2 participants
Affilié au Reike
Alaric Nordan
Messages : 375
crédits : 855
crédits : 855
fin Avril de l'An 5
Alaric était accoudé au comptoir, plongé dans ses songes. À voir sa tête, ce n'était pas la grande joie. Broyait-il du noir, ou déprimait-il ? Il n'était guère évident de le savoir. Le regard un peu dans le vague, il tenait sans grande conviction la hanse d'une chope en étain, encore remplie de bière à moitié. Depuis le temps qu'il demeurait là, à attendre on ne savait quoi, elle s'était un peu éventée. Elle était coupée à l'eau, de toute façon. Qu'elle ait perdu son peu de bulles ne ferait guère de différence au goût.
Le mage finit par rapprocher la chope un peu plus vers lui, baissant son regard pour voir ce qui lui restait à boire. Il grimaça. Non, il n'arriverait pas à terminer cette pisse d'âne. Il avait envie de noyer son esprit dans les brumes de l'alcool, mais pas avec ça. Il repoussa son reste de bière et chercha du regard le tenancier, un bonhomme ventripotent qui se complaisait à porter un tablier qui n'avait pas connu de lavage digne de ce nom depuis bien des lustres. Alaric avait retenu une grimace de dégoût en s'installant, ayant failli perdre son temps à compter le nombre de couches de taches qui se superposaient. Au moins, ça ne puait pas, ce qui était surprenant compte tenu des effluves de cette taverne. Bah, il n'avait pas trop à se plaindre. Les lieux ne payaient pas de mine, c'était un peu crade, mais c'était calme. Ah non, encore les deux joueurs de dés qui se disputaient là-bas dans le coin. Ils passaient plus de temps à brailler et à se soûler qu'à jouer. Alaric ne serait pas étonné si cela se terminait en baston avant qu'il ne se tire d'ici.
Le tenancier ventru passa devant lui.
"Sers-moi autre chose que ta bière."
"Et quoi donc ?"
"Sais pas, moi. Un truc qui a plus de goût que ta piquette."
"Si tu me dis pas, je devine pas..."
"Du vin..."
"Tu te crois chez les bougeoirs, ici ?"
"Donne-moi un truc qui a le mérite d'avoir du goût en bouche."
Le tenancier grommela et partit chercher la commande après avoir récupéré sa chope. Pendant ce temps, Alaric se replongeait dans ce qu'on pourrait penser être ses tourments. Dans un sens, c'était un peu le cas. Depuis qu'il avait pu quitter l'hospice FMR—il ne remercierait jamais assez Qwellaana pour cela—il avait l'impression d'être un étranger dans le monde réel. Tant de choses s'étaient produites et révélées... il doutait de réussir à les surmonter. Il y a encore une semaine, il avait cru voir enfin le bout du tunnel. Comme il avait été stupide de croire que tout redeviendrait comme avant. Rien ne serait plus pareil. Il avait changé, il le sentait, et n'arrivait pas à comprendre à quelle échelle. Il avait l'impression de couler, à nouveau.
Le tavernier déposa d'un coup sa chope remplie d'un nouveau breuvage. Le géomancien sursauta au bruit du choc sur le bois marqué du comptoir.
"Voilà ta boisson. Mais paie avant..."
Quelques pièces glissèrent de sa poche pour rouler sur le comptoir. Puis, l'humain saisit la hanse. Bordel... il voulait réellement se soûler, fuir tout ce qui le morfondait. Il avait cru réussir à surmonter tout cela. Eh bien non.
*Un ou deux verres, et après je me casse à la caserne...*
Là où était sa place, après avoir été déclaré apte à reprendre le service, en attendant que l'Oreille lui octroie quelque chose à faire. Il eut envie d'en rire, tiens... Au lieu de cela, il passa sa main sur le visage. Pourquoi n'arrivait-il pas à positiver ?
*Bordel. Faut que je remue...*
Mais avant... il s'enfila une longue gorgée de son breuvage et grimaça à la brûlure de l'alcool qui glissa de sa langue jusqu'à sa gorge. Quel tord-boyaux !
Citoyen du monde
Désir
Messages : 18
crédits : 159
crédits : 159
Info personnage
Race: Démon
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique neutre
Rang: D
Compagnie nocturne Soudainement l’ambiance se fit un peu froide, et les joueurs de dés s'arrêtèrent de s’engueuler, trop occupés à gober les mouches. Le tenancier qui buvait un peu d’eau manqua de s’étouffer avec son verre alors que le bruit des talons de bottes se faisait entendre. Pas seule, ma propriétaire arrivait avec tout un contingent de femmes aux mœurs plus ou moins légères dépendant des bourses et des principes de chacune. Ces dames de charme étaient arrivées au petit matin dans la ville et avaient eu le temps de se préparer. Bien entendu les aspirations de ces compagnes d’un soir ou d’une vie étaient de s'installer confortablement ici, le travail ne manquait pas même s’il fallait en passer parfois par quelques mauvais hommes très misogyne d’abord. Ses amies se précipitèrent sur les jambes de militaires tout bien présentés et la rousse leur souris tout en pensant “quelle erreur”. Il était vrai que plus la tenue était propre dans un rade pareil, plus il y avait de chance pour qu’elle appartienne à un soldat du plus bas rang, voire pire, à un jeune homme en service militaire. Non, ma propriétaire cherchait un véritable homme. Un avec du vécu, une expérience, peut-être même des histoires à lui raconter. Son dévolu se porta sur quelqu’un tenant apparemment très bien l’alcool, si l’on pouvait se fier à la quantité de verres vides proche de lui et à son geste désinvolte quant à son argent. L’ingénieuse s’approcha lentement, posant une main sur le dos de l’inconnu, remontant pour s’asseoir à côté de lui tout en se servant de son épaule pour ce faire. De cette manière, il aurait potentiellement pu apprécier la sensation des fins doigts à travers ses vêtements, le massage très court de sa clavicule, pour finir yeux dans les yeux quand il tournerait la tête pour voir qui osait. Les parties de dés se relançaient, tout autant que les engueulades, et la rousse descendit les yeux sur le verre presque vide. Sa vision se lança tour à tour sur l’homme ventripotent puis sur sa maigre collection de bouteille. Elle ne savait pas tout à fait quoi choisir alors mon esprit influença sa main quand elle la tendit pour montrer. -Je prendrais la bouteille là, contre le mur, derrière votre Kokot boiteuse. Visiblement j’avais visé juste, le tenancier ne voulait pas vraiment se séparer de cette bouteille. Ce n’était pas grave.. Ma propriétaire attrapa sa bourse avant de la poser sur la table. -Ne vous en faites pas, je paie, fis je à travers elle avant d’afficher un sourire mutin sur son visage. Pendant tout ce temps, l’homme imbibé aurait eu le temps de détailler l'inconnue s’étant rapproché de lui. Châle par dessus les bras, la belle rousse aux yeux bleus pâle était habillée d’une simple robe, sans trop d’artifices ou de bijoux. La parure autour de son cou était faite de verre et non de bijoux, tout comme ses boucles d’oreilles assorties. La chose la plus chère sur elle devait être ma personne, bien que je sois difficilement visible à moins de se pencher par dessus la dame ou de regarder sous ses jupons. Ca, et le parfum légèrement enivrant qu’elle portait et qui affolait mes propres sens. Son but, son désir était simple. Trouver une personne avec qui passer un bon moment, que ce fusse de parler, de boire, de jouer ou de s’amuser tout autrement. Elle désirait tout bonnement de la compagnie, et il était bien plus facile d’en obtenir en en proposant. Un bar plus prestigieux aurait probablement eu des personnes plus fortunées, mais également des histoires moins intéressantes. L’homme devant elle avait quelque peu l’air d’un aventurier, avec sa barbe, le… manque d’entretiens et l’air légèrement… non, totalement accablée. Ma propriétaire et moi avions presque envie de le prendre en pitié, mais l’une comme l’autre nous savions bien qu’il aurait pu mal réagir, surtout ici, au Reike. Le tenancier sortit un verre et posa la bouteille avant de mettre les mains dans la bourse et de se faire taper les doigts. -T-t-t-t.. dites moi combien. -Pas la peine d’être si farouche, se plaignit le bonhomme au ventre rebondi avant de tapoter l’ardoise où étaient détaillés les prix. La belle fit déposa les pièces puis se pencha pour attraper un second verre derrière le comptoir. Le chef du bar racla sa gorge, puis la douce se permit de verser pour elle et son nouvel ami. Elle fit glisser la boisson d’un doigt, puis releva ses yeux pour regarder le buveur. -Pour célébrer votre descente, annonça-t-elle avant de lever son propre verre pour boire. -J'vais pas mentir j'vois bien pourquoi vous avez acheté la bouteille si vous célébrez ça.. grommela dans son coin le tenancier en essuyant des coupes en bois avec son tablier. |
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum