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Citoyen de La République
Gunnar Bremer
Messages : 209
crédits : 533
crédits : 533
Info personnage
Race: Humain
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique Neutre
Rang: C
-Messieurs, j’ai besoin de volontaires.
Quand le chef a dit ça, j’ai levé des yeux placides vers lui alors que j’étais en train de mettre un point final à mon rapport sur une sordide affaire de cambriolage d’un bourgeois où le simple officier républicain que je suis ne serait pas qu’enquêteur dans l’affaire. Il est toujours particulièrement agréable de passer derrière soi avec la tunique de la République pour effacer les traces qu’on aurait pu laisser. ça pourrit un peu les chiffres, il est vrai, mais je ne serais pas le premier gus à se mettre lui-même en prison. Restons simples.
Le commissaire nous toise avec son air impassible habituel. Rien ne laissait présager d’un quelconque plan foireux, même si quand le commissaire cherche des volontaires, c’est qu’il finit souvent pas compléter par des désigner volontaires. C’est toujours un peu foireux, mais ça fait partie du boulot. Un silence s’est installé dans la salle des officiers, chacun jaugeant ses disponibilités et sa motivation personnelle. Évidemment, il y a toujours des officiers modèles qui se proposent instantanément, mais ils doivent déjà être comptés. Là, on demande plus aux récalcitrants chroniques. Comme les autres, je fais le point sur mes dernières exactions et résultats. J’ai plutôt une balance négative. Beaucoup d’affaires non résolues. Quelques petites frappes qui ont pris pour les autres. On va commencer à me foutre sur des missions pourris. J’en ai pas envie. J’essaie d’être un minimum maître de ma destinée au sein de l’Office. Alors, c’est sans surprise pour mon introspection que je lève la main. Le commissaire hausse un sourcil. Lui est surpris. Mais ça lui va. D’autres gars finissent par suivre. Si Gunnar se bouge, on se bouge, pas vrai les gars ?
J’aurais mieux fait de me couper la main, ce matin-là.
ça a commencé à sentir mauvais quand, réunis dans l’entrée de l’Office, on a vu un Limier sortir du bourreau du commissaire et sortir sans nous adresser un regard. A ce moment là, Terry, un petit boutonneux aussi con que naïf a chuchoté.
-Peut-être que ceux qui s’illustreront lors de cette mission pourront prétendre à être Limier ?
C’est l’une des légendes urbaines qui a cours dans l’office républicain. Celles que les peignes-culs comme nous peuvent accéder au mérite au titre de Limier, ce qui est quand même plus classe qu’officier républicain, mais sans doute plus dangereux et probablement plus chiant si ton boulot, c’est de se mouiller le cul au Razkaal. Je comptais pas déjà briller au-delà même de savoir si cette légende est fondée ou pas, mais qu’il y ait un Limier à n’importe quelle endroit de l’histoire, c’est mauvais. C’est un peu plus tard que le commissaire nous a mis au parfum.
La demi-douzaine de fiers officiers républicains qu’on était allait partir en mission dans la campagne proche, vers le lac Rebirth afin de faire la jonction avec un autre groupe d’officiers républicains pour mettre un terme aux agissements d’un groupe de bandits officiant de ce côté là, particulièrement efficaces et particulièrement sans pitié pour nettoyer des convois de marchandises. De plus, des patrouilles plus réduites s’en sont sorties sans aucun survivant. Un vrai plaisir. Autant vous dire que ça commence à en énerver pas mal dans la haute société et qu’il est temps d’intervenir rapidement et fermement.
Pour la suite, le commissaire n’a pas souhaité nous donner d’avantages de détails à ce moment-là. Évidemment, on l’a interrogé sur la présence du Limier, mais il a répondu laconiquement que toutes les éventualités sont envisagées. Une éventualité comme quoi il y aurait peut-être des gus un peu trop portés sur le massacre ou la magie dans le tas de sorte que des officiers républicains comme nous se retrouveront rapidement en situation difficile ? Vous voyez comment on nous met rapidement dans de bonnes conditions pour partir protéger le bon peuple républicain de la lie de l’humanité.
Alors, on est parti. Et sur la route les rumeurs et les suppositions allaient bon train. Paraîtrait qu’on serait pas loin d’une trentaine dans l’opération et fort heureusement, pas que des tocards comme Terry. Si on a pas de Limier, paraît-il, au moins a-t-on droit à ce qui se fait de solide au sein de l’Office républicain. c’est que grand sorcier ou pas dans les rangs d’en face, il est certain que les sbires seront équipés en coupe-chou et autres instruments de mort. Mais ça, un autre vous le détaillera davantage.
Quand le chef a dit ça, j’ai levé des yeux placides vers lui alors que j’étais en train de mettre un point final à mon rapport sur une sordide affaire de cambriolage d’un bourgeois où le simple officier républicain que je suis ne serait pas qu’enquêteur dans l’affaire. Il est toujours particulièrement agréable de passer derrière soi avec la tunique de la République pour effacer les traces qu’on aurait pu laisser. ça pourrit un peu les chiffres, il est vrai, mais je ne serais pas le premier gus à se mettre lui-même en prison. Restons simples.
Le commissaire nous toise avec son air impassible habituel. Rien ne laissait présager d’un quelconque plan foireux, même si quand le commissaire cherche des volontaires, c’est qu’il finit souvent pas compléter par des désigner volontaires. C’est toujours un peu foireux, mais ça fait partie du boulot. Un silence s’est installé dans la salle des officiers, chacun jaugeant ses disponibilités et sa motivation personnelle. Évidemment, il y a toujours des officiers modèles qui se proposent instantanément, mais ils doivent déjà être comptés. Là, on demande plus aux récalcitrants chroniques. Comme les autres, je fais le point sur mes dernières exactions et résultats. J’ai plutôt une balance négative. Beaucoup d’affaires non résolues. Quelques petites frappes qui ont pris pour les autres. On va commencer à me foutre sur des missions pourris. J’en ai pas envie. J’essaie d’être un minimum maître de ma destinée au sein de l’Office. Alors, c’est sans surprise pour mon introspection que je lève la main. Le commissaire hausse un sourcil. Lui est surpris. Mais ça lui va. D’autres gars finissent par suivre. Si Gunnar se bouge, on se bouge, pas vrai les gars ?
J’aurais mieux fait de me couper la main, ce matin-là.
ça a commencé à sentir mauvais quand, réunis dans l’entrée de l’Office, on a vu un Limier sortir du bourreau du commissaire et sortir sans nous adresser un regard. A ce moment là, Terry, un petit boutonneux aussi con que naïf a chuchoté.
-Peut-être que ceux qui s’illustreront lors de cette mission pourront prétendre à être Limier ?
C’est l’une des légendes urbaines qui a cours dans l’office républicain. Celles que les peignes-culs comme nous peuvent accéder au mérite au titre de Limier, ce qui est quand même plus classe qu’officier républicain, mais sans doute plus dangereux et probablement plus chiant si ton boulot, c’est de se mouiller le cul au Razkaal. Je comptais pas déjà briller au-delà même de savoir si cette légende est fondée ou pas, mais qu’il y ait un Limier à n’importe quelle endroit de l’histoire, c’est mauvais. C’est un peu plus tard que le commissaire nous a mis au parfum.
La demi-douzaine de fiers officiers républicains qu’on était allait partir en mission dans la campagne proche, vers le lac Rebirth afin de faire la jonction avec un autre groupe d’officiers républicains pour mettre un terme aux agissements d’un groupe de bandits officiant de ce côté là, particulièrement efficaces et particulièrement sans pitié pour nettoyer des convois de marchandises. De plus, des patrouilles plus réduites s’en sont sorties sans aucun survivant. Un vrai plaisir. Autant vous dire que ça commence à en énerver pas mal dans la haute société et qu’il est temps d’intervenir rapidement et fermement.
Pour la suite, le commissaire n’a pas souhaité nous donner d’avantages de détails à ce moment-là. Évidemment, on l’a interrogé sur la présence du Limier, mais il a répondu laconiquement que toutes les éventualités sont envisagées. Une éventualité comme quoi il y aurait peut-être des gus un peu trop portés sur le massacre ou la magie dans le tas de sorte que des officiers républicains comme nous se retrouveront rapidement en situation difficile ? Vous voyez comment on nous met rapidement dans de bonnes conditions pour partir protéger le bon peuple républicain de la lie de l’humanité.
Alors, on est parti. Et sur la route les rumeurs et les suppositions allaient bon train. Paraîtrait qu’on serait pas loin d’une trentaine dans l’opération et fort heureusement, pas que des tocards comme Terry. Si on a pas de Limier, paraît-il, au moins a-t-on droit à ce qui se fait de solide au sein de l’Office républicain. c’est que grand sorcier ou pas dans les rangs d’en face, il est certain que les sbires seront équipés en coupe-chou et autres instruments de mort. Mais ça, un autre vous le détaillera davantage.
Au rythme des pas des brigands, leurs lourdes armures rouillées émettaient une multitude de cliquetis, transformant leur marche annonciatrice de mort en un véritable orchestre d'acier et de cuir froissé. Le succès de leurs précédentes aventures les rendaient confiants et d'autant plus courageux que lors de leur arrivée en terre républicaine. Abreuvés par le sang qui coulait à flots, les hommes et femmes d'armes menés au combat avaient d'abord cru la main gantée d'acier des officiers qui régnaient en maitre mais, au fil des assauts, les crapules avaient réalisé que les représentants de l'ordre n'étaient, au final, que de simples combattants qu'une flèche bien placée permettait d'anéantir, qu'ils fussent hérauts de la justice ou non.
En vérité, pour qui avait vécu l'horreur des batailles sanglantes qui faisaient légion dans le grand Nord, cette excursion punitive semblait finalement bien paisible. Lors de leurs virées, les malfrats armés jusqu'aux dents s'en prenaient principalement à des convois de marchands qu'ils massacraient sans une once d'humanité, broyant et dévorant tout sur leur passage en véritable fléau qu'ils étaient devenus. Dans les rangs de ces fous de violence, on ne discernait plus des hommes mais bel et bien des bêtes assoiffées de carnage, nées pour tuer et prendre. Ce que certains peinaient encore à comprendre toutefois, c'était qu'un seul et unique atout avait permis à leur petite brochette de s'en tirer à si bon compte.
Siégeant au milieu de l'escouade, une titanesque fissure se dressait par dessus celle des autres. Peu vêtu, le colosse barbare dont la crinière blanche voletait derrière lui s'avançait à pas lourds, portant sa massue aux impensables dimensions sur l'épaule. Son fidèle masque rouge accroché au visage, il progressait sans se voir gêné par ces compères qui, peu téméraires, ne se risquaient jamais à l'approcher de trop près de peur de se manger une gifle suffisamment méchamment placée pour leur déraciner quelques chicots. Tout allié qu'il était à cette troupe, l'Ogre n'en était pas moins un sauvage capable de blesser ses compagnons au moindre coup de sang.
Et étrangement, là où beaucoup souriaient et échangeaient diverses anecdotes sur les précédents coups menés par la bande, l'oni restait parfaitement silencieux, observant les alentours avec une précaution toute particulière. Il était étrange de le voir si consciencieux, lui qui avait pour habitude de se montrer aussi jovial malgré l'effroi qu'il inspirait souvent à ses congénères. Les plus avertis d'entre eux trouvaient d'ailleurs curieux qu'il se montre si calme, lui dont l'exubérance naturelle constituait le peu de charme qui le séparait d'une bête vorace. Tout prédateur qu'il était, il était doté d'un instinct et, pour une raison qu'il ignorait lui-même, Kahl le terrible se sentait aujourd'hui bien mal à l'aise. Un pressentiment, une impression que quelque chose de mauvais se tramait.
"Attendez les gars."
Lorsque le brouhaha ambiant stoppa net suite à l'appel de l'un des brigands en tête de convoi, un son tout à fait perturbant leur apparut soudainement. Par delà les arbres qui masquaient l'horizon, l'écho d'une marche toute aussi rythmée que la leur se fit entendre. Aussitôt, les combattants alertés se préparèrent à l'éventualité d'un affrontement, chose qui motivait justement leur déplacement. Celui qui avait prononcé la mise en garde sourit allègrement et passa une langue grise sur ses lèvres desséchées par le froid. Après un coup d'œil plein de sous-entendu belliqueux adressé à la foule de voyous, il fit un signe de tête pour intimer à la troupe d'accélérer le pas. C'était toujours ainsi qu'ils avaient procédé, en prenant d'assaut tout ce qui semblait à leur portée sans se soucier des risques potentielles.
C'était d'ailleurs ce qui, inévitablement, les mèneraient à leur perte.
L'avancée reprit, armes sorties et prêtes à frapper cependant. S'avançant avec plus d'attention, les prédateurs se tapirent dans l'ombre, profitant d'un terrain certes inhospitalier mais regorgeant de cachettes et autres renfoncements pratiques afin de faciliter leur infiltration. Coutumiers de tels opérations, ils prenaient soin de se déplacer dans un calme surprenant en vue de leur nombre. Leur progression se faisaient sans peine, car tous étaient habitués à des zones aussi contraignantes. L'oni géant, quant à lui, jubilait intérieurement à l'idée de pouvoir jouer de sa massue malgré cette désagréable sensation qui lui martelait toujours l'esprit. S'il ne connaissait pas la peur, il ressentait une forme d'excitation assimilable à de l'anxiété, chose rare pour celui que seul le combat animait. Son regard insistait allait d'un arbre à l'autre, cherchant inlassablement entre les feuillages les signes de la troupe dont ils avaient entendu les mouvements. Puis vint enfin le premier signe et, avec lui, les inquiétudes du colosse s'effacèrent instantanément.
Voir sa proie s'avancer au loin en une fine apparition entre deux sapins fut assez pour chasser les doutes de son esprit. Sourire invisible derrière son masque, le monstre pointa de son doigt griffu une direction et son indication fut aussitôt assimilée par ses pairs. Tous se tournèrent silencieusement dans le sens indiqué, jouissant du privilège de la surprise pour mener à bien leur attaque. Une embuscade, froide et sanguinaire, voilà qui entrait parfaitement dans leur domaine de compétences. Accroupis, les voyous s'approchèrent encore un peu, escaladant la pente afin de prendre l'ascendant sur la troupe qui passait juste à côté d'eux mais, une fois rapprochés, ils discernèrent sans mal que les agneaux supposés étaient peut être finalement une belle meute de loups. L'un des brigands se retourna, laissant transparaître son angoisse lorsqu'il murmura :
"Kahl, c'est un foutu bataillon là. C'est pas des marchands, c'est des officiers républicains."
La grimace mauvaise du géant se renfrogna alors. Ce n'était pas le genre de cibles auxquelles le monstre souhaitait se frotter. Il avait certes foi en ses aptitudes martiales, mais les pertes occasionnées par une attaque sur de tels adversaires risquait de susciter plus de problèmes qu'autre chose. D'un signe de tête, le géant fit comprendre à ses hommes qu'il valait mieux faire profil bas, ordre inhabituel de sa part. Que faisaient-ils ici, au beau milieu de nul part ? Leur tomber dessus paraissait impensable mais, en vue de leur nombre, les crapules risquaient d'être vite découvertes par les représentants de la loi. Allongés dans les fourrées, ils se turent, cherchant à laisser passer le groupe sans se faire remarquer. D'un coup, les bruits de pas des traqueurs s'estompèrent pour laisser place à un silence pesant.
Cela sentait mauvais.
En vérité, pour qui avait vécu l'horreur des batailles sanglantes qui faisaient légion dans le grand Nord, cette excursion punitive semblait finalement bien paisible. Lors de leurs virées, les malfrats armés jusqu'aux dents s'en prenaient principalement à des convois de marchands qu'ils massacraient sans une once d'humanité, broyant et dévorant tout sur leur passage en véritable fléau qu'ils étaient devenus. Dans les rangs de ces fous de violence, on ne discernait plus des hommes mais bel et bien des bêtes assoiffées de carnage, nées pour tuer et prendre. Ce que certains peinaient encore à comprendre toutefois, c'était qu'un seul et unique atout avait permis à leur petite brochette de s'en tirer à si bon compte.
Siégeant au milieu de l'escouade, une titanesque fissure se dressait par dessus celle des autres. Peu vêtu, le colosse barbare dont la crinière blanche voletait derrière lui s'avançait à pas lourds, portant sa massue aux impensables dimensions sur l'épaule. Son fidèle masque rouge accroché au visage, il progressait sans se voir gêné par ces compères qui, peu téméraires, ne se risquaient jamais à l'approcher de trop près de peur de se manger une gifle suffisamment méchamment placée pour leur déraciner quelques chicots. Tout allié qu'il était à cette troupe, l'Ogre n'en était pas moins un sauvage capable de blesser ses compagnons au moindre coup de sang.
Et étrangement, là où beaucoup souriaient et échangeaient diverses anecdotes sur les précédents coups menés par la bande, l'oni restait parfaitement silencieux, observant les alentours avec une précaution toute particulière. Il était étrange de le voir si consciencieux, lui qui avait pour habitude de se montrer aussi jovial malgré l'effroi qu'il inspirait souvent à ses congénères. Les plus avertis d'entre eux trouvaient d'ailleurs curieux qu'il se montre si calme, lui dont l'exubérance naturelle constituait le peu de charme qui le séparait d'une bête vorace. Tout prédateur qu'il était, il était doté d'un instinct et, pour une raison qu'il ignorait lui-même, Kahl le terrible se sentait aujourd'hui bien mal à l'aise. Un pressentiment, une impression que quelque chose de mauvais se tramait.
"Attendez les gars."
Lorsque le brouhaha ambiant stoppa net suite à l'appel de l'un des brigands en tête de convoi, un son tout à fait perturbant leur apparut soudainement. Par delà les arbres qui masquaient l'horizon, l'écho d'une marche toute aussi rythmée que la leur se fit entendre. Aussitôt, les combattants alertés se préparèrent à l'éventualité d'un affrontement, chose qui motivait justement leur déplacement. Celui qui avait prononcé la mise en garde sourit allègrement et passa une langue grise sur ses lèvres desséchées par le froid. Après un coup d'œil plein de sous-entendu belliqueux adressé à la foule de voyous, il fit un signe de tête pour intimer à la troupe d'accélérer le pas. C'était toujours ainsi qu'ils avaient procédé, en prenant d'assaut tout ce qui semblait à leur portée sans se soucier des risques potentielles.
C'était d'ailleurs ce qui, inévitablement, les mèneraient à leur perte.
L'avancée reprit, armes sorties et prêtes à frapper cependant. S'avançant avec plus d'attention, les prédateurs se tapirent dans l'ombre, profitant d'un terrain certes inhospitalier mais regorgeant de cachettes et autres renfoncements pratiques afin de faciliter leur infiltration. Coutumiers de tels opérations, ils prenaient soin de se déplacer dans un calme surprenant en vue de leur nombre. Leur progression se faisaient sans peine, car tous étaient habitués à des zones aussi contraignantes. L'oni géant, quant à lui, jubilait intérieurement à l'idée de pouvoir jouer de sa massue malgré cette désagréable sensation qui lui martelait toujours l'esprit. S'il ne connaissait pas la peur, il ressentait une forme d'excitation assimilable à de l'anxiété, chose rare pour celui que seul le combat animait. Son regard insistait allait d'un arbre à l'autre, cherchant inlassablement entre les feuillages les signes de la troupe dont ils avaient entendu les mouvements. Puis vint enfin le premier signe et, avec lui, les inquiétudes du colosse s'effacèrent instantanément.
Voir sa proie s'avancer au loin en une fine apparition entre deux sapins fut assez pour chasser les doutes de son esprit. Sourire invisible derrière son masque, le monstre pointa de son doigt griffu une direction et son indication fut aussitôt assimilée par ses pairs. Tous se tournèrent silencieusement dans le sens indiqué, jouissant du privilège de la surprise pour mener à bien leur attaque. Une embuscade, froide et sanguinaire, voilà qui entrait parfaitement dans leur domaine de compétences. Accroupis, les voyous s'approchèrent encore un peu, escaladant la pente afin de prendre l'ascendant sur la troupe qui passait juste à côté d'eux mais, une fois rapprochés, ils discernèrent sans mal que les agneaux supposés étaient peut être finalement une belle meute de loups. L'un des brigands se retourna, laissant transparaître son angoisse lorsqu'il murmura :
"Kahl, c'est un foutu bataillon là. C'est pas des marchands, c'est des officiers républicains."
La grimace mauvaise du géant se renfrogna alors. Ce n'était pas le genre de cibles auxquelles le monstre souhaitait se frotter. Il avait certes foi en ses aptitudes martiales, mais les pertes occasionnées par une attaque sur de tels adversaires risquait de susciter plus de problèmes qu'autre chose. D'un signe de tête, le géant fit comprendre à ses hommes qu'il valait mieux faire profil bas, ordre inhabituel de sa part. Que faisaient-ils ici, au beau milieu de nul part ? Leur tomber dessus paraissait impensable mais, en vue de leur nombre, les crapules risquaient d'être vite découvertes par les représentants de la loi. Allongés dans les fourrées, ils se turent, cherchant à laisser passer le groupe sans se faire remarquer. D'un coup, les bruits de pas des traqueurs s'estompèrent pour laisser place à un silence pesant.
Cela sentait mauvais.
Citoyen de La République
Gunnar Bremer
Messages : 209
crédits : 533
crédits : 533
Info personnage
Race: Humain
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique Neutre
Rang: C
-Messieurs, j’ai besoin de volontaires.
Comme un air de déjà vu, non ?
Je lève mon regard vers le capitaine d’escouade, droit dans ses bottes, nous toisant de haut, nous, les gars de Courage qui jouent tranquillement aux cartes dans un coin du camp. C’est pas parce qu’on est en mission qu’il ne faut pas décompresser. Le repos est important avant de combattre, c’est ce que me disent tous les vétérans. Et comme ils ont survécu avec ce genre de conseil, on les prend aux mots sans rechigner. Tout le monde n’est pas encore là. Il paraît qu’on doit recevoir encore une unité de la Grande Armée Républicaine spécialisée dans le combat forestier. En attendant, on a fait la jonction il y a quelques heures avec les troupes de Justice. La zone d’opérations des bandits étant à cheval sur les zones de contrôles des deux garnisons, les officiels ont décidé de mener une opération commune pour la bonne santé des manœuvres inter-garnisons, d’après le charabia qu’on nous a pondu. Moi, de ce que je lis, c’est qu’il préfère diviser les pertes dans les deux garnisons, elles se verront moins sur le papier. Ambiance. Pour l’instant, on a pas trop l’occasion de se plaindre. On s’est installé dans une vaste clairière avec un cours d’eau non loin. On est bien équipé et on a pensé au tour de garde. Je me suis arrangé pour que j’en sois exempté avec un collègue qui me devait un service. C’est un coup à se faire étrangler par surprise, ça, et vous savez ô combien je tiens à la vie.
Mais les volontaires, donc. La proposition du capitaine n’enchante personne. Ce qui devait arriver arriva, surtout avec le petit sourire qu’il avait quand il arriva, il nous a tous désignés d’office volontaire. Réunis avec une douzaine d'autres pelos à la gueule maussade, on écoute les instructions du Commissaire en charge de l’opération, dont j’ai même oublié le nom, car il n’est pas important à l’histoire, mais il faut bien avoir un. D’après les premiers rapports, la présence de la troupe de bandits dans les environs a été confirmée. C’est qu’une aussi grosse quantité de gaillards en armures, ça finit par laisser des traces. Pour l’instant, ils sont mobiles, bénéficiant de toute la liberté pour se mouvoir dans le secteur, mais ce n’est pas au goût du Commissaire qui compte quadriller le secteur avec les volontaires que nous sommes. Personne ne rigole.
du coin de l'œil, j’observe une dizaine d’autres gars, prêts au combat. Clairement des vétérans. Ils n’écoutent pas les instructions. Ils ne sont pas là pour ça. De ce que j’arrive à lire entre les lignes, c’est que les simples gars comme nous, on est envoyé en première ligne pour identifier la présence ennemi, resserrer l'étreinte sur eux et servir d'appât pour l’intervention d’un groupe armé et compétent au meilleur des moments. Je me permets alors une question loin d’être anodine.
-On fait quoi si on repère l’ennemi ?
-Vous venez au rapport. Ou vous le signalez au cor.
Bravo la discrétion. Les petits cors qu’on a à disposition sont parfaits pour se faire entendre, mais ça nous met une cible en plein milieu de la figure. Des archers pourraient nous tirer au bruit avec des instruments pareil. Vous vous rappelez quand je vous disais qu’il voulait diviser les pertes ? Je sens qu’ils ne compteront pas pour tout ce qui est éclaireurs. Le commissaire du bataillon semble prêt à avoir son succès, qu’importe le prix qui sera à coup sûr élevé. Quand on met bout à bout les exactions de ce groupes de bandits, on peine à croire qu’on va s’en tirer héroïquement sans perte. A moins qu’ils ne lâchent les armes. On peut rêver ?
Dix minutes plus tard, je pars avec Terry et Gontran, un gars sûr qui a l'œil vif, même s’il n’en a plus qu’un. On a laissé le cor à Terry, il est tout de même plus agile pour écrire des rapports que pour pointer son arme dans la bonne direction. La demi-douzaine de groupes se sépare dans de multiples directions, bravant la végétation dense des bois, se séparant de plus en plus pour ratisser le plus d’espace. Je suis pas un grand fan des balades champêtres, si vous voulez mon avis. Heureusement que le cuir de notre équipement nous protège des fougères et des autres saloperies du genre. Pour le reste, c’est silencieux. J’aime pas trop quand c’est silencieux. ça donne l’impression qu’il y a une mauvaise ambiance et je raconterais bien des conneries avec Gontran, mais ça ne serait pas productif. Alors, on avance et on ferme sa gueule, maussade, en gardant à l’esprit que ça nous préserve des inepties de Terry, ce silence forcé.
-Et si on les croise, on fait quoi ?
Finalement, il a parlé, de sa voix blanche, de celui qui a bien compris que ça ne va pas être joli. Gontran ne lui lâche pas un regard.
-Tu souffles dans le cor et tu cours.
-Où ?
-Dans la direction opposée à ceux qui veulent te buter.
-Vous me protégerez ?
-Si ça ne tenait qu’à moi, je t’abandonnerais derrière, Terry.
-... pas très gentil, Gunnar.
On ne survit pas en étant gentil. ça suffit à le faire taire. Et on continue d’avancer. Je sais pas pendant combien de temps. En tout cas, jusqu’à ce qu’on attend ce produit. Le son d’un cor. Sur notre droite.
-Je peux courir ?
-Non. On avance.
On bifurque dans la direction. Comme dirait l’autre, ça sent mauvais. On va bientôt finir par se renifler le cul.
Comme un air de déjà vu, non ?
Je lève mon regard vers le capitaine d’escouade, droit dans ses bottes, nous toisant de haut, nous, les gars de Courage qui jouent tranquillement aux cartes dans un coin du camp. C’est pas parce qu’on est en mission qu’il ne faut pas décompresser. Le repos est important avant de combattre, c’est ce que me disent tous les vétérans. Et comme ils ont survécu avec ce genre de conseil, on les prend aux mots sans rechigner. Tout le monde n’est pas encore là. Il paraît qu’on doit recevoir encore une unité de la Grande Armée Républicaine spécialisée dans le combat forestier. En attendant, on a fait la jonction il y a quelques heures avec les troupes de Justice. La zone d’opérations des bandits étant à cheval sur les zones de contrôles des deux garnisons, les officiels ont décidé de mener une opération commune pour la bonne santé des manœuvres inter-garnisons, d’après le charabia qu’on nous a pondu. Moi, de ce que je lis, c’est qu’il préfère diviser les pertes dans les deux garnisons, elles se verront moins sur le papier. Ambiance. Pour l’instant, on a pas trop l’occasion de se plaindre. On s’est installé dans une vaste clairière avec un cours d’eau non loin. On est bien équipé et on a pensé au tour de garde. Je me suis arrangé pour que j’en sois exempté avec un collègue qui me devait un service. C’est un coup à se faire étrangler par surprise, ça, et vous savez ô combien je tiens à la vie.
Mais les volontaires, donc. La proposition du capitaine n’enchante personne. Ce qui devait arriver arriva, surtout avec le petit sourire qu’il avait quand il arriva, il nous a tous désignés d’office volontaire. Réunis avec une douzaine d'autres pelos à la gueule maussade, on écoute les instructions du Commissaire en charge de l’opération, dont j’ai même oublié le nom, car il n’est pas important à l’histoire, mais il faut bien avoir un. D’après les premiers rapports, la présence de la troupe de bandits dans les environs a été confirmée. C’est qu’une aussi grosse quantité de gaillards en armures, ça finit par laisser des traces. Pour l’instant, ils sont mobiles, bénéficiant de toute la liberté pour se mouvoir dans le secteur, mais ce n’est pas au goût du Commissaire qui compte quadriller le secteur avec les volontaires que nous sommes. Personne ne rigole.
du coin de l'œil, j’observe une dizaine d’autres gars, prêts au combat. Clairement des vétérans. Ils n’écoutent pas les instructions. Ils ne sont pas là pour ça. De ce que j’arrive à lire entre les lignes, c’est que les simples gars comme nous, on est envoyé en première ligne pour identifier la présence ennemi, resserrer l'étreinte sur eux et servir d'appât pour l’intervention d’un groupe armé et compétent au meilleur des moments. Je me permets alors une question loin d’être anodine.
-On fait quoi si on repère l’ennemi ?
-Vous venez au rapport. Ou vous le signalez au cor.
Bravo la discrétion. Les petits cors qu’on a à disposition sont parfaits pour se faire entendre, mais ça nous met une cible en plein milieu de la figure. Des archers pourraient nous tirer au bruit avec des instruments pareil. Vous vous rappelez quand je vous disais qu’il voulait diviser les pertes ? Je sens qu’ils ne compteront pas pour tout ce qui est éclaireurs. Le commissaire du bataillon semble prêt à avoir son succès, qu’importe le prix qui sera à coup sûr élevé. Quand on met bout à bout les exactions de ce groupes de bandits, on peine à croire qu’on va s’en tirer héroïquement sans perte. A moins qu’ils ne lâchent les armes. On peut rêver ?
Dix minutes plus tard, je pars avec Terry et Gontran, un gars sûr qui a l'œil vif, même s’il n’en a plus qu’un. On a laissé le cor à Terry, il est tout de même plus agile pour écrire des rapports que pour pointer son arme dans la bonne direction. La demi-douzaine de groupes se sépare dans de multiples directions, bravant la végétation dense des bois, se séparant de plus en plus pour ratisser le plus d’espace. Je suis pas un grand fan des balades champêtres, si vous voulez mon avis. Heureusement que le cuir de notre équipement nous protège des fougères et des autres saloperies du genre. Pour le reste, c’est silencieux. J’aime pas trop quand c’est silencieux. ça donne l’impression qu’il y a une mauvaise ambiance et je raconterais bien des conneries avec Gontran, mais ça ne serait pas productif. Alors, on avance et on ferme sa gueule, maussade, en gardant à l’esprit que ça nous préserve des inepties de Terry, ce silence forcé.
-Et si on les croise, on fait quoi ?
Finalement, il a parlé, de sa voix blanche, de celui qui a bien compris que ça ne va pas être joli. Gontran ne lui lâche pas un regard.
-Tu souffles dans le cor et tu cours.
-Où ?
-Dans la direction opposée à ceux qui veulent te buter.
-Vous me protégerez ?
-Si ça ne tenait qu’à moi, je t’abandonnerais derrière, Terry.
-... pas très gentil, Gunnar.
On ne survit pas en étant gentil. ça suffit à le faire taire. Et on continue d’avancer. Je sais pas pendant combien de temps. En tout cas, jusqu’à ce qu’on attend ce produit. Le son d’un cor. Sur notre droite.
-Je peux courir ?
-Non. On avance.
On bifurque dans la direction. Comme dirait l’autre, ça sent mauvais. On va bientôt finir par se renifler le cul.
Les soupçons des brigands se confirmèrent. Malgré leur positionnement furtif, les hommes de loi se tournèrent les uns après les autres dans leur direction, marmonnant des directives tout en revoyant leur formation. Avaient-ils réellement repéré leurs adversaires, ou se préparaient-ils simplement à l'éventualité de les croiser dans les broussailles. Si seuls les bruits de pas des militaires brisaient le silence de la forêt, chacun savait que le tonnerre risquait d'éclater d'un instant à l'autre. Coutelas armés et arcs bandés, les hommes de main patientaient dans l'ombre, attendant nerveusement une directive de la part de l'un de leurs supérieurs. Toujours à plat ventre, quant à lui, le bonhomme qui avait interpelé le géant tourna la tête pour faire part de ses doutes à son frère d'arme.
"J'crois qu'ils viennent vers nous, Kahl. On prend l'initiative, ou on les laisse approcher ?"
Kahl ne répondit pas immédiatement, jaugeant ses cibles tel un prédateur affamé qui hésite encore avant d'abattre un adversaire plus imposant que lui. Après une pause marquée, il se contenta d'ouvrir fébrilement la bouche derrière son masque pourpre. Une brume glaciale s'en échappa en un mince filet, traduisant aussitôt ses pulsions meurtrières et offrant la réponse tant recherchée par son compère. Ce dernier ne se fit pas prier et se redressa d'un bond, puis effectua toute une série de gestes pour signifier aux combattants qu'il était temps de passer à l'action. Le premier coup fut alors porté dans un sifflement long et poignant.
Une flèche, tirée avec habileté par un archer émérite qui, déjà, avait fait la fierté de la bande dans de nombreuses altercations. C'était l'un des hommes du Nord, membre d'origine de la bande de l'Ogre. Un combattant formidable formé par la chasse et la bataille, un homme qui...
...Venait tout juste de se faire réduire en une bouillie sanglante dans un éclair assourdissant. Juste après la flèche, un éclair violacé avait filé droit en direction du voyou, le touchant de plein fouet. Là où se tenait quelques secondes plus tôt le fier tireur nordique, seule une paire de jambes à moitié carbonisée se trouvait. Les muscles tendus par l'impact léthal du projectile magique, les jambes conservèrent un instant leur posture martiale avant de s'écrouler sur le côté. Les yeux écarquillés par la surprise et la peur, les brigands réalisèrent enfin à qui ils avaient affaire. Loin d'une patrouille passablement assoupie, ils étaient cette fois-ci confrontés à de véritables guerriers, parés à toute éventualité et bâtis pour faire face aux menaces.
"Ils ont eu l'un des nôtres ! Chargez !"
Le cri de guerre résonna en un écho meurtrier lorsque chaque homme et chaque femme, loin d'être dérouté par la mort de leur frère d'armes, se dressèrent en chœur tel un seul homme pour partir au front, fondant sur les républicains avec une brutalité sauvage. Alors que flèches et projectiles magiques fusaient dans un océan cauchemardesque de violence, un cor se fit entendre et l'oni, pourtant paré au combat, fut décontenancé par le son produit. Des renforts ? Son pressentiment revint à la charge, plus incisif cette fois-ci, l'Ogre sut alors que quelque chose clochait bel et bien. Les patrouilles lancées en solitaire n'avaient pas pour habitude de se scinder, il s'agissait donc une autre équipe complète qui risquait de leur tomber dessus. Il était cependant trop tard pour revenir en arrière, aussi le colosse fit enfin son entrée.
Les troupes de crapules s'amincissaient à chaque coup porté et les membres de la bande réalisaient, non sans stupéfaction, qu'ils étaient finalement loin d'être aussi invincibles que ce qu'avait laissé supposer leurs précédentes victoires. Ce combat hargneux les renvoyait au Nord, aux cadavres gelés de leurs pairs et à la haine qui suintait en chaque chose de leur quotidien bestial. Ce fut alors que l'espoir s'affaiblissait qu'un énorme cratère se forma non loin de la mêlée, ce dans un fracas gargantuesque qui attira l'attention de chacun sur le nouvel arrivant. Au beau milieu des décombres, une silhouette se forma dans un nuage de poussière, une ombre titanesque qui surplombait chaque guerrier, impérieuse et terrifiante.
Un rugissement s'échappa de la fumée et un nuage glacé se forma à l'épicentre de l'étrange explosion. Des sourires mauvais se dessinaient déjà sur les faciès des crapules, car ils savaient tous que leur atout avait enfin décidé de se révéler, se joignant à l'effort de guerre après son entrée spectaculaire. En un éclair, un bras monstrueux s'extirpa des ténèbres, armant un coup de massue pour ensuite frapper latéralement les soldats. Ceux qui furent spectateurs de l'attaque furent ébahis par la toute-puissance de cet assaut frontal car, pire que d'être blessés, les cinq hommes frappés par l'arme anormalement grande furent projetés en l'air tels de vulgaires poupées, ce dans une insupportable symphonie de hurlements plein d'agonie. Le sang glacé par ce terrible évènement, beaucoup de militaires eurent bien de la peine à conserver leur esprit combattif, une opportunité que les brigands saisirent pour reprendre le dessus.
"Vous pouvez rien contre nous ! On a l'Ogre, bande d'imbéciles ! L'Ogre va tous vous bouffer !"
Le hurleur rendu fou par le sang qui maculait sa gueule cassée se fendit d'un éclat de rire sardonique avant de replonger ses haches dans une gorge qui passait bien trop près de ses lames. Le regain d'assurance des bandits alimenta encore davantage le courroux du démoniaque personnage à l'origine de ce vivifiant retour de bâton. D'un coup porté dans le vide, il chassa toute la poussière accumulée en l'air et révéla ainsi à ses adversaires sa terrible apparence, toute en muscle mais aussi en glace. Le corps partiellement couvert d'éclats glacés, il avait apparemment laissé parler sa rage intérieure dans ce premier assaut et ne comptait pas s'arrêter en si bon changement. Après un énième beuglement bestial, il releva son gourdin et se prépara à frapper le sol pour créer une immense onde de choc, mais ce fut à cet instant précis que les renforts se dévoilèrent depuis les ombres.
Leur adressant un regard haineux, l'oni pivota à la dernière seconde et frappa le sol de toute sa force destructrice, brisant le sol avec une précision si absolue qu'une fissure parfaite s'y forma. L'onde de choc générée à l'impact fonça droit vers les nouveaux arrivants, les punissant dés leur entrée tout en leur offrant un avant-goût de ce dont était capable le monstre qu'ils avaient osé défier.
"J'crois qu'ils viennent vers nous, Kahl. On prend l'initiative, ou on les laisse approcher ?"
Kahl ne répondit pas immédiatement, jaugeant ses cibles tel un prédateur affamé qui hésite encore avant d'abattre un adversaire plus imposant que lui. Après une pause marquée, il se contenta d'ouvrir fébrilement la bouche derrière son masque pourpre. Une brume glaciale s'en échappa en un mince filet, traduisant aussitôt ses pulsions meurtrières et offrant la réponse tant recherchée par son compère. Ce dernier ne se fit pas prier et se redressa d'un bond, puis effectua toute une série de gestes pour signifier aux combattants qu'il était temps de passer à l'action. Le premier coup fut alors porté dans un sifflement long et poignant.
Une flèche, tirée avec habileté par un archer émérite qui, déjà, avait fait la fierté de la bande dans de nombreuses altercations. C'était l'un des hommes du Nord, membre d'origine de la bande de l'Ogre. Un combattant formidable formé par la chasse et la bataille, un homme qui...
...Venait tout juste de se faire réduire en une bouillie sanglante dans un éclair assourdissant. Juste après la flèche, un éclair violacé avait filé droit en direction du voyou, le touchant de plein fouet. Là où se tenait quelques secondes plus tôt le fier tireur nordique, seule une paire de jambes à moitié carbonisée se trouvait. Les muscles tendus par l'impact léthal du projectile magique, les jambes conservèrent un instant leur posture martiale avant de s'écrouler sur le côté. Les yeux écarquillés par la surprise et la peur, les brigands réalisèrent enfin à qui ils avaient affaire. Loin d'une patrouille passablement assoupie, ils étaient cette fois-ci confrontés à de véritables guerriers, parés à toute éventualité et bâtis pour faire face aux menaces.
"Ils ont eu l'un des nôtres ! Chargez !"
Le cri de guerre résonna en un écho meurtrier lorsque chaque homme et chaque femme, loin d'être dérouté par la mort de leur frère d'armes, se dressèrent en chœur tel un seul homme pour partir au front, fondant sur les républicains avec une brutalité sauvage. Alors que flèches et projectiles magiques fusaient dans un océan cauchemardesque de violence, un cor se fit entendre et l'oni, pourtant paré au combat, fut décontenancé par le son produit. Des renforts ? Son pressentiment revint à la charge, plus incisif cette fois-ci, l'Ogre sut alors que quelque chose clochait bel et bien. Les patrouilles lancées en solitaire n'avaient pas pour habitude de se scinder, il s'agissait donc une autre équipe complète qui risquait de leur tomber dessus. Il était cependant trop tard pour revenir en arrière, aussi le colosse fit enfin son entrée.
Les troupes de crapules s'amincissaient à chaque coup porté et les membres de la bande réalisaient, non sans stupéfaction, qu'ils étaient finalement loin d'être aussi invincibles que ce qu'avait laissé supposer leurs précédentes victoires. Ce combat hargneux les renvoyait au Nord, aux cadavres gelés de leurs pairs et à la haine qui suintait en chaque chose de leur quotidien bestial. Ce fut alors que l'espoir s'affaiblissait qu'un énorme cratère se forma non loin de la mêlée, ce dans un fracas gargantuesque qui attira l'attention de chacun sur le nouvel arrivant. Au beau milieu des décombres, une silhouette se forma dans un nuage de poussière, une ombre titanesque qui surplombait chaque guerrier, impérieuse et terrifiante.
Un rugissement s'échappa de la fumée et un nuage glacé se forma à l'épicentre de l'étrange explosion. Des sourires mauvais se dessinaient déjà sur les faciès des crapules, car ils savaient tous que leur atout avait enfin décidé de se révéler, se joignant à l'effort de guerre après son entrée spectaculaire. En un éclair, un bras monstrueux s'extirpa des ténèbres, armant un coup de massue pour ensuite frapper latéralement les soldats. Ceux qui furent spectateurs de l'attaque furent ébahis par la toute-puissance de cet assaut frontal car, pire que d'être blessés, les cinq hommes frappés par l'arme anormalement grande furent projetés en l'air tels de vulgaires poupées, ce dans une insupportable symphonie de hurlements plein d'agonie. Le sang glacé par ce terrible évènement, beaucoup de militaires eurent bien de la peine à conserver leur esprit combattif, une opportunité que les brigands saisirent pour reprendre le dessus.
"Vous pouvez rien contre nous ! On a l'Ogre, bande d'imbéciles ! L'Ogre va tous vous bouffer !"
Le hurleur rendu fou par le sang qui maculait sa gueule cassée se fendit d'un éclat de rire sardonique avant de replonger ses haches dans une gorge qui passait bien trop près de ses lames. Le regain d'assurance des bandits alimenta encore davantage le courroux du démoniaque personnage à l'origine de ce vivifiant retour de bâton. D'un coup porté dans le vide, il chassa toute la poussière accumulée en l'air et révéla ainsi à ses adversaires sa terrible apparence, toute en muscle mais aussi en glace. Le corps partiellement couvert d'éclats glacés, il avait apparemment laissé parler sa rage intérieure dans ce premier assaut et ne comptait pas s'arrêter en si bon changement. Après un énième beuglement bestial, il releva son gourdin et se prépara à frapper le sol pour créer une immense onde de choc, mais ce fut à cet instant précis que les renforts se dévoilèrent depuis les ombres.
Leur adressant un regard haineux, l'oni pivota à la dernière seconde et frappa le sol de toute sa force destructrice, brisant le sol avec une précision si absolue qu'une fissure parfaite s'y forma. L'onde de choc générée à l'impact fonça droit vers les nouveaux arrivants, les punissant dés leur entrée tout en leur offrant un avant-goût de ce dont était capable le monstre qu'ils avaient osé défier.
Citoyen de La République
Gunnar Bremer
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Info personnage
Race: Humain
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique Neutre
Rang: C
Plus tard, le soldat Massue nous racontera qu'il n'a pas flanché face à cette démonstration de force mais que ces pairs n’ont pas eu autant de détermination que lui. Il aura ce petit sourire emplit de fierté en nous affirmant que s’il est encore en vie ce jour, c’est qu’il a tenu bon. Nous autres, pauvres gars qui ne devront notre survie qu’à une grosse dose de chance, on se contentera de fixer l’endroit où devrait se trouver son bras et se disant que c’est une perte sacrément moche. Mais ceci, c’est une autre histoire qui n’a pas lieu d’être récitée aujourd’hui. Si l’attaque des bandits a surpris la troupe de la Grande Armée Républicaine, les hommes étaient sur le qui-vive et au courant de la stratégie choisie par le commissaire. Ebranlé par l’apparition de l’Ogre, les ordres étaient de se resserrer pour laisser les unités mobiles entourés l’ennemi. Les unités mobiles, c’était genre moi et les autres trouffions.
Finalement, on s’en est pas trop mal tiré. On pensait davantage se faire cueillir à un contre vingt pour servir d'appâts pour les autres unités. Heureusement que les gardes forestiers sont tombés dessus. Ou plutôt l’inverse. L’apparition de l’Ogre, on l’a observé en haut d’un talus, derrière des arbres. Si Gontran était moyennement chaud pour accomplir son devoir, Terry caressait doucement l’hypothèse de la désertion. Mais la République n’est pas tendre avec les déserteurs, peut-être plus qu’au Reike, mais il ne faut pas s’attendre à de la pitié. Moi, j’envisageais de me prendre le pied dans une racine. La jambe cassée, c’est plutôt une bonne excuse, non ? Mais l'éventualité de perdre ce combat et de finir achever au sol par l’autre monstre, ça vous enchante pas un honnête homme. Quand c’est pas de finir attacher à une corde à pourrir des jours pour le plaisir de brigands sadiques.
Faut aussi se dire que nos chances étaient à l’image de la météo ; maussade. Et v’là qu’il se met à pleuvoir, jetant un voile sombre et grisâtre sur la scène de combat, dégorgeant d’eau la terre, les hommes et les armures plus vite qu’on ne l’aurait cru. Le vent souffle à travers les branches, donnant un bruissement léger au brouhaha de métal, d’ordres beugler et de cris de souffrance. Pas sûr que la Grande Armée Républicaine soit très grande à la fin de ce grain. Il est temps de faire quelque chose de ces dix doigts et de peut-être mériter son salaire, qu’on viendra dépenser en grand réconfort après ça. Si on s’en sort. Les deux gars sur mes talons, on esquive la pente raide du talus pour une piste tangente, passant avec prudence entre les racines apparentes et esquivant les pentes raides ou la terre devenant boue est le meilleur moyen de se casser un truc, maintenant qu’on souhaite rester entier. A travers les arbres, on observe la bataille qui devient petit à petit un foutoir sans nom. De plusieurs directions, des escouades d’éclaireurs, comme nous, d’officiers républicains prennent leur courage à deux mains et foncent dans la mêlée. Peu survivront sans doute, car l’ogre est toujours là, tenant en respect à lui seul les unités d'Élite de notre corps d’intervention.
C’est en plissant les yeux qu’on finit par déceler les traits qui viennent faucher de braves gars. Si une grosse partie des brigands est sur ses flancs, les tireurs embusqués s’en donnent à cœur joie. J’en repère plusieurs, vidant leur carquois comme si les flèches leur brûlaient les doigts, apportant la mort aussi efficacement que les mouvements brutaux de leur arme secrète. Justement, une nouvelle explosion de magie vient soulever des mottes de boues dans les airs, retombant dans un bruit flasque, débordant les joints des armures et obstruant les visières des casques. Ma lame en main, j’arrive en toute discrétion dans le dos des archers, Gontran non loin. Terry n’est pas visible. Peut-être qu’il est mort. L'idée ne me fait ni chaud ni froid. Par contre, l’injection d’adrénaline que j’ai en plantant mon coupe-chou entre les omoplates de ma cible qui pousse un cri de douleur silencieux, trop choqué par la surprise pour émettre un son. Les tireurs, habitués en cadence, sentent bien vite qu’il manque un tireur qui lui n’a pas explosé dans un trait magique. C’est que je préfère les bouts métalliques. On se jette dans la mêlée pour les empêcher de nous poinçonner à distance et un combat au corps à corps s’engage. Sauvage. Brutal. Les flammes de la peur et de la folie brillent dans le regard de chacun, luttant pour sa vie, luttant pour donner la mort. On ne pense à rien d'autre que le fait de tuer. Pour ne pas être tué. Alors j’use de tous mes talents pour passer derrière mon vis à vis avant de le poinçonner à coup répété, comme si ça allait servir à quelque chose. Le sang poisseux vient baigner mes mains tandis que j’envoie valdinguer le corps encore vivant descendre la pente devant nous.
J’ai un regard alors pour le combat là, en bas. L’antichambre de l’enfer. L’Oni est un véritable Maître de la Guerre. Imposant. Ruisselant de pluie et de sang. Il abat ses coups qui font trembler tous les hommes présents. Les corps gisent à ses pieds qu’il broie à chacun de ces déplacements sans risquer de perdre l’équilibre. L’est pas humain. Pour sûr. Je suis pas raciste, mais j’aime pas trop ce qui n’est pas humain. Même chez les humains, il y a des différences. Regardez, moi, je suis en vie. Alors que Gontran, derrière, au moment où j'arrive à éloigner mon regard magnétisé par la présence du monstre, je l’aperçois se tenir la poitrine dans une veine tentative d'empêcher ses tripes de sortir prendre l’air. Dégueulasse. Il s’en sortira pas. Il aura eu au moins la bonne idée de finir son adversaire d’une façon encore moins propre que pour lui. Je pourrais venir à son chevet, mais il n'y a pas de sentiment sur le champ de bataille. Il n’y a qu’un besoin sauvage d’une nouvelle dose d’adrénaline. Parce qu’en manquer, c’est le meilleur moyen de perdre ses moyens.
Je plante un gars au sol qui respirait encore. J’abrège ses souffrances qu’on dira, je prends juste une nouvelle dose de folie furieuse. La guerre, c’est de la folie, pour sûr. Requinqué, je descends la pente douce vers les abords de la bataille, il y a là toujours là des bandits. Et surtout un Oni monstrueux. Ou l’on commence à se demander comment on abat ce genre de monstres. En espérant que quelqu’un ait une réponse en la matière.
Finalement, on s’en est pas trop mal tiré. On pensait davantage se faire cueillir à un contre vingt pour servir d'appâts pour les autres unités. Heureusement que les gardes forestiers sont tombés dessus. Ou plutôt l’inverse. L’apparition de l’Ogre, on l’a observé en haut d’un talus, derrière des arbres. Si Gontran était moyennement chaud pour accomplir son devoir, Terry caressait doucement l’hypothèse de la désertion. Mais la République n’est pas tendre avec les déserteurs, peut-être plus qu’au Reike, mais il ne faut pas s’attendre à de la pitié. Moi, j’envisageais de me prendre le pied dans une racine. La jambe cassée, c’est plutôt une bonne excuse, non ? Mais l'éventualité de perdre ce combat et de finir achever au sol par l’autre monstre, ça vous enchante pas un honnête homme. Quand c’est pas de finir attacher à une corde à pourrir des jours pour le plaisir de brigands sadiques.
Faut aussi se dire que nos chances étaient à l’image de la météo ; maussade. Et v’là qu’il se met à pleuvoir, jetant un voile sombre et grisâtre sur la scène de combat, dégorgeant d’eau la terre, les hommes et les armures plus vite qu’on ne l’aurait cru. Le vent souffle à travers les branches, donnant un bruissement léger au brouhaha de métal, d’ordres beugler et de cris de souffrance. Pas sûr que la Grande Armée Républicaine soit très grande à la fin de ce grain. Il est temps de faire quelque chose de ces dix doigts et de peut-être mériter son salaire, qu’on viendra dépenser en grand réconfort après ça. Si on s’en sort. Les deux gars sur mes talons, on esquive la pente raide du talus pour une piste tangente, passant avec prudence entre les racines apparentes et esquivant les pentes raides ou la terre devenant boue est le meilleur moyen de se casser un truc, maintenant qu’on souhaite rester entier. A travers les arbres, on observe la bataille qui devient petit à petit un foutoir sans nom. De plusieurs directions, des escouades d’éclaireurs, comme nous, d’officiers républicains prennent leur courage à deux mains et foncent dans la mêlée. Peu survivront sans doute, car l’ogre est toujours là, tenant en respect à lui seul les unités d'Élite de notre corps d’intervention.
C’est en plissant les yeux qu’on finit par déceler les traits qui viennent faucher de braves gars. Si une grosse partie des brigands est sur ses flancs, les tireurs embusqués s’en donnent à cœur joie. J’en repère plusieurs, vidant leur carquois comme si les flèches leur brûlaient les doigts, apportant la mort aussi efficacement que les mouvements brutaux de leur arme secrète. Justement, une nouvelle explosion de magie vient soulever des mottes de boues dans les airs, retombant dans un bruit flasque, débordant les joints des armures et obstruant les visières des casques. Ma lame en main, j’arrive en toute discrétion dans le dos des archers, Gontran non loin. Terry n’est pas visible. Peut-être qu’il est mort. L'idée ne me fait ni chaud ni froid. Par contre, l’injection d’adrénaline que j’ai en plantant mon coupe-chou entre les omoplates de ma cible qui pousse un cri de douleur silencieux, trop choqué par la surprise pour émettre un son. Les tireurs, habitués en cadence, sentent bien vite qu’il manque un tireur qui lui n’a pas explosé dans un trait magique. C’est que je préfère les bouts métalliques. On se jette dans la mêlée pour les empêcher de nous poinçonner à distance et un combat au corps à corps s’engage. Sauvage. Brutal. Les flammes de la peur et de la folie brillent dans le regard de chacun, luttant pour sa vie, luttant pour donner la mort. On ne pense à rien d'autre que le fait de tuer. Pour ne pas être tué. Alors j’use de tous mes talents pour passer derrière mon vis à vis avant de le poinçonner à coup répété, comme si ça allait servir à quelque chose. Le sang poisseux vient baigner mes mains tandis que j’envoie valdinguer le corps encore vivant descendre la pente devant nous.
J’ai un regard alors pour le combat là, en bas. L’antichambre de l’enfer. L’Oni est un véritable Maître de la Guerre. Imposant. Ruisselant de pluie et de sang. Il abat ses coups qui font trembler tous les hommes présents. Les corps gisent à ses pieds qu’il broie à chacun de ces déplacements sans risquer de perdre l’équilibre. L’est pas humain. Pour sûr. Je suis pas raciste, mais j’aime pas trop ce qui n’est pas humain. Même chez les humains, il y a des différences. Regardez, moi, je suis en vie. Alors que Gontran, derrière, au moment où j'arrive à éloigner mon regard magnétisé par la présence du monstre, je l’aperçois se tenir la poitrine dans une veine tentative d'empêcher ses tripes de sortir prendre l’air. Dégueulasse. Il s’en sortira pas. Il aura eu au moins la bonne idée de finir son adversaire d’une façon encore moins propre que pour lui. Je pourrais venir à son chevet, mais il n'y a pas de sentiment sur le champ de bataille. Il n’y a qu’un besoin sauvage d’une nouvelle dose d’adrénaline. Parce qu’en manquer, c’est le meilleur moyen de perdre ses moyens.
Je plante un gars au sol qui respirait encore. J’abrège ses souffrances qu’on dira, je prends juste une nouvelle dose de folie furieuse. La guerre, c’est de la folie, pour sûr. Requinqué, je descends la pente douce vers les abords de la bataille, il y a là toujours là des bandits. Et surtout un Oni monstrueux. Ou l’on commence à se demander comment on abat ce genre de monstres. En espérant que quelqu’un ait une réponse en la matière.
Un poing rageur recouvert de givre vint s'abattre droit sur le sommet du crâne d'un combattant peu avisé qui, sous la puissance de l'impact, passa de vie à trépas dans une gerbe sanguinolente. Tel une véritable bête démoniaque dépeinte dans des légendes d'avant-guerre, Kahl laissait libre court à son absolue fureur, vociférant des injures grossières tout en frappant avec dédain chaque malheureux qui lui faisait l'affront de lui coller au train plus d'un quart de seconde. Dans cette sauvagerie apparente, il y avait toutefois une méthode ainsi qu'une expertise tout à fait singulière. Pour qui avait l'œil d'un instructeur martial, on discernait dans les techniques employées par le barbare une certaine discipline ainsi qu'une notable habilité, bien qu'elles fussent maquillées par un torrent de hargne purement bestiale.
"Vous n'êtes que du bétail. Approchez et vous subirez le même sort que vos pairs ! Soumettez-vous pour connaître la clémence d'une mort indolore !"
Les propos effroyables du géant avaient été proférés entre deux assauts brutaux et n'avaient pas manqué de faire mouche car déjà, les soldats les moins téméraires reculaient pour choisir des cibles moins menaçantes. La retraite n'était certes pas envisageable, toutefois se charger d'adversaires moins monstrueux permettrait, à terme, de garder le plus costaud des brigands pour la fin. En vérité, malgré la baisse de moral des troupes républicaines, tout observateur ayant suffisamment de sang-froid décelait déjà de quel côté penchait la balance. Les militaires, richement équipés et formés avec soin, possédaient dans leurs rangs nombre de magiciens experts qui semaient des ravages chez les crapules, amenuisant petit à petit les forces du géant azuré trop occupé à tout détruire sur son passage pour réaliser que, malgré ses exploits guerriers, il aurait mieux fait de ne pas se pointer sur le champ de bataille en ce jour maudit.
"Ne vous laissez pas déborder messieurs ! Ils faiblissent ! Ils faiblrgh..."
L'officier qui avait tenté de transmettre ces quelques informations avaient apparemment éveillé l'attention de la bête folle qui, d'un bond, avait pivoté en sa direction avant de l'attraper à la gorge, le soulevant d'une main comme un vulgaire lièvre pour ensuite lui broyer la trachée à la simple force de ses doigts monstrueux. Après s'être assuré d'avoir parfaitement assassiné le représentant de l'ordre, le sauvage masqué poussa un nouveau rugissement et vint projeter le cadavre dans les airs puis s'en détourna entièrement pour retourner dans la mêlée et cette fois-ci, son regard empli de folie sanguinaire se posa sur le soldat qui venait d'achever l'un de ses hommes d'une estoc franche et brutale avant de glisser jusqu'à lui. Un rire guttural s'échappa de la gorge disproportionnée de l'oni puis, après avoir asséné un énième coup de massue pour libérer de la place, il pointa son arme vers le nouveau-venu et lui hurla, moqueur :
"Tu viens t'offrir à moi, le moustachu ? Quand je t'aurai écrasé, je me ferai un nouveau masque avec la peau de ta gueule."
L'invitation proprement établie, il porta sa main libre jusqu'à sa gueule puis prit une profonde inspiration avant de recracher, contre toute attente, une fine brume blanchâtre et étincelante qui vint recouvrir sa dextre griffue, l'enrobant d'une pellicule de glace qui se solidifia en un éclair. Dans une série de craquements magiques, la structure se solidifia et adopta une forme plus hostile, se transformant en un court instant en une véritable lame parsemée d'épines transparentes. Un coutelas géant qui, de toute évidence, avait vocation à déchiqueter la chair sur son passage et à creuser des sillons que même les meilleurs soigneurs du pays auraient peine à nettoyer. L'arme était à l'image de son créateur : barbare et profondément sadique.
"Savoure tes derniers instants, parasite !"
Suite à quoi, il bondit tel un fauve vers son nouvel ennemi, masse dans une main et couteau gigantesque dans l'autre. Derrière son masque rouge, un sourire furieux s'était dessiné. En cet instant, il n'y avait plus rien autour de lui, rien d'autre que cette cible à démolir par tous les moyens.
"Vous n'êtes que du bétail. Approchez et vous subirez le même sort que vos pairs ! Soumettez-vous pour connaître la clémence d'une mort indolore !"
Les propos effroyables du géant avaient été proférés entre deux assauts brutaux et n'avaient pas manqué de faire mouche car déjà, les soldats les moins téméraires reculaient pour choisir des cibles moins menaçantes. La retraite n'était certes pas envisageable, toutefois se charger d'adversaires moins monstrueux permettrait, à terme, de garder le plus costaud des brigands pour la fin. En vérité, malgré la baisse de moral des troupes républicaines, tout observateur ayant suffisamment de sang-froid décelait déjà de quel côté penchait la balance. Les militaires, richement équipés et formés avec soin, possédaient dans leurs rangs nombre de magiciens experts qui semaient des ravages chez les crapules, amenuisant petit à petit les forces du géant azuré trop occupé à tout détruire sur son passage pour réaliser que, malgré ses exploits guerriers, il aurait mieux fait de ne pas se pointer sur le champ de bataille en ce jour maudit.
"Ne vous laissez pas déborder messieurs ! Ils faiblissent ! Ils faiblrgh..."
L'officier qui avait tenté de transmettre ces quelques informations avaient apparemment éveillé l'attention de la bête folle qui, d'un bond, avait pivoté en sa direction avant de l'attraper à la gorge, le soulevant d'une main comme un vulgaire lièvre pour ensuite lui broyer la trachée à la simple force de ses doigts monstrueux. Après s'être assuré d'avoir parfaitement assassiné le représentant de l'ordre, le sauvage masqué poussa un nouveau rugissement et vint projeter le cadavre dans les airs puis s'en détourna entièrement pour retourner dans la mêlée et cette fois-ci, son regard empli de folie sanguinaire se posa sur le soldat qui venait d'achever l'un de ses hommes d'une estoc franche et brutale avant de glisser jusqu'à lui. Un rire guttural s'échappa de la gorge disproportionnée de l'oni puis, après avoir asséné un énième coup de massue pour libérer de la place, il pointa son arme vers le nouveau-venu et lui hurla, moqueur :
"Tu viens t'offrir à moi, le moustachu ? Quand je t'aurai écrasé, je me ferai un nouveau masque avec la peau de ta gueule."
L'invitation proprement établie, il porta sa main libre jusqu'à sa gueule puis prit une profonde inspiration avant de recracher, contre toute attente, une fine brume blanchâtre et étincelante qui vint recouvrir sa dextre griffue, l'enrobant d'une pellicule de glace qui se solidifia en un éclair. Dans une série de craquements magiques, la structure se solidifia et adopta une forme plus hostile, se transformant en un court instant en une véritable lame parsemée d'épines transparentes. Un coutelas géant qui, de toute évidence, avait vocation à déchiqueter la chair sur son passage et à creuser des sillons que même les meilleurs soigneurs du pays auraient peine à nettoyer. L'arme était à l'image de son créateur : barbare et profondément sadique.
"Savoure tes derniers instants, parasite !"
Suite à quoi, il bondit tel un fauve vers son nouvel ennemi, masse dans une main et couteau gigantesque dans l'autre. Derrière son masque rouge, un sourire furieux s'était dessiné. En cet instant, il n'y avait plus rien autour de lui, rien d'autre que cette cible à démolir par tous les moyens.
Citoyen de La République
Gunnar Bremer
Messages : 209
crédits : 533
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Info personnage
Race: Humain
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique Neutre
Rang: C
Je lui aurais bien répondu en signe de provocation. Pour le panache. C’est pas trop mon genre, mais à l’instant où son regard s’est arrêté sur moi, mon cœur a loupé un ou deux coups de battements. Une fraction de seconde relative au rythme où il bat depuis que je me suis jeté dans la mêlée en contrebas, refaisant l’arrière des brigands sans aucune once d’esprit chevaleresque, profitant des collègues qui les occupent pour donner les coups létaux. Les principes, c’est bon pour les bourges qui veulent crâner devant les minettes qui tombent en pâmoison devant leur armure bien lustrée. Les principes, ça ne pénètre pas la chair. ça ne vous tue pas un homme. Encore moins un Oni. Peu de trucs peuvent tuer un Oni. C’est ce que je me dis quand mon coeur fait des ratés.
J’étais pas seul il y a un instant, aussi. Il y avait des camarades. Des bandits aussi. Dès qu’il s’est retourné vers moi et qu’il m’a désigné comme sa nouvelle victime à durée limitée, les voisins ont déguerpi. D’un côté, les soldats bien content de gagner du temps de gratter un acte de bravoure sans risquer de se faire broyer. De l’autre, les bandits qui tirent salement la langue. Si l’Oni fait des ravages dans les rangs des forces de l’ordre, on fait des méchants trous dans leur troupe. Il y a pas deux minutes, j’ai aidé à en zigouiller un qui voulait déguerpir, mais il n’y a plus d’échappatoire possible. Les fuyards font des cibles de choix pour les tireurs de la République et les soldats en maraudent trop ravis de pouvoir vider leur frustration sur quelqu’un qui a encore moins envie de se battre qu’eux. Le sol instable, les corps gisants et l’adrénaline s'évaporant quand vient la prise de conscience n’aident pas à s’échapper rapidement non plus. Alors à ceux qui sont encore sur place, il ne reste qu’un vain espoir de s’en tirer. Plus l’Oni sera debout. Moins il en restera de vivant. Alors peut-être, un échappatoire se dégagera. Et les cors de la traque sonneront la fin de la chasse. Ils s’accrochent à cette idée. Ils s’accrochent à la vie.
Moi, je m’accroche à l’idée que je ne vais pas y survivre.
je m’en défais pas.
Combien de cadavres à mes pieds sont l'œuvre de ce géant ? Trop. Qui suis-je ? Personne. Juste un lâche qui poinçonne dans le dos quelques truands. Pas l’un de ces soldats en armure lourde qui recule face au monstre alpha de ce terrain boueux. Je ne recule pas. Pas que je sois courageux. Juste que je suis figé par la peur. Comme si, en plus de la glace générée par ce monstre, j’avais les pieds gelés au sol. Comme si le sol se liguait contre moi pour m’offrir sur un plateau à ce démon qui n’en est pas un. Mais qui en vaut le nom. Une lame capable de me déchiqueter quand la seule force de ces poings pourraient m'aplatir. J’ai vu les impacts sur le métal bien de chez nous. Difformes. Pas un de mes os pourrait y résister. Alors un tranchant ? Il sera bien net. Ou bien sale. C’est selon. l’issu n’en sera guère important. J’en ai plus pour longtemps.
Il bondit.
ça aurait été le moment de lâcher un mot. Mais c’est juste un couinement étranglé qui me sort de la bouche. Une machine de guerre vient pour moi. Est-ce que je le mérite ? Certainement pas. Et je m’imagine mourir.
Heureusement, l’’instinct finit toujours pas supplanter le fatalisme et on pourrait croire que je réagis trop tard, mais c’est juste que je suis extrêmement agile et je bondis en arrière, me positionnant rapidement malgré le sol instable, juste à temps pour esquiver l'enchaînement suivant. Je rentre en transe. Je ne fais qu’observer et réagir en conséquence dans une dense sauvage. Pour la survie. Je puis dans toute mon agilité pour que le moindre contact ne se fasse pas. La moindre touche est la mort assurée. Pas très joli, mais il y a un sacré différentiel de force brute entre nous. Et si au bout d’une dizaine de coups, je suis toujours de ce monde, je sais que je maintiendrais pas le rythme. Il suffit d’une erreur pour se faire massacrer proprement et les obstacles sont nombreux. Si le géant est doté d’une force brute absolument monstrueuse, j’ai quelques talents utiles. Profitant d’un saut un peu plus grand, laissant une seconde de plus loin de ces armes mortels, je me rends totalement invisible sous l'œil injecté de sang de l’Oni.
je ne sais pas si son sourire carnassier n’est là que pour savourer ma mort annoncée, ou s’il apprécie l’étalage de mon talent pour retarder l’échéance. En tout cas, je le sens presque furieux de me dérober visuellement à lui. Je me permets de souffler.
Mais il y a des choses que l’on devrait garder en tête à propos des Onis. C’est qu’ils abandonnent difficilement, d’une part, mais aussi qu’ils sont aussi très débrouillards en milieu sauvage. Avisé du moindre détail laissé par la Nature pour traquer sa cible. Invisible, j’ai trop tendance à me reposer sur mes lauriers, croyant faussement que sans la vue, les gens sont aveugles. Bien sûr que non. Et je suis encore moins intangible.
L’Oni frappe. Là où j'étais. là où je n’ai pas bougé. Une fois encore, je parviens à esquiver atterrissant sur son côté droit. Et je peux vous dire que je tire sacrément la gueule quand je vois le cornu tourner la tête dans ma direction, ses yeux passant à travers moi, détaillant le sol, le mouvement d’une lame que je bouge de la jambe, la marque de mes godasses dans la boue, le bruit de succion de la terre, le tout au milieu des combats. A nouveau, il bondit. A nouveau, je me dégage. Cette fois, je fais gaffe à ne pas trahir ma présence. Et si la réaction n’est pas immédiate, je sais qu’elle se fera sentir. Il est temps d’en gagner, du temps. Toujours plus. Je puise dans mon énergie, braquant mon regard sur des lames courtes et des pierres afin de les faire léviter et de les envoyer sur le géant.
Pas sûr que ça lui fasse quelque chose, mais ça le distrait. Et ça le met sûrement en colère. D’un coup puissant, il frappe l’air, envoyant une onde de choc qui vient contrer la suite des projectiles et moi presque au passage. Je m’écrase dans la boue, sentant mon cœur battre la chamade. Un bras a pris un bout de l’onde de choc et je peux vous dire que ce n'est pas très agréable. J’use de toute ma concentration pour rester invisible. Mon seul salut jusque là.
Ou peut-être le salut viendra que je ne suis pas seul et on a beau dire, un moment, il faudra que les autorités compétentes aient le géant au centre de son attention. Lui qui n’apprécie probablement pas la résistance du parasite humain. N’est ce pas ?
J’étais pas seul il y a un instant, aussi. Il y avait des camarades. Des bandits aussi. Dès qu’il s’est retourné vers moi et qu’il m’a désigné comme sa nouvelle victime à durée limitée, les voisins ont déguerpi. D’un côté, les soldats bien content de gagner du temps de gratter un acte de bravoure sans risquer de se faire broyer. De l’autre, les bandits qui tirent salement la langue. Si l’Oni fait des ravages dans les rangs des forces de l’ordre, on fait des méchants trous dans leur troupe. Il y a pas deux minutes, j’ai aidé à en zigouiller un qui voulait déguerpir, mais il n’y a plus d’échappatoire possible. Les fuyards font des cibles de choix pour les tireurs de la République et les soldats en maraudent trop ravis de pouvoir vider leur frustration sur quelqu’un qui a encore moins envie de se battre qu’eux. Le sol instable, les corps gisants et l’adrénaline s'évaporant quand vient la prise de conscience n’aident pas à s’échapper rapidement non plus. Alors à ceux qui sont encore sur place, il ne reste qu’un vain espoir de s’en tirer. Plus l’Oni sera debout. Moins il en restera de vivant. Alors peut-être, un échappatoire se dégagera. Et les cors de la traque sonneront la fin de la chasse. Ils s’accrochent à cette idée. Ils s’accrochent à la vie.
Moi, je m’accroche à l’idée que je ne vais pas y survivre.
je m’en défais pas.
Combien de cadavres à mes pieds sont l'œuvre de ce géant ? Trop. Qui suis-je ? Personne. Juste un lâche qui poinçonne dans le dos quelques truands. Pas l’un de ces soldats en armure lourde qui recule face au monstre alpha de ce terrain boueux. Je ne recule pas. Pas que je sois courageux. Juste que je suis figé par la peur. Comme si, en plus de la glace générée par ce monstre, j’avais les pieds gelés au sol. Comme si le sol se liguait contre moi pour m’offrir sur un plateau à ce démon qui n’en est pas un. Mais qui en vaut le nom. Une lame capable de me déchiqueter quand la seule force de ces poings pourraient m'aplatir. J’ai vu les impacts sur le métal bien de chez nous. Difformes. Pas un de mes os pourrait y résister. Alors un tranchant ? Il sera bien net. Ou bien sale. C’est selon. l’issu n’en sera guère important. J’en ai plus pour longtemps.
Il bondit.
ça aurait été le moment de lâcher un mot. Mais c’est juste un couinement étranglé qui me sort de la bouche. Une machine de guerre vient pour moi. Est-ce que je le mérite ? Certainement pas. Et je m’imagine mourir.
Heureusement, l’’instinct finit toujours pas supplanter le fatalisme et on pourrait croire que je réagis trop tard, mais c’est juste que je suis extrêmement agile et je bondis en arrière, me positionnant rapidement malgré le sol instable, juste à temps pour esquiver l'enchaînement suivant. Je rentre en transe. Je ne fais qu’observer et réagir en conséquence dans une dense sauvage. Pour la survie. Je puis dans toute mon agilité pour que le moindre contact ne se fasse pas. La moindre touche est la mort assurée. Pas très joli, mais il y a un sacré différentiel de force brute entre nous. Et si au bout d’une dizaine de coups, je suis toujours de ce monde, je sais que je maintiendrais pas le rythme. Il suffit d’une erreur pour se faire massacrer proprement et les obstacles sont nombreux. Si le géant est doté d’une force brute absolument monstrueuse, j’ai quelques talents utiles. Profitant d’un saut un peu plus grand, laissant une seconde de plus loin de ces armes mortels, je me rends totalement invisible sous l'œil injecté de sang de l’Oni.
je ne sais pas si son sourire carnassier n’est là que pour savourer ma mort annoncée, ou s’il apprécie l’étalage de mon talent pour retarder l’échéance. En tout cas, je le sens presque furieux de me dérober visuellement à lui. Je me permets de souffler.
Mais il y a des choses que l’on devrait garder en tête à propos des Onis. C’est qu’ils abandonnent difficilement, d’une part, mais aussi qu’ils sont aussi très débrouillards en milieu sauvage. Avisé du moindre détail laissé par la Nature pour traquer sa cible. Invisible, j’ai trop tendance à me reposer sur mes lauriers, croyant faussement que sans la vue, les gens sont aveugles. Bien sûr que non. Et je suis encore moins intangible.
L’Oni frappe. Là où j'étais. là où je n’ai pas bougé. Une fois encore, je parviens à esquiver atterrissant sur son côté droit. Et je peux vous dire que je tire sacrément la gueule quand je vois le cornu tourner la tête dans ma direction, ses yeux passant à travers moi, détaillant le sol, le mouvement d’une lame que je bouge de la jambe, la marque de mes godasses dans la boue, le bruit de succion de la terre, le tout au milieu des combats. A nouveau, il bondit. A nouveau, je me dégage. Cette fois, je fais gaffe à ne pas trahir ma présence. Et si la réaction n’est pas immédiate, je sais qu’elle se fera sentir. Il est temps d’en gagner, du temps. Toujours plus. Je puise dans mon énergie, braquant mon regard sur des lames courtes et des pierres afin de les faire léviter et de les envoyer sur le géant.
Pas sûr que ça lui fasse quelque chose, mais ça le distrait. Et ça le met sûrement en colère. D’un coup puissant, il frappe l’air, envoyant une onde de choc qui vient contrer la suite des projectiles et moi presque au passage. Je m’écrase dans la boue, sentant mon cœur battre la chamade. Un bras a pris un bout de l’onde de choc et je peux vous dire que ce n'est pas très agréable. J’use de toute ma concentration pour rester invisible. Mon seul salut jusque là.
Ou peut-être le salut viendra que je ne suis pas seul et on a beau dire, un moment, il faudra que les autorités compétentes aient le géant au centre de son attention. Lui qui n’apprécie probablement pas la résistance du parasite humain. N’est ce pas ?
Furieusement, le sauvage frappait l'air de ses poings qu'une force impensable animait. A chaque impact invisible, un son sourd résonnait et vrillait les tympans des adversaires les plus proches tandis que le vide semblait se tordre, déclenchant des vagues implacables qui semaient derrière elles mort et désolation. A la hâte, Kahl tentait vainement de frapper son habile ennemi qui jouissait d'une agilité féline et qui, de surcroit, trompait la vue du géant à l'aide de sa propre magie. Il était complexe de suivre les mouvements de cet opposant invisible car l'affrontement ne se déroulait pas selon des conditions classiques. En plus de devoir combattre cet inconnu doté d'étranges facultés, l'Ogre composait avec une pluie de projectiles tous plus dangereux les uns que les autres et, à mesure que les crapules mouraient, le soutien dont bénéficiait le géant s'amenuisait.
Plutôt que de se jeter à corps perdu dans cette bataille où le moustachu faisait clairement office d'appât, Kahl aurait sans doute mieux fait de détourner son attention vers les trop nombreux adversaires qui, quant à eux, étaient tous bel et bien visibles et clairement décidés à le mettre à genoux depuis une distance salvatrice. Un énorme morceau de roche vint frapper le colosse en plein visage, lui arrachant son masque rouge au passage et le contraignant à vaciller. Alors qu'il peinait à ouvrir les yeux après avoir été ainsi sonné, il fut surpris par une estocade portée au flanc, ce qui le poussa à s'écarter par réflexe en administrant au hasard des coups de massue défensifs. Lorsqu'il recouvra enfin l'usage de la vue, l'attaquant indécelable s'était à nouveau volatilisé, privant le monstre de sa mortelle riposte mais alimentant cependant son insatiable fureur. Poussé dans ses retranchements, le titanesque personnage envoya valser de nouveaux projectiles d'un coup de griffe avant de rugir :
"Je ne serai pas vaincu par un lâche qui se planque dans les ombres ! Si je meurs, je vous emporte tous avec moi, misérables insectes !"
D'un geste anormalement vif, la bête furieuse à la gueule cassée vint balancer en l'air sa massue, ce avec une force telle qu'elle fut projetée bien au dessus de la cime des arbres. Il serra ensuite ses poings énormes et vint les joindre au dessus de sa tête, ce qui brisa la carapace de givre qu'il s'était lui-même forgé. Les quelques militaires bien trop proches de lui ne réalisèrent que trop tard ce qu'il préparait et furent pris au dépourvu, tant et si bien que la plupart tentèrent de fuir in extremis en bondissant le plus loin possible de l'animal rendu fou pour l'appel du sang mais, malheureusement, il était déjà trop tard. Les poings ensanglantés vinrent s'abattre avec une puissance divine et le monstre incontrôlable poussa un hurlement qui se perdit en un rire machiavélique :
"Tremblez face à l'Ogre du Blizzard !"
L'impact fut sans précédent. A l'instant où Kahl frappa le sol, la terre se fissura dans un craquement assourdissant et une immense onde de choc fut déployée, balayant sans mal les malheureux qui s'étaient risqués à l'approcher en retournant roche, terre et racines dans un fracas infernal. Des corps inanimés volèrent; projetés par l'assaut comme de vulgaires poupées de chiffon et, noyée dans un océan de râles et de hurlements apeurés, la silhouette du goliath réapparut au beau milieu des décombres, la paume tendue vers le ciel. Sa massue traversa le feuillage et retomba droit dans sa dextre ouverte, de nouveau prête à l'emploi. Une telle manifestation de force fut suffisante pour terrifier de nombreux survivants, ennemis comme alliés mais Kahl, trop en colère pour conserver un semblant de raison, n'en avait cure. Il avait toujours été livré à lui-même et c'était dans cette même solitude qu'il achèverait ce combat d'anthologie. Fier du carnage qu'il venait de causer, le géant tendit avec arrogance son arme vers les cieux et gronda si fort qu'il ne parvint pas à entendre le craquèlement qui se profilait au dessus de sa tête.
S'extrayant des nuages tel un véritable dragon doré, un éclair monstrueux illumina la forêt et frappa de plein fouet l'arme du colosse, parcourant son corps immense et le forçant cette fois-ci à porter un genou à terre en beuglant de rage. Prenant appui sur sa masse, il parvint néanmoins à se redresser sous l'œil médusé du mage à l'origine de cette attaque. Kahl tourna la tête avec lenteur et s'avança vers le responsable avec la ferme intention d'en finir en laissant racler derrière lui sa massue aux proportions surréalistes. La future victime, voyant la mort s'approcher et n'étant pas un grand adepte du combat au corps-à-corps, décida qu'il était temps de faire appel à un peu de soutien. Ce fut donc en esquissant un premier mouvement de recul qu'il cria :
"Gunnar ! Si tu peux faire quelque chose pour l'achever... c'est maintenant ! Gunnar ? T'es où, merde !"
Plutôt que de se jeter à corps perdu dans cette bataille où le moustachu faisait clairement office d'appât, Kahl aurait sans doute mieux fait de détourner son attention vers les trop nombreux adversaires qui, quant à eux, étaient tous bel et bien visibles et clairement décidés à le mettre à genoux depuis une distance salvatrice. Un énorme morceau de roche vint frapper le colosse en plein visage, lui arrachant son masque rouge au passage et le contraignant à vaciller. Alors qu'il peinait à ouvrir les yeux après avoir été ainsi sonné, il fut surpris par une estocade portée au flanc, ce qui le poussa à s'écarter par réflexe en administrant au hasard des coups de massue défensifs. Lorsqu'il recouvra enfin l'usage de la vue, l'attaquant indécelable s'était à nouveau volatilisé, privant le monstre de sa mortelle riposte mais alimentant cependant son insatiable fureur. Poussé dans ses retranchements, le titanesque personnage envoya valser de nouveaux projectiles d'un coup de griffe avant de rugir :
"Je ne serai pas vaincu par un lâche qui se planque dans les ombres ! Si je meurs, je vous emporte tous avec moi, misérables insectes !"
D'un geste anormalement vif, la bête furieuse à la gueule cassée vint balancer en l'air sa massue, ce avec une force telle qu'elle fut projetée bien au dessus de la cime des arbres. Il serra ensuite ses poings énormes et vint les joindre au dessus de sa tête, ce qui brisa la carapace de givre qu'il s'était lui-même forgé. Les quelques militaires bien trop proches de lui ne réalisèrent que trop tard ce qu'il préparait et furent pris au dépourvu, tant et si bien que la plupart tentèrent de fuir in extremis en bondissant le plus loin possible de l'animal rendu fou pour l'appel du sang mais, malheureusement, il était déjà trop tard. Les poings ensanglantés vinrent s'abattre avec une puissance divine et le monstre incontrôlable poussa un hurlement qui se perdit en un rire machiavélique :
"Tremblez face à l'Ogre du Blizzard !"
L'impact fut sans précédent. A l'instant où Kahl frappa le sol, la terre se fissura dans un craquement assourdissant et une immense onde de choc fut déployée, balayant sans mal les malheureux qui s'étaient risqués à l'approcher en retournant roche, terre et racines dans un fracas infernal. Des corps inanimés volèrent; projetés par l'assaut comme de vulgaires poupées de chiffon et, noyée dans un océan de râles et de hurlements apeurés, la silhouette du goliath réapparut au beau milieu des décombres, la paume tendue vers le ciel. Sa massue traversa le feuillage et retomba droit dans sa dextre ouverte, de nouveau prête à l'emploi. Une telle manifestation de force fut suffisante pour terrifier de nombreux survivants, ennemis comme alliés mais Kahl, trop en colère pour conserver un semblant de raison, n'en avait cure. Il avait toujours été livré à lui-même et c'était dans cette même solitude qu'il achèverait ce combat d'anthologie. Fier du carnage qu'il venait de causer, le géant tendit avec arrogance son arme vers les cieux et gronda si fort qu'il ne parvint pas à entendre le craquèlement qui se profilait au dessus de sa tête.
S'extrayant des nuages tel un véritable dragon doré, un éclair monstrueux illumina la forêt et frappa de plein fouet l'arme du colosse, parcourant son corps immense et le forçant cette fois-ci à porter un genou à terre en beuglant de rage. Prenant appui sur sa masse, il parvint néanmoins à se redresser sous l'œil médusé du mage à l'origine de cette attaque. Kahl tourna la tête avec lenteur et s'avança vers le responsable avec la ferme intention d'en finir en laissant racler derrière lui sa massue aux proportions surréalistes. La future victime, voyant la mort s'approcher et n'étant pas un grand adepte du combat au corps-à-corps, décida qu'il était temps de faire appel à un peu de soutien. Ce fut donc en esquissant un premier mouvement de recul qu'il cria :
"Gunnar ! Si tu peux faire quelque chose pour l'achever... c'est maintenant ! Gunnar ? T'es où, merde !"
Citoyen de La République
Gunnar Bremer
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crédits : 533
Info personnage
Race: Humain
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique Neutre
Rang: C
Le souffle saccadé, j’ai la gueule dans la boue et mon nez fait des bulles dans une petite marre d’eau de pluie. Ou serait-ce du sang ? Le visage tétanisé par la mort d’un soldat à mes côtés étayerait cette éventualité. Je ne suis pas plus animé que lui. Seule ma respiration dans mon torse me distingue du mort. Lentement, je compte l’ensemble de mes muscles, même ceux dont je n’ai pas l’habitude de solliciter. Ils y sont tous, ce qui me surprend. J’aurais cru que la quantité de douleurs que je ressens au moment présent serait synonyme d’une ou deux amputations. Jamais pratiqué jusqu’à maintenant, il faut le dire. J’extrapole. Qu’est ce qu’il s’est passé ? J’ai perdu conscience une fraction de seconde, probablement réveillé par un officier républicain trébuchant sur mon corps inerte. Je me rappelle tout de suite du monstre. Naturellement. On ne serait pas là sans lui. Je me rappelle de ces deux poings. Puis d’un choc. Soudain. Violent. Létal. Ma survie, je la dois à pas grand chose. Un réflexe soudain, un pas rapide ; des attributs développés habituellement pour fuir les emmerdes. Rester au sol, ça serait les fuir, ces problèmes. Je me le dis un instant. Puis je me dis aussi que si la République perd sur ce champ de bataille, je doute que les troupes tombées gardent leur tête longtemps. Pour l’exemple. Mauvais plan.
J’ai les oreilles qui bourdonnent. L’onde de choc a été impressionnante. Je ne perçois que des rumeurs d’affrontements alors qu’ils doivent être à quelques mètres de moi. J’entrouvre les paupières au moment d’un craquement surnaturel. L’instant précis pour voir l’Oni se faire foudroyer sur place. Une demi-seconde pour se rendre compte de l’instant, puis ce qui semble être une éternité pour s’en féliciter. ça y est. Il y a eu son compte ce monstre. On peut en finir et rentrer se vautrer aux pieds du feu. Je me redresse un peu. Appréciant le spectacle, appréciation décroissant avec le temps, constatant que le géant ne fléchit pas et qu’il a toujours du coffre. Est-il immortel ? Est-il invincible ? Est-ce qu’il y a une après-vie distrayante pour des gars comme moi ? Autant de questions qui se bousculent dans ma tête. C’est pas le genre de la maison. D’habitude, ça se résume à se demander l’heure de la fin du service. J’aperçois le responsable de ce gros coup de foudre. ça ressemble à la gueule anguleuse d’Archie. Un bon gars de l’Office. Le genre botte secrète qu’on sort en opération pour les gros coups. Parce qu’il faut parfois des gens qui touchent un peu à de la puissance brute quand on est officier républicain. A côté des contraventions pour stationnement gênant, on fait parfois dans l’arrestation de meurtriers. Ou d’Oni. Enfin, c’est pas encore fait pour ce dernier.
J’ai moins d’inquiétude. Archie va le finir.
Puis il me cause.
Où je suis ? Nul part.
Je ne suis pas un héros. Je suis pas là pour venir mettre le coup fatal et revenir auréolé de gloire. La célébrité, c’est les emmerdes. Mais on a beau trouver d’innombrables raisons de pas en foutre une, il y’a toujours un motif de se bouger le cul : une mort définitive à la clé. C’est presque à contrecœur que je me relève. ça fait belle lurette que je suis plus invisible, mais j’en ai pas l'énergie et la nécessité présentement. L’Oni est particulièrement concentré sur Archie. Rapport au fait qu’il a de la puissance dans les mains alors que moi, à part attirer l’attention, j’ai pas été très impressionnant.
Et c’est bien ça le problème.
L’achever ? Mais comment ? Je ne balance pas la mort à travers les mains moi. Mon instrument, c’est mon surin. ça tranche. mais est-ce que ça peut couper un Oni ? L’est vivant pareil, normalement, mais l’est pas comme nous. Il me faut une solution, un angle d’attaque. Je me concentre sur lui, le détaillant du regard. J’ai cette capacité à voir précisément, même si d’habitude, je l’utilise davantage pour mater des culs. Je cherche une faiblesse. Un moyen de le tuer. Et faut que je vous le dise tout de suite, mais je fais chou blanc. Peut-être parce que je cherche mal. Je gamberge en une seconde, tandis qu’Archie manque de crever, ce qui serait chiant, il faut le dire. Si le tuer paraît compromis, on peut l’arrêter. L’est pas comme nous, mais il doit être quand même fait de chair, de muscles, d’os et surtout de tendons. J’analyse l’Oni et j’identifie l’endroit qui maximisera mes chances. Trancher pour le voir se vider de son sang en quelques heures, ce n’est pas une riche idée. Le rendre immobile, c’en est une meilleure.
-GUNNAR ! BOUGE TON CUL !
Ya pas le feu. J’interviens. Pas de deuxième chance. Un assaut rapide et efficace. Je me projette vers l’avant, esquivant les pièges de la boue et des corps. Le monstre s’aperçoit de mon approche. D’un mouvement circulaire, il projette sa massue dans ma direction. Je glisse pile dessous au point de sentir sa caresse dans mes cheveux. Mes lames dressées, je viens trancher les tendons de ces mollets, tel la morsure d’un animal blessé qui n’a pas d’autres échappatoires pour espérer sa survie. Je glisse de l’autre côté alors que l’Oni, continuant son mouvement de rotation, retourne son arme contre moi et me fauche à l’arrivée. Il était en fin de mouvement, mais une fin de mouvement avec une telle force suffit à me fracasser et je suis projeté plusieurs mètres plus loin. Je rote du sang. J’ai mal. J’ai un réflexe pour regarder le tranchant de mes lames. Fraîchement sanguinolente. J’ai un sourire pâle. Je ne peux pas bouger, mais il y a des chances que je sois pas le seul. C’est rageant, hein ?
J’ai les oreilles qui bourdonnent. L’onde de choc a été impressionnante. Je ne perçois que des rumeurs d’affrontements alors qu’ils doivent être à quelques mètres de moi. J’entrouvre les paupières au moment d’un craquement surnaturel. L’instant précis pour voir l’Oni se faire foudroyer sur place. Une demi-seconde pour se rendre compte de l’instant, puis ce qui semble être une éternité pour s’en féliciter. ça y est. Il y a eu son compte ce monstre. On peut en finir et rentrer se vautrer aux pieds du feu. Je me redresse un peu. Appréciant le spectacle, appréciation décroissant avec le temps, constatant que le géant ne fléchit pas et qu’il a toujours du coffre. Est-il immortel ? Est-il invincible ? Est-ce qu’il y a une après-vie distrayante pour des gars comme moi ? Autant de questions qui se bousculent dans ma tête. C’est pas le genre de la maison. D’habitude, ça se résume à se demander l’heure de la fin du service. J’aperçois le responsable de ce gros coup de foudre. ça ressemble à la gueule anguleuse d’Archie. Un bon gars de l’Office. Le genre botte secrète qu’on sort en opération pour les gros coups. Parce qu’il faut parfois des gens qui touchent un peu à de la puissance brute quand on est officier républicain. A côté des contraventions pour stationnement gênant, on fait parfois dans l’arrestation de meurtriers. Ou d’Oni. Enfin, c’est pas encore fait pour ce dernier.
J’ai moins d’inquiétude. Archie va le finir.
Puis il me cause.
Où je suis ? Nul part.
Je ne suis pas un héros. Je suis pas là pour venir mettre le coup fatal et revenir auréolé de gloire. La célébrité, c’est les emmerdes. Mais on a beau trouver d’innombrables raisons de pas en foutre une, il y’a toujours un motif de se bouger le cul : une mort définitive à la clé. C’est presque à contrecœur que je me relève. ça fait belle lurette que je suis plus invisible, mais j’en ai pas l'énergie et la nécessité présentement. L’Oni est particulièrement concentré sur Archie. Rapport au fait qu’il a de la puissance dans les mains alors que moi, à part attirer l’attention, j’ai pas été très impressionnant.
Et c’est bien ça le problème.
L’achever ? Mais comment ? Je ne balance pas la mort à travers les mains moi. Mon instrument, c’est mon surin. ça tranche. mais est-ce que ça peut couper un Oni ? L’est vivant pareil, normalement, mais l’est pas comme nous. Il me faut une solution, un angle d’attaque. Je me concentre sur lui, le détaillant du regard. J’ai cette capacité à voir précisément, même si d’habitude, je l’utilise davantage pour mater des culs. Je cherche une faiblesse. Un moyen de le tuer. Et faut que je vous le dise tout de suite, mais je fais chou blanc. Peut-être parce que je cherche mal. Je gamberge en une seconde, tandis qu’Archie manque de crever, ce qui serait chiant, il faut le dire. Si le tuer paraît compromis, on peut l’arrêter. L’est pas comme nous, mais il doit être quand même fait de chair, de muscles, d’os et surtout de tendons. J’analyse l’Oni et j’identifie l’endroit qui maximisera mes chances. Trancher pour le voir se vider de son sang en quelques heures, ce n’est pas une riche idée. Le rendre immobile, c’en est une meilleure.
-GUNNAR ! BOUGE TON CUL !
Ya pas le feu. J’interviens. Pas de deuxième chance. Un assaut rapide et efficace. Je me projette vers l’avant, esquivant les pièges de la boue et des corps. Le monstre s’aperçoit de mon approche. D’un mouvement circulaire, il projette sa massue dans ma direction. Je glisse pile dessous au point de sentir sa caresse dans mes cheveux. Mes lames dressées, je viens trancher les tendons de ces mollets, tel la morsure d’un animal blessé qui n’a pas d’autres échappatoires pour espérer sa survie. Je glisse de l’autre côté alors que l’Oni, continuant son mouvement de rotation, retourne son arme contre moi et me fauche à l’arrivée. Il était en fin de mouvement, mais une fin de mouvement avec une telle force suffit à me fracasser et je suis projeté plusieurs mètres plus loin. Je rote du sang. J’ai mal. J’ai un réflexe pour regarder le tranchant de mes lames. Fraîchement sanguinolente. J’ai un sourire pâle. Je ne peux pas bouger, mais il y a des chances que je sois pas le seul. C’est rageant, hein ?
La menace invisible dansait tout autour de la bête enragée qui voyait rouge et cette dernière, désormais acculée, sentait bien qu'elle perdait du terrain. Rendu furieux par son incapacité à traiter l'opposition d'un simple coup de massue, Kahl tentait tant bien que mal à chasser cette désagréable sensation qu'avait occasionné le coup de tonnerre qu'il avait essuyé de plein fouet. Le courant pulsait dans chacun de ses muscles, se frayant un chemin dans tout son être et l'handicapant dans le moindre de ses mouvements. Enragé par sa propre inaptitude, il parvint tout de même à identifier dans ce chaos la provenance du combattant républicain qui bondissait tel un prédateur pour s'approcher de sa cible. Les réflexes amoindris de l'Ogre l'empêchèrent cependant de riposter avec une vitesse suffisante pour s'éviter deux vilains coups de surin.
Incapable de pleinement ressentir la douleur de l'assaut, il fut néanmoins empli d'une rage qui le poussa à frapper latéralement pour déverser sa haine sur le responsable de cette blessure aussi vile que savamment placée. La massue entra en contact avec le corps du militaire et à cet instant, un sourire monstrueux se dessina sur la gueule cauchemardesque de Kahl. Décidé à ne laisser aucune marge de manœuvre à cet ennemi projeté dans le décor, Kahl voulut courir jusqu'à lui pour l'achever mais une gerbe écarlate s'échappa de la plaie située au niveau de son pied gauche. Ses forces l'abandonnèrent et l'Ogre chancela avant de se laisser tomber sur un genou. Il parvint à éviter une chute complète en enfonçant verticalement sa massue dans le sol, mais le mal était fait : il venait de laisser transparaître sa faiblesse.
"Vaurien ! Amène-toi un peu et arrête de danser comme une traînée. Combat moi comme le ferait un vrai soldat !"
Remarque ironique, compte tenu du fait que le géant cornu tenait les militaires en particulièrement basse estime. Il essayait vainement de jouer sur une corde qui n'avait rien de sensible pour son opposant. Le moustachu était malin, agile et surtout : savait comment survivre sans s'encombrer d'idioties telles que l'honneur ou le souhait de gloire. Kahl, tout à l'inverse, vivait et mourait pour la beauté d'une bataille menée avec panache. Forçant sur ses muscles malgré son affaiblissement, il parvint à se redresser en poussant un beuglement tonitruant. Son corps saturé par l'adrénaline et la colère la plus pure acceptait enfin de lui rendre un semblant de contrôle et il comptait bien en user pour massacrer sans la moindre retenue celui qui lui avait fait l'affront d'une attaque en traître.
Galvanisé par la réussite du dénommé Gunnar, l'un des guerriers se risqua à tenter une attaque menée par le flanc. L'Ogre n'avait pas dit son dernier mot et trouva justement là une belle occasion de se passer les nerfs sur une cible qui se livrait cette fois à lui de bon cœur. La dague du jeune combattant le frappa entre les côtes mais le coup mené avec trop peu de précision se bloqua dans le cuir de la bête fauve. Sans dire le moindre mot à l'attaquant, Kahl l'agrippa par le crâne et enserra sa tête avec tant de force que ce dernier lâcha aussitôt son arme tout en se faisant lentement décoller du sol. Voyant la mort approcher, le pauvre homme se mit à hurler de terreur et parvint, entre deux sanglots, à articuler :
"GUNNAR ! GUNNAR SAUVE-MOI ! IL EST COINCE ! GUNN..."
La moitié de sa tête fut démolie et réduite en miettes par les crocs acérés du barbare. Son erreur d'appréciation lui avait coûté la vie. Encore un qui avait voulu rafler une médaille et qui finirait inexorablement dans l'oubli. Le corps changé en pathétique poupée de chair cessa de se mouvoir et Kahl reprit avec lenteur sa marche, laissant traîner derrière lui sa masse tâchée de sang. Ses yeux injectés de sang se rivèrent vers ceux du républicain qui l'avait blessé et, tout en s'avançant vers lui d'un pas chancelant, il continua à mâchonner comme une vulgaire miche de pain le visage détruit de sa dernière victime. Entre deux bouchées, il gronda entre ses crocs maculés de cervelle fraîche :
"J'vais t'faire pareil, mon grand. J'vais t'faire pareil."
Une flèche s'enfonça dans son dos, mais il ne sourcilla pas. Une seconde vint s'y joindre dans un sifflement strident, puis une troisième. La quatrième le frappa pile entre les omoplates et il lâcha cette fois-ci par pur réflexe la dépouille massacrée qu'il tenait entre ses griffes. Malgré son insensibilité à la douleur, l'Ogre démoniaque n'étai au final fait que de chair et d'os. Kahl se permit un coup d'œil en biais et réalisa la raison de la venue de tous ses tireurs. Ses hommes étaient tous tombés et les républicains, épuisés mais encore debout, se contentaient de chasser en meute le dernier lion épuisé de la troupe.
Kahl les ignora, trop occupé à vouloir régler cette ultime affaire qui accaparait tout son esprit malade. Il mourrait ici, mais avant de rendre son dernier souffle, il sèmerait la mort en laissant derrière lui le plus macabre des tableaux.
"Toi et moi, on verra pas le soleil se lever demain."
La marche s'accéléra et se changea en quelques enjambées en une ruée meurtrière. Il empoigna son arme à deux mains et fonça tête baissée sur son ultime adversaire.
Incapable de pleinement ressentir la douleur de l'assaut, il fut néanmoins empli d'une rage qui le poussa à frapper latéralement pour déverser sa haine sur le responsable de cette blessure aussi vile que savamment placée. La massue entra en contact avec le corps du militaire et à cet instant, un sourire monstrueux se dessina sur la gueule cauchemardesque de Kahl. Décidé à ne laisser aucune marge de manœuvre à cet ennemi projeté dans le décor, Kahl voulut courir jusqu'à lui pour l'achever mais une gerbe écarlate s'échappa de la plaie située au niveau de son pied gauche. Ses forces l'abandonnèrent et l'Ogre chancela avant de se laisser tomber sur un genou. Il parvint à éviter une chute complète en enfonçant verticalement sa massue dans le sol, mais le mal était fait : il venait de laisser transparaître sa faiblesse.
"Vaurien ! Amène-toi un peu et arrête de danser comme une traînée. Combat moi comme le ferait un vrai soldat !"
Remarque ironique, compte tenu du fait que le géant cornu tenait les militaires en particulièrement basse estime. Il essayait vainement de jouer sur une corde qui n'avait rien de sensible pour son opposant. Le moustachu était malin, agile et surtout : savait comment survivre sans s'encombrer d'idioties telles que l'honneur ou le souhait de gloire. Kahl, tout à l'inverse, vivait et mourait pour la beauté d'une bataille menée avec panache. Forçant sur ses muscles malgré son affaiblissement, il parvint à se redresser en poussant un beuglement tonitruant. Son corps saturé par l'adrénaline et la colère la plus pure acceptait enfin de lui rendre un semblant de contrôle et il comptait bien en user pour massacrer sans la moindre retenue celui qui lui avait fait l'affront d'une attaque en traître.
Galvanisé par la réussite du dénommé Gunnar, l'un des guerriers se risqua à tenter une attaque menée par le flanc. L'Ogre n'avait pas dit son dernier mot et trouva justement là une belle occasion de se passer les nerfs sur une cible qui se livrait cette fois à lui de bon cœur. La dague du jeune combattant le frappa entre les côtes mais le coup mené avec trop peu de précision se bloqua dans le cuir de la bête fauve. Sans dire le moindre mot à l'attaquant, Kahl l'agrippa par le crâne et enserra sa tête avec tant de force que ce dernier lâcha aussitôt son arme tout en se faisant lentement décoller du sol. Voyant la mort approcher, le pauvre homme se mit à hurler de terreur et parvint, entre deux sanglots, à articuler :
"GUNNAR ! GUNNAR SAUVE-MOI ! IL EST COINCE ! GUNN..."
La moitié de sa tête fut démolie et réduite en miettes par les crocs acérés du barbare. Son erreur d'appréciation lui avait coûté la vie. Encore un qui avait voulu rafler une médaille et qui finirait inexorablement dans l'oubli. Le corps changé en pathétique poupée de chair cessa de se mouvoir et Kahl reprit avec lenteur sa marche, laissant traîner derrière lui sa masse tâchée de sang. Ses yeux injectés de sang se rivèrent vers ceux du républicain qui l'avait blessé et, tout en s'avançant vers lui d'un pas chancelant, il continua à mâchonner comme une vulgaire miche de pain le visage détruit de sa dernière victime. Entre deux bouchées, il gronda entre ses crocs maculés de cervelle fraîche :
"J'vais t'faire pareil, mon grand. J'vais t'faire pareil."
Une flèche s'enfonça dans son dos, mais il ne sourcilla pas. Une seconde vint s'y joindre dans un sifflement strident, puis une troisième. La quatrième le frappa pile entre les omoplates et il lâcha cette fois-ci par pur réflexe la dépouille massacrée qu'il tenait entre ses griffes. Malgré son insensibilité à la douleur, l'Ogre démoniaque n'étai au final fait que de chair et d'os. Kahl se permit un coup d'œil en biais et réalisa la raison de la venue de tous ses tireurs. Ses hommes étaient tous tombés et les républicains, épuisés mais encore debout, se contentaient de chasser en meute le dernier lion épuisé de la troupe.
Kahl les ignora, trop occupé à vouloir régler cette ultime affaire qui accaparait tout son esprit malade. Il mourrait ici, mais avant de rendre son dernier souffle, il sèmerait la mort en laissant derrière lui le plus macabre des tableaux.
"Toi et moi, on verra pas le soleil se lever demain."
La marche s'accéléra et se changea en quelques enjambées en une ruée meurtrière. Il empoigna son arme à deux mains et fonça tête baissée sur son ultime adversaire.
Citoyen de La République
Gunnar Bremer
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Info personnage
Race: Humain
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique Neutre
Rang: C
“Plus jamais je ne me retrouve en première ligne”.
C’est ce que je me suis dit à ce moment-là. L’avenir s’est montré taquin.
Décidément, les collègues mettent beaucoup trop d’espoir en moi. Comme si j'avais l'étoffe d’un sauveur, d’un mec pouvant tout détruire à la force de mes mains et de sauver le monde. Non, je suis juste un pauvre gars. Mais ils n’ont que moi quand le monstre les arrache à la vie. Parce qu’on cherche le moindre échappatoire à un destin qui est tout tracé. L’erreur de se mettre en avant. L’erreur de chercher à faire son boulot. Même si j’intervenais immédiatement, j’aurais pas eu le temps d’interrompre l’inévitable. Encore un visage qu’il va falloir oublier.
J’ai même pas la haine de cet oni. Le sentiment qui prédomine est toujours la peur. La terreur même. Le haïr, c’est vouloir sa mort. C’est vouloir le tuer. C’est commettre l’erreur de croire que c’est en agissant qu’on obtient ce qu’on veut. Puis on finit comme l’autre. Mort. Anonyme parmi les autres. Je suis dans un sale état. Je sens que je suis sur les réserves. L'énergie sert uniquement à faire fonctionner les muscles et on s’en balance d’atténuer autant que faire se peut la douleur. Est-ce que j’ai une partie du corps qui n’est pas touchée ? Je ne crois pas. Je ne saurais pas dire. Tout irradié à en contaminer ce qui serait intacte.
On se fait face, une nouvelle fois. La dernière fois, peut-être. Si je suis amoché, l’oni ne semble pas intact non plus. Je prends conscience des collègues. Ceux qui restent. Personne ne s'approche, évidemment. La leçon est retenue. Une fois criblé de flèches et de carreaux, ce monstre finira bien par s’écrouler. Ces blessures visibles laissent couler un sang poisseux qui paraît infini là où je suis. Il y a bien un moment où sa fatigue le consumera. Il perd ses forces. Je le vois à des petits détails. Derrière la démonstration de force, ces blessures aux pieds ont sérieusement entamé sa mobilité. Il me vient l’idée que mon salut est au bout d’un chemin où si je tiens sans me faire toucher, il finira par s’effondrer. J’ai juste à le faire courir, donc.
Et pour courir, il s’y met, me chargeant avec une férocité décuplée. Il me veut moi. Pas les autres. Juste moi. Je suis pas un vrai soldat ? C’est vrai. Je suis officier républicain. La distinction, c’est que j’ai de la cervelle. Ma cervelle, elle me dit de courir, dans l’autre sens. Je fuis, donc. Je trébuche sur les corps, les racines et le sol instable. J’essaie de fuir sa proximité meurtrière. Les traits tombent, pas assez à mon goût. Je traîne la patte. Je suis moins à l’aise sur mes jambes. Alors, je me sépare de ce poids. Et je veux pas dire que je les coupe. Ma fuite m’a rapproché de l’orée de la clairière et je suis proche d’un arbre. En trois prises rapides, je suis dedans, je grimpe sur une branche et je propulse d’un saut vers l’arbre suivant.
Le monstre me balance encore un truc à propos de ma lâcheté. Je préfère entendre ça que de ne plus rien entendre du tout. ça serait une mauvaise nouvelle. Mes acrobaties ne semblent pas lui faire plaisir et il n’a pas mon adresse. Par contre, il a de la force brute et il abat les arbres derrière moi comme si c’était les troncs massifs ne signifiaient rien. Que ce soit avec son énorme Kanabo, la force de ses poings ou même tout son corps propulsé à pleine vitesse. ça déforeste. La débauche d'énergie est telle que la fin devrait s’approcher à grand pas d’oni. Et je peux vous dire qu’il mange les mètres à chaque pas.
-ACHEVEZ LE BORDEL DE MERDE !
Que je m’adresse aux survivants encore debout. Si je dois y passer dans le processus, ça m'emmerdait pas mal. Et les réserves commencent à manquer. Je perds le rythme et l’oni me rattrape, frappant l’arbre sur lequel je suis. Je suis déstabilisé et je me sens agité les bras en l’air dans un vain espoir de me rattraper. Je parviens à peine à tomber avec l’arbre vers le monstre qui attend ce moment depuis longtemps, mais qui ne s’attendait pas à ces circonstances. Il lui faut esquiver d’un pas le tronc qui manque de lui tomber sur la gueule. Je bondis avant la chute.
J’avais pas d’autres choix. Je serais arrivé au sol. Affaibli. Il m’aurait achevé dans l’instant.
Alors je bondis sur lui, passant dans son dos, me retenant à ses cornes. Je canalise tout ce qu’il me reste. On parle là de l'énergie du désespoir. Tout dans la télékinésie pour attirer tout ce qui est pointu et qui peut faire mal. Des branches en pieu, des cailloux, des flèches, des carreaux, des dagues au sol. Tout ce qui traîne, formant une tornade tailladante autour de moi. C’est facile à canaliser sur moi. Sauf que l’oni est plus massif et qu’il est sur la trajectoire des projectiles tournoyant. Le tout en me contorsionnant pour éviter sa prise qui sera létale.
Combien je tiens comme ça ? Putain, que l’enfer se termine.
C’est ce que je me suis dit à ce moment-là. L’avenir s’est montré taquin.
Décidément, les collègues mettent beaucoup trop d’espoir en moi. Comme si j'avais l'étoffe d’un sauveur, d’un mec pouvant tout détruire à la force de mes mains et de sauver le monde. Non, je suis juste un pauvre gars. Mais ils n’ont que moi quand le monstre les arrache à la vie. Parce qu’on cherche le moindre échappatoire à un destin qui est tout tracé. L’erreur de se mettre en avant. L’erreur de chercher à faire son boulot. Même si j’intervenais immédiatement, j’aurais pas eu le temps d’interrompre l’inévitable. Encore un visage qu’il va falloir oublier.
J’ai même pas la haine de cet oni. Le sentiment qui prédomine est toujours la peur. La terreur même. Le haïr, c’est vouloir sa mort. C’est vouloir le tuer. C’est commettre l’erreur de croire que c’est en agissant qu’on obtient ce qu’on veut. Puis on finit comme l’autre. Mort. Anonyme parmi les autres. Je suis dans un sale état. Je sens que je suis sur les réserves. L'énergie sert uniquement à faire fonctionner les muscles et on s’en balance d’atténuer autant que faire se peut la douleur. Est-ce que j’ai une partie du corps qui n’est pas touchée ? Je ne crois pas. Je ne saurais pas dire. Tout irradié à en contaminer ce qui serait intacte.
On se fait face, une nouvelle fois. La dernière fois, peut-être. Si je suis amoché, l’oni ne semble pas intact non plus. Je prends conscience des collègues. Ceux qui restent. Personne ne s'approche, évidemment. La leçon est retenue. Une fois criblé de flèches et de carreaux, ce monstre finira bien par s’écrouler. Ces blessures visibles laissent couler un sang poisseux qui paraît infini là où je suis. Il y a bien un moment où sa fatigue le consumera. Il perd ses forces. Je le vois à des petits détails. Derrière la démonstration de force, ces blessures aux pieds ont sérieusement entamé sa mobilité. Il me vient l’idée que mon salut est au bout d’un chemin où si je tiens sans me faire toucher, il finira par s’effondrer. J’ai juste à le faire courir, donc.
Et pour courir, il s’y met, me chargeant avec une férocité décuplée. Il me veut moi. Pas les autres. Juste moi. Je suis pas un vrai soldat ? C’est vrai. Je suis officier républicain. La distinction, c’est que j’ai de la cervelle. Ma cervelle, elle me dit de courir, dans l’autre sens. Je fuis, donc. Je trébuche sur les corps, les racines et le sol instable. J’essaie de fuir sa proximité meurtrière. Les traits tombent, pas assez à mon goût. Je traîne la patte. Je suis moins à l’aise sur mes jambes. Alors, je me sépare de ce poids. Et je veux pas dire que je les coupe. Ma fuite m’a rapproché de l’orée de la clairière et je suis proche d’un arbre. En trois prises rapides, je suis dedans, je grimpe sur une branche et je propulse d’un saut vers l’arbre suivant.
Le monstre me balance encore un truc à propos de ma lâcheté. Je préfère entendre ça que de ne plus rien entendre du tout. ça serait une mauvaise nouvelle. Mes acrobaties ne semblent pas lui faire plaisir et il n’a pas mon adresse. Par contre, il a de la force brute et il abat les arbres derrière moi comme si c’était les troncs massifs ne signifiaient rien. Que ce soit avec son énorme Kanabo, la force de ses poings ou même tout son corps propulsé à pleine vitesse. ça déforeste. La débauche d'énergie est telle que la fin devrait s’approcher à grand pas d’oni. Et je peux vous dire qu’il mange les mètres à chaque pas.
-ACHEVEZ LE BORDEL DE MERDE !
Que je m’adresse aux survivants encore debout. Si je dois y passer dans le processus, ça m'emmerdait pas mal. Et les réserves commencent à manquer. Je perds le rythme et l’oni me rattrape, frappant l’arbre sur lequel je suis. Je suis déstabilisé et je me sens agité les bras en l’air dans un vain espoir de me rattraper. Je parviens à peine à tomber avec l’arbre vers le monstre qui attend ce moment depuis longtemps, mais qui ne s’attendait pas à ces circonstances. Il lui faut esquiver d’un pas le tronc qui manque de lui tomber sur la gueule. Je bondis avant la chute.
J’avais pas d’autres choix. Je serais arrivé au sol. Affaibli. Il m’aurait achevé dans l’instant.
Alors je bondis sur lui, passant dans son dos, me retenant à ses cornes. Je canalise tout ce qu’il me reste. On parle là de l'énergie du désespoir. Tout dans la télékinésie pour attirer tout ce qui est pointu et qui peut faire mal. Des branches en pieu, des cailloux, des flèches, des carreaux, des dagues au sol. Tout ce qui traîne, formant une tornade tailladante autour de moi. C’est facile à canaliser sur moi. Sauf que l’oni est plus massif et qu’il est sur la trajectoire des projectiles tournoyant. Le tout en me contorsionnant pour éviter sa prise qui sera létale.
Combien je tiens comme ça ? Putain, que l’enfer se termine.
Tel un immense bovidé rendu fou par ses blessures, Kahl démolissait toute opposition sur sa route. Obstiné à rattraper l'habile militaire qui se frayait un chemin parmi les épais branchages, le monstre de muscles à la violence sans limite fracassait sur son passage le moindre obstacle, qu'il fut humain ou végétal, sans se soucier de la multitude d'éraflures qui s'ajoutaient à sa collection de trop nombreuses cicatrices de guerre. Beuglant et vociférant dans son élan de folie meurtrière, la bête colossale perdait parfois la trace du fugitif mais à chaque fois qu'il en apercevait la silhouette, il se ruait de plus belle en sa direction, faisant fi de la multitude de flèches qui fusaient droit sur lui à mesure qu'il progressait.
Après une longue et fastidieuse poursuite, le géant azuré trouva enfin la conclusion et se vit déjà enfoncer ses doigts dans les orbites sanguinolentes de sa future proie. Il n'y avait plus qu'eux, dans cette forêt sordide à la terre gorgée du sang des vaincus. Kahl frappa sa massue sur le sol par deux fois, soulevant roche et poussière à chaque impact, puis il poussa un guttural rugissement avant de foncer droit sur sa cible, crachant sa bile venimeuse dans une énième menace provocatrice :
"T'es foutu, p'tit gars ! T'es foutu ! J'vais t'ouvrir comme un fruit et sucer ta moelle, espèce de lâche !"
La masse titanesque décrivit des tourbillons dans les airs, faisant vrombir le vent dans un souffle extraordinaire puis l'arme fut projetée horizontalement, déployant sur son passage une onde de choc si puissante qu'elle vint déraciner trois arbres centenaires au passage. Secoué par la brutalité de son propre assaut, l'Ogre perdit un instant de vue sa proie initiale, mais cette inattention lui coûta bien plus cher que prévu. Il balaya la zone de ses yeux injectés de sang mais ce ne fut que la désagréable sensation d'être tiré en arrière qui lui révéla la réalité de sa situation. Habile et vicelard, le petit furet moustachu s'était glissé jusqu'à son dos, s'agrippant aux cornes du colosse pour le déséquilibrer.
"Descend de là, petite merde !"
S'il y avait une rage inimaginable dans les paroles de l'oni, elles s'accompagnaient toutefois d'une note de frustration couplée à une panique tout à fait lisible. Incapable d'attraper le gaillard qui perturbait sa posture par ses mouvements erratiques, l'Ogre fut contraint de relâcher son arme pour tenter d'agripper son opposant mais ce dernier, visiblement, disposait encore de plus d'un tour dans son sac. A l'appel de sa magie, l'air parut se densifier dans un grondement sonore et dans une cacophonie de tremblements, des projectiles de toutes origines se rassemblèrent les uns après les autres pour filer droit sur le monstre.
Sa chair bleutée fut perforée de toutes parts par des pointes de flèches, des dagues, des branchages et même une infinité de petits cailloux qui pénétraient avec plus ou moins d'aisance le cuir épais de Kahl. Trop affairé à se débarrasser du nuisible pour accorder la moindre importance à ces assauts frénétiques, le monstre que seul l'adrénaline maintenait encore debout ne parvint plus à porter son corps immense et s'écroula, genoux à terre. Un épais filet de sang noirci s'échappa de sa gueule cauchemardesque et, dans un ultime effort salvateur, il parvint enfin à saisir l'épaule droite de l'ennemi, qu'il projeta en avant avec une telle force qu'il lui déboita sans doute l'épaule.
Tâchant de se redresser, il constata à quel point son enveloppe éprouvée ne répondait plus. Luttant contre lui-même, le goliath chancelant se releva à grande peine, serrant les crocs jusqu'à s'en ouvrir les gencives pour tenir en place malgré l'épuisement, mais l'évidence s'imposait déjà : c'en était fini de lui. Hurlant de colère, il manqua de briser les articulations de sa propre mâchoire en ouvrant la gueule, relâchant un nuage de brume glacée tout en recouvrant ses dextres d'un voile givré. Deux pieux de glace se formèrent dans ses paumes et il commença, lentement mais inéluctablement, son approche finale.
"Ne... faites surtout pas l'erreur de me capturer vivant. Je me libèrerai. Peu importe où vous me collerez, je m'en sortirai. Et j'reviendrai, misérable, j'reviendrai pour toi... personnellement. J'tuerai d'abord tes potes, ta famille, tout ce à quoi tu tiens. Tu dormiras plus la nuit, tu pourras plus pisser sans penser à ma trogne. J'vais te rendre dingue, t'entends ? Puis quand t'auras tout perdu, je viendrai t'achever et j'te boufferai tout cru."
Il boita, forçant sur ses membres infiniment éprouvés pour se diriger tel un prédateur aux portes de la mort sur son ultime proie. Sa vision confuse le rendait incapable de voir nettement le visage de son némésis et le sang qu'il perdait rendait toute pensée impossible. Dans un océan d'incohérence et d'absolue confusion, le géant se mit à marmonner dans sa barbe une dernière batterie d'injures copieuses et dénuées de tout fondement, avant de lever ses griffes maculées de pourpre dans l'espoir de pouvoir administrer le coup fatal avant de rendre l'âme.
Il y eut un impact foudroyant dans son dos, et tout son corps devint rigide. Electrocuté par l'un des rares survivants républicains, le colosse s'immobilisa quelques instants, ses yeux vitreux rivés sur son adversaire puis, après quelques secondes qui semblèrent bien trop longues, il s'écroula dans un assourdissant fracas, laissant le silence et la tension retomber aussitôt. Désolation, carnage, voilà tout ce qu'avait laissé derrière lui l'Oni et sa troupe de barbares.
Le mage blessé à l'origine du sauvetage contourna le corps inanimé du colosse, lui administrant un coup de pied en pleine poire pour s'assurer de son inconscience. Face à l'absence de réponse du monstre azuré, il soupira de soulagement et tendit vers Gunnar une main amicale :
"Bon... bon boulot, Gunnar."
Après une longue et fastidieuse poursuite, le géant azuré trouva enfin la conclusion et se vit déjà enfoncer ses doigts dans les orbites sanguinolentes de sa future proie. Il n'y avait plus qu'eux, dans cette forêt sordide à la terre gorgée du sang des vaincus. Kahl frappa sa massue sur le sol par deux fois, soulevant roche et poussière à chaque impact, puis il poussa un guttural rugissement avant de foncer droit sur sa cible, crachant sa bile venimeuse dans une énième menace provocatrice :
"T'es foutu, p'tit gars ! T'es foutu ! J'vais t'ouvrir comme un fruit et sucer ta moelle, espèce de lâche !"
La masse titanesque décrivit des tourbillons dans les airs, faisant vrombir le vent dans un souffle extraordinaire puis l'arme fut projetée horizontalement, déployant sur son passage une onde de choc si puissante qu'elle vint déraciner trois arbres centenaires au passage. Secoué par la brutalité de son propre assaut, l'Ogre perdit un instant de vue sa proie initiale, mais cette inattention lui coûta bien plus cher que prévu. Il balaya la zone de ses yeux injectés de sang mais ce ne fut que la désagréable sensation d'être tiré en arrière qui lui révéla la réalité de sa situation. Habile et vicelard, le petit furet moustachu s'était glissé jusqu'à son dos, s'agrippant aux cornes du colosse pour le déséquilibrer.
"Descend de là, petite merde !"
S'il y avait une rage inimaginable dans les paroles de l'oni, elles s'accompagnaient toutefois d'une note de frustration couplée à une panique tout à fait lisible. Incapable d'attraper le gaillard qui perturbait sa posture par ses mouvements erratiques, l'Ogre fut contraint de relâcher son arme pour tenter d'agripper son opposant mais ce dernier, visiblement, disposait encore de plus d'un tour dans son sac. A l'appel de sa magie, l'air parut se densifier dans un grondement sonore et dans une cacophonie de tremblements, des projectiles de toutes origines se rassemblèrent les uns après les autres pour filer droit sur le monstre.
Sa chair bleutée fut perforée de toutes parts par des pointes de flèches, des dagues, des branchages et même une infinité de petits cailloux qui pénétraient avec plus ou moins d'aisance le cuir épais de Kahl. Trop affairé à se débarrasser du nuisible pour accorder la moindre importance à ces assauts frénétiques, le monstre que seul l'adrénaline maintenait encore debout ne parvint plus à porter son corps immense et s'écroula, genoux à terre. Un épais filet de sang noirci s'échappa de sa gueule cauchemardesque et, dans un ultime effort salvateur, il parvint enfin à saisir l'épaule droite de l'ennemi, qu'il projeta en avant avec une telle force qu'il lui déboita sans doute l'épaule.
Tâchant de se redresser, il constata à quel point son enveloppe éprouvée ne répondait plus. Luttant contre lui-même, le goliath chancelant se releva à grande peine, serrant les crocs jusqu'à s'en ouvrir les gencives pour tenir en place malgré l'épuisement, mais l'évidence s'imposait déjà : c'en était fini de lui. Hurlant de colère, il manqua de briser les articulations de sa propre mâchoire en ouvrant la gueule, relâchant un nuage de brume glacée tout en recouvrant ses dextres d'un voile givré. Deux pieux de glace se formèrent dans ses paumes et il commença, lentement mais inéluctablement, son approche finale.
"Ne... faites surtout pas l'erreur de me capturer vivant. Je me libèrerai. Peu importe où vous me collerez, je m'en sortirai. Et j'reviendrai, misérable, j'reviendrai pour toi... personnellement. J'tuerai d'abord tes potes, ta famille, tout ce à quoi tu tiens. Tu dormiras plus la nuit, tu pourras plus pisser sans penser à ma trogne. J'vais te rendre dingue, t'entends ? Puis quand t'auras tout perdu, je viendrai t'achever et j'te boufferai tout cru."
Il boita, forçant sur ses membres infiniment éprouvés pour se diriger tel un prédateur aux portes de la mort sur son ultime proie. Sa vision confuse le rendait incapable de voir nettement le visage de son némésis et le sang qu'il perdait rendait toute pensée impossible. Dans un océan d'incohérence et d'absolue confusion, le géant se mit à marmonner dans sa barbe une dernière batterie d'injures copieuses et dénuées de tout fondement, avant de lever ses griffes maculées de pourpre dans l'espoir de pouvoir administrer le coup fatal avant de rendre l'âme.
Il y eut un impact foudroyant dans son dos, et tout son corps devint rigide. Electrocuté par l'un des rares survivants républicains, le colosse s'immobilisa quelques instants, ses yeux vitreux rivés sur son adversaire puis, après quelques secondes qui semblèrent bien trop longues, il s'écroula dans un assourdissant fracas, laissant le silence et la tension retomber aussitôt. Désolation, carnage, voilà tout ce qu'avait laissé derrière lui l'Oni et sa troupe de barbares.
Le mage blessé à l'origine du sauvetage contourna le corps inanimé du colosse, lui administrant un coup de pied en pleine poire pour s'assurer de son inconscience. Face à l'absence de réponse du monstre azuré, il soupira de soulagement et tendit vers Gunnar une main amicale :
"Bon... bon boulot, Gunnar."
Citoyen de La République
Gunnar Bremer
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Info personnage
Race: Humain
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique Neutre
Rang: C
Main que je ne saisis pas.
Recroquevillé sur le sol, j’dois paraître tel un pantin désarticulé. Je suis même surpris d’être toujours en vie à travers le torrent de douleur qui m’assaille. Je ne sais pas laquelle est la pire blessure. Il y’en a trop. Et ça va surement me tuer à force. Les yeux clos, j’entends le mage appeler à l’aide. J’ai idée que de l’aide, il ne doit pas en avoir beaucoup, malgré l’annonce de notre victoire. C’est qu’il doit rester des survivants. De ceux qui ont fui. Peut-être un Terry. Qui aurait cru que je me souviendrais de ce type. Ça parait être une éternité que je n’ai pas pensé à lui alors qu’on a dû se séparer il y a trente minutes. A peine. Ça m'en ferait presque rire si je savais que le moindre ricanement me ferait encore plus mal qu’actuellement, ce qui est en soi une prouesse. Je crois qu’à ce moment-là, la meilleure idée que j’ai eu depuis le début de ces conneries, c’est de sombrer dans l’inconscience.
Des survivants, il y’en a eu. Même des gens indemnes. Les blessés les regardaient d’un œil torve, du genre à vouloir baver dans leur dos, une fois de retour, comment ils ont sûrement été pleutres. Si les gars sont rapidement intervenus pour s’occuper des blessés, les plus gros bras se sont promptement évertués à lier l’oni de sorte qu’il ne puisse pas se libérer si facilement, si celui-ci arrive à survivre à ces blessures. On ne connaît pas très bien ce genre de créature et vue sa puissance, on peut légitimement s’attendre à ce qu’il survive sans l’aide de personne. Personne ne comptait vraiment le soigner, de toute façon, il y avait tant à faire avec les survivants, même si certains ne comptaient pas trop sur le fait de voir leur membres recollés. Et encore moins de les retrouver.
Je me réveille plusieurs heures plus tard, dans l'hôpital de campagne que les survivants ont mis en place à côté du champ de bataille. Des renforts médicaux sont en chemin et pour ma part, on m’informe que je vais m’en sortir. Je comate un peu, serrant les dents à cause des douleurs et du manque de sédatifs. Les renforts finissent par arriver et un moment donné, on vient me voir pour m’interroger. C’est que ce qui s’est passé peut paraître flou pour beaucoup de monde. Et parmi les survivants, ils sont nombreux à ne pas vouloir parler de ça. Alors, on essaie avec moi.
-C’est vous qui avez abattu l’Oni ?
-Non… C’était le mage… là-bas.
Et je me suis tenu à cette version. Pourquoi ? Parce qu’à tous les coups, on allait me mettre une médaille, voire une promotion dans les pattes. Et être mis en avant, c’est attirer l’attention. Je ne veux pas attirer l’attention. On pourra dire que j’aurais mieux fait de faire différemment aujourd’hui, alors je vais amender ce que je dis. Je ne veux pas attirer l’attention tout en vivant. Voilà. C’est clair comme ça ? Si dans un premier temps, l’intéressé me contredit, il finit par arrêter de le faire. Déjà, les éclairs qu’il a fait, ça reste dans les esprits plus qu’un dégénéré à dos d’Oni sous l’averse qui empêche de bien voir. Puis, les honneurs, ça lui fait du bien aux chevilles. On finit par m’oublier. Et ça me va très bien.
L’Oni, lui, se rappellera de moi. Je le sais. Je me rassure en me disant qu’il est en prison et qu'il n'aura pas de remise de peine lui. Un bel exemple de la Justice de la République, qu’on dira. Et s’il s’en échappe, le pays est grand, il est difficilement dissimulable et je suis juste un officier républicain parmi tant d’autres. Nos routes ont peu de chances de se croiser à nouveau.
De toute façon, on n’échappe pas si facilement aux prisons de la république.
Enfin, je crois.
Recroquevillé sur le sol, j’dois paraître tel un pantin désarticulé. Je suis même surpris d’être toujours en vie à travers le torrent de douleur qui m’assaille. Je ne sais pas laquelle est la pire blessure. Il y’en a trop. Et ça va surement me tuer à force. Les yeux clos, j’entends le mage appeler à l’aide. J’ai idée que de l’aide, il ne doit pas en avoir beaucoup, malgré l’annonce de notre victoire. C’est qu’il doit rester des survivants. De ceux qui ont fui. Peut-être un Terry. Qui aurait cru que je me souviendrais de ce type. Ça parait être une éternité que je n’ai pas pensé à lui alors qu’on a dû se séparer il y a trente minutes. A peine. Ça m'en ferait presque rire si je savais que le moindre ricanement me ferait encore plus mal qu’actuellement, ce qui est en soi une prouesse. Je crois qu’à ce moment-là, la meilleure idée que j’ai eu depuis le début de ces conneries, c’est de sombrer dans l’inconscience.
Des survivants, il y’en a eu. Même des gens indemnes. Les blessés les regardaient d’un œil torve, du genre à vouloir baver dans leur dos, une fois de retour, comment ils ont sûrement été pleutres. Si les gars sont rapidement intervenus pour s’occuper des blessés, les plus gros bras se sont promptement évertués à lier l’oni de sorte qu’il ne puisse pas se libérer si facilement, si celui-ci arrive à survivre à ces blessures. On ne connaît pas très bien ce genre de créature et vue sa puissance, on peut légitimement s’attendre à ce qu’il survive sans l’aide de personne. Personne ne comptait vraiment le soigner, de toute façon, il y avait tant à faire avec les survivants, même si certains ne comptaient pas trop sur le fait de voir leur membres recollés. Et encore moins de les retrouver.
Je me réveille plusieurs heures plus tard, dans l'hôpital de campagne que les survivants ont mis en place à côté du champ de bataille. Des renforts médicaux sont en chemin et pour ma part, on m’informe que je vais m’en sortir. Je comate un peu, serrant les dents à cause des douleurs et du manque de sédatifs. Les renforts finissent par arriver et un moment donné, on vient me voir pour m’interroger. C’est que ce qui s’est passé peut paraître flou pour beaucoup de monde. Et parmi les survivants, ils sont nombreux à ne pas vouloir parler de ça. Alors, on essaie avec moi.
-C’est vous qui avez abattu l’Oni ?
-Non… C’était le mage… là-bas.
Et je me suis tenu à cette version. Pourquoi ? Parce qu’à tous les coups, on allait me mettre une médaille, voire une promotion dans les pattes. Et être mis en avant, c’est attirer l’attention. Je ne veux pas attirer l’attention. On pourra dire que j’aurais mieux fait de faire différemment aujourd’hui, alors je vais amender ce que je dis. Je ne veux pas attirer l’attention tout en vivant. Voilà. C’est clair comme ça ? Si dans un premier temps, l’intéressé me contredit, il finit par arrêter de le faire. Déjà, les éclairs qu’il a fait, ça reste dans les esprits plus qu’un dégénéré à dos d’Oni sous l’averse qui empêche de bien voir. Puis, les honneurs, ça lui fait du bien aux chevilles. On finit par m’oublier. Et ça me va très bien.
L’Oni, lui, se rappellera de moi. Je le sais. Je me rassure en me disant qu’il est en prison et qu'il n'aura pas de remise de peine lui. Un bel exemple de la Justice de la République, qu’on dira. Et s’il s’en échappe, le pays est grand, il est difficilement dissimulable et je suis juste un officier républicain parmi tant d’autres. Nos routes ont peu de chances de se croiser à nouveau.
De toute façon, on n’échappe pas si facilement aux prisons de la république.
Enfin, je crois.
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