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  • Mar 29 Nov - 21:23
    Même s’il pouvait arriver à l’elfe de plaisanter sur la situation qu’il vivait, il n’en était pas pour autant un idiot. Passer la nuit en charmante compagnie était une chose, se retrouver isoler en était une autre. Un endroit plus tranquille, une chambre pour deux plutôt éloignée des points chauds de l’établissement. Jusqu’à présent la jeune femme ne s’était pas montrée trop curieuse, pourtant depuis leur rencontre, le nombre de zones d’ombre à éclaircir avait doublé voir son triplé. Tout cela n’était qu’une sorte de mise en confiance, le repas, la chambre d’hôtel, un environnement suffisamment tranquille et sécuritaire pour lui faire baisser la garde. Si la jeune femme avait eu l’idée de se redresser pour aller fermer la porte à double tour, la chose ne l’aurait pas surpris. D’ailleurs il n’avait pas l’entrée à clé, et cela pour une bonne raison.

    En vérité il avait été tenté de se tirer vite fait de l’endroit, c’est d’ailleurs pour ça qu’il lui avait proposé d’aller se laver. Depuis le début il jouait sur cette image de mercenaire pour dissimuler un peu ses activités, bien sûr elle ne pouvait pas vraiment savoir, et l’elfe en connaissait suffisamment sur le mercenariat pour mentir sans problème. Mais il ne comptait pas rester dans les parages jusqu’à ce qu’elle découvre qu’il était bel et bien un assassin.
    Il imaginait qu’une fois la jeune femme en train de barboter dans l’eau du bain, il aurait l’occasion de filer à la gobeline . Son imaginaire sans doute nourri par bon nombre de clichés, l’exilé pensait qu’après une journée aussi longue et riche en aventure, son interlocutrice aurait tout de suite profité de l’occasion pour se laver et se reposer un peu. Sauf que la chose ne s’était pas passée comme prévu, et c’est comme un abruti qu’il se retrouva debout au milieu de la chambre, son regard suivant la silhouette féminine se diriger vers la salle d’eau pour juste se « rincer ». Trente secondes plus tard, elle était de nouveau dans la chambre et piégeait à son propre jeu, il n’avait pas eu d’autre choix que d’accepter pour que la situation ne paraisse pas plus étrange qu’elle ne l’était déjà.

    - Ça ira, tu veux venir vérifier si je me lave correctement aussi ? Je ne risque pas de salir les draps, moi. Les chiens et les vampires j'en fait mon affaire.

    Chose assez logique puisqu’il comptait se poser dans un tas de coussins, mais c’était aussi l’occasion d’envoyer une petite pique, il essayait encore de tâter le terrain afin de savoir à quel moment il valait mieux arrêter de jouer.
    L’exilé referma en partie la porte coulissante et… malheureusement pas de fenêtre ici. Puisqu’il était finalement coincé, autant en profiter un minimum. Lórindol retira sa veste et admira son allure dans le reflet du miroir. Effectivement il faisait peine à voir, entre le sang séché dans son cou et au niveau des oreilles, les mèches de cheveux emmêler… Il comprenait un peu mieux le regard du réceptionniste lors de leur arrivée, même un porteur de valise avait meilleure mine que lui.

    Il ne lui fallut pas longtemps pour mettre la main sur les tenues qu’on avait fait préparer pour le duo. Par curiosité il examina celle de sa camarade et ne sourit rien qu’à l’idée de l’imaginer dedans, heureusement elle ne l’avait sans doute pas vu lors de son passage dans la pièce. La deuxième tenue le fit cependant bien moins sourire. Ce n’était ni plus ni moins qu’une copie conforme d’une tenue que pouvait porter un elfe de haute naissance à Melorn. Bon, il s’agissait plus d’une tenue officiel que d’un peignoir pour aller dormir, mais ça personne d’autre qu’un elfe n’aurait été en mesure de le remarqua.  D’un bleu profond parsemé de différentes broderies argentées et parfois dorées, toutes plus minutieuses les unes que les autres, la tenue était bien plus légère qu’elle le laissait croire. Le col était souvent très ouvert afin de souligner la stature de la personne portant le vêtement, le tout descendant jusqu’à mi-cuisse, mais fendu pour ne pas gêner les mouvements. Cela faisait des années que l’elfe n’avait pas vu ni porté ce genre de tenue.

    ***

    Il ne lui fallut pas plus d’une dizaine de minutes pour se laver et se préparer. Les cheveux propres et coiffés en arrière, le visage décrassé et le corps frais, il enfila le haut du vêtement fourni par l’hôtel. Le col ouvert et les manches mi-longues mettaient en valeur sa musculature et les marques qui arboraient son corps.

    illu:

    Exposer ses marques ne le dérangeait pas vraiment, car jusqu’alors personne n’avait été capable d’en connaître l’origine, et si une chose pareil devait arriver alors… mieux valait ne pas y penser. Une fois pantalon et bottes enfilées, il fit glisser le panneau coulissant et quitta la salle d’eau. Même s’il était toujours le même elfe, son allure était très différente de celle qu’il avait eue jusqu’alors. Si l’on oubliait la cicatrice, il aurait pu tout bonnement passer pour un ambassadeur de Melorn.

    - Je n’aime pas vraiment ce regard, pourquoi j’ai l’impression de pénétrer dans une salle d’interrogatoire ?

    Autant annoncer la couleur tout de suite, de toute manière il allait devoir passer un moment plus ou moins désagréable avant de pouvoir profiter de la soirée.[/b]
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Mer 30 Nov - 1:07
    C'est qu'il avait du mordant, et pas seulement lorsqu'il était sur la défensive le bougre ! Avec panache, elle s'assit au bout du lit et lui renvoya un sourire provoquant. Si elle devait salir les draps par sa seule présence, soit, ils seraient sales. Oh, et pendant qu'elle y était...

    - Je t'en prie, tu dois bien être capable de prendre un bain sans aide.

    Couillon va. Elle n'allait pas se déboulonner pour si peu. Elle avait connu nettement NETTEMENT plus calé en réparties acerbes. Des années à en prendre pour son grade et à être chahutée de toutes les façons possible par son mentor.

    Pendant que Lorindol faisait ce qu'il avait à faire dans la salle d'eau, la sirène s'était finalement assise en tailleur au milieu du lit et avait sortie de sa sacoche laissée au sol un carnet relié de cuir et une mine de plomb pour noter rapidement ses observations et les formes qu'elle avait pu capter sur le corps de l'elfe avant que ces dernières ne soient trop déformées par sa mémoire. Quelques minutes y suffirent avant qu'elle ne range le tout et fouille dans les différentes armoires, coffres et tiroirs de l'endroit à la recherche de... tout ce à quoi elle n'aurait pas pensé, portée par une certaine curiosité doublé d'ennui. Ce n'était pas comme si elle pouvait se permettre de comater sur le bord du matelas... Probable qu'elle ne dorme pas de la nuit d'ailleurs.

    Lorsque la porte coulissante fit de nouveau entendre son léger chuintement, elle se retourna en refermant machinalement la porte de l'armoire et marqua un temps d'arrêt. L'homme n'avait plus exactement le même visage et son maintien droit, différent de celui de la ruelle, semblait se confondre avec l'attitude nécessaire à porter ce vêtement. Soit il était un véritable caméléon, se retrouver entouré de richesse faisait ressortir instinctivement cette noblesse d'attitude dont les melorniens s'enorgueillissent souvent. Suivant rapidement les marques noires, le regard asymétrique de la jeune femme ruissela sur le col largement ouvert et sur les bras découverts, mais également sur la musculature bien plus visible de celui qui portait le vêtement.

    - Parce que tu en as trop souvent fréquenté. " répondit-elle du tac au tac avant de revenir vers le bout du lit pour s'y asseoir de nouveau, une jambe repliée sous elle, l'autre calmement posée au sol. Elle n'avait pas changé de ton ni de sourire taquin, mais ses yeux scrutaient ses réactions avec plus d'intensité. " Cette tunique te va à ravir.

    Mais inutile de tourner autour du pot beaucoup plus longtemps. Elle ne le prenait pas pour un idiot, c'était même tout le contraire.

    - Mais tu n'as pas tort, j'ai besoin de cerner un peu mieux à quelle sorte de crapule je m'allie pour capturer un meurtrier. " Elle gardait un air léger et avenant mais ses mains avaient cessé de bouger librement, posées calmement sur ses cuisses. " Une lame-louée venu de Melorn - la seule cité au monde qui ne laisse personne mourir de faim, ce qui exclus toute nécessité réelle de faire ce travail - qui a donc choisi une vie de violence, est devenu soldat sans conviction altruiste donc plus certainement pour fuir ou couvrir quelque chose, et finalement la cible d'un assassin professionnel en plein centre d'Ikusa. Tu peux comprendre que ça amène quelques questions j'imagine ?

    Découvrir le vrai derrière le faux... Et le vrai encore derrière le vrai. Tout un art. On pouvait y passer du temps, briser la personne, mais parfois, commencer par poser les questions qui méritaient réellement une réponse valait déjà le coup. Elle tendit la main, attendant visiblement qu'il la prenne.

    - Ma première question est assez simple : est-ce que tu fait parti du Syndicat ? Et pour en avoir le cœur net, j'aimerai que tu viennes t'assoir et que tu me permette de prendre ton pouls au poignet.
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    Anonymous
  • Mer 30 Nov - 23:04
    Trop fréquenté ? Possible en effet, bien qu’il se garda d’en faire mention. Pour être honnête, ce n’était pas vraiment les salles d’interrogatoire qu’il avait fréquenté, mais plutôt les regards interrogateurs. D’une manière ou d’une autre il avait toujours attiré le regard d’autrui et cela pour différentes raisons, dans certains coins du monde avoir les oreilles en pointe suffisait pour que l’on vous regarde de travers. Il y avait une telle intensité dans le regard de la jeune femme, l’elfe ne savait pas s’il devait être charmé, ou s’il devait foncer vers la porte en espérant être assez rapide pour filer.

    - Eh, j’imagine, merci ? T’es pas mal non plus si je peux me permettre.

    Et de toute manière il se serait permis quand même, quitte à passer une soirée désagréable autant sauter les deux pieds dans le vide plutôt que de reculer. L’elfe resta muet lorsque sa camarade d’infortune s’exprima, très calme, il fit quelques pas dans sa direction et s’installa lui aussi au bord du lit, gardant bien entendu une distance que l’on pouvait considérer comme protocolaire. En vérité sa position n’était pas due au hasard. Assis à environ une demi-toise de la jeune femme, l’elfe savait qu’en cas de problème il pouvait à tout moment saisir la lame dissimulée dans la doublure de sa botte. C’était un geste précis qu’il pouvait exécuter les yeux fermer, il n’y avait plus qu’à espérer que la jeune femme ne soit pas plus rapide que lui.

    - Nous y voilà donc…

    Finit-il par dire en esquissant un sourire. L’elfe se pencha légèrement en avant, les coudes posés sur les cuisses afin de diminuer encore un peu la distance entre sa main et son arme. Non pas qu’il était animé par l’envie d’en découdre, simplement il craignait que la situation ne parte en vrille à la moindre mauvaise parole.

    - J’ai un certain talent pour me faire des amis, regarde, nous voilà tous les deux là comme deux cloches à discuter au bord d’un lit. Et puis, après tout, ne serais-tu pas en train de t’allier à un dangereux voleur d’oreiller ? Tout compte fait, quoi de mieux qu’un criminel pour traquer un criminel hein ?

    Le sous-entendu était double. Outre tendre une nouvelle perche, l’exilé n’hésitait pas à sous-entendre que si le travail de la jeune femme était de traquer des criminels, alors peut-être qu’elle-même n’était pas loin d’en être une. Cependant il n’était pas assez fou pour poser la question ouvertement, tout cela n’était qu’une petite allusion sans fondement.

    - Pour le Syndic’ je dirais que non. Concernant le reste, eh bien…

    En théorie il n’y avait rien à craindre, il ne mentait pas, mais… ce qui le dérangeait le plus était ses marques. En théorie très peu de personnes y étaient réception, il fallait une certaine affinité avec la magie et de vastes connaissances afin de ressentir quelque chose en les touchant. Il y avait très peu de chance que cela soit le cas de la jeune femme, certes elle semblait s’y connaître en magie, les auras et compagnie, mais… Il se rapprocha légèrement et lui tendit son poignet gauche.

    - Tu es chanceuse, je n’ai pas l’habitude de donner mon poignet le premier soir, tu ne vas quand même pas y planter tes canines comme un vampire de carnaval ? Pas que ça me dérange, mais la vue du sang...

    Sans doute une anecdote qu’il lui faudrait raconter un jour. Même s’il plaisantait, il fallait bien se rendre l’évidence que la soirée pouvait très mal finir en fonction des évènements qui allaient suivre.

    - Très de plaisanterie. En toute transparence, Rowena, ça risque d’être désagréable.
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  • Jeu 1 Déc - 23:19
    Un criminel pour un criminel. Elle sourit. Pas un sourire joyeux ou amusé comme elle avait pu en avoir jusqu'ici. Plutôt un sourire ironique teinté d'une pointe nostalgique, presque triste. Un sourire qui à lui seul révélait l'usure d'une vie. La sienne se comptait en décennies, une brise, une bulle éphémère, et pourtant elle portait un poids que d'autres passent plusieurs siècles à découvrir.

    - Mon Mentor avait l'habitude de dire qu'il faut un démon pour soumettre un monstre."

    Une remarque ô combien ironique étant donné ce qu'elle avait senti de lui lorsqu'il était inconscient, mais également vrai pour tant d'autres raisons. Leur métier ne se limitait pas à la traque et cela elle s'était abstenu de le préciser. Elle ne précisa pas non plus qu'elle n'avait jamais été vraiment d'accord avec cette façon de voir les choses. Ils n'avaient pas à être inutilement violent ou destructeurs. Ils se devaient par contre d'être parfaitement inflexibles... Ce qui était bien plus difficile. Le petit livre de cuir contenant le Code qui demeurait toujours dans sa sacoche sembla vriller un regard glaçant sur sa nuque.

    Si elle était parfaitement inflexible au lieu de vouloir faire correctement les choses, elle ne serait pas là. Elle aurait témoigné et se serait arrêter là. La pente était glissante et elle y avançait sans filet.

    Il tendit sa main, la peau dégagée et les marques visibles, la mettant en garde. Cette fois, elle siffle un éclat de rire qui lui venait du fond du cœur, à nouveau léger.

    - J'ai connu pire... Mais merci. Ta sollicitude me touche. Je n'étais pas sûre que tu sois conscient du pouvoir lié au tien. J'apprécie ta franchise.

    Doucement, elle avança la main à travers l'aura du jeune homme et enserra sa main, posant deux doigts sur l'intérieur de son poignet, comme deux griffes. Un frisson désagréable lui remonta le long du bras. Un souffle de magie qui bascula dans l'abysse qui se cachait derrière les craquelures de son visage sans lui faire grand mal, mais qui restait surprenant. Un éclat rouge sombre, un sang ancien, une nature viciée qui ne venait que confirmer ce qu'elle pensait. Ses yeux asymétriques vrillés dans ceux de l'elfe, elle inspira pour faire passer la légère nausée du à la densité de la magie savamment tissée dans et autour de cet homme.

    Elle ne serra pas bien fort bien que sa poigne soit ferme, et il ne sentait rien des sens subtiles qui couraient sur sa peau, aussi la pose pouvait-elle sembler étonnante pour lui.

    Tout aussi furtive, elle se glissa jusqu'aux rivages de l'esprit de l'homme. Le contact, le regard, la proximité, même sa nature elfique, tout simplifiait cet acte pratiqué tant de fois qu'il en devenait une sordide habitude. Se glissant dans la conscience de cet autre, elle ne fouilla pas, ne chercha pas dans sa mémoire, ne porta pas son attention sur cet étrange lien d'argent qui serpentait jusqu'au cœur de son être, traversant son esprit comme s'il pouvait en toucher toutes les parties, jusqu'aux plus secrets fondements. C'était... fascinant. Il fallait l'avouer, le lien de deux consciences en une était non seulement rare mais... beau en un sens. Elle aurait pu l'étudier pendant des heures. Peut-être aurait-elle apprit quelque chose d'utile sur son propre lien avec Xo'Rath. Mais elle ne pouvait pas s'y attarder   Elle écoutait ses pensées de surface et regardait passer les vagues de ses émotions pour connaitre la vérité.

    - Est-ce que tu sais pourquoi cet homme veut te tuer ? Pourquoi étais-tu au Passiflore ? Est-ce que la magie démoniaque que tu portes risque de corrompre d'autres personnes ? "

    Chaque question était posée lentement, respectant un petit temps, parfois une réponse s'il le désirait. C'était surtout celles de son esprit qui l'intéressaient. La magie dont il était l'hôte ne semblait pas l'effrayer outre mesure. Elle était sérieuse et scrutatrice, mais toujours pas agressive. Et lorsqu'elle arriva à la dernière, elle était encore plus attentive au moindre remoud de véracité, serrant davantage sa prise s'il tentait de s'en débarrasser.

    - Si une autre vie que celle de criminel se présentait, une vie qui crée et protège plus qu'elle ne détruit, est-ce que tu saisirais l'occasion de changer de vie ?
    Invité
    Invité
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  • Ven 2 Déc - 14:22
    Difficile pour lui de savoir si prévenir la jeune avait été une bonne idée ou non. Après tout elle l'avait bien sauvé, d'une certaine manière, peut-être pouvait-il user d'un peu d'honnêteté à son encontre. Bien entendu il ne comptait pas lui déballer toute son histoire. Cependant, il savait qu'il ne pourrait gagner ne serait-ce qu'une infime partie de la confiance de la belle sans avouer deux ou trois choses, le tout toujours sous couvert de mercenariat bien entendu.

    - Dommage de ne pas avoir de démon sous le bras hein ?

    Bien sûr l’elfe savait que ce genre de pique était risqué, mais de toute manière que pouvait-il arriver de pire ? Au vu de sa remarque suivante, la jeune femme avait bel et bien senti quelque chose de différent chez lui. Son aura était bel et bien différente de celle d’un autre mage noir et ça une personne avec suffisamment d’expérience pouvait le ressentir et c’était d’ailleurs le cas.

    - Pourquoi cacher ce que tu sais déjà ? Bien que je ne me vante pas, je ne vois pas l’intérêt de dissimuler cela aux gens qui savent et qui peuvent comprendre.

    Il avait parfaitement conscience du pouvoir que l’on pouvait ressentir chez lui, il ne s’agissait cependant pas d’une force qu’il pouvait utiliser. Toute cette aura était liée à ses marques, conséquence d’un pacte que l’on ne pouvait pas briser, à l’instar du bétail, il avait été marqué lui aussi, et ce marquage que l’on pouvait percevoir.

    La sensation qu’il ressentit était… étrange. C’était comme s’il était en harmonie avec l’esprit de la jeune femme sans pour autant être capable de faire quoique ce soit. C’était aussi agréable qu’une caresse, une caresse qui glissait lentement vers son esprit, sans doute dans le but d’en apprendre tous les secrets. L’envie de se libérer de son étreinte et de mettre à terme à ses conneries lui traversa l’esprit, et s’ils étaient bien connectés comme ce qu’il croyait, alors elle avait dû le sentir elle aussi. L’exilé aurait bien voulu profiter de l’occasion pour en apprendre plus sur son interlocutrice, mais c'était là une magie qu’il ne maîtrisait pas, pas plus qu’il était en mesure de protéger son esprit contre cette intrusion. Malgré le fait d’avoir l’impression que l’on fouillait dans son passé, il resta calme et posé, la main toujours à portée de son arme, afin de pouvoir couper la connexion si le besoin s’en faisait sentir. Il ne pouvait pas savoir ce que ressentait la jeune femme, mais le peu d’émotion qui l’animait lui n’était qu’un concentré de colère et de haine.

    Lorindol savait que les questions posées n’attendaient pas vraiment de réponse verbale, cependant cela ne l’empêcha pas de s’exprimer sur un ton calme. Son esprit tentait de se défendre en faisant resurgir des souvenirs de la guerre, du chaos des combats et de la mort, implacable. Peut-être que les souvenirs permettraient de brouiller un peu la vérité.

    - Aucune idée, mais ce type est lié au Passiflore. Une affaire de notable mort et de putain disparue, je devais retrouver la fille, la tête de l’intermédiaire explosa avant que je puisse en apprendre plus. Non cette magie ne peut corrompre personne d’autre, c’est mon fardeau, ma malédiction.

    La deuxième question de la jeune femme le surprit, changer de vie ? Était-il vraiment possible pour lui d’obtenir une quelconque forme de rédemption ? Certainement pas. Il était allé trop loin.

    - Une autre vie ? À quelle autre vie crois-tu que j’aurais droit ? Même si l’occasion se présentait, la saisir causerait sans doute plus de mal que de bien, je suis condamné. Tu as la chance de pouvoir me voir comme tu le veux ; une connaissance, un ami, un ennemi ou une bête curieuse à étudier dans un laboratoire. Mais certaines choses ne peuvent malheureusement pas être changées, au mieux retardées. Ghurarmu shirkush' agh azgushu. Zant ya apakurizak. Gûl-n' anakhizak.

    Il aurait aimé libéré sa main, mais il n’en fit rien, mieux valait interrompre cette séance de question-réponse, il pouvait très bien répondre lui-même sans avoir besoin que leurs consciences communiquent directement. Mais une voix sinistre fit soudainement son apparition, une voix que lui ne pouvait pas entendre et pourtant bien présente qui fit écho a la sienne.

    - Qui crois-tu observer ?

    - Qui crois-tu observer ? Je sais être honnête, sans devoir passer par tout ce cinéma de divination et de lecture d'esprit.
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Ven 2 Déc - 20:13
    La haine. La colère. Un point de départ brûlant. Jamais agréable à sentir bouillir dans ses veines mais amenant une force brutale.

    S'il lui était déjà arriver de forcer un esprit de la façon la plus douloureuse qui soit, dans le cadre de son devoir, ce n'était en effet pas le cas ce soir. Elle ne l'avait pas prévenu, et le simple fait qu'il se rende compte de sa présence venait sûrement en partie de son lien avec la créature qu'elle sentait au bout de la ligne d'argent. Le recule instinctif qu'il avait eu était criant et elle s'était fait plus douce et furtive encore. Inutilement. L'esprit alerté tombait dans d'anciennes tueries. Des sensations et des impressions violente se succédaient par saccade. Douleur. Sang. Mort. Une vie prise. Une autre. Encore une autre.

    Elle eut du mal à se concentrer sur les mots qu'il prononçait, mais son ignorance concernant l'affaire qui les avait réuni lui sautait aux yeux comme un phare dans la nuit. Quelques images de ce qu'il décrivait s'imposèrent également. L'explosion du crâne de l'homme dans le bureau. Les voiles vaporeux et diaphane des premières prostituées à avoir accouru dans le couloir avant qu'il ne saute par la fenêtre. En revanche, la suite était moins nette. Un refus en demi-teinte. Les souvenirs de mort et de déchéance se firent plus présents encore, si bien que Rowena dégluti. Il n'avait pas seulement donné la mort. Il n'était pas seulement en colère. Il avait souffert et tandis qu'il parlait de ce destin qu'il considérait comme inévitable, de sa propre mort, elle avait sur le palais un goût étrangement amer et réjouissant tout à la fois qu'elle sentait sans pouvoir y poser de mots ou d'images.

    Puis, il prononça trois phrases dans une langue obscure et ancienne. Un long frisson glacial remonta du ventre à aux reins de Rowena et tout le long de son dos jusqu'à sa nuque. Un frisson parallèle s'était répandu au plus profond de son être, dans son esprit, jusqu'à son âme. Un bruissement de cristal qui tinte résonna dans l'air sans que quiconque ne puisse dire s'il était audible via l'ouïe ou directement via l'esprit. L'expiration suivante de la jeune femme était froide comme le plus vif des gels. Ses doigts avaient tremblés, légèrement, mais Lorindol n'avait pu passer à côté.

    C'était une réaction profonde, mais étrangement, la jeune femme ne ressentait aucune peur, aucune émotion néfaste. Son corps semblait exprimer quelque chose que sa tête ne percevait pas. Et pour cause ? Le Bas Parlé était plus ancien et plus profond que la pensée mentale des humains. Le problème, c'est que là où toute créature saine de corps et d'esprit aurait perçu les mots sans les comprendre, la jeune femme ne s'était même pas aperçu que son vis à vis avait changé de langue. La poésie macabre du sacrifice de sang et d'os menant à l'ombre avait glissé sur sa conscience dans une clarté totale.

    Et très vite, un second frisson, réellement dérangeant cette fois, remonta dans son esprit. Une présence qui la touchait pour forcer la communication en sens inverse en appuyant un contact volontairement inconfortable. Elle garda l'esprit ouvert, laissant la créature s'exprimer alors que l'homme prononçait des mots similaires de sa voix agréable à l'oreille.

    * A un démon en train de s'amuser au dépend d'un mortel qui le prend pour la solution à tous ses problèmes. * répondit-elle mentalement à la créature qui avait établit le lien.

    Cela engendra un délais dans sa réponses, ses pupilles dilatées mais voilées rendant son regard un peu moins asymétrique. Les démons qu'elle avait côtoyer dans sa vie lui avaient appris beaucoup... Et pris beaucoup. Elle sentait deux essences contre la sienne et savait pertinemment qu'elle ne comprenait pas suffisamment le lien qui les unissait et n'était pas encore suffisamment experte dans ce genre d'enchantement pour couper le pacte entre l'un et l'autre. Depuis ses blessures peut-être aurait-elle même du mal à résister à son emprise, ça elle n'en avait pas la certitude.

    - Vous vous êtes bien trouvé... " sourit-elle, amusé par la similitude des questions des deux êtres. " Moi j'avais besoin de tout ce cinéma.

    Sa main, raide sur le poignet de Lorindol, refusait de bouger. Les mâchoires serrées et un sourire crispé sur les lèvres, elle ajouta :

    - Tu peux éloigner ta main s'il te plait ? Ton hôte est sinistre.
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  • Ven 2 Déc - 23:05
    Lorindol n’avait pas connaissance de l’interaction que la jeune femme avait eue, impossible pour lui de le savoir d’ailleurs. Lui-même n’avait pas eu la malchance de converser directement avec l’entité, excepté lorsqu’il se retrouvait aux portes de la mort, mais même là l’échange ne se faisait que par des souvenirs déformés qui prenaient alors l’allure de cauchemar. Il avait senti la jeune femme trembler, comme si elle avait été parcourue d’un frisson et il ne pouvait pas savoir ce qui provoquait cela. Dans un premier temps il imagina qu’elle était peut-être parvenue à entrevoir des souvenirs plus anciens et plus durs à encaisser… Jamais personne n’avait eu l’audace de s’insinuer dans son esprit, volontairement ou non, et celui qui aurait tenté la chose aurait sans doute très mal fini.

    Mais l’elfe avait parfois un comportement étrange, malgré plusieurs centaines d’années à vivre tel un hors la loi, certaines valeurs restaient ancrées au plus profond de son être. D’une façon ou d’une autre il respirait grâce à l’intervention de son interlocutrice, d’une certaine manière il avait une dette envers elle, une dette qu’il devait payer. Il devait y avoir plusieurs moyens de s'acquitter de cela, soit en se montrant honnête et en se prêtant à ce petit jeu de divination soit en lui ayant l’occasion de lui sauver la vie à son tour, mais il craignait que ce genre d’occasion ne se présente pas de sitôt.

    - Trouver ? On trouve bien des choses, mais ça… c’est différent. J’imagine que tu es rassurée de savoir que je ne travaille pas pour le Syndicat ou pour je ne sais quelle autre organisation à la con, tout comme je ne sais pas pourquoi un taré cherche à me faire exploser la tête… Concernant le reste…

    Il hocha la tête en direction des marques sur ses avant-bras. Il est vrai que vu sous cet angle, la signification de celles-ci semblait bien plus sombre que de simples runes arcaniques.

    - C’est à toi de voir ce que tu veux en déduire, suis-je le monstre ou le démon dans cette histoire ? Même si dans les faits je n’ai rien d’une entité démoniaque, pas de crocs ni de queue fourchue au-dessus du cul. L’aura n’est qu’un effet secondaire que seules certaines personnes peuvent ressentir, comme toi, d’ailleurs tu es bien la première que je rencontre.

    Jusqu’alors, jamais personne n’avait réagi ainsi à son contacté. Bien sûr ce n’était pas la première fois que quelqu’un pouvait le toucher ou caresser l’une de ses marques, mais une personne sans aucune sensibilité ne pouvait rien voir ni rien ressentir. Peut-être que certaines de ses rencontres étaient un jour douté de quelque chose, mais dans ce cas il n’en savait absolument rien. La question de la jeune femme lui fit hausser un sourcil, elle ne pouvait pas bouger elle-même ?

    - Si sinistre que tu ne peux pas me lâcher ? Moi qui pensais que c’était mon charisme… J’aurais préféré t’éviter ça, ce n’était pas très plaisant n’est-ce pas ?

    L’exilé changea de position, rendant alors l’accès à son arme plus difficile, il posa sa deuxième main sur celle de la jeune femme, la poussant légèrement pour se libérer.

    - Eh bien… Sacrée poigne, heureusement que tu fais ça avec le poignet et non le cou, sinon j’aurais claqué.

    Lorindol se libéra enfin, non sans une certaine difficulté. Toujours assis sur le lit, l’elfe se redressa légèrement. Puis, son esprit sembla se remettre en fonctionnement, comme si le contact avec la jeune femme l’avait ramolli, noyé dans ce lien de conscience. Il se ressaisit, réalisant qu’à présent chacun connaissait un peu mieux l’autre. Elle était une représentante de la justice, chargée de traquer les criminels, lui était un criminel se faisant passer pour un mercenaire, impossible pour lui de dire ce qu’elle avait pu entrevoir de son esprit, mais si elle y avait vu la vérité alors… Il prit une grande inspiration, presque théâtrale, se demandant quand tout cela allait dégénérer.

    - Si tu comptes me sauter dessus, j’espère que tu me préviendras avant ? Les coups en traître comme ça, c’est pas digne de nous, si ?

    Dans tous les cas, au moindre problème, il n’aurait pas le temps de se saisir de son arme.
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  • Sam 3 Déc - 1:04
    Elle esquissa un léger rire malgré sa tension intérieur qu'elle gardait pour rester d'une neutralité totale dans la toile complexe de magie qui l'empêchait de se mouvoir aussi fluidement qu'elle l'aurait voulu sans tirer sur ses fils légers. A présent que leurs esprits s'étaient frôlés, si la télépathie du démon fonctionnait comme celle qui était enseignée aux mortelles, il pourrait tenter de la recontacter au plaisir quand elle se trouverait à proximité, même si elle ne le touchait pas... Après elle n'était pas vraiment sûre

    - Tu n'es ni un monstre ni un démon. "

    Il était trop franc et honnête pour l'un comme pour l'autre. Assumer le sang qu'il avait sur les mains était une chose, laisser une inconnu se balader dans sa tête avec ce flegme et respecter la trêve qu'ils avaient mis tacitement en place jusque là dénotait d'un certain code d'honneur dont elle était incapable de percevoir les contours ni les creux.

    - Honoré d'être ta première fois. " se permit-elle pour alléger l'atmosphère. " Rassure moi, tu sais que les démons sont différent de cette caricature... et que la plupart sont surtout des gens comme tout le monde qui se donnent un style ? Je proposerai bien de t'en présenter quelques uns, l'un de mes plus vieux amis est un démon, tout comme un collègue et la responsable de la débâcle qui m'a valu ces marques. Ne pense pas que les démons sont tout puissant. C'est ce qu'ils aiment faire croire, rien de plus.

    Bon sang elle l'imaginait à table avec Halewyn, Vespera et Tyraël... Peut-être verrait-il le pacte qu'il avait commis différemment en voyant l'imperfection absolument normale de tous ces êtres malgré leurs pouvoirs étranges et leur nature improbable. En attendant, elle se demandait surtout quelles étaient les intensions et les jeux de celui qui avait mis la main sur ce corps et cet esprit.

    - Je pourrais bouger, mais je risquerais de te faire du mal. " répondit-elle très sérieusement.

    S'arracher en force à un esprit n'était pas plus agréable ou anodin que d'y entrer en force... Sans parler de la magie qui l'habitait déjà. Elle n'était pas entrer en affrontement avec le démon lié à Lorindol et ne le souhaitait pas plus que ça. Elle ne connaissait pas les raisons ni les limites de cette possessions, et si elle devinait des raisons aussi déchirantes que funeste étant donner les émotions qui l'avaient traversée...

    - Non, pas très agréable. Mieux valait moi que toi. L'aura d'un démon n'est pas désagréable en soit, elle est surtout très... dérangeante par son étrangeté. Il faut du temps pour s'habituer à repérer ce genre de présences et encore un peu plus pour y trouver quelque chose de familier. ça m'a pris... Un bon quart de ma vie. Le soucis c'est surtout que ton hôte n'est pas très partageur. Je préfère éviter les interactions magiques involontaires avec la magie sauvage que je porte encore comme séquelle.

    Il parvint à décrocher la main raidie de la jeune femme et elle s'ébroua, retrouvant les limites de sa conscience et de ses propres émotions. Elle pris une profonde respiration fébrile en ramenant sa main à elle et souffla tout aussi profondément. Ses articulations émirent quelques craquement. La colère et la haine venaient de retomber d'un coup et sa mâchoire se détendit... Même si la colère n'avait pas tout à fait disparue. Non. Elle faisait bien trop échos à quelque chose de profondément enfouie chez la jeune femme, mais elle était bien plus supportable.

    Hors de l'intensité de sa concentration, de la récupération d'informations complexes et de la violence des images et émotions de l'elfe, elle retrouva également la logique qui l'avait poussé à lui demander de jouer le jeu : savoir si elle ne faisait pas une grossière erreur en se ^mêlant de cette affaire.

    C'était maintenant certains : il s'agissait d'une grossière erreur... Mais également d'une erreur tentante car tout cela semblait simple à encadrer. Elle n'avait qu'à attraper l'exploseur de tête avec lui, témoigner et laisser la justice reikoise suivre son cours. C'était plutôt "bien", non ? Le soupçon d'adrénaline et de sens dont elle avait besoin et elle se désengagerait. ... Et si vraiment elle se trouvait l'âme d'une justicière, elle pourrait toujours remonté jusqu'au démon qui s'amusait de lui pour rompre le pacte de force.

    Et comme pour la détromper du syndrome de la sauveuse derrière lequel elle essayait de cacher son esprit le plus pragmatique et inflexible, il la ramena au présent. Le moyen et non la finalité. ... Elle s'apprêtait à coopérer avec un homme qui faisait sciemment du mal aux gens. Elle reposa vraiment son attention sur lui, une nouvelle fois amusée par son côté normal. De l'humour quand il était sur la défensive, un peu de charme pour éviter les questions ou alléger l'atmosphère, une méfiance posée sur une respiration ample à présent.

    - Totalement indigne. " sourit-elle, même si à l'intérieur deux parts de son être se bouffaient le nez pour essayer de tirer au clair ce qu'elle aurait vraiment du faire. " Je ne suis pas du genre à attaquer la première. Tu peux te détendre.


    Elle même changea de posture, ramenant son autre jambe sur le lit pour se mettre en tailleur et en profiter pour s'étirer un peu sans lâcher Lorindol des yeux. Elle eu un sourire en coin.

    - Tu es largement plus qu'un voleur d'oreiller... Si j'avais des doutes, j'ai des certitudes. Si tu continues sur cette pente, tu finiras très probablement poursuivi par des gens comme moi. Mais en attendant que tu reprennes ta vie en main, je pense pouvoir te faire confiance le temps de retrouver et d'attraper notre cible commune. Je n'ai pas l'impression que tu aies encore franchi le point de non retour, quoi que tu en penses.

    Son sourire se fit plus clair. Oui, Rowena était une indécrottable optimiste avec une foi en l'humanité particulièrement surprenante pour quelqu'un qui voyait quotidiennement ses pires atrocités. ... Et il y avait aussi un point de plus...

    - Si je poussais le vice, je te demanderais si ça te dérange que je prenne en note les motifs de tes marques pour mes propres recherches concernant mes séquelles magiques, mais j'imagine que ce n'est pas quelque chose que tu accepterais ?
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  • Sam 3 Déc - 14:44
    Malgré les apparences qui pouvaient laisser penser que l’elfe pouvait être sous l’influence d’une quelconque entité, cela n’était pas le cas. Il était encore parfaitement maître de lui-même, de ses pensées et de ses actes. Il assumait totalement tout ce qu’il avait pu faire jusqu’alors, s’il avait failli tuer le type de l’auberge c’est parce qu’il en avait eu l’envie et la possibilité, ce n’était pas là le résultat d’une petite voix susurrant des idées noires à son esprit.

    - C’est peut-être étrange à dire, mais, je préfère que ce soit toi, mais aussi dans ce genre de condition, je n’ai guère envie de connaître l’ambiance d’une salle de torture. Et oui, je me doute que tous les démons ne sont pas des hybrides de bouc cornu avec une queue. Je n’ai pas le temps d’étudier les entités démoniaques, tout ce que je sais, c’est que certaines sont sans aucun doute plus puissantes que d'autres, en bien comme en mal… Ceux que tu connais sont-ils capables d’influer sur une chose aussi implacable que la mort ? Car celui-là, visiblement il en est capable, du moins indirectement, si par hasard tu venais à libérer mes épaules de la présence de ma tête, je doute d’être en mesure de me relever.

    Combien de fois l’elfe aurait-il dû périr et combien de fois avait-il eu droit à une chance incroyable ? Trop de fois pour que cela ne soit que des coïncidences. Même s’il ne pouvait rien prouver, son destin était lié à quelque chose de beaucoup plus… grand que tout ce qu’il aurait pu imaginer. Malheureusement il ne pouvait obtenir aucune réponse, bien sûr il avait fait des recherches, mais certains arts obscurs étaient bien trop anciens et mystérieux pour posséder leur propre manuel d'utilisation.

    - J’emmerde bien son côté partageur, cette aura n’existe que par un malheureux concours de circonstances, quand tout sera fini, elle disparaîtra pour retourner dans le trou qui l’a vu naître. Je ne suis le pantin d’aucun démon ni d’aucun mortel. Cela fait sans doute de moi un mauvais camarade lorsqu’il s’agit de rendre justice… Enfin, disons que la justice à plusieurs façons de s’appliquer.

    Le problème c’est que beaucoup de pourris avaient les moyens de se sortir des situations dans le cadre légal de l’application de la loi. Quelques contacts, un pot-de-vin et l’ardoise étaient effacés. La méthode de l’elfe était encore plus expéditive que la justice Reikoise ; la mort. Il avait beau essayer de faire le dos rond et d’accepter le fait de conduire l’exploseur de tête devant un tribunal, l’idée le révulsait.

    - Pas du genre à attaquer en première ? Je note, j’aimerais pouvoir en dire autant…

    Il termina sa phrase par l’esquisse d’un sourire, laissant planer un léger doute sur ses véritables intentions. Son regard passa subtilement sur les courbes de la jeune femme lorsqu’elle s’étira, peut-être même qu’elle l’avait remarqué, mais encore une fois il se fichait pas mal des conséquences.

    - La guerre, le mercenariat, ce n’est pas le genre d’activité dans lesquelles on peut s’illustrer par sa bonté. J’ai tué, pour moi ou pour les autres. Qu’importe celui qui donne l’ordre, son rang dans la société ou bien son grade, un meurtre reste un meurtre. Les faibles se justifient en clamant l’avoir fait pour le bien… Ce n’est pas parce qu’on désigne la cible comme étant un ennemi que la chose en devient bonne pour autant. La notion de bien et de mal est abstraite, Rowena, la limite se définit en fonction de la personne qui tient l’arme.

    Le point de vue de l’elfe était assez spécifique sur la question. Pour lui, tuer quelqu’un n’était ni bon ni mauvais, certaines personnes méritaient la mort et d'autres non. Justifier cela ou non de la justice c’était… un peu comme ne pas assumer ses actes.

    - Vois ma réponse comme celle d’un ami, si j’ose dire. Je doute que tu comprennes les significations de ses marques pas plus que leur fonction, les reproduire ça serait… courir un certain risque, je ne pense pas que ton corps mérite d’être meurtri par un marquage supplémentaire particulièrement douloureux.

    La chose était dite avec une sincérité glaçante. Il s’était juré de ne jamais laisser quelqu’un commettre la même erreur que lui. Reproduire ces dessins c’était… courir le risque d’attirer l’entité sur une autre personne, elle ne méritait pas cela, personne ne méritait cela.

    - Sans dire que certaines de ces marques sont à des endroits pour le moins intime et je suis plutôt timide avec les belles inconnues.

    Difficile de dire s’il s’agissait d’humour ou non, mais un léger sourire vint ponctuer sa phrase. Il était moins tendu qu'au début de leur conversation, il semblait avoir plus confiance en la jeune femme et baissa quelque sa garde, de toute façon si elle avait voulu s'en prendre à lui elle aurait pu le faire bien plus tôt. C'était une drôle de sensation de se tenir là, à la fois si près et loin d'elle. Malgré la sympathie qu'il pouvait avoir à son égard, l'elfe savait qu'un beau jour cette soirée ne serait plus qu'un vieux souvenir, celui d'un temps où elle ne comptait pas le traquer.
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  • Dim 4 Déc - 17:14
    - J'en connais un qui contrôle les rêves et peut tuer les dormeurs dans l'extase la plus pure. Un autre qui contrôle le ciel et dont le corps est si solide qu'il est invulnérable aux armes forgées de main de l'homme. Un autre qui est si rapide qu'on ne peut le suivre à l’œil nu et qui soumet le coeur des mortels avec une telle adresse qu'il pourrait bien faire basculer l'une des plus grandes villes de mon pays sous son emprise en moins de d'un an... Mais rien d'approchant à la mort.

    Et pourtant, elle en parlait avec le même air badin que lui. Les pouvoirs, les possibles, les natures étranges de ces êtres nés du néant... La suite méritait bien plus d'attention du point de vue de la jeune femme. Il ne se pensait ni influencé ni soumis par la présence du démon et avait une idée bien précise de la justice visiblement... une idée qu'elle imaginait d'avance ne pas plus plaire plus que ça.

    Elle saisit également le regard qu'il coula sur elle alors qu'elle s'étirait. Leurs yeux se croisèrent, il pouvait être sûr qu'elle l'avait vu mais ne fit aucun commentaire. Il la trouvait à son goût, soit. Elle aurait été malhonnête de dire que l'inverse n'était pas le cas à présent qu'il ne ressemblait plus à un chien mouillé, mais une certaine distance se maintenait entre les deux alliés de circonstances. Étrangement, ils continuaient à discuter de leurs points de vue, de leur véritables idées, malgré leurs rôles qu'ils savaient à présent opposés. C'était le meilleur moyen pour que la situation dérape. Qu'un mot de trop ne brise leur trêve et que leur collaboration éphémère ne soit plus qu'un lointain souvenir. Le terrain était glissant.

    - J'ai l'air à ce point empêtrée de principes pour que tu me fasses une leçon sur le bien et le mal ? " sourit-elle amusée. " Je ne suis pas un juge et c'est un métier que je ne voudrais faire pour rien au monde. Je pense que nous ne sommes réellement responsable que d'une chose dans la vie : nous-même. Notre temps, notre énergie, nous pouvons l'orienter à faire prospérer des morceaux du monde que nous apprécions. J'ai choisi ce qui mérite d'être défendu pour moi :  L'Ordre social, ma famille, la Beauté et la Liberté. Je retire ce qui blesse et aide la lumière à prendre sa place.

    La plupart du temps, elle ne tuait pas, mais elle ne se lavait pas pour autant les mains de ce qu'elle pouvait faire. Retirer le mauvais était un acte de destruction en soit, mais de là a savoir s'il était bon ou mauvais, certains y trouvaient à redire. Elle, elle dormait en paix avec tout ça. ... Enfin quand elle pouvait encore dormir. Et puis il y avait aussi sa nature, ce qui la faisait vibrer. Elle s'était demander après la guerre si elle ne pourrait pas simplement s'installer, ouvrir un salon d'artiste, mais l'adrénaline du combat, de la chasse, du voyage, c'était une chose à laquelle on ne renonçait pas facilement. Ceci dit, ce n'était pas non plus pour ça qu'il était excusable de devenir un meurtrier en série.

    - J'ai fait des choses tristement destructrices il y a longtemps. Mais j'ai choisi une autre voie. Je n'attaque plus. Ce n'est pas une histoire de rédemption. J'ai participé à la guerre et je n'éprouve aucun remord à avoir tuer ceux qui voulaient nous détruire. Seulement un sentiment de gâchis pour ce qui aurait pu être s'ils avaient été moins bornés. C'est juste mon choix, de ce qui me rend heureuse et du monde qui me convient. Tu devrais essayer à l'occasion, de sortir de la haine et de la colère pour trouver ce qui te procure de la joie.

    Elle soutint son regard son sourire amical faisant luire ses yeux d'une drôle de façon. Elle ne considérait pas qu'il mérite de souffrir ou de se faire souffrir malgré ce qu'elle avait vu de lui, les morts et l'horreur. Comme elle l'avait dit plus tôt, elle ne pensait pas qu'il ait encore franchi le point de non retour. Cette lumière qu'elle avait chevillée au corps, et qui vacillait parfois depuis qu'elle savait que son existence même était condamnée, se trouvait ravivée par les mots fatalistes et durs de Lorindol. Plus ils échangeaient ainsi à cœur ouvert, sans jugement, plus elle se détendait et plus elle se rendait compte que la certitude qui la portait avant la guerre était peut-être encore là à portée de main. Après tout n'était-ce pas là la vrai question : que changerait-elle à sa vie si elle avait la certitude de disparaitre dans une semaine ? Comment profiterait-elle ? Sombrerait-elle dans un égoïsme désespérer ou continuerait-elle à rechercher cet équilibre vertueux, cet Ordre harmonieux, jusqu'à la fin ? Quels plaisirs s'autoriserait-elle ? Et surtout, quelles peurs parviendrait-elle à laisser aller ?

    La réaction de l'elfe concernant ses marques était particulièrement surprenante. Il ne s'était pas refermé, ni énervé. Au contraire, il lui expliquait pourquoi il ne voulait pas avec une conscience des autres particulièrement simple et directe. Cela rendait le silence entre ses mots et ce que cela impliquait pour lui parfaitement glaçant. Elle allait répondre de façon particulièrement sérieuse lorsqu'il ajouta sa boutade finale, la faisant souffler par le nez un éclat de rire.

    - Très bien, je n'insiste pas. Loin de moi l'idée de mettre mal à l'aise un homme aussi farouche.

    Assis l'un en face de l'autre, il y avait toujours une sorte de pellicule de verre infime qui les séparait. Pourtant, elle devait reconnaitre qu'elle était détendue. Elle le regarda quelques instants en silence, quelques mots sur les lèvres. Le souvenir d'un pirate rencontré près de courage l'empêchait pourtant de les prononcer. A la place, elle inspira et changea légèrement de posture pour en trouver une plus confortable.

    - Mais tu n'as pas à t'en faire pour mon corps... ni pour moi en général. Tu ne m'auras sans doute jamais à tes trousses. Tu disais être condamné. C'est aussi mon cas. D'ici un an, la magie qui a fait ces marques aura détruit mon âme et je cesserai d'exister. Je suis en pleines recherches pour trouver une solution et cela ne me laisse que peu de temps pour faire autre chose. Tu pourras dormir sur tes deux oreilles.
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  • Dim 4 Déc - 23:59
    - Eh bien, j’ai l’impression que nous fréquentons des personnages bien sinistres, mieux vaudrait éviter qu’ils ne se rencontrent tous autour d’une table, j’aimerai éviter d’être à l’origine de la chute du monde, enfin ce qu’il en reste.

    Nul doute qu’elle avait bien remarqué son regard, mais tout comme lui, elle ne fit aucune remarque concernant cela. Il s’agissait d’un silence libre d’interprétation, cependant, malgré cela l’elfe continuait de garder une certaine distance avec la jeune femme. C’était… pour le moins étrange de pouvoir s’exprimer tel qu’il le faisait, l’exilé pensait naturellement que la situation aurait dégénéré suite aux récentes découvertes de la jeune femme le concernant.

    - Disons simplement que tu as plus de principes que moi... Moi je suis du genre à voler des oreilles, molester des réceptionnistes, on est pas de la même trempe toi et moi. Mais nous sommes d’accord sur un point, on est responsable de nous même, et de nos actes.

    Être responsable de ses actes. Un jour l’exilé n’aurait d’autre choix que d’assumer tout ce qu’il avait fait au long de sa vie, et vu sa longévité cela représentait quelques méfaits. Jusqu’alors, il n’avait jamais été inquiété par la justice, trouvant toujours un moyen de disparaître au bon moment, une guerre à laquelle participer pour feindre la mort ou endosser une nouvelle identité. Mais le monde changeait peu à peu, les conflits se faisaient plus rares, la justice plus efficace…

    - Rowena la Destructrice, tu sais, dis comme ça je pourrais presque y croire. On a tous commis des actes plus ou moins horribles dans notre vie, et celui qui affirme le contraire est un menteur. J’ai fait des choses qu’aucun ordre, qu’aucun contrat ni qu’aucune motivation ne pourra jamais justifier. Il m’arrive d’avoir des remords, mais pas pour ce que je considère être juste.

    Il ferma les yeux un instant. Le plus dur était la perte de sa famille, ça, les remords de n’avoir pas pu les sauver, de n’avoir pas été suffisamment fort pour sauver sa sœur. Combien d'innocents avait-il tués et combien devait-il encore éliminer afin de satisfaire sa vengeance ? Impossible de le dire. La vengeance était loin d’être une motivation pure, tel un feu, elle brûlait lentement, dévorant peu à peu celui qui en était victime. Mais la vengeance était aussi un motif auquel une bonne majorité de personnes pouvait s’identifier. Nul besoin d’être un monstre assoiffé de sang pour ressentir l’envie de se venger à la suite d’un coup bas. Elle ne rendait pas les choses excusables, mais compréhensibles, rendant la chose encore plus dangereuse.

    L’exilé appréciait le rire franc de la jeune femme, il était un éclat de lumière au milieu d’une conversation à l’allure bien sinistre. Il était agréable de pouvoir discuter avec quelqu’un partageant certains points communs, quand bien même elle était l’exact opposé de lui sur bien des points. Il releva légèrement la tête pour paraître plus noble, puis adopta un ton légèrement hautain, autrement dit un comportement de connard typique de son espèce.

    - Je vous serais gré de respecter cette distance protocolaire et de ne point user de vos charmes sur ma noble personne.

    Une imitation pour le moins parfaite, mais quelque peu mal placée au vu de la suite de la conversation. L’elfe reprit de nouveau sa mine sombre en entendant les propos de la jeune femme. Son regard se posa sur la cicatrice qui lui marquait la joue, l’espace d’un instant l’idée de tendre la main pour toucher ladite marque lui traversa l’esprit.

    - C'est une étrange marque en effet, je n'avais encore jamais rien vu de similaire, et pourtant j'ai eu le temps de voir pas mal de choses.

    Il avait vu de nombreuses blessures dues à la magie, mais jamais aucun n'avait eu cette apparence similaire à ce qu'il pouvait observer chez la jeune femme.

    - Est-ce douloureux ? Cela s'étend jusqu'où ?

    En vérité, il n'aurait n'était pas sûr qu'une solution puisse exister. S'il s'agissait d'une forme de magie très ancienne, alors il y avait très peu de chance de trouver des explications ou des remèdes la concernant.

    - Je peux toucher ?

    Finit-il par demander. Il manquait certes de connaissances, mais ce n'est pour autant qu'il ne fallait rien tenter. L'exilé ne savait rien et pourtant… même s'il ne pouvait pas s'expliquer pourquoi, il ressentait une certaine forme d'empathie pour la jeune femme, se faire ronger de l'intérieur… ça, c'était une sensation qu'il avait appris a connaître.
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  • Lun 5 Déc - 1:25
    - Ne fais pas cette tête là. " rit-elle en le voyant s'assombrir soudain. C'était le plus difficile lorsqu'elle parlait de ça, ce que lui renvoyaient les yeux de ceux qui apprenaient son état, encore et encore... Enfin peut-être pas LE plus difficile mais ça s'affichait en bonne tête. Le jeu et la légèreté étaient bien plus agréable et elle y revint pour détendre l'atmosphère qu'elle ne voulait pas sentir se cristalliser autour de cette question en particulier.  " Je ne disais pas ça pour faire pitié à ta noble personne.

    Elle le laissa pourtant regarder avec minutie les crevasses qui marbraient son visage de veinules noires. De la porcelaine ébréchée. Elle gardait un léger sourire sur les lèvres. Voilà, elle pouvait le dire haut et fort à présent, qu'on regarde ces marques ne lui faisait plus honte. Elle ne savait trop depuis quand c'était entièrement le cas, mais ça l'état.

    - Ce serait surprenant et parfaitement inespéré que tu aies déjà vu quelque chose de semblable. Aucun livre de l'académie Magic, aucun expert officiel ou officieux de république, aucun maître mage de Drakstrang ne connait quelque chose de semblable. J'ai même consulté des personnes ayant vécus la première guerre contre les titans. " souligna-t-elle sans mentionner la nature de la magie qui constituait son mal. Il restait toujours cette prudence élémentaire.  " Mais si tu as des idées ou des conjectures, je t'en prie. Je fais feu de tous bois.

    Elle en profitait pour regarder le visage de l'elfe en retour, notant tout particulièrement la façon dont ses marques bordaient sa mâchoire ne sachant plus trop si elle admirait la plastique sculpturale de l'homme ou le travail d'orfèvre de celui qui avait changé les rondes-bosses de son corps en une toile de maître.

    - Ce n'est pas douloureux. Au contraire, je ne sens même plus grand chose dans cette zone.

    Il n'avait rien à gagner a voir ces marques. Contrairement aux siennes, celles de la républicaine n'avaient aucune signification. Ce n'étaient que des failles, des cicatrices que certains trouvaient dérangeantes, d'autres mystérieuses ou rebutantes. Elle hésita un instant, sachant que la pente sous ses pieds était verglacée, mais dans le moment ça n'avait pas l'air bien grave. Dévoiler l'entièreté de ses marques était bien moins improbable et intime que la discussion qu'ils avaient par ailleurs. Alors elle porta une main à son col et l'autre à sa crinière de cheveux blancs en soutenant son regard, avant de tourner la tête pour exposer plus clairement son côté gauche, visage et gorge.

    Les mèches immaculées furent repoussées derrière son oreille et l'épaule qu'elles effleuraient tout juste. Le tissus de sa brassière ornée qui remontait haut, loin de lui faire un décolleté plongeant, descendit de quelques centimètres, dévoilant seulement l'entièreté de sa clavicule. Les failles couraient depuis son œil sur son front, sa joue, le bord de ses lèvres, sa mâchoire, sa gorge sur le côté jusqu'à la jugulaire et à l'avant jusqu'au milieu de son cou. Elles descendaient en craquelures jusqu'au creux de sa clavicule, comme si elles avaient été stoppées par le rebord que formait l'os. Juste en dessous par contre, l'entaille approximative d'une autre cicatrice semblable à un impact de flèche était nettement visible.

    - Si vous voulez laisser tomber le protocole, je vous en prie Messire. " Ses yeux asymétriques se tournèrent en coin vers lui sans qu'elle ne lui fasse de nouveau face, un léger sourire en coin ponctuant son invitation. C'était assez étrange d'ailleurs, car l’œil qu'il voyait le plus ainsi c'était son œil noir, et il pouvait se rendre compte qu'elle s'était toujours placée de façon à ce que son côté sain soit plutôt orienté vers lui. " Je te préviens, c'est plus impressionnant à voir qu'à toucher.

    Enfin ça dépendait des personnes sans doute. Peu de main s'y étaient risqué hors des médecins, marabouts, guérisseurs et experts qui s'étaient penché sur la question. La zone était lisse mais on sentait les lignes noirs véritablement comme des craquelures, des discontinuité légères qui suivaient la souplesse de la peau, à peine plus rigide. Si elle avait l'aspect de la porcelaine, toute la région où s'étendaient les marques noires en avait aussi la réceptivité et la température étrangement froide. Il suffisait de s'éloigner pour que la chaleur corporelle de la jeune femme se fasse sentir de façon tout à fait normale. Au contact, les doigts de l'elfe ne produiraient pas le moindre frisson, ni le plus petit hérissement de l'épiderme de marbre. Son œil également était particulièrement étrange. Le blanc devenu noir, l'iris et la pupille étaient toujours présentes mais elles aussi assombries, si bien qu'on ne les distinguait qu'à peine.
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  • Lun 5 Déc - 12:45
    - Il en faudra un peu plus pour émouvoir ma noble personne, je considère simplement l’information comme suffisamment sérieuse pour ne pas sourire comme un abruti.

    Il l’observa sans gêne, encore une fois cette cicatrice était pour le moins fascinante par son aspect, peut-être s’agissait-il là d’une fascination morbide, mais cela n’avait pas d’importance. Elle le regardait en retour, mais il ne réagit pas vraiment à cela, sans doute trop concentré pour s’en rendre compte.
    L’elfe essayait de fouiller dans ses souvenirs, visualisant dans son esprit le laboratoire où son père avait l’habitude de s’enfermer pour étudier toute sorte de choses. Lorindol réussissait à visualiser grossièrement certains manuscrits, mais même si les souvenirs étaient flous, rien ne ressemblait à ce qu’il voyait. Sans s’en rendre compte l’elfe s’était légèrement penché en avant, suffisamment pour sentir le souffle de la jeune femme sur son visage, il se rendit compte de ce fait et se redressa aussitôt, la mine pensive.

    - Loin de moins l’idée d’enfoncer les portes ouvertes, même si je ne vois pas les auras, ça, ça empeste la magie noire. Si l’étendue de la marque progresse, il s'agit peut-être d’une sorte de mutation et je ne parle pas d’un troisième œil qui te pousserait au milieu du front… Est-ce que ta magie à subi une altération depuis que tu portes cette marque ?

    Le regard de l’elfe suivit lentement les craquelures jusqu’à la base de son cou, bien que celui-ci s’attarda quelques instants sur la rondeur envoûtante d’une épaule finement sculptée. C’était la première fois qu’il pouvait voir la totalité de la cicatrice de la jeune femme, qui d’autre pouvait se vanter d’en avoir vu autant ? Difficile à dire et de toute manière l’information n’avait aucune importance.

    - On a inventé les protocoles juste pour avoir le plaisir de les outrepasser, un peu comme les lois cela dit.

    Loin de se démonter, l’elfe s’avança légèrement sur le matelas, réduisant encore un peu la distance qui les séparait tous les deux. Certains auraient pu juger cette proximité quelque peu cavalière, voire glissante, mais encore une fois cela n’atteignait pas les pensées de l’assassin. Délicatement, il laissa la pulpe de ses doigts frôler la marque qui parcourait sa joue, il continua de la suivre lentement jusqu’à la naissance de son cou. À aucun moment il n’avait eu peur de la toucher, à aucun moment cela n’avait semblait contagieux, et si tel avait été le cas alors jamais elle n’aurait couru le risque de le laisser la toucher. Si risque de contagieux il y avait, il aurait même parier que jamais la jeune femme n’aurait pris le risque d’afficher sa cicatrice au grand jour. Au touché, il avait vraiment l’impression de caresser la craquelure d’un vase en porcelaine, sentant comme un léger relief sous ses doigts. La peau de la jeune femme était froide, semblant insensible à tout contact, pas le moindre frisson ne la parcourut.

    - Parfois ce ne sont pas les choses impressionnantes qui fascinent le plus.

    L’exilé suivit la craquelure jusqu’au creux de la clavicule de la jeune femme, la marque semblait s’arrêter ici et en même temps, il avait la conviction que celle-ci pouvait s’étendre encore plus loin. Sans faire attention, ses doigts glissèrent sans trop le vouloir jusqu’à une cicatrice beaucoup plus conventionnelle, cela ressemblait très clairement à une pointe de flèche.

    - J’imagine que tu as réglé son compte à l’archer qui t'a prise pour une cible d'entraînement ?

    Avec un léger Contrecœur, l’elfe retira ses doigts de la peau de la jeune femme. Tout comme lui, elle marquait par quelque chose, un drôle de point commun pour des personnes étant l’opposée l’une de l’autre. Peut-être était-ce une corde sensible sur laquelle il pouvait jouer en cas de problème ? L’exilé nota cela dans un coin de son esprit.

    - Si la question te dérange, tu peux me dire d’aller m’faire. Est-ce qu’elle s’est étendue depuis que tu l’as ? Et si c’est le cas, est-ce que cela pourrait correspondre à des actions précises ?
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  • Mar 6 Déc - 12:33
    Il s'intéressait vraiment à l'origine des marques... ça c'était vraiment surprenant. Après tout ce qu'il avait dit, l'indifférence qu'il prétendait avoir pour le sort d'autrui et le dédain pour la justice en clamant sa version de la justice ou il était à la fois juré, juge et bourreau, il s'intéressait sincèrement à son cas alors qu'il n'avait rien à y gagner. Enfin, vu la façon dont il s'approchait, il avait sûrement d'autres idées en tête finalement. Des idées qui n'auraient pas gênés la sirène, à son grand damne. Mais non ! Il croise son regard et recule. Loin de rougir comme une perdrix de l'année, elle tenta de retenir un sourire un coin parfaitement amusée.

    - Ma magie n'est toujours pas revenue à la normale mais elle n'a pas changé de nature. Je ne peux pas faire des choses que je ne savais pas faire avant si c'est ça ta question.

    Une blessure sur tous les plans de son être signifiait une rééducation sur tous les plans également. Inutile cependant de lui dire lesquels de ses pouvoirs en avaient pris un coup. Il s'agissait d’autant de points faibles qu'elle comblait doucement.

    - Tsss... " souffla-t-elle à sa bravade au sujet des lois. Elle lui coula un regard vif. Non elle n'était pas d'accord, mais elle savait parfaitement que c'était une provocation pure et simple, elle n'allait donc pas rajouter de l'huile sur le feu... Pour l'instant.

    De nouveau bien de profile, elle le laissa descendre de sa joue à sa gorge. Elle releva même un peu la tête pour qu'il puisse suivre l'angle de sa mâchoire tout en mesurant sa respiration, bien que son ton semble un légèrement moins dégagé lorsqu'elle lui coula un regard en coin.

    - Flatteur...

    Les doigts de Lorindol dépassèrent la zone d'influence de son mal et un léger frisson réflexe lui répondit immédiatement.

    - Ce n'était pas une flèche. J'ai reçu plusieurs éclats de métal dans le corps lors d'une explosion pendant la guerre.

    Deux vies bien différentes pour d'étranges similitudes. Elle garda les lèvres scellées à ce propos mais la magie qu'elle portait n'était pas seulement sombre tout comme son aura à lui n'était pas seulement puissante. Il y avait derrière ces pouvoirs une volonté propre qui s'amusait à leur dépend et dont il ne connaissait qu'une partie de la nature et des intensions. La grosse différence était que l'être en Lorindol influait sur la mort, le sien sur la non existence. La pensée folle de proposer un pacte à la créature qui possédait Lorindol lui traversa l'esprit une fraction de seconde avant qu'elle ne la repousse avec un frisson d'horreur. Elle n'en serait pas réduite à ça.

    - Oui et oui. " répondit-elle à son comparse, intriguée. " Tu as déjà entendu parlé de ce genre de phénomène ? "

    Elle n'en dirait pas plus sur ce qui étendait ses marques ni sur le fait qu'à l'origine, elles recouvraient l'intégralité de son corps. Ce n'était pas important. Enfin si, et c'était encore quelque chose dont elle ne parlait pas. Ami, ennemis, personne n'avait besoin de savoir et personne n'avait besoin de se souvenir de la vague forme de chair à vif qui s'accrochait à la vie dans les mouroirs de Maël. Il remontait de trop et il était sans doute temps de mettre un terme à sa curiosité, mais il y avait dans ces questions une expertise bien loin des mages combattants. En réalisant cela, elle plissa légèrement les yeux, intriguée.  

    - Tu n'as pas pris le temps d'étudier beaucoup de démons mais tu n'es pas un simple mage de guerre. Tu as une formation théorique, n'est-ce pas. Tu as étudier à l'Académie de Melorn ?

    A peine une question. Il n'y avait pas mille cursus imaginable pour un mage correctement formé venant de la cité du printemps éternel. Il avait également pu recevoir ce savoir une fois sorti de sa cité, sa remarque était uniquement la plus probable. Elle réalisa une seconde chose en passant et sourit d'une façon un peu plus provocante.

    - Ta façon de porter la chemise de soie aurait du me mettre sur la voie.

    Elle n'avait pas reculé après qu'il se soit amuser à suivre les stigmates qu'elle portait. De l'extérieur, l'expérience pouvait paraitre sensuelle, mais de l'intérieur elle était plutôt décevante. Elle avait bien senti la présence de ses doigts, mais d'une façon difficilement descriptible. Ce n'était ni agréable, ni désagréable, ni chaud, ni froid, c'était seulement une présence éthérée. La conscience que quelque chose était contre sa peau pendant que son œil sombre voyait sans voir les contours de l'elfe. En revanche, elle n'avait aucune défense pour la dernière cicatrice effleurée.

    Mais le temps passait et cela faisait déjà un moment qu'ils discutaient assis comme des adolescents au bout de ce lit spacieux couverts de draps de soie et de satin tout aussi hors de prix que le reste de la chambre. Pour Rowena, la suspicion avait fait place à la certitude. Oh oui, la certitude qu'elle faisait une connerie, la conviction naïve qu'elle s'en sortirait sans dommage parce qu'elle avait bien trop envie de sortir de sa foutue bibliothèque et une certaine connivence joueuse qui n'excluait pas la prudence à certains sujets. Dehors, l'orage se déchainait toujours.

    - En tout cas, pour moi, notre alliance peu tenir jusqu'à ce qu'on en ai fini avec ce tueur. Mais l'heure tourne et nous sommes venus ici pour que tu puisse te remettre. Alors j'ai une dernière question. " Elle s'était inclinée légèrement vers l'avant, un sourire amusé sur les lèvres. " Tu te risques à m'embrasser ou je te souhaites de beaux rêves ?
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  • Mar 6 Déc - 23:14
    L’exilé nota chacune des informations dans un coin de son esprit. C’est avec une certaine déception qu’il constata qu’elle ne réagit pas vraiment à la petite pique qu’il avait envoyée plus tôt, mais tout compte fait, ce n’était pas un véritable problème, la pauvre ne pouvait répondre à toutes les provocations qu’il pouvait faire.

    - C’est sans doute mieux ainsi, j’ai pu voir des personnes affectées par différentes choses au niveau de leur magie. Outre la perturbation de certains pouvoirs ou la corruption d’autres, la plupart finissent par péter les plombs, puis deviennent incapable de se contrôler, incapable de différencier leurs amis de leurs ennemis, ça fini généralement mal.

    Lorindol n’en dit pas plus à ce sujet, il n’avait jamais eu la chance d’avoir beaucoup d’amis, et le peu qu’il avait été en mesure d’avoir était à présent mort depuis longtemps. Son corps n’était pas seulement parcouru par des cicatrices bien visibles et des marques sinistres, certaines étaient encore bien plus vicieuses.

    - Une explosion ? Tu sembles plutôt en forme pour avoir subi une explosion, d’habitude c’est le genre de truc qui t’éparpille aux quatre coins de la ville façon puzzle.

    Bien sûr il devait y avoir une notion de distance, elle s’était sans doute tenue à portée des débris. L’elfe n’avait jamais eu la chance de se tenir trop près d’une explosion, il avait eu d’autres soucis, mais la bombe faisait encore partie des choses inédites. L’elfe se redressa légèrement suite à la question de la jeune femme. Oui il avait déjà vu ce genre de phénomène, il pouvait en parler sans crainte, même s’il n’était pas certain que cela apporte des solutions.

    - Oui j’ai déjà vu ça, enfin d’une certaine manière. Pour le coup c’était une sorte de malédiction, à chaque fois que l’individu victime dudit maléfice faisait une chose précise, son état de santé se dégradait petit à petit, jusqu’à ce qu’il en meurt. Je ne saurais pas dire s’il l’on peut lever une malédiction, je crois avoir vaguement entendu que seul l’auteur pouvait en annuler les effets. Mais je n’ai jamais pu expérimenter cela.

    Malédiction, corruption, mutation… Cela faisait finalement beaucoup de termes négatifs pour peu de solutions proposées. L’interrogation de la jeune femme le prit de court. En effet il était allé à l’académie, mais pouvait-il l’avouer ? L’établissement n’était bien sûr pas réservé à une élite de la société, mais la porte n’en était pas pour autant ouverte à tous les mendiants du monde. Son interlocutrice avait visiblement des soupçons concernant ses connaissances et son passé, mais devait-il pour autant tout avouer ? Il valait mieux pour lui de ne pas être trop franc à ce sujet, il y avait encore certaines choses dont il préférait ne pas parler, tout comme elle d’ailleurs, il aurait parié qu’elle ne lui racontait pas tout et c’était d’ailleurs tout à fait normal.

    - Ah ? Parce que je la porte d’une manière précise ? Il est vrai que je porte cela avec dignité, pour vous autres ce n’est rien de plus qu’un peignoir, j’imagine. Cependant… Il est vrai que je ne porte rien dessous, normalement c’est le cas, les miens ne sont pas du genre à se promener torse nu, du moins les mieux éduqués. Malheureusement pour toi ce n’est pas mon cas, et de toute manière je ne comptais pas retourné en bah demandé un autre haut, le type m’aurait sans doute alpagué pour me demander si l’eau du bain était à la bonne température.

    L’elfe resta silencieux un instant, prenant le temps de contempler le visage de la jeune femme et ne s’en cacha pas, de toute manière leurs regards s’étaient déjà croisés plus d’une fois en s’observant de la sorte, une fois de plus n’allait rien changer. Il n’était pas mentir de dire que la jeune femme était dotée d’un charme certain et qu’elle lui plaisait. De son côté, vu qu’il n’avait reçu aucune claque, et qu’elle continuait de le regarder tout en souriant, l’exilé imagina qu’il devait aussi lui plaire, du moins une fois propre correctement vêtue.

    - L’ennemi de mon ennemi et mon ennemi, pas vrai ?

    Lorsqu’elle se pencha doucement vers lui, Lorindol ne recula pas, sans doute aurait-il dû, c’était là un jeu dangereux de flirter avec autant de proximité.

    - L’un n’empêche aucunement l’autre tu sais…

    À son tour il se pencha en avant, choisissant consciemment la pente glissante plutôt que la retenue. D'une main, il vint effleurer la joue droite de la jeune femme alors que ses lèvres se posèrent délicatement sur les siennes. Sa deuxième main, sans nul doute plus aventureuse, remonta avec une lenteur volontaire le long du bras de son interlocutrice. L'objectif était de faire descendre de quelques centimètres le tissu de la brassière qu’elle portait et qui n'en révélait pas assez a son goût. Totalement en confiance, peut-être un peu trop d’ailleurs, à aucun moment l’elfe n'avait imaginé que cela pouvait être une technique pour le mettre en position de faiblesse. Ce qui était sûr cependant, c'était que ses mains étaient à ce moment là plus proche de la jeune femme que de son propre corps, en cas de retournement de situation, il ne serait pas capable de réagir suffisamment vite. Lentement mais sûrement, du bout des doigts, il était parvenu à saisir avec une certaine douceur un morceau de tissu sombre, qu'il commença à tirer soigneusement vers le bas.
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