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  • Sam 11 Fév - 0:32
    ♪♫

    「Quelque part dans une ville du Reike」

    D'un balayage du regard, on pouvait noter que tout était en ordre et silencieux au coeur de l'unique pièce de ce logement. Les armes sur un râtelier en bois exposé le long d'un mur, la demi-armure posée sur un buste de mannequin d'entrainement. Un coffre avec tout le nécessaire d'entretien à ses pieds. Une malle de vêtements au pied d'une couche solitaire aux draps tirés recouvert de peaux étendues. Le chevet supportait une chandelle de cire d'abeille entamée. Une table sur tréteaux était repliée contre le mur et l'unique tabouret était placé sous un pupitre en bois. Un second coffre de même dimensions que celui près de l'armure était entreposé près du meuble. Il contenait entre autre des paquets de parchemins noircis, une écritoire, des bougies neuves et de la cire pour cachet. Près de l'entrée, sur le mur attenant à l'huis, se trouvait un meuble d'appoint surmonté d'un miroir mural où était posé un broc d'eau et une vasque en terre cuite. Comprenant un tiroir, celui-ci était fourni de lacets en cuir pour la chevelure, d'un peigne en bois sans ornement et d'un coffret où sommeillaient, à l'abri des regards indiscrets, divers flacons et poudres psychotropes.

    Soudainement, la porte d'entrée s'ouvrit, béante, avec fracas et Blüm fit son apparition, pénétrant au centre de la piaule, la paume en coupe sous ses narines sanglantes. Depuis sa plus tendre enfance, son nez était fragile et saignait facilement sans en déceler les stimuli. La Fleur récupéra un mouchoir pour compresser l'afflux sanguin, jetant sa tête en arrière sur l'édredon. Quelques minutes s'écoulèrent avant que l'on frappa à la porte. Surprise mais méfiante, la blonde se redressa en reniflant l'odeur encore ferreuse. Un jeune coursier lui tendit un paquet avant de s'éclipser aussi rapidement qu'il était venu. Sur le pas de la porte, la chasseuse de prime resta coite et s'enfonça de nouveau dans son repère. Assise devant son pupitre, elle déballa le tout qui recelait un pli sans sceau et une mignonnette sans étiquette. Les sourcils s'arquèrent de surprise, mettant de côté la fiole pour le moment, Blüm lut le courrier. Ce dernier était une mystérieuse invitation ou plutôt une obscure demande de contrat. Il était question de se rendre "là où on les trouve" afin de "le ramener mort ou vif". Blüm était confuse: quelle farce tenait-elle entre ses mains? Pourtant la note lui était personnellement adressée et la somme à la clé, plus qu'intéressante. Il était précisé qu'au besoin de plus de renseignements, il fallait se rendre au "Oud ensablé". Une taverne d'Ikusa réputée pour son panel d'artistes résidentiels. Voilà quelques jours qu'elle cherchait négoce depuis sa dernière traque, un séjour dans la capitale reikoise ne serait que bon pour ses affaires. Si contrat sérieux y avait-il à la clé alors cela serait encore plus aisé.

    Blüm profita du creux de sa nuit pour préparer son barda: flamberge, arbalète et deux carquois ceinturés de six traits chacun, outre d'eau de bonne capacité, corde de rappel, peau roulée, torche ainsi que son grand sac en chanvre épais contenant le nécessaire de survie - deux changes, écuelle et cuillère en bois, couteau de chasse, pot en fer, pierre à aiguiser, briquet - silex et morceaux d'amadou -, outils et bandages propres -. Sans oublier son flacon d'essence de Datura du Désert, le curieux pli et la fiole dernièrement reçue qu'elle avait jusque là mis à part. Avant de se recoucher, elle ouvrit le bouchon de liège et huma le contenu. Une fragrance fleurie et envoutante en émana. Poussant la découverte ou l'inconscience jusqu'au bout, elle but la lichette d'élixir. Le liquide était léger sur les papilles mais parfumé à souhait sur le palais. Rond en bouche qu'on voudrait s'enrouler la langue et se croquer les lèvres. C'est avec une certaine chaleur que la Fleur se rendormit, ses rêves plus ardent que le désert du Reike au zénith.

    「Ikusa - Trois jours plus tard」

    Après s'être défaite de son barda, la chasseuse de prime s'installa au comptoir du Oud ensablé. Certains clients, à son passage, lorgnèrent sur sa magnifique demi-armure, fabrication locale puisque l'armurier de ce chef d'oeuvre n'était autre que les riches citoyens de la capitale reikoise, la famille Kraüss, connue pour son savoir-faire de l'alliage fer et carbonite - entreprise actuellement tenue par le père et les frères jumeaux de Blüm -. En arrière plan se jouait, dans un coin de la salle plus calme que la Fleur ne l'aurait imaginé, une mélodie du Reike qu'elle connaissait bien. Un air lancinant et plaintif comme le Sirocco charriant les dunes de sable. On dit de ce chant qu'il est la complainte des errants du Désert, de ceux qui ont quittés la civilisation pour se perdre dans leur mirage.

    Devant un lait de chamelle fermenté - un alcool aigre-doux-, la Blonde écoutait la musique, les yeux mi-clos. Qu'il était bon de revenir dans ses terres natales. Bercée par la mélopée, elle allait presque en oublier la raison de sa venue. C'est une silhouette s'accoudant à ses côtés qui la tira de ses songes. Son regard céruléen se posa alors sur sa peau colorée.
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  • Dim 12 Fév - 15:43
    Le Reike était, pour ainsi, un pays regorgeant de secrets, pour ceux dont l'œil, le regard, était attentif au moindre signe, au moindre changement dans le paysage. Sous ses longs déserts de sable, de roche parfois, et de quelques endroits luxuriants sur sa partie sud, enclavés du lac Rebirth, mais aussi du mont Kazan, dont les cendres avaient une propriété d’engrais assez connue des nationaux. Ayant terminé et éclairci une affaire sur laquelle, plusieurs nouveautés se sont offertes à l’orc, ce dernier décida de profiter encore de son statut de mercenaire, en allant plus loin dans la terre.

    Marchant où la volonté l’emmenait, il avait pu croiser quelques nomades, un petit groupe de hameaux épars dans les terres sablonneuses, ce ne fut qu’une fois la capitale atteinte, Ikusa, que la suite du vagabondage du limier allait s’arrêter. Au cours de sa petite pérégrination, l’argent s’épuisait de plus en plus, et comme le change au Reike différait avec celui de la République, il allait falloir vite se remplir la besace des jolis ronds dorés, pour espérer un retour soit express en louant les services d’une téléportation, ou d’une caravane pouvant le porter aux portes des frontière reiko-républicaines.

    Ainsi, partant à la recherche d’un contrat qui serait à la fois juteux, sur un bon rapport de risque, il trouva son bonheur lorsqu’une annonce, presque dissimulée entre deux autres, lui attirait l'œil. Il aurait pu prendre bien là quelque chose de plus simple, et confortable. Mais en ce moment, Khalez se devait de retrouver sa gloire passée. Se contenter des petits jobs, cela n’allait guère redorer le blason de l’épéiste qu’il aimait montrer, toujours dans une modestie contrôlée lors d’affrontements contre des récalcitrants ne voulant point se rendre, lors de ses actions du membre du Razkaal.

    De son double statut handicapant, non-reikois et mercenaire, il devra se contenter de voir si d’autres semblables s’y trouveront. Si la majorité est des écumeurs reikois, il n’aura aucun poids dans les mots, ainsi que peut-être dans ses prouesses martiales. La seule chose qui pouvait le mettre sur un pied d’égalité, serait un autre mercenaire de la République, ou un employeur peu regardant sur des principes de hiérarchie interne à l’Empire.

    Cette recherche, ayant duré quelques jours, l'amena à un comptoir du nom de l’Oud Ensablé. Prudent, il avait commencé à rassembler, avec le peu d’argent restant, du matériel léger, mais nécessaire, pour tout type de situation : de la corde, des pitons, un petit marteau, une gourde, et ce qui s’apparenterait à une ration de fruits secs dans une pâte qu’on désignerait d’impérissable, pour trois jours. Le rendez-vous stipulait bien de s’asseoir à une place précise pour manifester l'intérêt de prendre part à ce contrat.

    C’était aussi en ayant repéré le lieu qu'il s’aperçut de la présence d’une inconnue : des cheveux au blond platine, un équipement presque similaire à lui, une physionomie qui pouvait en dire long sur des expériences passées.

    *Au moins, c’est pas une novice qui s’y propose.*

    De sa présence, certains avaient détourné le regard pour le regarder de haut en bas. N'arborant pas le tatouage du coin, des yeux méfiants commençaient à la scruter, tandis que ce dernier allait prendre place aux côtés de la personne, les yeux fermés, mais l’esprit transporté par la musique du coin.

    Dans la plus grande délicatesse, il s’asseya, et dès l’arrivée d’une personne pouvant lui demander le choix d’un rafraîchissement, s’exprima de sa voix grave.

    “Un feu-de-dragon.”

    Un sacré alcool pour commencer la journée, mais grand amateur de la boisson anesthésiante, il ne pouvait pas passer à côté d'occasion de breuvages qui ne se trouvait que dans les localités, cherchant à protéger leur savoir-faire, et leur label.

    D’une curiosité naturelle, il tourna la tête sur sa gauche, pour voir que l’inconnue avait également décidé de l’observer d’un regard au bleu ciel d’une belle journée d’été. En République. Il arqua un sourcil, avant d’attraper le verre son breuvage servi, lors de ce long échange visuel

    “Une question ?”
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    Anonymous
  • Dim 12 Fév - 17:09
    Les iris céruléens glissèrent sur le visage de l'orc, l'acuité visuelle aiguisée pouvait en déceler le grain de peau, en scruter les imperfections et les traces du temps, des émotions. Le diable dans les détails, Blüm, de par sa profession, lisait ouvertement les subtilités dont était façonné Sekai et ses Enfants. L'odeur du sable chaud lui semblait tenace au corps mais pas incrustée comme chez les reikois. Le regard coula rapidement sur son corps. Sa tenue n'indiquait rien d'un commanditaire mais plutôt d'un mercenaire aussi. Un concurrent? Un partenaire?  L'inspection ne fut pas parasité par le service. Expectative de sa réaction, s'il grimace ou se crispe à la première gorgée, il trahira certainement une anxiété ou un stress. Un de plus à puiser dans une boisson forte le courage d'une négociation. Sinon...

    “Une question ?”
    - Vous n'êtes pas du coin et vous n'avez pas l'air d'un commanditaire. Je doute fortement que vous puissiez répondre à mes interrogations.

    Le ton n'était pas sec ni fermé, la voix éraillée était posée. Peut-être aurait-il pu noter un peu d'indifférence dans le sillage de ses voyelles trainantes. Elle avait l'accent local, elle. Marquant une pause pour s'envoyer une lampée de son verre de lait fermenté et épicé dans l'estomac, la Fleur décrocha de sa ceinture la petite fiole sans inscription et la posa sur le comptoir entre eux deux.

    - Je suppose que vous êtes ici pour cela vous aussi. Il est rare de trouver des voyageurs aussi équipé dans une taverne réputée pour ses artistes. A moins d'être un amateur motivé mais sans le sou pour s'offrir un voyage rapide et confortable.

    Les lippes vrillèrent en un doux sourire, creusant sa joue d'une fossette. Son interlocuteur pouvait alors mesurer là l'humour de la blonde. D'un mouvement de menton, elle désigna la mignonnette vide sur le bois.

    - Peut-être avez-vous eu le privilège de recevoir ce même flacon avec l'offre. C'est un élixir de fleur de la passion.

    Quand Blüm avait senti l'odeur de la boisson quelques jours auparavant, une réminiscence de la fragrance qui embaumait la suite parentale de sa demeure familiale l'avait saisi. Sa mère leur avait formellement interdit, à elle et ses frères ainés, de toucher aux magnifiques fleurs blanches qui dégageaient cette senteur envoûtante. C'était un cadeau du père qui avait fait "figer" par magie le bouquet afin que le parfum en demeure éternel. Ce n'est qu'après quelques recherches approfondies que la Fleur en appris plus sur ces végétaux.

    - Ce sont des fleurs inhabituelles, dans le Reike en tout cas. Elles poussent dans les collines et les ruines car ce ne sont pas des végétaux anodins. En les distillant, nous obtenons de puissants aphr...philtres d'amour.

    Blüm se tut enfin. Peut-être était-elle en train de donner des informations capitales à un adversaire qui lui raflerait le contrat sous le nez. Pour ça, fallait-il encore que l'offre soit moins mystérieuse pour lui qu'elle ne l'était pour la blonde. Le regard bleu-gris se tourna de manière interrogatif vers l'orc.

    - Avez-vous des informations supplémentaires à me partager?

    Voilà, la question finalement.
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  • Dim 12 Fév - 22:31
    *Touché.*

    De sa voix qui semblait dire que le levé du matin s’était fait assez récemment, elle balaya presque en une phrase la prise de contact “amical” de l’orc. Par le timbre, et surtout, l’accentuation de certains de ses mots, il était en présence d’une reikoise. Cependant, elle ne laissa pas le dialogue se terminer sur ça.

    Elle porta à sa hanche sa main, détachant un vial sans référence, le posant entre eux deux. De là, elle usa de son menton pour désigner le petit objet. La raison de sa venue serait cette étrangeté, qu’elle supposait que Khalez serait lui aussi ici pour la même raison. De sa remarque qui semblait l’amuser, elle continua son explication, que la contenance était un élixir de fleur de la passion. De nom, ce produit lui disait quelque chose, mais n’ayant pas une mémoire très axée sur l'herboristerie, il se doutait que cette chose eût une importance à sa juste valeur.

    Dans une explication annexe, elle décrivit les propriétés exceptionnelles de la plante, à savoir des philtres d'amour, résultant d’une distillation. Ainsi, des alchimistes devaient vendre ces petites beautés à un prix plus exorbitant, si ce n’est que le produit était légal ou non, libre de vente à tout public ou pas. Or, elle avait mâché le début d’une syllabe avant d’embrayer sur l’autre utilité du liquide.

    Elle demanda cette fois à la figure masculine s’il possédait lui aussi de quoi aider pour le futur de ce travail, qui allait sans doute, être fait avec sa personne. Quand bien même il aurait eu une information capitale, la méfiance naturelle du limier n’aurait pas donné suite à cet appel de connaissance. Le savoir dans ce métier, c’était le pouvoir de s’enrichir plus que son prochain.

    “Non. Seulement que ça pousse dans des lieux incongrus. Un herboriste, un truc du genre, saurait mieux que moi pour le coup.” Il marqua une courte pause, pour s’engourdir un plus le gosier avec le breuvage. “Et c’est quoi cette syllabe étouffée que vous avez eu ? Un manque de respiration ?”

    Il attendit une réponse, et même si aucun retour au bout de cinq secondes se faisait, il commençait à miroiter la salle, pour voir la présence d’une éventuelle personne qui s’offrirait leur compagnie, alias, le contracteur de ce job. Mais personne n’osa se mettre sur le même rang de tabouret qu’eux. Peut-être était-ce une façon aussi d’asseoir leur importance, ou l’endroit où leur postérieur siégeait était plus maudit et malchanceux que le reste du lieu.

    “Semblerait que l’employeur se montrera que si on obtient ce… Truc dans votre fiole.” Il pointa du doigt l’objet de Blüm. “Je vais garder un œil à moitié sur la sortie. Si dans cinq minutes personne ne vient, on se taille. Comme le dirait un proverbe gobelin : le temps, c’est de l’argent. Et sinon…” Il tourna son regard à nouveau vers la femme, ses deux coudes vers l'arrière, en contact avec le comptoir. “Khalez.”
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    Anonymous
  • Lun 13 Fév - 20:47
    - Avez-vous des informations supplémentaires à me partager?
    “Non. Seulement que ça pousse dans des lieux incongrus. Un herboriste, un truc du genre, saurait mieux que moi pour le coup.”

    Blüm accusa la réponse qu'elle imaginait mais n'espérait pas. Encore un bleu pensa-t-elle avec une certaine ironie vu la carnation de l'orc. L'important, c'était de se faire sourire soi-même. Pour autant, elle ne ria pas ouvertement, elle était amère car peu avancée dans ses recherches.

    “Et c’est quoi cette syllabe étouffée que vous avez eu ? Un manque de respiration ?”

    La Fleur lança une oeillade torve à son interlocuteur. Elle avait déjà semé trop d'informations pour le peu qu'elle avait glané en retour. Cette fois-ci donc, elle se tut, se contentant de balayer furtivement la salle du regard comme le fit l'orc.

    “Semblerait que l’employeur se montrera que si on obtient ce… Truc dans votre fiole. Je vais garder un œil à moitié sur la sortie. Si dans cinq minutes personne ne vient, on se taille. Comme le dirait un proverbe gobelin : le temps, c’est de l’argent. Et sinon…"

    Etait-ce vraiment là l'objectif de ce contrat? Aller cueillir des plantes à l'autre bout de Sekai? Pourquoi pas casser de la poterie ou chasser des poulets. Mais le plus percutant, c'était l'idée de faire équipe avec...

    "Khalez.”

    Réprimant difficilement un soupir entre ses lèvres pincées, elle lâcha sèchement:
       
    - Blüm.

    Avant d'embrayer aussitôt pour ne pas paraitre aussi aigrie qu'elle ne l'était dans le fond.

    - Cinq minutes, c'est assez pour une nouvelle commande.

    Hélant le tavernier, elle fit d'un geste de la senestre de remettre une tournée. Le temps d'affonner son lait de chamelle fermenté que les prochaines consommations furent servies accompagnées d'un pli anonyme. Avant même de jeter un coup d'oeil au fond de son verre ou d'y goûter, Blüm reconnut le parfum entêtant de la Fleur de la Passion. Fronçant les sourcils tout en repoussant son verre, elle parcourut la salle d'un regard défiant. En vain.

    - Ne touchez pas votre verre, Khalez.

    Lança-t-elle sans regarder si il l'écoutait, déjà plongée dans la lecture brève.

    "Les fleurs fânent, hâtez-vous de rejoindre le grand port."

    Glissant le mot devant l'orc pour qu'il en prenne connaissance, Blüm se redressa de son assise pour récupérer son barda. D'une oeillade discrète, elle observa l'état du verre du mercenaire. Fort heureusement, celui était intact. Avait-il docilement écouté l'ordre? Avait-il eu le même flair que la Fleur ou n'était-ce qu'une question de fin palais en matière d'alcool? Qu'importe, il n'était pas encore l'heure d'établir un profil de son nouveau coéquipier. Le temps semblait presser. Harnachée de son barda, elle emboita le pas.

    - Les cinq minutes se sont écoulées.

    ---

    Aux côtés du mercenaire, la chasseuse de prime n'était pas très loquace sur le cheminement jusqu'au port d'Ikusa. Si elle demeurait méfiante, elle était surtout soucieuse. Dans quel contrat foireux s'était-elle embarquée? Arrivés sur les quais, Blüm s'intima que ce n'était pas le premier. Ni le dernier.

    - Vous avez le pied marin, Khalez?

    Une main en visière car elle devait lever haut la tête dans le contre-jour pour observer l'orc. Il pouvait tout de même remarquer son petit rictus amusé. Comme d'habitude, les quais étaient pris d'agitation. ça et là se croisaient de robustes marins portant des caisses de marchandises. Face au duo, un grand navire à la coque fine et aux immenses voiles blanches prenait le large. Blüm était toujours saisi par ce genre de paysage. L'odeur saline aux notes iodées emplissait l'atmosphère humide et venteuse.

    - Je crois que ce contrat relève définitivement de la chasse aux trésors.

    Plantés dans la foule, ils scrutèrent l'horizon chacun de leur angle de vue avant que leurs regards ne se croisent. Avaient-ils soudainement eu la même idée?
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Mar 14 Fév - 23:15
    C’était une simple formalité que de se présenter au prochain partenaire de mission, même si, comme le montrait sa réaction précédant la mention de son prénom, était aussi une corvée pour elle que pour lui. De trop parler, il commençait à se dire que son anonymat aurait pu durer quelques minutes de plus.

    En effet, autant de temps d’attente permettait de se resservir un peu d’alcool, mais c’était suffisant pour le gosier de l’orc. Un esprit clair devait être au programme, même après une consommation de ce type de breuvage. Par ailleurs, il avait usé un peu de ses sens olfactifs, histoire de sentir peut-être l’odeur de l’employeur, ou de ce qui pourrait s’apparenter à ce dernier. Or, il rencontra en son nez une odeur fleurie, mais inhabituelle. Presque aussi enivrante qu’une dizaine de sa boisson. Fermant vite sa détection aux odeurs, il eut comme messe basse de la part de Blüm une phrase cryptique, mais assez pour comprendre que consommer encore, et ce serait une fin de journée très brève pour eux deux.

    Il laissa son verre en place, et mit l’accent sur sa perception visuelle, pour déceler la présence d’un voyeur, d’un espion, ou d’un opportun. Mais rien d’autre que les mêmes personnes s’étaient déclarés dans son champ visuel. Puis, l’humaine annonça la fin du temps imparti.

    *Parfait.*

    ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

    L’orc n’était pas là pour faire la causette, même en marchant. S’il devait s’exprimer, c’était simplement en réponse, par usage formel, ou en présence d’une personne digne de confiance. Et cette mercenaire ne répondait à aucun des trois critères, si bien qu’elle-même était dans un mutisme contemplatif, jusqu’à ce que le quartier maritime s’offrît à eux.

    La brise du port réveillant en Khalez des souvenirs lointains d’une époque révolue. Le chant du vent marin, les mouettes, le tintement des cloches de bord, les mouvements de caisse, les amarrages, les largages, tout ce tout faisaient du bien, tel un baume au cœur. Puis, la mercenaire posa une question, qui fit sourire intérieurement le limier, mais extérieurement, sa modestie prenait le dessus.

    “On peut dire cela.”

    De sa hauteur, il pouvait voir les hommes et femmes du port grouiller tels des insectes, en particulier, une fourmilière. Il tourna la tête, pour voir l’esquisse d’un sourire sur le visage de la femme. Et encore une fois, à la vue d’un bateau à la coque sublime, aux voiles déployés, qui se déplaçait lentement vers le milieu du cours d’eau.

    Leur regard se croisait, et ils eurent une idée presque synchrone. Enfin… L’orc était plus vif à réagir sur le moment.

    “Excuse-moi d’avance.”

    Il l'attrapa sur son épaule, et courut à travers tous les espaces possibles, usant de sa vitesse accélérée, et poussa fort sur ses jambes, pour sauter directement sur le pont du navire. Leur atterrissage fut en quelque sorte sécurisé : en plein vol, il avait lancé la blonde sur la voile, qui permit à ce qu’elle glisse le long du tissu blanc, et l’orc, directement sur l’un des mâts. Leur irruption à bord eut l’effet d’un arrêt instantané de toute activité sur le vaisseau. Le contremaître, remonté de ce remue-ménage, arriva rouspétant vers le mercenaire, lorsqu'il se rendit compte de la montagne musclée se tenant droit à lui, malgré le tangage du bateau suite à l’impact de leur arrivée.

    “Je… Euh… B… Bienvenue, messire, vous…
    “Khalez.” Il pointa la femme. “Blüm.” Il pointa l’homme. “En mer, tout peut arriver. On se porte volontaire de votre protection.”
    “Euh… Ai-je le choix ?”

    Un arquement de sourcil se dessina sur le visage de l’orc.

    “Vous nous embauchez ?”
    “Eh bien…"
    “Je répète.”
    “Non c’est bon ! Bienvenue à bord !”

    D’un long soupir de défaite, il partit vers la loge du capitaine. L’orc tourna le regard, prêt à s’attendre à une réplique physique de sa partenaire.

    “Au moins, on sera payé, nourri, et logé. Cependant…”
    Il tourna le regard vers l’eau. “Va falloir se relayer sur l’observation. C’est primordial.”
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  • Dim 19 Fév - 15:54
    Propulsée dans les airs par son acolyte, Blüm vrilla dans sa trajectoire pour atterrir dos contre l'épaisse voile du navire. Les bras en avant, la flamberge à l'horizontal dans les paumes, elle glissa rapidement, suivie de près par son barda qu'elle avait détaché dans son envol. Les semelles sur le pont à la suite de l'orc semblant beaucoup plus agile sur un bateau qu'elle ne l'imaginait. Le barda s'écrasa sur le bois avec autant de raideur que la Fleur. Ses azurs balayèrent alors les éléments de décor ainsi que les marins à bord. La chasseuse de prime sentit la crainte de l'équipage. Après tout, ce n'était qu'un navire marchand, étrangement peu sécurisé d'ailleurs. Tandis que Khalez "négociait" leur présence impromptue, Blüm réalisa plusieurs choses. Il y avait ce bruit sourd des vagues qui se brisaient sur la coque comme un grésillement constant à ses oreilles. A ça, le vent sifflait nettement plus fort que sur la côte, les gouttelettes humides et iodées fouettant son visage et balayant sa longue tresse blonde dans les airs. L'odeur des embruns si légère et rafraîchissante au port devenait lourde et écoeurante en pleine mer. Blüm était plus pâle que jamais. Elle avança d'une démarche peu assurée sur le pont humide pour se mettre dans le dos de l'orc. Bien que les eaux étaient encore calmes, le roulis lui semblait déjà fort. Un acte déplacé comme une bourrade ou une simple bousculade serait vite démesuré dans cette situation. Elle se contenta de tenir son équilibre sur les planches et d'hocher sèchement la tête à la justification du mercenaire. La Fleur réprima une pique parce qu'on venait quand même de l'envoyer valdinguer avec une facilité déconcertante et tiqua aux derniers mots.

    - Que craignez-vous donc Khalez?

    Son oncle Lichtenfels, armateur reikois l'aurait maudite pour cette question. Mais tout comme son allure pouvait le transpirer, Blüm n'était pas une fille de la mer. Elle n'en connaissait ni les dangers ni les ressources encore moins les coutumes. C'est pourquoi, quand elle entreprit de se voiler la tête avec un tissu sombre comme on le ferait pour se protéger de la chaleur et du sable, elle essuya d'étranges oeillades. Pour autant, la température était semblable aux premières heures de la nuit: fraîche. Elle entreprit donc de retirer son plastron en carbonite qui avait pour effet de la tenir à l'abri de la chaleur étouffante du désert.

    - Qu'ont-ils tous à me regarder? N'ont-ils jamais vu de femme sur le pont?

    En fin de compte, la Fleur n'était pas si loin de la vérité mais était loin de s'en douter. Sans écorcher en partie son orgueil de chasseuse de prime solitaire et aguerrie, elle se mit à s'intéresser à son interlocuteur. Son regard bleu luisait d'une lueur étrange - celle des avides de connaissances -.

    Parlez-moi de vous...Dites-moi comment je dois me comporter sur le navire, Khalez?

    Blüm voulait tout savoir: des rations à la prime reçue, des activités pour tuer le temps aux tours de gardes, des points de vues aux lieux de repos, du vocabulaire aux habits les plus ergonomiques. Il lui fallait être en terrain connu pour être efficace quand viendrait le danger. Et il viendra.
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  • Dim 19 Fév - 18:52
    En tournant la tête, il remarquait très rapidement l’état physique de sa partenaire : elle était presque d’un blème affligeant. Sans doute une première fois sur un navire, surtout de cette taille. C’était comme apprendre à nager en utilisant une mer déchaînée comme premier test. Deuxièmement, il voyait bien quelques regards lubriques à l’encontre de Blüm. Il lui expliquera quelques astuces pour ça, même si ce sera plus des explications et des façons de procéder. Par ailleurs, elle se tourna vers lui, si bien que son dos servait d’appui pour qu’elle garder un semblant d'équilibre au tangage léger du bateau marchand, acquiesça à l’idée de l’orc.

    Puis, dans une interrogation presque rhétorique, elle chercha à connaître les craintes du mercenaire. C’était logique, mais pour lui. Il n’avait même pas cherché à lui présenter les potentiels dangers. Après tout de même plus d’une décennie, voir deux, de ne pas être retourné sur le côté actif d’un transport maritime, il aurait pu au moins parler de quelques réflexes de survie.

    “Peur ? Une nuit sans étoiles. Tout marin sait que c’est annonciateur de malheur.” Il marqua un temps de pause, observant ses alentours. “C’est un navire marchand. Notre vitesse sera plutôt lente comparée à des transports faisant le trajet Ikuza-Mael. Pour l’observation…” Il pointa du doigt sur le mât central, la hune. “Ils n’ont que cet espace pour la surveillance, mais apparemment, aucun courageux n’est monté. Il y aura assez d’espace pour nous deux là-haut.” Il voyait le visage de la mercenaire perdre encore plus en couleurs. “C’est comme de l’escalade. Un moyen d'entraînement, vu l’endroit où l’on doit se diriger pour dégoter notre objectif.”

    Il se déplaça avec elle, toujours appuyé sur lui, pour avoir un appui sur le mât. Par ce moyen, il s’assurait que personne n'allait s’approcher d’eux, étant parfaitement au milieu du pont principal, il avait pouvoir converser avec elle à demi-voix.

    “Une superstition commune. Au moindre couac, ils seraient capables de vous accuser. Et puis matelot, c’est plutôt un métier d'homme. Certains n’ont pas senti l’étreinte d’une femme depuis plusieurs jours, voire des mois. Soit vous savez vous protéger, soit rester à mes côtés, ils ne viendront pas nous chatouiller.”

    Toujours en appui sur la longue colonne boisée, le claquement des voiles annonçait un changement de vent. Le sens du vent fit aussi tourner le navire, et l’ancien pirate avait anticipé ce mouvement, faisant un contrepoids inverse, pour ne pas se faire surprendre. Ainsi, lui et la femme gardèrent leur position, au grand dam de certains membres du rafiot guindé. Il put voir ses yeux interrogateurs, cherchant à connaître plus de choses. Une véritable curiosité.

    “Comme vous. Je suis un mercenaire. Mais j’ai depuis longtemps un pied marin. Venez. Grimpons là-haut. Ce sera mieux pour notre conversation.”

    D'une agilité déconcertante, Khalez s’était saisi du mât telle une échelle classique, et tendit la main vers la reikoise. Il l’aida à gravir les hauteurs du bateau, atteignant la hune pour avoir à l’horizon, la lune qui effleurait les flots calmes des mers intérieures. Une fois bien installé, le mercenaire se tint debout, usant de quelques doigts pour toujours avoir une prise avec le mât.

    “Je peux simplement vous dire que dans une ancienne vie, les mers et océans étaient mon quotidien. Je comprends que notre travail nécessite de la confiance mutuelle. Mais pour l’instant, concentrons sur le présent : voilà ce que je peux vous dire concernant les premiers gestes en mer…”

    Il lui expliqua des postures, des mots interdits, les superstitions communes et récurrentes sur un voyage de ce genre. Il l'aida même à s’acclimater aux mouvements irréguliers du bateau, aussi bien que réguliers. Il aimait prendre de grandes inspirations, l’air salin l’emplissait d’une sensation de plénitude agréable. Il se demandait si c’était plutôt légitime de lui demander à son tour la même chose.

    “Et vous Blüm. Vous vous sentez mieux ?”
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  • Mer 22 Fév - 13:48
    Le cliquetis des poulies, le grincement des cordes, le claquement des voiles, le tintement de la cloche et le craquement du bois étaient tant de bruits parasites que la chasseuse de prime avait du mal à évincer de son esprit. Le voyage promettait d'être long et les nuits trop courtes. Grimpant à la suite de l'orc, Blüm passa par le trou du chat et s'installa sur le talon de la hune pour finalement s'adosser au mât. De son perchoir, elle put balayer d'une oeillade azurée l'horizon qui s'offrait à eux. Un sentiment d'immensité, de solitude la saisit, malheureusement, elle n'était pas au bout de ses peines. Assommée par les informations que Khalez lui donnait, elle fit le tri entre son expertise, sa passion et ses superstitions. La Fleur brisait parfois le monologue de quelques interrogations pertinentes et la fin de journée s'écoula ainsi. La côte se fit de plus en plus fine jusqu'à disparaître dans la nuit tombante. La chasseuse de prime, comme beaucoup d'humains, n'était pas nyctalope. Bien qu'équipée d'une longue-vue empruntée sur le navire et armée d'une arbalète de bonne manufacture, elle restait impuissante face à l'obscurité. Les faibles lueurs éparses des lanternes vacillantes du bateau ne l'éclairaient pas assez. Fort heureusement pour l'équipage, le premier quart de la blonde fut étoilé et le reste de la nuit clément. Pour autant, le sommeil ne fut pas réparateur. L'humidité constante la frigorifiait et le sel blanchissait déjà le cuir de ses bottes.

    Apprendre à marcher sur un bateau ressemblait vaguement à se déplacer lors d'une traque. Il fallait être léger et étrangement indistinct. Elle trouva d'autres similitudes entre son désert quotidien et la mer. Le mal de mer de l'arrivée se dissipa rapidement pour laisser place à une maladresse de débutante. Bien sûr, elle n'était pas mise à contribution pour les tâches autre que la sécurité. Depuis sa hauteur qu'elle ne délogeait que pour y remonter aussitôt, elle observait grouiller les marins, les ordres hurlés d'un bout à l'autre du pont remontaient jusqu'à ses oreilles. Grâce à son acolyte, elle comprenait, ou plutôt devinait, quelle voilure allait bouger dans les quelques minutes suivantes. Une fois de plus, comme dans le désert, Blüm prit connaissance des différents vents, leurs atouts pour la navigation mais aussi leurs défauts. Elle apprit aussi, à ses dépends, comme ils tournent vite, balayant les nuages dans le ciel ou les amassant au dessus d'eux, que le temps changeant n'est guère bon annonciateur tout comme l'eau s'assombrissant. Les vagues noires se mirent à se fendre sur la coque avec plus de véhémence et le bateau fut chahuté par la houle. Les cris se firent plus sec, les voiles claquèrent et les poulies sifflèrent sous le maniement des cordages, le mât grinça et pivota.

    La Fleur, qui, une fois n'était pas coutume, était postée sur le bastingage fut extirpée par un rugissement de la part du quartier-maître qui lui ordonna de retourner à son poste. Khalez, lui, était déjà sur la hune. Arbalète sanglée dans le dos, elle grimpa le plus vite possible au mât et demanda dans un essoufflement:
       
    - Que se passe t-il ?!
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  • Sam 18 Mar - 15:28
    Le soir s'installait doucement au gré de la pérégrination du bateau marchand. Khalez avait laissé la première surveillance à sa consœur mercenaire. Il espérait qu’elle puisse arriver à distinguer quelques formes dans la pénombre ambiante. Le peu de lumière servait à ne pas se faire repérer par de quelconques écumeurs des eaux. Le contremaître et le capitaine de ce navire avaient dû subir plus d’une fois ce genre de rapt.

    Vint le tour de garde de l’orc, qui s’empressa de grimper sur les hauteurs, tenant le mât et l’escaladant comme une corde d’échelle, à la différence que les parois lisses lui paraissaient douce au toucher. De la qualité de bois, qu’il n’avait jamais touché sur un véhicule marin de cette sorte. Cela était réservé à des navires de complaisance.

    Une fois posté sur la hune, il usa de ses sens aiguisés, ainsi que sa nyctalopie pour balayer l'horizon. Cela devait se voir même d’en bas, que le mercenaire n’usait pas d’une longue-vue. Puis, au bout de quelques minutes, il aperçut la silhouette d’un autre navire, mais plus à l'allure d’une petite chaloupe. Il chercha la trace d’un pavillon qu'il ne trouva point. Cela ne pouvait que signifier une chose : des bandits marins.

    Puis, dans un mouvement lent, le vaisseau hostile prit le cap dans leur direction, se rapprochant petit à petit d’eux. Ils avaient trouvé leur cible de ce soir, et ils n’allaient pas repartir les mains vides. Le mercenaire profita pour descendre aisément sur les planches du bateau, pour vite alerter les deux têtes pensantes du transport.

    À partir de là, l’alerte fut donnée et communiquée sans cloche, car dépourvu de ce système. Tous les marins se déplaçaient telle une fourmilière pour mettre en place les précautions et mesures défensives prochaines. Quant à l’orc, il grimpa à nouveau sur le mât central, sa vision nocturne verrouillée sur les écumeurs. De là, Blüm la rejoignit à son tour, demandant une explication de cette cohue.

    “Une chaloupe ennemie. Une dizaine ou vingtaine d’hommes à son bord. Chef compris.” Il prit un peu le temps d’observer en lenteur. “Pas de canons, ce qui veut dire qu’ils vont aborder avec des grappins à corde, ou user des hauteurs de leur mat pour se jeter sur les nôtres.”

    Son cœur commençait à battre légèrement plus vite, le sang affluait par pulsions, qu’il sentait dans ses temps, ses doigts. C’était comme revenir des années en arrière. Ce sentiment qu’il pensait avoir perdu, revenait doucement en surface : celle d’un combat en haute mer. Mer qui était dans une situation grandissante de déchaînement. Les creux se formaient petit à petit, le vent gagnait en puissance de minute en minute. Mais pas d’orage encore. Il saura se manifester au temps voulu.

    Toujours dans une concentration mêlée à une détermination de réussir la défense de leur transport, Khalez allait expliquer à la mercenaire leur rôle une fois le début des hostilités, toujours le regard fixé sur l’ennemi.

    “Blüm. Notre position est importante à la fois pour l’observation d’anomalies dans les eaux, mais aussi lors des affrontements. De notre position, on a une vue d’ensemble sur la tournure que prendra le conflit. Avec ton arbalète, use du mât et d’une position à genoux pour stabiliser tes visées. Moi, je me jetterais sur le premier qui ose venir ici. La météo ne sera pas de notre côté. Prépare-toi à que ça tangue beaucoup.”

    Dans la minute qui suivit, un premier grappin à trois branche s’accrocha sur le bastingage, puis un second, et de plus en plus. Les premiers adversaires allaient s’offrir à la première ligne de défense, quoique maigre, du bateau marchand.

    Tandis qu’en hauteur, ils attendaient qu’un flot les soulève assez pour permettre de fondre sur les mâts ou les voiles. Par ailleurs, un seul se lança en direction des deux invités, lames en avant, pour essayer de se réceptionner sur l’un de leur corps. L’ancien pirate entendit le bruit caractéristique de déclenchement du mécanisme de l’arme à distance de sa coéquipière.

    Sortant son fauchon, il usa d’un simple mouvement à la portée de l’envahisseur, le tout doublé d’une vitesse inouïe, pour découper les deux appendices dangereux gardant les armes blanches en le creux de ses mains. Ce dernier ne put se rattraper, et tomba lourdement au sol, sans aucun mouvement à postérieur du contact.

    De nouveau, le regard du limier se portait vers la possibilité nouvelle d’autres téméraires. Si rien ne l’empêchait, il était prêt à bondir sur le pont ennemi, et créer le plus de chaos possible.
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