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  • Mer 22 Mar - 1:01
    Un rindo passait à quelque cent mètres. Mes jumelles étaient cassées. Je venais de les faire tomber en entrapercevant la silhouette de la bête. Quelle pauvre idiote, trop excitée par cette vision tant attendue.
    Dix jours perdus dans un verre brisé. Je dessinais les bribes de ce que j’en observais par la dernière lentille intacte de ma désormais longue-vue improvisée.
    Très vite, j’étais freinée par l’absence de détail. Un pelage herbacé prenait forme sur mon carnet, mais l’authenticité de ce camouflage me faisait défaut. Et pas seulement. J’avais bien trop de choses à apprendre de cette espèce qui ne se laissait pas approcher.
    Je sortis de ma cachette et filais à travers la végétation pour ne pas être trop vue. Le rindo ne cilla pas. Ce vil malandrin ne devait pas me prendre pour une quelconque menace. J’en imposais pourtant ! Toute de biceps et de vêtements amples, les oiseaux perchés sur les réminiscences de branchage sur sa tête s’étaient envolés.
    Il mangeait paisiblement des champignons, des mousses et autres touffes d’herbes dans une indifférence totale. La plante qui ornait principalement le haut de son crâne semblait être fossilisée. Toute la végétation sur lui paraissait mourir.

    Trois heures passèrent. J’avais noté tout ce qui avait bien pu me venir sur le mode de vie de cet animal.
    Le Soleil déclinait à l’horizon, et avec lui la température, ainsi que quelques cumulonimbus qui fuyaient avec l’astre. Bientôt, un ciel indigo se retrouva nu et quelques étoiles s’allumèrent pendant que je montais mon camp. Le rindo ne bougeait toujours pas. Cela faisait bien longtemps qu’il avait fermé les yeux. Sans doute était-il vieux. Je voyais difficilement d’autres explications à son apparente quiétude.

    Quelques accords me vinrent au coin du feu. J’accordai mon sarode un peu différemment. Mais d’autres sons que les cordes et la respiration du rindo me parvinrent. Des cailloux dévalèrent une pente un peu plus loin. Je jetai de la poussière sur le foyer et gardai un silence de mort.
    Plus rien.

    Le matin fut doux. J’habillais ma routine de vigilance. Ces montagnes me tenaient alerte, et je devais bien reconnaitre que le premier village sur lequel je tomberais me tiendrait lieu de demeure pour les trois jours à venir. J’avais besoin de voir d’autres gens.
    Le rindo était mort. Il avait vécu ses derniers instants dans la même solitude qui suivait ces bêtes tout le long de leur vie. Toute la végétation qui parsemait son corps avait fané dans la nuit. Je n’avais pas pu suivre le processus de sa mort, mais avais quelques soupçons quant à son déroulement. J’écrivis.

    - Voila autre chose… persifflai-je, où donc est mon sarode ?
    Le calme que je gardais était surnaturel. À dire vrai, j’étais davantage sous le choc.
    - Au moins, mon manuscrit est toujours intact.
    Comme s’il n’y avait pas de quoi paniquer. Quelques secondes d’état de sidération passèrent, et une agitation frénétique m’envahit.
    - Mon sarode ! hurlai-je.
    Des brigands, des bandits, des chenapans, des inconscients, des saligauds, des petits…
    Sales…
    Fils de…
    Tess Paath n’avait pas à penser des insanités. Tess Paath n’avait que des fleurs qui sortaient de sa bouche. Bien que deux ou trois grossièretés parfois purent charmer de par leur effet de surprise, celles-ci ne devaient que servir l’humour.

    Un village au cœur de montagnes se dessinait au bout du sentier que j’eusse emprunté durant une demi-matinée. Ces voleurs qui avaient attendu que Morphée fît diversion pour me subtiliser l’un de mes biens les plus précieux devaient être dans les parages.
    Des marchands véreux lorgnaient sur la cargaison des nouveaux arrivants comme autant de rapaces volant autour de la scène de guerre impitoyable de deux loups se réclamant chef de meute.
    - Hola, mes braves, saluai-je, toute empilée par les échafaudages du chantier tumultueux de mes émotions, n’auriez-vous pas vu quelque menu cambrioleur se balader affublé d’un instrument de musique ?
    - Encore une victime des pillards ! me répondit un vieux gobelin au pourpoint gonflé comme un ballon dont les boutons étaient sur le point de capituler fasse à la masse de l’être gras comme un riche oisif, Mam’zelle, faut y réfléchir à deux fois avant de se balader dans des zones pareilles, équipée d’objets de valeur.
    - Je n’en demande pas moins, mais il me serait difficile de me défaire de ma musique. Je n’ai nul endroit ou stocker mes effets, et quand bien même, je serais mal emmanchée de voyager sans mon gagne-pain.
    - Votre gagne-pain ? Ce machin au son si étrange ?
    - Eh bien mon vieux, on ne peut pas dire que vous savez tenir votre langue.
    - Je me fiche pas mal que vous sachiez que j’ai racheté votre instrument, à présent il ne vous appartient plus.
    - Je n’aime pas beaucoup ce ton que vous prenez, monsieur le receleur. Si vous aimez flirter avec l’illégalité, grand bien vous fasse, mais pour mes intérêts personnels, la délation ne me fait pas peur.
    - Ooooh, par les titans, comment vais-je faire ? Tu as tellement de preuves avec lesquelles m’accabler !
    La douceur n’était décidément pas mon fort. Et ne pas répondre à la provocation encore moins. Je chaussai mes gantelets, un long soupir nasal expulsa de moi le peu de pacifisme qu’il me restait.
    Invité
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  • Mer 22 Mar - 23:23
    Khalez était sur une mission à la fois qui pouvait être un ordre émanant pour les limiers, mais aussi comme contrat de mercenariat. Préférant éviter d’abîmer son masque, il avait décide de le ranger, et de se présenter sous son homonyme orc.

    Il se rappelait un peu étrangement de ce qui s’était passé à Liberty, et sa rencontre avec la femme serpent… Enfin plus le serpent femme tant les traits reptiliens étaient omniprésents sur son corps. Mais de cette pensée fugace, il revint vite à la situation du moment. Son objectif : trouver et démanteler un réseau de contrebande en ressources animales. Un petit groupe réussissait à trafiquer, importer, et exporter, des marchandises venant de dépeçages et autres braconnages en tout genre et tout lieu. Cela était formellement interdit, surtout si des créatures de rareté inhabituelle en faisaient les frais. Une réglementation, qu’il allait appliquer avec sérieux.

    Plusieurs jours de traque, et cela le mena vers une zone montagneuse, d’une petite bourgade perdue. Pourtant, la piste l’avait mené en ce lieu, et c’était bien là où elle s’arrêtait. Confiant, il commença doucement à investiguer les lieux, sans trop fouiner et entrer dans le privé. Les visages étaient plus simples à décrypter, et quelques-uns d’entre eux ressortirent : le plus notable, était cette personne au teint sombre, mais à la chevelure claire, un véritable contraste visuel. Elle avait l’air d’être une voyageuse, vagabonde, muni d’un instrument que l’orc n’avait jamais rencontré encore.

    Plusieurs heures après, il l’avait perdu de vue, et retrouvant sa trace, il l’observa à distance, qui elle-même observait, une sorte de créature à la fois en un rhinocéros et un végétal. Jamais pareille chose s’était produite à son regard, mais il reprit vite son intérêt à l’inconnue, comme munie d’une longue-vue, fixait le monstre, tout en notant quelque chose dans un carnet.

    La nuit, rien ne semblait se dérouler, mais des bruits de l’instrument cassaient le silence, avant que ce même son ne s’arrête, au profit de mouvements dans l’ombre. Avec sa nyctalopie, l’orc resta parmi les feuillages, et observait lentement la scène se dérouler : des hommes rôdaient, anonymement, autour du campement. Il attendait de voir ce que ces malfrats allaient commettre : dans le sommeil profond de la voyageuse, elle se fit subtiliser son objet de musique, et c’était tout. Étrange. Et rien de plus. Le maître de l'eau commençait à avoir sommeil. Le lendemain, sera bien plus fructueux.

    En se réveillant, il avait remarqué l’absence de la femme à l’endroit précédent. Elle avait sûrement réussi à se réveiller bien plus tôt, et avec un peu de chances, elle était de retour au village. Sans sa possession, difficile d’aller plus loin.

    C’était en arrivant dans le cœur du lieu, qu’il observait la scène se dérouler non loin de lui : l’âme vagabonde, en train de converser avec un receleur, mais plus ça allait, plus le guerrier voyait que l’issue du débat allait résulter par un bon bourre-pif de la future initiatrice de conflit.

    En s’avançant rapidement, il avait vu sur une caisse en bois, l’exact objet que possédait cette dernière, et par conséquent, les fils se reliaient entre eux : c’étaient les types d’hier soir, des voleurs, et en plus de cela, des caisses en bois sans label apparent. Mais encore, un qui venait de la direction d’origine de l’orc, dans la forêt, peut-être par supposition exagérée, de la position du rindo mort.

    *Trouvé.*

    Sans vergogne, le limier s'avança vers une caisse et donna un coup violent pour fracasser son ouverture, surprenant au passage plus d’un regard pernicieux. Dans l’ouverture crée artificiellement, l’homme vert pu observer des trophées d’animaux, et aussi, quelques ressources comme des dents, griffes, et fourrures. Son instinct avait encore eu raison. Reculant de deux pas, il se fit interpeller farouchement par un contrebandier, qui tenta de l’attraper par l’épaule.

    Manque de bol, le combattant était bien plus rapide, et d’un coup place, pressa le coude dans un sens non-conventionnel, et dont le bruit fit grimacer plus d’un, à part le concerné, qui hurla de douleur.

    D’un regard apathique, il observa le reste des malandrins. La main sur la garde, il lança une seule parole à leur encontre. Et d’un regard, il s’assurait si l’âme bohème était prête à le rejoindre, ou l’arrêter.

    “Des volontaires ?”
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  • Jeu 23 Mar - 17:26
    Voilà bien longtemps que je n’avais pas eu à me battre, et à voir la sensation d’exaltation alors que j’enfilai mes gantelets, cela m’avait bien manqué.
    - Oh, vous allez mangez vieille carne, menaçai-je un grand sourire aux lèvres, vous ne vous êtes pas attaqués à la bonne personne.
    Et à ces mots je décrochai mon poing dans la figure de ce petit péteux de gobelin. Celui-ci valsa dix mètres plus loin sous l’effet de ma force décuplée. Le vieux marchand me parut plus costaud qu’il en avait l’air : il s’était relevé tout de go, essayant tant bien que mal d’articuler un :
    - Je… je vais prévenir les autorités, espèce de mala…
    Et de s’écrouler dans le même temps.

    - Des volontaires ? entendis-je derrière alors que je secouais le vieux gobelin évanoui en tout sens pour qu’il m’indiquât où il avait caché mon sarode.
    Un orc à la peau jaune-vert avait lui aussi commencé de s’échauffer avec la clique de contrebandiers qui trainait dans ce marché improvisé. Je n’avais aucune idée du pourquoi du comment il s’était retrouvé là, mais il semblait remonté. Le grand homme avait plus de cicatrices sur la trogne que toutes celles que je pouvais avoir. Sans doute, ces marques témoignaient d’une bonne expérience des échauffourées de ce genre. Je lorgnais sa trouvaille toute récente : mon sarode reposait à côté d’un amoncellement de carcasses animales. J’eus un rictus à la pensée que mon instrument pût être abîmé dans tout ce tumulte.
    Je me ruai vers mon bien, le pris dans mes bras comme un nouveau-né, tandis que certains des types alentour s’étaient fait la malle, notamment des marchands qui n’avaient pour autorité que leur richesse. Seuls restèrent quelques pillards rodés prêts à en découdre. Ces derniers se tinrent à distance, espérant peut-être trouver une ouverture par laquelle nous attaquer, ou peut-être tout simplement cherchaient-ils à gagner du temps.

    Ce marché ressemblait en tout point à un marché normal. Si des gardes venaient sur place, tout ce qu’ils verraient serait une humaine et un orc fauteurs de trouble à côté d’un étalage de griffes et d’os issu d’une chasse illégale, et cela ne sentait pas vraiment bon. Je doutais que les lieux regorgeassent de beaucoup d’autres pièces à conviction pour appuyer nos propos.

    - Je suis de tout cœur avec vous l’ami, Tess Paath, pour vous servir, ricanai-je à l’adresse du tout de vert et jaune, puis, tournant un regard vengeur sur les deux sales criminels qui travaillaient là : Vous m’avez pété une corde ! Vous êtes des malades !
    - Ce n’est qu’une corde ! Beugla un type vaguement svelte et équipé pour combattre, je ne vois pas en quoi c’est grave. Des cordes de ce type, vous en trouverez partout dans le commerce.
    - Vous paraissez drôlement sûr de vous pour un homme mort.
    - Tout doux, tout doux, j’ai rien avoir là d’dans, moi. Je l’ai pas volé votre luth. Les types qui l’ont revendu sont partis depuis des heures.
    - C’est un sarode, tête d’euplecte. Où sont-ils ? J’ai une fête à leur faire.
    - Mais j’en sais rien ! Et j’ai autre chose à faire. Et vous d’ailleurs, vous n’avez pas plus urgent que votre sarode à retrouver ?
    - Ils ne m’ont rien volé d’autre. Ma bourse, et mes gantelets, je les garde bien près de moi la nuit. Je n’ai rien d’autre de valeur.
    Et peut-être bien qu’après tout ceci j’allais définitivement me mettre à dormir avec mon sarode dans les bras.

    Un silence gênant s’installa à l’issue duquel l’autre misérable craqua :
    - Fait chier, je te l’avait dit qu’il valait mieux la tuer.
    - Ca va pas ?! On est pas des meurtriers, espèce de malade. Le sarode s’est vendu cher, c’est tout ce qu’on voulait.
    - Mais elle avait de la thune avec elle, je te l’avais dit.
    - On l’aurait réveillée si on avait essayé de lui prendre.
    - Et alors ? On aurait juste eu à lui faire peur et on se serait barrés.
    - T’as vu la force avec laquelle elle a fait voler notre client ?
    - Eh, oh, faites comme si nous n’étions pas là, hein, dis-je impassible, jetant quelques regards complices vers mon compagnon d’infortune.

    Ces enfants de salauds étaient des menteurs nés, mais des menteurs frustrés qui avaient dans leur déception avoué leur forfait.
    - Ca va pleurer dans les chaumières, mes petits, quand vous verrez la dramaturgie de cette pièce de théâtre que l’on va écrire pour vous. Ne vous inquiétez pas, j’en chanterai quelques vers à l’avenir, la postérité ne vous oubliera pas.
    Mais mes mots se perdirent dans le tumulte de l’arrivée de soldats rameutés par les plaintes grandiloquentes des commerçants qui cachaient l’existence dans ce village de ce marché noir.
    - J’espère pour vous l’ami que vous avez une sorte de mandat où je ne sais pas trop quoi parce qu’on risque de s’embourber dans des débats stériles… implorai-je l’orc dans un murmure pressé, sinon, il va falloir se préparer à courir.
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    Anonymous
  • Jeu 23 Mar - 22:02
    Malgré l’intervention du mercenaire, la jeune femme avait décollé une pêche en pleine poire de ce qui s’apparenterait à une tomate pas mûre, au point de le mettre dans les bras de Rêve, et de se réveiller avec un bel hématome. Aucun sang, ce qui veut dire que la langue n’avait pas été sectionnée au claquement de la mâchoire. Il pourra parler, comme témoin.

    Aux paroles de l’orc, l’inconnue s’était comme précipitée sur quelques mètres de lui, enlaçant presque tendrement son instrument de musique. Une bonne chose de réglée, mais maintenant, il fallait peut-être jouer des mains et des pieds, au sens littéral, pour éviter de prendre une représaille physique. Mais quelques-uns avaient été plus malins, et s’étaient éparpillés aux alentours, en quittant le village dans la foulée. En laissant leurs affaires ici.

    *Donc, les plus courageux, sont les plus expérimentés. Parfait.*

    Il avait assez de temps pour qu’il puisse agir vite, sans que la Garde vienne mettre son grain de sel à l’histoire. Cependant, rien ne pouvait se passer toujours dans un bon schéma organisé avec soin et expérience, car la femme, du nom de Tess Paath, s’était exclamée à la vue d’un défaut majeur sur sa récupération. Et s’en suivit une joute verbale qui semblait presque à une chamaillerie aux yeux du limier. Or, il restait là, complètement inerte à la situation, même quand deux des adversaires venaient à se prendre la tête sur les décisions à prendre.

    D’un point de vue extérieur, ça en devenait un véritable spectacle, qui avait frôlé le drame, et déraillait complètement sur du comique de situation. Entre un silence gênant, les voix qui vociféraient leur opinion personnelle de l’un et de l’autre, commençait doucement à déclencher un léger mal de crâne digne d’une attaque mentale à son encontre. Et même si sa compagne d’infortune lui lançait quelques regards de complicités, il ne daigna pas à exprimer un quelconque sentiment d’exaspération : juste un léger regard vers elle, un battement d’œil plus tard, et il regardait à nouveau les contrebandiers.

    Puis alors qu’il écoutait les dires de la vagabonde, sa voix s’étouffa non pas par manque d’air, mais par l’arrivée de plusieurs gardes, eux aussi faisant un vacarme pour annoncer leur arrivée. Ils commençaient à se disperser, et entouraient l’ensemble de la place pour éviter une fuite d’eux, ou même de lui et d’elle. De plus, elle demanda s'il possédait un quelconque document pour prouver leur innocence ou bon droit d’avoir agi de la sorte.

    Il chercha rapidement dans sa besace arrière, et senti que rien ne s'y trouvait. Il n’allait pas sortir son masque aussi en pleine vue, sinon, il briserait le code d’anonymat des Limiers du Razkaal. Non, une seule solution s’imposait, car son contrat étant comme une mission non-officielle, il allait falloir… Briser quelques lois.

    “Cramponnez-vous à moi.”

    Sans lui laisser le temps de comprendre plus qu’il ne faut, il l’attrapa, et coura à toute jambes, la portant sur son épaule. L’avantage de son physique, était une force, une endurance, et une vitesse bien supérieure que la norme. Créant une brèche, il reprit le chemin de sa venue, direction le rindo mort. Par ce moyen, il voulait les guider vers le point d’intérêt de l’enquête. Si à tout moment, il pouvait se cacher et se vêtir de son objet, il y gagnerait en autorité. Mais il resterait une personne qui saurait ce changement : Tess.

    Il se préparait à recevoir un coup de sa part. À tout moment, il userait d’un bon renforcement pour absorber le coup. La violence du coup portée quelques minutes plus tôt, disait que cette voyageuse savait user de sa puissance.

    Les distançant facilement, il s’arrêta derrière de grands buissons, posant non loin de lui la musicienne. À demi-mot, il lui souffla juste quelques paroles.

    “Attendez leur passage. Quoiqu’il arrive : Ne. Bougez. Pas.”
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Ven 24 Mar - 9:03
    Quelle frustration ! Il y avait pourtant tant de baignes à distribuer, mais ces deux pourris de pillards allaient s’en sortir. « Seulement pour cette fois », me dis-je, je refusais obstinément l’idée que ces bons à rien n’apprissent pas à mieux jauger des situations. Bon sang ! On ne s’attaquait pas à des inconnus dont on ignorait tout ! Ils n’avaient donc aucun sens du discernement ? S’ils avaient fait la moindre erreur, ils auraient été réduits en bouillie sous l’impulsion déraisonné d’une émotionnelle compulsive incapable de se séparer de son sarode.
    De l’inconscience… C’était de l’inconscience, certainement pas du courage.
    Je me fichais bien des motivations de ce genre de type. C’était peut-être des miséreux sans le sou qui cherchaient par tout les moyens à nourrir leur famille. Difficile de croire qu’au bas de l’échelle de la contrebande, le dessein premier de ces gens fût l’enrichissement. Ils devaient gagner tout juste de quoi manger pour le soir et de quoi loger sous un toit fuyant et gouttant une boue saumâtre des deux tiers de l’année.

    Peu importe, ils allaient prendre. Et peut-être même que tout le réseau allait prendre.

    J’étais dingue. Je me mettais dans tous mes états alors que je pouvais retrouver le cours de ma vie, et laisser cette histoire derrière moi.
    Facile.
    Parce que l’orc venait de me prendre comme un sac à patates en m’arrachant un :
    -Woooo-hooooo !
    Accompagné de l’accélération du pouls qui allait avec : par l’entité cosmique qui ne dirigeait certainement pas notre monde, j’ai cru un instant que j’allais faire tomber mon sac et mon instrument dans ce décollage inattendu.
    S’en suivit d’un rire à la fois nerveux et sincèrement enjoué, le combattant était d’une force et d’une rapidité fulgurante. Je n’avais jamais vu de guerrier aussi farouche, et savoir que j’avais embarqué ce pauvre gars dans mes histoires de carabistouilles avec ces crétins décérébrés d’indigents m’amusait au plus haut point.
    La misère était un fléau qui conduisait bien trop souvent ses victimes dans les pires retranchements. Si la notion de mal existait réellement, elle ne se situerait pas au cœur de ce genre d’acte, mais d’avantage dans ce que la société actuelle avait pu engendrer d’inégalité.
    Mais à quoi pensai-je donc, alors que nous filions à travers ces reliefs ?

    Nous avions distancé le similihameau de bien une demi-heure de marche en à peine une vingtaine de minutes.
    - Attendez leur passage. Quoiqu’il arrive : Ne. Bougez. Pas, m’enjoignit-il après m’avoir posée dans le contraste saisissant d’une course folle et de sa fin calme comme l’expectative d’une tempête.
    Et puis quoi encore ? En étais-je réduite à une sorte d’appât bonne à guetter les ennuis potentiels ? Peut-être. Défier deux ou trois gardes endimanchés ne me faisait pas plus peur que cela. Et j’en devais bien une à l’orc. S’il avait voulu me laisser en arrière pour attirer l’attention pendant qu’il se faisait la malle, il aurait pu le faire dans le village.

    J’étais toute débraillée et décoiffée, et pendant le petit laps de temps qu’il me restait avant que mon rôle ne fût accompli, j’avais délicatement retiré mes gantelets le temps de remettre un peu d’ordre dans mon apparence. Je rangeais mon sarode dans son étui et le portai à mon dos.
    Qu’ils vinssent, ces abrutis incapables de voir ce qui leur pendait au nez, ils allaient tâter de mes gants et du plan dont j’ignorais tout de l’orc.

    Quelques instants passèrent et je finis par entendre le craquement de branche depuis ma cachette touffue. Les choses sérieuses allaient commencer.
    - Trouvé !
    Spoiler:
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    Invité
    Anonymous
  • Lun 27 Mar - 21:27
    Khalez ne souhaitait pas tomber nez à nez avec la Garde, car sans réelle preuve de son action vis-à-vis de la contrebande, il ne sera rien de plus qu'un autre fauteur de troubles, et peut-être même un contrebandier concurrent à leur activité. Les orcs n’étaient pas réputés pour de bonnes choses, et ce dernier savait que dans ses débuts de hors-la-loi, la liberté était un droit si exceptionnel, que c’était seulement au fond d’un cachot qu’on venait à la désirer encore plus.

    Or, il semblerait que s’il venait pas à se lever, sa capture allât vite s'exécuter, car leurs poursuivants avançaient facilement dans leur direction. La première personne à tenter une percée n’était pas lui, mais la femme au teint sombre, qui d’une droite tonitruante, mis hors-combat un des gardes, auquel tous se retournèrent dans sa direction.

    *Mince. Elle n’a pas compris.*

    Le limier était un homme prévoyant, tactique, prêt à employer quelques méthodes pour surprendre, et neutraliser. Un mal pour un bien, car maintenant, son adversaire avait le dos tourné. Se levant le plus vite possible, il asséna un coup de pommeau de son fauchon derrière le crâne de son adversaire, l’assommant sur le coup, tombant durement sur le sol. Son intervention a aussi permis de passer de la surprise, à la panique générale.

    S’avançant tout en imbuant d’eau son arme, il attrape la jambe d’un des opposants, et le tira vers lui, pour le faire chuter, et fit de même que le premier, au-devant de la tête. Deux neutralisés, et au pareil pour la musicienne guerrière. Rangeant son arme, il entendait bien l’enjaillement et la hardiesse de la poétesse, mais étant lui, son visage était impassible, neutre, comme sa posture droite et sérieuse.

    “J’aurais voulu éviter ça si notre dissimulation avait fonctionné. À croire qu’ils savaient pour…” Presque comme un déclic parvint au cerveau de l’orc. “ Et merde. Une partie de la Garde est de mèche avec eux.”

    La femme était curieuse, interrogatrice sur la présence d’un homme de son acabit. De son deux mètre dix-huit, il fixait la combattante, avant de s’avancer vers elle, pour passer juste à côté, ignorant peut-être le serrage d’une main amicale.

    “Libre à vous de me suivre, mais je serais bien moins clément envers nos adversaires dès cet instant. Votre créature d’observation était leur objectif principal. Vous n’étiez qu’un alibi pour permettre de détourner le regard de quelques curieux. Dommage pour eux, ils pourront plus m’échapper.”

    Humant l’air tel un prédateur lupin, il prit une grande inspiration, et commença à marcher, lentement, mais sûrement. Intérieurement, il savait qu’il ne serait pas seul sur ce coup. Le côté plutôt belliqueux de son alliée temporaire, l’aidera très fortement à jouer des bras, et à faire une entrée éclair, sans temps mort.

    “Appelez-moi Khalez. Et si vous souhaitez les neutraliser définitivement, brisez leur cou. Ce sera plus sûr que de les voir traîner dans les terres républicaines.”

    Il n’allait pas à nouveau la transporter vulgairement comme un objet, et encore moins taper un sprint retour sans qu’elle ne puisse le suivre. Non, la patience était encore une qualité primée chez le combattant. De toute manière, il pourra les traquer jusqu’à la ville, et reprendre une odeur plus récente.
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Jeu 30 Mar - 0:17
    Et voilà pour ses dents, à ce premier garde qui avait eu la malchance de révéler ma position. D’un coup bien placé, je l’avais envoyé au même pays que le gobelin de tantôt. L’orc à mes côtés parut grimacer face à ma belligérance digne d’un enfant que l’on venait de traiter de mauviette. Avais-je été à côté de la plaque ? Oui ! Visiblement, oui ! J’aurais dû me cacher bien mieux et réellement ne pas bouger d’un pouce. La discrétion était un misérable trait qui m’était antinomique. Une guerrière-barde discrète ? Pitié, ne me faites pas rire.
    Ma volubilité me perdra.
    Voilà qui m’inspirait une comédie tranchante, accentuée de quelques farces ironiques.

    - Bon, bon… conclus-je de cette courte bataille qui nous avait valu des gouttes de sueur bien inutiles, Voilà, voilà…
    Puis je cessai de regarder le vide intersidéral de la non-signifiance de cette peinture de gardes en train de se trémousser dans la poussière.
    - Je suis désolée pour toutes ces effusions superflues.m’excusai-je les yeux plantés cette fois un bon demi-mètre plus haut dans ceux du guerrier qui valait bien son pesant d’or en baston.
    - J’aurais voulu éviter ça si notre dissimulation avait fonctionné.lâcha-t-il sans avoir réellement l’air de m’en vouloir, À croire qu’ils savaient pour… Et merde. Une partie de la Garde est de mèche avec eux.

    J’avais bien des techniques à lui envier à ce grand gaillard. J’éprouvais des difficultés à faire valoir ma maîtrise de la terre bien que lors de ce conflit il m’avait semblé qu’elle s’était légèrement améliorée. Si auparavant j’étais tout juste capable de projeter quelques pierres et cailloux, là, un type avait trébuché dans un bon trou. Jamais je n’avais réussi à creuser de pareille cavité.

    - Libre à vous de me suivre, poursuivit-il sans que je n’eusse le temps de marquer de respect son intervention, mais je serais bien moins clément envers nos adversaires dès cet instant. Votre créature d’observation était leur objectif principal. Vous n’étiez qu’un alibi pour permettre de détourner le regard de quelques curieux. Dommage pour eux, ils pourront plus m’échapper.
    Le rindo ? Je ne m’en étonnais qu’à moitié. Des pillards ne pouvaient que chercher le mieux pour s’enrichir. Mais la bête avait été trop vieille pour qu’on pût beaucoup la dépouiller de ses ressources. De rage ils m’avaient en plus piqué mon sarode.

    - Ma foi, je n’aurais pas plus édifiant comme aventure que celle que vous me proposez, m’enthousiasmai-je à son invitation à l’accompagner.
    Je le laissai initier la marche, il semblait mieux éduqué à l’art du pistage.

    Je mourrai d’envie de siffloter et de chanter des idioties, mais la tempérance était nécessaire pour ce genre de travaux. J’avais tout un nouveau pan de métiers à découvrir aux côtés de Khalez et il aurait été bien triste de tout gâcher en l’énervant et en le sabotant. Je ne savais pas exactement de quoi sa profession retournait, mais son désir de traquer ces braconniers ne devait pas être purement désintéressé.
    L’orc demeurait plutôt taciturne. J’étais mal à l’aise bon sang. C’était la première fois depuis une bonne paire d’années que je n’avais pas partagé un bout de route avec un tiers. J’en avais oublié l’art de la politesse. La langue pendue qui me servait d’outil de communication se plaignait à longueur de temps de pas pouvoir se libérer. La ferme, chères cordes vocales, vous n’êtes douées qu’à faire fuir les briseurs de solitude probables.

    - Il commence à faire sombre. La ville est toute proche, mais je ne t’apprendrai rien en proposant de ne pas y montrer nos têtes pour l’instant. Je vais chercher un peu de bois. On ferait mieux d’établir le camp. Je ne sais pas ce comment tu as l’habitude de travailler, mais la nuit nous ne sommes plus les traqueurs, nous devenons les proies potentielles.
    Et puis j’avais faim.
    « Enfin une raison de briser le silence !! » hurlai-je pour mon for intérieur qui se pâmait de se servir de son organe préféré, après des heures de marche ternes.
    Le feu avait le don d’éloigner les bêtes, mais aussi d’attirer les pillards les plus avides. Le dilemme était pernicieux, car j’avais appris à mes dépens que ces montagnes n’étaient vraiment pas le lieu le plus sûr du monde.
    Mais nous étions deux. Des tours de garde étaient réalisables.
    - J’espère que ta piste est bonne en tout cas. Si tu estimes qu’on perdra leur trace d’ici demain nous pouvons investiguer dès maintenant en ville, mais ces criminels sont des humanoïdes comme nous, ils vont sans doute ne pas bouger de la nuit. Enfin, je parle, je parle, mais je te sors peut-être des insanités, je n’ai pas la prétention de t’apprendre ton métier, loin de là. Si mes suggestions sont à jeter à la poubelle, je t’écouterai humblement.

    La nuit était calme. Les petites touches orangées des fenêtres des maisons du village s’éteignaient une à une au rythme de la course des ténèbres. Bientôt j’étouffai notre feu afin qu’il ne fût pas une lueur suspecte à l’horizon.
    Mes yeux s’habituaient à la lune. L’astre brillait d’une gibbeuse ancrée juste au-dessus des toits et des arbres de la bourgade. Elle était un disque amputé d’un croissant roussi dans un ciel indigo aux étoiles éludées par la puissante lumière du satellite.
    Je brûlai de jouer un peu comme tous les soirs.
    Je brûlai d’inspiration comme un artiste qui se privait des plaisirs de la vie pour nourrir sa créativité. J’écrivais maintenant que mes yeux voyaient correctement, bercée par les grésillements des grillons champêtres.
    La nuit était calme.
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  • Sam 1 Avr - 12:45
    Malgré un faux air lugubre que se donnait Khalez pour éviter à la tête brûlée de le suivre, son appel de l’inconnu et de l’aventure étaient plus forts que la raison humaine. Ainsi, elle l’accompagna sur le chemin, à quelques mètres non loin derrière lui.

    La marche se fit en silence. Le moindre bruit suspect était signe d’une potentielle agression, ou d’une embuscade bien organisée. Aucune conversation ne se déclara des deux côtés, et pour cause, l’orc n’aimait pas dialoguer sans réelle raison. Parler de la dernière arme, du vêtement chic à la mode, rien de tout ça ne l'intéressait. Seul son travail, sa prime, et sa survie, importaient au-delà du reste. Mais, depuis une certaine rencontre, il avait remis en cause beaucoup de ses aspects personnels. S’il venait à disparaître, jamais il ne pourrait la revoir. Il l’avait promis.

    Or, la nuit venait assez rapidement recouvrir le ciel de son voile sombre, et malgré la difficulté non-apparente pour le combattant de continuer, il n’en était pas de la même façon pour son accompagnatrice. Elle proposait de s’arrêter ici, et de monter un camp de fortune pour terminer la journée. Au vu de ses dires, il déterminant assez vite qu’elle n’était pas le genre rentre-dedans, mais plutôt prévoyant. Un peu contrastant.

    Lorsqu’il tournait la tête pour lui répondre, elle pouvait voir la légère lueur caractéristique que possédaient certaines créatures à user du peu de lumière pour se mouvoir dans les ténèbres nocturnes.

    “Soit. Laissons décanter le tumulte.”

    Il aida à la préparation du foyer flamboyant, pourvu qu’il dure dans le temps. Après, venait ce qui allait les sustenter cette nuit. Khalez ne partait jamais sans rations, et si la compagnie du jour n’en avait pas, il lui en passerait. C’était un mélange comme une barre dure, de fruits secs et de noix. C’était mieux que rien. Il écouta cette dernière, proposant deux options : attendre et se reposer pour agir le lendemain, ou au contraire, ne pas se faire prier et reprendre la chasse à même la nuit. Pour le deuxième choix, l’orc était plus favorable.

    “Je n’ai que quelques heures pour garder leur trace. De plus, ils risquent de bouger eux aussi pendant la nuit. Partons sans tarder.”

    Usant de la magie d’eau pour vite éteindre le feu, et éviter que trop de fumée du bois brûlé après refroidissement ne survienne, il enchaîna vite sur la reprise de la traque, sentant que peu à peu, son odorat ne trouvait que des fragrances des concernés. Il hâta alors le pas, mais toujours à une allure, que la poétesse pourrait supporter.

    Seulement plusieurs minutes suffire à ce que les formes de l’endroit se dessinent dans les yeux nocturnes du limier, faisant en sorte qu’il commence à ralentir et à adopter une posture de discrétion. Il intima d’un geste à faire de même à Tess.

    “Restez près de moi. Et suivez mon tracé.”

    Il serait ses yeux, ses oreilles, tous ses sens de détection pour le déplacement silencieux. À la lueur d’une torche, il trouvait le meilleur abri pour s’y cacher, quitte à ce que cette dernière soit tirée vers lui, limitant l’espace vide entre eux. Si elle venait à ouvrir la bouche, il viendrait à placer sa main vite pour étouffer son son.

    Cela dura deux minutes réelles, mais plus long quand l’adrénaline afflue dans tout l'organisme. Au final, ils s’arrêtèrent non loin d’une bâtisse. Sans lumière. Sans bruit. La piste s’arrêtait là. Il chercha confirmation visuelle, une caisse, un symbole. Il le trouva, en faisant le contour du lieu. Dans l’arrière-garde de ce qui serait un ancien baraquement, étaient entreposées les marchandises des contrebandiers.

    “Bon.” Dit-il à voix basse. “Par chance, aucun garde rode ici. On va pouvoir y aller manu militari.” Il ajusta sa garde, et se releva. “Prends une porte ou une fenêtre. Je prendrais l’opposé. Je te laisse l’honneur d’initier les festivités.”

    En usant de ce mot, il insistait peut-être pour réveiller par un mot lexical de l’art, à combattre en donnant le meilleur de soi. Encore une fois, il remontra le geste pour efficacement mettre hors combat un adversaire à mains nues. Pour les plus dangereux, il sera celui qui mettra fin à leur visa de vie.
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  • Sam 1 Avr - 18:22
    Ainsi en était-il de ses capacités ? J’avais le plaisir de contempler les yeux luisants de Khalez. Je découvrais sans m’y attendre qu’il était affublé de bien pratiques pouvoirs. Cet homme débordait d’armes naturelles bien utiles à sa vocation.
    Je comprenais mieux pourquoi il avait paru réticent à l’idée de dormir pour la nuit. Le nyctalope n’en avait aucun besoin. C’était même dès à présent qu’il était le plus intéressant pour lui d’agir. Qu’il se reposât le jour m’apparaissait plus indiqué.

    - Je n’ai que quelques heures pour garder leur trace. De plus, ils risquent de bouger eux aussi pendant la nuit. Partons sans tarder.
    Je m’interrompis dans mon exercice d’écriture. Aussitôt avions-nous éteint le feu que l’orc se montra favorable à ma deuxième proposition.
    Je n’étais qu’une humaine de bien faible constitution, mais je n’étais en aucun cas en position de faire valoir mes contraintes dans cette situation. La fatigue n’avait pas son mot à dire, surtout si j'avais été volontaire. L’adrénaline de cette petite mission m’aiderait sans aucun doute à rester éveillée.
    - Bien.

    Je me hâtai de rassembler mes affaires et me mis à sa suite. Nous marchâmes le dos vouté et le pas feutré durant deux bonnes minutes sans que je n’eusse su par quels moyens Khalez pouvait s’orienter. J’étais à mille lieues de de son expérience. Si ces neuf dernières années de voyage j’avais appris à pister quelques bêtes et interpréter différentes empreintes laissées dans la nature par les animaux, j’étais bien loin de comprendre comment retrouver la trace d’un homme qui cherchait la dissimulation. L’aquamencien semblait se fier à son odorat, à croire que tous ses sens étaient affutés comme une lame des plus tranchantes.
    Je le suivais non sans peine, mais la faible lumière de la Lune levante m’aidait à distinguer ses mouvements à travers les reliefs.
    Nous arrivâmes bien vite aux abords d’un petit bâtiment dont nous fîmes le tour.
    - Bon. Par chance, aucun garde rôde ici. On va pouvoir y aller manu militari. Prends une porte ou une fenêtre. Je prendrais l’opposé. Je te laisse l’honneur d’initier les festivités.
    Voilà qui me parut suspect. Que pouvaient bien faire ces brigands pour qu’aucun garde n’assurât leurs arrières ?

    Khalez me montra encore une fois comment vite mettre hors d’état de nuire un adversaire.
    Jusqu’ici, je ne m’étais pas fait la réflexion du meurtre. Mais je n’avais encore jamais tué. Jamais, jamais. Non pas que je rechignais de le faire. J’étais même bien loin d’avoir un sens moral si affuté.
    Mais le vieil alcoolique qui me servait de grand-père m’avait pas particulièrement inspirée à être sans foi ni loi, au contraire, un de ses plus grands crédos se résumait en une bonne phrase accrocheuse : « Hé p’tite tête, commençait-il bien souvent entre deux crise de hoquet, s’tu veux pas qu’on t’pète la gueule dans la vie, essaie d’être un peu aimable. ». Autre manière, en somme, de formuler « ne fais pas à ton prochain ce que tu n’aimerais pas qu’on te fasse. ». Mais c’était plus fort que moi. Le vieux me rabrouait toujours quand je rentrais de l’école pleine de bleus parce que j’avais cassé la tête à ces petits emmerdeurs qui se croyaient malins à dire que je chantais faux ou que mes mains étaient aussi douces qu’une pierre ponce.
    Résultats de ces chamailleries : Je chantais comme un rossignol qui s’évertuait à donner des coups de bec à qui lui empoisonnait l’existence.
    Mais papi Paath n’avait pas totalement tort. Si ces types voulaient pas qu’on leur cassât la gueule, ils n’avaient qu’à être aimables.
    J’allais leur péter la gueule.

    Je jetai un coup d’œil furtif à travers une fenêtre. Je fis signe à Khalez que je la choisissais et qu’il lui fallait rapidement faire le tour. Je n’attendis pas bien longtemps, le tout de vert et jaune aurait eu vite fait de se retrouver à l’opposé.
    J’explosai la fenêtre en y faisant passer une assez grosse pierre. Je jubilai d’avoir été si habile : ma maitrise de la terre avait vraiment évolué d’un bon cran.
    J’essayais tant bien que mal de pousser son élan vers la tête d’un des types, mais le projectile finit sa course à ses pieds. Ma magie allait trop vite s’épuiser, et je voulais en garder pour user de ma force.
    Je sautai dans la pièce prête à me prendre sur le coin de la bouille une clique de braconniers sortis de force de leur sommeil.
    Il avait bien dit « manu militari » n’est-ce pas ?

    J’essayais, comme Khalez me l’avait indiqué, de briser la nuque d’un des types qui n’avait pas eu le temps de se réveiller de sa torpeur, mais une indécision fatale me prit à la gorge.
    Tuer n’était pas si anodin. Mettons cela sur le compte des premières fois pourries qui jonchaient le parcourt d’une vie.
    Une sorte d’hybride entre un humain et un tigre me sauta dessus avec une épée courte que j’attrapais de justesse, protégée par mes gantelets renforcés. Je contre-attaquai d’un coup droit et le fis valser à l’autre bout de la pièce. Un nouveau type se rua à sa suite, mais j’étais mal engagée : une de mes mains tenait encore l’épée par la lame et la seconde était trop occupée à se remettre de son impulsion. Tant pis, réflexe éclaire, je le repoussais d’un coup de pied renforcé du mana qui me permettait si bien de faire valoir ma force surhumaine.
    - Bon sang ! hurlai-je, ça fait un mal de chien !!
    Car il était bien beau d’avoir une force à tout épreuve, si ma constitution physique ne suivait pas, je pouvais me péter les os. Fort heureusement, il me sembla avoir le pied encore en un morceau. J’avais bien besoin de trouver des bottes du même acabit que mes gants.
    Boitillant à moitié, je me réfugiais dans un coin de la pièce pour mieux évaluer la situation. Deux types sonnés pour une demi-douzaine d’hommes toujours debout.
    Et je n’avais pas tué un seul d’entre eux.
    Si ! Bon dieu si ! Celui que j’avais frappé du poing s’était empalé dans le verre brisé du miroir qu’il avait éclaté en s’y faisant projeter.

    Mon cœur battait la chamade. Ce n’était pas simplement la première fois que je me retrouvais dans des histoires aussi dangereuses… C’était la première fois qu’un homme perdait la vie par ma faute.

    « Que d’aventures à conter. » que je me disais… Mais j’avais envie de dégobiller.

    Un fracas se fit entendre après plusieurs minutes d’une lutte déjà bien inégale.
    Des gardes. Il y en avait une dizaine. Une dizaine bon sang ! L’un des délinquants avait réussi à les prévenir, je ne sus comment… Ou peut-être même avaient-il prévu le coup… ?
    Par la miséricorde de ces saletés de lois de la physique, dans quel univers deux types pleins de bonnes volonté allaient-ils pouvoir faire le poids ?
    C’était toute une organisation derrière ce trafic. Le village entier semblait puer le crime.
    - Y’a bien un con dans ce village qui pourrait avoir l’autorité de nous foutre tout ça au trou ?!
    « Maitresse ! maitresse ! Y’a mon voisin qui fait que m’embêter ! » avais-je l’impression de me plaindre.

    Un garde parut plus se démarquer que les autres. Il arborait dans ses yeux verts une sorte de sérénité mêlée à une pointe d’agacement.
    - C’était bien tenté, déclara-t-il calmement, mais maintenant ça suffit. C’était idiot de foncer tête baissée.

    Il était vrai que ça en avait l’air. Mais Khalez devait forcément avoir travaillé le sujet. Il ne s’était pas manifesté dans toute cette galère sans plan en tête. J’étais même prête à mettre ma main au feu que si l’orc s’était pointé dans ces montagnes, c’était précisément pour s’occuper de ce problème. Un aquamencien à la vitesse surhumaine était si véloce que ce genre de situation ne pouvait pas le faire transpirer.
    Je restai près de lui, juste devant, prête à encaisser des coups pendant qu’il décidait de la suite.
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  • Dim 9 Avr - 17:39
    Les deux personnages se mirent en place, et d’un mouvement désignatif pour commencer l’assaut, la poétesse se défenestra à l’aide d’une pierre pour commencer le grabuge. Il profita de ce même bruit pour enfoncer la porte et s’attarder sur le premier malheureux, qui faisait le pique-assiette des rations. Il avait l’air jeune en constitution, et en âge. Mais aucune pitié pour les braconniers, surtout quand une personne chère est proche de ce monde naturel.

    *Désolé p’tit. T’étais dans le mauvais camp.*

    De son fauchon, il lui trancha la gorge, lequel n’eut pas le temps d’alerter la présence de Khalez par cet endroit. Les réveils brutaux s’entendaient aux pas lourds et pressés de plusieurs. Peut-être qu’une dizaine d’âmes avaient domicilié ici, et maintenant, ces squatteurs se dirigeaient vers la seule entité connue : Tess. Il tenta de se dissimuler, mais sa stature l’empêcher d’avoir une cachette efficace, et se fit repérer par deux autres malfrats. Eux aussi munis d’une arme tranchante à une main, ils s’avancèrent ensemble, prêts à coordonner leurs coups pour mettre hors d’état l’orc.

    Il esquiva le premier coup, mais le second atteignit sa hanche. Un sourire malsain se dessinait sur l’un d’entre eux, qui enchaîna la troisième frappe en espérant que la douleur déséquilibre l’homme, mais il rencontra la lame de l’aquamancien s’empalant en plein dans son visage, l’eau fendant comme un pic aiguisé. Dans une pirouette circulaire, il découpa le torse du second, qui lâcha un râle d’agonie. Plus personne ne vint vers lui, et pour cause, ils étaient dans l’autre pièce, à essayer de saisir la fauteuse de troubles. De plus, les gardes avaient débarqué en nombre.

    *Merde. C’est pas arrangeant tout ça.*

    Il entendait à travers le mur les propos d’un homme, qui n'allait pas hésiter à user de ses prouesses pour éliminer la femme. Et quand il se mit en garde, Khalez voyait bien là une expérience dans le domaine.

    Sans réfléchir plus longtemps, il attrapa un des cadavres, et se mettant perpendiculairement au mur à plusieurs mètres, et dans un alignement qui allait jouer en sa faveur, il courut de toute sa vitesse, de toutes ses forces, et traversa la barrière boisée, dans un fracas tonitruant, à la grande surprise de tous.

    Il projeta tout sur l'homme, avant de se tourner vers les autres membres de la Garde, dégainant son épée à deux mains, usant de son autre appendice libre. Il souffla un peu, et cria tout en commençant à taillader dans le vif. C’était à la fois pour intimider et permettre de réduire le nombre. Et cela eut un effet escompté. Certains étaient des bleus qui devaient être doublés d’un fanatisme et une confiance aveugle à leur capitaine.

    Une fois le plus gros débarrassé, il rangea ses armes, et attrapa par le colbac le chef, et commença à le questionner.

    “Je suis pas patient. Où se trouvent les caisses ?” Il donna un coup de poing pour bonne mesure, lequel l’homme cracha de douleur.

    D’un geste, il indiqua du mieux qu’il pouvait une direction. Le limier donna un coup sec par le haut de la tête, l’assommant sur le coup.

    “Tu seras utile quand je viendrais te coffrer pour le compte de mes commanditaires.” Il se retourna, et regarda dans quel état se trouvait son allié. “Toujours debout ? Rien de cassé ?”
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  • Lun 10 Avr - 17:45
    Une scène improbable se déroulait sous mes yeux écarquillés comme deux balles d’un sport de bourgeois. Un mur éclaté et quelques lancés de contrebandiers plus tard, le garde qui avait fait son apparition finissait secoué comme un chiffon par la poigne de Khalez.
    Un rire nerveux m’échappa. Je ne risquais pas d’en faire mon ennemi de celui-là.
    Ses mots, d’ailleurs, me sortit de ma torpeur :
    - Toujours debout ? Rien de cassé ?

    Je dodelinais, et me tâtais de haut en bas. Je réalisais avec quelle chance je n’avais pas essuyé le moindre coup.
    - Tout va bien, t’en fais pas, répondis-je d’une voix monocorde, J’aurais sans doute de bonnes courbatures demain, c’est tout. Ce sont ces caisses-là qu’il a désignées ? N’empêche, il avait pas l’air commode. L’ami, vous êtes impressionnant.

    C’était un sacré pactole que contenaient les caisses. Des peaux, des os, des dents, des fourrures, des huiles et tant de choses que les braconniers avaient dû soustraire à un nombre d’animaux improbable. Il aurait été facile de céder à la tentation de s’approprier tout ce butin maintenant qu’il était à porté de main. Non pas qu’une morale juste et désintéressée me motivait, j’avais tout simplement peu d’attrait pour la richesse. Tout ce qui m’avait enthousiasmé dans cette aventure avait été le frisson de l’enquête et de l’apothéose qu’avait été cette bataille.

    - D’un point de vue logistique, il va être compliqué de confisquer tout ça. Comment t’y prends-tu généralement ?
    Maintenant que la tension était retombée, le sommeil me hantait. J’avais horreur de cet état-là. Je ne savais que faire de mon corps et je m’étirais et bâillais sans arrêt. Une irritation irascible me domoinait dans ces instants-là : j’étais une boule de nerfs sans patience.
    - Et si j’allais voir le chef du village ? On pourrait découvrir s’il est dans le coup où s’il est la plus aveugle des victimes que ce monde ait pu porter.

    Si je voulais rester éveillée, j’avais besoin d’être active. Je sentais que j’allais m’écrouler comme une masse si le calme persistait.
    Réveiller le maire en pleine nuit… J’en avais de ces idées. Dans un même temps, si ses gardes, ses marchands et ses travailleurs étaient de mèche dans un commerce illégal, ce gars qui gouvernait un antre de bandit n’avait pas de quoi se plaindre d’un tapage nocturne.
    Quand on y pensait, un type pareil devait être le dernier des idiots, qu’il fût un honnête citoyen ou le fonctionnaire véreux qui n’avait que l’argent pour religion.
    Je sortis du repaire, prête à le ramener par la peau des fesses.
    J’approchai un bâtiment de pierre, plus imposant que le reste des maisons de bois et d’argile. Sans doute s’agissait-il du centre administratif de ce bourg. Je n’étais pas sûre que le chef y résidait, mais je ne risquais rien à m’y aventurer.
    Je toquais lourdement, et bien sûr, personne ne réagit.
    - Eh oh, y a-t-il quelqu’un ? insistai-je.
    - Personne te répondra idiote, tu crois que les gens travaillent encore à cette heure ?! hurlait un voisin en colère depuis sa fenêtre, il est pas là en plus.
    - Vous savez où il habite ?
    - Bonté divine, tu crois vraiment que je vais dire à une potentielle énergumène où habite notre chef pour que t’ailles l’emmerder ? Bien sûr, tiens, regarde, je te montre la direction !
    Il sortit son bras par la fenêtre et me tendit son majeur.
    S’il ne m’avait pas été adressé, j’aurais explosé de rire.
    - Merci mon brave, répondis-je avec toute la sincérité du monde.

    Mais j’étais une enfant. Pure et dure. Je m’assis en tailleur, pris mon sarode de son étui et l’accordais un bref instant pour fredonner quelque pamphlet improvisé :

    Quelle belle nuit !
    Le village tout entier est en fête !
    Parce qu’un voisin se la pète,
    Les manches retroussées, il est descendu de chez lui.

    Il a voulu me faire ma fête,
    « Oh ! Bonté divine, tout le monde le suit ! »
    Pleurai-je toute d’ironie,
    Car c’était pour se payer sa tête.

    À coup de pieds, il cracha sa cachette,
    « Où est ton chef, tête de truie ?
    Qu’il aille voir ailleurs si j’y suis,
    À ce criminel, pilleur de bêtes ! »


    Je n’arrivais pas à achever ma chansonnette, j’étais hilare, les larmes aux yeux, et de toute manière, ma prédiction était juste : le type avait déboulé de sa chaumière pour jouer des poings avec moi.
    Après quelques échanges grossiers desquels je ne m’étais même pas fatiguée à user d’une once de mana, le pauvre homme finit au sol, le plexus écrasé par mon pied.
    - Moi aussi je suis éclatée, mon vieux. J’ai les nerfs et je crève d’envie de dormir. Mais votre maire est un crétin qui va devoir répondre à deux ou trois questions. À l’heure qu’il est, c’est tout un trafic d’animaux qui vient d’être démantelé, et on va pas attendre gentiment demain matin pour faire une descente.
    - Vous n’êtes pas bien vous, hein ? Vous avez quel genre d’autorité pour faire ça ? Ça n’a pas l’air d’être votre boulot, j’ai l’impression. Il vous manque une case ! Moi je veux bien vous le dire où est le maire. Mais c’est pas en faisant du tapage nocturne que vous arriverez à vous faire respecter ! Vous avez juste l’air cinglée aux yeux d’un villageois innocent. Mais oui, vous n’avez pas tort, c’est assez connu que notre chef est un pourri qui se laisse corrompre. Vous voulez qu’on fasse quoi nous autres ? On est que du grouillot facilement intimidable par la garde.

    Il ne m’apprenait rien sur ma santé mentale. Mais je faisais bien comme bon me semblait. Je prenais des initiatives complètement folles, et l’orc lui-même avait de quoi me voir comme une dingue. Mais au moins, on allait vite pouvoir tirer au clair l’implication administrative du bourg dans l’affaire.

    Quant aux suppositions concernant la sottise du chef, j’avais vu juste. À la question « était-il stupide ou trèèèèès stupide ? », le premier choix avait été le bon. Le maire avait bien eu les deux pieds dans la sauce, et c’était à coup de corruption qu’il avait pu se bâtir tout un château aux abords du village. Il s’était mal entouré, ce gredin, et n’avait pas été capable de s’assurer convenablement les arrières. Il avait fallu que deux pauvres voyageurs vinssent mettre le nez dans la merde et il était foutu.
    Tout ce que j’avais pour l’instant, c’était l’endroit où il vivait, et la garantie que même s’il n’était pas à la tête du réseau, il en savait bien long et avait décidé de jouer les faux aveugles.

    Je m’en remettais à Khalez :
    - Le maire habite au sommet de ce pic. Je ne sais pas à quel point il est impliqué dans l’affaire, mais j’imagine que tes commanditaires seront heureux de le voir appréhendé. Je ne sais pas si tu comptes leur faire ton rapport maintenant, mais on devrait s’assurer que le chef du village n’essaie pas de s’enfuir quand il apprendra le sort que tu as réservé à ses gardes et aux contrebandiers.
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  • Lun 17 Juil - 21:18
    La question sous intimidation était vraiment très efficace, surtout quand on regardait la carrure du guerrier à la peau verte, et au poing qui avait comme résonné dans le crâne de tous ses adversaires, alors qu'une seule personne avait reçu le coup dans son buste, et un autre pour l'envoyer dans un profond sommeil.

    À sa dernière interrogation, la jeune femme semblait plus se plaindre du après-coup des exactions des deux protagonistes. Par ailleurs, elle et lui se trouvaient face aux caisses, et dedans, la contrebande de marchandises illégales, issue du braconnage, dont des cornes de rhindos.

    C'était vrai ce qu'elle disait : plus de bras pourraient venir sécuriser ça, mais étant en opération solo jusqu'à maintenant moins d'une journée, il n'était pas faiseur de miracles. Un simple remerciement rencontra d'ailleurs le compliment précédent, tel un oubli suite au manque d'égard à son encontre, de manière positive plus précisément.

    Pour l'instant, il établit rapidement un inventaire visuel des preuves, et ne décida pas d'en prendre une partie. Cela reviendrait à l'incriminer plus facilement, ainsi que son alliée temporaire. De là, elle émit l'idée que le chef du coin serait pas si blanc que neige.

    "C'est souvent le cas. Partons."

    Se dirigeant vers la supposée bâtisse de fonction, la poétesse itinérante matraque la porte, au point qu'un voisin agacé l'interpelle de la plus belle des manières, et avec les remerciements et indications les plus campagnardes possibles. En réponse, elle commença à chanter comme une satyre mêlée à de l'insulte grivoise. Bref, du grand art des chemins battus.

    S'en suivit alors menaces, rixes et une belle débrouillardise, sitôt que Tess avait empoigné l'homme, cherchant à lui soustraire des informations. Derrière elle se tenait l'orc, impassible et spectateur. Il n'aurait pas fait mieux. Même pire.

    Ainsi, le marionnettiste se tenait dans sa haute demeure fortifiée. Cela corsait un peu la suite de la mission, mais rien n'était insurmontable pour le mercenaire orc.

    "La mission suit son cours. Le rapport se fera à la toute fin de cette histoire. Par ailleurs…"

    Il se dirigea à son tour vers l'interroge, non pas pour le secouer à son tour, mais juste de poser sa main sur l'épaule.

    "L'autorité qui me dirige me permet d'agir sans réelle conséquence. Reconsidérez vos propos, pour ne pas finir dans le camp des perdants."

    A cela, il tourna les talons, et intima à ce que Tess le suive. Les signes d'une fatigue somnolente se dessinait sur son visage.

    "Joue-moi un de tes airs, poétesse. Ce sera mieux que moi pour te permettre de rester éveillé."

    Une marche musicale rythma leur cadence, au point que le chant s'arrête parfaitement dès que l'orée des fortifications se dessinait dans la nuit. Un faible éclairage était présent, mais encore une fois, la nyctalopie du guerrier lui permettait d'observer les détails qui allaient leur permettre le bon déroulement de leur objectif.

    "Pas loin, une irrégularité dans l'agencement des pierres va nous permettre de grimper. J'ai de la corde. Je serais le premier à m'y lancer. Toujours partante ?"
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  • Sam 29 Juil - 16:49
    Une lune luit au-dessus
    Pour des heures encore
    Va-t-elle se coucher pendant nos efforts ?
    Le Soleil la supplantera, c'est foutu.

    Pas grave,
    Un maire en sera davantage répugné
    Pour lui, un réveil secoué,
    Mais pour l'instant, il dort, ça me gave.

    On va le surprendre,
    On va le descendre
    Toujours dans les esclandres
    Et son entreprise finira en cendre.

    J'étais peut-être un peu virulente. Mais j'en tirais un grand plaisir. Khalez m'avait proposé de me lâcher sur mon sarode, et cette attention m'avait sauvé la mise. Voilà ma meilleure arme pour lutter contre le sommeil : quelques vers et quelques accords moqueurs.
    Je poursuivais ma débauche de quartolets et de rimes en « mort aux corrompus » jusqu’à arriver aux abords d’une bâtisse bien imposante. Le maire ne l’avait pas construite sur les menus impôts de ses honnêtes citoyens.

    - Bien sûr que je suis toujours partante, répondis-je droguée de fatigue.
    Je suivais l’orc qui grimpait en tête. Il montait bien plus vite que moi tandis que je voyais trop flou pour distinguer une prise fiable d’un relief trop plat pour que mes doigts y tinssent. Plusieurs fois, j’avais manqué de glisser.
    Nous arrivâmes à une fenêtre trop étroite pour nous y passer tous les deux. Khalez était peut-être trop imposant pour pouvoir s’y introduire. Elle donnait sur un couloir sombre. Personne ne semblait en surveiller les allées et venues. Nous poursuivîmes l’ascension pour mieux nous familiariser avec les lieux. Trois étages pour un cube de bien cent mètres carrés à sa base étaient à la disposition de cette famille un peu trop riche pour le maigre fief qu’elle dirigeait.
    - À part deux trois soldats qui bâillent aux corneilles, je ne vois pas grand-chose, chuchotai-je, tu crois qu’on pourrait passer par n’importe quelle fenêtre ?
    Je préférais le suivre, l’orc avait infiniment plus d’expérience que moi dans le domaine de l’infiltration. Je me faufilais après lui.

    Une faible lueur nous guidait à travers des couloirs tapissés. Aucune pierre n’était visible sous les tentures et les tableaux réalisés par un peintre au talent douteux. Les huiles que nous croisions parfois ne montraient pas la famille du maire sous son meilleur jour. Le type avait voulu faire croire à ses invités qu’il était riche au point de se payer un portraitiste. Mais que son travail fût laid !
    - En plus de se rendre complice de contrebande, il a vraiment un don pour cracher sur l’art, éructai-je malgré le besoin de silence.
    Personne ne m’entendit néanmoins.

    Après quelques difficultés à trouver la chambre du maitre des lieux, je laissai à Khalez prendre les devants, fort de son habilitation à exécuter ce genre d’arrestation.
    - Bonté divine, mais que faites-vous ? Soldats ! Soldats ?
    Le maire avait hurlé de la façon la plus stridente dont il ne m’avait jamais été donné d’écouter. Sa femme, qui avait plus eu la tête froide, avait pris la parole, un brin tremblante.
    - Bien le bonjour chers amis ! saluai-je comme si j’étais sur les planches, voyez, par votre faute, je ne passe pas une nuit des plus agréables. Oh non, bien sûr, pas à cause de vous directement, mais si vous n’aviez pas été… ce que vous êtes ? Avec vos tableaux qui m’évoquent plus des déchets organiques que des êtres humains bien portants qui doivent agresser les yeux de tous vos visiteurs, et vos pierres à la moisissure mal cachée par une tapisserie mal pos… ola !
    Un pot de chambre vola à quelques mètres de mon visage manquant d’y déverser son contenu sur mes pauvres vêtements.
    - C’est exactement ce que je pensais. Il me semble que vous avez un gout fort prononcé pour tout ce qui sort de vos fesses ou de celles de votre peintre.
    - Soldat ! Soldat ! continua de brailler la femme du maire qui êtes vous ? Que nous voulez-vous ?
    - Je n’ai pas l’impression que vos soldats sont très compétents, madame. À tout coup, ils roupillent dans un coin. Peu importe.
    Je laissais à l’orc le plaisir de jouer les inquisiteurs aux gros bras. La situation ne parut pas demander une quelconque aide supplémentaire. Je pris mon sarode. C’était toujours dans ce genre de moment que je me plaisais à interpréter les illustratrices de quelque scène jubilatoire.

    Je m’en vais vous le conter en chanson,
    Pendant que vous nous suivrez bien sagement,
    Mon ami et moi vers votre future maison :
    Un petit cachot avec bien peu d’aménagement.

    Car-
    Vous qui croyez
    Vous amuser,
    Gouter d’bon mets
    Sur l’dos de pauvre- roturiers…

    Je n’fais pas de nuits blanches pour le plaisir,
    'Croyiez que personne n’aurait rien su ?
    Comment pensiez-vous vous en sortir ?
    D’où venaient tous ces meubles- cossus ?

    Car-
    Vous qui croyez
    Vous amuser,
    Gouter d’bon mets
    Sur l’dos de pauvre- roturiers…

    Chers amis soyez plus malin,
    Trop ostentatoire,
    Vous êtes complice-, c’est certain.
    Ce qui vous attend, l’interrogatoire

    Car-
    Vous qui croyez
    Vous amuser,
    Gouter d’bon mets
    Sur l’dos de pauvre- roturiers
    C’est la fin qui vous accueil !




    Et l’aube se leva.
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  • Dim 30 Juil - 0:11
    Le fait que l’orc ait laisser la jeune femme entonner un chant rendait vraiment le trajet plus… Agréable ? Elle avait l’art des mots, c’était sans doute ce qu’aurait dit Khalez à haute voix, s’il n’était pas aussi taciturne lors d’une mission.

    Et là, il allait falloir s’infiltrer dans une propriété. Ce pourquoi il demanda si sa compagne d'intérêt mutuel serait toujours partante pour continuer à braver des interdits. Car oui, il allait faire ce qu’un limier ne ferait pas : kidnapper le maire, et aller le livrer directement aux autorités les plus compétentes.

    Même en exposant son plan à la poétesse, elle acquiesça, presque galvanisée d’une nouvelle envie de voir le guerrier à l'œuvre. Si dans les prochains jours, il n'entendait pas une chanson à son nom, c’était qu’il n’avait peut-être pas croisé la bonne personne pour raconter son échauffourée nocturne.

    Profitant d’une fenêtre pour nous rapprocher du premier obstacle, à savoir le mur, il usa de sa corde pour que les deux soient liés, et le limier commença l’ascension. Il dut maintenir plusieurs fois sa prise, sentant son alliée perdre quelques prises sur les interstices.

    Une fois sur le toit de trois étages au-dessus du sol, il observa le meilleur endroit pour permettre leur infiltration. La fenêtre d'avant n'était pas assez généreuse pour sa stature. Il fallait trouver une pièce non surveillée. Et quoi de mieux que…

    “La salle de toilette personnelle. Un beau balcon, là-bas. C’est presque une invitation.”

    Usant de cette entrée atypique, ils arpentent par la suite les couloirs du manoir. Si Tess critiquait ouvertement sans discrétion les goûts et couleurs des tableaux dans le lieu à la lumière tamisée, le mercenaire ne s'arrêta pas pour autant. Il fallait que tout s’enchaîne, sans interruption.

    Il sentait qu’il se rapprochait du lieu : odeur, son, rien ne le trahissait. Dans un moment de pénombre, lui n’étant pas affecté par sa nyctalopie, il pressa le pas, adopta une autre posture, et dès que la porte de la chambre privée du maire se trouvait à portée de main, il l’ouvrit sans trop de difficulté, la cassant pour lui permettre le passage.

    Cette surprise, fut doublée quand le dirigeant du coin était dans des affaires… Importantes avec sa femme. Bref, pour ainsi dire, la situation était à l’avantage des futurs ravisseurs. Et dans son dialogue toujours aussi provocateur, Tess, eut presque reçu le pot sur la figure, le contenu se déversant sur le joli papier peint.

    La femme de ce dernier, braillait comme pas possible, et elle n’aidait en rien au dialogue. L’orc s’avança et d’un coup net, assomma cette dernière. Dans une surprise de stupéfaction vite remplacée par une farouche envie d’en venir aux mains avec l’orc, le combattant fit de même sur le principal accusé.

    Pas le temps de les habiller, il les enroula les deux dans les draps, et tel un gros sac pouvant contenir toute une vie pour un déménagement vers l’inconnu, il les porta sur son dos.

    Ne perdant pas plus de temps, il partit vers leur lieu d’entrée, lançant les deux personnes sur le toit, et remonta par l’objet en chanvre pendouillant dans le vide. Puis, il fit de même, mais pour s’enfuir côté extérieur de la demeure. Et tandis qu’il faisait tout ça, la voix de la jeune femme résonnait dans ses oreilles, comme une ode à tout ce bazar causé en l’espace de quelques minutes.

    Tandis qu'ils couraient, il ne pouvait s’empêcher de penser si elle devait continuer à être autant impliquée comme ça. Et c’est ainsi qu’en un instant, il prit une tangente dans la nature, et de sa forme athlétique et de sa vitesse, mit le large à son alliée temporaire.

    Les rayons de l’astre solaire se dessinaient peu à peu dans le ciel. Ayant pris une courte pause pour mettre son masque en place, il allait présenter ce couple à des autorités plus compétentes.

    Que devenait Tess ? Seule une nouvelle rencontre avec la poétesse itinérante le dira.
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