Un cancer au coeur de la forêt [ft Koraki]

Lorsque les premières lueurs du jour percèrent la voute nuageuse, la chaleur et le réconfort du soleil se faufilèrent à travers la cime des arbres, le vent soufflant à travers leurs épais feuillages, un son chantant comme un hymne à la nature pour celui qui saurait tendre l'oreille. En cette charmante et douce matinée de printemps, la biche et le faon émergèrent de leur tanière, protection naturel contre les prédateurs de ces bois bordant l'un des joyaux humain de la République : Courage.
Le plus jeune des mammifères, fougueux et curieux, sautilla sur place pour exprimer son envie de courir à travers ces bois, sous l’œil vigilant de sa mère protectrice la biche, ainsi les deux animaux, obéissant à leurs instincts, firent ce qu'ils faisait comme à chaque nouveau jour qui s'offrait à leur courte et dangereuse existence. La mère fit la toilette à son enfant, et l'emmena au bord du petit cours d'eau où ils purent étancher leur soif, sans vraiment prêter attention aux moineaux morts dont les carcasses encore chaudes jonchaient les bords... Ainsi étaient les lois de la nature, manger ou être mangé, vivre ou mourir...
Ainsi les deux mammifères continuèrent à courir à travers les arbres, le faon sautillant pour exprimer sa joie, broutant l'herbe appétissante qu'il trouvait ici et là, sans prêter attention, au petit lapin mort dans les entrailles de son terrier, les mouches savourant sa chair et pondant les œufs qui sauront être leurs futurs progénitures mais... ainsi était les lois de la nature, celle de la chaine alimentaire non ?
La biche et le faon continuèrent à pousser plus profondément dans la forêt, étrangement cette fois ci, le corbeau ne croassa pas en les entendant arriver, et la belette ne se faufila pas entre les jambes du faon, comme elle en avait l'habitude, chose qui amusait toujours le petit être innocent. Mais qu'importe ! Il fallait s'enfoncer plus loin pour gouter aux herbes les plus fraiches et les plus savoureuses... Pourtant quelque chose était étrange maintenant... L'écorce des arbres semblait sèche, le goût de l'herbe plus amer, le ciel bleu devenait gris, et la terre... La terre elle même semblait ... morte...
La biche fit ralentir l'allure à son fils, son instinct de survie semblant la ramener à une certaine raison mais... Ils avaient déjà bien trop avancé pour reculer maintenant, et la clairière où ils retrouvaient normalement le cerf, symbole de la grâce et de la puissance de la forêt, n'était désormais plus très loin... Mais ce n'était pas un cerf qui attendait les deux mammifères ce jour là, mais plutôt une silhouette sombre et masqué humaine, murmurant quelques sombres mots, un corbeau siégeait fièrement sur son épaule, un corbeau semble tout à fait normal, jusqu'à ce que en observant de plus près, on distinguait que l’oiseau était gravement blessé au niveau du bas ventre, et avait un œil en moins, l'orbite béante étant le refuge d'un ver se délectant de sa chair...

"Que tu es amusant ami corbeau ! Encore une ! Une autre histoire !"

L'animal mort vivant croassa trois fois, alors que la silhouette humaine rigola à nouveau sous les yeux de la biche et faon qui s'étaient approchés, ignorant le danger qui déjà les menaçait. Le faon, d'un léger coup de museau voulu prévenir sa mère qu'il fallait partir, mais il était déjà trop tard, celle ci s'écroulant soudainement, raide morte, alors que dans son estomac, l'eau et l'herbe qu'elle avait ingurgité plus tôt, avait fait naitre en elle des vers qui déjà avaient commencé à ronger ces différents organes. Le petit inquiet et dans l’incompréhension, cherchait à réveiller sa mère mais rien n'y faisait... Se lamentant et pleurant la perte d'un être cher, ces cris de détresse remplacèrent alors le chant du vent avant que le silence s'installe complétement à nouveau, le faon tombant au sol également raide mort... Ainsi était la vie... ainsi était les lois de la nature lorsque les mortels croisaient le chemin de l'Ange de la Pestilence.

Shinryu se tenait donc assit au milieu de cette clairière sur le corps en décomposition d'un cerf, la faune et la flore mourant autour de lui, les oiseaux tombant du ciel, la terre se desséchant, et le ciel grisant sur son passage. Ainsi était le fléau et la calamité qu'était cet ange que même les siens avaient jugé bon de bannir et d'enfermer... Bien sûre, cette situation et la propagation de la magie qui émanait de son corps était parfaitement voulu et désiré... Pourquoi ? Il s'ennuyait voila tout. S'adressant au corbeau que la magie nécromantique animait, il désigna du doigt l'ensemble de la forêt qui continuait à mourir autour de lui.

"Vois tu ami corbeau... Il y avait une époque... Je te dis ça tu n'étais même pas là hihihihihihih... Hilarant je te dis. Une époque où tout ici n'était que plaines arides et rocheuses, loin du tumulte infernal aujourd’hui provoqué par ... Comment les appels t'ils déjà ces rats ... Oui oui les rats ami corbeau ! Les... Les humains oui... Ils appellent comment les saletés de ton espèces déjà ? Les habitants de la forêt hihihihihih"

Le corbeau croassa encore trois fois alors que Shinryu, tira violemment sur le ver sortant de l'orbite du volatile, pour le punir suite à ce qu'il semblait avoir dit dans son langage animal.

"Ne soit pas impoli stupide oiseau ! Bref comme je disais, à cette époque il n'y avait ... rien... Le silence absolu... l'Inexistante... Mon maître adorait ça, ces lieux où il n'y avait que le néant... C'était une époque incroyable ! Bien différente d'aujourd'hui tu vois et... Tu m'écoutes crétin ?!"

Faisant disparaître dans le creux de sa main la tête du corbeau, la pression qu'il y exerça fit exploser celle ci, dans un bruit abominable, qui ne laissa plus qu'un amas de sang et de cervelle mélangés à des vers grouillants entre les doigts de l'ange. D'un tempérament aussi fou qu'imprévisible, le serviteur des titans s'étira lors, faisant craquer les os de son corps d'une manière aussi dégoutante que inhumaine.

"République... République... Cette terre est d'un ennui mortel... Et ma maladie qui se propage aussi lentement. Ces siècles de sommeil m'ont terriblement affaibli... Tout ça à cause de..." Explosant soudainement de rage, il écrasa alors sous sa botte le crâne du faon décédé plus tôt, s’acharnant dessus comme un psychopathe en puissance. "Tout ça à cause de mes trainées de sœurs et... mon frère et... c'était un frère ou un cousin ? Un oncle peut être ?! hahahahaha jaloux qu'ils étaient tous ! tous ! tous !"

Il se calma alors enfin, arrêtant de cogner le cadavre du malheureux faon, prenant une profonde inspiration avant de lever les bras vers le ciel, fermant les yeux tout en faisant une rétrospection sur lui même.

"Chhhhhhuuuuuuuttttt du calme... du calme... Nous sommes de retour désormais. Et puis je t'ai toi mon ami corbeau, n'est ce pas ? Je..."

Son regard se porta sur les restes de cervelle de l'oiseau au plumage noir qu'il avait tué une minute plus tôt, semblant l'avoir déjà oublié mais ne pouvant s'empêcher de se jeter dessus, cherchant à recoller les morceaux de son crâne entre eux.

"Oh non non non non... Je vais réparer ça, je vais... corbeau ? Corbeau ?!" Ils se lamenta quelques secondes, comme un enfant venant de casser son jouet, puis passa sans prévenir à autre chose, la folie de son esprit étant sans limite.
"J'avais souvenir que tout était plus résistant quelques siècles auparavant... Bon... C'était quoi le nom de cette ville déjà... Courage ? Oh oui oui oui... Voyons voir si je n'ai pas perdu la main sur les humains ! Il n'y a rien de plus jouissant qu'une épidémie en ville ! ahahahahahhahahaha"

Le rire malaisant de l'ange raisonna à travers les bois, au milieu du triste spectacle qu'il avait déjà laissé dans son sillage au milieu des bois, tel un cancer sur la terre des mortels.

Message 1

Le visage couvert d'un épais tissu blanc pour la protéger tant de l'odeur pestilentielle que des germes qui devaient voleter aux alentours, la Mairesse guida sa troupe à travers les bois, passant clairières et futaies dans une discipline qui jamais ne s'affaiblit, qu'importe les heures qui s'écoulaient. Que pouvait bien faire la magistrate suprême de Courage à ainsi se balader dans une forêt qui empestait la mort et la maladie ? La réponse était fort simple : elle en avait décidé ainsi. Quand des rumeurs sur un mystérieux mal épidémique, probablement magique, c'étaient répandues quelques jours auparavant dans les rues de la cité portuaire, il n'eu pas fallut longtemps avant que les petites oreilles de la Grande Catin n'en distinguent les échos.

Et plus ces murmures se précisaient, plus son attention s'y tournait. On parlait à présent d'une malédiction, tant la désolation semblait emprunte d'une maligne malice. Cela n'était probablement que la conséquence d'inquiétudes surestimées et surstimulées par la consommation excessive d'alcool dans les tavernes du port, mais le sort des villes de Shoumeï restait encore un évènement très récents dans l'esprit des républicains. Après tout, la moitié du pays n'avait-elle pas été ravagée par les uniques maladies de Puantrus ? La possibilité que pareille scénario ne se produise à l'autre bout du continent, dans le territoire de Courage, suffisait à alarmer même les âmes les plus nobles.

Aussi une expédition fut-elle dépêchée par la Mairie, afin de lever le voile sur ce mystère et les raisons de cette maladie. Pour cela, une petite troupe composée de quatre soldat de la GAR, de deux Officiers Républicains et de trois experts spécialement diligentés par Good Omens, un médecin, un botaniste et un biologiste, fut édifiée. La direction de tel attroupement aurait dut revenir à un officiel de la Mairie, mais Koraki décida d'en prendre la tête. Il y' avait là une occasion parfaite pour redorée son image auprès de son électorat, alors que les élections présidentielles arrivaient. L'histoire de la Mairesse, proactive et courageuse, qui enquêta sur l'épidémie et l'enraya avant même qu'elle n'atteigne sa cité bien-aimée, serait un rappel parfait aux hésitants : ils avaient besoin de Madame Exousia.

Et puis ... Il y' avait quelque chose d'autre.

Elle ne saurait l'expliquer, mais il n'arrivait pas à croire à l'hypothèse d'une maladie orpheline se déclenchant soudainement dans sa circonscription. Bien sûr, on ne pouvait nier que cela arrivait, un glissement de terrain révélant une ancienne cavité souterraine, dans laquelle dormait les germes d'une antique infection, mais ... Non, soyons réaliste. A l'heure où les agents des Titans pullulaient jusque dans le village le plus isolé, ce serait un hasard merveilleux que la nature soit seule responsable.

Après plusieurs heures de marches, la petite troupe, et surtout la Putain à sa tête, sentit qu'il approchait du bût. Et plus elle avançait, plus la Mairesse sentait l'aura bien familière de ce Titan qui lui avait accordé sa bénédiction, voila quelques couples d'année. L'empreinte de X'o-Rath était belle et bien présente en ces lieux. Cette odeur, ce n'était pas uniquement celle de la mort, mais surtout celle de la damnation. Une odeur à la fois puissante et insidieuse, qui n'offrait la totalité de ses effluves qu'aux heureux initiés. Oui, définitivement, il y avait quelque chose de titanique dans cette partie de la forêt.

Attendez-moi là, ordonna t-elle.

Elle resta sourde aux remontrances et oppositions de ses administrés. Elle ne les entendait déjà plus, uniquement absorbée par les quelques oiseaux qui les encerclaient. D'un pas léger, elle les suivit, les quelques soldats restant en arrière, tandis que ses compagnons ailés la guidèrent toujours plus loin dans la forêt.

C'est alors qu'elle déboucha sur une nouvelle clairière. Du moins, cela eut dût en être une, jadis, car aujourd'hui, elle n'était rien de plus qu'un terrain vague jonché de bois mort, de plantes flétris et de cadavres d'animaux. Et en son centre, trônant par dessus ses sujets inertes et pourrissants, se tenaient une figure aussi terrible que magnifique. Un Ange.

Encore un ? Décidemment, entre les Goldheart et cet individu, cette race soi-disant rare se faisait un devoir de faire partie de la vie de la Catin. Cependant, ce n'était pas ce qui l'intéressait, car l'homme parlait, seul ou non, peu importait, car il dévoilait à voix haute ses intentions.

"Son Maitre" ? Elle ignorait de qui il parlait. Tout ce qu'elle savait, c'était qu'il ne parlait d'elle et ca lui suffisait pour en faire un ennemi.

"Les siècles l'ont affaiblit" ? Alors il ferrait une cible facile en cas de conflit.

" Une épidémie en ville" ? Cela, elle ne pouvait ni le tolérer, ni le permettre.

Certainement pas, déclara t-elle en émergeant d'entre les arbres.

Bien que conservant une disant respectable entre elle et l'Ange, Koraki s'avança, plongeant son regard dans celui de son désormais adversaire.

Les vies de cette ville ne vous appartiennent pas. Elles sont à moi et je ne vous laisserais pas me voler mon dût.

Dans un crépitement malsain, l'anneau qu'elle portait à la main s'activa, prêt à déchainer son pouvoir sur la créature qui se croyait maitresse en ces lieux. Et Shinryu put parfaitement sentir l'aura qui s'en dégageait : elle était grandement similaire à celle de son propre maître.

Plongé dans sa propre démence, l'Ange de la Pestilence s'amusait de la situation présente et de celle à venir, se délectant déjà du chaos et du désespoir qu'il saurait apporter dans la ville la plus proche, alors que la forêt et toutes formes de vie s'y trouvant continuaient à mourir sous l'influence de son ancienne et puissante magie. Sautillant sur lui même, les bras tendu vers le ciel comme aurait pu le faire un enfant s'amusant sous la pluie, Shinryu ne prêta guère d'attention à la petite voix qui vint lui titiller l'oreille, jeune femme sortant de l'ombre des arbres morts et commençant à se montrer menaçante et ennuyeuse à la manière de ces héros protégeant la veuve et l'orphelin... Sans jamais poser le moindre regard sur elle, il bailla tout en se grattant la tête en regardant autour de lui.

"Alors... Par où est cette ville déjà ?"

Mais le ton jovial, sinistre et étrange de cette scène tourna soudainement court lorsque l'inconnu venant d'arriver sur la clairière rongé par la pestilence, activa sa magie et se montra combative, la réaction ne se faisant guère attendre alors que, tel un mécanisme d'auto défense, émergèrent des arbres morts et des cadavres d'animaux jonchant le sol, des flots de mouches qui tournoyèrent à la manière d'un cataclysme autour des deux protagonistes, une magie noir puissante et ancienne s'écoulant dans la cohorte d'insectes mais qui se stoppa net au claquement de doigt de l'ange alors que quelque chose émanant de la jeune femme qui l'avait rejoint avait su attiser son intérêt. Ainsi les insectes retournèrent se terrer dans les carcasses puantes de toutes formes de vie se trouvant dans les parages.
D'un craquement horrible de sa nuque, Shinryu tourna alors enfin son visage vers l'inconnu, sans jamais pour autant croiser directement son regard, et dans un murmure il souffla ces mots :

"L’Anneau du Razkaal..."

Un objet qui n'était pas inconnu à l'Ange car il fut présent lors de sa création et lorsque son maitre titan X'o-Rath y insuffla sa puissante et sinistre magie des siècles en arrière. Shinryu, piqué par la curiosité, mais restant toujours à distance, tourna lentement autour de la jeune femme en l'observant silencieusement, reniflant de temps à autre comme si il cherchait à humer quelque chose en particulier.

"Tu n'es pas un ange... Tu es autre chose... Mais quoi ?"

Il continua sa petite scène étrange, ricanant et faisant craquer violemment sa nuque en cherchant à déterminer qu'elle était la chose devant lui, et surtout l'intérêt qu'elle pouvait représenter pour lui mais il n'était pas complétement sûre de ce qu'il voyait dans l'immédiat, cherchant à regarder au delà de la robe et de la chair qu'arborait cette jolie créature au regard pourtant si froid et qui savait maitriser le sombre pouvoir de cet anneau qui était loin d'être un objet sans risque.
Et puis soudain, il se redressa et se laissa tomber en arrière, rigolant de tout son être à s'en tordre les côtes alors qu'il voyait dans cette rencontre un instant qui saurait peut être l'occupé dans cette matinée des plus ennuyeuse. Se redressant d'une manière nonchalante, s'appuyant sur la carcasse d'un habitant de la forêt il dit d'un ton joviale.

"Qui aurait pu croire que je tomberai sur une fleur si rare aujourd'hui... Hélas mortel oui oui oui... Mais toutes les roses sont obligés d'avoir des épines et donc des imperfections non ? ahahahahah"

Il se releva alors soudainement, et retira son capuchon, dévoilant son visage, celui d'un ange à la peau blanchâtre et laiteuses, marqué par quelques scarifications intentionnels mais ne faisant que ressortir un peu plus encore la noirceur et la froideur de son regard, caractéristique de sa sombre nature angélique, bien loin de celle de ces frères et sœurs servant d'autres titans aux mœurs plus sympathique que X'o-Rath.

"Alors petite fleur ? Qui as tu tué pour avoir cette objet ? hihihihihih raconte moi raconte moi !!!!! Je meeuuuuuurrrrrrssssss d'ennui vois tu et j'adore les histoires ! Même si ..." Il désigna le visage de la jeune femme de son doigt "Je pourrai aussi ouvrir cette petite tête en deux pour fouiller dedans et je suis sûre que ce serait siiiiiiiiiiii délicieux !" Il se rongea les ongles à la manière d'un drogué en imaginant le contenu de la tête de la jeune femme mais retrouva son calme au bout de quelques secondes.

Alors qu'il attendait des réponses, il écrasa alors soudainement sa botte sur le sol, et plus précisément sur le reste de carcasse du corbeau qu'il avait tué plus tôt.

"Ne coupe pas les conversations des grandes personnes abruti !!! Ne le refait jamais jamais jamais !" Il écrasait sa botte sur le sol à chaque fin de mot qu'il prononçait alors que le corbeau mort depuis longtemps n'avait pas prononcer un seul son, avant de soudainement sursauter et de claquer sa main sur son front.
"Mal élevé que je suis !"
Il fit alors une révérence grotesque et moqueuse vers la jeune femme vêtu à la manière d'une femme aux riches attributs et sans aucun doute aux hautes responsabilités.
"Shinryu Noctilus, Ange de la Pestilence et blablabla autres titres pompeux au fil des fins des temps et des renaissances de ce monde. ahahahahahahah"

Ne semblant nullement chercher à masquer sa condition angélique malgré l'époque, nul n'aurait pu savoir si il faisait cela par excès de confiance, par stupidité et témérité, ou bien pour tout autre chose. La complexité de son esprit rendant toute possibilité de cerner ces intentions comme impossible.

Message 2

Elle était piqué dans son égo par les paroles acerbes de Shinryu. Il avait beau l'avoir comparé à une fleur, ce qui en soit était un comparatif qu'elle avait tant entendu qu'il ne provoqua qu'une levée de regard en direction des cieux, il avait tout de même prit la peine de rajouter le qualificatif "d'épines". Et cela, c'était inacceptable.

C'est moi que tu traites "d'imperfections", l'ange albinos ?

L'accusation est réelle et pourtant, le sourire qui l'accompagne est sincère. Peu importait les morts qui l'encerclait, peu importait la menace réelle qu'il représentait, elle ne le craignait pas, pour la simple et bonne raison qu'elle était plus puissante que lui. La fente que dessinèrent ses lèvres s'élargie davantage lorsque, d'un claquement de doigt, elle ne stoppe l'avancée macabre. Elle n'en prit pas le contrôle, cela lui serait bien impossible dans la mesure où en terme de nécromancie, les deux êtres étaient de force égale. C'était justement cet équilibre entre leur magie respective qui provoqua cet arrêt, les macchabés étant divisés entre les ordres contradictoires de leurs désormais deux maîtres.

Cependant, c'était l'intérêt manifeste de l'énergumène devant elle et les paroles qu'il prononça à voix haute qui firent naitre ce sourire si caractéristique de la Catin. Il connaissait l'Anneau et n'avait pas mis plus de quelques instants à reconnaitre l'origine divine de sa magie. Cela prouvait soit une très forte érudition, ce qui serait tout de même assez improbable au vu de la folie qui semblait habiter son esprit, soit une familiarité avec la dites origine divine. La seconde option était la plus probable, du simple fait de sa nature angélique. Quant à deviner s'il avait été un allié ou un ennemi des Titans, c'était assez simple à vrai dire. Ses aspirations meurtrières, voir pandémique, son amour pour ses enfants morts, en même que le désintérêt maladif qu'il leur portait, ainsi que son épithète "d'Ange de la Pestilence" étaient des réponses bien éloquentes.

C'était donc un ennemi de la République.

Mais était-il celui de la Catin ? A lui de le définir.

Tu aimerais savoir ce que je suis, Ange de la Pestilence ? Voila une question bien indiscrète.

A son tour de tourner autour de lui, l'un comme l'autre entamant une danse entre deux prédateurs alphas que le hasard avait fait se rencontrer sur un territoire non encore revendiqué. Méritait-il simplement qu'elle continue la conversation ? Devait-elle se révéler ainsi, au grand jour, dans un coin perdu, à un parfait inconnu ? La sagesse et la prudence avaient beau hurler que non, sa curiosité avait été attisée par les pouvoirs qu'il possédait et sa potentielle connaissance des Titans et de l'Anneau.

Et comme souvent, Koraki privilégiait ce qu'elle estimait être son intérêt plutôt que le bon-sens.

Je suis Koraki Exousia, Mairesse de Courage, Protectrice de ses habitants et de ses biens, Porte-Parole du Gouvernement de la République.

"Protectrice" ... Du moins tant qu'ils payaient leurs impôts. Ce n'est pas comme si elle se souciait de l'intégrité physique de l'ensemble de ses concitoyens. Ils n'avaient d'intérêt que dans le nombre et le potentiel économique qu'ils représentaient. Quand bien même il semblait ne pas tenir grand estime des Titres, il ne pourrait ignorer plus longtemps que s'en prendre à Courage n'était plus une possibilité ouverte. Au contraire, il serait dans son intérêt de ne pas attenter à la vie de ses habitants.

Qu'il se tourne vers Liberty, à la place !

La République, répéta t-elle, cela vous parle ? C'est la nation qui a vaincu votre Maître il y'a 5 000 ans. Vous ne l'avez certainement pas oublié.

Elle attendait sa réaction face à se rappel de la défaite de X'o-Rath. Nul doute qu'elle serait riche d'enseignement sur sa propre allégeance et qu'il ne saura résister à la pique. Peut-être même se montrerait-il agressif ? Devant cette éventualité, elle s'arrête soudainement, perdant son sourire autant que la factice amicalité qui l'habitait jusque là. Ses pupilles se teintent d'or autant qu'elle se fendent, révélant à qui pouvait le savoir sa nature hybride qui, par sa simple existence, était jadis considérée comme un affront envers les Titans.

Mais allons au plus simple : vous pouvez m'appeler "Maitresse" à présent.

La sombre magie des deux êtres, fils et fille des ténèbres, s'entrechoquait dans l'atmosphère, à la manière d'une danse mortelle, où chacun essayait de dominer l'autre pour imposer sa simple présence. L'ange écouta avec attention son interlocutrice qui arborait le nom de Koraki Exousia, Mairesse de Courage, Protectrice de ses habitants et... Shinryu bailla... Qu'importe les titres ou les légendes, elles n'étaient importantes que pour ceux qui y attachaient de l'importance, et l'ange de la Pestilence lui n'était pas de ceux là.
Aussi gigotait il dans tous les sens, regardant ailleurs de tant à autre, à la manière d'un enfant écoutant les remontrances d'un parent, sans réellement prendre en compte les consignes qui pouvait lui être donné. Et soudain, la "protectrice" de Courage capta à nouveau toute son attention, lorsque, à la manière d'une vipère cracha son venin, en insistant qu'elle était au service de la République, institution qui cinq milles ans auparavant, avait défait le maître et créateur de l'ange, X'o-Rath.
Un silence pesant s'installa alors, la jeune femme s'attendant sûrement à voir le jeune homme entrer dans une sombre colère, argumentant et défendant une défaite qu'il ne pouvait sans doute pas accepter et pourtant... Son comportement changea complétement, faisant craquer sa nuque, le coté psychopathe et enfant de l'agent des titans étant maintenant remplacé par celui d'un homme réfléchi, calculateur, froid et surtout... dangereux.

"La victoire ? Mais qu'est ce que la victoire Koraki ?" Il s'approcha d'elle, lentement mais d'un pas assuré, sans once d'hostilité, les deux alphas étaient désormais capté l'un par l'autre, alors qu'il continua à s'exprimer.
"La victoire n'est que ce que les vainqueurs veulent en faire, or depuis que mon regard s'est à nouveau porté sur ce monde, je n'y vois que faiblesse... Une République oisif, Une Empire du Reik complaisant, des royaumes mineurs rongés par des révoltes internes... La victoire aura aveuglé les rats... les mortels...
Après tout chère Koraki ? Ai je l'air d'être un Ange vaincu ? Moi qui me balade librement en massacrant qui je désire sur mon sillage ? Es tu réellement dans le camp des vainqueurs ? Toi porte parole du gouvernement, servante de la noble cause républicaine et pourtant qui use de L’Anneau du Razkaal..."

Faisant désormais face à la jeune femme, il s'approcha de son oreille, ricanant et murmurant ces quelques mots, un sourire en coin pervers et terrifiant.

"Car nous savons tous les deux que l'utilisation d'un tel pouvoir est un don offert à ceux qui s'en montre... digne..."

Il recula légèrement, son rire déchirant l'air alors que l'Ange de la Pestilence, retrouva son coté enfantin, levant les bras au ciel en inspirant et expirant l'air nauséabonde des cadavres en décomposition qui jonchaient cette partie de la forêt. Qu'importe qui il était réellement, le nombre de personnalités qui l'habitait, sa folie le rendant aussi curieux que imprévisible.

"Après tout nous vivons dans un monde où les apparences sont trompeuses ! N'est ce pas ? Peut être crois tu réellement que je sois venu ici pour attaquer ta précieuse ville ? Suis je assez fou pour le faire ? Qui ? Toi ? Ou moi ? Nous alors ?" Sur la fin de sa phrase il tourna la tête à gauche et à droite, semblant désigner ou parler à quelques personnes invisibles, fruit de son esprit.
"Où bien voulais je peut être attirer l'attention de quelques confrères anges en déversant ma magie sur cette zone ? J'adore les réunions de famille ahahahahahahaha"

Il sautilla sur place claquant des mains en montrant l'excitation que lui procurait cette idée, jusqu'à lever le doigt en l'air comme soudainement touché par une illumination.

"Ou encore... Peut être ai je entendu durant mon long sommeil, un murmure... Comme un écho porté par le vent et la noirceur du lieu qui m'a vu naître, comment était ce déjà... ah oui : "- Je t’obéirais en tant que Reine !" ... Oui oui, cette phrase raisonnait en moi sans arrêt vois tu, c'était à la fois drôle et terriblement excitant vois tu ! ahahahahahaha"

Et alors les yeux de l'Ange croisèrent ceux de la jeune femme, ces pupilles se teintant d'or tout en se fendant, alors que Shinryu éclata de rire à nouveau, sa main tremblant comme si en voyant ceci, l'agent des titans apercevait enfin quelque chose digne de son intérêt lui qui semblait être au courant de la conversation que la jeune femme avait eu autrefois avec son maitre.

"Enfin... Voila la magnificence même... Loin de cette pitoyable et nauséabonde carcasse qui te sert à vivre avec les mortels. J'entrevois véritablement la véritable beauté qui sommeil en toi : Froide, terrifiante, ambitieuse... Tu es terriblement excitante Koraki pour une... "reine" en devenir... ahahahahaha"

Il s'étira, s'amusa de la situation, lui qui semblait détenir nombre de secret à travers sa vie d'être parfait et immortel. Alors il plaça son doigt sur sa bouche, comme pour faire signe de faire silence, voulant offrir un secret à la Mairesse.

"La tempête est en marche... l'Heure étant enfin venu pour ce monde d'avoir des ennemis d'une tout autre carrure que ce qui l'a connu. Ma venue jusqu'ici ... n'est que le fruit du "hasard" ou du "destin" ? Ou bien... Peut être suis je ici pour vérifier que les promesses et les désirs d'autrefois... Sont toujours... mmmmmmm comment dire... d'actualité ? ahahahahahhaha"

Message 3

Fascinant ...

Visiblement, il recherchait l'attention des autres membres de sa race déicide. Et au vu de ses pratiques particulières, la réunion de famille qui s'en suivrait tiendrait plus du mariage sanglant que du repas de fin d'année. Une guerre d'extermination angélique, voila qui serait assurément des plus plaisants à observer, surtout pour une Mairesse qui avait passée des années à se prétendre de la dite race afin d'échapper aux habituels pogroms que l'on adressait aux hybrides.

Tu as surtout l'air d'un Ange perdu, Héraut de la Pestilence. En quête d'un bût divin à accomplir ... Ou d'une personne ? Peu importe, en vérité.

Elle le laisse s'approcher, donnant raison à l'intérêt qu'elle lui importait. En effet, il se montrait suffisant mystérieux pour donner envie de continuer la conversation et découvrir ce que cette folie cachait véritablement. Il parles des mortels, les comparants à des rats, ce qui arrache un fin sourire à la Catin. En effet, il n'avait pas tord ... Quand à sa réplique sur le fait qu'elle appartenait au camp des vainqueurs, elle provoqua un franc rire. Oui, elle servait la République. Mais était-elle réellement dans le camp de la Nation Bleue ou servait-elle d'autres intérêts ? Toute la question reposait sur cette ambiguïté. Et plus il parlait, plus il révelait sa propre ambiguité, plus il attisait la curiosité, voir même la sympathie, de la Mairesse.

5 000 année de solitude doivent fatalement avoir des conséquences sur la psyché. Je comprends mieux cette légère ... Dissolution de ton attitude.

Allait-il comprendre de quoi elle parlait ? Elle n'en savait rien. Était-il lui même conscient de son tempérament érratique et fluctuant ? Il était plus que probable que la réponse soit simplement "non". En soi, elle avait beau prononcer ses mots à voix haute, elle s'adressait avant tout à elle-même. Si Shinryu se comportait comme un enfant, alors elle n'aurait aucun scrupule à le considérer comme tel. Du moins jusqu'à ce qu'il ne lui récite à la virgule près les propres mots qu'elle avait opposée il y'a quelques années à la Sombre Entité dont il se revendiquait le serviteur.

Le premier réflexe de Koraki aurait dut être de l'exterminer, purement et simplement, car même sans preuve, il détenait une vérité bien dérangeante en cette période électorale. Si d'aventures l'idée lui venait de répéter cette même phrase aux mauvaises oreilles, elle était perdue. Quand bien même elle ne risquait pas grand chose dans les faits, la seule éventualité que la seconde femme la plus puissante de la République ait put passer un pacte avec le Titan le plus honnis de tous signerait la fin de sa carrière, de son influence et de son pouvoir. Pour l'heure, elle dépendait encore grandement de Mirelda et ne devait sous aucun prétexte lui donner l'opportunité de douter d'elle.

Et pourtant, malgré que ses sourcils se froncèrent et que l'Anneau crépita plus grandement encore, elle n'en fit rien. Bien au contraire, elle sourit de plus belle, se rapprocha de lui de la même manière qu'il ne l'avait fait peu avant. Bientôt, elle se retrouva si proche qu'on aurait put croire à une rencontre discrète entre deux amants. Cependant, les mots qui s'échangeaient n'avaient rien de romantique ou de mièvre. Ils étaient tous emprunt d'une gravité que contrastait la frivolité avec laquelle il était prononcés et l'inintérêt de l'endroit.

Soit en assuré, Ange, la Tempête que tu prophétise approche bel et bien. Aura t-elle la forme que tu convoites ? J'en doute. Cependant, saches qu'elle portera avec elle de nouvelles promesses et de nouveaux désirs. Ainsi en déduis-je que ton réveil inopiné n'a rien à voir avec le hasard. Tu aura un rôle à jouer. J'ignore lequel, mais j'y porterais une attention bien particulière. Pour l'heure, sous tes discours, tu ne sers que toi-même. Heureusement pour toi, j'ai quelques contacts qui pourraient se montrer très intéressés par tes talents.

Sa main passe dans ses cheveux, qu'elle observe avec intérêt. Ce n'était pas tout les jours qu'elle pouvait faire glisser ses doigts dans la chevelure si légendaire de cette race qui l'était tout autant.

Veux tu en savoir plus ? Prononça t-elle, sibylline.

Ainsi les deux alpha étaient désormais face à face, leurs visages si proche que chacun pouvait sentir le souffle glacial de la respiration de l'autre, se jouait ainsi au milieu de ce paysage lugubre et morbide, une sorte de jeu de séduction entre deux protagonistes attirés par les qualités et les défauts de son homologue, comme des opposés que la destiné, où une entité supérieur décidant dans l'ombre de la trame des évènements pouvant marquer ce monde, avait décidé de se faire rencontrer, d'un coté une politicienne ambitieuse, réfléchi et ne laissant rien au hasard face à un ange à l'esprit complexe, agissant sous l'instinct de ces pulsions et servant avec une fidélité sans faille un titan aux pouvoirs et désirs cauchemardesques.

Aussi Koraki voyait dans la folie de Shinryu le résultat d'un emprisonnement non désiré et d'une durée si longue que plusieurs vies mortels n'auraient suffit à en déterminer avec précision le commencement, mais... L'ange de la Pestilence était il vraiment le fou de cette histoire ? N'était ce pas plutôt le commun des mortels qui, osant trahir et bafouer la supériorité divine des titans, s'étaient révoltés contre ces divinités ? Les rats étaient bien plus fou que lui pour avoir osé croire pouvoir se libérer de leur chaine sans aucune conséquence... Le retour de la pure lignée angélique des Noctilus saurait le leur rappeler.
Quoiqu'il en soit, l'énonciation par l'ange de la tempête qui s'annonçait, sembla satisfaire au plus haut point la Mairesse qui alla ici dans son sens, même si les formes et les conséquences que prendraient ces terribles évènements semblaient différés entre l'esprit de la jeune femme et de celui de l'Ange. Chacun ayant de l'intérêt pour l'autre, une collaboration dont les formes restaient à définir semblait ainsi possible entre ces deux êtres ressemblant au milieu de cette forêt jonché de cadavres, à deux amants interdits échangeant quelques secrets où commettant quelques actions que nul autre n'était censé voir ou entendre.
Ainsi la "protectrice" de Courage osa se projeter sur l'avenir en étant persuadé que le retour de l'Ange de la Pestilence saurait servir quelques sombres projets, et que sa participation et les talents dont il disposait saurait être grandement apprécié par quelques contactes de la jeune femme mais... était ce là pour servir ces propres intérêts ou pour servir X'o-Rath ? Il était difficile de cerner les plans de Koraki alors qu'elle se risqua, non sans une certaine fascination à laisser glisser sa main dans les cheveux de la créature fruit de la création des titans.
Pour réaction, l'ange agrippa sans once d'hostilité le poignet de la politicienne, et l'éloigna docilement de sa chevelure en portant une attention toute particulière sur le fait qu'elle n'avait pas cherché à lui retirer la moindre petite mèche... Des millénaires d'existence avait apprit à l'Ange qu'on pouvait faire bien des choses avec très peu, surtout quand il s'agissait de magie, et il était loin d'être assez bête et imprudent pour avoir l'idée de sous estimer la créature aux yeux d'or qui était devant lui.

"Aaaaaaaaahhhhhh oui... les plans... toujours les plans... Tu sais ce que j'adore avec les plans ? C'est qu'il rassure les gens vois tu ! Après tout pourquoi paniquer ? Puisque tout va se dérouler selon le ... plan ... ahahahahaha"

Sans prévenir, enroulant sa seconde main autour de la taille de la jeune femme, il la tira brusquement vers lui, sa poitrine se collant contre le torse de l'Ange de la pestilence, alors qu'il glissa son visage entre les creux de son cou, inspirant profondément pour laisser le parfum de Koraki envahir son odorat.

"Je suis comme un chien sans laisse vois tu, que l'on appel à chaque fois que le plan tourne court... Crois moi il n'y a rien de plus drôle à voir tout le monde paniquer quand tout part en vrille ahahaha"

Il laissa glisser ces lèvres jusqu'au lobe de l'oreille de la Mairesse, laissant docilement la main qu'il tenait enroulé autour de sa taille, glissé le long de la cuisse et de la robe de la politicienne, tout en murmurant ces mots.

"Mais... être sans laisse ne va pas dire être perdu. Je n’obéis qu'à un seul et unique maitre, et dans cette partie d'échec, il n'y a que un seul et unique roi tandis que toi... Tu n'es pas encore reine, juste une prétendante pour l'heure. N'oublie juste pas ceci, nous servons avant tout notre "ami" commun... les ambitions personnels ne sont que des... distractions. J'espère que nous saurons être sur la même longueur d'onde n'est ce pas très chère ?"

Le coté pervers et sournois que l'Ange lui montrait ici semblait être une autre facette de sa personnalité alors que docilement il écarta son visage de l'oreille de la jeune femme et relâcha tranquillement son étreinte.

"Mais ! Étant donné que l'on m'a demandé de veiller sur toi... veiller ou surveiller ? Oh je sais plus ahahahaha ! C'est avec plaisir que j'aimerais en savoir plus sur tes... projets ? Manigances ? Dans tous les cas j'ai hâte que nous soyons des... amis ? ahahahahahaha"

Il soupira alors soudainement et se lamenta pour quelques raisons obscurs avant de porter son regard sur le cadavre du faon non loin d'où ils étaient, s'énervant dessus comme si la créature pourrissante s'était exprimé, chose impossible et que seul l'esprit tourmenté de l'ange avait su imaginer.

"Roooooooo ça va toi ! Ne me parle pas de Morgane s'il te plait ! Elle ne me laisse jamais m'amuser alors qu'elle dit être mon ami ! Plus un mot de ta bouche misérable sinon..."

Shinryu retrouva bien vite son calme, et murmura quelques mots à la Mairesse comme pour éviter d'être entendu par le cadavre du faon.

"Je déteste ce petit gars, le corbeau était plus bavard tu vois mais... bien plus drôle !" Il stoppa ces messes basses et changea totalement de sujet alors qu'il était difficile de suivre le cours des pensées de l'Ange de la Pestilence en cet instant. " Je ne t'ai même pas demandé Koraki ! Danse tu ? J'adore danser vois tu ! L'une des rares choses que font plutôt bien les rats ! Organises tu des soirées mondaines à Courage ? Ooooooooo j'adore les petites soirées vraiment ! Et je jure que je sais me tenir quand il faut ! Je ne tue personne promis ! Oooooo s'il te plait invite moi et je rencontrerai ta petite bande qui pourrait avoir besoin de mes services ! Dit oui dit oui dit oui !

Il trépigna sur place comme un enfant à qui on avait promis mont et merveilles... Terrifiant à voir cette soudaine innocence bien loin de son comportement pervers et sournois dont il avait fait preuve un peu plus tôt.

Message 4

Fou mais pas imprudent. Cette créature se révélait sans cesse plus surprenante et plus intéressante qu'escompté, pour la plus grande satisfaction de la Reine des Catins. Et entreprenant avec cela ! Alors que d'un geste à la fois doux et impérieux il l'attira à elle, elle ne résista pas, acceptant sans feindre la résistance de participer à ce jeu de domination aux apparences sensuelles. Qu'il profite dont tout à son aise de ce privilège que bien peu d'hommes en ce monde avait put goûter, cela ne la dérangea pas outre-mesure. Elle appréciait la manière dont il la regardait, sans détour et avec un mélange de respect et de fascination. En tant que femme au pouvoir, elle était habituée à être entourée d'hommes timorés et hésitants. Mais cet homme se démarquait par son audace et sa détermination. Le dialogue entre eux était animé, soufflant tant le chaud et le froid qu'il devenait difficile de savoir s'ils allaient s'apprécier ou d'entretuer. Elle se sentait vivifiée par cette rencontre, reconnaissant en cet homme un partenaire qui pourrait la soutenir dans ses projets ambitieux.

Je vois que tu as des réticences à te soumettre à mon autorité. Cela ne fait rien, cela viendrait. Peut-être est-ce une tentative de remettre en question l'ordre établi, peut-être dans l'espoir de te donner un semblant de raison à ton existence, je l'ignore et pour être franche je m'en moque éperdument. Mais il serait important de comprendre que l'autorité est un pilier fondamental de notre structure hiérarchique. En refusant de te conformer, tu risques de compromettre l'efficacité de notre groupe. Je t'encourage donc à reconsidérer ta position et à respecter les directives qui te sont données. La collaboration et le respect mutuel sont essentiels pour maintenir un environnement de travail harmonieux et productif.

Même si, ce respect, il ne serait jamais mutuel. Par son statut lui-même, Koraki ne devait rien aux autres et surtout pas de la considération ou de l'estime. Elle ne l'accordait que parcimonieusement, selon son bon vouloir, le reprenant à son bon plaisir. Cependant, si Shinryu continuait ainsi, alors peut-être lui accorderait-elle un brin de ... Mérite.

Un brin.

Ah, quelle attitude charmante tu adoptes, petit Ange déchu ! Quand bien même tu sembles indécis quant à ton rôle, entre veiller ou surveiller, c'est toujours un plaisir de savoir que chacun de mes mouvements sera observé. Tellement enthousiaste à l'idée de connaître mes projets ... Mais pourquoi t'en parlerais-je ? Ce sera bien plus amusant de te laisser dans l'ignorance. Et puis, si tu as à ce point l'écoute de X'o-Rath, j'imagine que tu n'aura aucun mal à découvrir mes manigances. Quelle perspective passionnante !

Arborant un sourire satisfait en observant son interlocuteur, elle se délectait de sa supériorité intellectuelle indéniable, laissant transparaître un air de dédain subtil. Chaque mot qu'il prononçait était minutieusement analysé et démonté, dans le seul et unique bût de le dominer. Chaque échange était une occasion pour elle d'exercer son contrôle, de le diriger subtilement vers ses propres intérêts. Cette satisfaction perfide éclairait ses yeux froids, tandis qu'elle savourait cette sensation de domination intellectuelle, s'assurant ainsi que personne ne remette en question son pouvoir et sa capacité à jouer avec les marionnettes de son choix.

C'est pourquoi elle déclara sans frémir :

Nous devenir amis ? C'est presque touchant, mais je crains que nos relations ne doivent pour l'heure rester strictement professionnelles, mon cher ... Subalterne. Après tout, n'oublions pas que nous oeuvrons pour la même autorité supérieure. Nous ne pouvons laisser de tels sentiments nous éloigner de notre devoir, n'est-ce-pas ?

La Mairesse observa avec condescendance et politesse l'ange déchu qui se tenait devant elle, au milieu de cette clairière habitée de cadavres. Malgré son statut céleste déchu, il dégageait une aura mystérieuse qui attisait son amusement intérieur. D'un geste gracieux, elle posa une maternellement une main sur sa joue.

Je ne peux te promettre de t'inviter au bal, mais je peux au moins te proposer de danser.

Ici même, sans rythme, ni musique, ni courtisan pour applaudir leurs pas. accepta sa proposition de danser une valse, sachant pertinemment que cette danse inhabituelle ne ferait que nourrir les rumeurs des quelques amis morts et imaginaires de Shinryu. La froideur de son regard se transforma en un sourire subtil tandis qu'ils s'élancèrent sur la piste improvisée. Le contraste entre l'élégance de la Mairesse et l'aura sombre de l'ange déchu créait une image captivante, tournoyant avec grâce et élégance, malgré le vulgaire de leur piste de danse et de leurs spectateurs. La Mairesse ne pouvait s'empêcher de savourer ce moment insolite, consciente que l'histoire de cette danse inattendue marquerait sont esprit bien au-delà de cette clairière.

De plus, ce bal qu'elle lui refusait, ce n'était pas une interdiction définitive. Peut-être naitra t-il, ce monde qui le lui permettra.

l'Ange de la Pestilence écouta avec attention les propos de la Mairesse de Courage, les expressions de son visage correspondant à la complexité et la folie de son esprit, alternant entre les rires, la frustration, où encore en affichant une moue d'enfant vexé, mais à terme, les deux êtres serviteurs des ténèbres, se lancèrent dans une danse élégante au milieu des cadavres et des mouches, dans ce décor horrifique qu'était devenu cette partie des bois.

Étonnement, l'Ange durant cette danse se montra terriblement élégant, se mouvant à la manière d'un prince aux manières distingués et familier des usages de la noblesse, des siècles et des siècles de vie avait su forger l'Ange dans bien des domaines, et en cet instant, la personnalité la plus raisonnable et sans doute celle qu'il avait toujours eu au moment de sa création fut celle qui se manifesta auprès de sa nouvelle cavalière, une créature céleste réfléchit, froide, et bien éloigné du coté enfantin et psychotique qui jusqu'ici s'était le plus souvent manifesté auprès de Koraki.

"Décidément... Tu es une créature aussi belle que fascinante, et je parle ici en te voyant bien au delà de ce corps de chair que tu exposes aux rats misérable de ce monde. Je commence à comprendre pourquoi il a posé son dévolu sur toi... J'en serais presque jaloux."

La faisant tourner sur elle même dans un geste aussi doux que élégant avant de la plaquer à nouveau contre lui, le regard qu'il lui porta en cet instant était le même que celui d'un homme désireux de la faire sienne, chevalier des ténèbres au service d'une reine en devenir et ayant comme point commun un lien étroit avec une divinité titanesque dont la mort était le plus beau des présents.
Koraki était un joyaux sombre et à l'état brute, pierre précieuse qui devait encore affiné son image pour se révéler sous son véritable jour au reste du monde, un monstre aux caractéristiques terrifiantes se dissimulant au milieu des mortels sous les traits d'une jeune femme intelligente et terriblement attirante, mais l'Ange lui, à travers ces yeux dorés et fendu en deux, voyait chez la Mairesse le véritable visage qu'elle masquait derrière la chair de son apparence actuel , et les yeux de l'Ange trahissait les sentiments qui le parcourait en cet instant : Une attirance certaine voire sexuel, un désir fou d'en faire sa propriété exclusive alors que l'Ange était une créature aimant détruire ce qu'il parvenait à dompter, opposé à une femme qui jamais ne voudrait se laisser asservir. Un cocktail explosif qui amenait ces deux abominations à pouvoir peut être coopérer certes mais aussi à pouvoir se détruire à toute instant.
Laissant à nouveau sensuellement ses mains glisser le long de la robe de la Mairesse, les lèvres du fils du titan étant toujours plus proche de celle de sa sombre cavalière il dit :

"Allons allons, cessons les enfantillages ma chère... De tes plans tu as raisons, je n'ai besoin de savoir que ce que mon maître m'en dévoile dans les ténèbres du plan astral où il glisse ces ordres dans le creux de mon esprit.
Quand à la structure hiérarchique de ton groupuscule ... d'ami... Elle m'importe peu."

Nouveau caprice de l'Ange qui refusait toujours de se soumettre à l'autorité de Koraki, cette prise de position aurait sans nul doute pu mettre un terme à toute idée de collaboration entre les deux alphas dans le sombre avenir qui s'annonçait et pourtant, au milieu d'un nouveau pas de danse, l'Ange de la Pestilence s'amusa à sourire, alors qu'il démontra qu'il était loin d'être quelqu'un d'imprudent ou de stupide.

"Tes mots disent quelque chose mais je vois à travers ceux ci bien plus que ce qu'il cherche à me faire comprendre. Tes collaborateurs ne sont que des outils à ta disposition, tu es le genre de personne capable de tout pour arriver à ces fins et cette mentalité est... diaboliquement excitante..."

Tournoyant ensemble, l'Ange fit basculer en arrière la responsable politique de Courage, la retenant d'une main par le dos, pour finalement faire glisser ces lèvres entre la couture de sa robe séparant son cou et sa poitrine.

"Dans cette partie de carte, tu es peut être celle qui possède la meilleur main mais... la partie n'est jamais terminé avant que tout le monde n'est dévoilé son jeu ma chère Koraki. C'est pour cela que je suis ici, selon la volonté de X'o-Rath, car je serai le joker de ta main, une carte que tu ne sortiras de ta manche qu'au moment le plus opportun.
Je n'ai d'ordre à recevoir d'aucun des tes collaborateurs, mon existence est une information qu'ils n’ont même pas besoin de connaître, la seule chose qui m'importe : C'est toi et tes projets tant qu'ils servent notre seule et unique maitre. Ainsi soit en sûre, je m'assurerai que pas le moindre des ennemis de tes plans ne puissent jamais t'atteindre, offrant la mort et la désolation dans mon sillage, ainsi le monde sera à nouveau confronté au fils favori de X'o-Rath, l'Ange de la Pestilence."

Il redressa la jeune femme, continuant à la faire danser tandis que les mauvais penchants de son esprit brisé refirent surface, l'Ange diaboliquement princier laissant à nouveau place au psychotique enfant dans un corps adulte.

"Et puis après tout, n'aime tu pas l'idée d'avoir à tes cotés une créature qui un jour peut être, saura aussi être celle qui te poignardera dans le dos ? ahahahahhahahaa nous pourrions tous les deux finir par nous plonger dans une étreinte ... mortel ! ahahahahahhahaha"

Message 5

Sois dont jaloux, mon cher Ange, car entre Lui et toi, il n'y aura jamais de choix, réplique t-elle d'un ton piquant.

Son regard, empreint d'une énigme délibérée, ne révèle ni culpabilité ni innocence. Koraki est consciente des conséquences potentielles de ses paroles et du fait que quelque uns de ses hommes se tiennent non-loin. Normalement, ils ne devraient pas être à portée de parole, mais elle maintient une posture ambiguë, ne laissant rien transparaître.

Mon groupe d'ami ? Allons, rien en ce monde, pas même X'o-Rath lui-même, ne serait capable de dire que j'en fais partie. Peut-être œuvre-je avec eux contre la République, peut-être œuvre-je contre eux pour le bien de la République, peut-être suis-je une agent infiltré ou bien une réelle collaboratrice. Peut-être même que agit je ainsi pour le bien de X'o-Rath. Mais cela, personne ne peut le définir. J'ai mes raisons que Sekaï n'a pas besoin de connaître. Pas même toi. Pourtant, tu l'as très vite compris, je n'en ai aucun doute. Alors dis-moi, malin petit être à plume, quelles seraient les raisons que me pousseraient à agir de la sorte ?

Dans un regard chargée d'arrogance et de domination, la politicienne l'observa, un sourire supérieur étiré sur ses lèvres. Les yeux pétillants de défi, elle s'exprima d'une voix calme, mais empreinte d'une assurance indéniable.

Mon cher Shinryu, peu importe ce que tu peux penser ou ressentir, une réalité indéniable demeure : tu me suivras et m'obéiras, que cela te plaise ou non, que tu t'en rendes compte ou non," déclare-t-elle, ses mots porteurs d'un mélange toxique de condescendance, de détermination et d’amusement.

Son sourire dominant, presque dédaigneux, exprime sa certitude inébranlable d'être en position de pouvoir absolu. Elle se délecte de cette autorité qui émane d'elle, persuadée que sa volonté prévaudra sur celle de l'Ange de la Pestilence, le réduisant à un simple pion dans son jeu de pouvoir. Car après tout, malgré l'intérêt certain qu'elle lui portait, il ne restait que cela, un simple pion sur son échiquier ou, pour reprendre sa propre formulation, une simple carte dans sa main.

Ses yeux fixés sur lui, elle poursuit :

Tu peux te croire libre de tes choix, mais la réalité est toute autre. Les ficelles du pouvoir que je tiens entre mes mains ont beau être invisibles, leur influence sur toi sera palpable, même si tu refuseras de l'admettre. Tu pourra résister à cette vérité tant que tu le souhaites et chercher des moyens de te rebeller, je finirais par découvrir tes faiblesses et tes vulnérabilités. Je saurai les exploiter avec une précision chirurgicale et tu finiras par te plier à mes exigences. Ne vaut-il pas mieux s’épargner tel désagrément ?

Encore et toujours accompagné de ce même petit sourire, la Grande Putain se complaît dans cette dynamique de pouvoir, savourant chaque instant où elle peut soumettre un autre individu à sa volonté. Son sourire dominateur se renforce à mesure qu'elle perçoit la frustration et l'impuissance de ceux qui s’opposent face à son assurance implacable. Sentiment d’autant plus relevé et jouissif lorsque le dit adversaire se révèle être aussi teigneux qu’elle ne l’était elle-même.

Elle le sait, il va contre-argumenter, tenter de faire valoir sa propre préséance sur elle, et elle lui opposera de nouveau argument, dans un échange parfaitement stérile mais ô combien distrayant. Car elle sait que, tôt ou tard, Shinryu se retrouvera piégé dans sa toile, incapable de résister à l'emprise qu'elle a insidieusement tissée autour de lui.

Quant à sa dernière provocation audacieusei, elle répond d'un ton enjoué :

Cher Ange, tu as un don pour l'intrigue et la provocation, je dois l'admettre. Cela me plait. Mais permets-moi de te rappeler une chose : même pour les plus brûlants des esprits, jouer avec le feu peut être dangereux.

Le sourire malicieux de la Catin s' étire d'autant plus, témoignant de la satisfaction qu'elle éprouve à se mesurer à un homme aussi imprévisible.

Tu trouves l'idée d'avoir une créature à tes côtés qui puisse un jour te poignarder dans le dos captivante ? Questionne t-elle. Je dois avouer que ta vision est fascinante, Alexandre. Une danse macabre, où la confiance et la trahison s'entrelacent dans une étreinte mortelle... Cela pourrait être tout à fait divertissant.

Laissant planer un silence calculé et observant attentivement les réactions de Shinryu. Son audace est mise à l'épreuve, tandis qu'elle pousse ses propres limites, explorant les profondeurs de sa nature intrépide.

Mais souviens-toi, Emissaire du Noir, que dans ce jeu dangereux que tu proposes, il n'y a ni perdant ni gagnant définitif. Nous pourrions tous deux nous noyer dans les abysses de notre ambition, nous étreindre dans une danse mortelle où la trahison se mue en art."

Les mots de la Mairesse vibrent d'une conviction déconcertante, alors qu'elle révèle sa nature insaisissable et sans peur. Elle défie Shinryu avec audace, sachant pertinemment que la peur ne trouve pas refuge dans son esprit calculateur.

Je ne te le dirais qu'une seule fois et c'est en soi une fleur que je t'offre, car je t'apprécie beaucoup : je suis une femme qui embrasse le danger avec un sourire aux lèvres et dix-milles portes de sortie. Si tu cherches à me défier, à m'entraîner dans un tourbillon d'intrigues mortelles, sache que je serai prête à te trahir, car tu l'a surement déjà compris, je ne joue que selon mes propres règles.

Cette tension qui s'est installée entre eux et dont il devient proprement impossible de la définir comme purement sexuelle ou totalement prédatrice exhale les sens et l'appétit de la Catin. Elle se délecte de cette confrontation mentale, consciente que sa témérité peut être une arme redoutable dans ce jeu dangereux, car elle pourrait tout aussi bien lui octroyer la loyauté de l'Ange que son courroux soudain.

Alors que la danse continue entre eux, elle s'arrête un instant, lui tenant toujours la main et plongeant ses yeux d'or dans les siens.

Alors, Ange de la Pestilence, es-tu prêt à plonger avec moi dans cette danse périlleuse, où nos destins se mêlent dans une étreinte mortelle ?

Au milieu de chacun nouveau pas de danse, les deux protagonistes continuaient à sa tester, à se jauger et surtout à se provoquer, l'Ange fou laissant croire qu'il était indomptable, la où la Catin ne pouvait supporter même qu'on puisse lui résister. Malgré la folie et la perfidie dont était capable le fils du titan X'o-Rath, elle osa le menacer, persuadé de lui être supérieur en tout point et pourtant malgré cette idée fermement ancré dans son esprit : Une chose essentiel les différenciait lourdement, le temps... Cette notion n'ayant pas la même emprise sur l'Ange comparé à la Mairesse. Le serviteur du chaos et de la pestilence laissa son interlocutrice vider son sac, crachant son venin sur lui tout en gardant ce petit sourire narquois excessivement énervant et pourtant qui amusait grandement Shinryu. Faisant mine de vouloir resserrer ses doigts autour du cou de la jeune femme, il jubila à nouveau comme un enfant.

"Ahahahaha j'ai une terrible envie de t'étrangler sache le ! Et en même temps... Désormais je sais que je m'ennuierai terriblement sans toi ahahahahaha"

Il relâcha enfin son emprise de la Mairesse, la libérant de ces obligations de cavalière dans la danse macabre qui les avaient occupé durant de longues minutes maintenant, l'Ange bougea dans tous les sens, marmonnant quelques paroles incompréhensibles et semblant être les échos de son esprit brisé et dérangé. Avant de soudainement se rapprocher à nouveau d'elle, son visage scrutant avec attention celui de la belle Mairesse, comme cherchant à y trouver une réponse à une soudaine interrogation qui venait de lui traverser la tête. En réalité cet étrange instant n'avait été qu'une réaction à l'énoncé de la jeune femme concernant les faiblesses de l'Ange qu'elle chercherai à déceler et à utiliser contre lui pour en faire un sujet qu'elle pourrait docilement contrôler, du moment où il avait commencé à la scruter, peut être aurait elle pu s'attendre à une remarque ou une révélation intéressante de sa part mais ... voila ce qu'il prononça :

"Mes faiblesses... Sais tu que j'adore le chocolat ?! Je suis complétement fou de cette chose ... ahahahahaha" Il avait dit cela avec un sérieux presque désarmant, alors qu'il explosa de rire à sans faire mal aux côtes.
L'Ange de la Pestilence avait il réellement des faiblesses ? Non politisé, n'ayant pour ambition que de servir aveuglement son maître, ne recherchant ni l'argent, ni le pouvoir... Koraki devrait tôt ou tard trouver le moyen de se façonner un chemin dans l'esprit tortueux de la créature Angélique pour en percer ces plus sombres secrets car quelque chose pouvait amener certaines interrogations : L'enfant, le psychopathe et le prince Angélique... Trois personnalité qui forcément un jour avait été rassemblé en une seule... Mais pour quel résultat ? Et surtout qui pouvait savoir comment était réellement Shinryu avant son enfermement et son bannissement durant des siècles et des siècles par ces frères et sœurs anges ? Voila des mystères qui peut être un jour pourrait amener à certains... bénéfices.
Quoiqu'il en soit, l'Ange cessa de rire, et redevint sérieux l''espace de quelques instants, son attitude redevenant froide et sombre alors qu'il prit au mot la Mairesse de Courage, aimant jouer avec cette femme de pouvoir, il se laissa porter par les règles de la partie qu'elle avait décidé de lancer avec lui.

"Oh pardonnez moi votre "Altesse"... Il ironisa une révérence en énonçant ce mot. "Après tout vous avez des plans ! Que pourrait il bien arriver ?! Les plans sont là pour rassurer tout le monde ahahahahaha. Mais ! Je vais tout de même te dévoiler mes pensées en cet instant... Moi, j'ai une vilaine envie de te tuer et de t'arracher la peau du visage... Le gamin lui, il veut du chocolat, sincèrement celui là, il change d'envie comme de vêtement et enfin le plus malin, celui aux bonnes manières... disons qu'il préférait passer du temps avec toi sans cette robe qui cache tes charmants atouts ahahahahaha"

Troublant et intéressant, c'était la première fois que Koraki pouvait voir que l'Ange semblait réellement conscient de partager trois personnalités dans un même corps... Le Psychopathe continua donc à monopoliser la parole.

"Mais la volonté de notre père et maître est au dessus de nos simples ambitions... Aussi vais je t'aider... docilement... Devient reine et je ploierai le genou devant toi, je déverserai la mort et la pestilence en ton nom. Échoue et... ahahahahaha X'o-Rath sera mécontent et très déçu ! A ce moment là, je me ferai un plaisir à transformer ton corps en un amas de chair putride !"

Il jubila à cette idée, son esprit perverti et la façon dont il avait prononcer ce marché semblant des plus sincère, aussi retrouva t'il un semblant de calme lorsqu'il retrouva ses bonnes manières et son coté réfléchi et calme.

"Ainsi je plonge avec toi dans cette danse mortelle, et je scelle notre pacte d'un simple baiser ô douce et belle Koraki..."

D'un geste doux et maitrisé, l'Ange de la Pestilence apposa ses lèvres sur celle de la Mairesse, officialisant ainsi le pacte noir et l'alliance qui désormais allait les lier, pour le meilleur et pour le pire, au milieu de ce paysage sombre et hostile où la mort jonchait la moindre parcelle de terre de cette forêt de la République.

Message 6

Echouer ...

Koraki refusait catégoriquement d'échouer. Elle avait bâti sa carrière politique sur la ruse et la cruauté, écrasant tous ceux qui osaient se mettre en travers de son chemin. Les faibles étaient éliminés, les concurrents étaient discrédités, et les alliés étaient trahis dès qu'ils devenaient un fardeau. Elle était prête à tout pour arriver au sommet. Il ne restait plus que Mirelda, marche sommes-toutes encore grande pour être gravie immédiatement. Il lui fallait encore du temps. Sauf que le temps, justement, lui manquait.

Oh, rien d'alarmant. Son règne restait après tout fort et puissant, ses mains fermement resserée sur Courage et le Gouvernement. Mais qu'allait-il se passer lorsque le peuple commencerait à découvrir la véritable nature de Koraki, à voir au-delà de son masque de charme et de manipulation ? Allait-il se rendre compte de ses discours creux et de ses promesses vides de sens ? Les électeurs se retournaient contre elle, cherchant quelqu'un de plus honnête, plus intègre.

Ou tout simplement de plus jeune.

Face à cette réalité, Koraki ressentait une fureur intense monter en elle. Elle avait gravi les échelons avec une détermination impitoyable, écrasant tous ceux qui se dressaient sur son chemin. Elle avait sacrifié son intégrité, son humanité, tout cela pour un simple but : le pouvoir absolu. Les tactiques qui avaient fonctionné par le passé ne seraient peut-être plus aussi efficace à l'avenir. Les faux sourires, les promesses mensongères et les alliances de circonstance continuaient certes d'agir, mais rien ne lui garantissait le succès aux prochaines élections. La Présidente elle-même, son soutien le plus puissant en République, semblait vaciller.

La Grande Catin était à présent confrontée à un choix difficile : reconnaître l'éventualité de sa défaite et accepter les conséquences, ou redoubler d'efforts, se montrer encore plus cruelle et plus déterminée que jamais.

Elle avait déjà franchi de nombreuses limites morales pour parvenir là où elle était. Elle avait manipulé des vies, trahi des proches et écrasé des innocents. Elle avait tout sacrifié pour le pouvoir, et elle refusait maintenant de voir tous ces efforts réduits à néant. Alors envisager l'échec ...

Elle le détestait l'échec plus que tout. Elle ne pouvait tout simplement pas concevoir que son ambition, sa soif de domination, puisse être balayée par des votes, des opinions ou simplement des circonstances. Elle la maîtresse du destin, contrôlant les fils invisibles qui guidaient le monde selon ses désirs, plantant les graines de ses histoires dans le sol avant de les laisser grandir et devenir réelles.

Non, elle n'échouerait pas. Elle ne permettrait pas à ses ennemis de la voir tomber. Elle élaborerait de nouveaux plans, plus tordus, plus cruels, peut importe ce que pouvait en pensée l'Emissaire de la Pestilence. Koraki savait que la route serait semée d'obstacles, que la trahison et le désespoir seraient ses compagnons de route, matérialisés ici dans la présence de cet Ange Déchu. Mais elle ne pouvait accepter l'échec, car échouer ici serait se soumettre à sa propre mortalité.

Et X'o-Rath lui avait promit l'éternité.

Oh, Shinryu, susurra t-elle, la justice et la punition, même au nom de X'o-Rath, sont des concepts si communs. A quoi bon me promettre la mort quand ton propre maître m'a promis l'immortalité, le pouvoir et le règne absolu ?

L'idée de posséder une telle puissance éveillait en Koraki des ambitions encore plus dévorantes, s'il était possible de le concevoir.

Seulement, la question qui se posait à présent était la suivante : que serait elle prête à sacrifier pour cela ? Le Titan Noir se désintéressait profondément de la gloire, la beauté, la renommée ou la richesse. Ce qui lui convenait être plus ... Métaphysique. Et même cela, elle n'en avait pas. Elle n'avait ni famille, ni amie, ni aucune âme dans tout le Sekai pour qui elle serait prêtre à parier sa vie. En définitive, la seule chose qu'elle possédait, c'était la République.

La Nation Bleue était le socle de son pouvoir sur lequel elle avait bâti son empire en manipulant les masses, en semant le chaos et en écrasant ses ennemis sans pitié.. Mais elle était-elle prête à la sacrifier pour parvenir à l'immortalité ? Elle était bien consciente que les années passaient et que le poids du temps menaçait de la rattraper. Son actuelle beauté juvénile n'était que factice et dépendant du bon vouloir de l'Innommable. Elle était sa marionnette.

Alors qu'elle réfléchissait à cette opportunité, la Mairesse se rendait compte que sa soif de pouvoir avait atteint des sommets inimaginables. La destruction de la République, fondement même de la démocratie, pesait de moins en moins lourd dans la balance comparée à la perspective de l'immortalité. Les principes qu'elle avait autrefois exploités pour asseoir son autorité semblaient désormais insignifiants face à cette nouvelle quête. Son esprit calculait déjà les conséquences d'une possible trahison envers la République, cherchant à comptabiliser les risques et les gains d'une telle entreprise. Non ... Elle ne pourrait s'y résoudre !

Du moins tant que son désir d'immortalité ne faisait pas taire les derniers lambeaux de sa conscience.

Shinryu, lui, voyait en elle une alliée précieuse, prête à tout sacrifier pour obtenir ce qu'elle désirait.

Je ne peux nier que c'est probablement notre Maitre qui t'a placé sur ma voie. Je ne m'opposerait pas à sa volonté.

Peu importait son propre égo, en vérité, car elle avait obtenue ce qu'elle souhaitait initialement : la sauvegarde de Courage des ravages de l'Ange, ainsi que son obéissance docile. Un nouvel allié dans sa quête qui rajoutait une nouvelle carte à son jeu, ne provoquant chez elle qu'un simple sourire de satisfactionn.

Un pacte fut scellé ce jour-là, dans les ombres de la trahison et de l'ambition. Koraki et Shinryu savaient tous deux que leur alliance serait destructrice, mais aucun d'entre eux ne semblait se soucier des conséquences. Ils étaient prêts à marcher main dans la main vers la damnation, avec pour seule obsession l'immortalité à tout prix. La soif de pouvoir et d'immortalité de l'une, couplée à la soif de destruction de l'autre, les conduirait inévitablement sur un chemin où la trahison et le chaos deviendraient leur héritage maudit.

Et bien ... Qu'il en soit ainsi !