaient décider de la finalité mais quand même ! A bien des égards, le sang semblait davantage couler dans les gradins qu'au centre de l'arène.

Mais voilà. Une autre manche, qui opposait à nouveaux deux idéologies bien distinctes. Cette fois-ci pas d'amour à gerbe, pas d'amitié douteuse, simplement les anciens contre la nouvelle génération. Pour toi, cela ne voulait rien dire. Tu étais tout autant ancienne que jeune, perdue dans un cycle sans fin de renaissance. Ton apparence ne marquait aucunement les traits de la vieillesse et en même celle-ci pouvait difficilement être imputée à celle d'un enfant une fois que tu reprenais ta forme aviaire.

Ainsi, il t'était difficile de savoir pour quel camp tu voulais voir massacrer l'autre. Tant qu'à la fin, ils finissaient par s’entre-tuer, tu pouvais même t'accorder sur un match nul.

Jet:

CENDRES