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  • Ven 20 Sep - 15:53
    Perrine s’était attendue à beaucoup de choses : fendre la foule aux côtés de la drakyn ou peut-être se faufiler comme une souris entre les manifestants. Tout ce qui lui importait était d’atteindre au plus vite les abords de la Mairie, pour que, lorsque l’on annoncerait le débarquement de l’Obseedra – et Hélénaïs lui avait affirmé qu’elle y parviendrait –, elle puisse être dans les premiers rangs. De tous les raccourcis possibles, celui de sauter de toit en toit ne lui avait pas traversé l’esprit un seul instant. On avait vu la binoclarde – sans lunettes – s’accrocher de plus belle au cou de la drakyn.

    Vanay, je te promets que si tu me lâches, je…ma menace avait fini emportée par le vent qui nous fouettait le visage.

    Je dois certainement avoir l’air foutrement pâle à cet instant, car j’ai l'impression de sentir mon sang s'évaporer (outre celui qui coule lentement le long de mon philtrum). Comme je ne vois de toute manière rien, je me contente de croire ma sauveuse sur parole et de prier pour retrouver le sol bientôt. En un seul morceau, si possible. Il me semble apercevoir une ombre noire derrière nous, mais à cet instant, je songe plutôt que je dois certainement souffrir d’hallucinations. C’est au changement dans la voix de Vanay que je finis par comprendre que “nous sommes dans la merde”, et soudainement, je ne me sens plus l’envie de la lâcher. Jamais. Finalement, s’oublier par moment aux instincts protecteur et à la fragilité n’est pas une si mauvaise chose. Vanay finit par nous reposer au sol, et je vois deux montagnes sombres et sacrément menaçantes se rapprocher. La description qu’elle donne de moi m’arrache une petite moue circonspecte – “petit chaton inoffensif et sans défense” – vraiment ? Bon, allez, je veux bien leur accorder, à leur échelle (c’est–à-dire qu’ils avoisinent tous les deux mètres) on aurait pu confondre. Mais à l’échelle humaine, je suis un spécimen tout à fait respectable. Battant des cils et plissant les yeux, j’essayais de faire sens de la situation… C’est-à-dire que les roucoulements aguicheurs de ma sauveuse me faisaient douter : je ne savais pas si je dois crier aux attouchements ou si nous étions véritablement en train de nous faire arrêter comme deux dangereuses criminelles… Mais quand je sens une main se refermer violemment sur mon bras et me relever, tout me paraît beaucoup plus clair. Je ne tarde pas à rejoindre ma sauveuse contre le mur et je dois dire que je commence sérieusement à m’inquiéter.

    Aïe… que je geins, sans chercher à me débattre. Une salive chargée de sang m’humecte les lèvres, et je sens les prochains mots me trancher la gorge. Il y a erreur…

    Oh, pitié, je n’ai aucune envie de finir derrière les barreaux… Je réalise que je ne perçois plus le lien qui me lie à Paulo. Quelque chose vient de lui arriver. Je déglutis. Quand tout va mal : tout va très mal. Ma tête dodeline un instant et finit par se reposer contre la pierre en signe de renonciation. De sombres ecchymoses apparaissent un peu partout sur mon corps. Le limier continue de me serrer les poignets comme s’il s’agissait de viande crue et je sens des grosses larmes de crocodile monter. Pour ça, j’ai envie de me gifler, et je tente de ravaler la promesse salée des larmes, mais rien n’y fait. J’essaie de ne pas trop me flageller… Pleurer à chaudes larmes parce qu’un putain de limier me tord le bras ne fait pas de moi une pleurnicheuse, pas vrai ? Ma propre fragilité me dérange. J’ai honte.

    Nous voulions simplement aider…

    Je me sens frémir. Je songe à tout un tas de discours pour nous sortir de là et je décide de fermer ma gueule. Je ne sais pas comment fait Vanay pour avoir l’air si décontractée, parce que j’ai littéralement le sentiment de me décomposer sur place. Il faut dire que c’est la première fois que je me fais arrêter. Bordel de merde, j’ai vraiment la gueule d’une criminelle névrosée ? Sérieusement. Je ne ferais pas de mal à une mouche. Je vous le jure. Je ferme les yeux, et je songe à Pierrick, perdu dans la foule, que j’ai vu s’effacer au loin tandis que ma sauveuse m’emportait. Je me demande si Hélénaïs est parvenue à obtenir ce qu’elle voulait lors des négociations. J’ai envie de lui dire que la vie quand on ne voit rien, c’est vraiment pourri. Nous sommes trop loin pour apercevoir ce qu’il se passe sur l’Obseedra, mais on entend des éclats de voix parvenir de la foule des manifestants. Je me demande ce qui est le mieux : les limiers, ou la foule en colère. Je lance un dernier regard suppliant à Vanay. Au moins, on est ensemble dans cette merde.

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  • Ven 20 Sep - 16:44
    La future disciple du culte des ombres en voulait beaucoup à l’agent du SCAR, car il avait tout gâcher. Elle connaissait un peu Vandaos et il n’allait pas suivre les négociation dès qu’une arme était sortie. La sœur Hématite écoutait son ordre mission et elle allait devoir jouer les funambules, car il fallait éviter de tuer des civils. Toutefois,  elle essayait de penser aux mutins, quand ils verront en premier les morts-vivants. Les plus téméraires iront attaquer à revers les troupes de Vandaos. Elle pensait que certains expérimentés allaient sûrement lancer une attaque sur le point faible des morts-vivants. Les arbalètes étaient le bonne arme pour les ralentir, mais ils devraient surtout utiliser des armes tranchantes pour éliminer les troupes morbides. Cependant la stratégie de Vandaos supposait que Ruby se positionnait vers le groupe du personnel SSG pour éviter d’être pris en otages et de les voir se faire tuer. Elle savait que certains étaient masqués et elle devait leur faire une démonstration de sa noble cause avec son épée Justice solide.

    La sœur Hématite ne répondait pas sur le moment suite à l’ordre de Vandaos et elle prenait son épée et une idée vint  dans son esprit quand le contre-amiral avait ordonné à son oiseau une protection.  Il ordonnait aux marins de la chaloupe de ramer et  elle s’imaginait entrain de l’assommer avec un coup d’épée rapide. Les morts-vivants s’effondraient, mais il y aurait plusieurs morts. Une fois les blessés mordus seront considérés comme morts. Elle deviendrait alors  une traître, elle qui voulait quitter République par la petite porte. Elle ne savait pas comment l’équipage de Parangon allait réagir, mais elle se doutait qu’ils ne lui obéiraient pas. Elle savait qu’il y avait d’autres bateaux commandés par sa supérieure et que celle-ci ne faisait pas dans la dentelle. Elle n’avait pas d’information sur la discussion entre Arès et la délégation shoumienne. Montrer une force était nécessaire ou du moins prouver sa puissance, mais cela ne devait pas engendrer un massacre  suite à la peur avec la présence de morts-vivants.

    La commandante des troupes d’assaut lançait un regard noir auprès de l’agent SCAR pour lui faire comprendre qu’il avait manqué de jugeote  cette fois. Elle l’aidait à monter sur la chaloupe et elle lui donnait sa veste verte à capuche. Elle lui glissait à l’oreille :

    « Lumière, secrets, ombre. Restez accroupi derrière le contre-amiral, ne parlez pas.Si ça dégénère, débrouillez-vous »

    Elle en informera sa sœur d’ombre si il est encore vivant. Elle s’apprêtait à sauter de la chaloupe et elle allait aider Vandaos avec un peu de magie, mais elle se rendait compte que cela pouvait déstabiliser les rameurs. La sœur Hématite devait avoir une vision concrète du pont avant d’agir et sur la chaloupe, elle ne voyait rien. Sa priorité était maintenant de minimiser la perte de victimes et elle prenait appui sur une de ses jambes afin de s’envoler dans les airs. Elle mettait la capuche de sa protection en mithril et elle espérait  mieux représenter son futur discours de militante. Elle arrivait à être à une vingtaine de mètre au-dessus de l’Obseedra III et elle voyait plusieurs groupes. Elle comprenait que la décision de Vandaos allait tourner au cauchemar. Elle devait réfléchir vite, pour faire cesser les hostilités au moins les mettre en arrêt temporaire. Vandaos n’allait pas aimer, mais Ruby s’apprêtait à jouer la négociatrice à la place du contre-amiral. Elle savait que cette action allait in facto rompre son contrat avec la marine, peut-être elle ne serait pas payé à la fin de celui-ci. Toutefois, elle ne voulait pas avoir la mort d’innocents  avant de quitter la République. Elle retombait  entre les morts-vivants  l’autre groupe le plus proche d’eux à l’intérieur du pont. Elle ne comptait pas sauver ceux qui avaient pris les armes pointées sur Vandaos. Elle allait utiliser la force élémentaire de l’air pour faire évacuer par force le groupe le plus proche tout en avançant vers eux. Elle pointait sa main droite en direction du groupe. Elle savait que certains allaient être renversés, mais elle allait rajouter  distance entre les morts-vivants et eux. Elle arrêtait sa rafale de vent. Elle enlevait sa capuche  et  elle criait assez pour que son discours soit bien entendue par tout le monde en agitant les mains pour  bien appuyer certains mots importants :

    «  Ecoutez, moi, en tant qu’assistante de soins , je ne peux pas supporter la violence venir maintenant. Mon père, je vois que vous n’êtes pas le bon représentant ou alors  vous êtes juste un prétexte pour ceux qui veulent agir par la tromperie. Résultat des courses, vous allez causer des morts et cela sera votre faute. Je ne parle pas de vous mon père, mais de ceux qui veulent résoudre les problèmes par la violence avec tromperie. Mon père,je pense que vous voulez bien agir dans cette situation très difficile, mais Je vous propose le marché suivant. Néanmoins, je parle à tout le monde, même les malins qui sont cachés parmi les victimes. Je me demanderai pour la décision de lever la main pour ceux qui sont d’accords. Je vais vous expliquer si la violence prend le pas sur la discussion, maintenant. Vous gagnerez tous un aller simple pour rejoindre le monde des  cendres. Je comprends votre situation, je l’ai vécu, car je venais en aide lors de la première vague de réfugiés comme vous à Liberty et  j’ai gagné ceci  dans mon action »

    Elle effaça le maquillage et le groupe pouvait voir la cicatrice sur l’œil gauche en verticale qui de sur le sourcil. Elle regardait fixement ceux qui étaient juste devant elle. Elle reprenait son discours, tout ayant pointant son ouïe pour avoir une estimation de la présence des morts-vivants qui marchait vers elle. Elle s’époumonait :


    «  J’ai convaincu la marine de me faire participer à cette négociation ; quand j’ai su que la situation de Liberty allait se répéter et j’espérais vraiment n’a pas avoir à intervenir comme ça. Suite à cette blessure sur mon œil, je ne voulais pas abandonner mon envie d’aider ceux qui étaient en détresse. J’ai dû me résoudre à me former à la violence pour me défendre contre elle comme je le fais  maintenant. Je vous propose de poursuivre avec une deuxième salve en doublant la nourriture avec l’eau contre la seconde moitié du personnel SSG. J’ajoute suite à cette action de certains de déposer tous les armes devant moi et le contre-amiral arrêtera sa mort d’avancer vers vous. Vous avez très peu de temps et petite précision. Je pense que cela fera pencher la balance sur les termes que je viens de citer, car je peux délivrer un message directement au supérieur quand le contre-amiral sera sur le pont. Il verra  que tout les passagers de ce bateau souhaitent profiter de la République le plus longtemps possible  avant de partir dans le monde des cendres. Les malins pensez à vote famille, vous souhaitez leur donner un avenir, mais en agissant comme vous faites, vous ne les aidez pas. Votre situation est très difficile, j’espère qu’il n’aura pas de morts comme à la Liberty, car il faut penser au navire comme une famille. Il peut avoir de tensions dans une famille, mais vous devez agir pour vos enfants et femmes, il faut faire des concessions. Maintenant à vous décider, ne ruinez pas l’avenir de vos futures progénitures en utilisant la violence, soyez plus grand qu’elle. A vous de décider en levant la main »

    La sœur Hématite s’arrêtait, pendant son discours, elle avait maintenu son épée avec la lame  pointée vers l’arrière en position horizontale. La commandante avait désobéit à un ordre et son ouïe lui indiquait pour le moment les cris des morts-vivants qui s’approchaient. Elle espérait avoir une majorité de mains levées qui se levaient, quand Vandaos atteindra le pont. Elle remarquait qu’elle n’avait pas parlé de l’agent SCAR dans son discours. Elle beuglait une nouvelle fois :

    «  Je tiens à rappeler pour la dernière fois, qu’une délégation va elle aussi négocier face au maire du Courage. Vous avez aussi une représentante du gouvernement et votre attitude ne va pas les aider notamment contre contre le maire. En ce qui concerne de celui-ci qui a plongé, c’est la preuve manifeste qu’une action égoïste mène vers le chemin contraire qui mère à un accord. Je veux juste des mains levées, vous avez utilisé la violence avec fourberie, donc n’empirez pas la situation. Je vous conseille de lever la main en masse avec toutes les armes lâchées. Vos représentants sur la terre ferme vous en remercieront quand ils auront vent de la situation. Il faut prendre le décision rapidement »

    Elle mettait sur le côté pour le groupe se rendait compte que les morts-vivants avançaient. Ils avaient leurs destins en mains, ensemble et non plus le père Aginta. Elle avait une vision des deux camps et  elle était prête à se défendre.
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  • Ven 20 Sep - 17:48
    Le cœur du cortège s’embrasait.

    Il n’y avait pas lieu de s’en étonner, cependant. Les créatures qui avaient pris le contrôle du chariot avaient certainement distribué les feux grégeois à escient pour mettre à mal l’ambiance de la marche. Désormais « armés », certains manifestants pourraient être une menace pour les autres – et aussi pour eux-mêmes. Mais après l’instant d’effervescence, voilà qu’un sentiment nouveau naissait : la peur. Parce que ces misérables voyaient en effet les flammes mordre leurs habitations chéries, pauvres, certes, mais qui restaient leur chez-soi malgré tout. Une âme toute tournée vers le bien n’aurait pas hésité à prêter main-forte pour arrêter ces foyers menaçants. La silhouette encapuchonnée, au contraire, se contente de jeter un œil à ce triste spectacle, et n’esquisse pas un geste pour aider les malheureux à freiner les débuts d’incendie. Elle écoute toutefois Bélial lui parler, arguant qu’il est plus un observateur qu’autre chose, et, quand le garde du corps de Mirage lui demande à sa façon ce qu’il souhaite réaliser dans tout ce chaos, un sourire énigmatique vient lui répondre.

    - Qui sait ? Il ne serait pas avisé de le dire tout haut…

    Un regard plus vaste autour d’eux, alors que l’inconnu dissimule sa fiole de feu grégeois dans sa cape.

    - Mais je peux vous dire que je ne porte aucun intérêt aux Bougeoirs. Mon intérêt se porte plus  loin.

    Et donc, il ne considère certainement pas ces manifestants et leurs revendications. Sur ce point, ce n’est pas son combat. En tous les cas, l’homme, car c’est bien un homme, à première vue, semble estimer que le trouble est suffisamment développé dans cette partie de la foule et qu’il est temps de prendre congé. Il ne daigne même pas jeter un œil à la fourberie de son compagnon.

    Il ne regarde pas, mais, par contre, il anticipe.
    Qui dit chaos dit destruction.
    Qui dit destruction dit peur.
    Qui dit peur dit précipitation.
    Or, il faut absolument éviter de se faire piétiner parce que la foule s’agite. Ce qui est toujours plus facile à dire qu’à faire dans une masse compacte comme celle des Bougeoirs. D’un geste de regard, la silhouette s’accorde avec ses trois autres compagnons pour avoir plus facile à se frayer un chemin dans ce vaste rassemblement. Puisque le vicomte les suit, l’ombre a la décence de lui permettre de s’aventurer dans leur sillage, afin qu’ils ne soient pas séparés à cause des afflux continuels des gens alentours. Cela facilitera au moins son avancée à lui aussi.

    Quand l’inévitable se produit, et qu’on joue des coudes pour avancer, le groupe a au moins une longueur d’avance, et d’ailleurs, ils peuvent déjà apercevoir les maisons plus belles, plus luxueuses du centre-ville. Les rues deviennent un peu plus large, on arrive à y marcher plus aisément, jusqu’à ce que la marche prenne une nouvelle tournure. Il y a des barricades, des gardiens de la paix sont mis à mal à cause des fioles de feux grégeois, et les manifestants sont pris de hargne envers les forces de l’ordre.

    - On n’a pas le temps pour ça, observe pour elle-même la silhouette d’un air songeuse. Puis, comme suivant le fil de ses pensées, l’inconnu se tourne vers Bélial : Etes-vous accompagné ? Ou bien cherchez-vous à rejoindre quelqu’un ? Dans ce cas, nous pourrions rejoindre l’avant du cortège…

    Qui est rempli de forces de l’ordre, certes.
    Mais les belligérants sont surtout dans cette partie de la foule – pense-t-il – et puis, les tractations concernant l’Obseedra vont bientôt aboutir à quelque chose. En tout cas, en théorie. Il serait donc dommage de rater les grandes décisions des personnes haut-gradées de Courage. Et l’avant de la foule serait la première au courant de ce qu’il se passe.

    Une fois la réponse de Bélial obtenue, l’individu reprend la parole :

    - Que pensez-vous qu’il va se passer sur l’Obseedra ? Qu’il s’agisse des croyants ou des Reikois, on raconte qu’ils sont en piteux état. Du coin de l’œil, la silhouette aperçoit une femme armée de fioles de feux grégeois. Visiblement, elle est du camp des forces de l’ordre, puisqu’elle semble résolue à les donner aux gardiens de la paix. Tout le monde n’était pas pourri, dans cette foule. A défaut de les faire accoster, ils pourraient soit leur accorder des vivres, vous ne pensez pas ? A moins que ce ne soit ni le plan du maire, ni le plan des ambassadeurs… Dans sa main gauche, l’inconnu vient saisir sa propre fiole, la donne à un de ses comparses, puis lui déclare : Va la donner à la femme là-bas. Les fouilles seront quasiment impossibles, mais on n’est jamais trop prudents avec la colère des manifestants. Son vis-à-vis obtempère, et l’inconnu reprend la marche. S’ils arrivent à aller vers l’avant de la foule, il accordera un coup d’œil au discours de la Perfectionniste, il en lancera un autre à Vorès, mais il se tiendra bien à distance de ses deux personnalités républicaines.

    Bientôt, ils approcheront de la Mairie, et bientôt, la foule voudra entendre la décision des Négociateurs, concernant le sort de l’Obseedra III.

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  • Ven 20 Sep - 22:43
    Heureusement pour la valkyrie, elle avait pris ses précautions dans le tunnel, elle aurait pu en mourir à cause du piège mais elle aurait pu le désamorcer sans trop d’effort. S’il y avait un piège, cela voulait dire qu’elle était sur la bonne piste et une ou des personnes n’avaient pas envie d’être dérangé. Continuant de faire le tour il n’y avait étrangement rien du moins jusqu’à entendre des gémissements dans les catacombes, se rapprochant lentement de celle-ci toujours en invisibilité, elle fit rattraper par ses hommes. Désactivant son sort pour se rapprocher de sa troupe, ils n'avaient donc rien trouvé de leur côté.

    Se concentrant de nouveau sur la salle d’où provenait les gémissements, à l’intérieur un homme, nu, allongé sur une stèle avec des tatouages couvrant une grande partie de son corps, se tortille fiévreusement sur l’autel tandis qu’un mal inconnu semble le ronger. Avec en plus le cœur en train de battre d’une lumière rouge ça rendait le tout bien plus … Pourquoi il fallait que les mages noirs soient aussi écoeurant ? Il ne semblait pas y avoir de protection pour éviter tout contact et à part un peu de mana autour c’était surtout la lumière qui sortait de lui qui était étrange. Est-ce qu’elle devait le tuer sur-le-champ ? C’était impossible que ce soit si simple … Si ça pouvait s’arrêter d’un claquement de doigts, ils auraient mis plus de protection autour … Et en même temps si ça pouvait se terminer en le tuant alors pourquoi était-il en vie ? Peut-être que c’était une bombe avec la marque qui représentait la mèche avant que ça n’explose ?  Le problème était que les signes indiquaient une dimension spirituelle ou religieuse …

    - Restez sur vos gardes faites un périmètre de sécurité autour, nous avons au moins 1h devant nous si ce n’est plus … Je vais demander l’avis de la direction, ils auront peut-être une idée du bordel où on se trouve … Si vous voyez quelque chose, premièrement vous m'appelez puis vous le détruisez.

    Tout le monde savait ce qu’ils avaient à faire alors Orifa retourna en haut avec un seul autre agent pour pouvoir aller transmettre son message à la direction. En arrivant en haut, celui qu’elle avait envoyé pour transmettre des informations sur le comportement de la foule était déjà de retour avec en plus un civil.

    - Orifa Sigrior, inspectrice de la troisième légion, je peux savoir pourquoi vous êtes là ?


    - Madame il était blessé alors je l’ai ramené en lieu sûr, il semble indiquer que c’est une mauvaise idée de mettre de l’eau dans les coffres pour diluer son contenant.


    Crispant son regard avant de le tourner vers le civil.

    - Explication.


    - Je m’appelle Didier… Didier Van Strijdonck. Je suis un marchand et… ces coffres contiennent un mélange complexe de soufre, de zinc, d’antimoine et certainement du mercure. Si vous humidifiez ce mélange… cela créera une réaction en chaîne catastrophique. Cela pourrait détruire ce bâtiment voir plus, sans compter les gaz issus de la réaction… Je… Je sais que cela à l’air fou mais vous devez me croire.


    La dilution était ce qui était préconisé avec du soufre mais avec du zinc … Et de l’antimoine, si cet homme disait la vérité ça pouvait être d’autant plus dangereux … Elle avait de base eu des doutes mais l’eau lui avait semblé le plus soft pourtant maintenant le doute était plus important.

    - Très bien je vais vous faire confiance, mais c’est tout de même étrange qu’un marchand en sache autant sur les explosifs …

    Se tournant vers son agent qui venait à peine de remonter avec elle, il était bien plus frais que celui qui venait de revenir de sa course.

    - Va tout de suite indiqué la situation actuelle au quartier général, qu’il nous donne des indications sur la démarche à réaliser ou alors qu’ils puissent nous dire s’ils savent ce que ça pourrait être. Reviens dès que tu auras terminé, s’il le faut avec un mage capable d’étudier ce que nous avons trouvé.

    Sans demander son reste, l'homme se mit rapidement en route.

    - Monsieur Van Strijdonck, vous semblez étrangement en bon état pour une personne ayant eu besoin de l’aide de l’un de mes Hommes. Vous êtes sous notre protection, mais je vous prie de ne rien faire qui pourrait porter à confusion. Est ce que vous pourriez nous conseiller ce que l’on doit faire de cette poudre pour éviter les dégâts ?


    Elle n’avait pas été capable de percevoir ce que c’était également, peut-être que cet homme arrivé à l’improviste pourrait lui en apprendre bien plus.

    Résumé:


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    Leonora de Hengebach
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  • Sam 21 Sep - 9:40
    Tout se déroulait relativement bien, du moins dans ce que la lieutenante Léonora Hengebach avait à gérer. Le cortège avançait dans un calme relatif, peut-être même un peu trop calme pour une telle manifestation. Les hommes sous ses ordres, se tenaient droits et disciplinés, exemplaires dans leur maintien. Léonora ne pouvait s'empêcher de ressentir une pointe de fierté en les observants, leurs postures reflétant la rigueur et le professionnalisme qu'elle exigeait d'eux. Les ordres qu'elle avait donnés ont été rapidement exécutés, sans la moindre hésitation. Chaque mouvement était coordonné avec précision, chaque soldat attentif à son rôle. Malgré la tension latente dans l'air, elle pouvait au moins compter sur l'efficacité de ses troupes pour maintenir l'ordre. Le calme ambiant restait précaire, mais tant qu’ils tenaient la ligne, elle gardait l'espoir que la situation n'échapperait pas à leur contrôle.

    En plus de maintenir une ligne de conduite exemplaire, Léonora s'efforçait de gérer les ordres qu'elle recevait avec précision tout en relayant les informations cruciales concernant les zones hors de son contrôle. Ce n'était pas une tâche facile. Chaque instant nécessitait une vigilance constante, et la situation pouvait basculer à tout moment. Alors que la Pléiade l'apostropha pour réclamer protection, elle reçut de nouveaux ordres de son Commandant Noirvitrail. Par soucis d’efficacité, Léonora avait autorisé la Perfectionniste à rester aux côtés de Vorès le temps qu'elle soit extraite du cortège sous bonne escorte. Chaque minute était cruciale et Vorès, symbole vivant pour la foule devait être protégé et le lieutenant ne le lâchait pas des yeux.
    C'est alors que se présenta à elle une opportunité inespérée : un mercenaire et ses hommes avec qui elle avait déjà collaboré, arrivèrent. Leur présence tombait à point nommé. La lieutenante savait qu'elle pouvait utiliser cette force supplémentaire pour ne pas se délester de ses lignes et sécuriser l'extraction de l’Ange plus rapidement. Elle ne laissa rien paraître, mais intérieurement, elle se félicita d'avoir désormais une nouvelle carte à jouer pour gérer la situation qui s'intensifie.

    Mais la satisfaction fut de courte durée. Une nouvelle vague d'informations inquiétantes atteignit Léonora, bouleversant l'équilibre déjà précaire de la situation. La foule plus en profondeur, apparemment de plus en plus déterminée à en découdre, s'était procurée du feu grégeois, une arme redoutable et incontrôlable. Cette substance, une véritable horreur, brûlait tout sur son passage et presque impossible à éteindre. Si les manifestants commençaient à utiliser cette arme, la situation pourrait rapidement devenir désastreuse. Ce n'était plus seulement une question de contrôle de la foule, mais de survie, la moindre étincelle pourrait transformer le cortège en un champ de désolation. Il aurait fallu agir vite, prévenir les hommes du danger imminent et surtout, empêcher que cette situation ne dégénère en un incendie qui ravagerait toute la ville. Le feu grégeois ne laissait aucune marge d'erreur. Il n'y aurait pas de seconde chance.

    La lieutenante Hengebach réfléchissait rapidement pour prendre sa décision, rien d’aisé au demeurant. Elle pouvait ordonner à son Leif, de se rendre sur place avec une dizaine de ses hommes, accompagnés de soldats supplémentaires pour l'assister dans la mission. Il s'agirait de gérer une situation d'une gravité extrême : éteindre les différents feux causés par le feu grégeois, une tâche aussi périlleuse que cruciale même si elle n'aimait pas l'idée de se séparer de Leif dans un moment aussi tendu, bien qu’il soit le mieux placé pour cette mission. Il était compétent et capable dans des situations critiques, du moins c’est ce qu’elle aimait croire. De plus, une partie devrait aussi prêter main-forte aux forces de l'OR, déjà sous pression et prises à parti par les manifestants. L’esprit agité de la lieutenante, par des réflexions tumultueuses, après avoir pesé le pour et le contre, elle prit sa décision : Leif resterait à ses côtés. Le sacrifice d’un pour le bien d’un autre n’était pas une option. Elle ne pouvait se résoudre à "détrousser Pierre pour habiller Jean". Sa priorité restait claire et immuable : Vores. Et tandis qu'ils se rapprochaient de la Mairie, le danger grandissait, omniprésent, prêt à frapper à chaque coin de rue. Si Vores devenait une victime, la foule se transformerait en un torrent incontrôlable.

    Soyez vigilants, calmes et agissez vite, intima-t-elle Leif et tous les hommes à ses ordres. Il n'y aura aucune marge d'erreur. Elle glissa au passage les infirmations qu’elle avait elle même reçu, histoire que Leif comprenne que la température montait au sein du cortège. Il acquiesça d'un signe de tête, déterminé et se replaça aussitôt avec les troupes, laissant Léonora concentrée sur l’avant de cette manifestation de plus en plus incontrôlable en attendant avec une impatience l’arrivée des Brisemuraillle.

    Vores motivé et engagé, reprit la parole pour dénoncer les inégalités et les oppresseurs. Sa voix a un écho puissant dans la foule qui le soutient, et cette dernière s'attaque désormais aux OR qui représentaient ces symboles, près des barricades. Léonora, s'adressa d'une voix forte à la fois à ses hommes et aux OR qu'elle croisait sur son chemin. Bien qu'elle n'ait pas de contrôle direct sur eux, elle exprime un soutien symbolique en rappelant la ligne de conduite, marquant une forme de solidarité. L’atmosphère est tendue, face à une foule remplie de révolte et de défis contre l'autorité.



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  • Sam 21 Sep - 10:17
    Les arbres qui poussent soudainement, ça surprend. On s’attend à tout après avoir vu ça. Qu’une forêt suive serait logique, heureusement, ça s’arrête là. Déjà que les bicoque crament, pas la peine de donner davantage de combustibles. Je suis peut-être un peu responsable, mais c’était un petit geste pour une plus grande cause. Le fait est que ça n’a pas forcément bien marché et les rumeurs portées par le vent à l’est, au cœur de la ville, ne sont guère rassurantes. Le feu s’est propagé autant par les flammes que par la colère des manifestants. Le désespoir, aussi. Ils pourraient détruire la ville. Pire, ils pourraient massacrer ses habitants.

    Ma place naturelle est aux côtés de mes hommes, même s’ils sont entre de bonnes mains avec Pancrace, je n’ai aucun doute là-dessus. Mais l’autre vérité, c’est que je suis un enfant de Courage, de ces petits quartiers, de ces ruelles obscures et de ces maisons biscornus. J’ai couru dans les rues parmi les enfants. J’ai fait mes premières escapades sur ses toits. J’ai ri avec ces petites gens aux poches aussi peu vides et aux cœurs si remplis. J’ai partagé toutes les émotions possibles avec des gens simples aux nombreux soucis qui n’en laissent que rarement paraître. Il y a de nombreuses raisons d’être en colère. Aujourd’hui, toutes ces colères explosent en une seule gronde. Si l’on mettait toutes les colères sur un grand tableau, il en faudrait plusieurs. Cela ne servira probablement à rien, mais cette colère doit un jour où l’autre est évacuée. On est tous ainsi. Il y a toujours un moment où l’on perd le contrôle.

    Courage est un organisme vivant comme les autres.

    Autour de moi, les manifestants pris par la peur avancent pour autant pour s’éloigner des flammes que se priver d’avoir le courage de faire quelque chose. Ce n’est pas l’apanage de tous. Combien d’entre nous sont déjà restés immobile quand quelqu’un avait besoin de lui ? Certains pensent que c’est une réaction aberrante. Elle est pourtant très commune. Aujourd’hui, plutôt que de fuir les emmerdes, même si c’est pour plonger dans d’autres problèmes, mais épaulés de mes camarades, je ne vais pas fuir. Des gens essaient, désorganisés. Ils ont besoin d’aide.

    Je souffle un bon coup. Je me fais craquer la nuque et je me gratte les couilles pour les remettre en place dans mes braies.

    J’avise ceux qui ont eu la présence d’esprit de s’opposer aux incendiaires. Ils ont eu le courage et l’intelligence d’agir, ils seront utiles.

    -Vous ! Donnez-les à l’un d’entre vous ! On a des problèmes à régler ici. Vous deux, rameutez le plus de volontaires. Toi, va chercher tous ceux qui sont capables d’aider aux soins, il va y avoir des blessés. Trouve un endroit où on pourra les soigner. Tous les autres, aux incendies.

    D’abord interloqués, il y’en a quand même certains pour s’opposer à ceux qui donnent les ordres car par ici, on aime pas trop les ordres.

    -D’où tu donnes des ordres ?
    -Capitaine Bremer de l’Office Républicain. Et si vous ne voulez pas suivre mes instructions, libre à vous. Pour chaque seconde d’hésitations, des gens vont être blessés, d’autres vont mourir. Des parents vont perdre leurs enfants. Des enfants deviendront orphelins. Si vous voulez vivre avec ça, tant mieux pour vous.

    Sans attendre, puisqu’il ne faut pas avoir fait sept ans d’études pour savoir qu’il s’agit d’un contre la montre, je m’envole d’une frappe furieuse. J’exécute un tour rapide dans les airs, identifiant les foyers d’incendies et tenant compte de la disposition des maisons et du sens du vent, je repère celles qui sont les plus menacées. Survolant des gens en contrebas, je beugle des ordres.

    -Évacuez ces maisons là et là. Elles sont en danger !

    Je m’arrête un instant avant de repérer une maison d’où l’on perçoit des cris apeurés. Je n’hésite pas et je fonce vers une maison partiellement en flammes, fracassant une fenêtre au passage. Les cris me guident à travers la structure où je finis par trouver une mère et son enfant paralysés par la peur, suffoquant sous les fumées.

    -Il n’y a personne d'autre ici ?

    Elle fait non de la tête, confirmant mes impressions. Je démolie alors le mur derrière elle, ouvrant un passage vers l’extérieur, puis je me saisis des deux avant de sortir aussi vite que je suis entré. Dehors, il y a toujours des gens dont le courage ne tient qu’à un fil.

    -Allez y ! Restez groupés et ne vous mettez pas en danger !

    Spoiler:
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  • Sam 21 Sep - 14:36
    On sécurise, on bosse et on nous regarde de travers, quoi de plus normal dans le fond. C’est la première fois de ma vie que je me retrouve dans cette posture, c’est spécial avouons-le. Autant je conceptualise, enfin je comprends le rôle du soldat en temps de guerre face à un ennemi autant là… une manifestation… Ils n'ont que ça à foutre les républicains pour inventer un truc pareil. Les gens mécontents se regroupent, se rassemblent, établissent un itinéraire pour déambuler en ville en scandant des phrases apprises et répétées pour arriver comme un cheveu sur la soupe devant la mairie et dire au Maire “pas contents, pas contents”... Non vraiment ça me dépasse !

    Bref revenons à nos moutons, notre troupeau non les manifestants, je vais y arriver promis !

    Ils ont fini par reprendre leur mouvement c’est parfait c’est ce qu’on demandait. Et dans un calme relatif, si ça pète en tête de cortège ça fera comme la mèche d’une bougie ça ira jusqu’au bout en brûlant tout le reste.

    Donc on va faire en sorte de rester parfaitement sereins, d’aider les gens à faire la même chose, après je suis un troufion, j’obéis seulement aux ordres du Lieutenant, elle est intelligente et compétente et elle sait parfaitement ce qu’elle fait !

    L’ange et le vieux papotent comme si de rien n’était, ils ont une belle vie quand même. Mais les hautes instances ne sont pas d’accord et des brise-murailles débarquent pour extraire l’Ange, une pléiade? c’est une race? Bref ils ne veulent pas qu’elle reste ici, j’en déduis donc que c’est quelqu’un d’important… On me dit jamais rien bordel !

    Je demande au chef si elle veut que j’intervienne, parce que je vois des feux qui s’allument, des feux gregois, je les reconnais à l’odeur. Et je sais que je peux les étouffer avec une bonne couche de glace et ainsi sauver des baraques et éviter que ça se propage mais bon visiblement d’autres vont s’en charger, tant pis. J’aurais bien aimé devenir un peu le sauveur de ces pauvres gens, être adulé l’espace d’un instant, ça doit être sympa.
    Mais non elle m'explique pourquoi elle préfère que je reste à ses côtés, du coup, je me permet de dire à ceux qui partent lutter contre les flammes pour les soutenir.

    -Faut qu’on étouffe les feux grégois, et qu’on empêche que ça se propage surtout. Pour l’heure ne cherchez pas qui et comment ils ont ça entre les mains, étouffez tous les foyers pour éviter que ça panique.

    De mon côté je reste donc auprès de Leonora. Des gars exfiltre la Perfectionniste et moi j'en profite pour me glisser dans la foule près de Vorès, après tout il a renié sa foi, c'est finalement un mec bien.

    - On veille sur vous m'sieu.

    Et pour le coup je déploie mes sens tout azimut, je cherche en bon chien de garde toute odeur de sueur anormale trop proche du vieux, vous savez de celles qui sont produites quand on s'apprête à tenter un truc audacieux, de celle qu'on ne peut maitriser.. Pas dûe à l'effort non, non provoquée par la montée d'adrénaline, ça se sent je vous le jure, parole de clébard.  Et si jamais je perçois une odeur suspecte, je suis prêt à réagir dans la seconde, prêt à donner ma v... euh allez si... l'honneur le demande, je suis prêt à tout pour protéger le vieux car c'est ce que je dois faire !

    ”Résumé des actions du Lycon”:
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  • Sam 21 Sep - 15:45
    Demander à un pirate de faire un travail subtil, c’était comme espérer d’un reikois qu’il résolve un problème mathématique : En l’absence de miracle, les conséquences de telles prises de risques se traduisaient toutes deux en beaucoup de beuglements ineptes pour -au final- très peu de réussite.
    Carl en avait conscience. C’était en partie pour cela qu’il aimait travailler avec les forbans. Adieu les faux-semblants typiquement républicains. Place aux mensonges de voyous, aux “duels” qu’on savait déloyaux dès la première lame tirée, aux tentatives d’assassinats cordiales, aux sourires noircis par le tabac et l’ingestion trop régulière d’alcools. On ne pouvait tout simplement pas se faire trahir par un pirate, puisqu’il était tout bonnement impossible de leur faire confiance sur quoique ce soit, à l’instant où l’on concluait un pacte avec eux.
    C’était bien pour cela qu’il s’était détaché de la bande du batracien, après le premier échange. Mener une mission pour eux ne le dérangeait aucunement, mais si un plan devait être établi, si une émeute devait être lancée, Carl préférait ne pas être associé à des figures aussi facilement reconnaissables.
    Que ça soit Doudou, l’Amiral, Eustache ou leurs collègues amibes, force était de constater qu’ils avaient tous la tête de l’emploi. Et ce détail ne risquait pas de s’arranger maintenant que l’Ange aux six ailes pointait un doigt accusateur sur les mines revêches des clowns de mer précédemment mentionnés.

    “-Elle a raison, c’est qui ces gars-là?!” S’égosilla l’un de ses nouveaux camarades de manifestations. Il s’appelait Tandos et tenait un taudis aux airs d’auberge nommé “La cire D’abbaye”, qui devait son nom à l’église dont elle était voisine. Carl le savait puisque l’aubergiste n’avait eu de cesse de le lui répéter, à lui et d’autres, en oubliant jamais de dire que “si elle crame, ça lui fera moins de ménage à faire”.
    Ca l’avait fait sourire, la première fois. Mais maintenant que l’anecdote se manifestait à chaque nouvel arrivant de ce côté-ci du cortège, le mercenaire sentait doucement le vernis de sa patience s’étioler.
    “-Je les ai croisés, plus tôt.” Avoua-t-il en haussant les épaules. “L’un d’eux a essayé de me tirer ma bourse, alors je lui ai volé la sienne. Après tout ça, on pourra boire un coup à sa santé.
    Tandos et son entourage se laissèrent aller à un rire de groupe.
    “-Mérité.” Lui accorda le tenancier. Un pli se forma sur son cou de bœuf alors qu’il levait les yeux au ciel, à la recherche de nuages. “On se coltine un temps de merde depuis des éons mais aujourd’hui y’a pas une goutte qui tombe. Les dieux aussi veulent voir la ville cramer, apparemment.
    Le mercenaire laissa un rire sans humour secouer sa carcasse.
    “-Il ne pleuvait pas non plus quand ils ont cramé Bénédictus.
    -T’y étais?
    Le porteur de chapeau haussa un sourcil en dévisageant son camarade de discussion d’un air hautain.
    “-J’ai l’air mort?
    Tidjat, un nain dans la quarantaine qui semblait être ami avec l’Aubergiste depuis un certain temps, croisa ses bras sur son torse en laissant un soupir râleur filtrer de ses narines à peine visibles, dissimulées qu’elles étaient par son épaisse moustache rousse.
    “-T’as pas l’air en forme, pour tout dire.
    Carl opina du chef en pointant du menton l’Ange qui quittait Vorès pour rejoindre les soldats de Courage.
    “-Bah, c’est triste à dire mais je crois bien que l’ange n’est pas de notre côté, finalement. Et ça me fout en l’air.
    Court silence. Quelqu’un jeta quelque chose dans une fenêtre voisine et le verre éclata à l’impact. L’aubergiste et le nain échangèrent un regard désabusé.
    “-Croyant?
    Carl prit une mine interdite.
    “-J’aimerai bien ne pas l’être, parfois.” Mentit-il. “Ça serait plus simple. Et ça rendrait ce genre de tableaux moins pénibles à voir.
    -J’suis pas allé à l’église depuis qu’on est arrivé ici.” Gronda Tidjat. “Y’a plus rien à prier. Même Vorès l’a compris.
    L’aubergiste demeura silencieux, mais sa mine taquine s’en était allée pour laisser place à quelque chose de plus sombre. Ils n’étaient pas des tueurs psychotiques ni des agitateurs dans l’âme. Seulement les rescapés d’un désastre, qui espéraient sincèrement qu’ils n’avaient pas troqué l’injustice des dieux contre celle de l’or républicain.
    “-Elle s’en va.” Observa un vieillard au menton tremblant, son bras trop maigre soutenu par une petite bonne femme rondelette et aux cheveux sombres qui devait être sa fille. “Les cieux nous abandonnent, encore une fois…
    L’ancêtre s’était étranglé à moitié sur la fin de sa phrase et son accompagnatrice avait écarquillé les yeux en le sentant défaillir. Carl réagit en premier en le rattrapant avant qu’il ne s’effondre et masse s’écarta à la vision du vieux terrassé.
    Le visage de Tidjat s’empourpra.
    “-Même là, ces putains d’emplumés sont du côté de l’ennemi !” Beugla le nain. Sa voix était grave, son ton débordait de colère légitime. “Dégage, ouai ! Salope ! Traîtresse ! Tu vas m’accuser d’être un optimates aussi ?! J’suis né à Shoumeï moi !
    L’aubergiste ne tarda pas à prêter sa voix à celle de son ami. Et ils disparurent tous deux dans la foule, laissant Carl au chevet du traumatisé.
    “-Ce qu’il lui faut c’est du calme. De la place. Et moins d’ange.
    Après avoir pris le pouls de l’ancêtre, le médecin improvisé vérifia que son accompagnatrice n’avait pas cédé à la panique. Elle l’observait, les yeux ronds et la bouche stupidement entrouverte, alors qu’il maintenait assis le pauvret d’une seule main posée sur sa trop frêle épaule.
    “-C’est pas un spectacle pour les cœurs fragiles, ma p’tite dame. Comment vous vous appelez?
    -Sophie.
    -D'accord Sophie. Vous vous sentez capable de le prendre avec vous, pour le ramener?
    -Ou…Seule?
    Les yeux verts se plissèrent alors qu’il s’exclamait :
    “-Quelqu’un pour raccompagner ces deux-là à l’abri?
    Fatalement, trois ou quatre jeunes hommes se précipitèrent en se bousculant les uns les autres. Le plus rapide, aux yeux trop rapprochés et au menton imberbe, se manifesta en bondissant presque par-dessus la masse.
    “-Qu’est-ce qui s’est passé?
    -Il n'a pas supporté de voir l’ange rejoindre les défenseurs des Optimates.” Répondit immédiatement Carl, les sourcils froncés, la bouche pincée par une si révoltante situation.
    Mieux valait rester le plus vague possible, sans mentir véritablement, en se contentant de grossir le trait. L’imagination et l’ambiance générale s’occuperait du reste.
    “-Venez avec moi m’sieur dame.” Siffla en réponse le gamin, après avoir jeté un regard assassin par-dessus son épaule en direction de l’Ange entourée de gardiens de la paix. “Y’a rien de beau à voir ici.
    Carl l’apostropha avant que le trio nouvellement formé ne disparaisse à son tour.
    “-Hé, coco.
    -Ouai?
    -T’es un gars bien.
    Le plus difficile, c’était toujours d’avoir l’air convaincant en vomissant de telles banalités. Le regard stupide du concerné s’éclaircit alors qu’un sourire de gratitude se manifestait sur ses traits. Et puis le vieux et ses protecteurs s’en allèrent dans la forêt de bras levés. Et leur bon samaritain s’en alla chercher un nouvel auditoire à convaincre.

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  • Sam 21 Sep - 17:38
    Aussi  frétillant qu’un gardon fraîchement pêché, Doudou rayonnait d’un dynamisme presque euphorique. Patataplop patataplop, ses petites pattes taillaient la route entre la foule, ignorant les effluves de pieds, d'égouts et de moisissure. Il avait repéré une des Méduses, Mélodie, se trémoussant elle aussi vers l’avant du cortège. Il devina rapidement que toute la clique pirateuse s’en allait gaiement dans la même direction que lui, ce qui le rassurait un tantinet sur le déroulé de leur plan super méga giga ingénieusement incroyablement sublimatoreusement infaillible.

    Avec un petit rire de crécelle, il en profita pour mettre une main narquoise mais néanmoins furtive sur le royal séant de la méduse, qui se retourna pour mettre une baigne monumentale au pauvre con de derrière. Il se retint de pouffer comme un gamin qui venait de faire une bêtise et continua sa procession. La foule se densifia rapidement  et il devenait difficile pour lui de se frayer un chemin entre les gambettes des pedzouilles bougeoiriens.

    Sans trop de difficulté, il réussit à s’accrocher, non sans sauter sur les épaules d’un petit bougre, à s’accrocher sur un des réverbères de la rue. Il fallait avouer qu’invisible, il était bien plus aisé pour lui de se repérer sur ce point d'ancrage. Il voyait surtout des têtes mal peignées, des couvre-chefs cabossés, et des crânes dégarnis. Cependant, non trop loin de là où l’hybride se trouvait, il put assister à l’altercation entre une petite bourgeoise et ce qui semblait être une autre méduse. Les copains devaient eux aussi être dans les parages, pourtant certains avaient réussi à se camoufler et déguisés un chouïa mieux que leur cuistot crustaceen. Il crut apercevoir une silhouette élancée à l'aura néfaste serpenter le long des bâtisses. L'axolotl eut un frisson qui lui remonta tout le long de l'échine. Il passa un patte maladroite dans son dos, et examina sa paume. Pas de sang. Fiou. On allait éviter de recroiser le tatillon psychopathe car, bizarrement,  il tenait à sa modeste vie d'amphibien.

    En plissant des yeux, Doudou se creusa un peu le crâne afin de se décider quel genre de problèmes il pouvait créer maintenant. Il se frotta son menton glabre, pour se rendre compte qu’il avait soudainement la flemme. Oui, oui, après sa cavalcade dans la marée populaire, il avait juste envie de se rouler un joint et se prendre un petit verre de rhum ambré. L’axolotl se disant qu’une bagarre entre gonzesses  ça pourrait quand même être rigolo , il s’élança avec une souplesse et une furtivité qu’on ne lui soupçonnerait pas. Il se servit de plusieurs têtes de miséreux afin d’atteindre un autre lampadaire pour mieux entendre les provocations de sa collègue. Il reconnut sans mal la voix symphonique de Nausicäa, et vit de plus près la bien friquée.

    Marimba, bien agrippé à son éclaire-misère, ne comptait pas vraiment intervenir. Nausicäa avait visé là où ça piquait, et la foule commençait à grogner aussi. De son pied d’estale il put apercevoir la grande cavalerie se diriger vers Mme-je-pète-plus-haut-que-mon-cul-serti-de-pierres-précieuses-à-la-con. Ahah la justice était bien unilatérale en ces bas lieux. La créature aux ailes ornées ne dégonfla pas, elle fit face à la comparse du navigateur et fit un discours qui aurait arracher une larmichette à n’importe quel simplet. Sauf qu’ici, y’avait peut-être des pouillardeux, mais beaucoup d'entre eux avaient leurs neurones bien développés. Certains hybrides aquatiques, qui n’avaient rien à voir avec la piraterie, se sentirent directement visés par les accusations de la Pléïade. En effet, elle avait soulevé un problème de poids parmi cette communauté bien particulière. "Elle a beaucoup d’audace pour une rupine des beaux quartiers." pensa amèrement le cartographe.

    Doudou laissa glisser contre son perchoir avec un rictus mauvais et se rapprocha près d’un petit groupe de ce qui semblait être des pêcheurs. Des pêcheurs hybrides. Alors, avec un crachin revanchard et empli de haine, il se mit à attaquer verbalement la bobo samaritaine.

    - AH ! LA BONNE AFFAIRE. VOILA UN EXEMPLE DE DISCRIMINATION ORDINAIRE ENVERS LES HYBRIDES !
    Il y eut une réaction de ses frères hybridés quasi instantanée. La foule se remit à se mouvoir, des poings écaillés, poilus et à plumes se levèrent comme un seul homme.

    - ALORS COMME ÇA ON PUE, C’EST BIEN ÇA ?

    - C’est scandaleux ! Appuya un des pêcheurs, dont les yeux globuleux faisaient rappeler ceux d’un poisson chat. Ses yeux luisaient d’une lueur blessée et regardait les barricades et l’ange avec une expression mêlant colère et tristesse.

    - CAR EFFECTIVEMENT C’EST BIEN CONNU, TOUS LES HYBRIDES AQUATIQUES SONT DES PIRATES HEIN ? Hurla Doudou, qui pourtant bien pirate lui-même était réellement révolté du raccourci de cette femme. Elle étalait ses soi-disant bonnes actions mais ne connaissait rien de leur monde, de ce que cela représentait d’être un hybride. - MA PEAU EST TROP POISSEUSE POUR TOI PEUT-ÊTRE ?

    - Je me crève le cul à travailler honnêtement, et sous prétexte que j’ai une trogne de poiscaille, je suis un foutu pirate ?! Renchérit un autre hybride, plus imposant. Il y eut une nouvelle vague de protestation.

    - JE L’AVAIS BIEN DIT ! ALORS MA JOLIE, ON SAUVE DES RÉFUGIÉS MAIS ON AFFICHE SANS VERGOGNE SON HYDRIDOPHOBIE !? AHAH ET C’EST MOI LA TRAITRE !? Nausicäa, un air machiavélique imprimé sur son faciès albâtre, ne souriait plus, afin de mieux revêtir le rôle de populiste outrée. Elle n’avait que faire de ses conneries d’hybrides mais elle savait se jeter sur une opportunité aux relents  manichéens quand elle en voyait une.

    L’arrivée de la bleusaille n’arrangea en rien l’image qu’était en train de peindre les malfrats, qui n’avait pris en grippe la créature divine que par opportunisme, réellement. Sauf peut-être Doudou qui la regardait à présent avec un dégoût certain. Il allait pour souligner comment la cucul la praline allait se faire exfiltrer avec les honneurs, mais la pirate cnidaire sauta en première sur cette occasion rêvée.

    - VOYEZ-VOUS ÇA, MES FRÈRES ?  LA PRINCESSE SAUVÉE PAR SES CHEVALIERS ! HONTE SUR TOI, TOI ET TES PROPOS DISCRIMINATOIRES ! C’EST A CAUSE DE PERSONNES COMME TOI QU’ON NOUS TRAINE DANS LA BOUE ET LA MISERE TOUS LES JOURS ! BOUUUUH ! BOUUUUUH ! Hurlait la furie en incitant la foule, par des gestes accusateurs, à faire de même.
    La foule était tranchée entre la reconnaissance d’avoir été protégée par une inconnue aux mœurs différente des leurs, véritable symbole de fraternité. Cependant l’autre partie pulsait d’indignation des propos, certes  détournés et amplifiés, mais qui faisait malheureusement échos dans les cœurs écorchés de cette communauté cosmopolite.
    Alors Doudou remarquant une petite issue entre les barricades menaçantes des poulets indigos,  se mit à passer le mot, d’oreilles en ligne latérale en trou auditif :
    - Ils nous bloquent comme des malpropres mais la petite ange huppée se fait escorter comme une marquise. On a autant le droit qu’elle de passer ces barrages la tête haute, regardez, on a la voie libre !

    Il répétait cette phrase sans cesse, tel un mauvais esprit, de manifestant en manifestant, les poussant presque dans le dos afin qu’ils traversent cette brèche symbolique.

    Spoiler:


    [Évent] La Colère des Bougeoirs - Page 8 Doudou10
    Bouge toi de là, poiscaillon !
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    Bélial
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  • Sam 21 Sep - 19:18
    La Colére des Bougeoirs
    Le Démon chez les Bougeoirs


    Bélial avançait dans la foule avec une aisance presque surnaturelle, esquivant les bousculades et les coudes rageurs grâce à son instinct aiguisé. Il ressentait la montée de la panique, exacerbée par les flammes qui commençaient à lécher les bâtiments, dévorant le bois fragile et les murs couverts de suie. Son coup subtil avait planté une graine de discorde, et il observait maintenant les conséquences avec une satisfaction froide. L'incendie progressait, déchaîné par les maladresses et l'avidité des manifestants, chacun cherchant à prendre ou à dissimuler les fioles de feu grégeois.

    Alors qu'il suivait l'inconnu, son esprit vagabondait un instant vers la destruction qu'il avait contribué à créer et par l’accumulation de tout plein de mauvaises choses. Le chaos était un outil précieux pour qui savait en jouer, et Bélial en était un maître. Mais il sentait bien que cet homme encapuchonné, lui aussi, comprenait la valeur de l'anarchie. Il le voyait dans son sourire énigmatique, dans la manière dont il observait la foule avec un détachement presque cruel.

    La silhouette dissimula une fiole sous sa cape, renforçant cette impression. Il n'était pas là pour les Bougeoirs, pour ces pauvres diables qui voyaient leurs maisons partir en fumée. Son esprit était tourné vers quelque chose de plus grand, de plus éloigné.

    - Je ne porte aucun intérêt aux Bougeoirs, déclara l’inconnu d'une voix calme, presque indifférente. Mon intérêt se porte plus loin.
    Il hocha légèrement la tête, sans répondre. Il savait reconnaître un homme qui gardait ses cartes près de lui. Et cet homme en particulier semblait jouer une partie bien plus complexe qu’un simple jeu de dupes au milieu de la foule.

    Le chaos continuait à grandir autour d'eux. Les cris de panique fusaient de toutes parts, mêlés au crépitement des flammes. Des éclats de voix, des hurlements de douleur, certains se jetaient déjà dans la mêlée pour tenter d'éteindre les incendies, mais la coordination manquait cruellement. Les flammes avançaient inexorablement, alimentées par la peur et l'impréparation de la foule.

    Bientôt, les rues étroites et délabrées des Bougeoirs laissèrent place à des maisons plus grandes, plus luxueuses. Les pavés se faisaient plus propres, plus larges, et la foule, bien que toujours dense, devenait un peu moins compacte à mesure qu’ils s’approchaient du centre-ville. Le cortège avançait vers les barricades où attendaient les forces de l'ordre.

    Face à la remarque de l’encapuchonné, celui aux cheveux écarlates, de ses yeux scrutaient l'agitation autour des barricades, où des fioles de feu grégeois éclataient déjà contre les mantelets. Le bois commençait à se consumer lentement, et les gardiens de la paix, forcés d'abandonner leurs défenses, reculaient sous la pression croissante des manifestants.

    Et, après avoir échangé quelques regards avec ses compagnons, se tourne à nouveau vers Baal.

    - Êtes-vous accompagné ? Ou bien cherchez-vous à rejoindre quelqu’un ? Nous pourrions rejoindre l’avant du cortège. Là-bas, il se passe quelque chose d’important.

    Bélial esquissa un sourire discret, ses yeux scintillant d’une lueur malicieuse.

    - Il se trouve, en effet, qu’une personnalité de grande importance m’attend à l’avant. Je suis chargé de veiller sur elle, et il serait mal avisé de la laisser sans protection dans ce chaos. Je vais m’assurer que nous obtenions un droit de passage privilégié pour éviter cette foule hystérique.

    Son plan était simple : user de son charisme et de la situation tendue ainsi que de son statut de garde qui pouvait être connu de tous rien que par l’armure de couleur nacre luisant derrière sa tunique, pour convaincre les gardes de lui ouvrir un passage rapide. Baalthazar n’était pas du genre à se laisser ralentir par de simples formalités, et il savait que les autorités avaient tout intérêt à ne pas s’attirer de nouveaux ennuis.




    Mais juste avant qu’il ne parte, une silhouette inconnue attira son attention. Un hybride aquatique se glissa vers lui avec une aisance calculée. Le sourire en coin et l’air complice, l’hybride tendit une fiole de feu grégeois à Bélial avec un clin d’œil entendu.

    - Toi et moi, on se sait, hein ? On est sur les mauvaises choses, murmura l’hybride d’une voix rauque, un amusement non dissimulé dans ses yeux.

    Le démon au nom oublié prit la fiole avec une certaine nonchalance, son regard plongé dans celui du contrebandier. Il savait parfaitement à quel genre d’homme il avait affaire, et l’échange silencieux entre eux suffisait à établir une forme de respect mutuel.

    - De la part de l’équipage Bigorneau, ajouta-t-il en se redressant, son sourire s’élargissant.

    Baal haussa légèrement un sourcil, amusé. L’hybride laissant son rictus déformer son visage, puis, avec un dernier clin d’œil, il disparut à travers la foule. Bélial le regarda s’éloigner un instant, puis reprit sa route. L’échange avait été rapide, mais lourd de sous-entendus. Ces gens-là savaient flairer le danger et les opportunités, et Bélial appréciait ce genre d’instincts.



    Il continua son chemin, déterminé à rejoindre l’avant du cortège, où la situation était en train de basculer. Laissant celui qui l’accompagne dans un silence suite à sa question sur Obseedra III. Un long silence, étouffé par le bordel sonore de cette manifestation.

    Un silence qui…
    Se brise en douceur
    Laissant la langue du démon se délier.

    - Ce navire n’est plus qu’une poudrière prête à exploser. Croyants ou Réikois, ils sont en piteux état, à bout de nerfs. Si rien n’est fait rapidement, la situation risque de déraper d’une façon que personne ne pourra contrôler.

    Puis le garde se met à développer le fond de sa pensée.

    - Le véritable enjeu ne se trouve pas seulement dans le vaisseau lui-même, mais dans ce qu’il représente. La quarantaine est une provocation. Les passagers ne sont pas simplement des réfugiés. Chacun d'eux incarne des alliances, des dettes non réglées, des intérêts dissimulés. Et ces cinq cents âmes abandonnées à leur sort ne sont qu’un prétexte.

    Bélial s'arrêta dans ses déplacements, ayant réussi à rejoindre l'avant du cortège sans trop de problème avec une meilleure visibilité sur les grandes figures s'imposant sur les lieux, il se pencha légèrement, comme pour confier un secret à son interlocuteur.

    - Qu’il s’agisse des croyants ou des Réikois, peu importe. Ce que je sais, c’est que les décisions autour de l’Obseedra vont secouer bien plus que la paix fragile de cette ville. Les puissances à l’œuvre ici jouent un jeu bien plus grand.

    Alors qu'il adoptait un visage froid, et un calme incroyable, son regard était posé vers les grandes figures qui se mettaient en avant face aux peuples.

    - Et ce sont rarement ceux que l’on voit sur le devant de la scène qui tiennent réellement les rênes. Et parfois, c’est l’ombre qui fait bouger les plus grosses pièces.

    Alors qu'ils sont positionnés à l'avant tel de vrais observateurs...

    Plus en arrière, c'est dans le sang que la vérité éclate,
    Plus en arrière, c'est dans la douleur que le feu prend vie.
    Là, gisent une femme,
    Au service d'un être mystérieux,
    Sa joue frôlant les pavés souillés d'une eau nauséabonde,
    Se mêlant à la crasse et au rouge de leur propre sang.

    Accompagnée d'une républicaine ardente,
    Ô jeune âme aux rêves héroïques,
    Ton chemin, plein de noblesse, se termine dans l'ombre,
    Aux côtés de ta compagne,
    Dans le sang et la fange,
    Sous le regard d'une foule enragée,
    Dans une ville dont le nom résonne désormais en vain.

    Dans le silence de l'ombre, le malin a frappé,
    Sans hésitation, sans émotion,
    D'un geste aussi rapide que mortel,
    Il a tranché leurs vies lorsque nul ne regardait,
    Les laissant choir, invisibles au chaos grandissant.

    Ô femmes ! Que vos morts éveillent la fureur du peuple !
    Que les fioles se brisent et que la ville s'embrase,
    Pour que les idéaux des vivants renaissent dans les flammes.

    Ainsi s’accomplira la volonté de Bélial.

    Résumé:

    CENDRES


     

    Bélial

    Là où je passe, je laisse naître le chaos sur mon sillage.



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  • Sam 21 Sep - 21:59
    La Colére des Bougeoirs
    Dans le centre ville…



    C’était amusant, quand il y pensait.Rien ne changeait. Cela faisait 40 ans qu’il faisait ce travail. 40 longues années qu’il vivait sous la pluie Républicaine, marchait dans ses froides rues pavées. Cela faisait quatre longues décennies qu’il aidait à établir le peu de relations diplomatiques entre deux nations qui ne pouvaient que souhaiter de l’autre disparaître malgré un ennemi commun. Une décennie qu’ils arboraient tous ce même regard. Ces même tics. Qu’ils se crispaient. Qu’ils suaient. Mépris. Méfiance. Dégoût. Ah, c’était du pareil au même. C’était toujours ce qu’il leur inspirait à tous ceux ayant pris racine entre les pavés républicain. Ceux qui le voyaient lui et sa nation comme un monde sauvage de barbarie pendant que leurs politiciens s’assassinaient une fois les rideaux tirés.

    Car au final ce n’est pas une question de fond. Juste de forme. Il faut avoir honte de la violence. Ne l’utiliser que “nécessairement”, comme en écrasant les crânes des démunis pour “garder la paix”.Tant que l’uniforme est civil, l’acte est raffiné n’est-ce pas ?

    Mais qu’en savait-il, il ne fréquentait ses gens que depuis plus de dix décennies précédant l’idée de la conception de leur cher général chez ses, probablement si fiers parents.

    Un simple sourire arborera le visage de l’ambassadeur, lorsqu’il croisera le regard du Doyen Hensworth. Les “libertés de culte” des divinistes avaient toujours amusé l’élémentaire. Vénérer les entités dantesques ayant déjà tenté de mettre fin à l’existence des mortel avait tellement bien fonctionné que leurs temples et leur nation était réduite à l’état de ruines fumantes, leur arbre sacré, corrompu, et polluant leur terre. Le déni existait certes, changer sa foi du jour au lendemain ne pouvait être évident, mais aux yeux de l’ambassadeur ce n’était que du bon sens.

    Enfin, les plaintes de la délégation shoumeinne ne lui importaient que peu. Honnêtement, si aucun reikois n’était présent sur ce navire, il aurait lui-même adoré le voir au fond de l’océan. Mais ce n’était pas l’image qu’il devait vendre. Ce n’étaient pas les propos qu’il devait tenir. Ce n’était pas le rôle qu’il devait jouer.

    Arés s’en occupait déjà à la perfection pour son plus grand amusement.


    “Le cas de Mirelda est une véritable tragédie en effet cher Maire. Mais je ne pense pas vos craintes fondées, vous ne serez pas exécuté ici. Imaginez la gazette ? Le brave Maire de Courage disparu et l’Obseedra amarré ? Vous deviendriez un martyr aux yeux de ceux vous ayant élu.” Encore plus dangereux en somme.


    La suite se devinait aisément. Courage ne connaîtrait pas la paix avant un long moment. Si les bougeoirs étaient en colère aujourd’hui; alors qui sait si les optimates ne seraient pas capables de prendre les armes contre ceux qu’ils jugeraient indésirables, face aux “envahisseurs”. La situation, cependant, serait fort distrayante, il se devait de l’avouer. Une point d’amusement pût se lire dans le regard de l’élémentaire alors qu’Athénaïs se faisait insulter et associer à la nation dont elle a pourtant tenté de congédier l’ambassadeur quelques instants auparavant. Quelle ironie. Si elle était tant jugée et considérée par ceux et celles qu’elle avait pourtant juré de servir, il n’y avait rien d’étonnant au fait qu’elle soit si opposée à Mirage et ce qu’il représentait. Presque comme si elle avait quelque chose à se prouver.

    “Ah. Une intéressante proposition, cependant, vous n’êtes pas sans savoir que les conditions de vie pour les shoumeiens ne sont pas idéales au Reike. Enfin ce n’est que question de culture je suppose.”

    Déclinant poliment la demande ridicule du maire, l’élémentaire n’eut plus qu’à garder le silence, la suite des événements escaladant rapidement. La colère ambiante ayant atteint un point d’ébullition. Ordre. Violence. Insultes. Même le parti le plus calme ne pouvait rester éternellement paisible semblerait-il.. Alors que la générale prit parole, l’ambassadeur se décala simplement de quelques pas vers une extrémité de la pièce, s’éloignant tranquillement de l’action qui allait prendre place et… De la télékinésie ? Joli coup. Le léger sourire de Mirage persistait. Et lui qui pensait qu’il allait simplement s'atteler à une ennuyeuse tâche de négociations ? On lui offrait presque une pièce de théâtre !

    D’un hochement de tête, il remercia la Sénatrice de son invitation, prenant alors parole, sa seule main extirpée de son manteau de fourrure pour venir ajuster son col.

    “Je vous remercie Sénatrice. Finalement, il n’a fait que dire à voix haute ce que de nombreux républicains pensent à mon sujet et celui de ma nation, on s’y habitue. Cependant, vous n’êtes pas sans savoir que son arrestation nous confronte à quelques problèmes ?”

    Le regard doré de l’élémentaire ira à la délégation shoumeienne. “S’il est révélé publiquement que le maire Wessex s’est fait arrêté durant la négociation, et que le résultat de cette entrevue est trop favorable à l’Obseedra, alors, la majorité Optimate risque de créer une lourde commotion. De même si le maire n’est pas présent lors de la délibération de la décision finale. Et après ça, qui dit qu’il n’en profitera pas pour faire l’agitateur une fois que toute cette situation sera terminée…”

    Résumé:

    CENDRES


    "La pensée sans action est un vain mirage, l'action sans pensée un vain effort."
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    Aphorismes du temps présent - Gustave Le Bon
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  • Sam 21 Sep - 23:43
    L’effervescence de la foule reprenait, et la caillassée devenue sainte perdait enfin ses ailes pour redevenir, en fin de compte ce qu’elle était aux yeux d’une foule dont la colère grimpait en flèche. Une bourge, ni plus ni moins, qui avait le toupet de faire la morale aux pauvres hères abandonnés par une république qui, dans ses fantasmes de grandeur, s’imaginait pourtant un phare d’humanisme et de prospérité.

    Mais où est la prospérité, dans les bougeoirs ? Où est-elle, dans cette masse grouillante d’humains, d’elfes, d’orcs et d’autres peuples cantonnés à l’extrémité de la ville et du centre prospère reluisant des siècles d’avancées culturelles dont pouvait se targuer la république en tant que nation ? Les princes marchands, mécènes et autres bourgeois avaient exploité jusqu’à l’usure les pauvres gens qui vivaient tant bien que mal sous son giron, ces ogres qui broyaient les os du petit peuple pour en manger jusqu’à la moëlle. Tout devait leurs revenir, tout, l’or comme l’honneur, la richesse comme la paix, tout à eux, rien aux autres. Et ces autres qui maintenant portaient le flambeau de la colère comme une lance qu’ils voulaient planter dans le cœur de Courage elle-même, s’armant de cet attribut qui manquait pourtant cruellement à ces républicains qui se comportaient plus en tant que barons et comtes vénaux qu’en tant que démocrates et serviteurs de la population.

    Une fureur, amplifiée par les cris de colère et les accusations vociférées par l’ange caillassée qui révélait à travers les brisures de son masque d’intégrité et de bienveillance la profondeur de sa malice et de sa cruauté une fois qu’elle fut confrontée à ceux qui souffraient le plus sous le joug du glouton républicain ; les hommes-bêtes. Plus spécifiquement, les hommes poissons, qu’elle accusait à tort – ou pas soyons franc – d’être des pirates, des perturbateurs et des fauteurs de trouble. Et bien que ses paroles aient été chargées d’une certaine lucidité, voir même d’une clairvoyance, en hurlant à tue-tête depuis l’estrade ses avertissements, elle s’était parée non plus des atours d’une noble dame, mais bien ceux d’un bouffon prêt à parier que Magic mettait des produits alchimiques dans l’eau pour rendre les grenouilles homosexuelles.

    Eustache lui continuait d’avancer avec son cavalier sur l’épaule, claudiquant volontairement en s’appuyant sur sa pince tandis qu’une des méduses passa à côté de lui pour l’informer de la suite du plan. Sous la barbe, des pédipalpes se mirent à bouger tandis que deux billes noires observèrent la jolie femme coiffée d’une ombrelle un peu translucide, dont les tentacules irritants tombaient sur les épaules comme une cascade de cheveux. Les femmes de Bigorneau, qui lui mettaient l’eau à la bouche et qu’il ne pourrait jamais goûter. Se grattant nonchalamment la carapace au niveau du ventre, il avança. Avec le reste de la troupe tandis qu’un des marins à ses côtés l’observa pour demander son autorisation, qui lui fut accordée d’un simple geste de ses doigts griffus accompagné d’un roulement de poignet. Aussi, le marin à la peau bleue et aux incisives proéminentes avec son air de bênét-mais-pas-vraiment se dressa pour, à son tour, haranguer la foule.

    - On nous phasse de not’ maifon puis on fe fait infulter et traiter de pirates ! Qu’il cria à l’attention de la foule. F’étais à Kaifoku, où la républfique a rien fait pour nous aider ! Et on nous traite comme des criminels parfqu’on est des a du fang d’poiffons ?!

    Eustache frétilla des pédipalpes, satisfait de voir que d’autres vétérans de Kaizoku, certains d’entre eux aussi des hommes bêtes, dont les bras, pour citer Doudou, étaient faits de poils, de plumes ou d’écailles lancèrent leurs propres petits quolibets à l’encontre des séides de la république.

    - J’ai perdu tout à Kaizoku, pas pour crever dans les bougeoirs !
    - Z’avez pas été capable de nous protéger et vous nous traitez comme de la vase !
    - La flotte est dirigée par des incapables !

    Et d’autres cris, venus de la hargne des survivants de la dernière bataille, encore fraiche dans l’esprit de ceux qui ont vu le volcan exploser.

    Le homard, lui continua son bonhomme de chemin pour rejoindre Bigorneau et le reste de l’escadrille.


    résumé tour 4 (?):
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  • Dim 22 Sep - 5:15
    La Colère des Bougeoirs
    TOUR 5

    Les Bougeoirs


    Orifa - Didier - Xera - Gunnar


    Les incendies se calment et deviennent maîtrisables, les allées des Bougeoirs, celles maculées de suif de boeuf, d’humidité qui transpire à travers chaque planche de bois pourri et de moisissure un peu trop envahissante, se retrouvent progressivement à retourner au calme alors que la marche pacifique qui l’est désormais de moins en moins quitte finalement le Quartier des Bougeoirs pour aller s’engouffrer dans le Centre-Ville, il reste cependant encore des blessés à couvrir ici, des foyers à combattre bien que moindres, mais la réponse des manifestants est en bonne voie et ceux qui demeurent derrière s’affairent à organiser les premiers soins, les distributions de matériels pour consolider les maisons touchées qui menacent de s’effondrer et à traiter les dégâts causés par le passage de manifestation. Peu à peu, alors que le principal cortège s’engage dans les grandes rues de Courage, les Bougeoirs se désengorgent progressivement en laissant derrière tout celles et ceux qui n’ont pas envie d’avancer, ceux qui souhaitent déjà rentrer pour des raisons parfois très valables comme la présence d’enfants à nourrir, ou plus honteuses comme l’étiolement de leur volonté à faire entendre leurs droits après seulement moins d’une heure de protestation, et comme le passage d’un escargot le long d’une pierre, la manifestation a laissé derrière elle une trace bien visible tant dans les gens qui se dispersent au fur et à mesure que la clameur s’éloigne vers l’est, que dans les dégâts matériels et humains qu’elle a déjà engendré. Il est temps d’avancer.

    Pendant ce même temps, sous terre, c’est un autre combat qui se mène alors que la Directrice des Opérations Spéciale assistée bien malgré lui par le marchand perdu van Strijdonck continue de cogiter devant le corps pulsant de l’homme du caveau. La réflexion est au point mort tant l’hésitation est grande et les enjeux sont massifs, mais la situation n’est pas désespérée pour autant alors que la voix du Directeur de la Sécurité Intérieure résonne de nouveau dans la tête d’Orifa:

    DOS Sigrior? Un de vos agents vient d’arriver à la Mairie et m’a informé de votre situation, quoi que vous fassiez surtout ne tuez pas l’individu que vous avez trouvé, nous n’avons aucun moyen de savoir ce qu’il se passera si le réceptacle de leur magie noire meurt. Une courte pause se fait sentir dans les pensées d’Orifa avant que le DSI ne reprenne, Nous allons envoyer une équipe vers vous, assurez-vous simplement que l’église soit sécurisée, que les chargements que vous avez découvert soient rendus inutilisables et faites de votre mieux pour condamner les autres accès au caveau, l’équipe en route contient un expert en magie qui prendra votre découverte en charge, nous aurons besoin de votre redéploiement après que vous ayez atteint le QG, on a besoin d’un rapport plus complet sur la situation.

    OBJECTIFS & PRÉCISIONS BOUGEOIRS CV:

    OBJECTIFS & PRÉCISIONS BOUGEOIRS GP:



    Le Centre-Ville

    Égouts

    Kieran - Fulgurys - Konrad - Pancrace


    Les ombres et les projectiles magiques s’abattent avec violence sur la meute de canidés électriques aux corps décharnés, empalant certains net dans leur course tandis que le reste slalom entre les piques d’ombres pour continuer à fondre sur le groupe de forces de l’ordre. Alors que le Commissaire Lightborn se jette héroïquement à terre pour dégager le passage aux projectiles magiques de l’Officier Dosian, les tirs arcaniques déchirent les cadavres ésotériques des molosses et déchiquètent une première vague avec un fracas luminescent. Dans le couloir étriqué il est difficile de se battre efficacement, Kieran le sait d’autant mieux que les Protecteurs d’Ébène lorsqu’il passe devant avec son gabarit de plus de deux mètres et des poussières et il a parfaitement conscience que non seulement ils risquent de générer de malencontreux accidents à tous répliquer à la fois, mais qu’aussi les dangers environnementaux ne sont pas ce qui manquent dans ce tunnel. Le poing surchargé en afflux magique du Limier détonne comme une bombe dans le couloir et envoie une onde de choc intense se répercuter vers l’arrière, débouchant comme une balle en direction de l’Officier Dosian dont les oreilles implorent pitié, tandis que vers l’avant les chiens électriques ralentis par les précédentes attaques s’envolent, repoussés par l’onde initiale du coup de Kieran dans un capharnaum d’os et d’aboiements plaintifs. Ce n’est pas pour autant que le danger est entièrement écarté, parce qu’avec ce coup formidable survient un autre problème: dans un tel espace confiné, le déplacement d’air absolument soudain que vient d’initier le Limier dépressurise brusquement l’environnement l’espace d’une seconde, provoquant une douleur aigüe chez les deux compagnons de Ryven. Le méthane plus lourd à cause de la température basse des égoûts est propulsé plus loin que l’air sous l’effet de l’inertie, et l’oxygène afflue subitement autour de l’escouade alors que l’atmosphère du tunnel se stabilise. Sous la concentration nouvellement accrue de méthane autour des chiens monstrueux, leurs arcs électriques finissent enfin par fournir l’étincelle nécessaire au gaz saturé et une nouvelle explosion déchire loin devant le groupe le tunnel dans lequel ils se retrouvent.

    Une explosion qui signifie donc un nouveau souffle, un nouveau blast ravageur. Heureusement ce sont les réflexes du groupe qui vont leur sauver la mise, et chacun parvient à se ranger dans l’embranchement non loin d’eux pour éviter d’être frappé de plein fouet par la détonation avant de se repencher vers les molosses aux allures de zombies. Ce que voit Konrad Lightborn avec sa nyctalopie, c’est l’horreur grotesque de la magie noire inélégante alors que les restes déconfits des bestioles se mettent à gesticuler sur le sol les unes vers les autres en bougeant ce qui est encore possible pour essayer de s’agglutiner. Le groupe voyant les chiens défaits se permet d’avancer plus loin dans le conduit, ce avant d’être interrompus dans leur progression par une lueur qui se met à poindre dans la noirceur insondable de ce passage interminable. Une vague silhouette est perceptible… et d’un seul coup une nouvelle frappe. Cette fois les dégâts sont doubles, sur le moral d’abord lorsque le Commissaire, l’Officier, le Limier et l’Effraie se rendent compte que les ondes de choc de tantôt sont en réalité du fait de la force prodigieuse de leur adversaire là bas, sur les corps ensuite lorsqu’ils s’écartent du passage du blast mais que leur proximité avec leur adversaire cause à Fulgurys et Konrad une douleur vacillante à chaque inspiration. L’air devient soudainement plus épais, plus odorant alors que toutes les forces de l’ordre commencent à apercevoir des points colorés à la périphérie de leur vision, mais ça ne dure que quelques instants. Illusions, malédiction quelconque, magie mystérieuse ou aura intimidatrice? À moins que ça ne soit une hallucination due à l’arrivée de méthane dans leur recoins à cause du tour de force de leur ennemi. Lorsque le groupe se tourne de nouveau pour inspecter la fameuse silhouette, il découvre avec déplaisir que celui-ci s’est dangereusement rapproché en profitant de la fenêtre offerte par sa dernière attaque, et ne se tient plus qu’à une dizaine de mètres d’eux.

    Hestian Monsoul.

    C’est lui, Kieran le voit maintenant comme il l’a vu dans la tourmente des Gorges d’Ildrekyhr à Favjökul, le même shaman, torse nu, des symboles ésotériques sur la peau et des arcs électriques qui parcourent son torse et ses bras hypertrophiés. De nouveau la même transe, mais cette fois il a l’air… différent? Plus conscient… le shaman sourit en voyant la tête du Drakyn et frappe un grand coup à l’encontre du plafond, envoyant une brèche se fendre en propagation à travers le couloir tandis qu’il charge ensuite en direction du détachement cosmopolite en projetant une nuée de givre acérée.

    L’avant du cortège - vers la Mairie

    Verndrick - Léonora - Leif - Carl - Bigorneau - Doudou - Eustache - Bélial - ??????


    Les mots acérés fusent dans toutes les direction pour s’invectiver violemment entre la Perfectionniste et les marins de Brumerive, d’autres se joignent également à la mêlée verbale jusqu’à ce qu’un détachement de mercenaires ne vienne enlever la Pléïade angélique du reste de la foule, attisant encore plus la haine de ses détracteurs qui témoignent d’un énième privilège de celle qui nargue la pauvreté à coup de parures ostentatoires… avant d’ajouter un amalgame déconvenu à cette procession des opprimés. Aux dires de la fille de Kazgoth, les hybrides marins seraient donc des perturbateurs à la manifestation, et ça ce n’est pas au goût de tout le monde.

    Almien gratte sa nuque avec ses doigts chitineux, y’a pas à chier ça le fait tiquer quand même, il sait que ça le concerne pas parce qu’il a bien vu les autres pétasses méduséennes qui foutaient le boxon dans la procession tout à l’heure, mais il apprécie vraiment pas d’être mis dans le même sac qu’elles. Les antennes sur son front se mettent à bouger un peu sur son corps mi elfe mi crabe et il regarde l’ange et sa gueule resplendissante, c’est même plus qu’elle a une cuillère en argent dans le derche, c’est elle la cuillère à ce stade! Et qu’elle se permette de l’ouvrir comme ça, elle elle est née comment hein? Crée comme une fleur par les Titans pendant que lui son existence même dégoûte la moitié de Sekaï et plus si affinité, y’a aucune différence entre un calvaire et sa vie, c’est la même chanson au jour le jour, y’a qu’à Kaizoku qu’il avait pu avoir un semblant de vie tranquille avant que la République vienne leur prendre leur liberté, avant qu’il perde tout dans l’éruption du putain de volcan y’a un an, puis qu’il reperde tout en se réfugiant avec les autres citoyens dans cette ville de merde où on l’avait collé d’office dans ce quartier avec les autres pestiférés non-humains. Alors l’entendre elle, dire qu’il est juste venu foutre la merde, Almien a envie de… bah non en fait il en a pas juste envie, il se baisse pour ramasser un pavé descellé et il va lui dire de-

    ”FERME TA GUEULE SALE PUTE!” hurle l’hybride crabe en direction de la Pléïade avant qu’elle ne parte, mais le projectile qu’il balance est intercepté par la Lieutenant sur ses gardes avant même d’atteindre sa cible.

    Inversement si les propos de la Pléïade en ont choqué certains ils ont fait mouche ailleurs, et c’est la plantureuse Nausicäa que Bigorneau avait chargé d’insulter l’ange qui en fait les frais alors qu’elle se retrouve balotée de droite à gauche par les shoumeïens en colère qui la reconnaissent, perchée quelques dizaines de minutes plus tôt sur les chariots à distribuer le feu grégeois, certains ne réfléchissent pas plus avant d’accepter la véracité des dires de la professeur de MAGIC et de violenter la Méduse en la poussant brutalement à travers l’avant du cortège jusqu’à la propulser en dehors de la foule à coups de pieds, la jetant à terre en pâture aux forces de l’ordre de la 3ème Légion qui s’empresse de l’arrêter et de l’éconduire jusqu’à un point relais pour la fouiller et la désarmer.

    La Lieutenant de Hengebach et son bras droit surveillent avec un regard inquiet le vieux paladin de l’ancien Shoumeï, prêts à réagir à la moindre menace qui viendrait frapper la personnalité, ils veulent s’assurer de pouvoir intervenir en toute circonstance si un esprit malveillant tenterait de s’en prendre à un des symboles forts de cette manifestation. Pourtant, aussi rigoureuse et disciplinée soit la gradée il lui est impossible d’avoir les yeux partout et sur tout les fronts, ainsi alors qu’elle mène le cortège en direction de la Mairie de Courage pour que la foule puisse y entendre et y suivre les négociations de la délégation shoumeïenne, un peu plus loin vers le coeur de la procession c’est une faille béante dans le dispositif de sécurité qui vient de s’ouvrir sous les efforts conjoints d’un nain ventripotent et d’un certain axolotl. Galvanisés par une défaite ostensible de l’Office républicain synonyme d’agresseurs et d’oppresseurs, les shoumeïens et autres réfugiés applaudissent l’initiative et certains se ruent d’abord dans la brèche, bientôt accompagnés d’autres trouble-fêtes, avant de devenir véritablement un confluent de la marche, mais en l’absence d’OR ou de soldats de la GAR pour les guider et les restreindre, ceux qui parviennent à s’engouffrer entre les mantelets brûlés et les Officiers en déroute sont intenables. Des scellés magiques sont arrachés aux vitrines des commerces et des ateliers d’artisans, quelques fioles de feu grégeois devenues de plus en plus rares terminent leurs courses dans les boutiques ainsi exposées, des planches, des chevrons de bois, des pavés apparaissent dans les mains des manifestants qui veulent repousser un peu plus les ORs et les militaires pour exprimer une idée confuse mais que tous partagent pourtant: ils sont là, ils existent, ils ne sont ni du bétail, ni à parquer dans un voisinage et à pousser sous le tapis pour les oublier, ils sont là et ils en ont marre.

    Sous cette démonstration du clivage de la foule, Vorès de Cypres avance avec une mine de plus en plus sombre, considérant pleinement la présence de détracteurs au sein de la foule qui ne sont là que pour pervertir le cortège, l’ancien paladin lève alors une main au ciel et dans un éclat de lumière, une armure se revêtit de nulle part sur le défenseur du peuple déchu. Sa voix résonne à travers le heaume croisé pour lui donner un aspect plus métallique, tandis qu’il s’adresse à la Lieutenant:

    ”Ne m’en voulez pas si je fais appelle à ma magie, j’espère que je ne vous dérangerai pas trop si de mésaventure j’en viens à perturber vos senseurs.”

    L’ancien paladin fait ensuite apparaître une monture élémentaire, un cheval de pierre blanche comme le marbre, avant de monter dessus avec une souplesse bien moins gracieuse que ce qui lui restait il y a encore quelques années. Son poing ganté levé, Vorès en armure qui domine maintenant la foule envoie une vague de cris de soutiens voyager à travers le rassemblement.

    ”MES FRÈRES! FAISONS MARCHE VERS LA MAIRIE ET LAISSONS LE MAIRE ENTENDRE NOS VOIX, QUE LUI ET TOUT CEUX QUI OSENT LE SOUTENIR SE RENDENT COMPTE DE CE QUI GRONDE DANS LEURS RUES!”

    Les regards des uns s’inquiètent un peu plus devant les propos de plus en plus suggestifs de Vorès, tandis que les têtes plus chaudes se mettent à scander à l’unisson des slogans évocateurs avec des poings levés au rythme des syllabes:

    ”WES-SEX DÉ-GAGE”
    ”WES-SEX DÉ-GAGE”
    ”WES-SEX DÉ-GAGE”

    L’avant du cortège - vers la Place des Tilleuls

    Jamby - Takhys


    Cette deuxième direction fraîchement ouverte mène vers la Place des Tilleuls, une place carrée à la disposition singulière où se regardent les boutiques de luxes les unes en face des autres tandis que trône au milieu un des plus gros siège de la Banque des Chaînes dans cette partie du pays, l’établissement banquaire possède sa propre milice en ce jour à risque et si les mercenaires engagés regardent d’abord la foule arriver avec anxiété, ils finissent carrément par se replier à l’intérieur du bâtiment lorsque les premiers émeutiers finissent par accourir dans la Place des Tilleuls. La plupart des boutiques, qu’elles soient de produits délicats, de parfumeries, de drogueries de luxe ou d’autres somptuosités dont la population des Bougeoirs n’avait que le droit de rêver, sont des établissement qui pour la plupart appartiennent à diverses Grandes Familles de la République. Cette place constitue ordinairement un lieu de tourisme et de commerce fort pour la culture couragéenne, aujourd’hui elle constitue une nouvelle cible à abattre.

    Alors que Jamby emporté par la foule et la promesse de charcuteries d’excellence s’engouffre en courant dans l’avenue qui mène vers les Tilleuls, il aperçoit en passant une plaque d’égoût dans une rue annexe qui se soulève étrangement pour laisser en sortir toute une file indienne de personnes aux apparences bien banales, il peut pourtant jurer que l’odeur poisseuse qui lui remonte jusqu’aux narines n’a rien à voir avec les réseaux d’assainissement et que c’est bien autre chose qui provoque une telle effluve, tandis que Takhys et ses squalelets essaient de déterminer l’ampleur du foutoir qu’ils retrouvent après avoir tant et si bien essayé de fuire le précédent, mais le petit être au jambon mystique est dérangé dans sa contemplation et sa mastication par la bousculade impolie d’un groupe d’individus qui se détache un peu de la masse grouillant vers la Place des Tilleuls: une quinzaine d’hommes et femmes portant des capes marrons se dirige également vers la Place, profitant de l’affluence de la foule dans la brèche du dispositif pour se faire un peu plus discret. Ces figures encapuchonnées s’approchent de l’établissement de la Banque des Chaînes et lorsque les capes tombent devant les fenêtres à travers lesquels les regardent les miliciens privés, ce sont des épées et des poignards par dizaine qui se mettent à briller sous le soleil. La moitié d’entre eux se mettent à déloger un réverbère tandis que les autres surveillent une éventuelle sortie du personnel de la Banque, et que le reste des manifestants s’affairent à déloger les scellés magiques des devantures pour pouvoir s’en prendre à leurs contenus.

    Bureau d’Arès

    Hélénaïs - Athénaïs - Mirage


    Le Maire de Courage dont la noirceur des propos n’a d’égal que la cécité d’Hélénaïs, paraît extrêmement sûr de lui en se permettant d’insulter ouvertement la Général de Noirvitrail, une apparence qui s’apprête à lui coûter lorsque la Façonneuse, toute aussi capable de fourberie que le Wessex à la langue serpentine quand il est question de défendre sa nation, décide d’envoyer valser le catalogue du mobilier présent dans le bureau à la tête de l’élu du peuple. Manquant de vitesse pour pouvoir complètement le prendre de cours, la Noirvitrail ne parvient pas à assommer le couragéen avant que son sort de téléportation ne finisse par faire effet, mais de la pire des manières pour le Maire: interrompu par “l’animal” en question, il se retrouve obligé de devoir relâcher son sort plus vite que prévu sous l’effet de surprise, le bâtard demi-elfe disparait pour laisser le bureau traverser le vide et s’écraser contre le plafond afin de réapparaître… à côté. Une téléportation d’esquive qui se retrouve fatalement à lui coûter cher puisqu’immédiatement, la Général en profite pour intimer aux Brisemurailles qui ont investi la pièce de se ruer sur lui et elle-même sécurise l’arrestation en attendant que des liens anti-magiques ne soient apposés sur le Maire.

    Alors qu’Arès Wessex est éconduit de la pièce sous l’escorte des Brisemurailles et des regards médusés de la délégation et des témoins de la scène, un agent de liaison essoufflé d’avoir monté quatre à quatre les marches des escaliers de la Mairie débarque aux côtés de la Général avec un communiqué. La lettre contient un compte rendu de l’avancée de la situation, l’Amiral Littorina informe le quartier-général de la présence de l’Amiral Bigorneau dans les eaux couragéenne et de l’intervention du Contre-Amiral sur l’Obseedra III, le Capitaine Gunnar Bremer prévient de la présence de pirates au sein du cortège et de la dotation de la foule en feux grégeois, un agent de liaison à l’avant de la procession a confirmé l’arrivée des Brisemurailles et l’extraction de la Pléïade mais a également remonté les brèches dans le dispositif de sécurité et la déviation d’une partie des manifestants en direction de la Place des Tilleuls. Le Quartier Général ne peut pas rester sans surveillance bien longtemps sachant qu’en plus de tout ceci, la manifestation ne tardera pas plus à arriver aux portes de la Mairie et nécessitera alors une attention toute particulière.

    Pendant que la Général parcours des yeux le rapport qu’on lui tend, la Sénatrice de Casteille reprend la parole pour inviter la délégation à poursuivre les négociations, et le Doyen paraît fortement décontenancé par la tournure des derniers évènements.

    ”Eum…” Un coup de coude de la part de l'Évêque Carolin l’incite à se ressaisir tandis que Mademoiselle de Bourgtaneuse à côté de lui affiche un très léger sourire pour la première fois depuis son entrée dans le bureau. ”... oui pardon, veuillez excuser mon soudain manque de mots, est-ce que… est-ce que nous pouvons déjà tous nous mettre d’accord sur un débarquement de l’Obseedra? Comme je l’ai dit, nous ne sommes pas à l’encontre d’une quarantaine si cela est nécessaire pour la santé de la ville bien sûr, tout ce que nous souhaitons c’est simplement que ces gens soient pris en charge et qu’on leur prodigue ce que la plus basique des dignités humaines exige. Quant aux Reikois à bord, ils ne sont pas de notre ressort, mais je n’en pense pas moins non plus.”

    De façon surprenante, une voix féminine au timbre doux mais à la hauteur fluctuante et nouée intervient alors lorsqu’Elyoré prend la parole:

    ”Qu’importe bien s’ils demeurent par la suite à Courage ou non, je soutiens même votre proposition Madame, qu’ils soient reconduits une fois leur état stable en direction d’autres villes, car ils ne trouveront ici que les mêmes affres que nous supportons depuis plus d’un an avec peine. La population des Bougeoirs subit une pression économique et sociale accrue de la part des quartiers plus favorisés de Courage, on la retrouve dans les conglomérats tels que la Societas et la Banque des Chaînes qui rachètent de force nos petits commerces et artisans traditionnels pour ensuite les fermer et ainsi effacer passivement notre culture et ce qui fait notre identité, ou dans l’augmentation du coût de la vie absolument ridicule des Bougeoirs depuis le renforcement des contrôles de l’Office spécifiquement autour de notre quartier.” L’accès de détermination dont venait de faire preuve Elyoré s’étiole déjà alors que la représentante syndicale commence à sangloter en parlant. ”Sous prétexte que la logistique devient plus complexe à naviguer à cause des nouvelles mesures de sécurité, nos marchés et leurs prix augmentent de semaines en semaines alors que beaucoup peinent déjà à trouver du travail à cause des délits de faciès croissants.”

    ”Et c’est un problème que nous sommes là pour régler.” Le Doyen pose une main sur le bras de la jeune femme à ses côtés en lui adressant un sourire remplit de compassion.

    Mairie

    Vanay - Carabine Pétoire - La Perfectionniste


    Alors que la Pléïade se fait escorter en dehors de la masse par l’agent Vindroekir, le détachement de l’espion improvisé mercenaire s’approche avec l’Ange d’une des trois escouades de Brisemurailles détachée par Athénaïs. Verndrick confie donc la Pléïade aux forces armées de la GAR avant de faire demi-tour pour rejoindre la Lieutenant de Hengebach, laissant la professeur de MAGIC en de bonnes mains pendant que celle-ci poursuit donc sa route en direction de la Mairie. Alors qu’ils arrivent enfin aux escaliers du parvis après une marche soutenue pour devancer la manifestation ralentie, l’Ange constate que le désert de la Mairie n’est troublé que par la présence des forces de l’ordre du dispositif de sécurité qui attendent dans l’oeil du cyclone que la procession n’arrive jusqu’ici, ainsi que par la présence plus singulière de Limiers du Razkaal qui font avancer deux prisonnières aux allures des moins suspectes. Lorsque l’Ange et ses Brisemurailles se rapprochèrent du groupe, elle pu constater qu’une des deux figures interpellée par les gardiens de la forteresse maudite n’était autre qu’une éminente consoeur des sciences, une jeune entomologiste qui avait récemment un peu fait parler d’elle lors de l’inauguration du Musée de Courage en début d’année. La voix du Commandant des Effraies retentit alors en provenance des grandes doubles portes de la Mairie, le gradé reconnaissable grâce à son uniforme intégral donc seul les dorures sur son masque le distinguaient de ses subalternes:

    ”Amenez les à l’intérieur, la rousse correspond au signalement qui a tourné plus tôt ce matin et on a toujours pas de nouvelles de l’Officier qui était allé s’occuper d’elle. Identifiez l’autre tant que vous y êtes.”



    OBJECTIFS & PRÉCISIONS CENTRE VILLE CV:

    OBJECTIFS & PRÉCISIONS CENTRE VILLE GP:

    OBJECTIFS & PRÉCISIONS CENTRE VILLE PBT:

    OBJECTIFS & PRÉCISIONS NGR:



    L'Obseedra III

    Près de la côte


    Le navire amiral de la flotte républicaine, facétieusement baptisé l’Exo VII par sa propriétaire après avoir eu recours aux talents des ingénieuses soeurs de Noirvitrail, repose en faction entre les quais désertiques des docks du port de Courage. Alors qu’ici tout semble pour le moins paisible tandis que les vagues se meurent contre la coque en bois léger du vaisseau, à l’intérieur de celui-ci c’est une toute autre ambiance qui épaissit l’atmosphère. Une cale sombre, éclairée par quelques lanternes faiblardes qui ne font que révéler des contours indistincts de silhouettes tendues, accueille l’Amiral Littorina en personne ainsi que son Commandant Danglard, réunis autour d’un hybride lorgnette de ciel.

    ”Je vais pas attendre cent sept ans que tu te souviennes du nom de ton employeur, alors dépêche.”

    ”Euuuuuuuh… c’pas facile, j’suis sûr que ça commençait par une lettre.”

    Littorina regarde Danglard dont l’air ahurit par autant de bêtise lui arrache un sourire, ça doit bien faire dix minutes qu’ils ont gaulé l’idiot du village entrain de faire des ronds dans l’eau sous la surface des quais et qu’ils le cuisinent à bord de l’Exo VII mais il paraît visiblement qu’ils aient touché le gros lot.

    ”Tu vois Danglard c’est ça les dangers de l’hybridation. Tu colles ton hameçon dans un aquarium et tu te retrouves avec une marmaille qui a du mal à faire deux et deux.” l’élémentaire d’eau se retourne vers son Commandant avec un air de plus en plus agacé et fait quelques pas de côté, c’est pas tant que le couillon n’est pas coopératif mais plus qu’il arrive même plus à se rappeler du blaze de son patron. ”Bon alors, tu ponds tes oeufs ou je t’ouvre le crâne pour regarder si la réponse est pas gravée quelque part?”

    ”Non non non non non non! Nan mais je vais m’en rappeler hein, c’est euh… c’est un animal là, ça se mange même, mais lui il se mange pas, enfin on pourrait mais faut p-”

    ”TA GUEULE!” L’Amiral se retourne et attrape l’hybride aux yeux globuleux, faut croire que sa tête reflète bien son contenu parce qu’il a l’air franchement stupide avec ses globes oculaires protubérants et ses joues bouffies qu’elle a juste envie de frapper, Littorina enserre le visage du débile de service dans sa poigne et force les yeux malformés à la regarder elle et son sourire acéré. ”SON PUTAIN DE NOM, RAPPELLE TOI DE SON NOM!”

    ”Doucement Amiral, si tu l’abime il ne sera plus bon à rien. Dis donc mon gaillard t’arrives à te souvenir de la lettre par laquelle commençait son nom? A, B, C-”

    ”B! C’était un B oui! Je m’en souviens maintenant, c’est Bigorn-”

    Avant que le malheureux pourtant très content d’être parvenu à s’être rappeler le nom évasif puisse finir sa phrase, la poigne de Littorina se referme brutalement sur son visage et écrase la tête moelleuse du poisson rouge en faisant ressortir les yeux caoutchouteux d’entre les interstices de ses doigts, Danglard écarquille justement ses propres iris en entendant le début du nom en question et tourne la tête vers son Amiral avec un air inquiet. Bien qu’elle ait l’air impulsive, on ne reste pas Amiral de la Marine républicaine pendant autant de temps sans avoir de sacré talents de dirigeant, et il y a bien peu de choses qui peuvent faire réellement sortir Littorina de ses gonds. Le nom que cet idiot d’infortune vient de prononcer en est un.

    ”QU’EST-CE QUE T’AS DIT? QU’EST-CE QUE TU VIENS DE DIRE? RÉPÈTE LE POUR VOIR?!?”

    Le visage écrasé dans les doigts de l’élémentaire enragée, l’hybride lorgnette essaie du mieux qu’il peut d’articuler.

    ”L’A-iiiaaal Bi’ooo-eau?”



    Tandis qu’un des canons de l’Exo VII détonne pour envoyer la lorgnette de ciel fuser dans les airs en répandant un parfum de poisson grillé, l’Amiral Littorina refait surface sur le pont, son visage déformé par une grimace sordide et ses yeux habituellement malicieux possède un air de gravité qui interpelle tout les membres de son équipage qui le remarquent. Lorsqu’elle s’apprête à hurler un ordre à peine arrivée sur le gaillard arrière de son navire, elle est tout juste interrompue par une des vigies qui lui tend une longue vue.

    ”Mon Amiral, il se passe quelque chose à bord de l’Obseedra.”

    Le guetteur n’a même pas le temps de donner son outil à sa supérieur qu’elle le lui arrache des mains avec précipitations pour observer d’elle-même le bâtiment de la SSG.

    ”Au moins c’est pas la Gigi.” elle replie la longue-vue et s’adresse à son équipage. ”BRANLE BAS DE COMBAT MES PRINCESSES, DÉPLOYEZ LES VOILES ANNEXES ET FAITES PRENDRE L’AIR À LA FONTE!!” avant de conclure en se tournant vers Danglard, ”Agent de liaison, commandement du Parangon de Justice, dis leur de ramener l’Obseedra dans les eaux du port immédiatement, pas de prétexte que le Maire a dit ci ou ça, qu’ils se débrouillent pour le faire, ils l’attachent, ils le tractent, ils descendent à l’eau pour le pousser à la nage j’m’en branle, maintenant. EXÉCUTION COMMANDANT C’EST UNE URGENCE!”

    Obseedra III

    Vandaos - Ruby


    Arbalètes braquées sur le Contre-Amiral de la Marine et sur les autres moussaillons de la petite chaloupe en contrebas, la dizaine de réfugiés de l’Obseedra III qui les tiennent en joue se retournent brutalement les uns après les autres lorsque des bruits de cliquètement métallique surviennent derrière eux, sur les multiples dizaines d’immigrés à bord du bateau et présents sur le pont, tous dégainent des armes bien réelles ou improvisées avant de se tenir en joue contre une armée de mort-vivant ayant soudainement fait son apparition à bord du vaisseau. En contrebas, un dome de feu se forme et fait barrage à une pluie de projectile qui ne viendra finalement pas, alors que Ruby et les soldats d’outre-tombe du Contre-Amiral prennent d’assaut l’Obseedra III. Quelques uns des civils essuient déjà des premiers coups de la part des morts et des carreaux se décochent, des épées fusent pour contre-attaquer mais le combat naissant est interrompu net lorsque la Soeur Hématite fait irruption dans la mêlée pour séparer les insurgés des pantins de l’au-delà. Ruby Draglame commence tout juste à proposer un marché aux passagers mutins, et le temps de son discours, une pression palpable tombe comme une chape de plombs sur le navire alors que les morts attendent le signal de la chef des troupes d’assaut et que les rescapés de Port-Aurya braquent leurs armes en direction des républicains.

    ”RECULEZ!”

    Un premier cri fuse, proféré par un des tireurs à cran pour interrompre la Soeur Hématite, qui reprend l’exposition de son marché, mais bientôt alors qu’elle finit de présenter le marché qu’elle souhaite proposer aux rescapés, un silence à couper au couteau s’installe sur le ponton de l’Obseedra III. Seul le bruit de la masse d’Aranthor qui s’écrase sur le bois du sol du navire perturbe le mutisme de la berceuse océanique.

    ”Je crois…” commence le Révérend, avant d’être interrompu par le seigneur déchu de Vandaos qui fait un pas dans leur direction.
    ”ARRIÈRE!”
    ”RECULEZ!”
    ”NE TIREZ PAS!”
    ”... je crois que nous nous sommes évidemment trompé quant à la manière de procéder avec la Marine Républicaine.”

    À bord de la chaloupe de sauvetage du Parangon, l’agent du SCAR lessivé par l’épuisement et maintenant la baignade de santé dont Ruby l’a aidé tantôt à s’extirper s’écrase sur le fond de la petite embarcation pour reprendre son souffle. Il se redresse péniblement et attrape la manche du Fallensword en tirant dessus pour s’accaparer son attention, s’il n’a jamais rencontré auparavant le Contre-Amiral de la Marine il sait néanmoins déchiffrer les galons que celui-ci porte sur ses épaules, et il regarde le quarantenaire avec un regard exorbité d’horreur:

    ”Solomon Kornstadt Contre-Amiral, SCAR… huff” Ses lèvres articulent difficilement les mots tant sa fatigue est importante, mais lorsqu’il rassemble ses forces pour parler, sa poigne s’accentue sur le vêtement de l’officier. ”... Contre-Amiral, c’est une putain de prise d’otage là dedans… les reikois ont pris le contrôle du navire… ils… sont déguisés, le type avec qui vous avez discuté c’est un suprémaciste et… et… ah, et les gars de la SSG qu’ils ont fait monté…”

    Six mètres plus haut à bord du navire, les membres d’équipage de la SSG se mettent à dégainer eux aussi des couteaux, des poignards et des armes improvisées en réponse à l’abordage des morts-vivants.

    ”... c’est pour beaucoup des fanatiques. Les vrais… les vrais sont dans leur cale et certains sont sur le pont, vous vous êtes fait avoir.”

    Là haut, le faux Révérend Père regarde Ruby avec un air désabusé et un rictus déplaisant sur le visage, tandis qu’il adresse la parole à la Soeur Hématite.

    ”Donc c’est très simple, le Contre-Amiral va monter à bord, seul. Sinon y’a déjà cinq républicains qui vont perdre la vie là en bas, avant que vous n’ayez même fini de nous massacrer.”

    C’est à ce moment là qu’une transmission télépathique fait irruption dans la tête du gradé de la Marine quand la voix de son agent de liaison à bord du Parangon lui fait remonter les ordres de l’Amiral Littorina.

    Mon Contre-Amiral, l’Amiral Littorina demande à ce que vous obteniez de l’Obseedra III un déplacement jusqu’aux eaux du port. Elle insiste sur l’urgence de l’ordre et sa plus haute priorité.



    OBJECTIFS & PRÉCISIONS OBSEEDRA GP:


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    Pancrace Dosian
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    qui suis-je ?:
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  • Dim 22 Sep - 11:46
    Au moins, on est débarrassé des clébards électriques dégueulasses.

    Puis je suis plus seul, et l’aide de quelques alliés pour tirer au clair ce qui se passe devrait pas être de refus : si ça commence déjà à balancer de la magie qui n’a rien de mineure, un coup de main sera clairement un plus. Surtout la masse considérable de Kieran pour prendre les coups, ce qui devrait être sa spécialité à voir le bestiau. J’reconnais pas l’autre officier, mais le commissaire Lightborn s’est déjà blotti à l’arrière, à l’abri.

    Il a bien raison, pasque le gus qui se radine a pas l’air d’avoir des masses le sens de l’humour : sa magie pulse et présage rien de bon quand il commence à abîmer le plafond. J’me demande si c’est pas le moment de tirer ma révérence avant que tout s’effondre, mais ça serait difficile à expliquer. Méfiance, donc, ça va être le maître-mot. J’active le senseur magique histoire de comprendre ce qui se passe et m’adapter à la situation. De toute façon, je suis pas certain que ma vue soit totalement fiable, avec les points colorés qui y volent.

    Illusion ou autre chose ? J’en sais rien.

    Par contre, sa force surhumaine se tourne maintenant dans notre direction, avec des pics de glace tout ce qu’il y a de méchant. D’un geste brusque et d’une pensée concentrée, les projectiles magiques apparaissent comme en halo autour de ma main avant de se concentrer en un seul, un peu plus gros, diablement plus énervé. Kieran est devant, presque dans le passage, mais la mana saura trouver sa cible, s’il bouge pas trop brusquement. Et comme j’voudrais pas faire un trou dans mon allié, j’me permets de prendre la parole.

    « Attention à gauche ! »

    Bon, après, s’il saute dedans, j’suis pas vraiment responsable.

    Et si l’inconnu encaisse ça en pleine poire sans sourciller, il faudra se poser la question d’aller chercher des renforts ou de faire s’effondrer les égouts sur lui, je sais pas. Le souci, c’est qu’avec tout ça, j’ai aucune idée de ce qu’il y a au-dessus. Ça se trouve, c’est les manifestants, ou un immeuble d’habitation, ou quoi. Enfin, il sera toujours temps de se prendre la tête avec ça plus tard. Pasqu’après le projectile magique, les ombres commencent à s’agiter à nouveau.

    J’jette un regard à mon voisin, dont les yeux brillent d’une lueur surnaturelle.

    « Tu nous couvres ? Pan, ‘chanté, au fait. »

    On n’est pas des bêtes, après tout.

    Les ténèbres se condensent, et j’réponds aux pics glacés par ma propre version, pleine d’obscurité solide. A un moment, j’vais arriver à cours d’options, mais pour l’instant, on est encore en train de sonder ce qui se cache ensemble. Au pire, j’ai quelques remontants, des cuvées spéciales, histoire de faire le dernier kilomètre et mettre un point final à tout ça. Puis si on peut pas l’interroger à la fin...

    Ça me fait penser qu’on a oublié un truc, et que c’est p’tet un peu tard. D’un autre côté, c’est lui, il a commencé à nous attaquer direct’, on peut pas dire que ça mettait dans de bonnes conditions, puis on fait rarement ça quand on est un gentil et qu’on veut collaborer avec les forces de l’ordre, a fortiori dans un contexte compliqué comme le nôtre. Ça fait un peu blague de mauvais goût, donc j’peux pas m’en empêcher, dans le fond.

    « Office Républicain, levez les mains en l’air, désactivez vos magies, nous souhaitons vous interroger. »

    A-t-on déjà fait plus convainquant ?

    Spoiler:
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    Kieran Ryven
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    qui suis-je ?:
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  • Dim 22 Sep - 13:42
    Ce n'est pas fini.

    Les chiens, ce n'est pas le plat de résistance. Le pire, arrive. Et malgré ma vision troublée par plusieurs points colorés étranges, je suis certain que je ne me trompe pas. C'est son truc, nous mettre dans le brouillard, la brume, le blizzard.

    Je n'ai évidemment pas fait attention à mes actions, encore une fois. D'abord je me brûle, et maintenant je saccage les tympans des camarades. Et puis, y'a Lui. Le choc me cloue sur place une seconde. Hestian Monsoul, ce foutu chaman. Ses symboles ésotériques, ses éclairs, ce sourire moqueur... Je pensais que tout ça était enterré à Favjökul, mais non. Le salaud est de retour, ici, à Courage. Un shaman, caché derrière ses monstres, ses manigances et sa magie. À Favjökul, il jouait les protecteurs du village, tout en préparant ses sales coups derrière le dos de tout le monde, moi y compris. Ce n’est pas pour rien que cette saleté d'Ordre de la Chouette opérait sous couverture. Et maintenant, il est là, à Courage, au milieu d’une foutue manifestation. Rien de mieux qu’un chaos bien foutu pour permettre à un type comme lui de se faufiler et frapper quand personne ne regarde.

    Un gars comme lui ne se pointe pas au milieu d'un évènement aussi colossal par hasard. Pas ce genre de gars qui disparaît dans la nature après un coup d’éclat. Ça pue la diversion à plein nez. Il utilise la pagaille pour camoufler ses vrais objectifs, exactement comme il l’a fait avec ce foutu village qui n’était qu’un décor. Une mise en scène pour nous occuper pendant qu’il faisait ses coups en douce avec Lothar. Mon ancien ami. L’Ordre de la Chouette a déjà montré qu’ils savent frapper là où ça fait mal. Ils l’ont fait à Favjökul.

    Une opération en plein milieu des Bougeoirs, ça pourrait être un message, ou pire : une diversion pour un coup plus grand. Un attentat? Une prise de contrôle? Quelque chose de plus vaste. S’il est capable de coordonner ce genre de merdier, alors ce qu’il cache est sûrement bien plus grave. Et y’a aussi cette foutue bête chimérique qu’il contrôle. Hestian n’est jamais seul. Sa chimère en forme de cerf, son arme ultime, a failli me refroidir dans la forêt. Elle a failli tous nous découper en deux. S’il traîne encore avec ce monstre, et qu’il est ici pour un sale coup, ça pourrait vouloir dire qu’il compte faire un carnage.

    Hestian est un survivant. Il ne se mettrait pas en danger comme ça sans un but précis. S’il veut attirer l’attention, c’est que quelque chose se trame dans l’ombre, quelque chose qu’on ne voit pas encore. Un coup encore plus bas. Un coup qui servirait son entité qu'il vénère, possiblement. Il lève son poing massif, parcouru d’arcs électriques bleutés, et frappe violemment le plafond, provoquant une fissure qui se propage à travers les murs du tunnel, comme si la pierre elle-même obéissait à sa volonté. La vibration se répercute tout autour, faisant trembler l’air, suivi par une charge de givre acéré qui jaillit de ses mains. Des éclats glacés tourbillonnent dans l’air, tranchant comme des lames invisibles, prêts à déchiqueter tout sur leur passage.

    Le premier réflexe est de renforcer mon corps, infusant mes écailles un maximum, alors que j'apprécie la douleur traitée par ma régénération devenir un souvenir désagréable.

    Je peux rapidement entendre la voix de Pancrace, machinalement, je me jette sur le côté droit pour libérer assez d'espace à gauche, afin de laisser passer ses projectiles, mon épaule blottie contre le mur dans un nouveau choc. Mes muscles reprennent une contracture, striée et puissante, puisant dans mes réserves pour remettre un nouveau coup qui va s'opposer au sien. Chuintant Portecendres, je cours dans sa direction après l'impact de l'attaque magique de Dosian, pour venir enfoncer mon poing droit devant pour stopper sa charge. La lame parée pour un prochain coup violent. Un sourire s’étire après l’interpellation de Pancrace. Il ne va pas se rendre, et il le sait très bien.

    « T’es revenu pour finir le boulot ou c’est juste que la République te manque, Hestian Monsoul ? Tu es le clébard de quel ordre, maintenant ? Les hiboux ? »  

    A peine ma dernière syllabe terminée, je stoppe la course de ma lame, comme une feinte, puis une bourrasque enflammée s'échappe de ma bouche dans un vrombissement grave, qui se déverse à bout portant sur son visage dans une morsure ardente. La chaleur déchirant l'air une nouvelle fois.  

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