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Sagesse Réincarnée
Cyradil Ariesvyra
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Rizka lui assura qu’elle n’avait donc pas besoin de la liche pour se laver. Cela la réconforta dans le fait que l’elfe était plus détendue maintenant ce qui était primordial quant au bon déroulement de l’expérience qui lui permettrait de mettre un peu d’ordre dans son esprit. La jeune forgeronne la laissa tranquillement prendre son bain, rejoignant sa chambre. Cyradil se regarda un instant dans le miroir, constatant qu’elle n’avait toujours pas coiffer ses cheveux. Elle profita donc de l’absence de l’herboriste pour les arranger dans leur coiffure habituelle qui se présenta sous forme d’une longue natte. Une fois son bain terminé, on conduisit l’elfe dans ses appartements privés. Canapé, fauteuil ou même le grand lit aux allures royales, Rizka pouvait s’installa où elle désirait ou rejoindre la liche sur le lit. Il y avait même quelques peluches datant de l’époque où elle était encore qu’une enfant. Une certaine nostalgie l’avait empêché de s’en débarrasser.
« Tu pourras venir ici autant que tu le voudras, je t’accueillerais toujours à bras ouverts. » Dit-elle en lui retournant son sourire.
De manière naturelle, Cyradil se saisit ensuite délicatement de la chevelure de son amie et commença à lui coiffer les cheveux. Les multiples produits avaient fait en sorte de démêler tous les nœuds mais c’était toujours sympathique de pouvoir s’en occuper. Enfin, après plusieurs minutes, la jeune blonde relâcha son amie, lui indiquant la coiffeuse. Elle préférait lui laisser le choix en lui donnant accès à certains de ses effets personnels. La jeune forgeronne avait bien remarqué les quelques blessures sur le corps de sa jeune amie mais elle ne les releva pas. Inutile de revenir sur ce terrible évènement. Cyradil en avait suffisamment entendu pour en saisir la gravité.
« Si tu as besoin de quelque chose en particulier, tu peux regarder là. Il y a tout ce dont tu aurais besoin. »
Dans un coin de la pièce, on pouvait apercevoir un piano à queue d’excellente facture et mesurant environ deux mètres de long. C’était l’une des quelques disciplines non-magiques à laquelle Cyradil avait aimé consacrer son temps. Elle trouvait cela relaxant d’en jouer. Lorsqu’elle se transforma en liche, elle avait été soucieuse d’avoir perdu cette capacité mais il n’en était rien. En effet, cet apprentissage n’avait nécessité aucune intervention magique et elle avait passé de nombreuses années avant de maitrise cet instrument à la perfection. Elle pourrait même se laisser tenter par jouer un morceau plus tard si son amie lui demandait.
« Je sais que c’est un peu décontenançant de se retrouver dans des lieux pareils la première fois mais, crois-moi, je ne fais pas exprès de faire dans l’extravagance. A vrai dire, c’est l’héritage de mon père que je m’efforce d’entretenir. Et je m’y sens bien aussi alors j’ai décidé de garder le domaine plutôt que de le vendre. Enfin bref, voilà je te propose d’aller manger et ensuite nous nous mettrons au travail. Je crois que ça ne devrait pas prendre très longtemps pour la synchronisation magique. Les esprits doivent être en harmonie en créant le lien mental et ensuite…et bien ensuite, on laisse la magie faire le reste. »
La jeune blonde se leva ensuite, invitant son amie à la suivre jusqu’à une salle à manger de taille raisonnable cette fois-ci. Cyradil voyait mal l’inviter dans la salle du banquet où elles seraient tellement éloignées qu’elles devraient élever la voix pour se faire entendre ! Quoi qu’il en fut, la jeune forgeronne s’occupa juste donc de faire rediriger le repas vers cette salle où les deux femmes pouvaient profiter d’une certaine proximité. Le menu avait été adapté pour faire plaisir à tous les goûts. Il y avait du poisson, du homard, quelques viandes ainsi qu’un assortiment de garnitures en tout genre. Des salades, des boissons alcoolisées ou non et même des repas légers tels que des soupes.
« Tu peux prendre ce que tu veux. Et ne t’inquiète pas, la nourriture n’est pas gaspillée ici. Les restes encore mangeables sont redistribués aux pauvres de la capitale. J’essaie d’en jeter le moins possible. Normalement, nous avons plusieurs chefs mais l’une d’entre eux est en congé actuellement. Elle venait d’avoir un enfant alors je l’ai libérée sur son dernier mois de grossesse et lui ai donné quelques mois pour s’occuper de son bébé aussi. Elle m’avait assuré pouvoir jongler entre les deux mais je ne me voyais pas de faire travailler une femme enceinte sur ses dernières semaines ni même après. Je trouve ça important de profiter de la naissance de son bébé et de bien s’en occuper. Enfin, je suis mal placée pour me prétendre experte dans le sujet mais je pense que c’était la meilleure chose à faire. »
La jeune forgeronne commença à manger puis leva la tête vers son amie avant de lui demander son avis sur cette question anodine.
« Dis-moi Riri, tu penses que je suis trop gentille avec les gens ? »
« Tu pourras venir ici autant que tu le voudras, je t’accueillerais toujours à bras ouverts. » Dit-elle en lui retournant son sourire.
De manière naturelle, Cyradil se saisit ensuite délicatement de la chevelure de son amie et commença à lui coiffer les cheveux. Les multiples produits avaient fait en sorte de démêler tous les nœuds mais c’était toujours sympathique de pouvoir s’en occuper. Enfin, après plusieurs minutes, la jeune blonde relâcha son amie, lui indiquant la coiffeuse. Elle préférait lui laisser le choix en lui donnant accès à certains de ses effets personnels. La jeune forgeronne avait bien remarqué les quelques blessures sur le corps de sa jeune amie mais elle ne les releva pas. Inutile de revenir sur ce terrible évènement. Cyradil en avait suffisamment entendu pour en saisir la gravité.
« Si tu as besoin de quelque chose en particulier, tu peux regarder là. Il y a tout ce dont tu aurais besoin. »
Dans un coin de la pièce, on pouvait apercevoir un piano à queue d’excellente facture et mesurant environ deux mètres de long. C’était l’une des quelques disciplines non-magiques à laquelle Cyradil avait aimé consacrer son temps. Elle trouvait cela relaxant d’en jouer. Lorsqu’elle se transforma en liche, elle avait été soucieuse d’avoir perdu cette capacité mais il n’en était rien. En effet, cet apprentissage n’avait nécessité aucune intervention magique et elle avait passé de nombreuses années avant de maitrise cet instrument à la perfection. Elle pourrait même se laisser tenter par jouer un morceau plus tard si son amie lui demandait.
« Je sais que c’est un peu décontenançant de se retrouver dans des lieux pareils la première fois mais, crois-moi, je ne fais pas exprès de faire dans l’extravagance. A vrai dire, c’est l’héritage de mon père que je m’efforce d’entretenir. Et je m’y sens bien aussi alors j’ai décidé de garder le domaine plutôt que de le vendre. Enfin bref, voilà je te propose d’aller manger et ensuite nous nous mettrons au travail. Je crois que ça ne devrait pas prendre très longtemps pour la synchronisation magique. Les esprits doivent être en harmonie en créant le lien mental et ensuite…et bien ensuite, on laisse la magie faire le reste. »
La jeune blonde se leva ensuite, invitant son amie à la suivre jusqu’à une salle à manger de taille raisonnable cette fois-ci. Cyradil voyait mal l’inviter dans la salle du banquet où elles seraient tellement éloignées qu’elles devraient élever la voix pour se faire entendre ! Quoi qu’il en fut, la jeune forgeronne s’occupa juste donc de faire rediriger le repas vers cette salle où les deux femmes pouvaient profiter d’une certaine proximité. Le menu avait été adapté pour faire plaisir à tous les goûts. Il y avait du poisson, du homard, quelques viandes ainsi qu’un assortiment de garnitures en tout genre. Des salades, des boissons alcoolisées ou non et même des repas légers tels que des soupes.
« Tu peux prendre ce que tu veux. Et ne t’inquiète pas, la nourriture n’est pas gaspillée ici. Les restes encore mangeables sont redistribués aux pauvres de la capitale. J’essaie d’en jeter le moins possible. Normalement, nous avons plusieurs chefs mais l’une d’entre eux est en congé actuellement. Elle venait d’avoir un enfant alors je l’ai libérée sur son dernier mois de grossesse et lui ai donné quelques mois pour s’occuper de son bébé aussi. Elle m’avait assuré pouvoir jongler entre les deux mais je ne me voyais pas de faire travailler une femme enceinte sur ses dernières semaines ni même après. Je trouve ça important de profiter de la naissance de son bébé et de bien s’en occuper. Enfin, je suis mal placée pour me prétendre experte dans le sujet mais je pense que c’était la meilleure chose à faire. »
La jeune forgeronne commença à manger puis leva la tête vers son amie avant de lui demander son avis sur cette question anodine.
« Dis-moi Riri, tu penses que je suis trop gentille avec les gens ? »
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Naturellement, Rizka s'était assise à côté de la jeune liche sur son lit. Celui-ci était moelleux, bien plus que celui auquel elle était habituée mais si elle s'y sentait à l'aise ce ne n'était que grâce à la présence de son amie et de leur rituel qu'elles avaient entretenu depuis leur rencontre de se brosser mutuellement les cheveux. C'était une petite attention, un moment privilégié qui, d'une certaine manière, lui rappelait aussi des souvenirs heureux d'enfance auprès de sa mère.
Une fois peignée, la jeune elfe eut droit de s'asseoir devant la coiffeuse et de choisir ce qu'elle souhaitait. La brune remercia à nouveau son amie, choisissant un bandeau sur les mêmes tons émeraudes que la jolie robe dont elle était vêtue. La coiffure était simple mais elle permettait de lui dégager le visage tout en laissant ses longs cheveux cascader librement dans son dos.
« Je comprends, c'est aussi une manière pour toi de perpétuer le souvenir de tes parents. C'est touchant comme attention. » dit-elle alors que Cyradil expliquait pourquoi elle tenait à ce domaine.
Brièvement, Cyradil lui proposa d'aller manger avant de se lancer dans l'expérience qui avait mené la jeune elfe jusqu'ici. Rizka hocha la tête, lui adressant un sourire à travers le miroir, tout en lui assurant qu'elle non plus ne s'inquiétait pas pour l'harmonie du lien, lui répétant qu'elle lui faisait confiance.
Elle se leva à son tour et suivit la jeune femme jusqu'à la salle à manger, somme toute de taille raisonnable… Ce qui était moins le cas du repas : une quantité astronomique de mets s'étalait sous les yeux de l'elfette. Cependant, Cyradil étonna encore une fois celle-ci par sa grande gentillesse. Non seulement elle redistribuait la nourriture non consommée mais elle prenait à coeur le bien-être de ses employés. Pourtant, elle s'inquiétait :
« Dis-moi Riri, tu penses que je suis trop gentille avec les gens ? »
« Trop gentille ? » reprend la brunette.
Elle se tut, surprise, son expression perplexe, et puis les traits de son visage s'adoucirent en étirant ses lèvres. Spontanément, Rizka se mit à rire mais lorsqu'elle finit par reprendre son sérieux son attitude avait changé, se faisant plus sérieuse.
« Ne fais pas la même bêtise que moi de croire que quelque chose cloche en toi et de te conformer pour plaire à ceux qui t'entourent. Sois toi-même, tu es parfaite telle que tu es. »
Ses mots étaient sincères, d'autant plus que l'elfette parlait par expérience. La bonté et altruisme n'étaient des pas des valeurs importantes au sein de ce Melorn, surtout dans les hautes sphères. La pureté de la lignée, le savoir, la puissance magique et la réputation étaient bien mieux respecté ce qui avaient donné aux qualités de Rizka, enfant, l'idée absurde qu'elle s'abaisse à un niveau inférieur voir considérer sa gentillesse comme une faiblesse. Elle avait dû redoubler d'effort pour leur prouver qu'elle était à la hauteur de son rang.
« J'ai grandi avec le sentiment de devoir sans cesse prouver ma valeur, que ce soit aux yeux de ma famille mais aussi de la société. J'étais sensée avoir un grand potentiel, née sous un astre rare. D'autre plus étant fille d'un grand sage et d'une lignée pure… On ne m'a pas laissé la liberté d'être moi-même et j'ai toujours eu ce complexe de me dire que je n'en faisais jamais assez, que ce n'était pas suffisamment bien ou encore que je ne m'y prenais pas de la bonne façon. »
Fronçant les sourcils dans une expression pincée, Rizka reposa la fourchette restée en l’air tout le long de sa tirade. Elle secoua la tête, chassant des pensées parasites avant de reprendre d’un ton posé, bien moins désabusé.
« A m’entendre on dirait que j’ai eu une vie terrible. Ce n’est pas le cas je te rassure. J’ai eu la chance de grandir dans une bonne famille, je n’ai jamais manqué de rien et j’ai eu l'opportunité d’accéder très jeune dans la prestigieuse académie de Melorn, ce qui est loin d’être à la portée de tous. Mais… Ce que je voulais te dire, c’est que faire preuve d’altruisme ou d’empathie n’est ni un défaut ni une faiblesse, ça fait juste de toi une belle personne. »
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Cyradil Ariesvyra
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La réponse de Rizka la rassura. Cyradil savait que ce qu’elle faisait était bien mais l’entendre de la bouche de son amie lui faisait grandement plaisir. Son éducation avait été très stricte mais pourtant elle n’avait jamais manqué de rien. D’une certaine manière, leurs enfances se ressemblaient en quelques points à la différence que les parents de la liche la poussaient à se dépasser mais sans jamais la blâmer sur un échec. Pour eux, l’important était de faire de son mieux. Ensuite, le résultat importait peu tant que l’on avait tout donné.
« Oui, je sais bien que ce n’est pas une faiblesse. A vrai dire, j’avais juste envie de te l’entendre dire…pour me rassurer que j’étais sur la bonne voie. Pour être honnête Rizka, je n’ai jamais été une très grande patriote même dans mon ancienne vie. Je veux dire, j’ai toujours très bien vécue au Reike mais je n’ai jamais vraiment adhéré à toute cette idéologie militariste. Je cherchais sans cesse à explorer la face cachée de ce que l’on ne voulait pas nous montrer. L’on nous parle souvent de la grandeur du Reike mais je pense que l’empire en souffre aussi également. Exercer un contrôle total sur des terres aussi grandes n’est pas vraiment réalisable. Sans compter tous les états vassaux ou ceux conquis desquels on a plus envie de s’en aller. Plutôt qu’à l’empire lui-même, c’est surtout aux habitants qui le peuple que je suis fidèle. Pourtant, ma famille a beaucoup contribué à l’effort de guerre et a fourni pas mal d’équipement à l’armée reikoise mais parce que mon père pensait que ce qu’il faisait était juste. Il s’est toujours battu pour protéger les faibles et les opprimés et, jusqu’à son dernier souffle et même lorsqu’il ne pouvait plus soulever son marteau à cause de son grand âge, il faisait toujours preuve d’un altruisme certain en reversant une partie de ses bénéfices aux aides d’état. »
Cyradil continuait de manger tranquillement. Même si la nourriture ne lui apportait aucun gain réellement nutritif, elle était heureuse de pouvoir quand même continuer à en apprécier le goût. C’était toujours agréable de pouvoir partager son repas avec quelqu’un qu’on appréciait.
« Enfin, je ne sais pas pourquoi je te raconte ça mais j’avais besoin que ça sorte. Tu as raison, il y aura toujours besoin de gens comme nous pour tendre la main aux gens qui n’ont plus rien et ils sont beaucoup plus nombreux que ce que l’on pourrait penser. J’aurais bien aimé rejoindre un des postes de la Main de l’Empereur. Peut-être en tant qu’Esprit. Jadis, mes connaissances magiques étaient inégalées dans l’empire mais je n’ai pas su saisir l’opportunité de me propulser à une situation avantageuse. Aujourd’hui, j’aurais sans doute beaucoup plus de difficultés à l’atteindre surtout vue mon idéologie. Je ne sais pas comment l’Empire traite les arguments d’opposition mais s’il s’avère que le couple royal ne s’entoure que de gens qui vont unilatéralement dans leur sens, cela me décevrait énormément. Enfin, je parle sans doute de chimères, si ça se trouve, cela n’arrivera jamais et l’on entendra du jour au lendemain que un tel a réalisé tel exploit ayant attiré l’œil des monarques. »
Cyradil soupira un instant avant de finir son repas. Elle attendit tranquillement que son amie finisse son repas avant d’avertir les servantes qu’elles pouvaient débarrasser. Il était maintenant temps de se mettre au travail. Elle guida ainsi la jeune elfe dans une autre aile du domaine, là où se trouvait le laboratoire magique de la liche. Il y avait là plusieurs équipements que l’on retrouvait aux FMR et qui témoignaient du dévouement certain qu’avait la liche dans l’apprentissage des soins et la confection de potions ou d’onguents cicatrisants. Cyradil l’invita à s’installer sur une chaise tandis que la liche se mit en face d’elle sur une autre.
« Le processus est assez simple théoriquement mais demande de te projeter dans ton passé et de raviver un souvenir particulièrement marquant. Ensuite, il va falloir forcer ton esprit à le contrôler. Je te fournirais toute la mana dont tu auras besoin. En fait, durant tout le temps qu’on a passé ensemble, je pense que tu as déjà les atouts pour modérer ton esprit comme tu le souhaites et que tu as juste besoin d’aide pour le faire sortir. Une sorte de point d’ancrage qui t’aidera à ne pas te laisser submerger. Si tu te laisses aller, je ferais en sorte de pouvoir te faire revenir mais ce sera peut-être un petit peu douloureux mais rien qui ne te laissera de séquelles, je t’assure. »
Les attaques et les intrusions mentales pouvaient se révéler désagréables mais c’était un moment difficile à passer pour faire ressortir les pouvoirs de la jeune elfe.
« Ensuite, je ferais en sorte de canaliser cette énergie pour en faire une sorte de verrou mental. J’ai passé du temps à étudier mes propres runes et j’ai compris qu’en utilisant leur pattern et en m’inspirant de l’imprégnation magique du tatouage reikois, je pourrais en faire une rune magique qui te permettra de ne pas te laisser submerger par des informations parasites à l’avenir. Enfin…ça c’est c’est ce que je pense mais je prie pour que ça marche bien. »
Sur ces paroles, Cyradil ferma les yeux, invitant son amie à faire de même tout en se saisissant de ses mains. C’était toujours plus agréable pour elle de savoir qu’elle avait un contact physique avec la liche sur lequel s’appuyer au cas-où les choses déraperaient. Ainsi, commença donc la synchronisation mentale où les émotions de la jeune blonde se mêlèrent à celles de Rizka.
« Oui, je sais bien que ce n’est pas une faiblesse. A vrai dire, j’avais juste envie de te l’entendre dire…pour me rassurer que j’étais sur la bonne voie. Pour être honnête Rizka, je n’ai jamais été une très grande patriote même dans mon ancienne vie. Je veux dire, j’ai toujours très bien vécue au Reike mais je n’ai jamais vraiment adhéré à toute cette idéologie militariste. Je cherchais sans cesse à explorer la face cachée de ce que l’on ne voulait pas nous montrer. L’on nous parle souvent de la grandeur du Reike mais je pense que l’empire en souffre aussi également. Exercer un contrôle total sur des terres aussi grandes n’est pas vraiment réalisable. Sans compter tous les états vassaux ou ceux conquis desquels on a plus envie de s’en aller. Plutôt qu’à l’empire lui-même, c’est surtout aux habitants qui le peuple que je suis fidèle. Pourtant, ma famille a beaucoup contribué à l’effort de guerre et a fourni pas mal d’équipement à l’armée reikoise mais parce que mon père pensait que ce qu’il faisait était juste. Il s’est toujours battu pour protéger les faibles et les opprimés et, jusqu’à son dernier souffle et même lorsqu’il ne pouvait plus soulever son marteau à cause de son grand âge, il faisait toujours preuve d’un altruisme certain en reversant une partie de ses bénéfices aux aides d’état. »
Cyradil continuait de manger tranquillement. Même si la nourriture ne lui apportait aucun gain réellement nutritif, elle était heureuse de pouvoir quand même continuer à en apprécier le goût. C’était toujours agréable de pouvoir partager son repas avec quelqu’un qu’on appréciait.
« Enfin, je ne sais pas pourquoi je te raconte ça mais j’avais besoin que ça sorte. Tu as raison, il y aura toujours besoin de gens comme nous pour tendre la main aux gens qui n’ont plus rien et ils sont beaucoup plus nombreux que ce que l’on pourrait penser. J’aurais bien aimé rejoindre un des postes de la Main de l’Empereur. Peut-être en tant qu’Esprit. Jadis, mes connaissances magiques étaient inégalées dans l’empire mais je n’ai pas su saisir l’opportunité de me propulser à une situation avantageuse. Aujourd’hui, j’aurais sans doute beaucoup plus de difficultés à l’atteindre surtout vue mon idéologie. Je ne sais pas comment l’Empire traite les arguments d’opposition mais s’il s’avère que le couple royal ne s’entoure que de gens qui vont unilatéralement dans leur sens, cela me décevrait énormément. Enfin, je parle sans doute de chimères, si ça se trouve, cela n’arrivera jamais et l’on entendra du jour au lendemain que un tel a réalisé tel exploit ayant attiré l’œil des monarques. »
Cyradil soupira un instant avant de finir son repas. Elle attendit tranquillement que son amie finisse son repas avant d’avertir les servantes qu’elles pouvaient débarrasser. Il était maintenant temps de se mettre au travail. Elle guida ainsi la jeune elfe dans une autre aile du domaine, là où se trouvait le laboratoire magique de la liche. Il y avait là plusieurs équipements que l’on retrouvait aux FMR et qui témoignaient du dévouement certain qu’avait la liche dans l’apprentissage des soins et la confection de potions ou d’onguents cicatrisants. Cyradil l’invita à s’installer sur une chaise tandis que la liche se mit en face d’elle sur une autre.
« Le processus est assez simple théoriquement mais demande de te projeter dans ton passé et de raviver un souvenir particulièrement marquant. Ensuite, il va falloir forcer ton esprit à le contrôler. Je te fournirais toute la mana dont tu auras besoin. En fait, durant tout le temps qu’on a passé ensemble, je pense que tu as déjà les atouts pour modérer ton esprit comme tu le souhaites et que tu as juste besoin d’aide pour le faire sortir. Une sorte de point d’ancrage qui t’aidera à ne pas te laisser submerger. Si tu te laisses aller, je ferais en sorte de pouvoir te faire revenir mais ce sera peut-être un petit peu douloureux mais rien qui ne te laissera de séquelles, je t’assure. »
Les attaques et les intrusions mentales pouvaient se révéler désagréables mais c’était un moment difficile à passer pour faire ressortir les pouvoirs de la jeune elfe.
« Ensuite, je ferais en sorte de canaliser cette énergie pour en faire une sorte de verrou mental. J’ai passé du temps à étudier mes propres runes et j’ai compris qu’en utilisant leur pattern et en m’inspirant de l’imprégnation magique du tatouage reikois, je pourrais en faire une rune magique qui te permettra de ne pas te laisser submerger par des informations parasites à l’avenir. Enfin…ça c’est c’est ce que je pense mais je prie pour que ça marche bien. »
Sur ces paroles, Cyradil ferma les yeux, invitant son amie à faire de même tout en se saisissant de ses mains. C’était toujours plus agréable pour elle de savoir qu’elle avait un contact physique avec la liche sur lequel s’appuyer au cas-où les choses déraperaient. Ainsi, commença donc la synchronisation mentale où les émotions de la jeune blonde se mêlèrent à celles de Rizka.
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Elle voulait juste être rassurée ? Malgré son expérience d'une vie entière, Cyradil avait ce côté touchant d'avoir besoin d'être approuvée. L'elfette lui sourit en retour avec bienveillance, l'écoutant évoquer ses idéaux, son passé familial avec une fierté dans la voix.
Au fil des mots de son amie, Rizka hochait la tête. Elle ne l'interrompit a aucun moment et mangeait avec appétit tout en observant la blonde. L'elfette était de toute manière en accord avec les propos, partageant des valeurs similaires. Bien qu'ayant épousé un sergent, Rizka n'avait jamais partagé cet amour de la guerre et du combat en général. Elle avait appris les bases mais elle était restée cantonnée à la médecine, préférant et de loin venir en aide aux blessés et démunis.
« Et pourquoi pas ? » dit-elle finalement en reposant son verre d'eau. « Tente ta chance, je suis sûre que tu ferais un excellent Esprit. Avec ton expérience, ta sagesse et ta bonté, tu aurais ta place. Au pire des cas ils passeront à côté de ta candidature… C'est mieux que de regretter de ne pas avoir essayé. »
Ce n'était que son opinion mais Rizka était bien placée pour avancer qu'il n'était pas souhaitable de vivre dans le regret. C'était son cas… sur bien des aspects. Mais il n'est jamais trop tard pour prendre son destin en main. Pour elle comme pour Cyradil tout n'était pas perdu, tant est qu'elles se donnent les moyens.
***
Le laboratoire de la propriétaire des lieux avait des airs familiers pour la guérisseuse. Elle reconnaissait une bonne partie du matériel, des onguents, des potions… Pour une soigneuse, cet endroit était parfait. C'était bien plus grand que la pièce que l'elfette avait aménagée dans son domicile. Il y avait davantage de rangements et les installations étaient plus élaborées.
« Le laboratoire de mon mentor était presque aussi grand. Ça me rappelle des souvenirs. » remarqua-t-elle en s'asseyant.
Cela n'empêcha pas l'elfette de se concentrer sur les instructions données par son amie. Le moment n'était pas à la divagation, elles l'avaient bien compris toutes les deux. Dans la théorie c'était assez simple, il suffisait qu'elle se plonge dans un souvenir marquant et parvienne à le maîtriser, aidée par son amie qui la guiderait avec sa magie. Dans la pratique… C'était autre chose. Le souvenir devait être choisi avec soin car il devait mettre l'esprit de l'elfette à l'épreuve sans la faire totalement plonger dans ses pires cauchemars.
Rizka prit une longue inspiration, ferma à son tour les yeux, se focalisant un instant sur les mains douces et chaudes qui seraient son ancre pendant ce voyage pénible. Elle laissa alors son esprit s'ouvrir à la liche, leurs pensées s'emmêlant avec douceur avant de plonger dans son souvenir.
__________________________________________________________________
Il faisait froid ce jour-là, si froid que les paysages s'étaient éclaircis sous un manteau de neige. Rizka n'en avait été que plus agitée, elle qui avait passé plusieurs jours complètement seule avec sa mère… et quelques employés, mais ça ne comptait pas. Père n'était pas là et ses réprimandes non plus. Caliawen avait jugé bon d'emmener sa fille lors d'un voyage professionnel, pour des raisons qui n’étaient pas à la portée de la jeune elfette. Elle n'était encore qu'une enfant, seulement heureuse d'être auprès de sa mère. Elle se sentait importante, utile pour une fois et pleinement désirée.
« Tiens-toi tranquille et concentre-toi. » ordonna la voix féminine penchée par-dessus son épaule.
« O-oui mère. »
« Si tu finis rapidement ta leçon, il faudra te faire toute belle, j’ai une surprise pour toi. »
« Vraiment ?! Pour de vrai ?! » s'extasie l'enfant, ajoutant aussitôt avec conviction : « J'en suis capable, je suis super forte ! »
Le visage strict s'adoucit légèrement, faisant briller d'amusement les pupilles rubis de l'elfe à la longue chevelure blonde. Elle se reprit très vite, redressant le buste, poursuivant la leçon. Cette fois-ci, l'enfant avait entièrement tourné son attention, focalisée sur les lèvres qu'elle ne quittait pas une seconde. Rizka répondit à chaque question avec précision, recevant des hochements de tête affirmatifs.
« Eh bien, bon travail. Je suis fière de toi. »
« J’ai le droit à ma surprise alors ? »
« Évidemment, les Aldeishan n’ont qu’une parole. Ça devrait te plaire, tu verras. »
***
Le bonheur avait inondé le cœur de l’enfant. Ses cheveux avaient été longuement coiffés, formant de charmantes boucles soyeuses cascadant tout autour du visage rond et poupon et sa tenue s’accordait à celle de celle pour qui elle éprouvait une admiration sans bornes. Parées de robes élaborées aux couleurs vives, hautement rembourrées de jupons et protégées du froid par des épais manteaux de fourrure, les deux elfes avaient quitté la demeure.
L’angoisse avait fait surface, soudainement et avec brusquerie alors que la petite demoiselle venait enfin de comprendre l’ampleur de la surprise. Dans la rue commençaient à s’attrouper nombre de gens tout aussi bien habillés tandis qu’une agitation particulière réchauffait l’atmosphère. Un festival. Voilà de quoi il s’agissait. L’esprit de l’enfant se laissait déjà envahir par ce tumulte naissant.
« Maman, o-on peut rentrer ? J-je peux pas. »
« Rizka, regarde-moi. » ordonna d’une voix douce Caliawen, s’abaissant au niveau de l’enfant. « Rappelle-toi ce que je t’ai appris. Si tu as peur, concentre-toi uniquement sur moi, tu peux y arriver. »
Respirer. Doucement, longuement. Faire le vide dans son esprit, ne plus entendre que la voix apaisante, ressentir l’océan de tranquillité qui lui faisait face. C’était facile quand elle était à la maison, elle pouvait s'entraîner mais ici ? La foule était effrayante, oppressante. Toutes ces émotions en pagaille qui se mêlaient, s’incrustant en elle tel des parasites. Le pouvait-elle ?
« Je vais essayer… »
« Si tu y arrives, tu pourras voir les Étoiles du Feu. »
***
La journée s’était passée presque sans accroc. L’enfant n’avait pas quitté d’une semelle l’elfe blonde, s’accrochant au pan de son manteaux lorsqu’elles se mouvaient. Elle ne s’était pas sentie rassurée pour autant mais à chaque fois qu’elle sentait son mal-être revenir, sa mère l’étreignait en lui chuchotant des paroles rassurantes. Elle avait même pu s’amuser, faire quelques activités et elle s’était amusée, quelques fois. Finalement, le spectacle de feu allait bientôt pouvoir démarrer.
Pourtant, l’enfant s’était retrouvée seule. Un instant d’égarement, une bousculade. La seconde suivante des étrangers avaient remplacé la présence rassurante. Caliawen lui avait pourtant dit de la suivre de près, de faire attention. Le soleil s’était couché depuis de longues minutes, laissant les lumières de quelques lanternes faire office de douces bougies, éclairant le passage avec une intensité relative tout en laissant place aux ombres inquiétantes de ces multiples étrangers qui s’amassaient tout autour et la frôlaient sans cesse, pressés eux aussi de voir les Étoiles du Feu en action.
« Maman ? » appela l’enfant, la gorge nouée.
Pas de réponse. Elle tenta à nouveau, puis une nouvelle fois encore. En vain. Sa voix était couverte par les voix qui s’élevaient près d’elle, attirées par le vacarme d’instruments de musique qui annonçaient le spectacle à venir. Ses yeux piquaient, s’humidifiant, elle les frotta, tentant de se reprendre, répétant en boucle dans son esprit le nom de sa mère, la brandissant tel un étendard pour éloigner le chaos oppressant, ses jambes se mouvant à travers la foule, errant sans direction, mais la portant tout de même suffisamment pour qu’elle parvienne à maîtriser ses émotions.
On la bouscula, lui reprochant sans douceur de ne pas regarder devant elle. Les pupilles rubis se détournèrent, elle continua son avancée hasardeuse mais à chaque pas, elle perdait un peu plus le contrôle, se laissant envahir, l’angoisse se mêlant aux émotions puissantes qui se bataillaient en elle sans son autorisation aux côtés des siennes, provoquant une confusion telle que l’enfant finit par s’immobiliser.
Elle se replia sur elle-même, les mains plaquées sur ses oreilles, fermant les yeux.
…Joie. Stress. Impatience. Enthousiasme. Crainte. Euphorie. Incertitude. Désir. Solitude. Liesse. Panique. Curiosité. Dédain. Agacement. Ivresse. Peur. Agitation. Emoi. Consternation. Béatitude. Anxiété…
« Sortez de ma tête ! » Tenta-t-elle de s’exorciser. « Je veux pas vous entendre ! »
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Cyradil Ariesvyra
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« Je compte bien essayer, ne t’en fais pas…enfin, même si j’ai l’habitude de vivre dans le regret même si je ne m’en suis rendu compte qu’à la fin de ma précédente vie. Enfin, bref, chaque chose en son temps. Occupons-nous de ton cas d’abord. »
Cyradil sentait les appréhensions de son amie quant à l’expérience qu’elle s’apprêtait à vivre. C’étati pour cela que la jeune blonde avait décidé de l’accompagner dans ce voyage spirituel. D’habitude, la lecture de souvenirs nécessitait des pouvoirs plus conséquents que simplement le fait de lier son esprit mais cela était uniquement vrai si la personne en face résistait à une intrusion mentale. Ici, Rizka abaissait volontairement ses défenses pour permettre à Cyradil de s’ancrer aux souvenirs de l’elfe sans le moindre effort. Bien sûr, la forgeronne ne pouvait lire que ce que l’herboriste voulait bien lui laisser accéder, ce qui était amplement suffisant pour l’exercice d’aujourd’hui. Ainsi, Rizka décida de se replonger dans son enfance, à une époque où sa mère semblait visiblement vouloir l’aider à contrôler ses émotions. Cyradil comprit alors que ce problème était bien antérieur à celui où elle perdit son mari.
Sa mère semblait être assez stricte dans son apprentissage mais cela ne faisait aucun doute qu’elle aimait beaucoup sa fille. D’une certaine manière, le père de Cyradil partageait quelque similitude avec le parent de Rizka lorsque ce dernier lui avait appris à forger. Dans ce souvenir, la jeune liche suivait les évènements de la journée, accompagnant la mère et l’enfant au festival. Etant extérieure au souvenir, la plupart des gens ne pouvaient interagir avec elle. Seule Rizka le pouvait puisque les deux femmes partageaient un lien mental. Bien sûr, la petite elfette ne pourrait pas vraiment la reconnaitre puisqu’il s’agissait là de son subconscient mais la jeune liche espérait que son amie pourrait trouver un point d’ancrage en la personne de Cyradil.
Soudain, la future herboriste se perdit, bientôt encerclée par la foule oppressante. Ces angoisses refirent surface et alors qu’elle se recroquevillait pour chasser les pensées parasites de son esprit, Cyradil comprenait maintenant toute l’étendue de sa souffrance. C’est à ce moment là que la jeune blonde décida d’agir. Pour une raison qu’elle ignorait, la jeune forgeronne possédait également son apparence juvénile. Elle était assez semblable à ce qu’elle était aujourd’hui mais avec des traits plus enfantins. Chose assez étonnante, Cyradil semblait avoir conservé son esprit adulte puisque cette dernière agissait par le biais de son propre esprit qui, contrairement à celui de Rizka, était parfaitement ordonné. Elle s’approcha donc de la jeune fille et forma une sorte de bulle d’ombre autour d’elles, isolant partiellement les voix. Là encore, Cyradil semblait pouvoir projeter ses pouvoirs dans l’esprit de l’elfette. Même à l’époque, la jeune blonde possédait déjà un talent hors norme pour la magie. L’avatar enfantin de Cyradil s’accroupit alors devant sa future amie.
« Tu as perdu ta maman? » Dit-elle d’une voix douce.
La jeune blonde lui tendit la main pour la relever, essayant ainsi d’établir un contact dans ses souvenirs qui viendrait renforcer celui que leur corps avait dans la réalité. D’ailleurs, on pouvait voir des gouttes perler sur le front de la jeune blonde, chose très étonnante pour une liche n’ayant pas de fonctions biologiques. Était-ce de la sueur ? Rien n’était moins sûre mais en tout cas, la jeune blonde tenait bon et refusait d’abandonner son amie. De retour dans le souvenir, Cyradil lui tint alors la main, toujours protégées par cette petite bulle protectrice. Bien sûr, elle connaissait le problème de son amie même plongée dans son souvenir. Par une impulsion de son esprit, la Cyradil adulte envoya son pouvoir de contrôle d’émotions dans celui de son amie, le liant par la même occasion au sien. L’idée était donc de le ressortir et d’essayer d’en amplifier le pouvoir mais aussi que Rizka puisse avoir la mainmise dessus de manière contrôlée. Toujours accompagnée de la petite elfette, la petite blonde continuait à la guider.
« Si tu veux, on peut la retrouver mais il va falloir traverser cette foule. Concentre-toi et ferme ton esprit à leurs pensées. Je serais là pour t’aider. Cette petite bulle autour de nous nous protégera et je peux filtrer ce qui rentre dedans ou pas. Si c’est trop tu n’auras qu’à serrer ma main et j’en diminuerai l’intensité. Et rappelle-toi ce qu’a dit ta maman. Reste calme et concentre-toi. Le pouvoir est en toi, il suffit simplement de le faire ressortir. »
Cyradil sentait les appréhensions de son amie quant à l’expérience qu’elle s’apprêtait à vivre. C’étati pour cela que la jeune blonde avait décidé de l’accompagner dans ce voyage spirituel. D’habitude, la lecture de souvenirs nécessitait des pouvoirs plus conséquents que simplement le fait de lier son esprit mais cela était uniquement vrai si la personne en face résistait à une intrusion mentale. Ici, Rizka abaissait volontairement ses défenses pour permettre à Cyradil de s’ancrer aux souvenirs de l’elfe sans le moindre effort. Bien sûr, la forgeronne ne pouvait lire que ce que l’herboriste voulait bien lui laisser accéder, ce qui était amplement suffisant pour l’exercice d’aujourd’hui. Ainsi, Rizka décida de se replonger dans son enfance, à une époque où sa mère semblait visiblement vouloir l’aider à contrôler ses émotions. Cyradil comprit alors que ce problème était bien antérieur à celui où elle perdit son mari.
Sa mère semblait être assez stricte dans son apprentissage mais cela ne faisait aucun doute qu’elle aimait beaucoup sa fille. D’une certaine manière, le père de Cyradil partageait quelque similitude avec le parent de Rizka lorsque ce dernier lui avait appris à forger. Dans ce souvenir, la jeune liche suivait les évènements de la journée, accompagnant la mère et l’enfant au festival. Etant extérieure au souvenir, la plupart des gens ne pouvaient interagir avec elle. Seule Rizka le pouvait puisque les deux femmes partageaient un lien mental. Bien sûr, la petite elfette ne pourrait pas vraiment la reconnaitre puisqu’il s’agissait là de son subconscient mais la jeune liche espérait que son amie pourrait trouver un point d’ancrage en la personne de Cyradil.
Soudain, la future herboriste se perdit, bientôt encerclée par la foule oppressante. Ces angoisses refirent surface et alors qu’elle se recroquevillait pour chasser les pensées parasites de son esprit, Cyradil comprenait maintenant toute l’étendue de sa souffrance. C’est à ce moment là que la jeune blonde décida d’agir. Pour une raison qu’elle ignorait, la jeune forgeronne possédait également son apparence juvénile. Elle était assez semblable à ce qu’elle était aujourd’hui mais avec des traits plus enfantins. Chose assez étonnante, Cyradil semblait avoir conservé son esprit adulte puisque cette dernière agissait par le biais de son propre esprit qui, contrairement à celui de Rizka, était parfaitement ordonné. Elle s’approcha donc de la jeune fille et forma une sorte de bulle d’ombre autour d’elles, isolant partiellement les voix. Là encore, Cyradil semblait pouvoir projeter ses pouvoirs dans l’esprit de l’elfette. Même à l’époque, la jeune blonde possédait déjà un talent hors norme pour la magie. L’avatar enfantin de Cyradil s’accroupit alors devant sa future amie.
« Tu as perdu ta maman? » Dit-elle d’une voix douce.
La jeune blonde lui tendit la main pour la relever, essayant ainsi d’établir un contact dans ses souvenirs qui viendrait renforcer celui que leur corps avait dans la réalité. D’ailleurs, on pouvait voir des gouttes perler sur le front de la jeune blonde, chose très étonnante pour une liche n’ayant pas de fonctions biologiques. Était-ce de la sueur ? Rien n’était moins sûre mais en tout cas, la jeune blonde tenait bon et refusait d’abandonner son amie. De retour dans le souvenir, Cyradil lui tint alors la main, toujours protégées par cette petite bulle protectrice. Bien sûr, elle connaissait le problème de son amie même plongée dans son souvenir. Par une impulsion de son esprit, la Cyradil adulte envoya son pouvoir de contrôle d’émotions dans celui de son amie, le liant par la même occasion au sien. L’idée était donc de le ressortir et d’essayer d’en amplifier le pouvoir mais aussi que Rizka puisse avoir la mainmise dessus de manière contrôlée. Toujours accompagnée de la petite elfette, la petite blonde continuait à la guider.
« Si tu veux, on peut la retrouver mais il va falloir traverser cette foule. Concentre-toi et ferme ton esprit à leurs pensées. Je serais là pour t’aider. Cette petite bulle autour de nous nous protégera et je peux filtrer ce qui rentre dedans ou pas. Si c’est trop tu n’auras qu’à serrer ma main et j’en diminuerai l’intensité. Et rappelle-toi ce qu’a dit ta maman. Reste calme et concentre-toi. Le pouvoir est en toi, il suffit simplement de le faire ressortir. »
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Feat Cyradil
Le monde s'assombrit soudain autour de l'enfant et le chaos environnant avec lui, comme si l'on avait posé un écran protecteur sur ses sens, atténuant leur effet. Surprise, la petite elfette relève le visage, ses yeux s'écarquillent d'émerveillement devant l'apparition solaire perchée au-dessus d'elle.
« Tu as perdu ta maman? » lui dit la jolie blonde en lui tendant la main.
« Oui… Elle m'a dit de ne pas la quitter… M-mais j'ai juste tourné la tête et je l'ai perdue… » pleurniche-t-elle en retour, son visage rond rougissant sous l'émotion.
Instinctivement, parce qu'elle ressemblait à un ange avec son visage doux, sa voix chantante et ses longs cheveux éclatants, l'enfant glisse sa main dans celle de la jeune fille venue à son secours. Aussitôt, elle ressent une vague d'émotion d'une grande douceur, tel un nuage cotonneux chassant dans son esprit la tempête tourbillonnante.
« C'est toi qui a chassé les voix dans ma tête ? » questionne-t-elle avec espoir.
La jolie ange lui promet de l’aider à retrouver sa mère, expliquant que c’est grâce à sa bulle magique que son esprit est à nouveau apaisé. L’enfant sourit, rassuré, ses petits doigts s’accrochant avec plus d’intensité à cette main secourable. Elle fait un pas et un second puis se ravise, s’immobilise, son cœur bat encore la chamade. Les lèvres tremblantes, elle pose son regard sur la jeune fille.
« I-ils me font peur… » Elle ferme ses yeux, inspire profondément. « Tu restes près de moi ? Tu me promets, tu ne me lâcheras pas ? »
Quelques mots suffisent. L’enfant reprend son souffle, s’apaise, puis finalement, s’avance à nouveau. Cramponnée solidement à la jeune fille aux dons magiques, Rizka s’enfonce à nouveau dans cette foule dense, mouvante, aux pensées désordonnées et parasites. Apeurée lorsqu’ils se pressent autour d’elle, la petite se rapproche de la blonde, restant au plus près de celle qui la protège.
« Je peux pas, je peux pas ! » panique-t-elle alors qu’on la bouscule.
Mais pourtant, elle tient bon. Malgré ses jambes tremblantes, l’enfant relève les cils, prenant pour ancrage le doux visage de son amie. Elle se remémore les paroles de sa mère, répétées par la jeune fille blonde. Qu’avaient-elles dit ?
Le pouvoir est en moi.
Petit à petit les battements de son cœur ralentissent, son regard redevient assuré, autant qu’elle le peut du moins. Elle souffle, bruyamment, resserre son emprise sur les doigts enlacés et s’oblige à avancer à nouveau. A chaque pas, elle lutte, se battant de toutes ses forces pour garder le contrôle. Elle peut le faire, elle n’est pas seule, il suffit qu’elle puise en elle… et chasse de son esprit ce qui n’a rien à y faire !
Le calme. Soudain le monde est devenu silencieux. Il n’y a plus qu’une apaisante sensation de douceur dans son être, tangible comme un fil invisible partant de son esprit, arrivant jusqu’à sa paume pour ensuite glisser dans la seconde main, et prenant fin dans l’esprit de l’autre enfant. Un fil, un lien, tout doux comme de la soie.
« Je n’entends plus que toi. » avoue-t-elle, juste avant que ses yeux ne se posent sur celle qu’elle avait perdu.
Aussitôt, la petite se met à courir, entraînant à sa suite son amie. Elle termine sa course effrénée dans les bras de sa mère. Quelques mètres plus loin se trouvent les Étoiles de Feu, sur sur estrade. Ils illuminent la nuit de leur magie flamboyante.
« Maman j’ai réussi ! »
__________________________________________________________________
Le retour à la réalité est brutal. Le souffle court, le visage humide, Rizka touche sa joue du bout des doigts. Des larmes avaient jailli, coulant doucement. Le corps et l’esprit de l’elfette avait été mis à rude épreuve après tout. Pourtant, la jeune femme le sentait : quelque chose avait changé en elle. Un rien, pas grand chose mais pourtant essentiel pour la guérisseuse. Et ça, elle ne le devait qu’à son amie.
Délicatement, Rizka délia leurs mains enlacées et observa la jeune blonde. Elle aussi avait été secouée, son corps semblait tremblant, éreinté. Alors, avec une tendresse infinie, l’elfe brune vint la prendre dans ses bras, l’enlaçant son amie avec tout l’amour et la reconnaissance qu’elle lui témoignait.
« Merci Cycy. » lui dit-elle avec émotion.
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Sagesse Réincarnée
Cyradil Ariesvyra
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Cyradil resta près de la petite elfe pendant tout son effort mental. La jeune liche tenait fermement sa main tandis qu’elle sentait également la volonté de Rizka à chasser les pensées parasites. Tout en contrôle, la jeune blonde régulait le flot de pensées qui transitait à travers la bulle d’ombre. Très peu au début et ensuite, au fil de l’accommodation de la future herboriste, elle en augmenta l’intensité. C’était vraiment déchirant de la voir souffrir de la sorte mais Cyradil savait que cela était nécessaire.
« Oui voilà comme ça…plus fort…bande ton esprit, brandis ta volonté et érige-la comme un mur épais et solide pouvant repousser toutes ces pensées parasites. Allez Rizka ! Tu peux le faire ! »
Petit à petit, la jeune elfe dompta sa peur et commença à lutter contre les pensées parasites. Au début, elle ne faisait que lutter mais au fur et à mesure que sa confiance en elle revenait, Rizka livrait un véritable combat pour ordonner son esprit. Son étreinte se fit plus forte à tel point que Cyradil aurait pu avoir les doigts broyés si elles n’étaient pas dans une projection d’esprit. Dans un ultime effort, la jeune elfe força les pensées hors de son esprit. Le choc fut tel que la bulle de ténèbres se brisa, comme si la future herboriste venait de briser un plafond de verre. Le plafond de ses craintes.
Soudain, la foule se dissipa et les deux petites filles avancèrent au milieu de cette dernière. Une silhouette familière se dessina alors, ressemblant à la petite elfette mais dans une version plus adulte. Il s’agissait de sa mère. Lâchant sa main quelque part pendant leur course, Cyradil la laissa se précipiter et enlacer cette dernière tandis que le souvenir reprit son cours normal. La petite enfant se retourna alors une dernière fois vers sa salvatrice mais cette dernière finissait de disparaitre dans une volute de fumée comme s’il s’agissait d’un spectre.
Le retour à la réalité fut brusque. Bien que n’ayant plus besoin de respirer depuis bien longtemps, Cyradil eut l’impression d’avoir été en apnée mentale pendant plusieurs heures. En l’occurrence, l’expérience avait bien duré des heures si l’on en jugeait par la nuit totale qui s’était installée. Exténuée, la jeune liche leva les yeux vers son amie qui semblait aussi éprouvée qu’elle.
« Je ne reviens pas que cela ait fonctionné aussi bien…Il faut juste que je stabilise ton esprit avec quelques runes et que je puisse les imprégner de ma mana. Nos esprits se sont connectés et ce souvenir que j’ai quelque peu altéré te servira de point d’ancrage que j’introduirais dans les runes. La prochaine fois que tu te sentiras acculée, tu n’auras qu’à y repenser et utiliser ta magie comme je te l’ai appris dans ton esprit. De là… »
Elle ne termina pas sa phrase et se pencha vers l’elfe qui la rattrapa dans ses bras. Cyradil était épuisée. Sa magie mentale était loin d’être revenue et il s’agissait là de son premier essaie avec cette dernière. Force est de constater que cela était toujours aussi éprouvant. Elle ne trouva même pas la force d’enlacer son amie et décida donc de se laisser faire avant de glisser plus bas pour poser sa tête sur ses genoux. Même Cyradil avait besoin de réconfort parfois.
« Désolée, je suis un peu fatiguée…Je disais que tu pouvais maintenant intensifier ta magie. La première fois est toujours la plus dure mais je pense que les expériences ultérieures devraient être plus aisées et t’aideront à améliorer ta magie mentale. Pour l’instant, cela devrait suffire mais n’hésite pas à revenir me voir si tu as besoin d’aide. Je me serais sûrement améliorée d’ici-là et nous essaierons de porter tes protections mentales vers de nouveaux sommets. »
La jeune blonde s’installa confortablement sur les genoux de son amie alors qu’elle tendit la main pour essuyer les larmes de la jeune herboriste.
« Allons, ce n’est rien. C’est normal de s’entraider entre amies. Je m’occuperais de tes runes demain. Et ensuite, tu pourras repartir si tu le souhaites. Mais pour l’heure, si tu veux te coucher, et bien, ça tombe bien, on est justement sur un lit. » Finit-elle en souriant.
« Oui voilà comme ça…plus fort…bande ton esprit, brandis ta volonté et érige-la comme un mur épais et solide pouvant repousser toutes ces pensées parasites. Allez Rizka ! Tu peux le faire ! »
Petit à petit, la jeune elfe dompta sa peur et commença à lutter contre les pensées parasites. Au début, elle ne faisait que lutter mais au fur et à mesure que sa confiance en elle revenait, Rizka livrait un véritable combat pour ordonner son esprit. Son étreinte se fit plus forte à tel point que Cyradil aurait pu avoir les doigts broyés si elles n’étaient pas dans une projection d’esprit. Dans un ultime effort, la jeune elfe força les pensées hors de son esprit. Le choc fut tel que la bulle de ténèbres se brisa, comme si la future herboriste venait de briser un plafond de verre. Le plafond de ses craintes.
Soudain, la foule se dissipa et les deux petites filles avancèrent au milieu de cette dernière. Une silhouette familière se dessina alors, ressemblant à la petite elfette mais dans une version plus adulte. Il s’agissait de sa mère. Lâchant sa main quelque part pendant leur course, Cyradil la laissa se précipiter et enlacer cette dernière tandis que le souvenir reprit son cours normal. La petite enfant se retourna alors une dernière fois vers sa salvatrice mais cette dernière finissait de disparaitre dans une volute de fumée comme s’il s’agissait d’un spectre.
Le retour à la réalité fut brusque. Bien que n’ayant plus besoin de respirer depuis bien longtemps, Cyradil eut l’impression d’avoir été en apnée mentale pendant plusieurs heures. En l’occurrence, l’expérience avait bien duré des heures si l’on en jugeait par la nuit totale qui s’était installée. Exténuée, la jeune liche leva les yeux vers son amie qui semblait aussi éprouvée qu’elle.
« Je ne reviens pas que cela ait fonctionné aussi bien…Il faut juste que je stabilise ton esprit avec quelques runes et que je puisse les imprégner de ma mana. Nos esprits se sont connectés et ce souvenir que j’ai quelque peu altéré te servira de point d’ancrage que j’introduirais dans les runes. La prochaine fois que tu te sentiras acculée, tu n’auras qu’à y repenser et utiliser ta magie comme je te l’ai appris dans ton esprit. De là… »
Elle ne termina pas sa phrase et se pencha vers l’elfe qui la rattrapa dans ses bras. Cyradil était épuisée. Sa magie mentale était loin d’être revenue et il s’agissait là de son premier essaie avec cette dernière. Force est de constater que cela était toujours aussi éprouvant. Elle ne trouva même pas la force d’enlacer son amie et décida donc de se laisser faire avant de glisser plus bas pour poser sa tête sur ses genoux. Même Cyradil avait besoin de réconfort parfois.
« Désolée, je suis un peu fatiguée…Je disais que tu pouvais maintenant intensifier ta magie. La première fois est toujours la plus dure mais je pense que les expériences ultérieures devraient être plus aisées et t’aideront à améliorer ta magie mentale. Pour l’instant, cela devrait suffire mais n’hésite pas à revenir me voir si tu as besoin d’aide. Je me serais sûrement améliorée d’ici-là et nous essaierons de porter tes protections mentales vers de nouveaux sommets. »
La jeune blonde s’installa confortablement sur les genoux de son amie alors qu’elle tendit la main pour essuyer les larmes de la jeune herboriste.
« Allons, ce n’est rien. C’est normal de s’entraider entre amies. Je m’occuperais de tes runes demain. Et ensuite, tu pourras repartir si tu le souhaites. Mais pour l’heure, si tu veux te coucher, et bien, ça tombe bien, on est justement sur un lit. » Finit-elle en souriant.
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Feat Cyradil
Il y avait encore du travail à faire, c’est certain, mais l’elfette n’avait pour l’instant pas les forces ni l’énergie nécessaire pour une nouvelle épreuve. Cyradil non plus, elle tenait à peine dans les bras de son amie, tant et si bien qu’elle finit simplement par se retrouver complètement allongée, la tête posée sur les jambes de la brune. Par automatisme, l’elfe glissa ses doigts dans les cheveux de la jeune femme, quant à Cyradil, elle tendit le bras, essuyant délicatement la larme.
« Ne t’en fais pas, ce n’est rien. C’est juste que… Je n’avais jamais laissé personne se connecter à moi de cette façon. C’est assez perturbant, je sais que ce n’était pas vraiment réel, d’une certaine manière et pourtant… cette idée me réchauffe le cœur. »
A son tour, la jeune elfe se laissa choir sur le matelas. Les deux femmes restèrent ainsi, bien trop exténuées pour se placer naturellement dans ce qui était pourtant un lit. Elles étaient bien, ainsi. Rizka fixait le plafond sans réellement le voir, son esprit encore brumeux ramenant à elle des pensées lointaines.
« Ce jour-là personne ne m’est venu en aide. » avoua-t-elle tout bas à son amie qui s’endormait sûrement déjà. « Je me souviens m’être égarée dans la foule et avoir cédé à l’angoisse si bien que j’ai tout simplement perdu conscience. Ma mère avait fini par me retrouver mais je ne me suis réveillée que le lendemain. Après ça, quand nous sommes rentrées à la maison, mon père à ordonné que je ne sorte plus et m’a assigné une nourrice et préceptrice. Je n’ai connu qu’elles jusqu’à entrer à l’académie. C’est stupide… Pendant des années j’ai pensé que je n’étais pas normal, que je n’étais qu’une source de déception au point qu’ils aient honte de moi mais… » fermant les yeux à son tour, elle rajouta dans un souffle : « Il me fallait seulement une amie pour me rendre compte du contraire. »
***
Rizka était seule lorsqu’elle s’éveilla, probablement tard dans la matinée. Il fallait croire que son corps lui-même savait qu’il aurait besoin de forces supplémentaires aujourd’hui encore. Au moins avait-elle dormi de son sommeil le plus juste pour une fois : Pas une fois elle n’avait ouvert un œil ou même ce serait-ce que bougé d’un iota. Sur le dos, les bras entourant mollement sa longue chevelure légèrement décoiffée, Rizka mit quelques instants à se remettre à la réalité.
Une fois sur pieds, la jeune femme entreprit de quitter la pièce et surtout de réussir à retrouver son chemin dans les couloirs de la vaste de demeure. Malgré tout, ce ne devait pas être si sorcier, non ? Il suffisait de faire marcher sa mémoire et d’imaginer le chemin inverse, un vrai jeu d’enfant. Dans la théorie en tout cas puisqu’elle eut rapidement l’impression de s’enfoncer davantage dans la bâtisse, ce fut une employée qu’elle croisa par pur hasard qui lui indiqua le chemin menant à la salle à manger où elle pourrait se sustenter. L’elfette la remercie chaleureusement, rassurée de pouvoir enfin savoir où elle allait, concrètement cette fois.
Cycy. appela-t-elle par télépathie. Où es-tu ? Je me rends à la salle où nous avions mangé hier soir, si tu veux m’y rejoindre.
Étrangement, bien qu’elle ait déjà utilisé cette forme de magie, cela lui parut plus facile de connecter ses pensées à celles de son amie. Etait-ce grâce au lien spécial qu’elles avaient réussi à développer en traversant le souvenir ensemble ou bien que l’elfette avait plus de facilité à s’approprier sa propre magie à présent ? Quoi qu’il en soit, Rizka était certaine d’avoir réussi à entrer en contact avec la jeune blonde.
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Cyradil Ariesvyra
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Epuisée par l’effort conséquent qu’elle venait de déployer, Cyradil écouta attentivement l’explication du rêve qu’elle venait d’altérer. La jeune blonde était contente d’avoir contribué à le rendre plus heureux et que ce dernier servit de lien pour leur ancrage mental. Comme dans son souvenir, la jeune blonde serait toujours là pour aider son amie. Bien qu’elle n’avait pas besoin de sommeil, la jeune forgeronne sombra néanmoins dans une forme d’inconscience dû à sa dépense de mana considérable. De l’extérieur, on avait simplement l’impression qu’elle dormait. Néanmoins, elle se réveilla quelques heures plus tard tandis que l’elfette dormait toujours à côté. D’un geste presque maternel, elle remit la couverture sur son amie et quitta le lit. Les deux femmes avaient fini par dormir dans son laboratoire. Ce n’était pas une première pour la jeune liche qui s’était endormie de nombreuses fois sur ses bouquins jusqu’à y installer un lit dans les cas où elle ne rejoignait pas sa chambre après ses journées de recherche.
Le domaine des Ariesvyra était fait pour qu’il fonctionne sans que son hôte ne soit spécialement présent. Ses domestiques étaient habitués aux absences de leur maitresse qui n’avait pas vraiment de raison de se justifier. Cependant, Cyradil s’assurait toujours de prévenir ses employés les plus proches de son absence afin qu’ils ne s’inquiètent pas. Elle avertit Martha de son désir de vouloir manger et les cuisiniers furent alors avertir de préparer un repas plus ou moins consistant. En réalité, c’était surtout pour Rizka qu’elle le faisait. En attendant que son amie ne se réveille, la jeune blonde se rendit dans sa chambre. En effet, puisque son amie dormait toujours dans le lit du laboratoire, la jeune forgeronne se disait qu’il n’était pas sage de la déranger pour l’instant. De manière méthodique, elle s’entraina à la maitrise de sa magie, toujours animée par sa quête éternelle de retrouver ses pouvoirs.
Pourtant, cette fois-ci, elle avait constaté un changement. Sa connexion avec Rizka avait éveillé certains de ses pouvoirs mentaux et Cyradil pouvait désormais transmettre une partie de ses émotions. Cette nouvelle capacité serait alors bien utile pour apaiser les esprits et se révèlera être un bon atout dans l’exercice de ses fonctions de Rhikos. D’ailleurs, une pensée étrangère lui chatouilla l’esprit et Cyradil en reconnut immédiatement l’origine. Elle interrompit ses activités, heureuse que Rizka se soit un peu apaisée.
«Je suis dans ma chambre. J’arrive tout de suite. Tu fais bien de t’y rendre d’ailleurs, j’ai demandé à ce qu’on prépare à manger. »
Elle rejoignit donc son amie dans la salle à manger où les repas venaient d’être déposés. Ses besoins étaient adaptés au moment de la journée et puisque les deux femmes s’étaient déjà restauré avant de commencer leur activité, on leur servit quelque chose de plus léger. Il y avait de la soupe mais aussi des plats froids à base de salades royales aux légumes divers et variés disposés en quartiers et avec du riz en leur centre.
« Toujours aussi déroutant de parler avec quelqu’un par télépathie. J’ai rencontré quelqu’un qui ne conversait que par ce moyen. Je n’ai jamais su s’il pouvait s’exprimer de vive voix ou non. En tout cas, je suis contente de voir que tu vas mieux. Je ne vais pas te cacher que c’était très éprouvant pour moi aussi mais comme je te l’ai dit, cela devrait aller mieux les prochaines fois. Pour les runes, cela fonctionne à peu près comme le tatouage reikois. Ce dernier est difficile à imiter car il est empreint d’une signature magique propre aux tatoueurs officiels. L’idée est que le principe est le même. La facilité avec laquelle tu t’es connectée à mon esprit ne fait que confirmer la compatibilité avec laquelle je pourrais faire cela. Mon mana servira de signature magique que je pourrais renouveler si tu le souhaites. Evidemment, si cela ne te plait plus, tu pourras toujours briser la rune en la rejetant de la même manière avec laquelle tu as procédé pour chasser les pensées de ton esprit. »
Effectivement, même si tout ce que proposait Cyradil était purement dans l’intérêt de son amie, elle lui laissait néanmoins une porte de sortie. Cela montrait à quel point la jeune liche avait de la considération pour l’herboriste, voulant lui prouver que cette dernière aurait toujours le contrôle sur ce que la forgeronne lui proposait.
« Si tu es d’accord, alors il faudra juste me dire où est-ce que tu préfères que je la place. Cela ne doit pas forcément être visible pour que la magie opère. Dans tous les cas, je préfère te laisser le choix. »
Dans l’esprit de son amie, la jeune liche y avait décelé un potentiel certain. Dommage que ce dernier ait été gravement bouleversé par la mort de son mari même si ses problèmes remontaient à son enfance. La situation de Rizka était complexe et même avec la magie de la liche, il n’était pas dit que l’elfette ne retomberait pas dans une crise mentale un jour. Cependant, cela diminuerait de manière conséquente leurs apparitions et surtout, cela redonnerait confiance à sa précieuse amie.
« Il faudra encore que tu affutes ton esprit et je t’aiderais au fur et à mesure que je retrouverais mes compétences. Sans doute sommes nous là devant un projet qui s’étendra sur de longues périodes mais je suis sûre que, ensemble nous y arriverons. »
Le domaine des Ariesvyra était fait pour qu’il fonctionne sans que son hôte ne soit spécialement présent. Ses domestiques étaient habitués aux absences de leur maitresse qui n’avait pas vraiment de raison de se justifier. Cependant, Cyradil s’assurait toujours de prévenir ses employés les plus proches de son absence afin qu’ils ne s’inquiètent pas. Elle avertit Martha de son désir de vouloir manger et les cuisiniers furent alors avertir de préparer un repas plus ou moins consistant. En réalité, c’était surtout pour Rizka qu’elle le faisait. En attendant que son amie ne se réveille, la jeune blonde se rendit dans sa chambre. En effet, puisque son amie dormait toujours dans le lit du laboratoire, la jeune forgeronne se disait qu’il n’était pas sage de la déranger pour l’instant. De manière méthodique, elle s’entraina à la maitrise de sa magie, toujours animée par sa quête éternelle de retrouver ses pouvoirs.
Pourtant, cette fois-ci, elle avait constaté un changement. Sa connexion avec Rizka avait éveillé certains de ses pouvoirs mentaux et Cyradil pouvait désormais transmettre une partie de ses émotions. Cette nouvelle capacité serait alors bien utile pour apaiser les esprits et se révèlera être un bon atout dans l’exercice de ses fonctions de Rhikos. D’ailleurs, une pensée étrangère lui chatouilla l’esprit et Cyradil en reconnut immédiatement l’origine. Elle interrompit ses activités, heureuse que Rizka se soit un peu apaisée.
«Je suis dans ma chambre. J’arrive tout de suite. Tu fais bien de t’y rendre d’ailleurs, j’ai demandé à ce qu’on prépare à manger. »
Elle rejoignit donc son amie dans la salle à manger où les repas venaient d’être déposés. Ses besoins étaient adaptés au moment de la journée et puisque les deux femmes s’étaient déjà restauré avant de commencer leur activité, on leur servit quelque chose de plus léger. Il y avait de la soupe mais aussi des plats froids à base de salades royales aux légumes divers et variés disposés en quartiers et avec du riz en leur centre.
« Toujours aussi déroutant de parler avec quelqu’un par télépathie. J’ai rencontré quelqu’un qui ne conversait que par ce moyen. Je n’ai jamais su s’il pouvait s’exprimer de vive voix ou non. En tout cas, je suis contente de voir que tu vas mieux. Je ne vais pas te cacher que c’était très éprouvant pour moi aussi mais comme je te l’ai dit, cela devrait aller mieux les prochaines fois. Pour les runes, cela fonctionne à peu près comme le tatouage reikois. Ce dernier est difficile à imiter car il est empreint d’une signature magique propre aux tatoueurs officiels. L’idée est que le principe est le même. La facilité avec laquelle tu t’es connectée à mon esprit ne fait que confirmer la compatibilité avec laquelle je pourrais faire cela. Mon mana servira de signature magique que je pourrais renouveler si tu le souhaites. Evidemment, si cela ne te plait plus, tu pourras toujours briser la rune en la rejetant de la même manière avec laquelle tu as procédé pour chasser les pensées de ton esprit. »
Effectivement, même si tout ce que proposait Cyradil était purement dans l’intérêt de son amie, elle lui laissait néanmoins une porte de sortie. Cela montrait à quel point la jeune liche avait de la considération pour l’herboriste, voulant lui prouver que cette dernière aurait toujours le contrôle sur ce que la forgeronne lui proposait.
« Si tu es d’accord, alors il faudra juste me dire où est-ce que tu préfères que je la place. Cela ne doit pas forcément être visible pour que la magie opère. Dans tous les cas, je préfère te laisser le choix. »
Dans l’esprit de son amie, la jeune liche y avait décelé un potentiel certain. Dommage que ce dernier ait été gravement bouleversé par la mort de son mari même si ses problèmes remontaient à son enfance. La situation de Rizka était complexe et même avec la magie de la liche, il n’était pas dit que l’elfette ne retomberait pas dans une crise mentale un jour. Cependant, cela diminuerait de manière conséquente leurs apparitions et surtout, cela redonnerait confiance à sa précieuse amie.
« Il faudra encore que tu affutes ton esprit et je t’aiderais au fur et à mesure que je retrouverais mes compétences. Sans doute sommes nous là devant un projet qui s’étendra sur de longues périodes mais je suis sûre que, ensemble nous y arriverons. »
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Cyradil ne mit pas bien longtemps à rejoindre l’elfette. Celle-ci était effectivement déjà attablée et se servait une portion de riz. Elle leva l’ustensile de bois tout en saluant de la tête son amie lorsqu’elle arriva dans la pièce. Rizka reposa le tout au centre, écoutant son amie, grimaçant légèrement à l’évocation de la télépathie.
« Désolée, je n’aime pas spécialement entrer dans l’esprit des autres mais il faut bien avouer que ça peut être pratique. » dit-elle en réponse.
En toute honnêteté, la jeune femme ne se le serait pas permise si elle n’avait pas eu une connexion aussi profonde avec la jeune liche. L’utilisation de cette magie n’était pas difficile en soi mais elle ne fonctionnait que si son interlocuteur laissait son esprit suffisamment ouvert à son égard ou que sur de courtes périodes, aussi Rizka ne s’en servait qu’en de rares occasions.
« Tu as meilleure mine toi aussi, ça me rassure. Même si on savait toutes les deux que ce serait éprouvant, je ne pensais pas que ça puisait autant dans tes forces. Prends le temps de t’en remettre, on verra pour la rune ensuite, d’accord ? »
Comme pour appuyer ses propos, l’elfette fit glisser le saladier jusqu’à la jeune blonde. Évidemment, la liche n’avait pas vraiment besoin de se sustenter mais l’aspect psychologique participait souvent en grande partie lorsque l’on veut se rétablir. Rizka ne tenait pas à aspirer l’énergie de son amie et la pousser à se sustenter, profiter d’un moment de répit simplement en bonne compagnie était sa manière à elle de prendre soin de Cyradil.
La guérisseuse prenait son temps, elle aussi. A vrai dire la jeune femme avait un peu perdu la notion du temps. Entre la connexion magique et la sieste bienvenue qui s’en était ensuivit, Rizka n’avait aucune idée de l’heure qu’il pouvait bien être… En revanche, au vu de son appétit et du plaisir que lui procurait de manger, cela devait faire longtemps que son estomac rêvait d’être rempli.
« Quand on aura fini il faudra que je retourne à l’auberge où je loge, j’ai laissé Linotte là-bas, ma jument. On pourra en profiter pour faire un tour, s’aérer l’esprit, si tu veux venir avec moi. » proposa-t-elle.
A vrai dire, la jeune femme n’avait rien prévu de spécial mais elle appréciait la compagnie de son amie. Peu importe quand et où elles se diront au revoir, Rizka savait que cela ne tirerait pas un trait définitif. Où que l’elfette aille, elle continuerai de lui transmettre des lettres, en attendant de se revoir. Mais avant cela, encore fallait-il régler cette histoire de tatouage. Terminant son repas, la jeune femme bifurqua à nouveau la conversation vers le sujet.
« Ca va te demander beaucoup d’énergie cette fois, pour la rune ? » s’enquit-t-elle. « Si c’est trop, ne te force pas pour moi, tu en as déjà fait beaucoup aujourd’hui. »
D’autant plus qu’il s’agissait d’un travail de longue haleine. L’idée de revenir souvent voir Cyradil n’était pas déplaisante, loin de là, mais s’il s’agissait plus d’excuses que d’un désagrément pour son amie cela apaisera la désagréable sensation qu’elle abuse de sa gentillesse.
Une fois son inquiétude balayée, la jeune femme redressa son bras droit, légèrement replié vers elle, pensive. Ce n’était pas tout de s’en faire pour son amie mais elle n’avait pas répondu à la question au final.
« Un peu en dessous de mon épaule droite, ça devrait le faire. J’en ai déjà un de l’autre côté, ça ne me dérangerais pas… Tu as besoin qu’on retourne au laboratoire ? »
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Cyradil Ariesvyra
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Cela faisait toujours du bien de partager ce petit moment de détente avec son amie, surtout après l’épreuve qu’elles avaient du passer. Cyradil était suffisamment reposée pour continuer et le plus difficile était déjà passé. Il n’y avait plus aucune inquiétude à avoir pour l’instant si ce n’est qu’elle s’inquiétait un peu de l’état mental de son amie. Peut-être plus que de raison mais la jeune forgeronne voulait tellement la protéger…Quoi qu’il en fut, les deux femmes terminèrent leur repas sur de bonnes dispositions. Elle la rassura sur la suite des opérations.
« Oh non, ne t’en fais pas. Une fois la connexion magique établie, le reste est assez facile à faire. En fait, le plus difficile dans la pose des runes je pense, c’est le risque d’incompatibilité. Parfois, même si on appose la rune, celle-ci ne réagit pas et ne s’imprègne pas de magie parce que la personne n’est pas en phase avec cette dernière. Bien sûr, on peut toujours forcer comme avec certaines marques d’esclaves par exemple mais cela peut provoquer d’autres dommages mentaux secondaires et auxquels on s’y attendrait pas. A mon sens, il existe autant de façon d’interpréter la magie runique qu’il existe de sorte de pouvoirs dans ce monde mais ma théorie est que l’harmonisation spirituelle facilite ensuite l’intégration de la rune. »
Du moins, c’est ce que Cyradil avait appris durant son ancienne vie. Sans vraiment répondre à Rizka, elle lui demanda simplement de la suivre pour retourner à son laboratoire où les deux femmes s’étaient assoupies. C’était plus pratique vu que tout son matériel s’y trouvait. Bien sûr, la jeune forgeronne prit en compte la requête de son amie quant à l’endroit d’apposition de la rune. Même si son savoir magique concernant les runes avait en grande partie disparu de sa mémoire, Cyradil commençait néanmoins à en retrouver quelques bribes. Pour une tâche aussi simple, surtout après avoir harmonisé son esprit à l’elfe, elle ne devrait pas avoir trop de difficulté à faire fonctionner la rune.
Quant à son savoir calligraphique, celui-ci n’avait aucun rapport avec une magie quelconque et Cyradil en avait conservé tout le savoir-faire. Il y avait qu’à voir les runes sur son propre corps pour se rendre compte que la jeune liche avait pris le temps d’affiner son talent pour le dessin avant de pouvoir se lancer dans la recherche runique. Il était bien beau de savoir activer des runes mais la jeune blonde ne négligeait pas pour autant l’esthétique. Quitte à être décorée d’autant de motifs, autant que cela soit joli. Elle commença donc par abaisser un peu le tissu qui couvrait le haut de son amie afin d’avoir une idée sur les motifs qui ornaient déjà son corps. D’un geste minutieux et grâce à un savant mélange entre de l’encre et des réactifs alchimiques. Elle harmonisa le motif de la nouvelle runes avec ceux déjà présents sur le corps de l’herboriste avec un certain talent puis, y insuffla un bout de sa magie afin de sceller définitivement leur connexion.
Bien sûr, les deux femmes ne pourraient communiquer à grande distance et cela ne leur donnait pas d’avantage de pouvoir. Néanmoins, l’harmonisation de leurs esprits et le fait que Cyradil partageait une partie des souvenirs de son amie, permettait à la jeune elfe de ne pas se laisser déborder par les émotions en gardant cette empreinte magique en elle. Le sentiment heureux de la jeune liche qui était venue à sa rescousse. Contrairement à leur première expérience, la jeune blonde n’était pas du tout fatiguée. Au pire, elle se sentait légèrement engourdie par un travail aussi minutieux mais la sensation disparut dès lors que les deux femmes reprirent la marche.
La jeune forgeronne accompagna donc volontiers son amie afin que cette dernière puisse récupérer sa jument ou simplement s’enquérir de son état. Selon l’envie de l’elfette, Cyradil décida de se promener dans la capitale, jusqu’à ce qu’elle eut une petite idée. Ce n’était pas un endroit que Cyradil fréquentait souvent mais cela plairait peut-être à son amie.
« Ça te dirait d’aller au théâtre. Cela fait longtemps que je n’ai plus été et ça me dirait bien d’assister à une représentation. »
Il y avait plusieurs affiches avec l’heure des spectacles ainsi que les thèmes abordés. Il y avait beaucoup de thèmes guerriers, ce qui est normal vu la politique de la nation mais aussi des représentations plus générales sur la cosmologie du monde ainsi que leurs liens avec les différentes religions. Il existait également une représentation plutôt caricaturale de la guerre contre les Titans qui avait, semble-t-il tendance à surinterpréter l’implication de l’empereur dans cette dernière. Si ces divertissements semblaient innocents, ils servaient également de bon moyen de véhiculer la pensée impériale et le sentiment d’appartenance au Reike. Mais Cyradil n’était pas dupe et la jeune blonde était surtout là pour s’amuser.
« Alors ? Il y a quelque chose qui te plait ? On peut faire totalement autre chose si tu veux, cela me dérange pas. »
« Oh non, ne t’en fais pas. Une fois la connexion magique établie, le reste est assez facile à faire. En fait, le plus difficile dans la pose des runes je pense, c’est le risque d’incompatibilité. Parfois, même si on appose la rune, celle-ci ne réagit pas et ne s’imprègne pas de magie parce que la personne n’est pas en phase avec cette dernière. Bien sûr, on peut toujours forcer comme avec certaines marques d’esclaves par exemple mais cela peut provoquer d’autres dommages mentaux secondaires et auxquels on s’y attendrait pas. A mon sens, il existe autant de façon d’interpréter la magie runique qu’il existe de sorte de pouvoirs dans ce monde mais ma théorie est que l’harmonisation spirituelle facilite ensuite l’intégration de la rune. »
Du moins, c’est ce que Cyradil avait appris durant son ancienne vie. Sans vraiment répondre à Rizka, elle lui demanda simplement de la suivre pour retourner à son laboratoire où les deux femmes s’étaient assoupies. C’était plus pratique vu que tout son matériel s’y trouvait. Bien sûr, la jeune forgeronne prit en compte la requête de son amie quant à l’endroit d’apposition de la rune. Même si son savoir magique concernant les runes avait en grande partie disparu de sa mémoire, Cyradil commençait néanmoins à en retrouver quelques bribes. Pour une tâche aussi simple, surtout après avoir harmonisé son esprit à l’elfe, elle ne devrait pas avoir trop de difficulté à faire fonctionner la rune.
Quant à son savoir calligraphique, celui-ci n’avait aucun rapport avec une magie quelconque et Cyradil en avait conservé tout le savoir-faire. Il y avait qu’à voir les runes sur son propre corps pour se rendre compte que la jeune liche avait pris le temps d’affiner son talent pour le dessin avant de pouvoir se lancer dans la recherche runique. Il était bien beau de savoir activer des runes mais la jeune blonde ne négligeait pas pour autant l’esthétique. Quitte à être décorée d’autant de motifs, autant que cela soit joli. Elle commença donc par abaisser un peu le tissu qui couvrait le haut de son amie afin d’avoir une idée sur les motifs qui ornaient déjà son corps. D’un geste minutieux et grâce à un savant mélange entre de l’encre et des réactifs alchimiques. Elle harmonisa le motif de la nouvelle runes avec ceux déjà présents sur le corps de l’herboriste avec un certain talent puis, y insuffla un bout de sa magie afin de sceller définitivement leur connexion.
Bien sûr, les deux femmes ne pourraient communiquer à grande distance et cela ne leur donnait pas d’avantage de pouvoir. Néanmoins, l’harmonisation de leurs esprits et le fait que Cyradil partageait une partie des souvenirs de son amie, permettait à la jeune elfe de ne pas se laisser déborder par les émotions en gardant cette empreinte magique en elle. Le sentiment heureux de la jeune liche qui était venue à sa rescousse. Contrairement à leur première expérience, la jeune blonde n’était pas du tout fatiguée. Au pire, elle se sentait légèrement engourdie par un travail aussi minutieux mais la sensation disparut dès lors que les deux femmes reprirent la marche.
La jeune forgeronne accompagna donc volontiers son amie afin que cette dernière puisse récupérer sa jument ou simplement s’enquérir de son état. Selon l’envie de l’elfette, Cyradil décida de se promener dans la capitale, jusqu’à ce qu’elle eut une petite idée. Ce n’était pas un endroit que Cyradil fréquentait souvent mais cela plairait peut-être à son amie.
« Ça te dirait d’aller au théâtre. Cela fait longtemps que je n’ai plus été et ça me dirait bien d’assister à une représentation. »
Il y avait plusieurs affiches avec l’heure des spectacles ainsi que les thèmes abordés. Il y avait beaucoup de thèmes guerriers, ce qui est normal vu la politique de la nation mais aussi des représentations plus générales sur la cosmologie du monde ainsi que leurs liens avec les différentes religions. Il existait également une représentation plutôt caricaturale de la guerre contre les Titans qui avait, semble-t-il tendance à surinterpréter l’implication de l’empereur dans cette dernière. Si ces divertissements semblaient innocents, ils servaient également de bon moyen de véhiculer la pensée impériale et le sentiment d’appartenance au Reike. Mais Cyradil n’était pas dupe et la jeune blonde était surtout là pour s’amuser.
« Alors ? Il y a quelque chose qui te plait ? On peut faire totalement autre chose si tu veux, cela me dérange pas. »
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On pouvait lire le soulagement sur les traits de l'elfette lorsque son amie lui affirma la facilité à laquelle les runes seraient posées. A vrai dire, même si Rizka en possédait déjà sur le visage, elle n'en avait que des souvenirs obscurs… C'est un lien plus personnel encore qui avait permis à son esprit de ne pas sombrer à cette époque, celui qu'elle avait avec son grand-père. A ce moment-là, il n'avait pas été question de maîtrise mais de lui sauver la vie. L'esprit de l'elfette n'avait pas été en pleine conscience comme ce fut le cas avec son amie.
« D'accord, tant mieux. Je ne réalisais pas vraiment ce que ça impliquait jusqu'ici… et les risques auxquels j'ai été impliquée pour celles-ci. » Dit-elle en désignant les runes sur ses joues, alors qu'elles marchaient vers le laboratoire. « La situation était différente : je ne les ai pas eues de mon plein gré, à vrai dire… j'étais à peine consciente. Mais ça m’a sauvée alors… »
L’elfette voyait les runes comme une magie bénéfique, une aide en attendant de pouvoir maîtriser complètement son potentiel. Ce fut une expérience intéressante de voir son amie dessiner sur sa peau avec une telle précision. Ce n’était pas une chose surprenante, Rizka avait vu de près son talent, mais voir la mage travailler avait une toute autre dimension.
***
Retrouver l’air frais de la rue avait rendu la jeune elfe d’une humeur joviale. L’excitation de revoir son amie, le stress du travail magique qu’elle avaient eu à accomplir avaient laissé leur place à un sentiment plus léger. Une balade entre amies, sans conséquences, sans attentes particulières… Ça faisait longtemps que la jeune elfe n’avait pas flâné en bonne compagnie. A la réflexion, c’était sans doute une première.
« Au théâtre ? »
Rizka eut un moment d'hésitation. Ce genre d'endroit était souvent bondé mais après tout elle n'y serait pas seule et ce pourrait être un bon exercice pour vérifier les effets de la rune. Alors que son amie la questionnait sur son envie de s'y rendre, lui indiquant qu'elle pouvait choisir autre chose si cela ne lui convenait pas, la brunette secoua la tête.
« Oh, non non, c'est bien. Je me disais juste que… je n'ai jamais réussi à y aller mais ça serait un bon moyen de vérifier si la rune fonctionne. C'est une bonne idée. » ajoute-t-elle avec un sourire.
Glissant son bras autour de celui de son amie, elle l'entraîna à sa suite, coupant court à l'envie de faire marche arrière.
***
Lorsqu'elles entrèrent dans la salle, celle-ci était encore relativement vide. Les deux jeunes femmes eurent l'occasion de choisir leur place avant que l'endroit ne devienne bondé. Quant au choix de la la pièce, il s'était porté sur les Titans.
« Ça me fait tout drôle. » confia l'elfette en s'installant. « Jusqu'ici mes loisirs s'arrêtaient surtout à me plonger dans la lecture, m'occuper de mes plantes et faire un peu de bricolage… Je n'ai jamais vraiment eu l'occasion de me demander ce qui pourrait me faire plaisir. »
La guérisseuse avait passé sa vie recluse, à étudier, travailler et s'occuper des autres. Ce mode de vie lui allait pendant un temps, car elle n'avait jamais vraiment goûté au monde extérieur, à ses richesses, ni compris l'attrait qu'elle pourrait ressentir en le découvrant.
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Cyradil Ariesvyra
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Cyradil était heureuse de voir son amie aussi joviale. Celle-ci accepta sa proposition et elle s’installèrent tranquillement pour profiter du spectacle. Cela serait une bonne occasion de faire sortir son amie de sa zone de confort afin qu’elle puisse se refamiliariser avec les foules. Bien sûr, la jeune blonde serait toujours là pour la canaliser en cas de problème. Malgré la pensée impérialiste, la jeune femme devait avouer que la représentation était plutôt réussie. Elle fut même surprise lorsqu’elle comprit que plusieurs personnes s’étaient entassées en dessous d’un gigantesque costume pour représenter la taille colossale de ces supposés dieux de la création. Si seulement le discours n’était pas si orienté, la jeune forgeronne aurait sans doute bien apprécié.
De plus, ce spectacle ne relatait que les faits en surface. Ils ne racontaient ni les conséquences de la guerre ni les territoires usurpés par l’empire. Certes, les terres occupées avaient autrefois nécessité l’aide de l’Empire mais ce dernier n’avait malheureusement jamais eu l’intention de les quitter, profitant de son écrasante puissance militaire pour annexer ces terres, mettant ainsi la main sur des richesses qui leur manquaient tant. Toutefois, par respect, la jeune blonde finit tout de même par applaudir et d’apprécier juste le moment qu’elle passait avec Rizka. Parfois, elle se permettait de s’approcher d’elle pour lui glisser quelques précisions ou simplement donner son avis sur l’une ou l’autre scène en se gardant bien de ne pas déranger l’assemblée.
« Il y a pas mal de libre interprétation. Je trouve que c’est un peu dommage que l’art soit restreint à ce qui va dans le sens de l’empire. J’ai l’impression que soit on voue une gloire à l’empereur ou soit on se retrouve à disparaitre sans raison le lendemain. Cela dit, j’aime beaucoup le jeu d’acteur et puis c’est sympa de passer du temps avec toi peu importe l’activité. »
Cyradil attendit ensuite tranquillement la fin de la représentation avant de sortir, veillant bien à laisser sortir la foule afin de ne pas se retrouver dans le bain de personnes et de risquer d’angoisser son amie. Une fois la salle vidée, les deux femmes sortirent dans la rue et se dirigèrent donc vers l’auberge où avait logé l’elfette qui devait donc récupérer sa jument. De son côté, la jeune forgeronne avait accompli sa promesse ou tout du moins partiellement en soulageant Rizka d’une partie de ses problèmes. Il fallait maintenant que son amie s’ouvre au monde et se réintègre petit à petit à ce dernier.
« Voilà, il me semble que c’est ici que tu as logé ? Je ne sais pas si tu as encore besoin d’autre chose ou s’il te reste encore des choses à faire à la capitale ? En tout cas, n’hésite pas si tu as besoin de moi à l’avenir, je viendrais t’aider. Je continuerais bien sûr à travailler sur d’autres moyens de renforcement mental mais peu importe où tu iras, ma magie sera, d’une certaine manière, imprégnée en toi. Dans les moments d’angoisse, sache que je ne suis jamais très loin. »
Elle lui souriait joyeusement puis l’étreignit chaleureusement. La forgeronne lui souhaitait beaucoup de bonheur dans sa vie. Rizka le méritait. Vraiment.
De plus, ce spectacle ne relatait que les faits en surface. Ils ne racontaient ni les conséquences de la guerre ni les territoires usurpés par l’empire. Certes, les terres occupées avaient autrefois nécessité l’aide de l’Empire mais ce dernier n’avait malheureusement jamais eu l’intention de les quitter, profitant de son écrasante puissance militaire pour annexer ces terres, mettant ainsi la main sur des richesses qui leur manquaient tant. Toutefois, par respect, la jeune blonde finit tout de même par applaudir et d’apprécier juste le moment qu’elle passait avec Rizka. Parfois, elle se permettait de s’approcher d’elle pour lui glisser quelques précisions ou simplement donner son avis sur l’une ou l’autre scène en se gardant bien de ne pas déranger l’assemblée.
« Il y a pas mal de libre interprétation. Je trouve que c’est un peu dommage que l’art soit restreint à ce qui va dans le sens de l’empire. J’ai l’impression que soit on voue une gloire à l’empereur ou soit on se retrouve à disparaitre sans raison le lendemain. Cela dit, j’aime beaucoup le jeu d’acteur et puis c’est sympa de passer du temps avec toi peu importe l’activité. »
Cyradil attendit ensuite tranquillement la fin de la représentation avant de sortir, veillant bien à laisser sortir la foule afin de ne pas se retrouver dans le bain de personnes et de risquer d’angoisser son amie. Une fois la salle vidée, les deux femmes sortirent dans la rue et se dirigèrent donc vers l’auberge où avait logé l’elfette qui devait donc récupérer sa jument. De son côté, la jeune forgeronne avait accompli sa promesse ou tout du moins partiellement en soulageant Rizka d’une partie de ses problèmes. Il fallait maintenant que son amie s’ouvre au monde et se réintègre petit à petit à ce dernier.
« Voilà, il me semble que c’est ici que tu as logé ? Je ne sais pas si tu as encore besoin d’autre chose ou s’il te reste encore des choses à faire à la capitale ? En tout cas, n’hésite pas si tu as besoin de moi à l’avenir, je viendrais t’aider. Je continuerais bien sûr à travailler sur d’autres moyens de renforcement mental mais peu importe où tu iras, ma magie sera, d’une certaine manière, imprégnée en toi. Dans les moments d’angoisse, sache que je ne suis jamais très loin. »
Elle lui souriait joyeusement puis l’étreignit chaleureusement. La forgeronne lui souhaitait beaucoup de bonheur dans sa vie. Rizka le méritait. Vraiment.
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Pour une première fois, ce n'était pas si mal. Certes le propos était dirigé et clairement imposé en faveur des dirigeants mais la jeune elfe n'avait pas passé l'heure à fixer ses chaussures ou ne s'était donnée en spectacle en s'évanouissant, ce qui était une énorme victoire. Que ce soit la magie de la rune, la présence de son amie ou sa volonté d'y arriver, Rizka avait pu profiter d'une activité sympathique au milieu d'une foule sans se retrouver en crise d'angoisse.
L'elfette s'était amusée, et après les dernières péripéties des jours passés cela lui avait fait un bien fou. Il lui paraissait bien terne l'idée de reprendre la route à présent même si elle n'utiliserait pas l'excuse de vouloir rester avec son amie pour se dégonfler.
« Je vais rentrer, j'ai mon voyage à organiser et pas mal de choses en tête à mettre au clair alors mieux vaut que je ne m'éternise pas… mais je reviendrai te revoir évidemment et je t'enverrai des lettres c'est promis. » dit-elle avec sincérité. « Encore merci pour tout Cycy, ton écoute, ton accueil… Tu sais que toi aussi, si tu as besoin, tu peux compter sur moi. »
Les deux femmes échangèrent un sourire avant de s'étreindre avec chaleur. Entre elles, il n'était pas seulement question de services rendus ou de bienséances mais bel et bien d'amitié.
Lorsque la jeune elfe reprit la route, elle était persuadée qu'il ne s'agissait pas d'adieux, leurs chemins se croiseront souvent c'est certain.
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