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    Altarus Aearon
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  • Ven 26 Jan - 17:11
    Le Capitaine paraissait inébranlable, accroché à sa vergue. Pourtant, lui aussi, avait les membres engourdis par l'eau qui dissipait lentement la chaleur de son corps. Il arrivait encore à prendre sur lui pour ne pas claquer des dents ou trembler. De toute manière, ce ne serait qu'une question de temps avant que son organisme outrepasse sa volonté et réagisse pour tenter de mener la lutte contre les effets de la fraîcheur de la mer. Lui aussi observait l'horizon, comme les deux mousses qui se tenaient fermement à leur bouée improvisée. De temps à autre, il attardait son attention sur eux deux, pour évaluer leur état. Vautré avait manqué de s'endormir, vite secoué par une gifle bien sentie de la part de Bremer. Au moins, les garçons tenaient encore bon. Et pourvu que cela dure... Si le désespoir et la panique venaient à les prendre, il serait difficile de les calmer. En même temps, perdu en plein milieu de la mer, sans rien autour d'eux hormis que de la flotte salée et la ligne d'horizon désertée de toute pointe de terre, l'instinct de survie prenait le pas et des fois en déconnant totalement. Qu'ils continuent à observer, cela les occupait un peu du moins, pour l'instant. Le courant finirait bien par les rapprocher d'un lopin insulaire... Il fallait juste prendre patience et lutter contre l'engourdissement et la peur. Même le demi-elfe ne pouvait éternellement repousser l'angoisse d'être en totale perdition au sein des flots... ça restait humain, bien qu'il en ait seulement une de moitié de sang. Il aurait entièrement accepté sa situation s'il n'avait pas les deux gosses en sa compagnie. Il était responsable d'eux et il ne pouvait pas les laisser tomber.

    Essayant de ne pas trop broyer du noir, il tourna sa tête vers Bremer quand il brailla avoir repéré une île. Pivotant son haut de corps, Altarus aperçoit à son tour la forme caractéristique d'une terre se dévoilant devant l'horizon. Vautré commença déjà à s'agiter, se mettant à battre des jambes.

    "Cesse cela. Le courant est avec nous, sauf si tu veux périr d'épuisement avant de pouvoir fouler le sable de tes pieds…"

    Et le courant les poussait bien vers l'île, vu comment ils s'en rapprochaient. Altarus la fixait, se sentant quelque peu soulagé de ne pas s'être trompé. Les deux mousses avaient retrouvé un peu de couleurs, le moral remontant presque au beau fixe après avoir aperçu leur objectif salvateur. Après avoir repéré quelques éléments sur la forme insulaire qui se faisait de plus en plus précise à chaque minute, le demi-elfe pouvait désormais identifier ce bout de terre.

    "Cette île n'est pas habitée, mais nous aurons de quoi nous abriter et nous sustenter..., le temps que le Pasten...."

    Bremer remarqua la présence d'une voile à côté de l'île. Altarus sourcilla. Était-ce ce vieux rafiot ? Il eut un doute, ne serait-ce que par la couleur trop blanche du tissu de voilure. Au fur et à mesure que le navire devient plus visible, le visage du pirate se serra. Il reconnait cette coque et il aurait préféré se retrouver isolé sur l'île avec les deux mousses.

    Une chaloupe fut mise à l'eau, pour aller pêcher les trois naufragés. Et quand les embarqués purent être distincts, le demi-elfe demande aux mousses de le laisser parler.

    La petite embarcation arriva à hauteur des trois surnageurs forcés. Un homme, au faciès à moitié couvert d'écailles ternes sur les joues et le front, avait déjà un très large sourire de satisfaction. Avec son tricorne délabré, il avait vraiment la tronche d'un sale type qui était ravi de recevoir une offrande.

    "Tiens, tiens... ne serait-ce pas notre bon samaritain Altarus. Quel heureux hasard que de te trouver là. Justement, je pensais à toi, dis-donc. "
    "Quelle veine n'est-ce pas..."
    "Tu pourrais te montrer plus heureux de me voir. Après tout, j'aurai de quoi t'en vouloir, non ? Tu te rappelles mon rafiot ? Celui-ci que tu as envoyé par le fond ? Je n'ai toujours pas été dédommagé de ton sabordage d'ailleurs. "[/b]Il fit un étrange sourire, dévoilant ses dents jaunies. [b]"Tu vas avoir l'occasion de me payer ta dette. Mais avant... embarquez les mois et ligotez-les, qu'ils ne viennent pas à se sauver. Ahahaha, suis-je stupide. Où pourraient-ils décamper !"

    Les marins tirèrent les naufragés hors de l'eau et les attachèrent fortement. Le retour sur le navire se fit en silence. Même Vautré ne mouftait pas. Sans douceur, les deux mousses furent montés à bord. Altarus fut le dernier et qu'on jeta sans douceur sur le pont. Le demi-écailleux marcha en rond autour de ses trois prises, faisant style de réfléchir tout en se grattant le bout de son nez à la peau pelée.

    "Bien, bien, bien... Que fais-je faire de vous trois... Toi, t'es trop vieux, mais par contre, tes deux gamins là, ils pourraient avoir une belle valeur marchande. J'ai un type qui cherche justement des jeunes costauds pour un truc de gladiateurs ou je ne sais quoi. Ah, mais voilà ! J'ai trouvé ! Je sais comment tu vas me payer, vieux moralisateur ! Libérer le jeunot moustachu et lui donner un sabre. On va s'organiser une petite arène, les gars ! "

    Après avoir offert un coup de pied dans les flancs du demi-elfe, le demi-écailleux trancha les liens de son captif, lui donnant également une vieille et courte épée.

    "Voilà le deal. Vous vous battez, vous nous amusez, vous faites couler un peu de sang et si je suis suffisamment satisfait, je vous jetterai juste à la flotte. L'île est pas loin, donc vous avez encore une chance. Si je m'ennuie, ça va barder...."
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    Gunnar Bremer
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  • Mer 15 Mai - 17:45
    Je me masse les poignets endoloris par les liens serrés un peu fort par un homme d’équipage qui semblait prendre un certain plaisir dans l’entreprise. Puis, je me saisis de l’arme qu’on m’a lancé, ferraillant sur le pont. Elle ne paie pas de mine. je suis pas non plus un expert dans les épées et leur entretien, mais j’aurais plus peur de chopper une sale maladie au contact de cette arme que de la coupure en elle-même. Mère me disait que l’hygiène, c’est assez important sur les navires. Les conditions de vie et météorologique sont rudes et malgré tout, il y a beaucoup de choses dont on ne maîtrise pas totalement les causes et conséquences, notamment sur les maladies de la mer. Perdu aux milieux des flots avec généralement un vieux rebouteux comme médecin de bord, il vaut mieux éviter de tomber malade. L’amputation est un remède efficace mais à utiliser en dernier recours. Souvent, pour le rebouteux, c’est le seul recours.

    l’équipage forme un cercle autour de nous, sans laisser le moindre obstacle pour entraver l’affrontement qui s’annonce. Les mines sont joviales et un sous-chef s’est permis d’ouvrir un fut pour égailler les matelots. De la bière et des jeux, ce n’est pas tous les jours. Vautré est gardé dans un coin, à peine surveillé par un matelot qui a déjà consommé la moitié de sa première chope, pariant quelques deniers sur le premier sang. Les augures sont en ma défaveur et je suis assez d’accord avec eux. Même si le capitaine n’est plus de toute première fraîcheur, il est loin d’être totalement impotent tout en bénéficiant de ces années d’expériences à écumer les flots. Vu le différend entre les deux capitaines, on peut se douter qu’il n’est pas juste question d’un retard de livraison. C’est simple, j’ai aucune chance. Je jette un regard au capitaine Aearon de l’autre côté de l’arène improvisée. Il y a quelque chose dans son regard, une sorte de trouble. La situation lui a échappé et quand c’était les événements qui contrôlaient nos vies, on pouvait avoir de l’espoir. C’est neutre, les éléments. Quand elles sont entre les mains et les desideratas d’une bande de marins en mal de divertissement et au gagne-pain discutable, il y a beaucoup plus à craindre. La cruauté est on ne peut plus humaine.

    Je ne me leurre pas. L’espoir qu’ils nous laissent partir est totalement vain. Laisser repartir le capitaine ? Aucune chance. Laisser repartir de la marchandise à la provenance floue, donc qui peut être refourgué n’importe où ? Vous laisseriez une pièce au sol si vous l’aviez vu ? Pas moi. Père m’a toujours dit de ne pas gaspiller et seuls ceux qui ont les moyens peuvent se permettre de gâcher, même si ce sont probablement ceux qui font le plus attention à récupérer le moindre sou. Quand on voit leur bateau et leur équipement, ils ne cracheront pas sur une petite bourse gratuitement acquise. Qu’est ce qu’il nous reste alors ? Rien. Si ce n’est un espoir miraculeux. Qu’on s’en sorte seul ? A trois contre un équipage ? Un suicide. Qu’un autre navire approche ? Ce serait un sacré coup de chance puisque la totalité de ceux qui auraient pour mission de surveiller les environs ont surtout les yeux braqués sur nous. Ils veulent du spectacle. Autant leur en donner. Plus le temps passera, plus il pourrait se passer quelque chose. La chance, il faut aussi la provoquer.

    -Alors, gamin, Tu sais pas t’en servir ?

    Que me fait un type filiforme dans un grimace goguenard. D’un mouvement brusque, je pointe l’arme dans sa direction qui frôle sa chemise sale. Il pousse un cri de surprise et le reste de l’équipage s’esclaffe.

    -C’est qu’il piquerait le moustique !

    Je lance autant de regards haineux que j’ai en réserve avant de me retourner face au capitaine. Je ne fais pas l’inventaire de toutes les douleurs et du sentiment de mal être qui m’habite. Il y a encore une dizaine de minutes, on était à la dérive après des heures de galère. Je croise son regard. Il ne sait probablement pas ce que j’ai en tête, mais ma réflexion, c’est que même avec de la chance, j’ai aucune chance. Alors, on va jouer le jeu. Je m’élance en poussant un beuglement de rage tel que mon Père en aurait fait les gros yeux. Il dit toujours que la discrétion, c’est important et que les fioritures de ce genre, on s’en passe. Mais c’est typiquement de ce genre de fioriture que raffolent nos spectateurs. Autant d’occasions de se moquer et de se divertir. La parade du capitaine est chirurgicale et il ne riposte pas. Emporté par mon élan, je bute contre un marin qui me renvoie dans l’arène. J’attaque à nouveau. Mes mouvements sont loin d’être précis, rapide et puissant, mais ils sont nombreux, permettant au capitaine d’exposer à la vue de tous des esquives et des parades qui n’ont pas le mérite d’être particulièrement offensif, mais au moins d’être un plaisir pour les yeux. Évidemment, certains ne s’en contentent pas.

    -Ca suffit de danser ! Trucidez-vous !

    L’un beugle à mon oreille, je me retourne et je tire la dague à sa ceinture. D’abord surpris, il s’esclaffe comme les autres.

    -Vrai qu’il mérite une deuxième arme !

    Que je ne saurais pas utiliser. L'ambidextrie ne fait pas partie de mes qualités et si je réussi quelques enchaînements, ils paraissent bien chaotiques et peu dangereux même pour moi. Le mieux que j’ai à faire, c’est de m’en séparer et je profite d’une riposte efficace du capitaine pour rouler par terre, envoyant la dague sur le bord de l’arène. Je peste pour jouer la comédie, observant Vautré identifier l’arme à ses pieds, s’en saisir subtilement et vérifier que personne n’a regardé. Le capitaine du navire déclenche justement une série de rires à ce moment-là.

    -Je crois bien qu’on aura pas le combat qu’on mérite mes amis. Entre le gamin qui a plus d’énergie que de bon sens et ce brave Altarus qui a trop de principe pour saigner son propre matelot, il va falloir qu’on s’amuse nous même. Qui ça intéresse ?

    Les matelots se regardent et s’encouragent mutuellement, mettant l’accent sur ceux qui ont beaucoup à prouver. L’alcool et la pression sociale font le reste. Déjà, il sont plusieurs à vouloir chercher la castagne. Et dans ces circonstances, le premier sang risque d’arriver bien vite.
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    Altarus Aearon
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  • Jeu 27 Juin - 17:22

    Parer les attaques de Bremer était un jeu d'enfant pour Altarus, redoublant de vigilance pour esquiver ou empêcher un mauvais coup revenir à la face du jeune homme. Son objectif principal demeurait inchangé. Ces deux mousses avaient embarqué à son bord ? Ils reviendraient sains et saufs au port. Vu la précarité de leur situation, il n'y avait aucune garantie que ces soudards acceptent de les garder en vie et de les rendre à Kaizoku. Ce ne serait pas la première fois que des pirates vendraient quelques-uns de leurs pairs pour faire fortune, surtout quand il s'agissait de jeunes gens aptes à servir d'esclaves ou de gladiateurs. Ou alors, ils terminaient au fond de la mer, après n'avoir été que des jouets usés par leur sadisme.

    Voyant que le jeu ne prenait pas assez vite à son goût, le capitaine demi-écailleux monta le ton. Entre-temps, Bremer réussit à subtiliser une dague, donnant l'illusion qu'il voulait renforcer ses chances de toucher son adversaire du moment. Altarus demeurait imperturbable. Il ne voudrait pas au mousse de privilégier sa survie plutôt que de maintenir un duel stupide juste bon à entretenir temporairement l'amusement de ces sbires bourrés.

    Bremer relança une attaque, essayant de jouer avec la dague empruntée en même temps que son épée rouillée pour vainement toucher le demi-elfe. Le bretteur sut réagir en parant plus fortement cette fois. L'humain roula par terre, la dague glissa vers Vautré. Aucun des ennemis ne parut avoir vu ce menu détail et encore moins le mousse se saisir de l'arme, la planquant vivement. Et Bremer qui grommelait quelques injures bien senties en direction d'Altarus, qui restait toujours de marbre. Par contre, il ne put s'empêcher de tendre son regard grisé vers son ennemi. Il osait, l'enfoiré ! Certains de ses hommes s'enhardissaient ensemble, avant qu'un ou deux, marqués d'hésitation, ne décident de faire un pas en avant, armés d'une hache ou d'une longue épée. Altarus nota les adversaires qui se rajoutaient par la suite. Cela se corsait. Il serra plus fort ses doigts sur le poignet délabré de sa lame courte.

    "Bremer, dos à dos..."

    Pourra-t-il alors assurer l'arrière du mousse ? Mais est-ce que le mousse arrivera à faire de même ? D'un rapide coup d'œil, il regarda Vautré, qui terminait de trancher ses liens. Parfait. Derrière lui, il y avait la chaloupe, qui pendait à son bossoir. Une corde retenait tout le dispositif de largage. Entre-temps, plusieurs ivres de sang se rapprochaient dangereusement.

    "Tu as toujours été qu'un lâche, Scale. T'es même pas foutu de venir en personne me foutre la raclée de ma vie... Viens m'affronter en personne."

    Il y eut quelques rires.

    "Tu crois que je vais leur retirer leur envie de jouer avec toi et tes deux puceaux ? C'est bien mal me connaître. Je t'offrirai le coup de grâce si tu le souhaites, pour t'accorder un poil de dignité. Et encore, à voir, si j'ai l'envie."

    Il y eut plusieurs ricanements et soudain, deux hommes bondirent sur leur cible. Un pour Altarus et un pour Bremer. Le demi-elfe le vit venir, sut se projeter en avant pour que son bras bloque le poignet armé de l'abruti qui avait eu la fort mauvaise idée de tenter une attaque par le haut. Celui-ci écarquilla des yeux en contemplant l'épée courte plantée dans ses tripes, avant de mollement basculer en arrière. Altarus manqua de la laisser glisser hors de ses doigts. Deux autres le remplacèrent. Cela ne pouvait pas durer ainsi.

    "Le pont va basculer d'un coup, prépare-toi" murmura-t-il au jeune homme. Aussitôt, il se mit à genoux.

    Un soudain coup de vent fit gîter le navire. Les cordes grincèrent, les mâts gémirent. Puis, quand la coque revint à son point d'équilibre, non sans une certaine inertie, un autre coup de vent frappa les voiles, mais pour amplifier le retour à l'équilibre, avant que le pont ne bascule de l'autre côté.

    "Bordel, mais qu'est-ce que tu veux ! Arrête !"
    "Tu avais oublié on dirait..."
    "Tu vas faire crever tes mousses !"
    "Toi et tes hommes également... Je n'aurai aucun état d'âme à te mener aux abysses avec moi !"

    Le ton froid et déterminé d'Altarus fit grincer des dents l'autre demi-écailleux. Entre-temps, Vautré avait miraculeusement réussi à se retenir à la rambarde et profitait que tout le monde était occupé sur les deux autres prisonniers pour trancher la corde qui coinçait la chaloupe à son bossoir. Peut-être qu'il songeait à sauver son derche tout seul dans son coin... À voir comment il jetait des œillades à Bremer, clairement, il essayait de faire comprendre ses intentions.

    "Libère les mousses et ton navire ne sombrera pas..."
    "Enfoiré de merde, fils de...."

    Le vent souffla quelques secondes, marquant un sinistre rappel qu'il n'avait pas le temps de discuter.

    "Les gars, reculez..."
    "Bremer, rejoins Vautré."
    "Ah le sale chien !"

    Le demi-écailleux arracha un sabre à un de ses hommes et s'empressa de se jeter sur Altarus, qui contra son offensive, en serrant des dents. Le bourrin était poussé par la rage et avait pété un plomb. Il faut dire qu'il avait toujours été instable.

    "Vautré, dépêche-toi de couper cette corde ! Et dégagez de là. C'est un ordre."

    Il rappela le vent à lui, pendant qu'il reculait pour s'épargner un mauvais coup tranchant à la jambe. Que les mousses dégagent de là et vite ! Le vent poussa puissamment les voiles pour faire incliner le navire sur bâbord.Puis, le vent changea brutalement de direction pour souffler maintenant de tribord Le navire se redresse légèrement avant de commencer à gîter de l'autre côté. Ce mouvement de balancier fut répéter, encore et encore. Tantôt vers bâbord, Tantôt vers tribord. Les hommes du demi-écailleux hurlaient, braillaient. Certains furent projetés par dessus bord.

    Les rafales de vent deviennent de plus en plus intenses et chaque basculement est plus prononcé que le précédent. Le navire marquaient ses signes de faiblesses face à la gravité, quand l'eau lécha le pont, et s'engouffra par les sabords. La coque était devenu un véritable pendule sur les flots.

    Altarus, qui se tenait comme il pouvait à la rambarde bâbord, manquant d'être englouti à chaque balancement de la coque, tenait bon les effets de sa magie, tremblant de l'effort qu'il s'imposait. Il voulait que ce navire sombre avant qu'il cède sous la fatigue.

    Une nouvelle rafale plus violente finalement le point critique. Le navire se pencha, et chavira. Du bois craqua, les voiles se déchiraient sous la pression rencontrée avec les flots, jusqu'à ce qu'il ne reste que l'envers du navire, une coque ronde avec une quille totalement ravagée par les vers marins et les mollusques en tout genre. Des pirates, il ne restait plus grand chose, si ce n'était quelques uns qui se débattaient pour essayer de s'accrocher à ce qui avait été leur navire.

    Altarus refit surface une minute plus tard, surnageant plus qu'il ne nageait en fait, gardant un regard épuisé sur ce qui restait de cette épave flottante. Il voulait s'assurer qu'aucun autre pirate ne viendrait s'en prendre à lui. Il était essoufflé et éreinté de toute sa magie déployée. Et les mousses ? Avaient-ils réussi à s'éloigner ? Avec quelques mouvements de bras, il se retourna et aperçut la chaloupe. Il soupira de soulagement. Il fit un grand mouvement du bras, pour se faire voir. Il n'était pas sûr de tenir bien longtemps à la surface.
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    Gunnar Bremer
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  • Ven 26 Juil - 12:24
    -Attrape ma main !

    Une vaguelette vient me submerger juste assez pour flouer ma vision. J’arrive à maintenir la limite de flottaison, voire moins. La mer qui était encore relativement calme est perturbé localement par le chavirement du bâteau. Puis, autour, il y a des marins qui se débattent, des tonneaux qui surgissent des profondeurs avec des puissances et des débris flottants qui sont autant de dangers quand on arrive pas à se maintenir à flot. Devant moi, j’aperçois Vautré à genoux dans l’embarcation, se tenant le plus possible au-dessus de l’eau tout en veillant à ne pas chavirer. Il doit faire aussi avec des marins qui tentent de l’aborder. M’oubliant un instant, je le vois en repousser à l’aide d’un morceau de planche arraché.

    -Dépêche- toi ! Qu’est ce que tu fous, bordel ?

    J’essaie comme un beau diable. D’une poussée de jambe, je reviens à niveau, au pris d’une douleur cuisante. Je serre les dents, faisant refluer la souffrance derrière un mur que j’érige à la hâte dans mon esprit pour traverser les quelques mètres qui me séparent de mon camarade sans faiblir. Je manque de défaillir, mais ma main finit par rencontrer la sienne et il se sait de mon bras, tirant dessus avec vigueur, m’arrachant un râle de douleur. Je finis par m’effondrer dans le fond de la barque, prostrée, haletant péniblement. Mon mur psychique explose et la douleur vient irradier chacun de mes muscles et mes os. Vautré repousse un nouveau matelot sans ménagement et sans vraiment de pitié. Le risque d’une mutinerie sur une si frêle embarcation est trop grand. J’ai toutes les peines du monde à ne pas m’abandonner à l’inconscience et Vautré doit gérer seul. Il se débrouille très bien. Je l’entends alors appeler le capitaine Aearon qui finit par monter rapidement dans l’embarcation.

    -Dégageons de là.

    Vautré se saisit d’une des rames et commence à nous éloigner de là, annihilant les espoirs des matelots proches de s’emparer de notre chaloupe. Le silence s’installe une longue minute, entrecoupé des bruits de la rame plongeant dans l’eau à un rythme de plus en plus lent. Les respirations courtes du capitaine et de Vautré ralentissent aussi. Pas les miennes. Je grogne de douleur.

    -Tout le monde va bien ?
    -Moi oui. Ca a pas l’air pour Gunnar.
    -Qu’est ce que tu as?
    -... L’épaule…

    Le capitaine s’accroupit à mes côtés, tâtant mon épaule. Il a un faible sourire avant de lancer un regard à Vautré.

    -Elle est démise. Redresse-le et tiens-le bien. Je vais le lui remettre.

    Avec douceur plus vis à vis de l’équilibre de la chaloupe que par pitié à mon égard, Vautré s’exécute. Je couine plusieurs fois alors qu’il me fait asseoir à califourchon sur le banc central, lui derrière me tenant fermement. Aaeron arrache un copeau de bois longiligne de la planche récupérée par Vautré et vient placer le morceau entre mes dents. Puis, il se saisit de mon bras et commence à tirer lentement. La douleur augmente crescendo et je finis par grogner en continuant de serrer de plus en plus fort dans le bout de bois. Au prix d’un instant qui semble duré une éternité, je sens un mouvement dans mon épaule et la douleur refluer soudainement. Le capitaine arrête de tirer.

    -C’est mieux ?

    J’acquiesce. Comment je me suis fait ça ? lors du chavirement du navire. Plaqué contre le bastingage, un tonneau a roulé vers moi et m’a frappé brutalement sur l’épaule. J’en suis tombé à l’eau sous l’impact. On pourrait dire que je m’en suis bien sorti, mais ce n’est pas le seul problème. Le capitaine le voit en premier, baissant les yeux sur mon pantalon qui rougit sur mon côté gauche, là où le tissu a été déchiré par une lame. Il s’en est fallu de peu que je me fasse sanctionner, mais le coup a tout de même incisé dans le muscle d’où s’écoule un flux continue.

    Vautré fait grise mine.

    -Nous n’avons pas d’eau douce. Et nous sommes trempées.

    Et l’eau salée est peu conseillée pour nettoyer cette blessure. Le regard du capitaine se braque sur l'île non loin vers laquelle nous allions avant que le navire nous intercepte. C’est la seule solution à disposition. Dans le silence, Vautré se saisit d’une rame.
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  • Dim 18 Aoû - 11:48
    Avec effort, le demi-elfe réussit à se hisser à bord de la barque. À bout de souffle, il n'accorda pas un dernier regard à la ruine flottante qu'avait été ce navire pirate, qui terminait de disparaître sous les flots, ne laissant plus qu'un sillage de bouillonnements de bulles et d'écume. Il se préoccupait davantage de ce qui restait à la surface, qui n'avait pas sombré sous les flots et qui pourrait devenir une menace. Si un mât se brisait là-dessous, en remontant à la surface, il deviendrait un dangereux bélier capable de pulvériser leur petite embarcation. Et il y avait aussi les quelques marins survivants, qui se débattaient encore, tentant de se raccrocher à des débris.

    Le pirate n'eut pas besoin de réfléchir longtemps pour décider de leur sort. Point de place pour eux sur leur barque. Les ennemis restaient des ennemis. Ils rejoindraient les abysses au même titre que leur chef.

    "Dégageons de là."

    Vautré commença à pagayer pour s'éloigner de ce qui restait de tout ce chaos. Après avoir eu l'assurance d'être suffisamment éloigné de tout risque d'actes de désespoir des derniers naufragés adversaires, le capitaine s'enquit alors de la santé de ses deux mousses. C'est Bremer qui n'allait pas bien. Son visage tordu par la souffrance et l'angle bizarre de son épaule le trahissaient. Il la tâta en douceur du bout des doigts. Elle n'était que luxée. Presque un soulagement pour le capitaine. S'il y avait eu fracture, cela aurait été plus problématique au vu de leur situation quelque peu précaire.

    Un faible sourire marqua les lèvres du pirate. Lui qui ne souriait que très rarement, c'était tant pour rassurer le jeune homme blessé que pour exprimer le soulagement d'avoir ses deux mousses en vie. La mer pouvait se montrer intraitable avec les naufragés. Pour l'instant, elle se montrait charitable envers eux.

    Avec le concours de Vautré pour aider Gunnar à se mettre dans une meilleure position et de le maintenir, le pirate attrapa le bras démis pour le tirer sous un angle précis. Ce fut des plus pénible pour Bremer, qui mordit sur sa chique comme dans le bout de bois qu'il avait dans la bouche. Vautré le tenait aussi fort qu'il le pouvait, au fur et à mesure que la douleur s'intensifiait pour son comparse. Heureusement, ce fut court. Quand l'articulation se remit en place d'un coup, Altarus le sentit et lâcha le bras en douceur sans sourciller. Une trace sombre et rouge maculait le pantalon du jeune homme. Et cela saignait. Il leva la tête vers l'île. Elle paraissait proche. L'illusion était traîtresse. Les courants paraissaient être avec eux pour l'instant. Mais une fois proche de ce bout de terre salvateur, un courant traître pourrait les repousser plus loin.

    Vautré, malgré sa réplique quelque peu démoralisante, ne perdit pas de temps à attraper une rame, à saisir la première de tantôt et à commencer à ramer. D'être passé par-dessus bord avait clairement réveillé son instinct de survie. Une bonne chose, mais qui ne serait louée que lorsqu'ils seraient tirés d'affaires. Et ce n'était pas vraiment le cas pour le moment.

    Altarus arracha une des manches de sa tunique. Il pestait intérieurement, car il n'y avait rien d'autre sous la main en attendant. Après s'être assuré qu'il n'y avait pas de débris ou autres saletés, il essora du mieux qu'il put la manche pour en retirer un maximum d'eau de mer, avant de la déchirer dans le sens de la longueur. Il obtint deux longs lambeaux. Il prit le plus adéquat pour le plier plusieurs fois, puis le posa sur l'entaille.

    "Appuie dessus," demanda-t-il alors à Bremer. "Le temps que je passe l'autre bande dessus...".

    Après quoi, il noua suffisamment fort pour terminer le bandage et assurer une pression suffisante pour stopper au mieux l'écoulement. Il aida Bremer à s'adosser contre la paroi de la barque. Sa jambe blessée prenait appui sur l'un des bancs de leur embarcation. Vautré ramait toujours, énergiquement.

    "Tiens bon le cap, Vautré..."

    Un souffle de vent souleva les cheveux des mousses. Altarus appelait le vent pour pousser leur barque. Il canalisa sa magie pour donner de la vitesse, tout en le gardant dans une forme de couloir pour rester le plus droit possible. Il devait bien doser, tant pour éviter de chavirer que pour limiter les petits sauts secouants sur quelques vagues un peu trop grosses. Il ne fallait pas empirer l'état de Bremer.

    *****

    Le temps avait paru long pour chacun des trois naufragés quand enfin ils foulèrent le sable de l'île. Pendant que Vautré poussait la barque pour la caler au mieux sur la plage, afin qu'elle ne soit pas emportée par les vagues, Altarus aidait Gunnar à rejoindre un coin ombragé sous des cocotiers et quelques bananiers. Au moins, ils ne mourraient pas de faim tout de suite.

    Soutenant toujours le jeune mousse blessé, Altarus haletait. Il avait déployé beaucoup d'efforts pour sa magie, en plus des situations précédentes qui avaient été difficiles. Et tout n'était pas terminé. Bremer devait être soigné avant que son entaille ne s'infecte ; si cela n'avait pas déjà commencé. Le premier objectif ? Trouver de l'eau douce. Et il y avait longtemps qu'il n'avait pas mis les bottes sur cette île. Il ferma les yeux quelques instants, essayant de se remémorer la géographie des lieux. Si la nature n'avait pas trop changé dans le coin, il y avait une petite source d'eau non loin de leur position.

    "Allez, mon garçon. On y est presque."

    Il demanda à Vautré de trouver quelques noix de coco, de les vider, et de le rejoindre sous le couvert des palmiers. Il ne fallut que dix mètres pour rejoindre un affleurement rocheux, couvert de mousses et de quelques petites plantes feuillues. Derrière, à l'ombre des palmes et du roc, coulait un maigre filet d'eau. Altarus se rembrunit. Ce n'était pas grand-chose, mais c'était mieux que rien.

    Il déposa Gunnar non loin. Vautré les rejoignit, avec ce qu'avait demandé le capitaine. La première coque remplie d'eau douce fut pour Gunnar, pour qu'il puisse étancher sa soif. Ensuite, ce fut au tour du second mousse. Altarus but en dernier et s'occupa du bandage souillé du jeune moustachu.

    "Au moins, ça ne saigne plus. C'est déjà ça."

    Mais les bords étaient encore rouges et trop chauds à son goût... Les bandages de fortune furent nettoyés comme ils purent. Mais avant de remettre le bandage, Altarus entreprit de prendre quelques feuilles de cocotier. Il brisa les tiges primaires des plus grosses pour mâcher leur pulpe fibreuse. Après quoi, il en forma une sorte de pâte en la recrachant. Il refit l'opération plusieurs fois. Il était certain que cela serait peu ragoûtant aux yeux de l'entaillé.

    "Ça va servir de cataplasme..." En plus d'être un peu antiseptique. C'était mieux que rien, en l'état actuel des choses.

    Quand la blessure fut de nouveau bandée, Altarus s'affala plus qu'il ne s'asseyait par terre, soupirant de fatigue. Par les abysses, s'ils en réchappaient, il ne reprendrait plus de mousses. Mais il fallait déjà que le Pastenague croise dans les parages. Il porta son regard sur Bremer. Si sa blessure s'infectait, ça compliquerait les choses. Il fixa Vautré, qui faisait le tri des bananes qu'il avait su attraper. Il paraissait tout aussi épuisé que le demi-elfe. Il y avait un peu d'eau, un peu à manger. En rationnant la nourriture du coin, en ne tirant pas trop d'eau de la petite source, ça pourrait aller. Sauf si Bremer tombait malade...

    "Vautré... as-tu déjà allumé un feu en plein milieu d'une île ? Ou même toi, Bremer..." Histoire de leur occuper un peu l'esprit pour ne pas qu'ils sombrent dans la crainte de ne pas être du tout secourus...
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  • Dim 20 Oct - 0:22
    Je garde le silence, fixant devant moi, l’air fermé. J’ai envie de fermer les yeux et de dormir, mais il y a tant de choses qui me tiennent éveillé. La douleur, le froid, l’humidité de nos vêtements et la situation complexe dans laquelle on est. La fatigue a bien du mal à s’imposer. A mes côtés, Vautré se propose à demi-mot. Il voit bien que ça me botte pas plus que ça. La vérité, c’est que j’en sais foutrement rien. Sur le continent, on a rarement besoin d’allumer un feu soi-même, en dehors d’un âtre d’une cheminée, évidemment. Comme je vous l’ai déjà dit, mes connaissances de la vie de marin, je les tiens de ma mère et contrairement aux enfants de la mer habituelles, j’ai sauté quelques leçons. Clairement, apprendre à faire un feu sur une ile déserte n’était pas la leçon prioritaire dans la liste de ma tendre mère. Je ne lui en veux pas. A contrario, Vautré a bien retenu ces leçons et même si la théorie a toujours du mal à se mettre en pratique, il parvient à un résultat concluant au bout d’un petit temps. Avec milles précautions, il parvient à nous doter d’un foyer respectable, dispensant une chaleur bienvenue qui vient soutenir ma fatigue dans sa grande lutte contre les maux qui m’affligent.

    -Ca te dérange pas si je dors un coup ?
    -J’en aurais bien fait un moi-même.
    -Priorité au blessé ?
    -Même si je suis crevé, la proposition va de soi.

    Je m’allonge non loin. Le sol n’est pas très confortable, mais je me sens déjà partir. A mes côtés, Vautré veille. Le capitaine est parti en exploration. Je n’attends pas son retour.

    Je dors un bon moment d’un sommeil agité. Je me réveille plusieurs fois, entrouvrant mollement les paupières. La première fois, je découvre que Vautré s’est endormi à son tour, mais le capitaine est revenu, assis à côté du feu, méditant probablement sur la situation. La fois suivante, Vautré a été réveillé pour tenir une sorte de tour de garde, tisonnant le feu pour se maintenir actif, tandis que le capitaine prenait un peu de repos. Il fait alors nuit. La troisième fois, je me réveille davantage, attirant le regard de Vautré qui luttait contre la fatigue. D’un commun accord, je prends le tour suivant, me substantant de nos maigres provisions. De ces maraudes, le capitaine nous a trouvé des baies sauvages et même quelques mollusques en constatant les coquilles restantes. Un repas peu conséquent et ragoutant, mais on ne fait pas la fine bouche dans ce genre de situation. Je reste éveillé plusieurs heures, mes pensées s'agitant dans ma tête. La situation est clairement alarmante. Ma blessure me fait moins mal et je prends même le temps de refaire le bandage, serrant les dents sous les quelques efforts, pour ne pas réveiller mes camarades d'infortune.

    Aux premières lueurs du soleil, le capitaine se réveille comme si c’était un réflexe. Il prend de mes nouvelles qui sont plutôt bonnes. On n'embraye pas sur la situation actuelle. Elle n’a pas besoin de mots pour s’en trouver davantage inquiétante, ou rassurante, fonction de ce que l’on cherche. Dans l’état actuel des choses, je pense surtout à me reposer. On peut difficilement faire autre chose. J’ai envie de me dégourdir les jambes, alors je vais un peu me promener, le long de la plage. Je prends mes précautions pour ne pas me faire mal. Altarus me confectionne une béquille de fortune pour m’aider à progresser et de m’accompagner.

    Le naufrage du navire n’a pas eu lieu très loin de l'île et même si le contenu de la cargaison ne s’est probablement pas échappé de ses ponts inférieurs, la mer a charrié des débris épars. Le capitaine prend de l’avance pour récupérer tout ce qui pourrait être utile tandis que je pars dans l’autre sens. Je note parfois quelques objets qui peuvent être utiles pour en informer les deux autres quand je les verrais, ne prenant aucun risque quant à mon état. Ça a du bon d’être blessé, on vous demande rien. C’est au bout d’une dizaine de minutes que je finis par m’apercevoir d’un problème. Longeant le bord de la plage, les pieds trempant dans l’eau, je finis par tomber sur des traces dans le sable mouillé. Altarus n’est pas passé par là, Vautré dort toujours. Pourtant, il y a des traces de pas et des débris ont été retirés.

    Si la mer peut charrié des débris, elle peut aussi amener des naufragés.

    Retournant sur mes pas, je presse le pas pour retrouver le capitaine. Les mètres paraissent soudainement bien plus long que ça et il a fait du chemin le vieux. Haletant, je finis par le repérer et je le remercie silencieusement de le voir venir à moi quand il s’aperçoit de ma présence et de mon désarroi visible.

    -Qu’est ce qui se passe ?
    -Nous ne sommes pas seuls sur l’île.

    Il fait la grimace. Puis soudain, son visage est frappé d’une possibilité effrayante.

    -Vautré.

    On se précipite vers le feu, surtout Altarus. Il me distance même. Je ne lui en veux pas. Il y a des priorités. Par contre, quand j’arrive enfin sur place. Il y a plus de deux personnes et c’est clairement la dernière chose que l’on voulait apprendre. La situation ne peut pas être pire.
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  • Ven 1 Nov - 10:21

    Bien sûr, voici le texte corrigé tout en conservant les balises :

    Le Capitaine stoppa net sa course effrénée quand il découvrit Vautré, une lame de couteau lui chatouillant la peau de sa pomme d'Adam. D'un simple geste, il pouvait mourir égorgé. Ses sourcils se froncèrent. Il arrivait trop tard. Par les abysses, la mer avait décidé de ne pas engloutir ces fils de chiens. Son regard se darda, menaçant, sur le capitaine au visage à moitié couvert d'écailles. Son ascendant triton avait dû l'aider à survivre. Intérieurement, il maudissait son infortune. En prime, il n'était pas tout seul. Il y avait un de ses sbires avec lui, qui s'était rapproché d'un pas de son chef. Vautré, lui, était tétanisé, le regard écarquillé de terreur, fixant tant le demi-elfe que Bremer, cherchant un vain espoir à leur arrivée. Sa situation était plus que précaire. Celui qui menaçait de lui offrir un ultime sourire écarlate à sa gorge n'aurait aucun état d'âme à lui arracher la vie.

    "Ce bon vieux Altarus, qui sourit tellement au plaisir de me revoir !"

    Altarus devait se montrer prudent. Il était hors de question qu'un de ses mousses crève ici. Les mains écartées pour montrer qu'il n'était pas armé, il fixa son homologue avec une certaine froideur.

    "La mer a été clémente avec toi..."
    "Qu'est-ce que tu croyais ? Que j'allais mourir bêtement au naufrage de mon navire ? Déjà que tu m'en avais coulé, hein, par le passé. Et voilà que tu me coules encore !"
    "Pour le premier, je t'avais laissé le choix..."
    "Le choix ? LE CHOIX ?!"

    Le couteau se pressa plus contre la gorge de Vautré, qui se crispa. Calé contre son agresseur, il ne pouvait pas fuir la mort froide qui émanait du tranchant qu'il sentait acéré contre sa peau.

    "Oui, avec des crevards comme toi, on n'a jamais le choix ! La noblesse dans la piraterie ! T'es une plaie et un venin ! Avec vous autres, les preux chevaliers de la mer, on ne peut faire commerce de rien si on vous écoute !"
    "Le commerce de la vie des autres n'est pas un commerce."
    "M'en branle ! Tant que cela rapporte du pognon ! Maintenant, à cause de toi, je n'ai plus rien ! Et toi non plus, si je décide de tuer ce puceau. Rien que pour le plaisir de l'entendre brailler comme un porcelet."

    Vautré gémit. Des larmes coulaient de ses yeux, roulaient sur ses joues.

    "Ce gamin n'a rien à voir dans cette histoire..."
    "Il est de ton équipage."
    "Si tu le tues, tu crois que je te laisserai vivant ?"

    Le demi-écailleux lâcha un bon rire gras. Il ne paraissait pas déstabilisé par l'assurance froide de son adversaire.

    "Non, en effet... Autant d'abord m'occuper de ton cas avant !"

    Il retira son couteau de la gorge de Vautré et le jeta dans les bras de son sbire, un peu surpris de se coltiner l'otage du moment. Au même moment, le triton au visage à moitié écailleux jeta sa lame en direction de... Bremer, tout en se précipitant avec agilité vers le jeune mousse moustachu. Altarus manqua d'être surpris et sut stopper la lame courte juste à temps en densifiant l'air, qui donna l'air de rebondir dans le vide et de tomber dans le sable. Puis, violemment, le pirate chuta en arrière, jeté par l'autre ricanant à moitié poiscaille. D'un coup de genou, Altarus se dégagea avant d'employer encore l'air pour décocher un violent coup à sa trogne, permettant à Vautré de se dégager.

    "Bremer, ramasse Vautré et sauvez-vous !"

    Le demi-triton avait ramassé le couteau et avait voulu se jeter sur Bremer. Altarus lui barra le chemin, esquivant par la même son coup d'entaille.

    "Dépêchez-vous, les garçons !"

    Au loin, la silhouette reconnaissable du Pastenague fut visible. Il approchait de l'île.
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  • Mer 6 Nov - 12:29
    Je ne me fais pas prier même si j’ai les muscles en feu, le souffle court et que la douleur de l’effort réalisée pour revenir me sape mon énergie. Une nouvelle fois, on est en danger de mort et mon corps trouve le moyen de taire les protestations physiques pour concentrer toute mon énergie vers un seul et même but : survivre. Je ramasse Vautré, mais après un instant, c’est davantage lui qui m’amène vers la plage, jetant frénétiquement des regards de peur derrière lui. Moi, je fixe l’horizon. Le salut est à portée de main. Le Pastenague approche et alors que l’on réalise de grands gestes dans sa direction, il vire de bord pour se diriger pile dans notre direction. Ces voiles se gonflent d’air et il gagne en vitesse pour nous rejoindre au plus vite.

    -On va réussir. On va le faire !

    L’enthousiasme de Vautré est interrompu par l’éclat du combat derrière nous. Le capitaine sort du couvert des palmiers, son adversaire sur ses talons. Depuis un autre endroit, deux pirates surgissent, visiblement blessés et laissés de côté initialement, ils viennent prêter mains fortes à leur capitaine dans une ultime tentative de reprendre l’avantage. Ils sont dirigés vers nous. Notre capture est la seule chance de pouvoir faire pression sur les forces du Pastenague qui vont les submerger d’ici quelques minutes.

    -Ramasse ce que tu peux, Vautré.
    -Mais on ne peut pas se battre !
    -Tant que tu es conscient, tu le peux.

    Des débris, il y’en a partout. Alors que Altarus doit concentrer toute son attention à ne pas se faire déborder contre son homologue capitaine, les deux marins sont sur nous, l’un arborant une branche massive, l’autre une dague émoussée. Il n’y a besoin que de se baisser pour leur balancer des trucs à la gueule. Chaque mouvement est une torture. Chaque lancer est de plus en plus imprécis, mais les mouvements des hommes sont tout aussi hagards et désespérés. Ils finissent par arriver au contact. Équipé d’une planche de bois, Vautré assène un revers au premier dans un tempo parfait. Il s’écrase au sol. L’autre, à la dague, me bondit dessus. On roule au sol et je lui fous des coups de poings, mais je n’ai plus la force de lui résister. Je ne lui fais rien.

    Puis une flèche s’abat juste à côté de lui. Puis une autre. On lève la tête. Le Pastenague s’est arrêté. Une chaloupe est mise à l’eau avec une demi-douzaine de marins, ramant à rythme soutenu. Sur la proue du navire, plusieurs tireurs visent avec minutie. Sur la chaloupe, un autre tente sa chance. C’est dangereux, mais les flèches font un petit effet au pirate, suffisant pour que Vautré se glisse dans son dos et abat sa planche sur son dos massif, la faisant voler en éclat. Il s’arc-boute avant de rouler sur le côté. En quelques pas, on s’éloigne des deux hommes. Plusieurs flèches sont tirées, faisant une démarcation claire entre eux et nous. Les tirs sont de plus en plus précis. Désespéré, l’un s’avance et une volée de flèches s’abat. Une le touche et il s’effondre. L’autre s’effondre au sol, résigné.

    De son côté, Altarus a maté son homologue.

    On est à terre quand les marins du Pastenague accostent et viennent à notre chevet, Frenzo en tête. S’assurant qu'on n'est pas en danger de mort, il ordonne à ses gars de nous amener à bord. Le second reste avec son capitaine en attendant que la deuxième barque entrain d’être mise à l’eau arrive, la première étant trop pleine avec les blessés.

    -Que fait-on d’eux, Capitaine ?

    Je n’en sais rien de ce qu’ils en font. Avec Vautré, on est déjà à bord, en route vers le navire, bercé au son des rames et des respirations rauques des rameurs. Le rythme est toujours aussi soutenu, on veut nous mettre à l’abri. C’est que probablement, ça ferait mauvais genre si on gardait des séquelles de cette aventure. La montée à bord est difficile, mais avec l’aide des marins, on parvient à se hisser. Je suis prêt à m’évanouir, mais il me reste une dernière chose à faire. A dire. A entendre.

    -Vautré ! Gunnar !

    A travers mes yeux mi-clos, j’aperçois Sevak et Lessa qui accourent dans notre direction. Leur survie était probable, la nôtre moins. Je suis quand même content de les savoir en vie. Je tente faiblement de leur faire un geste, mais je finis par m'effondrer de fatigue. Sur le bois réconfortant d’un navire qui ne me voudra pas de mal, je n’ai plus besoin de tenir coûte que coûte. Je m’abandonne à eux. Et c’est quelque chose de très agréable même si, dans le fond, tout du long, je m’étais abandonné à la présence rassurante du Capitaine Aearon, il faut bien le dire.
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