Physique
Aesgan, la sombre enchanteresse du culte des ombres, évolue telle une silhouette déliée dans les ténèbres, presque irréelle. Ses longs cheveux, noirs comme une nuit sans lune, caressent ses hanches avec une douceur presque trompeuse, tandis qu’ils ondulent, soyeux et fins, à chacun de ses pas silencieux. De son cou délicat jusqu’à ses poignets fins, la peau pâle d'Aesgan est recouverte de marques anciennes, des runes dont la signification échappe même aux érudits les plus sages. Ces symboles énigmatiques semblent palpiter sous la surface de sa chair, comme animés d'une vie propre, prêts à révéler des secrets perdus depuis l’aube des temps. Son visage est d'une pureté fascinante, dénué de toute imperfection, et pourtant empreint d'une froideur implacable. Ses traits, modelés avec une précision divine, ne laissent rien transparaître sinon une autorité innée, une emprise glaciale sur ceux qui osent croiser son regard. Un regard couvert de ses yeux, d'un blanc vitreux, captivent et effraient, évoquant un savoir interdit, un gouffre de mystères insondables. Ses lèvres, pleines et charnues sont maquillées de sang. Ceux-ci évoquent à la fois le désir et le danger, des promesses de plaisirs fugaces ou de châtiments éternels. Ses mains sont recouvertes d'une noirceur intense, comme plongés dans un océan de goudron vivant, qui fascinent autant qu’ils terrifient. Ses longs ongles, acérés comme des griffes peuvent donner un sentiment de danger.

Au niveau vestimentaire, Aesgan est couverte de lambeaux dérobés de cadavres ou victimes des nombreuses guerres et conflits, des étoffes éparses et déchiquetées. Ses atours sont une parure morbide : une couronne faite de cornes de Draknys s'élève sur son front, tandis que des crânes et ossements d’animaux pendent à ses hanches comme des amulettes, témoins silencieux de la sauvagerie du monde qu’elle habite. Elle incarne la beauté mortelle, la tentation de l’ombre incarnée, telle une déité vengeresse des récits anciens, un écho des contes oubliés et des cauchemars les plus noirs. Et pourtant...

Mentale
Curieuse - Honnête - Patiente - Optimiste - Croyante - Altruiste - Intelligente
Froide - Méfiante - Ambitieuse - Jeune et ne connait pas encore toutes les ficelles de ce monde

Aesgan, née Ombra, est une créature mystérieuse, une âme façonnée par les ombres du Sekai, dans les ténèbres de Lumina/ombra. Née adulte mais avec l'innocence et l'ignorance d'une nouvelle venue, sa curiosité insatiable la pousse à explorer sans cesse, cherchant à comprendre un monde qui lui semble à la fois étranger, dangereux et fascinant. Chaque détail, chaque interaction est une opportunité d’apprendre, et c'est cette soif de connaissance qui la guide, malgré les dangers potentiels à avancer et à aller vers les autres. Elle est dotée d'une intelligence affûtée, capable de saisir rapidement des concepts complexes, même si cela ne compense pas totalement son inexpérience face aux subtilités du Sekai. Sa franchise, parfois désarmante, découle d'une pureté presque enfantine. Aesgan n'a pas encore appris les méandres des mensonges et des tromperies qui façonnent souvent les relations humaines. Cette honnêteté brute, bien que noble, la rend parfois vulnérable, surtout dans un monde où la manipulation est monnaie courante. Pourtant, elle aborde chaque situation avec patience, croyant fermement en son chemin, en sa destinée et en la puissance des ombres qui l’ont façonnée. C'est d'ailleurs ce qui la pousse à s'intéresser rapidement aux ouvrages du culte des Ombres. Son optimisme, rare pour un être des ténèbres, est une lueur étrange dans son âme, une conviction que tout, même les ténèbres, a un but plus grand. Fort heureusement, cette douceur intérieure est masquée par une froideur apparente. Aesgan garde une distance émotionnelle avec ceux qu’elle rencontre, une barrière nécessaire pour se protéger dans un monde qu’elle connaît encore mal. Sa méfiance est un réflexe de survie ; après tout, elle est consciente de son manque d'expérience et des dangers tapis dans l'ombre. Son ambition, cependant, est claire. Elle ne se contente pas de survivre ; elle veut maîtriser ce monde, le comprendre et en percer les secrets les plus enfouis, une quête qui pourrait la mener à de grandes hauteurs, mais également à d'énormes risques. Elle a foi aux divinités, aux Gardiens. Et comme l'ombre d'une lumière, foi aux Titans. Elle a conscience que ces engeances ont attaqués le Sekai et cherchera à en comprendre le sens qui lui échappe encore.

Aesgan incarne le contraste de l'inexpérience et de la sagesse. Sa nature altruiste et son désir d’aider sont tempérés par une prudence innée, et bien qu’elle souhaite faire le bien, elle se méfie de la véritable intention des autres. Elle est une créature en transition, cherchant à trouver sa place dans un monde complexe, oscillant entre ses instincts ombrageux et sa quête d’une vérité plus lumineuse.

C'était une nuit noire. L’obscurité qui enveloppait les terres sombres de Lumina’Ombra n’était pas du à simplement l’absence de lumière, mais une présence envoutante, magique, qui semblait observer, étreindre  chaque être avec une noirceur froide et dévorante. La terre, aussi noire que le charbon, paraissait souillée par des siècles de magie oubliée. Les arbres, eux, étaient tordus, leur écorce semblant absorber toute vie, des racines rampantes surgissant du sol comme des doigts décharnés cherchant à capturer quiconque s’y aventurant. Mais le plus frappant, le plus surprenant était l'absence du moindre son. Le silence était lourd, pesant et les quelques murmures  indistincts du vent, apportait une sorte de "réconfort", comme si les ombres elles-mêmes parlaient un langage oublié, un écho des âmes perdues depuis longtemps dans cet endroit que tous pourrait qualifier de maudit. C’est là, au milieu de ce paysage ténébreux, que la terre se fissura. Crac. En un instant, les ombres s’y mêlaient comme un liquide visqueux, bouillonnant sous la surface. Puis, une main noire jaillit du sol, brisant le silence avec un bruit humide et sinistre. Des ongles, semblables à des griffes, grattèrent la surface avec une force désespérée. Une seconde main suivit, tout aussi noire et maculée de terre. Un cri guttural résonna, étouffé, comme s’il venait des profondeurs de l’au-delà. C'est ainsi que Aesgan naquit, émergeant lentement, son corps noir ruisselant d’un liquide sombre qui ressemblait à du goudron. Rampant sur le sol froid, les yeux d'abord aveugles tentèrent en vain de scruter l'obscurité. Ses membres s'accrochaient à la terre pour tirer son corps sur le sol, laissant derrière eux des traînées semblant à de la Cendre. L'air autour d'elle était lourd, presque irrespirable, chargé de cette odeur métallique et épaisse qu'ont les lieux où la vie est absente depuis trop longtemps. Ses poumons se remplissaient difficilement, chaque respiration sifflantes se muaiennt en une lutte contre cette atmosphère étouffante. Elle toussa, un bruit grotesque dans cette quiétude malsaine, avant de cracher un fluide noir et visqueux de sa gorge, elle finit par tousser du sang avant de finalement se laisser submerger par ses propres gémissements.

Recroquevillée sur elle même, tout était figé autour d'elle, dans un instant éternel de noirceur, et le froid s’accrochait à sa peau nue comme un manteau de givre. Mais alors que la solitude semblait être la seule chose qui partageait cette naissance, un son bientôt le brisa. Un croassement rauque, émergeant des ténèbres environnantes. Aesgan, leva péniblement la tête, ses cheveux dégoulinants s’écrasant contre son visage blafard. Ses yeux commençèrent à s'habituer à l'obscurité et là, dans l’une des branches tordues et noueuses d’un arbre mourant, un corbeau la fixait. Ses yeux étaient deux perles brillantes, et son bec, ouvert dans un second croassement, laissait échapper une sonorité qui résonnait étrangement dans les profondeurs de son esprit. Le corbeau ne parlait pas, mais dans cet échange silencieux, quelque chose passa entre eux. Comme si l’animal portait un fragment d’une vérité ancienne, oubliée, qu’elle était destinée à découvrir. C'est là qu'elle comprit qu'elle pouvait communiquer avec l'animal.  Elle se redressa alors dans cet espoir nouveau, son corps tremblant, ses membres encore engourdis par le froid et la douleur de sa propre naissance. En suivant le corbeau, elle avançait dans ce monde ravagé. Chaque pas qu'elle faisait était avalé par la terre détrempée et froide, comme si le sol cherchait à la retenir, à l’engloutir à nouveau dans les ténèbres. Le croassement de l’oiseau, seul écho de vie, la guidait à travers ce dédale de mort. Ils finirent par atteindre un refuge délabré, une cabane à moitié effondrée, couverte de lianes semblables à des veines noires. L’intérieur était aussi lugubre que le paysage environnant, la lumière des étoiles étant totalement absente, seules quelques orbes magiques, scintillaient. Des livres poussiéreux étaient empilés sur une table moisie, leurs couvertures usées par le temps et l'humidité, mais leurs pages semblaient intactes, comme préservées par un sortilège obscur. Chaque grimoire, chaque manuscrit exhalait une aura de mystère, comme si chaque page contenait un fragment d’un secret que l’univers lui-même n’osait révéler. Elle les feuilleta, lentement elle s'instruit, d'abord en s'aidant des images pour ensuite y comprendre les textes. Ses doigts noircis glissaient sur les pages comme une ombre touchant un souvenir lointain, le souvenir d'un homme ? Non cela ne se pouvait.

Les mois passèrent dans cet abri. La tempête des éléments et de la magie hurlait dehors, mais à l’intérieur, Aesgan étudiait. Des sons devinrent une voix, sa voix. Les runes anciennes, marquées sur son corps, brillaient faiblement dans la pénombre, et la lumière oscillante des chandelles qu’elle avait allumées semblait danser au rythme de ses pensées. L’atmosphère était lourde, le silence oppressant, rompu seulement par le bruissement des pages tournées ou les rares croassements de son compagnon corbeau. Puis vint ce jour où un visiteur apparut. Un passeur, sans visage ni âme visible, se tenait dans l’ombre, ses yeux vides semblant la percer au plus profond d’elle-même. Sans un mot, il leva un doigt osseux vers le Nord. Aesgan comprit. Elle n’avait pas besoin de plus. Elle était prête à quitter cet endroit lugubre pour affronter le monde extérieur, un monde qu’elle savait tout aussi sombre.

C'est d'abord Shoumei qui l’accueillit avec ses propres horreurs. Les ruines de cette nation perdue se dressaient comme des cadavres de pierre, témoins silencieux de la destruction titanesque qui avait balayé ces terres. Les bâtiments effondrés étaient des bouches ouvertes, hurlant dans le vide. Les rares survivants étaient des ombres eux-mêmes, errant dans cette désolation, leurs corps brisés, leurs esprits consumés par le désespoir. Et pourtant dans ce choas, elle découvrit la vie. Des animaux, des monstres, des hommes.  C’est là qu’Aesgan trouva les soldats. Leur sang maculait le sol froid et dur, et leurs souffles mourants étaient aussi faibles que les braises d’un feu éteint depuis longtemps. Instinctivement, elle appela l’ombre, une force sombre et bienveillante à la fois, pour refermer leurs blessures. Les hommes, d’abord terrifiés par cette femme apparue comme un spectre, finirent par l’accepter. La guérisseuse de l’Ombre, murmuraient-ils. Une silhouette insaisissable, entre la vie et la mort, portant en elle une force qui échappait à leur compréhension. Pourtant, la méfiance n’était jamais loin. Un soldat la vit un jour retirer un bandage et aperçut une rune diviniste sur son bras. Le regard qu’il lui lança était celui d’un homme voyant une menace. Aesgan s’enfuit avant qu’il ne puisse la traquer, l’ombre la guidant à travers les dangers de ce monde dévasté. Elle survécut grâce à sa détection de mana, sentant les présences obscures rôder dans chaque recoin de cette terre damnée. Finalement, elle trouva refuge dans un village oublié des terres du Nord, près d’un lac aussi froid que la mort. Là, dans ce décor où la nature semblait encore une fois sur le point de se retourner contre elle, elle devint la Dame du Lac. Les villageois, reconnaissants de ses pouvoirs de guérison, l’acceptèrent après l'avoir craind. Mais Aesgan savait que les ombres du passé la poursuivaient toujours, et que son chemin ne faisait que commencer dans ce monde aussi sombre que son âme. Elle avait hâte de découvrir ce monde. Elle reconnu le blason des soldat. Celui du Reike. Et elle aussi, un joue souhaitera devenir reikoise.

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