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  • Mer 8 Mar - 16:10

    La vie trouve toujours un moyen de prévaloir face à l’adversité. Chez certains êtres, elle est inscrite au plus profond des gènes d’un individu et régit son comportement du moment où il vient au monde, jusqu’à l’instant fatidique où il retourne en poussière, une finalité inéluctable pour tout ce qui un jour pouvait être définit comme vivant. En dépit de cette fatalité, la vie persistait à se battre tant et si bien qu’elle perdurait à travers les âges, chaque petite plante, chaque petit animal survivait à son échelle, prolongeant le cycle éternel du vivant en donnant naissance à un descendant quel qu’en soit le prix, qu’importe les obstacles, qu’importe les difficultés à vivre, se nourrir, se reproduire. Sous la neige glaciale des terres du nord, une graine de Galanthus Nivalis avait trouvé le moyen de se planter en terre et s’y enfouir, d’échapper pendant plusieurs semaines aux musaraignes et aux gerbilles qui cherchaient désespérément à se repaître de graines pour calmer leur faim en ce froid hivernal. En quelques jours elle avait calmement, lentement absorbée un peu d’eau de l’humidité ambiante et avait germé, sa coquille avait grossit pour former un bulbe et après une semaine, des racines afin de puiser dans les faibles nutriments du pauvre terreau. Étape par étape, la plante avait bravé les conditions hostiles de son environnement, se battant à chaque fois pour se développer un peu plus, elle avait sorti une frêle tige maigrichonne qui perça la croûte terrestre en quête de lumière salvatrice, source de vie. Malheureusement pour l’être naissant, une fine couche de neige occultait son chemin vers le doux ciel de Février, alors la tige continua de grandir jour après jour, et ses gènes la sauvèrent. Cette pulsion de survie implantée dans son être lui fit transformer l’extrêmité de sa tige en une spathe membraneuse en l’espace de trois jours, et celle ci qui vint s’opposer au duvet de cristal blanc. Avec sa petite force de plante, elle força dessus. Le stress mécanique qu’elle exerçait était à peine suffisant et sa réussite ne tenait qu’à une fibre, mais le Perce Neige morcela la surface congelée au bout d’un combat acharné de plusieurs jours et nuits et pu enfin sortir à l’air libre grâce au miracle de son ingéniosité génétique. La lumière solaire qui descendit sur elle l’inonda de l’énergie qu’elle nécessitait désespérément pour continuer sa croissance, et la chlorophylle qu’elle put générer lui permit de compléter son magnum opus. Deux semaines plus tard, une corolle de tépales harmonieuse poussa de son unique bourgeon, c’était là le fruit de son éphémère existence qui recelait en son sein son plus grand trésor, la raison même de son existence, son pollen. Elle s’ouvrit en forme de cloche, déployant ses pétales blancs immaculés en direction de la neige qu’elle avait tantôt affronté, comme pour la narguer poétiquement en la prenant de haut, elle lui montrait toute la beauté de ses tâches verdacées sur son pistil et elle pourrait demeurer ainsi pour les mois à venir pour permettre à d’autres fleurs d’éclore l’hiver prochain.

    Une botte de métal s’abattit sur la fleur. Broyant au sol pistil, pollen, pétales, neige et fibre pêle-mêle contre la poudreuse tassée. En une demie-seconde, trois cents kilos venaient de s’abattre sur le sol. Le Démon avançait en ligne droite au milieu de la forêt. Sa colère animait ses membres, et ce qui autrefois avait été une personne nommée Praelia marchait frénétiquement sous l’injonction de l’entité qui possédait maintenant ce corps. Violence n’en pouvait plus, elle devait se calmer. Ses deux mains principales tremblaient elles aussi, même si ça avait commencé par la Multitude, ses trentaines de bras juchés sur ses épaules qui frémissaient tous d’impatience. L’inaction était insupportable, l’existence était insupportable, cela faisait trop longtemps depuis ses dernières exactions de brutalité, elle avait besoin de cruauté. Le manieur qui l’équipait il y a quelques jours n’avait pas pu satisfaire sa soif récemment, alors Violence était partie, elle s’était téléportée ailleurs et avait reprit la forme humanoïde de Praelia pour parcourir les terres à la recherche de victimes. Depuis qu’elle avait repéré un groupe de mécréants, elle avait perdu le peu de contrôle sur soi qui lui restait, elle s’était mise en route, traquant les pas dans la neige comme un animal affamé, et maintenant elle s’approchait de leur position, elle entendait des cris.

    Violence s’approche, la Multitude se déploie, les mains voraces attrapent la moindre matière à portée, cassent des branches, s'agrippent aux épaulières de Praelia et griffent le métal, se cassent les ongles et saignent. Le Démon canalise sa véhémence pour le moment. Bientôt. Oui bientôt. Elle se préparait mentalement à se délecter.
    Faisant quelques pas de plus dans la direction des éclats de voix, Violence aperçoit un corps inanimé au sol, elle se rue dessus, constate qu’il est mort. Elle a raté le spectacle mais seulement de peu, si la neige obstrue le sol, la coloration carmine qui se répand peu à peu dans la blancheur du givre autour du cadavre lui indique qu’il est tout frais, et la neige se tasse un peu plus en fondant pendant qu’elle se gorge du sang chaud. Parfait. Oui il doit certainement rester des gens pas loin. Ha ha ha! Et peut-être même sont-ils affaiblis par le combat. Ce serait mieux encore, plus ils sont démunis, et plus le désespoir magnifie leur terreur. Violence continue de chercher aux alentours, aperçoit deux autres corps au sol, un peu amochés. Décédés. C’est tout? C’est tout? Non, ça ne pouvait pas être ça, elle n’avait pas fait tout ce chemin pour se faire voler sa proie comme ça, il devait y avoir les commanditeurs à portée. Certainement. Prise de spasmes, la Sphère noirâtre qui trone au dessus du corps de Praelia se gonfle, la silhouette entière s’arque soudainement. La placidité de la scène est infernale, le néant, il est si vide V|||DE V-IDE vII|Iii|IiDeE-

    AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA


    Le hurlement télépathique fut envoyé à qui pourrait l’entendre, Violence se redresse, les fractures qui parsemaient son corps et laissaient entrevoir l’intérieur de son armure se referment, ça va un peu mieux, pour le moment. Elle ne devait pas traîner du pieds, il y avait forcément quelque chose à se mettre sous la dent, là. C’était là. À portée de main. L’après-midi touchait bientôt à sa fin, le ciel se drappait de noir pour contraster avec le linceul blanc de la forêt. Au milieu des conifères, le Démon passait entre les branches, sa progression ralentie par la Multitude avide, leurs mains pleines d’aiguilles de pins à force de les attraper fermement. LÀ!

    LÀ AU LOIN! Combien sont-ils? Une dizaine à peu près, plus que ce qu’elle chassait auparavant, parfait, ses pensées fusent et vrillent à l’intérieur de son esprit. Il faut tous les tuer, lentement. Non rapidement. Prendre son temps. L’intensité est dans la vitesse. L’ardeur, la véhémenCe. FÉroce. Fér0ce c’est bIENienbienbien. OUI. Violence se calme, Violence se concentre. Dans quelques instants, retour à la normale.

    Elle se téléporte au milieu de ses victimes, quatre à sa droite, cinq à sa gauche, un devant elle. Les hommes sont si petits. Vermines insignifiantes. Elle attrape la tête de celui en face d’elle avec son bras droit. Sa main fait aisément le tour de sa tête. Au contact, elle sonde son esprit.
    Elle y voit l’amour pour une femme et deux fils. Elle y voit l’entraînement militaire qu’il a pratiqué, elle y voit ses amis avec qui il a partagé des moments de rancoeur quand ils jouaient aux cartes et que la mauvaise chance le faisait perdre, et les moments de bonheur quand ils buvaient ensemble à la maison pour essayer l’eau de vie qu’il fabriquait dans son jardin avec un mirabellier. Elle voit sa cervelle se répandre sur la terre battue parce qu’elle lui éclate le crâne contre le sol. Les os craquent lugubrement en se brisant, le sang gicle et s’écoule visqueusement sur le sentier.
    Exquis.
    Violence n’a pas de tête, elle n’a que sa sphère de pure essence démonique pour contempler les regards effarés des hommes autour d’elle. Elle se délecte des hurlements d’horreurs. La rapidité de l’élimination en elle même, ça ne lui procure pas beaucoup de plaisir. Les souvenirs de ce meurtre instantané qu’elle vient tout juste de créer dans les esprits, ça ça n’a pas de prix. Un véritable déchaînement impétueux peut maintenant commencer. Elle est arqueboutée par dessus le corps décérébré de sa première victime, la main droite plaquée au sol contre ce qui reste de matière grise au défunt, elle avait mit tout son poids sur son bras pour précipiter la fontanelle du garde contre la terre ferme et elle se relève maintenant lentement, profitant vraiment jusqu’au bout des fourmis qui se mettaient en position autour d’elle. Visiblement ils étaient tous profondément perturbés par son apparence, à chaque fois c’était toujours aussi plaisant. Violence s’arrêta, prostrée comme une bête sauvage prête à fondre sur sa prochaine proie, elle réfléchissait juste à qui ce serait en prochain. La Multitude rassasiée s’était calmée, les bras damnés avaient arrêtés de n’en faire qu’à leur tête qu’ils n’avaient pas et s’enlaçaient maintenant autour des épaules et des biceps de Praelia, reprenant leur position habituelle. Les types étaient bruyant, ils gueulaient des ordres, des directives, ils était cacophoniques ça la réjouissait. Le Démon regarde un des soldats paniquer à saisir son épée, l’imbécile l’a calé dans sa ceinture. Toi.

    Violence se penche soudainement vers le crétin. Les hommes se ruent sur elle, elle rugit physiquement cette fois.

    "FREEEEIIIYAAAAAAAHHHH"

    D’un bras elle balaye les deux fers de lances qui pointent dans sa direction, les épées s’entrechoquent contre sa carapace fusionnée de chair et d’armure, le son métallique se joint aux cris de rage des soldats autour d’elle et de celui de peur de sa proie actuelle. Ses bras saisissent le misérable et le soulève en le tenant par le torse. Le type pleure, se débat, secoue ses jambes dans une course imaginaire tandis qu’il s’élève dans les airs, portés par l’abomination de plus de trois mètres de haut. Le rattrapant par la cheville, Violence l’utilise comme une arme improvisée en le brandissant vers ses adversaires, jouissant à chaque cri de douleur qu’elle lui arrachait. Elle senti l’articulation de la cheville se rompre, l’impétuosité du combat la galvaniser encore plus et elle lança le corps en état de choc sur deux autres hommes. L’excitation la gagna, Violence s’arqua une fois de plus pour envahir l’esprit des hommes présents et hurler:

    "MOUREZ"

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  • Dim 12 Mar - 13:14


    La Multitude est extatique, le massacre ne fait que commencer. Praelia observe les hommes et femmes qui s’agitent devant elle, certaines se précipitent vers l’arrière pour s’équiper, ne reste que quelques types. Fragiles. Cassants. MORTELS. Trois sont occupés à se relever, deux font rempart à un dernier qui semble désarmé. Vulnérable. Il est temps d’augmenter la férocité de ce carnage d’un cran. La Sphère se distort par accoups et de son centre une petite fente apparaît, lorsqu’elle s’écarte pour révéler un puit sans fond d’essence obscure, un morceau de lumière semble se matérialiser de nul part au milieu du néant. La main de Praelia se porte à sa “tête” et saisit la matière nouvellement solidifiée puis tire dessus pour l’extirper de l’orbe noire, la matière se prolonge au fur et à mesure qu’elle est sortie de la Sphère, produisant un manche d’arme qui se morphe en une lame d’épée. Après quelques secondes, le colosse brandit la véritable forme de Violence dans sa main imposante, une épée irrationnelle dont la couleur et la texture ne paraissent pas venir de ce monde, sa surface est si réfléchissante, si blanche qu’elle semble émettre sa propre lumière alors qu’elle ne fait que renvoyer celle des torches environnantes et du soleil mourant. La lame mesure bien trois mètres de longs, sa garde arquée est large et son tranchant… son tranchant va bientôt attaquer de la chaire.
    Praelia envoie une première frappe pour rouvrir les hostilités, la longue épée balaie le sol et vient s’entrechoquer contre l’épée du premier venu, le renverse. FAIBLES FALIVBVES SI FAILLLLBLES. La Multitude frappe à l’unisson sur les épaulières de l’armure, demandant plus de sang. Deux fers de lances viennent se ficher dans une des fractures du corps difforme, le Démon ressent une douleur délicieuse.

    ”Continuez d’essayer. Débattez vous.”

    Trois femmes soldates tentent de manoeuvrer autour d’elle en profitant de la restriction de ses mouvements, la Sphère les observe courir autour d’elle avec une corde. Couvertes par leurs compagnons. Stupides. STUPIDES.

    ”Lâches, déchaînez vous ou MOUREZ.”

    Praelia attrape l’une des deux lances et soulève à bout de bras le guerrier qui la tient. Le poids est lourd par effet de levier mais le type tient bon, arrivant à la vertical au dessus de l’abomination le militaire lache enfin prise et tombe droit sur le colosse, mais il ne s’écrasera jamais dessus. Rattrapé par la Multitude les mains avides le saisissent de toute part, lui attrape les bras, les jambes, l’immobilise. Le type hurle de panique, les mains sont avides, elles ne ressentent plus la douleur, leur frénésie s’acharne sur la peau du soldat et son armure est dépecée, les ongles griffent la peau, les doigts s’enfoncent dans ses yeux, dans sa bouche, déchirent ses joues, arrachent ses narines. Les cris de peur se transforment en beuglement de douleur alors que le type se fait écorcher vif par la foule de bras insatiables. Il a beau se débattre, chaque main qu’il parvient à déloger est remplacée par trois autres qui s’acharnent à leur tour sur sa peau, griffant le derme couche par couche, les muscles deviennent apparent par endroit. Bientôt son corps n’est qu’une masse vermeille informe qui gesticule dans ses derniers soubresauts de pulsion de survie. Dans le même temps, Praelia retrouve quelques degrés de liberté, elle pivote avec son bras principale, Violence fuse dans les airs et traverse la chair d’une des soldates de part en part, le fer de son armure est pitoyable par rapport à l’alliage irréel du Démon. Le torse coupé net coule en biais sur les hanches glissantes et la soldate tombe au sol dans une avalanche de viscères. Au dessus de la Sphère le démembrement se poursuit, le corps qu’elle dépiaute dans la Multitude ne crit plus, il a cessé de bouger. Une pluie de sang baigne l’armure de Praelia et la teinte de liquide rubicond, coulant à travers la Sphère jusqu’à l’intérieur de son corps creux et ressortant par ses bottes d’acier, le tapis de neige blanche se teinte de flaques rouges par endroits, comme un bouquet de camélias qu’un macabre fleuriste agrémente à la volée selon une volonté sanguinaire. Il reste encore une bonne demie-douzaine de personnes, les quelques soldats survivants concentrent leurs efforts pour resserrer la corde autour des jambes de l’engeance titanesque. Ses pieds se joignent et Praelia perds l’équilibre, elle tombe en s’affalant près d’une des femmes qui l’a ligoté, le bras gauche s’empare de la jambe de l’humaine, broyant la fragile articulation par sa poigne et récupérant un cri de souffrance qui galvanise son bourreau. Se redressant en position assise, l’abomination frappe un autre soldat de son bras gauche, ne lâchant ce coup ci pas sa prise sur son gourdin improvisé, de l’autre bras elle insère Violence en quinconce entre ses jambes et sectionne la corde. Trop tard. Deux glaives viennent se planter dans des défauts de cuirasse et des fractures de l’armure de Praelia, le Démon envahit les esprits et hurle à la fois de rage et de douleur. Jubilant dans le déferlement de brutalité qui se déchaine autour d’elle.

    AAAAAAAAAAAARRRRGHHHH


    Le Démon se débat, écartant de grands gestes circulaires les soldats autour d’elle, les dégâts subits par son enveloppe ne sont pas tant gênant que la haine qu’elle engendre, sa soif d’éréthisme s’amplifie et elle redouble d’atrocité. Le corps morcelé dans les mains de la Multitude est complètement déconfit, les bras sont également meurtris par leur propre acharnement, plusieurs ont leurs doigts sont brisés et brandissent fièrement des morceaux de chair, de jambe, de muscle, des morceaux de l’armure du défunt. Elles s’y agrippent comme un précieux trésor duquel dépendrait leur vie, Violence n’a que faire des morts, elle s’intéresse à ceux qui reste. Dans sa main gauche elle tient toujours la femme qu’elle a attrapé, malgré la douleur elle est toujours en vie. Remarquable. DÉLICIEUX. Ses pleurs ont tournés aux sanglots alors que se mêlent douleur et désespoir dans son esprit, sa jambe est brisée, tordue dans un angle impossible, elle pends comme un pantin désarticulé, le Démon se demande qui de l’état de choc ou de la mort viendra la saisir en premier. Elle va obtenir la réponse bientôt. D’un geste circulaire, elle fait décrire un arc de cercle à la malheureuse qui hurle à pleins poumons, cette course dans les airs se termine violemment contre un soldat, le son de vertèbres qui se brisent, la gueulante de supplice poussée par les deux victimes, les armures qui s’entrechoquent, tant de fureur.

    PARFAIT

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  • Ven 24 Mar - 13:55
    Les hurlements conjugués du vent et des hommes de l’escouade se perdent dans les airs, étouffés par les courants aériens ils n’atteindront jamais l’aide qu’ils tentent vainement d’appeler. Il ne reste plus que cinq soldats debout, une femme, quatre hommes. Praelia se redresse mais la jambe qu’elle tient dans sa poigne de géant se décroche et le membre inférieur du cadavre lui reste dans la paume. Un cure-dent qui fait pâle comparaison par rapport à la lame démoniaque qu’elle brandit dans l’autre main. Violence rejette le membre inutile et la Sphère observe les trois courageux mais insouciants soldats qui s’élancent sur elle. De la chair à canon.

    Profitant de son allonge grâce à sa hauteur, elle balaye un premier coup à l’horizontal pour forcer ses adversaires à maintenir de la distance, et sans perdre de temps alors que les gardes commencent déjà à se repositionner, Praelia se laisse emporter par son poids vers la gauche pour attraper le soldat le plus éloigné avec le pommeau de l’arme famélique. Sonné par la puissance du coup il s’écrase par terre, simplement étourdi par la frappe tandis que les deux autres tentent une percée dans son flanc. Un coup de pieds de l’armure vient faire décoller le gradé de leur groupe, l’envoyant rouler à cinq ou six mètres plus loin dans la neige. Violence se redresse de toute sa hauteur, dominant la dernière femme de l’escouade de plusieurs mètres, son aspect funèbre et irrationnel la terrorise, elle se fige sur place tandis que la Sphère la scrute. Sa voix physique emplit l’espace:

    ”Réfléchis bien, c’est peut-être ton dernier choix.”

    Cette fois c’est l’orbe elle même qui se déforme, non pas pour afficher quelque chose à sa surface, mais pour moduler ses contours et se transformer en un croissant similaire à un sourire carnassier de prédateur affamé. La vérité c’est qu’elle ne comptait pas non plus tuer tout le monde ici, il fallait bien laisser une victime s’échapper pour faire perdurer les souvenirs de cet affrontement, la propagation des évènements qui viennent de prendre place ne serait que plus délicieuse encore pour le Démon de la guerre. La femme semble prise en proie au doute et sa volonté vacille, elle finit par faire un pas en arrière. Praelia se met soudainement en mouvement et elle glapit de peur alors que l’armure titanesque se contente simplement de la contourner pour venir faire face aux deux militaires restants, arme en main. Derrière Violence la Sphère aperçoit la femme lacher son arme et se mettre à courir, son esprit mu par la plus profonde pulsion de survie de son existence. Faisant maintenant face aux deux derniers adversaire, l’aberration remarque enfin la présence d’une dernière personne sur place. Ce visage elle le reconnaît, elle l’a déjà lu dans les pensées d’autres individus, elle l’a aperçu brièvement dans l’esprit du Petit Ange. Le Coeur du Reike. L’excitation gagne la Multitude qui se met à griffer les pièces de l’armure tandis que le sang oisif trace des marques inquiétantes sur le métal. Celui là causerait plus de chaos vivant que mort, il était important de l’épargner mais ça ne signifiait pourtant pas qu’il s’en tirerait indemne.

    ”Approchez mortels. Achetez votre survie ou payez votre dette.”

    Un gémissement de douleur trouble le silence qui suit sa phrase, la Sphère abaisse sa perception et remarque tout juste à ses pieds le Sajenti qu'elle a fait roulé plus tôt tenter de se relever. D'un coup sec, elle abat sa lame à deux mains sur les reins, l'arme ressort des entrailles de sa victime dans son bas ventre en s'enfonçant dans la terre, la clouant effectivement au sol. Un grondement de satisfaction sourd s'émet de l'orbe noire alors qu'elle jubile de l'agonie de l'officier. Reportant son attention sur les trois hommes chevrotant devant elle.

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  • Sam 25 Mar - 22:57
    Violence toujours enfoncée à travers le ventre du Sergent qui avait rapidement rendu l’âme, le Démon observe attentivement les trois survivants de son massacre et la Sphère trésaille d’impatience, elle pourrait les éliminer là tout de suite sans plus de cérémonie, mais ça ne la satisferait pas entièrement, le Démon avait besoin de créer des souvenirs de douleur dont la force était d’autant plus grande lorsqu’elle était dirigée d’une âme de mortel vers une autre. Praelia se penche tout doucement vers les hommes tremblotant et anxieux, sa lame maudite s’abattant un peu plus dans les entrailles du défunt. Elle pointe du doigt celui qui se cache peureusement derrière les deux autres:

    ”Tu ne peux pas mettre un prix en or sur ta vie, Coeur du Reike. La seule monnaie que tu peux possiblement payer ici et maintenant… c’est ta peur.”

    Son ton un peu cryptique fait place ensuite à une explication de son marché, si on pouvait appeler ce pacte unilatéral ainsi, l’armure colossale se recule en se redressant et écarte les bras pour désigner tout le petit groupe de rescapés:

    ”Le premier de vous trois qui tue les deux autres a le droit de rester en vie. Pas de sacrifice, pas de bonne entente.”

    La Sphère s’immobilise, l’aberration chromatique qui l’englobe s’affine jusqu’à presque disparaître, ne laissant plus voire que l’orbe noirâtre qui observe en silence la réaction des victimes de son petit jeu sordide. Praelia saisit Violence par sa lame et s'agenouille ensuite pour être presque à la même hauteur que ses proies. Une dernière fois, son appel télépathique raisonne dans les esprits des trois hommes et réveille en eux leurs pulsions furieuses, espérant ainsi pouvoir se payer un bon spectacle pour clôturer comme il se doit ce cabaret de haine dont elle était la metteuse en scène.

    BATTEZ VOUS.

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  • Lun 27 Mar - 12:39
    Le Coeur du Reike, un individu puissant de ce qu’elle avait vu dans les souvenirs des défunts ou de ses anciens manipulateurs, en lançant cet ultimatum aux trois rescapés elle s’était donc attendu à ce que le mage démontre ses pouvoirs en éliminant brutalement ses deux alliés devenus ennemis. Ce à quoi elle ne s’était pas attendu, c’est ce qui se déroula sous sa Sphère. Violence regarde avec avidité les deux militaires planter leurs piques dans le corps de leur supérieur, lui parlant avec amertume mais pragmatisme. Le Démon sent la trahison, le désespoir envahir le coeur du Coeur. Une délicieuse douleur mitigée par la surprise que le combat ne se déroule pas comme elle l’avait espéré, elle aurait préféré qu’il survive. Tant pis. Un gâchis et une déception par rapport à ses attentes, elle reporte son attention sur les deux soldats qui se font maintenant face, ils se regardent les yeux dans les yeux, anxieux à l’idée de devoir s’affronter, ils ne savent pas comment réagir, la confusion et la panique montent et amplifient le goût de leur tourment. C’est parfait.

    La Sphère capte cependant un mouvement qui échappe à la vigilance des deux duellistes. Au sol leur victime absorbe une sorte de liquide magique, curieuse, Violence ne dit rien, elle se contente simplement d’observer la scène en spectatrice, ainsi le malchanceux n’est pas encore mort, il y a peut-être quelque chose à en faire alors. Dans un effort de survivalisme ostensible, il se concentre, ses veines saillent sur son front et ses sourcils se froncent tandis qu’il semble influer sur les armes des deux soldats. C’est à ce moment là qu’ils se rendent compte du petit tour de passe-passe et ils se retrouvent pourfendus l’un et l’autre, expirant pour la dernière fois.

    Praelia se penche sur le vainqueur à bout de souffle. Si ça avait été un des militaires à sa place, elle aurait annoncé avoir menti et aurait achevé l’unique survivant, mais elle pensait sincèrement que laisser celui-ci en vie lui serait plus bénéfique sur le long terme. Portant une de ses mains de géant à la gorge du mourant, elle empoigne le cou de Tagar, en profitant pour lire en lui. Elle voit sa solitude face à son poste, ses responsabilités et ses pouvoirs, elle voit son arrogance et la confiance en soi aveugle d’un être qui se pense intouchable, elle voit sa frustration de vivre dans l’ombre de quelqu’un d’autre et de ne pouvoir atteindre ce qu’il désirerait pourtant être sien. Pathétique. Pitoyable. Elle avait considéré en faire son hôte l’espace de quelques instants mais cette pensée s’évanouit devant le grotesque de ce personnage mais aussi son absence d’intention malveillante et ses piètres compétences de combat physique. Il lui serait utile, plus tard. Manquant de l’étouffer alors qu’il peine déjà à respirer, le Démon de la guerre relâche un peu son emprise sans déposer sa victime au sol. Elle a des plans pour lui. Elle reviendra le titiller, plus tard… Pour le moment elle voit la caravane bâchée qui pointe au bout du sentier à l’horizon. Réunissant sa mana pour la concentrer à la fois dans son corps et dans celle de sa proie, elle les téléporte tout les deux devant la carriole. Le conducteur apeuré par la soudaine apparition démoniaque hurle de terreur, mais ne peut que se réduire au silence lorsque Praelia jette le corps de Tagar à l’arrière de la carlingue et saisit le crâne du malheureux qui se trouvait là au mauvais endroit au mauvais moment. Envahissant son esprit elle lui intime par télépathie:

    ”Tu vas amener cet homme à la ville la plus proche et t’assurer qu’il survive. Laisse le mourir et je te retrouverai, tue le et je te retrouverai, vole le et je te retrouverai. Tu ne veux pas que nos chemins se croisent à nouveau. Tu me comprends mortel. Maintenant va, ton temps s’écoule au rythme de son sang.”

    Alors qu’elle relâche la tête du péon apeuré et que celui ci bat les rennes de ses bêtes de trait avec panique, l’armure distordue se redresse et hurle une dernière fois, comme pour proférer sa menace envers celui qu’elle laisse partir, pour graver sa terreur dans sa mémoire et lui rappeler que cette partie remise n’est qu’un gage de se recroiser… Elle n’en a pas fini avec lui.

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