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  • Sam 17 Sep 2022 - 3:10
    Discussion sur les codes reikois

    Assise sur un banc, la démone attendait que le contrôleur ait fini de faire ses adieux au reste du convoi. Peut-être avaient-ils encore quelques affaires à voir ensemble ? Dans tous les cas, le chef de convoi semblait s’être bien adouci depuis que le reikois aux cheveux immaculé avait repoussé la bête.
    Elle avait pu entrer en ville sans trop de contrôle grâce au contrôleur qui avait annoncé qu'elle l'accompagnait. Elle lui en était reconnaissante.

    Dans tous les cas, Louise était trop loin pour entendre leurs conversations clairement. Elle entendit cependant quelques bribes et comprit que le chef de convoi mettait en garde le contrôleur sur la folie dont pouvaient faire preuve certains divinistes. Il y mentionna brièvement un nouvel ordre, rempli de fanatiques, caché quelque part en Shoumei. Louise, qui n’avait pas encore entendu parler d’un tel ordre, tenta de tendre l’oreille un peu plus, intriguée par le fait d’apprendre l’existence de shoumeiens encore en vie sur son territoire natal, mais malheureusement, la discussion des deux hommes semblait arriver à son terme car voilà que les deux se séparaient et que Tagar revenait vers elle.

    Elle se releva pour lui offrir un sourire.
    —Je vous suis jusqu’à votre manoir comme convenu, s’empressa-t-elle de lui dire avant de lui emboîter le pas.

    Elle le suivit un temps, parcourant les rues d’Ikusa de son regard. Elles étaient pleines de vie. Des enfants qui couraient, se faisant passer pour des soldats, aux marchands et autres citoyens qui semblaient tous suivre leur vie quotidienne. Louise ne savait pas vraiment comment l’exprimer, mais elle se sentait bien entourée de toute cette vie. La capitale du reike n’avait rien à voir avec l’image dont certains s’en faisaient : Une tribu de barbares impolis et pleine de hargne.
    Bien sûr, il y avait des cris, un brouhaha incessant. Mais aussi des rires, des salutations, des discussions amicales.

    —Je suis le grand Tensai ! criait un petit en agitant une épée de bois devant un autre enfant. Meurs ! Titan !

    La démone leva un sourcil. A la fois amusée et légèrement désaprobatrice. Elle avait l’impression de se replonger en enfance, où, dans son village, ils jouaient à “La guerre des dieux”. Bien sûr, à l’époque, dans son petit village shoumeiens, les enfants se chamaillaient pour incarner les titans. Ici, les enfants avaient comme héros l’empereur et l’impératrice du Reike. Il était évident que les deux figures étaient plus qu'aimées par le peuple. Elle fut toutefois attristée de voir qu’aucun des enfants ne désirait jouer le rôle d’un titan. Ces derniers semblaient être les éternels perdants de leurs jeux, car selon eux, la force de Tensai et la magie d’Ayshara, surpassaient toutes les ruses des “horribles” titans.

    Elle avait envie de s’approcher, de leur dire que les titans aussi pouvaient être “stylés” pour reprendre les mots des plus jeunes. Mais d’un autre côté, elle se souvenait des dires de Tagar et suite à la guerre, ce n’était peut-être pas de bon ton d’affirmer que ceux qui avaient tant tué de soldats pouvaient être vus sous un beau jour. Ainsi, elle resta silencieuse. Continuant de suivre son nouvel ami.
    C'était tout de même fascinant de voir à quel point les jeux des plus jeunes pouvaient en apprendre autant sur l'époque ou bien les forces en places.

    Finalement, entre deux ruelles, elle leva la tête pour le questionner.

    —Dites-moi Tagar, lui demanda-t-elle. Je n’ai pas pu m’empêcher d’entendre une partie de votre conversation avec le chef caravanier tout à l’heure. Quel est ce nouvel ordre dont il vous a parlé ? Sont-ils vraiment de dangereux fanatiques ?

    Elle ne lui laissa pas le temps de répondre car ils venaient d’arriver devant l’entrée d’un immense manoir privé. La démone se doutait que le reikois gagnait bien sa vie, mais de là à posséder un si grand terrain.

    —Vous habitez vraiment ici ? ajouta-t-elle. Mais c’est immense ! Je ne me sens presque pas à ma place au sein d’un manoir qui semble si prestigieux.

    Elle continua de fixer la bâtisse avec de grands yeux, s’attardant un moment sur les jardins. C’était vraiment impressionnant.

    CENDRES


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  • Lun 31 Oct 2022 - 4:20
    Discussion sur les codes reikois

    Tout d’abord hésitante à pénétrer en ces lieux qui semblaient d’un prestige certain, la démone sembla être rassurée lorsque le contrôleur lui indiqua qu’elle était son invitée et qu’elle n’avait pas à s’en faire dans de telles considérations. Elle hocha lentement de la tête avant de le remercier de nouveau par politesse. D’un point de vue extérieur, elle devait certainement passer beaucoup de temps à le remercier, mais elle ne pouvait s’empêcher de montrer cette politesse exacerbée envers autrui. Alors envers quelqu’un qui lui apportait une aide certaine, forcément cela donnait une situation amusante.

    L’homme continua alors qu’elle lui emboitait le pas au sein de la propriété. Il lui indiqua qu’elle aurait certainement plus de précisions le lendemain, lorsqu’ils auraient le luxe de rencontrer l’archimage de la cour. Louise s’imagina un instant en profiter pour discuter de magie avec ce dernier. L’archimage d’une nation devait certainement s’y connaître en usages de la magie et peut-être pourrait-elle échanger quelques points de vues avec ce dernier. Bien sûr, sa mission passait avant tout, mais maintenant qu’elle était certaine d’être à l’abri et sur le bon chemin, sa curiosité pour les sciences et la magie reprenait peu à peu vie.

    —J’y pense, s’exclama t-elle d’un coup en tapant doucement dans la paume de sa main. J’avais souvenir que de mon temps, le couple royal écoutait parfois les doléances du peuple. Est-ce toujours d’actualité ? Si c’est le cas, je pourrais simplement attendre la prochaine séance et m’introduire dans la file d’attente du peuple. Enfin, je ne suis pas reikoise alors je dois bien avouer ne pas être certaine de la réalisation d’une telle entreprise. Mais vous pourriez très bien me faire un mot pour que je passe les gardes ?

    Sa manière de penser était très scolaire et sans doûte oubliait-elle de penser à certains points dans son plan. Mais plus elle y réfléchissait, plus ça lui semblait plausible.

    —Ou tout simplement, je pourrais vous accompagner lors d’une séance de doléance. Vous savez que vous n’avez pas à douter de ma parole. Et puis, je doute pouvoir faire quelque chose contre le couple royal avec toute la sécurité qui serait potentiellement en place. Dans tous les cas, je pense que c’est à creuser et que nous devrions tenter la chose si la prochaine séance de doléance n’est pas trop loin.

    Elle se stoppa un instant pour fixer les mercenaires et le mage à l’entrée.

    —Il y a–t-il souvent eu des opportunistes qui ont tenté de s’introduire chez vous ? demanda-t-elle alors à Tagar. Cela semble tout de même bien sécurisé. D’ailleurs, comment noteriez-vous la sécurité en Ikusa ? Et plus globalement au sein du Reike ? Je doute que le moindre affreux bandit ne vienne s’en prendre aux demeures de cette partie de la ville mais pour ce qui est des quartiers plus modestes ? (Remarquant que d’un point de vue, elle semblait remettre en cause la sécurité au sein de la nation, la démone s’empourpra et secoua la tête ainsi que les mains.) Je ne cherche pas à manquer de respect au Reike. Mais j’ai toujours entendu que votre nation mettait un point d’honneur à faire respecter l’ordre et la hiérarchie. Et comme presque tout le monde doit passer dans l’armée, cela doit créer une unicité non ? A mon époque, les voyageurs disaient que le Reike était dur, mais juste. Globalement, les citoyens sont-ils plutôt avec le pouvoir en place ou non ?

    Malheureusement, elle n’eut pas tout de suite la réponse souhaitée car une jeune elfe se présenta au duo en s’inclinant avec révérence. Louise comprit alors qu’il s’agissait d’une servante travaillant ici. Une servante et non une esclave si elle avait bien compris ce que lui avait expliqué plus tôt Tagar au sujet de l’esclavagisme. La femme en armure put apprendre que la mère de son nouvel ami était parti en voyage de plaisance pour rencontrer une amie. C’était malheureux car Louise aurait aimé la rencontrer et la remercier également. Lui dire que son fils était un véritable héros. Elle savait, ou du moins pensait fortement, que les parents raffolaient d’éloges envers leurs progénitures.

    Louise revint finalement à elle lorsque Jasmine, tel était le nom de la servante, lui demanda de la suivre. Expliquant que le repas serait prêt sous peu. La démone en perdit quelque peu la voix, n’étant absolument pas habituée à tant de révérence envers elle dans le ton de la voix.

    —O-oh oui bien évidemment, balbutia-t-elle alors. Je vous remercie mademoiselle Jasmine. Puis-je entreposer mes affaires quelque part ? Il faut également que je prenne un bain. Le sable me gratte encore.

    Remarquant qu’elle pressait un peu la servante, elle s’en excusa.
    —Enfin, rien ne presse, continua-t-elle. Vous êtes déjà fortement aimable de me venir en aide.

    Elle tourna la tête en direction de Tagar.
    —Je vous remercie encore infiniment pour ce que vous faites pour moi. Nous nous retrouverons pour le repas alors ? J’imagine que vous aussi, vous n’avez qu’une seule envie c’est de vous laver et déposer votre équipement. Nous pourrons continuer notre discussion peu après. Ne vous en faites pas, je me tiendrais sage et écouterait les conseils de votre servante. Je ne suis pas encore à l’aise avec tous les codes de votre nation. Donc si je venais à dire ou faire quelque chose de provoquant, n’hésitez pas à me reprendre.

    Elle présenta une dernière fois ses remerciements avant de suivre Jasmine d’un pas hésitant. Elle essayait de ne pas le montrer, de rester calme, mais intérieurement, elle avait hâte de découvrir l’apparence des chambres ou des salles de bains. Et encore plus de goûter à un repas copieux habituellement dégusté par les nobles reikois.

    CENDRES


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  • Mar 3 Jan 2023 - 4:51
    Discussion sur les codes reikois

    Rapidement, Louise se retrouva au sein d’une pièce d’un luxe sans pareille. Ou du moins, en adéquation avec le reste de la demeure. Ce qui étonna la démone, ce n’était pas forcément la qualité supposée des draps, les baldaquins qui donnaient un air de conte de fée au lit ou encore même la large peau d’ours qui recouvrait le sol. Non, ce qui laissait sans voix la demoiselle, c’était le fait de se rendre progressivement compte que tout le luxe et le confort de cette pièce lui était confié pour une nuit entière. Ce serait la première fois qu’elle aurait la chance de goûter au confort des nobles et elle eut bien du mal à cacher son enthousiasme sur le sujet. Elle eut tout d’abord envie de se laisser tomber sur le lit avant de se souvenir qu’un tel comportement enfantin ne laisserait pas forcément une bonne impression. Et dans un second temps, c’était naturel de se comporter avec la plus grande des retenues. Pour qui passerait-elle si jamais elle rendait la chambre dans un état déplorable le lendemain ?

    A cette pensée, l’excitation de l’Aubépine fut rapidement remplacée par un léger stress. Elle avait désormais peur de faire une bévue. Toutes ces choses si précieuses au sein de la chambre semblaient valoir au moins dix fois toutes les possessions qu’elle avait pu conserver au sein de sa vie, qu’elle était terrifiée à l’idée de briser le moindre vase par mégarde.
    Elle déposa son bouclier et son épée avec précaution à même le sol avant de les faire glisser sous le lit. Ainsi, elle était désormais certaine de ne pas se retrouver à trébucher dessus par malchance. Son arme semblait si ridicule en comparaison avec celles des armures qu’elle avait pu voir plus tôt au sein de la demeure que Louise commença à se sentir légèrement honteuse. Elle était vraiment semblable à une va-nu-pied, sortie d’un trou avec une soi-disante mission divine. Et en un sens, c’était un peu ce qu’elle était. Heureusement, les étoiles semblaient s’être alignées et la chance lui avait souri. Tagar Reys avait cru à son histoire rocambolesque alors que bien d’autres l’auraient sans doute moqué ou pire encore pour les plus fervents fanatiques contre les titans.

    Elle se tourna finalement vers la servante, et non l’esclave, si elle avait compris juste, qui était chargée de l’aider au mieux durant sa présence au sein de la maison Reys.

    —Je ne saurais comment vous remercier, déclara-t-elle finalement. Et comment je remercie messire Reys également. Un simple lit avec un toit m’aurait suffit, alors quand je vois que vous me prêtez tant… je n’ai pas les mots pour vous montrer à quel point je vous suis reconnaissante. Je dirais, peu importe l’endroit ou me portera ma quête, que l’hospitalité des Reys est un véritable sans faute.

    Etant donné que la jeune demoiselle proposa à Louise de l’aider à retirer son armure, cette dernière hocha la tête avant d’écarter les bras pour lui faciliter la tâche.

    —Ne riez pas, dit-elle alors plus bas. Mais j’ai encore bien du mal à la porter ou à l’installer. Je l’ai trouvé sur les restes d’un champ de bataille, tout comme mes armes. Je… je n’en avais jamais porté auparavant. (Elle baissa la tête doucement.) J’ai toujours admiré les héros en armure resplendissante, depuis que je suis petite. Pourtant, la réalité est bien plus amère que les contes que je lisais à l’époque. Se battre… est vraiment terrifiant. Toute ma vie, je pensais que je n'aurais jamais à le faire. Que d’autres plus courageux le feraient pour moi. Mais avec les récents événements, je me rends compte que si je me cache éternellement derrière les autres, je n’aurai que des regrets si jamais notre monde venait à disparaître. C’est pour ça que bien que je sois une piètre combattante, j’ai récupéré cette armure et ces armes. Mais la vérité, c’est que je ne sais absolument pas m’en servir. Enfin, je sais agiter mon épée et lever mon bouclier, les concepts logiques en soit. Mais je serais bien incapable de déjouer messire Reys lors d’une passe d’arme par exemple. Je suis même certaine que vous trouverez quelques lanières mal attachées sur mon armure. Si c’est le cas, ne vous moquez pas trop s’il vous plaît. (Louise souffla doucement du nez pour contenir un léger rire.) Mais je vous embête certainement. Parlez moi plutôt de vous et de messire Reys. Comment est votre travail ici ? Messire Reys est-il un bon employeur ? Je sais que c’est un homme bon, alors je ne pense pas qu’il vous demande l’impossible. Mais qu’est-ce que vous ressentez en travaillant ici ? De toute évidence, la famille Reys semble être une des familles importantes au sein de votre nation. Vous devez ressentir une certaine fierté non ?
    Pouvez vous me parler de l’histoire de cette famille ?


    La demoiselle lui détacha l’armure en quelques mouvements et bien vite, Louise fut libérée du poids de cette dernière. Elle remercia la servante en lui annonçant que de son côté, il lui fallait au moins le double de ce temps pour la retirer de ses propres moyens. Après un rapide étirement pour retrouver sa flexibilité, la démone suivit la demoiselle jusqu’à la salle de bain. Cette dernière lui annonça une anecdote amusante sur la baignoire, ce qui fit sourire Louise.

    —Je veux bien vous croire, annonça-t-elle sans perdre son sourire. J’ai pu voir la maîtrise de magie de métal de votre employeur. C’était vraiment impressionnant ! Imaginez devant vous un large cerbère de plusieurs mètres, grondant de hargne et de flammes ! Tagar lui a alors appris à ne pas le sous-estimer en faisant apparaître un large mur métallique pour se protéger avant de, un peu plus tard, lui lancer une multitude de flèches métalliques. Moi-même, je commence à m’y connaître un peu en magie, mais je n’ai pas encore son aisance avec cette dernière. Il a dû avoir un excellent professeur ! Je ne savais pas que le Reike comportait des gens capables de telles prouesses magiques. De mon temps, les plus grands magiciens se regroupaient tous à la République. (Les yeux pleins d’admiration, elle continua sa tirade.) Il était très dur pour moi d’apprendre la magie à Shoumei. Ou plutôt… disons que c’est compliqué. Dites moi, pour vous la magie tient d’un don inné ? Ou par le travail, n’importe qui peut devenir un grand magicien ? J’ai longtemps pensé que je serais toujours une incapable en terme de prouesse magique. Et en un sens, c’était un peu vrai. Avant de mettre la main sur une aide extérieure, j’avais la plus grande des peines à lancer le moindre sort. Mais… je pense que la magie est une science comme n’importe quelle autre et que par le travail acharné, il est possible de produire des miracles. Une fois que l’on comprend la magie, comment elle fonctionne, il est beaucoup plus facile de l’utiliser et de l’étudier.

    Elle déposa sa besace qui contenait le grimoire de Zei dans un coin de la pièce, de façon à ce qu’elle puisse le garder à l'œil durant son bain.
    —Je vous présente mes excuses, mais je dois absolument garder un œil sur mon sac en toutes circonstances.

    Elle doutait que quelqu’un de malintentionné se cachait au sein de la demeure Reys, mais elle préférait faire preuve de la plus grande prudence. Elle avait besoin du grimoire pour sa mission et bien que pour une obscure raison, elle était la seule à pouvoir le lire, elle se voyait mal courir aux quatre coins du monde pour le retrouver si un collectionneur venait à lui voler.

    Après quelques secondes d’hésitation, Louise hocha doucement du chef en sentant ses joues s’empourprer légèrement. Son père lui avait appris la pudeur et elle n’était plus une enfant qui pouvait se montrer sans honte dévêtue. Mais Jasmine était elle aussi une demoiselle et puis, son métier lui demandait probablement de proposer son aide à n’importe quel invité. Il aurait été irrespectueux de refuser sa bonne volonté et de la renvoyer. Surtout qu’elle appréciait bien pouvoir discuter avec autrui, ayant l’habitude de se changer en véritable moulin à parole une fois qu’elle était lancée.

    —Si cela ne vous dérange pas, je suis votre obligée.

    La démone se défeuillit finalement pour rejoindre la baignoire et prendre à ses yeux, le bain le plus confortable de toute son existence. Finalement, bien que gênée dans un premier temps, l’aide de Jasmine lui fut plus que profitable et enfin, Louise put se sentir totalement débarrassée des méfaits du désert sur sa peau. La relaxation fût totale, si bien que lorsqu’il fut l’heure de rejoindre Tagar à table, Louise qui commençait à somnoler dans le bain afficha une moue mécontente. Elle était si bien, immergée à moitié dans l’eau chaude, qu’elle serait bien partie pour y passer la nuit si elle n’avait pas eu quelques obligations.

    —Vous avez été parfaite, je n’aurai pu espérer meilleure aide. Merci beaucoup mademoiselle. Je dirais grand bien de vous à messire Reys.

    Elle sortit finalement du bain pour se sécher, se vêtir et suivre de nouveau Jasmine, non sans oublier sa besace.
    Elle se sentait complètement en apesanteur, profitant d’un bien être fou et d’une légèreté exacerbée suite à ce bain réparateur, la démone avait l’impression de glisser sur le sol avec légèreté.

    —J’espère que la prochaine fois, je serais en mesure de vous remercier pour votre professionnalisme.

    Elle afficha un petit pouce de la main avant de finalement entrer dans la salle de repas ou devait probablement l’attendre Tagar.

    CENDRES


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  • Mer 5 Avr 2023 - 19:18
    Discussion sur les codes reikois

    Les joues légèrement empourprées, Louise laissa le contrôleur l’aider à s’installer. Décidément, elle avait encore du mal à assimiler le fait qu’elle était ici, reçue comme une personne importante. Ou du moins, Tagar, qui lui aussi avait profité de cet entre temps pour faire une toilette et ainsi revêtir une tenue du plus bel effet. La démone laissa entrevoir un sourire, il semblait un homme nouveau sans tout ce sable dans les cheveux. Le désert n’épargnait personne et la blonde se sentit d’autant plus soulagée de ne plus être perdue dans cette immensité sans fin couverte de sable.

    —Je vois que je ne suis pas la seule à avoir profité d’un bain salvateur, le complimenta-t-elle. Vous semblez avoir rajeuni de plusieurs années.

    Elle posa les yeux sur le plat et ne put s’empêcher de se sentir saliver. Pour ne rien arranger, Tagar la convia à s’attaquer au plat. Ce n’est qu’au prix d’un immense effort que la démone releva la tête poliment. Elle hésitait quant au fait de commencer à manger la première, ou même sur la manière d’entamer le plat. Pensant qu’elle serait mal perçue en commençant à manger sans plus de préambules, elle décida de prendre quelques pincettes pour questionner son bienfaiteur et puis ce serait une bonne occasion d’en apprendre plus sur la culture reikoise actuelle.

    —Il y a-t-il quelque chose à savoir avant de commencer le repas ? Comme une prière Shierak ou même une façon particulière d’entamer les plats ? Un ordre spécifique quant à l’utilisation des couverts ?

    Louise s’était toujours imaginée les nobles dinant avec une multitude de codes tous plus compliqués les uns que les autres, mais à force de côtoyer le jeune homme, elle comprenait peu à peu que ces derniers n’étaient pas si différents du reste de la population. Tagar était loin du cliché du noble qui prenait les autres de haut. Ses qualités altruistes étaient admirables et à la vue de ce que lui avait confié Jasmine, elle commençait à comprendre qu’il ne prendrait pas ombrage si elle agissait mal par mégarde.

    Faisant donc taire ses hésitations, la démone attrapa sans l’ombre d’un doute ses couverts pour enfin déguster cette gastronomie reikoise dont on lui avait vanté tant de mérites.
    Louise ne put s’empêcher de prendre quelques bouchées supplémentaires avant d’admettre que les louanges sur la gastronomie reikoise étaient loin d’être déméritées.

    —C’est fameux, avoua-t-elle en toute honnêteté. Mes compliments aux cuisiniers.

    C’était la première fois qu’elle prenait un tel repas et la demoiselle fut bien obligée d’admettre qu’elle n’avait jamais rien mangé de si bon. Bien évidemment, elle gardait un attachement particulier aux repas de son enfance mais les années passées avaient suffi à lui en faire oublier le goût exact. Seule une douce euphorie mélancolique subsistait. Sans s’en rendre compte, elle laissa échapper une larme, se rendant compte qu’elle ne pourrait plus jamais se souvenir efficacement de la recette de son père. Elle attrapa une serviette pour essuyer l’humidité qui commençait à se former autour de ses yeux avant de sourire à Tagar.

    —Merci de m’avoir permis de goûter à une telle cuisine, dit-elle d’une petite voix. Je tâcherai de ne pas l’oublier. Vous pouvez être fier de vos cuisiniers.

    Elle marqua une courte pause, laissant le repas se dérouler. Discutant avec le maître de maison sur le Reike et d’autres sujets. Et finalement, alors que le repas arrivait à son terme, la démone le questionna de nouveau.

    —Désirez-vous que j’aide à faire la vaisselle ? demanda-t-elle avec une candeur innocente.

    Dans son éducation, elle avait appris à aider de la sorte après un repas. Même lorsqu’elle était invitée avec son père chez un ami de ce dernier. Néanmoins, les mœurs des petits villages shoumeiens et de la capitale reikoise étaient bien différentes de ce qu’elle avait pu apprendre de cette longue discussion autour du repas. Elle se devait néanmoins de demander, quitte à passer pour plus bête qu’elle ne l’était car telle était l’éducation que son paternelle lui avait prodigué.

    —De plus, ajouta-t-elle. Comment désirez-vous procéder pour demain ? Je me sens honteuse à l’idée de profiter de votre hospitalité si longtemps, alors que vous avez déjà tant fait pour moi. Devrais-je vous accompagner jusqu’à un référent ? Ou me donneriez vous un mot me permettant de rencontrer quelqu’un pour laisser un mot à la famille royale ? J’ai cru comprendre au sein de notre discussion que la reine performait des doléances de temps en temps. Je ne suis pas reikoise mais peut-être que si vous me permettiez d’y assister avec vos contacts, je pourrais lui exposer directement mon problème. Je pense d’ailleurs que c’est sans doute la meilleure chose à faire et qui vous mettrait le moins dans l’embarras. Les séances de doléances ne doivent pas se dérouler tous les jours. Ainsi, cela vous permettra de trouver le temps de me procurer un passe-droit pour y assister, bien que je ne sois pas reikoise. Je suis prête à être surveillée par des soldats si cela pourrait vous rassurer. Je ne compte pas commettre d’attentat et je viendrais désarmée. Et pendant ce temps, en attendant la prochaine séance de doléance, je pourrais continuer mon voyage à travers le Reike pour en apprendre plus sur ce dernier. J’ai besoin de voir comment a évolué le monde de mes propres yeux.

    Elle marqua une courte pause. Se demandant s’il était d’ailleurs temps de lui parler de l’organisation qu’elle cherchait à monter. Mais elle se dit finalement que Tagar occupait peut-être un poste trop important au sein de la nation pour lui demander de la rejoindre dans un projet excentrique visant à protéger le Sekai. La discussion du repas lui avait appris plusieurs choses sur le Reike et notamment que l’Empereur en place n’avait pas spécifiquement le coeur sur la main à la vu de comment il avait pris le pouvoir ici. Elle avait peur que Tagar se retrouve avec des problèmes vis-à-vis de son empereur si jamais il venait trop en aide à une religieuse de Shoumei. C’est ainsi que pour le protéger, elle garda secret tout ce qui avait attrait à ce groupe encore en création. Tagar était un homme bon et juste, elle ne pouvait se permettre qu’il se retrouve endigué dans les ennuis de sa faute. Pas après tout ce qu’il avait fait pour elle.

    Elle se contenta alors de sourire, attendant sa réponse quant à la vaisselle et aux doléances du peuple.

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    Louise Aubépine
    Louise Aubépine
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    Info personnage
    Race: Démon
    Vocation: Mage - Elémentaliste
    Alignement: Neutre Bon
    Rang: S
    qui suis-je ?:
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  • Dim 23 Juil 2023 - 0:59
    Discussions sur les codes Reikois

    La démone écouta les explications de son hôte avec toute l’attention dont elle pouvait faire preuve. Un léger sourire se dessina sur son visage lorsque ce dernier lui confia qu’il lui était permis de manger avec les doigts. Quand bien même il s’agissait là d’une certaine gentillesse, Louise ne pouvait décemment pas commencer à manger comme une sauvage. Elle n’était pas noble, mais à ses yeux, il était important de suivre les codes de la nation dans laquelle on se trouvait. Au Reike, faites comme les reikois. Et s’il y avait une marche à suivre pour se sustenter avec plusieurs couverts, alors elle était prête à faire l’effort d’apprendre. D’autant plus que sa soif de connaissance la poussait à en apprendre le plus possible sur divers sujets. Ainsi, il était hors de question de ne pas suivre les codes traditionnels reikois même si Tagar ne l’aurait finalement pas spécialement mal pris.

    —Ne vous inquiétez pas, lui indiqua Louise en retenant un sourire sincère. A Shoumei aussi nous savions manger avec des couverts. Et puis, je suis l’invitée, c’est à moi de faire l’effort pour rendre ma conduite irréprochable, ce n’est pas à vous de vous d’accepter le moindre de mes caprices. Je suivrai vos enseignements, soyez en certains. Et puis, ils pourraient très bien m’être de nouveau utiles dans le futur.

    Le repas arriva finalement à sa fin et Louise qui ne pouvait de toute manière rien avaler de plus, fût en un sens soulagée lorsque Tagar lui indiqua qu’elle n’avait pas besoin de faire la vaisselle. Evidemment, elle l’aurait fait le cœur serein, mais dans son état avec le ventre plein, elle était bien plus partante pour s’allonger un moment. Et puis comme son hôte le lui avait si bien expliqué, elle ne savait de toute manière pas où se rangeait cette dernière. Et puis, elle était certaine qu’il avait déjà des domestiques pour s’en charger. Après reconsidération, elle comprit que son geste n’était pas forcément le plus malin. Ces gens-là recevaient un salaire pour ce genre de tâche et il aurait pu être mal vu qu’une étrangère vienne leur voler leur travail. Bien sûr, si monsieur Reys jouissait d’une vie plus modeste, son offre aurait eu tout de suite beaucoup plus de sens. Elle hocha alors de la tête, signe qu’elle comprenait son erreur et ne chercha pas à rebondir sur le sujet.

    La discussion dévia finalement sur des sujets moins triviaux. La démone hocha de la tête de nouveau, signe qu’elle comprenait les attentions de ce dernier.

    —Je vous crois sur parole, répondit-elle calmement. J’imagine bien vos hautes instances vouloir réguler l’information de sorte à alarmer le moins possible la population.

    Même si en un sens, elle estimait que chacun avait le droit au savoir. Mais elle devait pour le moment écouter ceux qui avaient plus d’emprise sur la situation. Tagar s’y connaissait bien mieux qu’elle sur la situation au Reike.

    —Pour ce qui est des vêtements, j’ai une tenue simple que je porte sous mon armure. Je dois avoir quelques vêtements de rechange dans ma sacoche mais rien de transcendant. Je ne compte pas arriver armée devant les officiels du Reike. De toute manière, vous m’avez vu en action. Mon équipement fait plus office de figuration et de protection, je suis incapable de réellement me battre à l’épée, je ne ferai que l’agiter devant moi en espérant toucher quelque chose. Peut-être qu’un jour je serais une combattante aguerrie, mais à l’heure actuelle, je ressemble plus à un clown en armure qu’une véritable maîtresse de la guerre. J’ai trouvé cette armure, cette épée et ce bouclier dans les ruines de Shoumei. Ils devaient appartenir à un soldat inconnu, l’usure en cache les symboles, je ne sais absolument pas de quelle nation était son propriétaire. Je me suis dit, que je pourrai les prendre en tant que symbole. Ces équipements n’ont rien de particulier, au contraire, ils sont d’assez mauvaise facture et dans un état plus que déplorable, mais j’avais le doux rêve de me sentir plus confiante envers moi même si je portais ce genre de tenue, comme les héros de mon enfance.

    Elle lui offrit un sourire désolé, finissant de lui avouer qu’elle était très loin d’être particulièrement dans l’art de la guerre. Elle n’était qu’une fille un peu perdue, avec un grimoire magique sur les bras, qui cherchait à faire ce qu’elle considérait être le bien.

    Elle laissa la discussion continuer jusqu’au moment fatidique où tous deux durent regagner leurs chambres. Les paupières lourdes, Louise remercia de nouveau son hôte plusieurs fois avant de suivre la domestique qui lui avait été attribuée plus tôt. Elle remercia de nouveau Jasmine pour son travail irréprochable.
    Une fois seule dans sa chambre, elle ne put s’empêcher de tourner sur elle-même avec un grand sourire sur le visage. Enfin elle avançait. Il y avait encore des personnes prêtes à tendre la main dans ce monde, elle en était désormais plus que certaine.

    Se laissant tomber sur le lit, elle attrapa son grimoire pour le fixer un long moment. Le haut mage du Reike dont Tagar lui avait vanté les mérites serait certainement en mesure de l’aiguiller. Elle pourrait ainsi travailler main dans la main avec le Reike, puis avec la République pour aider au mieux les habitants de ce monde. Elle avait du mal à cacher sa joie et commença à battre des pieds comme une enfant surexcitée maintenant qu’elle se retrouvait seule sans personne pour l’observer. Puis, d’un seul coup, alors que la démone débordait de joie et d’espoir, elle sentit un sentiment de malaise la submerger. Tétanisée, elle ne vit pas le reflet argenté qui parcourut le grimoire et se refléta dans ses yeux. Des pensées invasives lui vinrent rapidement. Commençant à suer à grosse gouttes, elle s’imagina l’espace d’un instant emprisonnée au Reike. Forcée de lire le grimoire pour le bien de la nation uniquement. Elle n’avait pourtant jamais rencontré le haut roi, mais une peur intense de ce dernier naquit chez elle. Elle tenta de relativiser, de retrouver une certaine logique. Se retournant encore et encore dans ses draps. Pourquoi avait-elle peur ? Tagar s’était montré en reikois admirable et elle n’avait pas de raison de douter du Reike. Cependant, pour cette obscure raison qu’elle ne parvenait pas à discerner, tout son être lui criait de fuir le Reike le plus loin possible. Elle se vit exécutée et dépossédée de son grimoire. Après tout, si le Reike découvrait par un moyen quelconque de déchiffrer l’ouvrage, devenait-elle véritablement indispensable ? Ou serait-elle simplement écartée ?

    Ces pensées n’avaient aucun sens, pourtant elles continuaient d’affluer sous l’influence du grimoire. Louise, qui vivait cette expérience pour la première fois, ne comprenait pas que l’objet de Zeï influait sur sa propre perception de la réalité. Elle commença à pleurer, tremblante. Se cachant sous son oreiller. Elle ne voulait pas se faire enfermer. Elle ne voulait pas se retrouver incapable d’agir pour le Sekai. Ses promesses étaient trop importantes à ses yeux.

    Elle se leva d’un coup, les jambes engourdies et la gorge sèche. Ce sentiment de désespoir accablant toujours bien présent. Elle se dirigea tout d’abord en direction de la fenêtre d’un pas lent, comme mue par une volonté qui n’était pas la sienne puis alors qu’elle allait l’ouvrir, la démone posa son front contre le mur froid de la chambre. Tentant de se calmer. Elle ne comprenait pas pourquoi elle était incapabe de lutter. Néanmoins, elle savait qu’en faisant preuve de logique, il était possible de regagner un semblant de calme.

    Le Reike était un empire puissant et il était certain qu’il s’agissait d’un empire guerrier. Il y avait certes une chance que tout se passe mal une fois en présence du couple royal ou même du haut mage. Elle avait pleine confiance envers Tagar qui l’avait sauvé, mais pour une raison qui lui échappait encore, la confiance qu’elle portait au Reike se dégradait de secondes en secondes. Ces pensées étaient-elles vraiment les siennes ? Le Reike n’était pourtant pas son ennemi, bien au contraire, ils avaient eu le courage de prendre les armes pour sauver le Sekai de l'extinction. Néanmoins, il s’agissait tout de même d’une nation avec ses propres problèmes à régler. Elle avait entendu parler d’à quel point certains voyaient d’un mauvais œil son caractère expansionniste au sein de l’ancienne Shoumei. Alors concrètement, qu’est-ce qui était le mieux à faire ? Offrir une confiance totale et aveugle au Reike ? Au risque de tout perdre ? Plus elle y pensait, plus son plan initial lui paraissait loufoque. Elle avait besoin de garanties, de connaissances. Elle devait pouvoir prévenir les hautes instances sans se mettre en danger ou sans leur permettre de perquisitionner son grimoire. Ce dernier était peut-être dangereux, mais Louise avait la certitude de pouvoir l’utiliser contre les desseins premiers de sa créatrice. Elle était adulte et avait certaines responsabilités sur les bras. Elle ne pouvait se permettre de se jeter ainsi dans une situation désagréable sans y avoir mûrement réfléchi. Elle qui se disait vouloir devenir une grande érudite, il était peut-être temps pour cette dernière d’utiliser un peu plus sa tête que ses émotions.

    Se redressant lentement et commençant à faire les cents pas, elle comprit qu’elle avait besoin de préparation. Elle ne pouvait se permettre de rencontrer ainsi le haut mage. Pas sans avoir mis en sûreté le grimoire. Pas sans un plan de secours au cas où les choses ne tourneraient pas en sa faveur.

    Elle arracha une page de son grimoire et vit que la page manquante repoussa finalement par magie au sein du grimoire alors que celle qu’elle tenait entre ses mains était désormais vierge de toute écriture. Toutefois, une légère trace de magie semblait y subsister. Elle la déposa sur le lit avant de faire le tour de la chambre, à la recherche d’un parchemin vierge et de quoi écrire. Ce qu’elle trouva sur le bureau de la pièce. Elle s’y installa et commença à rédiger.

    Tagar, notre rencontre fût pour moi une véritable aubaine. Plus que simplement m’avoir sauvé, vous m’avez montré que notre monde méritait plus que jamais de se battre pour. C’est avec des gens comme vous que le Sekai deviendra un jour, je le crois de tout cœur, un monde de paix et de rêve. Toutefois, et je crains de devoir passer pour une horrible personne après ce que nous nous sommes dit, mais après avoir revu mon champ des possibles, je me rends compte que je peux tout simplement pas prendre le risque de rencontrer de très hauts officiels du Reike comme l’était mon plan initial. Je suis prête à vous accorder une confiance aveugle, toutefois je ne me vois pas me retrouver face à face avec le haut mage dont vous me vantez les mérites ou même le couple royal sans prendre certaines dispositions. Je vous laisse une page de mon grimoire en guise de bonne foi, preuve que vous avez ma confiance. Son contenu est vide, mais peut-être que votre mage pourra y déceler la magie de la titanide Zeï. Preuve que je ne mens pas. Lorsque j’aurai terminé mes quelques préparatifs, je reviendrai au Reike et vous y serez évidemment prévenu. D’ici là, je prie pour que la santé reste auprès de vous ainsi que de votre mère. J’ai bon espoir de vous retrouver un jour et j’espère que vous saurez me pardonner, le moment venu, ce geste déplacé de ma part. Fuir au milieu de la nuit ne fait pas de moi une très bonne invitée, j’en ai bien conscience. Mais comme vous l’avez supposé, il y a beaucoup en jeu dans la balance. J’espère pouvoir vous compter parmi mes alliés lorsque je serais prête.

    Elle signa de son nom complet avant de déposer le parchemin par-dessus la page. Elle enfila sa sacoche, et laissant son armure, son épée et son bouclier derrière elle pour ne pas attirer l’attention au milieu des ruelles du Reike, elle s’éclipsa en silence par la fenêtre. Elle sentait de nouveau ces étranges pensées revenir, lui intimant de ne pas laisser de mots, mais elle parvint à les faire taire en usant de logique. Elle n’avait pas perdu son envie de travailler avec le Reike, elle avait simplement pris conscience qu’elle ne pouvait se permettre d’agir avec l’insouciance d’une enfant. Elle avait quelques préparations à faire. Où irait-elle d’ici là ? Elle avait déjà sa petite idée sur la question…

    Elle se retourna une dernière fois en direction de la maison des Reys, et pria silencieusement pour le bonheur de ses habitants avant de s’évanouir dans la nuit.

    HRP:

    CENDRES


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