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    Anonymous
  • Mer 26 Oct - 20:42
    Jugement  Éternel
    Feat Deirdre Velitès
    Si une ville était capable d'être personnifiée afin d'être fière et imbu d'elle-même, cette ville serait Justice. C'est peut-être pour ça qu'il a toujours apprécié cette ville presque autant qu'il apprécie Melorn d'ailleurs. Ses beaux quartiers en pierre avec une vue imprenable sur le Lac Rebirth ont pour sûr un charme inégalable au sein de la République. Il y passe une bonne partie de sa journée redécouvrant les allées et les avenues qu'ils sillonnaient il y a de ça des dizaines d'années, la dernière fois qu'il était venu à Justice en réalité. C'est alors que certains souvenirs refirent surface, plus ou moins lointains, dans un désordre complet il lui fallait bien quelques secondes pour tout remettre à sa place. Il a connu une femme, particulièrement fortuné d'ailleurs dans ses souvenirs. Enfin, elle profitait plutôt de la fortune de son mari et se permettait même de lui être infidèle. Il est drôle de voir à quel point le destin est capable de s'acharner sur une pauvre âme mortelle. Qu'avait-il bien fait pour mériter ça ? Sûrement quelque chose de très mal. Ceci dit, ça n'a pas empêché Eliëndir de profaner sa demeure et de partager quelques moments passionnés avec la femme de ce pauvre fonctionnaire qui passait sûrement ses journées à se tuer à la tâche dans un bureau quelconque. Il se remémora cette histoire en tombant tout à fait par hasard sur la façade de la maison de tous les vices. Une aventure parmi tant d'autres, mais il est vrai qu'il a passé quelques bons moments dans cette ville.

    Pourtant, Justice est bien fade le jour car c'est quand vient la nuit sombre dans ses heures les plus tardives que la ville montre son vrai visage. Quand le juge n'est pas là, les malfaiteurs dansent. Derrière ses rues calmes et propres se cachent une noirceur pestilencielle. Ville de la justice le jour, ville de la corruption la nuit. Autant dire que lorsque l'astre solaire disparait du ciel, il est comme un poisson dans l'eau dans cette ville perfide. Vagabondant comme une ombre au sein de la vaste ville, il se retrouve au bout d'une avenue convergeant comme d'autres vers un grand carrefour surplombé par une gigantesque bâtisse en pierre, de grands escaliers menant à une énorme double porte en bois. Posant son regard sur le grand tribunal de Justice, il s'est souvenu qu'il avait connu un ancien juge. Une très bonne connaissance à lui, quelqu'un qu'il aurait pu considérer comme un "ami". Mais Eliëndir n'a pas d'ami, plus depuis au moins trois siècles en tout cas à une époque bien lointaine maintenant où il était un homme bien différent. Il n'a que très peu de souvenir de sa vie passée, baignant dans les ténèbres depuis bien trop longtemps pour son propre bien. Ce juge, quel était son nom déjà ? Il a du mal à s'en souvenir, pourtant c'était il y a quoi. Un peu plus d'une vingtaine d'années ? Un battement de cils dans la vie d'un Elfe. Velitès. Artus Velitès, oui c'était bien ça. Son visage lui revient, quelques-unes de leurs conversations aussi. Un homme brillant dans son domaine, un énième acharné au travail. Un homme bon. Bien trop bon pour cette ville pourrie, ce qui lui a valut la pendaison d'ailleurs. Une fin bien triste pour un homme d'honneur. Quoi que dans ses souvenirs, Artus n'était pas non plus tout blanc. A l'époque il fréquentait déjà certaines personnes peu enviables. La preuve en est, qu'il fréquentait quelqu'un comme Eliëndir. Bien qu'il n'ait jamais réellement eut une influence néfaste envers Artus, tout le monde ne peut pas s'en vanter. Eliëndir respectait beaucoup Artus tout particulièrement pour sa droiture et son amour pour sa famille. Ah, oui. Il avait une femme je crois. Il était toujours marié. Une fille aussi dont il eut d'ailleurs quelques nouvelles grâce aux ragots de la pègre.

    On dit que sa fille a marchée dans les pas de son défunt père, se hissant à la place de juge et purgeant la ville des raclures qui ont fait tomber son père il y a des années. Une douce vengeance n'est-ce pas ? Très impréssionnant, elle a par ce billet réussit à piquer sa curiosité et son intérêt. La fille serait-elle aussi intéressante que le fut son père ? C'était le moment de le découvrir et de rendre visite à la famille Velitès.

    Il se présente à l'entrée du tribunal sous les traits d'un jeune homme brun à la courte barbe mal rasée. D'un sourire charmeur, il s'adresse à la secrétaire d'une voix calme pour qu'elle guide sa route à l'intérieur de l'énorme bâtiment.

    « Bonjour. Auriez-vous l'amabilité de m'indiquer le bureau de Mme. Velitès je vous prie ? »

    « Bonjour. Est-ce que vous avez rendez-vo.. »

    Avant qu'elle ne puisse terminer sa phrase, il dépose sa main sur celle de la secrétaire. L'interrompant pour balayer ses questions et ses inquiétudes.

    « Rassurez-vous. Je suis un ami de la famille. Pouvez-vous m'aider, mademoiselle ? »

    Eliëndir savait se montrer persuasif, appuyant son charme naturel par quelques compétences magiques afin d'être certain que cette ennuyante conversation prenne fin. Décontenancée et sous l'effet du sort elle lui indique le chemin, l'aile du bâtiment, l'étage et la porte exacte. Il la remercie et emprunte l'escalier menant aux étages afin de rejoindre le bureau de Mme. la Juge sans faire de détour. Dans le couloir complètement vide de monde, il toque à la porte de la Juge sous les traits de sa secrétaire personnelle et reprenant sa voix maintenant une illusion parfaite.

    « Mme. Velatès ? Votre prochain rendez-vous est là. »

    CENDRES
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Mer 26 Oct - 23:04
    Vaste journée comme l'on pouvait s'y attendre pour une Juge à Justice. Il n'y avait pas métier qui se prêtait mieux à cette ville, à la hauteur de sa réputation et du mal qui rongeait ses rues.Oh, Deirdre savait pertinemment que son travail était un puits sans fond. Pour que le crime et la corruption cessèrent un jour, il serait nécessaire à l'humanité entière de disparaître. N'y avait-il pas plus vil, après tout, que des êtres penseurs et envieux, qui s'imaginaient au-dessus de tout, dans la constante domination des uns et des autres, de l'homme à la nature ? Le Sekai était ainsi fait et la Juge Vélites savait pertinemment qu'elle-même était frappée par ce mal. Devait-elle pourtant s'y soumettre ?

    Son combat était digne d'un affrontement face à des moulins à vent, mais sa détermination ne défaillissait jamais. Preuve en était de l'acharnement qui était le sien à démêler le vrai du faux, à faire tomber les êtres corrompus qui apportaient plus de mal à cette ville que de bien, tous ces hypocrites qui jouissaient de leurs positions et se pensaient à l'abri de tout. Elle n'était pas pour une justice unilatérale, elle se moquait du statut social, elle se moquait même des innombrables irréelles excuses que l'on osait à lui jeter à la figure pour expliquer leurs actes. Deirdre avait toujours préféré le voleur culotté qui ne se cachait pas, assumait ses choix indéfectiblement plutôt que de la crapule qui se justifiait par le mensonge.

    Ainsi, sa matinée fut consacrée à faire sonner le marteau comme un tocsin pour tous ceux qui s'étaient fait prendre dans les filets de la police justicienne. Cela pouvait aller de la simple fripouille qui n'écopait que d'une amende qu'il ne paierait sans doute jamais parce que trop pauvre à celui que l'on conduirait à l'échafaud pour avoir assassiné un nombre indécent de femmes aux mœurs légères dans les rues sordides de la cité. Aucune des affaires qu'elle avait pu traiter ne l'avait ébranlé, elle n'était que trop rompue à la tâche alors lorsqu'elle revint à son bureau, elle demeurait égale, d'humeur et d'attitude.

    Ces rituels étaient toujours les mêmes. Elle ôtait sa robe de juge et se servait un verre de bourbon avant de s'assoir à son bureau. Là, elle faisait le tri des nouveaux dossiers, des résultats d'enquêtes, des demandes, des propositions d'avocats. Elle les classait par niveau d'importance ou plutôt d'urgence. Bien qu'elle n'eut que très rares des dossiers d'une trop grande sensibilité, elle n'en était pas moins consciencieuse. Mais alors qu'elle allait commencer sa "paperasse", voilà que l'on frappa à sa porte, ce qui ne manqua pas de la surprendre quand elle vit sa secrétaire.

    " Mon prochain rendez-vous ? Vous devez faire erreur. "

    Ce fut à cet instant qu'elle saisit l'un de ses nombreux petits carnets, et ici, celui qui faisait office d'agenda. Reconnaissable parmi tous car sa reliure était rouge comme ses lèvres. Elle feuilleta calmement, il n'y avait aucun nom de marquer, aucun rendez-vous. Voilà qui était inhabituel.

    " Je ne suis pas le genre de femme à oublier ce genre de détail. Pourriez-vous m'indiquer qui est donc la personne qui désire me voir ? "

    Il lui aurait été sans doute bien plus facile de simplement renvoyer la secrétaire, lui indiquer de fixer un "vrai" rendez-vous pour une heure prochaine, voir un autre jour tout simplement. Mais puisque le mystérieux venu avait bravé les convenances sociales et peut-être même ensorcelés sa secrétaire pour parvenir jusqu'à elle, ne serait-il pas impoli de le mettre à la porte ?



    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Jeu 27 Oct - 11:57
    Jugement  Éternel
    Feat Deirdre Velitès
    Alors que la Juge eut le nez penché sur les pages de son agenda à la reliure rouge, elle eut à peine le temps de finir sa phrase que la porte se referma sur elle-même. Deux yeux améthystes d'une couleur vive s'étaient déjà posés sur le visage de la magistrat, l'observant avec une pincée de jugement dans son regard. Cet air que son interlocutrice reconnaitrait entre mille évidemment. L'Elfe apparait sous ses traits qui lui sont propres de par sa naissance, il est grand et élancé. Presque autant que l'immense porte en bois massif derrière lui. Son visage est d'ivoire, ses traits d'une douceur angélique et ses longs cheveux immaculés tombent sous ses épaules de toutes leurs longueurs. En cet instant, il revêt une tunique complète blanche et aux détails noirs descendant jusqu'à ses longues manches. Un sens de la mode qui déteint complètement dans le paysage de la ville et de la République en général. Sa présence est éthérée, séduisante, enivrante.

    Il l'observe pendant quelques instants assez courts finalement, il ne s'est visiblement pas trompé. Voyant presque son défunt père ici à sa place pendant un moment. Il brise lui-même le silence de la pièce avant que son interlocutrice puisse le faire.

    « Veuillez pardonner mon impolitesse, Mme. Velitès. Peut-être préférez-vous "Mme. La Juge" ? Je ne suis plus très accoutumé aux traditions de cette ville malheureusement. Je suis Eliëndir, c'est un honneur. »

    Il affiche brièvement un sourire en coin de ses lèvres quand son regard est tout simplement aspiré par un des tableaux du bureau. S'émerveillant sur le coup alors que sa passion pour l'art ressurgit soudainement.

    « Sublime. J'apprécie grandement vos goûts en matière d'art je dois bien vous l'accorder. Oh, pendant que j'y pense. Ne vous en faites pas pour votre secrétaire. Elle n'a jamais quitté son bureau à l'entrée. »

    Croisant les bras dans son dos, il déambule lentement dans la pièce rectangulaire décryptant les moindres détails présents comme s'il était chez lui. Le mobilier, les tableaux, les étagères en passant par les nombreux livres et les piles de documents administratifs. Ses intentions n'ont pas encore été dévoilées, pourtant s'il avait voulu être agressif ou menaçant ne l'aurait t'il pas déjà montrer ?

    « D'aussi loin que je m'en souvienne, votre défunt père aussi était un amateur d'art n'est-ce pas ? Serait-ce finalement une qualité transmissible par le sang ? Intéressant. »

    La question est en suspens, peut-être l'objet d'une future expérience s'il décide d'approfondir le sujet. La science est un puits de savoir sans fond, même la vie d'un Elfe semble bien courte face à tant de questions sans réponses. Cela fait un moment qu'il a commencé à tristement s'en rendre compte.

    CENDRES
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Jeu 27 Oct - 22:41
    Une entrée trompeuse, révélée par une magie illusoire ou de transformation. Bien qu'elle ne pouvait encore directement se décider sur la réalité des dons de son invité impromptu, elle reconnaissait là un culot qui généralement avait le don de l'irriter, surtout pour une femme comme elle, habitué à gérer ses affaires à la minute près. Toutefois, Deirdre ne pouvait se mentir à elle-même. Elle était curieuse, d'autant plus lorsque le visage d'un elfe à la prestance d'un autre âge se révéla sous ses yeux noirs. Ce qu'elle capta en premier ? Et bien, ce furent les siens, ses yeux aux couleurs parme qui lui rappelaient quelques peintures de prairie.

    " Appelez-moi Juge si c'est ce que vous cherchez. Velités si ce n'est point mon jugement dont vous ayez besoin. "

    Le visage fermé, le regard sévère, elle ne quittait pas la silhouette du dénommé Eliëndir comme si elle était un chat observant une souris.

    " Veuillez me pardonner si je ne vous retourne pas le même honneur car je n'ai pas le loisir de vous connaître. Je suppose que si vous êtes venu à ma rencontre, c'est peut-être pour corriger le fait que nous ne nous étions pas rencontrés jusque-là. "

    Tandis que les yeux de l'elfe s'attardèrent sur l'une des peintures qui trônait dans son bureau, son attention à elle ne le quittait pas. Hypnotisée ? Non. Méfiance. Deirdre était déjà en train de chercher dans un coin de sa mémoire si elle avait déjà entendu ou lu ce nom quelque part, mais rien n'y faisait. Elle trouvait cela étonnamment frustrant.

    " Je suis ravie de voir que mon penchant pour la peinture sied à vos goûts. Vous serez aussi étonné d'apprendre que je suis aussi l'autrice de celle qui attire votre attention. Mais je suppose que si vous êtes ici, ce n'est pas pour parler d'art, ni vous amusez à tourmenter une pauvre secrétaire. "

    La peinture salvatrice, un moyen comme un autre pour l'aider à réfléchir, temporiser ses colères, s'évader quand elle se sentait prisonnière de ses propres démons. Si elle avait toujours eu un goût prononcer pour les artistes et qu'elle se fascinait pour tous les talents, elle exploitait le sien uniquement pour ses propres intérêts. Elle exposait parfois chez elle, principalement les natures mortes ou les paysages. Toutefois, beaucoup de ses propres travaux étaient endormis sous quelques draps dans son manoir, là où elle n'avait pas besoin de les montrer. Non pas par honte, mais peut-être par pudeur et ce que cela pouvait révéler d'elle. Deirdre se contentait alors d'admirer la beauté des autres, du moins généralement.

    Et puis ce fut à cet instant que la Juge se raidit un peu. Son père ? Cet elfe connaissait son père ? Son regard se fit alors plus suspicieux alors qu'elle se mordit l'intérieur de sa joue. La croisade qu'elle menait contre ceux qui avaient ruiné la réputation d'Artus Velitès n'était qu'un secret de polichinelle. Elle avait déjà fait tomber plus de la moitié d'entre eux, mais il restait beaucoup à faire. Oh, bien évidemment, il lui aurait facile de se salir les mains et de les éliminer dans l'ombre, mais ce n'était pas son souhait. Elle voulait perdre chacun des marauds et les voir choir tous autant qu'ils étaient, les voir tout perdre comme cela fut son cas. Elle jouerait avec les lois, ses règles et sa ténacité.

    " Si vous connaissiez mon père et qu'il vous appréciait, il est curieux qu'il ne m'eut jamais parlé de vous, quand bien même je fus une enfant. Quant à l'art, nous dirons qu'il avait toujours eu à cœur de transmettre le goût du beau. Pour le reste, j'aime à penser que j'ai aiguisé mes propres sens artistiques.  "

    Si Deirdre demeurait assise jusque-là, elle finit par se relever pour se diriger vers le petit bar où elle s'était servie un verre quelques minutes plus tôt.

    " Il est rare qu'une personne vienne à me parler de mon Père et me rappeler à son bon souvenir. Mais en attendant, souhaitez-vous boire quelque chose ? Il serait impoli de ma part de ne rien vous proposer.  "

    D'un geste gracile de la main, elle invita l'elfe à s'asseoir sur l'un des fauteuils en face de son bureau, prête à lui apporter son verre si cela lui plaisait.

    " Alors, Monsieur Eliëndir... mon père était mort depuis des années, je n'ose imaginer que vous venez me voir uniquement pour évoquer vos vieux souvenirs. Attendez-vous de moi quelque chose ? "

    Elle préférait que les choses furent clairement dites. Elle n'avait jamais aimé les surprises... hormis celle de son père qui avait toujours su comment lui faire plaisir.


    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Ven 28 Oct - 11:31
    Jugement  Éternel
    Feat Deirdre Velitès
    Il se saisit d'un petit bibelot qui traînait sur une étagère, observant un moment l'objet sans importance. Aux premiers abords, il avait l'air d'un étranger qu'on aurait lâché en plein milieu d'une grande métropole qu'il ne connait pas et au milieu d'une foule qui ne parle pas sa langue tant il dénote avec le paysage et les coutumes locales. Pourtant, fut un temps il était très accoutumé à cette ville. Il faut dire qu'elle a bien changée depuis. On arrête jamais le progrès, la modernité s'installe toujours en bousculant constamment nos acquis. Il sourit à la première remarque de la juge, appréciant tout particulièrement ses tournures de phrases.

    « Mademoiselle Velitès dans ce cas. »

    Reposant au même moment l'objet qu'il tenait dans le creux de sa main, sur l'étagère où il l'avait trouvé. Eliëndir semblait particulièrement serein, un peu trop pour quelqu'un qui s'était introduit sans autorisation dans le bureau d'un magistrat. Cette audace qui est la sienne et qui lui colle à la peau. Le goût du risque et des situations impromptues, il s'amuse de toutes ces choses-là torturant bien souvent l'esprit des personnes qui ont l'occasion de croiser sa route. Néanmoins, il ne peut camoufler son étonnement lorsqu'il apprend que la peinture pour laquelle il avait tant d'intérêt avait été peinte par son hôte. Quel talent, pense t'il sur le moment. Affichant de nouveau un petit sourire en coin et glissant brièvement un petit regard espiègle en direction de l'artiste. Perdre son temps à s'intéresser aux dossiers de quelques déchets humains ne méritant aucune sympathie, aucune seconde chance. Voilà une vision qu'il a toujours eut du mal à saisir, il ne comprenait pas spécialement le père il y a des années. Il ne comprend pas davantage la fille mais respecte leurs acharnements. Chacun à sa façon de nettoyer les injustices de ce bas monde après tout. La sienne serait simplement plus... radicale.

    « Impréssionnant. Très impréssionnant. Mademoiselle Velitès, vous avez un véritable talent. Je suis un grand amateur vous savez. D'art. Peut-être avons-nous plus encore en commun. »

    S'approchant de plus en plus du bureau la Juge Velitès, au fur et à mesure qu'il parcourt la pièce et prend ses marques. De plus, son intérêt grandit au fil de la conversation. La fille d'Artus semblait être une femme de goût en plus d'être une femme aussi charmante qu'elle est froide aux premiers abords. Son sourire disparait subitement, affichant un air faussement attristé.

    « Oh. Artus ne vous a donc jamais parlé de moi ? Vous me voyez assez vexé de l'apprendre. Après tout ce que nous avons traversé. »

    Reprenant bien vite son petit sourire charmeur, calculateur même. Un homme intelligent que ce Artus, lucide plutôt. Il savait reconnaître ses amis de ses ennemis mais plus important, il savait comment éloigner sa famille de tous ses tracas. Force de constater qu'il a bien fait à son sujet. Il éprouverait presque du remord de réapparaitre maintenant dans la vie de sa fille. Ceci dit, voilà bien longtemps qu'il n'est plus capable de ressentir ce genre de sentiment. Il acquiesce poliment à l'invitation de la femme, prenant place dans ce fauteuil étonnamment confortable. Il pivote légèrement son menton afin de pouvoir poser son regard perçant sur son hôte alors qu'elle lui propose à son tour un verre.

    « Avec plaisir. Je prendrais ce qui vous siéra le mieux, Mademoiselle Velitès. Surprenez-moi. »

    Les jambes croisées et les deux mains jointes sur ses genoux. Il ne quitte plus la femme du regard. Son tableau est impressionnant pour sûr, surtout en tant qu'amateur d'art. Mais s'il prenait de son précieux temps c'était uniquement pour elle. Cette expression facétieuse sur son visage ne le quittant plus, il l'a suit constamment du regard. Laissant quelques secondes de blanc flotter dans l'air suite à sa toute dernière interrogation. Il apprécie les gens directs, peut-être parce que de son côté il aime prendre son temps et tourner autour du pot. Il aime se faire désirer et choisir le moment qu'il juge opportun pour entrer dans le vif du sujet. Avoir un certain contrôle sur le déroulé d'une conversation pour amener son interlocuteur exactement où il le souhaite quand il le souhaite. Mais la magistrat était dans le bon timing.

    « Oh mais j'aurais bien des anecdotes sur ce bon vieux Artus. Mais vous avez raison. Je ne suis pas vraiment là pour ça. J'ai ouïe-dire pour votre vendetta personnelle. Comment avance votre petite purge vengeresse ? »

    CENDRES
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Dim 30 Oct - 19:38
    Les petits yeux noirs de la sévère Juge suivirent avec une attention renouvelée l'elfe qui se promenait allègrement dans son bureau. Elle fut un peu surprise lorsqu'il mentionna qu'il eut été un amateur d'art, peut-être plus quand il la complimenta pour sa peinture. Voilà quelque chose qui flattait son égo, mais elle ne se faisait jamais manipuler par lui. Elle se contenta alors d'un vague haussement de sourcil et un sourire en coin.

    "  Je vous remercie pour votre compliment, et puisque nous semblions partager un grand intérêt pour les arts, je suis sûre que nous aurons maintes occasions d'en apprendre plus l'un sur l'autre afin de découvrir nos potentiels autres points communs. "

    Un souhait, un aveu. Un peu les deux. Dire que cet homme ne l'intriguait pas serait un bien vilain mensonge et elle assumait tout à fait l'intérêt qu'il éveilla en elle. De plus, parler de peintures et de tableaux étaient une chose qu'elle aimait, cela ne lui coûterait donc que bien peu de chose qu'un peu de son temps si précieux.

    "  Vexé ? Oh ne le soyez pas. Mon père devait aisément avoir ses raisons pour ne pas me parler de vous et je dois dire... que je pense en saisir la raison. "

    Le regard de l'élégante Velitès observa de haut en bas la silhouette de l'elfe. Bien que la principale raison devait être sans doute de l'ordre de sa sécurité, il y en avait sans nul doute une autre beaucoup plus triviale. Artus aimait sa fille comme un trésor, en toute possessivité. Il aimait aussi voir briller dans ses yeux d'enfant son admiration. Si Artus avait présenté un homme comme Eliëndir à sa petite princesse, il aurait craint qu'il suscita chez elle plus d'intérêt que son cher père. Il était hors de question qu'il se fit voler la vedette par un elfe, aussi beau soit-il. Deirdre le savait, elle se souvenait des mines boudeuses que ce dernier aimait à prendre pour la faire culpabiliser de trouver un autre plus beau que lui. Cela amusait beaucoup l'enfant qu'elle était jadis, d'autant qu'elle aurait sans hésiter succomber au charme d'Eliëndir. Après tout, n'y avait-il pas en lui quelque chose du prince enchanteur dans son apparat ? Risible pensée maintenant qu'elle était adulte, elle qui ne connaissait que trop la tromperie d'une belle image. Toutefois, elle pouvait le reconnaître, il y avait dans les yeux de cet elfe quelque chose qui donnait envie de s'y perdre un peu. Le charme du parme et de la préciosité de l'améthyste.

    S'étant tournée vers le bar, la jeune femme prépara alors en premier lieu un verre à sa propre attention, avant d'entendre la confirmation de son hôte, surprise qu'il eut été intéressé. Bien vite, elle lui versa le même breuvage que le sien. Un bourbon sec. Elle passa alors à côté de lui et lui tendit délicatement le verre.

    "  Voici un bourbon de première qualité. J'espère que vous saurez l'apprécier de cette façon. Je n'aime pas le noyer sous des glaçons, cela en gâche toute la saveur et le brut de son goût. Il me paraît plus agréable de l'apprécier tel qu'il est et qu'il a été fait. "

    Ses lèvres carmin affichèrent un petit sourire espiègle, car ses paroles étaient bien évidemment pleines de sous-entendus. Une fois que le service fut fait, elle s'en retourna s'assoir derrière son bureau, jouant avec la liqueur au fond de son verre tout en s'enfonçant dans son siège. Elle croisa les jambes, gonfla naturellement sa poitrine en s'adossant, et demeura stoïque et silencieuse pendant quelques secondes lorsque l'elfe lui dévoila l'objet de ses curiosités. Portant son regard vers lui, elle but une gorgée de son verre, avant de répondre sereinement.

    "  Je n'aurais jamais cru qu'un tel sujet aurait intéressé qui que ce soit d'autres que moi, surtout après tant d'année... enfin... à mon échelle. Pour vous, il ne s'agit que d'un battement de cil. "

    Soupirant, son regard finit par se perdre présentement dans le fond de son verre.

    "  Mais pour vous répondre, puisque je n'en fais pas un secret, nous dirons que j'ai déjà pu m'occuper du menu fretins, ainsi que faire tomber quelques corrompus bien peu malins. Toutefois, il y a quelques âmes donc je n'ai pu m'occuper moi-même. Certaines trop lâches ont, dès qu'elles surent que j'étais à leurs trousses et que je possédais de quoi les faire tomber, préféré fuir par la mort plutôt que supporter le poids de l'humiliation. "

    Deirdre haussa les épaules comme si cela ne lui fit ni chaud ni froid, avant de subitement serrer les dents.

    "  Toutefois, de toutes les proies que je poursuis, il y en a une qui me résiste encore, car elle s'est montrée plus maligne que les autres. Mais elle est aussi la plus laide de toutes : Lisbeth De Forbach. "

    Lisbeth De Forbach était une démone avide qui avait épousé un aristocrate banquier, uniquement pour sa fortune bien entendu et pour profiter de sa situation. Malgré son joli nom, elle, ne l'était point. Démone avare et gourmande, sa concupiscence l'avait rendu aussi immonde que grasse, mais elle s'imaginait d'une grande beauté et capable de séduire qui bon lui plaisait. Généralement, elle n'obtenait les choses que grâce à l'argent de son époux et de sa magie. Toutefois, son égo était aussi gros que sa personne. Le malheur d'Artus fut de croiser la route du mari de cette dernière, et elle d'imaginer qu'elle pouvait séduire un homme comme Artus. Si Velitès réussit à échapper aux griffes des envies de cette sorcière, il se montra plus faible à l'égard de l'une de ses dames de compagnie. Une erreur qui allait conduire au plus gros crime que l'on mit sur le dos de son père. Lisbeth n'acceptait pas que l'on la repoussa, et elle le fit payer très cher. La pauvre dame de compagnie fut assassinée dans de terribles conditions : violée, défigurée, mutilée et jetée en pleine rue dans les immondices. On ne reconnut la jeune femme que parce qu'elle portait un bracelet à son poignet, cadeau de Lisbeth elle-même. Et deviner ? Lisbeth eut été la seule qui put prétendre la reconnaître, raconta mensonge sur mensonge lorsqu'elle fut interrogée, prétendant que la pauvre fille lui avait confié avoir peur d'Artus. Il n'en fallut pas plus pour qu'il en devint le principal meurtrier et puisque l'on fit de lui un si vilain homme, celui d'être un monstre frustré n'était pas loin. Mais la véritable monstruosité n'était autre que cette femme dont Deirdre se souvenait des larmes de crocodiles. Si elle n'avait été qu'une enfant lors du procès, elle se rappelait chaque figure.

    "  Cette démone jouit de sa position et de sa nature. Elle sait que je ne possède rien que je puisse retourner contre elle pour le moment, et elle compte sur le temps pour qu'il m'use. C'est bien mal me connaître. "

    Sur ces mots, Deirdre vida son verre d'une seule traite. Oh, oui, elle comptait bien assister à sa chute. Que cela fut demain ou dans dix années, elle trouverait le moyen.


    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Lun 31 Oct - 12:23
    Jugement  Éternel
    Feat Deirdre Velitès
    Les différentes liqueurs du Sekai n'ont pour la grande majorité, plus beaucoup de secret pour lui. Bien sûr il a ses préférences, notamment les alcools qu'il juge lui-même comme plus "raffinés". Mais il sait apprécier un alcool aussi brut soit-il, d'autant plus lorsqu'on parle de produit de luxe. Il lève sagement le regard pour suivre la juge lorsqu'elle lui apporte son verre. Il s'en saisit et note très silencieusement ses nombreux sous-entendus. Décidement, il n'avait pas le monopole de l'éloquence et des mots judicieusement choisit. Il opine de la tête en guise de remerciement, voilà un type d'alcool qui ne le surprend pas le moins du monde venant d'un magistrat croulant sûrement sous les charges et les responsabilités. Mais ce n'est pas quelque chose qu'il consomme régulièrement, ça lui convenait parfaitement donc. Amenant son verre à ses lèvres pour en prendre une gorgée, il attend patiemment la réponse de la juge au sujet de sa quête de justice pour son défunt père.

    Les rumeurs et les bruits de couloirs disaient donc vrai. Deirdre Velitès est aussi tenace qu'elle est efficace. Les quelques personnes qui ont osés ternir l'image de cette famille en ont payées le prix fort. Comme il doit être rageant de se battre toute sa vie et d'écraser la concurrence pour ses acquis et de tout perdre du jour au lendemain à cause de la fille revancharde d'un ancien fonctionnaire quelconque. Mais toutes ces personnes ont fait une grossière erreur. Ils auraient dû couper le problème à la racine. Laissez un seul loup en vie et le troupeau ne sera jamais en sécurité. Aucun d'entre eux n'a remarqué que la fille pourrait devenir encore plus dangereuse que le père, c'est ce qui a causé leurs chutes. Et cette juge avait tous les traits du loup sanguinaire. En tout cas elle avait du potentiel, beaucoup de potentiel comme en démontre son regard presque admiratif qu'il porte à cette femme derrière son bureau. Il l'écoute d'une oreille attentive et pendant qu'elle continue son captivant monologue, il en profite pour sonder et décrypter l'aura de la magistrat, jugeant lui-même de son potentiel magique. Honnêtement, il ne s'attendait pas à grand chose en venant ici et pourtant la conversation venait de prendre un tournant absolument passionnant.

    Le nom de Lisbeth de Forbach eut été mentionné à l'instant, le sortant progressivement de sa longue réflexion personnelle d'un petit haussement de sourcil. C'est un nom qui ne lui était pas inconnu, étrangement bien que les années se sont écoulés depuis sa dernière visite à Justice. Cela date de sa dernière rencontre avec Artus tout naturellement, quelques temps avant ce tragique incident. Il se replonge entièrement dans son échange avec Deirdre, c'était donc le nom du monstre qui fit presque basculé les Velitès dans l'oubli. Il pouvait sentir toute sa rancoeur et sa rage à ce moment précis, l'Elfe pouvait presque s'en réjouir. Des sentiments forts, puissants dont elle aura bien besoin si elle veut atteindre son objectif. Il en savait quelque chose. Peut-être pourrait-il la guider sur ce chemin sinueux qu'il a lui aussi emprunté il y a bien des années. Il se laisse quelques secondes, le temps de reprendre une gorgée de ce bourbon qui décidément possédait un goût prononcé qu'il appréciait de plus en plus à chaque gorgée.

    « Et s'il était possible de faire tomber Lisbeth de Forbach une bonne fois pour toute. Jusqu'où seriez-vous réellement prête à aller ? »

    Stoïque, ses yeux ne l'a quitte pas et la jauge en ce moment même. Ne loupant aucune émotion qui pourrait apparaître sur son visage. Eliëndir est capable d'exaucer les voeux les plus ardents souvent contre un certain prix. Il ne connait pas personnellement Lisbeth de Forbach mais il n'en a pas besoin, son influence et ses contacts au sein de la pègre pourraient lui ouvrir à peu près n'importe quelle porte même ici, en République. Il est vrai que son emprise au sein du Syndicat se situe plutôt dans le nord du Sekai soit bien loin de Justice, mais ses années à vagabonder et se faire des alliés aux quatre coins du continent n'auront pas été inutiles. En parlant et en se servant des bonnes personnes, il pourrait sûrement trouver des informations très compromettantes permettant de faire tomber la démone de sa tour d'ivoire. C'est certainement ce que souhaiterait la juge. Il pourrait tout aussi bien lui permettre d'infiltrer cette tour d'ivoire pour directement prendre la tête du monstre à sa source. C'est peut-être ce que souhaiterait faire la fille à qui on a brusquement privée de son père. Il attend donc beaucoup de la réponse du magistrat, elle déterminera certainement la suite des événements.

    CENDRES
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  • Lun 31 Oct - 17:07
    Étrange instant que ce petit jeu de regard qui se déroulait alors là, entre la Juge et l'elfe, assis chacun d'un côté du bureau. Si le verre de Deirdre était dorénavant vide, elle continuait à jouer avec ce dernier en le faisant tourner dans sa main. Elle se perdait aussi bien dans ces pensées, ses réflexions que le regard appuyé de cet homme d'un autre âge. Elle se questionnait beaucoup sur lui et la réalité de ses rapports avec son père. Dire que cela ne l'intriguait pas serait un mensonge, d'autant qu'elle avait beau continuer à fouiller dans sa mémoire, le nom d'Eliëndir ne lui apparaissait nulle part. Que cela fut dans quelques documents qu'elle avait récupérés, dans les carnets codés d'Artus. Il n'y avait rien. Alors, c'était presque à se demander si tout ce que disait cet homme était vrai.

    « Possible ? La question n'est pas de savoir si cela est possible, mais quand cela interviendra, parce que je compte bien la faire tomber. »

    Un petit sourire finit par enfin réapparaître sur le visage de la jeune femme, car, à ne pas en douter, lorsqu'elle avait une cible en tête, ce n'était certainement pas pour laisser tomber.

    « Cette femme est persuadée d'être intouchable. Oh, je le reconnais, elle est intelligente, mais bien trop imbus d'elle-même pour ne pas commettre une faute tôt ou tard. Ils finissent tous par commettre des erreurs. »

    Les yeux de Deirdre se tournèrent vers son verre vide, elle afficha une petite moue avant de se décider à se relever une nouvelle fois pour se servir à nouveau. Continuant à discuter jusqu'à parvenir à hauteur de la bouteille de bourbon.

    «  Elle sait parfaitement que je cours après elle, elle se gosse de cela, mais elle n'a pas compris, pas encore, que je ne lui laisserais aucun répit. »

    Une fois son verre à nouveau plein, elle s'en retourna vers l'elfe, mais au lieu de prendre place sur son siège, elle se plaça devant le bureau sur lequel elle s'appuya, tandis qu'elle perdit ses yeux noirs une nouvelle fois dans ceux d'Eliëndir.

    «  Si vous voulez m'entendre dire si je suis capable de me salir les mains pour atteindre mon objectif, je dirais qu'il serait bien mal venue qu'une Juge affirma une telle chose dans un Tribunal... ou ironie en tout cas. »

    L'esquisse de la demoiselle Velitès s'étira alors qu'elle se refusa à le quitter des yeux. Ce fut à ce moment-là qu'elle tenta d'atteindre les pensées de l'elfe. Muette par la bouche, mais guère par la pensée (Utilisation de la magie Télépathie - niveau 1).

    «  Je ne nierais pas que j'eusse mainte fois envie de lui arracher le sourire suffisant de sa vilaine figure, mais on ne blesse pas une démone dans son genre par les sévices physiques, il faut la détruire avec les armes du vice qui la consument. »

    La demoiselle cessa son petit tour de magie qui ne lui permettait que de ne pas trahir son serment, celui qu'elle avait fait lorsqu'elle avait pris la robe. Profitant de l'instant de silence pour prendre une gorgée de son nouveau verre, croisant un bras sous sa poitrine en se tenant le coude, elle finit néanmoins par reprendre.

    «  Lisbeth De Forbach est une femme en sursis, il me faut juste trouver les instruments pour la briser. »

    Et le temps, toujours le temps, immuable, temps, lui faisait défaut.


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  • Lun 31 Oct - 19:54
    Jugement  Éternel
    Feat Deirdre Velitès
    Elle ne manquait pas non plus d'assurance, elle semblait très confiante en ses capacités à faire tomber la pièce la plus importante de son adversaire. Quelle entêtée. Tel père, telle fille là-dessus il n'y avait aucun doute. Mais en serait-elle vraiment capable même avec toute cette détermination ? La vie humaine est déjà bien courte en sachant qu'il est aisé de la raccourcir davantage lorsque le soir tombe sur Justice et que la ville montre son vrai visage. Une juge se fait naturellement des ennemis, ça va de soi. Mais alors celle-ci ? Bon sang, qu'elle n'a pas froid aux yeux. Plus d'une personne aurait du mal à fermer l'oeil le soir, priant une quelconque divinité de ne pas se faire égorger dans son lit. Ce serait plus que dommage d'en arriver là très honnêtement, il s'est surpris lui-même à s'intéresser au sort de cette femme et à sa quête vengeresse. Si jusqu'à maintenant il hésitait encore à s'impliquer dans cette affaire, le petit tour de passe-passe de son interlocutrice balaya ses doutes. Il lui rend bien facilement son petit sourire, c'était bien joué. Elle le savait sans en douter un seul instant puisque derrière ses airs de magistrat dévoué, elle était tout autant si ce n'est plus calculatrice que lui.

    N'ayant pas quitté le magistrat des yeux de quasiment toute leur conversation, il amène silencieusement son verre à ses lèvres et jusqu'à le vider totalement de son contenu. Alors qu'il était sur le point de poser son verre sur le bureau, il s'arrête et se ravise. Il se lève finalement de son siège, retrouvant les yeux noirs de son hôte alors qu'il s'approche. Les jeux de regards sont effectivement tout particuliers entre eux, comme s'ils se jugeaient et se cherchaient mutuellement, d'une certaine manière en tout cas.

    « En sursis vous dites ? Vraiment. Ou n'est-ce pas plutôt vous qui l'êtes ? Je ne doute pas de votre détermination, Mademoiselle Velitès. Cependant, la vie humaine est tristement courte comparer à celle d'un démon. Et c'est un euphémisme. »

    Il fait le tour du bureau et passe donc logiquement devant la juge qui était juste à côté de lui. Il l'effleure à peine mais c'est amplement suffisant pour que son agréable parfum atteigne le nez du magistrat. Il laisse comme une senteur enivrante derrière lui jusqu'à ce qu'il s'arrête devant la bouteille de bourbon derrière son bureau. Il pose son verre puis se saisit de la bouteille pour se resservir lui-même d'un fond. Après un court silence, il poursuit.

    « Si je vous donnais les instruments dont vous avez besoin. Vous pourriez donc en finir avec Lisbeth de Forbach. N'est-ce pas ? »

    Il récupère son verre et fait marche arrière. Au lieu de retourner à sa place, il s'arrête juste devant la juge et se tourne calmement vers elle en déposant de nouveau ses yeux clairs sur les iris sombres de Deirdre.

    « Que diriez-vous de passer un accord, Mademoiselle Velitès ? »

    Il lève son verre à la bonne hauteur, l'invitant indirectement à trinquer avec lui. À leur association très prometteuse.

    CENDRES
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  • Lun 31 Oct - 21:39
    Impalpable tension et instant étrange. Deirdre ne saurait dire avec exactitude quel mot utilisé pour exprimer l'étrangeté de ce qu'elle éprouvait, là, maintenant, en face de l'elfe calculateur. Le regard de ce dernier en disait beaucoup comme pas assez. Elle se retrouvait prisonnière d'une étrange fascination et d'agacement pour ne pas posséder toutes les clefs de la compréhension.

    Lorsqu'il lui rappela la cruelle réalité de la courtesse de sa propre vie, elle laissa échapper un soupir qui exprimait le fait qu'elle eut été, malheureusement, tout à fait conscience de ce fâcheux détails.

    «  Vous relevez un point qui m'est hautement fâcheux et que je n'ai que trop conscience. Cette femme compte d'ailleurs sur le défaut de ma nature. Je le sais, mais comme vous l'avez si bien compris, je suis une femme... très déterminée. »

    Difficile de ne pas être insensible subitement au parfum de l'elfe. Cela agissait presque comme une provocation à ses sens, éveillant en elle des désirs bien trop triviaux pour le moment qui se déroulait là. Un piège ? Peut-être. Sa méfiance naturelle lui rappelait toujours de ne pas céder, aussi difficile cela pouvait être. Ce sentiment fut d'autant plus lourd lorsqu'il l'effleura à peine. La canaille elfique savait pertinemment ce qu'il faisait, et cela l'amusait... et l'intriguait. Il était un étonnant adversaire.

    «  Si en effet, je possédais le nécessaire, il est vrai qu'elle tomberait plus vite que prévu, ce qui ne serait certainement pas pour me déplaire. »

    Et si elle en finissait avec elle, elle passerait aux prochains. Tous les loups n'étaient pas tombés, mais ceux qui restaient n'étaient rien comparer au gros poisson démoniaque.Il en serait peut-être presque ennuyeux de finir par eux.

    Quoiqu'il en fut, dès qu'Eliëndir eut pris le temps de se resservir et revenir vers elle, son regard ne put s'empêcher de retrouver les siens comme pour tenter de percer ses désirs à lui. Toutefois, il y avait là comme une carapace bien épaisse, un champ de brume qui noyait tout et empêchait de bien voir.

    «  Un... accord ? Vous êtes définitivement un homme bien intriguant Monsieur Eliëndir. Je n'arrive pas à lire en vous comme je le voudrais et je dois dire que cela est parfaitement frustrant. Je n'arrive pas à voir non plus ce que vous y gagnerez mais...  »

    Deirdre leva son verre et le fit tinter contre celui de l'elfe avant de boire une gorgée. Ce ne fut qu'à cet instant qu'elle continua.

    «  … pour gagner une partie, il faut savoir parfois prendre des risques, et il semblerait que je suis prête à le prendre avec vous. Peut-être que je paierais de mon âme trop joueuse.  »

    Elle reposa alors son verre sur le bord du bureau, sans jamais quitter l'elfe de son attention.

    «  Puisque nous avons plus ou moins défini la partie de notre accord en ce qui me concerne, quelle serait la vôtre Monsieur Eliëndir ? »

    Un petit sourire provoquant se dessina sur sa figure de poupée, alors qu'elle prononçait son nom avec une sensualité non dissimulée. Manipuler par le regard, manipuler par les mots, il y avait tant de jeux possibles.



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  • Mar 1 Nov - 11:22
    Jugement  Éternel
    Feat Deirdre Velitès
    Indéchiffrable est un mot adapté concernant le regard de l'Elfe. Il semblait inébranlable pourtant ses yeux transmettent à la fois peu et bien des choses dont des sentiments difficiles à discerner. La confusion est volontaire évidemment, cela fait partie de toute cette machination et de cette tension ambiante qui flotte autour des deux protagonistes. L'ambiance se fait pesante, d'une manière étrangement agréable. Ils se jaugent constament car une certaine appréhension est toujours présente quoi qu'ils en disent. La magistrat serait folle ou complètement naïve pour ne pas redouter ce voile sombre et mystérieux derrière son apparence angélique. Elle n'est pour sûr, aucune de ces deux choses. Et pourtant, ni la juge ni l'elfe n'arrivaient à détourner les yeux plus d'une seconde. A ce stade, il n'y avait plus beaucoup de place au doute. Ils se charmaient ouvertement et c'était une évidence pour l'un comme pour l'autre. Il est joueur c'est vrai mais il ne s'en cache pas contrairement à Velitès qui semble peindre un nouveau trait de sa personnalité qui était jusqu'ici bien enfoui sous cette solide coquille de fonctionnaire sévère.

    Il trinque à cette collaboration fleurissante et termine son verre parallèlement à sa nouvelle et charmante associée. A nouveau, il ne peut s'empêcher d'avoir un rictus en coin à la mention de payer de son âme, encore ces tournures de phrases qui l'amusent tant. Mais quel mal, puisqu'il semblerait que ce soit tout à fait limpide et réciproque entre eux en ce moment. Puis, il fit le premier pas. Levant sa main libre vers le visage de la juge, il ne faisait encore une fois que de l'effleurer de ses longs doigts comme s'il n'ose à peine la toucher. Il n'en est rien évidemment, ses gestes sont à la fois élégant et précis preuve d'une grande dextérité. Il vient délicatement se saisir entre son index et son majeur d'une fine mèche de cheveux noire rebelle qui se baladait devant son oeil gauche. Il l'écarte méticuleusement sur le côté, en profitant pour finir de dégager son visage sans jamais la quitter des yeux. A présent, son visage était totalement à découvert. Il n'était pas question de se cacher derrière quelques mèches dissidentes.

    « Ce que j'ai à y gagner ? Tout, Mademoiselle Velitès. Absolument tout. »

    La dominant de toute sa hauteur, il pose calmement son index sous le menton de la magistrat pour relever délicatement son visage vers lui. C'est d'ailleurs la première fois qu'il y a un réel contact physique. Certainement pas la dernière au vu de la tournure des événements. Il se penche silencieusement, comme si la suite était une évidence absolue. Ces quelques instants tournent comme au ralenti dans la pièce. Une fois dangereusement proche, il pose son verre vide collé au sien. Il s'appuie ensuite sur le rebord du bureau en bois juste à côté de sa hanche, descendant son visage jusqu'à rencontrer le sien et ne plus laisser qu'un infime espace entre leurs lèvres s'arrêtant précisément à cet instant fatidique. La pression ne pouvait honnêtement pas être plus grande qu'à ce moment précis. Maître de son art, il se joue clairement de la situation. C'est alors qu'il vient lui susurrer quelques mots.

    « Puisque vous êtes joueuse alors jouons. Mais sachez que si je dois prendre quelque chose, je ne me contenterais pas uniquement de votre âme. »

    Répondant à la provocation par la provocation, son audace frôle l'insolence et c'est exactement ce qu'il cherche. Qu'elle succombe à lui. Finalement, il ne fait que lui ouvrir les yeux et attiser un peu ses pulsions les plus sombres.

    CENDRES
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  • Mar 1 Nov - 22:52
    Les yeux de l'elfe lui semblaient être comme une peinture. Deirdre était tout à fait capable de rester devant, à la contempler dans un silence presque religieux, immobile et étudiant chaque aspérité, chaque couleur, chaque trace de pinceau que l'on pouvait deviner. Elle imaginait le maître peintre devant sa toile, sa dextérité, ce qu'il avait cherché à capter et à enfermer dans son œuvre. La Juge cherchait tout cela dans les yeux qui lui faisaient face, tout en se sachant incapable de se détourner. Par la faute de son égo, de son désir ou bien de son entêtement. Il était difficile de dire avec précision ce qui penchait le plus dans la balance, mais la tension, elle, était devenue viscérale.

    Ce magnétisme se fit d'autant plus fort qu'Eliëndir en jouait parce qu'il n'ignorait pas le pouvoir qu'il exerçait sur l'humaine qu'elle était. Toutefois, la juge si sévère ne s'en offusquait pas, elle l'invitait. Une folie douce peut-être, surtout de la part d'une femme comme elle qui avait pris l'habitude d'avoir le contrôle sur sa vie. Toujours appuyée contre le bureau et ses yeux irrémédiablement accrochés à ceux de son invité, elle ne cilla pas d'un pouce lorsqu'elle vit sa main s'approcher d'un visage, mais elle frémit un peu, d'autant que le parfum entêtant de l'elfe jouait avec ses autres sens.

    «  Tout ? »

    Un absolu plein de sous-entendu, une question qui n'attendait pas de réponse particulière. Mais de l'entendre aussi certaine de lui ne pouvait qu'attiser, sans grand mal, fallait-il l'avouer, une forme d'excitation curieuse. Eliëndir avait l'apparence d'un agneau, mais son regard était celui d'un prédateur. Cette révélation était d'autant plus vrai qu'elle lui semblait plus éclatante encore quand elle le sentit la toucher, lui qui la dominait de toute sa hauteur, la poussait à regarder plus haut encore.

    Le temps parut alors suspendu au son d'un tintement de verre vide. L'elfe s'approchait dangereusement de la Juge dont le souffle était encore calme. Toutefois, le regard de Deirdre s'animait. Le noir de ses iris n'était jamais paru si dévorant que lorsqu'elle sentit le souffle chaud d'Eliëndir contre sa bouche, laissant échapper un murmure irradiant son intérêt avec plus de vigueur encore.

    Une esquisse vint pourtant se dessiner, frôlant les lèvres de l'elfe une fois qu'il eut fini de parler tant la distance était fine, presque inexistante. Elle était à sa merci, mais son entêtement la poussait à la résistance. Elle ne recula pas, elle ne détourna même pas le regard. Il n'y avait que ses bras qui se défient. L'une de ses mains s'échappa pour rencontrer la sienne, celle-là même qui était posé sur le recoin du bureau, alors que l'autre, dans un geste presque mimétique, s'approcha du visage d'Eliëdir, écartant à son tour ses longs cheveux pâles pour mieux se perdre dans le parme de ses yeux.

    «  Je suis ravie de constater que nous jouions avec les mêmes règles. Une âme ne peut suffire. Il faut tout. Absolument tout. »

    Si les aiguilles des secondes tournaient au ralenti, la pression qui s'exerçait dans le bureau étranglait le sable du temps. La respiration de Deirdre parut se couper, ses yeux étaient avides. Ce qui semblait être digne de raison semblait balayé parla fureur de la prédation. Le dévorer ne serait pas sage, mais elle en avait si diablement envie. Si un tribunal n'était pas une scène convenable pour ce qui se jouait dans ses pensées les plus luxurieuses, acceptez un acompte concevable. Il ne lui fallut pas plus qu'un battement des paupières d'Eliëndir pour prélever à sa source un baiser brûlant d'appétit. Goûter à cette bouche habile, lui ôter le souffle, prendre une partie du tout.



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  • Mer 2 Nov - 19:25
    Jugement  Éternel
    Feat Deirdre Velitès


    « Et si nous allions dîner chez vous, ce soir. Disons neuve heures ? »

    Son visage effleurant le sien, son souffle chaud se faisant sentir sur son oreille puis dans son cou lorsqu'il y dépose délicatement ses lèvres. Redressant à peine son visage pour revenir plonger son regard dans le sien.

    CENDRES
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  • Mer 2 Nov - 23:01
    Tous les maîtres éléments semblaient s'embraser dès que leurs bouches s'unirent. Il y eut le feu, dévorant de passion au fur et à mesure des secondes où le contact se prolongeait. Il y eut la glace, sous la forme d'un frisson délicieux, où la chair se mettait à trembler un peu. Il y eut l'électricité, de celle qui vous chatouillait l'épine dorsale et qui vous remontait jusqu'au bout de vos doigts. La terre, ferme et représentée par cette main qui entourait son cou dans une pression révélatrice des tourments qu'ils rêvaient peut-être de s'infliger. Et enfin, le vent, ultime parfum qui provoquait les sens avec la même force que son souffle.

    Oh oui, Deirdre reconnaîtrait qu'elle appréciait particulièrement cet instant, trop probablement, elle qui pourtant était si... méfiante. Mais il y avait dans ce regard-là, dans cette poigne, quelque chose qui éveillait en elle de sombres désirs, de ceux qu'elle ne pouvait montrer, ni assumer devant n'importe qui. Eliëndir n'était visiblement pas n'importe qui. Il était un miroir, bien qu'elfique, bien que plus expérimenté, dans lequel elle n'avait pas honte de regarder. Bien au contraire...

    Quand il lui saisit la main, ses doigts se serrèrent contre les siens dans une forme de possessivité assumée. Ses lèvres étaient magnétisées aux siennes, elles se perdaient dans la fougue de leur échange et quel délice que de découvrir le contraste de ce que l'elfe laissait apparaître et de ce qu'il pouvait donner. Il était brillant. Malgré le fait que ces pensées se perdaient dans tout ce qu'elle désirait partager de manière bien moins chaste, elle le pensait. Un fin manipulateur à qui elle concédait de s'ouvrir un peu. Mais leur passion était un tourbillon qui gagnait en puissance. Elle le sentit se presser contre elle, la repoussant un peu sur le bureau. Par réflexe, elle s'accrocha à lui, empoignant son bras, non pour l'arrêter, mais l'attirer un peu plus dans sa charge. C'était un peu fou, mais poitrine contre poitrine, elle exultait un peu de savoir l'effet qu'elle lui procurait aussi. Ils étaient deux aimants et il fallut batailler pour que la raison l'emporta un tout petit peu.

    Deirdre reprit son souffle, mais se mordit la lèvre, comme si cette petite douleur lui permettrait de retrouver toute sa conscience, alors que l'elfe charmeur glissa jusqu'à son oreille pour proposer un lieu de rendez-vous plus approprié. Dès qu'il prononça ses mots, elle sourit.

    « Je serais prête à croire que vous lisez dans mes pensées, Monsieur Eliëndir. »

    Il était impressionnant de noter qu'ils avaient réussi à se placer si vite sur la même longueur d'onde. Était-ce donc de cela, peut-être, que son père avait voulu la préserver ? Avait-il eu le pressentiment de quelque chose, pour ne jamais lui avoir parlé ? Une étrange ironie.

    « Pour l'heure, je dirais plutôt huit heures et demie, si cela vous semble possible. Quant à ma demeure, si vous avez connu mon père, vous devez déjà connaître l'adresse. »

    Alors que leur visage était encore trop proche, que son nez effleura le sien, ce fut avec une certaine amertume qu'elle concéda la séparation, bien que les retrouvailles s'effectueraient présentement dans quelques heures. Oh, de biens vilaines pensées l'effleuraient déjà quant au champ de possibilité de leur discussion ou même de leur silence, car les deux faisaient la paire dans le duo improbable qu'ils formaient. Ce fut ainsi qu'ils s'accordèrent quelques dernières politesses, quelques regards provocateurs qui annonçaient déjà beaucoup tout en demeurant une porte ouverte sur tout ce qui était possible d'entreprendre…


    ... Jusqu'à l'heure du dîner. Quand bien même tout cela eut été organisé spontanément, Deirdre était parée à toutes les éventualités. Dès son retour, elle lança les ordres dignes de l'hôtesse de maison qu'elle était : menu, verrerie, présentation... Tout était géré aux millimètres près dans un temps court et ordonné. La Juge ne laissait rien au hasard, bien qu'elle se plaisait parfois à le laisser croire. Même en ce qui la concernait : elle abandonna l'austérité du noir pour marquer par le rouge, une robe sculpturale qui lui offrait un air plus prédateur encore que la sévérité de son quotidien. Mais cette couleur lui allait à ravir, soulignant le blanc laiteux de sa peau tout en contrastant avec le noir de ses cheveux.

    Lorsque Eliëndir se présenta, il fut accueilli par quelques domestiques qui le conduisirent jusqu'à elle. Deirdre l'attendait dans le petit salon, debout devant un feu de cheminée qui venait à peine d'être allumé pour réchauffer un peu la pièce. Le regard de la Juge était tourné vers un tableau, comme il y en avait beaucoup dans sa maison. Ici, il s'agissait d'un paysage où dansaient les rayons de la lune sur le Lac Rebirh. Le peintre avait fait preuve d'une dextérité sans pareille concernant les jeux de reflets argentés sur les eaux. Le lac semblait presque en mouvement.

    « Monsieur Eliëndir, bienvenue dans le manoir Velitès. Si vous avez besoin de quoique ce soit, demandez-moi. »

    Elle se tourna vers lui avec un petit sourire en coin. Le jeu pouvait reprendre.


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  • Jeu 3 Nov - 13:04
    Jugement  Éternel
    Feat Deirdre Velitès
    Le rendez-vous était donc pris. Pour de vrai cette fois-ci, il n'aurait besoin d'aucun subterfuge pour approcher la juge à l'improviste. Il aurait juré que le temps s'était figé sous leurs échanges passionnés mais l'illusion était totale évidemment. Il continua de défiler à une vitesse presque inquiétante, c'est fou comme on ne voit pas le temps passer lorsqu'on s'amuse en bonne compagnie. Quoi qu'il en soit, franchir cette dernière limite n'aurait pas été raisonnable. Pas pour lui, il ne risquait rien et honnêtement il a eu par le passé son quota de lieux assez insolites alors qu'est-ce qu'un tribunal finalement ? Mais effectivement, il est presque effrayant de voir à quelle vitesse ils sont passés sur la même longueur d'onde. Deux êtres qui semblent si différents, provenant de deux mondes bien distincts. Ils forment ensemble une paire bien insolite. Finalement son passage à Justice fut loin d'être ennuyant et la journée est loin d'être finie. Il compte bien profiter du reste de son après-midi pour rendre visite à quelques-uns de ses contacts, il fallait faire vite puisqu'il était absolument hors de question d'être en retard ce soir tout naturellement. Certes, il y avait un côté frustrant même rageant à remettre leurs affaires à plus tard. Néanmoins, la consécration n'en sera que plus exquise.

    Ils se laissèrent là-dessus, après quelques sous-entendus assez peu subtils et quelques regards dont ils ont tous les deux le secret à présent. A peine avait-il quitté le bureau et fait claquer la porte derrière lui qu'il avait changé de visage. Il reprit l'identité de l'homme brun à la barbe mal taillé avec laquelle il était entré dans le tribunal. Il déambule comme une ombre jusqu'à retrouver la sortie, ne manquant pas de saluer une dernière fois la secrétaire qui semble d'ailleurs encore légèrement sous l'effet de son charme surnaturel au vu du sourire qu'elle lui rend. Une fois dehors, il disparait rapidement des radars en passant derrière un pilier devant le grand bâtiment. Il passe le reste de son après-midi à rendre visite à quelques-uns de ses vieux amis donc et quelques contacts qu'il a au sein de la pègre. Leur petit moment d'égarement ne lui a pas fait oublier l'accord qu'ils ont conclus un peu plus tôt, il doit encore remplir sa part du marché et il fera tout ce qui sera nécessaire bien qu'une solution miracle ne sera évidemment pas trouvé en quelques heures. Mais en discutant avec les bonnes personnes et en faisant marcher son réseau d'influence, il aura certainement plus de succès que sa nouvelle associée pour trouver une faille susceptible de faire tomber le démon.

    Il ne voit pas le temps passé et la nuit est déjà tombée lorsqu'il ressort d'une entrevue avec une très vieille connaissance au sein du Syndicat. Il se mit immédiatement en chemin pour son dernier rendez-vous de la journée. A l'angle d'une rue pavée près du centre-ville, il s'arrête devant la vitrine d'un magasin de vêtements pour homme. Eliëndir apprécie tout particulièrement les beaux vêtements alors certaines pièces typiquement très Républicaines ont immédiatement attirée son regard parme. Ses villes, ses rues, son sens de la mode et même ses femmes. Il y a pas à dire, il aime ce pays c'est une évidence bien qu'aucunes des cités de la République n'arrivent à la cheville de la majestueuse Melorn. Mais pourquoi toujours comparer, lorsqu'on peut simplement profiter ? Il entre dans la boutique peu avant son heure de fermeture et y restera un moment pour essayer quasiment tout le magasin au grand désarroi des employés qui s'apprêtaient déjà à fermer et rentrer chez eux. Après tout, le client est Roi. Et Eliëndir est un homme très exigeant.

    Huit heures et demie, pas une minute de moins. Pas une minute de plus. Il se présenta au Manoir Velitès pile à l'heure en se présentant comme il le fallait auprès des domestiques. Il se présente donc sereinement à l'entrée du petit salon où visiblement il était déjà attendu. En l'espace de quelques heures, Eliëndir semblait être devenu un autre homme. Ou un autre Elfe. Il n'avait plus grand chose à voir avec celui qui s'était présenté dans le bureau de la juge plus tôt dans la journée. Il semble avoir troqué la pureté de sa tunique blanche pour l'assurance d'un costume trois pièces à cravate entièrement noir, des chaussures de ville sombre et portant une paire de gants en cuire aux mains. Si la maitresse de maison semble avoir abandonnée le noir, Eliëndir l'a adopté à son plus grand plaisir. Son ensemble dénote sensiblement de sa peau blanche et de ses cheveux toujours immaculés à l'exception que cette fois il semble les avoir attachés en un chignon impeccable derrière sa tête. Maintenant que ses cheveux sont attachés d'ailleurs, ses oreilles caractéristiques de ses congénères sont bien plus facilement visibles. Dans un style parfaitement Républicain, il est la classe et l'élégance incarné au masculin sans rien perdre de son charme envoûtant qui lui est propre.

    Ses yeux violets se perdent un moment dans la pièce pour l'observer sous tous les angles mais sans trop s'y attarder. Son regard s'arrête bien rapidement sur la seule oeuvre d'art qui ait de l'intérêt pour lui dans cette pièce. Il est vrai que les rayons de la lune se reflétant sur le Lac Rebirth étaient sublimes mais... Oh, non. Pas cette oeuvre là. Lorsque ses yeux se posèrent sur son hôte dans sa magnifique robe rouge, il n'en dévia plus. Emboitant le pas, il fit irruption dans le petit salon chaleureux. Tirant sur son gant droit à la pointe de chacun de ses doigts jusqu'à pouvoir le retirer complètement.

    « Mademoiselle Velitès, merci de m'accueillir chez vous. Votre demeure est vraiment très impréssionnante, encore plus que dans mes souvenirs pour être tout à fait honnête. Pourtant, elle n'est rien comparé à vous. Vous êtes absolument resplendissante ce soir. »

    S'approchant assez de Deidre près de la lumière de la cheminée, il incline légèrement le buste pour calmement de saisir de sa main et venir déposer un délicat baiser sur le dos de celle-ci comme l'y oblige ses manières très distinguées. Se redresant par la suite de toute sa hauteur, un énième sourire ravageur sur le visage.

    CENDRES
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