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  • Mar 1 Oct - 20:28





    La colère des Bougeoirs



    Le déferlement de puissance déchaînée par le Drakyn et moi-même finirent par avoir raison d’Hestian. Grâce aux projectiles magiques surpuissants de Pan qui nous avait fait entrevoir l’étrange coeur de l’Apôtre, et à ma foudre qui avait réduit à néant ses tentatives de défenses, le brasier du dragon bleu avait fini par faire fondre le coeur et l’oblitérer complètement, ne laissant plus aucune trace. Pendant quelques brefs instants, il avait fait aussi jour dans ces égouts que sous le soleil des pavés de Courage, mais l’obscurité avait rapidement repris ses droits, et je m’étais écroulé au sol à quatre pattes. Derrière moi, un bruit sourd et soudain attira mon attention, et pendant un battement j’eus peur de découvrir dans mon dos un nouvel ennemi, une nouvelle apparition annonciatrice de désastre. Mais ce n’était que le commissaire Lightborn qui s’était soudainement…évanoui ? Etait-ce du fait de l’émotion ? Ou avait-il reçu une attaque que je n’avais pas vu venir ?

    Impossible à dire dans l’état. J’avais désactivé mon senseur magique un instant plus tôt, et l’effort demandé pour vaincre Hestian dans ces conditions qui ne m’étaient pas idéales m'empêchait de recourir à la magie pendant encore quelques instants. Mais mon attention fut attirée de nouveau vers le corps inerte de l’élémentaire de métal qui eut un soubresaut, et un frisson d’angoisse pure m’étreint la poitrine pendant une demi-seconde, avant de me rendre compte qu’il n’était pas en train de revenir à la vie mais qu’il terminait tout juste d’agoniser. Le soulagement quand je me rendis compte qu’il était bien mort fut tel que je fus presque tenté de me laisser tomber à plat ventre sur le sol. Avant de me rappeler que nous étions dans des égouts, et que le sol était recouvert d’une eau mêlée aux déjections des Couragéens. Et j’avais beau être fier d’être Républicain, je n’étais pas prêt de goûter à leur merde pour autant, littéralement. M’appuyant tant bien que mal sur mes bras et mes jambes fébriles et faibles, je me relevai et me tournai vers mes camarades. L’enfant de dragon était prêt pour la suite comme à son habitude visiblement, et le commissaire semblait retrouver lui aussi ses esprits. Même si la raison de son inconscience restait un mystère total.

    -J’suis…content…d’vous voir…sain et sauf…! Mais…Pan…?

    A la place du jeune homme brun qui se trouvait là auparavant se trouvait une jeune femme blonde…Je regardai autour de moi pour voir si je ne ratais pas quelqu’un au visage manquant, mais au final nous n’étions que tous les quatre, avec les quelques fantassins du commissaire. Par déduction, la blonde était donc…Pan ? Ce qui laissait la question de savoir si c’était sa vraie apparence, mais je ne comptais pas me laisser à l’indiscrétion de lui demander pour autant. Je n’avais pas le temps ni l’énergie de discuter d’un sujet aussi trivial après ce que l’on venait de vivre. Homme, femme, ou même assexué, Pan restait un campagnon d’arme. Nous reprîmes notre route pour avancer dans les tunnels, malgré la douleur et les conditions désagréables et je réactivai mon senseur magique tout en posant sur ma tête le chapeau de riz que j’avais dissimulé sous mes vêtements. Non pas pour dissimuler une quelconque identité, nous n’en étions plus là. Mais surtout parce que je le trouvais rassurant sur ma tête, surtout lorsque j’étais d’une humeur aussi massacrante. Mais alors que j’écoutais l’enfant de dragon nous conter sa précédente rencontre avec Hestian, shaman de l’ordre de la Chouette qui se voulait anti-Optimates, mes sourcils se fronçaient sous la surprise. Qu’est-ce qu’un groupe de rebelle au gouvernement de Courage faisait avec à sa tête un shaman aux pouvoirs aussi démesurés ? Des pouvoirs qui dépassaient de loin ceux que j’avais pu constater jusqu’à présent. Avec un mana bien plus sombre et terrifiant que n’importe quelle autre créature du Sekai que j’avais pu rencontrer, loin de sa nature primaire d’élémentaire. Leur présence à Courage démontrait bien leur intérêt pour le maire de la ville, mais quelque chose semblait clocher…

    Après avoir désactivé encore quelques bombes qui se retrouvaient sur le chemin, preuve que nous étions sur la bonne voie, nous finîmes par déboucher sur une petite salle où des éclats de voix se faisaient entendre. Un spectacle des plus étranges se révélait à nos yeux. D’un côté, un jeune homme se trouvait sur les côtés, à pester qu’il avait été abandonné par une certaine Soeur Friede. Qui, de toute évidence, n’était pas présente sur les lieux. Toutefois, je reconnus aisément sa signature de mana comme étant similaire à celle des pièges magiques parsemés ici et là. S’il ne semblait pas particulièrement dangereux, la prudence restait de mise, qui plus est si l’on devait l’interroger. “Soeur Friede” avait-il dit, ce devait donc être un ordre religieux, ce qui allait bien avec cette désignation de l’Apôtre des Tempêtes dont le Drakyn avait parlé plus tôt. Un mouvement diviniste extrémiste…? Mais ce qui semblait encore plus inquiétant dans l’immédiat, c’était la jeune femme nue qui était allongée sur le sol, avec des symboles recouvrant son corps et qui émettait une lumière qui, dans le contexte, n’avait absolument rien de rassurant.

    -Eh merde.

    Je me rapprochai encore pour observer les symboles et je reconnus des mélanges de symboles de runes et d’alchimie. Toutefois, dans une disposition que je n’avais jamais vu auparavant. Sous mon chapeau de riz, mon regard s’assombrit encore d’avantage. La demoiselle dégageait une magie qui ressemblait à celle que j’avais ressenti chez Hestian un peu plus tôt. Une mana sombre et désagréable. Et les symboles qui trônait sur son corps…même si je ne comprenais pas exactement l’assemblage qui en avait été fait, j’avais lu suffisamment de livres et étudié suffisamment la magie dans le cadre de mes études et de mon métier de Coordinateur Magique pour savoir une chose.

    -C’est une bombe humaine. Les enfoirés. A une échelle bien plus importante que les bombes de l’autre rigolo. Il faudra sérieusement qu’on l’interroge sur cette soeur Friede, et d’où viennent leurs connaissances, leurs instructions, leur but et tout le tralala. Vous pourriez me couvrir pendant que j’essaie de désamorcer ce truc, svp ? Au cas où le petit poseur de bombe ici présent cherche à faire le guignol, ou que cette chère Soeur Friede revienne chercher son paquet oublié. Et faudrait éviter qu’il se suicide aussi…

    Je m’étais complètement absorbé dans la contemplation du corps de la femme nue, laissant le gringalet aux mains du colosse d’azur. Non pas pour un quelconque intérêt sexuel absolument macabre, mais bien pour essayer de comprendre comment j’allais pouvoir éviter que la mairie saute, en même temps que nous. J’aurais pu aller chercher de l’aide, mais je ne savais pas depuis combien de temps ce rituel avait commencé, et combien de temps il resterait avant que ça ne fasse boum. Alors, avec une grande inspiration, je commençai à détacher les pièces de mon armure qui se trouvaient sur mes bras, j’en arrachai les manches par la même occasion pour dégager mes bras nus. Puis je laissai ma nature d’élémentaire creuser des runes d’une lueur électriques sur mes bras. Des runes et des symboles alchimiques pour me permettre de faire converger la magie accumulée dans le corps de la jeune femme nue vers le mien, quelques symboles pour me protéger de cette étrange magie et quelques autres encore pour évacuer cette magie hors de mon corps en toute sécurité. Puis je posai mes mains sur le ventre de la jeune femme, et laissai la magie transiter petit à petit de son corps, vers le mien puis vers l’extérieur.

    Résumé des actions:

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  • Mar 1 Oct - 20:56

    J’reprends mon souffle dans une première inspiration rauque qui me donne l’impression de faire le meilleur repas de ma vie. Après quelques secondes à ahaner, les ombres noires qui entourent ma vision disparaissent petit à petit, et j’me rends compte que j’suis à quatre pattes sur les pavés sales des égouts. Les longs cheveux blonds qui tombent vers le sol et mes mains aux doigts fins me rappellent une métamorphose désespérée pour récupérer un visage, et qui s’est soldée par un échec en terme de tentative.

    Mais l’amoncellement de magies destructrices a quand même porté ses fruits, et le mystérieux shaman avec lequel Kieran a déjà eu maille à partir est réduit à l’état de plus grand-chose. En m’épongeant un front et une nuque couverts de sueur, j’me redresse pour me rendre compte que j’nage dans mon uniforme. J’suppose que la remarque du Limier est pas imméritée, et j’suis de sacrément bonne humeur d’avoir survécu, au point que rien ne parvient à l’entacher. J’relâche les effets du sort, reprenant rapidement mon apparence habituelle.

    « Sois pas jaloux, je sais que le tronc humain qui te sert de sac à foutre au Razkaal te manque, mais tu le retrouveras bientôt. »

    Ma voix qui se transforme pendant que je lui réplique doit faire un effet bizarre, avec une première moitié aigue et la seconde beaucoup plus grave, mais j’m’étire les épaules et j’fais craquer mon cou tout en glissant la main dans une de mes poches, pour en sortir une petite fiole anonyme. C’est une des cuvées spéciales de Gégé, du stock numéroté spécial qu’il est très difficile de se procurer. Autant dire que j’ai dû faire pas mal d’efforts pour l’avoir, mais que le jeu en valait clairement la chandelle.

    J’fais sauter le bouchon du pouce et j’avale cul sec : le garder trop longtemps en bouche, c’est un coup à avoir la langue qui tombe par terre ou d’être complètement anesthésié. Vaut mieux pas poser de question sur ce qu’il y a à l’intérieur, non plus. Mais j’sens ma mana qui revient, et la possibilité de balancer mes sorts les plus puissants avec. J’ai un autre p’tit remontant sous le coude, mais pas de nécessité pour l’instant, j’préfère me concentrer sur ce que le drakyn raconte tout en m’assurant que j’ai pas de séquelle bizarre suite à l’accrochage avec Hestian. La régénération se met en route, j’sens une ondée fraîche parcourir mon corps à mesure que tous les petits bobos sont résolus et que la migraine qui me prenait la tête devient qu’un lointain souvenir.

    Sacrée histoire, ça va intéresser les chefs, en tout cas : si des types sont foutus de se ramasser la puissance des titans pour venir chier dans nos égouts, on n’est pas dans la merde.

    Quelques temps plus tard, après avoir désactivé d’autres pièges avec l’aide de Rys, on arrive à une salle un peu plus grande ou un minot à l’air mi-paniqué, mi-timide recule, intimidé par notre dragon bleu. J’dois bien dire que j’ai hâte d’entendre ses réponses, mais j’ai surtout hâte de voir ce qu’on va foutre avec le corps au milieu de la pièce, qui pulse d’une magie obscure et titanesque. Heureusement, Rys a l’air de se motiver pour s’en occuper.

    J’pense que, pour pas le déranger, j’vais me tenir loin. C’est mieux, au cas où, hein.

    Il fait son office, petit à petit, diminuant l’intensité de la concentration en mana. J’fronce les sourcils. On a l’air d’avoir réglé le problème ici, mais j’ai pas la moindre idée de ce qui se passe à la surface. Et si y’a des types qui posent des bombes au sous-sol, c’est que c’est prévu que ça se passe mal en haut : autant dire que ça doit barder, et que ça serait de bon ton que j’montre le bout de mon museau à mon escouade et mon capitaine. Le commissaire pourrait éventuellement justifier que j’fais des vrais trucs ici, mais il a l’air un peu perdu, le pauvre : clairement, il est pas au niveau parmi Rys, Kieran et moi. Y’a qu’à voir comment il a failli s’évanouir juste en regardant Hestian.

    « Bon, allez, j’vais me signaler là-haut et transmettre toutes les informations sur Hestian, la bombe, et cette Friede. On s’tient au jus, hé ? Et merci, les gars, pour tout à l’heure. A charge de revanche, comme on dit ! »

    Spoiler:
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  • Mar 1 Oct - 22:28
     
    La colère des Bougeoirs
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    Musique du RP:

    Malgré le chaos qui régnait sur la place des Tilleuls, le temps s’était comme arrêté pour Jamby, pleinement concentré dans son duel contre l’officier moustachu, psalmodiant tout bas.

    « Et ron, et ron … »


    De nombreux débris se levait dans les airs, tournoyant autour du Nain qui s’était saisi de son jambon à deux mains, comme d’un épée, brandie devant lui. Son adversaire, voyant un assaut venir, avait également fait appel au mana pour se constituer son propre arsenal de débris l’évitant autour de lui, et brandissait une matraque flambant neuve.

    « Petit patapon ! »


    Les deux belligérants s’élancèrent tel un seul homme, se ruant l’un sur l’autre, jusqu’à ce que les armes contondantes s’entrechoquent, et que les champs de débris se percutent. Les duellistes enchaînaient les attaques, parades et ripostes, rajoutant des coups de poings et de pieds, pendant que leurs esprits contrôlaient les débris volants qui s’écrasait les uns contre les autres, cherchant désespérément à briser la barrière adverse. Ici, une feinte ayant fait mouche, punissant le Nain d’un revers de matraque dans le flanc ! Là, un coup d’estoc retors de l’os de jambon atteignant l’officier républicain dans le creux de l’épaule ! Les coups pleuvaient, et pourtant les deux côtés ne semblaient pas vouloir flancher, une détermination sans pareille se lisant sur leurs visages !

    Le petit être esquiva de peu un violent coup de matraque visant son nez, en profitant pour se désengager de la mêlée en se propulsant en arrière grâce au mana pour atterrir sur une petite carriole abandonnée. Étendant ses bras pour former une posture en T, l’ermite ventripotent se permit une bravade :

    « Alors l’moustachu, tu vois pas qu’vous etes dans la merde, toi et tes potes ? C’est fini pour toi, r’garde comment j’ai le dessus ! »


    Sur ces vantardises, Jamby rassembla par la pensée une nombre impressionnant d’armes se trouvant dans les environs, soit à terre, soit volées de force aux manifestants comme aux forces de l’ordre. Épées, couteaux, lances, toutes rassemblées en une amalgamation au dessus de la tête du Nain, formant une espèce de javelot géant tournoyant sur lui même, pointée vers le républicain moustachu. Un mouvement de jambon, et l’imposant projectile bardées de pointes s’élança droit sur l’adversaire du petit être, prêt à le hacher menu en cas d’impact direct.
    Résumé:



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  • Mer 2 Oct - 13:21
    La Perfectionniste sentit que la présence d’Émérée dans le hall lui ouvrirait – littéralement – les portes des négociations : sa prestance, son regard sérieux et sa précipitation trahissaient son appartenance au groupe, certainement en tant qu’adjudante du maire, chargée de faire les allers-retours épuisants nécessaires afin de tenir informé l’armée et les potentiels ambassadeurs présents sur place de l’avancée des négociations. En parlant de représentants des peuples, Mirage devait se trouver dans le bureau, si deux de ces gardes du corps attendaient sur le parvis. Des Reikois, eux aussi ? Contrairement à son commanditaire de bijoux exotiques, ceux-ci lui paraissaient bien plus… Menaçants. Agressifs. Quelque chose d’assassin totalement étranger à l’élégance – certes hypocrite et qui pouvait être tout aussi vile – des Républicains. D’une certaine façon, ils étaient aussi plus honnêtes, affichant clairement leur potentiel belliqueux à qui viendrait s’y frotter d’un peu trop près.

    Attendant donc que la jeune femme ne donne ses ordres à Perrine, la Pléiade profita de sa venue pour lui demander de l’emmener auprès du maire et des représentants Shoumeïens. Elle justifia son arrivée à leur table par son statut social privilégié, elle-même représentante de l’Université Magic, mais aussi parce qu’elle avait une proposition à faire aux deux partis, lui précisant qu’elle pensait être capable de régler moins partiellement le problème – elle lui évoqua ainsi une solution pécuniaire alléchante que n’importe quel Républicain ne pouvait ignorer. Après quelques secondes de réflexion, ce qu’elle présumait être l’adjointe du maire hocha sèchement la tête et repartit vers le bureau, cette fois-ci accompagnée de l’ange tout sourires. Émérée repassa au niveau de l’entrée afin de récupérer Vorès de Cyprès qui venait de pénétrer dans la mairie. Celui-ci avait donc décidé de participer également aux négociations…

    L’éminente magicienne marchait à grandes enjambées derrière les deux protagonistes. Elle eut le temps pendant le trajet de noter la soudaine dégradation de la météo. Les voix des manifestants leur parvenaient de manière étouffée ; le vent prenait maintenant le relais avec une force inquiétante. Un bon orage pourrait peut-être calmer les ardeurs du cortège en colère… Et règlerait au moins le souci des débuts d’incendies présumés par l’odeur de fumée sentie un peu plus tôt. Maudits pirates.

    Ils se retrouvèrent enfin dans le large bureau du maire – qui était étonnamment absent. Cachant sa surprise et son embarras, la Perfectionniste resta silencieuse, pour le moment cachée par l’armure brillante du paladin de Shoumeï ; elle écouta d’abord poliment les derniers échanges entre l’ambassadeur du Reike et ce qui ressemblait à un membre du SCAR – ses liens avec Orifa lui permettaient de les reconnaître assez facilement, maintenant. Profitant de la salutation de l’ancien guerrier, l’ange se décala sur le côté et sourit à l’assemblée en leur faisant une révérence gracieuse.

    – Bonjour à tous et pardonnez-moi cette intrusion fortuite. Je suis la Perfectionniste : l’une des Pléiades et responsable de Cursus à l’Université Magic. J’ai été autorisée à venir à ces négociations en tant que représentante républicaine soucieuse de l’insertion des réfugiés shoumeïens sur nos terres.

    Elle lança un regard chaleureux à Mirage qui venait d’être interpellé par l’agent du SCAR. Après l’intervention de ce dernier, elle en profita pour lui signaler :

    – Monsieur, deux de vos gardes du corps attendent d’ailleurs vos ordres sur le parvis de la mairie.

    La Perfectionniste se tourna ensuite vers le reste des personnes présentes. L’adjudante avait pris place à côté d’une jeune femme aveugle, sur un large canapé placé sur le côté de la salle, tandis que les trois shoumeïens lui faisaient face. Qui était cette aristocrate ? La représentante du maire absent ? L’ange regretta de ne pas avoir plus d’informations sur la situation. Pourquoi le maire Wessex n’était-il pas ici ? Mais, après tout, peut-être que cela pourra lui être profitable : sa mandataire serait peut-être plus apte à accepter sa proposition. L’un des émissaires shoumeïens prit ensuite la parole. Celui-ci, dont les vêtements simples évoquaient indéniablement un membre du clergé, insista particulièrement sur l’aspect culturel de son peuple, qu’il mettait en relation directe avec le droit de culte qui leur était partiellement refusé depuis leur intégration dans la République. La Pléiade prit un air très sérieux : c’était là le cœur du problème puisque le divinisme était l’épine dans le pied d’une société d’accueil qui se voulait démocratique. Elle ne laissait en conséquence que peu de place pour une culture fondée sur la Théocratie – ici symbolisée par le peuple shoumeïen et leur religion. L’adoration titanide n’arrangeait évidemment rien à la question. Les valeurs shoumeïennes si particulières et leur richesse culturelle, que la République pouvait acquérir sans le moindre effort grâce à leur intégration pacifique, étaient complètement éclipsées par l’horreur de la guerre.

    – Si je puis me permettre de répondre à votre interrogation, cher Monsieur, j’aimerais vous faire part de la véritable raison de ma venue aux négociations. Plus que de servir de témoin de moralité, j’aimerais également vous faire part de mon implication personnelle dans cette entreprise compliquée. Mon ascendance angélique n’est un mystère pour personne ; sachez que ce sont des Shoumeïens qui m’ont sauvée la vie il y a bien longtemps de cela ; les circonstances à cette époque ne m’ont jamais permis de leur rendre la monnaie de leur pièce, comme disent amicalement les Républicains. Et c’est bien pour cette raison que j’aimerais vous aider financièrement dans cette épreuve difficile. Je n’ai malheureusement pas pu entendre toutes vos demandes, cependant, avec l’accord de nos représentants politiques, la Perfectionniste se tourna vers la mandataire aveugle à cette demande, j’aimerais beaucoup vous aider à améliorer vos conditions de vie. Je suis également architecte : il est possible de trouver un compromis afin de rénover vos habitations ou d’en construire de nouvelles. Pour ce qui est de vos lieux de culte, je suis également ouverte à des propositions de subventions qui peuvent être privées, mais je ne suis qu’une simple cheffe d’entreprise : il me faut tout de même l’accord de mon gouvernement avant de nous lancer dans une telle opération. Sachez en tout cas que je me porte garante d’une partie de la prise en charge matérielle en cas d’accord entre nos deux partis. C’est un devoir, et un grand plaisir, de venir en aide à un peuple aussi admirable que le vôtre.

    Résumé:

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  • Mer 2 Oct - 15:04
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    Les informations arrivèrent à point nommé depuis le ballon des cartographes et des différents agents télépathes postés dans la ville. Débarrassée de Vorès de Cyprès, Athénaïs de Noirvitrail continuait à maintenir la foule à distance de la petite muraille érigée devant la mairie. Confiante dans l’idée que ses barricades tiendraient, la jeune femme focalisa son attention sur le torrent de merde qu’il restait à écoper dans les autres secteurs de la ville. Incapable de quitter son poste au risque de fragiliser le dispositif de protection de la mairie, Athénaïs dut coordonner à nouveau ses troupes pour éviter qu’un nouveau drame ne survienne.

    La priorité était de sécuriser le port. Il fallait absolument que le navire des réfugiés puisse débarquer et que ces derniers soient pris en charge. Les médecins, sous escorte, se rendaient sur place afin de réquisitionner des entrepôts vide afin d’y installer les réfugiés. Ces derniers seraient immédiatement auscultés et triés, afin d’être soignés, nourris, et que leurs identités soient vérifiées. A mesure que le cortège de médecins traversait la foule, protégé par les soldats, Athénaïs ouvrit un canal télépathique avec le Contre-Amiral.

    ”Vandaos. J’espère que vous êtes encore vivant. Si tel est le cas, veuillez détacher une partie de votre flotte pour sécuriser le port. Une équipe de médecins accompagnée de soldats se rend sur place pour vous aider à installer une zone de quarantaine.”

    Il restait cependant à traiter le problème du débordement de la manifestation du sud. Ces abrutis allaient réussir à créer un bain de sang s’ils n’étaient pas stoppés immédiatement. Ouvrant son lien télépathique avec Léonora, Athénaïs lui demanda de mener une partie des troupes vers le sud pour renforcer les équipes en place et réorganiser les troupes, qui s’étaient retrouvées isolées suite aux débordements.

    ”Lieutenante. Interposez-vous entre la manifestation optimate et celle des Shouméens dans le Boulevard des Mages Rondelets. Rassemblez les troupes désorganisées et formez un cordon de sécurité entre les Optimates et le reste des manifestants. Repoussez-les autant que vous le pourrez vers le pont de la Tour-Chaussée. Je vais vous appeler du renfort pour disperser les Optimates le temps que nous reprenions le contrôle de la situation et que nous barrions le passage.”

    Les Optimates ne comprenaient malheureusement que la force … et une foule aussi dangereuse ne pouvait être dispersée qu’à grands renforts d’intimidations. Or, il se trouvait qu’Athénaïs disposait justement d’un atout de taille pour intimider la population de Courage ralliée à ce courant.

    ”Amiral Littorina. Nous allons pouvoir mettre votre nouveau bâtiment à profit. Veuillez déplacer votre navire vers nos lignes de défense sud pour épauler la Lieutenante de la Troisième Légion. La présence de votre navire devrait être suffisamment dissuasive pour disperser la manifestation et les renvoyer de l’autre côté du pont ! Votre vaisseau servira de point de ralliement pour les troupes dispersées.”

    Le navire était suffisamment impressionnant pour faire hésiter le plus déterminé des Optimates. Avec sa présence imposante et les renforts de Léonora, il y avait de grandes chances que les manifestants se dispersent et laissent les Shouméens tranquilles. Ne pouvant intervenir elle-même, Athénaïs s’en remettait encore une fois au reste de la chaîne de commandement de la GAR et de la Marine, qui jusqu’à présent, avait fait ses preuves.

    La Générale envoya des ordres aux chefs d’escouades positionnés dans le boulevard des mages rondelets. Il était impératif que les escouades se replient vers la position de Léonora et de Littorina afin d’être redéployées et qu’elles puissent former un cordon de sécurité. La priorité absolue était de protéger la manifestation des Shouméens et de repousser les Optimats de l’autre côté du pont. En l’état, Athénaïs ne pouvait pas dégarnir le dernier cordon de sécurité, celui qui maintenait la manifestation shouméene sur le parvis de la mairie … Il aurait été trop risqué que cette manifestation se disperse vers le sud.


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  • Mer 2 Oct - 17:22
    Dans l’agitation ambiante, Didier se sentait à peine plus qu’un grain de sable dans une tempête. Le marchand avait largement sous-estimé le chaos auquel il ferait face, chaque coup porté par les combattants autour semblait plus hasardeux que le précédent, et chaque instant passé dans ce coupe-gorge qu’était devenu la banque le rapprochait d’un destin tout sauf glorieux. Il avait toujours été plus habile avec les mots qu’avec une lame, et ici, ses talents rhétoriques n’avaient que peu de valeur se qui le laissait avec un profond sentiment d’impuissance.

    Deux combattants déboulèrent d'une porte latérale, dévalant le couloir dans une charge furieuse. Didier se plaqua contre le mur pour se dissimuler à leur vue. Ils disparurent aussi vite qu’ils étaient apparus, laissant derrière eux une traînée de cris et de coups. L’opportuniste marchand n’avait pas pour habitude de s’exposer ainsi à la violence, et chaque seconde passée ici lui rappelait pourquoi.

    « Ha bordel, mais où elle est passée !? » Marmonnait-il, les dents serrées, sa voix masquée par le bruit assourdissant du combat. Orifa, la seule figure d’autorité en qui il pouvait avoir un minimum confiance, avait disparu dans la mêlée. L’infortuné libertéen tentait désespérément de la retrouver, mais chaque tentative de la retrouver se soldait par un échec. Le tumulte de la bataille semblait avaler tout ce qui bougeait.

    Se raccrochant à son rôle improvisé de soldat de fortune, Didier faisait de son mieux pour maintenir un semblant de cohérence avec les hommes d’Orifa, ces braves légionnaires qui tenaient la formation. Mais plus ils avançaient dans les entrailles de la banque, plus le danger devenait palpable. Les coups semblaient venir de partout, et Didier sentait la tension monter à mesure que la situation échappait à tout contrôle.

    Soudain, Il vit un mouvement sur le flanc de la formation : « À GAUCHE ! »

    Hurlait-il, juste à temps pour voir deux hommes charger leur formation. Un soldat d’Orifa fit face à la menace, parant le premier assaut avec une rapidité surprenante. Didier, agissant plus par instinct que par courage, abattit son fauchon sur le second attaquant. Le coup n’était pas mortel, loin de là, mais suffisant pour désarçonner l’adversaire et permettre au soldat de finir le travail. Essoufflé, Didier recula, observant les deux corps gisant dans leur propre sang. L'image lui rappela un autre moment, plus tôt dans la journée. Il secoua la tête, chassant cette pensée perturbante. Ce n’était ni le lieu ni le moment pour flancher.

    À peine remis de cette première escarmouche, un autre cri se fit entendre :  « FLANC DROIT ! »

    Didier vit deux hommes de la formation d’Orifa engagés dans un combat intense, leurs adversaires tentant de les submerger. Sans trop réfléchir, Didier se porta à leur secours. Il fut accueilli par un violent coup de coude qui l’envoya presque au sol, mais il serra les dents, reprenant ses esprits juste assez pour porter un autre coup maladroit à l'un des assaillants. Encore une fois, son attaque manquait de finesse, mais elle suffisait à affaiblir l’homme, ouvrant la voie à une contre-attaque meurtrièrement professionnelle des soldats d’Orifa.

    Le chaos autour de lui ne montrait aucun signe d’apaisement. Didier n’était pas un soldat, il le savait, mais il n’avait pas vraiment le choix de faire autrement et ce, même si il s’était fouré là-dedans de son prorpe chef. Alors qu'il reprenait son souffle, il aperçut un groupe prendre position au fond du couloir et les mettre en joue avec des arbalètes.

    « ARCHERS, À COUVERT ! » Hurla une voix, et Didier plongea derrière une colonne de marbre juste à temps pour éviter une volée de carreaux qui sifflaient dans l’air. Les projectiles ricochaient contre les murs, frappant le sol et parfois leur cible, provoquant des cris de douleur.

    Le tumulte reprit presque immédiatement après l'embuscade. Les assaillants profitaient de la confusion pour s'attaquer aux soldats éclatés dans la salle, tentant de les achever. Didier, tétanisé, observait la scène d’un œil incrédule. Le vacarme, les cris, le sang, tout cela tournait dans sa tête, formant une spirale d’angoisse qui menaçait de le submerger.

    Mais un craquement non loin le ramena brutalement à la réalité. Il tourna la tête pour voir un guéridon voler dans les airs et s’écraser juste à côté de lui. Le marchand, en proie à une terreur grandissante, maugréa un juron en serrant sa prise sur son fauchon tandis que, soudainement, devant lui, un homme s’effondrait. Il était grièvement blessé et Didier reconnut l'uniforme du personnel de la banque : un ‘gentil’. L'homme gémissait, mais le marchand combattant n'eut pas le temps d’esquisser un geste qu’un mercenaire s’approchait déjà pour l’achever.

    Mais alors qu’il s’apprêtait à aller défendre l’infortuné, un soldat d’Orifa abattit son épée sur l’assaillant, l’envoyant ad patres, puis, d’une voix ferme, lui ordonna : « Mets-le à l’abri ! »

    Didier, tremblant, acquiesça et s’approcha du blessé. Sans trop réfléchir, il le traîna tant bien que mal à l’écart du combat, se prenant un violent coup de coude au passage. Chaque pas lui coûtait un effort surhumain. Le poids de l’homme, combiné à la fatigue et à la peur, lui faisait trembler les jambes. Il se glissa dans une pièce adjacente, par une porte défoncée, espérant y trouver un répit temporaire.

    Haletant, Didier s’effondra contre le mur, la bouche sèche et le corps douloureux. Le blessé, quant à lui gémissait, et le libertéen chercha frénétiquement un morceau de tissu pour tenter de stopper l’hémorragie. Mais à peine avait-il posé ses mains sur la plaie ensanglantée qu’il aperçut une silhouette se profiler dans l’encadrement de la porte.

    Un mercenaire. Un autre...

    « La baston, c’est par là ! » Hurla Didier, désignant nerveusement la porte du couloir d’un coup de menton. Inconscient du fait qu’il avait laissé son fauchon dans le tumulte de la melée.
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  • Mer 2 Oct - 18:28
    L’absence d’Emérée était pesante pour Hélénaïs qui n’y voyait goutte et se retrouvait à nouveau réduite à faire confiance à ses compagnons autant qu’à l’univers. Bien qu’elle eut l'habitude de n’être, finalement, qu’à moitié présente, elle détestait la position de faiblesse dans laquelle cela la mettait et c’était encore pire lorsqu’elle percevait des bruits dont la nature lui était parfaitement étrangère. Elle avait conscience de chaque personne dans le bureau, activait son senseur suffisamment régulièrement pour savoir qui se tenait où. Et la présence de Mirage derrière le bureau d’Arès ne lui plaisait guère. C’était un idiot, raciste et qui méritait ce qui venait de lui arriver mais Hélénaïs ne tenait pas à l’imiter, contrairement à l’ambassadeur qui, visiblement, se faisait un malin plaisir de rajouter de l'acide sur la plaie. Un nerf se contracta le long de sa mâchoire et son estomac se serra lorsqu’elle constata que même sa présence ne refreinait pas les ardeurs d’un ambassadeur pourtant bien loin de chez lui. Elle était sur le point d’ouvrir la bouche lorsque la porte s’ouvrit -encore- sur une Emérée le souffle court et sur un cliquetis de métal qu’elle ne connaissait pas. Sa suivante la rejoignit d’un pas pressé puis se pencha à son oreille pour lui raconter ce qui venait de se passer, elle expliqua également ce qu’il était advenu de Perrine mais également d’où provenait ce bruit métallique qui lui était étranger, Vorès de Cypres. Le sourire d’Hélénaïs vacilla l’espace d’un battement de cil puis elle reprit contenance.

    “Ne retourne pas sur le port, ni dans les rues, les choses… Ne se passent pas aussi bien que je l’espérais. Toi et ton amie, essayez de quitter le centre-ville. Mais surtout, oubliez le port.” Lança-t-elle comme avertissement à Perrine, priant intérieurement pour ne pas provoquer l’effet inverse.

    Dehors, la rumeur n’avait fait qu’enfler. A tel point que la sénatrice se demandait si les fenêtres n’avaient pas été laissées ouvertes. Une simple caresse de la main d’Emérée sur la sienne et elle constata que ce n’était pas le cas. Ce qui rendait la chose d’autant plus inquiétante qu’elle ne l’était déjà. Sans parler de ce qui allait débarquer de l’Obseedra III dans quelques minutes. Intérieurement, Hélénaïs remercia un dieu quelconque qu’Arès ne soit plus là pour la forcer à affronter son courroux. A défaut de continuer d’insulter les Shoumeïens, il aurait jeté son dévolu sur les Reikois, ce qui n’était guère mieux. Encore moins au vu du comportement de leur ambassadeur. A ce rythme là, ils auraient été capable de déclencher une guerre mondiale en un claquement de doigts.

    - Je… Commença la jeune femme après que Vorès et le Doyen eurent parlés, mais une fois de plus, elle constata la présence incongrue d’une nouvelle venue. Emérée, à ses côtés, se tortilla mal à l’aise.

    “C’est de ton fait ?” Grinça-t-elle à son attention. Et la suivante soupira pour seule réponse : oui. “Nous ne nous en sortirons jamais !” Continua-t-elle de pester. “Un maire incompétent, un ambassadeur problèmatique, un homme en armure, une pleïade et une sénatrice aveugle !  Devrais-je inviter également une poignée de d’optiomates et quelques manifestants pour faire bonne mesure ? Oh et puis pourquoi pas quelques pirates tant que nous y sommes.” Emérée essuya l’agacement d’Hélénaïs dignement, bien que les coins de ses lèvres se mit à trembler légèrement. “Arrête de rire !” Sa voix raisonna dans l’esprit de son accompagnatrice qui du se mordre les lèvres pour ne pas se fendre d’un véritable sourire.

    Au moins Le Perfectionniste avait le mérite d’offrir une solution d'apaisement. C’était la première, après la De Casteille, à tendre la main à la délégation mais également à se ranger dans son camp. Un geste qui n’était pas inconséquent bien qu’insuffisant face à toutes les revendications qui les attendaient. Ce fut néanmoins suffisant pour que la sénatrice ne la congédie pas sur l’instant. Pour l’heure, toute aide était bonne à prendre, même celle d’une pléiade qui n’avait pas sa place ici.

    — Monsieur De Cypres, Madame La Perfectionniste. Salua-t-elle enfin les nouveaux venus. — L’Obseedra va effectivement accoster, mais il ne contient pas exactement les personnes que nous attendions et comme vous l’a dit Le Doyen, il vaudrait mieux pour tout le monde que les foules n’aillent pas s’amasser le long du port. D’ailleurs ambassadeur, elle se tourna vers Mirage. — Plutôt que de jeter du sel sur une mer déjà houleuse et suffisamment salée, je suis d’avis, comme l’a indiqué mon cher compatriote, que vous alliez prêter main forte là où votre peuple a besoin de vous. A l’avenir, je vous prierai de ne plus vous permettre d’outrepasser le rang qui est le vôtre. Vous êtes peut-être un ambassadeur du Reike, mais cela ne vous donne pas tous les droits. Ne l’oubliez pas. Sa voix était cassante, glaciale et parfaitement irritée malgré le sourire amical qu’elle s’échinait à scotcher sur ses lèvres pleines.

    Hélénaïs n’était pas méchante, loin d’être mauvaise ou rancunière mais elle détestait qu’on la prenne pour une idiote. Délaissant Mirage, elle se tourna à nouveau vers la délégation.

    — J’imagine qu’il est tentant d’utiliser les informations du maire contre les entreprises Wessex, mais je ne peux que vous inviter à ne pas le faire. Vous êtes actuellement en position de négocier, de créer des liens nouveaux pour proposer aux vôtres une vie plus confortable qu’ils ne l’ont eu jusqu’à présent. Ne gâchez pas tout en essayant de taper plus fort, ça ne sera qu’un appel à la violence interminable et qui donnera raison aux gens comme Arès Wessex. Vous avez l’occasion de prouver que vous valez mieux que vos détracteurs.

    Redressant le menton, la jeune sénatrice inspira profondément sans savoir si ses mots avaient un quelconque impact sur les personnes présentes dans la pièce. Mais après un bref silence, elle reprit :

    — La Maison Bleue m'a fait savoir qu'un substitut du maire allait être nommé, nous pouvons désormais œuvrer au mieux. Dit-elle dans un sourire. —Est-ce que les propositions que je vous ai faites un peu plus tôt vous conviendraient ? Si nous allions cela avec l’aide de La Perfectionniste, que nous arrivions ensuite à ouvrir les négociations avec les conglomérats qui vous desservent, les conditions de vie des habitants des Bougeoirs pourraient en être drastiquement changés.  

    Enfin, Hélénaïs entrevoyait la lumière au bout du tunnel mais ironiquement, elle ne se sentait pas plus légère.

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  • Mer 2 Oct - 18:55
    Boulevard des Mages Rondelets

    C’était parti totalement couilles cette histoire et ça ne risquait pas de se calmer de suite, la poisse. Fallait rien lâcher surtout. Par contre notre plan était parfait avec Leo, elle venait de sonner le homard et il en avait lâché sa donzelle et moi rapide comme l’éclair je m’étais rué dessus. Et je l’avais attrapé avec mes bras qui s’allongeaient, c’était drôle ça pour le coup et je la ramenais vers moi. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes ou presque parce qu’on m’attaquait et sur mes bras (cibles idéales..revers de la médaille) de nombreuses entailles apparurent. Elles étaient douloureuses et je les avais bien senties passer. J’avais même grogné sans pouvoir contrôler le loup en moi en cet instant, surpris il avait tenté de prendre le contrôle en vain !

    J’ai donc fait rapetisser je sais pas comment mes bras et quand la méduse fut près de moi j’ai vu son teint livide, ble… enfin elle était pas bien ! Et pour cause, elle avait dans le flanc un carreau d’arblaète, bordel de merde, quel connard (ou connasse) avait fait ça. Par réflexe purement lupin, je me suis penché sur le carreau, il avait été touché par son propriétaire et il avait pu y laisser son odeur même infime mais bon, j’étais un putain de clébard doublé d’un soldat efficace ! Donc j’ai sniffé le carreau pour analyser, isoler l’odeur de celui qui l’avait eu en main (Odorat P2) sauf s’il portait des gants cela serait plus difficile bien sûr.

    Autour de nous ca se bastonnait dans tous les sens et pour le coup je savais plus trop quoi faire avec mon fardeau dans les bras. Je m’étais coincé moi même avec mon idée géniale de “on récupère la méduse elle a l’air importante”...

    Je cherchais du regard mon chef pour dire “euh chef j’fais quoi?” Mais c’était compliqué, et dans ce capharnaum y avait bien que les brisemurailles, habitués à ce bordel qui restaient hyper organisés et coincés du cul, les arbalètes figées dans leur arrière train, ça aidait !
    La foule se déplace et prend le contrôle du boulevard des mages rondelets. Et pour bien faire voila que la flotte s’invite, c’est un truc républicain ça, quand ça va mal, la flotte débarque pour en rajouter une seconde couche.

    J’en suis là de mes réflexion que je vois une fée toute meugnonne avec ses ailes qui volètent vers moi et se pose à côté comme ça, raf des conflits autour. Par contre quand elle cause je tourne la tête me demandant bien à qui elle s’adresse, y a pas l’ombre d’un trou du cul d’officier à côté de moi la tout de suite. Mais façon c’était pour la forme sa question, elle chope la méduse et entreprend de la soigner, comme ça au milieu du bordel. Je me relève et laisse faire mais je repousse ceux qui s’approchent du coup. Mais je peux pas rester à surveiller juste une soigneuse alors je demande à plusieurs OR de surveiller la prisonnière et la soigneuse. Faut agir, faut canaliser ce boxon sans pareille autour de nous.

    Mais comme j’en ai ma claque, je soupire et je fais ce que je sais faire le mieux : une connerie ! Alors je lâche la bête, mais avec un but précis surtout… je le fais en grognant et en bougeant, je contrôle ma transformation et avec les soldats d’élite qui m’accompagnent on pousse ainsi les manifestants vers un point d’évacuation, la peur ca incite à bouger comme il faut. (disperser les émeutiers vers un point d’évacuation avec les soldats d’élite de Leo action 2)

    Et parce que je suis prudent (un peu) je canalise ma mana pour préparer l’apparition d’un bouclier de glace si on se montre trop agressif envers nous, un mur, ça arrête et repousse au besoin et la poiscaille risque de pas lâcher prise tant que la méduse est sur place même si elle est soignée et surveillée par des soldats..

    ”Résumé des actions du Lycon”:
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  • Mer 2 Oct - 22:17

    Partie 7


    [Évent] La Colère des Bougeoirs - Page 13 59de3210

    Le commissaire n'était plus bon à rien en l'état actuel des choses, ça ne faisait plus aucun doute : ce n'était clairement plus un homme de terrain. Il était devenu un gratte-papier, un administrateur tout ce qu'il y avait de plus lâche. Au diable les directives du maire ! Avec ce qu'il venait de subir, Arès ne pouvait tout bonnement pas lui tenir rigueur de ne pas les avoir exécuté. Et de toute manière, même s'il l'avait chargé de cogner sur les manifestants, ces derniers allaient forcément finir par foutre le bordel d'eux-mêmes, alors à quoi bon se donner du mal ?

    Et pourtant le voilà sourd, tâché de la tête aux pieds et un mal de crâne tonitruant. Ce qu'il avait entendu, et même vu, en prenant brièvement possession d'Hestian avant que son coeur de rende l'âme, il ne savait pas trop quoi en penser, ou plutôt, il ne pouvait pas y penser pour l'instant. En tout cas, le maitre espion garderai l'existence des Océonarques - ou que sais-je - pour lui, jusqu'à ce que l'information ait une quelconque valeur. Il serra donc les dents, s'appuya sur l'un de ses sbires et suivit la marche, s'aidant de sa vision nocturne - le dernier sens qui fonctionnait plutôt bien - pour suivre la marche. Il n'entendait rien et ne comprenait pas grand chose, mais il suivait le trio, faisant confiance aux Protecteurs d'Ebènes qui étaient là pour le protéger... Jusqu'à ce qu'ils se rendront tous compte qu'ils n'ont plus de boss. Mais ceci était une affaire à laisser au futur proche.

    Ils débouchèrent dans un succursale dans la demi-pénombre, en présence d'un corps que le commissaire peinait à analyser mais qu'il devinait dangereux. Il n'entendit pas non plus un traitre mot de ce qu'il se déroulait du côté du Prévôt, mais il perçut bien la communication télépathique brouillée qu'il reçut. Quoiqu'elle ait voulu dire, elle signifiait que le paradigme avait changé à la surface. Il fallait remonter et laisser Kieran conclure l'affaire ici-bas. Au moins en la qualité de Pancrace et Konrad, l'Office républicain pourrait au moins revendiquer une implication dans cette affaire concluante.

    Du coin de l'œil, il vit justement Pancrace faire mine de partir, et même s'il n'entendait pas sa voix et ne savait pas s'il était bien entendu, le commissaire lança à l'Officier :

    - Dosian ! J'ai besoin de soins immédiats, je remonte à la mairie... Vous, chargez-vous de transmettre l'ordre suivant : il faut investir les souterrains... J'ai des unités stationnées au port Wessex, faites-les rapatrier si besoin.

    Il haletait mais parvenait tant bien que mal à être cohérent, il l'espérait tout du moins. Quant à lui, il grimperai jusqu'au parvis de la mairie pour quérir un mage capable de le remettre d'aplomb, le commissaire n'était d'aucune utilité à la Nation dans son état actuel. Et si foule il y avait à fendre - à l'heure actuelle le parvis avait dû être investit par la vermine - il comptait bien sur ses quatre sbires pour jouer des coudes. Et vu que son uniforme était passé au marron plein de pisse, on allait pas le caillasser pour l'Officier qu'il était et même s'écarter pour éviter la crasse.

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  • Mer 2 Oct - 23:13
    La manifestation dégénérait rapidement, virant au chaos. Ce qui avait commencé comme un rassemblement bruyant, mais contrôlé, se transformait en une scène de violence brute, où chaque instant semblait précipiter un peu plus les événements vers une fin désastreuse. La tension palpable se mêlait aux cris, aux odeurs âcres de crustacé grillé, et aux clameurs de la foule. On avait tenté de rétablir l’ordre, mais tout partait de mal en pis.

    Avec l’efficacité froide d’un soldat aguerri, elle avait réussi à neutraliser l’hybride. Cet étrange être qui semait le désordre au sein de la masse. Ses mouvements avaient été rapides, précis, et en un instant, elle l’avait cloué au sol. À ses côtés, la méduse que la lieutenante avait finalement laissé à bout de bras de Lycon, haletante, à bout de forces, elle se mourait, son souffle court et saccadé, luttant pour rester consciente, mais la mort était inéluctable. Ses yeux, qui quelques instants plus tôt brillaient de haine, s’éteignaient peu à peu. Et pourtant, la lieutenante n’en avait cure. Elle laissait son regard glisser avec une indifférence glaciale sur cette créature mourante. Son esprit n'était pas encombré par des questions de moralité ou de pitié. Cela ferait une metteuse de trouble en moins, point final. Elle n’avait aucune envie de s’embarrasser avec des considérations inutiles. Elle s’en fichait, tout simplement comme de sa première paire de bas en soie. Rien, dans cette situation, n’éveillait une once de compassion chez elle. Le chaos continuait de se déchaîner, mais dans son esprit, tout n’était qu’une série de tâches à accomplir, avec un seul objectif : rétablir l’ordre, ou du moins éviter la casse coûte que coûte.

    C’est alors qu’elle sentit une intrusion dans son esprit, une sensation qu’elle détestait plus que tout. Un message télépathique surgit, sans prévenir, s’insinuant dans ses pensées avec une familiarité irritante. La voix mentale qui lui parlait ne lui disait absolument rien, mais cela ne changeait rien à l’inconfort que cela provoquait. Être ainsi obligée d'écouter en dehors des ordres devenait insupportable. Elle avait l’impression d’être une marionnette que chacun pouvait manipuler à sa guise. Mais cette fois, elle ignorait l’origine de la voix. Elle serra les mâchoires, sans pouvoir repousser cette intrusion, tout en essayant de se concentrer sur la situation en cours. Alors qu’elle réprimait une grimace, une silhouette familière s’approcha. La rouquine, une soigneuse qu’elle avait croisée plus sur le champ de bataille de Liberty. Elles avaient combattu ensemble, certes, mais ce n'était ni le lieu ni le moment pour se laisser distraire par des sentiments de camaraderie. La lieutenante était trop pragmatique pour se laisser émouvoir par les circonstances.

    Sans grande cérémonie ni tact, elle accueillit la soigneuse, d’un geste sec et peu engageant. Il y avait plus urgent à faire. La Méduse qui se vidait de son énergie à quelques pas de là n’était pas, à ses yeux, une priorité. C'était une prisonnière, une menace neutralisée, et ce qu'il en adviendrait ne la concernait plus. Elle se tourna vers la soigneuse et, d’un ton autoritaire, lui demanda de s’éloigner. Il y avait d’autres blessés, plus dignes de ses talents. D’autres vies à sauver, s’il lui en prenait l’envie.

    Ce n’est pas le lieu pour faire cela !

    D’un geste rapide, la lieutenante fit signe à quelques soldats postés à proximité. Emmenez-la ! Et le Homard aussi ! ordonna-t-elle en désignant la Méduse et Eustache, toujours affalés sur le sol. Conduisez-les aux OR. Faites ce qu'il faut. Sans plus accorder d’importance à ces deux hybrides, ni à Xera, elle retourna son attention vers le chaos ambiant, laissant derrière elle cette scène sans un regard en arrière.

    C’est à cet instant précis qu’un nouveau flot d’ordres retentit dans l’esprit de la lieutenante. La Générale. Encore. Comme si la situation n'était pas déjà suffisamment chaotique, la dangerosité de la situation augmentait à mesure que de nouvelles menaces se profilaient à l’horizon. Et en plus, maintenant il pleuvait. Instinctivement, elle redressa les épaules et laissa la machine bien huilée de son commandement se mettre en route. D’une voix tranchante, se mit à hurler ses propres ordres à ses soldats pour galvaniser ses troupes avec autorité. Ses paroles claquaient dans l’air, coupaient à travers le brouhaha de la manifestation et ses hommes, dispersés dans la foule, commencèrent à se mobiliser. Chaque directive était claire, nette, ne laissant place à aucune hésitation. Elle s'adressa aussi aux Brisemurailles, leur intimait de se regrouper, sans en restait pas là. Elle savait que certains hommes étaient encore dispersés dans la masse de la manifestation, infiltrés parmi les civils. Il fallait les ramener à elle. Elle éleva la voix encore plus, en espérant que même dans le chaos ambiant, ceux qui étaient éloignés pourraient l'entendre. Et puis il y avait les OR, parfois réfractaires à suivre des ordres, mais qui devaient comprendre la gravité de la situation. La lieutenante ne leur faisait pas tout à fait confiance malgré une ou deux grandes surprises parmi leurs effectifs, cependant, elle espérait qu’un peu de conscience professionnelle les pousserait à écouter ses ordres pour une fois.

    Aux OR, bougez-vous et renforcez les positions ! cria-t-elle avec autorité tout en espérant que sa voix franchirait les rangs et leur cerveau. Elle ne laisserait rien au hasard. Chaque soldat, chaque ressource devait être mobilisé.

    Maintenant, il ne restait plus qu'une chose à faire, épuiser la foule et la conduire au point d’évacuation. Léonora savait que c'était la méthode la plus efficace pour contenir les manifestants sans sombrer dans un bain de sang. Ils devaient les user, les épuiser mentalement et physiquement, les forcer à bouger, encore et encore, jusqu'à ce qu'ils n'en puissent plus. L'idée était simple, mais sa mise en œuvre demandait une précision tactique infaillible.

    En position ! Et maintenant, on danse ! Hurla-t-elle. Le plan était clair dans son esprit. Entourer la masse de manifestants, former un étau mobile, et les faire "danser".  Cette manœuvre bien connue dans le jargon militaire. C'était une technique éprouvée qui consistait à charger les manifestants juste assez pour les faire reculer, créer un mouvement, puis se repositionner immédiatement pour recommencer. Ce va-et-vient incessant ne laissait aucun répit à ceux qui s'opposaient à eux, les acculant peu à peu sans qu'ils s'en rendent vraiment compte. La foule, qui se croyait forte dans l’unité, allait bientôt être fragmentée, désorientée et à bout de souffle. Du moins, là était le but.

    L’unité, qui se déploya rapidement autour de la foule, comme un filet qui se resserre lentement. Chaque homme savait ce qu’il avait à faire. La première charge fut donnée avec synchronisation. Les boucliers claquèrent, les cris retentirent, et la foule reflua. Mais avant même que les manifestants ne puissent reprendre leur souffle, les troupes se reformaient, prêtes à frapper à nouveau. Elle observait tout cela avec un œil de stratège, ses ordres fusaient.

    Reculez, repositionnez-vous !

    Pas question de donner le temps à la foule de se réorganiser ou de retrouver son courage. Il fallait maintenir la pression, les harceler sans relâche.

    Encore !

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  • Jeu 3 Oct - 10:31
    La pluie taquinait avec une certaine légèreté la surface de l'eau du canal, jusque-là restée bien tranquille. Des formes imprécises ondulaient vers le pont de la Tour-Chaussée. Elles auraient peut-être apprécié le jeu musical des gouttes d'eau qui clapotaient à la fine frontière séparant leur monde de celui des terrestres. Mais ce n'était que clameur d'ordres et de crainte, cris de rage, fracas d'armes et désordre qui vibraient dans les ondes sous-marines, se répercutant aussi bien sur le fond que sur les abords artificiels du canal.

    Takhys percevait les échos du combat qui se déroulait près du pont. En un bond gracieux, elle avait eu le temps d'apercevoir le chaos qui régnait parmi les bipèdes, en pleine bataille entre eux. Un étrange sourire s'était alors étiré sur son visage bleuté avant qu'elle ne fende les eaux troubles du canal. En quelques gestes, elle donna des ordres à ses Squalelets, qui, comme elle, avaient repris leur forme de Tritons et Sirènes.

    Le petit groupe prit un peu de distance du pont. Ils rejoignirent le fond, qui n'était guère profond d'un point de vue aquarien, pour y ramasser des débris, déchets, pierres... tout ce qui pouvait devenir un projectile facile à transporter. Puis, ils se mirent à nager en formation parfaite en V, et Takhys les rejoignit pour mener la pointe.

    Les piliers du pont apparurent devant eux, d'épaisses et inquiétantes ombres dues à la turbidité de l'eau. En parfaite synchronisation, les Aquariens fusèrent vers la surface, précédés de Takhys qui commanda à l'eau de devenir une vague propulsante, les portant, elle et sa bande, vers les cieux. Imaginez l'eau se dresser presque à la verticale, avec en son sein des créatures marines aux visages humains, souriant comme des prédateurs, qui en viennent presque à vous survoler avec grâce et beauté, sous une pluie bien tombante, limite à y rajouter des arcs-en-ciel sous les rayons du soleil présent. Vous croisez leur regard, vous restez bouche bée devant la version féminine, à la poitrine particulièrement... ouverte, avant de recevoir un reste de poterie, un vieux fer à cheval ou encore un morceau de matraque républicaine en pleine figure.

    Grâce à la magie de leur cheftaine, les Squalelets venaient de bondir dans un parfait V aérien par-dessus le pont de la Tour-Chaussée, lançant chacun leur projectile, récupéré des fonds vaseux du canal, en direction des ORs. Takhys se retenait de glousser. Après avoir fait un clin d'œil presque provocateur à celui qui semblait être le chef de la petite bande d'officiers culs-bleus déjà mis à mal par les assauts extérieurs, elle lança des boules de glace vers les ORs avant que la gravité ne la rappelle à elle et qu'elle ne plonge de l'autre côté du pont dans le canal. Il n'y avait aucune raison qu'elle ne participe pas à sa manière au chaos ambiant, n'est-ce pas ? Et quoi de mieux que d'ajouter encore plus de cohue pour détourner l'attention ?

    Elle s'amusait tellement que l'idée de semer un peu plus de désordre dans le port avant de s'enfuir vers la mer lui paraissait toujours aussi audacieuse. Le port serait bien plus vaste que ce canal. Et elle ressentirait avec grand plaisir l'eau salée contre sa peau ! Certes, pas très propre, car les humains restent et resteront toujours de grands crados pour la plupart, mais ce serait tout de même mieux que l'eau douce et saumâtre du canal... Au moins, cela l'avait nettoyée des boues des égouts. Mais elle devra tout de même se laver après cette folle histoire.

    Bien, direction le port !

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  • Jeu 3 Oct - 13:54
    Comment font les gens pour trouver le temps de causer pendant que notre vie est en danger ? J’en sais foutrement rien. Verndrick aurait pu insulter ma mère que j’aurais même pas entendu, tellement je suis pris par l’affrontement qui obnubile tous mes sens. J’ai un mauvais pressentiment alors que le nain canalise à nouveau sa magie, attirant les armes à lui. Je sens ma dague s’agiter et je parle bien de celle attachée à ma ceinture. Mais le pressentiment n’est pas sur ce qui arrive, mais sur le potentiel latent du ventripotent adversaire. Il dégage une certaine fluidité dans ses canalisations et sa pratique de la magie. Je sens qu’il est capable de bien plus et qu’il suffirait qu’il cesse de jouer avec moi pour m’étaler définitivement. J’ai des armes pour fuir le combat quand ça arrivera, mais ce n’est pas encore le moment. On est peut-être dans la merde, c’est vrai. Mais c’est dans des moments comme celui-là qu’on ne peut reculer, car ce sont nos collègues, nos amis, notre famille ou même nos voisins qui se retrouveront alors face à ce danger. Si je peux leur éviter ça et devoir regretter des visages que j’ai connus, je le ferais.

    Puisqu’on est dans la série des postures impressionnantes, moi aussi je fais le T avant de réaliser un cercle jusqu’à ce que mes mains se rejoignent en boule, canalisant ma magie élémentaire dans le vide entre mes deux paumes. Comme un courant que l’on compresse, je réunis la magie alors que le projectile de bric et de broc de l’anarchiste est propulsé dans ma direction. Un courant que je libère dans un rayon de vent projeté en ligne droite.

    -Pour mes Kamerademehas !

    Le rayon vient percuter violemment le projectile qui arrête sa course, mais son lanceur insiste, tentant de forcer ma propre canalisation d’air. Le projectile s’approche de moi avant de reculer de deux mètres, pour à nouveau avancer un petit peu. Nous serrons tous les deux les dents pour ne pas flancher, échangeant un regard de défi à travers l’espace et le temps. Je pourrais trouver la force de vaincre en me remémorant un souvenir précieux d’un vieux sage parlant de l’importance des amis et des rencontres que l’on fait, mais personne n’a le temps pour ça.

    Soudain, le projectile se disloque en une centaine d’armes toutes aussi mortelles, fusant dans ma direction, mon rayon ne pouvant rien contre autant de projectiles. Abandonnant ma canalisation, je m’avance au contact, fonçant vers le nain, esquivant les projectiles avec aisance, comme une truite remontant le courant et revenir à la source. Je me sors du nuage de projectiles, m’avançant férocement contre mon adversaire, levant le poing fermé pour lui asséner un coup qui le fera cesser ces manquements à l’ordre public. Je bondis pour avaler les quelques mètres qui nous séparent. Je sens la victoire à portée de main.

    D’un geste de la main, l’odieux perturbateur se saisit par télékinésie d’un bloc de pierre et le projette dans ma direction, ce qui me télescopent sur ma route, annihilant ma tentative d’en finir. Je roule-boule sur plusieurs mètres avant de m’immobiliser un instant. J’ai mal. Pas le truc qui va m’arrêter, mais j’accuse le coup. Je me redresse lentement tandis que l’horripilant personnage me méprise du regard. Je sors ma dague de son fourreau, le défiant de la pointe de la lame, puis dans un sourire je disparais.

    Avant de réapparaître derrière lui à l’aide d’une téléportation bien placée.

    Spoiler:
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  • Jeu 3 Oct - 14:22


    Alors que Bigorneau venait tout juste de disparaître au cœur d'une foule dont les grondements laissaient présager une imminente et furieuse explosion, les forces de l'ordre semblaient commencer à rediriger leurs efforts en direction des hommes du vil Elémentaire aqueux, ce avec un succès pour l'heure fort mitigé. Bien que relativement nombreux, les représentants de la loi faisaient face à des brutalités provenant de toutes les directions et si les citoyens eux-mêmes se montraient déjà bien vindicatifs, les pirates mêlés à leurs rangs étaient autrement plus sauvages du fait de leurs objectifs tout à fait différents de ceux auxquels prétendait le peuple.

    A quelques mètres des affrontements et après une minute ou deux d'égarement, l'Amiral réapparut ailleurs dans le cortège en escaladant une pile constituée de trois tonneaux rassemblés les uns contre les autres. Dominant le chaos des yeux, l'impérieux personnage se fit témoin d'une tentative de retournement de situation tout à fait honorable de la part des forces de l'ordre et constata qu'en dépit du chaos, les bleus avaient bel et bien décidé de pousser le vice jusqu'à l'arrestation de la Méduse en dépit de la conséquente blessure que celle-ci venait d'essuyer. Les crocs serrés au point de s'en chicoter les bordures des gencives, l'Amiral pesta pour lui-même :

    "Mais c'est une obsession... qu'est-ce qu'ils lui veulent à ma gonzesse, ils sont complètement marteaux ces connards !"

    Cela fait, il s'orienta en direction d'Eustache depuis son perchoir et constata que ce dernier continuait à jouer les grands mélodramatiques et de traîner la patte après le coup foudroyant qu'il venait d'essuyer. Loin d'être le patriarche le plus câlin des eaux, Bigorneau ne s'encombra d'aucune gentillesse pour son homard favori et se contenta de siffler bruyamment pour attirer son attention avant de beugler à pleins poumons tout en secouant ses bras dans tous les sens :

    "Oh Eustache ! OH OH ! LA, REGARDE PAR LA ANDOUILLE !"

    Et comme le gosse gâté qu'il était, l'Amiral tapa du pied et pointa le sol du doigt lorsqu'il sut qu'il avait capté le regard de son cuisiner en chef. Remonté comme pas deux, le vieux briscard se contenta ensuite de lancer :

    "Tu t'relèves et t'arrrrrêtes de t'laisser escalader par ces bouffons, abruti ! Du nerf, bon sang d'merde ! Et l'Doudou... il est où lui... DOUDOU !"

    Apercevant la forme du petit fouineur de service qui se glissait dans la foule avec aisance et discrétion, Bigorneau cogna encore les tonneaux sur lesquels il trônait du plat de ses bottes. A peu de tons du rouge vif malgré son teint naturellement bleuté, l'Amiral obtint une timide réponse de la part de son hydrographe et lui indiqua à l'aide de son sabre la direction du port, intimant ainsi que le plan suivait son cours malgré les déconvenues. Cette brève réorganisation accomplie, le forban remit son arme au fourreau et plaqua ses poings contre ses hanches pour invectiver la foule une fois encore :

    "Messieurs dames, cette vermine essaie encore d'nous traiter comme du bétail, comptez vous les laisser faire ou allez vous finalement reprendre du poil de la bête ?"

    Ses yeux de filou fusèrent jusqu'au lycanthrope métamorphosé dont l'égide givré paraissait impénétrable à la seule force des poings. Derrière la muraille glaciale se trouvait toutefois la pauvre Nausicaà ainsi qu'une bienveillante soigneuse qui s'évertuait à sauver la vie de la pirate abandonnée à son sort. Les rangs des officiers avaient été drastiquement réduits, les troupes spéciales déployées en renfort composaient désormais la seule opposition véritable aux malotrus ainsi qu'aux émeutiers en devenir et ce fut donc confiant que Bigorneau siffla :

    "Non contents d'avoir mortellement blessé l'une de nos précieuses amies, vous redoublez de bêtise et de cruauté en vous acharnant sur elle. Malmenée, meurtrie, traînée dans la boue... enfermée, bientôt ? Et après quoi ? Voyez, chers compagnons des Bougeoirs, de quels horreurs nous nous faisons témoins en cessant de fermer l'œil et de jouer les sourdes oreilles ! Est-ce qu'on va permettre à ces chiens d'emporter notre sœur d'arme sans rien faire ? Je vous l'demande !"

    De forces rugissements se firent entendre ça et là et l'Amiral, bras croisés contre son torse avec fierté, pointa le loup et ses camarades du menton avant de reprendre :

    "Qu'on n'commence pas à croire que..."

    Et subitement, un frisson. Un coup de tonnerre retentit et la vilaine poiscaille découvrit qu'elle avait omis de surveiller le temps de puis un bon moment. Un orage, d'un coup, comme ça ? C'était pas bizarre, c'était fichtrement surnaturel. D'instinct, Bigorneau agrippa sauvagement son arme et fit volte-face. Le souffle coupé par l'angoisse, il eut l'impression que la foule toute entière s'était tue et l'espace d'un instant s'étirant trop longtemps à son goût, le marin se trouva seul face à l'océan et à sa noirceur. C'était dans l'air, partout et nulle part à la fois; cette sensation si terrible qu'il aurait préféré ne plus jamais avoir à y goûter. Trop estomaqué pour reprendre immédiatement son discours, le Fléau se tourna d'un air incrédule vers l'énorme homard et si l'impassibilité des yeux d'Eustache était indéniable, Bigorneau sentit qu'il n'avait pas été seul à subir telle expérience et qu'il était loin, très loin de se faire des idées.

    "La Voilée...?"

    Ca changeait tout. Le plan, les explosions, la manifestation et les émeutes. Rien n'avait plus les mêmes dimensions si la faucheuse des trois mers décidait de se pointer en cette journée trop importante. Ne punissait elle pas que les marins imprudents ? Que venait foutre son pouvoir ici, sur la fichue terre ferme ? Ils l'avaient combattue une fois mais ne s'étaient certainement pas attendue à recevoir un second service aussi prestement. Trop diligent pour se laisser abattre, Bigorneau se secoua la caboche et tâcha de se reconcentrer sur le moment présent pour hurler, non sans hésitation :

    "Ahem... J'disais donc... Que... Oui, voilà merde ! Ca m'revient. Vous voyez bien qu'ils veulent nous diviser, mes frères; et nous savons tous qu'ils n'y parviendront pas et qu'ils craignent notre union. C'est exactement pour ça qu'on va pas jouer selon leurs règles et qu'on va leur mettre un coup d'surin bien senti... L'rafiot des arrivants, m'sieurs dames ! Si on prend le contrôle du port, on aura d'quoi faire levier et on pourra forcer ces fripons à plier sans l'moindre mal ! Ils sont démunis, profitons de la brèche, libérons les nôtres et renversons les corrompus !"

    Les acclamations des pirates ne tardèrent pas à suivre, encourageant ainsi les pécores bagarreurs à faire de même. Bigorneau se laissa alors basculer droit dans le bain de foule, disparaissant tel un requin porté par les flots obscurcis. Seuls ses beuglements rauques et ses directives jaquetées à la hâte trahissaient encore vaguement sa position. La flotte tombait à grosses gouttes et les glaviots des cieux se changèrent vite en pure trombe. De la flotte, ça avait au moins l'avantage de dissimuler les assauts aqueux dont l'Amiral comptait bien se rendre responsable encore quelques fois... Un mal pour un bien, mais un maigre bien si la Voilée était effectivement dans le coup. A l'abri derrière un mur de monde, l'Amiral se fit témoin de la tentative de prise en étau des forces de l'ordre et eut au moins la satisfaction de voir que les pirates en surnombre tâchaient de regagner du terrain.

    Ca flairait toujours pas bon, cette affaire.

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  • Jeu 3 Oct - 16:01


    Ploc. Ploc. Ploc.

    Avançant parmi la foule enragée, Saumâtre étirait un sourire moqueur. La pluie, tombant du ciel depuis peu, effaçait aussi bien le maquillage qui grimait le triton que le frisson qu'il avait ressenti en sentant la présence de la voilée. Pour autant, et malgré ce sentiment qui nouait son estomac, le pirate détourna le regard du ciel pour fixer l'officier républicain qui se trouvait non loin avant de placer sur son visage un foulard masquant ses traits. Dans ce chaos à peine contrôlé, la multitude de manifestants fachistes commençait à se déverser vers le nord par delà le pont. Se dirigeant vers ce dernier en courant, accompagné par d'autres agitateurs visiblement galvanisés, le triton frappa violemment le bouclier de l'officier pour le faire tomber au sol. Puis, une fois son méfait accompli, l'orphelin du récif noir use de sa force pour retirer l'équipement du républicain, le laissant là contre le sol.

    - Tire toi mon grand. Tirez vous tous. La place est plus à vous. Elle est aux manifestants.

    Ricanant de plus belle tandis que le type se redressait pour détaler, le capitaine de la Renégate reprit ensuite sa course, accompagné par les voltigeurs qui venaient de le rejoindre.

    - C'est quoi cette merde, la Voilée se ramène ?
    - J'espère pas. Ca foutrait sacrément le bordel. J'pensais qu'elle agissait qu'en mer cette conne. Il sentit un frisson glisser dans son dos. On en reste au plan pour le moment. Chopez l'équipement de ces cons d'officiers qui ont été malmenés par la foule, puis chauffez les manifestants en jetant projectiles et autre sur les connards qui tentent d'empêcher l'unification des groupes émeutiers.

    N'attendant aucune réponse, l'esclavagiste en partie masqué continua sa course tandis que les manifestants, colériques et violents, commençaient à s'écraser sur les boucliers des officiers débordés. Dans leur stupidité, les républicains venaient de tenter de séparer les foule et d'effectuer une nasse. Une idée qui aurait pu marcher. Si elle avait eu lieu bien plus tôt. Et avec une foule bien moins hostile. D'ailleurs, l'un des manifestant venait de s'effondrer par terre. Ayant reçu un violent coup au visage, la matraque semblait avoir fait exploser l'œil du malheureux qui se tordait actuellement contre le sol tandis que trois autres agitateurs tentaient de le trainer loin de la "ligne de front". Ricanant de plus belle, l'orphelin du récif noir allait ajouter quelque chose quand depuis les eaux du pont des tritons et des sirènes semblèrent bondir pour arroser les républicains de divers projectiles. La vision était belle, surtout pour un suprémaciste aquatique qui voyait là des camarades agir dans le même sens que lui.

    - Regardez comme ils nous massacrent ! Ils en ont rien à foutre de votre origine ou de si vous êtes un bon citoyen ! Si vous battez le pavé, alors vous êtes pour eux de la racaille à écraser ! Combien de paire d'yeux il faut encore perdre ? Combien d'entre nous doivent finir au mitard pour qu'ils nous écoutent ?! Massacrons les ! Faisons leur gouter à leur propre sang qu'ils comprennent qu'on est pas là juste pour râler un peu ! Regardez ce qui pleut sur eux ! Faites pareil ! Que le sol aussi soit notre arme !

    Comme pour alimenter son discours, le triton arrache alors du sol un pavé un peu déchaussé pour le tendre à un des manifestants dans un sourire. Peu de temps après, c'est des dizaines de pavés et pierres brisées qui commencèrent à rejoindre les mains des émeutiers. Les Voltigeurs et les Artilleurs avaient sûrement fait ce que le capitaine leur avait demandé et, lorsque les pierres se mirent à pleuvoir sur les forces de l'ordre, c'est probablement dans un même mouvement qu'ils jetèrent eux aussi leurs propres gravas.

    Se déplaçant ensuite encore un peu en suivant le mouvement de la foule, Saumâtre cherchait à suivre du regard les vagues d'assaut des militaires et officiers républicains qui comprenaient à peine qu'ils avaient déjà perdu le contrôle. Les manifestants semblaient s'écraser densément sur leurs boucliers pour tenter de leur arracher. Les coups pleuvaient des deux côtés et très vite les fachistes qui accompagnaient le pirate montrèrent qu'ils n'étaient pas présents pour simplement lever leurs bras en l'air. Quand la ligne entre les manifestants du sud et ceux du nord commença à se brouiller, le triton continua à se mouvoir parmi les différents belligérant dans le but de chercher à retrouver son amiral. Son arrivée n'était pas anodine et, surtout, elle alimentait un chaos qu'ils recherchaient.
    Lorsqu'une bande d'émeutiers passa devant lui en hurlant pour se jeter vers trois pauvres militaires isolés de leur ligne de charge, l'esclavagiste éclata de rire et pointa du doigt les malheureux déjà secoués par les différents manifestants.  

    - Dépouillez les ! Faites leur subir ce qu'ils nous font subir ! Ruinons la place et forçons les à se barrer, puis allons prendre le port ! Suivez le reste du groupe ! Que la ville entière tremble sous notre colère et que l'état reconnaisse enfin nos valeurs !

    Leurs valeurs ? A qui exactement ? Pour les divinistes et autres shoumeiens, probablement leur foi et leur volonté de survivre. Pour les fachistes optimates ? Probablement la souveraineté républicaine et un gouvernement fort. Mais ça... Saumâtre s'en moquait. Tout ce qu'il désirait, c'était que le chaos se répande dans la place et que les forces républicaines soient débordées. Que toute l'attention se porte sur la place et sa violence, plutôt que sur le véritable objectif des pirates de la Flotte sans Nom. Enfin, ça, c'était si la Voilée ne venait pas venir s'imposer dans cette fête particulièrement violente.

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  • Jeu 3 Oct - 16:28
    À l’intérieur de la banque c’était bien pire que ce que ça pouvait laisser entendre à l’extérieur trois gros groupes semblaient se faire face. Du côté des protecteurs, des mercenaires et les gardiens de l’autre les cambrioleurs ses troupes avaient commencé leur approche pourtant en un rien de temps tout s'était renversé. Est-ce que tout cela été dû à l’arrivée soudaine de la femme aux cheveux court ? Ou alors est ce qu’il y avait eu un signe distinctif que l’espionne n’avait pas pu remarquer ? En-tout-cas, voilà que les mercenaires étaient en train de se retourner vers leurs anciens collègues, heureusement que ça n’arrivait que maintenant, car ses troupes auraient pu être prises dans la mêlée.

    Sans qu’Orifa n’ait besoin d’intervenir ses troupes étaient déjà en train de se préparer au combat contre les mercenaires. Les gardes étaient clairement en désavantage, perturbé par l’attaque surprise de cette trahison, c’était d’autant plus compliqué de faire face à un groupe plus nombreux d’adversaire. Avec les troupes que la directrice avait amenées avec elle, il était possible de contrebalancer la tendance attirée l’ensemble de l’attention sur les soldats prêts à en découdre le temps que les gardes se réorganisent. Le groupe de s’était rapidement ressemblé pour faire bloc, Didier qu’elle gardait depuis le début d’un coin s’était rapproché instinctivement d’eux, certainement l’endroit le plus sécurisé de la zone.

    En voyant sa cible se diriger vers l’arrière, sa première idée avait été de forcer le passage pour protéger l’endroit le plus important de la banque. En attirant l’attention des mercenaires ainsi que des cambrioleurs c’était le meilleur de les arrêter dans ce qu’ils faisaient tout en laissant aux gardes la possibilité de prendre le dessus. Mais du fait que sa troupe était déjà en train d’attirer l’attention sans son intervention il était donc possible de s’infiltrer en toute discrétion surtout grâce au fait qu’elle était invisible depuis le début.

    Pendant que Didier était en train de se battre comme un lion, Orifa trouvait plutôt une route sécurisée pour éviter l’action. Évitant les gravats tout comme chaque petit obstacle qui pourrait détruire sa couverture, voilà qu’elle se retrouvait déjà  dans une zone bien plus calme la menant tout droit vers le coffre, dans le doute elle utilisant son senseur pour éviter les pièges. C’était clairement se tirer une flèche dans le pied de piéger ses arrières mais il était possible qu’ils aient en tête un autre chemin. Un groupe capable de retourner une cinquantaine de mercenaires aussi rapidement ne pouvait pas être venu ici sans avoir une bonne idée de comment en ressortir.

    Le chemin était tout tracé alors que les destructions étaient assez minimes sur la route qui l'a mené vers le coffre, ceux qu’elle suivait à la trace semblaient savoir ce qu’ils faisaient. Au fond de la banque loin dans le couloir devant elle, il était possible d’entendre des voix sans comprendre pour l’instant mais au fur et à mesure ça devenait plus distinct. Ils étaient en train d’essayer d’ouvrir le coffre mais c’était loin d’être dans leurs cordes pourtant le groupe continuait. Passant sa tête au croisement pour compter le nombre d’individus, ils étaient treize avec sa cible principale

    Au vu du nombre de braqueurs, combattre seule était assimilé à du suicide du moins pour une attaque frontale, il ne fallait pas oublier non plus qu’ils avaient potentiellement des mages capables de la détecter. Suivant les actions pour trouver ceux qui étaient moteur dans l’ouverture du coffre, elle sortit de sa couverture pour pouvoir lancer des couteaux de lancé pour en viser 4. Évidement le premier allait pour la cible prioritaire, les trois autres pour des sbires.. Même si l’objectif principal était de les tuer, si elle pouvait les blesser suffisamment pour réduire leur efficacité au travail le temps que le reste de la garde arrive.

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    Métamorphose P1 / Nyctalopie P1 / Séduction P1 /  Ouïe Augmentée P1 / Vue augmentée P1 / Odorat augmenté P1 / Invisibilité  P1 / Régénération P1 / Senseur magique P1 / Agilité et précision P2 /  Prouesse d'arme P1 / Vitesse P2
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