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Elle n'avait rien dit lorsqu'il l'avait mise en garde contre le grand dadet elfique à un pas d'elle. Il ne servait à rien de parlementer, cet homme était visiblement blessé et furieux, ce qui était arrivé à son fils devait être grave. Essayer de le raisonner voulait surtout dire ajouter de l'eau sur le feu. Le silence et un départ dans le calme et la dignité aurait été préférable... Mais comme dit le dicton : On touche pas aux mamans.
Rowena aurait repris vertement leur interlocuteur pour lui signalé tout le bien qu'elle pensait d'un imbécile qui finissait par insulter la famille parce que l'un de ses membres était un con, mais Lorindol était rapide. Rowena n'avait pas cherché à s'interposer physiquement. L'homme avait parlé de magie, alors bouger vite comptait moins que penser vite. Tout en se plaçant judicieusement pour éviter à quelqu'un d'autre - notamment la serveuse pétrifiée - de se prendre un mauvais coup, elle avait rapidement étendu un bouclier mental sur le bougre... Qui s'était fait proprement démonter la mâchoire. Bon... Mage, mais aussi capable d'une ruse pragmatique et d'un sacré crochet du droit.
Avant qu'elle ne fasse les deux pas qui la séparait d'eux, Lorindol avait lâché sa proie et dardait sur lui un regard de dédain et de fureur qu'elle aurait volontiers qualifier de vengeresse.
- ça suffit. " souffla-t-elle, sa voix étrangement mélodieuse portant assez mal les accents d'un agacement pourtant bien présent.
Elle s'accroupit près de l'homme et d'un mouvement fluide du poignet, une vaguelette d'eau sortie du baquet derrière le comptoir pour venir nettoyer le visage du pauvre homme. Son autre main s'était posée sur son bras et tendu à en crever, le bougre s'était rapidement détendu, avant de se mettre à sangloté, de plus en plus fort. L'eau souillée de sauce pimentée resta en une sphère rosée près de la jeune femme alors qu'elle forçait l'homme à ouvrir les yeux pour vérifier qu'il n'était pas blessé. Puis elle fit signe à la serveuse et interpela les bardes d'une voix qui n'avait absolument pas l'habitude de la désobéissance.
- Aidez le à remonter dans sa chambre. Sa mâchoire n'est pas cassée mais il lui faut du repos et du calme.
L’opération totale n'avait pas pris trente-secondes et les pans de sa jupe étaient restés miraculeusement loin de la flaque d'urine, suivant très exactement les mouvements de la jeune femme, même contre la pesanteur la plus élémentaire. L'homme sanglotait toujours et ça ne semblait pas près de s'arrêter... le pauvre homme, elle avait accompagner sa peur pour qu'il ne garde pas de traumatisme psychique de cette rencontre, mais toute la tristesse derrière avait ressurgit. Elle n'avait eu qu'un minuscule mouvement a faire pour qu'une digue ancienne ne cède et de lui permette d'assumer pleinement cette douleur... Certes le faire en publique dans son urine n'était pas la meilleur des manières, mais au moins il parviendrait peut-être à avancer de nouveau.
La mentaliste se releva alors et quitta la pièce, laissant le patron aux bons soins de ses oilles. Si Lorindol avait eu la bonne idée de rester à l'intérieur, elle l'entrainerait dehors en le prenant par le bras, le guidant sans gêne... Mais pas mal échaudé à l'idée de cette collaboration. Dehors, un peu en retrait de l'entrée, dans la pénombre d'une proximité qui ne la dérangeait absolument pas, c'est sur un ton froid qu'elle lui poserait une unique question, ses yeux asymétriques droits dans ceux du jeune homme. C'était à peine si elle se retenait de le saisir au col.
- Qu'est-ce qui est arrivé à son fil ?
Rowena aurait repris vertement leur interlocuteur pour lui signalé tout le bien qu'elle pensait d'un imbécile qui finissait par insulter la famille parce que l'un de ses membres était un con, mais Lorindol était rapide. Rowena n'avait pas cherché à s'interposer physiquement. L'homme avait parlé de magie, alors bouger vite comptait moins que penser vite. Tout en se plaçant judicieusement pour éviter à quelqu'un d'autre - notamment la serveuse pétrifiée - de se prendre un mauvais coup, elle avait rapidement étendu un bouclier mental sur le bougre... Qui s'était fait proprement démonter la mâchoire. Bon... Mage, mais aussi capable d'une ruse pragmatique et d'un sacré crochet du droit.
Avant qu'elle ne fasse les deux pas qui la séparait d'eux, Lorindol avait lâché sa proie et dardait sur lui un regard de dédain et de fureur qu'elle aurait volontiers qualifier de vengeresse.
- ça suffit. " souffla-t-elle, sa voix étrangement mélodieuse portant assez mal les accents d'un agacement pourtant bien présent.
Elle s'accroupit près de l'homme et d'un mouvement fluide du poignet, une vaguelette d'eau sortie du baquet derrière le comptoir pour venir nettoyer le visage du pauvre homme. Son autre main s'était posée sur son bras et tendu à en crever, le bougre s'était rapidement détendu, avant de se mettre à sangloté, de plus en plus fort. L'eau souillée de sauce pimentée resta en une sphère rosée près de la jeune femme alors qu'elle forçait l'homme à ouvrir les yeux pour vérifier qu'il n'était pas blessé. Puis elle fit signe à la serveuse et interpela les bardes d'une voix qui n'avait absolument pas l'habitude de la désobéissance.
- Aidez le à remonter dans sa chambre. Sa mâchoire n'est pas cassée mais il lui faut du repos et du calme.
L’opération totale n'avait pas pris trente-secondes et les pans de sa jupe étaient restés miraculeusement loin de la flaque d'urine, suivant très exactement les mouvements de la jeune femme, même contre la pesanteur la plus élémentaire. L'homme sanglotait toujours et ça ne semblait pas près de s'arrêter... le pauvre homme, elle avait accompagner sa peur pour qu'il ne garde pas de traumatisme psychique de cette rencontre, mais toute la tristesse derrière avait ressurgit. Elle n'avait eu qu'un minuscule mouvement a faire pour qu'une digue ancienne ne cède et de lui permette d'assumer pleinement cette douleur... Certes le faire en publique dans son urine n'était pas la meilleur des manières, mais au moins il parviendrait peut-être à avancer de nouveau.
La mentaliste se releva alors et quitta la pièce, laissant le patron aux bons soins de ses oilles. Si Lorindol avait eu la bonne idée de rester à l'intérieur, elle l'entrainerait dehors en le prenant par le bras, le guidant sans gêne... Mais pas mal échaudé à l'idée de cette collaboration. Dehors, un peu en retrait de l'entrée, dans la pénombre d'une proximité qui ne la dérangeait absolument pas, c'est sur un ton froid qu'elle lui poserait une unique question, ses yeux asymétriques droits dans ceux du jeune homme. C'était à peine si elle se retenait de le saisir au col.
- Qu'est-ce qui est arrivé à son fil ?
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C’était une raclure d’humain, ni plus ni moins. Qui était-il pour oser insulter sa famille ? Lui qui n’avait même pas été foutu d’éduquer correctement son fils, lui, le père fatigué par le poids des années, bombant le torse comme un jeune mâle animé par la volonté d’en découdre. Il n’y avait rien de glorieux à étaler un adversaire plus faible et tout bonnement incapable de se défendre, et d’ailleurs l’elfe n’avait pas l’intention d’en tirer un quelconque prestige. Ce fut l’état pitoyable de son adversaire qui lui fit abandonner l’idée de l’occire sur place, si le bougre avait été plus combatif, Lorindol n’aurait certainement pas hésité à utiliser le pique à crevette.
Il suffisait de voir le regard de la jeune femme pour se douter qu’elle n’était du genre à approuver ce genre de recadrement expéditif, mais sur le moment il se foutait bien de ce qu’elle pouvait penser ou non. L’exilé pouvait accepter beaucoup de choses, il aurait même été capable de ployer le genou devant quelqu’un s’il pouvait y gagner quelque chose en retour. Mais s’attaquer à sa famille c’était cracher sur les personnes les plus importantes de sa vie, les personnes qui s’étaient sacrifiées pour qu'il puisse encore respirer, et ça il ne pouvait pas le tolérer.
Sa réaction fit cependant suffisamment d’effet pour que les clients encore présents se contentent d’éviter de croiser son regard, faisant tout simplement comme s’il n’existait pas. L’exilé quitta la salle commune dès le départ de l’idiot pour sa chambre, mieux valait partir avant qu’un autre type se prenne soudainement pour un redresseur de tors.
L’elfe s’adossa contre le mur du bâtiment, il se tenait juste sous l’avancée du toit, ainsi il était protégé de la pluie et pouvait ruminer en paix. Presque hors de lui, plusieurs secondes furent nécessaires pour retrouver un calme apparent, suivi des idées noires comme la nuit qui quittèrent peu à peu son esprit échauffé. Il faisait un véritable temps de chien, un nouvel éclair déchira le ciel, suivi d’un grondement assourdissant. Il faisait tellement mauvais ce soir-là que l’elfe se demanda malgré pourquoi un type se tenait au coin de la rue à une trentaine de mètres tout au plus. Il n’eut pas l’occasion de se poser plus de questions, car la jeune femme se planta finalement devant lui. Même s’il n’avait jamais été très doué avec les femmes, il était cependant capable de reconnaître lorsque l’une d’elle était en colère, et là c’était clairement le cas. L’idée de lui dire qu’elle était mignonne une fois énervée lui traversa l’esprit, mais il se ravisa.
- Rien de bon.
Finit-il par ruminer en croisant les bras sur son poitrail, puis sentant au regard de son interlocutrice que la réponse manquait clairement de détails, il continua.
- J’étais installé à l’intérieur, je demandais rien à personne et je faisais rien de mal. Et voilà que trois types complètement ivres débarquent. Ça allait plutôt bien jusqu'à ce que l'un d’entre eux devienne un peu trop tactile avec la serveuse de l’époque, ledit fils à la con. J’imagine que pendant qu’il sanglotait il n’a pas eu l’idée de t’avouer que son chiard était du genre à prendre les jeunes filles de force et sans vaseline hein ? Bien sûr que non, le vieux crevard compte bien garder ses secrets. Tu me croiras si tu veux, ou non, qu’importe, je m’en fous après tout, mais il y a certaines choses que je n’aime pas. Vu que personne ne semblait vouloir agir, je me suis contenté d'interpeller ce chien en lui soumettant l’idée que s’il continuait, il allait pouvoir ramasser ses dents avec ses doigts cassés. Je misais sur mon apparence pour faire le reste, j’me suis planté.
Jusque là l'exilé ne mentait pas, il avait certes manqué de tact, mais il disait la vérité. Cependant il y avait bien un certain élément qu’il comptait éluder, notamment tout ce qui pouvait concerner la magie noire. Alors qu’il continuait de s’exprimer, il lança un petit coup d’œil par-dessus l’épaule de la jeune femme, la silhouette n’avait pas bougé.
- L'alcool fait pousser des couilles, encore plus lorsque l’on est en bande. À trois contre un tu te doutes bien que c’était moi ou eux, j’ai donc opté pour une approche plus brutale qu’avec le vieux là. Son fils a pris un mauvais coup, il est tombé en se fracassant la gueule contre le comptoir. Le cerveau à prit un sacré coup, à son réveil il était plus capable de parler, ni de bouger, tout juste bon à baver et se chier dessus.
Bien sûr il n’y avait jamais eu de mauvaise chute contre le comptoir, simplement une attaque mentale trop violente, mais le reste de l’histoire était véridique. L’exilé soupira longuement et porta une main à son visage, car il se sentait pris d’une drôle de sensation. Il s’essuya le nez et fut surpris d’y rencontrer un liquide chaud, un mince filet de sang qui coulait. Une violente douleur envahit soudainement son crâne, celle-ci fut si intense qu’il tomba un genou au sol. Dans un dernier effort, il parvint à créer plusieurs petites formes d’ombres qu’il projeta à toute vitesse en direction de la ruelle où il avait aperçu la silhouette, puis il s’effondra lorsque la douleur sembla s'estomper.
Il suffisait de voir le regard de la jeune femme pour se douter qu’elle n’était du genre à approuver ce genre de recadrement expéditif, mais sur le moment il se foutait bien de ce qu’elle pouvait penser ou non. L’exilé pouvait accepter beaucoup de choses, il aurait même été capable de ployer le genou devant quelqu’un s’il pouvait y gagner quelque chose en retour. Mais s’attaquer à sa famille c’était cracher sur les personnes les plus importantes de sa vie, les personnes qui s’étaient sacrifiées pour qu'il puisse encore respirer, et ça il ne pouvait pas le tolérer.
Sa réaction fit cependant suffisamment d’effet pour que les clients encore présents se contentent d’éviter de croiser son regard, faisant tout simplement comme s’il n’existait pas. L’exilé quitta la salle commune dès le départ de l’idiot pour sa chambre, mieux valait partir avant qu’un autre type se prenne soudainement pour un redresseur de tors.
L’elfe s’adossa contre le mur du bâtiment, il se tenait juste sous l’avancée du toit, ainsi il était protégé de la pluie et pouvait ruminer en paix. Presque hors de lui, plusieurs secondes furent nécessaires pour retrouver un calme apparent, suivi des idées noires comme la nuit qui quittèrent peu à peu son esprit échauffé. Il faisait un véritable temps de chien, un nouvel éclair déchira le ciel, suivi d’un grondement assourdissant. Il faisait tellement mauvais ce soir-là que l’elfe se demanda malgré pourquoi un type se tenait au coin de la rue à une trentaine de mètres tout au plus. Il n’eut pas l’occasion de se poser plus de questions, car la jeune femme se planta finalement devant lui. Même s’il n’avait jamais été très doué avec les femmes, il était cependant capable de reconnaître lorsque l’une d’elle était en colère, et là c’était clairement le cas. L’idée de lui dire qu’elle était mignonne une fois énervée lui traversa l’esprit, mais il se ravisa.
- Rien de bon.
Finit-il par ruminer en croisant les bras sur son poitrail, puis sentant au regard de son interlocutrice que la réponse manquait clairement de détails, il continua.
- J’étais installé à l’intérieur, je demandais rien à personne et je faisais rien de mal. Et voilà que trois types complètement ivres débarquent. Ça allait plutôt bien jusqu'à ce que l'un d’entre eux devienne un peu trop tactile avec la serveuse de l’époque, ledit fils à la con. J’imagine que pendant qu’il sanglotait il n’a pas eu l’idée de t’avouer que son chiard était du genre à prendre les jeunes filles de force et sans vaseline hein ? Bien sûr que non, le vieux crevard compte bien garder ses secrets. Tu me croiras si tu veux, ou non, qu’importe, je m’en fous après tout, mais il y a certaines choses que je n’aime pas. Vu que personne ne semblait vouloir agir, je me suis contenté d'interpeller ce chien en lui soumettant l’idée que s’il continuait, il allait pouvoir ramasser ses dents avec ses doigts cassés. Je misais sur mon apparence pour faire le reste, j’me suis planté.
Jusque là l'exilé ne mentait pas, il avait certes manqué de tact, mais il disait la vérité. Cependant il y avait bien un certain élément qu’il comptait éluder, notamment tout ce qui pouvait concerner la magie noire. Alors qu’il continuait de s’exprimer, il lança un petit coup d’œil par-dessus l’épaule de la jeune femme, la silhouette n’avait pas bougé.
- L'alcool fait pousser des couilles, encore plus lorsque l’on est en bande. À trois contre un tu te doutes bien que c’était moi ou eux, j’ai donc opté pour une approche plus brutale qu’avec le vieux là. Son fils a pris un mauvais coup, il est tombé en se fracassant la gueule contre le comptoir. Le cerveau à prit un sacré coup, à son réveil il était plus capable de parler, ni de bouger, tout juste bon à baver et se chier dessus.
Bien sûr il n’y avait jamais eu de mauvaise chute contre le comptoir, simplement une attaque mentale trop violente, mais le reste de l’histoire était véridique. L’exilé soupira longuement et porta une main à son visage, car il se sentait pris d’une drôle de sensation. Il s’essuya le nez et fut surpris d’y rencontrer un liquide chaud, un mince filet de sang qui coulait. Une violente douleur envahit soudainement son crâne, celle-ci fut si intense qu’il tomba un genou au sol. Dans un dernier effort, il parvint à créer plusieurs petites formes d’ombres qu’il projeta à toute vitesse en direction de la ruelle où il avait aperçu la silhouette, puis il s’effondra lorsque la douleur sembla s'estomper.
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- Je déteste ce pays... " souffla-t-elle en venant s'appuyer contre le mur, lorsqu'il précisa que le dit fiston était un violeur. Puis elle se rendit compte qu'elle avait fourré sa pipe non éteinte dans sa sacoche... Ce qui n'arrangea pas son humeur. Elle siffla entre ses dents. Au moins, rien n'avait pris feu, c'était déjà ça. Tout en jetant des petits bouts flocons de cendre d'une main, elle continua à écouter l'histoire de l'elfe...
- Alors tu es de ce genre là... omettre pour éviter les emmerdes. " précisa-t-elle alors qu'il soupirait.
L'homme avait parlé de magie. Lorindol avait parlé de magie. L'elfe avait des marques qui fleurait bon la magie sur tout le corps et la magie était la grande absente de cette histoire. Après, elle voulait bien croire que le type s'était éclaté la tête contre une surface, qu'il y ait été poussé avec les bras ou par une force occulte... Et elle se demandait plutôt s'il avait tenté de tuer ce jeune salopard ou juste de lui donner la raclée de sa vie... Mais la raison qu'il lui avait donné était assez convaincante et elle-même avait déjà été assez peu magnanime envers ce genre d'énergumènes.
Certaines coutumes de son enfance n'étaient pas mauvaises. Elles se comptaient sur les doigts d'une main, mais la castration et les taillades au visage pour tout homme ayant tenté de prendre une femme de force ne lui semblaient pas de trop.
... S'il cherchait à l'amadouer, il l'avait bien cerné le bougre.
- Tu... saignes !
Merde. Si le sang de l'elfe semblait résolu à se faire la malle par ses narines et ses oreilles, celui de la sirène ne fit qu'un tour, bien au chaud dans ses veines. Elle entoura l'esprit du jeune homme d'un bouclier mental et serra les dents en sentant la magie adverse bien plus forte que sa capacité de protection. L'aura du meurtrier en plus. Heureusement, même s'il ne le protégeait pas complètement, le sort absorbait suffisamment d'intensité pour éviter une explosion ou des dégâts irréversibles.
Des formes ombreuses partirent droit vers la rue et elle couru après elles, apercevant la silhouette en train de fuir.
- Arrêtez-vous ! " ordonna-t-elle... en pure perte évidemment. Un rapidement mouvement de bras les gouttes de pluies se changèrent en aiguilles agressives et tranchantes. Un autre et les planches d'un étale fermé qui se trouvait là volèrent droit sur l'homme en fuite. Il y eu un bruit de crash, mais aucun corps dans les décombres. Rowena regarda tout autour et au dessus. Elle pouvait sentir la direction dans laquelle il était parti, mais s'il la prenait de cours et revenait sur ses pas, il pourrait finir le travail avec Lorindol !
Elle fit immédiatement demi-tour et courut jusqu'au proche, trempée par la pluie drue.
- Lorindol ! ça va ?
Effondré sous le porche, l'homme était dans le vapes, le bas du visage barbouillé de sang. Elle se jeta à genou, le retournant sur le dos pour poser l'oreille sur sa poitrine. Son cœur battait. La joue devant son nez. Il respirait. Elle souffla. Bien... C'était déjà ça. Mais il ne devaient pas rester là. Du bout des doigts, elle tissa une compresse d'eau directement à partir de la pluie pour essuyer le visage de l'inconscient puis éponger son front, espérant que la fraicheur le ferait un peu revenir à lui.
- Lorindol ? " appela-t-elle en posant une main sur son épaule - histoire de le maintenir au sol s'il tentait de se redresser d'un coup, peu désireuse de le voir s'évanouir une seconde fois à cause d'un second choc - l'autre sur sa joue. Soit il était profondément inconscient et elle ne parviendrait pas à le réveiller, soit il se reprendrait dans les prochains instants... Et dans les deux cas, il allait falloir trouver un endroit pour qu'il se repose un peu. " Lorindol, réveille toi...
- Alors tu es de ce genre là... omettre pour éviter les emmerdes. " précisa-t-elle alors qu'il soupirait.
L'homme avait parlé de magie. Lorindol avait parlé de magie. L'elfe avait des marques qui fleurait bon la magie sur tout le corps et la magie était la grande absente de cette histoire. Après, elle voulait bien croire que le type s'était éclaté la tête contre une surface, qu'il y ait été poussé avec les bras ou par une force occulte... Et elle se demandait plutôt s'il avait tenté de tuer ce jeune salopard ou juste de lui donner la raclée de sa vie... Mais la raison qu'il lui avait donné était assez convaincante et elle-même avait déjà été assez peu magnanime envers ce genre d'énergumènes.
Certaines coutumes de son enfance n'étaient pas mauvaises. Elles se comptaient sur les doigts d'une main, mais la castration et les taillades au visage pour tout homme ayant tenté de prendre une femme de force ne lui semblaient pas de trop.
... S'il cherchait à l'amadouer, il l'avait bien cerné le bougre.
- Tu... saignes !
Merde. Si le sang de l'elfe semblait résolu à se faire la malle par ses narines et ses oreilles, celui de la sirène ne fit qu'un tour, bien au chaud dans ses veines. Elle entoura l'esprit du jeune homme d'un bouclier mental et serra les dents en sentant la magie adverse bien plus forte que sa capacité de protection. L'aura du meurtrier en plus. Heureusement, même s'il ne le protégeait pas complètement, le sort absorbait suffisamment d'intensité pour éviter une explosion ou des dégâts irréversibles.
Des formes ombreuses partirent droit vers la rue et elle couru après elles, apercevant la silhouette en train de fuir.
- Arrêtez-vous ! " ordonna-t-elle... en pure perte évidemment. Un rapidement mouvement de bras les gouttes de pluies se changèrent en aiguilles agressives et tranchantes. Un autre et les planches d'un étale fermé qui se trouvait là volèrent droit sur l'homme en fuite. Il y eu un bruit de crash, mais aucun corps dans les décombres. Rowena regarda tout autour et au dessus. Elle pouvait sentir la direction dans laquelle il était parti, mais s'il la prenait de cours et revenait sur ses pas, il pourrait finir le travail avec Lorindol !
Elle fit immédiatement demi-tour et courut jusqu'au proche, trempée par la pluie drue.
- Lorindol ! ça va ?
Effondré sous le porche, l'homme était dans le vapes, le bas du visage barbouillé de sang. Elle se jeta à genou, le retournant sur le dos pour poser l'oreille sur sa poitrine. Son cœur battait. La joue devant son nez. Il respirait. Elle souffla. Bien... C'était déjà ça. Mais il ne devaient pas rester là. Du bout des doigts, elle tissa une compresse d'eau directement à partir de la pluie pour essuyer le visage de l'inconscient puis éponger son front, espérant que la fraicheur le ferait un peu revenir à lui.
- Lorindol ? " appela-t-elle en posant une main sur son épaule - histoire de le maintenir au sol s'il tentait de se redresser d'un coup, peu désireuse de le voir s'évanouir une seconde fois à cause d'un second choc - l'autre sur sa joue. Soit il était profondément inconscient et elle ne parviendrait pas à le réveiller, soit il se reprendrait dans les prochains instants... Et dans les deux cas, il allait falloir trouver un endroit pour qu'il se repose un peu. " Lorindol, réveille toi...
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Il avait froid, c’était presque comme si la chaleur de son corps s’était dérobée. Couché sur le dos, tout autour de lui n’était que ténèbres, il ne percevait rien, ses sens étaient amoindris et il avait l’impression d’avoir été piétiné par tout un bataillon de cavaleries lourdes.
- Tu ne me rends pas la tâche facile, tu sais.
La voix sinistre raisonna dans son esprit, il aurait voulu répondre quelque chose, mais il ne fut pas capable de faire autre chose que de cracher du sang. Une petite silhouette se matérialisa près de lui avant de s’agenouiller à ses côtés. Une main sur l’épaule, une main sur la joue, elle souriait, le sourire innocent d’une enfant.
- Je trouve que tu me rends un peu trop visite Lorin’, je te manque grand frère ?
- Elanor… J'aimerais te rejoindre, pouvoir te protéger, toi, mère et père.
L’exilé ne savait pas comment il était parvenu à parler, même le goût du sang semblait avoir disparu de sa bouche. Il aurait voulu se redresser et prendre sa sœur dans ses bras, mais il ne pouvait pas bouger, c’était comme s’il était immobilisé sur le sol par une force bien supérieure à celle qu’aurait pu utiliser la jeune elfe.
- Malheureusement tu ne peux faire cela… Tu dois encore accomplir des choses Lorin’, certaines personnes doivent encore payer.
- Payer ?
- Nous ne sommes pas morts pour rien Lorin’, notre famille, toi, moi, nous avons été trahis, condamnés par nos pairs. Tu as juré de ne pas trouver le repos tant que ta vengeance ne serait pas accomplie, tu as juré de nous venger et tu l’as fait par le sang.
Au fur et à mesure, la voix de sa sœur s’était faite de plus en plus grave, ses iris d’un bleu profond devinrent aussi noirs que leur environnement.
- Tu n’es pas Elanor.
- Je peux prendre bien des formes. Tu rêverais de pouvoir la revoir ne serait-ce qu’une fois, la tenir dans tes bras et lui demander pardon, alors là voilà, ta petite sœur, en chair et en os, mais aussi froide que le touché de la mort.
Les doigts sur sa joue devinrent aussi froids que la glace, si glaciale que cela en devenait douloureux. La silhouette copiant les traits de sa jeune sœur se pencha sur lui, adoptant une proximité plus que dérangeante et un ton tout aussi sinistre.
- N’oublie pas à qui tu dois le simple fait de respirer, au sacrifice des autres, tâches de t’en rappeler une fois parmi les vivants, sinon, on se reverra grand frère.
L’elfe écarquilla les yeux, le souffle court comme s’il venait de courir un marathon. Sa vision était trouble, mais il pouvait tout de même sentir une main sur sa joue et distinguer une silhouette penchée au-dessus de lui. Il posa sa main sur celle qui le tenait, sa peau était douce et il tenta de se redresser.
- Ela… Elanor ? Je croyais t’avoir per…
Au fur et à mesure que les mots quittèrent sa bouche, sa vision devint plus nette et les traits de la silhouette se firent plus précis. Ce n’était pas sa sœur, mais bien la jeune femme de l’auberge qui se tenait près de lui, elle était trempée et l’elfe craignait de reconnaître une lueur d’inquiétude dans son regard. Remarquant cela, il relâcha vite la main de celle-ci, conscient du malaise que cela pouvait provoquer. Sa tête lui faisait mal, il eut un haut-le-cœur et parvint malgré tout à rouler sur le côté. Là, l’elfe toussa et cracha un surplus de sang qui avait dû remplir ses sinus durant son état d’inconscience. Il peina à se remettre sur ses genoux, mais il était heureux de pouvoir respirer et de sentir l’humidité de la pluie sur sa peau.
- Ce fils de catin m’a mis le cerveau en vrac… Une attaque mentale, mais j’ai pas ressentie la totalement du choc, c’est toi hein ? T’as encaissé le reste à ma place ?
Il prit une grande inspiration puis se redressa en prenant appui sur le mur de l’auberge.
- Merci… Va me falloir un peu de temps, mais ça va, j’vais bien… Et toi ? Dis-moi que ce crevard agonise sous la pluie plus loin.
- Tu ne me rends pas la tâche facile, tu sais.
La voix sinistre raisonna dans son esprit, il aurait voulu répondre quelque chose, mais il ne fut pas capable de faire autre chose que de cracher du sang. Une petite silhouette se matérialisa près de lui avant de s’agenouiller à ses côtés. Une main sur l’épaule, une main sur la joue, elle souriait, le sourire innocent d’une enfant.
- Je trouve que tu me rends un peu trop visite Lorin’, je te manque grand frère ?
- Elanor… J'aimerais te rejoindre, pouvoir te protéger, toi, mère et père.
L’exilé ne savait pas comment il était parvenu à parler, même le goût du sang semblait avoir disparu de sa bouche. Il aurait voulu se redresser et prendre sa sœur dans ses bras, mais il ne pouvait pas bouger, c’était comme s’il était immobilisé sur le sol par une force bien supérieure à celle qu’aurait pu utiliser la jeune elfe.
- Malheureusement tu ne peux faire cela… Tu dois encore accomplir des choses Lorin’, certaines personnes doivent encore payer.
- Payer ?
- Nous ne sommes pas morts pour rien Lorin’, notre famille, toi, moi, nous avons été trahis, condamnés par nos pairs. Tu as juré de ne pas trouver le repos tant que ta vengeance ne serait pas accomplie, tu as juré de nous venger et tu l’as fait par le sang.
Au fur et à mesure, la voix de sa sœur s’était faite de plus en plus grave, ses iris d’un bleu profond devinrent aussi noirs que leur environnement.
- Tu n’es pas Elanor.
- Je peux prendre bien des formes. Tu rêverais de pouvoir la revoir ne serait-ce qu’une fois, la tenir dans tes bras et lui demander pardon, alors là voilà, ta petite sœur, en chair et en os, mais aussi froide que le touché de la mort.
Les doigts sur sa joue devinrent aussi froids que la glace, si glaciale que cela en devenait douloureux. La silhouette copiant les traits de sa jeune sœur se pencha sur lui, adoptant une proximité plus que dérangeante et un ton tout aussi sinistre.
- N’oublie pas à qui tu dois le simple fait de respirer, au sacrifice des autres, tâches de t’en rappeler une fois parmi les vivants, sinon, on se reverra grand frère.
***
L’elfe écarquilla les yeux, le souffle court comme s’il venait de courir un marathon. Sa vision était trouble, mais il pouvait tout de même sentir une main sur sa joue et distinguer une silhouette penchée au-dessus de lui. Il posa sa main sur celle qui le tenait, sa peau était douce et il tenta de se redresser.
- Ela… Elanor ? Je croyais t’avoir per…
Au fur et à mesure que les mots quittèrent sa bouche, sa vision devint plus nette et les traits de la silhouette se firent plus précis. Ce n’était pas sa sœur, mais bien la jeune femme de l’auberge qui se tenait près de lui, elle était trempée et l’elfe craignait de reconnaître une lueur d’inquiétude dans son regard. Remarquant cela, il relâcha vite la main de celle-ci, conscient du malaise que cela pouvait provoquer. Sa tête lui faisait mal, il eut un haut-le-cœur et parvint malgré tout à rouler sur le côté. Là, l’elfe toussa et cracha un surplus de sang qui avait dû remplir ses sinus durant son état d’inconscience. Il peina à se remettre sur ses genoux, mais il était heureux de pouvoir respirer et de sentir l’humidité de la pluie sur sa peau.
- Ce fils de catin m’a mis le cerveau en vrac… Une attaque mentale, mais j’ai pas ressentie la totalement du choc, c’est toi hein ? T’as encaissé le reste à ma place ?
Il prit une grande inspiration puis se redressa en prenant appui sur le mur de l’auberge.
- Merci… Va me falloir un peu de temps, mais ça va, j’vais bien… Et toi ? Dis-moi que ce crevard agonise sous la pluie plus loin.
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Dans l'inconscience, un esprit était toujours plus cryptique que dans l'éveil. Pourtant, ce qu'elle avait d'abord pris pour des émanations résiduelles de l'attaque sinistre dont l'elfe venait d'être victime s'était au contraire fait plus... insidieux. D'abord, elle avait cru à un sort pernicieux qui restait là, couvant dans l'esprit à cause de l'ennemi non loin, mais ses pouvoirs d'annulation ne firent rien. Alors elle avait suivi le fil léger, précis et résistant comme un fil de soie. Un fil de soie d'un noir presque aussi abyssal que celui qui se laissait deviné sous les craquelures qu'elle portait au visage... Un noir qui tirait sur le rouge sombre.
Ce n'était pas que dans son esprit. C'était dans sa chair. Dans la moelle de ses os. C'était tissé dans la trame de son être sur chaque plan de son aura... Et il était entremêlé si finement avec l'essence du jeune homme que la quasi totalité des mages de ce monde devait passer à côté de la perturbation vibratoire que cette présence extérieur engendrait.
- Lorindol... " avait-elle encore murmuré dans un souffle à la fois circonspecte et attentive. Les marques visibles par l’entrebâillement de son manteau désajusté attirèrent une nouvelle fois l'experte en occultisme.
Finalement, lorsqu'il avait repris conscience, agrippant d'un coup son poignet, elle avait compris.
Cette magie avait quelque chose de familier et cela expliquait pourquoi cette aura noire lui évoquait du rouge. Elle avait côtoyer plusieurs personnes qui provoquaient cette même impression au fil du temps. Hale, Tyraël, Elaenora... Trois êtres, trois personnalités qui n'avaient rien à voir, mais qui partageaient une même étincelle d'outre-monde.
Un démon.
Cet elfe portait sur lui et en lui la magie d'un démon.
- Chh... Calme toi. Calme toi. Tout va bien. " le rassura néanmoins la sirène en le sentant s'agiter, le cœur rapide, la respiration haletante et l'esprit secoué. " Tu as cru vivre des choses. Tu es désorienté. ça arrive. C'est ton esprit qui se défend. " Sa voix mélodieuse était parfaitement sereine et posée, sans faux-semblant. Un vieux reste de ses attributions en médecine psychique. Elle avait une sorte de compassion innée pour ceux qui s'en prennent plein la gueule... Et si le regard de la sirène était en effet un peu inquiet, ce n'était plus en rapport avec la violence de l'impact mental mais à cause de cette magie étrangère.
Une fois qu'il eu pris ses premiers repères, elle le laissa bouger, l'accompagnant pour se redresser et gardant un bras à quelques centimètres de son dos, sans le toucher, pour parer à un éventuel évanouissement... Mais non. En bête costaude, il se contenta de cracher du sang un bon coup avant de tenir tout seul à genoux.
- Doucement. " lui conseilla-t-elle lorsqu'il tenta de se relever seul, lui offrant un bras secourable. " Je l'ai bloqué. Je n'ai pas pu tout parer, à cause de quelques vieille... blessures de guerre. Mais suffisamment pour t'éviter le pire visiblement. La magie mentale, ça me connait un peu.
Elle se releva à son tour, et jeta un regard par la fenêtre. Le tapage qui avait eu lieu n'avait visiblement pas attirer l'attention des gens à l'intérieur de cette auberge... tant mieux.
- Je vais bien, mais je l'ai perdu. Je crois l'avoir touché mais je ne suis pas sûre. Je ne voulais pas risquer qu'il revienne sur ses pas pour finir le travail alors j'ai préféré revenir. Mais j'ai sa piste et je peux la suivre sans aucun problème. " Elle tourna la tête vers la rue un instant avant de revenir à Lorindol. " Et je ne la perdrait pas en une nuit. On devrait trouver un endroit où tu puisses te reposer un peu pour récupérer plus vite. J'ai eu l'occasion de devoir poursuivre une proie en ayant encaissé un choc mental, la magie est plus couteuse en mana et parfois instable. Mieux vaut l'éviter si possible.
Ce n'était pas que dans son esprit. C'était dans sa chair. Dans la moelle de ses os. C'était tissé dans la trame de son être sur chaque plan de son aura... Et il était entremêlé si finement avec l'essence du jeune homme que la quasi totalité des mages de ce monde devait passer à côté de la perturbation vibratoire que cette présence extérieur engendrait.
- Lorindol... " avait-elle encore murmuré dans un souffle à la fois circonspecte et attentive. Les marques visibles par l’entrebâillement de son manteau désajusté attirèrent une nouvelle fois l'experte en occultisme.
Finalement, lorsqu'il avait repris conscience, agrippant d'un coup son poignet, elle avait compris.
Cette magie avait quelque chose de familier et cela expliquait pourquoi cette aura noire lui évoquait du rouge. Elle avait côtoyer plusieurs personnes qui provoquaient cette même impression au fil du temps. Hale, Tyraël, Elaenora... Trois êtres, trois personnalités qui n'avaient rien à voir, mais qui partageaient une même étincelle d'outre-monde.
Un démon.
Cet elfe portait sur lui et en lui la magie d'un démon.
- Chh... Calme toi. Calme toi. Tout va bien. " le rassura néanmoins la sirène en le sentant s'agiter, le cœur rapide, la respiration haletante et l'esprit secoué. " Tu as cru vivre des choses. Tu es désorienté. ça arrive. C'est ton esprit qui se défend. " Sa voix mélodieuse était parfaitement sereine et posée, sans faux-semblant. Un vieux reste de ses attributions en médecine psychique. Elle avait une sorte de compassion innée pour ceux qui s'en prennent plein la gueule... Et si le regard de la sirène était en effet un peu inquiet, ce n'était plus en rapport avec la violence de l'impact mental mais à cause de cette magie étrangère.
Une fois qu'il eu pris ses premiers repères, elle le laissa bouger, l'accompagnant pour se redresser et gardant un bras à quelques centimètres de son dos, sans le toucher, pour parer à un éventuel évanouissement... Mais non. En bête costaude, il se contenta de cracher du sang un bon coup avant de tenir tout seul à genoux.
- Doucement. " lui conseilla-t-elle lorsqu'il tenta de se relever seul, lui offrant un bras secourable. " Je l'ai bloqué. Je n'ai pas pu tout parer, à cause de quelques vieille... blessures de guerre. Mais suffisamment pour t'éviter le pire visiblement. La magie mentale, ça me connait un peu.
Elle se releva à son tour, et jeta un regard par la fenêtre. Le tapage qui avait eu lieu n'avait visiblement pas attirer l'attention des gens à l'intérieur de cette auberge... tant mieux.
- Je vais bien, mais je l'ai perdu. Je crois l'avoir touché mais je ne suis pas sûre. Je ne voulais pas risquer qu'il revienne sur ses pas pour finir le travail alors j'ai préféré revenir. Mais j'ai sa piste et je peux la suivre sans aucun problème. " Elle tourna la tête vers la rue un instant avant de revenir à Lorindol. " Et je ne la perdrait pas en une nuit. On devrait trouver un endroit où tu puisses te reposer un peu pour récupérer plus vite. J'ai eu l'occasion de devoir poursuivre une proie en ayant encaissé un choc mental, la magie est plus couteuse en mana et parfois instable. Mieux vaut l'éviter si possible.
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Ce n’était pas qu’un tour de son esprit pour se défendre… il pouvait presque encore sentir la morsure du froid sur sa joue. À chaque fois que sa vie était menacée, le doux rêve se muait peu à peu en cauchemar. On jouait avec ses nerfs, lui faisant miroiter tout un tas de choses pour l’amadouer et lorsque cela n’avait aucun effet sur sa personne, alors les images du passé refaisaient surface pour lui rappeler encore et encore qu’il avait tout perdu. Il aurait aimé que cela ne soit qu’un effet désagréable, mais c’était malheureusement plus que ça…
L’exilé ne fit aucune mention à ce sujet, se contentant de hocher bêtement la tête sans rien ajouter. Avec sa main il récupéra un peu d’eau de pluie provenant du débordement de la gouttière afin de se rincer la bouche et ne plus avoir à supporter le goût du sang. Une légère douleur se diffusait dans son crâne, il avait l'impression de s’être fait triturer la cervelle avec un pic à glace. Il avait cependant retrouvé un équilibre suffisamment convenable pour tenir debout sans l’aide du mur.
- Vu que tu ne craches pas de sang, j’en déduis que tu encaisses mieux que moi…
Poursuivre une proie ? La formulation fit hausser un sourcil à l’elfe, c’était le genre de phrase que lui-même aurait pu sortir en parlant de la cible d’un contrat. Au même titre que l'assassin, elle devait donc se considérer comme une sorte de prédateur. Lorindol nota cela dans un coin de son esprit, mais ne posa aucune question, c’était peut-être le genre d’information qu’il ne valait mieux pas souligner.
- Du repos… Je n’ai pas besoin de me reposer.
À peine finit-il sa phrase qu’un nouveau filet de sang s’échappa de son nez, il s’essuya aussitôt en marmonnant un juron dans sa langue natale. Tel un vieil ami, le karma semblait vouloir lui rendre visite de temps à autre, lui rappelant de ne pas trop pousser son corps dans ses derniers retranchements. Il était toujours capable de se mouvoir, de réfléchir et de parler, donc pour le moment c’était plutôt une bonne chose.
- Bon.. peut-être que tu as raison, du repos si tu veux. Mais je pense que ceux-là préfèrent me voir crever que de nous filer une chambre.
Dit-il en hochant la tête en direction de la fenêtre de l’auberge.
- Cependant… Si tu connais un endroit avec, par hasard, des oreilles en duvet de jeune canard, je suis preneur, une amie m’a dit qu’il n’y avait que ça de vrai.
Puis il se fendit d’un sourire provocateur.
L’exilé ne fit aucune mention à ce sujet, se contentant de hocher bêtement la tête sans rien ajouter. Avec sa main il récupéra un peu d’eau de pluie provenant du débordement de la gouttière afin de se rincer la bouche et ne plus avoir à supporter le goût du sang. Une légère douleur se diffusait dans son crâne, il avait l'impression de s’être fait triturer la cervelle avec un pic à glace. Il avait cependant retrouvé un équilibre suffisamment convenable pour tenir debout sans l’aide du mur.
- Vu que tu ne craches pas de sang, j’en déduis que tu encaisses mieux que moi…
Poursuivre une proie ? La formulation fit hausser un sourcil à l’elfe, c’était le genre de phrase que lui-même aurait pu sortir en parlant de la cible d’un contrat. Au même titre que l'assassin, elle devait donc se considérer comme une sorte de prédateur. Lorindol nota cela dans un coin de son esprit, mais ne posa aucune question, c’était peut-être le genre d’information qu’il ne valait mieux pas souligner.
- Du repos… Je n’ai pas besoin de me reposer.
À peine finit-il sa phrase qu’un nouveau filet de sang s’échappa de son nez, il s’essuya aussitôt en marmonnant un juron dans sa langue natale. Tel un vieil ami, le karma semblait vouloir lui rendre visite de temps à autre, lui rappelant de ne pas trop pousser son corps dans ses derniers retranchements. Il était toujours capable de se mouvoir, de réfléchir et de parler, donc pour le moment c’était plutôt une bonne chose.
- Bon.. peut-être que tu as raison, du repos si tu veux. Mais je pense que ceux-là préfèrent me voir crever que de nous filer une chambre.
Dit-il en hochant la tête en direction de la fenêtre de l’auberge.
- Cependant… Si tu connais un endroit avec, par hasard, des oreilles en duvet de jeune canard, je suis preneur, une amie m’a dit qu’il n’y avait que ça de vrai.
Puis il se fendit d’un sourire provocateur.
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Elle leva un sourcil en voyant le sang se remettre à couler sur le visage de l'elfe mais ne prononça pas un mot. Ouais, pas besoin de se reposer. Ils tentaient tous de jouer avec le feu au début... Puis ils devaient bien se rendre à l'évidence. Cette fois ne fit pas exception.
- Je ne pensais pas exactement re-rentrer ici la bouche en cœur et leur demander une chambre à côté de celle du patron...
Au moins il n'avait pas perdu son sens de l'humour ni son air de sale gosse. Il donnait plutôt bien le change. Elle lui retourna un sourire amusé par son audace.
- Je ne descend que dans des endroits de qualité. J'espère que les quartiers riches ne te font pas peur... Et que la pluie non plus.
Elle recula sous la pluie, comme si de rien était, déjà trempée comme une soupe, elle ne se souciait pas de se protéger le moins du monde, et l'orage rare dans cette partie du monde aride, coincée entre deux déserts, était un cadeau après une journée chaude.
Un moment, elle avait pensé à l'emmener à l'auberge de Shan... Mais vu le numéro, elle préférait ne pas mêler son ami à tout ça. Pour peut qu'il y ai de nouveau des morts, elle ne voulait pas que son camarade se retrouve en porte à faux avec le patron, ou pire, qu'Aelle ou lui soient blessé à cause de la poisser de Lorindol. Non. Mieux vallait viser un autre point de chute moins important... Et moins cher également parce que si elle avait de quoi payer sur elle, elle n'avait pas prévu une semaine de débauche dans des auberges de luxe dans sa sacoche pour passer une soirée en ville.
- Vient. C'est par là. Ce n'est pas si loin.
De fait, elle était venu du Palais à pied, c'était une petite marche, mais le centre du quartier marchand avec les auberges des puissants marchands venant se rencontrer à la capitale n'était pas très loin de ce quartier familial. Elle s'était déjà perdu dans les environs aussi ne craignait-elle pas de renouveler l'expérience.
Sous la pluie battante, les pans de son vêtements collés au corps et alourdis par l'eau, elle lança tout de même à son comparse du soir.
- Tu as réagit très vite tout à l'heure. Je ne connais pas beaucoup de gens qui auraient été capable de mobiliser des ombres en subissant une attaque mentale de cette envergure. Tu es habitué à utiliser ta magie en combat n'est-ce pas ?
- Je ne pensais pas exactement re-rentrer ici la bouche en cœur et leur demander une chambre à côté de celle du patron...
Au moins il n'avait pas perdu son sens de l'humour ni son air de sale gosse. Il donnait plutôt bien le change. Elle lui retourna un sourire amusé par son audace.
- Je ne descend que dans des endroits de qualité. J'espère que les quartiers riches ne te font pas peur... Et que la pluie non plus.
Elle recula sous la pluie, comme si de rien était, déjà trempée comme une soupe, elle ne se souciait pas de se protéger le moins du monde, et l'orage rare dans cette partie du monde aride, coincée entre deux déserts, était un cadeau après une journée chaude.
Un moment, elle avait pensé à l'emmener à l'auberge de Shan... Mais vu le numéro, elle préférait ne pas mêler son ami à tout ça. Pour peut qu'il y ai de nouveau des morts, elle ne voulait pas que son camarade se retrouve en porte à faux avec le patron, ou pire, qu'Aelle ou lui soient blessé à cause de la poisser de Lorindol. Non. Mieux vallait viser un autre point de chute moins important... Et moins cher également parce que si elle avait de quoi payer sur elle, elle n'avait pas prévu une semaine de débauche dans des auberges de luxe dans sa sacoche pour passer une soirée en ville.
- Vient. C'est par là. Ce n'est pas si loin.
De fait, elle était venu du Palais à pied, c'était une petite marche, mais le centre du quartier marchand avec les auberges des puissants marchands venant se rencontrer à la capitale n'était pas très loin de ce quartier familial. Elle s'était déjà perdu dans les environs aussi ne craignait-elle pas de renouveler l'expérience.
Sous la pluie battante, les pans de son vêtements collés au corps et alourdis par l'eau, elle lança tout de même à son comparse du soir.
- Tu as réagit très vite tout à l'heure. Je ne connais pas beaucoup de gens qui auraient été capable de mobiliser des ombres en subissant une attaque mentale de cette envergure. Tu es habitué à utiliser ta magie en combat n'est-ce pas ?
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L’esprit encore embrumé par l’attaque qu’il avait subit quelques instants plus tôt, l’elfe lutta contre lui-même pour effacer la vision qu’il avait eue durant son moment d’inconscience. Il y avait certaines entités en ce monde qu’il valait mieux ne pas vexer, Lórindol avait bien conscience de cela et malgré tout il se retrouvait encore bien trop souvent à jouer l’équilibriste au bord d’un gouffre. L’exilé ne pouvait pas continuer ainsi, il devait apprendre à agir avec plus de retenue et apprendre à se tempérer.
- Quartiers riches ? Voyons, c’est mon lieu de prédilection.
La richesse… les souvenirs remontaient à loin maintenant, mais la jeune femme aurait sans doute été surprise du luxe que l’elfe avait connu durant sa jeunesse. L’exilé préférait qu’il avait totalement oublié cette période, les tenues finement ouvragées aux broderies faites de fil d’or, le port de tête noble et surtout un vocabulaire adapté à toutes sortes de situations. Tout cela, il l’avait un jour maîtrisé, car son destin était de devenir un érudit, c’était ce qu’il avait toujours voulu. Qui était-il aujourd’hui ? Un moins que rien tout juste bon à vociférer des insultes piquées au vocabulaire des humains, capable de tabasser un vieillard avec un bol de sauce piquante. Il était tout compte fait un bien piètre érudit et c’était peut-être mieux que son père et sa mère ne soient pas en mesure de le voir à l’œuvre aujourd’hui.
L’exilé quitta l’abri qu’offrait le porche pour suivre sa camarade d’infortune sous la pluie. Les premiers mètres, son manteau résista héroïquement à la pluie battante, mais quelques minutes plus tard il était aussi trempé que la jeune femme. Être trempé n’était pas un problème pour lui, bien qu’il n’appréciait pas vraiment l’air de chien battu que lui donnait sa chevelure une fois mouillée. Dans un premier temps il progressa en se tenant à une distance correcte derrière elle, inconsciemment son regard se posa sur le déhanché de la jeune femme. Même s’il préférait le spectacle d’une jeune femme progressant dans sa direction, celui d’une s’éloignant n’était pas mal non plus. En vérité elle ne marchait, elle sculptait l’air. Concentré sur autre chose que sa propre progression dans la rue, l’elfe passa malencontreusement sous un chéneau débordant et reçut presque l’équivalent d’un seau d’eau sur la tête.
Les idées balayées par les flots, il se ressaisit, marmonnant néanmoins quelque chose concernant sa propre stupidité. Il accéléra le pas pour se porter aux côtés de la jeune femme, bien entendu, il ne fit aucune mention de la rincée qu’il avait pris.
- J’ai peut-être un peu d’expérience en effet, la guerre ça forme... et disons que le fait que tu encaisses une partie de l’attaque a grandement aidé, sinon je serais sûrement en train de baver sur le palier de l’auberge. À ce propos t’es plutôt rapide aussi en termes de réactivité, j’en déduirai que même au niveau de ton activité « judiciaire » la magie t’aide un peu ?
Peut-être aurait-il la chance d’en apprendre un peu plus sur sa partenaire nocturne, après tout il ne savait encore pas grand-chose la concernant. Elle maîtrisait la magie, avait fait la guerre et semblait être du côté de ceux qui œuvraient à appliquer la justice. Autrement dit, pas le genre de personne avait qui l’elfe aurait cru collaborer un jour, même si depuis l’incident de l’auberge ni lui, ni elle n’avaient reparlé de cette collaboration. En tout cas, l’elfe ne comptait pas être le premier à remettre le sujet sur la table.
- Tu nous conduis dans le quartier marchand c’est ça ?
L’elfe avait déjà exploré une partie de la cité, mais il ne la connaissait pas encore sur le bout des doigts, entre la nuit et la pluie battante, il avait quelques difficultés à reconnaître son environnement.
- Quartiers riches ? Voyons, c’est mon lieu de prédilection.
La richesse… les souvenirs remontaient à loin maintenant, mais la jeune femme aurait sans doute été surprise du luxe que l’elfe avait connu durant sa jeunesse. L’exilé préférait qu’il avait totalement oublié cette période, les tenues finement ouvragées aux broderies faites de fil d’or, le port de tête noble et surtout un vocabulaire adapté à toutes sortes de situations. Tout cela, il l’avait un jour maîtrisé, car son destin était de devenir un érudit, c’était ce qu’il avait toujours voulu. Qui était-il aujourd’hui ? Un moins que rien tout juste bon à vociférer des insultes piquées au vocabulaire des humains, capable de tabasser un vieillard avec un bol de sauce piquante. Il était tout compte fait un bien piètre érudit et c’était peut-être mieux que son père et sa mère ne soient pas en mesure de le voir à l’œuvre aujourd’hui.
L’exilé quitta l’abri qu’offrait le porche pour suivre sa camarade d’infortune sous la pluie. Les premiers mètres, son manteau résista héroïquement à la pluie battante, mais quelques minutes plus tard il était aussi trempé que la jeune femme. Être trempé n’était pas un problème pour lui, bien qu’il n’appréciait pas vraiment l’air de chien battu que lui donnait sa chevelure une fois mouillée. Dans un premier temps il progressa en se tenant à une distance correcte derrière elle, inconsciemment son regard se posa sur le déhanché de la jeune femme. Même s’il préférait le spectacle d’une jeune femme progressant dans sa direction, celui d’une s’éloignant n’était pas mal non plus. En vérité elle ne marchait, elle sculptait l’air. Concentré sur autre chose que sa propre progression dans la rue, l’elfe passa malencontreusement sous un chéneau débordant et reçut presque l’équivalent d’un seau d’eau sur la tête.
Les idées balayées par les flots, il se ressaisit, marmonnant néanmoins quelque chose concernant sa propre stupidité. Il accéléra le pas pour se porter aux côtés de la jeune femme, bien entendu, il ne fit aucune mention de la rincée qu’il avait pris.
- J’ai peut-être un peu d’expérience en effet, la guerre ça forme... et disons que le fait que tu encaisses une partie de l’attaque a grandement aidé, sinon je serais sûrement en train de baver sur le palier de l’auberge. À ce propos t’es plutôt rapide aussi en termes de réactivité, j’en déduirai que même au niveau de ton activité « judiciaire » la magie t’aide un peu ?
Peut-être aurait-il la chance d’en apprendre un peu plus sur sa partenaire nocturne, après tout il ne savait encore pas grand-chose la concernant. Elle maîtrisait la magie, avait fait la guerre et semblait être du côté de ceux qui œuvraient à appliquer la justice. Autrement dit, pas le genre de personne avait qui l’elfe aurait cru collaborer un jour, même si depuis l’incident de l’auberge ni lui, ni elle n’avaient reparlé de cette collaboration. En tout cas, l’elfe ne comptait pas être le premier à remettre le sujet sur la table.
- Tu nous conduis dans le quartier marchand c’est ça ?
L’elfe avait déjà exploré une partie de la cité, mais il ne la connaissait pas encore sur le bout des doigts, entre la nuit et la pluie battante, il avait quelques difficultés à reconnaître son environnement.
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En s'éloignant les lumières dispensées par les grandes fenêtres de l'auberge, les yeux de Rowena avaient virés au noir, leur rendant une certaine symétrie. Quelle le veuille ou non, quelques traits trahissaient sa nature profonde. Son inhumanité profonde. Sa nyctalopie étaient de ceux qu'elle ne parvenait pas à contrôler. La nuit assombrit par la pluie et les bâtiments, ne la gênait pas le moins du monde. L'eau qui lui tombaient dans les yeux non plus. Elle avançait avec autant d'aisance qu'en pleine journée par beau temps. Peut-être même avec plus d'aisance car depuis son retour, elle avait du mal à se réhabituer à la chaleur.
Elle n'avait pas percuté que l'eau qui dégringolait dans son dos était tombée sur la tête de Lorindol. Elle n'avait pas non plus interprété le fait qu'il reste en retrait derrière comme autre chose qu'une posture commode pour contrôler son environnement. Elle sentait son aura proche et scrutait les alentours, cherchant à déceler d'éventuels remugles de leur ennemi, dès fois qu'il leur tendrait un traquenard. Il avait tout l'air d'un homme habitué à devoir tout contrôler pour survivre et il n'avait pas forcément confiance en elle. Et puis savoir que l'elfe surveillait ses arrières n'était pas plus mal, elle avait suffisamment confiance en ses sens pour la prévenir si jamais il tentait de lancer le moindre petit sort en sa direction.
- Mes attributions sont variées. " sourit-elle, sibylline. " Pour faire simple, je suis une mage qui traque et garde des criminels.
Un chien de chasse. Un Limier. Mais l'habitude d'éviter de parler de son travail avait la vie dure. Si les Limiers portaient des masques ce n'était qu'en partie pour parachever la réputation de croc-mitaine et de mages noirs sans cœur et sans pitié qui les précédaient. Mettre leurs familles et proches à l'abri d'éventuelles retombées étaient également important. Déjà cette sommaire description était plus que ce que la plupart de ses connaissances savaient d'elle.
- Mais toi, tu as fait la guerre ? Tu parles de celle contre les titans ou d'une autre guerre reikoise ? Parce que j'aurais cru qu'un mercenaire aurait plutôt tendance à rester à l'arrière pour prendre les meilleurs contrats ?
C'était dit sans la moindre condescendance ni la moindre réprobation. Elle avait fait son choix pour que d'autres n'aient pas à le faire alors tout le monde avait bien le droit de rester très loin de cette folie apocalyptique qu'avait été le Front. Elle ne marchait pas très vite, pas lentement non plus, d'un pas égal tout en conversant sans mal.
... D'ailleurs, ses cheveux lui donnaient un peu l'air d'un chien triste avec cette façon de lui coller au visage. Par acquis de conscience, elle passa les mains dans sa propre chevelure pour la lisser vers l'arrière
- C'est ça. La place des guildes. Il y a plusieurs auberges dans le coin, mais celle que je vise est à côté de la fontaine. La Princesse Capricieuse il me semble. Tu es d'Ikuza ou tu es de passage ?
Elle n'avait pas percuté que l'eau qui dégringolait dans son dos était tombée sur la tête de Lorindol. Elle n'avait pas non plus interprété le fait qu'il reste en retrait derrière comme autre chose qu'une posture commode pour contrôler son environnement. Elle sentait son aura proche et scrutait les alentours, cherchant à déceler d'éventuels remugles de leur ennemi, dès fois qu'il leur tendrait un traquenard. Il avait tout l'air d'un homme habitué à devoir tout contrôler pour survivre et il n'avait pas forcément confiance en elle. Et puis savoir que l'elfe surveillait ses arrières n'était pas plus mal, elle avait suffisamment confiance en ses sens pour la prévenir si jamais il tentait de lancer le moindre petit sort en sa direction.
- Mes attributions sont variées. " sourit-elle, sibylline. " Pour faire simple, je suis une mage qui traque et garde des criminels.
Un chien de chasse. Un Limier. Mais l'habitude d'éviter de parler de son travail avait la vie dure. Si les Limiers portaient des masques ce n'était qu'en partie pour parachever la réputation de croc-mitaine et de mages noirs sans cœur et sans pitié qui les précédaient. Mettre leurs familles et proches à l'abri d'éventuelles retombées étaient également important. Déjà cette sommaire description était plus que ce que la plupart de ses connaissances savaient d'elle.
- Mais toi, tu as fait la guerre ? Tu parles de celle contre les titans ou d'une autre guerre reikoise ? Parce que j'aurais cru qu'un mercenaire aurait plutôt tendance à rester à l'arrière pour prendre les meilleurs contrats ?
C'était dit sans la moindre condescendance ni la moindre réprobation. Elle avait fait son choix pour que d'autres n'aient pas à le faire alors tout le monde avait bien le droit de rester très loin de cette folie apocalyptique qu'avait été le Front. Elle ne marchait pas très vite, pas lentement non plus, d'un pas égal tout en conversant sans mal.
... D'ailleurs, ses cheveux lui donnaient un peu l'air d'un chien triste avec cette façon de lui coller au visage. Par acquis de conscience, elle passa les mains dans sa propre chevelure pour la lisser vers l'arrière
- C'est ça. La place des guildes. Il y a plusieurs auberges dans le coin, mais celle que je vise est à côté de la fontaine. La Princesse Capricieuse il me semble. Tu es d'Ikuza ou tu es de passage ?
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L’elfe n’aurait pas su dire ce qui l’avait le plus refroidi. Était-ce à cause du sourire de la jeune femme qui, de profil, était un peu trop sinistre à son goût ou alors le fait que son travail était de traquer des criminels ? Lórindol était un meurtrier et cela n’était plus une chose à prouver, naturellement ses yeux se posèrent sur la silhouette féminine. Malgré son silence, son regard était amplement suffisant pour comprendre le fil de sa pensée.
Un jour, la proie, ça serait lui.
Impossible pour lui de dire quand, mais elle finirait tôt ou tard par le traquer avec lui. Et lorsque ce jour viendrait, il repenserait alors à cette nuit pluvieuse où il avait le luxe de marcher à ses côtés sans vraiment s’inquiéter. Il avait peut-être la chance d’être plus considéré comme un mercenaire que comme un tueur à gages, même si au final il restait une lame à louer au plus offrant. Il devait bien avouer que le mercenariat avait plus la côte auprès de l’opinion publique que les assassins. Le statut de « mercenaire » semblait être plus honorable que celui d’un tueur à gages, c’était presque injuste d’ailleurs. Un mercenaire même s’il était chargé de tuer, resterait toujours considérer comme un mercenaire, là où un type « normal » serait considéré comme un assassin ou un meurtrier. Qu’est-ce qui rendait un mercenaire légitime d’agir sans craindre d’être jugé ? Son employeur, bien sûr, c’était encore et toujours une histoire de rang dans la société.
- Disons que j’ai combattu plus d’une fois, tu te doutes que je suis bien plus vieux que j’en ai l’air.
La question de la jeune femme le rassura quelque peu, visiblement il n’était pas totalement à côté de la plaque et elle semblait le considérer comme un étant un mercenaire. La chose était un avantage certain et pour le moment il était plus sage d’en profiter.
- Tu étais au front, tu sais tout comme moi que personne ne se dispute une place en première ligne, on y envoie la piétaille, ceux dont la mort n’a pas d’importance. L’avantage d’être au cœur du combat c’est de pouvoir effacer les ardoises, si tu vois ce que j’veux dire.
S’engager était une solution idéale pour disparaître lorsque l’on était recherché, il suffisait de feindre la mort ou de prendre l’identité d’un brave bretteur qui de doute façon n’était plus en état d’assumer quoique ce soit.
- Après il y a bien sûr le chaos de la guerre, la sueur, la boue et le sang. Abattre ses adversaires et sortir victorieux d’un combat… vaincre la mort est une sensation grisante, ceux qui disent le contraire sont des menteurs qui n’assument pas qu’une partie d’eux-mêmes puisse s’accommoder du chaos et dans certains extrêmes en avoir besoin. Certains êtres sont taillés pour la guerre, que ce soit physiquement ou mentalement, faut-il encore avoir le bon sens nécessaire pour accepter ce fait.
Ils continuèrent de remonter la rue, l’eau ruisselait sur les bords des pavés rendant le tout légèrement glissant. La tête encore un peu embrumée, l’elfe préféra ne pas s’y risquer, ce n’était pas le moment de se briser le cou lors d’une mauvaise chute.
- « La princesse capricieuse », joli pléonasme, malgré tout je ne connais pas l’endroit. Je connais un peu la ville, mais je ne suis que de passage. La civilisation, les gens… très peu pour moi. J’imagine que de ton côté tu es de passage, mais ce n’est pas la première fois que tu viens non ?
Au moins il ne risquait pas d’y faire une mauvaise rencontre, enfin il l’espérait. L’avantage c’est qu’à cette heure les rues étaient désertes et de toute manière personne d’assez malin n’aurait eu envie d’affronter les trombes d’eau dégringolant des cieux. L’elfe n’appréciait pas particulièrement d’être trempé jusqu’aux os, avoir les vêtements collés à la peau n’était pas une sensation très agréable, fait qui ne semblait pas déranger sa camarade outre mesure. L’exilé s’ébroua finalement pour donner un peu de dignité à sa coupe de chien battu. Au fur et à mesure de leur progression, les rues se faisaient plus larges, les façades des bâtiments plus prestigieuses, cela indiquait clairement qu’ils étaient arrivés au quartier marchand, il ne restait plus qu’a trouvé ladite à espérer se mettre au sec.
- Visiblement on est au bon endroit, fontaine droit devant.
Un jour, la proie, ça serait lui.
Impossible pour lui de dire quand, mais elle finirait tôt ou tard par le traquer avec lui. Et lorsque ce jour viendrait, il repenserait alors à cette nuit pluvieuse où il avait le luxe de marcher à ses côtés sans vraiment s’inquiéter. Il avait peut-être la chance d’être plus considéré comme un mercenaire que comme un tueur à gages, même si au final il restait une lame à louer au plus offrant. Il devait bien avouer que le mercenariat avait plus la côte auprès de l’opinion publique que les assassins. Le statut de « mercenaire » semblait être plus honorable que celui d’un tueur à gages, c’était presque injuste d’ailleurs. Un mercenaire même s’il était chargé de tuer, resterait toujours considérer comme un mercenaire, là où un type « normal » serait considéré comme un assassin ou un meurtrier. Qu’est-ce qui rendait un mercenaire légitime d’agir sans craindre d’être jugé ? Son employeur, bien sûr, c’était encore et toujours une histoire de rang dans la société.
- Disons que j’ai combattu plus d’une fois, tu te doutes que je suis bien plus vieux que j’en ai l’air.
La question de la jeune femme le rassura quelque peu, visiblement il n’était pas totalement à côté de la plaque et elle semblait le considérer comme un étant un mercenaire. La chose était un avantage certain et pour le moment il était plus sage d’en profiter.
- Tu étais au front, tu sais tout comme moi que personne ne se dispute une place en première ligne, on y envoie la piétaille, ceux dont la mort n’a pas d’importance. L’avantage d’être au cœur du combat c’est de pouvoir effacer les ardoises, si tu vois ce que j’veux dire.
S’engager était une solution idéale pour disparaître lorsque l’on était recherché, il suffisait de feindre la mort ou de prendre l’identité d’un brave bretteur qui de doute façon n’était plus en état d’assumer quoique ce soit.
- Après il y a bien sûr le chaos de la guerre, la sueur, la boue et le sang. Abattre ses adversaires et sortir victorieux d’un combat… vaincre la mort est une sensation grisante, ceux qui disent le contraire sont des menteurs qui n’assument pas qu’une partie d’eux-mêmes puisse s’accommoder du chaos et dans certains extrêmes en avoir besoin. Certains êtres sont taillés pour la guerre, que ce soit physiquement ou mentalement, faut-il encore avoir le bon sens nécessaire pour accepter ce fait.
Ils continuèrent de remonter la rue, l’eau ruisselait sur les bords des pavés rendant le tout légèrement glissant. La tête encore un peu embrumée, l’elfe préféra ne pas s’y risquer, ce n’était pas le moment de se briser le cou lors d’une mauvaise chute.
- « La princesse capricieuse », joli pléonasme, malgré tout je ne connais pas l’endroit. Je connais un peu la ville, mais je ne suis que de passage. La civilisation, les gens… très peu pour moi. J’imagine que de ton côté tu es de passage, mais ce n’est pas la première fois que tu viens non ?
Au moins il ne risquait pas d’y faire une mauvaise rencontre, enfin il l’espérait. L’avantage c’est qu’à cette heure les rues étaient désertes et de toute manière personne d’assez malin n’aurait eu envie d’affronter les trombes d’eau dégringolant des cieux. L’elfe n’appréciait pas particulièrement d’être trempé jusqu’aux os, avoir les vêtements collés à la peau n’était pas une sensation très agréable, fait qui ne semblait pas déranger sa camarade outre mesure. L’exilé s’ébroua finalement pour donner un peu de dignité à sa coupe de chien battu. Au fur et à mesure de leur progression, les rues se faisaient plus larges, les façades des bâtiments plus prestigieuses, cela indiquait clairement qu’ils étaient arrivés au quartier marchand, il ne restait plus qu’a trouvé ladite à espérer se mettre au sec.
- Visiblement on est au bon endroit, fontaine droit devant.
Invité
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- Plus vieux ? " Elle le regarda un moment avant de rendre son verdict. " J'aurais dit deux ou trois siècles. Peut-être quatre mais certainement pas plus de cinq. Tu es vraiment plus vieux ?
Elle faisait parti de ces gens pour lesquels l'échelle de temps humains n'était pas particulièrement plus parlante que celle d'espèces aux vies plus longues. Elle-même différait peu, mais sa famille par contre c'était une autre histoire. Elle ne le voyait pas beaucoup plus âgé que Shan ou Elzéar. Il n'avait pas dans le fond des yeux cet essoufflement des myriadénaires. Celui qu'il y avait dans les pupilles de Gail, Vindicare et tant d'autres. C'était discret, quelque chose de difficile à discerner, mais qui devenait plus évident à force de fréquenter des êtres âgés et de sentir leur esprit contre le sien.
Elle acquiesça. Oui elle voyait ce qu'il voulait dire. Elle avait eut un vague rire jaune lorsqu'il avait abordé la première ligne. Elle s'était précisément battue pour une place en première ligne mais cela importait peu. On les prenait déjà pour des fous à l'époque, ça ne la surprenait plus vraiment. Elle n'avait pas fait ça pour la reconnaissance.
- J'ai souvent travaillé avec des lames louées de tout poil. Il y avait plus de différence là-bas, tant que l'objectif était le même. Tu étais plus simple quand c'était la fin du monde. " souffla-t-elle avec une certaine dose d'ironie. Oui, elle se souvenait toujours de la guerre avec une certaine nostalgie malgré les pertes, le sang et l'horreur. " Et avec toutes les personnes étranges que j'ai rencontré, c'est même à une compagnie reconnue que je dois cette cicatrice. " Elle pointa vaguement son visage. " Des tarés sectaires au service d'une garce et se réclament du chaos et de la décadence. Alors les gens qui agitent le chaos comme quelque chose de bien et tentent d'en foutre partout c'est pas trop mon truc.
Elle fit un pas sur le côté pour éviter l'éclaboussure provoqué par les roues d'une lourde remorque tiré en sens inverse dans la rue calme, parfaitement à son aise dans le bordel météorologique. Elle avait bien lancé un regard sur la silhouette de son comparse, mais le manteau chargé d'eau et un peu trop grand était un choix parfait, le rendant aussi inintéressant qu'un nuage dans un ciel automnal.
- Mais je suis d'accord sur une chose : certaines personnes sont tailler pour la guerre, d'autres pas. Ceux qui sont chez eux dans la tempête et ceux qui se noient. " Elle coula un regard plus amusé à son comparse et ajouta. " Et voilà que je me retrouve a faire de la poésie sur la guerre avec un inconnu.
Elle avait répondu et posé ses propres limites mais ce qu'il avait dit n'était pas tombé dans l'oreille d'une sourde. C'était quelqu'un de dangereux. Non parce qu'il était instable comme il avait réagit dans l'auberge, mais parce qu'il était endurant. Parce que c'était un survivant. ... Et entre survivant, on se reconnait. Il manquait parfois des cases, des pièces, il y avait des fêlures, des morceaux cassés, détraqués, mais il y avait aussi cette force qui rendait la personne plus robuste et endurante que n'importe quelle autre. C'était pile le genre de personne qui constituaient les Limiers vétérans - ceux qui ne craquaient pas au bout de deux ou trois ans - et la plupart des cibles des Limiers également.
- Un homme des bois... " Elle leva un sourcil. ... Il n'avait rien d'un sauvageon et rien d'un membre de clan nomade non plus. Il n'avait même rien d'un reikois de la campagne. Autant, elle pouvait l'imaginer en rat des ruelles d'une grande ville, autant dans le fond d'une campagne arriérée... " Pas convaincue... J'aurais juré que tu passait plus de temps dans les grande ville.
Ils débouchèrent près de la large fontaine dans laquelle les gouttes rebondissaient en créant toutes sortes d'ondulations et de bruits ténus. Quelques bulles remontaient ça et là à cause des mouvements chaotiques, comme si de petits poissons se cachaient sous la surface. Elle passa tout près de la margelle et y laissa flotter ses doigts sur quelques pas avant de plaquer à nouveau ses cheveux en arrière, dévoilant l'entièreté de son visage à la fureur de la pluie battante.
- Je suis venu voir un ami. " il n'avait pas à savoir qu'elle cherchait des pistes pour soigner la cicatrice qu'elle portait au visage. " Et si, c'est ma première fois, mais on m'a fait visité. Et j'ai passé du temps ailleurs au Reike aussi. Mais ça ne vaut pas mon chez moi.
Un sourire de fierté et ils arrivaient devant une porte massive décorée de gros clous de cuivres. Le mur extérieur peint d'une frise ocre et jaune était dépourvu de fenêtre, enfermant dans son enceinte un bâtiment qu'on devinait riche et entouré de végétation malgré la région particulièrement aride. Un orage aussi fort que celui ci n'était pas courant et avec le sol détrempé, plusieurs toits plats et soubassements allaient être particulièrement inondés et demander une prise en main particulière aux habitants dans les jours à venir.
La porte était ouverte, donnant une un court chemin de pierres larges. Un garde était posté en retrait, tentant de s'abriter sous le seuil, la tête rentré dans les épaules, pour qu'aucun client indésirable ne vienne s'approcher des riches marchands qui fréquentaient cet endroit. En voyant Lorindol, il eut un léger geste, qu'il laissa tomber en voyant les vêtements détrempés mais onéreux de la jeune femme à son côté. Quant aux cicatrices ? Les Reikois s'en enorgueillissaient alors cela n'était certainement pas source de discrimination à l'entrée.
- Bonsoir. " lança-t-elle poliment au planton sans ralentir le pas.
Trois mètres plus loin, ils étaient à l'entrée. Une avancée soutenue par des colonnes ouvragées, faite pour protéger du soleil plutôt que de la pluie les accueillit avant même qu'ils ne passent la porte. Dégoulinante d'eau comme une serpillère, Rowena s'immobilisa et chassa la pluie de son visage des deux mains en soupirant. Le passage d'un état à un autre, voilà le plus enquiquinant dans sa vie.
- Et toi du coup ? D'où viens-tu ?
Elle émit un bref reniflement et examina son vêtement. Elle écarta un bras dans un gracieux mouvement fluide. L'eau agrippé à elle suivit le mouvement, formant une myriade de gouttelettes scintillantes dans la lumière des torchères qu'on avait laissé pour éclairé l'entrée. Ses cheveux, sa peau et ses vêtements furent instantanément séchés et dans la suite de son mouvement, la vague d'eau ainsi créée alla se poser un peu plus loin dans un parterre de fleur sous la pluie battante. Elle passa une main dans sa courte crinière en bataille, fraiche comme si elle sortait des thermes.
- Envie d'un coup de pouce ? " proposa-t-elle à Lorindol tout en remettant les pans de son sari en place.
Elle faisait parti de ces gens pour lesquels l'échelle de temps humains n'était pas particulièrement plus parlante que celle d'espèces aux vies plus longues. Elle-même différait peu, mais sa famille par contre c'était une autre histoire. Elle ne le voyait pas beaucoup plus âgé que Shan ou Elzéar. Il n'avait pas dans le fond des yeux cet essoufflement des myriadénaires. Celui qu'il y avait dans les pupilles de Gail, Vindicare et tant d'autres. C'était discret, quelque chose de difficile à discerner, mais qui devenait plus évident à force de fréquenter des êtres âgés et de sentir leur esprit contre le sien.
Elle acquiesça. Oui elle voyait ce qu'il voulait dire. Elle avait eut un vague rire jaune lorsqu'il avait abordé la première ligne. Elle s'était précisément battue pour une place en première ligne mais cela importait peu. On les prenait déjà pour des fous à l'époque, ça ne la surprenait plus vraiment. Elle n'avait pas fait ça pour la reconnaissance.
- J'ai souvent travaillé avec des lames louées de tout poil. Il y avait plus de différence là-bas, tant que l'objectif était le même. Tu étais plus simple quand c'était la fin du monde. " souffla-t-elle avec une certaine dose d'ironie. Oui, elle se souvenait toujours de la guerre avec une certaine nostalgie malgré les pertes, le sang et l'horreur. " Et avec toutes les personnes étranges que j'ai rencontré, c'est même à une compagnie reconnue que je dois cette cicatrice. " Elle pointa vaguement son visage. " Des tarés sectaires au service d'une garce et se réclament du chaos et de la décadence. Alors les gens qui agitent le chaos comme quelque chose de bien et tentent d'en foutre partout c'est pas trop mon truc.
Elle fit un pas sur le côté pour éviter l'éclaboussure provoqué par les roues d'une lourde remorque tiré en sens inverse dans la rue calme, parfaitement à son aise dans le bordel météorologique. Elle avait bien lancé un regard sur la silhouette de son comparse, mais le manteau chargé d'eau et un peu trop grand était un choix parfait, le rendant aussi inintéressant qu'un nuage dans un ciel automnal.
- Mais je suis d'accord sur une chose : certaines personnes sont tailler pour la guerre, d'autres pas. Ceux qui sont chez eux dans la tempête et ceux qui se noient. " Elle coula un regard plus amusé à son comparse et ajouta. " Et voilà que je me retrouve a faire de la poésie sur la guerre avec un inconnu.
Elle avait répondu et posé ses propres limites mais ce qu'il avait dit n'était pas tombé dans l'oreille d'une sourde. C'était quelqu'un de dangereux. Non parce qu'il était instable comme il avait réagit dans l'auberge, mais parce qu'il était endurant. Parce que c'était un survivant. ... Et entre survivant, on se reconnait. Il manquait parfois des cases, des pièces, il y avait des fêlures, des morceaux cassés, détraqués, mais il y avait aussi cette force qui rendait la personne plus robuste et endurante que n'importe quelle autre. C'était pile le genre de personne qui constituaient les Limiers vétérans - ceux qui ne craquaient pas au bout de deux ou trois ans - et la plupart des cibles des Limiers également.
- Un homme des bois... " Elle leva un sourcil. ... Il n'avait rien d'un sauvageon et rien d'un membre de clan nomade non plus. Il n'avait même rien d'un reikois de la campagne. Autant, elle pouvait l'imaginer en rat des ruelles d'une grande ville, autant dans le fond d'une campagne arriérée... " Pas convaincue... J'aurais juré que tu passait plus de temps dans les grande ville.
Ils débouchèrent près de la large fontaine dans laquelle les gouttes rebondissaient en créant toutes sortes d'ondulations et de bruits ténus. Quelques bulles remontaient ça et là à cause des mouvements chaotiques, comme si de petits poissons se cachaient sous la surface. Elle passa tout près de la margelle et y laissa flotter ses doigts sur quelques pas avant de plaquer à nouveau ses cheveux en arrière, dévoilant l'entièreté de son visage à la fureur de la pluie battante.
- Je suis venu voir un ami. " il n'avait pas à savoir qu'elle cherchait des pistes pour soigner la cicatrice qu'elle portait au visage. " Et si, c'est ma première fois, mais on m'a fait visité. Et j'ai passé du temps ailleurs au Reike aussi. Mais ça ne vaut pas mon chez moi.
Un sourire de fierté et ils arrivaient devant une porte massive décorée de gros clous de cuivres. Le mur extérieur peint d'une frise ocre et jaune était dépourvu de fenêtre, enfermant dans son enceinte un bâtiment qu'on devinait riche et entouré de végétation malgré la région particulièrement aride. Un orage aussi fort que celui ci n'était pas courant et avec le sol détrempé, plusieurs toits plats et soubassements allaient être particulièrement inondés et demander une prise en main particulière aux habitants dans les jours à venir.
La porte était ouverte, donnant une un court chemin de pierres larges. Un garde était posté en retrait, tentant de s'abriter sous le seuil, la tête rentré dans les épaules, pour qu'aucun client indésirable ne vienne s'approcher des riches marchands qui fréquentaient cet endroit. En voyant Lorindol, il eut un léger geste, qu'il laissa tomber en voyant les vêtements détrempés mais onéreux de la jeune femme à son côté. Quant aux cicatrices ? Les Reikois s'en enorgueillissaient alors cela n'était certainement pas source de discrimination à l'entrée.
- Bonsoir. " lança-t-elle poliment au planton sans ralentir le pas.
Trois mètres plus loin, ils étaient à l'entrée. Une avancée soutenue par des colonnes ouvragées, faite pour protéger du soleil plutôt que de la pluie les accueillit avant même qu'ils ne passent la porte. Dégoulinante d'eau comme une serpillère, Rowena s'immobilisa et chassa la pluie de son visage des deux mains en soupirant. Le passage d'un état à un autre, voilà le plus enquiquinant dans sa vie.
- Et toi du coup ? D'où viens-tu ?
Elle émit un bref reniflement et examina son vêtement. Elle écarta un bras dans un gracieux mouvement fluide. L'eau agrippé à elle suivit le mouvement, formant une myriade de gouttelettes scintillantes dans la lumière des torchères qu'on avait laissé pour éclairé l'entrée. Ses cheveux, sa peau et ses vêtements furent instantanément séchés et dans la suite de son mouvement, la vague d'eau ainsi créée alla se poser un peu plus loin dans un parterre de fleur sous la pluie battante. Elle passa une main dans sa courte crinière en bataille, fraiche comme si elle sortait des thermes.
- Envie d'un coup de pouce ? " proposa-t-elle à Lorindol tout en remettant les pans de son sari en place.
Invité
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- Plus de trois. T'es pas mauvaise en estimation. Si tu arrives à deviner les chiffres aux jeux de hasard alors on pourrait bien faire équipe, peut-être même que tu comptes les cartes ?
Plus de trois siècles… Une durée de vie largement suffisante pour explorer le vaste monde et en admirer toute la pourriture. Lorsque l’on possédait une espérance de vie comme la sienne, il valait mieux ne pas avoir peur de s’ennuyer. Une grande partie des elfes avait pour habitude de suivre ce que l’on nommait une voie. Magie, artisanat, martial, etc…
un elfe pouvait choisir d’évoluer dans une voie jusqu’à atteindre un niveau de perfection si important, qu’il pouvait changer de voie et de nouveau chercher à atteindre l’excellence. Tout cela était possible entre les murs de Mélorn, mais une fois dehors… les possibilités de carrière étaient moindres.
- Le chaos, la lumière, les titans… l’avantage des fanatiques c’est qu’ils trouvent toujours quelque chose à prôner. S’il existait une divinité du cul, j’veux bien parier qu’on verrait rapidement naître des groupes de détraqués. Je serais curieux de voir le recrutement des fidèles.
L’exilé évita à son tour la remorque en se collant au mur d’un des bâtiments bordant la rue.
- Un inconnu ? eh bien avec tout ce que l’on a traversé ensemble, heureusement que je ne m’vexe pas facilement.
Plaisanta-t-il en remontant le col trempé de son manteau, ce qui n’avait d’ailleurs aucun effet en termes de protection contre la pluie. Cette conversation lui permettait d’en apprendre un peu plus sur la jeune femme et sur son expérience du combat. Jusqu’alors elle avait su faire preuve de sang-froid et de réactivité, chose qui avait sans aucun doute permis à l’elfe de survivre quelques heures de plus. Même si d’apparence on aurait pu penser qu’il avait oublié la légère déconvenue à la sortie de l’auberge, ce n’était aucunement le cas, pire que cela, il bouillonnait intérieurement. Il n’avait qu’une envie, remettre la main sur ce fils de chien et lui casser chaque os un à un jusqu’à ce que mort s’ensuive. La justice dans tout ça ? La justice pouvait aller se faire mettre. Si dès le départ il n’avait jamais eu l’envie de faire passer l’individu sous l'œil avisé de la justice Reikoise, c’était à présent devenu une affaire personnelle. Bien sûr il ne serait pas simple pour lui d’agir ainsi avec sa nouvelle amie, à moins peut-être de présenter la chose sous le bon angle… Il aurait tout le temps de voir cela le moment venu, mais une chose était sûre : d’une façon ou d’une autre ce type allait couiner.
- Je pensais qu'avec ma tête les gens devineraient que j'étais plus un adepte de la solitude que de la compagnie.
L’elfe n’avait jamais compris le principe de payer pour une chose que l’on pouvait obtenir gratuitement, avec plus ou moins de facilité bien entendu. Cependant, un bordel était le lieu idéal pour entendre toutes sortes de rumeurs. En tant qu’assassin il était parfois intéressant d’y passer quelque temps afin de récolter toutes sortes d’informations, certaines étaient totalement inutiles, d’autres par contre… l’exilé avait plus d’une chose capable d’enrayer pour de bon la carrière d’un notable.
- On est jamais mieux que chez soi.
Encore fallait-il en avoir encore un chez soi. Bien sûr il y avait bien Melorn, mais la cité elfique était loin de lui rappeler les bons souvenirs. L’elfe y était retourné plusieurs fois, mais sans jamais parvenir à y rester plus de quelques jours. Tout était… si différent de ce qu’il avait connu. C’était une bien étrange sensation que d’avoir l’impression d’être un étranger dans la ville qui nous a vu naître.
À la vue du garde, comme pour toute autre figure d’autorité d’ailleurs, l’elfe se tendit légèrement. Le type se redressa légèrement, affermissant sa prise sur sa lance, mais se calma aussitôt en apercevant la jeune femme. L’effet fut si immédiat que l’elfe eut l'impression d’avoir tendu un laissez-passer pour calmer. Imitant la jeune femme, l’exilé se passa une main sur le visage et dans les cheveux, puis il s’attela à tenter de retirer le surplus d’eau absorbé par son manteau.
- De Melorn, comme beaucoup de types pompeux aux oreilles pointues, bien que j’espère ne pas être comme eux.
Même s’il n’était peut-être pas aussi pompeux et ennuyant que ses confrères, Lorindol restait un elfe, plus que ça, un ancien représentant de la noblesse. Malgré son accoutrement qui le faisait passer pour un vulgaire coupe-jarret, l’elfe était un fier représentant de sa race. Il était doté d’une grâce naturelle qui faisait souvent contraste avec son allure d’assass… de mercenaire. Le port de tête haut, il se fichait du jugement d'autrui, car la plupart des personnes qu’il croisait n’avaient pas une once de son talent, et de toute manière il lui suffisait de cligner des yeux pour voir une génération entière s’éteindre. Bien entendu tout cela était pour le moins difficile à remarquer une fois trempé comme un vieux cabot.
- Eh… Pourquoi pas ?
Incapable de se sécher lui-même… son image en prenait un coup.
Rien que tel que d'être au sec après une bonne rincée. La porte que l’elfe franchit était faite de bois sombre et finement ouvragé, recouverte de moulure et d’ornement parmi lesquelles il crut reconnaître la forme d’une sirène. Il n’avait jamais eu de goût prononcé pour l’art, mais son ancien statut lui permettait de reconnaître et d’apprécier les belles choses.
Le sol du hall d’entrée fait de dalles de marbre reliées entre elles par des bordures dorées était tout aussi finement travaillé que la porte d’entrée. La pièce était vaste, bien plus que toutes les auberges qu’il avait pu fréquenter jusqu’alors. Comparé à la richesse du lieu, le Passiflore n’était rien de plus qu’un bazar miteux où l’on pouvait acheter des épices. Les colonnes, le marbre, l’aménagement de l’espace parfaitement maîtrisé… tout cela lui rappelait sa demeure de jadis, constatation qui fit naître un goût amer dans sa bouche. Si sa camarade semblait être à sa place dans ce décor, lui avait tout juste l’air d’un paysan sorti de son trou, et dire que ce genre de lieu était auparavant son quotidien.
Au bout du hall, l’on pouvait apercevoir un escalier conduisant au premier étage du bâtiment. Juste au pied de celui-ci se tenait un homme sans doute chargé de l’accueil des riches marchands de passage dans l’établissement. Son regard se posa d’abord sur la jeune femme, puis c'est avec une certaine appréhension qu'il glissa sur la silhouette du paysan elfe.
- Madame bonsoir, monsieur… Que puis-je pour vous ? Puis-je récupérer vos effets ?
Plus de trois siècles… Une durée de vie largement suffisante pour explorer le vaste monde et en admirer toute la pourriture. Lorsque l’on possédait une espérance de vie comme la sienne, il valait mieux ne pas avoir peur de s’ennuyer. Une grande partie des elfes avait pour habitude de suivre ce que l’on nommait une voie. Magie, artisanat, martial, etc…
un elfe pouvait choisir d’évoluer dans une voie jusqu’à atteindre un niveau de perfection si important, qu’il pouvait changer de voie et de nouveau chercher à atteindre l’excellence. Tout cela était possible entre les murs de Mélorn, mais une fois dehors… les possibilités de carrière étaient moindres.
- Le chaos, la lumière, les titans… l’avantage des fanatiques c’est qu’ils trouvent toujours quelque chose à prôner. S’il existait une divinité du cul, j’veux bien parier qu’on verrait rapidement naître des groupes de détraqués. Je serais curieux de voir le recrutement des fidèles.
L’exilé évita à son tour la remorque en se collant au mur d’un des bâtiments bordant la rue.
- Un inconnu ? eh bien avec tout ce que l’on a traversé ensemble, heureusement que je ne m’vexe pas facilement.
Plaisanta-t-il en remontant le col trempé de son manteau, ce qui n’avait d’ailleurs aucun effet en termes de protection contre la pluie. Cette conversation lui permettait d’en apprendre un peu plus sur la jeune femme et sur son expérience du combat. Jusqu’alors elle avait su faire preuve de sang-froid et de réactivité, chose qui avait sans aucun doute permis à l’elfe de survivre quelques heures de plus. Même si d’apparence on aurait pu penser qu’il avait oublié la légère déconvenue à la sortie de l’auberge, ce n’était aucunement le cas, pire que cela, il bouillonnait intérieurement. Il n’avait qu’une envie, remettre la main sur ce fils de chien et lui casser chaque os un à un jusqu’à ce que mort s’ensuive. La justice dans tout ça ? La justice pouvait aller se faire mettre. Si dès le départ il n’avait jamais eu l’envie de faire passer l’individu sous l'œil avisé de la justice Reikoise, c’était à présent devenu une affaire personnelle. Bien sûr il ne serait pas simple pour lui d’agir ainsi avec sa nouvelle amie, à moins peut-être de présenter la chose sous le bon angle… Il aurait tout le temps de voir cela le moment venu, mais une chose était sûre : d’une façon ou d’une autre ce type allait couiner.
- Je pensais qu'avec ma tête les gens devineraient que j'étais plus un adepte de la solitude que de la compagnie.
L’elfe n’avait jamais compris le principe de payer pour une chose que l’on pouvait obtenir gratuitement, avec plus ou moins de facilité bien entendu. Cependant, un bordel était le lieu idéal pour entendre toutes sortes de rumeurs. En tant qu’assassin il était parfois intéressant d’y passer quelque temps afin de récolter toutes sortes d’informations, certaines étaient totalement inutiles, d’autres par contre… l’exilé avait plus d’une chose capable d’enrayer pour de bon la carrière d’un notable.
- On est jamais mieux que chez soi.
Encore fallait-il en avoir encore un chez soi. Bien sûr il y avait bien Melorn, mais la cité elfique était loin de lui rappeler les bons souvenirs. L’elfe y était retourné plusieurs fois, mais sans jamais parvenir à y rester plus de quelques jours. Tout était… si différent de ce qu’il avait connu. C’était une bien étrange sensation que d’avoir l’impression d’être un étranger dans la ville qui nous a vu naître.
À la vue du garde, comme pour toute autre figure d’autorité d’ailleurs, l’elfe se tendit légèrement. Le type se redressa légèrement, affermissant sa prise sur sa lance, mais se calma aussitôt en apercevant la jeune femme. L’effet fut si immédiat que l’elfe eut l'impression d’avoir tendu un laissez-passer pour calmer. Imitant la jeune femme, l’exilé se passa une main sur le visage et dans les cheveux, puis il s’attela à tenter de retirer le surplus d’eau absorbé par son manteau.
- De Melorn, comme beaucoup de types pompeux aux oreilles pointues, bien que j’espère ne pas être comme eux.
Même s’il n’était peut-être pas aussi pompeux et ennuyant que ses confrères, Lorindol restait un elfe, plus que ça, un ancien représentant de la noblesse. Malgré son accoutrement qui le faisait passer pour un vulgaire coupe-jarret, l’elfe était un fier représentant de sa race. Il était doté d’une grâce naturelle qui faisait souvent contraste avec son allure d’assass… de mercenaire. Le port de tête haut, il se fichait du jugement d'autrui, car la plupart des personnes qu’il croisait n’avaient pas une once de son talent, et de toute manière il lui suffisait de cligner des yeux pour voir une génération entière s’éteindre. Bien entendu tout cela était pour le moins difficile à remarquer une fois trempé comme un vieux cabot.
- Eh… Pourquoi pas ?
Incapable de se sécher lui-même… son image en prenait un coup.
***
Rien que tel que d'être au sec après une bonne rincée. La porte que l’elfe franchit était faite de bois sombre et finement ouvragé, recouverte de moulure et d’ornement parmi lesquelles il crut reconnaître la forme d’une sirène. Il n’avait jamais eu de goût prononcé pour l’art, mais son ancien statut lui permettait de reconnaître et d’apprécier les belles choses.
Le sol du hall d’entrée fait de dalles de marbre reliées entre elles par des bordures dorées était tout aussi finement travaillé que la porte d’entrée. La pièce était vaste, bien plus que toutes les auberges qu’il avait pu fréquenter jusqu’alors. Comparé à la richesse du lieu, le Passiflore n’était rien de plus qu’un bazar miteux où l’on pouvait acheter des épices. Les colonnes, le marbre, l’aménagement de l’espace parfaitement maîtrisé… tout cela lui rappelait sa demeure de jadis, constatation qui fit naître un goût amer dans sa bouche. Si sa camarade semblait être à sa place dans ce décor, lui avait tout juste l’air d’un paysan sorti de son trou, et dire que ce genre de lieu était auparavant son quotidien.
Au bout du hall, l’on pouvait apercevoir un escalier conduisant au premier étage du bâtiment. Juste au pied de celui-ci se tenait un homme sans doute chargé de l’accueil des riches marchands de passage dans l’établissement. Son regard se posa d’abord sur la jeune femme, puis c'est avec une certaine appréhension qu'il glissa sur la silhouette du paysan elfe.
- Madame bonsoir, monsieur… Que puis-je pour vous ? Puis-je récupérer vos effets ?
- hrp:
- le réceptionniste parle en : #cc99ff
Invité
Invité
- Désolée, je ne compte pas les cartes. ça attire trop de problèmes. " avait-elle seulement laisser échappé sur un sourire.
Tout en le dépouillant de l'eau qui gorgeait chaque fibre de ses vêtements, Rowena avait retenu un rire. Melorn... Cela faisait plus d'une fois qu'elle en entendait parler et à chaque fois par des gens un peu hors normes de cette glorieuse contrée... De préférences des gens qui avaient décidé de vivre loin de là-bas. Elle imaginait assez mal Lorindol vivre dans un endroit où chaque acte était payé en service et où la principale préoccupation était de rendre service à la communauté.
- C'est drôle. La dernière melornienne que j'ai croisé était une naine. Une enchanteresse de grand talent... Mais elle non plus n'était pas trop pressée d'être associée au côté pompeux à longues oreilles.
Elle ne posa pas plus de question. Elle aurait pu. Elle en avait quelques unes sous le coude. Mais pour l'instant, mieux valait laisser croire que les différentes pièces du puzzle restaient éparses et sans lien entre elles, jusqu'à savoir exactement dans quel guêpier elle s'était encore fourrée. Dans un bruit d'éclaboussure, l'eau retourna nourrir les plantes et changer le sol trop sec en boue gluante.
A l'intérieur l'ambiance était... Moins chaleureuse qu'elle ne l'aurait cru. A minuit passé, les bonnes gens étaient montés se coucher ou rentré chez eux. Le grand hall était vide et silencieux. Les membres du personnels avaient maladroitement essayé de claquemurer l'accès à la cour intérieur pour que l'eau ne rentrer pas, fermant les volets en ajoutant des draps et des planches sur toute la moitié basse.
Les moulures en bois qui cernaient la porte continuaient discrètement à l'intérieur, décorant le tour de certains piliers. Rowena glissa à demi sur les dalles de marbres, se reprenant in extremis à cause de ses sandales boueuses. La prochaine fois, elle penserait à les sécher aussi... Enfin le pire avait été évité et elle arriva entière près de l'homme vêtu richement, mais pas suffisamment pour faire de l'ombres à ses clients.
- Bonsoir, messire. Est-ce qu'il vous resterait une chambre pour la nuit ?
L'homme fronça les sourcils, les regardant l'un puis l'autre, et se fendit d'un air désolé en s'adressant directement au mâle du duo.
- Navré mais...
- Pardonnez-moi, je crois que je me suis mal faite comprendre. " Immédiatement, la jeune femme s'était raidie. Étant donné sa haute taille et sa stature ancrée, se rendre imposante n'était pas trop le soucis et l'homme eu l'air un peu surpris d'une si vive interruption. Foutus Reikois et leur société arriérée inégalitaire...
D'une main, elle fouilla dans sa sacoche et en tira sa bourse
- Notre réservation à l'Etoile du soir a été perdue. Je me lève tôt pour un entretient au palais et je n'ai pas le temps de compter les bouts de chandelle. Il est hors de question que nous repartions sous cette pluie torrentielle. Trouvez-nous une chambre pour deux. La soiré a été assez longue comme ça. " Elle tira trois pièces d'or, soit plusieurs semaines de salaires pour un ouvrier moyen et ajouta avec un sourire. " Vous avez un quart d'heure. Après quoi vous expliquerez à l'Esprit pourquoi Dame Dactyle Vespera ne peux pas s'empêcher de bailler pendant l'entretien. Vespera avec un seul R.
L'homme cilla deux fois, avant d'empocher l'argent et de s'excuser rapidement, un peu fébrile. L'idée de devoir expliquer quoi que ce soit à un membre du palais ne semblait pas vraiment le rassuré. Étant donné que Tensaï avait déjà plusieurs fois fait empaler les têtes de ceux qui lui avaient déplus, elle ne pouvait qu'éprouver une pointe de compassion pour lui.
- Vous pouvez attendre dans ce salon, je viens vous chercher dès que la chambre est faites.
- Merci bien.
Ponctuant son accord d'un hochement de tête, Rowena le laissa s'éloigner et soupira son agacement.
- ça ne fait pas longtemps que je suis là, mais le sexisme reikois commence à doucement me fatigué. " grommela-t-elle en s'appuyant sur le petit pupitre où l'homme avait noté quelques mots avant de s'enfuir à toute jambe, visiblement peu encline à aller attendre sagement dans le salon qu'on lui avait indiqué.
Elle ne pensa pas un instant que Lorindol pourrait se méprendre sur le fait qu'elle n'ai demandé d'une chambre. La dimension stratégique et sécuritaire était totalement évidente, sans parler de l'aspect financier. Elle ne voyait pas son allure de paysan et ne se préoccupait pas de ce dont ils pouvaient avoir l'air tous les deux. De toute façon, le nom qu'elle avait donné était celui d'une femme qu'elle haïssait pour d'excellentes raison et qui passait son temps à tuer ou à baiser absolument tout ce qui avait le malheur de se trouver sur sa route, alors elle n'en avait pas grand chose à foutre. Mais, consciente que son mouvement d'humeur pouvait aussi jeter un froid, elle lui envoya sur un ton amusé mais tout de même un peu fière :
- ça t'ira niveau oreiller en duvet de canard ? Quelques heures de repos et on en finira rapidement.
Assez rapidement, l'homme revint pour leur apprendre que finalement, une chambre était prête et à leur disposition. Ils reçurent deux clefs et furent guidé dans les escaliers jusqu'au second étage. Derrière une porte solide à la serrure en bronze, une grande pièce donnant sur une petite terrasse extérieure avait été claquemurée comme le rez-de-chaussée. La décoration tout en frises et en liserés d'or sentait bon l'orient et le reike ancien avec une touche de modernité. D'un côté un large lit double. De l'autre un paravent fermé bordait un coin de toilette dans lequel glougloutait paisiblement une sorte de petite fontaine d'eau chaude sortant d'un bec métallique à mi-hauteur d'homme et s'écoulant dans un amas de galet quelques pouces plus bas, laissant juste l'espace de remplir confortablement un récipient.
Tout en le dépouillant de l'eau qui gorgeait chaque fibre de ses vêtements, Rowena avait retenu un rire. Melorn... Cela faisait plus d'une fois qu'elle en entendait parler et à chaque fois par des gens un peu hors normes de cette glorieuse contrée... De préférences des gens qui avaient décidé de vivre loin de là-bas. Elle imaginait assez mal Lorindol vivre dans un endroit où chaque acte était payé en service et où la principale préoccupation était de rendre service à la communauté.
- C'est drôle. La dernière melornienne que j'ai croisé était une naine. Une enchanteresse de grand talent... Mais elle non plus n'était pas trop pressée d'être associée au côté pompeux à longues oreilles.
Elle ne posa pas plus de question. Elle aurait pu. Elle en avait quelques unes sous le coude. Mais pour l'instant, mieux valait laisser croire que les différentes pièces du puzzle restaient éparses et sans lien entre elles, jusqu'à savoir exactement dans quel guêpier elle s'était encore fourrée. Dans un bruit d'éclaboussure, l'eau retourna nourrir les plantes et changer le sol trop sec en boue gluante.
A l'intérieur l'ambiance était... Moins chaleureuse qu'elle ne l'aurait cru. A minuit passé, les bonnes gens étaient montés se coucher ou rentré chez eux. Le grand hall était vide et silencieux. Les membres du personnels avaient maladroitement essayé de claquemurer l'accès à la cour intérieur pour que l'eau ne rentrer pas, fermant les volets en ajoutant des draps et des planches sur toute la moitié basse.
Les moulures en bois qui cernaient la porte continuaient discrètement à l'intérieur, décorant le tour de certains piliers. Rowena glissa à demi sur les dalles de marbres, se reprenant in extremis à cause de ses sandales boueuses. La prochaine fois, elle penserait à les sécher aussi... Enfin le pire avait été évité et elle arriva entière près de l'homme vêtu richement, mais pas suffisamment pour faire de l'ombres à ses clients.
- Bonsoir, messire. Est-ce qu'il vous resterait une chambre pour la nuit ?
L'homme fronça les sourcils, les regardant l'un puis l'autre, et se fendit d'un air désolé en s'adressant directement au mâle du duo.
- Navré mais...
- Pardonnez-moi, je crois que je me suis mal faite comprendre. " Immédiatement, la jeune femme s'était raidie. Étant donné sa haute taille et sa stature ancrée, se rendre imposante n'était pas trop le soucis et l'homme eu l'air un peu surpris d'une si vive interruption. Foutus Reikois et leur société arriérée inégalitaire...
D'une main, elle fouilla dans sa sacoche et en tira sa bourse
- Notre réservation à l'Etoile du soir a été perdue. Je me lève tôt pour un entretient au palais et je n'ai pas le temps de compter les bouts de chandelle. Il est hors de question que nous repartions sous cette pluie torrentielle. Trouvez-nous une chambre pour deux. La soiré a été assez longue comme ça. " Elle tira trois pièces d'or, soit plusieurs semaines de salaires pour un ouvrier moyen et ajouta avec un sourire. " Vous avez un quart d'heure. Après quoi vous expliquerez à l'Esprit pourquoi Dame Dactyle Vespera ne peux pas s'empêcher de bailler pendant l'entretien. Vespera avec un seul R.
L'homme cilla deux fois, avant d'empocher l'argent et de s'excuser rapidement, un peu fébrile. L'idée de devoir expliquer quoi que ce soit à un membre du palais ne semblait pas vraiment le rassuré. Étant donné que Tensaï avait déjà plusieurs fois fait empaler les têtes de ceux qui lui avaient déplus, elle ne pouvait qu'éprouver une pointe de compassion pour lui.
- Vous pouvez attendre dans ce salon, je viens vous chercher dès que la chambre est faites.
- Merci bien.
Ponctuant son accord d'un hochement de tête, Rowena le laissa s'éloigner et soupira son agacement.
- ça ne fait pas longtemps que je suis là, mais le sexisme reikois commence à doucement me fatigué. " grommela-t-elle en s'appuyant sur le petit pupitre où l'homme avait noté quelques mots avant de s'enfuir à toute jambe, visiblement peu encline à aller attendre sagement dans le salon qu'on lui avait indiqué.
Elle ne pensa pas un instant que Lorindol pourrait se méprendre sur le fait qu'elle n'ai demandé d'une chambre. La dimension stratégique et sécuritaire était totalement évidente, sans parler de l'aspect financier. Elle ne voyait pas son allure de paysan et ne se préoccupait pas de ce dont ils pouvaient avoir l'air tous les deux. De toute façon, le nom qu'elle avait donné était celui d'une femme qu'elle haïssait pour d'excellentes raison et qui passait son temps à tuer ou à baiser absolument tout ce qui avait le malheur de se trouver sur sa route, alors elle n'en avait pas grand chose à foutre. Mais, consciente que son mouvement d'humeur pouvait aussi jeter un froid, elle lui envoya sur un ton amusé mais tout de même un peu fière :
- ça t'ira niveau oreiller en duvet de canard ? Quelques heures de repos et on en finira rapidement.
Assez rapidement, l'homme revint pour leur apprendre que finalement, une chambre était prête et à leur disposition. Ils reçurent deux clefs et furent guidé dans les escaliers jusqu'au second étage. Derrière une porte solide à la serrure en bronze, une grande pièce donnant sur une petite terrasse extérieure avait été claquemurée comme le rez-de-chaussée. La décoration tout en frises et en liserés d'or sentait bon l'orient et le reike ancien avec une touche de modernité. D'un côté un large lit double. De l'autre un paravent fermé bordait un coin de toilette dans lequel glougloutait paisiblement une sorte de petite fontaine d'eau chaude sortant d'un bec métallique à mi-hauteur d'homme et s'écoulant dans un amas de galet quelques pouces plus bas, laissant juste l'espace de remplir confortablement un récipient.
Invité
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Lorindol fut légèrement surpris de voir le regard du type chargé de l’accueil se poser sur lui. Certes c’était un homme et donc l’équivalent d’un seigneur et maître sur les terres du Reike par rapport à une femme, mais il suffisait de le regarder deux secondes pour comprendre qu’il ne savait absolument pas ce qu’il foutait là. D’un coup la jeune femme haussa le ton, visiblement le réceptionniste avait fait son petit numéro à la mauvaise personne.
Sa camarade lancée, l’elfe préféra rester silencieux, il croisa les bras et se contenta d’afficher une mine sombre, bien trop heureux de ne pas être à l’origine du haussement de ton pour une fois. Rowena, bien qu’elle soit une femme dotée d’un charme certain, était plutôt grande et solidement bâtie, l’elfe n’avait pas manqué de remarquer sa musculature finement taillée. Même si l’elfe disposait de certaines compétences en matière de combat, il aurait sans aucun doute pesé le pour et le contre avant de provoquer un adversaire de cette stature. Si même lui aurait l’idée d’éviter une altercation, alors facile d’imaginer l’état du réceptionniste que mesurait une tête de moins que la jeune femme. Le bougre avait surtout intérêt à trouver une chambre rapidement avant de prendre une « grande claque de bon fonctionnement ». Une fois les pièces empochées, il ne tarda pas à disparaître, l’elfe le suivit jusqu’à ce que celui-ci se glisse derrière une colonne. Malgré tout, il ne put s’empêcher une petite pique concernant le sexisme.
- Et encore tu n’as rien vu, tu sais qu’il va te demander de faire le lit toi-même ? Je plaisante, pas la peine de s'énerver.
Il avait jugé plus judicieux de calmer le jeu tout de suite plutôt que de risquer de recevoir un coup, il y avait visiblement certains sujets sur lesquels il valait mieux ne pas trop appuyer. D’ailleurs à propos de la chambre, l’elfe se trouvait dans une situation plus ou moins fâcheuse. Jusqu’à présent la jeune femme l’avait sauvé deux fois, et en plus elle lui payait une chambre. L’elfe commençait à être redevable de pas mal de choses et il n’aimait pas cela. Il avait l’habitude des échanges de bon procédé, mais à ce train-là il allait devoir enfiler une tenue de soubrette pour régler ses dettes.
- Je dois avouer que l’endroit dégage un certain raffinement, j’essayerai de voler un oreiller historique. Enfin… je veux dire emprunter pour une durée indéterminée, je ne voudrais pas être un criminel qui risquerait de faire vibrer ton côté justicière. Le terrible voleur d’oreiller d’Ikusa, un monstre parmi les ombres…
Il avait malgré lui tendu une perche et s’attendait à en prendre un coup derrière la tête. Fort heureusement pour lui le réceptionniste fit son grand retour coupant tout éventuel retour de bâton, du moins pour l’instant.
Jusqu’à présent le fait d’avoir une chambre pour deux ne l’avait pas vraiment dérangé, naturellement l’elfe imaginait que dans un établissement de cette gamme, la chambre devait sans doute être pourvue d’un sofa dans lequel il pourrait se vautrer. Cependant, lorsqu’il passa la porte, il fut surpris de ne trouver qu’un grand lit double. Il y avait un petit coin toilette derrière un paravent, une salle d’eau plus spacieuse à l’arrière de la chambre, dissimulée derrière un pan de mur coulissant légèrement entrouvert, quelques coussins disposés ça et là dans une sorte de coin repos, mais pas de sofa. La surprise pu se lire sur son visage durant quelques secondes, mais il ne dit rien pour autant, il n’allait quand même pas jouer la pucelle effarouchée à propos du fait de devoir passer la nuit avec une femme.
Le type de l’accueil fait un pas dans la chambre, puis il se racla la gorge.
- Je me suis permis de faire préparer des tenues plus adéquates pour votre nuit dans notre établissement, vous les trouverez respectivement dans la salle d’eau qui se trouve de l’autre côté du mur au fond. J’ai aussi jugé bon de faire acheminer suffisamment d’eau chaude pour deux bains, ou un seul selon votre bon plaisir. Je pourrai peut-être vou...
- Ouais ça, merci de faire ton travail.
Lorindol s’avança pour faire reculer le bonhomme et il lui claqua la porte au nez, persuadé que le type espérait un petit pourboire. L’exilé examina une nouvelle fois la pièce à la recherche d’un sofa qui n’y était toujours pas. La chambre était vaste, peut-être même un peu trop, c’était clairement le genre d’endroit où il n’aurait jamais cru passer une nuit, à moins de voler l’identité d’un riche dignitaire. L’elfe jeta un coup d'œil au coussin en se disant qu’il pourrait de toute façon dormir dessus au besoin.
- Même pas besoin de faire le lit, il est déjà fait.
Sentant bien qu’il était en train de se lancer sur un terrain boueux avec déjà plein de traces de botte, l’elfe tenta quelque chose dans l’espoir que la pique passe inaperçue. Il se dirigea vers le paravent qu’il replia et passa une main sous le filet d’eau de la petite fontaine.
- De l’eau chaude ici aussi, le grand luxe… Je suis sûr qu’il doit y avoir des brosses pour se frotter le dos.
Il n’était pas sûr que cela fonctionne réellement, mais c’était toujours mieux que de rester planqué comme une pique au milieu de la chambre en restant silencieux.
- Tu peux aller te laver en première si tu veux, pendant ce temps j’monte la garde, au cas où le type revienne demandé si les peignoirs sont assez doux pour nous.
Sa camarade lancée, l’elfe préféra rester silencieux, il croisa les bras et se contenta d’afficher une mine sombre, bien trop heureux de ne pas être à l’origine du haussement de ton pour une fois. Rowena, bien qu’elle soit une femme dotée d’un charme certain, était plutôt grande et solidement bâtie, l’elfe n’avait pas manqué de remarquer sa musculature finement taillée. Même si l’elfe disposait de certaines compétences en matière de combat, il aurait sans aucun doute pesé le pour et le contre avant de provoquer un adversaire de cette stature. Si même lui aurait l’idée d’éviter une altercation, alors facile d’imaginer l’état du réceptionniste que mesurait une tête de moins que la jeune femme. Le bougre avait surtout intérêt à trouver une chambre rapidement avant de prendre une « grande claque de bon fonctionnement ». Une fois les pièces empochées, il ne tarda pas à disparaître, l’elfe le suivit jusqu’à ce que celui-ci se glisse derrière une colonne. Malgré tout, il ne put s’empêcher une petite pique concernant le sexisme.
- Et encore tu n’as rien vu, tu sais qu’il va te demander de faire le lit toi-même ? Je plaisante, pas la peine de s'énerver.
Il avait jugé plus judicieux de calmer le jeu tout de suite plutôt que de risquer de recevoir un coup, il y avait visiblement certains sujets sur lesquels il valait mieux ne pas trop appuyer. D’ailleurs à propos de la chambre, l’elfe se trouvait dans une situation plus ou moins fâcheuse. Jusqu’à présent la jeune femme l’avait sauvé deux fois, et en plus elle lui payait une chambre. L’elfe commençait à être redevable de pas mal de choses et il n’aimait pas cela. Il avait l’habitude des échanges de bon procédé, mais à ce train-là il allait devoir enfiler une tenue de soubrette pour régler ses dettes.
- Je dois avouer que l’endroit dégage un certain raffinement, j’essayerai de voler un oreiller historique. Enfin… je veux dire emprunter pour une durée indéterminée, je ne voudrais pas être un criminel qui risquerait de faire vibrer ton côté justicière. Le terrible voleur d’oreiller d’Ikusa, un monstre parmi les ombres…
Il avait malgré lui tendu une perche et s’attendait à en prendre un coup derrière la tête. Fort heureusement pour lui le réceptionniste fit son grand retour coupant tout éventuel retour de bâton, du moins pour l’instant.
Jusqu’à présent le fait d’avoir une chambre pour deux ne l’avait pas vraiment dérangé, naturellement l’elfe imaginait que dans un établissement de cette gamme, la chambre devait sans doute être pourvue d’un sofa dans lequel il pourrait se vautrer. Cependant, lorsqu’il passa la porte, il fut surpris de ne trouver qu’un grand lit double. Il y avait un petit coin toilette derrière un paravent, une salle d’eau plus spacieuse à l’arrière de la chambre, dissimulée derrière un pan de mur coulissant légèrement entrouvert, quelques coussins disposés ça et là dans une sorte de coin repos, mais pas de sofa. La surprise pu se lire sur son visage durant quelques secondes, mais il ne dit rien pour autant, il n’allait quand même pas jouer la pucelle effarouchée à propos du fait de devoir passer la nuit avec une femme.
Le type de l’accueil fait un pas dans la chambre, puis il se racla la gorge.
- Je me suis permis de faire préparer des tenues plus adéquates pour votre nuit dans notre établissement, vous les trouverez respectivement dans la salle d’eau qui se trouve de l’autre côté du mur au fond. J’ai aussi jugé bon de faire acheminer suffisamment d’eau chaude pour deux bains, ou un seul selon votre bon plaisir. Je pourrai peut-être vou...
- Ouais ça, merci de faire ton travail.
Lorindol s’avança pour faire reculer le bonhomme et il lui claqua la porte au nez, persuadé que le type espérait un petit pourboire. L’exilé examina une nouvelle fois la pièce à la recherche d’un sofa qui n’y était toujours pas. La chambre était vaste, peut-être même un peu trop, c’était clairement le genre d’endroit où il n’aurait jamais cru passer une nuit, à moins de voler l’identité d’un riche dignitaire. L’elfe jeta un coup d'œil au coussin en se disant qu’il pourrait de toute façon dormir dessus au besoin.
- Même pas besoin de faire le lit, il est déjà fait.
Sentant bien qu’il était en train de se lancer sur un terrain boueux avec déjà plein de traces de botte, l’elfe tenta quelque chose dans l’espoir que la pique passe inaperçue. Il se dirigea vers le paravent qu’il replia et passa une main sous le filet d’eau de la petite fontaine.
- De l’eau chaude ici aussi, le grand luxe… Je suis sûr qu’il doit y avoir des brosses pour se frotter le dos.
Il n’était pas sûr que cela fonctionne réellement, mais c’était toujours mieux que de rester planqué comme une pique au milieu de la chambre en restant silencieux.
- Tu peux aller te laver en première si tu veux, pendant ce temps j’monte la garde, au cas où le type revienne demandé si les peignoirs sont assez doux pour nous.
Invité
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A sa boutade concernant le lit, elle n'avait que levé un sourcil. Elle avait travaillé avec des militaires de tout poil, dont des reikois, alors ce n'était pas la première fois il en fallait beaucoup pour qu'elle sorte de ses gonds... Mais un coup de pression de temps à autre ne faisait pas de mal pour remettre en place les imbéciles.
A celle concernant l'oreiller, en revanche, elle avait carrément rit avec une sincérité innocente. Elle voyait d'ici le terriiiible voleur d'oreiller sévissant à Ikuza. Consciente qu'il tentait sûrement de tâter le terrain, elle ne trouvait pas moins l'image particulièrement drôle et surréaliste par rapport aux horreurs qu'elle traquait d'ordinaire. La loi était une chose. La culpabilité établie par un tribunal une autre... Et la justice en était encore une troisième. Heureusement pour elle, la troisième n'était pas souvent un point d'interrogation dans le travail de la républicaine. Quand on en arrive à traquer des meurtriers cannibales, des abuseurs d'enfants, des nécromanciens décimant des villages entiers et des violeurs multirécidivistes, savoir si couper la main d'un voleur était juste ou injuste était très très loin de ses préoccupation quotidiennes. De plus, ce genre de délit particulièrement "mignon" en comparaison déclenchait généralement deux réactions en fonctions des Limiers : les légalistes qui étaient près à les enfermé parmi les pires criminels parce que la loi c'est la loi, ou une sorte d'amusement tolérant de la part de ceux qui ont seulement vue trop de choses horribles en trop peu de temps.
- Il ne tien qu'à toi de faire le bon choix pour ne pas devenir le légendaire et redoutable séquestrateur de literie ! " lui lança-t-elle, hilare, avant que leur hôte ne revienne. En pur jeu, elle s'était fendu d'un mouvement théâtral qui surpris le pauvre homme qui surgit derrière elle.
Arrivé dans la chambre, Rowena ne se gêna pas pour faire un premier tour, repérant machinalement les lieux et les accès tout en vérifiant l'aura magique de l'endroit. Aucun sort actif si ce n'est celui qui faisait circuler l'eau et celui qui gardait la température agréable. Aucune oreille indiscrète et les personnes dans les chambres voisines n'étaient pas non plus des mages avertis.
Elle venait de se laisser tomber sur le bout du lit pour retirer ses sandales couvertes de boue lorsque l'elfe reconduit leur guide à la porte manu militari. Elle pouffa.
- Tu vois qu'il t'insupporte toi aussi... Et tu peux arrêter avec les femmes au ménage, ça m'évitera d'avoir envie de t’étouffer avec un oreiller en duvet de canard.
Elle se releva pour poser ses chaussures près de la porte d'entrée histoire d'éviter d'en foutre partout... Enfin ses pieds étaient pas vraiment dans un meilleur état. Elle esquissa un nouveau sourire lorsqu'il fut question de la brosse pour gratter le dos. Le pire c'est qu'il n'avait probablement pas tort. Dans ce genre d'endroit, il y avait toujours un nombre de babioles improbables pour que les riches n'aient à s'inquiéter de rien... Et leurs serviteurs de tout. Bon sang le nombre de fois où... Mais bref. Elle s'étira de tout son long.
Plus important que de ressasser le passer, il y avait le présent et maintenant qu'ils étaient à l'abri des regards et des oreilles, elle pouvait décemment estimer où elle mettait les pieds... Et la dernière réflexion de Lorindol lui fit réaliser que c'était autant au sens propre qu'au figuré d'ailleurs.
- Je vais juste me rincer et la salle d'eau est à toi. Je n'ai pas froid.
Ses dernières ablutions dataient du début de soirée et l'eau de pluie n'était pas quelque chose de sale. Laissant la porte ouverte, elle rinça simplement ses jambes et ses sandales avant de revenir dans la chambre. L'immense pan de tissus ouvragé qui entourait son corps avait été défait, la laissant en jupe longue et brassière. Les deux étaient assez sobres, taillés dans un tissus sombre discrètement brodé. Elle disposa le tissus ornementa sur le paravent tout en indiquant sobrement.
- Tu peux y aller, je veille. Prend le temps qu'il te faut. Le sang ça colle et je préfèrerai éviter qu'on puisse te pister avec des chiens ou des vampires.
Une fois qu'il serait sorti, elle avait deux questions lourdes de sens à poser. Pourquoi pas le faire dès à présent puisqu'elles pouvaient également arrêter leur coopération nette ? En un mot : la politesse. Au moins, s'il s'agissait véritablement d'un monstre plus dangereux que l'exploseur de tête qu'ils suivaient, il aurait pu reprendre un minimum son souffle. Propre ou sale, de toute façon son aura ne changerait pas.
A celle concernant l'oreiller, en revanche, elle avait carrément rit avec une sincérité innocente. Elle voyait d'ici le terriiiible voleur d'oreiller sévissant à Ikuza. Consciente qu'il tentait sûrement de tâter le terrain, elle ne trouvait pas moins l'image particulièrement drôle et surréaliste par rapport aux horreurs qu'elle traquait d'ordinaire. La loi était une chose. La culpabilité établie par un tribunal une autre... Et la justice en était encore une troisième. Heureusement pour elle, la troisième n'était pas souvent un point d'interrogation dans le travail de la républicaine. Quand on en arrive à traquer des meurtriers cannibales, des abuseurs d'enfants, des nécromanciens décimant des villages entiers et des violeurs multirécidivistes, savoir si couper la main d'un voleur était juste ou injuste était très très loin de ses préoccupation quotidiennes. De plus, ce genre de délit particulièrement "mignon" en comparaison déclenchait généralement deux réactions en fonctions des Limiers : les légalistes qui étaient près à les enfermé parmi les pires criminels parce que la loi c'est la loi, ou une sorte d'amusement tolérant de la part de ceux qui ont seulement vue trop de choses horribles en trop peu de temps.
- Il ne tien qu'à toi de faire le bon choix pour ne pas devenir le légendaire et redoutable séquestrateur de literie ! " lui lança-t-elle, hilare, avant que leur hôte ne revienne. En pur jeu, elle s'était fendu d'un mouvement théâtral qui surpris le pauvre homme qui surgit derrière elle.
Arrivé dans la chambre, Rowena ne se gêna pas pour faire un premier tour, repérant machinalement les lieux et les accès tout en vérifiant l'aura magique de l'endroit. Aucun sort actif si ce n'est celui qui faisait circuler l'eau et celui qui gardait la température agréable. Aucune oreille indiscrète et les personnes dans les chambres voisines n'étaient pas non plus des mages avertis.
Elle venait de se laisser tomber sur le bout du lit pour retirer ses sandales couvertes de boue lorsque l'elfe reconduit leur guide à la porte manu militari. Elle pouffa.
- Tu vois qu'il t'insupporte toi aussi... Et tu peux arrêter avec les femmes au ménage, ça m'évitera d'avoir envie de t’étouffer avec un oreiller en duvet de canard.
Elle se releva pour poser ses chaussures près de la porte d'entrée histoire d'éviter d'en foutre partout... Enfin ses pieds étaient pas vraiment dans un meilleur état. Elle esquissa un nouveau sourire lorsqu'il fut question de la brosse pour gratter le dos. Le pire c'est qu'il n'avait probablement pas tort. Dans ce genre d'endroit, il y avait toujours un nombre de babioles improbables pour que les riches n'aient à s'inquiéter de rien... Et leurs serviteurs de tout. Bon sang le nombre de fois où... Mais bref. Elle s'étira de tout son long.
Plus important que de ressasser le passer, il y avait le présent et maintenant qu'ils étaient à l'abri des regards et des oreilles, elle pouvait décemment estimer où elle mettait les pieds... Et la dernière réflexion de Lorindol lui fit réaliser que c'était autant au sens propre qu'au figuré d'ailleurs.
- Je vais juste me rincer et la salle d'eau est à toi. Je n'ai pas froid.
Ses dernières ablutions dataient du début de soirée et l'eau de pluie n'était pas quelque chose de sale. Laissant la porte ouverte, elle rinça simplement ses jambes et ses sandales avant de revenir dans la chambre. L'immense pan de tissus ouvragé qui entourait son corps avait été défait, la laissant en jupe longue et brassière. Les deux étaient assez sobres, taillés dans un tissus sombre discrètement brodé. Elle disposa le tissus ornementa sur le paravent tout en indiquant sobrement.
- Tu peux y aller, je veille. Prend le temps qu'il te faut. Le sang ça colle et je préfèrerai éviter qu'on puisse te pister avec des chiens ou des vampires.
Une fois qu'il serait sorti, elle avait deux questions lourdes de sens à poser. Pourquoi pas le faire dès à présent puisqu'elles pouvaient également arrêter leur coopération nette ? En un mot : la politesse. Au moins, s'il s'agissait véritablement d'un monstre plus dangereux que l'exploseur de tête qu'ils suivaient, il aurait pu reprendre un minimum son souffle. Propre ou sale, de toute façon son aura ne changerait pas.
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