Premier décembre de l'année 3

Ennuyant, tout est ennuyant. Quand on a vécu des milliers d’années comme moi, tout semble se ressembler. Les jours se suivent et se ressemblent et ce voyage n’échappe pas à la règle. Je comprends pourtant que le ministre des Finances m’est demandé d’aller voir un village, assez loin de Maël, au Shoumeï, car il suspecte une fraude financière de la part de son bourgmestre.

Il a d’abord envoyé un contrôleur escorté par un ralariss et ses hommes, mais ce dernier n’a pas donné de nouvelle et plus personne ne les a revus. Ils sont maintenant considérés comme ayant disparu et la prochaine étape est normalement d’envoyer la troupe, en demandant des renforts de la part de la Griffe. Pourtant, Tagar est une personne subtile et il n’envoi pas la grosse artillerie, dès qu’il y a un problème, il a tendance à choisir la voie de la concertation. Pour moi, il s’agit d’une perte de temps, mais cela fonctionne et surtout, c’est source d’économie pour le Royaume. Tagar a déjà essayé de m’expliquer la différence entre l’efficacité et l’efficience, mais j’avoue que j’ai pas mal décroché et que je n’ai pas tout compris.

C’est donc avec précaution que j’arrive au village, je dépose à l’unique auberge ma monture. Ma mission est d’abord d’observer avant de prendre contact avec les autorités locales si besoin. Je suis équipé d’une simple armure de cuir et même si je ne suis pas épéiste, j’ai une dague à mes côtés. Je joue le rôle d’un simple messager et pour parfaire mon rôle, j’ai à mes côté une sacoche, contenant différentes enveloppes, au nom de certains habitants de la ville.

Je fais donc le tour du hameau, jouant à fond ma couverture et distribuant les différentes missives. Je suis plutôt bien accueilli, car tout le monde aime recevoir du courrier.

En route vers Mael

Arrivés au village, je tapote le ventre de Merry pour qu'il s’arrête et lui fais comprendre de bien se tenir. Merry est calme, confiant, il est content de pouvoir me parler de ses aventures dans les forêts environnantes. Au premier regard, il me semble que mon beau compagnon de route borgne et sourd sera de meilleure compagnie que les gens d'ici. Je suis habitué aux regards des voyageurs, moines et pèlerins, mais ces gens... Ont pour certains un regard vide et d'autres accusateur. Merry est si mignon, je ne crois pas qu'ils aient peur de lui.

On passera la nuit ici, et on partira à l'aube. Il ne faut pas que j'oublie de demander à Ahvo d'éviter de hurler ce soir.

Ah ... Je vois enfin quelqu'un sourire ! Il semblerait qu'un messager vienne de lui remettre une lettre.

Le travail de messager ne doit pas être si mauvais. Créer de la joie en donnant des lettres, et en voyageant partout. Celui-ci est particulièrement bien soigné, trop beau, trop propre et la mana environnante semble l'aimer. Meh... Ce ne sont pas mes affaires. Je ne vais pas essayer d'en savoir plus.

Je vais le voir pour lui dire qu'un guérisseur vient d'arriver au village et lui demander de faire passer le message. J'imagine qu'une ou deux pièces d'argent suffiront. Il faut que je me fasse accepter et respecter au plus vite avant que mon féral de frère arrive et commence à causer des problèmes. Il faut aussi que je me présente à l'autorité locale et que je cherche un marchant. Je ne trouverais pas de wagons à vendre ici, mais je trouverais sûrement des sacs plus adaptés pour Merry et de la nourriture aussi.

Récit de Fabius :

Je vois un buffle se diriger vers moi. Au cours de ma longue existence, j’ai vu de nombreux animaux, mais c’est assez rare de rencontrer un animal pareil. L’homme qui le conduit, un métisse Drakyn humain, si j’en crois ses écailles presque transparentes, vient me voir pour me demander de passer un message comme quoi un guérisseur, sans doute lui, est présent pendant un ou deux jours et je lui dis gentiment :

Je suis désolé, mais je ne suis pas un crieur de nouvelle, je risque d’avoir un problème avec leur guilde si je commence à faire ce genre de chose.

Je lui rends son argent, car chacun à sa place dans ce bas-monde et je lui indique :

Toutefois, si vous le désirez, je peux vous amener voir le bourgmestre du village, je dois justement lui donner une lettre. Vous pourrez lui faire votre demande pour rester quelques jours.

C’est là une occasion en or pour moi, une fois que le chef commencera à poser des questions sur le médecin, les gens des hameaux ont toujours tendance à être suspicieux, je vais pouvoir m’éclipser et fouiller sa baraque. J’attends donc sa réponse et si elle positive, je conduis le drôle de duo vers une des rares maisons en pierre de l’endroit. Vu sa taille, elle doit faire également office de lieu de rassemblement et de refuge contre les dangers, l’épaisseur des murs étant impressionnante.

Je remarque également que les volets ont été changés récemment, comme si on s’attendait à une attaque, à moins que celle-ci ait déjà eu lieu. Bref, tout ceci est bien étrange et lorsque le garde à l’entrée m’arrête pour me demander mon identité, je lui dis simplement :

Je suis Flo, fils de Bill le potier et messager. J’ai ici une missive pour le chef du village.

Je laisse mon compagnon parler, curieux de savoir son nom.

La réaction des villageois vis-à-vis de Merry:

Flo, Fils de Bill le Potier:

Si je dois faire un choix, je décide de suivre mon intuition et de mimer le messager, s'il court, je cours et s'il sort sa dague, j'invoque un bouclier.

Et surtout,

Tagar Reys en tant que Flo, le messager a écrit:Je suis Flo, fils de Bill le potier et messager. J’ai ici une missive pour le chef du village.

S'il s'introduit de manière claire et directe, j'en ferais de même :

Natael a écrit:Bonjour, mon nom est Natael Amethian, je suis Guérisseur et je voyage dans le monde avec ma famille pour offrir mes modestes services.

Je tapote le ventre de Merrykard. Je ne fais pas encore référence à Ahvo.

Natael a écrit:Voici Merrykard, c'est mon compagnon... Merrykard, c'est Merrykard, ma famille, non pas la bête, non pas l'animal, mais Merrykard.

Vous pouvez dire que ma famille est plus animale qu'humaine, mais cela ne me dérange aucunement.
Pouvons-nous passer la nuit au village, j'attends de retrouver un autre membre de ma petite meute ? Et ! Mes services sont de grande qualité, je vous le garantis.  

Je reste délibérément flou sur l’identité d'Ahvo....

Ma présentation est accueillie par un silence pesant. Je tourne le regard vers Flo, et espérant une réaction ou un indice quelconque.

Pendant un moment, je ne sais pas si je l'ai rêvé, mais il m'a fait un clin d'œil, et un léger sourire presque narquois?... Je ne sais ce que ça veut dire chez lui, mais chez nous, ça veut dire, improvise, ne t'en fais pas, et fais moi confiance.

L’air y est si différent, plus facile à respirer que dans les hauteurs où il vivait. Le froid y est aussi plus agréable, moins agressif, sûrement du fait que le vent y est plus faible également. Vêtu de la fourrure de ses multiples chasses précédentes, Ahvo s’aventure dans les bois avoisinant la grande cité de Mael. Il continue ses traques, besoin essentiel pour sa survie. Du moins, la sienne et celle de son « grand frère », si on peut le nommer ainsi. Natael, adopté lui aussi par le vieux mage des montagnes, le suit pour le voyage. Mael est le premier arrêt important pour eux, endroit célèbre pour sa source de savoirs contenus dans la majestueuse bibliothèque d’après les dires. Un endroit alors important dans la quête contre la lycanthropie. Le drakyn semblait intéressé par ce lieu également, sûrement pour satisfaire sa curiosité, en plus de vouloir contribuer à la quête du demi-loup. Une promesse qu’ils s’étaient faite, une raison supplémentaire de leur proximité.

Le chasseur rode donc, à la recherche d’une proie, d’un moyen à nourrir le carnivore qu’il est, mais à la fois le grand et solide demi-dragon qui l’accompagne. Il faut dire que cela demande une sacrée quantité de viande, mais également de légumes et autres accompagnements, pour que tout deux puissent manger correctement à leur faim. Utilisant alors ses capacités sensorielles sur-développées, il essaie de capter toutes odeurs, tout sons et tout mouvement, qui lui permettrait d’attraper le futur repas. D’abord, une effusion de sang lui monte au nez. Deux créatures semblent blessées, dont l’une plus que l’autre. Se concentrant sur ce qu’il peut entendre, il entend les halètements de souffrance, annonçant une mort prochainement, extrêmement lente.

Hmm… Où est le plaisir de chasser si les proies sont déjà affaiblies ? J’irais chercher le cadavre de l’autre après. On va voir qui est celui qui a su mettre l’autre dans cet état.

Ainsi, le traqueur a trouvé sa cible, celle qui semble encore vivante. Il s’approche de manière furtive, en suivant l’odeur du sang. Il parvient sur le chemin à trouver des tâches de sang, lui annonçant qu’il est sur la bonne piste. Se terrant derrière les nombreux arbres, il a alors la vision sur  une araignée, une Geomi plus particulièrement, faisant environ 2 mètres. Celle-ci avance avec difficulté, percée au niveau de l’abdomen, d’où le sang coule doucement. Il continue son avancée, essayant de se faire repérer. Il décide de prendre de la hauteur, lui permettant alors d’avoir une meilleur point de visée, si jamais il passe à l’attaque. Par son agilité, il passe de branche en branche, se situant presque au niveau de la bête.

Malheureusement, en se trouvant plus prêt, il se fait également plus facilement remarquer, repéré à cause de la large vision conférée par ses multiples yeux. Sentant le danger, le réflexe est donc de se défendre. Crachant sa soie pour immobiliser Ahvo, celui-ci est forcé d’esquiver. Durant son saut, à l’aide de ses capacités physiques et sa maîtrise de la magie, il génère autant de pics d’ombre que d’orifice visuel, les jetant alors sur ceux de l’araignée. Cris de douleur, pourtant l’attaque ne se termine pas là. Posant les pieds au sol, le chasseur court aussi vite qu’il peut, sortant sa dague pour la planter dans l’ouverture dans l’abdomen et l’élargir jusqu’à le corps entier. La douleur s’estompe, ne laissant plus qu’une carcasse sans vie, le néant.

« Arf… J’ai utilisé plus d’énergie que ce que j’aurais cru… Bref, maintenant qu’elle est morte, je me demande si ça se mange en fait ça. Je n’ai jamais rien lu sur comment cuisiner un tel truc… Je l’emmène au village et j’aviserai. Faut pas que j’oublie l’autre créature après aussi. »

L’hybride arrive alors au village avec son trophée, qu’il tire depuis l’une de ses pattes. Les yeux sont vites braqués sur lui, avec certains plus troublés et inquiets que surpris. L’homme ne laisse pas cela le déstabilisé, étant d’une nature à faire ce qu’il lui plaît, sans faire attention au regard des autres.

« Bonjour. Je suis un chasseur et voici ce que j’ai pu traquer. Savez-vous ce que je peux en faire ? Sinon, vous avez vu passer à un grand gars, habillé comme un mage, avec quelques écailles ? C’est un drakyn et c’est mon frère. »

Récit de Fabius :

Mon compagnon se nomme donc Natael Amethian, un voyageur d’après ce qu’il dit, parlant même de sa famille. Cela m’étonne, car, à part son animal de bât qu’il appelle Merrykard, je n’ai vu personne. Et tout cas, il semble mal à l’aise et j’essaye de le réconforter d’un signe de tête, car il n’est pas dans mon intérêt qu’il parte maintenant. Je souhaite qu’il reste pour occuper le chef du village.

Alors que j’allais reprendre la parole, nous voyons arriver un humain, plutôt jeune, mais avec un visage déjà marqué par des griffures. Un chariot de blé nous l’avait caché, mais une fois, celui-ci partit, je peux distinguer qu’il trimballe avec lui une énorme araignée ! Au début, j’ai peur qu’elle attaque les villageois, ce qui n’aurait pas été bien grave, mais surtout ma propre personne.
Finalement, comme elle ne bouge pas, je juge qu’elle doit être morte. C’est déjà une bonne chose, et même les gardes semblent intéresser, c’est pourquoi ils lui indiquent :

Rentre à l’intérieur si tu veux toucher la récompense.

Puis l'un d'eux s’adresse au guérisseur :

Tu peux entrer, mais ta bête reste dehors, même si tu as lui donner un nom. Tu devras demander directement à notre chef, le droit de dormir ici.

Quant à moi, j’ai juste droit le droit à un signe agacé, comme quoi j’aurais dû entrer directement, au lieu de leur faire perdre du temps. Une fois à l’intérieur, je peux voir que nous arrivons directement dans ce que l’on peut appeler pompeusement, la salle de réception. Celle-ci doit couvrir la moitié du bâtiment, l’autre partie, sans doute les appartements privés du bourgmestre, sont accessibles par deux portes au fond.

À l’intérieur, se trouvent deux autres guerriers, ce qui fait quand même beaucoup en termes de sécurité et un homme de petite taille, un nain, mais très maigre avec un nez proéminent et entièrement chauve. Ce dernier nous observe et nous dit d’un ton dédaigneux :

Je suis le seigneur de cet endroit, que voulez-vous, les manants ?

Message Télépathique:

Ahvo à son aise, ne régit pas à mon message et semble joyeusement découvrir avec les yeux l'intérieur de cette salle qui fait à elle seule presque la taille de notre grotte. Il va faire une connerie, j'en suis sur... il va tout faire pour que nous dormions ici ce soir... ahh... chaque chose en son temps.

Tout à l'heure, on a appelé Merrykard, bête, malgré ma présentation.

Je renforce ma cognition magique au maximum, et je garde mon sixième sens sur lui. Si quelqu'un s'en rapproche, je lui donne l'ordre et nous partons d'ici en force.

Mes intuitions:

Le nain a écrit:Je suis le seigneur de cet endroit, que voulez-vous, les manants ?

Sans réflechir, j'avance d'un pas.

Natael Amethian a écrit:Je suis Natael Amethian, Guérisseur et frère d'Ahvo ici présent. Nous voulons vendre notre proie, l'arachnide. Acheter de la nourriture, des sacs de selle pour notre buffle et des tentes. J'aimerais aussi offrir mes services de guérisseur pour le reste de la journée. Nous partirons d'ici avant le crépuscule.

Je reconnais ensuite en moi ce sentiment incroyable d'avoir fait une énorme erreur.

J'ai été trop hâtif, je viens de montrer mes intentions et de trahir mes suspicions... Quel genre d'idiot part d'un village à la tombée de la nuit... Je ressens la main de Flo me tirer vers l’arrière pendant que je réalise durant un moment la réaction des gardes à ce pas que j'ai fait... Ils se tenaient normalement au début, mais maintenant, l'un d'eux à une main sur son arme et les particules magiques du second ont changés.

J'étais trop perdu dans mes pensées et trop concentré sur Merrykard dehors.

Ahvo est hypersensible à ces choses, je le vois dans ses yeux, ses pupilles se sont dilatés puis rétractés. Mais il n'a pas encore agi... Flo se libère la gorge avec une sorte de pseudo-rire qui a aussi tôt cassé la tension. Il explique qu'il a une lettre à remettre et que nous sommes des voyageurs nouveaux et sans étiquette. Ensuite, à ma surprise, il dit qu'il lui reste encore du travail et demande à ce que sa requête soit traitée en premier.


Ceci, veut-il dire que dans quelques minutes nous allons nous retrouver seuls avec ce nain gris et ses deux protecteurs?

Tandis que les habitants ne savaient pas tellement quoi penser de l’arrivée d’Ahvo avec la carcasse, cela ne semble point déranger la garde, qui paraît même plutôt intéressée par ce qu’on leur apporte. Sûrement que ces gens savent mieux que le chasseur ce qu’ils pourront faire des restes, ce qui arrange aussi le lycanthrope. Le gaspillage, il déteste ça. Il reçoit alors une réponse rapide pour lui dire de continuer vers l’intérieur des lieux, là où se trouve le chef. Tandis qu’il acquiesce simplement, il finit par trouver du regard son compagnon de route, lui-même accompagné d’une large bête, vivante dans son cas. Dès que leurs regards se croisent, le mage initie une connexion télépathique pour communiquer en privé, hors de l’écoute de ceux autour. Il apprend alors que son aîné n’apprécie guère trop l’endroit, comme si quelque chose se tramait, préférant donc faire leur affaire rapidement et retourner sur la route. Ahvo en profite pour questionner sur le buffle, ayant senti l’odeur qui s’en dégage, la même que celle senti plutôt pendant la traque. Ainsi, les deux bêtes présentent étaient celles ayant eu une altercation. Il faut croire que finalement, l’un a mieux finit que l’autre. Ainsi, cela fera donc une chasse ennuyante en moins, ce qui ne déplaît pas à notre héros.

Brièvement, il jette un regard à ce fameux messager qui accompagne le duo pour le moment. Il n’essaie pas de le sonder ou de l’analyser. Il cherche simplement à garder un souvenir de son odeur et de sa silhouette, pouvant servir si l’inquiétude du Drakin se confirme. Puis alors, il s’avance dans l’endroit, jusqu’à y découvrir un nain,  s’annonçant et questionnant les arrivants sur la raison de leur présence. Cela aurait pu alors s’arrêter à ça, mais la dernier mot prononcé résonne dans l’esprit du demi-loup. Un mot qu’il juge outrageux, ne correspondant aucunement à lui ou à son frère, qui ont certes vécu loin des villes, mais pour autant en ayant reçu une éducation exemplaire. Heureusement, le soigneur vient prendre la parole pour exprimer les intentions, ce qui évite une phrase qui aurait créé de l’agitation. Du moins, la situation aurait tournée plus vite que ce qui se produit en ce moment. Malgré l’honnête révélation, il semble que certains commencent à se mettre en mouvement. Le doux son de la main se posant sur le pommeau de l’arme, puis celui du métal, glissant le long du fourreau, juste un peu, pour se préparer à dégainer rapidement plus tard. Un son quasiment inaudible, mais qui n’échappe pas à l’ouïe améliorée de l’hybride.

C’est alors que la troisième personne, celle accompagnant le duo, finit par prendre les devant, s’annonçant également et présentant sa mission, demandant même à la traiter avant celles des frères.  Ahvo commence alors à rechigner. Il n’aime pas tellement qu’on lui passe devant ainsi, surtout pour un bout de papier. Il sent cependant l’urgence en lui, comme s’il souhaitait rapidement se débarrasser de cette missive, pour mieux faire ailleurs. Ce n’était pas ses affaires, et n’aimant pas s’ajouter plus de problème, il préfère encore mettre de côté sa fierté et laisser ce messager passer devant lui. Si les choses partent trop loin, cela fera toujours une personne en moins à s’occuper. Il garde alors ses sens en alerte, voulant pouvoir agir rapidement dès lors qu’un faux pas est réalisée. Tel un assassin, il n’hésitera pas à se faufiler avec agilité et rapidité, derrière le dos du nain pour le prendre en otage. Il reste simplement à observer et à attendre. Soit les requêtes sont exécutées, soit que la situation dégénère. Tout cela est maintenant en les mains du messager ainsi que les habitants de ce village.

Oups, je sens que Natael a fait une bourde en voulant partir aussi rapidement de l’endroit. Cela a éveillé la méfiance des gardes et je vois que l’un d’eux est même prêt à dégainer. Je décide donc d’agir et puisqu’un peu d’humour ne fait jamais de mal, je rigole à haute voix et tapant dans le dos du guérisseur, je lui dis :

Ce n’est guère aimable pour l’hospitalité légendaire des peuples du Nord.

Je m’adresse ensuite, directement au chef du village :

Veuillez les excuser, ils sont un peu bruts de décoffrage. Pour ma part, je suis Flo, fils de Bill le potier et j’ai un message pour vous.

Je tends la missive à celui qui a dégainé pour qu’il puisse la prendre et arrêter de nous menacer et cela fonctionne, car il lâche son arme. Il remet ensuite la lettre à son supérieur et je fais un bref salut à l’assistance, indiquant :

À la bonne humeur, je vais maintenant vous quitter. Il n’est pas de bonne compagnie qui se quitte comme aurait dit mon père.

Techniquement, je n’ai pas de parent, étant un démon, mais cela fait partie du personnage et je tente de passer par la porte du fond, maintenant que toute l’attention est portée par les deux visiteurs. Si je me fais prendre, j’indiquerai simplement que je me suis trompé de porte et je m’excuserai. Je fais donc le tour, les laissant discuter et j’ouvre l’ouvrant que je souhaitais. Je suis juste surpris par ce que je vois, car ce ne sont pas les appartements privés du bourmestre, mais une pièce remplie d’arme jusqu’au plafond ! Elles ont toutes l’air en bien entretenue ainsi qu’en parfait état de marche et je me doute que ce n’est par pour faire une collection.
Je referme donc doucement la porte, ma mission étant pour le moment, terminée. Il faut juste sortir en vie et cela deviendra un succès.

Il est en train de fouiner, il n'est clairement pas parti vers la porte de sortie, je le ressens mais les autres sont trop préoccupés à me regarder. Le problème c'est qu'il nous a sorti du pétrin il y a deux minutes, et donc nous serons automatiquement vu complices de tout ce qu'il osera faire...

Le Seigneur Nain décide de reprendre la remarque du messager en une longue tirade vantant la grandeur des peuples du Nord et leur histoire. Il insiste que nous passions la nuit au village, et qu'il est trop tard pour partir. J'essaye de résister à l'offre en disant le troisième membre de notre famille a besoin d'un endroit pour dormir qui soit proche de moi.

Le Nain a écrit:Ne vous en faites pas, vous pouvez passer la nuit dans la maison du vieux Boscoj, il y a une étable et deux chambres, votre ami messager pourra vous y rejoindre. La maison n'est pas vide depuis trop longtemps, paix à sa vielle carcasse.

Alzarev veille à ce que nos invités soient bien accueillis et nourris. Ce soir votre repas est de la courtoisie de notre bon village.

En ce qui s'agit de l'arachnide, que le balafré soit payé pour sa chasse. Pas de bol, aujourd'hui est un jour de repos et de deuil pour tout le monde ici. Seulement demain matin vous pourrez parcourir le marché du village et acheter de la nourriture. Vous ne trouverez ni sacs, ni scelles, ni tentes ici, Boscoj était notre seul travailleur de cuir, paix à son âme. Si vous voulez vous pouvez vous servir de ses outils, il l'aurait bien voulu... Tu serais venus un jour plutôt tu aurais eu du travail le guérisseur.

Allez, je suis fatigué maintenant partez, et ne quittez surtout pas le village. Comme vous l'avez vu des monstres rodent ici, et ils sont d'autant plus dangereux que la nuit se rapproche.

Alzarev, le mage qui se tenait au prés du Nain nous fit signe de le suivre pour nous conduire vers l'extérieur. Devant la porte, il vit Flo et d'un air moqueur mais confiant il le regarda de haut en bas.

Alzarev a écrit:Tu es lent pour un messager, je croyais que tu serais à l'autre bout du village à l'heure qu'il est. Mais je suppose que tu attendais tes amis... Suivez moi.

Nous arrivons devant une petite maison avec un petit porche en bois devant le quel Merrykard s'est assis. Ahvo se laissa tomber sur le bord tout en tendant la main vers son nouveau frère pour lui caresser la tête.

Ahvo a écrit:C'est vrai que tu es charmant Merry, enchanté moi, c'est Ahvo, ton nouveau grand frangin.

Il me fit signe de transmettre le message par télépathie et aussitôt le message reçu, La queue de Merry gigotait tel un pendule. Bien qu'heureux de voir ma famille contente, il me parait bien bizarre qu'une situation aussi tendue soit résolue de cette manière. Ce soir on se fait empoisonner ou attaquer, ou les deux en même temps.

Je ne dis rien et je vérifie furtivement s'il y a de la viande dans le sac d'Ahvo. Le bougre ! Il a attrapé deux petites proies, des lièvres sauvages ! Il n'est pas question de manger quoi que ce soit qu'on nous donne. Cette histoire sent mauvais. Vraiment mauvais.  

Alzarev est parti en expliquant qu'il a du travail, Ahvo me confirme peu après qu'il n'y a plus personne dans les parages. Nous nous tournons tous deux vers Flo avec des regards accusateurs, furieux et curieux. Il semble presque excité comme un enfant en attente de récompense.  

Natael Amethian a écrit:Maintenant, Toi ! Tu commences à parler !

Il avait bien fait se tenir en alerte. Les gardes s’agitent, à la suite de la réponse du demi-dragon. L’atmosphère devient rapidement tendue, tandis que l’un des soldats commence à placer sa main sur le pommeau de son arme. Ahvo, tout en restant discret, se prépare alors à bondir, contractant ses muscles pour un déplacement rapide dès qu’il le faut. Par chance, le fameux messager parvient à reprendre en charge la situation. Un petit rire histoire de détendre les gens, puis il réalise sa mission aussi vite, transmettre la missive. Le lycanthrope se demande alors s’il a agi de tel pour les aider, venant même forcer celui qui allait dégainer, d’enlever sa main de son arme pour venir saisir la lettre. Ainsi, tout redevient plus calme, même si beaucoup de questions surviennent suite à cette saynète, même lorsque ce Flo signale son départ, respecté cette fois par les locaux. Enfin, un départ qui n’en est pas un, si ce n’est de la pièce seulement. Son odeur est facilement pistable par le chasseur, confirmant les quelques soupçons qui planait sur lui, en plus de comprendre un peu plus son intervention précédente pour fixer l’attention sur les frères,. Il peut alors agir comme il le souhaite pendant qu’ils doivent finir leurs affaires.

Le nain redevient maître de la parole, venant imposer la suite des évènements aux invités, en plus d’expliquer divers détails qui passent d’une oreille avant d’y ressortir aussitôt pour Ahvo. Il préfère garder à l’œil ceux qui les surveillent, tout en évitant de croiser leur regard, qui pourrait remettre le feu aux poudres. Comme à son habitude, il tente de distinguer leur odeur, de sonder leur corps pour en comprendre ses caractéristiques. Un moyen de préparer une contre-attaque si jamais ils devenaient des ennemis. Il a très bien compris que le monde pouvait être sur son chemin, alors il a pris l’habitude de prendre ses dispositions pour mieux s’en sortir.

Pouvant enfin disposer, le mage et l’assassin se dirigent vers la sortie de la grotte, accompagnés par un autre mage du village, qui remarque rapidement la présence du messager, encore dans les environs malgré ses dires. Il l’intègre alors de force dans le groupe, pour les placer dans la maison du défunt. Ne voulant pas aller à l’encontre du village, puis ayant quelques interrogations à poser, Ahvo dépose ses affaires et vient alors à la rencontre de la bête massive qui était blessée. Il l’examine un peu, puis vient créer un contact avec sa main, avant d’exprimer sa pensée, aussitôt transmise par télépathie par le drakyn. Le mage du village ayant terminé avec ses explications, il retourne à ses affaires, laissant le trio seul. Après une rapide vérification sur le fait que personne d’autre n’arrivera, les deux orphelins décident d’obtenir des réponses.

« Messager, enfin, si c’est réellement ce que tu es. On se demande bien ce qu’une personne comme toi fait dans le coin, dans une terre si désolée. Tu t’es servi de nous, même si tu as su contrôler la situation, ce qui nous a aussi profité. Pourtant, on aimerait bien que tu dévoiles un peu plus de choses, voire nous disent plus la vérité. »

Ahvo avait dit ce qu’il avait à dire, il laissait maintenant l’interroger s’expliquer, puis son frère prendre la relève. Pendant ce temps, il essaie de capter des sons, comprendre comment ce village vit durant la nuit. Il entend alors le bruit du métal, des armes se balançant, comme si on s’équipait. Puis  ce sont des pas lourds, annonçant un groupe chargé. Il entend également quelques mots, des annonces, disant de rester à l’intérieur. Les pas se rapprochent, devenant plus audibles, ainsi que le métal vibrant par les mouvements du corps durant la marche. Il active son odorat également, parvient à reconnaître les gardes de la grotte dans le groupe. Il ne cherche pas plus, le signalant aux deux autres.

« Bon, il semble que le village nous veut quelque chose. J’entends un groupe armé venant vers nous. Je présume qu’ils ne sont pas là pour nous escorter dehors. Natael, on fait quoi ? »

Il demandait à son frère. C’est lui qui est plus à même à réfléchir à un plan. Surtout qu’il avait eu des informations de la part du messager, qu’il saura quoi faire de lui aussi.

Suite à l’invitation du Bourgmestre, nous nous retrouvons à trois dans une véritable masure. Je ne suis pas comme mon employeur Tagar, habitué à péter dans de la soie, mais je tiens quand même à un minimum de confort. Cela se voit qu’elle n’a pas été nettoyée depuis des lustres et que les poules ont pris possession des lieux, elles pourraient au moins chier dehors.

Mais ce n’est pas bien grave, je ne compte pas m’éterniser ici bien longtemps. Personnellement je me fiche des conseils du chef de ce village, plus vite, je ramènerai les renseignements sur les armes, plus vite l’Empire pourra gérer la situation. Mais avant cela, je dois parler aux deux zigotos qui m’accompagnent. Ces derniers me prennent d’ailleurs de vitesse et me posent certaines questions, certains ne sachant pas ce qu’est la courtoisie. Toutefois, je pense qu’ils ont le droit de savoir, car ils risquent leurs vies en restant ici. Je prends donc une caisse miraculeusement propre pour m’asseoir dessus et je leur dis :

J’ai été envoyé ici pour découvrir ce qui est arrivé au contrôleur royal et à ses hommes qui ont été envoyés ici. J’ai trouvé une cache d’armes dans la maison du responsable des lieux, je présume donc qu’il s’agit de rebelle et qu’ils ont supprimé l’envoyé du Reike. Je vais maintenant, vous souhaitez bon courage pour la suite et rentré le plus rapidement possible à Maël.

Alors que j’allais me lever, pour quitter cette sinistre demeure, le chasseur m’indique qu’il entend des hommes armés venir dans notre direction. Il ne faut pas être médium pour comprendre ce qui arrive, j’ai été démasqué ! À moins qu’ils ne tuent systématiquement tous les étrangers. J’indique donc rapidement à mes deux colocataires forcés :
Nous ne pouvons pas rester là, il faut que nous quittions le village le plus vite possible.