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Soudainement, tout s’enchaîne à une vitesse phénoménale, dans cet instant de grâce, Zelevas semble percevoir le temps au ralenti et chaque détail devient plus vivace qu’à l’accoutumée. Sa main se referme sur la poignée de la portière, son index et son majeur tirent à peine sur le mécanisme d’ouverture, tandis que son annulaire flotte à côté. Son regard fixé sur un point vague à travers le carreau de la diligence ne voit pas le bois lorsqu’il commence à craquer, et pour sa défense, quand bien même il aurait eu la tête tourné dans sa direction il n’aurait pas pu distinguer toutes les étapes de l’évènement. Le bois de la paroie de l’habitacle qui se met à craqueler, se déchirant soudainement sous la pression brutale qui l’assaille, il se rompt dans une cacophonie assourdissante en projetant des échardes dans toutes les directions, dévoilant la boule de feu avide qui s’engouffre à l’intérieur du véhicule. Les flammes lèchent le toit et la banquette capitonnée en brunissant le velour rouge qui orne les sièges, elles continuent leur course effrénées vers le seul passager de la diligence, frappant d’abord de plein fouet le Sénateur avec un souffle puissant de déplacement d’air, l’homme se retrouve plaqué contre le mur, rabattu violemment dans le dossier de la banquette dont il se relevait à peine, comme si une main divine venait de le pousser. En même temps que le blast arrive sur le vieil homme, un autre craquement plus sinistre se fait entendre, et l’avant du véhicule se déchire pour de bon, le toit s’envole en se désolidarisant des cloisons, le front vole tout à fait en éclat, les carreaux se brisent enfin sous la simple action de l’air et les parois latérales ne tardent pas à suivre le mouvement en se dérobant subitement. Les doigts de Zelevas se tordent douloureusement quand la poignée de la portière se soustrait à leur étreinte, le maelström de feu brise enfin l’arrière de ce qui restait de la diligence, envoyant le corps impuissant du Sénateur dans les airs. Un peu devant lui, valsant également en l’air, ce qui reste des chevaux lui arrive dessus à toute vitesse, les projections du sang équestre sont vaporisées par la chaleur de la déflagration, mais toujours plus s’en écoule des morceaux chevalins propulsés aux alentours, à mi chemin dans leur vol plané, le Sénateur perçoit le regard d’incompréhension d’un des destrier, la tête de la bête désolidarisée de son corps, figée dans cette expression hébétée de surprise. L’oeil noir de l’animal a quelque part un léger aspect comique mais le vieil homme ne rit pourtant pas, la douleur envahit lentement son corps et si son cerveau n’a pas encore eu le temps de traiter l’information, ses organes se préparent déjà à réagir, l’adrénaline envahit ses veines, délivrée en quantité faramineuses pour palier aux dégâts corporels. Sa vision se trouble tandis que les fluides de ses globes oculaires sont impacté par l’onde de choc de l’explosion, ses oreilles fusent, remplaçant le vacarme ambiant par un simple sifflement aigu et perçant. Il ne saurait même pas dire dans quel sens son corps est orienté, il pourrait tout aussi bien avoir la tête en bas qu’il serait incapable de le déterminer. L’instant d’avant il s’apprêtait à descendre de sa diligence pour demander au cocher la raison pour laquelle il s’étaient arrêtés au milieu de nul part, sur la route entre Liberty et Courage, le suivant il voyait le ciel hivernal et la neige qui tapissait les forêts de conifères alors qu’il ne lui semblait pas avoir mit le pieds en dehors.
Le tout en un quart de seconde.
Retour à la normale, l’atterrissage est encore plus brusque que le décollage, Zelevas retombe lourdement contre le sol enneigé de la route, roulant sur lui-même une paire de fois avant de s’immobiliser face contre terre. La surprise et l’incompréhension laissent rapidement la place au caractère d’urgence qui coule dans ses veines, et qui déborde même un peu sur le drap blanc des flocons pour le tacher de rouge d’ailleurs. Le vieillard glisse ses mains dans la neige pour se relever, et le coton se mouille rapidement au contact du givre, il appuie sur ses coudes et ses mains pour se redresser, à quatre pattes, comme un chien, Zelevas regarde le sol tanguer mais se stabiliser lentement au fur et à mesure qu’il reprend ses esprits, le sifflement dans ses oreilles s’estompe peu à peu, cédant sa place au crépitement des flammes qui dévorent les restes du véhicule. Sa respiration est un peu rauque, il commence à ressentir les effets de l’attaque alors que la douleur s’immisce progressivement dans tout son corps, sa peau qui le brûle par endroit, ses voies respiratoires irritées, ses tempes qui lui massacrent le crâne en tambourinant avec force. Et son corps, juste son corps, chaque mouvement est difficile. Il met un avant-bras en appui contre le sol et dépose sa tête dessus, soufflant lourdement, entre ses jambes, il aperçoit le cadavre inerte du cocher qui n’a visiblement pas eu autant de chance que lui, mais ce n’est pas ce qui le terrifie, c’est le mouvement derrière.
Une chose sort des flammes, mais quand il voit ce que c'est, le regard du Sénateur affiche clairement sa confusion sur son regard.
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Klak-Klak Boom
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Comme bien souvent, dans l'existence sans queue ni tête de la Salamandre -qui n'aurait jamais dû voir le jour- la logique n'avait aujourd'hui pas la moindre place. Le prédateur miniature; après une partie de chasse fructueuse, avait pris soin d'entreposer aux tréfonds de son antre les trophées qu'il s'était constitué. Parmi ses dernières trouvailles, on comptait notamment le crâne colossal d'un Lanconda forestier. Le transport de cet artefact énorme s'était d'ailleurs avéré particulièrement éprouvant pour la petite créature, aussi il avait décidé après avoir accompli sa besogne de s'accorder un bon gueuleton, qui fut lui-même suivi d'une sieste réparatrice. Klak-Klak, bête comme ses pieds, n'avait cependant toujours pas assimilé avec précision ce qui différenciait un chemin naturel de celui que l'Homme parcourait.
Ce fut donc en plein milieu d'une route qu'il vint s'aplatir de tout son long, si certain d'être l'incontestable roi de ces terres qu'il ne s'encombrait même pas de l'effort de se dénicher une cachette décente. Alors que le sommeil le gagnait et que ses paupières se refermaient tout doucement, la digestion aidant, il se maintint dans un état de semi-conscience quelques minutes durant mais bien vite, il s'endormit. Ce fut le claquement d'un fouet qui lui fit tendre l'oreille. Ayant roulé sur son flanc, il ne vit pas immédiatement ce qui approchait et s'en moquait éperdument mais les bruissements couplés aux vibrations, progressivement, se changèrent en une véritable nuisance qu'il ne sut ignorer plus longtemps.
De toute manière, au son parasite s'ajouta l'injure ultime lorsque la bête sentit sur sa queue poindre une douleur hurlante. Les yeux de l'animal s'écarquillèrent d'un coup tandis que l'électrochoc parcourait son échine toute entière. Il effectua trois tonneaux sur lui-même en piaillant par pure contestation et courut pour s'écarter de la trajectoire de ce qui lui avait infligé tel tourment. Furibond, le petit monstre pivota alors et vit le convoi passer juste à côté de lui. Le cocher, intrigué mais pas effrayé outre-mesure, jeta à la bête velue un regard insistant puis continua sa route. Pleinement en possession de ses moyens, la Salamandre fit le gros dos, se jeta en avant et se posta volontairement devant les roues de la charrette en signe de défi.
L'homme immobilisa son véhicule, incrédule et surpris de voir une si petite bête faire preuve d'une telle véhémence. Il fit claquer son fouet une énième fois, d'une part pour indiquer aux animaux menant sa diligence d'ignorer cet obstacle, mais aussi pour effrayer celui qui se montrait bien trop belliqueux en vue de sa taille. Le son fut perçu par Klak-Klak comme une invitation au duel et la Salamandre, incapable de comprendre qu'elle ne faisait pas face à un énorme cheval à carapace, décida donc qu'il était temps de sévir. Sa mâchoire se désaxa brusquement et son museau poilu se rétracta sur lui-même tandis que se manifestait dans un sourd grondement, au creux de sa gorge, une lueur écarlate ressemblant à s'y méprendre à celle qu'on apercevait en observant de loin un volcan en éruption imminente.
Le conducteur du véhicule voulut s'enfuir de son perchoir mais il était déjà bien trop tard pour fuir. Dans un craquement atroce, les organes incendiaires du fauve se déployèrent et de sa magie profane vint naitre un véritable torrent de flammes projetées en un rayon unique qui démolit aussitôt la structure de bois et d'acier avec l'aisance d'une tornade soufflant la toiture d'une maisonnette. Il y eut une seconde salve, puis une troisième. Klak-Klak, piqué dans son égo de prédateur absolu, frappait sans distinction chaque parcelle de l'étrange habitacle à l'aide de ses dons surnaturels. Le convoi explosa et ceux qui s'y trouvaient, hommes comme animaux, furent au mieux projetés en l'air dans un bain de douleur ou au pire déchiquetés comme de pauvres poupées de tissu que le feu dévora en une fraction de secondes. Dans une série de claquements d'os, de nerfs et de tendons, la mâchoire ajustable du chasseur incendiaire se referma et de ses naseaux s'échappèrent quelques fins filets de fumée noire que la bête expulsa d'un souffle méprisant.
Malgré l'aisance avec laquelle il était venu à bout de la menace, rien ne valait un petit trophée pour compléter pareil tableau. Indifférent à ce brasier puissant à l'odeur de marron chaud dont il s'était rendu responsable, le petit hybride se posta sur ses pattes arrières et s'avança au cœur de la fournaise pour récupérer un morceau de roue par ci, un fragment d'un tube par là ou encore quelques piécettes brillantes qu'il trouvait particulièrement jolies et qui iraient orner à merveille sa précédente trouvaille. Il entendit alors, au beau milieu de ses recherches, le son désagréable d'une respiration difficile, accompagnée de râles d'agonie que Klak-Klak reconnaissait comme étant de source humaine. Les bras chargé de métaux en tout genre, le petit diable curieux s'extirpa de son enfer au parfum si gourmand pour enfin découvrir le perturbateur.
Un survivant à la crinière blanche et au corps épais. Un vieux mâle, faible et fatigué, dont les flammes allaient tôt ou tard avoir raison. Il y avait toutefois, sur son accoutrement, de curieux ornements qui ne manquaient pas d'attirer l'attention du petit être. Il approcha avec assurance, confiant qu'il était en sa capacité à venir à bout de cet ultime être humain qui paraissait bien incapable de lui nuire. Sa gueule s'ouvrit, révélant une langue encore brûlante qui semblait avoir la teinte et la texture de l'argent en fusion. Puis un curieux caquètement se fit entendre alors et Klak-Klak, par ce babillage incertain que peu lui connaissaient, grogna enfin :
"Bachibou wa. Ti bé Klak-Klak lé caza."
La peur le prends aux tripes, il ne peut pas mourir maintenant, pas avec tout ce qui lui reste à accomplir pour la République, pas avec tout ce qu’il doit encore faire, tout ce qu’il doit encore dire. Son sang tache le duvet blanc hivernal, goutte après goutte, en baissant la tête vers l’origine de la douleur il voit une tache de rouge sur sa veste déjà andrinople, une tache plus sombre qui se répand autour d’un morceau de métal qui émerge à peine de son bas ventre, près de sa hanche droite. Merde. Merde merde merde merde. Zelevas se force en position assise, ignorant toujours la douleur qu’il devrait ressentir grâce au stress et à la panique il applique une main autour de la plaie pour la compresser maladroitement tout en regardant la bête qui s’avance vers lui. C’est une question de vie ou de mort qui se pose maintenant à lui, que va-t’il faire? Quelle action l’ancien Juge peut-il prendre dans cet instant précis qui va le conduire à sauver sa vie? Réfléchis Zel, observe! Le monstre qui se dresse face à lui n’est pas bien grand, mais qu’importe sa taille, il dominera toujours le Sénateur avachi dans la neige, un mètre dix, un mètre vingt tout au plus, un peu plus petit qu’un gobelin il dirait. Sa fourrure rouge solide est uniforme et ne s’écarte que pour laisser de la place à deux yeux rivetés sur lui, juste en dessous des pupilles un peu trop scientes à son goût, une mâchoire de dents asymétriques déballe un sourire qui ne fait aucun doute comme appartenant à un prédateur. Est-ce que c’est ce truc qui a fait exploser la diligence? Zelevas n’a aucun moyen de le savoir, juste avant que la perfide engeance n’ouvre la bouche et ne dévoile une langue rouge feu qui déforme l’air alentour par sa chaleur. Mais qu’est-ce que c’est que ce truc à la fin? Ça ne ressemble à aucun animal dont Zelevas a la connaissance, peut-être un béhémoth? Non, ils sont normalement de nature très agressive et la démarche du… rongeur? musqué? Truc, la démarche du truc est trop calme pour qu’il soit agressif mais aussi suffisamment alerte pour qu’il ne soit pas entrain de préparer un bond pour l’achever. Il paraît surtout curieux, c’est là que Zelevas fait enfin attention à ce que la bête porte dans ses petits bras, comme une loutre qui collectionne les pierres, la bestiole a ramassé des morceaux éparpillés de la diligence et les presse contre elle pour les maintenir dans ses bras, elle semble surtout collecter des parties métalliques ou des restes de boiseries. Alors que le prédateur s’immobilise juste devant lui, le regardant les yeux dans les yeux, il ouvre une fois de plus sa gueule pour montrer sa langue ardente, et Zelevas ne peut que froncer sa mine en se préparant à l’attaque imminente, interposant un bras devant son visage.
Quand le blablatement incompréhensible lui parvient, il rouvre les yeux, la surprise le prenant totalement de cours, il abaisse son bras et regarde la créature qui lui a en quelque sorte adressé la parole. Plusieurs longues secondes s’écoulent pendant lesquelles le Sénateur peine à garder son équilibre en chancelant sur l’appui de son bras sur le sol, il fronce les sourcils en affichant clairement sa confusion sur son visage, et bégaye:
”J-Q-De, qu- Hein?”
Il regarde la bête, mais c’est lui qui se sent bête dans l’instant même, il vient vraiment de parler, bon il n’a rien dit d’intelligible mais il a parlé n’est-ce pas? Et il collectionne des objets, des objets dont il arrive à déterminer un certain degré de luxe. Peut-être qu’au final c’est effectivement un béhémoth, il arrive que certains d’entre eux soient animés d’une conscience plus pacifique après tout, mais d’un haut degré d’intelligence pour le règne animal. Peut-être dans ce cas… si la créature ne l’avait pas achevé sur place peut-être dans ce cas qu’il pouvait communiquer avec elle et acheter son salut? Comment, réfléchis Zelevas, et réfléchis plus vite, un échange? Un cadeau! Il peut lui faire un cadeau, prenant un équilibre assis plus stable, il porte ses mains à son col en fignolant maladroitement avec les deux boutons de col qu’il porte invariablement sur le tissus blanc. Son insigne honorifique de la sixième année de service au Razkaal, et l’attribut des Juges de Justice qu’il avait reçu lors de son départ du poste, il enlève les deux bijoux en or, la broche des Juges comportant aussi des améthystes il tend les deux devant l’animal en bafouillant à son tour:
”Tiens, regarde, c’est pour toi, cadeau? Regarde ça brille. Pour toi! C’est à toi.”
Derrière le timbre auto-persuasif de l’homme à terre c’est tout son instinct de survie qui s’exprime, la force de l’espoir est la seule chose qui le retient de tenter de maîtriser la bête potentiellement bien sauvage dans son malheureux état, et d’échouer dès qu’il montrerait la moindre animosité.
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Le balbutiement du vieux bonhomme fit rire le petit monstre, à tel point qu'il manqua de peu de laisser tomber ses trésors au passage. Il parvint toutefois à recollecter un semblant de composition et son attention, pour enfin déposer les trouvailles au sol avec précaution. S'amuser, par chance, lui avait fait oublier intégralement son précédent projet qui constituait bien sûr à se débarrasser de l'ultime survivant de la diligence. Incapable de se centrer sur un même sujet pour plus d'une poignée de secondes, Klak-Klak fut dérangé par le son d'un oiseau et ses oreilles se plièrent en arrière pour s'orienter en direction du son parasite. Il observa brièvement le vol de l'intrus puis décela sur sa nuque l'amorce d'une démangeaison qui le poussa à s'assoir pour porter sa patte arrière jusqu'ici, ce afin de se gratter frénétiquement pour soulager son mal.
La voix de l'inconnu lui remémora qu'il n'était pas seul, il cessa donc brusquement de se toiletter pour accorder à son vis-à-vis un regard aussi curieux qu'insistant. Tout hésitant, l'étranger au cuir épais extirpa de ses plis des accessoires dorés dont les cliquetis et l'éclat ne manquèrent pas d'attirer l'attention de l'hybride malicieux. Tandis que l'inconnu manipulait ces étranges artefacts, Klak-Klak joignit ses mains entre elles, tapotant ses griffes les unes contre les autres tout en rapprochant son museau pour renifler les bijoux faits d'or et de pierres précieuses. Comprenant assez tardivement qu'il s'agissait d'un cadeau, la petite bête jeta alternativement des regards étonnés entre le visage suppliant de l'homme, ainsi que ses offrandes.
"Fo'mi ? Azogazi baghoo Bachibou. Palpatt issi fo' Klak-Klak."
L'explication faite, il tendit les pattes pour se saisir des objets brillants et tâcha d'en comprendre les rouages ainsi que l'intérêt. Il plia et déplia l'aiguille permettant d'accrocher la broche, força sur le métal à l'aide de ses doigts et manipula sans retenue les mystérieux éléments, sans trouver de réponse à sa question première : A quoi servaient-ils ? Klak-Klak garda l'un des accessoires en main et plaça le deuxième entre ses crocs pour ensuite se mettre à le mâchouiller. Ce faisant, il retourna en direction du brasier puis s'empara d'un long tube de métal qui, une poignée de minutes plus tôt, servait encore d'armature pour les roues arrières du véhicule détruit.
Si Klak-Klak paraissait fort encombré, il était aisé de constater qu'il portait la lourde pièce avec une aisance que l'on aurait pas supposer en vue de sa taille. Il jeta le morceau non loin de l'étranger, écarta ses crocs pour lâcher la broche qu'il portait encore en bouche, se frotta les mains l'une contre l'autre puis s'attela à sa tâche. La gueule de la bête s'ouvrit, orientée vers le ciel, et soudain un puissant geyser de feu s'en extirpa dans un violent craquement. D'abord projeté en une gerbe incandescente, le flux continu et brûlant s'affina lentement et perdit en longueur, s'affina petit à petit pour enfin devenir un véritable rayon concentré. Les flammes devinrent bleutées, projetées avec force dans un bruit sifflant et étrange. Muni de cet étrange trancheur fait de feu magique qu'il maintenait en place avec expertise, Klak-Klak approcha ses crocs de l'acier et laissa la magie faire son travail. Le feu coupa à travers l'acier en projetant tout autour une pluie d'étincelles à laquelle la bête, bien évidemment, semblait indifférente.
Après avoir écourté le tube, la Salamandre récupéra l'une des plaques de métal entreposées au préalable et tout en altérant sa lame née des arcanes pour en amoindrir la puissance, puis le monstre posa le tuyau contre l'un des bords de la plaque et déforma l'ensemble pour composer à la hâte ce qui ressemblait à s'y méprendre à un javelot entièrement fait de métal. Klak-Klak fit taire sa forge intérieure, s'empara de l'arme qu'il venait de concevoir et vint sans ménagement la mettre dans la main du vieil homme. Sa tâche accomplie, il lui offrit enfin une poignée d'instructions en pointant du doigt son oeuvre :
"Iguichou a'bah ha Ti, Bachibou. Sa péti lak' hawa ti mé bamal."
Puisque l'intrus avait effectué une offrande, il méritait bien une récompense. Ce problème écarté, la Salamandre se remit à collecter l'acier éparpillé partout, sans se soucier de rien, laissant traîner au passage les deux cadeaux qu'il avait reçu.
La voix de l'inconnu lui remémora qu'il n'était pas seul, il cessa donc brusquement de se toiletter pour accorder à son vis-à-vis un regard aussi curieux qu'insistant. Tout hésitant, l'étranger au cuir épais extirpa de ses plis des accessoires dorés dont les cliquetis et l'éclat ne manquèrent pas d'attirer l'attention de l'hybride malicieux. Tandis que l'inconnu manipulait ces étranges artefacts, Klak-Klak joignit ses mains entre elles, tapotant ses griffes les unes contre les autres tout en rapprochant son museau pour renifler les bijoux faits d'or et de pierres précieuses. Comprenant assez tardivement qu'il s'agissait d'un cadeau, la petite bête jeta alternativement des regards étonnés entre le visage suppliant de l'homme, ainsi que ses offrandes.
"Fo'mi ? Azogazi baghoo Bachibou. Palpatt issi fo' Klak-Klak."
L'explication faite, il tendit les pattes pour se saisir des objets brillants et tâcha d'en comprendre les rouages ainsi que l'intérêt. Il plia et déplia l'aiguille permettant d'accrocher la broche, força sur le métal à l'aide de ses doigts et manipula sans retenue les mystérieux éléments, sans trouver de réponse à sa question première : A quoi servaient-ils ? Klak-Klak garda l'un des accessoires en main et plaça le deuxième entre ses crocs pour ensuite se mettre à le mâchouiller. Ce faisant, il retourna en direction du brasier puis s'empara d'un long tube de métal qui, une poignée de minutes plus tôt, servait encore d'armature pour les roues arrières du véhicule détruit.
Si Klak-Klak paraissait fort encombré, il était aisé de constater qu'il portait la lourde pièce avec une aisance que l'on aurait pas supposer en vue de sa taille. Il jeta le morceau non loin de l'étranger, écarta ses crocs pour lâcher la broche qu'il portait encore en bouche, se frotta les mains l'une contre l'autre puis s'attela à sa tâche. La gueule de la bête s'ouvrit, orientée vers le ciel, et soudain un puissant geyser de feu s'en extirpa dans un violent craquement. D'abord projeté en une gerbe incandescente, le flux continu et brûlant s'affina lentement et perdit en longueur, s'affina petit à petit pour enfin devenir un véritable rayon concentré. Les flammes devinrent bleutées, projetées avec force dans un bruit sifflant et étrange. Muni de cet étrange trancheur fait de feu magique qu'il maintenait en place avec expertise, Klak-Klak approcha ses crocs de l'acier et laissa la magie faire son travail. Le feu coupa à travers l'acier en projetant tout autour une pluie d'étincelles à laquelle la bête, bien évidemment, semblait indifférente.
Après avoir écourté le tube, la Salamandre récupéra l'une des plaques de métal entreposées au préalable et tout en altérant sa lame née des arcanes pour en amoindrir la puissance, puis le monstre posa le tuyau contre l'un des bords de la plaque et déforma l'ensemble pour composer à la hâte ce qui ressemblait à s'y méprendre à un javelot entièrement fait de métal. Klak-Klak fit taire sa forge intérieure, s'empara de l'arme qu'il venait de concevoir et vint sans ménagement la mettre dans la main du vieil homme. Sa tâche accomplie, il lui offrit enfin une poignée d'instructions en pointant du doigt son oeuvre :
"Iguichou a'bah ha Ti, Bachibou. Sa péti lak' hawa ti mé bamal."
Puisque l'intrus avait effectué une offrande, il méritait bien une récompense. Ce problème écarté, la Salamandre se remit à collecter l'acier éparpillé partout, sans se soucier de rien, laissant traîner au passage les deux cadeaux qu'il avait reçu.
Il est complètement sur le cul, littéralement d’ailleurs puisqu’il est assis dans la neige. La bestiole a l’air d’être suffisamment évoluée pour pouvoir manipuler des outils, Zelevas la regarde détacher les aiguilles d’attache des broches et tenter d’en comprendre l’utilité, mais elle a aussi l’air d’être légèrement… crédule? Le Sénateur ne parvient pas à comprendre son langage mais celui ci comporte des sonorités primitives qui lui font questionner s’ils comportent même un sens, ça ne ressemble à rien que le vieillard ait pu entendre de sa vie. Les mots bachibou et claclak reviennent souvent, mais encore une fois il est incapable d’en d’en saisir la signification, cependant ce qu’il remarque aussi c’est la tendance étrange de cette espèce de belette surdimensionnée à changer d’intérêt plus vite que l’éclair. À peine avait-il commencé à secouer les bijoux devant l’animal qu’il a déjà cessé toute animosité dans son comportement, il en paraît presque mignon tant ses moues avec ses courtes pattes sont enfantines, rappelant un peu la dégaine d’une loutre, mais la rangée de dents acérées rappelle sans équivoque à quel point ce truc peut-être dangereux.
Zelevas offre les broches à la créature dans l’espoir qu’elle décide plutôt de l’épargner, et dans les fait si ça fonctionne, le Sénateur n’est pas sûr que c’est tant,que la bête accepte l’offrande et décide de lever sa chasse, qu’elle n’a juste oublié sa présence. Il la regarde machouiller les ornements tandis qu’elle en jette un des deux au sol, et l’incompréhension grandissante du vieil homme est interrompue par un arc de douleur dans son bas-ventre, en baissant les yeux il regarde la tache sur sa veste, putain de merde. Zelevas accorde enfin un peu d’attention à sa blessure, tout en jetant de temps à autre un coup d’oeil nerveux à la créature qui semble vivre sa meilleure vie dans les débris de la diligence, juste pour s’assurer qu’elle ne change pas subitement d’avis. Le morceau de métal qui dépasse tout juste de son ventre est cylindrique et de petite taille, la plaie est une perforation nette, il faut qu’il enlève sa veste pour en avoir le coeur net, mais le vieil homme pense que la blessure est sans doute plus effrayante qu’elle n’est dangereuse. Pour le moment il se contente juste de faire pression avec sa main sur les côtés du métal pour réduire le saignement, et il doit se tirer d’ici, à tout moment le rongeur géant peut…
Une gigantesque colonne de flamme fait irruption de la gueule du bestiaux à côté de lui, montant vers le ciel comme si la colère du feu voulait régler ses comptes avec le soleil pâle de l’hiver, puis la créature réduit progressivement la taille du geyser pour concentrer son pouvoir en un rayon puissant mais cours et fin. Murmurant de manière à peine audible, Zelevas laisse glisser entre ses dents serrées un:
”Mais qu’est-ce qu’il branle?”
Et c’est une bonne question, la bestiole s’amuse visiblement, mais si au premier regard Zelevas croit qu’elle fait juste n’importe quoi, il se rend progressivement compte qu’il fabrique quelque chose. Il serait fasciné s’il n’était pas entrain de se vider de son sang, mais il a d’autre préoccupations dans l’instant, pourtant lorsque le petit animal vient lui apporter fièrement une sorte de javelot fait main, enfin, fait langue, le Sénateur tient une idée. Il prend conscience de la chaleur qui irradie le métal lorsqu’il touche le manche de l’arme improvisée et qu’il arrive à sentir la température au travers de ses gants en coton pourtant trempés. La chose repart faire mumuse dans les débris ce qui arrange en plus ses affaires, sans perdre plus de temps Zelevas ne perds pas de temps, s’il compte se cautériser il ne doit pas laisser le métal refroidir. Il hôte son bras de sa manche droite et déboutonne sa veste prestement, retirant son gant de sa main droite tandis qu’il tient le javelot dans la gauche. Heureusement pour lui que son gant est imbibé de neige fondue sinon il se serait déjà brûlé sur le cadeau de la bestiole, faisant doucement passer le morceau de surin qui dépasse de sa veste autour du trou dans le tissu, il trésaille des élans électriques de douleur qui fusent dans son abdomen.
”Mmh. MNNGH”
La superficie de la blessure est effectivement minuscule, mais c’est la profondeur qui est sans doute plus dangereuse, quitte à être blessé c’est probablement le meilleur type de plaie sur laquelle il pouvait tomber, aller, va falloir procéder maintenant. Il aurait aimé pouvoir nettoyer sa plaie avant de retirer l’éclat mais tant pis, il n’a pas d’eau à portée de main donc il va devoir faire sans, et hors de question de ramasser de la neige par terre, il encourrait déjà suffisamment de risques d’infection comme ça. Il enfourne un morceau de planche éventré dans sa bouche et plante délicatement ses dents dans le bois, puis il regarde la plaie, son nez souffle bruyamment tandis qu’il rassemble une première fois son courage. Oh merde… merde merde merde. Il attrape doucement les pans de l’éclat. Aller vas-y. D’un coup. Sec, vas-y… À trois. Non là.
”AAAAHRHHHHRG”
La douleur est horrible, il tient la pointe dans sa main tandis que sur son ventre nu le saignement se fait plus abondant, à quatre pattes sur le sol il se recroqueville comme une tortue et son front tombe dans la neige froide, ce qui le maintient encore éveillé. Du coin de l’oeil il voit le béhémoth se rapprocher, qu’importe ce que la bestiole pouvait faire il allait peut-être clamser de l’état de choc de toute façon. Aller faut pas perdre de temps, continue. Continue Zelevas, encore un peu. Il approche la pointe du javelot des plis de la blessure en pinçant avec sa main droite les bords de la plaie pour les resserrer, il peut déjà sentir la douce radiation de la chaleur tandis que le métal n’est plus qu’à quelques millimètres de son ventre, quand il colle enfin la pointe dans et sur la plaie, la brûlure est ignoble.
”FRHHHH FRHH HUURH” Ses dents goûtent le bois de la planche dans sa bouche tandis qu’il pousse des cris étouffés.
Il retire le métal de sa chair, petits coups par petits coups, pour éviter de brûler de la peau saine, il savait comment procéder dans les cas d’urgence, un avantage du service militaire, mais il avait toujours espéré ne jamais avoir à se servir d’une telle connaissance. Là, perdu au milieu de nul part à des kilomètres de la moindre trace d’habitations, il préférait s’infliger ça plutôt que de se laisser exsangue sur le sol à attendre la mort. Il ne peut pas crever ici, pas maintenant, il lui reste encore trop de choses à accomplir pour sa patrie. Un coup de tison ardent de plus, les radiations de la brûlure lui font passer un mauvais quart-d’heure, mais quand il baisse les yeux sur son ventre, il voit qu’enfin le saignement a cessé. Oh merci, merci mille fois. Il n’en peut plus, restant de longues secondes de plus à terre, il finit par se redresser en position assise, crachant le morceau de planche qu’il a en bouche depuis tout à l’heure pour enfin se préoccuper de la suite. C’est la plus grande route entre Liberty et Courage, il finirait bien par passer quelqu’un qui puisse le récupérer et le ramener à la capitale à deux jours de voyage non? Bon certes en pleines périodes de fêtes le trafic était bien moindre mais ça devrait bien finir par arriver. Il remarque l’animal qui l’observe avec ses yeux ronds, il y a une lueur d’intelligence, quelque chose de conscient dans cette bête, Zelevas sait qu’il parle une langue, alors peut-être qu’il peut tenter d’établir un contact avec elle?
”Tu comprends ce que je dis?” Le béhémoth incline la tête sur le côté. ”Toi, toi comprendre moi? Moi besoin eau. Eau, boire, là glouglou.” Il va pour faire le mouvement universel de boire à une bouteille mais se rend compte que ça ne parlera pas à la bête, il met donc ses mains en écuelles et les portes à ses lèvres en mimant. ”Glouglou.”
Zelevas offre les broches à la créature dans l’espoir qu’elle décide plutôt de l’épargner, et dans les fait si ça fonctionne, le Sénateur n’est pas sûr que c’est tant,que la bête accepte l’offrande et décide de lever sa chasse, qu’elle n’a juste oublié sa présence. Il la regarde machouiller les ornements tandis qu’elle en jette un des deux au sol, et l’incompréhension grandissante du vieil homme est interrompue par un arc de douleur dans son bas-ventre, en baissant les yeux il regarde la tache sur sa veste, putain de merde. Zelevas accorde enfin un peu d’attention à sa blessure, tout en jetant de temps à autre un coup d’oeil nerveux à la créature qui semble vivre sa meilleure vie dans les débris de la diligence, juste pour s’assurer qu’elle ne change pas subitement d’avis. Le morceau de métal qui dépasse tout juste de son ventre est cylindrique et de petite taille, la plaie est une perforation nette, il faut qu’il enlève sa veste pour en avoir le coeur net, mais le vieil homme pense que la blessure est sans doute plus effrayante qu’elle n’est dangereuse. Pour le moment il se contente juste de faire pression avec sa main sur les côtés du métal pour réduire le saignement, et il doit se tirer d’ici, à tout moment le rongeur géant peut…
Une gigantesque colonne de flamme fait irruption de la gueule du bestiaux à côté de lui, montant vers le ciel comme si la colère du feu voulait régler ses comptes avec le soleil pâle de l’hiver, puis la créature réduit progressivement la taille du geyser pour concentrer son pouvoir en un rayon puissant mais cours et fin. Murmurant de manière à peine audible, Zelevas laisse glisser entre ses dents serrées un:
”Mais qu’est-ce qu’il branle?”
Et c’est une bonne question, la bestiole s’amuse visiblement, mais si au premier regard Zelevas croit qu’elle fait juste n’importe quoi, il se rend progressivement compte qu’il fabrique quelque chose. Il serait fasciné s’il n’était pas entrain de se vider de son sang, mais il a d’autre préoccupations dans l’instant, pourtant lorsque le petit animal vient lui apporter fièrement une sorte de javelot fait main, enfin, fait langue, le Sénateur tient une idée. Il prend conscience de la chaleur qui irradie le métal lorsqu’il touche le manche de l’arme improvisée et qu’il arrive à sentir la température au travers de ses gants en coton pourtant trempés. La chose repart faire mumuse dans les débris ce qui arrange en plus ses affaires, sans perdre plus de temps Zelevas ne perds pas de temps, s’il compte se cautériser il ne doit pas laisser le métal refroidir. Il hôte son bras de sa manche droite et déboutonne sa veste prestement, retirant son gant de sa main droite tandis qu’il tient le javelot dans la gauche. Heureusement pour lui que son gant est imbibé de neige fondue sinon il se serait déjà brûlé sur le cadeau de la bestiole, faisant doucement passer le morceau de surin qui dépasse de sa veste autour du trou dans le tissu, il trésaille des élans électriques de douleur qui fusent dans son abdomen.
”Mmh. MNNGH”
La superficie de la blessure est effectivement minuscule, mais c’est la profondeur qui est sans doute plus dangereuse, quitte à être blessé c’est probablement le meilleur type de plaie sur laquelle il pouvait tomber, aller, va falloir procéder maintenant. Il aurait aimé pouvoir nettoyer sa plaie avant de retirer l’éclat mais tant pis, il n’a pas d’eau à portée de main donc il va devoir faire sans, et hors de question de ramasser de la neige par terre, il encourrait déjà suffisamment de risques d’infection comme ça. Il enfourne un morceau de planche éventré dans sa bouche et plante délicatement ses dents dans le bois, puis il regarde la plaie, son nez souffle bruyamment tandis qu’il rassemble une première fois son courage. Oh merde… merde merde merde. Il attrape doucement les pans de l’éclat. Aller vas-y. D’un coup. Sec, vas-y… À trois. Non là.
”AAAAHRHHHHRG”
La douleur est horrible, il tient la pointe dans sa main tandis que sur son ventre nu le saignement se fait plus abondant, à quatre pattes sur le sol il se recroqueville comme une tortue et son front tombe dans la neige froide, ce qui le maintient encore éveillé. Du coin de l’oeil il voit le béhémoth se rapprocher, qu’importe ce que la bestiole pouvait faire il allait peut-être clamser de l’état de choc de toute façon. Aller faut pas perdre de temps, continue. Continue Zelevas, encore un peu. Il approche la pointe du javelot des plis de la blessure en pinçant avec sa main droite les bords de la plaie pour les resserrer, il peut déjà sentir la douce radiation de la chaleur tandis que le métal n’est plus qu’à quelques millimètres de son ventre, quand il colle enfin la pointe dans et sur la plaie, la brûlure est ignoble.
”FRHHHH FRHH HUURH” Ses dents goûtent le bois de la planche dans sa bouche tandis qu’il pousse des cris étouffés.
Il retire le métal de sa chair, petits coups par petits coups, pour éviter de brûler de la peau saine, il savait comment procéder dans les cas d’urgence, un avantage du service militaire, mais il avait toujours espéré ne jamais avoir à se servir d’une telle connaissance. Là, perdu au milieu de nul part à des kilomètres de la moindre trace d’habitations, il préférait s’infliger ça plutôt que de se laisser exsangue sur le sol à attendre la mort. Il ne peut pas crever ici, pas maintenant, il lui reste encore trop de choses à accomplir pour sa patrie. Un coup de tison ardent de plus, les radiations de la brûlure lui font passer un mauvais quart-d’heure, mais quand il baisse les yeux sur son ventre, il voit qu’enfin le saignement a cessé. Oh merci, merci mille fois. Il n’en peut plus, restant de longues secondes de plus à terre, il finit par se redresser en position assise, crachant le morceau de planche qu’il a en bouche depuis tout à l’heure pour enfin se préoccuper de la suite. C’est la plus grande route entre Liberty et Courage, il finirait bien par passer quelqu’un qui puisse le récupérer et le ramener à la capitale à deux jours de voyage non? Bon certes en pleines périodes de fêtes le trafic était bien moindre mais ça devrait bien finir par arriver. Il remarque l’animal qui l’observe avec ses yeux ronds, il y a une lueur d’intelligence, quelque chose de conscient dans cette bête, Zelevas sait qu’il parle une langue, alors peut-être qu’il peut tenter d’établir un contact avec elle?
”Tu comprends ce que je dis?” Le béhémoth incline la tête sur le côté. ”Toi, toi comprendre moi? Moi besoin eau. Eau, boire, là glouglou.” Il va pour faire le mouvement universel de boire à une bouteille mais se rend compte que ça ne parlera pas à la bête, il met donc ses mains en écuelles et les portes à ses lèvres en mimant. ”Glouglou.”
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Klak-Klak Boom
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Indifférent aux curieuses manœuvres qu'avait effectué le vieil homme afin de s'éviter une mort lente et douloureuse par hémorragie, Klak-Klak se contentait de rassembler d'autres matériaux utiles pour réaliser ses armes de fortune ainsi que des accessoires lui permettant de chasser avec plus d'aisance. Tout ce qui ne pouvait entrer dans l'énorme étui situé sur son dos finissait irrémédiablement trié dans une pile au classement incertain et à la logique mystérieuse. Sautillant d'un tas à l'autre avec curiosité, Klak-Klak se frottait le menton lorsqu'il faisait la découverte d'un objet inconnu, lui cherchant une utilité directe ou un moyen détourné de s'en constituer un nouvel atout. Il bidouillait, jouait avec parfois, puis se remémorait à chaque râle de souffrance la présence de l'intrus qu'il avait tout bonnement oublié d'assassiner.
Et puisque ce dernier avait passé désormais quelques minutes dans son champ d'action sans mourir pour autant, Klak-Klak l'avait naturellement catégorisé comme ami, un statut aussi incertain que chaque décision de l'animal mais qui avait le mérite de mettre les concernés à l'abri, ne serait-ce qu'un temps, de son tempérament pour le moins explosif. Le vieillard justement interpela la bête et cette dernière, curieuse, bondit jusqu'à lui en repliant ses pattes contre son torse velu en signe d'intérêt. Les oreilles tendues vers l'avant, Klak-Klak se concentra sur les propos tenus par son vis-à-vis avant de bredouiller en guise de réponse :
"Compan. Compan'skejdi. Bwa Bwa. Aglouglouglou. Aglou ! AGLOU !"
Klak-Klak sautilla sur place, amusé par les sons que produisaient l'humain malgré son incompréhension totale des dires de son vis-à-vis. La Salamandre tomba à la renverse, roulant sur son dos en secouant ses pattes qu'il dirigeait vers les cieux tout en tirant la langue et en émettant des sons vaguement similaires à ce "glouglou" qui le faisait tant rire. De toute évidence, la communication ne fonctionnait pas tout à fait et les gestes ne passaient pas entre les deux individus que séparaient la barrière de la langue. Klak-Klak s'aplatit sur son ventre, ramenant de la poussière et de la cendre sur son visage et son corps pour assécher encore davantage son pelage si fourni mais un son parasite vint le tirer à sa toilette.
"Oh ?"
Klak-Klak se redressa après s'être étiré prestement. Il posa ses petites pattes sur les joues du vieillard, les pressant sans vraiment le vouloir du fait de sa force conséquente. Avec une précipitation ainsi qu'une excitation lisibles au delà des mots incompréhensibles qu'il prononçait en salves, il dicta à son nouveau camarade quelques instructions de base, qu'il était nécessaire de suivre dans des cas d'urgence tels que celui-ci :
"Aga'hawa da bochi Po'Eldar, Bochi Bachibou ? Da'Eldar Klak-Klak é siffi ka Boom Boom si pati bobo. Bachibou Sébo ?"
Limpide, comme d'habitude. Klak-Klak vint extraire de son étui l'une des lances artisanales qu'il possédait et d'un simple contact de sa langue luminescente, l'arme s'illumina en irradiant la zone d'une chaleur puissante. Muni du matériel requis pour défendre son nouveau compagnon, la Salamandre s'interposa enfin entre lui et la menace dont la silhouette se manifestait derrière le voile de fumée noire. Lance tendue et crocs sortis, la bête faisait face non pas à un animal le voyant comme un rival mais bel et bien à une patrouille d'officiers républicains alertés par l'explosion.
"Sénateur ! Vous êtes en vie ! Ne bougez pas, nous venons vous porter secours !"
Le soldat accourut, une main sur le fourreau de son épée mais lorsqu'il aperçut la petite bête qui le menaçait, il se stoppa brusquement, confus qu'il était.
Zelevas est dépité par son échec flagrant d’établir une communication avec l’animal, apparemment il a l’air suffisamment intelligent pour parler mais visiblement ça s’arrête là, est-ce que son langage a même une signification linguistique ou est-ce que, plus à l’instar d’une bête classique, la plupart de sa véritable langue réside dans le langage corporel? Si ça se trouve il était juste entrain de tenter de raisonner l’équivalent d’un gros chien, il se sent presque un peu stupide d’avoir cru pouvoir lui parler quand il voit la salamandre géante se rouler par terre en faisant glouglou comme un enfant débile. Le désespoir le prend à la gorge quand il se rend compte qu’il est donc au milieu de nul part, affaibli, à la mercie du froid, potentiellement de la maladie et bientôt de la faim et de la soif, et que sa seule compagnie réside dans une belette triphasée du bulbe. Il ferme les yeux, expire longuement sa frustration pendant que la créature se roule dans des cendres et les rouvre soudainement quand il entends une voix humaine parler derrière lui.
Il se retourne soudainement et cherche du regard l’origine de la voix, plusieurs personnes émergent d’un des sentiers adjacents à la route principale et débarquent frais comme des gardons et la main à l’épée. Les malheureux! Ils ne font pas le poids contre la bestiole, mais si Zelevas leur crie dessus il a non seulement peur que ça n’excite plus le prédateur que nécessaire, mais aussi que les soldats y passent. Merde, merde merde merde, qu’est-ce qu’il pouvait faire? Attirer l’attention de l’animal sur autre chose est probablement sa meilleurs option ça avait bien fonctionné pour lui mais ça ne serait sans doute pas aussi facile de distraire la bête d’un groupe entier de quatre soldats à l’attitude menaçante.
”Hé la belette!”
Il interjecte le bestiaux, pas trop fort non plus pour ne pas renforcer son impression de se faire attaquer, mais malheureusement il se fait ignorer par la créature, comme il refuse de la toucher par soucis de sécurité pour sa propre personne, il cherche à tout prix un moyen d’attirer son attention. Un nom, ce truc doit bien avoir un nom n’est-ce pas? S’il a un langage, aussi archaïque que celui ci ne soit, il a bien un mot pour se décrire lui même, quitte à ne pas avoir de nom au moins quelque chose pour s’auto-référencer, c’est une des premières choses que les êtres sentients non? Mais comment est-ce qu’elle pourrait s’appeler, elle a certainement balbutié son nom dans la méandre de cacophonie avec laquelle elle s’exprime, c’est quoi les mots qui reviennent? Bachibou? Boom boom? Claclac? S’il est tenté de miser sur les formes plus primitives, et qu’il doit dire que Boom boom correspondrait bien à la salamandre explosive, il doit admettre que le nombre de fois que la créature a prononcé Bachibou n’est pas un hasard, mais que ça fasse référence à lui ou à elle… Il n’a pas le temps de tergiverser sur les détails linguistiques de cette bestiole, parce que les patrouilleurs se rapprochent encore d’eux. Saisissant donc le morceau de bois qu’il avait mordu tantôt pour diminuer la douleur de sa cautérisation, Zelevas le tapote par terre pour inciter la belette à se retourner, tout en sifflotant de manière joueuse.
”Hé bachibou, hé, bachibou, bachibou regarde!”
Il jette ensuite le morceau de bois à cinq ou six mètres, comme s’il jouait avec un chien, sauf que là s’il perd, ça va coûter la vie d’honnêtes gens.
”Et vous n'approchez pas plus, cette chose est dangereuse et puissante!” Il ne le cria pas non plus, espérant que le parler suffise à se faire entendre en l'absence de vent.
Il se retourne soudainement et cherche du regard l’origine de la voix, plusieurs personnes émergent d’un des sentiers adjacents à la route principale et débarquent frais comme des gardons et la main à l’épée. Les malheureux! Ils ne font pas le poids contre la bestiole, mais si Zelevas leur crie dessus il a non seulement peur que ça n’excite plus le prédateur que nécessaire, mais aussi que les soldats y passent. Merde, merde merde merde, qu’est-ce qu’il pouvait faire? Attirer l’attention de l’animal sur autre chose est probablement sa meilleurs option ça avait bien fonctionné pour lui mais ça ne serait sans doute pas aussi facile de distraire la bête d’un groupe entier de quatre soldats à l’attitude menaçante.
”Hé la belette!”
Il interjecte le bestiaux, pas trop fort non plus pour ne pas renforcer son impression de se faire attaquer, mais malheureusement il se fait ignorer par la créature, comme il refuse de la toucher par soucis de sécurité pour sa propre personne, il cherche à tout prix un moyen d’attirer son attention. Un nom, ce truc doit bien avoir un nom n’est-ce pas? S’il a un langage, aussi archaïque que celui ci ne soit, il a bien un mot pour se décrire lui même, quitte à ne pas avoir de nom au moins quelque chose pour s’auto-référencer, c’est une des premières choses que les êtres sentients non? Mais comment est-ce qu’elle pourrait s’appeler, elle a certainement balbutié son nom dans la méandre de cacophonie avec laquelle elle s’exprime, c’est quoi les mots qui reviennent? Bachibou? Boom boom? Claclac? S’il est tenté de miser sur les formes plus primitives, et qu’il doit dire que Boom boom correspondrait bien à la salamandre explosive, il doit admettre que le nombre de fois que la créature a prononcé Bachibou n’est pas un hasard, mais que ça fasse référence à lui ou à elle… Il n’a pas le temps de tergiverser sur les détails linguistiques de cette bestiole, parce que les patrouilleurs se rapprochent encore d’eux. Saisissant donc le morceau de bois qu’il avait mordu tantôt pour diminuer la douleur de sa cautérisation, Zelevas le tapote par terre pour inciter la belette à se retourner, tout en sifflotant de manière joueuse.
”Hé bachibou, hé, bachibou, bachibou regarde!”
Il jette ensuite le morceau de bois à cinq ou six mètres, comme s’il jouait avec un chien, sauf que là s’il perd, ça va coûter la vie d’honnêtes gens.
”Et vous n'approchez pas plus, cette chose est dangereuse et puissante!” Il ne le cria pas non plus, espérant que le parler suffise à se faire entendre en l'absence de vent.
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Klak-Klak détourna son attention des gardes immobile lorsque le vieux bonhomme au grand manteau attira son attention en répétant son propre surnom avec insistance. Intriguée tant par ses grands mouvements que par le grand bout de bois qu'il avait projeté au loin, la Salamandre ne sut que faire des informations que tentaient de lui transmettre son nouvel ami au pelage si fourni. Plissant les yeux tout en grattant d'une griffe son crâne velu, le chasseur miniature s'écarta un instant des militaires républicains qui avaient suscité chez lui une certaine montée d'agressivité pour se diriger machinalement vers le morceau de bois jeté par celui qu'il considérait comme son camarade.
Sous les yeux médusés des officiers, le petit monstre s'en alla pour aller récolter l'objet à l'aide de sa patte libre. Il le ramassa sans conviction, retourna aux côtés du vieil homme et lui tendit son bâton avant de mettre son poing sur sa hanche tout en sermonnant copieusement son acolyte dont les curieuses manœuvres n'allaient pas en leur sens. Les sourcils froncés, il exprima sans ménagement sa désapprobation en pointant de sa lance le fameux Bachibou, puis les garants de l'ordre qui paraissaient toujours incapables de prendre la moindre décision dans un contexte si atypique.
"He Bachibou ! Sabah'lé la kabo dé bochi issi. Sébo Klak-Klak késsi bogha. Wada Wada ?"
"Que dit-il, Sénateur ?"
Question idiote, le concerné ne détenant évidemment pas le moindre élément de réponse. Cette coupure rappela malheureusement à Klak-Klak l'existence de la potentielle menace que représentaient les nouveaux-venus. Par réflexe, il bondit et vint se replacer une fois encore entre le politicien et les hommes qui ne souhaitaient pourtant que lui en venir en aide. L'un d'entre eux porta par réflexe une main à son arme de service en prenant des appuis pour mieux se préparer face à une éventuelle attaque de la part de l'hybride, qui prit le geste comme un signe d'agression évident. La queue de la bête se dressa en vibrant et l'organe incendiaire situé à son extrémité s'illumina à nouveau dans une série de crépitements. Un mince filet de fumée noire fit son apparition aux commissures des lèvres de la créature, laissant supposer qu'un embrasement magique se profilait doucement.
"Je... je crois qu'il cherche à vous protéger de nous. Nous pourrions tenter de détourner son attention afin de vous permettre de fuir."
Mais comment faire ? Malgré ses évidents troubles de l'attention, la créature ne paraissait pas décidée à laisser tranquille le pauvre Sénateur. D'une façon tout à fait incompréhensible, elle était simultanément la source unique de ses ennuis mais cherchait aussi par tous les moyens à lui éviter d'être blessé davantage. Bien que naturellement sociable, Klak-Klak avançait seul pour une excellente raison. Trop dangereux et instable, il ne constituait pour ses éventuels alliés qu'une bombe à retardement. Obtenir son affection n'avait jamais été un cadeau pour quiconque.
"Ne ferions-nous pas mieux de l'attaquer de front ? Il est petit, seul et mal armé. Un carreau bien placé et l'affaire est dans le sac."
Pour appuyer son propos, le second militaire leva son arme et la pointa en direction de la créature, persuadé qu'elle ne saurait comprendre ce qu'impliquait son geste. Klak-Klak, malheureusement, ne voyait pas ce genre d'outil de guerre pour la toute première fois. Sa gueule s'ouvrit et à toute allure, un projectile lumineux fut propulsé à toute vitesse vers le militaire. Si brûlant et puissant qu'il fusa tel un boulet de canon jusqu'à sa cible, l'objet magique arracha la tête du malheureux et sa dépouille se maintint droite un court instant avant de chuter lamentablement sur le côté.
Chaque cœur manqua un battement, à l'exception bien sûr de celui du meurtrier velu. Les mâchoires claquèrent par deux fois et les crocs incandescents sifflèrent suite à cette vague de chaleur subite. Malgré les apparences, le petit monstre ne faisait pas de quartier. Les survivants firent un pas en arrière et le dirigeant de la troupe dit alors :
"Appelons du renfort."
Sous les yeux médusés des officiers, le petit monstre s'en alla pour aller récolter l'objet à l'aide de sa patte libre. Il le ramassa sans conviction, retourna aux côtés du vieil homme et lui tendit son bâton avant de mettre son poing sur sa hanche tout en sermonnant copieusement son acolyte dont les curieuses manœuvres n'allaient pas en leur sens. Les sourcils froncés, il exprima sans ménagement sa désapprobation en pointant de sa lance le fameux Bachibou, puis les garants de l'ordre qui paraissaient toujours incapables de prendre la moindre décision dans un contexte si atypique.
"He Bachibou ! Sabah'lé la kabo dé bochi issi. Sébo Klak-Klak késsi bogha. Wada Wada ?"
"Que dit-il, Sénateur ?"
Question idiote, le concerné ne détenant évidemment pas le moindre élément de réponse. Cette coupure rappela malheureusement à Klak-Klak l'existence de la potentielle menace que représentaient les nouveaux-venus. Par réflexe, il bondit et vint se replacer une fois encore entre le politicien et les hommes qui ne souhaitaient pourtant que lui en venir en aide. L'un d'entre eux porta par réflexe une main à son arme de service en prenant des appuis pour mieux se préparer face à une éventuelle attaque de la part de l'hybride, qui prit le geste comme un signe d'agression évident. La queue de la bête se dressa en vibrant et l'organe incendiaire situé à son extrémité s'illumina à nouveau dans une série de crépitements. Un mince filet de fumée noire fit son apparition aux commissures des lèvres de la créature, laissant supposer qu'un embrasement magique se profilait doucement.
"Je... je crois qu'il cherche à vous protéger de nous. Nous pourrions tenter de détourner son attention afin de vous permettre de fuir."
Mais comment faire ? Malgré ses évidents troubles de l'attention, la créature ne paraissait pas décidée à laisser tranquille le pauvre Sénateur. D'une façon tout à fait incompréhensible, elle était simultanément la source unique de ses ennuis mais cherchait aussi par tous les moyens à lui éviter d'être blessé davantage. Bien que naturellement sociable, Klak-Klak avançait seul pour une excellente raison. Trop dangereux et instable, il ne constituait pour ses éventuels alliés qu'une bombe à retardement. Obtenir son affection n'avait jamais été un cadeau pour quiconque.
"Ne ferions-nous pas mieux de l'attaquer de front ? Il est petit, seul et mal armé. Un carreau bien placé et l'affaire est dans le sac."
Pour appuyer son propos, le second militaire leva son arme et la pointa en direction de la créature, persuadé qu'elle ne saurait comprendre ce qu'impliquait son geste. Klak-Klak, malheureusement, ne voyait pas ce genre d'outil de guerre pour la toute première fois. Sa gueule s'ouvrit et à toute allure, un projectile lumineux fut propulsé à toute vitesse vers le militaire. Si brûlant et puissant qu'il fusa tel un boulet de canon jusqu'à sa cible, l'objet magique arracha la tête du malheureux et sa dépouille se maintint droite un court instant avant de chuter lamentablement sur le côté.
Chaque cœur manqua un battement, à l'exception bien sûr de celui du meurtrier velu. Les mâchoires claquèrent par deux fois et les crocs incandescents sifflèrent suite à cette vague de chaleur subite. Malgré les apparences, le petit monstre ne faisait pas de quartier. Les survivants firent un pas en arrière et le dirigeant de la troupe dit alors :
"Appelons du renfort."
Wada wada.
Mais qu’est-ce que ça veut bien vouloir dire wada wada? Zelevas t’en collerait des wada wada, on ferait danser la GAR sur ce rythme en chantant wada wada si seulement ça voulait dire quelque putain de chose. Et l’autre décérébré d’officier derrière qui lui demandait de faire la traduction.
”Est-ce que j’ai l’air de savoir ce que signifie wada wada?”
Alors que la salamandre incandescente se dresse une fois de plus sur ses pattes arrières et s’oppose entre le Sénateur et les forces de l’ordre, le vieillard sent que la situation s’apprête à déraper. Ils ne savent pas. Ils ne savent pas la puissance que cette petite créature est capable de déployer, Zelevas l’a vu lui, il l’a effleurée de près et en a déjà fait les frais. Lorsque les Officiers émettent l’hypothèse que la bestiole essaie de protéger le Sénateur de ses potentiels sauveteurs, le vieillard se rend compte avec terreur qu’ils ont raisons. La créature s’est vraiment entichée de lui! Comment va-t’il faire pour s’en débarrasser? Ne serait-ce pas trop dangereux de regagner une ville ou un village? Si cette engeance fulminante atteint la civilisation elle risque peut-être de tout faire brûler non? Les questions se succèdent dans sa tête sans pour autant trouver de réponses, par contre lorsqu’il voit un des agents de la république tendre son arbalète en direction de la créature, il constate avec terreur que la belette sait visiblement de quoi il s’agit. Sa gueule s’ouvre, et un tir incandescent fuse en ligne de droite de sa bouche jusqu’à la tête du malheureux qui a eu l’audace de le mettre en joue, laissant le corps en suspens dans son action, avant qu’il ne s’affale sur le sol comme une poupée de son. Il y a un léger moment, une seconde de battement pendant laquelle chaque personne présente constate l’évènement, l’enregistre, le traite, réalise et réagit à ce qu’il vient de se passer. Une seconde pendant laquelle les visages sont figés dans des expressions allant de l’incrédulité à la surprise, en passant par le rire nerveux, avant qu’enfin ils ne prennent conscience du danger auquel ils font face. Le Sénateur recule dans la neige en rampant vers l’arrière pour mettre quelques pas de plus de distance entre son “protecteur” et lui, et les deux Officiers restants laissent sous-entendre un repli stratégique.
”Non attendez! Il peut-être amadoué!”
”Ne vous fichez pas de nous Sénateur. On-”
”Faîtes lui une offrande, ça a marché pour moi! Il est plus intelligent qu’il n’y paraît.”
”Comment?” L’Officier n’a pour seule preuve que le fait que le vieillard soit encore en vie.
”Si, si si, vous avez quelque chose à lui donner peut-être? Sans montrer de signe d’agressivité?”
”Euh…”
Penaud, l’Officier se résoud à écouter le Sénateur, ça vallait peut-être le coup d’essayer, et ni lui ni son dernier collègue n’avaient suffisamment confiance l’un dans l’autre pour se couvrir, ils ne pouvaient pas abandonner le Sénateur ici, si on le retrouvait mort on saurait forcément qu’ils auraient dû être sur place et c’étaient des problèmes qu’ils n’avaient pas besoin d’avoir. Le plus grand des deux, Valmont, celui qui avait pris la parole jusque là, dépose donc son sabre dégainé dans la neige, laissant l’arme faire un bruit étouffé quand elle s’enfonce dans la poudreuse. L’Officier se plie lentement tandis qu’il approche doucement de la créature, comme en tentant d’approcher un chat errant dans une ruelle. Son langage corporel est certainement un peu contradictoire car son approche indique une volonté de faire ami-ami, mais le reste de son corps trahit sa peur. Il transpire légèrement, sa main tendue vers le monstre en signe de pacifisme tremble ostensiblement et les traits de son visage sont tout sauf détendus. L’autre main de Valmont vient chercher dans le replis de sa veste le biscuit sec qu’il emporte à chaque longue patrouille pour casser la faim, une pâte tendre, pas tout à fait cuite et surtout très calorique, dans laquelle des morceaux de raisins sec et d’amandes sont incorporés. Il ressort la main de sa veste et tout en continuant de se rapprocher, adopte un langage infantile pour essayer d’amadouer la créature.
”Pspsps aller, aller viens, viens manger le bon biscuit, c’est pour qui le pôti gâteaux? C’est du bon, aller viens manger viens!”
Zelevas et Malro, l’autre Officier, regardent le souffle cours la tentative, anticipant la réponse de la salamandre explosive.
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Il était toujours difficile d'analyser et de prévoir les réactions de la Salamandre. Par le passé, beaucoup s'y étaient risqués sans jamais y parvenir, la preuve étant justement sa liberté tout à fait surprenante. Certains avaient parfois réussi par miracle à s'épargner ses foudres suffisamment longtemps pour voir venir le lendemain, mais la plupart des rencontres avec la bête embrasée s'était soldée dans le sang, les larmes et les cendres. Pourtant, malgré les plus sombres pronostics, le Sénateur Zelevas -alias Bachibou- semblait pour l'heure avoir pris les bonnes décisions, au contraire du malheureux à la figure déchiquetée dont quelques crépitements infimes émanaient encore en un sordide murmure.
Cherchant à enregistrer toute forme de menace provenant des autres officiers, Klak-Klak se tenait bien droit, tel un suricate alerté par le moindre son perturbateur. Ses oreilles pointues allaient et venaient, oscillant entre chaque participant de la conversation à la recherche des rares éléments du langage commun qu'il parvenait à comprendre. Si la conversation lui échappa entièrement, l'approche soigneuse du militaire marqua néanmoins un tournant dans l'agressivité de la bête, qui montra à nouveau les crocs et serra furieusement le manche de son arme.
Vint alors la salvation, incarnée par un délicieux amuse-gueule fait de pate cuite agrémentée d'épices et de fruits secs. Les yeux venimeux de la petite créature s'ouvrirent en grand, démontrant un apaisement passager de ses envies meurtrières. Klak-Klak renifla un moment le biscuit qui lui était tendue puis, d'un seul coup, il lâcha son arme et vint saisir à deux mains le gateau que l'on lui offrait, jaugeant le cadeau avec méfiance tout en y passant avec frénésie sa truffe sèche. Ne percevant pas la moindre trace d'un produit toxique, il parut satisfait et se mit à ronger la pate, poussant entre chaque bouchées des piaillements satisfaits qu'on eut assimilé non pas à un mammifère, mais à une sorte de curieux volatile caquetant de plaisir. Après avoir englouti l'ensemble de la friandise, il tendit ses petites pattes avec gourmandise en direction de Valmont, lui demanda clairement d'obtenir davantage d'offrandes.
Le militaire, aussi effrayé qu'incrédule face à la bizarrerie de la situation, s'exécuta en sortant de ses poches un second cadeau. Klak-Klak le chaparda sans politesse, coinçant ce dernier entre ses dents pointues puis, avec une diligence et un empressement soudain, il sautilla jusqu'aux débris de la diligence démolie, faisant fi une fois encore des flammes encore grondantes et s'y glissant sans la moindre difficulté. Indifférent aux nuages nauséabonds qui auraient étouffé n'importe qui, le petit monstre redressa avec une force insoupçonnée l'une des roues encore partiellement entière, qu'il fit tourner pour l'extraire du brasier afin de la ramener entre le Sénateur et son fidèle soldat. Telle une oie gobant un bout de pain, il avala d'une seule bouchée le biscuit et pointa du doigt la roue de bois, avant de marmonner :
"Sa'fouh belgah, lapachi bogoh. Séfi la Roulroul tépih Klak-Klak. A Roulroul, Wada wada."
Il projeta ensuite la roue par terre, avant d'empoigner à deux mains sa queue dont l'extrémité fumante frétillant en émettant toujours cette éternelle lueur orangée. Caressant la chitine qui recouvrait la fourrure du membre endolori, il pointa alors un "index" accusateur envers Zelevas, mais ses propos ne semblaient pas imprégnées d'une très grande envie de revanche. Tout au plus, la petite bête semblait curieusement... vexée ?
"Bachibou dé Po'Eldar. A Roulroul Wada Wada Klak-Klak. Bedongah Klak-Klak wa Boom Boom ! Mé sé Pal'Patt, Bachibou."
Valmont, quant à lui, se tourna vers Zelevas :
"Ca vous semble plus clair qu'à moi ? Je n'comprends rien à ses revendications, Sénateur."
Cherchant à enregistrer toute forme de menace provenant des autres officiers, Klak-Klak se tenait bien droit, tel un suricate alerté par le moindre son perturbateur. Ses oreilles pointues allaient et venaient, oscillant entre chaque participant de la conversation à la recherche des rares éléments du langage commun qu'il parvenait à comprendre. Si la conversation lui échappa entièrement, l'approche soigneuse du militaire marqua néanmoins un tournant dans l'agressivité de la bête, qui montra à nouveau les crocs et serra furieusement le manche de son arme.
Vint alors la salvation, incarnée par un délicieux amuse-gueule fait de pate cuite agrémentée d'épices et de fruits secs. Les yeux venimeux de la petite créature s'ouvrirent en grand, démontrant un apaisement passager de ses envies meurtrières. Klak-Klak renifla un moment le biscuit qui lui était tendue puis, d'un seul coup, il lâcha son arme et vint saisir à deux mains le gateau que l'on lui offrait, jaugeant le cadeau avec méfiance tout en y passant avec frénésie sa truffe sèche. Ne percevant pas la moindre trace d'un produit toxique, il parut satisfait et se mit à ronger la pate, poussant entre chaque bouchées des piaillements satisfaits qu'on eut assimilé non pas à un mammifère, mais à une sorte de curieux volatile caquetant de plaisir. Après avoir englouti l'ensemble de la friandise, il tendit ses petites pattes avec gourmandise en direction de Valmont, lui demanda clairement d'obtenir davantage d'offrandes.
Le militaire, aussi effrayé qu'incrédule face à la bizarrerie de la situation, s'exécuta en sortant de ses poches un second cadeau. Klak-Klak le chaparda sans politesse, coinçant ce dernier entre ses dents pointues puis, avec une diligence et un empressement soudain, il sautilla jusqu'aux débris de la diligence démolie, faisant fi une fois encore des flammes encore grondantes et s'y glissant sans la moindre difficulté. Indifférent aux nuages nauséabonds qui auraient étouffé n'importe qui, le petit monstre redressa avec une force insoupçonnée l'une des roues encore partiellement entière, qu'il fit tourner pour l'extraire du brasier afin de la ramener entre le Sénateur et son fidèle soldat. Telle une oie gobant un bout de pain, il avala d'une seule bouchée le biscuit et pointa du doigt la roue de bois, avant de marmonner :
"Sa'fouh belgah, lapachi bogoh. Séfi la Roulroul tépih Klak-Klak. A Roulroul, Wada wada."
Il projeta ensuite la roue par terre, avant d'empoigner à deux mains sa queue dont l'extrémité fumante frétillant en émettant toujours cette éternelle lueur orangée. Caressant la chitine qui recouvrait la fourrure du membre endolori, il pointa alors un "index" accusateur envers Zelevas, mais ses propos ne semblaient pas imprégnées d'une très grande envie de revanche. Tout au plus, la petite bête semblait curieusement... vexée ?
"Bachibou dé Po'Eldar. A Roulroul Wada Wada Klak-Klak. Bedongah Klak-Klak wa Boom Boom ! Mé sé Pal'Patt, Bachibou."
Valmont, quant à lui, se tourna vers Zelevas :
"Ca vous semble plus clair qu'à moi ? Je n'comprends rien à ses revendications, Sénateur."
Il est rare dans Sekaï que les miracles soient en la faveur des mortels quand même les créateurs de ce monde y sont opposés, pourtant il n’y a pas d’autre mots pour décrire ce qui vient de se passer. Alors même qu’il vient de décapiter un Officier Républicain, le bestiau commence à approcher le bout de son museau du gâteau tendu par Valmont, et en reconnaissant la sucrerie comme comestible, vient la saisir de ses deux pattes antérieures. Malro autant que le vieux Sénateur toujours à moitié couché dans la neige poussent tout les deux un énorme soupir de soulagement en voyant la bestiole se détendre et rester concentrée sur le biscuit. Le plus petit des deux Officiers rengaine son arme et se redresse, quittant sa posture de combat prête à bondir sur le côté, il cherche dans sa propre veste et s’assure qu’il possède lui aussi de quoi amadouer la créature. Pendant ce temps ladite engeance sautille contre Valmont comme un enfant qui en redemande, et ce dernier lui donne un deuxième bisscoouit en tremblant, au plus grand bonheur de la salamandre. Tandis que la bébête file en direction des débris de la diligence, Valmont fait quelques pas de plus pour arriver devant Zelevas en lui tendant une main.
”Vous êtes blessé?”
Constatant que oui, l’Officier relève le vieillard en l’aidant à rester debout avec un appuis sur son épaule, passant le bras du vieux autour de sa nuque il soulève à moitié Zelevas qui halète sous l’effort.
”Merci ça ira, je survivrai. On v-”
Il est interrompu par la bestiole incandescente qui revient vers eux, sortant des flammes qui ne prennent mystérieusement pas sur sa fourrure paraissant pourtant inflammable, il tient dans ses mains une des roues de la diligence et commence à balbutier de façon incompréhensible. Roulroul? Rouler? La diligence qui roule… Klak-klak et wada wada, encore ces mots dénués de sens, prenant sa queue entre ses petites mains et pointant ensuite un mini-doigt vers le Sénateur, la salamandre reprend en réutilisant la quasi-totalité de son vocabulaire. Bachibou, Zelevas se sent soudainement stupide de ne pas avoir compris plus tôt que Bachibou était son nom à lui dans le langage de cette bête, il est maintenant clair qu’il y a une structure à son babillage mais certaines subtilités lui échappent encore, notamment celles comme wada wada et poêldar. Lorsque la bestiole fait klak-klak suivit de boom boom, le vieillard fait le lien avec l’explosion tantôt de la diligence et la phrase de la créature pendant qu’elle le mettait en garde contre les Officiers. Klak-klak késsi bogha, ça voulait certainement signifier que Klak-klak fait la bagarre, Klak-klak c’est le nom de la bestiole.
”Je… Je crois qu’il s’appelle Klak-klak. La diligence a dû lui rouler sur la queue je pense et il n’a fait que se défendre.” Retirant son bras autour de la nuque de Malro pour s’agenouiller à hauteur de la créature, le vieillard approche doucement une main de la truffe du prédateur. ”Klak-klak.” Il amène ensuite la main vers lui et la pose sur sa poitrine. ”Zelevas. Zelevas.” Puis il répète avec conviction. ”Zelevas désolé Roulroul Klak-klak. Désolé, dé-so-lé. Zelevas pas Roulroul Klak-klak… wada wada?” ce dernier mot est deviné, il ne sait pas ce qu’il signifie mais la bestiole l’avait utilisé derrière roulroul plusieurs fois.
À côté d'eux, Malro s’approche de la bestiole en gloussant légèrement tandis que Valmont la regarde toujours avec des yeux à moitiés effarés, visiblement un de ces deux gaillards possède plus de méfiance envers l’animal que l’autre. Malro sort une plaquette de chocolat et en sépare un carré qu’il dépose au creux de sa paume, de l’autre il vient gratouiller la tête de la bestiole, juste derrière les oreilles, redescendant ensuite au niveau de la base de la nuque où il frotte plus vigoureusement avec ses doigts sous le pelage. Visiblement il a l’air d’apprécier.
”Au final c’est juste un gros chien. Il a l’air même un peu mignon.”
”Si t’oublies qu’il vient de sécher Garf. Et tu donnerai du chocolat à un chien toi?”
”Hahaha.” Malro se retourne tout de même pour zieuter le cadavre encore chaud de leur collègue au sol. C’est vrai que la bébête possède quand même une puissance insoupçonnée pour un gros animal qui se morfale sur des cookies et du chocolat. Il en profite pour en découper un autre carré et le lancer vers la créature en visant juste au dessus de son museau, pendant ce temps Valmont et Zelevas s’éloignent en marchant pour aller vers Liberty. Ils se mettent ainsi à marcher tout les deux dans la direction de la capitale alors que Malro reste devant la créature et continue de la caresser.
”Tient mon grand, tu veux de l’eau?”
Le militaire détache une gourde de sa ceinture et la débouchonne avant d’en approcher le goulot du museau de la bête, la laissant tout d’abord sentir le contenu de l’outre.
”Vous êtes blessé?”
Constatant que oui, l’Officier relève le vieillard en l’aidant à rester debout avec un appuis sur son épaule, passant le bras du vieux autour de sa nuque il soulève à moitié Zelevas qui halète sous l’effort.
”Merci ça ira, je survivrai. On v-”
Il est interrompu par la bestiole incandescente qui revient vers eux, sortant des flammes qui ne prennent mystérieusement pas sur sa fourrure paraissant pourtant inflammable, il tient dans ses mains une des roues de la diligence et commence à balbutier de façon incompréhensible. Roulroul? Rouler? La diligence qui roule… Klak-klak et wada wada, encore ces mots dénués de sens, prenant sa queue entre ses petites mains et pointant ensuite un mini-doigt vers le Sénateur, la salamandre reprend en réutilisant la quasi-totalité de son vocabulaire. Bachibou, Zelevas se sent soudainement stupide de ne pas avoir compris plus tôt que Bachibou était son nom à lui dans le langage de cette bête, il est maintenant clair qu’il y a une structure à son babillage mais certaines subtilités lui échappent encore, notamment celles comme wada wada et poêldar. Lorsque la bestiole fait klak-klak suivit de boom boom, le vieillard fait le lien avec l’explosion tantôt de la diligence et la phrase de la créature pendant qu’elle le mettait en garde contre les Officiers. Klak-klak késsi bogha, ça voulait certainement signifier que Klak-klak fait la bagarre, Klak-klak c’est le nom de la bestiole.
”Je… Je crois qu’il s’appelle Klak-klak. La diligence a dû lui rouler sur la queue je pense et il n’a fait que se défendre.” Retirant son bras autour de la nuque de Malro pour s’agenouiller à hauteur de la créature, le vieillard approche doucement une main de la truffe du prédateur. ”Klak-klak.” Il amène ensuite la main vers lui et la pose sur sa poitrine. ”Zelevas. Zelevas.” Puis il répète avec conviction. ”Zelevas désolé Roulroul Klak-klak. Désolé, dé-so-lé. Zelevas pas Roulroul Klak-klak… wada wada?” ce dernier mot est deviné, il ne sait pas ce qu’il signifie mais la bestiole l’avait utilisé derrière roulroul plusieurs fois.
À côté d'eux, Malro s’approche de la bestiole en gloussant légèrement tandis que Valmont la regarde toujours avec des yeux à moitiés effarés, visiblement un de ces deux gaillards possède plus de méfiance envers l’animal que l’autre. Malro sort une plaquette de chocolat et en sépare un carré qu’il dépose au creux de sa paume, de l’autre il vient gratouiller la tête de la bestiole, juste derrière les oreilles, redescendant ensuite au niveau de la base de la nuque où il frotte plus vigoureusement avec ses doigts sous le pelage. Visiblement il a l’air d’apprécier.
”Au final c’est juste un gros chien. Il a l’air même un peu mignon.”
”Si t’oublies qu’il vient de sécher Garf. Et tu donnerai du chocolat à un chien toi?”
”Hahaha.” Malro se retourne tout de même pour zieuter le cadavre encore chaud de leur collègue au sol. C’est vrai que la bébête possède quand même une puissance insoupçonnée pour un gros animal qui se morfale sur des cookies et du chocolat. Il en profite pour en découper un autre carré et le lancer vers la créature en visant juste au dessus de son museau, pendant ce temps Valmont et Zelevas s’éloignent en marchant pour aller vers Liberty. Ils se mettent ainsi à marcher tout les deux dans la direction de la capitale alors que Malro reste devant la créature et continue de la caresser.
”Tient mon grand, tu veux de l’eau?”
Le militaire détache une gourde de sa ceinture et la débouchonne avant d’en approcher le goulot du museau de la bête, la laissant tout d’abord sentir le contenu de l’outre.
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Klak-Klak Boom
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Race: Hybride
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique Neutre
Rang: D
Le museau de la créature allait et venait, s'orientant au gré des sons qui n'arrivaient à ses oreilles pointues qu'en incompréhensibles messages cryptés. Il entendit à plusieurs reprises le nom qu'il se donnait de la bouche du vieillard et à chaque fois, un mouvement de ses esgourdes mobiles laissait entrevoir qu'effectivement, l'ancien militaire avait compris en partie le langage invraisemblable de la bête. Lorsque la main du Sénateur approcha de sa truffe, Klak-Klak n'esquissa aucun mouvement de recul, ayant admis l'homme au long manteau comme un ami, sans raison particulière d'ailleurs. La bête imprévisible ne décrétait après tout ses rapports avec les autres êtres vivants que selon un code qu'elle-même ne comprenait pas tout à fait.
"Bachibou désolé. Dé-so-lé. Bachibou désolé. Apich."
Visiblement passablement indifférent à la mort pourtant bien trop récente de son collègue, l'un des soldats vint s'approcher suite à cela de Klak-Klak. Le petit monstre, désormais assis par terre et affairé à traiter via sa patte arrière une démangeaison qui l'avait subitement pris à la nuque, ne fit par sa gestuelle que confirmer les propos tenus par l'homme de loi. En effet, la Salamandre était parfois dotée de mimics et d'attitude que l'on pouvait totalement attribuer aux canidés, ce comportement résultant sans doute de son rapprochement de longue durée avec divers animaux dont il s'était inconsciemment inspiré lors de sa vie en captivité.
La main amicale de Malro fut accueillie avec joie, la petite patte trop courte ne parvenant pas à atteindre le point de gratouille qui devenait peu à peu fort agaçant. Se laissant caresser sans sourciller, Klak-Klak se contentait d'observer le vieil homme qui semblait amorcer son départ. La situation ayant été réglée à grands coups de gateaux et d'excuses, la Salamandre ne voyait aucune raison désormais d'empêcher quiconque de quitter les lieux. De toute manière, elle était bien trop occupé à apprécier le traitement que lui octroyait le soldat. Mâchouillant la collation sucrée que l'on venait de lui donner, il se laissait papouiller en émettant périodiquement de petits hoquets, mais rien ne semblait laisser présager chez l'animal un nouvel élan de colère.
D'autres mots dénués de sens lui parvinrent et Klak-Klak leva la tête en direction du locuteur qui venait de commettre une terrible erreur d'appréciation. Gros chien ou pas, la bête était sauvage et indomptable et certaines de ses réactions ne pouvaient tout bonnement pas être anticipées. La truffe fila jusqu'au goulot de la gourde, qu'elle renifla très brièvement avant de déceler dans un frisson d'effroi ce qu'était le contenu de cette dernière. Lâchant sa friandise, la bestiole poussa un cri de stupeur et bondit en l'air comme un chat qui venait de voir un concombre. Malro fut si surpris qu'il en lâcha l'objet qu'il tenait, et ce fut justement par ce geste salvateur qu'il trouva son salut.
S'écartant de plusieurs mètres, le monstre embrasé fondit droit sur une épaisse planche à demi-calcinée, adoptant ainsi une couverture et cherchant un angle de tir. Sa gueule s'ouvrit en grand et de sa fournaise intérieure, un nouveau grondement se fit alors entendre. En l'espace d'une fraction de secondes, il projeta à la chaîne un véritable barrage de projectiles enflammés tous dirigés avec une précision certaine en direction de la pauvre gourde. Dans une série de détonations plus impressionnantes les unes que les autres, l'objet fut absolument pulvérisé et l'eau qu'elle contenait s'évapora sous le regard absolument médusé du militaire qui n'avait nullement compris en quoi il avait fauté.
Fier d'avoir sauvé un allié de l'eau qui s'était vicieusement frayée un chemin dans les poches de son ami garde-manger, le monstre se propulsa en dehors de sa couverture et s'approcha du carnage pour découvrir avec joie que son attaque avait fait mouche. La flotte était morte, et tout le monde était sain et sauf. Exultant en criant à s'en arracher les cordes vocales, la petite bête leva ses poings minuscules en l'air, chantant dans son babillage incompréhensible son implacable victoire sur son némésis de toujours.
Ne partageant pas son engouement, Malro vint quant à lui prendre ses jambes à son cou. Roulant sur le côté, il se repositionna pour pouvoir s'élancer en direction de Zelevas et de son second compère, fuyant dans une absolue panique le monstre incendiaire qui, quant à lui, prit évidemment la chose comme un jeu. Tout en ricanant comme un enfant amusé, le petit monstre s'élança donc à quatre pattes, poursuivant le jeune soldat qui beuglait comme un sourd pour être entendu par les autres hommes :
"Fuyez ! Fuyez ! Il a perdu les pédales !"
A la suite du soldat, la bestiole se contentait de gambader gaiment. Sa gueule fumante, pourtant, avait de quoi susciter l'angoisse.
"Bachibou désolé. Dé-so-lé. Bachibou désolé. Apich."
Visiblement passablement indifférent à la mort pourtant bien trop récente de son collègue, l'un des soldats vint s'approcher suite à cela de Klak-Klak. Le petit monstre, désormais assis par terre et affairé à traiter via sa patte arrière une démangeaison qui l'avait subitement pris à la nuque, ne fit par sa gestuelle que confirmer les propos tenus par l'homme de loi. En effet, la Salamandre était parfois dotée de mimics et d'attitude que l'on pouvait totalement attribuer aux canidés, ce comportement résultant sans doute de son rapprochement de longue durée avec divers animaux dont il s'était inconsciemment inspiré lors de sa vie en captivité.
La main amicale de Malro fut accueillie avec joie, la petite patte trop courte ne parvenant pas à atteindre le point de gratouille qui devenait peu à peu fort agaçant. Se laissant caresser sans sourciller, Klak-Klak se contentait d'observer le vieil homme qui semblait amorcer son départ. La situation ayant été réglée à grands coups de gateaux et d'excuses, la Salamandre ne voyait aucune raison désormais d'empêcher quiconque de quitter les lieux. De toute manière, elle était bien trop occupé à apprécier le traitement que lui octroyait le soldat. Mâchouillant la collation sucrée que l'on venait de lui donner, il se laissait papouiller en émettant périodiquement de petits hoquets, mais rien ne semblait laisser présager chez l'animal un nouvel élan de colère.
D'autres mots dénués de sens lui parvinrent et Klak-Klak leva la tête en direction du locuteur qui venait de commettre une terrible erreur d'appréciation. Gros chien ou pas, la bête était sauvage et indomptable et certaines de ses réactions ne pouvaient tout bonnement pas être anticipées. La truffe fila jusqu'au goulot de la gourde, qu'elle renifla très brièvement avant de déceler dans un frisson d'effroi ce qu'était le contenu de cette dernière. Lâchant sa friandise, la bestiole poussa un cri de stupeur et bondit en l'air comme un chat qui venait de voir un concombre. Malro fut si surpris qu'il en lâcha l'objet qu'il tenait, et ce fut justement par ce geste salvateur qu'il trouva son salut.
S'écartant de plusieurs mètres, le monstre embrasé fondit droit sur une épaisse planche à demi-calcinée, adoptant ainsi une couverture et cherchant un angle de tir. Sa gueule s'ouvrit en grand et de sa fournaise intérieure, un nouveau grondement se fit alors entendre. En l'espace d'une fraction de secondes, il projeta à la chaîne un véritable barrage de projectiles enflammés tous dirigés avec une précision certaine en direction de la pauvre gourde. Dans une série de détonations plus impressionnantes les unes que les autres, l'objet fut absolument pulvérisé et l'eau qu'elle contenait s'évapora sous le regard absolument médusé du militaire qui n'avait nullement compris en quoi il avait fauté.
Fier d'avoir sauvé un allié de l'eau qui s'était vicieusement frayée un chemin dans les poches de son ami garde-manger, le monstre se propulsa en dehors de sa couverture et s'approcha du carnage pour découvrir avec joie que son attaque avait fait mouche. La flotte était morte, et tout le monde était sain et sauf. Exultant en criant à s'en arracher les cordes vocales, la petite bête leva ses poings minuscules en l'air, chantant dans son babillage incompréhensible son implacable victoire sur son némésis de toujours.
Ne partageant pas son engouement, Malro vint quant à lui prendre ses jambes à son cou. Roulant sur le côté, il se repositionna pour pouvoir s'élancer en direction de Zelevas et de son second compère, fuyant dans une absolue panique le monstre incendiaire qui, quant à lui, prit évidemment la chose comme un jeu. Tout en ricanant comme un enfant amusé, le petit monstre s'élança donc à quatre pattes, poursuivant le jeune soldat qui beuglait comme un sourd pour être entendu par les autres hommes :
"Fuyez ! Fuyez ! Il a perdu les pédales !"
A la suite du soldat, la bestiole se contentait de gambader gaiment. Sa gueule fumante, pourtant, avait de quoi susciter l'angoisse.
Les branches cinglent le visage de Zelevas et de Valmont tandis que les deux hommes s’efforcent à maintenir un pas de course malgré le vieillard blessé qui claudique aux côtés du militaire. Malro a fuit dans une autre direction en faisant le plus de bruit possible pour essayer d’appâter le monstre, alors que Valmont se retourne pour observer les feuillages derrière eux, il ne voit nulle trace de la grosse belette à la fourrure rouge. Le ciel s’assombrit d’un coup lorsqu’un nuage passe devant le faible soleil hivernal, rappellant aux deux hommes que la nuit ne tardera pas à tomber et qu’ils feraient mieux de regagner la ville avant de se faire coincer en pleine forêt par la chappe d’obscurité désavantageuse contre un tel prédateur. Le béhémoth n’en avait pas l’air mais c’était bien réellement un danger, peut-être plus pernicieux encore que n’importe quel autre dangerosité s’il était suffisamment fourbe pour appâter ses proies et les leurrer dans une confiance factice. Cette salamandre est loin d’être niaise, elle est au contraire terriblement intelligente, sournoise et malveillante. Alors qu’il jette un énième regard inquiet par dessus son épaule, une branche de sapin attrape Valmont en plein visage et les deux hommes s’effondrent par terre. La lumière meurt avec chaque seconde qui passe, la nuit tombe vite au mois de Décembre, quelques jours à peine après le solstice d’hiver. Trop vite. La neige freine leur progression, ils furètent frénétiquement autour d’eux, prêts à voir les mâchoires embrasées du chasseur sans pitié s’illuminer pour marquer leur trépas. Des bruits résonnent en écho entre les arbres denses de la forêt, des bruits qu’ils ne parviennent pas à attribuer avec certitude ni à Klak-klak ni a un animal des bois lambda, dans le doute ils continuent de courir, hors d’haleine mais terrifié par la perspective de se retrouver seuls à seul avec la furie pyromane. Enfin l’obscurité les enveloppe et avale entièrement tout les environs, la lune ne leur fait pas le cadeau d’éclairer leur chemin cette nuit et même elle reste terrée derrière un voile sentencier de nuages épais. Zelevas à bout de souffle s’effondre au sol, face contre neige, peinant à se relever avec ses coudes plongés dans la poudreuse et sa blessure qui le lance impitoyablement. Valmont s’apprête à se pencher pour l’aider à se redresser mais le craquement d’une branche derrière lui le fige net dans ses mouvements. Les deux hommes demeurent immobile, incapable de se voir l’un l’autre avec certitude mais devinant leur silhouette mutuelles dans les ténèbres. Une tête bouge pour se retourner d’un seul coup vers là d’où ils fuient. L’autre suit. Valmont dégaine son arme, la lame ne projète même pas un reflet tellement ils n’y voient rien, pendant l’espace de quelques secondes le temps semble s’étirer de façon interminable, l’attente est un supplice, la pointe de l’épée de l’Officier tremblant autant de froid que de peur il ose la diriger vers les abysses arborés des conifères, espérant capter l’éclat d’une flamme, la moindre étincelle qui lui indiquerait que le tueur est là, prêt à fondre sur eux, le moindre son qui trahirait la présence du monstre, mais rien, seulement le silence qui les torture. Les yeux écarquillés de Zelevas ne perçoivent rien dans la nuit, il tente de lentement se relever, en faisant le moins de bruit possible, son état lui rend la tâche complexe, la douleur est insupportable, le supplice est agonisant. Il pose une main sur un rocher pour s’appuyer, Valmont est derrière lui, guettant toujours obstinément entre les aiguilles des sapins. La sueur s’ajoute aux frémissements, ou peut-être est-ce simplement de l’humidité due à la neige? Zelevas ne sait pas, mais il ne préfère pas se poser la question. Il fait un pas en avant.
Le rocher sur lequel repose sa main se met à bouger.
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Alignement: Chaotique Neutre
Rang: D
Cette fameuse roche, en réalité, n'en était pas une. Si Klak-Klak s'était hissé au sommet de la chaîne alimentaire de cette dangereuse forêt, il y avait encore parmi les bêtes sauvages arpentant les sentiers boueux quelques contestants à la hauteur du défi que représentait la Salamandre. Le Sénateur, bien malgré lui, venait de faire lors de son escapade la découverte de l'un des plus prometteurs d'entre eux.
Le tressaillement de la pierre se fit grondant, puissant et ô combien terrible dans cette insondable obscurité que constituait le dôme d'arbres refermés sur ces quelques malheureux hommes comme une véritable mâchoire sinistre. Le vieux politicien replongé contre son gré dans les plus folles années de sa jeunesse se vit soulevé dans les airs par une force qu'il devinait implacable en vue de l'aisance avec laquelle il fut surélevé, condamné à atteindre une hauteur vertigineuse en un éclair.
Perçant l'obscurité en détruisant sur son passage une poignée d'arbres immenses, la silhouette colossale du monstre se dressa et dévoila peu à peu. Il s'agissait d'une sorte d'énorme crustacé, un Behemoth ayant atteint au fil du temps une taille vertigineuse ainsi qu'une force redoutable. Haute de près de cinq mètres, la créature était si gigantesque que les claquements de ses muscles mandibulaires devenaient audibles pour l'oreille humaine. Comprenant la gravité de la situation, l'un des officiers se trouva fort démuni face à cette situation de crise et, bien que relativement courageux, il se sentit pour le moins dépassé par la folie des évènements qui se succédaient.
"Sénateur ! Euh... Te... Tenez bon ?"
Les pattes du colosse s'extirpèrent lentement de la boue dans laquelle elles avaient sans doute été incrustées plusieurs jours, à en juger par la mousse et les feuillages qui parsemaient la carapace du monstre. Bien que dérangé par les militaires qui avaient foulé la surface de son dos, il ne semblait pas s'être rendu compte pour le moment qu'il portait sur celui-ci le vieillard déjà bien trop éprouvé pour subir telles secousses. Si sa position pouvait paraître désavantageuse, il devint bien vite évident qu'il y en avait d'autres qui étaient davantage à plaindre car dans la pénombre, une pince titanesque apparut dans un balayage vif pour agripper le corps de l'un des soldats, qui se fit balader comme une vulgaire poupée de chiffon.
Ironie du sort ou simples aléas d'une existence injuste ? Celui qui plus tôt se moquait du destin de son camarade décapité fut pour sa part tranché en deux par la force brute de l'immense animal aux racines blasphématoires et lorsque cette dernière eut fini de répandre sang et entrailles sur la terre molle dans laquelle ne pataugeait plus qu'un seul homme, elle se mit alors à exulter par des croassements visqueux tout en relâchant depuis sa gueule trop carrée une mousse épaisse. Ce ne fut que lorsqu'elle porta son repas à sa bouche qu'elle fut frappée par plus gros qu'elle-même.
Ou plutôt infiniment plus petit ?
Il y eut une déto-nation (haha), forte et brève, suivie d'un violent éclat de lumière qu'accompagna un souffle d'une chaleur étouffante. Le Béhémoth frappé en pleine poire par l'impact peina à comprendre d'où provenait la menace et parvint, à l'aide de ses deux yeux articulés, à identifier finalement la source de son mal. Ce n'était autre que Klak-Klak qui, en se fiant aux bruits d'agitation et à l'ultime cri du défunt, était parvenu à retrouver son bien-aimé Bachibou. Dressé sur ses pattes arrières, le monstre miniature trônait avec une implacable fierté au sommet d'un caillou pas franchement très impressionnant.
Mais si la silhouette frêle de la bestiole poilue faisait pale figure face à l'imposante stature de son nouvel adversaire, il y eut pourtant dans le changement de posture et l'attitude du crabe un changement certain. Face à la Salamandre, le Béhémoth tira sur ses pattes pour se faire le plus grand possible et allongea ses pinces en signe de défi. Pourquoi ressentait-il ce besoin instinctif d'effrayer celui qui ne dépassait même pas le premier segment de l'un de ses pieds ? Tout simplement car il avait perçu, d'une façon tout à fait viscérale, la dangerosité de l'hybride velue.
Un combat primitif, qu'on eut dit d'un autre temps, aller se jouer entre les bêtes. A la fois spectateur et victime, Zelevas quant à lui demeurait tristement niché au sommet du crâne du crustacé. Serait-il acteur, spectateur ou victime des dégats collatéraux de ce duel impensable ?
Parfois il y a des jours où on fait une bonne transaction pour le compte de la SSG, en achetant une marchandise rare à un prix avantageux et qui passe en plus en déduction de taxe parce que la moitié de cette denrée va à la rénovation d’un monument de Liberty, laissant l’autre moitié à la pleine disposition de la Societas sans un sous supplémentaire à débourser, il n’y a plus qu’à se rendre sur place à Courage pour conclure la transaction. Et puis parfois vous faites un chemin qui devrait être anodin et votre diligence explose à cause d’un raton laveur somnolant qui vous pourchasse et vous finissez par tomber dans la gueule d’un bernard-l’ermite géant. Ça arrive.
Perché à cinq ou six mètres du sol sur la carapace calcaire du béhémoth, Zelevas est entrain de se demander s’il n’aurait pas fait mieux de rester couché aujourd’hui. La réponse lui vient de manière un peu brutale quand une explosion calcinante frappe sa monture improvisée de plein fouet et en profite pour lui lécher le bas des jambes. C’est oui.
”C’est la fin, je vais mourir.” Il ne le dit même pas sur un ton de panique, il ne s’agit plus que d’un constat désespéré.
Alors que le crustacé gargantuesque et la toute petite minuscule micro-belette de rien du tout wollah je la vois pas d’ici entament une danse mortelle en se tournant autour, le vieillard pris dans les feux croisés de cet affrontement cherche absolument une issue à sa mauvaise posture. Malheureusement pour lui les options se font désirer, s’il tente de désescalader son perchoir, il cours le risque de se dévoiler au béhémoth qui ne semble pas l’avoir remarqué, et vu comment ce dernier vient d’enseigner une technique de clonage express au pauvre Malro qui était à côté de lui, le Sénateur en détresse a plutôt envie de se faire tout petit. Accroché par toutes les dernières forces de son corps aux aspérités de la coquille du monstre pour ne pas en tomber, Zelevas ferme les yeux lorsque le géant se redresse sur ses pattes en brandissant une de ses pinces en l’air, le vent lui fouette le visage, il manque presque de glisser tandis que sa chaussure ripe sur le rebord où elle était calée.
”Par les Gardiens, par leeeéés GaaAAaardiiee-”
Le corps de Zelevas, déjà malmené une fois par l’ascension abrupte du monstre hors de la terre, chute soudainement alors que le béhémoth affaisse son corps d’un seul coup, le bernard l’ermite fracasse dans le même mouvement le plat de sa pince contre le sol, provoquant une envolée foudroyante de terre et de neige à l’endroit où se tenait la petite salamandre. Il fait trop noir pour que le Sénateur puisse distinguer si le coup a trouvé sa cible ou pas, et il n’a de toute façon pas envie de tergiverser pour avoir cette réponse là. Zelevas profite de la hauteur diminuée pour se retourner et regarder aux alentours à la recherche d’un échappatoire salutaire. Un des arbres proches a été dérangé par le réveil de la bête qui, en remuant la terre quand elle s’est extirpée du sol, a fait singulièrement pencher le tronc et par chance il présente maintenant un angle invitant pour le vieillard en péril. Alors qu’une nouvelle déflagration infernale lui indique sans regarder que la salamandre a survécu et n’a rien perdu en verve, le Sénateur prend son élan, et s’aidant du crustacé qui se relève pour gagner en vitesse, il saute en tendant ses bras presque à l’aveugle vers les branches de l’arbre. Il atterrit brutalement contre une d’entre elle qui s’enfonce douloureusement dans son bas-ventre, appuyant ainsi douloureusement sur sa blessure encore trop fraîche et chassant l’air des poumons du Fraternitas par la même occasion. Il tombe deux mètres plus bas pour se prendre une autre branche dans les lombaires, ce qui par miracle lui replace correctement la vertèbre L3 qui le faisait souffrir depuis deux jours quand il s’était penché pour ramasser une pièce d’argent, puis il finit sa chute par terre. Maugréant de tout les diables de la douleur lancinante qui irradie de chaque fibre de son être, Zelevas a tout juste le temps d’apercevoir la bestiole se battre contre Klak-Klak avant de demander très pertinemment:
Mais où est passé Valmont au juste?
Très bien pensé ça Zelevas d’Élusie Fraternitas, et bien le dénommé Valmont est entrain de courir à toutes jambes dans la forêt, profitant de la distraction de la belette pour mettre le plus de distance possible entre lui et les trop nombreux dangers de cette maudite forêt hivernale. Il désertait peut-être un sénateur républicain, il risquait peut-être de très graves sanctions pour ce qu’il faisait, mais de toute façon s’il se faisait découpé en deux sur un clignement d’oeil par la bestiole de cinq mètres il ne serait pas mieux loti, donc il avait judicieusement décidé que si l’univers et le cosmos avaient tant que ça envie de faire crever le vieux ce soir, alors c’est qu’il devait mourir.
Seul avec les deux monstres entrain de s’échanger des coups impétueux, Zelevas en voyant les combattants et constatant sa propre impuissance, sent quelque chose monter en lui, une sensation ardente. Après avoir dégueulé sa remontée acide dans la neige, il sent cette fois une émotion brûlante monter en lui, de la colère face à l’injustice de ce qui lui arrive ce soir. Son égo lui interdit de simplement fuir, surtout qu’en fin de compte la petite belette avait su s’excuser tantôt, il ne pouvait pas s’éclipser. Non. Il allait se battre, il allait euh… En voyant le crustacé géant dépiauter un arbre d’un coup de pince comme si c’était du beurre salé, il reconsidère un peu la pertinence de son emportement, mais il reste vaillant. Tâtonnant dans les poches de sa veste à la recherche de quoi que ce soit pouvant aider à la situation, il trouve sa pipe en bois d’amaranthe, et une idée lui vient. Il doit accéder au cadavre de Malro. Vite!
Le combat fait rage à côté de lui, la belette profite de son agilité et de sa rapidité pour esquiver les coups du béhémoth, tandis que celui-ci encaisse les attaques de flammes les unes après les autres, s’asséchant petit à petit sous les assauts répétés de la dangereuse salamandre. Une telle différence de taille devrait normalement décider de l’issue du combat, mais Klak-Klak mène clairement la danse et paraît prendre le dessus. Le combat est tendu, si la belette incandescente a l’avantage, une frappe de ces énormes pinces pourraient bien clôturer l’affrontement d’un seul coup. Zelevas navigue entre les arbres en boitant, il avance en périphérie du combat, n’attirant pas l’attention sur lui, jusqu’à parvenir au corps tranché de Malro.
”Repose en pièces fiston.” Il sera un martyr pour la nation.
Fouillant dans la besace de Malro, le Sénateur a du mal à récupérer exactement ce qu’il cherche, il fait noir et ses doigts gelés ne lui apportent que très peu de sensations, mais à la forme ronde et molle qu’il touche dans la sacoche il sait qu’il tient un des biscuits pâteux que l’Officier avait donné à la bête tantôt. Zelevas s’en empare rapidement, il se met un peu en retrait, plaqué au sol et caché derrière un arbre, et retire les pépites de chocolat du biscuit pour les remplacer par les têtes d’allumettes qu’il garde habituellement pour embraser sa pipe. Une fois la friandise inflammable préparée, il se retourne et cherche à attirer l’attention de la bestiole:
”EH! KLAK-KLAK! WADA WADA!”
Et dans un geste plein d’espoir, il lance le biscuit au phosphore en direction de l’animal.
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