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Bosser pour la République. Althéa grinçait un peu des dents à cette idée, et pourtant, elle était en train de naviguer vers un travail qui, s’il payait bien, n’était pas forcément le plus dans ses cordes. Le travail en question? Assez simple : Mettre hors d’état un entrepôt de la pègre de Liberty spécialisé dans le trafic illégal d’objets magiques. Puis rendre le stock aux officiels de la République. Les seuls points positifs étant que la famille en charge de cette exploitation n’avait que peu de liens avec Kaizoku et que c’était là un commerce que l’ancienne île pirate cherchait à conquérir - et donc qu’elle faciliterait leur implémentation. Et également qu’il y avait peut-être moyen de planquer une caisse ou deux dans les compartiments de contrebande de son navire pour arrondir sa paie.
Néanmoins, c’était le plan à la base, puisqu’elle était habituée à travailler en solitaire, mais après avoir observé les allers et venues à longue distance à la longue-vue en repérage, Althéa avait remarqué plusieurs dispositifs magiques de sécurité parcourant l’entrepôt. Pièges, alarmes, et autres dispositifs divers qui risquaient d’entraver tout assaut ou infiltration. Ce qui avait forcé Althéa à aller chercher quelques renforts - et une petite rallonge de paie par la même occasion pour payer d’autres personnes.
Elle avait ramené Athénaïs, spécialiste magique qu’elle connaissait depuis quelques mois et à qui elle devait beaucoup. Ce qui était un atout de taille, certes, mais aussi une sacré épine dans son pied qui la forcerait à changer certaines de ses méthodes. Descendant du mât de son navire en se laissant glisser en bas, elle se retourna vers sa passagère.
« Leur planque est en vue, par contre, si on s’en approche en plein jour on va être repérés de loin, alors mieux vaut y aller de nuit et accoster à quelques centaines de mètres au moins de leur quai. »
Le temps était assez clair et rien n’indiquait que cela ne change ce soir, mais avec le couvert de l’obscurité leur approche sera bien plus discrète et cela leur laissera peut-être le bénéfice de la surprise. Prenant le temps de remonter la voile de son navire, histoire de ralentir doucement, la rousse n’était pas vraiment la plus motivée à un assaut frontal, surtout sans savoir ce qu’elles allaient affronter comme sortes de protections. Althéa avait déjà repéré quelques routes et habitudes des gardes, et avait un minimum cartographié la zone de manière assez efficace grâce à une approche sous-marine lors de son premier passage. Mais tout l’opposé du complexe sur terre ainsi que l’intérieur lui étaient encore parfaitement inconnus.
Néanmoins, c’était le plan à la base, puisqu’elle était habituée à travailler en solitaire, mais après avoir observé les allers et venues à longue distance à la longue-vue en repérage, Althéa avait remarqué plusieurs dispositifs magiques de sécurité parcourant l’entrepôt. Pièges, alarmes, et autres dispositifs divers qui risquaient d’entraver tout assaut ou infiltration. Ce qui avait forcé Althéa à aller chercher quelques renforts - et une petite rallonge de paie par la même occasion pour payer d’autres personnes.
Elle avait ramené Athénaïs, spécialiste magique qu’elle connaissait depuis quelques mois et à qui elle devait beaucoup. Ce qui était un atout de taille, certes, mais aussi une sacré épine dans son pied qui la forcerait à changer certaines de ses méthodes. Descendant du mât de son navire en se laissant glisser en bas, elle se retourna vers sa passagère.
« Leur planque est en vue, par contre, si on s’en approche en plein jour on va être repérés de loin, alors mieux vaut y aller de nuit et accoster à quelques centaines de mètres au moins de leur quai. »
Le temps était assez clair et rien n’indiquait que cela ne change ce soir, mais avec le couvert de l’obscurité leur approche sera bien plus discrète et cela leur laissera peut-être le bénéfice de la surprise. Prenant le temps de remonter la voile de son navire, histoire de ralentir doucement, la rousse n’était pas vraiment la plus motivée à un assaut frontal, surtout sans savoir ce qu’elles allaient affronter comme sortes de protections. Althéa avait déjà repéré quelques routes et habitudes des gardes, et avait un minimum cartographié la zone de manière assez efficace grâce à une approche sous-marine lors de son premier passage. Mais tout l’opposé du complexe sur terre ainsi que l’intérieur lui étaient encore parfaitement inconnus.
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Athénaïs de Noirvitrail
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Athénaïs de Noirvitrail n’était pas femme à refuser une belle aventure, surtout si celle-ci devait se dérouler sur les îles au sud-est de la République. L’endroit était parfaitement charmant et si la demoiselle n’avait que peu l’occasion de s’y déplacer, elle rêvait de passer quelques semaines tranquilles à faire trempette dans les eaux chaudes de l’archipel. Mais c’était une toute autre affaire qui avait amené Athénaïs et sa sœur Augusta sur ce navire voguant au large des côtes républicaines.
Althéa Néphériane était … comment dire … une femme avec des « ressources ». Autant ne pas poser de questions sur l’origine de son affaire et se contenter de profiter du petit tour sur la Belladonna. La demoiselle à la chevelure de feu s’était contentée de réclamer son aide pour régler un problème nécessitant une certaine expertise magique, en échange d’une forte somme et de la promesse de récupérer des objets intéressants en chemin. Il n’en fallait pas plus pour Athénaïs de Noirvitrail pour se mettre au travail.
L’affaire était simple. Traquer des contrebandiers, les mettre hors d’état de nuire, récupérer la marchandise – à savoir des objets magiques illicites - et rentrer à bon port. A cette équation plutôt simple s’ajoutait la raison véritable de la présence d’Athénaïs : les protections magiques. La façonneuse était fière de pouvoir compter parmi les spécialistes reconnues sur la question. Et question force de frappe … disons qu’elle se défendait plutôt pas mal. Restait à savoir si cela serait suffisant pour s’en sortir.
D’ordinaire, ce genre d’expédition aurait dû s’effectuer avec l’appui de la garde républicaine, mais clairement, au vu de sa commanditaire, il valait mieux ne pas impliquer la garde dans cette affaire. Athénaïs avait besoin d’argent pour sa famille. Elle avait besoin de prestige, de renommée, mais surtout d’argent. Et la République ne pleurerait pas des contrebandiers ou des marchandises volées soudainement disparues des radars. Moralement, elle arriverait à s’en remettre … pour peu qu’il n’y ait pas de victimes. Restait à savoir si Althéa était de la même école philosophique qu’elle …
« Athénaïs, regarde. Des grèbes huppées, claironna Augusta d’un air joyeux. »
La troisième des sœurs Noirvitrail avait insisté pour venir. Appuyée sur le bastingage du sloop, elle dessinait avec application les oiseaux palmipèdes au plumage blanc argenté qui s’étaient posés sur le rebord du navire. Les palmipèdes, pas inquiets pour deux sous, se laissaient dessiner par la sœur au ruban vert enroulé dans sa tresse. Elle était vêtue comme Athénaïs, d’un pantalon beige serré par des cuissardes en cuir et un chemisier blanc recouvert d’un long manteau. A sa ceinture pendait ses outils habituels, ainsi que le fourreau d’une dague.
Athénaïs se pencha et s’appuya sur sa sœur pour regarder par-dessus son épaule et observer les volatiles. Elle sourit. La journée promettait d’être intéressante. Les grèbes huppés n’étaient pas fréquents dans cette partie du monde. En voir quelques-uns était un bon présage. La jeune femme resserra le tissu qui maintenait ses cheveux en arrière et loin de son visage et considéra quelques instants la capitaine lorsque celle-ci descendit du mât.
« Je suis plutôt d’accord avec vous. Je n’aimerai pas être envoyée par le fond avant d’avoir pu poser le pied sur la terre ferme. »
Augusta sortit de son sac une longue-vue, qu’elle pointa vers la proue du navire. Après quelques instants, elle déclara :
« Vous voyez la pointe rocheuse en forme de main là-bas. Si nous passons au large, nous devrions peut-être trouver une crique dans laquelle jeter l’ancre. Nous devrions être tranquille et assez loin des contrebandiers. Qu’en pensez-vous ? »
Althéa Néphériane était … comment dire … une femme avec des « ressources ». Autant ne pas poser de questions sur l’origine de son affaire et se contenter de profiter du petit tour sur la Belladonna. La demoiselle à la chevelure de feu s’était contentée de réclamer son aide pour régler un problème nécessitant une certaine expertise magique, en échange d’une forte somme et de la promesse de récupérer des objets intéressants en chemin. Il n’en fallait pas plus pour Athénaïs de Noirvitrail pour se mettre au travail.
L’affaire était simple. Traquer des contrebandiers, les mettre hors d’état de nuire, récupérer la marchandise – à savoir des objets magiques illicites - et rentrer à bon port. A cette équation plutôt simple s’ajoutait la raison véritable de la présence d’Athénaïs : les protections magiques. La façonneuse était fière de pouvoir compter parmi les spécialistes reconnues sur la question. Et question force de frappe … disons qu’elle se défendait plutôt pas mal. Restait à savoir si cela serait suffisant pour s’en sortir.
D’ordinaire, ce genre d’expédition aurait dû s’effectuer avec l’appui de la garde républicaine, mais clairement, au vu de sa commanditaire, il valait mieux ne pas impliquer la garde dans cette affaire. Athénaïs avait besoin d’argent pour sa famille. Elle avait besoin de prestige, de renommée, mais surtout d’argent. Et la République ne pleurerait pas des contrebandiers ou des marchandises volées soudainement disparues des radars. Moralement, elle arriverait à s’en remettre … pour peu qu’il n’y ait pas de victimes. Restait à savoir si Althéa était de la même école philosophique qu’elle …
« Athénaïs, regarde. Des grèbes huppées, claironna Augusta d’un air joyeux. »
La troisième des sœurs Noirvitrail avait insisté pour venir. Appuyée sur le bastingage du sloop, elle dessinait avec application les oiseaux palmipèdes au plumage blanc argenté qui s’étaient posés sur le rebord du navire. Les palmipèdes, pas inquiets pour deux sous, se laissaient dessiner par la sœur au ruban vert enroulé dans sa tresse. Elle était vêtue comme Athénaïs, d’un pantalon beige serré par des cuissardes en cuir et un chemisier blanc recouvert d’un long manteau. A sa ceinture pendait ses outils habituels, ainsi que le fourreau d’une dague.
Athénaïs se pencha et s’appuya sur sa sœur pour regarder par-dessus son épaule et observer les volatiles. Elle sourit. La journée promettait d’être intéressante. Les grèbes huppés n’étaient pas fréquents dans cette partie du monde. En voir quelques-uns était un bon présage. La jeune femme resserra le tissu qui maintenait ses cheveux en arrière et loin de son visage et considéra quelques instants la capitaine lorsque celle-ci descendit du mât.
« Je suis plutôt d’accord avec vous. Je n’aimerai pas être envoyée par le fond avant d’avoir pu poser le pied sur la terre ferme. »
Augusta sortit de son sac une longue-vue, qu’elle pointa vers la proue du navire. Après quelques instants, elle déclara :
« Vous voyez la pointe rocheuse en forme de main là-bas. Si nous passons au large, nous devrions peut-être trouver une crique dans laquelle jeter l’ancre. Nous devrions être tranquille et assez loin des contrebandiers. Qu’en pensez-vous ? »
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Pas vraiment habituée à recevoir des visiteurs sur son navire, le confort en était sûrement un peu spartiate. Le voyage avait au moins le bon goût d’être très rapide, les îles n’étant pas loin des côtes républicaines et sa lame magique pouvant aider le vent à les faire accélérer si nécessaire. Heureusement, les forces de la nature étaient clémentes, et la visibilité parfaite. Une nappe de brouillard aurait peut-être pu les aider mais si Althéa avait bien appris une chose après toutes ces années dans l’océan c’était bien qu’il fallait faire avec la météo, aussi pourrie soit-elle. Ou rester au port ou dans une crique en sécurité si elle était trop mauvaise.
Alors oui, elle les avait embarqués comme équipiers sur un travail des ombres venant d’un officier républicain qui allait - certainement - prendre sa part d’objets magiques en taxes aussi, mais ça elle n’avait pas besoin de le préciser. C’était presque à se demander s’il en resterait une fois que tout le monde se serait servi. Mais était-ce vraiment le souci d’Althéa? La réponse était non.
« Oui, ça m’a l’air d’être un bon endroit pour accoster. Mais ça va tout de même nécessiter un gros détour pour ne pas leur donner l’impression qu’on va se rendre sur leur île. Apparemment, ils n’aiment pas trop les visiteurs là bas. »
Ils n’aimaient surtout pas la concurrence et assurément qu’un navire venant jusqu’à leurs côtes allait certainement leur faire avoir assez vite de la visite non désirée une fois sur la plage, et Althéa avait envie de garder l’effet de surprise au mieux pour frapper de la meilleure façon possible. Glissant doucement sa main sur le bastingage abimé par les éléments et le temps, elle se dirigea jusqu’à la barre.
« Accrochez-vous, on va prendre le vent. »
Althéa tourna la barre d’un coup sec, qui ne se répercuta pas directement sur la trajectoire du navire, commençant à pivoter doucement et à reprendre de plus en plus de vitesse. Avec ce virage, les voiles fraîchement réorientées se gonflèrent de plus en plus, prenant le vent dans un bruit caractéristique toujours aussi plaisant, faisant accélérer le navire de manière assez nette. La sirène éprouvait une sorte de satisfaction de dompter ainsi les éléments par la technique plutôt que par la magie, dans laquelle Althéa n’avait jamais vraiment été très brillante de tout de façon. Bien pour cela qu’elle avait besoin d’aide pour cette mission.
Ils avaient certainement déjà été repérés par une vigie à l’entrepôt ciblé, mais ce changement de cap une fois l’île en vue était assez classique. Il donnait l’impression qu’ils venaient d’utiliser leur île comme point de repère pour aller en rejoindre une autre, et leur permettrait donc de réaliser leur approche prévue de manière plus subtile. Certainement que les trois dames étaient loin d’être les seules à passer par ici, bien que l’horizon soit ici complètement dépourvu d’autres voiles.
« On a encore un peu de temps à passer sur mer pour rendre le détour plausible à une éventuelle vigie. Ne prenons pas de risques. Mais ça nous laisse le temps de manger un morceau et de se préparer. Vu que le voyage est court j’ai du poisson frais à griller. »
Evidemment, c’était le meilleur. La viande séchée n’était pas mauvaise mais rien n’arrivait à la cheville du poisson, même si le poisson n’avait pas de chevilles. Façon de parler.
Avec le détour effectué et la tombée de la nuit, le bâteau approcha de la crique en question, qui malheureusement ne révélait pas une belle plage de sable blanc mais bien des affleurement rocheux battus par les vagues et une écume blanche. Ce n’était pas non plus une falaise de vingt mètres mais il allait falloir un peu jouer d’escalade et naviguer sur des rochers traîtres et coupants comme des lames de rasoir. Pas vraiment un immense défi pour Althéa. Peut-être un peu plus pour Athénaïs.
« L’endroit est parfait pour cacher le navire et pour se rendre sur l’île mais ça va être difficile de mettre pied à terre. Vous pensez y arriver, toutes les deux? »
L’ancre tomba dans l’eau avec un grand bruit, la chaîne se déroulant jusqu’à enfin s’arrêter. Le sloop était encore à une vingtaine de mètres de la côte et des affleurements que l’on devinait dans la nuit. Althéa avait préféré ne pas prendre trop de risques pour ne pas abîmer son navire - ce sera problématique de devoir passer le reste de l’aventure un seau à la main à essayer de retirer l’eau de la cale. Il y avait, néanmoins, une petite barque qui leur permettrait de rejoindre la côté, même si les acrobaties sur les cailloux restaient obligatoires. Enfin, elle n’était pas à l’abri qu’Athénaïs et Augusta aient des atouts dans leur manche pour cela.
Alors oui, elle les avait embarqués comme équipiers sur un travail des ombres venant d’un officier républicain qui allait - certainement - prendre sa part d’objets magiques en taxes aussi, mais ça elle n’avait pas besoin de le préciser. C’était presque à se demander s’il en resterait une fois que tout le monde se serait servi. Mais était-ce vraiment le souci d’Althéa? La réponse était non.
« Oui, ça m’a l’air d’être un bon endroit pour accoster. Mais ça va tout de même nécessiter un gros détour pour ne pas leur donner l’impression qu’on va se rendre sur leur île. Apparemment, ils n’aiment pas trop les visiteurs là bas. »
Ils n’aimaient surtout pas la concurrence et assurément qu’un navire venant jusqu’à leurs côtes allait certainement leur faire avoir assez vite de la visite non désirée une fois sur la plage, et Althéa avait envie de garder l’effet de surprise au mieux pour frapper de la meilleure façon possible. Glissant doucement sa main sur le bastingage abimé par les éléments et le temps, elle se dirigea jusqu’à la barre.
« Accrochez-vous, on va prendre le vent. »
Althéa tourna la barre d’un coup sec, qui ne se répercuta pas directement sur la trajectoire du navire, commençant à pivoter doucement et à reprendre de plus en plus de vitesse. Avec ce virage, les voiles fraîchement réorientées se gonflèrent de plus en plus, prenant le vent dans un bruit caractéristique toujours aussi plaisant, faisant accélérer le navire de manière assez nette. La sirène éprouvait une sorte de satisfaction de dompter ainsi les éléments par la technique plutôt que par la magie, dans laquelle Althéa n’avait jamais vraiment été très brillante de tout de façon. Bien pour cela qu’elle avait besoin d’aide pour cette mission.
Ils avaient certainement déjà été repérés par une vigie à l’entrepôt ciblé, mais ce changement de cap une fois l’île en vue était assez classique. Il donnait l’impression qu’ils venaient d’utiliser leur île comme point de repère pour aller en rejoindre une autre, et leur permettrait donc de réaliser leur approche prévue de manière plus subtile. Certainement que les trois dames étaient loin d’être les seules à passer par ici, bien que l’horizon soit ici complètement dépourvu d’autres voiles.
« On a encore un peu de temps à passer sur mer pour rendre le détour plausible à une éventuelle vigie. Ne prenons pas de risques. Mais ça nous laisse le temps de manger un morceau et de se préparer. Vu que le voyage est court j’ai du poisson frais à griller. »
Evidemment, c’était le meilleur. La viande séchée n’était pas mauvaise mais rien n’arrivait à la cheville du poisson, même si le poisson n’avait pas de chevilles. Façon de parler.
Avec le détour effectué et la tombée de la nuit, le bâteau approcha de la crique en question, qui malheureusement ne révélait pas une belle plage de sable blanc mais bien des affleurement rocheux battus par les vagues et une écume blanche. Ce n’était pas non plus une falaise de vingt mètres mais il allait falloir un peu jouer d’escalade et naviguer sur des rochers traîtres et coupants comme des lames de rasoir. Pas vraiment un immense défi pour Althéa. Peut-être un peu plus pour Athénaïs.
« L’endroit est parfait pour cacher le navire et pour se rendre sur l’île mais ça va être difficile de mettre pied à terre. Vous pensez y arriver, toutes les deux? »
L’ancre tomba dans l’eau avec un grand bruit, la chaîne se déroulant jusqu’à enfin s’arrêter. Le sloop était encore à une vingtaine de mètres de la côte et des affleurements que l’on devinait dans la nuit. Althéa avait préféré ne pas prendre trop de risques pour ne pas abîmer son navire - ce sera problématique de devoir passer le reste de l’aventure un seau à la main à essayer de retirer l’eau de la cale. Il y avait, néanmoins, une petite barque qui leur permettrait de rejoindre la côté, même si les acrobaties sur les cailloux restaient obligatoires. Enfin, elle n’était pas à l’abri qu’Athénaïs et Augusta aient des atouts dans leur manche pour cela.
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Athénaïs de Noirvitrail
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« Ne vous inquiétez pas, lança Augusta. Nous ne serons pas des poids morts pour vous. Ce n’est pas la première fois que nous partons en opération »
La jeune femme au ruban vert s’approcha du bastingage et jaugea rapidement l’affleurement rocheux qui se trouvait devant le sloop. La clarté de la lune donnait à l’ensemble de cette crique un air sinistre, comme si une forêt d’épées se dressait au-dessus des flots. L’avantage, c’était que personne n’aurait l’idée de venir les chercher ici. L’endroit semblait sûr, ou en tout cas assez dissuasif pour tenir à distance les curieux. Exactement ce que le trio recherchait.
Il ne restait qu’à grimper. Fort heureusement, les demoiselles disposaient des compétences adéquates pour effectuer une telle opération sans souci. Athénaïs fouilla dans les affaires entreposées sur le pont et tira de sa toile de jute un bouclier rond et large en bois. L’objet était lourd, mais suffisamment solide. Suffisamment solide pour … quoi ?
« Je passe en première et je te le renvoie, déclara la jeune femme au ruban bleu en posant le bouclier bien à plat. »
Augusta acquiesça silencieusement tandis que sa sœur se positionnait debout sur le bouclier. La magie afflua en elle et son esprit se déploya sur le bouclier, le forçant à s’élever dans les airs et à la porter. Lévitant au-dessus du sloop, Athénaïs se déplaça dans les airs sur le bouclier afin d’atteindre le point le plus haut du récif. Il ne fallut pas longtemps à toute l’équipe pour se retrouver au sommet de la petite falaise. Depuis leur position surélevée, les demoiselles disposaient d’une vue adéquate sur une partie de l’île, qui leur aurait été utile s’il n’avait pas fait nuit.
Athénaïs et Augusta utilisèrent la télékinésie pour remonter leur matériel et entamèrent leurs préparations. Dans la clarté de la lune, elles enfilèrent leurs protections d’acier … une simple précaution pour éviter les mauvaises surprises dont les contrebandiers étaient friands. Elles ne prirent pas la peine de prendre des armes, mais s’équipèrent de leurs sacoches de potions et de focaliseurs magiques. Elles profitèrent de l’occasion pour nouer un foulard dans leurs cheveux pour empêcher leurs longues boucles brunes de les gêner. Lorsqu’elles eurent fini, elles s’approchèrent du capitaine.
« Nous sommes prêtes. Par quoi commence-t-on ? Il m’a semblé voir une tour de guet non loin d’ici. Nous pourrons peut-être y trouver une carte de l’île, si l’avant-poste n’est que faiblement défendu. J’aimerai autant avoir une carte sous les yeux si je dois courir toute la soirée sur une île. »
La jeune femme au ruban vert s’approcha du bastingage et jaugea rapidement l’affleurement rocheux qui se trouvait devant le sloop. La clarté de la lune donnait à l’ensemble de cette crique un air sinistre, comme si une forêt d’épées se dressait au-dessus des flots. L’avantage, c’était que personne n’aurait l’idée de venir les chercher ici. L’endroit semblait sûr, ou en tout cas assez dissuasif pour tenir à distance les curieux. Exactement ce que le trio recherchait.
Il ne restait qu’à grimper. Fort heureusement, les demoiselles disposaient des compétences adéquates pour effectuer une telle opération sans souci. Athénaïs fouilla dans les affaires entreposées sur le pont et tira de sa toile de jute un bouclier rond et large en bois. L’objet était lourd, mais suffisamment solide. Suffisamment solide pour … quoi ?
« Je passe en première et je te le renvoie, déclara la jeune femme au ruban bleu en posant le bouclier bien à plat. »
Augusta acquiesça silencieusement tandis que sa sœur se positionnait debout sur le bouclier. La magie afflua en elle et son esprit se déploya sur le bouclier, le forçant à s’élever dans les airs et à la porter. Lévitant au-dessus du sloop, Athénaïs se déplaça dans les airs sur le bouclier afin d’atteindre le point le plus haut du récif. Il ne fallut pas longtemps à toute l’équipe pour se retrouver au sommet de la petite falaise. Depuis leur position surélevée, les demoiselles disposaient d’une vue adéquate sur une partie de l’île, qui leur aurait été utile s’il n’avait pas fait nuit.
Athénaïs et Augusta utilisèrent la télékinésie pour remonter leur matériel et entamèrent leurs préparations. Dans la clarté de la lune, elles enfilèrent leurs protections d’acier … une simple précaution pour éviter les mauvaises surprises dont les contrebandiers étaient friands. Elles ne prirent pas la peine de prendre des armes, mais s’équipèrent de leurs sacoches de potions et de focaliseurs magiques. Elles profitèrent de l’occasion pour nouer un foulard dans leurs cheveux pour empêcher leurs longues boucles brunes de les gêner. Lorsqu’elles eurent fini, elles s’approchèrent du capitaine.
« Nous sommes prêtes. Par quoi commence-t-on ? Il m’a semblé voir une tour de guet non loin d’ici. Nous pourrons peut-être y trouver une carte de l’île, si l’avant-poste n’est que faiblement défendu. J’aimerai autant avoir une carte sous les yeux si je dois courir toute la soirée sur une île. »
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Athénaïs et sa sœur avaient visiblement plus d’un tour dans leur sac, ce qui était tant mieux. Il fallait dire que ce n’était pas n’importe qui non plus, et qu’Althéa savait très bien qu’il fallait se méfier des mages quand ils n’étaient pas de son côté. Contrôlant une dernière fois son équipement habituel depuis son navire, la sirène avait bien une corde et un grappin, ses armes, et un sac avec des outils de crochetage, un pied de biche, et autres petits objets bien utiles pour ce genre d’opérations. Elle s’étira ensuite doucement, avant de s’élancer d’un coup sur l’éperon, puis de sauter droit sur les rochers les plus proches. De l’un, à l’autre, puis au suivant, jusqu’à la falaise, qu’elle escalada tranquillement sans réelle difficulté. Certes, moins pratique que le petit tour de passe-passe de sa camarade, mais le résultat était le même.
« La tour de guet est sûrement occupée à mon avis, mais sa première utilité est surtout de surveiller l’approche de navires. Normalement on est un peu arrivés dans un angle mort et sous le couvert de la nuit mais rien n’indique qu’on est pas déjà repérées… En tout cas on pourra approcher par la terre sans trop de mal. »
Se faufilant vers les terres pour se rapprocher ensuite de la tour - une bonne première étape et certainement un bon point pour leur première attaque, Althéa pouvait distinguer un peu de lumière filtrer sous la porte d’entrée en bas, ainsi que quelques indices et reflets de cette même lumière en haut de la tour. Pas spécialement d’agitation pour le moment, ce qui est plutôt bon signe. Se rapprochant de ses deux alliées, Althéa chuchota doucement quelques mots.
« Ils devraient avoir un signal d’alerte, en haut de la tour, pour communiquer avec le bâtiment principal à une centaine de mètres. Une cloche, un signal lumineux, ou quelque chose de magique, mais si on entre par le bas et que l’on est vues, l'alarme sera donnée. Il faudrait mieux attaquer par le haut. »
Une escalade faisable pour Althéa, qui savait déjà que cela ne poserait aucun souci à Athénaïs et Augusta. Est-ce-qu’il ne valait mieux pas d’ailleurs qu’elle reste en bas pour intercepter un potentiel fuyard, ou mettre toutes les chances de son côté pour une attaque par le haut et y aller toutes les trois? D’éventuels fuyards pourront toujours être interceptés à distance une fois qu’elles seraient en haut avec un angle de tir parfait…
« Pas sûr qu’ils aient une carte, c’est plus la localisation maritime que l’île elle-même qui les intéressent, mais l’angle de vue me permettra de voir l’autre partie du complexe que je n’ai pas pu examiner depuis la mer l’autre jour. Et de nous faire un bon plan d’attaque pour le bâtiment principal. »
Après, peut-être se trompait-elle. Et peut-être auraient-elles de la chance. Mais dans tous les cas, Althéa était pour récupérer le plus d’informations possibles avant de se lancer.
« Et puis, on pourra toujours interroger un des rigolos qui se trouve dans la tour, si on met la main dessus. »
S’emparant de sa corde pour assurer sa montée, la tour était faite assez grossièrement de pierre et de bois et offrait de nombreuses prises pour monter. Pas spécialement de fenêtre, mais quelques meurtrières ici ou là qui témoignaient du passé guerrier du bâtiment abandonné depuis bien longtemps aux affres de la nature. Le haut lui, semblait globalement ouvert, avec uniquement un toit de fortune aménagé, sûrement pour protéger le veilleur de la pluie. Ou peut-être parce-que l’ancien s’était écroulé. La pirate commença donc sa lente ascension, préférant y aller délicatement et discrètement pour ne pas rendre méfiant ses occupants. Maintenant, il fallait neutraliser un potentiel veilleur, puisque la tour était clairement occupée et utilisée. Heureusement que cet affleurement rocheux avait peut-être dissimulé leur approche jusqu’à la côté… Mais rien n’en était aussi sûr.
« La tour de guet est sûrement occupée à mon avis, mais sa première utilité est surtout de surveiller l’approche de navires. Normalement on est un peu arrivés dans un angle mort et sous le couvert de la nuit mais rien n’indique qu’on est pas déjà repérées… En tout cas on pourra approcher par la terre sans trop de mal. »
Se faufilant vers les terres pour se rapprocher ensuite de la tour - une bonne première étape et certainement un bon point pour leur première attaque, Althéa pouvait distinguer un peu de lumière filtrer sous la porte d’entrée en bas, ainsi que quelques indices et reflets de cette même lumière en haut de la tour. Pas spécialement d’agitation pour le moment, ce qui est plutôt bon signe. Se rapprochant de ses deux alliées, Althéa chuchota doucement quelques mots.
« Ils devraient avoir un signal d’alerte, en haut de la tour, pour communiquer avec le bâtiment principal à une centaine de mètres. Une cloche, un signal lumineux, ou quelque chose de magique, mais si on entre par le bas et que l’on est vues, l'alarme sera donnée. Il faudrait mieux attaquer par le haut. »
Une escalade faisable pour Althéa, qui savait déjà que cela ne poserait aucun souci à Athénaïs et Augusta. Est-ce-qu’il ne valait mieux pas d’ailleurs qu’elle reste en bas pour intercepter un potentiel fuyard, ou mettre toutes les chances de son côté pour une attaque par le haut et y aller toutes les trois? D’éventuels fuyards pourront toujours être interceptés à distance une fois qu’elles seraient en haut avec un angle de tir parfait…
« Pas sûr qu’ils aient une carte, c’est plus la localisation maritime que l’île elle-même qui les intéressent, mais l’angle de vue me permettra de voir l’autre partie du complexe que je n’ai pas pu examiner depuis la mer l’autre jour. Et de nous faire un bon plan d’attaque pour le bâtiment principal. »
Après, peut-être se trompait-elle. Et peut-être auraient-elles de la chance. Mais dans tous les cas, Althéa était pour récupérer le plus d’informations possibles avant de se lancer.
« Et puis, on pourra toujours interroger un des rigolos qui se trouve dans la tour, si on met la main dessus. »
S’emparant de sa corde pour assurer sa montée, la tour était faite assez grossièrement de pierre et de bois et offrait de nombreuses prises pour monter. Pas spécialement de fenêtre, mais quelques meurtrières ici ou là qui témoignaient du passé guerrier du bâtiment abandonné depuis bien longtemps aux affres de la nature. Le haut lui, semblait globalement ouvert, avec uniquement un toit de fortune aménagé, sûrement pour protéger le veilleur de la pluie. Ou peut-être parce-que l’ancien s’était écroulé. La pirate commença donc sa lente ascension, préférant y aller délicatement et discrètement pour ne pas rendre méfiant ses occupants. Maintenant, il fallait neutraliser un potentiel veilleur, puisque la tour était clairement occupée et utilisée. Heureusement que cet affleurement rocheux avait peut-être dissimulé leur approche jusqu’à la côté… Mais rien n’en était aussi sûr.
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Athénaïs de Noirvitrail
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Mélasse et Béguin n’étaient pas les couteaux les plus affutés du tiroir, mais on disait d’eux qu’ils avaient au moins les deux yeux en face des trous, ce qui, dans la piraterie, était un avantage non négligeable. C’était donc tout naturellement que les deux hommes avaient été assignés à la surveillance des environs dans la vieille tour de guet. Cet édifice en bon état malgré la présence du lierre avait réussi à tenir les outrages du temps et constituait un emplacement stratégique sur les environs. Enfin … la stratégie … c’était un truc pour les huiles, pas pour Mélasse et Béguin, qui excellaient plutôt dans leur capacité à tenir les litrons d’alcool à moitié frelaté à base de patates douces qu’ils s’enquillaient tous les soirs durant leur partie de cartes.
Il devait être au moins deux cruchons et demi lorsqu’Althéa et Athénaïs se décidèrent à passer à l’assaut de la position surélevée qu’occupaient les deux comparses. Au vu de leur taux d’alcoolémie, ni Mélasse, ni Béguin, ne purent démontrer leurs prouesses martiales dans le maniement du gourdin et du cimeterre, lorsque les deux femmes leur tombèrent dessus. Tout au plus, Mélasse eut à peine le temps de se vomir dessus de peur, tachant sa barbe rousse où s’étaient logés quelques poils blancs.
Solidement attachés avec la corde d’Althéa et mis hors d’état de nuire, les deux contrebandiers étaient beaucoup trop avinés pour pouvoir réagir de manière cohérente. La magicienne grimaça lorsqu’elle sentit le contenu de leurs verres et se mit à fouiller la tour à la recherche de cartes.
Pochards …
Les deux contrebandiers, conscients de leur situation malgré l’alcool qui circulait dans leurs veines, ne se firent pas prier pour la fermer. Ils n’avaient pas survécu à tous ces raids et toutes ces galères en mer pour mourir comme des idiots sur la terre ferme. En un sens, Mélasse et Béguin étaient des pirates pragmatiques : quand les choses semblent foutues … le mieux à faire est de faire le mort et de la boucler, d’autant que la jeune fille au teint sombre ne semblait pas spécialement disposée à poser des questions.
« Par la Lune, ces idiots n’ont même pas une carte des environs. Par contre, il y a de quoi saouler un régiment avec tout l’alcool qui se trouve dans cette tour. »
Athénaïs de Noirvitrail se retourna vers les deux contrebandiers et s’assura qu’ils étaient bâillonnés. Ces imbéciles étaient peut-être saouls, mais dans un moment de lucidité, ils étaient bien capables d’alerter les environs. Elle se rapprocha ensuite des caisses d’alcool et marqua d’une croix les cruches. Cela pourrait toujours servir …
Revendiquées.
« Avez-vous trouvé quelque chose d’utile ou des informations sur les environs ? murmura-t-elle à son alliée. Je vais couper la corde de la cloche d’alerte pour éviter qu’un petit malin ne se décide à faire des bêtises avec …
Athénaïs prit le soin d’envoyer un message télépathique à Augusta pour la rassurer. Elles étaient dans la tour. Tout allait bien. Le plan se déroulait pour l’instant sans accroc.
Il devait être au moins deux cruchons et demi lorsqu’Althéa et Athénaïs se décidèrent à passer à l’assaut de la position surélevée qu’occupaient les deux comparses. Au vu de leur taux d’alcoolémie, ni Mélasse, ni Béguin, ne purent démontrer leurs prouesses martiales dans le maniement du gourdin et du cimeterre, lorsque les deux femmes leur tombèrent dessus. Tout au plus, Mélasse eut à peine le temps de se vomir dessus de peur, tachant sa barbe rousse où s’étaient logés quelques poils blancs.
Solidement attachés avec la corde d’Althéa et mis hors d’état de nuire, les deux contrebandiers étaient beaucoup trop avinés pour pouvoir réagir de manière cohérente. La magicienne grimaça lorsqu’elle sentit le contenu de leurs verres et se mit à fouiller la tour à la recherche de cartes.
Pochards …
Les deux contrebandiers, conscients de leur situation malgré l’alcool qui circulait dans leurs veines, ne se firent pas prier pour la fermer. Ils n’avaient pas survécu à tous ces raids et toutes ces galères en mer pour mourir comme des idiots sur la terre ferme. En un sens, Mélasse et Béguin étaient des pirates pragmatiques : quand les choses semblent foutues … le mieux à faire est de faire le mort et de la boucler, d’autant que la jeune fille au teint sombre ne semblait pas spécialement disposée à poser des questions.
« Par la Lune, ces idiots n’ont même pas une carte des environs. Par contre, il y a de quoi saouler un régiment avec tout l’alcool qui se trouve dans cette tour. »
Athénaïs de Noirvitrail se retourna vers les deux contrebandiers et s’assura qu’ils étaient bâillonnés. Ces imbéciles étaient peut-être saouls, mais dans un moment de lucidité, ils étaient bien capables d’alerter les environs. Elle se rapprocha ensuite des caisses d’alcool et marqua d’une croix les cruches. Cela pourrait toujours servir …
Revendiquées.
« Avez-vous trouvé quelque chose d’utile ou des informations sur les environs ? murmura-t-elle à son alliée. Je vais couper la corde de la cloche d’alerte pour éviter qu’un petit malin ne se décide à faire des bêtises avec …
Athénaïs prit le soin d’envoyer un message télépathique à Augusta pour la rassurer. Elles étaient dans la tour. Tout allait bien. Le plan se déroulait pour l’instant sans accroc.
Invité
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Le lieu était assez austère. Sombre et mal éclairé, les cartes étaient réparties un peu aléatoirement sur la table, les deux joueurs ivrognes interrompus en pleine partie. Solidement saucissonnés dans un coin de la pièce, ils avaient été assez malins pour ne pas leur opposer trop de résistance. Et grand bien leur en fasse. L’endroit par contre, était comme prévu assez quelconque : Un peu de vaisselle, beaucoup d’alcool, une longue-vue pour observer l’horizon et l’arrivée de navires heureusement inutilisée ce soir. S’il y avait des documents importants, ils étaient assurément dans le bâtiment principal.
Parlant de celui-ci, Althéa en profita pour sortir sa propre longue-vue et observer les détails du bâtiment. Comme prévu, l’activité terrestre était quasi inexistante. Aucun chemin bien défini ne semblait sortir par l’arrière du bâtiment, pas réellement de traces de charrettes. En même temps, pour aller commercer avec quoi? Cela ne faisait aucun doute que la plupart de l’activité se passait par les quais de fortune installés du côté maritime, ceux qu’elle avait déjà vus. Il y avait néanmoins quelques portes permettant de sortir - ou d’entrer - par l’arrière du bâtiment. Du côté nord, de la fumée sortait d’une cheminée, indiquant sûrement la présence d’un quartier de vie. A l’est et jusqu’au port, un immense bâtiment contigu faisait certainement penser à un entrepôt ou un lieu de stockage, avec d’autres salles plus petites annexes.
« Oui, virons la cloche de là et saucissonnes-les bien. Ça devrait suffir, et si ça suffit pas et qu’ils font des conneries, on saura où les retrouver. »
Un petit sourire carnassier vers les deux prisonniers, qui s’adoucit légèrement alors qu’Althéa retourna la tête vers Athénaïs. Si elle avait trouvé des choses? Pas grand chose, mais son repérage était déjà de bien meilleure qualité avec ce point de vue-ci. Elle n’en parla pas de suite à Athénaïs, afin de pouvoir garder l’ascendant sur les deux types bourrés au sol.
Se rapprochant d’eux, elle commença donc à essayer de leur tirer les vers du nez, n’hésitant pas à se faire assez menaçante. Le souci était qu’ils étaient déjà bien ronds comme des queues de pelle et que leurs réponses ne faisaient pas énormément de sens même s’ils avaient l’air assez stressés tout de même. Elle arriva néanmoins à leur tirer l’information qu’ils étaient une bonne vingtaine et qu’ils se relayaient aux différents postes, et que, oui, l’endroit était gardé. Mais le reste ne faisait malheureusement que peu de sens. Althéa alla donc montrer à Athénaïs ses déductions quant à l’endroit visé, et son plan pour y entrer, en l’occurence de par les petites salles annexes à l’entrepôt.
« Normalement les marchandises seront toujours gardées par au moins deux personnes, souvent trois ou quatre, afin d’éviter de potentiels vols dans leurs propres rangs. Ça arrive. Vu l’heure la plupart des marins ou des mercenaires locaux sont certainement dans le foyer de vie en train de boire, manger, jouer aux cartes ou quoi que ce soit du genre, du coup, le mieux est de réussir à maîtriser les gardes et le reste du complexe avant de forcer la reddition des gens occupés à festoyer. De préférence, évidemment, toujours sans donner l’alerte. »
Mais elle ne devait pas oublier pourquoi elle l’avait ramenée, elle, dans cette mission. Et c’était bien qu’en plus du danger du nombre de personnes dans les lieux, c’était la potentielle présence de défenses magiques pour protéger la cargaison, de, justement, marchandises magiques. Un plan qui avait du sens et un accès assez facile quand on en faisait son fond de commerce. C’était fort probable que plusieurs alarmes ou protections aient été mis en place. Mais elle n’avait réussi à tirer aucune info sur ce sujet aux ivrognes.
« Comme tu t’en doutes, la grosse difficulté va être les potentielles protections magiques, pour lesquelles il va falloir être vigilantes. Tu te sens en forme pour ça? »
Nouveau petit sourire, Althéa ne l’était pas vraiment. Non pas parce-qu’elle n’avait pas confiance en ses équipières, mais bien parce-qu’il y allait bien avoir un imprévu. Il y avait forcément des imprévus. Surtout dans ce genre d’opérations très chaotiques par nature.
Parlant de celui-ci, Althéa en profita pour sortir sa propre longue-vue et observer les détails du bâtiment. Comme prévu, l’activité terrestre était quasi inexistante. Aucun chemin bien défini ne semblait sortir par l’arrière du bâtiment, pas réellement de traces de charrettes. En même temps, pour aller commercer avec quoi? Cela ne faisait aucun doute que la plupart de l’activité se passait par les quais de fortune installés du côté maritime, ceux qu’elle avait déjà vus. Il y avait néanmoins quelques portes permettant de sortir - ou d’entrer - par l’arrière du bâtiment. Du côté nord, de la fumée sortait d’une cheminée, indiquant sûrement la présence d’un quartier de vie. A l’est et jusqu’au port, un immense bâtiment contigu faisait certainement penser à un entrepôt ou un lieu de stockage, avec d’autres salles plus petites annexes.
« Oui, virons la cloche de là et saucissonnes-les bien. Ça devrait suffir, et si ça suffit pas et qu’ils font des conneries, on saura où les retrouver. »
Un petit sourire carnassier vers les deux prisonniers, qui s’adoucit légèrement alors qu’Althéa retourna la tête vers Athénaïs. Si elle avait trouvé des choses? Pas grand chose, mais son repérage était déjà de bien meilleure qualité avec ce point de vue-ci. Elle n’en parla pas de suite à Athénaïs, afin de pouvoir garder l’ascendant sur les deux types bourrés au sol.
Se rapprochant d’eux, elle commença donc à essayer de leur tirer les vers du nez, n’hésitant pas à se faire assez menaçante. Le souci était qu’ils étaient déjà bien ronds comme des queues de pelle et que leurs réponses ne faisaient pas énormément de sens même s’ils avaient l’air assez stressés tout de même. Elle arriva néanmoins à leur tirer l’information qu’ils étaient une bonne vingtaine et qu’ils se relayaient aux différents postes, et que, oui, l’endroit était gardé. Mais le reste ne faisait malheureusement que peu de sens. Althéa alla donc montrer à Athénaïs ses déductions quant à l’endroit visé, et son plan pour y entrer, en l’occurence de par les petites salles annexes à l’entrepôt.
« Normalement les marchandises seront toujours gardées par au moins deux personnes, souvent trois ou quatre, afin d’éviter de potentiels vols dans leurs propres rangs. Ça arrive. Vu l’heure la plupart des marins ou des mercenaires locaux sont certainement dans le foyer de vie en train de boire, manger, jouer aux cartes ou quoi que ce soit du genre, du coup, le mieux est de réussir à maîtriser les gardes et le reste du complexe avant de forcer la reddition des gens occupés à festoyer. De préférence, évidemment, toujours sans donner l’alerte. »
Mais elle ne devait pas oublier pourquoi elle l’avait ramenée, elle, dans cette mission. Et c’était bien qu’en plus du danger du nombre de personnes dans les lieux, c’était la potentielle présence de défenses magiques pour protéger la cargaison, de, justement, marchandises magiques. Un plan qui avait du sens et un accès assez facile quand on en faisait son fond de commerce. C’était fort probable que plusieurs alarmes ou protections aient été mis en place. Mais elle n’avait réussi à tirer aucune info sur ce sujet aux ivrognes.
« Comme tu t’en doutes, la grosse difficulté va être les potentielles protections magiques, pour lesquelles il va falloir être vigilantes. Tu te sens en forme pour ça? »
Nouveau petit sourire, Althéa ne l’était pas vraiment. Non pas parce-qu’elle n’avait pas confiance en ses équipières, mais bien parce-qu’il y allait bien avoir un imprévu. Il y avait forcément des imprévus. Surtout dans ce genre d’opérations très chaotiques par nature.
Citoyen de La République
Athénaïs de Noirvitrail
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« Mmmmh je vois, déclara Augusta, en pleine réflexion. Je suis plutôt d’accord avec vous sur ce point. Autant s’occuper du moins de gardes possibles et forcer les autres à se rendre. Cela nous économisera bien des tracas. Athénaïs ? »
La demoiselle au ruban bleu se retourna, après avoir décroché la cloche de son support et l’avoir placé avec soin sur la table et enlevé le sonnet de bronze pour éviter les mauvaises surprises. Elle fourra l’objet dans sa poche.
« Pour moi, ça me semble être le plan le plus sûr. Concernant les protections magiques, il ne devrait pas y avoir de soucis. Même si ces contrebandiers disposent d’un mage, les protections devraient être relativement similaires à celles que l’on trouve en République. Cela ne devrait donc pas être un souci, mais nous allons devoir redoubler de prudence et éviter de foncer tête baissée vers une alarme. Allons-y. »
Les demoiselles redescendirent de la tour de guet assez rapidement. A la faveur de la nuit, le trio se déplaça de cachettes en cachettes afin de s’approcher le plus discrètement possible du complexe boucanier. Le couvert végétal et l’absence d’éclairage favorisa grandement leur progression. Non seulement la sécurité n’avait pas été très bien assurée dans les alentours, mais en plus, les contrebandiers évitaient d’allumer trop de feux, de peur que leurs positions soient compromises. C’était à la fois un avantage et un inconvénient. Quelques feux sur une île n’éveillaient pas les soupçons, certes, mais cela permettait à des importunes comme les sœurs Noirvitrail et Althéa de se faufiler derrière les lignes ennemies sans problème.
Un petit escalier de vieilles pierres accueillit leur descente vers le port des contrebandiers. Même de nuit, la clarté de la lune permettait de bien distinguer les arêtes et les volumes des édifices. Du bois, un peu de pierre … de vieilles tuiles. Cela devait être une ancienne installation marchande réaffectée par ces squatteurs. Au vu de la forme des édifices, le complexe avait du être une vieille scierie ou une ancienne zone dédiée aux plantations. Athénaïs avait pu croiser quelques bananiers bien rangés lors de leur exploration nocturne. Il n’était donc pas interdit de penser que des Républicains avaient auparavant posé le pied sur cette île et tenté de l’exploiter. Si la compagnie marchande n’était plus sur les lieux, ses installations avaient fait le bonheur des contrebandiers.
En République, rien ne se perd jamais véritablement.
Athénaïs suivit Althéa sans dire un mot. Derrière elle, Augusta fermait la marche, épiant les moindres ombres un peu trop suspectes. Elles ne mirent pas longtemps à atteindre les bâtiments de la plantation en contrebas et durent se faire de plus en plus discrètes. Le chahut provenait des bâtiments qu’Althéa avait identifié au loin comme étant la grande salle des festins. Les demoiselles étaient encore loin, mais elles pouvaient entendre les chants marins et les cris des contrebandiers, visiblement bien occupés à se saouler.
Athénaïs sourit. C’était le bon moment pour s’infiltrer dans l’entrepôt se faire main-basse sur ses richesses. Malheureusement, elles n’eurent pas le temps de célébrer leur chance qu’elles virent que devant l’entrepôt se trouvaient quelques gardes de faction. Occupés à jouer aux cartes et à vider le fond d’un cruchon en terre cuite, ils fumaient à côté d’un brasero bien garni. Les demoiselles patientèrent quelques minutes, le temps d’estimer leur nombre.
Six gardes. Quatre dehors, deux à l’intérieur … au moins …
Athénaïs et Augusta utilisèrent leur télépathie pour communiquer ces informations à Althéa. Les choses ne semblaient pas si complexes à priori … Mais quelque chose dérangeait la sœur au ruban vert. Il y avait quelque chose dans l’air qui la troublait. Un simple flottement, une impression de magie … Les contrebandiers disposaient d’un mage, ou de deux. Assez puissants pour faire vibrer les champs magiques autour du port. Mais où étaient-ils ?
La demoiselle au ruban bleu se retourna, après avoir décroché la cloche de son support et l’avoir placé avec soin sur la table et enlevé le sonnet de bronze pour éviter les mauvaises surprises. Elle fourra l’objet dans sa poche.
« Pour moi, ça me semble être le plan le plus sûr. Concernant les protections magiques, il ne devrait pas y avoir de soucis. Même si ces contrebandiers disposent d’un mage, les protections devraient être relativement similaires à celles que l’on trouve en République. Cela ne devrait donc pas être un souci, mais nous allons devoir redoubler de prudence et éviter de foncer tête baissée vers une alarme. Allons-y. »
Les demoiselles redescendirent de la tour de guet assez rapidement. A la faveur de la nuit, le trio se déplaça de cachettes en cachettes afin de s’approcher le plus discrètement possible du complexe boucanier. Le couvert végétal et l’absence d’éclairage favorisa grandement leur progression. Non seulement la sécurité n’avait pas été très bien assurée dans les alentours, mais en plus, les contrebandiers évitaient d’allumer trop de feux, de peur que leurs positions soient compromises. C’était à la fois un avantage et un inconvénient. Quelques feux sur une île n’éveillaient pas les soupçons, certes, mais cela permettait à des importunes comme les sœurs Noirvitrail et Althéa de se faufiler derrière les lignes ennemies sans problème.
Un petit escalier de vieilles pierres accueillit leur descente vers le port des contrebandiers. Même de nuit, la clarté de la lune permettait de bien distinguer les arêtes et les volumes des édifices. Du bois, un peu de pierre … de vieilles tuiles. Cela devait être une ancienne installation marchande réaffectée par ces squatteurs. Au vu de la forme des édifices, le complexe avait du être une vieille scierie ou une ancienne zone dédiée aux plantations. Athénaïs avait pu croiser quelques bananiers bien rangés lors de leur exploration nocturne. Il n’était donc pas interdit de penser que des Républicains avaient auparavant posé le pied sur cette île et tenté de l’exploiter. Si la compagnie marchande n’était plus sur les lieux, ses installations avaient fait le bonheur des contrebandiers.
En République, rien ne se perd jamais véritablement.
Athénaïs suivit Althéa sans dire un mot. Derrière elle, Augusta fermait la marche, épiant les moindres ombres un peu trop suspectes. Elles ne mirent pas longtemps à atteindre les bâtiments de la plantation en contrebas et durent se faire de plus en plus discrètes. Le chahut provenait des bâtiments qu’Althéa avait identifié au loin comme étant la grande salle des festins. Les demoiselles étaient encore loin, mais elles pouvaient entendre les chants marins et les cris des contrebandiers, visiblement bien occupés à se saouler.
Athénaïs sourit. C’était le bon moment pour s’infiltrer dans l’entrepôt se faire main-basse sur ses richesses. Malheureusement, elles n’eurent pas le temps de célébrer leur chance qu’elles virent que devant l’entrepôt se trouvaient quelques gardes de faction. Occupés à jouer aux cartes et à vider le fond d’un cruchon en terre cuite, ils fumaient à côté d’un brasero bien garni. Les demoiselles patientèrent quelques minutes, le temps d’estimer leur nombre.
Six gardes. Quatre dehors, deux à l’intérieur … au moins …
Athénaïs et Augusta utilisèrent leur télépathie pour communiquer ces informations à Althéa. Les choses ne semblaient pas si complexes à priori … Mais quelque chose dérangeait la sœur au ruban vert. Il y avait quelque chose dans l’air qui la troublait. Un simple flottement, une impression de magie … Les contrebandiers disposaient d’un mage, ou de deux. Assez puissants pour faire vibrer les champs magiques autour du port. Mais où étaient-ils ?
Invité
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L’odeur de la fumée, dansante à la lueur des braséros, imprégnait les lieux. Heureusement que les contrebandiers étaient assez occupés - et assez bruyants aussi. Cela permettait de couvrir leur approche, même si Althéa devait avouer que l’ambiance donnait aussi presque envie de s’y joindre. Bon, ce serait peut-être un peu trop beauf, même pour elle, mais la contrebandière ne pouvait pas nier se retenir de fredonner certains airs repris à tue-tête par les contrebandiers alcoolisés.
Ceux qui gardaient l’entrepôt, par contre, l’étaient moins. Surtout parce-qu’ils étaient à priori pas bien loin des grands chefs et qu’ils se prendraient certainement une sacré rouste s’ils étaient pris complètement ivres et de garde. Cela ne les empêchait pas de s’occuper avec un jeu de carte et une dose raisonnable d’alcool évidemment - on ne perdait pas les bonnes habitudes. Et puis, ce n’était pas comme si des étrangers allaient d’un coup débarquer à l’entrée de l’entrepôt… Si?
Elle manqua de sursauter à entendre la voix d’Athénaïs et de sa sœur dans son esprit, pas vraiment prête, mais avec assez de self-contrôle pour ne pas faire plus de bruit que cela. Camouflée au coin d’un mur proche, elle réfléchissait au meilleur moyen de les neutraliser sans trop attirer l’attention. Elle n’avait pas vraiment vu d’entrée à l’entrepôt passant par les toits ou qui n’avait pas l’air gardée donc leurs options étaient limitées.
D’un petit signe et d’un murmure, sans vraiment plus de choix que cela, elle fit donc signe à ses deux alliées de se préparer à l’assaut à son top. Serrant la garde de son épée, elle la retira doucement de son fourreau pour faire le moins de bruit possible et, utilisant la rose des vents de sa lame, provoqua une petite rafale de vent au niveau du petit groupe de gardes. Un peu surpris de ce courant d’air soudain ayant fait vaciller le braséro, mais surtout fait tomber leurs cartes sur le sol, le petit groupe commença à se baisser pour ramasser les cartes qui étaient tombées au sol, les cherchant dans la semi-pénombre de l’endroit.
Althéa se faufiler donc hors de sa cachette alors que les gardes étaient discrets avec leur carte, tel un félin, avançant d’un pas discret et rapide jusqu’à se retrouver à deux mètres du petit groupe. D’un bond, elle abattit la garde de son arme derrière la nuque d’un garde qui s’effondra dans un petit bruit sourd, qui ne manqua pas d’attirer l’attention des autres, encore à quatre pattes en train de chercher leurs cartes. Pas le temps de réellement réagir qu’Althéa était déjà sur un second, avec un avantage certain, même s’il eu le temps de laisser échapper un petit cri avant de se prendre un solide coup de genoux dans le foie, coupant son souffle. Peu de temps avant qu’un coup de coude ne l'assomme à moitié, et qu’un nouveau coup de tranche de sa main ne l’envoie rejoindre le pays des rêves à son tour.
Malheureusement, elle serra les dents alors qu’à l’intérieur de l’entrepôt, il semblait y avoir de l’agitation. Fronçant les sourcils, elle ne savait pas particulièrement si quelque chose de magique s’était passé ou non, ou s’ils avaient simplement levé des suspicions… Ou une alerte. Dans tous les cas, laissant les deux autres gardes à ses alliés, elle alla rapidement basculer la table pour préparer une potentielle couverture.
Ceux qui gardaient l’entrepôt, par contre, l’étaient moins. Surtout parce-qu’ils étaient à priori pas bien loin des grands chefs et qu’ils se prendraient certainement une sacré rouste s’ils étaient pris complètement ivres et de garde. Cela ne les empêchait pas de s’occuper avec un jeu de carte et une dose raisonnable d’alcool évidemment - on ne perdait pas les bonnes habitudes. Et puis, ce n’était pas comme si des étrangers allaient d’un coup débarquer à l’entrée de l’entrepôt… Si?
Elle manqua de sursauter à entendre la voix d’Athénaïs et de sa sœur dans son esprit, pas vraiment prête, mais avec assez de self-contrôle pour ne pas faire plus de bruit que cela. Camouflée au coin d’un mur proche, elle réfléchissait au meilleur moyen de les neutraliser sans trop attirer l’attention. Elle n’avait pas vraiment vu d’entrée à l’entrepôt passant par les toits ou qui n’avait pas l’air gardée donc leurs options étaient limitées.
D’un petit signe et d’un murmure, sans vraiment plus de choix que cela, elle fit donc signe à ses deux alliées de se préparer à l’assaut à son top. Serrant la garde de son épée, elle la retira doucement de son fourreau pour faire le moins de bruit possible et, utilisant la rose des vents de sa lame, provoqua une petite rafale de vent au niveau du petit groupe de gardes. Un peu surpris de ce courant d’air soudain ayant fait vaciller le braséro, mais surtout fait tomber leurs cartes sur le sol, le petit groupe commença à se baisser pour ramasser les cartes qui étaient tombées au sol, les cherchant dans la semi-pénombre de l’endroit.
Althéa se faufiler donc hors de sa cachette alors que les gardes étaient discrets avec leur carte, tel un félin, avançant d’un pas discret et rapide jusqu’à se retrouver à deux mètres du petit groupe. D’un bond, elle abattit la garde de son arme derrière la nuque d’un garde qui s’effondra dans un petit bruit sourd, qui ne manqua pas d’attirer l’attention des autres, encore à quatre pattes en train de chercher leurs cartes. Pas le temps de réellement réagir qu’Althéa était déjà sur un second, avec un avantage certain, même s’il eu le temps de laisser échapper un petit cri avant de se prendre un solide coup de genoux dans le foie, coupant son souffle. Peu de temps avant qu’un coup de coude ne l'assomme à moitié, et qu’un nouveau coup de tranche de sa main ne l’envoie rejoindre le pays des rêves à son tour.
Malheureusement, elle serra les dents alors qu’à l’intérieur de l’entrepôt, il semblait y avoir de l’agitation. Fronçant les sourcils, elle ne savait pas particulièrement si quelque chose de magique s’était passé ou non, ou s’ils avaient simplement levé des suspicions… Ou une alerte. Dans tous les cas, laissant les deux autres gardes à ses alliés, elle alla rapidement basculer la table pour préparer une potentielle couverture.
Citoyen de La République
Athénaïs de Noirvitrail
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Les sœurs Noirvitrail réagirent rapidement pour s’emparer des deux gardes restants et laisser le champ libre à Althéa. Des briques disposées ça-et-là, percutèrent leurs têtes et les assommèrent complètement. La télékinésie était décidément bien pratique et n’avait laissé aucune chance à leurs adversaires. Leur méfait réalisé, elles s’approchèrent de la porte de l’entrepôt, où Althéa avait renversé discrètement la table.
Augusta fit un signe à Athénaïs. Les quatre gardes n’étaient que du menu fretin, mais quelque chose venait de soudainement les inquiéter. Il y avait de la magie dans l’air … comme une aura flottant à l’orée de leurs perceptions. Aucun doute là-dessus ! Deux mages se tenaient à l’intérieur. Les demoiselles pouvaient les sentir et au vu de l’impression que leur magie laissait, ils étaient à minima capable de rivaliser en duo avec un mage de guerre de la République. Rien de bien sorcier apparemment, mais les deux sœurs savaient pertinemment qu’il fallait se méfier des magiciens, qui généralement apprenaient à cacher leur aura et surtout leurs véritables talents.
Que faisaient-ils à l’intérieur de cet entrepôt à cette heure-ci ? Devaient-elles fracasser la porte ? Tenter d’entrer sans se faire voir ? Il n’y avait visiblement pas de bonne réponse à ce problème. Dans le premier cas, elles auraient l’avantage de la surprise, mais se retrouveraient bien vite avec l’intégralité des contrebandiers à leurs trousses. Dans le second cas, elles risquaient de tomber sur des mages bien préparés qui n’hésiteraient pas à les brûler. Faute de temps pour deviser un nouveau plan, les deux sœurs firent un signe de tête à Althéa et utilisèrent leur pouvoir de télékinésie pour faire planer leur bouclier au-dessus du toit de l’entrepôt.
Posant pied sur le faîtage, Augusta et Athénaïs se déplacèrent avec discrétion sur la toiture, utilisant les bruits de la fête pour atténuer leurs propres bruits. L’entrepôt possédait une lucarne dans la toiture, assez grande pour que les demoiselles puissent s’y faufiler, ou du moins, regarder à l’intérieur. Ce fut peut-être ce qui les sauva d’une sale affaire ! A travers la pénombre, elles purent observer les deux silhouettes de deux mages en train de préparer leurs incantations crépitantes. A première vue, les incantateurs étaient plus … puissants … qu’habiles. C’était une chose commune chez les mages qui ne passaient pas par le cursus honorum de la République. Généralement, ces mages, formés sur le tas et sur le tard, étaient particulièrement pénibles à gérer, dans la mesure où ils compensaient leur manque de discipline par une pratique brute et mal dégrossie de la magie, pouvant s’avérer fatale pour des mages de guerre plus adaptés à des pratiques plus … cadrée. L’imprévisibilité de leur magie était ce qui les rendait dangereux, et au vu de ce qu’ils étaient en train de préparer, il n’était pas interdit de penser que cela pouvait s’avérer mortel.
Sans prendre le temps de réfléchir, les demoiselles sautèrent au travers de l’ouverture et atterrirent les pieds joints sur le sol de bois de l’entrepôt, à deux pas des deux mages, médusés par leur apparition surprise.
« Bien le bonsoir ! » déclara Athénaïs dans un sourire.
Les deux mages tentèrent de rediriger leurs sortilèges mortels vers les deux sœurs, mais ces dernières furent plus rapides à dégainer. D’un geste souple et rapide, Augusta planta son pied dans le ventre du premier, tandis que sa sœur étalait son poing fermé dans la figure du second. Le choc les fit reculer, et les sorts s’éparpillèrent sur le sol dans des gerbes dorées et émeraudes. Dans un même mouvement, Athénaïs et Augusta firent voler deux caisses pleines de matériel au travers de la pièce, percutant les deux mages de pleine fouet et les envoyant dans les vapes …
Une bonne chose de faite …
Les deux sœurs s’assurèrent que le duo de mages se tiendrait tranquille en les ligotant avec de vieilles cordes de navires trouvées dans les décombres. Puis, Athénaïs se dirigea vers la porte et ouvrit à Althéa, tout en lui faisant signe d’entrer.
« Ce que nous cherchons doit se trouver ici. Je sens encore de la magie dans l’air. Faisons vite, avant que des curieux ne viennent nous gâcher notre plaisir. »
Augusta fit un signe à Athénaïs. Les quatre gardes n’étaient que du menu fretin, mais quelque chose venait de soudainement les inquiéter. Il y avait de la magie dans l’air … comme une aura flottant à l’orée de leurs perceptions. Aucun doute là-dessus ! Deux mages se tenaient à l’intérieur. Les demoiselles pouvaient les sentir et au vu de l’impression que leur magie laissait, ils étaient à minima capable de rivaliser en duo avec un mage de guerre de la République. Rien de bien sorcier apparemment, mais les deux sœurs savaient pertinemment qu’il fallait se méfier des magiciens, qui généralement apprenaient à cacher leur aura et surtout leurs véritables talents.
Que faisaient-ils à l’intérieur de cet entrepôt à cette heure-ci ? Devaient-elles fracasser la porte ? Tenter d’entrer sans se faire voir ? Il n’y avait visiblement pas de bonne réponse à ce problème. Dans le premier cas, elles auraient l’avantage de la surprise, mais se retrouveraient bien vite avec l’intégralité des contrebandiers à leurs trousses. Dans le second cas, elles risquaient de tomber sur des mages bien préparés qui n’hésiteraient pas à les brûler. Faute de temps pour deviser un nouveau plan, les deux sœurs firent un signe de tête à Althéa et utilisèrent leur pouvoir de télékinésie pour faire planer leur bouclier au-dessus du toit de l’entrepôt.
Posant pied sur le faîtage, Augusta et Athénaïs se déplacèrent avec discrétion sur la toiture, utilisant les bruits de la fête pour atténuer leurs propres bruits. L’entrepôt possédait une lucarne dans la toiture, assez grande pour que les demoiselles puissent s’y faufiler, ou du moins, regarder à l’intérieur. Ce fut peut-être ce qui les sauva d’une sale affaire ! A travers la pénombre, elles purent observer les deux silhouettes de deux mages en train de préparer leurs incantations crépitantes. A première vue, les incantateurs étaient plus … puissants … qu’habiles. C’était une chose commune chez les mages qui ne passaient pas par le cursus honorum de la République. Généralement, ces mages, formés sur le tas et sur le tard, étaient particulièrement pénibles à gérer, dans la mesure où ils compensaient leur manque de discipline par une pratique brute et mal dégrossie de la magie, pouvant s’avérer fatale pour des mages de guerre plus adaptés à des pratiques plus … cadrée. L’imprévisibilité de leur magie était ce qui les rendait dangereux, et au vu de ce qu’ils étaient en train de préparer, il n’était pas interdit de penser que cela pouvait s’avérer mortel.
Sans prendre le temps de réfléchir, les demoiselles sautèrent au travers de l’ouverture et atterrirent les pieds joints sur le sol de bois de l’entrepôt, à deux pas des deux mages, médusés par leur apparition surprise.
« Bien le bonsoir ! » déclara Athénaïs dans un sourire.
Les deux mages tentèrent de rediriger leurs sortilèges mortels vers les deux sœurs, mais ces dernières furent plus rapides à dégainer. D’un geste souple et rapide, Augusta planta son pied dans le ventre du premier, tandis que sa sœur étalait son poing fermé dans la figure du second. Le choc les fit reculer, et les sorts s’éparpillèrent sur le sol dans des gerbes dorées et émeraudes. Dans un même mouvement, Athénaïs et Augusta firent voler deux caisses pleines de matériel au travers de la pièce, percutant les deux mages de pleine fouet et les envoyant dans les vapes …
Une bonne chose de faite …
Les deux sœurs s’assurèrent que le duo de mages se tiendrait tranquille en les ligotant avec de vieilles cordes de navires trouvées dans les décombres. Puis, Athénaïs se dirigea vers la porte et ouvrit à Althéa, tout en lui faisant signe d’entrer.
« Ce que nous cherchons doit se trouver ici. Je sens encore de la magie dans l’air. Faisons vite, avant que des curieux ne viennent nous gâcher notre plaisir. »
Invité
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Les gardes avaient donné moins de fil à retordre que prévu. Certainement uniquement du menu fretin en effet. Elles s’en tiraient bien pour l’instant, même si Athénaïs et sa soeur allaient confirmer les suspicions de la contrebandière à l’intérieur de l’entrepôt par un angle d’approche un peu différent. Althéa, elle, s’occupa de faire le ménage de l’endroit, ne pas laisser de gardes inconscients traîner. Il ne manquerait plus qu’un fêtard voulant se vider la vessie ne sorte et ne découvre l’un de ses collègues complètement inconscient.
Une fois un peu mieux cachée avec leurs victimes, la porte ne tarda pas à s’ouvrir sur les soeurs Noirvitrail, laissant un petit soupir s’échapper des lèvres de la contrebandière. Une bonne chose de faite, donc. Elle s’engagea donc dans l’entrepôt sombre pour y examiner les caisses. Comme souvent dans ce genre d’entreprises, elles étaient très mal labellisées et entreposées de manière plus ou moins erratique. Et en général, les caisses les plus précieuses étaient les mieux rangées.
« Bon travail. A voir si on se sert ici et maintenant et on part comme des ombres ou bien si on essaie de neutraliser entièrement le camp pour avoir le temps de tout charger… »
La seconde option était plus tranquille une fois les autres neutralisés. Surtout si elles les prenaient par surprise également. Mais il y avait le risque d’aller mordre plus fort qu’elles ne pouvaient le faire. Et visiblement, vu les deux saucissonnés au sol, ils avaient effectivement des mages. L’avantage était aussi qu’ils n’avaient plus de vigie.
Althéa fit tout de même un petit tour des caisses pour identifier celles qui avaient l’air le plus juteuses, alors qu’elle se disait bien qu’elle n’arriverait clairement pas à tout charger dans son navire de tout de façon, alors il allait falloir trier. Pas forcément prendre les plus grosses, bien au contraire, mais plutôt les plus rentables. Elle désigna donc un petit groupement de caisses, pas immenses, mais qui restaient une vraie galère à porter à trois.
« Vous arriveriez à transporter toutes celles là rapidement dans le navire? Dans tous les cas, je vais le ramener maintenant que l’entrée du petit port n’est plus gardée et ça nous fera une meilleure solution de repli que de courir dans la campagne de l’île… »
Elle ne tarda donc pas à disparaître dans la nuit une fois de plus, laissant les soeurs Noirvitrail s’organiser au niveau de la marchandise. Un travail qui pouvait avoir l’air ingrat mais elles avaient l’air d’avoir bien plus de ressources pour le transport qu’elle. Et puis, Althéa n’avait qu’à se laisser tomber dans l’eau - ce qu’elle fit bien rapidement - pour nager jusqu’à son navire à toute vitesse.
Le silence de la nuit uniquement troublé par le ressac des vagues sur la côte morcellée fut troublée par une petite série d’insultes bien senties alors qu’elle retrouvait sa forme humaine. Elle n’avait pas de temps à perdre et l’ancre fut rapidement relevée, la voile baissée, et sa lame sortie. Grâce à la rose des vents incrustée, son navire atteint rapidement une vitesse bien élevée grâce aux vents favorables gonflant les voiles, et c’est à toute vitesse qu’elle déboula dans le port avant de freiner avec un vent contraire dans une manoeuvre qui fit un peu racler la coque de son navire sur la pierre du port. Vu sa difficulté, c’était une franche réussite, surtout vu que le bruit était au final assez limité dans le bruit ambiant marin du port et des coques des bâteaux ammarés très proches les uns des autres. Une fois l’amarre posée en vitesse - histoire de pouvoir aussi l’enlever en vitesse, elle alla donc rejoindre ses équipières.
« Prêts à partir dès que c’est chargé. On s’occupe du reste ou on prend les meilleurs morceaux? »
Une fois un peu mieux cachée avec leurs victimes, la porte ne tarda pas à s’ouvrir sur les soeurs Noirvitrail, laissant un petit soupir s’échapper des lèvres de la contrebandière. Une bonne chose de faite, donc. Elle s’engagea donc dans l’entrepôt sombre pour y examiner les caisses. Comme souvent dans ce genre d’entreprises, elles étaient très mal labellisées et entreposées de manière plus ou moins erratique. Et en général, les caisses les plus précieuses étaient les mieux rangées.
« Bon travail. A voir si on se sert ici et maintenant et on part comme des ombres ou bien si on essaie de neutraliser entièrement le camp pour avoir le temps de tout charger… »
La seconde option était plus tranquille une fois les autres neutralisés. Surtout si elles les prenaient par surprise également. Mais il y avait le risque d’aller mordre plus fort qu’elles ne pouvaient le faire. Et visiblement, vu les deux saucissonnés au sol, ils avaient effectivement des mages. L’avantage était aussi qu’ils n’avaient plus de vigie.
Althéa fit tout de même un petit tour des caisses pour identifier celles qui avaient l’air le plus juteuses, alors qu’elle se disait bien qu’elle n’arriverait clairement pas à tout charger dans son navire de tout de façon, alors il allait falloir trier. Pas forcément prendre les plus grosses, bien au contraire, mais plutôt les plus rentables. Elle désigna donc un petit groupement de caisses, pas immenses, mais qui restaient une vraie galère à porter à trois.
« Vous arriveriez à transporter toutes celles là rapidement dans le navire? Dans tous les cas, je vais le ramener maintenant que l’entrée du petit port n’est plus gardée et ça nous fera une meilleure solution de repli que de courir dans la campagne de l’île… »
Elle ne tarda donc pas à disparaître dans la nuit une fois de plus, laissant les soeurs Noirvitrail s’organiser au niveau de la marchandise. Un travail qui pouvait avoir l’air ingrat mais elles avaient l’air d’avoir bien plus de ressources pour le transport qu’elle. Et puis, Althéa n’avait qu’à se laisser tomber dans l’eau - ce qu’elle fit bien rapidement - pour nager jusqu’à son navire à toute vitesse.
Le silence de la nuit uniquement troublé par le ressac des vagues sur la côte morcellée fut troublée par une petite série d’insultes bien senties alors qu’elle retrouvait sa forme humaine. Elle n’avait pas de temps à perdre et l’ancre fut rapidement relevée, la voile baissée, et sa lame sortie. Grâce à la rose des vents incrustée, son navire atteint rapidement une vitesse bien élevée grâce aux vents favorables gonflant les voiles, et c’est à toute vitesse qu’elle déboula dans le port avant de freiner avec un vent contraire dans une manoeuvre qui fit un peu racler la coque de son navire sur la pierre du port. Vu sa difficulté, c’était une franche réussite, surtout vu que le bruit était au final assez limité dans le bruit ambiant marin du port et des coques des bâteaux ammarés très proches les uns des autres. Une fois l’amarre posée en vitesse - histoire de pouvoir aussi l’enlever en vitesse, elle alla donc rejoindre ses équipières.
« Prêts à partir dès que c’est chargé. On s’occupe du reste ou on prend les meilleurs morceaux? »
Citoyen de La République
Athénaïs de Noirvitrail
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Le navire d’Althéa revint bien vite au niveau de l’entrepôt. A la faveur de la nuit, les demoiselles de Noirvitrail avaient profité du laps de temps donné par la marchande pour fouiller les caisses, identifier ce qui semblait être des objets magiques de contrebande et marquer au couteau le butin. Au final, c’était pas moins d’une vingtaine de caisses contenant des objets divers et variés qui s’apprêtaient à quitter l’entrepôt pour rejoindre les côtes républicaines. Une belle prise pour les trois femmes au vu de la situation. Il ne restait plus qu’à charger le tout, s’enfuir et espérer que les contrebandiers n’aient pas l’idée saugrenue de les poursuivre. Leur repaire découvert, il était probable qu’ils prennent leurs jambes à leur cou avant que les patrouilles républicaines ne leur tombent dessus.
Augusta et Athénaïs firent de leur mieux pour acheminer les marchandises et le butin dans le boutre d’Althéa sans faire de bruit. Malgré les clameurs de la fête à l’extérieur, mieux valait rester prudent. Il suffisait que quelqu’un donne l’alerte en allant se soulager pour que tout le plan tombe à l’eau et que les choses se gâtent. Fort heureusement pour les trois voleuses, les soudards étaient si avinés qu’ils ne vinrent pas s’enquérir du bien-être de leurs camarades. Ceci joua en faveur de la capitaine, qui put mettre le cap vers la haute-mer, à la faveur de la nuit.
Accoudée sur le pont du navire, Athénaïs regardait Augusta vérifier les caisses de matériel. Il y avait assez à se partager. La capitaine Althéa prendrait son dû et les soeurs donneraient le reste à la Grande Armée Républicaine … en se prenant un petit extra au passage. Elles n’allaient quand même pas repartir les mains vides.
”Je ne comprends pas … Athénaïs … ces caisses sont marquées du sceau de la Marine Républicaine.” lança sa soeur, visiblement préoccupée.
- C’est un problème ?
- Un peu oui. Comment ces pirates ont-ils pu s’accaparer des marchandises appartenant à notre flotte de guerre ?
- Tu voudrais dire que quelqu’un s’amuse à faire disparaître de l’armement magique et des biens appartenant aux entrepôts de la marine de Courage ?
- C’est exactement ce que je pense … conclut sa soeur d’un ton perplexe
Cela s’annonçait mal. Que des pirates s’en prennent à des marchands, c’était une chose … Mais ces caisses présentaient une vérité des plus sinistres. Si elles appartenaient bien à la Marine Républicaine, ces caisses venaient des entrepôts de Courage … et quelqu’un s’amusait à les faire disparaître. De mémoire, Athénaïs ne parvenait pas à se souvenir d’une incursion pirate ayant fait sombrer un navire militaire. Augusta émit l’hypothèse la plus plausible : il existait un réseau de contrebande entre des personnes positionnées à Courage et ces corsaires. Une organisation, ou un réseau bien organisé, faisait disparaître du matériel militaire … Mais pour quelle raison ?
“L’île de Kaizoku …
- Nous avons la même idée ma soeur.
- Quelqu’un cherche à armer les pirates récemment conquis. Mais qui ?”
Athénaïs resta muette comme une tombe et regarda Althéa à la barre de son navire. Mieux valait garder ces hypothèses pour soi et prévenir au plus vite la Grande Armée une fois au port. Du ménage s’imposait dans les rangs … Si l’île récemment annexée manifestait des intentions séditieuses, la République se devait d’être ferme pour asseoir son contrôle et protéger ses administrés.
La lune continuait à éclairer les vagues de l’océan et l’horizon disparaissait dans l’obscurité. Petit à petit, la côte pirate s’éloignait. Il ne faudrait pas longtemps avant que ces derniers ne saisissent qu’ils s’étaient faits dépouiller. Fort heureusement, les demoiselles seraient loin.
Augusta et Athénaïs firent de leur mieux pour acheminer les marchandises et le butin dans le boutre d’Althéa sans faire de bruit. Malgré les clameurs de la fête à l’extérieur, mieux valait rester prudent. Il suffisait que quelqu’un donne l’alerte en allant se soulager pour que tout le plan tombe à l’eau et que les choses se gâtent. Fort heureusement pour les trois voleuses, les soudards étaient si avinés qu’ils ne vinrent pas s’enquérir du bien-être de leurs camarades. Ceci joua en faveur de la capitaine, qui put mettre le cap vers la haute-mer, à la faveur de la nuit.
Accoudée sur le pont du navire, Athénaïs regardait Augusta vérifier les caisses de matériel. Il y avait assez à se partager. La capitaine Althéa prendrait son dû et les soeurs donneraient le reste à la Grande Armée Républicaine … en se prenant un petit extra au passage. Elles n’allaient quand même pas repartir les mains vides.
”Je ne comprends pas … Athénaïs … ces caisses sont marquées du sceau de la Marine Républicaine.” lança sa soeur, visiblement préoccupée.
- C’est un problème ?
- Un peu oui. Comment ces pirates ont-ils pu s’accaparer des marchandises appartenant à notre flotte de guerre ?
- Tu voudrais dire que quelqu’un s’amuse à faire disparaître de l’armement magique et des biens appartenant aux entrepôts de la marine de Courage ?
- C’est exactement ce que je pense … conclut sa soeur d’un ton perplexe
Cela s’annonçait mal. Que des pirates s’en prennent à des marchands, c’était une chose … Mais ces caisses présentaient une vérité des plus sinistres. Si elles appartenaient bien à la Marine Républicaine, ces caisses venaient des entrepôts de Courage … et quelqu’un s’amusait à les faire disparaître. De mémoire, Athénaïs ne parvenait pas à se souvenir d’une incursion pirate ayant fait sombrer un navire militaire. Augusta émit l’hypothèse la plus plausible : il existait un réseau de contrebande entre des personnes positionnées à Courage et ces corsaires. Une organisation, ou un réseau bien organisé, faisait disparaître du matériel militaire … Mais pour quelle raison ?
“L’île de Kaizoku …
- Nous avons la même idée ma soeur.
- Quelqu’un cherche à armer les pirates récemment conquis. Mais qui ?”
Athénaïs resta muette comme une tombe et regarda Althéa à la barre de son navire. Mieux valait garder ces hypothèses pour soi et prévenir au plus vite la Grande Armée une fois au port. Du ménage s’imposait dans les rangs … Si l’île récemment annexée manifestait des intentions séditieuses, la République se devait d’être ferme pour asseoir son contrôle et protéger ses administrés.
La lune continuait à éclairer les vagues de l’océan et l’horizon disparaissait dans l’obscurité. Petit à petit, la côte pirate s’éloignait. Il ne faudrait pas longtemps avant que ces derniers ne saisissent qu’ils s’étaient faits dépouiller. Fort heureusement, les demoiselles seraient loin.
Invité
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Accolée au bastingage derrière la barre, Althéa se saisit d’une petite besace, dont elle tira simplement un peu de papier et quelques feuilles de tabac séché qu’elle roula rapidement. Son navire garderait le cap de tout de façon quelques minutes sans qu’elle n’intervienne, continuant de fendre les flots, toujours bercé par les vagues de l’océan. Une petite flamme perça l’obscurité quasi totale de la nuit pour allumer sa cigarette - la Capitaine avait pris garde de voyager tous feux éteints pour des raisons évidentes : éviter toute poursuite potentielle le plus possible.
Elle avait pris le temps d’inspecter les caisses aussi une fois le navire en sécurité, contrôlant la prise même si elle ne pouvait pas garantir avec certitude le grade des armes magiques ici présentes. C’était pour cela que les deux soeurs Noirvitrail étaient là, aussi. Mais elle avait remarqué les mêmes détails, parfaitement familière avec l’héraldique permettant d’identifier la provenance des caisses, et leur provenance militaire Républicaine ne faisait presque aucun doute. Cela pouvait être des faux pour passer d’éventuels contrôles mais c’était, au final, peu probable.
La capitaine tira doucement sur sa cigarette, laissant la braise au bout de celle-ci rougir avant de laisser échapper un petit panache de fumée dans l’air marin, relevant la tête brièvement vers le ciel étoilé. Elle était pensive, difficile de supposer des raisons de ce trafic ou même d’où les armes allaient atterrir, même si Kaizoku était en effet une supposition assez sérieuse. Elles n’étaient, après tout, pas bien loin de l’île. Même si comme souvent, bien loin de conflits idéologiques comme celui-ci, la principale raison côté Républicaine sur la provenance de ces caisses était, assurément, l’argent.
Mais cela voulait aussi dire que la République aurait, avec ces caisses, toutes les raisons de commencer à investiguer sérieusement et faire le ménage dans les éléments corrompus les fournissant. Ce qui allait dire que la personne qui achetait et revendait ces armes au prix fort allait sûrement bientôt manquer de business, et que le prix des armes de contrebande allait augmenter à Kaizoku. Et elle serait une bien mauvaise marchande si elle ne sentait pas les vents du profit tourner - et ne réorientait pas ses voiles en conséquence.
Peut-être que de nouveaux contacts militaires à Courage seraient de bon aloi à se faire, juste, au cas où, pour pouvoir mettre la main facilement sur des ressources rares. Un fin sourire étira ses lèvres. Son amie était clairement fidèle à la République, et la mercenaire trouvait ça mignon. Elle appréciait bien Athénaïs, mais n’aurait aucun remord à continuer une partie de l’approvisionnement si elle pouvait s’en emparer. Même si cela nécessiterait une organisation bien plus forte.
« Oh vous savez toutes les deux, je pense que ce sont des problèmes qui nous dépassent de tout de façon, les grands plans de conquête de la République ne sont pas vraiment mon problème. Laissons la République gérer ses éléments corrompus et ses investigations. Et puis s’ils ont besoin d’aide, ils nous demanderont. Et nous paieront. »
Car elle n’avait pas forcément besoin qu’Athénaïs aille mettre le nez dans tout cela d'elle-même. Même si c’était peut-être déjà trop tard. Dans tous les cas, Althéa serait heureuse de voir l’ancien réseau démantelé. Il ne faudrait juste pas que le nouveau subisse le même sort de si tôt. Et petite note à elle-même : Trouver une combine plus élaborée qu’un port de contrebande avec des caisses estampillées “Armée Républicaine”.
Planquant des caisses dans un compartiment de contrebande sur son navire ou en dissimulant de leur contenu un peu plus de matériel dans des recoins que seul elle connaissait, elle laissa Athénaïs s’emparer de sa part, évidemment, avant d’aller accoster pour rendre ces preuves à son commanditaire. Une transaction efficace, pas particulièrement de questions en plus, une bonne paie - même si clairement pas à la hauteur de la valeur de ce qu’elle avait donné ni des soucis qu’elle avait dû traverser…
Mais elle allait se renflouer en revendant le stock qu’elle avait mis de côté. Où ça?
Kaizoku, évidemment.
« Au plaisir de se recroiser, Athénaïs, Augusta, j’espère que vous avez bien aimé cette petite croisière. Toujours un plaisir de faire affaire! »
Elle avait pris le temps d’inspecter les caisses aussi une fois le navire en sécurité, contrôlant la prise même si elle ne pouvait pas garantir avec certitude le grade des armes magiques ici présentes. C’était pour cela que les deux soeurs Noirvitrail étaient là, aussi. Mais elle avait remarqué les mêmes détails, parfaitement familière avec l’héraldique permettant d’identifier la provenance des caisses, et leur provenance militaire Républicaine ne faisait presque aucun doute. Cela pouvait être des faux pour passer d’éventuels contrôles mais c’était, au final, peu probable.
La capitaine tira doucement sur sa cigarette, laissant la braise au bout de celle-ci rougir avant de laisser échapper un petit panache de fumée dans l’air marin, relevant la tête brièvement vers le ciel étoilé. Elle était pensive, difficile de supposer des raisons de ce trafic ou même d’où les armes allaient atterrir, même si Kaizoku était en effet une supposition assez sérieuse. Elles n’étaient, après tout, pas bien loin de l’île. Même si comme souvent, bien loin de conflits idéologiques comme celui-ci, la principale raison côté Républicaine sur la provenance de ces caisses était, assurément, l’argent.
Mais cela voulait aussi dire que la République aurait, avec ces caisses, toutes les raisons de commencer à investiguer sérieusement et faire le ménage dans les éléments corrompus les fournissant. Ce qui allait dire que la personne qui achetait et revendait ces armes au prix fort allait sûrement bientôt manquer de business, et que le prix des armes de contrebande allait augmenter à Kaizoku. Et elle serait une bien mauvaise marchande si elle ne sentait pas les vents du profit tourner - et ne réorientait pas ses voiles en conséquence.
Peut-être que de nouveaux contacts militaires à Courage seraient de bon aloi à se faire, juste, au cas où, pour pouvoir mettre la main facilement sur des ressources rares. Un fin sourire étira ses lèvres. Son amie était clairement fidèle à la République, et la mercenaire trouvait ça mignon. Elle appréciait bien Athénaïs, mais n’aurait aucun remord à continuer une partie de l’approvisionnement si elle pouvait s’en emparer. Même si cela nécessiterait une organisation bien plus forte.
« Oh vous savez toutes les deux, je pense que ce sont des problèmes qui nous dépassent de tout de façon, les grands plans de conquête de la République ne sont pas vraiment mon problème. Laissons la République gérer ses éléments corrompus et ses investigations. Et puis s’ils ont besoin d’aide, ils nous demanderont. Et nous paieront. »
Car elle n’avait pas forcément besoin qu’Athénaïs aille mettre le nez dans tout cela d'elle-même. Même si c’était peut-être déjà trop tard. Dans tous les cas, Althéa serait heureuse de voir l’ancien réseau démantelé. Il ne faudrait juste pas que le nouveau subisse le même sort de si tôt. Et petite note à elle-même : Trouver une combine plus élaborée qu’un port de contrebande avec des caisses estampillées “Armée Républicaine”.
Planquant des caisses dans un compartiment de contrebande sur son navire ou en dissimulant de leur contenu un peu plus de matériel dans des recoins que seul elle connaissait, elle laissa Athénaïs s’emparer de sa part, évidemment, avant d’aller accoster pour rendre ces preuves à son commanditaire. Une transaction efficace, pas particulièrement de questions en plus, une bonne paie - même si clairement pas à la hauteur de la valeur de ce qu’elle avait donné ni des soucis qu’elle avait dû traverser…
Mais elle allait se renflouer en revendant le stock qu’elle avait mis de côté. Où ça?
Kaizoku, évidemment.
« Au plaisir de se recroiser, Athénaïs, Augusta, j’espère que vous avez bien aimé cette petite croisière. Toujours un plaisir de faire affaire! »
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