Physique

Peau matte, épaisse chevelure blanche, corps athlétique et légèrement musclé, Neera possède les traits d'une humaine dans la mi-trentaine. Et pour sûr, sa beauté exotique et mature attire de nombreux regards sur sa personne; rares sont les occasions où la demie-titanide passe inaperçue !

S'illuminant lorsque Neera utilise des pouvoirs élémentaires, ses prunelles sont totalement immaculées, lui donnant ainsi un air mystique. Son aura, quant à lui, dégage une forte impression dès le premier coup d'œil. Un seul regard sur elle est généralement suffisant pour comprendre que cette femme ne fait pas partie du commun des mortels...

Psychologie



Professeure au sein de l'Université Magic, Neera possède très certainement un don inné pour la pédagogie et les disciplines intellectuelles. Appréciée pour ses enseignements justes et rigoureux, elle s'est forgée une solide réputation au sein de l'établissement au fil des années. Nombreux sont ceux et celles se demandant pourquoi leur professeure préférée n'a pas un poste mieux gradé au sein de l'Université. La réponse est simple : Neera trouve sa position plutôt confortable et n'a pas envie d'être sous les projecteurs. Du moins, pas pour le moment. Car oui, avoir un grand poste signifie davantage de responsabilités ainsi que plus de comptes à rendre, et donc une perte de sa liberté et de son indépendance durement acquise.

Ayant malheureusement une phobie quasi incontrôlable des espaces clos depuis sa naissance, la maîtresse de la foudre a parfois bien du mal à s'habituer aux murs épais de l'école et profite régulièrement de ses temps libres pour s'évader à l'extérieure. On la surnomme la " Tornade " en référence à ses puissants pouvoirs magiques liés aux tempêtes.

Déterminée, la demie-titanide est obstinée et refuse catégoriquement toute forme d'échec. Elle n'a pas peur de travailler avec acharnement pour obtenir l'objet de ses désirs. Il s'agit d'une femme forte qui ne se laisse pas impressionner ni séduire facilement.

De nature introvertie, Neera n'affectionne pas particulièrement les interactions sociales banales qu'elle va éviter en dehors du cadre scolaire et professionnel. En revanche, elle apprécie les longues discussions savantes et constructives.

Ce qui provoque sa colère ? L'injustice, l'abus, qu'on lui manque de respect... Durant sa longue vie, elle n'a jamais tué volontairement, mais elle n'hésitera pas à déchaîner ses pouvoirs en cas de nécessité.
Pour l'instant, elle est neutre et ne s'implique que très peu au sein des débats politiques.

Ah, et puis... Elle est plutôt radine, cette demoiselle. Ne lui demandez pas de dépenser son argent dans des futilités !

L’enfant divin


Il y a 500 ans, alors que de nombreuses personnes pensent les titans morts ou disparus, certains irréductibles croyants continuent de les vénérer.

Chaque matin, une humaine comme toutes les autres vint prier à un temple dédié à Lothab. Se pensant stérile, elle priait la bonne grâce des dieux pour qu'on lui donne un enfant et qu'elle puisse enfin devenir mère.
Son souhait de porter la vie se transforma en une véritable obsession, à un tel point que son existence tournait autour de cela. Plus le temps passait, plus elle en devenait désespérée.

Un jour, après des années à recevoir les prières de cette demoiselle désespérée, Lothab exauça son souhait et, sans le savoir, la jeune femme tomba enceinte de l'être vénéré.
Étrangement, il n'eut aucun contact physique entre les deux entités. Elle était enceinte, comme dans ces bonnes histoires bibliques.

Au final, nul n'a jamais su les réelles intentions de Lothab derrière cet acte. S'agissait-il d'un geste de compassion ou d'un moyen d'augmenter la vénération des fidèles envers lui ? Les miracles avaient bonne presse, après tout.

Storm : famille diviniste de la République

Dès sa naissance, Neera a été une enfant aimée et désirée par ses "parents". Fille unique, l'attention se focalisa entièrement sur sa personne. Rapidement, on la qualifia de génie et d'enfant prodige grâce à ses capacités magiques hors du commun pour son jeune âge. En classe, la fillette surpassait tous ses compagnons et fit la fierté de l'entièreté sa famille qui la voyait déjà comme étant une future présidente républicaine, voire même une seconde Dangshuan.
Elle se passionna pour ses études et finit par y trouver une vraie vocation là-dedans.

Son père, un riche homme d'affaires de la République et très absent à la maison, oeuvrait dans le commerce de boissons exotiques, tandis que sa mère, elle, consacrait ses journées à la religion diviniste et à la vénération des titans. Suite au miracle de sa grossesse, elle s'était donnée comme objectif de répandre la sainte parole des titans au sein de la République. D'ailleurs, la famille Storm était l'une des rares lignées à pratiquer activement le divinisme au sein du pays de la démocratie.

Et pour sûr, le discours parfois extrémiste de sa mère commençait à déranger les moeurs publiques; plusieurs individus portèrent plainte à la police locale, le fanatisme extrême n'étant pas bien vu dans une nation se voulant athée et détachée des Dieux.

Les autorités locales enquêtèrent sur les Storm. Heureusement, ils ne décelèrent rien de suspect, mais l'état de santé psychologique de la mère était particulièrement préoccupant. Dans les mois qui suivirent, elle fut internée en psychiatrie, car son comportement devenait dangereux. Cette dernière avait même tenté de s'en prendre à Neera en hurlant qu'elle était la fille d'un dieu.

Professeure Storm

Forte mentalement, Neera ne se laissa pas abattre par les comportements déviants de sa famille et se concentra presque exclusivement sur ses études.

- Neera eut la patience de terminer deux cursus universitaires de Magic : Théories fondamentales de la Magie et Arts et Musiques Magiques.

- Ensuite, elle partit en voyage autour du monde et fit plusieurs brefs passages au sein des grandes écoles des autres nations. Grâce à ses talents magiques, elle devint vite connue au sein du milieu.

- En revenant à la République, la demie-titan devint l’apprentie d’une Pléiade pendant sept années et commença ensuite à enseigner les théories fondamentales de la magie.
Tout au long de sa carrière, en lui proposa des promotions, voire même des rôles politiques, mais elle préféra demeurer dans sa position actuelle. Une position qu'elle jugea confortable.

- Peu avant le décès naturel de ses parents, Neera comprit qu'elle n'était pas humaine et que son père biologique n'était peut-être pas celui qui l'avait élevé. Cependant, elle ignore encore tout concernant ses origines divines. Lothab n'a d'ailleurs jamais pris contact avec elle.

- Elle a hérité de l'immense fortune de son père et possède un luxueux manoir au centre de Liberty.

- Malgré que le divinisme soit sa religion de naissance, elle n'a jamais songé à vénérer réellement les titans, puisque ces derniers de lui inspirent rien de vraiment positif.

- Préférant observer, elle ne s'impliqua pas dans le précédent conflit opposant les titans aux mortels.

- Professeure, pourquoi vous ne postulez pas au poste de Pléiade ?

L’espace d’une seconde, Neera posa son regard sur la porte d’entrée de l’auditoire.
L’espace d’une seconde, encore, elle envisagea de rabrouer gentiment l’étudiante qui était venue lui poser cette question avec tant de fougue et d’impétuosité.
L’enseignante aurait pu. C’était son problème, après tout, si elle ne postulait pas pour avoir un poste plus élevé au sein de l’Université.
Mais la femme aux cheveux immaculés était généralement patiente avec ses élèves. Être pédagogue lui tenait beaucoup à cœur, et elle ne se voyait pas rabrouer une de ses protégées sous prétexte qu’elle avait juste envie de sortie, de s’évader, de respirer enfin l’air frais du campus.
Non, elle se devait de répondre, aussi la diviniste planta son regard dans celle d’Alicia, une académicienne de première année, fraichement arrivée à Magic.

C’était une demoiselle qui avait du talent, pressentait Neera. La jeune mage semblait prendre à cœur ses études, elle n’hésitait pas à poser beaucoup de questions pour bien comprendre sa matière, et elle mettait du cœur dans son travail. En un mot, c’était une étudiante qui était volontaire et persévérante, mais qui clamait haut et fort son avis une fois qu'elle avait une opinion toute faite. Ici, en l’occurrence, Alicia paraissait déçue que sa professeure se contentât d’un poste si « normal », alors qu’elle aurait pu avoir une place plus sûre, plus stable, plus puissante également au sein de l’Académie, et même de la République.

Mais son comportement n’étonnait pas tant que ça la maîtresse de la foudre. Les jeunes, surtout les étudiants de première année, pensaient parfois que tout était facile en ce bas monde. Les plus riches étaient souvent protégés par leur famille et croyaient, à tort ou à raison, que tout leur était dû. Mais  ils ne s’étaient pas forcément confrontés aux dures réalités de la vie et leurs opinions sur pas mal de sujets pouvaient être relativement biaisées...

- Mon poste actuel me va très bien, finit par répondre l’enseignante, avec un petit sourire forcé, qui trahissait son envie de s’enfuir à l’extérieur.
- Mais vous pourriez…
- Je pourrais, oui. Alicia, sais-tu les conditions requises pour devenir une Pléiade ?
- Il faut qu’une place se libère, énuméra-t-elle, que vous ayez complété deux cursus – ce que vous fait –, que vous receviez le soutien d’une Pléiade – ce serait sûrement le cas – et que vous remportiez un vote avec les autres Pléiades, la présidente de l'Académie, le représentant des élèves et… un magistrat, oui… fit la demoiselle après avoir hésité une seconde.

Décidément, elle s’était bien documentée, et Neera rebondit sur ses propos.

- Eh bien ? Ne te semble-t-il pas que toutes les places sont prises ?
- Mais tout le monde vous apprécie ici !  rétorqua son étudiante avec la même fougue que précédemment, comme si cela était suffisant pour monter en grade. Vous augmenteriez encore plus le prestige de l’Université Magic !

Neera aurait bien été flattée, en d’autres circonstances, mais elle se contenta d’avoir un sourire indulgent. Par les Divins, qu’est-ce que son interlocutrice était naïve…

- Personne ne peut être aimé de tous, Alicia. Et du reste, j’étais honnête tout à l’heure. J'aime donner cours à mes élèves et j’apprécie ma vie actuelle. Je suis libre de donner mes leçons comme je l’entends, et assister ma Pléiade me convient tout à fait également. Quand je le déciderai… Cela changera peut-être. Pas maintenant. Mais tu as un autre cours, me semble-t-il ? Il serait temps que tu y ailles avant que la pause académique ne se termine.

La jeune femme ouvrit la bouche pour trouver quelque chose à répondre, sembla à court d’arguments, chercha encore quelque chose à dire.

Neera, elle, n’hésita pas à une seconde et la salua d’un signe de tête avant de prendre congé.

La sang-mêlée avait rangé ses affaires pendant qu’elle discutait avec son étudiante et elle n’eut plus qu’à emporter son sac pour quitter l’auditoire. Aussitôt, elle se retrouva dans les couloirs de l'Académie, et elle marcha d’un pas rapide, sans hésiter un seul instant sur le chemin à suivre. Autant l’élémentaliste rechignait à entrer dans les locaux universitaires pour donner cours, autant elle volait presque quand il s’agissait d’aller à l’extérieur. Peut-être aurait-elle même été capable d’ignorer quelqu’un qui l’interpelait tellement la Républicaine était pressée de quitter ces quatre murs de pierre.

Enfin, elle arriva dehors.
Enfin, un sourire soulagé, satisfait et sincère apparut sur son visage.

Neera était plutôt silencieuse, d’habitude. Elle parlait peu pour ne rien dire et n’était pas du genre à lancer des conversations mondaines et inutiles. L’enseignante sortait uniquement de son caractère réservé quand il lui fallait tenir un discours savant et scientifique, ou quand elle devait expliquer de manière pédagogique un sujet ou l’autre à ses élèves. Sa froideur apparente laissait alors place à une femme sérieuse, mais passionnée ; et sa patience faisait généralement des merveilles, car elle n’hésitait pas à reprendre une, deux, trois fois ses explications auprès de ses ouailles si c’était nécessaire. Lorsqu'elle rencontrait des collègues – dans la République ou dans les autres universités du Sekai – avec qui elle pouvait partager de nouvelles connaissances, là aussi, la demi-titan se dégelait et montrait de l’intérêt pour ses pairs. Elle avait beau avoir une belle maîtrise des éléments, Neera respectait ceux qui maîtrisait d’autres domaines que les siens. Etant curieuse de nature, elle considérait aussi qu’on pouvait toujours apprendre de nouvelles choses et qu’avec de la bonne volonté, on pouvait tout obtenir.

L’élémentaliste pouvait donc être agréable à vivre, si on savait la prendre par les bons sentiments. Mais à d’autres occasions, on pouvait également la voir baisser son armure. Lorsque Neera quittait les milieux clos pour revenir à l’air libre, il était rare qu’elle dissimulât sa satisfaction. Dehors, elle avait l’impression que plus personne ne pouvait l’enchainer, l’entraver, la réduire à néant. Dehors, l’air et la foudre étaient ses amis, les tempêtes étaient ses complices, et rien ni personne (ou presque) ne pouvait lui imposer des règles de vie.

Ca aussi, c’était quelque chose qui était important pour l’enseignante. La liberté. Sa liberté. Il lui était insupportable de se sentir forcée à faire quelque chose. Quand la Républicaine s’engageait, il fallait que ce soit par choix. Neera était professeure à Magic ? C’était très bien. Mais ça avait été sa décision et il ne lui était donc pas difficile de mettre du cœur à l’ouvrage. S’élever… aurait été possible, oui. On lui avait bien proposé des rôles politiques ou d’autres postes durant sa carrière. Mais la sang-mêlée ne voulait pas que ces responsabilités l’empêchent d’être elle-même et l’oblige à  choisir entre le bien et le mal, entre un camp ou bien l’autre. Jusqu’ici, la maîtresse de la foudre s’était donc bien gardée de prendre position dans le milieu de la République, ou même vis-à-vis du Sekai en général. Sa mère aurait probablement fait une crise d’hystérie – comment sa propre fille pouvait ignorer la fondation du Nouvel Ordre et le retour des Titans ?! – mais Neera n’en avait cure. D’abord,  sa génitrice était morte depuis longtemps. Ensuite, elle avait fait le choix d’être neutre. C’était ainsi.

Peut-être que l’éducation qu’elle avait reçue aurait dû l’émouvoir. La jeune femme avait baigné dans la religion diviniste. Sa famille avait toujours cru aux Divins, et cela avait même attiré l’attention quand les autorités locales avaient reçu plusieurs plaintes face au fanatisme de sa mère. Pour être honnête, l’étudiante qu’elle était alors arrivait à faire fi de l’extrémisme religieux démontré par sa maman. Les études de Neera la captivait, celle-ci avait donc autre chose à penser. Mais la demoiselle avait moins bien apprécié l’épisode où sa mère l’avait presque agressée, en lui hurlant qu’elle était la fille d’un dieu. Et puis quoi encore ? Comment on pouvait proférer de telles absurdités ? La mage en avait été particulièrement agacée, à l’époque, et quoiqu’elle aimât sa mère, elle avait approuvé qu’on prenne soin d’elle dans un établissement approprié.

Bref… C’était un autre temps, une autre époque. Maintenant, les Titans étaient revenus… Et l’un d’entre eux était même mort.

C’est sur cette pensée que Neera arriva dans une partie isolée du campus. Il s’y trouvait peu d’étudiants à cette heure, en partie parce que de gros nuages noirs menaçaient à tout moment d’éclater. Un peu comme le Sekai, eut le temps de songer l’enseignante. Des nouvelles qu’elle avait entendu, le Reike ne comptait pas en rester là dans ses combats contre les Divins. Shoumei non plus risquait de ne pas rester de marbre, surtout si le Haut-Prêtre Seagan avait fondé son Nouvel Ordre. La tempête risquait d’éclater d’un jour ou l’autre. Et Neera… était comme sa patrie, la République. Elle observait. Elle attendait. Pour voir de quel côté elle se rangerait au final.

Au fond, la maîtresse de la foudre n’était pas naïve. On ne pouvait pas rester neutre éternellement. Rejoindre le Reike lui semblait immensément peu probable. La seule perle qu’il s’y trouvait, c’était l’université de Drakstrang. Pour ce qui était du Nouvel Ordre… Neera ne savait pas réellement quoi en penser. Peut-être que le fanatisme de sa mère lui donnait quelques réserves à ce sujet. Vouloir rétablir le divinisme, pourquoi pas ? Mais les buts de ce groupuscule étaient-ils vraiment nobles ?

Quant à la République… C’était là où elle avait habité, c’était là où elle avait grandi. On ne pouvait pas dire que la professeure idolâtrait son pays, mais il était très dur de ne pas avoir d’attachement patriotique pour sa nation d’origine. Pour l’heure, elle s’y sentait liée, et elle avait quelque peu hérité de son esprit critique, il fallait bien l’avouer.

Un brusque coup de vent la sortit de ses pensées. Neera avait encore un peu de temps pour elle avant son prochain cours. Ce serait amplement suffisant pour qu’elle fasse un tour. Voler était facile pour elle, même si elle devait rester en basse altitude, et contrairement à d’autres, elle n’avait pas peur des intempéries parfois violentes ou désagréables. Au fond, ce n’était pas pour rien qu’on la surnommait la Tornade.

Une brève activation de son pouvoir lui permit de quitter le sol et de prendre de la hauteur. Bientôt, l’Université et ses bâtiments rapetissèrent quelque peu et l’enseignante put voir le campus dans sa globalité. Profitant de ce petit moment de solitude, Neera inspira profondément, pour faire le vide, pour oublier aussi sa claustrophobie et le fait que bientôt, elle devrait encore rentrer dans ces murs. Il était clair qu’elle aurait préféré que tous ses cours se donnent à l’extérieur mais… Ca, ce n’était pas possible. Heureusement, elle pouvait donner des cours pratiques, ce qu’adoraient particulièrement ses étudiants. La femme aux prunelles translucides leur faisait passer des exercices, surtout en ce qui concernait la magie de l’air et de la foudre. Elle les encourageait également à mieux contrôler leur énergie magique. C’était quand même idiot de présumer de leurs forces et lancer un sort qui les épuiserait trop rapidement.  

Il lui faudrait cependant du temps pour former ses ouailles et… certaines étaient plus dissipées que d’autres. Quand le regard de Neera se posa sur un trio d’étudiants qui semblaient se terrer dans un coin, elle fronça légèrement des sourcils. Ils auraient dû être en cours normalement… Et la situation semblait étrange. L’un était adossé contre un mur, et regardait deux autres de ses compatriotes. Descendant légèrement dans leur direction, ils ne virent pas arriver l’enseignante et elle entendit des brides de conversation qui lui fit vite comprendre ce qu’il en était. Par chance, elle connaissait l’un des étudiants, à qui elle s’adressa par derrière d’un ton quelque peu sarcastique :

- Lucius, vous ne devriez pas être en cours ? Je ne savais pas que vous aviez plus intéressant à faire, comme intimider les élèves.

L’intéressé sursauta, se retourna d’un bond avec son compère, ouvrit la bouche en voyant la professeure et ses cheveux flotter dans le vent. Il dut comprendre, rien qu’au regard sévère de la demi-titan, qu’il n’obtiendrait aucune compassion de la part de sa professeure.

- Je… J’étais en train de…
- Peu importe ce que vous étiez en train de tramer, avec votre complice, siffla-t-elle. Vous viendrez dans mon bureau (par Lothab, que ça le mettait de mauvaise humeur) dès la fin de la dernière heure de cours pour qu'on parle de votre comportement. Disparaissez de ma vue. Maintenant.

Les deux académiciens s’entreregardèrent, frémirent en regardant le visage encore plus dur de la professeure, mais furent encore plus convaincu qu’il était temps de se retirer lorsqu’ils aperçurent très brièvement un mince arc électrique entre les doigts de Neera. Bientôt, il ne resta que cette dernière et l’étudiant qui se faisait rudoyer, étudiant qui, du reste, ne savait pas où se mettre.

- Madame…
- Quant à vous, apprenez à ne pas vous faire marcher sur les pieds et à bien vous entourer. Si vous vous laissez faire par des… Hum, elle allait dire des macaques, ce n’était peut-être pas le terme approprié en compagnie d’une de ses pupilles. Par des idiots imbus d'eux mêmes, reprit-elle, votre séjour à Magic sera bien pénible. Avertissez-moi s’ils recommencent. Je leur ferai comprendre que je n’aime pas les imbéciles.

Elle laissa le jeune homme en plan, bien inconsciente que, quelques heures plus tard, se répandrait une rumeur selon laquelle la professeure Storm avait défendu quelqu’un qui s’était fait malmené par des étudiants.

Ce qu’on pensait d’elle lui importait peu de toute façon.
Tout ce qui comptait à ses yeux, c’est qu’elle traçât son chemin comme elle l’entendait.
Et ça, personne ne pourrait l’en dissuader, qu’on soit un Titan, un shoumeien, un reikois ou un républicain.