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  • Jeu 10 Aoû - 20:54
    « Bonjour Dame Dahlia ! Vous avez bien dormi ? Tout du moins, si vous avez dormi aujourd'hui. ». « Oh euhm… Bon… Bonjour ? Je... Je suis désolée, je ne voulais pas vous déranger je... je n'ai pas vu le temps passer. ». Concentrée sur sa nouvelle oeuvre parsemée de couleurs chatoyantes, la Fae ne s'était pas même rendue compte que le soleil s'était levé. Ses yeux ambrés se dirigèrent vers les fenêtres, constatant une fois de plus que sa nuit avait disparu dans les méandres de son imagination qui se déversait inlassablement sur cette toile de lin. D'un geste gracile, Dahlia ajusta son chevalet tandis qu'elle se relevait doucement de son assise, sentant les muscles de son fessier endoloris, une vive envie de se soulager apparaissant soudainement, comme si tout son corps venait de se réveiller à l'instant. A petits pas rapides, la jeune femme s'éloigna de ses domestiques, certains restant à l'affut face à cette femme enceinte qui ne se ménageait clairement pas autant que son époux l'aurait désiré. Une fois de nouveau en pleine possession de ses moyens, la fleuriste se dirigea tout droit vers le lit douillet qui l'attendait pour une sieste bien méritée, son rythme se décalant au fur et à mesure que sa grossesse avançait, faisant d'une lève-tôt un véritable oiseau de nuit.


    Plusieurs heures plus tard, la Fae émergea de son sommeil profond, se redressant sur le bord du lit pour observer les alentours. D'après son horloge et le soleil qui commençait à peine à se coucher sur la cité elfique, elle put constater qu'il était maintenant la fin d'après-midi. Sa chevelure en bataille dansant au creux de ses reins, elle s'approcha de sa commode en baillant, une main toujours placée méthodiquement sur son ventre rebondi quand soudainement, elle s'arrêta net. Une sensation désagréable la parcourut, ce sentiment si particulier d'avoir… oublié quelque chose. Elle prit son menton entre son pouce et son index, la tête légèrement penchée sur le côté et marqua un long « hmmmmm » de frustration tandis que son esprit continuait à lui jouer des tours. Depuis son arrivée à Melorn, Dahlia faisait fi des obligations, la vie complexe de directrice d'orphelinat ne lui manquant guère. Pourtant elle gardait un point d'honneur à rester occupée, d'autant plus pour préparer l'arrivée de son premier enfant dans le Sekai. Aussi, elle aimait s'organiser, décider ce que chaque jour aurait à lui offrir et aujourd'hui ne faisait pas exception. Elle haussa les épaules avant de se vêtir d'une tunique émeraude empruntée à Eliëndir et de se chausser pour emprunter la diligence qui se trouvait devant les marches de sa demeure, direction les quartiers touristiques, probablement ceux où elle se sentait le mieux compte tenu de la xénophobie du peuple dans lequel elle essayait tant bien que mal de s'intégrer.


    La diligence s'arrêta à l'entrée des quartiers et la Fae descendit en époussetant les pans de sa robe, prenant quelques secondes pour flatter la crinière des chevaux du domaine, une pointe d'amertume la traversant alors qu'elle les quittait une fois de plus. Ses grandes ailes multicolores déployées dans son dos, Dahlia avançait lentement dans les ruelles, s'arrêtant devant de nombreuses vitrines pour en contempler le contenu sans pour autant oser s'y aventurer. Son regard curieux s'arrêta sur l'une d'entre elles en particulier, sur le bois verni qui ornementait l'embrasure de la porte, épousant élégamment le décor si particulier de Melorn. Les bras croisés en dessous de sa poitrine, la jeune femme hésita pendant une bonne minute avant de s'y engouffrer, tentant de faire le moins de bruit possible alors qu'elle y penetrait. Le souffle lourd et légèrement saccadé, Dahlia se sentit instantanément submergée par la montagne d'affaires qui traînaient çà et là, organisés d'une manière dont la logique lui échappait complètement. Ses doigts glissaient sur les étagères, son instinct la poussant naturellement à rechercher des objets de décoration qui pourraient animer sa demeure à Melorn, faire une belle surprise à son bien aimé ou encore un jouet pour le ou la petit(e) qui pointera bientôt le bout de son nez. Un bruit sourd la fit sursauter, venant probablement de l'arrière boutique et Dahlia se sentit obligée de signaler sa présence. Sa voix douce s'éleva dans les airs tandis qu'elle rétractait ses ailes, craignant de renverser un objet quelconque en se retournant. « Il… Il y a quelqu'un ?... ».

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  • Sam 12 Aoû - 12:23
    Un claquement sec accompagna l’enthousiaste ouverture d’une petite fenêtre aux vitraux colorés donnant sur une des petites allées de la grande cité. Laissant ainsi pénétrer dans la sombre réserve les premiers rayons du soleil, accompagnés de l’entrainant pépiement des oiseaux. Ceux de deux rougequeue noir perchés sur une fenêtre voisine, dont les tics soutenus terminés par un crissement semblable à du vieux papier froissé se mêlaient aux chuchotements du vent. Les deux semblaient chanter joyeusement les louanges du soleil, ou… peut être qu’en réalité ils se moquaient juste d’un elfe tout aussi noble que maladroit qui aurait trébuché dans une ruelle voisine. Quoi qu’il en soit, si quelqu’un s’était levé du mauvais pied, ce n’était certainement pas Larsen, chez qui la scène provoqua un ricanement mesquin. Et c’est les vestiges d’un sourire au lèvres, qu’il se retourna vivement vers ses étagères, laissant les pans de son châle lilas flotter dans son sillage. Le temps était magnifique, comme toujours. Et même si aujourd'hui il n’en profitait pas pleinement, le simple fait de savoir le temps radieux suffisait à le mettre de bonne humeur. Il y aurait d’autres belles journée, il pouvait attendre, Mais cette pile d’assiettes en revanche, ne le pouvait pas. Il se saisit ainsi de la pile qui émit quelques notes de protestation alors que le Fae changeait l’ordre des dites assiettes dans la pile, au son du tintement de la céramique. Il plaça la plus modeste au sommet, celle avec les discrets motifs de lierre au vert doux. Après tout, elles méritaient toutes leur jour de gloire, et puis c’était un jour pour le vert. Satisfait il reposa la pile sur l’étagère, près d’un vase aux motifs délicats motifs floraux. Puis se retourna pour vaquer à d’autres occupations, avant de s’immobiliser. Pensif, il inclina légèrement la tête sur le côté, plissa ses yeux sombres, qu’il laissa glisser jusqu’au miroir de cheminée d’en face. Quelque chose n’allait pas. Sur place, le Fae pivota sur ses talons et se trouva de nouveau face au vase, qu’il fit pivoter de quinze degrés. Parfait, la coccinelle peinte sur l’une des feuilles se reflétait à présent à la perfection dans le miroir, près du lierre et de quelques baies rouges déposées sur l’étagère.


    L’antiquaire continua ainsi à danser entre les étagères et à essayer de placer chaque objet à sa juste place. Toujours sous le regard attentif du merle qui l’accompagnait et qui n'hésitait pas à lui faire part de son opinion, si la décoration n’était pas à son goût. La journée s’écoula ainsi tranquillement, et s’il fût bien interrompu par quelques clients, rien ne vint troubler sa routine. Ces deux clients, des melornois, lui avaient déposé une vieille malle de bois sculpté au lanières de cuirs vieillis. Presque aussi remplis de trésors potentiels qu’elle était poussiéreuse. Trop à son goût. Si les elfes l'ennuyaient souvent, trop casaniers, et vaniteux à ses yeux , trop… classiques. Ils avaient l’avantage de vivre longtemps, très longtemps. Et les trésors autant que la poussière avaient tendance à s’entasser avec les années. Alors, en sa bonne qualité d’Antiquaire, Larsen l’opportuniste était toujours ravi de débarrasser. Et s’il lui tardait de découvrir le contenu de ce coffre, ce n’était pas pour aujourd'hui, il n’était pas encore prêt. Et, il lui faudrait enlever toute cette disgracieuse poussière avant. Pour le moment, il trouverait sa place en haut de cette armoire, ce serait parfait pour le faire patienter. Mais alors qu’il entreprit de monter sur une chaise pour placer l’objet dans son refuge temporaire, il lui sembla entendre la porte s’ouvrir. Si Larsen avait plus important à faire que de s’y précipiter, ce n’était pas le cas de Pétrichor perché sur le haut de l’armoire qui après un coup d’oeil vers l’antiquaire s’élança du haut de son perchoir dans un bruyant claquement d’ailes. Par réflexe, Larsen voulu reculer, mais la chaise bascula en arrière. Et dans un bruit sourd, le fae se retrouva les fesses par terre, et la malle sur les genoux dans un nuage de poussière. Heureusement, elle n’avait pas heurté le sol, quelle chance. Plus soulagé par la sécurité de la malle et son précieux contenue qu’agacé contre l’oiseau impatient qui était venu se percher sur un chandelier et qui dévisageait curieusement l’invitée dans l’entrée, Larsen se releva en grimaçant, épousseta comme il pu ses vêtement avant de se diriger vers l’entrée à son tour.

    - Oui oui me voila, antiquaire, et chevalier de la poussière. énonça t’il solennellement à qui que soit son client avec une modeste révérence alors qu’il déposait son grand chapeau sur le comptoir, dans un petit nuage de ladite poussière.

    En relevant les yeux il découvrit une Fae un peu plus grande que lui, aux longs cheveux blonds et aux grandes ailes aussi lumineuses et colorées que les siennes étaient petites et sombres. il la reconnut immédiatement, aussi jolie et faerique que les gens le disaient. Bien que la deuxième partie ne soit pas toujours énoncée avec bienveillance, pour Larsen c'était un honneur :

    - Oh ! Dame Dahlia n’est ce pas ? Que me vaut le plaisir de votre visite dans mon humble boutique ?

    Il faut dire que les fae ne couraient pas les rues, surtout à Melorn, ou n’importe qui ou n’importe quoi qui se trouvait ne pas être un elfe attirait forcément tous les regards et commérages du quartier. Et La jeune fleuriste n’avait pas fait exception, d’autant que son compagnon était des plus illustres… Et que les Melornois, forts autocentrés, adoraient échanger des banalités comme s’il s’agissait d’évènements dantesques. Et Larsen adorait les écouter.
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    Anonymous
  • Sam 23 Sep - 21:21
    Perdue dans cette immense boutique remplie d'antiquités toutes les plus étranges et sordides les unes que les autres, Dahlia ne savait plus où donner de la tête. Chaque fois que ses yeux se posaient sur une étagère, ils y restaient accrochés, comme happés par la curiosité qui s'emparait de ses membres pour la pousser à s'approcher, à observer, à prendre l'objet dans ses mains. Une technique de vente que la Fae ne connaissait que trop bien car elle l'utilisait elle-même dans sa boutique de fleurs, aussi elle n'allait pas faire ce cadeau à d'autres commerçants, d'autant plus qu'il n'était absolument pas nécessaire de faire usage de ce genre de stratagèmes avec elle. De bon coeur, la jeune femme restait une cliente que les marchands de Liberty étaient ravis de croiser, tout du moins lorsqu'elle ne les dépouillait pas dans leur dos en usant de subterfuges avec ses orphelins. Une époque qui ne lui manquait guère, la nécessité et la pauvreté étant devenus des concepts plus abstraits avec sa venue à Melorn, le changement drastique d'atmosphère et de moyens aidant grandement à détendre la future mère. Une main toujours placée sur son ventre rebondi, le flattant de caresses distraites, Dahlia entendit un brouhaha venir de l'arrière boutique et pencha la tête sur le côté, ses longues boucles dorées venant se déposer sur une assiette aux motifs elfiques somme toute des plus classiques.


    Lorsque le propriétaire lui fit enfin l'honneur de sa présence, la Fae ne put que le gratifier d'un sourire radieux. Si elle était ravie d'enfin ne plus être seule dans un lieu qui suscitait autant de tentations que de dangers, elle tremblait plus d'excitation que de se retrouver en présence d'un congénère, un être encore plus rare qu'elle ne l'était elle-même à Melorn. Plaçant sa main libre devant ses lèvres, elle laissa un petit rire s'échapper de ces dernières, constatant que le jeune homme n'avait guère perdu de temps pour se diriger vers sa clientèle, quitte à se recouvrir de poussière. Ses yeux s'arrêtèrent sur l'oiseau durant quelques secondes avant qu'elle ne se reprenne en main, oubliant les formules de politesse les plus basiques. « Bonjour, navrée de vous avoir dérangé en plein… ». Elle sembla hésiter un court instant avant de se rabattre sur l'hypothèse la plus plausible. « Rangement. Je ne voudrais surtout pas m'imposer si vous êtes occupé, je ne connais que trop bien le peu de moments de répit consacrés à effectuer d'autres tâches pour lesquelles vous ne trouvez pas le temps d'ordinaire. ». Comme à son habitude, la Fae se perdait dans des explications farfelues, tentant elle-même de trouver une justification à l'absence surprenante de Larsen au comptoir quand le tintement de sa porte d'entrée aurait du suffir à le faire rappliquer. Sans la moindre once de mépris, seulement quelques doutes qui subsistaient toujours, Dahlia le gratifia d'un doux sourire. « Je vous en prie, je ne suis rien de plus qu'une de vos collègues, vous pouvez m'appeler Dahlia. Quant à la raison de ma visite… ».


    La Fae se mit à errer entre les étalages, passant ses doigts sur une théière en céramique à la forme toute particulière de bec d'oiseau avant de se concentrer à nouveau sur son interlocuteur. « Vous n'êtes pas sans savoir que je suis arrivée il y a peu à Melorn. A ce titre, je n'ai pas encore eu l'occasion de visiter toutes les échoppes et pour ceci, je souhaite m'excuser auprès de vous, Sire Callisper. ». Elle s'inclina doucement avant de poursuivre. « La raison de ma venue est à la fois simple et compliquée. Afin de me sentir chez moi, mon époux m'a confié la décoration de notre foyer. S'il s'agit d'une tâche somme toute simple, elle ne l'est pas pour quelqu'un de mon acabit. ». Un soupir s'échappa de l'entre ouverture de ses lèvres rosées. « Avant d'être fleuriste ici, j'étais directrice d'orphelinat à Liberty. Vous pouvez imaginer que le mobilier n'était absolument pas ma priorité, aussi je suis un peu perdue sur les achats qui seraient pourtant pour beaucoup d'autres les plus judicieux. ». Son regard se dirigea vers le chapeau du marchand qui siégeait fièrement sur le comptoir, l'envie de s'en approcher la saisissant sans qu'elle n'y succombe.


    « Nous allons bientôt accueillir un enfant dans notre maison et celle-ci est grande, immense, mais seulement… Incroyablement vide d'une âme, de ce qui pourrait la rendre chaleureuse. Je cherche des pièces uniques. ». Elle se pencha en avant, emplie de curiosité face à toutes ces merveilles qui dormaient dans l'échoppe du Fae. « Je voudrais simplement savoir si vous pensez avoir des objets ou du mobilier adaptés aux enfants. Je ne cherche pas des jouets à proprement parler, quand bien même je serais ravie de jeter un coup d'oeil si vous en possédez mais du mobilier qui a du charme, qui… raconte quelque chose. Et si possible, en évitant les bords pointus, les accidents sont si vite arrivés… ». Une demande qui lui paraissait simple, la vérité étant que le commerçant allait probablement s'arracher les cheveux en essayant d'y répondre. Puis elle prononça une phrase qu'elle n'aurait jamais pensé entendre de sa propre voix. « Le budget n'est pas un problème. ». Une nouvelle ère pour une nouvelle Fae, et un joli pactole à la clef pour celui qui saurait la charmer.
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