La cohabitation est difficile comme on peut très bien l'imaginer. Deux cultures bien différentes et de ce qu'il en voit de ses propres yeux, les soldats du Reike n'ont aucun scrupule à user de violence pour se faire respecter et maintenir l'ordre. Reste à savoir combien de temps cela va durer avant que la situation ne dégénère. La situation à Maël, c'est justement ce qu'il est venu voir en personne, discrètement de préférence. Autant que possible pour un Oni de plus de deux mètres de haut et à la carrure relativement imposante. Une tâche qui s'annonce donc très difficile d'autant plus lorsqu'on connait son caractère explosif. Il a tout de même réussi à entrer dans la ville sans trop de problèmes, à la tombée de la nuit, emmitouflé dans un large manteau de fourrure à capuche. Il a recouvert son épée qu'il traine dans son dos, lame et garde comprise, d'un épais tissus blancs afin qu'elle puisse paraitre comme une arme lambda aux yeux de tous. Seul un senseur magique pourrait détecter la sombre énergie qui se dégage de l'artefact maudit.
Il déambule dans les rues obscures de la cité, attirant inévitablement le regard des plus curieux, empruntant les ruelles et les petits chemins afin d'éviter les patrouilles. Maël est devenu un avant-poste important pour le Reike, leur quartier général dans la région. Le nombre de soldat est assez important, même de nuit et il devient de plus en plus difficile de s'enfoncer dans se rapprocher du coeur de la ville sans éveiller l'attention. Heureusement pour lui, il connait quelqu'un en ville, un vrai croyant qu'il a rencontré il y a quelques années et qui tient une petite boutique sans importance qu'il a transformé en petite bibliothèque après la guerre. Récupérant des livres et des parchemins qui n'avaient aucun intérêt pour l'Empire, sauvant une partie de tout ce savoir du bûcher et se rendant régulièrement dans les grandes églises et bibliothèques délabrées de la ville pour faire le tri et récupérer quelques ouvrages de plus. Un véritable Shoumeins au coeur pur en qui, il le sait, il peut avoir confiance au milieu de ce nid de requin. Il pourra l'accueillir pour une partie de la nuit et certainement l'aider à quitter discrètement la ville avant le lever du jour.
Il n'est plus qu'à quelques rues et pourtant, comme si c'était inévitable, il s'arrête en entendant une altercation tout près de lui. Il tourne la tête pour voir de quoi il s'agit, à peine subjuguer d'être le témoin de l'abus de pouvoir de deux gardes qui semblent passer à tabac un homme devant sa femme terrifiée et son bébé en bas âge dans ses bras. Des Shoumeins, de ce qu'il comprend lorsque les Reikois s'en prenne à lui en hurlant car il a fait l'erreur d'afficher fièrement la croix à son cou. Est-ce vraiment la seule raison de cette scène ? Dante n'en a absolument rien à foutre. C'est à croire que les Dieux souhaitaient lui passer un message en le mettant face à une telle injustice. Lui qui espérait sincèrement ne pas se faire remarquer, pour une fois. Son sang ne fait qu'un tour alors qu'il se saisit subitement du bras armé d'un des gardes avant qu'il ne puisse à nouveau porter un coup de sa matraque. Ils semblent surpris d'une telle insolence, l'homme au sol rampe vers sa femme et son enfant, Dante ayant attiré toute l'attention des deux chiens de l'Empereur. La suite est, de toute évidence, aussi logique qu'inévitable. Alors l'Oni dévie les yeux sur le Shoumein et sa famille afin de s'adresser à eux d'une voix sèche et grave.
« Partez. Tout de suite. »
L'homme enlace sa femme et ils s'empressent de s'exécuter sur le champ, quittant la rue le plus vite possible pendant que le garde tente en vain de se libérer de la poigne de Dante. D'ailleurs, il n'a qu'à exercer une certaine pression pour venir broyer le bras du Reikois alors qu'il tombe à genoux devant lui dans un cri de douleur. Son camarade qui affiche une mine horrifiée, comprend assez vite qu'ils ne seront pas assez de deux pour gérer la situation et tente maladroitement de fuir mais tombe en arrière. Dante soupire longuement, la nuit risque d'être plus longue que prévue.
CENDRES
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Je vais essayer d’être discret, mais sans en faire trop, la dernière fois cela m'a attiré des ennuis avec un grand cornu qui n’aimait pas ma façon de faire. Il y avait assez peu de monde dans les rues la plupart étaient regroupé près des auberges, je m’approche pour déambuler au travers des tables essayant de remplir ma bourse tout en soulageant légèrement celles des autres. C’est quand j’arrive à la fin de ma traversée que j’entends un cri s’élever d’une table derrière moi, je jette un regard rapide, et aperçois un homme se diriger vers moi, il pose sa main sur mon épaule en élevant la voix.
- Tu penses que l’on n'a pas vu ton manège ?
Je repousse sa main tout en le détaillant du regard, ses yeux sont voilés par l’alcool et la colère, je me rapproche de son visage, garde son poignet entre mes doigts. De l’autre main, je forme juste une pointe d’ombre pour la placer sur son ventre.
- Si tu veux, on peut régler ça rapidement, mais est-ce que tu penses que cela vaut la peine de mourir pour seulement deux malheureuses pièces ?
Il se calme et baisse les yeux, découragé par la menace. L’homme ce recul d’un bas avant de retourner s’asseoir sous les regards de ses compagnons. Je profite que l’attention se porte sur lui, pour accélérer le pas et prendre la première intersection qui me sort de la vue de la terrasse, je ne comptais pas le tué si la menace suffisait, mais je ne tiens pas à devoir tuer ses amis au passage.
Je continue à déambuler dans les rues sans réel objectif, d’un coup, je me fais bousculer en passant devant une ruelle, je reprends mon équilibre plaçant ma main prête à dégainer mes lames, mais ce n’est pas l’homme de tout à l’heure. Mon regard se pose sur un couple terrorisé, la femme en pleurs tenant son bébé contre elle et l’homme contusionné du sang suintant de plaie légère. L’odeur du sang me monte à la tête, la faim s’anime, mais je ne peux pas me nourrir d’eux. Ils s’excusent, et avant de partir jette un dernier regard dans la ruelle au moment où un cri s’en échappe.
- Allez-y, je m’en occupe.
Je pourrais dire que je ne fais pas ça pour eux, que je fais cela, car c’est peut-être une occasion de se nourrir. Ce qui n’est pas complétement faux, mais pas complètement vrai. Je m’avance doucement, replaçant mon épée d’un mouvement d’épaule. J’aperçois un grand type à cornes en train de malmener un soldat de l’empire et un autre était en train de ramper, essayant de fuir le géant. Je vais finir par croire que j’attire les géants à cornes, pourquoi ce genre d’aventure ne tombe jamais sur des petites rousses. Je continue d’avancer, posant la main sur la boucle de ma cape, prêt à l’enlever pour libérer mon épée.
- Peut-être que je peux aider, mais je ne veux pas m’imposer.
Il ne reste plus qu’à savoir qui est celui qui malmenait le couple croisé plus tôt, le géant cornu a l’air mal aimable ou ses soldats en terrain conquis.
Il n'a pas vraiment le temps de réfléchir très longtemps alors qu'un homme fait irruption dans son champ de vision, bloquant donc l'un des accès à la ruelle. Décidément, il n'a vraiment pas de chance et soupire même face à ce fait tragique. Il observe attentivement l'homme encapuchonné, dans un silence de plomb. Son regard sombre est menaçant, pas volontairement, plutôt naturellement mais ça ne fait pas beaucoup de différence dans le contexte actuel. Il ne ressemble pas vraiment à un Reikois, pas un soldat en tout cas mais il est assez téméraire pour foutre son nez dans une affaire qui ne le concerne en rien. Une qualité qu'il aurait apprécié, dans d'autres circonstances. Il reste parfaitement stoïque quand l'individu propose son aide tout en gardant le flou sur ses intentions. Qui souhaite t-il vraiment aider ? La réponse à cette question décidera sûrement de la suite des événements. Dans un trait d'esprit bien à lui, il rétorque le premier.
« Merci mais, j'ai la situation bien en main. »
Dit-il en tirant le soldat au-dessus du sol, pendu à son bras que l'Oni tient toujours aussi fermement. Il aurait pu désamorcé la situation en réalité, tout simplement en disant la vérité. Mais ça aurait été quand même bien moins drôle, alors de son côté aussi, Dante laisse le flou. Quoi que si on veut vraiment chipoter sur les détails, pas sûr que Dante n'ait laissé que quelques contusions sur le visage de l'homme qui s'est enfuit s'il avait levé la main sur lui.
« Tu es venu les aider ? Un véritable héros. Pas sûr que l'Empereur te donne une médaille. Pas si tu es mort en tout cas. »
Le deuxième Reikois en profite pour ramper dans les jambes du Vampire, il indique l'Oni du doigt comme s'il n'était pas déjà assez visible en plein milieu de la ruelle. Le suppliant de leur venir en aide contre le démon que Dante représente. S'il ne bouge pas pour le moment, il est prêt à réagir au moindre mouvement. La ruelle est assez étroite pour gêner en partie les mouvements d'une lame et le soldat en armure qu'il tient fera office d'excellent bouclier humain si nécessaire.
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- Je suis venu voir en priorité, aidé… Cela reste à voir.
Je m’arrête un instant posant mon regard sur le garde rampant à mes pieds, montrant du doigt le géant n’arrivant même pas à prononcer un mot. Je l’attrape par le col pour le remettre sur ses pieds. Il tremble ne sachant pas ce qui va lui arriver. C’est impossible que ces deux peureux soient venus en aide au couple. Je le plaque au mur ma main droite au niveau de sa clavicule, le maintenant fortement, il pose ses mains sur mon poignet essayant de s’arracher de mon emprise, et je remarque quelques coupures sur ses points. Je plie mon bras gauche sur mon ventre place, ma main paume vers le cornu, repli rapidement mon annulaire et mon auriculaire lançant un sort d’illusion.
(Olive = Illusion)J’approche mon visage du sien et lui parle à voix basse. Mes lèvres bougent, mais aucun son n’en sorte, le démon l’autre ne devrait pas s’en rendre compte. Une fois mes quelques « prononcés » je dégaine une de mes lames jumelles et la plonge dans le ventre de l’homme, qui hurle à a fois de peur et de douleurs. Le garde se cambre sous l’effet de douleurs. Et après quelques instants figés dans cette position, je retire ma lame pour armer mon bras inversant le sens de mon arme le frapper à la gorge.
- Description Réalité:
Au lieu de prononcer des mots, j’approche lentement de son cou, lui révélant mes dents. Je me délecte d’abord de la peur qui naît en lui. Mes canines déchirent sa peau, sectionnant sa carotide. Le cri de peur, de douleurs lui est bien réel. Je décolle ma main de son épaule pour replier mes doigts, une lame d’ombre se forme et va entailler le ventre au niveau d’où ma lame illusoire la frapper. Je me nourris rapidement, mais je ne peux pas le tuer ainsi. Il n’a quasi plus de réaction, j’essuie ma bouche sur sa tunique, je peux alors sortir mon arme de ma main droite la tenant vers le bas. La lame s’élève et tranche la gorge du soldat, camouflant ma morsure et brisant l’illusion quand les images se superposent.
Le corps du garde s’écroule lourdement et reporte mon attention sur le géant.
- Je ne l’aiderai pas plus, je ne veux pas de médaille cela ne me va pas au teint.
Je reprends mon sourire habituel, un peu plus appuyé dévoilant mes dents. J’ai le sentiment que ce n’est pas le dernier sang de ce soir.
- Je pense que mort, je suis plus utile que tu ne le seras. Je venais voir qui avait malmené le couple qui s’est enfui. Et pour dire vrai, tu n’as pas une tête à juste laisser des bleus, mais tu n’as pas non plus une tête à sauver ton prochain, plus à le frapper. À toi de voir si je suis le prochain.
Je me penche pour essuyer rapidement ma lame sur la tunique du cadavre à mes pieds avant de la faire glisser dans son fourreau. J’écarte les bras paume vers le haut, penche la tête avant de lui adresser cet éternel sourire affable dont je me pare. Je n’ai plus qu’à attendre pour voir s'il veut danser avec ou contre moi.
Il ne fait que constater la mort du garde, la gorge tranchée d'un geste sec. Aussi surprenant que ça puisse être, l'Oni n'aura donc pas fait couler le premier sang ce soir. Mais le compteur risque bel et bien de continuer de tourner. Il ne comprend pas vraiment la raison qui le pousserait à s'en prendre à un garde de l'Empire, au risque de s'attirer les foudres des autorités. C'est à croire que l'inconnu est aussi idiot que lui ou peut-être compte-t-il lui faire porter le chapeau pour ce meurtre de sang froid ? Ce n'est pas très important, Dante n'a pas prévu de se retrouver devant une cour de justice ni derrière les barreaux. Le Reikois qu'il tient recommence d'ailleurs à geindre en apercevant le cadavre sans vie de son ami.
« Tu tues souvent de sang froid les gens qui te demandent de l'aide ? Il te manque une case à toi. »
C'est l'hôpital qui se fout de la charité, c'est la pelle qui se moque du fourgon ou encore c'est la poêle qui se moque du chaudron. Zidane se moque d'un chauve... enfin, on peut faire ça longtemps. Alors qu'il remarque soudainement les canines étrangement longue du meurtrier, il ne fait pas tout de suite le rapprochement. Il n'a jamais eu l'occasion de rencontrer un vampire en chair et en os, ceux-ci se font rares en particulier le jour et ont besoin de sang pour se nourrir. De toute évidence, ce n'est pas dans les Rôcheuses qu'il en aurait croisé un. Mais qu'importe sa race pour le moment ou même simplement son identité, les problèmes s'invitent soudainement à eux à l'image d'une poignée de Reikois qui apparaissent à l'entrée de la ruelle derrière Anno. Une patrouille qui a sans aucun doute été alerté par les cris de détresses de leurs collègues. Il soupire d'ennui, il regrette déjà d'être venu à Maël ce soir. Il n'a pas fait une heure dans la ville qu'il ameute déjà les sous-fifres de l'Empereur. Entre Anno, une lame à la main près d'un cadavre et Dante qui retient un autre garde au-dessus du sol après avoir broyé son avant-bras, disons que la scène ne laisse pas beaucoup de places au doute. Les Reikois mettent la main sur leurs épées et dégainent d'abord sans dire un mot, observant la situation avec stupeur. C'est Dante qui prend la parole.
« J'espère que tu sais te servir de tes épées, tu risques d'en avoir besoin. Bouge. »
Il lève son prisonnier en le faisant glisser dans son dos, les hanches tournées sur le côté comme s'il se préparait à faire une très grosse bêtise. Soudain, il fait un pas en avant et balance tout son corps dans la même direction pour littéralement balancer son captif dans les airs avec une force surhumaine en direction de la patrouille qui vient d'arriver. Anno risque de devoir se baisser ou au moins de se décaler pour ne pas prendre l'armure volante de plein fouet. Si personne ne l'arrête dans sa course, celui-ci fera un "strike" majestueux au milieu de la patrouille. Le choc est-elle que le projectile humain meurt sur le coup ainsi qu'un autre garde qui semble l'avoir reçu en pleine tête, le crâne bien ouvert au niveau du front. Le reste des gardes sont bouches bées et mettent du temps à réagir, eux qui s'attendaient à vivre une nuit plutôt tranquille comme à leurs habitudes. Dante rétablit donc les débats, il mène de deux morts à un face au Vampire solitaire.
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- Ma première règle est de ne tuer qu'avec une bonne raison.
Je laisse planer cette phrase et me doute que le cornu va rire à cette règle sans trop d'intérêt.
- Mais la deuxième est qu'il y a toujours une bonne raison de tuer quelqu'un. Pour la case en moins, je vais prendre cela pour un compliment venant de ta part, car au final, nous sommes dans le même bateau. Tu ne l'as pas tué, mais cela ne saurait tarder.
Nous n'avons pas le temps de nous perdre en paroles qu'une troupe de Reikois arrive dans notre ruelle. J'imagine qu'ils ne voudront pas nous écouter, les reikois ont la tête dure. Ils se mettent en postions, dégainant leurs lames de leurs fourreaux, ce qui confirme ma première pensée. Je n'ai pas le temps de faire grand-chose que le cornu me conseille de bouger. Il lève alors son prisonnier et s'arque vers l'arrière avant de propulser l'homme de toutes ses forces comme un boulet dans une catapulte. J'ai juste le temps de me baisser pour éviter l'étoile hurlante qui passe au-dessus de moi.
- Je devrais peut-être faire un vœu.
Est-ce que je tente quand même de les faire arrêter ? Après tout à part les railleries du cornu, je ne risque pas grand-chose. Je me tourne vers eux, rangeant mon épée courte et tendant les bras, inoffensif.
- En tant que Baron de Shoumei, j'ai dû m'occuper de ses deux hommes qui ont malmené deux de mes concitoyens, et qui salissent l'image de votre armée. Je ne cautionne pas l'action de mon camarade, mais je suis d'accord avec le fond de sa pensée. Soit vous partez, reconnaissant la justice de cette action. Soit vous cautionnez et aucun de vous ne sortira d'ici vivant.
Je leur adresse mon sourire aimable, attendant leur réponse. Certains hésitent alors que d'autres resserrent leurs prises sur la poignée de leurs armes. Est-ce que l'hésitation était due au choix laissé ou alors celui d'affronter le cornu qui restait le plus impressionnant de nous deux ? Au bout de quelques secondes, rien n'avait changé, personne n'avait bougeaient ni pris de décisions.
- Alors ? Je n'ai pas toute la nuit.
- Va te faire ...
L'homme n'a pas le temps de finir sa phrase que j'avais sortie une de mes lames pour la jeter dans sa direction avant de m'élancer à toute vitesse à la suite de cette lame. La garde en D l'avait frappé dans le nez, lui projetant la tête en arrière. La lame n'eut pas le temps de toucher le sol que je la rattrape dans une rotation sur moi-même et lui plante dans le ventre, entre deux plaques d'armure.
- Voici ce que je t'ai promis.
Je dégaine ma deuxième lame pour parer le coup venant d'un des soldats proche. Dans un sourire cruel, j'incline ma lame, forçant la sienne à remonter, dégageant les défauts de son armure. J'inverse ma prise sur la lame qui est restée dans le soldat mourant pour la retirer et lacérer celui qui ose m'attaquer. Son bras faiblit et j'inverse le sens de ma lame qui parait, l'abattant rapidement de le cou de l'homme. Le sang me gicle au visage, faisant monter ma frénésie d'un cran. Les soldats autour d'eux se reprennent enfin et essayent de m'attaquer à plusieurs. D'un signe de main, un léger brouillard d'ombre se forme et je disparais. Je recule le plus rapidement possible à côté du géant. Les plus crédules croiront à une téléportation, les plus avisés auront entendu mes pas, vu ma botte frappée la flaque de sang du premier garde que j'ai tué. Je réapparais à côté du Géant léchant le sang à la commissure de mes lèvres.
-Alors on compte les points ? On peut reprendre à zéro.
Le Reike est connu à travers le Sekai pour être une nation de diplomate, c'est bien connu. L'un des Reikois regretta aussitôt d'avoir fait le choix d'insulter le vagabond qui pourtant proposa la paix. Il lui fit payer son insolence de la plus belle des manières. Les gestes de l'inconnu étaient fluides et rapides, si Dante avait jusque là des doutes sur les capacités martiales de celui-ci, ils ont été très vite balayés d'un revers de la main. Il cligna à peine des yeux qu'un premier soldat se retrouva avec une lame tranchante dans le ventre, habilement glissé entre deux plaques d'armures. Dante en général ne faisait pas dans la finesse mais il fallait bien admettre que sa façon de se battre était tout autant redoutable. Alors qu'il observait le premier agonisant encore, le vagabond planta sa lame dans un deuxième soldat avant de disparaitre de la zone d'action. L'Oni n'est pas un grand connaisseur quand on parle de magie, il hausse naïvement un sourcil. Téléporation ou invisibilité, en réalité quelle importance ? C'est de la magie dans les deux cas. Appelons un chat, un chat. Cependant, il fut assez observateur pour noter l'éclaboussure de la flaque de sang comme si quelqu'un avait marché dedans.
Il pivote légèrement la tête et abaisse ses deux yeux sombres sur le vampire qui a préféré fuir les Reikois en se rapprochant du colosse. Pas certains que le choix était très avisé si on analyse bien la notion de danger. Mais Dante n'avait aucun intérêt à s'en prendre au vagabond, il ne l'a pas attaqué avant alors pourquoi est-ce qu'il le ferait maintenant ?
« Hmph. Pas mal ton tour de magie. Je connais un moyen discret de quitter la ville. C'est à quelques rues d'ici mais j'ai l'impression qu'ils vont pas gentiment nous laisser faire et on va devoir se débarasser d'eux d'une manière ou d'une autre. Couvre mes arrières, je nous ouvre un passage. »
En réalité, il n'avait aucune certitude qu'Anno allait l'aider mais la perspective d'une porte de sortie pourrait sûrement l'intéresser. Avec ou sans lui, Dante est bien décidé à se barrer rapidement de cette ville merdique. Trop de Reikois à son goût. Il plie légèrement les genoux et prend un peu d'élan avant de traverser la ruelle comme une fusée en direction des soldats encore debout. Un vrai bulldozer qui fonce tête la première pour détruire le barrage des forces de l'ordre. Autant dire que les imbéciles qui ont cru bon de rester planter en plein milieu vont passer un moment compliqué. D'un large revers du bras, il s'ouvre un passage en envoyant valser dans les airs au moins trois Reikois. S'ils ne sont pas morts sur le coup, ils vont mettre un moment à se remettre du choc avant de pouvoir se relever.
Il est maintenant pris au milieu de la mêlée et commence à recevoir les premiers coups d'épées des soldats qui n'ont pas fuient en le voyant arriver. Il se saisit fermement du casque d'un de ses assaillants et vient lui broyer la boîte crânienne d'une simple pression du poignet. Ensuite, il se sert du cadavre comme d'un second projectile qu'il envoi s'écraser contre un autre soldat. Ils sont d'ailleurs plus nombreux qu'il le pensait, Maël est une colonie de fourmis à ciel ouvert et Dante vient de mettre un grand coup de pied dedans. La ville va bientôt s'agiter, s'ils peuvent gérer pour le moment, il va quand même falloir se dépêcher de partir d'ici. En parlant de grand coup de pied, en s'avançant il écrase par inadvertance la tête d'un des soldats qui était tombé sur le sol suite à sa charge dévastatrice. Soudain, la voix rauque de Kar'ath se fit entendre dans le dos de l'Oni, là où il porte son épée. Il vient certainement de finir sa sieste.
« Merde alors, il y a de l'agitation par ici. Moi aussi je peux ouuuu... que les petits ? »
« La ferme. Je suis occupé là. »
Le rire absurde du démon retentit pendant que Dante lève la tête pour commencer à chercher un passage, une rue adjacente qui leur permettrait de continuer d'avancer dans ce gigantesque bourbier. Le colosse se remet en mouvement, empruntant une autre ruelle en massacrant les imbéciles qui se mettraient en travers de sa course éffrenée. Il glisse un bref regard derrière lui pour voir si le vampire le suit toujours. Il se rend compte qu'il ne connait toujours pas son nom, d'ailleurs. Boarf, c'est pas si important que ça.
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L'oni me félicite pour mon tour de magie et me confie qu'il aurait un moyen pour fuir la ville "discrètement", mais d'abord, il faut arriver éteindre la poudrière que nous venons d'allumer. Il se lance dans la mêlée inventant une nouvelle façon de jouer au bowling, a la Reikoise, il broie les idiots restés au milieu de la ruelle, en propulse quelques-uns en l'air. Je n'aimerais pas me retrouver en face de lui sans préparation. Je m'élance dans sa traîné de chaos, rapidement mes lames commence à tailler dans la chair du premier Reikois. Je vois du coin de l'œil que le cornu est en prise avec plusieurs soldats, je pare la première attaque de collègue avant de tenter de lui rendre un coup, mais je n'ai pas l'allonge suffisante pour l'atteindre. Je vais devoir changer de tactique et essayer de faire du plus sanguinaire pour briser leurs courages.
Je recule d'un pas rapide, rangeant mes lames jumelles, et défait la broche de ma cape. D'une rotation d'épaule et d'une torsion du dos, la poignée de mon épée bâtarde se dégage au-dessus de mon épaule. Je l'extrais de son fourreau ouvert dans un sifflement aigu. Le premier moulinet de l'épée écarta les deux attaques es soldats qui m'ont suivi. Je force un des deux a reculer avec une attaque haute et porte mon attention sur le deuxième en levant mon épée. Il place son arme de façon à pouvoir parer facilement, je frappe volontairement sur son arme, sa lame vient percuter son visage, fracturant son nez et l'entaillant assez profondément. . Le deuxième revient à la charge, nos lames se croisent, la mienne glisse le long de l'acier et d'une rotation de poignet saute la garde du soldat pour lui sectionner les doigts. Les deux se mirent à hurler aux suites de leurs blessures. J'échange quelques coups avec les deux suivant, ils mettent moins de hargne au combat, l'effet du sang et de l'oni qui massacre leurs collègues à la main comme si c'était des poupées de chiffon.
D'un moulinet, je repousse les deux lames, ouvrant la gardes des deux hommes. Je continue par une attaque basse, sectionnant la jambe au niveau du genou du premier et changeant d'inclinaison fait voler le bras du deuxième homme, leurs cries rejoignirent le chaos de l'action donnant une teinte d'horreur au combat. J'arrive à m'avancer presque jusqu'au centre de la mêlée, j'allais pour lui crier qu'il fallait sortir d'ici avant que leur renfort n'arrive, mais un rire fou qui colle parfaitement à la situation m'en empêche. L'Oni continue sa traversée et arrive de l'autre côté du groupe. J'accélère le mouvement de mon arme, une cacophonie de choc métallique recouvre une partie du bruit du combat. Je place ma main de façon à créer un fouet d'ombre, le fouet tranche les chairs pendant que mon épée éloigne celle des autres rapidement. J'essaie aussi d'attirer l'attention sur moi pour que l'oni puissent prendre la ruelle discrètement, avant de lancer mon duo illusion invisibilité. Mon illusion commence à reculer pour traverser la rue, j'en profite pour bloquer un des soldats contre le mur, appuyant le fil de ma lame sur sa gorge, je m'approche de son oreille pour lui murmurer.
-Propage le mot, les citoyens sont sous la protection du baron de sang, je viendrais prendre les vies de tous ceux qui malmèneront les Shoumeiens.
Je lâche le soldat, lance mon ombre récupérer ma cape et m'élance pour rejoindre mon illusion qui entre temps à sauter sur une des tables de l'auberge fermée non loin. Je me place non loin pour que la voix corresponde à la direction de l'image avant de leur crier.
-Que ce jour reste gravé comme celui où vous avez failli avoir le Baron de Sang.
Mon illusion saute de la table pour parti comme un dératé vers la gauche, alors que je pars a droite rejoignant la ruelle de l'oni. Mon illusion a dû disparaître sans effet grandiose, pour le moment, les gardes ne nous ont pas suivis, mais ils lanceront des recherches, à moins que le spectacle les ait refroidis.
Je réapparais non loin de l'oni, replaçant mas cape sur mon épaule, un peu plus de sang recouvre mon visage.
-Mon tour ne marchera pas longtemps, mais j'avais un message à leur passer, et puis j'ai l'impression que tu t'es bien amusé aussi.
Dans un sourire toujours plus amusé, je lui adresse une petite révérence qui ne va pas du tout avec le moment que nous sommes en train de vivre.
-Anno pour vous servir
« Tant mieux, ça nous a fait gagner du temps. Moi c'est Dante. »
Pas particulièrement loquace, il le sera peut-être un peu plus une fois qu'ils auront quittés Maël en toute sécurité. Dante traverse rapidement une grande rue pour disparaitre derrière les maisons et boutiques environnantes, suivant son chemin au milieu de ce labyrinthe urbain comme s'il s'avait exactement où il allait. La ville est en alerte, les cloches se mettent à retentir et les patrouilles font légèrement trembler le sol sur leurs passages. Le quartier est très rapide quadrillé, les habitations sont fouillées à la recherche du Baron de Sang et du Démon des Rôcheuses. Autant dire que l'un des deux aura bien plus de mal à passer inaperçu alors hors de question de se montrer et autant éviter un nouveau massacre inutile. Fort heureusement, ils n'auront pas à se frayer un passage à travers le blocus Reikois cette fois.
Le colosse s'arrête près de l'arrière porte d'une boutique évidemment fermée à cette heure tardive. Il toque trois fois avec une phalange de son index gauche sans donner la moindre explication à Anno. Quelques instants plus tard, la porte s'ouvre et un vieux nain dans un pyjama uniforme sort de la boutique les bras croisés devant son buste et un air mécontent sur le visage. Fait marquant, il porte un genre de "protège-moustache" en cuir sous son nez, la scène serait presque hilarante si la situation dans laquelle ils se trouvent n'était pas aussi critique. Le nain grincheux lève la tête à s'en briser la nuque pour regarder Dante avant de s'attarder un peu plus sur le Baron.
« Tu peux me dire pourquoi je ne suis pas surpris de te voir frapper à ma porte quand il y a des emmerdes dans le coin ? Tu sais quelle heure il est ? Y'en a qui bosse demain ! »
« Bofur, on a besoin de ton aide pour sortir discrètement de la ville. »
« Sans déconner ? J'avais pas deviné. C'est qui lui ? » Dit-il en grommelant dans sa barbe.
L'Oni soupire et tourne le regard vers Anno pour le laisser se présenter s'il le souhaite. Le Nain n'est pas méchant mais il est naturellement méfiant surtout envers les inconnus. Il reluque Anno de haut en bas, dubitatif à laisser entrer n'importe qui dans sa boutique.
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Personne ne nous a suivis, il faut croire que je ne suis pas mauvais pour le spectacle. Je fais un moulinet rapide de mon épée pour retirer le sang qui coule le long de l'acier, avant de la remettre au fourreau sous ma cape, laissant juste dépasser la poignée pour la retirer en cas de problème. Le géant n'a pas l'ait très bavard, je ne pense pas que qualifier notre rencontre de Dantesque le fasse rire. Il n'aime peut-être pas discuter dans une situation pareille. Il doit me prendre pour un dément me perdant dans la grandiloquence même dans les pires moments. Il traverse la rue rapidement, après avoir bien regardé avant de traversé, essayant de re se faire discret malgré sa carrure d'armoire ambulante. Je le suis dans ce dédale de rue, souriant en me rappelant mon enfance, faire un mauvais coup et disparaître dans l'ombre. À l'époque, c'était pour survivre, voler de la nourriture, en fait rien n'avait changer sauf que maintenant, j'avais la force de se dresser devant ses bourreaux. Les cloches se mirent à résonner, mettant le feu aux esprits qui erraient encore dans les rues à cette heure. Les habitants se transformèrent en rat apeuré, regardant chaque coin dans la rue, chaque mouvement. Pendant que les soldats de l'envahisseur se rependaient comme si l'on avait jeté un sceau de pisse dans les rues. Cela n'avait pas pour effet de rassurer les civils. Je me doutais que le Reike ne régnât pas par bienveillance, mais les gens se méfiait plus des soldats que la pègre en apparence. J'espère vraiment que le géant sait où il va. J'ai la vague impression d'être une souris de test dans un labyrinthe pour un putain de bout de fromage.
Plusieurs fois, nous nous arrêtons, laissant passer des patrouilles des Reikois. J'attrape un tissu qui reposait sur le bord d'une fenêtre pour m'essuyer le visage. Ce sera sûrement plus présentable, avant de le reposer sur la fenêtre, un joli cadeau.
Le géant passe à l'arrière d'une boutique fermée, ce n'était pas le moment de faire des emplettes, mais bon, il devait savoir ce qu'il faisait. Il toqua à la porte, d'un doigt. J'aurais imaginé quelque chose de plus... brutal. Un nain ouvre la porte, l'air grognon et la posture le montrant davantage, normal pour un nain sorti du lit. Ce qui j'ai moins l'habitude est le pyjama et sa protection de cuir. Les opposés de taille s'échangent quelques mots, ils se connaissent et le nain à l'air de l'avoir déjà sortie d'affaire. Enfin, il n'a pas l'air heureux de nous voir. Il me passe en revue avant de lâcher son interrogation. Il a raison de se méfier, on ne sait pas sur quoi il pourrait tomber en ce bas monde. Comme à mon habitude, je lui adresse une révérence et mon sourire habituel.
- Je suis le Baron Anno Eskiath de Sancta, même si ce titre ne représente plus rien aujourd'hui. Nous n'avons fait que défendre les habitants de Mael contre l'oppression.
Je me redresse, gardant mon sourire et laissant mes bras légèrement ouvert.
« Tu lui fais confiance ? »
« Non. »
Au moins, ça a le mérite d'être honnête.
« Mais il dit vrai, il s'est battu à mes côtés. Il aurait pu lever son épée contre moi, il ne l'a pas fait. »
Une vision assez simpliste des choses mais il n'en fallait pas beaucoup plus à Dante pour comprendre qu'ils avaient des intérêts en commun. Au final, Anno avait peut-être au moins autant de considération pour le peuple Shoumeiens que lui. Et s'il est bien la personne qu'il prétend être alors ses racines viennent aussi directement de cette terre désolée. C'est dans les situations délicates qu'on sait réellement qui sont ses amis et en qui on peut avoir confiance. C'est encore un peu tôt pour ça mais il sait reconnaitre la valeur d'un guerrier quand il en voit un. C'est déjà un bon début.
Le Nain racle la gorge du bout de ses oncles puis hausse les épaules avant de reprendre.
« Bon, bon. Les amis de mes amis sont aussi mes amis. »
« On est pas...- »
« Ouais, ouais ! Si tu veux. Restez pas dehors, vous devez foutre le camp avant que les Reikois ne viennent retourner ma belle boutique. Tu me dois encore une faveur, Dante. Et celle-ci elle compte double. Ce qui nous fait un joli total de... sept. Fermez-la porte derrière vous. »
Un sacré paquet de faveur que Dante va sûrement devoir rembourser jusqu'à sa mort puisqu'il continue d'en cumuler. L'Oni ne rajoute rien d'ailleurs, préférant se murer dans le silence et derrière un visage dépité. Le Nain ouvre la marche à travers le couloir et Dante le suit de près, laissant Anno fermer la porte. L'Oni doit d'ailleurs légèrement baisser la tête et courber le dos pour ne pas se cogner contre le plafond. Bofur récupère une petite bougie allumée qu'il avait posé sur un meuble du couloir en allant ouvrir à ses deux invités indésirables. La boutique est somme toute assez classique, un grand bric-à-brac. Des dizaines d'objets un peu partout, de nombreuses étagères remplies de livres. Des tables recouvertes d'un morceau de tissu blanc où sont exposées des objets divers d'orfèvrerie, poterie ou céramique.
« Vous touchez, vous payez. »
Le Nain guide les deux protagonistes jusqu'à une petite pièce discrète qui semble servir de stockage et de garde-manger. Il tire difficilement un grand tonneau de bois pour laisser apparaître une brique qui ne semble pas bien ancrer dans le mur. Il presse doucement celle-ci comme s'il s'agissait d'un bouton et soudain une partie du sol se surélève tout près d'où est Anno. Un mécanisme magique très ingénieux, difficile à percevoir à l'oeil nu à moins d'être un senseur. Le propriétaire de la boutique soulève légèrement la trappe pour laisser apparaître un vieil escalier ténébreux en pierre qui semble s'engouffrer profondément dans le sol.
« L'escalier va vous mener vers les égouts de la ville. Plus loin, vous pourrez remonter discrètement à l'extérieur des remparts et... enfin bref. Dante connait le chemin alors traînez pas ! »
Dit-il, la main sur la hanche en attendant que les deux parasites se décident enfin à se casser de chez lui.
« Merci, Bofur. »
Toujours aussi loquace et affectueux, l'Oni acquiesce simplement de la tête et emprunte l'escalier le premier. Le Nain attend qu'Anno le suive pour refermer la trappe derrière eux et camoufler les traces de leur passage. Dante connait bien le chemin, c'est vrai. Mais se repérer dans le noir complet est toujours aussi compliqué pour lui au moins les premières minutes le temps de s'adapter, alors il avance à tâton et ils mettront bien cinq minutes à rejoindre les égouts où ils pourront enfin avancer à un rythme acceptable. Il tourne la tête pour voir si Anno est toujours avec lui, se décidant enfin à alimenter la conversation.
« C'est vrai que t'es un noble de Sancta ? C'est quoi ton histoire ? »
CENDRES
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Le nain avait continué de me dévisager, essayant de déterminer ce qui cloche chez moi, clairement trop de chose. Je n'ai pas réussi à garder ce léger rire à la réponse de Dante, ce n'est pas étonnant, il aurait été idéaliste de dire oui, je voulais faire l'indigné, sortir le refrain que sortent tous les chevaliers blancs, que nous nous sommes battu épaules contre épaules faces a l'injustice de ce monde, mais l'heure n'est pas vraiment à mes plaisanteries habituelles. À ma grande surprise, il me laisse entrer avec l'adage sur les amis, je n'imagine pas le genre d'amis que doit se traîner le géant. Je lui adresse un signe de tête en remerciement avec de me glisser à leur suite. Un dernier coup d'œil dans la rue qui nous quittons avant de refermer la porte silencieusement, nous mettant à l'abri quelques instants précieux.
Il semblerait que Dante soit un aimant à problème, ou alors ce nain est un excellent marchand de faveur, celle qu'il demande déclenche celle qu'on lui doit. Mon sourire reprend le dessus, je ne sais pas pourquoi j'ai toujours adoré les situations ou un nain guider un géant, telle une ombre pouvant englober son propriétaire à tout moment. Quand on pénètre dans la boutique, je jette un œil rapide aux marchandises. Je n'ai besoin de rien, mais on ne sait jamais sur ce que l'on peut tomber. J'erre lentement entre les tables, mais c'est devant les livres que je m'arrête, je lis les titres sans prêter attention à la remarque du nain. Des livres en tous genrent, des romans pour ado, des vieux manuel sorti de la bibliothèque ou de classe, quelques traités sur de la magie basique, rien ne traitant de religion, sûrement pour éviter de s'attirer des problèmes avec les soldats qui cherchent la moindre occasion de faire fermer boutique. Sans vraiment m'en rendre compte, j'espérais tomber sur un livre parlant de ce qui me touche, avoir plus d'informations sur le vampirisme. Une trappe s'ouvre et me tire de ma lecture, Bofur s'en approche pour finir de l'ouvrir. Je n'avais rien remarqué alors que je suis passé dessus il y a quelques instants. J'ai affaire à un homme prévoyant, est ce que c'était pour de protéger des zélotes de Shoumei ou installer plus récemment pour les Reikois, même si la première solution n'interdisait pas la deuxième. Le nain nous indique la sortie, pressé de nous vois disparaître de chez lui. Dante le remercie avant de disparaître dans le sous-sol, je m'arrête en descendant, lançant un sourire au marchand.
- Merci, je vous en doit une aussi, peut être deux si vous pouvez me trouver un ouvrage traitant des anciennes malédiction sur les vampires.
Sans lui laisser le temps de répondre, je rejoins Dante. La trappe se referme, nous laissant dans le noir complet, il s'immobilise un instant avant d'avancer doucement, sûrement le temps de s'habituer. Je n'avais pas encore réalisé que depuis ce sinistre jour, il ne faisait plus jamais noir pour moi, mais pas pour les autres. Un petit plaisanterie naît dans mon esprit, mais je la retiens, il pourrait mal prendre que je lui demande s'il a peur du noir, et je n'ai surtout pas la place d'éviter un coup. Nous arrivons enfin dans les égouts et étonnement, c'est lui qui brise le silence en me demande si je suis vraiment un noble. Je ne peux m'empêcher de rire.
- Qui se ferait passer pour un Baron pour s'enfuir dans les égouts.
Bon ok, moi, c'est un fait
- Mon histoire est assez simple, j'ai pris le titre de Baron à la mort de mon père, essayant de suivre ses traces. J'essayais de maintenir un semblant de justice sur mes terres. Équitable pour tous, qu'ils soient nobles ou orphelins. Les deux ayant les mêmes valeurs pour moi, car la valeur se justifie par les actes. Lors de la destruction de Sancta, j'ai pris la tête de mes hommes pour essayer d'aller au secours de la ville.
Je marque un temps de pause, laissant traîner le moment comme si j'avais du mal à en parler. Je reprends d'une voix un peu plus sombre.
- Malheureusement, nous ne sommes jamais arrivés jusqu'à la ville, des "réfugiés" nous ont attaqué par surprise. Nous étions plus nombreux, mais eux plus rapide et plus fort, plus que de simple humains. Je suis le seul survivant de mon domaine. Depuis, je parcours le monde en tant que Baron sans terres. Survivant à tout ce qui me fait face, aidant comme je le peux mes anciens concitoyens.
Je m'arrête un instant, replaçant mon épée sous ma cape pour éviter qu'elle ne gêne mes mouvements, même si l'homme qui me précède m'ouvre suffisamment d'espace. Je raconte cette histoire comme si c'était la mienne, alors que c'était celle du vrai Baron, moi je n'étais que l'orphelin aspirant à une vie sans restriction, qu'il m'a donné jusqu'à sa mort. Je devais survire, mais tout ce que je lui devais aujourd'hui, c'était d'essayer de ne pas traîner notre nom dans la boue.
- Et toi, t'as l'air d'avoir une histoire pleine d'emmerde ?
« Un livre sur les vampires ? Quel hobby bizarre pour un curieux personnage. Est-ce que j'ai pas ça dans un coffre moi... »
Il finit par vaquer à ses occupations. Ou plutôt, il retourne se mettre au chaud sous sa couverture afin de gratter quelques précieuses minutes de sommeil avant que les gardes se mettent à taper à sa porte pour fouiller sa boutique. C'est inévitable et il le sait mais au moins, ça ne sera pas la première fois et sûrement pas la dernière.
Dante de son côté, continue de guider le chemin. Si on y voit relativement bien dans ces tunnels, l'odeur est particulièrement désagréable comme on peut s'en douter. Sans parler du fait qu'ils ne sont pas certains de savoir dans quoi ils marchent, peut-être vaut-il mieux ne simplement pas savoir. L'Oni écoute l'histoire du vampire avec beaucoup d'intérêt, curieux de savoir qui est vraiment ce mystérieux vagabond. Il tourne brièvement le regard sur le chevalier errant, une histoire des plus tragiques mais il aurait pu s'en douter de la part d'un survivant de Sancta. Même s'il ne s'agit pas vraiment de son vécu, le colosse ne le sait pas et il ne perçoit aucun mensonge dans son récit. Pas qu'il soit particulièrement doué pour déceler les menteurs ceci dit, la pointe de sincérité dans sa voix suffit amplement à le convaincre. La lourde voix de Dante résonne dans les coursives puantes de ces égouts.
« Tu t'es battu honorablement pour tes convictions et pour ton peuple, tu n'as pas à avoir honte d'avoir échoué. Tu es un bon combattant, je ne pensais pas qu'un noble pouvait manier aussi bien une épée. Je croyais que vous passiez plutôt votre temps dans vos grandes bibliothèques ou dans des soirées entre gens riches où l'alcool coule à flots. »
Il hausse les épaules, Dante étant complètement déconnecté de la réalité. Rien de surprenant de la part d'un campagnard qui a toujours vécu dans ses lointaines montagnes coupé de la civilisation et des grandes villes. Les préceptes de la noblesse lui sont complètement inconnus alors forcément, il est plein de préjugés même s'il n'a pas totalement tort. Le vampire lui retourne la question, Dante se met à réfléchir silencieusement pendant quelques instants avant de répondre.
« Hmph. J'étais assez tranquille, avant. Je vivais dans un coin paumé au sein des Rôcheuses plus au sud. La vie était simple, rude parfois mais heureuse. Avant la guerre, en tout cas. Les Rôcheuses sont devenues une zone prisée par les deux camps, la guerre s'est installée chez nous. Les habitants des montagnes ont dû fuir en masse, fuyant l'envahisseur Reikois et les armées morts-vivants. Il y avait très peu de guerriers parmi eux, ils n'aspiraient qu'à vivre en paix. La guerre leur a tout pris. Moi, je suis resté. Pour protéger les habitations abandonnées et ce qu'il restait des villages. Je crois que je gardais l'espoir naïf qu'après la guerre, tout redevienne enfin comme avant. Mais entre temps, j'ai trouvé un nouveau but à ma vie. Des croyants à protéger des ravages du Reike. »
Voilà qui était rare, entendre l'Oni se livrer autant sur lui-même. Malgré les apparences, peut-être n'est-il pas seulement une brute sans cervelle. Il marque un silence avant de reprendre.
« Tu n'as jamais pensé à rejoindre Célestia ? S'il reste quelque chose de ton peuple, ils s'y sont certainement regroupé au sommet près du sanctuaire des Dieux. Tes qualités pourraient nous être utile là-bas plutôt que de errer sans but, tu gâches ton talent. Tu pourrais servir une cause plus grande. »
Il s'arrête un moment à une intersection, il regarde à gauche puis à droite afin d'être certain de ne pas se tromper de chemin bien que ce soit peu probable pour un Oni. Il emprunte le chemin de gauche et continue calmement son chemin.
« C'est plus très loin. »
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Le duo improbable avançait lentement dans ce tunnel ou tout n'était que ... Déchet dirons-nous. Il y eut un bref silence après que j'ai fini "mon" histoire et la voix de mon guide brise l'écho de nos pas, résonnant dans ce peu de place, la rendant encore plus lugubre, rendant le tout plus glauque. Il se veut réconfortant sur mes pertes, mes convictions, mais je ne peux me retenir de rire quand il me confie sa vision de la noblesse.
- J'aurais bien aimé, mais ma famille faisait partie des petits nobles, ayant obtenu le titre par les faits d'armes de mes ancêtres. Le plus drôle est peut-être que ce manque d'influence m'a évité la mort, enfin en partie.
Ce n'était qu'une façon de parler, j'en suis mort, mais pas tout à fait. L'oni reste silencieux à ma question, juste quelques instants. Il n'a pas été très loquace jusque-là, il devait se demander pourquoi me raconter son histoire, mais il reprend la discussion, se livrant sur sa vie. Je ne pensais pas que la guerre avait frappé jusqu'aux confins de Shoumei. Je sens une pointe de tristesse naître en moi, mais elle est aussitôt étouffée par ce froid qui est mien aujourd'hui. Peut-être qu'un jour, je redeviendrais plus humain.
Il m'explique qu'il a essayé de défendre ceux qui ne pouvaient le faire, défendre les propriétés de ce qui était parti, en sommes plus que ce que j'ai fait et aurais dû faire. Mais au fond qu'importe, la vérité est dans l'action, dans la survie. Je serais mort si je serais resté, jusque-là les nobles causes ne sont pas pour moi, elle était pour le vrai Baron. L'oni à trouver son but, à défendre le faible. J'allais répondre, mais il reprit avec une proposition plutôt surprenante, que je retrouverais peut-être mon peuple, me propose un but à défendre. Je ne pourrais peut-être pas garder mon identité là-bas, si d'autre nobles de Sancta ou des hommes d'Eskiath ont survécu, Est ce que cela pourrait m'aider avec mon "problème", à retrouver ce que j'ai perdu. Cela pourrait être une piste intéressante. Il s'arrête vérifiant son chemin avant de continuer.
- Honnêtement, l'idée ne m'est jamais venu, on m'a toujours appris que Celestia était le bastion de la foi. Je ne me considère plus comme un véritable croyant. Bien sûr, je crois encore à nos pères, mais je ne respecte plus vraiment les codes et enseignement.
Je m'interromps ne sachant pas quoi dire de plus. Hésitant au fait d'aller vérifier si quelqu'un aurait des informations sur mon cas, peut être me rendre utile pour changer. Pour lâcher un peu de ce moment solennel, je lâche un soupir en souriant.
- Et puis j'ai un régime alimentaire très strict.
Il hausse grossièrement les épaules lorsqu'Anno lui fait part de qu'il ne pratique plus les enseignements religieux comme il se devrait à Shoumei. Le fait est que le pays n'est plus qu'une ruine et cela apporte son lot de conséquences et de changements notamment en ce qui concerne la culture et les usages en vogue il y a à peine encore quelques années. Combien de temps faudra-t-il attendre pour que le Shierak ou une quelconque autre hérésie prenne racine dans cette région du Sekai ? Les Dieux ne l'accepteront jamais, pas plus que Dante.
« Ai-je l'air du parfait croyant ? Ou du pratiquant chevronné ? Nous avons tous notre façon de rendre grâce aux divins. Garde la foi, Baron Anno Eskiath de Sancta. La foi est la force par laquelle un monde brisé doit émerger dans la lumière. »
Il marque un petit silence alors qu'il s'arrête devant un mur usé et recouvert de moisissure. Le colosse tâte la surface de ses mains à la recherche de quelque chose. Soudain, il presse comme une petite brique quasiment impossible à remarquer à l'oeil nu dans le noir complet. Elle s'enfonce dans le mur et le mécanisme, à la manière de la trappe du nain, libère une porte dissimulée dans les égouts et qui semble remonter vers la surface. Un passage secret permettant de quitter discrètement les remparts de la ville.
« Quoi ? T'es végétarien ? Tu fais attention à ta ligne ? Parfait, tu vas adorer les bouillons et les soupes de champignons. Il n'y a pas meilleur endroit pour communier avec les Dieux. Si tu survis à l'ascension, bien sûr. Là-bas, ton épée te sera d'aucune utilité. Après toi, je ferme la porte derrière nous. »
Il s'écarte pour laisser le vampire ouvrir la marche et guider le chemin dans les escaliers. L'Oni en a sûrement eu assez d'avancer dans le noir dans l'étroit escalier du Nain en se cognant contre les murs et le plafond. Il en profitera pour fermer la porte en pierre d'un coup sec afin que le passage caché le reste encore pour un moment.
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