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  • Jeu 31 Aoû - 2:22

    Avec douceur, le voile bleuté de la nuit naissante s'abattait sur Justice, recouvrant peu à peu les immenses structures de la somptueuse cité républicaine pour lui conférer peu à peu cette si particulière ambiance qu'on ne découvrait qu'une fois le soleil couché. La plupart des marchands de rue avaient depuis bien longtemps remballé leur matériel et fermé leurs échoppes et les boutiques venaient à leur tour fermer leurs portes. Les rues, pourtant, n'avaient pas tout perdu de leur animation et il suffisait de tendre l'oreille pour entendre, par dessus les bruissements réguliers de sabots martelant les pavés, le son si caractéristique des rires et des chants de travailleurs éméchés qui, plutôt que de retourner à leurs couches une fois la journée terminée, préféraient profiter de la fin de soirée pour profiter des enivrants plaisirs nocturnes de la ville.

    Il y avait toutefois, parmi les soulards et les danseurs, une âme mystérieuse qui errait au gré de ses envies sans trouver le repos. C'était un jeune homme dont le teint de porcelaine contrastait abruptement avec la masse ténébreuse que constituait ses cheveux en bataille et qui arpentait les routes en sifflotant gentiment tout en laissant ses yeux violacés aller et venir lorsqu'une activité ou une autre suscitait son attention. Vêtu d'un épais manteau noir au col orné de plumes sombres et difficilement identifiables, le mystérieux personnage explorait les lieux avec une curiosité sans cesse renouvelée.  Une jeune femme bien entreprenante l'aperçut dans la foule et se jeta à son bras, mais cette attention pour le moins entreprenante ne le fit même pas sourciller et il continua son avancée sans lui porter le moindre regard. D'une voix nasillarde, elle lui glissa :

    "En voilà, un joli petit oiseau. Dis-moi mon mignon, si tu cherches à passer un peu d'bon temps, nos chambres sont ouvertes. C'est juste à côté, tu viens m'payer un verre ?"

    La tête du garçon pivota lentement vers la demoiselle et ses prunelles d'améthyste se déposèrent sur elle. Leurs regards se croisèrent mais ce qu'elle vit dans les iris de l'étranger ne sembla que très peu lui plaire car elle se paralysa sur place, happée par les motifs hypnotiques qui se manifestaient en un cycle infini. Si elle peinait à comprendre la signification de ces curieux symboles qui nageaient dans l'océan de ces pupilles invraisemblables, elle pressentit toutefois que cet homme, s'il s'agissait bien d'un humain, n'était pas un client adapté pour les services qu'elle proposait. Les fines lèvres du mystérieux individu s'entrouvrirent et il murmura furtivement :

    "Cet enfant que j'ai vu dans tes souvenirs. Ne le fais pas attendre."

    Après un bref moment de flottement, la jeune femme relâcha brusquement le bras de l'étranger et s'en éloigna sans mot dire, tâchant au mieux de fuir son regard tout en disparaissant dans l'obscurité. Le Voyageur la suivit des yeux, lui accordant en guise d'adieux un sourire radieux qu'elle lutta pour ne pas voir. Lorsqu'elle eut disparu, l'étranger se remit en marche avec cette éternelle nonchalance et recommença paisiblement à siffler cette étrange mélodie qu'il avait découvert dans les songes éveillés d'un honnête marin.

    C'était initialement pour rendre visite à son parent démoniaque dans son coquet sanctuaire que le Marchand de Sable s'était rendu à Justice, mais ce retour en ville lui avait également permis de redécouvrir les terres républicaines qu'il avait passablement délaissé durant ses pérégrinations en territoire impérial. L'hostile désert avait son charme mais Rêve étant avant tout une création de l'Homme, c'était bien parmi eux qu'il trouvait le plus d'inspiration pour s'adonner à son œuvre.

    Ainsi, la bête onirique déguisée avec soin et adresse arpentait la terre des hommes sans qu'ils se doutent, ne serait-ce qu'un instant, que leurs rues abritait une créature ayant pour ultime objectif de refondre l'entièreté de leur univers. L'engeance du tissu onirique, n'obéissant qu'aux courants indomptables de ses indéchiffrables désirs, se tenait bel et bien là. Y avait-il une seule âme, parmi tous ces innocents badauds, à même de découvrir à quel point cette entité n'avait nullement sa place ici ? Peut-être bien.

    Quels rêves formidables allait-il pouvoir savourer en de telles conditions ? La République, jusqu'à présent, ne l'avait encore jamais déçu.
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  • Jeu 31 Aoû - 5:06
    L'obscurité était maintenant reine. La nuit surplombant les villes de la République, instaurait une ambiance tout aussi animée qu'en journée mais d'une façon différente, plus fatiguée mais surtout plus saoules. Plus accessible aux vices et secrets. Entre l'illégalité et l'amusement. Aucunes des villes, les plus luxueuses soient-elles, ne pouvaient être épargnées par la corruption. Et si, pour ce soir Justice devait en être préservée, ce n'était pas avec la présence de Mélantha dans les rues, que la ville allait pouvoir se reposer. En effet, ne passant pas sa vie au laboratoire du Docteur, la liche s'amusait à retourner dans les villes environnantes pour y trouver le plaisir de torturer quelques inconscients ou tout simplement pour goûter à cette liberté dont elle pouvait éternellement jouir de par son immortalité.

    Dans une impasse, adossée contre un mur, en train de jouer avec ses cartes et à les faire glisser pour en entendre le doux bruit du tri. La liche attendait patiemment, tapis dans l'ombre, à côté de la rue la plus animée, qu'une personnalité ressorte du lot. Aux aspects naïfs, jeunes très sûrement... Un semblant perdu. Ses victimes, elle les repérait de loin. Pour l'instant, mise à part le bas peuple, seuls les ivrognes, les bandits, les hommes affairés par l'activité nocturne ou bien les prostituées polluaient l'environnement et également la chasse que Mélantha retardait éternellement.

    Un sifflotement se fit entendre de loin à travers les rires gras devant les tavernes. Une mélodie aiguë qui mit la puce à l'oreille de la liche. Tardivement, seul un crédule s'y prendrait à siffloter sereinement, se pavanant sans craindre aucuns risques et dangers que la nuit promettait. Mélantha dépassa sa tête du mur, observant le promeneur nocturne. C'était un petit garçon semblant dans la tranche de la vingtaine, un teint relativement pâle, le regard sage bien que jeune. Voilà une proie qui était envisageable. Pas l'une des plus évidente, mais elle pouvait tenter de l'amadouer et de l'inciter à lui faire confiance...

    Lorsque le jeune homme dépassa la ruelle dans laquelle l'elfe cadavérique se dissimulait, elle sortie de sa cachette pour se glisser telle une ombre après la jeune silhouette. Lorsqu'ils s'éloignèrent de toute l'agitation de la rue principale, à quelques pas des derniers établissements nocturnes, telle une aura démoniaque, Mélantha lui tourna autour, posant sa main sur son épaule de gauche, et lui murmurant à l'oreille droite.

    "Dit moi jeune homme, qu'est-ce qu'on fait de beau à cette heure-ci, chantonnant dans les rues hm ?"

    Piètre excuse, pour amorcer un contact physique. Pour lire dans son esprit pour mieux connaître sa victime et mieux l'appâter dans un cercle vicieux de nostalgie, doutes mais surtout de manipulations.

    "Tu n'as peut être pas l'air perdu, mais peut être aurais-tu des questionnements sur ton avenir à m'offrir ce soir ?"

    Ses mots glissant dans ses oreilles telle une vipère sifflant, la liche sonda son esprit, à la recherche de brefs souvenirs récents, une amourette peut être ? Un drame ? Un traumatisme ? Un esprit de vengeance ? Rien ni personne ne serait à l'abri de sa lecture vicieuse. Et pourtant, bien qu'il se passerait des choses dans son esprit, à la vue de tous, rien ne se déroulerait. Ce serait une lutte silencieuse pour cet esprit si fragile.
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  • Jeu 31 Aoû - 5:48
    Une voix féminine vint tirer l'étrange personnage à sa mélodie rêveuse. Imprégnée d'une évidente malveillance, les dires de l'inconnu laissaient sans mal entrevoir toute la noirceur dans laquelle avait été noyée son âme en perdition. Il y eut un contact sur l'épaule de la bête camouflée, celui d'une main glissant avec douceur le long de son épaule recouverte d'un cuir illusoire. Telle une araignée tissant sa toile, l'inconnue aux sordides intentions tournait autour de celui qui avait tout l'air de n'être qu'un jeune nobliau perdu, l'analysant de ses yeux perçants comme l'aurait sans doute fait un gargantuesque serpent cherchant à jauger la taille de sa proie pour l'avaler toute crue.

    Il était apparent que ce toucher délicat n'avait rien d'anodin et lorsqu'un sinistre afflux de magie tenta de s'insinuer dans son esprit, le Prince réincarné ne se garda pas de laisser son sourire naturel s'élargir légèrement. D'un air si las et nonchalant qu'il eut presque semblé apathique, le garçon tourna légèrement la tête, apercevant le visage de l'intruse dans sa vision périphérique sans pour autant lui accorder son entière attention. Puisqu'elle désirait tant se frayer un chemin jusqu'au royaume de son esprit, pourquoi lui refuser ? Rêve était un prophète aussi magnanime que bienveillant, après tout. Le choc fut électrisant et en un éclair, d'innombrables images se manifestèrent dans l'esprit de la voyante, assaillant ses pensées et l'envahissant intégralement. Il était risqué de s'immiscer avec  tant d'impudence dans le jardin secret du faiseur de songes.

    La Sorcière vécut en un instant une infinité de vies illusoires. Elle vit les rayons lunaires annihiler le monde entier pour le voir renaître aussitôt. Elle vit un monde dévasté devenir aussi luxuriant que le plus impensable des Paradis en une fraction de secondes. Elle vit une souris dévorer un loup, puis un oiseau minuscule déployer ses ailes pour engloutir à lui seul des galaxies entières. Elle vit un trou noir, si gargantuesque qu'il en absorba jusqu'à la moindre parcelle de réalité. Son incompréhensible vision se conclut par un absolu néant, un noir si intense qu'il en aurait causé la déroute chez le plus valeureux guerrier. Puis, au cœur de ces insondables limbes qui reflétaient la nature profonde du tisseur de Rêves, une multitude d'yeux violacés ouvrirent un à un leurs paupières, fixant l'intruse qui ne constituait dés lors rien de plus qu'un infime grain de lueur dans les ténèbres précédant toute chose.

    Puis le réel reprit place et le rideau d'ombre se leva pour de bon. La sorcière reprit le contrôle de ses sens, ses pieds étaient à nouveau posés à terre. Elle croisa le regard du garçon au teint lunaire et se trouva face à lui. Ce fut sans mal qu'elle put distinguer que les deux prunelles qui l'observaient avec curiosité n'étaient autres que de parfaites répliques de ce qu'elle venait d'entrevevoir dans cet onirique domaine où elle n'aurait jamais dû s'insinuer. Rêve, parfaitement conscient d'avoir ainsi offert une part de lui à cette étrangère un peu trop hâtive pour son propre bien, se contentait toujours d'afficher en retour cette risette si faussement naïve qu'il arborait par pure goguenardise. Les mains dans les poches de son lourd manteau, le mystérieux jeune homme n'affichait pourtant aucune hostilité lisible. Il ouvrit la bouche, et deux voix bien distinctes s'élevèrent simultanément :

    "J'explore, chère amie. Je profite de ce que ton Monde peut m'offrir."

    Du fait de cette proximité entre eux, elle put alors discerner sans mal à quel point, au delà des iris, quelque chose clochait dans le déguisement fantasmé de son démoniaque vis-à-vis. Les plumes noires qui ornaient son col ne trouvaient pas leurs racines dans le vêtement de l'éphèbe mais bel et bien dans le creux de sa nuque; et si sa peau de son visage était aussi immaculée que l'astre lunaire, on distinguait finalement qu'elle se noircissait progressivement pour devenir, à la base de son cou, aussi sombre que son habit. Sa dentition, qu'on eut pourtant imaginé blanche et impeccable, était quant à elle teintée de charbon et n'avait rien à envier à celle des prédateurs les plus gloutons car chacun de ses crocs était taillé en pointe acérée. Les mots qui s'extrayaient de ces lèvres si inhumaines ne sonnaient, au demeurant, nullement choisis pour susciter l'effroi.

    "Un grand avenir m'est promis, douce rêveuse. J'ai néanmoins hâte de découvrir ce que tu peux m'apprendre."

    Voilà de quoi satisfaire ses atypiques appétits.
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  • Ven 1 Sep - 2:06
    Telle une décharge électrique, Mélantha vécut un millier d'année en une fraction de seconde. Elle n'avait jamais aperçu autant d'images à la fois si profondes et si intenses. Elle eut même la sensation d'être happée et en perdit l'équilibre alors que ce n'était que spirituel. Cette courte immersion dans l'esprit du jeune homme prit fin dans un battement de cœur qui semblait si fort pour la liche. Comme une nouvelle bouffée d'air revenant après une longue expiration, la sorcière retira sa main comme si son appui était brûlant. Seuls les yeux brillant d'un mauve luisant, la fixant, restèrent gravés dans sa mémoire. Se mouvant d'une manière glissée, elle fit face au jeune homme... En était-il réellement un ?

    Les yeux écarquillés, tremblant, elle observa plus en détails sa proie. Il gardait une nonchalance insolente, non surpris et pas du tout effrayé par la liche, qui elle, était déjà un phénomène pour le monde des mortels. Elle avait cette mauvaise impression que ses yeux sombres étaient les mêmes qui l'avait observé dans son esprit. Elle ne s'était pas immiscée dans les souvenirs de cet homme. Il lui avait laissé la porte grande ouverte, choisissant consciemment ce qu'elle verrait, et il la surveillait même dans ce voyage à travers l'esprit. Comment pouvait-on avoir autant de force mental au point d'éviter son attaque mais également de la réorienter en toute lucidité. Il parlait calmement, d'une voix aussi inhumaine que celle du Docteur mais pourtant compréhensible à l'oral. Cet aspect, en plus de ce qu'elle venait de subir, lui mit la puce à l'oreille sur l'authenticité du personnage.

    Sa surprise et sa panique dans le manque de contrôle, s'estompa très vite pour laisser place à l'amusement. Le physique de la curiosité qui lui faisait face se clarifia en observant avec un peu plus de recul. Elle se mit à rire en se rendant compte que son interlocuteur était tout aussi atypique qu'elle. Et potentiellement, tout aussi dangereux. Ça allait être fun !

    "Tiens tiens, quel curieux personnage tu es, toi. Un grand avenir hein ? Je suis curieuse de savoir qu'en est-il, peut être que tu me feras rêver ou... Peut-être que je te ferais changer d'avis."

    Elle sortie ses cartes de tarot, d'un simple geste tel un tour de magie, en éventail. Même si elle les sortait en général en guise de menace, cette fois-ci, ce ne serait que pour leur véritable utilité : la Cartomancie. Elle ignorait toujours la potentielle menace qu'il pouvait représenter. Cependant, elle changea d'objectif, au lieu de le torturer, tel était son projet initial, elle lui tirerait les informations qui l'intriguait. Ce n'était pas tous les soirs que l'on croisait une entité unique comme celui-ci. Et puis, si l'ennui la prenait, elle finirait par l'achevé. Elle esquissa un sourire finissant de lui répondre.

    "C'est à toi de m'apprendre des choses, mon poussin."

    *

    La liche fut relativement surprise que le phénomène la suive d'une manière tout aussi décontractée. C'était d'une condescendance qui dépassait même la mort vivante qui elle, avait déjà un égo surdimensionné. Elle le garda en vu du coin de l’œil, remarquant qu'il était étonnant que son physique si particulier passait inaperçu.

    Ainsi, ils étaient retournés dans la rue animée, entrant dans la première taverne décente. L'ambiance chaleureuse battait son plein, les rires des alcoolisés surprenaient les tympans. La chaleur étouffante des corps suant rendait le rez de chaussé insupportable. Décidément, Mélantha n'aimait pas la vie. Les deux étranges personnages ne communiquèrent aucunement, leur conversation commença seulement lorsqu'ils s'installèrent dans une salle isolée qu'il leur avait été proposé. A un demi-étage plus bas du rez-de-chaussé, il y avait différentes petites pièces individuelles, permettant aux plus discrets de faire leurs échanges et discussions importantes. Le bruit de la taverne se taisait un peu plus, jusqu'à ne plus être entendu quand la porte se ferma sur la salle esseulée.

    Mélantha poussa un soupir, soulagée de s'être éloignée des mortels, s'étalant sur son siège tandis que l'inconnu se fit plus précieux. Elle reposa son regard sur l'être curieux, admirant ses aspects inhabituels, le rendant peu rassurant. Elle sourit d'une manière malsaine. La sorcière reprit son paquet de carte, triant à nouveau celles-ci, s'adossant et questionnant son client.

    "Alors, dis-moi tout "Ô grand élu". Qu'est-ce que t'es toi au juste ?"
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  • Ven 1 Sep - 2:45
    Ce fut avec une surprenante docilité que le Prince suivit l'étrangère là où elle désirait l'amener. Rien qu'en observant la démarche prédatrice de l'étrange demoiselle, l'aventurier avisé et désireux de voir le jour se lever une nouvelle fois aurait sans doute songé qu'il valait mieux tourner les talons et fuir ce cauchemar ambulant mais Rêve, loin de ces angoisses bien trop humaines à son goût; se laissait guider sans crainte de la mort, traversant les ruelles sur les talons de la mystérieuse sorcière. Visiblement peu effarouchée par les somptueux artifices qu'il avait mis au point pour l'accueillir lorsqu'elle s'était immiscée dans son esprit, elle traitait cette nouvelle rencontre avec une impeccable contenance.

    Il avait été bien amusé par ses tours de passe-passe et voyait son intérêt renouvelé mais se questionnait en silence sur la véritable identité de cette femme. Etait-elle simplement une elfe ? Il y avait quelque chose, dans sa gestuelle ainsi que son allure, qui semblait pourtant indiquer une nature plus extraordinaire. En proie à ses fantaisies, il se vit déjà faire face à une bête de la nuit, une vampire un peu trop aventureuse voulant se risquer au plaisir d'accéder par chance à la chair hors-norme qu'était celle d'un véritable Démon. C'était un appétit bien plus terrestre que ses propres aspirations, mais cela demeurait néanmoins une faim comme une autre.

    La délicieuse brise nocturne se tut finalement, remplacée par les chaudes vapeurs de plats réchauffés à la flamme et par les senteurs trop nombreuses pour être aisément déchiffrées. L'atypique duo qui venait de se former au détour d'une sombre ruelle ne serait sans doute pas passé inaperçu, si tant était bien sûr que l'alcool ne coula pas à flot. La réalité ayant été noyée par ce nuage de brume festive, les deux créatures issues ou reconçues sur d'autres plans s'avançaient donc sans crainte d'être trop vite remarquées. A la demande de la diseuse de bonnes aventures, une table en marge des réjouissances leur fut allouée et ce fut sans plus de cérémonie qu'ils s'y rendirent tout deux pour se retrouver face à face, à l'abri des regards les plus indiscrets.

    S'attablant avec noblesse à la suite de la demoiselle, le Prince releva le bas de son épais manteau et dévoila au passage que son pantalon noir n'était pas réhaussé par un quelconque ceinturon ou tout du moins, que ce dernier n'était pas perceptible. Sous le cuir, il n'y avait en vérité qu'un insondable vide ténébreux, ce qui ne faisait qu'ajouter à la bizarrerie de sa silhouette une touche de surréalisme. Était-ce par inattention ou par simple esprit de plaisanterie qu'il s'amusait tant à jouer avec les règles du réel pour émerveiller, ou terrifier, sa compagne du soir ? La question fatidique fut enfin posée et Rêve, avant de s'atteler à y répondre, sembla décréter que l'ambiance de l'endroit ne se prêtait pas à leur conversation.

    "Ce que je suis...?"

    Sans quitter du regard celle qu'il semblait sonder de ses iris changeants, le Voyageur métamorphe joua de ses facultés innées pour faire taire les quelques bougies parasites qui ornaient les étagères les plus éloignées, plongeant la pièce isolée dans une pénombre certes moins rassurante, mais également plus intime. Il y avait certaines révélations qu'il n'était pas convenable d'effectuer sous une éclatante lueur. Il ne resta donc, au centre de la table, qu'une ultime source de lueur permettant aux deux individus de se repérer dans l'espace. Ce fut d'un léger claquement de doigts que Rêve altéra par magie la couleur de la bougie, conférant à sa flamme un aspect mauve tout en souriant de plus belle. Un rire léger échappa à la chimère et elle renchérit :

    "Tu n'as nommé "Poussin". C'est un surnom qu'aucun mortel n'a osé me donner jusqu'à présent, mais je l'apprécie tout autant que la foule de sobriquets dont les Hommes m'ont affublé."

    Tandis qu'elle battait les cartes, le jeune homme observa ses mouvements précis, comme s'il cherchait à déceler à l'œil une quelconque feinte dans ce mouvement pourtant si anodin. Ses mouvements de tête, aussi curieusement rapides que secs, lui conféraient davantage la gestuelle d'un oiseau de proie que celle d'un être humain. Tâchant de se désintéresser au mieux des manipulations de son vis-à-vis, le métamorphe daigna présenter enfin quelques véritables éléments de réponse.

    "Prince des Songes, Démon, Voyageur, Chimère, Rêve ou encore Cauchemar... Il m'est toujours si difficile de me présenter, car c'est l'Homme qui m'a défini et fait comme je suis. La vision de ce que j'incarne est changeante alors, moi aussi, je change pour la refléter au mieux."

    Les yeux violets lâchèrent brusquement les cartes pour se reporter sur les luisantes pupilles de son interlocutrice qui le mirait toujours avec une insistance inquiétante. L'obscurité, étrangement, sembla alors se faire plus poignante; comme si la bougie perdait en puissance à chaque mots prononcés par l'étrange entité.

    "Es-tu de ceux et celles qui rêvent, étrangère ? As-tu un jour arpenté les infinis sentiers de mon royaume?
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  • Ven 1 Sep - 3:48
    Par de subtils mouvements, son interlocuteur dévoilait son véritable physique avec parcimonie. Un simple mouvement de manteau ou une esquisse d'un sourire et son apparence illusoire se faisait démasquer petit à petit. La liche, attentive parfois, gardait un sourire en coin lorsqu'elle découvrait des nouveautés sur son partenaire. Relativement surprise, elle gardait son étonnement dissimulé pour ne pas perdre le jeu de contrôle que leur malveillances respectives provoquaient.

    Elle eut toutefois, un frisson lui parcourant l'échine lorsque, par la magie de l'entité, la pièce plongea dans l'obscurité totale, ne laissant qu'une faible lueur mauve entre eux. Cette ambiance lui plaisait d'avantage, la lueur chaude et orangée des lumières nocturnes étaient peu agréable et relativement agressive pour les êtres des ombres. Bien qu'elle fut surprise, quand d'autres se mettaient à prendre peur, Mélantha elle, se mit à rire. Ce genre d'ambiance ne lui était aucunement inconnu et, même si il lui était rare de croiser des personnes aussi lugubres, elle n'en était pas moins respectueuse et admirative. Elle dodelina doucement de la tête, reconnaissant la qualité de la mise en situation du phénomène.

    La liche regardait ses cartes qui battaient entre elles en écoutant son interlocuteur. Elle releva les yeux en direction de celui-ci lorsqu'il semblait avoir un comportement relativement étrange. Les yeux luisants dans le noir, d'un mauve similaire à la faible lueur, le "Poussin" observait telle une chouette guettant avec précision des détails qui étaient imperceptibles pour les mortels. Mélantha ralentit sa manipulation, observant la réaction de l'oiseau.

    Ainsi, se trouvait devant elle, une entité indéfinissable. Semblable à un démon sans réellement l'être, voilà qui était bien unique. Pour une pertinence comme celle-ci, sa mort pouvait être retardée. Et même, il aurait été plus judicieux de le garder en vie, la liche connaissait une personne de compétence qui pourrait se satisfaire de l'étude d'un tel être. Mais ses réflexions étaient pour l'instant alimenté par sa curiosité morbide, avide de savoir quelles étaient les ambitions de cet être curieux.

    "Une entité changeante... Sans passé, ni avenir certain. Je me demande comment vit-on l'immortalité sans aspirations."

    Une lueur mauvaise dans son regard de jais, croisant les yeux luisants du démon. De ces deux immortels, l'un était empli de haine, avide de liberté et de plaisir sanglant tandis que l'autre, aux allures plus sages mais également plus supérieur que son environnement, avait sûrement de sombres desseins, conscient et confiant de ses capacités. L'une pensait avoir le contrôle alors que l'autre, lui, ne pensait pas l'avoir. Il l'avait.

    Alors que la liche allait jouer son personnage vicieux, posant trois cartes, face contre table, au centre de celle-ci. Elle s'apprêtait à se jouer de l'entité, toujours sous ses airs de vipère. Mais avant qu'elle ne put dire quoique ce soit, le démon lui sortit une curiosité qu'elle n'était pas sûre d'avoir compris. Elle ne voyait pas où voulait-il en venir. Son incompréhension alimentée par cette désagréable sensation que les rôles s'inversaient, titilla déjà sa patience. Elle ne perdit pas la face et lui répondit avec sarcasme.

    "Une rêveuse ? Je suis de ceux qui vivent leurs rêves."

    En effet, la liche était bien confiante sur son bonheur qu'était son indépendance, sa liberté et toutes les aventures qu'elle se frayait au travers de ses péripéties. Elle se redressa cependant, se penchant sur la table et rapprochant son visage du démon.

    "Mais éclaire ma lanterne, de quel royaume me parles-tu ? Peut-on être plus que ce que nous sommes réellement ?"

    Un sourire vicieux mais souligné d'un regard qui décelait une véritable curiosité.
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  • Ven 1 Sep - 19:42

    L'immortalité sans aspirations, disait-elle. Ce fut une formulation qui ne manqua pas de susciter l'intérêt du Démon. Il était vrai qu'il avait vécu jusqu'à présent en simple reflet de l'humanité, tâchant au mieux de soigner les maux d'autrui par ses machinations obscures. Aujourd'hui, pourtant, les choses étaient devenues infiniment différentes. Du fait de ses innombrables expériences passées sur ce plan-ci de la réalité, la créature avait su se trouver au fil du temps ses propres rêves, ses objectifs et son ultime quête de renouveau. Refaire le monde à son image, n'était-ce pas là le plus noble vœu pour un serviteur de l'Homme ? Pensif, la bête chimérique quitta momentanément des yeux son interlocutrice, cherchant dans ses souvenirs en sondant la pénombre ce qui l'avait mené à une telle transformation psychique. Etant fait autant d'espoir que de doute, il remettait en cause à chaque instant la justesse de son projet, sans jamais l'abandonner pour autant.

    Sur un ton de moquerie à peine déguisée, la mystérieuse sorcière raviva la flamme de sa curiosité. Les iris lumineux de la chouette métamorphosée s'abaissèrent, se replongeant dans la noirceur des prunelles de jais et cherchant sans trop s'y attarder à déchiffrer ses intentions. Il ne fallait pas pousser trop loin l'analyse, le délice qu'était la surprise dépassant de loin le plaisir d'une enquête menée avec un peu trop de soin. Avec une hâte et un esprit d'anticipation à toute épreuve, le Démon se repencha en avant, inspectant le dos des cartes posées sur la table d'un œil enfantin. Son sempiternel sourire aux lèvres, il reprit à deux voix :

    "C'est ce pourquoi j'œuvre, chère amie. Je suis heureux d'apprendre que tu ne te contentes pas d'imaginer et que tu vis pleinement."

    Mais que vis-tu, manqua-t-il d'ajouter. Encore une fois, il tâcha au mieux de laisser les secrets à leur place pour le moment. Il était bien plus vivifiant de la laisser se sentir contrainte de lui avouer ses secrets, plutôt que de lui ôter grossièrement en la harcelant de questions naïves. L'étrangère approcha son visage du sien, ce à quoi il répondit de prime abord par une analyse plus approfondie des traits si particuliers de la voyante. S'était-il fourvoyé ? Dans la gourmandise du regard de cette dernière, Rêve ne percevait plus cet appétit si typique des enfants de la nuit. Une vampire, sans doute, se serait déjà montrée plus tactile à moins bien sûr d'être si ancienne qu'elle se fut trouvée pour lubie de faire durer l'attente pour accroître le plaisir de l'assaut ultime.

    Elle ne sentait pas la gloutonnerie, mais la mort personnifiée. Ce n'était pas littéral, mais c'était le ressenti qu'avait désormais la chimère à son égard. Il y avait bien plus sous cette goguenarde carapace qu'une engeance dévoreuse visant à se repaître d'un sang unique. Cette étrangère était enrobée de tant de mystères que son simple parfum se faisait à chaque instant plus enivrant pour l'entité chez laquelle les nouveautés et les pensées secrètes constituaient à elles seules un met délicat. Portant l'une de ses mains sur la table, il effaça une partie de son déguisement d'humain et les doigts de pianiste se changèrent en un instant en griffes aussi sombres qu'acérées. La créature métamorphe perça la chair de son index grâce à la serre de son pouce et dessina à l'aide de son sang multicolore un arc-de-cercle qui se mit à luire sur le bois mort de la table.

    Dans une énième illusion, il fit naître dans le liquide unique en son genre des images étranges. La Sorcière vit un aperçu de ce qu'elle cherchait à découvrir lorsqu'apparut dans le dessin ensanglanté des silhouettes improbables, des océans si tumultueux que leurs vagues atteignaient les cieux écarlates, des dragons engloutissant des planètes entières pour cracher ensuite dans un torrent de flammes étincelantes de toutes nouvelles galaxies, des mondes miniatures et pourtant extraordinairement immenses de par la foule de détails qu'ils dissimulaient à chaque parcelle visible de ce rêve éveillé qu'était l'univers d'origine de l'engeance onirique.

    "Là où naissent ces rêves que tu vis avec passion, ma douce. Je te l'ai dit, les Hommes m'ont baptisé Prince des songes. C'est le tissu des rêves qui m'a vu naître."

    Les crocs charbonneux se dévoilèrent encore lorsque vint s'agrandir le sourire d'ange corrompu de la créature. Avec une audible passion, il reprit :

    "Et je suis comblé de pouvoir arpenter aujourd'hui les chemins du Monde réel. Cela m'octroie le privilège de faire la rencontre d'êtres profondément énigmatiques. Toi, par exemple."

    Puis, pointant du menton les cartes retournées, il ajouta dans un frémissement de plumes :

    "Montre-moi ce que tu as vu, ma tendre enfant."
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  • Sam 2 Sep - 6:05
    La liche défia le regard de l'humanoïde qui ne démordait pas de son éternelle délicatesse mystérieuse. Se redressant, il continuait ses phrases que Mélantha jugeait comme métaphorique. Autant par ses propos que ses manières et mouvements si détachés de la réalité. Il agissait comme les anges ou autres êtres de lumières se prenant pour des divinités. Si ce qu'il disait était véridique, qu'il était une entité provenant des songes, il ne restait pas moins une énième âme. Bien que l'immortalité était une marque supérieure que la liche respectait, si il ne vivait qu'à travers les songes, sa réalité n'était qu'illusoire. Éphémère. Un énième mensonge, ce que les âmes avaient tendance à se faire subir.

    Alors qu'elle se faisait analyser par un regard fixe mais perçant, la sorcière quant à elle, jongla des yeux vivement, réflexe d'observation, en remarquant les détails anormaux qu'elle découvrait encore et toujours sur cette apparence vaguement changeante. Comme pour souligner le décèlement de ses traits démoniaques, le Prince dévoila l'apparence de sa patte griffue et plumeuse, particulière. Moins fines que celles de Mélantha mais plus longues et acérées telles des serres. La liche observa le démon s'entailler le doigt, les yeux pétillants de curiosité morbide et d'attentes, elle fut agréablement surprise de voir un liquide divin différent de cet éternel fluide pourpre. Témoin silencieuse, elle admirait les images dans les reflets de la flaque en demi-cercle. Telles des flammes dansantes dans ses yeux, les rêves que l'entité lui offrait, à travers son sang, étaient hypnotisant, relevant du fantastique. Cependant l'irréel n'était pas un mode de vie qui lui paraissait très avenant, mais quelque chose chez cet être et ses tours de passes-passes happait chez elle, un intérêt conséquent de ce dont il était capable.

    Alors que la fiction se jouait dans ce liquide multicolore, la liche passa son doigt dedans, glissant sur la table, avant de l'amener au niveau de ses yeux, observant le fluide en pivotant sa griffe sombre, recouverte de ces couleurs mouvantes. Elle écouta son interlocuteur dans un premier temps, comprenant définitivement qu'il ne parlait pas seulement en métaphore, mais qu'il était tout autant énigmatique que ses dires. Par la suite, elle le fixa, guettant ses réactions alors qu'elle amenait son doigt à sa bouche. Goûtant ce sang qu'elle n'avait jamais connue auparavant, elle découvrit une nouvelle saveur. Se jouant de son interlocuteur, elle gloussa.

    Avant de lui répondre et de ne commencer réellement sa cartomancie, d'un sourire en coin, elle lui répondit.

    "Oh je pense que nous sommes tout aussi particulier l'un que l'autre. Nous sommes d'un monde différent et que nous dépassons de loin. Mais les cartes nous diront qu'en est-il réellement."

    Ainsi, elle retourna les cartes, une par une depuis la gauche du démon. Le pendu, renversé. La Tempérance. La Roue de la Fortune, renversée. Bien que la liche continuait de s'amusait, l'intrigue que lui inspirait l'être devant elle, la fit jouer plus sérieusement. Voulant elle aussi découvrir ce que les cartes annonçaient et ce qu'elles dévoilaient sur le maître des songes.


    "Un présent sans mouvements, un rêve suspendu dans le temps. L'inévitable est retardé mais seulement... Qui ou qu'est-ce qui en est la cause ? Également symbole de sacrifices inutiles et de piège. Mais qu'est-ce que notre entité, enfermée de ses songes, nous réserve hm ?"

    Elle releva ses yeux de la carte du pendu qui lui faisait face, s'amusant à guetter les réactions pour savoir si elle interpellait, ou non, de quelconque émotions de ce personnage si impassible. Elle prit de nouveaux airs assez théâtrale, dévoilant la suite de son tirage.

    "Ouuh, équilibre et patience, la chouette a toujours eu un certain contrôle sur son environnement. Une certaine prise de temps avec minutie pour mieux contrôler, manipuler. Autrefois en harmonie avec un tout, voilà qu'aujourd'hui quelque chose a changé. Mais quoi ? Le présent nous dit que c'est pour de plus sombres desseins."

    Elle esquissa un sourire, marquant une pause avant de reprendre dans un soupir, hâte déjà d'en finir pour l'entendre s'exprimer. A quel point serait-il unique et à quel moment la décevrait-elle ?
    Elle tapota sur la carte de la Roue de la Fortune.

    "Et enfin, symbole de cycle de la vie, renversé. Voilà un bon signe de manque de chance ! Ce que tu veux entreprendre ne tournera pas en ta faveur. Pour sûr. Le contrôle d'autrefois se perdra et se retournera aisément contre le contrôleur, mais qu'importe le présage, ainsi tel est le cycle."

    Elle leva les yeux au ciel en disant ces derniers mots. N'évoquant uniquement la signification du tirage sans pour autant le croire elle-même. Elle s'accouda à la table, posant son menton dans sa main, curieuse de la réponse de son client. Elle n'aurait pas à poser de questions, seule sa réflexion en dirait long, autant de la véracité de ces révélations que de sa façon de penser par rapport à celles-ci. Telle était l'utilité de la cartomancie. Ses doigts devant sa bouche dissimulait un rictus qu'elle ne pouvait estomper. Jouant de son autre main à taper ses griffes sur le bois.
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  • Dim 3 Sep - 17:31
    Qu'elle goutte son sang ne fit que l'amuser. Elle n'était pas la première mais à chaque fois que l'expérience était tentée, elle venait avec l'illusion d'un parfum tout neuf et d'effluves inconnues. Il se demanda brièvement ce qu'elle pouvait ressentir à le tester ainsi, mais ce sujet d'interrogation fut dépassé bien vite par une affaire plus pressante encore. Les cartes, et ce qu'elles révélaient.

    Avec une attention toute particulière, Rêve se pencha en avant, déchiffrant les images dessinées sur le trio de cartes annonciatrices d'un bien sombre destin. Il aurait pu sans doute balayer d'une main désinvolte cette annonce sans queue ni tête, mais l'arrogance du Prince ne tenait pas de celle de l'Homme, mais bel et bien du divin. Né du Songe qui l'avait vu croître, il traitait les présages et prophéties avec un sérieux curieux en vue de son apparent détachement usuel avec les machinations humaines. Rêve ne "croyait" pas, il savait à quel point des songes pouvaient se faire annonciateurs d'un futur certain et le résultat de ce tirage le troublait sans doute plus qu'il n'aurait dû.

    Les serres noires caressèrent doucement la surface légèrement rugueuses des cartes bien malmenées par le temps, et pourtant étrangement impeccables. Il émanait de ces dernières une aura mystérieuse, comme si en elles se trouvaient les vestiges d'une histoire indescriptible. Le sourire du Voyageur s'était effacé, ne laissant place qu'à une mine certes noble mais qui laissait transparaître une déception, voir une frustration certaine. Rêve aimait les risques, tout autant d'ailleurs qu'il adulait l'esprit indomptable des plus grands aventuriers, mais se voir ainsi qualifié de condamné lui semblait un peu trop pessimiste. Ce n'était pas un destin convenable, ce n'était pas cet aspect du monde réel qui lui plaisait tant.

    Mais la réalité n'avait finalement que peu d'emprise sur la fantaisie. Elle ne pouvait que la nourrir. Rêve sourit de plus belle, comme si une idée formidable lui était venue, et vint saisir pour ensuite rassembler le trio de cartes. Les amenant jusqu'à ses yeux multicolores, il sembla les analyser un instant, puis ajouta d'un ton absent :

    "Cela aurait été regrettable."

    Il redéposa lentement les trois objets sur la table à peine éclairée et lorsqu'il révéla les symboles qui les ornaient, ces derniers avaient changé du tout au tout. Les cartes de tarot, altérées de la forme jusqu'à la couleur, laissaient désormais entrevoir un trio de squelettes identiques, priant tout en pointant du menton vers le haut, soit directement vers le Prince lui-même. Les cartes, enveloppées d'un nuage sombre et mystique, semblaient légèrement s'animer au gré de chaque impulsion de la flamme violette qui éclairait la pièce.

    "Mais nos yeux nous mentent toujours, n'est-il pas ?"

    Il en était la plus parfaite illustration. Si la destin s'évertuait à faire taire son projet le plus fou, il n'aurait de cesse alors de transmuter la réalité à sa guise pour la sculpter en faveur de ses aspirations, comme il l'avait toujours fait jusqu'à présent. Malgré ce temps passé sur Terre, Rêve n'avait jamais laissé les considérations mortelles empiéter sur sa mission, qu'il estimait bien trop fondamentale pour pouvoir ne serait-ce qu'envisager de l'abandonner. Il était, et resterait, celui qui sculptait les songes d'autrui. Toujours en ce sens, jamais dans l'autre. C'était bien là le seul aspect de sa personne qui fut à la fois indéniable et inaliénable. L'illusion se leva et les cartes récupérèrent leur aspect d'origine.

    D'un mouvement de tête sec et rapide, il provoqua une impulsion télékinétique qui renvoya les trois cartes jusqu'à leur pile. Par un phénomène curieux, elles se retrouvèrent alignées précisément là où elles avaient été piquées initialement, traduisant sans mal à quel point la bête s'était montrée attentive aux mouvements de la voyante. Celle-ci, d'ailleurs, était désormais passée de simple source d'attention à véritable objet de fascination pour la chimère affamée. Secrets, envies, espoirs. Il devait tout découvrir.

    "Moi aussi, je veux découvrir ce qu'il y a en toi. Offre-moi tes secrets, étrangère."

    Il tendit sa main blessée vers l'avant, paume orientée vers le plafond. Par ce simple contact, il lirait en elle. Si ce n'était pas un ordre, mais bel et bien une invitation, c'était tout de même avec une impérieuse condescendance qu'il avait prononcé ces mots. Quelle intéressante idée que de déchiffrer ce qui se tapissait au creux de l'esprit de celle qui annonçait usuellement la fortune d'autrui.
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  • Dim 3 Sep - 20:08
    Les griffes de la liche se crispèrent lorsque, presque impassible, l'entité se permettait de récupérer ses cartes. Il avait certes eut une légère réaction de désappointement mais tout aussi serein, il se remit à sourire en reprenant le contrôle qu'il avait mit de côté pour écouter la liche. Les yeux vifs analysaient les cartes qu'il avait rassemblé et il les reposa tout aussi délicatement, ayant changé leurs apparences. La liche se faisait parfaitement immobile bien que ses yeux se baladaient pour analyser son tour de magie. La frustration brûlait en elle, avait-elle réellement un être supérieur devant elle ? Impossible. Et pourtant il parvenait à se jouer d'elle, de ses cartes et même de sa réalité. Elle releva son regard, noir d'impatience, vers la chouette si paisible.

    Mélantha plaqua sa main grande ouverte en plein dans les cartes, voulant écraser et estomper cette illusion qui semblait bien réelle. Mécontente de ce qu'on essayait de lui montrer, mécontente qu'on tente de se jouer de ce qu'elle contrôlait. Hors, l'image des squelettes priant vers le démon ne se dissipa qu'au grès de son interlocuteur. Et comme confrontant l'obstacle qu'était les griffes de la liche, d'un coup de tête du Prince, les cartes se rangèrent à leur place exacte dans le paquet qui dormait à ses côtés. Les yeux de Mélantha suivirent le mouvement des cartes jusqu'au paquet, avant de se reposer sur l'humanoïde. Elle lui répondit, la mâchoire serrée avec sarcasme.

    "Peut être, mais leur essence reste la même."

    Si pour le partenaire ce n'était qu'une simple réponse, pour la liche c'était une mise en garde. Car, ici, elle seule connaissait la véritable essence de ce jeu de cartes, qui était en réalité toute une gamme de potentielles invocations, toutes aussi mortelles les unes que les autres. Elle l'affronta du regard mais l'entité semblait totalement ignorer ses sautes d'humeur et ne la craignait aucunement. Si il ne subissait aucune terreur, la liche ne pouvait pleinement commencer son jeu. En revanche sa patience atteignait sa limite.

    Contre toutes attentes, l'entité lui tendit sa main ensanglanté, l'invitant à lui donner sa confiance. Si les envies de Mélantha la poussait à lui déchiqueter sa main plumeuse, lui plantant sa dague en plein dedans, elle se ravisa et opta toujours sur l'option de le terrifier. Elle savait qu'elle pouvait lui provoquer des émotions, et si il devait vivre un cauchemar pour la première fois de son existence, cela passerait par elle. Ainsi, un sourire vicieux au coin des lèvres, la liche posa solennellement sa main au creux de sa paume monstrueuse.

    Elle ferma les yeux et guida l'entité sur ce qu'il verrait. La rencontre avec le Docteur lui était un des aspects de sa vie récente des plus pertinents sous tous les plans. Les images défilaient rapidement mais ils étaient clairs.

    L'odeur ferreuse du sang giclant, la douleur des plaies béantes pinçant tout son corps et des caresses gantées. Telles étaient les sensations qui remontaient. Les ordres d'une voix inhumaine, les hurlements des victimes, le rire de la liche, une chansonnette lugubre. Tous les sons se mélangeaient dans une cacophonie de toutes les images défilant.

    A travers des images sanglantes de divers scénarios, que ce soit dans le laboratoire ou semant la terreur en République, le Docteur apparaissait sous ses différents aspects, avivant de fortes émotions en elle. Quelles étaient-elles ? Qu'importe. Futiles. Elle se sentait vivante, un point c'est tout. Aucune remise en question n'était envisageable.


    Les yeux fermés, la liche gloussait en faisant apparaître dans son esprit ce qu'elle souhaitait montrer, imaginant la réaction de l'être passif.

    Des entités lugubres se baladaient dans les couloirs de ses souvenirs. Ses invocations pour la plupart ou des fantômes du passé. Elle remonta plus loin jusqu'à la rencontre du Docteur, la torture d'un hybride, son explosion, son acte passionnel. La liche se perdait elle-même dans le passé. Remontant jusqu'à la première torture qu'elle avait subi de son tortionnaire et... Le vague rappel de la fin d'un rêve désagréable. Imperceptible, aucune image, et pourtant cette sensation de mal être tapis dans l'ombre. Même Mélantha ne s'était pas rendue compte de cette impression en remontant ses souvenirs.

    Elle rouvrit doucement les yeux sans pour autant arrêter de passer ses crimes dans son esprit. Elle sourit à l'entité qui semblait tout aussi concentré. Fière de ce qu'elle lui montrait et confiante sur l'efficacité de leur impact, elle attendait que la peur s'éveille.
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  • Lun 4 Sep - 8:45
    La frustration de sa compagne du soir commençait à devenir si palpable que Rêve la ressentait sans même avoir à forcer la concernée à l'admettre. Le Démon n'était pas du genre à se délecter particulièrement de susciter l'agacement chez ses interlocuteurs, mais la colère était un terreau fertile pour laisser naître des émotions autrement plus savoureuses et subtiles. Des gestes erratiques jusqu'à la crispation générale, tout chez la sorcière évoquait une envie bourgeonnante de venir à bout de son étrange vis-à-vis, par les mots ou par la force. Ce défi, le Prince le relevait avec joie.

    Ce fut pourtant avec audace que la voyante lui offrit de satisfaire ses appétences, car elle accepta l'invitation explicité par la paume ouverte en venant poser la sienne au creux des griffes obscures. Ravi par cette prise d'initiative courageuse, Rêve dévoila ses crocs noirs puis déposa son regard sur leurs mains jointes, se concentrant sur le contact avec un soin et une gourmandise aisément lisibles. Le spectacle qu'il obtint, aussi plein de passion que de fougue et de rage, ne manqua pas d'ailleurs de satisfaire cette absolue gloutonnerie que son cœur lui hurlait de satisfaire depuis le commencement de leur interaction.

    Ce fut une gerbe de sang écarlate qui ouvrit le bal. Certes décontenancé, mais pas moins fasciné pour autant, le Prince esquissa mentalement un mouvement de recul qui se répercuta jusqu'à son enveloppe physique. Loin de simplement lui accorder un timide regard dans l'entrebâillement d'une porte, l'aventureuse sorcière s'était risqué à ouvrir son esprit pour en communiquer explicitement les détails les plus sordides. Ce fut sans crainte aucune que la chimère explora ce musée des horreurs, se contenant d'admirer le massacre en froid observateur qu'il avait toujours été. Ce n'était nullement l'horreur évoquée en souvenirs qui l'intéressait, mais bel et bien ce qu'elle suscitait chez l'autrice et, bien plus important encore, ce que cela traduisait de sa personne.

    Le Prince ouvrit les yeux, réalisant tout juste par ailleurs qu'il les avait instinctivement clos lors de l'exploration des expériences de son vis-à-vis. Se sentant physiquement repu dans ses incompréhensibles envies, il se permit tout de même malgré la rupture du contact mémoriel de garder dans sa main celle de la demoiselle, refermant juste assez ses griffes pour laisser sous-entendre qu'il ne comptait pas la laisser s'éloigner, sans pour autant forcer sur son poignet d'une manière ou d'une autre. Ses iris lumineux brillèrent plus forts que jamais et sur son sourire aimable, une note de taquinerie vint s'ajouter enfin.

    "Quelle passion, quelle fougue. Je ne t'aurais pas imaginée si romantique, de prime abord."

    Un ricanement s'ajouta à ses propos. Cet éclat traduisait sans mal le plus lugubre état de faits : Rêve n'avait émis au sujet des atrocités commises par la sorcière et son partenaire pas l'ombre d'un jugement. Il acceptait le cadeau qu'était ce souvenir et l'appréciait grandement, davantage cependant pour le message qu'il cachait que pour les images dont il recelait. La griffe de son index piqua légèrement le dos de la main de sa seule compagnie du soir et il lui dit alors d'un ton empli d'une curiosité déplacée :

    "Mais que nous dit ce goût si prononcé pour la violence et l'hédonisme, ma chère ?"

    Tandis que sa serre continuait de gratter délicatement la peau de l'objet de sa fascination, symbolisant d'une façon peu subtile qu'il cherchait à décrypter en elles des besoins sous-jacents, Rêve reprit avec un entrain tout à fait inadapté à la situation.

    "La violence, vois-tu, est incarnée par l'une de mes sœurs. Elle est le seul être, à ma connaissance, vivant en toutes circonstances par la sauvagerie la plus totale et n'existant que pour témoigner des batailles les plus sanglantes."

    Penser à sœur violemment déracinée du monde réel lui fit l'effet d'un léger pincement au cœur, mais il tâcha de se recentrer sur l'instant présent aussitôt.

    "Les mortels... ou ceux qui l'ont été un jour, ont avec cette notion un rapport infiniment plus complexe."

    Bien qu'il n'ait pas coupé le contact visuel, son regard parut subitement redoubler d'intensité, comme s'il cherchait à sonder jusqu'à l'âme de sa partenaire de table. Ce fut avec un plaisir apparent qu'il alla enfin là où le menait ce discours :

    "La violence n'est, pour vous, pas une fin en soi. Elle est parfois un outil, parfois un résultat. Dans certains cas de figure, elle devient un bouclier."

    Après quoi, il laissa un bref temps de flottement, pour murmurer enfin :

    "De quoi te protèges-tu, mon amie ?"
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  • Lun 4 Sep - 16:57
    Romantique ?! Est-ce que ce poulet sous-entendait apercevoir une quelconque empathie au point d'en être une faible naïve subissant les émotions des mortels ? Son œil tiqua, pour Mélantha c'était une insulte conséquente, et pourtant son interlocuteur visait juste. Elle n'était pas une entité dépourvu d'émotions comparé au démon qui lui faisait face, mais le déni avivait sa colère face à cette vérité irréfutable.

    En réponse à sa prise se resserrant, la liche n'hésita pas à planter ses griffes petit à petit au grès de sa frustration. Elle l'écoutait parler et chaque mots étaient une aiguille la transperçant. Elle ne s'était jamais sentie autant en perte de contrôle que maintenant. Il avait gardé son calme olympien, se moquant pertinemment de toutes les atrocités qu'il avait pu voir et s'amusait maintenant à l'analyser. Décidément les démons lui donnaient du fil à retordre, avide d'émotions, et ainsi de faiblesse... Tout ce qu'elle souhaitait être.

    "Je n'aime pas ce que tu insinues…"

    Elle pesta les dents serrées comme si on s'apprêtait à la torturer. La serre lui caressant le dos de sa main était une gêne physique lui rappelant ce qu'il provoquait en elle. La liche répondit de son regard analytique par ses yeux emplis de haine, une animosité qui n'était pas ressenti par cet être si impassible. La respiration de la liche s'intensifiait sous la frustration, son cœur palpitait d'une vitesse anormalement rapide. Elle se pencha en avant comme prête à lui sauter à la gorge et pourtant, confiant, il continuait son discours.

    A peine avait-il finit de murmurer la question fatale, Mélantha se leva soudainement, frappant du poing avec violence de sa main libre, faisant vibrer la table et agitant la petite flamme mauve, comme surprise. Sa main, qui reposait au creux de la paume plumeuse, agrippa le poignet de celui-ci en plantant ses griffes jusqu'à sang. Elle le tira vers elle, forçant l'être à se redresser. Elle sortie rapidement sa dague pour lui plaquer sous la mâchoire, la lame attendant l'acte fatidique entre ses plumes. Elle rapprocha son visage du sien, menaçante et les yeux écarquillés, emplis de folie.

    "Écoute moi bien l'aliéné, je ne sais pas à quoi tu joues mais je n'ai plus de patience à t'accorder et si tu souhaites vraiment rêver, je pense que tu vas finir déplumé de la façon la plus cauchemardesque."

    Pour souligner ses mots, elle glissa la lame le long de sa gorge, une entaille superficielle, peu profonde. Malgré le fait qu'elle ait été décontenancé, elle regagna son sourire en apercevant à nouveau du sang couler. Son geste était imprécis, la discussion l'avait faite tremblé. Cette prise de conscience de son désarroi sorti de nulle part, la fit atteindre le summum de sa frustration. Sa silhouette fulmina d'une aura ténébreuse, telle une fumée de jais émanant de sa peau. Accompagnant sa dague menaçante, des liens comme des racines sombres, se faufilaient sur le manche, glissant sur la lame et rejoignant la plaie. Prêtes à s'immiscer et à lui perforer sa peau, ses entrailles, son être.

    Celui-là rejoindrais le monde des songes à jamais, lui et ses discours psychologiques.
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  • Mar 5 Sep - 8:06
    Le menton levé et la gorge nettement exposée, le Démon s'immobilisa entièrement lorsque la lame pénétra son cuir. Happé par la conversation, il n'avait eu ni l'opportunité ni la volonté de résister face à brutale manœuvre de celle qui, visiblement, n'avait pas appréciée de voir la bête chimérique lui proposer une telle analyse de sa personne. Un mensonge n'aurait toutefois pas suscité des émotions aussi vives, à en juger par le profil qu'avait déjà établi Rêve concernant son vis-à-vis. De toute évidence, la Sorcière avait envisagé cette issue au moment même où leur conversation avait débuté, mais c'était tout de même parce que le Démon avait fait mouche qu'elle en était arrivé à cette extrémité aussi rapidement.

    Loin d'être immunisé à la douleur, Rêve ne percevait toutefois pas celle-ci comme le commun des mortels et l'accueillait donc avec une certaine tranquillité, ce qui devait pourtant ne pas arranger son cas étant donné que la sorcière cherchait en premier lieu à retrouver un ascendant moral sur celui qu'elle s'était désigné comme adversaire. Le Prince n'étant pas particulièrement suicidaire malgré son goût du risque plutôt prononcé et tâcha d'éviter tout geste trop brusque, se sachant relativement acculé. N'ayant pas un accès immédiat à l'artefact lui permettant de décupler sa puissance, le Démon pris de court se contenta donc d'obtempérer, pour le moment. Il était, de toute façon, précisément là où il voulait se trouver.

    "Je suis navré de t'avoir ainsi offensée, chère rêveuse."

    L'était-il réellement ? Certainement pas. Ce qu'il regrettait à l'heure actuelle était plutôt de ne pas avoir envisagé d'être ainsi assailli en traitre et de n'avoir pu s'en prémunir aucunement. Le contrôle de la situation qui lui était si cher lui avait échappé en un temps extrêmement court et se voir ainsi limité dans son champ d'action ne lui convenait qu'à moitié. Ce fut pourtant sans anxiété apparente qu'il ajouta :

    "M'occire ne t'apaiserait qu'un temps et serait d'ailleurs parfaitement inutile. Cela n'aurait pour effet que de me ramener à ma forme d'origine, et je retrouverais prestement mon enveloppe charnelle."

    Il mentait. Plutôt, il n'en avait pas la moindre idée. C'était de manière tout à fait accidentelle qu'il avait pris forme dans le monde réel et il n'avait pas la moindre idée de ce qu'impliquait cette ascension sur le plan matériel. Cela faisait certes bien longtemps que la chimère étudiait la question mais elle n'était pour l'heure parvenu à déceler dans les écrits de l'Homme que des rumeurs, des légendes et des contes dénués de tout fondement fiable. Rêve était tout aussi étranger à sa propre condition que l'était son interlocutrice, et c'était justement sur cette idée qu'il se basait pour trahir sa confiance et faire naître le doute chez elle. S'additionnant à la menace bien visible de la dague, des tentacules ténébreux commencèrent peu à peu à croître et à l'envelopper, ce qui ne manqua pas de susciter une pointe d'inquiétude bien réelle chez le Voyageur.

    "Allons, ne me vois pas comme un ennemi. Je ne me joue pas de toi, je me contente d'accomplir la mission que le Monde m'a attribué. Je n'ai aucunement pour objectif de te nuire, bien au contraire. Ton réel potentiel est... inexploité. Je peux te guider et t'aider à terme à obtenir cette puissance que tu recherches."

    Les tendons obscurs commencèrent à l'enserrer, emprisonnant ses membres et restreignant ses possibilités de mouvement. A chaque seconde qui s'écoulait, l'emprise de la sorcière se faisait plus poignante. Ne pas réagir face à cette menace revenait sans doute à mourir mais Rêve, bien que décontenancé par l'hostilité de son interlocutrice, tâchait au mieux de garder la tête froide.

    "J'ai vu en toi des forces que tout oppose. C'est un combat intérieur que tu refuses de mener et c'est bien là ta seule faiblesse. Maquiller tes angoisses derrière une sauvagerie si débridée ne te rend pas plus forte. As-tu seulement idée ce que tu gagnerais à reprendre le contrôle de tes souvenirs et de ta psyché ? Tu me repousses en vain."

    Des gouttes de sang multicolore s'écoulèrent de sa plaie, épousant le fil de la lame pour ensuite se métamorphoser en un liquide noirâtre.
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  • Mar 5 Sep - 23:41
    Son immersion lugubre et vicieuse se faisait lente, se délectant de la souffrance imminente de l'entité tout en l'écoutant se défendre. Une défense qui serait inutile contre ce qu'elle lui prévoyait... Son excuse sur son immortalité n'arrêta pas la course de la lame qui glissait. Certes sa mort ne serait donc qu’éphémère, mais au moins la liche aurait eut le mérite de le faire souffrir, que son âme le quitte ou se réincarne ne l'importa que très peu, si elle pouvait au moins l'entendre chanter.

    Lorsqu'il démontra une réelle inquiétude à la prise de conscience de son désavantage, la liche gloussa, confiante. Cherchant à entendre ses supplices, elle lui sourit, comme à l'écoute, attendant qu'il l'implore d'épargner "son enveloppe charnelle" de ses tortures. Une attente qui ne fut satisfaite. Quand il reprit la parole de sa voix demi-démoniaque, ce ne n'était point pour soupirer une quelconque prière mais pour tenter de convaincre son assaillante. Ce n'était pas la première fois que la liche devait confronter un téméraire qui cherchait à négocier sa mort. Mais cette situation était différente. Les mots du démon résonnaient en elle avec sincérité. Qu'il disait vrai ou non était un fait incertain, mais l'âme qu'il était, son essence démoniaque, cette impassibilité et ce contrôle évident qu'il possédait ne démentaient aucunement sur la proposition qu'il lui faisait sur le pouvoir qu'il pouvait lui faire acquérir.

    La dague s'arrêta. La liche revisitait la proposition du démon en jaugeant la véracité de ses dires. Ses yeux de jais fixaient le regard aux lueurs mauves, guettant le moindre doute, la moindre erreur de son langage corporel. Imperceptible, seule la crainte régnait mais pas le mensonge. A cet arrêt, l'entité développa son point, happant l'intérêt de la liche. Dans un soupir, abandonnant sa proie, les ombres se rétractèrent et la liche se redressa, faisant siffler sa lame dans son éloignement. Mélantha s'adossa sur son siège, restant un moment silencieuse, la folie repartant aussi vite qu'elle était venue. La dague tourna entre ses doigts, guettant le liquide multicolore, espérant y retrouver des images dansantes dans le reflet. Le masque de la folie se taisait pour l'instant. Le Prince avait visé juste dans ses envies les plus sombres, en effet sa liberté se résumait brièvement par sa puissance qui lui permettait d'être libre comme elle l'entendait. En revanche les arguments sur ses angoisses ou ses émotions lui passa par dessus. Peu importait les séquelles ou les origines de son impuissance, tout ce qu'elle souhaitait c'était d'acquérir son potentiel qu'elle savait maintenant inexploité. La liche n'aurait pas fait aussi aisément confiance à des propos aussi facile si son interlocuteur n'était pas le démon qui avait sondé son âme.

    "Bon. T'exterminer ne m'apporterait rien, même pas l'absence de ton existence sur ce monde, n'est-ce pas ? De plus, tu te montres trop impassible pour que je puisses réellement m'amuser."

    Elle planta la dague sur le bois de la table, la voix posée, les bras croisés, elle renonça à son animosité.

    "Je ne sais pas quelle est la nature de ton charabia mais très bien. Convainc-moi. Prouve le moi. Si ton essence est vraiment d'amener le rêve aux âmes perdues, réalise le mien."

    Calme mais déterminée, en abandonnant son crime elle s'était décidée à écouter son interlocuteur. Ou bien mener un pacte ? Elle ne savait ce qu'il lui proposerait, mais une chose était sûre, elle deviendrait plus puissante.
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  • Mer 6 Sep - 8:16

    "Un rêve ne meurt jamais vraiment, n'est-ce pas ?"

    Une tension palpable fut maintenue durant quelques secondes qui parurent dilatées dans le temps, puis les flammes de la colère semblèrent quitter doucement les yeux de la sorcière et la situation, peu à peu, vint enfin s'apaiser. Lame comme tentacules se replièrent et le Démon abandonna aussitôt sa mine vaguement agacée pour adopter une fois encore ce sourire affable qu'il revêtait si souvent qu'il en était devenu un véritable masque. Passant sa main métamorphosée en celle d'un homme le long de sa plaie qui gouttait légèrement, il sembla peser un instant le danger qu'il venait d'outrepasser, réalisant à cette occasion qu'il marchait sur des œufs.

    Avec un certain amusement, la créature se remémora son interaction avec l'enfant volcanique à laquelle il avait tenté d'offrir son aide. Il avait subi lors de cette altercation une cicatrice qu'il portait encore aujourd'hui sur son enveloppe comme un éternel témoignage de ses moments de déroute. A en juger par la réaction inattendue de la voyante, il était parvenu à maitriser avec un peu plus de subtilité les situations telles que celle-ci. Ses mots, tout comme son corps, avaient retrouvé au fil du temps une once de leur puissance d'antan. Rêve posa ses deux mains sur la table et, toujours debout, il reprit son discours avec bien moins d'empressement :

    "Je suis né de l'espoir, mais aussi de la crainte des Hommes. La terreur est pour moi une mère. M'effrayer n'aurait pas été chose aisée, tu aurais donc malheureusement été déçue, en effet."

    La crainte de s'éteindre après avoir été égorgé dans l'obscure arrière-salle de cette taverne, pourtant, avait bel et bien été réelle. Ce n'était pas la mort qui inquiétait l'engeance onirique, mais plutôt la frustration de voir ses projets sur le plan matériel être endigués. Il avait tant à faire, dans cette nouvelle vie qui lui avait été accordée. Il était temps désormais d'impliquer la voyante dans ces fameuses machinations. Ce fut donc avec une absolue transparence qu'il entreprit d'expliquer ce pourquoi il œuvrait véritablement :

    "Tu me rappelles l'une de mes plus proches amies, chère rêveuse. Elle a longtemps été une aventurière, errant au gré de ses besoins et ne sachant jamais où poser le pied. Ses propres rêves, vois-tu, lui étaient inconnus."

    Son sourire s'agrandit, car évoquer ce sujet le mettait en joie :

    "Lorsque nous nous sommes rencontré, elle a fait appel à des talents similaires aux tiens afin de me vaincre. Elle m'a enveloppé dans un voile de noirceur, ne voyant en moi qu'un ennemi à abattre, un simple obstacle à écarter de son chemin. Elle m'a craint, elle m'a haï, elle a voulu me voir disparaître. Elle aurait pu détruire mon corps, sans doute, mais c'est là que j'ai compris ce qu'il lui manquait."

    De l'amour, principalement. Ce ne fut pourtant pas de cette façon qu'il amena la chose, son interlocutrice n'étant pas tout à fait réceptive à un tel sentimentalisme.

    "Elle craignait d'être seule, creuse, de manquer de convictions. Elle tuait pour subsister, et non pas pour vivre pleinement son rêve. Ce qu'elle voulait, au final, n'était que d'exister pleinement et de cesser de vivre en marge de ses propres aspirations. Je lui ai offert cette mise en lumière qu'elle désirait tant, j'ai exploré ses envies profondes et ensemble, nous avons trouvé sa voie. Cette précieuse enfant est aujourd'hui l'une de... mes prêtresses, pour ainsi dire. Elle porte ma voix jusqu'aux terres les plus désolés, elle amène mon espoir là où il s'est éteint."

    La risette se fit alors plus froide, presque mauvaise. Dans un murmure serpentin, les deux voix conclurent :

    "Et tu n'as pas idée de la puissance qu'elle acquiert, par cette simple assurance de se savoir guidée sur un sentier qui lui appartient vraiment. Elle est l'un de mes plus grands atouts, aujourd'hui. Tu as bien fait de m'épargner car du fait de ton actuelle... incertitude, tu n'aurais jamais fait le poids face à elle."

    Une menace, audacieuse certes, mais tout à fait plausible. Karsa était extrêmement dangereuse, et elle était loin d'être la seule. Si Rêve n'était pas à la tête d'une armée, ses apôtres et compagnons étaient tous plus redoutables les uns que les autres. Tous ces adorateurs des ténèbres dont il s'était entouré avaient, dans leur absolu fanatisme, développé une force écrasante que nul n'aurait été légitime d'ignorer. Une telle ferveur s'accompagnait toujours d'un pouvoir insoupçonné. Pourtant, ce ne fut pas une offre similaire à celle qu'il avait faite à Karsa ou à Capella qui fut évoquée :

    "Mes fidèles sont libres d'agir et de vivre comme ils l'entendent, mais je ne te ferai pas l'affront de te demander une quelconque allégeance. De toute évidence, tu n'as nullement besoin de sentir en tout temps ma main sur ton épaule pour évoluer. C'est par pure fascination pour tes capacités que je t'offre cette assistance. Il n'y aura ni pacte, ni sacrifice, seulement une promesse. Tout ce que je demande en échange de mon intervention, c'est ta confiance et le fait de pouvoir observer ta fulgurante évolution depuis les coulisses."

    Subitement, la sorcière découvrit que les voix ne trouvaient plus leur source face à elle, mais à ses côtés. Elle cligna des yeux par réflexe et découvrit que la silhouette de la bête déguisée en homme avait disparu pour réapparaître en une fraction de secondes à ses côtés. Un parfum envoutant se mit à chatouiller ses sens et la curieuse sensation d'un assoupissement furtif lui parvint alors. Tant par sa magie que par son ton hypnotique, le Démon la poussait lentement mais sûrement à s'endormir. Cette fois-ci, il susurra :

    "Tu ne m'as offert qu'un infime aperçu de tes souvenirs. Laisse-moi entrer, que je puisse découvrir ce qui se cache en toi. Je briserai les verrous de ton inconscient jusqu'à déceler les réponses que tu recherches avec ardeur. La clé est déjà là, il me faut simplement la saisir."

    La chimère lui tendit la main.
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