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    [Évent] La Colère des Bougeoirs - Page 9 QIZeEX7
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  • Dim 22 Sep - 15:40
    Hélénaïs était en train de se demander si prendre en pleine tête la table qui avait été jeté sur Arès n’était pas une solution viable. La main d’Emérée dans la sienne lui avait permis d’assister à toute la scène, du début de l’arrestation aux projectiles qui avaient virés en direction du maire jusqu’aux Brisemurailles qui lui avaient sautés dessus en passant par le moment où l’homme avait disparu dans un claquement pour heurter le plafond et retomber comme un chiffon quelques mètres plus loin. La sénatrice était atterrée et malgré toute sa patience, elle sentait poindre la colère sous les angoisses et la pression qui commençaient réellement à se faire ressentir, augmentant à la même vitesse que le cortège avançait jusqu’à la Mairie. Comment aurait-elle pu deviner, ce matin-là, que les choses se détérioreraient à une vitesse aussi terrifiante ? Elle avait voulu offrir à la délégation un front unis, voilà qu’ils étaient face à la plus grande mascarade qu’il eut été donné de voir. Et il n’était pas difficile d’imaginer le genre de répercussion qu’un tel événement pourrait avoir sur l’avenir.

    — Pourquoi ? S’étrangla Hélénaïs en observant le corps inanimé d’Arès par les yeux de sa suivante. — Je vous ai demandé de le mettre aux arrêts, pas de lui faire du mal ! Je voulais simplement l’écarter des négociations pour les faire avancer. Qu’il se téléporte était le cadet de mes soucis. L’expliquer aux habitants de la ville n’aurait probablement pas été chose aisée mais c’eut toujours été moins pire que de l’avoir assommé au beau milieu de son bureau. Machinalement, elle passa une main sur son visage pour se redonner contenance et laissa aux hommes de Noirvitail le soin de faire ce qu’ils savaient faire.

    La délégation, non sans un silence éloquent, reprit finalement la conversation. Ils répondirent enfin aux questions d’Hélénaïs qui les écouta avec autant d’attention que son esprit en ébullition le lui permettait. Et plus ils parlaient, plus elle prenait conscience de l'étendue du problème. Evidemment, elle n’était pas étrangère aux réclamations qui lui étaient soumises, en qualité de sénatrice humaniste, le sort des réfugiés de guerre avait toujours fait partie de ses préoccupations mais elle n’avait pas conscience du point auquel la gangrène s’était propagée, ne faisant que renforcer la grogne jours après jours, jusqu’à ce que la goutte d’eau ne fasse déborder le vase. Aujourd’hui, la goutte d’eau était l’Obseedra, demain qu’est-ce que ce serait ?

    — Bien… Dans ce cas, je pense que nous allons laisser l’Obseedra accoster. Cependant ses occupants seront mis en quarantaine. Qu’ils soient républicains, shoumeïens ou reikois. Il nous faudra réquisitionner des bâtiments sur le port où les installer. Mettre en place des contrôles d’identités, apporter vivre et convoquer des médecins. Une fois rétablis, les shoumeïens seront dispatchés parmi les villes de République dans les mesures de leurs capacités. Se tournant vers l’endroit d’où lui était parvenu la voix de l’ambassadeur, elle ajouta : — Vos ressortissants vous seront rendu dès que nous serons en mesure de s’assurer qu’ils ne sont pas un danger pour notre population et j’entends par là exempt de toutes maladies. Est-ce que cela vous convient ? Cette dernière phrase était adressée autant à la délégation qu’au représentant Rekois.

    Les doigts d’Hélénaïs pianotèrent nerveusement le long de sa canne puis elle se tourna vers Elyoré.

    — Concernant les commerces rachetés aux Bougeoirs, peut-être pourrions-nous envisager de proposer une réunion de négociation avec les conglomérats afin que vous puissiez trouver un terrain d’entente ? Des travaux pour pallier à l’insalubrité des quartiers pourraient également être envisagés.

    Laissant le temps à tout le monde d’ingurgiter ses paroles mais pas d’y répondre, elle reprit :

    — Pour ce qui est des contrôles de l’office… J’entends votre colère mais je ne suis pas la Maire de Courage et malgré les propositions que je pourrais vous faire, rien n’indique que le Maire les maintiennent une fois la manifestation terminée. C’est à lui et à lui seul que le choix final incombe, autant que vous le sachiez tout de suite.

    Un lourd soupir lui échappa avant qu’elle ne se tourne une fois de plus vers Mirage, rapidement imité par Emérée qui posa les yeux sur l’ambassadeur pour qu’Hélénaïs puisse le voir.

    — J’entends bien vos mises en garde, Ambassadeur, mais je crains que le Maire n’ait lui-même dépassé les bornes. Croyez-moi, j’aurais préféré trouver une solution moins radicale pour parlementer d’un sujet aussi délicat que celui que nous abordons. Elle pivota ensuite vers Athénaïs. — Générale, je vous laisserais transmettre les ordres concernant l’Obseedra. Faites aussi circuler les informations concernant les pirates qui ont infiltré la manifestation et pas seulement à vos hommes, aux Officiers Républicains également. Nous aurons besoin de tout le monde si nous voulons espérer que tout ne parte pas à vau l’eau… Plus que ça n’est déjà le cas.


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  • Dim 22 Sep - 17:41
    Eustache l'avait rejoint, Doudou était dans le coin.
    Lui, il fulminait comme jamais.

    "Bon, s'ils veulent la jouer comme ça..."

    L'Amiral s'en foutait pas mal de toutes ces conneries divinistes, il avait d'ailleurs usuellement le bonheur de ne pas avoir à se faire percer les esgourdes par des débats religieux qui ne menaient de toute manière à rien de bon et puisqu'il représentait ce qui se rapprochait le plus d'une "autorité" sur Brumerive, ces conversations coupaient court très vite. Quand on gonflait Bigorneau un tantinet trop, on finissait la plupart du temps chargé dans la gueule d'un canon runique et propulsé dans les océans sous forme de pate sanguinolente.

    Les quolibets passaient encore, les injures n'étaient que ponctuation. L'arrestation de la plus somptueuse paire de fesses de la crique des pirates, en revanche, constituait la dernière goutte d'eau requise pour faire déborder un vase déjà bien ébréché par défaut. Sa célèbre gueule d'ange toujours bien emmitouflée sous trois couches de tissu, Bigorneau mirait d'un œil rendu vitreux par la colère sa suivante tandis qu'elle se faisait successivement malmener, secouer dans tous les sens et finalement balancée aux tauliers républicains comme un vulgaire bout de barbaque abandonné aux lions.

    Son sang neptunien ne fit qu'un tour. Il avait abandonné ou même trahi d'innombrables camarades durant sa trop longue carrière et ce n'était certainement pas par affection qu'il s'apprêtait à agir mais bel et bien pour un motif infiniment plus profond. Bigorneau était défini par sa fonction, il incarnait les valeurs des pirates au point d'en avoir sciemment effacé son propre nom de famille au profit d'un grade imaginaire. Le Fléau des Océans était par essence un monstre; mais aussi dans une équivalente mesure un fervent anarchiste maladivement obsédé par un idéal d'absolue liberté et d'individualisme infiniment décomplexé.

    Qu'y avait-il alors de plus insupportable que de se faire témoin d'un tel amassement de lâches, de veules et de chiens de quais trop effrayés par la "toute-puissance" de la Nation Bleue pour pleinement s'y opposer ? Comment pouvaient ils encore conserver un semblant de crédit pour la volonté de Titans dont le pitoyable despotisme frôlait le caprice de marmaille gâtée à outrance ? Ignorer l'appel à la révolte de Marimba et des siens était une chose, se ranger dans le camp de leurs propres oppresseurs par goût délirant de la paresse en était une autre. Il était absolument hors de question de laisser passer un aussi monumental affront à l'étendard porté par les hérauts de la piraterie.

    Il n'y aurait ni cor de guerre ni cloche secouée. L'assaut serait aussi bref que brutal et impitoyable.

    "Doudou, Eustache..."

    Cette longue et pesante réflexion l'avait laissé en proie à un glacial mutisme et si rien dans sa silhouette n'avait laissé présager un si puissant ouragan, les plus fidèles acolytes de l'Amiral savaient reconnaître, comme tant de chiens flairant les grandes eaux, les imperceptibles signaux du bouillonnement de l'hériter de Beros. Insérant un index à l'ongle affuté sous son foulard, Bigorneau révéla entièrement son faciès pour dévoiler non seulement un sourire aux dents devenues terriblement longues mais également une barbe dont la pilosité vaguement humanoïde s'était désormais entièrement changé en amas de tentacules grouillants. Les perles de folie s'orientèrent successivement vers les yeux du navigateur en chef puis du Boscambusier et, dans un murmure empli de sadisme, l'Amiral dévoila ses sinistres intentions :

    "Regardez moi, messieurs. Et regardez moi bien... J'en compte une quarantaine. Lorsque je lèverai le poing, je veux que ce nombre tombe à zéro en moins d'une demi-minute."




    "Papa s'occupe de tout."

    L'instant suivant, il cogna le plat de sa botte contre les pavés et dans une effusion salée, une trombe d'eau le propulsa verticalement pour lui permettre d'atterrir avec une grâce spectaculaire au sommet d'une poutre sur laquelle était accrochée l'insigne de l'un des rares commerces locaux encore debout malgré les efforts menés par les puissants pour étouffer toute tentative d'essor de la part des plus appauvris. S'attirant ainsi l'attention d'une part de la foule depuis ce perchoir dangereusement proche du cordon des officiers républicains, l'Amiral s'imposa en impérieuse figure par dessus la plèbe et rugit d'une voix aussi rocailleuse que tonitruante :

    "Peuple des Bougeoirs, allez-vous faire fi de l'évidence encore longtemps ?!"

    Son coup d'éclat ne manqua pas d'attirer l'attention d'une bonne part des marcheurs et lorsque l'Amiral plus que coutumier des foules sentit d'innombrables paires d'yeux se poser sur sa vile trogne, il entama sa diatribe à mi-chemin entre populisme et esprit de révolte :

    "Parqués comme du fichu bétail, abandonnés dans un mouroir à ciel ouvert où vous vous entredéchirez pour quatre miettes de pain et deux saucisses pendant que vos voisins, dans leur "infinie bienveillance", vous font l'offrande occasionnelle de leur présence ? Regardez vous, tas de truffes; en train de patauger dans la boue et d'vous ranger du côté d'une greluche dés qu'elle se met à secouer trois paires d'ailes devant vos yeux ébahis... ce alors que vous la voyez décamper pour aller sucer la haute à la moindre occasion ? Les Cieux vous ont déjà abandonnés une fois et vous continuez à lever l'museau vers les nuages alors que vos sabots sont recouverts de votre merde et du sang de vos ancêtres !"

    L'index accusateur ne suffisant plus, il agrippa son sabre et le tira à son fourreau dans un chuintement métallique pour venir le pointer en direction du rassemblement de gardiens de la paix qui s'évertuaient encore à vouloir maîtriser une harpie usant de ses crocs pour se défendre face à la tentative d'arrestation dont elle était devenue victime à cause des lèche-culs du coin.

    "Vous vous dressez les uns contre les autres, abandonnant une femme valeureuse aux griffes des manants pour les beaux yeux d'une ange qui vous lâchera au moindre accroc et d'un soi-disant héros qui vient se parer d'acier non pas de peur d'être mis aux fers par les républicains, mais plutôt par crainte d'être poignardé dans l'dos par ses propres suivants. Une armure, ça coince les surins. Ca n'empêche pas la pose d'une paire de menottes; brochette de sardines !"

    Se tournant à nouveau vers son public, il cracha avec engouement :

    "Et vous, les hybrides ? Vous qu'on traite comme des abominations alors que vous n'avez commis que l'péché de l'existence ?! Allez-vous réussir à supporter le regard de vos faces de poiscailles et d'bêtes de somme dans la glace en sachant que vous avez laissé les culs bleus emporter l'une des vôtres pour la pendre au lendemain ?! Sachez, tous autant que vous êtes; que les Républicains jouissent et profitent de ces luttes intestines depuis la naissance même de leur pays de connards !

    Aujourd'hui, vous permettez aux divinistes de laisser vos frères et sœurs se faire emporter par la vague de saphir et vous détournez le regard parce que le voisin de palier est trop poilu et que la boulangère sent le tourteau. Demain, les divinistes se feront esquinter pour leurs croyances; parce qu'on se demande s'ils vont pas venir invoquer un Avatar au milieu d'notre salon. Le jour d'après, les trois canailles encore debout pour s'battre en duel disparaîtront pour être remplacées par un commerce marqué du sceau des Ironsoul ou des Wessex. Les survivants, ceux qui ont été assez discrets pour se faire éclipser par ceux dont l'sang est bleu, n'auront même plus la fierté de pouvoir porter leur propre nom. C'est l'avenir que vous voulez pour votre histoire, votre culture, vos familles ? BATTEZ VOUS, BANDE DE MERDES ! FAITES VOUS ENTENDRE !"


    Après ce long discours, ses troupes naturellement aux aguets se préparèrent au pire. Comme il l'avait énoncé plus tôt, Bigorneau dressa fièrement son poing au dessus de sa tête et tout en se laissant aller à un rire dément, il bondit de son support surélevé tandis que s'accumulait tout autour de lui une importante quantité d'eau débordante de magie. Des tentacules aqueux gigantesques vinrent épouser sa silhouette et lorsqu'il toucha le sol en plein milieu des quarante crapules républicaines, les excroissances océaniques dont il s'était pourvu claquèrent toutes de concert dans une détonation semblable à celle d'une vague scélérate frappant la coque d'un navire.

    Il n'y eut aucun appel à la charge mais l'ensemble des pirates fondirent à l'instinct sur les forces de l'ordre, administrant des claques et des marrons à qui n'voulait pas les prendre dans l'espoir de libérer la vaillante Nausicaà et d'instiller chez la foule un esprit de vengeance que nul ne saurait entièrement étouffer.

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  • Dim 22 Sep - 18:07

    Partie 5


    [Évent] La Colère des Bougeoirs - Page 9 Olivie12

    Mais quelle idée d'être parti dans les égouts ? Si seulement Konrad ne voulait pas se mêler de tout tout le temps, il n'aurait jamais fini dans cette fange à moitié sourd ! Au lieu de quoi, lorsqu'Arès lui avait demandé de déclencher les émeutes, il avait sauté sur l'occasion de se servir des terroristes souterrains. Le commissaire avait toujours eut des méthodes indirectes pour atteindre ses objectifs, en somme il utilisait toujours des intermédiaires pour réaliser ses méfaits. C'était surement ce qui l'avait mené à cette position privilégié, s'il avait toujours exécuté lui-même la volonté du maire plutôt que de déléguer, il aurait été pris depuis longtemps. C'était justement en usant de moyens détournés qu'il brouillait les pistes et parvenait à ses fins sans se mouiller.

    Sauf que dans ce cas précis, s'il aurait très bien pu sonner le retrait de ses unités (ou leur ordonner d'attaquer la foule) et ainsi déclencher l'apocalypse comme demandé par Wessex, il a préféré jouer plus finement et passer par un intermédiaire, en l'occurrence les terroristes. En revanche, la première option l'aurait fait dégrader au mieux et enfermer au Razkaal au pire. Konrad avait donc préféré faire semblant de jouer au héro pour mieux saboter l'opération de pacification du Prévôt. Pour l'instant, cela ne marchait pas comme escompté, tant il finissait dans les dégâts collatéraux de la dite opération... Et si seulement le commissaire savait que son chef venait de se faire écrouer à la mairie, il aurait déjà retourné sa veste. C'était dans sa nature que de se ranger du côté du gagnant, et à l'heure actuelle son supérieur était entre les griffes des Brisemurailles. Mais il l'ignorait. Enfin, en principe Konrad n'était pas suffisamment mouillé pour tomber avec Arès. Il s'en était assuré.

    Et diantre que son crâne lui faisait souffrir le martyr, c'était comme s'il allait éclater d'une seconde à l'autre. De surcroit, il n'entendait strictement rien à part un sifflement strident qui l'assourdissait. Tout ceci le désorientait au point qu'il resta un instant au sol, plaqué contre le mur avant de se mettre à l'abris pour éviter un nouveau souffle. L'apparition qui suivit lui fit manquer un battement de coeur. Malgré tous les efforts que le commissaire avait mis pour le retrouver, jamais il n'avait mis la main sur Hestian Monsoul, ce gros shaman qui avait donné du fil à retordre aux Protecteurs d'Ebène. C'était comme si sa piste s'était volatilisée après Favjökul. C'était particulièrement frustrant pour le maitre en renseignement qu'était Konrad. Et le voilà qui réapparaissait de nouveau pour déchainer le chaos. Si jusque là le commissaire avait pensé filer un petit coup de pouce aux terroristes, cette option devenait caduque : jamais il ne pourrait utiliser ce trouble fête, il irait beaucoup trop loin. Hestian Monsoul détruirait la ville entière, pas que les Bougeoirs. Il fallait l'arrêter, tant pis ! Arès préférerait que Konrad ait arrêté Monsoul plutôt que d'avoir rasé les Bougeoirs comme demandé.

    Une chance qu'il se soit avancé, Hestian était à présent à portée de l'assaut mental que Konrad gardait pour Kieran à la base. Mais en l'état actuel des choses, le Prévôt était hors équation, il fallait rétablir l'ordre ici, tant pis pour les Bougeoirs, ils bruleront un autre jour ! Or, Konrad avait un plan pour le moins ambitieux, il fallait qu'il l'affaiblisse mentalement, qu'il brutalise psychiquement le shaman pour ensuite pouvoir en prendre le contrôle par possession. Pour l'instant cela était impossible, mais dès qu'il en aurait l'occasion, le commissaire userait de la puissance du shaman pour déclencher l'apocalypse. Il pouvait très bien éliminer ses alliés pour créer des trous bienvenus dans la hiérarchie et ensuite foutre le bordel avec Monsoul à la surface, juste pour raser les Bougeoirs comme demandé par Wessex. Et le tout sans se mouiller : c'était le terroriste qui allait tout faire.

    Cette perspective arracha un sourire au chef des renseignements d'Arès, juste avant qu'il ne déploie sa magie, assaillant l'esprit du shaman ventripotent avec violence.

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  • Dim 22 Sep - 18:16
    Didier n'était jamais vraiment à l'aise en présence des figures d'autorité à l’allure trop martiale, et encore moins quand elles portaient des pupilles couleur rubis flamboyantes et avaient un air de valkyrie prête à vous foudroyer si vous osiez éternuer de travers… Orifa Sigrior n’était pas, à coup sûr, une interlocutrice des plus accueillantes, et le marchand, bien que coutumier des situations tendues, se sentit immédiatement comme un champa pris dans le collimateur d’un griffon. Son regard se fixa brièvement sur la chevelure noire soigneusement tressée de la valkyrie avant de se rappeler que ce n’était pas le moment de s’égarer.

    Il prit une profonde inspiration pour se donner du courage, tout en ajustant nerveusement le col de sa veste, essayant d’éviter l’inquisition silencieuse qu’il sentait peser sur lui. Le nom de la troisième légion, que la femme avait évoqué, le fit grimacer intérieurement. Il avait entendu parler d’eux, et les rumeurs sur leur implacabilité n’étaient pas particulièrement rassurantes. De tous les groupes qu'il aurait pu croiser, celui-ci n'était certainement pas dans son top 3 des préférences. Mais Didier savait qu'il ne pouvait se permettre de montrer la moindre faiblesse.

    « Troisième légion, dites-vous ? » commença-t-il avec un sourire un peu forcé, tentant de cacher l’ombre d’inquiétude qui passait dans ses yeux. « J’ai entendu parler de vous... Vous avez ma gratitude pour votre intervention… Je suis certain que nous préférons tous éviter une détonation apocalyptique en ces lieux. »

    En réalité, Didier aurait préféré être n'importe où sauf ici, face à cette valkyrie qui le jaugeait probablement du sommet de sa grandeur divine jusqu'à la moindre couture de ses bottes et le cul littéralement posé sur un pétard géant particulièrement toxique.

    Il se racla discrètement la gorge avant de reprendre, le ton plus grave, essayant de donner un semblant de sérieux à sa réponse. « En ce qui concerne la poudre… » Il laissa un moment de silence planer, comme pour peser chaque mot. « Je ne suis pas un artificier, je ne prétendrai pas l’être. Mais j'ai eu le malheur de croiser un mélange similaire, ou plutôt ses effets, il y a quelques années, pendant la guerre au Reike. Trois villages près de Kyouji ont été rasés, non par des canons ou des sorts, mais par cette saloperie… »

    Didier marqua une pause, laissant le souvenir douloureux refaire surface, mais il ne pouvait pas montrer à quel point cela l'avait affecté. Il avait beau prendre de la distance avec les aléas de la vie, les corps des femmes et enfants reikois gisant sur le sol de l’un des villages lui revenaient en tête...

    Quoiqu’il en soit, ce n’était pas dans son intérêt de révéler trop de vulnérabilité, pas avec cette espèce de harpie en face de lui, dont les yeux semblaient brûler d’un jugement silencieux.

    « Ce que vous avez trouvé là est ni plus ni moins qu’une bombe sale. » reprit-il, son ton devenant plus pressant. « Si vous enflammez ou humidifiez ce mélange, vous provoquerez une réaction chimique. Le souffle de l’explosion, s’il y en a une, serait un problème, bien sûr, mais ce sont surtout les gaz qui s'en dégageraient qui poseront un danger mortel. Un nuage toxique qui s'infiltrerait dans les poumons, s'attaquerait aux voies respiratoires, et souillerait l'atmosphère sur des kilomètres à la ronde selon le sens du vent. J'ai vu les conséquences que cela peut avoir sur les organismes… » Didier hésitait, comme s’il voulait donner d’autres informations, avant de se raviser et de conclure. « Bref… Un vrai cauchemar, Sigrior. »

    Mais sentant le regard de l’officier posé sur lui, Didier réalisa que sa tentative de rapprochement n’était pas du goût de son interlocutrice. Il corrigea : « Madame. »

    Didier se permit une seconde pour observer davantage la réaction de la valkyrie. Sa posture ne trahissait rien, comme s'il n'était qu'une mouche qui bourdonnait à ses oreilles. Il aurait pu se vexer, mais il savait que convaincre une telle personne demandait plus que de simples mots. Il devait se montrer utile, indispensable même.

    Il fit un pas en avant, approchant Orifa tout en restant prudent. Ses mains étaient légèrement tremblantes à cause du stress de la matinée, mais aussi sans doute à cause du poids de ce qu’il venait de révéler. « Vous pouvez me mépriser, me prendre pour un simple marchand… mais je vous assure que ce que je vous dis est vrai. Si cette poudre explose ou se mélange à un liant comme l’eau, toute vie ici sera détruite, et ce qui survivra sera défiguré par le poison. »

    Didier essuya machinalement son front, comme s'il venait de traverser un champ de bataille, puis se redressa, cherchant dans le regard d’Orifa une lueur de compréhension, ou à défaut, une simple reconnaissance de la gravité de la situation.

    « Ce que vous pouvez faire ? » demanda-t-il enfin, en réponse à sa question initiale. « Si j’étais vous, je contacterais quelqu'un qui connaît mieux ces mélanges que moi. Un alchimiste ou apparenté par exemple. Mais dans l’immédiat, gardez vos hommes loin de cette poudre, sécurisez les lieux et, surtout, évitez l'eau et la chaleur trop intense. »

    Son ton se radoucit légèrement, tentant de briser l’atmosphère tendue. « Après tout, vous semblez avoir des talents bien plus impressionnants que ceux du marchand que je suis. Je suis sûr que vous saurez prendre la bonne décision. »

    Didier se fendit d’un sourire qui se voulait rassurant, mais au fond de lui, il espérait surtout ne pas finir sous les gravats d’une explosion imminente. Aussi, il caressait l’espoir qu’après ce bref échange, il pourrait continuer sa route et s’extirper de cette purée de pois. Il ne s’en était pas rendu compte lors de son discours, mais son phrasé avait été de moins en moins affecté par la douleur, signe que son pouvoir régénérateur agissait, le faisant parler avec plus de fluidité.
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  • Dim 22 Sep - 19:36




    La colère des Bougeoirs



    Note à moi-même : plus jamais dans les égouts.

    Que ce soit l’odeur, la sensation désagréable d’être en sous-sol, le manque de visibilité ou encore l’impossibilité d’utiliser correctement ma magie. C’était un grand non. Mais si j’avais suivi cette piste dans ce qui ressemblait de plus en plus à un bourbier monumental, c’était bien parce que je me voyais mal abandonner alors qu’il y avait le poseur de bombes magiques qui s’était réfugié là-dessous. Il fallait l’empêcher de recommencer, et surtout découvrir ses motifs. Foutue conscience professionnelle ! Toutefois, au lieu de continuer à pester intérieurement contre la situation, je me concentrai à nouveau sur les évènement en cours. Les ombres et les projectiles magiques eurent raison d’une première fournée de molosses électriques, tandis que le coup de poing phénoménal du géant bleu finit le travail à merveille…mais la détonation qui s’en suivit m’étourdit un peu plus. Ces ondes de chocs violentes n’étaient pas à négliger, et si je continuais à m’en farcir, cela allait mal se passer.

    Le tas de cadavres ambulants et grésillant des loups s’envola dans un nuage de fumée et de flammes après que la concentration en méthane se soit accumulée à leur niveau. Mais ce n’était pas fini. Parce que maintenant que les bê-bêtes avaient fini par mourir, leur maître venait réclamer son dû. Tandis que le tireur de projectiles magiques nous rejoignais, une énième silhouette drapée de courants électriques émergeait des profondeurs obscures de ce tunnel malodorant. Certainement le créateur des chiens cadavériques, au vu de la ressemblance avec leur maître, et je ne comptais pas préciser quelle partie. Et un autre colosse doppée au sport qui envoya une nouvelle onde de choc, semblable au premier blast qui nous avait sonné un peu plus tôt. Cette fois-ci, malgré mon senseur magique toujours actif, je n’avais pas réussi à me mettre à l’abri suffisamment tôt et l’onde de choc m’effleura. Ce qui était bien suffisant pour me couper violemment le souffle, me projeter sur le côté et faire crier mes muscles et mes os de douleurs. Sacré foutoir. Une nouvelle onde de choc, et d’un oeil entre-ouvert où des étoiles commençaient à danser, je vis des fissures se créer dans la roche du plafond alors que je commençais tout juste à me relever. Il n’oserait pas…si…?

    Mais alors que je reprenais mes esprits, je perçus quelques paroles qui commencèrent à remettre en place les pièces du puzzle. Hestian Monsoul…j’avais lu son nom dans un rapport il y avait de cela quelques temps, dans une affaire des plus étranges. Mais de ce que j’avais lu, il était censé être un mage. Depuis quand les mages étaient capables de lancer des patates de cette puissance ?? Et puis ce n’était pas le choix le plus évident que de venir ici, à découvert, pour affronter plusieurs membres des forces de l’ordre de manière aussi ostentatoire. Soit il avait une énorme confiance en lui (ce qui n'était pas rassurant, surtout au vu de mon état et celui du commissaire), soit il tentait simplement de gagner du temps. Mais en analysant sa signature de mana, je me rendis compte qu’elle ne correspondait pas à celle des pièges magiques que j'avais débusqué plus tôt dans la matinée. Ce qui voulait dire qu'il n'était pas seul, et cela rendait la seconde option  bien plus plausible. Continuant à canaliser perpétuellement ma magie suite aux évènements précédents, j’interpelai mes camarades pour révéler une information qu’ils avaient déjà probablement comprise.

    -Poseur de bombe…pas lui…Il…gagner du temps…!

    Mes paroles étaient saccadées, mes côtes me faisaient mal et mon souffle était court, rendant mes mots difficiles à comprendre. Mais j’espérais que le message était passé. Parce que Hestian le colosse magique passait à l’attaque. Une nuée de givres tranchant se formaient devant le mage, je le sentais autant que je pouvais le voir malgré ma vision diminuée et mon souffle court. Les paroles du dernier arrivant me firent sourire. Certes, j’étais à court de souffle, mais je n’étais pas à court de mana. Je créai un bouclier de foudre entre nous et les givres et les regardai s’écraser contre ma protection en disparaissant dans un crépitement électrique.

    -...'chanté…Pan…! Moi c’est…’Rys…!

    Pendant que je continuais à canaliser ma magie tout en me mettant difficilement à l’écart en titubant, mes coéquipiers attaquèrent le dénommé Montsoul. Je profitai de leur acharnement pour créer deux puissants éclairs à ras du sol qui visaient les jambes du colosse magique. Un bon petit choc de rappel ne lui ferait pas de mal. Si j’en croyais mes connaissances sur le méthane, il était plus léger que l’air, et donc il devait se trouver en plus haute concentration au niveau du plafond. C’était la raison pour laquelle j’avais attaqué depuis le sol, pour éviter de trop jouer avec le méthane, même si sa dernière onde de choc avait probablement propulsé le méthane au loin derrière nous. Malgré le recul que j’avais pris par rapport au combat, je continuai à canaliser ma magie pour me préparer aux futurs évènements. Il semblait que le commissaire Lightborn avec nous était lui aussi passé à l’attaque.

    Résumé des actions:

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  • Lun 23 Sep - 9:35
    Les explications de ce marchand étaient assez claires et d’une précision qui ne laissait pas le moindre doute sur ses compétences. Peut-être qu’il avait totalement tort comme il l’avait avoué il n’était pas du métier, pourtant il mettait ses compétences au service de la république en avouant tout ça. Mais au vu de ce qu’il avait vécu ainsi que ce qu’il était en train de dire ça devenait compréhensible qu’il ne soit pas vraiment alaise dans un endroit clos avant autant de cette “ bombe sale “. Ça pourrait être intéressant de faire des recherches plus tard là-dessus pour pouvoir l’intégrer dans la formation des nouveaux membres du SCAR.

    Au début elle le regardait sérieusement quand il avait juste utilisé son nom pourtant ça lui attira un petit sourire quand il se rattrapa en utilisant “madame”.

    - Monsieur Van Strijdonck, je n’ai aucune raison de mépriser le marchand que vous êtes, soyez en sûr. Je …

    Alors qu’elle allait continuer à parler un message télépathique lui arriva avec des informations réjouissantes, sa demande d’assistance avait été acceptée et une personne ayant des connaissances accrues dans la magie allait être dépêché. Mais il fallait que ce soit rapidement pour avoir le temps de réagir avec le rituel qui semblait avoir lieu en bas.

    - Votre expertise en la matière est fortement appréciée monsieur Van Strijdonck même si vous pensez le contraire. Nous sommes passés à deux doigts de la catastrophe par ma faute.

    Avec les explications supplémentaires, il était assez facile de comprendre que la fumée toxique qui allait sortir d’un mélange avec de l’eau était plus lourde que l’air et allait se propager par le sol pour tuer un maximum de personnes. C’était limite bien plus dangereuse qu’une explosion … Le plus simple connaissant ces informations serait de le mettre en souterrain mais cela voulait dire rendre le combat dans les catacombes impossible. S’il était possible de tuer le fétichiste, ça aurait pu être une bonne méthode du fait que le nuage toxique serait resté au fond, ça aurait même pu tuer ceux qui avaient mis en place toute cette scène.

    - Je comprends que cette situation puisse vous être très … Compliqué à supporter et je vous déconseille de descendre dans ce tunnel. Nous allons déplacer les coffres aux quatre coins de l’église pour éviter que l’on puisse les atteindre directement. Je n’ai ressenti aucun piège magique donc nous devrions être tranquilles du moins pour un temps. Un autre groupe est en approche de notre position avec un expert de la matière. Si vous voulez rester, vous serez sous notre protection, même si nous ne savons pas à quoi nous attendre. Mais si vous préférez partir pour éviter une potentielle explosion, je le comprendrai également et je m’assurerai une fois cette histoire terminée de vous récompenser comme il se doit.

    Elle n’avait pas vraiment le temps d’attendre sa réponse, gardant tout de même un œil sur lui pour vérifier ce qu’il allait faire. Pendant ce temps avec l’agent du SCAR encore présent elle déplaçait les coffres pour qu’ils soient toujours en vue mais en même temps cachés aux yeux de potentiels perturbateurs voyant continuer leurs plants. Sous des tentures ou alors cachés par des structures plus solides.

    Un des agents qui était encore en bas remonta pour indiquer qu’ils avaient quadrillé la zone sans trouver la moindre menace avant de retourner en bas alors qu’ils étaient en position défensive. Prenant place à l’entrée du tunnel en attendant le groupe tout en utilisant ses capacités pour remarquer le moindre ennemi en approche.

    Résumé:


    Métamorphose P1 / Nyctalopie P1 / Séduction P1 /  Ouïe Augmentée P1 / Vue augmentée P1 / Odorat augmenté P1 / Invisibilité  P1 / Régénération P1 / Senseur magique P1 / Agilité et précision P2 /  Prouesse d'arme P1 / Vitesse P2
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  • Lun 23 Sep - 12:22
    Alors que la chaleur du dôme de feu se faisait ressentir par tous les occupants de la chaloupe et que le Contre-Amiral essayait de suivre tant bien que mal la suite des évènements sur le pont de l’Obseedra, il sentit que quelqu’un tirait la manche de son bel uniforme blanc : franchement c’était le moment de le faire chier ? C’est un regard qu’on peut aisément qualifier d’Inquisiteur que porta le noble républicain à l’Agent du SCAR.

    *Il a déjà tout fait foirer et maintenant il m’empêche de gérer mon assaut ? Peut-être qu’il veut que je le ramène voir ses petits copains ?*

    Les pensées de l’Officier Général étaient carrément extrêmes et complètement injustifiées, certes, mais la situation était pour le moins tendue. C’est dans cette ambiance électrique que les rameurs réussirent à mettre la chaloupe hors de danger et que Solomon Kornstadt se présenta à lui et lui donna un petit résumé de la situation à bord. La mine du Fallenswords s’assombrit un peu plus : il s’était fait rouler et son égo en avait pris un bon petit coup. Néanmoins, vu comme il avait sur-réagit aux premières menaces des reikois déguisés, c’était sûr que l’histoire allait finir en bain de sang... Et peut-être qu’il serait celui qui aurait provoqué l’étincelle qui ferait exploser la poudrière qu’était devenue Courage ? Ça ferait tache dans son dossier, la poisse. Mais étant donné le silence qui régnait, si n’est le bruit des vagues sur les embarcations, Ruby avait dû avoir l’intelligence de stopper cette folie. Il s’adressa alors à l’Agent du SCAR.

    Bon... Visiblement ça s'est calmé là-haut, je vais y retourner. Allez voir l’Agent de liaison du Parangon et faîtes lui transmettre votre rapport à l’Amiral et la Générale. Prévenez-les que je suis sur le pont et que je vais faire le nécessaire pour faire traîner la négociation mais étant doné ce qu'il vient de se passer et au vu de vos révélations, la situation peut dégénérer à tous moments.

    Sur ces mots, il grimpa sur son phénix qui fit tout son possible pour s’empêcher de s’ébrouer : elle n’était pas une monture que diable !

    Désolé Tinder, mais c’est une situation critique. Amène-moi sur le pont de l’Obseedra.

    Le Second Lieutenant du Parangon de Justice garda son sang-froid, lui, et évita d’envoyer valser son cavalier du jour avant de décoller non sans maugréer des mots impossibles à comprendre mais dont on pouvait facilement deviner leur signification.  

    Une fois en l’air, le Contre-Amiral pu constater le statut quo sur le pont ainsi que les forces en présences : les mutins, enfin les suprémascistes reikois, étaient bien plus nombreux que prévu, le faux-équipage avait désormais rejoint leur rang. Néanmoins les forces de la Marine devraient raisonnablement l’emporter en cas de bataille rangée même si évidement, il y aurait des victimes collatérales difficiles à expliquer à terre.

    Arrivé sur le pont de l’Obseedra III, Vandaos Fallenswords se retrouva entre la Sœur hématite et son Oiseau élémentaire. Tandis qu’il s’apprêtait à prendre la parole, il reçut les instructions de l’Amiral via le canal télépathique ouvert par son agent de liaison : l’urgence semblait de faire rentrer le Navire au port. Le doigt sur sa tempe, il réfléchit quelques secondes qui parurent de longues minutes étant donné l’ambiance à couteaux tirés sur le pont. Puis le Contre-Amiral regarda le faux Révérend Père :

    Je vois que tout le monde a su garder son calme, bien... J’ai une autre bonne nouvelle, on m’informe de vous escorter jusqu’au Port, visiblement les négociations avancent dans le bon sens à terre. Donc voilà ce que je vous propose. Je demande à mes hommes de remballer leurs armes et vous faîtes pareil avec les vôtres. Ensuite j’envoie quelques gars vous aider à ramener le Navire au port. Et pendant ce temps-là, vous allez m’expliquer comment allons-nous faire pour “tous” débarquer, en vie, dans cette magnifique ville de Courage. Qu’en dîtes-vous, “Révérend Père” Aginta ?

    Le sourire affiché du Nécromancien en disait long sur ce qu’il comptait faire au cas où les mutins ne se montraient pas raisonnables. Le discours terminé, l’ensemble de ses zombies rengainèrent leurs lames. Vandaos espérait qu’en faisant le premier pas, Aginta et ses hommes suivraient le mouvement. Et qu’il pourrait envoyer une dizaine de ses zombies remonter l’ancre tandis que sa conseillère militaire pourrait remplir les voiles du bateau et l’emmener dans les eaux du Port de Courage.

    La masse sur son épaule, Aranthor, lui, se rapprocha tranquillement du petit groupe formé autour du Nécromancien pour s'arrêter juste à ses côtés, reprenant son rôle de garde du corps. Frustré de ne pas avoir fracassé quelques crânes, il n’avait néanmoins pas perdu espoir que la situation reparte au vinaigre sous peu.
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  • Lun 23 Sep - 16:58
    La sœur Hématite s’en voulait d’être un peu naïve, quand elle entendait  les paroles de l’agent du SCAR sur les personnes qui étaient sur le pont. Elle n’avait pas envisagé que le personnel SSG se trouvait dans les cales et elle envisageait une action pour manifester sa colère envers le père Aginta. Toutefois, le discours du contre-amiral apaisait la rage de la sœur Hématite, car il semblait reprendre le bon cours de la négociation, mais elle se méfiait de ce fameux père. La commandante civile du Parangon de Justice ne voyait pas comme une père ou révérend et elle décidait d’en faire  sa cible si les choses reprenaient le chemin de la violence. Elle avait déjà une idée expéditive pour le faire partir vers le monde des cendres.

    Elle se rappelait des propos du médecin sur l’état de santé de ceux qui se trouvaient dans les ponts inférieurs. Elle n’avait pas de notion de médecine, mais elle connaissait un principe de base qui circulait dans le GAR  en cas de situation présent. La première était d’éliminer les porteurs de maladie et les enterrer, mais la seconde se manifestait par le fait  de mettre  à l’écart pendant un certain laps de temps. La sœur Hématite partait sur le second et de plus cela allait s’appliquer à la elle-même avec tous nouveaux montés sur le pont. L’attitude de cette partie du peuple furieux reikois montrait qu’ils n’allaient pas endurer un temps prolongé dans le bateau. Elle réfléchissait à un plan dans le cas où ce soit père n’allait pas dans le sens de la proposition de Vandaos. De plus, elle n’avait pas remarqué, mais l’hybride blond avait posé une question pertinente qui mettait le père Aginta dans une difficulté certaine. Toutefois, il  avait dans sa main le personnel SSG et il pouvait utiliser la menace de mort sur eux pour un débarquement. Néanmoins, elle savait que le tempérament du maire de Courage était dur comme le rock et elle le voyait insensible un début de mare de sang. Cependant si le soit disant religieux reikois voulait jouer à ça, alors  la sœur Ruby le ferait disparaître  de la table des négociations. Elle souhaitait couper la tête de  ce groupe reikois ultra violent, car elle voulait répondre la violence fourbe  par une décapitation  rapide. La sœur Ruby avait la main sur le cœur, mais elle détestait au plus haut point d’être prise pour une ingénue notamment avec la vie de personnes en sa possession.

    La femme rousse avec une tenue blanche remettait son arme dorée dans le fourreau. Elle avait présenté un  visage qui ne montrait pas colère, mais elle regardait le groupe reikois avec un regard neutre. Elle décidait de faire part à Vandaos de son idée d’éliminer ce soit disant père si il tentait une nouvelle fois  une entourloupe. Elle entrait dans l’esprit de Vandaos :

    «  Amiral, si  ce faux père joue encore un mauvais tour au prix du personnel SSG, alors je souhaite avoir votre permission , afin de l’envoyer au monde des cendres, sans sa tête. Si c'est oui, appelez uniquement par le titre de père et si c'est un non un geste de main en l'air. Je pourrai aussi faire avancer le bateau en influant sur les voiles, toutefois, cela va demander une sacré de mana avec la taille de ce navire commercial. »

    La sœur Hématite décidait de sortir de l’esprit de Vandaos, car elle ne voulait pas laisser transparaître la réception d’un message entre eux. Elle avait une discussion courte et elle commençait à se concentrer pour utiliser son déplacement rapide instantané  afin d’enchaîner une technique martial sur le représentant des fanatiques reikois religieux. Toutefois, elle remarquait l’absence de Solomon, l’agent SCAR et elle supposait qu’il allait faire office de messager, mais elle ne savait si il le faisait de son propre chef ou alors le contre-amiral l’avait invité à être le rapporteur de la situation de L’Obseedra III. La commandante des troupes d’assaut analysait un peu mieux la situation, ils étaient contre une quarantaine d’ennemis et un combat frontal était en défaveur pour son camp. L’espionne particulière de la République estimait une faible chance de survie du personnel SSG, notamment  vu le comportement du groupe enragé reikois avec un voyage difficile.


    Ruby arrêtait sa réflexion et elle attendait la réponse du soit-disant père. Si il trouvait une réponse à la question de Vandaos, alors il avait prévu cette situation. La femme rousse  décidait d’avoir un maximum de mana à disposition et elle en profitait pour boire sa potion de mana mineure. Elle lançait en regardant partiellement :
    «  Un discours ça donne soif, je porte un toast au personnel SSG »

    Elle s’arrêtait  et elle faisait son geste de boire la petite bouteille. Elle refermait le bouchon et elle remettait celle-ci en dessous de sa protection de mithril. Quelques secondes plus tard, elle sentait les effets de mana  dans son corps. Néanmoins, elle savait que cette potion n’allait pas pour canaliser un niveau de mana suffisant afin de créer des vents puissants sur les voiles. Elle allait devoir prendre une peu hauteur ou alors elle fera à la manière d’un mage en incantation élémentaire. Elle pouvait utiliser son katana comme élément catalyseur et la pointer en direction des voiles. Tout à coup le soit disant père bougeait ses lèvres et la sœur Hématite attendait le signal secret de Vandaos.
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  • Lun 23 Sep - 19:32
    Mais ça partait en couilles totalement cette fichue manifestation. On n’avait le droit de rien faire, rien dire, fallait garder profil bas, assurer la sécurité et dans la foule des putains de fouteurs de trouble s’en donnaient à coeur joie.
    Vorès semblait sous bonne garde et la Lieutenant donna des ordres pour qu’il continua d’être veillé comme un bien précieux mais nous ne pouvions pas tous rester à faire du vioc-sitting.

    Une brèche avait été faite et une partie du flot de manifestant trouvait ça malin de suivre des troublions qui prenaient la direction de la place des Tilleuls. Vous avez pris le temps de choisir un itinéraire, y a pas besoin d’en prendre un bis, y a pas de bouchons ou d’accident bordel ! Et surtout c’est sens interdit on a dit. Un homme nous a rejoint, je ne le connais pas mais la chef oui et elle lui donne l’ordre de partir avec d’autres gens pour gérer cette situation-là.

    Moi ça me titille d’en coller des mandales à cette bande de peigne cul et de geignards qui couinent parce qu’ils sont nés différents… gnagnagna pauvres choubidous.

    - Chef j’peux gérer l’aspect différence et intégration.

    Elle m’accorda un regard et n’hésita même pas.

    - Leif vas-y avec 5 soldats d’Elite. Tu calmes les tensions et tu prônes l’inclusion républicaine.
    - Je quoi?
    - Tu dis que la République est une terre d’accueil pour tous.
    - Ah bah voilà c’est plus clair.
    - Soldat Brynjolf, plus vite que ça!
    - Oui chef, bien chef!

    C’est qu’elle rigole pas la boss, et là elle n’a pas trop d’humour. J’aurais bien tenté un soulèvement de kilt pour voir son regard appréciateur et désapprobateur devant mes facéties mais c’est pas le moment, je me réserve pour plus tard du coup.

    Me voilà parti vers les hybrides que je localise aisément accompagné de cinq gars donc un hybride, faut être crédible voyez vous. J’approche des hybrides qui s’emballent et s’invectivent les uns, les autres et c’est là que je vois une belle face de calamar bleu qui s’élève d’un coup dans les airs. Ca ne sent pas bon et je ne parle pas que de l’odeur de poiscaille.
    Et v’la qu’il se met à causer, bien même, un comble! Il pourrait pas faire des bloublou de poisson tout simplement? Non le gars il en impose bien entendu, ma veine !

    - Tu veux qu’on sorte les mouchoirs aussi? T’es même pas citoyen d’ici j’parie.

    Et v’la que je me lance… Je parle haut et fort, et je me donne même pas la peine de faire le mariole autant que lui même si… allez… je saute sur une charette pour dominer moi aussi un peu de l’assemblée sous le regard dépité de ceux qui m’accompagnent et craignent déjà le pire.

    - Tu craches à la gueule de ceux qui tendent des mains. Tu sais rien bordel. La république c’est pas le paradis mais ils ont ouverts leurs bras aux réfugiés, j’le sais j’viens de Célestia bordel. Et je suis entré dans la légion d’une lieutenant éminente de Shoumei, la Hengebach même, de Benedictus. Alors on a tous une chance, elle est intelligente elle , moi chuis comme tout le monde mais j’ai un toit, un boulot et chuis la pour aider ceux qui viennent PACIFIQUEMENT que j’articule le mot lentement * manifester ici.

    Mon regard glisse aussi vers les sard… non les hybrides.

    - Et ils s’en foutent de ce que vous êtes ici, hybride, ange, oni, drakyn ou autre truc c’est pareil pour eux. L’ancienne porte parole elle était hybride hein… Moi j’suis pas humain non plus et alors?

    Disant cela je transforme juste mes mains pour que mes doigts s’allongent et les griffes apparaissent alors que mes pupilles changent de couleur et de forme… Aucun doute , je suis pas hybride mais je suis lycan, et les remarques à la con sur les animaux ou les gentils toutous je connais.

    - Arrêtez de vous lamenter et laissez la chance à c’pays qui vous accueille. Mais s’battre ici? Z’en avez pas marre? Déjà entre nous on a du le faire en Shoumei, Kaizoku puis Liberty… Merde ça suffi.

    Mon discours est moins percutant que le sien mais je fais au mieux avec ce que je suis mais j’y met mon coeur pour le coup. Sauf que là le BigO il tend son poing et des tentacules gigantesques viennent se coller à sa silhouette et dans une claquement magistral (il a le sens du spectacle) v’la qu’il fait tout tonner… Et que ces foutus guignols de pirate se mettent à charger sur les forces de l’ordre, bordel ! Et lui il saute au beau milieu des OR et balance ses tentacules sur tout le monde.

    - Aidez les OR *que je crie aux gasiers avec moi*

    Mon sang ne fait qu’un tour, j’aimerais les démonter… Mais faut pas, non faut rester zen même si là… on peut répondre et se défendre non? Bah en une réponse à son action, je canalise ma propre mana et je saute moi aussi vers lui, au milieu des OR. Mon saut d'une grâce sans pareille à le mérite de bloquer certains regards, envieux qui sait mais surpris surtout car alors que je m'envole presque par dessus certains badauds... Volant au gré du vent capricieux mon kilt libéré de toute contrainte tout comme moi volète autour de mes cuisses dévoilant ce que je ne cherche pas à cacher... Quand on nait lycan, la pudeur...

    Et la je libère ma mana et de mes doigts partent des filets de glace, qui cherchent à entourer les tentacules d’eau pour les immobiliser, les geler en somme… Et je cible les bases des tentacules qui partent du calamar pas les pointes finales, le but c’est de les briser à la base, non alimentée elles devraient céder non?


    ”Résumé des actions du Lycon”:


    [Évent] La Colère des Bougeoirs - Page 9 7ffr
    La Chaleureuse Noyeuse
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    Takhys Suladran
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  • Lun 23 Sep - 20:57
    La lourde plaque grinça contre les pavés. Un premier Squalelet sortit des égouts, inspirant à pleins poumons l'air, largement plus frais et moins puant que ce qu'ils venaient de respirer là-dessous. Une fois assuré que la sécurité était suffisante pour que le reste du banc émerge sans se faire prendre à partie, il fit signe aux autres Squalelets et à sa cheftaine que la voie était libre. Ainsi, toute la bande de poiscailles à deux jambes put sortir des souterrains ragoûtants, un à un, en file indienne.

    Takhys manqua de lâcher un soupir bien audible tellement l'air était plus qu'un plaisir à respirer. Qu'il était bon d'être à la surface. Les égouts pour des circonstances exceptionnelles, elle pouvait faire un gros sacrifice personnel, mais la prochaine fois ! Elle préférerait se battre contre un naga ! Hum, non... un poil trop fort là comme souhait pour ne plus y remettre la pointe de ses orteils. Bon ! Elle était dehors, c'était l'essentiel non ? Elle fit la grimace en sentant les effluves nauséabondes qui montaient de sa robe, laquelle virait plus sur le sombre cramoisi que sur la belle couleur écarlate. Elle serait bonne à jeter à la fin de tout ce bordel.

    La première inspiration était toujours la meilleure quand on ressortait d'un environnement empli de merde. La seconde amena l'odeur des incendies proches de la place. La Sirène fronça le nez à cette nouvelle agression olfactive, qui certes était plus gérable, mais restait quand même désagréable. Ça piquait le nez et la gorge, ça sentait... le bitume ? Non, le soufre ? Elle n'était pas certaine. Et elle était loin d'être sortie d'affaires. La cohue était toujours présente, avec cette fois des pillages dans les environs. Si elle avait su qu'elle aurait débarqué dans le richissime quartier, elle... elle ne put s'empêcher de glousser. Quelle drôle d'idée que d'avoir songé à regretter de ne pas s'être rendue présentable.

    Ses Squalelets sur le qui-vive, elle cherchait déjà une voie possible pour poursuivre sa "fuite". Pouvait-on réellement parler de fuite ? Elle devrait opter pour l'avant du cortège, finalement. Elle aurait peut-être plus d'ouverture pour rejoindre le port... En attendant, se trouvant sur la Place des Tilleuls, son regard ne put se détourner du spectacle qui avait bien commencé à la Banque des Chaînes. Des hommes armés d'épées et de dagues semblaient fomenter une attaque. Le prestigieux établissement était une cible de choix ; surtout avec tout le bordel que provoquait la manifestation. Profiter des débordements et des pillages environnants pour s'en prendre à un nerf de la cité était audacieux. Très audacieux. Elle fut tentée par deux folles idées d'un coup. Un choix cornélien.

    Oh, et puis merde, comme le disaient si bien ces humains. Elle sut quoi choisir. D'un sourire malsain, elle fixait les hommes armés qui venaient de desceller un réverbère du sol, sans doute pour en faire un bélier. Ou un levier... quoi d'autre encore.

    °Mes chers Squalelets, je sens que certains et certaines sont désireux d'aller se faire de jolis cadeaux dans les splendides galeries d'art local, mais ce sera malheureusement pour la prochaine fois. L'avant du cortège nous attend. Mais faisons un petit détour pour nous approcher de la Banque des Chaînes, pour contempler sa beauté extérieure. Nous prendrons le temps de faire un mémorable souvenir avant de dégager... Allez, commençons, s'il vous plaît.°

    Il n'y avait pas à dire, l'édifice était imposant. Pas autant que le Palais Bleu, mais en même temps, logique au vu de leur rôle respectif.

    D'un étrange sourire, Takhys observa les miliciens derrière leurs vitres... et les possibles braqueurs s'affairer de leur côté. Elle lorgna les portes. Elle n'était pas certaine que sa folle idée fonctionne, mais tant pis, tant que cela apportait une certaine forme de distraction.

    Une fois qu'elle serait suffisamment proche pour se permettre sa dinguerie aquatique, et en espérant se trouver à relative "sécurité" des forbans et miliciens planqués, elle appela l'eau à lui obéir. De fins serpents aqueux emplirent les joints creux des pavés, jusqu'à se réunir pour former un flot rampant plus large... avant de se diviser pour se couler sous les jointures des fenêtres, des gonds... du pourtour de la porte proche.

    Boum, pensa-t-elle avec un sourire, en même temps qu'elle poussa l'eau à s'enfler avec soudaineté et violence, pour faire sauter tous les lieux étroits, les aspérités, les interstices, les gonds... partout où la flotte s'était introduite, qui ne pourraient supporter la soudaine pression.

    Hum... est-ce que c'était suffisant ? Nan, ce n'était jamais assez.

    Des boules de glace ciblèrent les fenêtres qui seraient encore en place. Bien, et s'il était temps de tenter la fuite vers la tête du cortège ? Elle fit signe à ses Squalelets de reprendre le dégagement de la voie.




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  • Lun 23 Sep - 23:37
    La tension dans l’air était de plus en plus lourde. La manifestation, initialement relativement sous contrôle, glissait vers une anarchie redoutée. Léonora observait avec inquiétude la foule qui se dispersait, échappant aux rangs de l’OR et de la GAR. Certains manifestants s’étaient engouffrés dans une brèche laissée sans surveillance, profitant de la confusion pour dévier du parcours prévu. L’urgence d’une décision rapide se faisait ressentir, mais l’esprit de Léonora était accablé par le chaos qui l'entourait.
    Pourtant, elle n'était pas la seule à être exaspérée par les perturbateurs qui compromettaient l'ordre. Vores, l’ancien Paladin, était tout aussi consterné. Il n’avait jamais été un homme de demi-mesures, si on en croyait toutes ces histoires qui le concernaient. Sur sa monture de pierre, une créature imposante façonnée dans la roche vivante, Vores dominait la foule. Ses yeux brillaient d’une lueur froide et sous une armure radieuse qui évoquait à la fois sa gloire passée et sa force encore présente, il représentait l'autorité, la justice, mais aussi la guerre.

    Fichtre… Souffla-t-elle.

    Le Lieutenant et toutes les forces qui l’accompagnaient, alors qu’ils croyaient pouvoir éviter le chaos, une manifestation sans conséquence, l’avaient peut-être sous-estimé. Car Vores n’était pas seulement là pour observer. Sa présence, massive et imposante, annonçait un tournant. Léonora le craignait, et malgré l'admiration instinctive qu'elle éprouvait depuis l’enfance pour l'ancien Paladin, elle ne pouvait s'empêcher de craindre ce qui allait suivre et s’adressa à lui sans être certaine qu’il l’avait écoutée.

    Croyez-vous vraiment qu’ainsi vous les apaiserez ?

    Evidemment qu’elle n’attendait pas de réponse, elle l’avait toute faite rien qu’en observant autour d’elle.

    Les hommes d'Athénaïs arrivèrent enfin, leur présence imposante apportant un souffle d'espoir. Ces soldats d'élite, entraînés pour les situations les plus périlleuses, connus pour se déployer avec une efficacité remarquable. Leur soutien ne serait certainement pas de trop, mais cela suffirait-il à rétablir l'ordre ? Leurs compétences étaient indéniables, mais la foule devenait de plus en plus imprévisible, et la situation semblait s'échapper à une vitesse alarmante. Le doute planait dans l’air : même avec ces renforts, seraient-ils en mesure de reprendre le contrôle avant que tout ne bascule définitivement ?

    Verndrick revint à grands pas vers Léonora, une détermination froide dans le regard. À ses côtés se tenait Leif, calme mais attentif. Le lieutenant Hengebach, voyant l'urgence ne perdit pas de temps. Elle envoya Verndrick, le mercenaire chevronné avec ses hommes vers les Tilleuls, où une brèche menaçait de laisser la situation dégénérer. En soutien, elle lui confia une dizaine de Brisemuraille, ces soldats capables de repousser les assauts les plus violents, et même plus.
    Leif, de son côté, prit une initiative qui surprit Léonora, mais qui la soulagea immédiatement. Il décida de s’adresser directement aux hybrides, ces êtres tiraillés entre deux mondes, qui, dans la confusion, ne comprenaient pas que la République ne cherchait pas à les rejeter. Léonora, consciente de l'importance de ce geste, lui confia à son tour cinq Brisemuraille pour l’accompagner, espérant que cela suffirait pour calmer la situation. Elle faisait confiance à Leif pour apaiser cette tension grandissante. Pourvu qu’il se contienne malgré tout…

    Quant à Léonora, elle prit position avec ses troupes, ses hommes et le reste des élites en direction de la mairie, le regard constamment fixé sur Vores. Que comptait-il faire ? L'ancien Paladin restait imprévisible, et l'idée qu'il puisse s'en prendre à la mairie ou même au Maire lui-même l’inquiétait profondément. L'atmosphère était saturée des cris de la foule qui scandait le nom d'Arès Wessex. Ces voix, orchestrées par un seul homme, semblaient animées par une unique obsession, une volonté farouche et qui devenait dangereuse. Cette clameur exprimait réellement le désir de reconnaissance ou, sous la surface, d'autres motivations plus sombres ne poussaient pas cette foule à l'excès. Vores, avec son allure imposante, représentait une force difficile à prévoir. Son regard perçait le tumulte, Léonora craignait que ce ne soit pas l’éclat de la paix, mais celui du conflit. La situation risquait d’échapper à tout contrôle, et elle devait rester sur ses gardes, prête à agir si la fureur de Vores, ou celle de la foule, se tournait vers la mairie et ses dirigeants.
    Consciente de l’urgence, donne ses ordres, sa voix claire et ferme tranchant à travers le tumulte ambiant.

    On contient et dirige la foule ! Nous ne devons pas les laisser se disperser davantage. Maintenez-les dans le périmètre !

    Elle marqua une pause, son regard se tournant brièvement vers Vores, toujours imposant sur sa monture de pierre.

    Restez vigilants. Gardez un œil sur ses actions, qu’il ne déborde pas et qu’il reste en sécurité ! En désignant le Paladin.

    Il fallait impérativement éviter que ça se déchaîne. Ses hommes acquiescèrent, mobilisés par la détermination de leur commandante. La tâche serait délicate. Léonora ne pouvait plus compter que sur leur efficacité et leur discipline pour éviter que la situation ne devienne irréparable.


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  • Mar 24 Sep - 14:07
    D’accord, donc là actuellement, effectivement il luttait pour vraiment ne pas se sucrer un spliff. Avec de l’algue de qualité là, préparation spéciale de son marchand tortue, Bob. Ce gars avait le doigté d’une fae et la main verte comme personne. Aaaaah, se prélasser avec un bong rhum banane spiruline et écouter les vagues de la mer dans un hamac sous des palmiers. Avec Samira, somptueuse crevette hybride, spécialiste en massage de petons écaillés.
    Mais naaaaaan, il fallait qu’il soit iciiiiiii, pour faire la révolutiiiiion. Pteuh. Finalement, il avait l’impression d’être un ange (sans les ailes bijoutées) comparé à la populace bouillante de bons sentiments et de furie velléitaire.

    Toujours devant le cortège, il se laissait porter par le mouvement, afin de se concentrer un peu. S' il avait pu être visible, il aurait pu rappeler à un petit canard se laissant voguer au gré du courant.

    Il  pouvait commencer à faire la liste des bourdes qu’il avait peut-être accumulées depuis son arrivée chez les pieds-à-terre. Si jamais le Biggie boss avait vent, d’une manière ou d’une autre de ses exploits, il fallait qu’il commence à broder des excuses recevables. Rocambolesques, mais recevables. Déjà, il avait peut-être abordé la négociation avec Carlito de manière peut-être trop insouciante. Qu’est ce tu veux que j’y peux Yvette, tout le monde se parle comme ça à Brumerive. Et puis merde, il était navigateur pas négociateur. C’était pas pour rien qu’il pouvait dompter les vagues les plus dangereuses de Kaizoku, de la Répu et autres contrées océanes. C'était aussi pas pour rien que l'hybride n’avait que comme amis un homard muet légèrement retardé et un esclavagiste opportuniste et vicieux.

    L’axolotl poussa un soupir entendu. Il avait tellement l'habitude de traîner avec les pires parias de l’univers qu’il en avait oublié qu’ici, sortir les violons pour en pleurer la situation des évolués anormaux, n'était pas la chose la plus ingénieuse à faire. Autant pisser dedans. Dans le violon. Au moins, ça aura eu le mérite d’en faire beugler certains. Marimba ne voulait pas l’admettre mais voir Nausicäa se faire tirer la bourre par des peigne-culs était ubuesque. La méduse avait très mauvais caractère, donc il était certain que dans une autre situation…Beh elle aurait juste éviscéré les premiers qui lui serait tombé sous son ombrelle. La créature venimeuse crachait de rage et ne semblait pas vouloir se rendre avec calme et diplomatie. Ses yeux en étaient presque devenus totalement noirs. Elle allait tuer quelqu’un incessamment sous peu l’harangère !  

    Un air de sage en méditation imprimé sur son faciès amphibien, le pirate était en proie à un problème éthique. Aider ou ne pas aider la poissonnière, là était l’épineuse question. Pour être totalement honnête il n’en avait franchement envie. Il pensait se retirer de la foule agressive afin de prendre une pause cependant une de ses branchies externes se mit à vibrer. Il tourna la tête vers l’endroit où son curieux radar lui pointait la direction et découvrit son patron, dans toute sa splendeur déguisée. Furtivement, il se faufila entre les badauds pour se poster à la droite de l’amiral, légèrement en arrière. Il tapota un code dans le dos de son supérieur d’un doigt palmé.

    Bigorneau tourna sa tête camouflée d’un air désinvolte et demanda d’une voix feutrée :

    - C’est toi l’Doudou ?

    Nouvelle réponse en code. Le seigneur des mers acquiesça alors afin de signaler à son navigateur qu’il notait bien sa présence. Marimba aurait souhaité prendre des nouvelles et surtout savoir ce qu’ils comptaient faire à présent. Quand l’amiral se révéla pour partir dans un monologue emporté de sa voix fort charismatique, Doudou se mit à applaudir. Bha ouais attendez, faut bien soutenir vos artistes locaux ! Il pouvait sentir la bagarre arriver et il en frétillait d’impatience. Par contre il s'attendait pas à voir un poulet exhibisioniste surgir de nulle part pour se perdre lui aussi dans un discours pédago. ‘Tain c’est la journée des belles paroles aujourd’hui, on veut tous poser notre poésie populiste, ça en devient risible.

    Après avoir fait profiter d’une vue panoramique sur ses parties, le bellâtre s’attaqua vicieusement à la belle barbe tentaculaire de l’amiral. Outrage ! Disgrâce ! Quel toupet pour un étaleur de bijoux de famille ! A la rescousse de son principal payeur, Doudou, toujours invisible, se rua sur l'esbroufeur en kilt pour lui asséner un coup de queue magistral sur le popotin exposé. Le bruit de l'impact claqua outrageusement dans un bruit de coup de fouet monstreux.

    - J’espère que t’aime ça l’exhibo, car tu pourras plus t'asseoir pendant plusieurs semaines, parole de Crapouillot ! Railla l’axolotl en faisant claquer sa queue plate dans l’air, air qui était devenu délicieusement marin.

    Il en profita pour sortir ses deux dagues, et les mania de sorte à ce que la chaîne qui les reliait serve d'assommoir au premier perdreau venu. En voilà d’ailleurs un, essayant de maîtriser la méduse. Il fit alors tournoyer la chaîne et l’envoya dans les jambes de l’officier. Il visait les gambettes afin que celui-ci se rétame bien comme il faut. Des bleus sur les bleus, un des slogans favoris de Brumerive ! YAAAAR !
    Spoiler:


    [Évent] La Colère des Bougeoirs - Page 9 Doudou10
    Bouge toi de là, poiscaillon !
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  • Mar 24 Sep - 19:31
    -Elle doit avoir la jambe pétée, faites attention.

    Avec des mouvements précautionneux, je transfère la victime dans les bras puissants d’un forgeron sans forge, aidé d’une femme au foyer au regard sévère, tandis que derrière eux, les blessés s’alignent. Des herboristes et des rebouteux s’affairent, pratiquant leur art à la recherche d’un apaisement dans les douleurs physiques tandis que des proches tournent autour à la recherche d’un visage familier pour soulager la douleur psychologique. Le feu est circonscrit, mais les bâtisses qui ont été touchées sont dorénavant totalement enveloppées par les flammes. Des braves gens surveillent les abords pour éviter qu’une brise soudaine vienne enflammer une autre structure. Le feu est intense et il est bien difficile d’en supporter la chaleur rien qu’en passant dans les rues où il y a encore quelques temps, les manifestants se pressaient au point qu’il était difficile de circuler. Les quelques âmes qui ont le courage d’aider peuvent être tentées par l’envie d’abandonner, mais c’est exclu. Je m’en vais alors les rejoindre pour les galvaniser un coup.

    -Tenez le coup. Il faudra un moment avant que quiconque vienne vous prêter main forte dans les parages. Pas avant que la situation se soit calmée dans le centre-ville.
    -Personne ne viendra nous aider. C’est encore des promesses en l’air.
    -Peut-être bien, mais une chose est sûre, c’est que si l’incendie redémarre, il y aura des milliers de victimes et ça ne va pas régler le problème du mal logement. Ne le faites pas pour la Mairie ou n’importe quelle autorité de cette ville, faites le pour vos voisins, vos amis, votre famille.
    -Et pourquoi vous restez pas ?
    -J’ai des amis en danger.

    Des collègues surtout, mais depuis le temps que je les côtoie, on a de l’affection pour eux, même s’il y a une relation hiérarchique entre nous. S’il leur arrivait malheur, ça me ferait vraiment chier. Alors, j’adresse un signe de la main à tous ceux qui ont aidé, puis je m’envole par bond successif dans les airs. Rapidement, je remonte la manifestation en ligne droite, finissant par apercevoir la Mairie où les affrontements entre manifestants et forces de l’ordre semblent être intenses. Je peux même voir des manifestations importantes de magie. Mon objectif, c’est de retrouver mes hommes et ils sont un peu à mon image. J’ai aucune envie de me retrouver dans ce chaos. Eux non plus, mais ils ne sont quand même pas du genre à fuir à l’autre bout de la ville pour éviter les emmerdes. La désertion en est sacrément une. Alors, je bifurque vers le sud là où la manifestation semble avoir bifurqué sauvagement, détruisant les devantures sur son passage.

    Je les connais bien. Et on connaît plutôt bien la ville. Il ne faut pas longtemps pour identifier les trous à rat dans lesquels ils ont pu se planquer. Au troisième, j'atterris au milieu des Officiers Républicains dans ce qu’on appelle le Trou à rat : une petite cour coincé entre cinq bicoque, oublié de tous par lequel on accède via un passage entre deux murs de planches où faut pas être trop imposant : Krueger passe en rentrant bien le ventre. Celui-ci lève un regard surpris dans ma direction tandis qu’ils distribuent des sandwichs fait maison, bon pour le moral.

    -Ah. Tiens. Bon retour.
    -Où est Pancrace ?
    -Il a dit que Fifi était le commandement provisoire.
    -Et il est descendu dans les égouts.
    -Et il a dit que c’était ces ordres.
    -Et qu'on ne pourra pas le rétrograder davantage qu’officier républicain.
    -Et qu’il y a des limites à l’indignité.
    -Et qu’on se bouge.

    Je dévisage Fifi.

    -C’est lui qui vous a dit de bouger loin de la ligne ?
    -Ah non, c’est juste que la pression a été… trop forte. J’ai préféré sauver nos hommes.
    -Des blessés ?
    -Banania a un œil au beurre noir.
    -Ahahahah. Et ?
    -Tarot a pris un sale coup au bide. Bistouri s’en occupe là.
    -Fallait commencer par ça !

    D’après le doc, Tarot va s’en sortir. Fifi continue de me faire un rapport de la situation. En les cherchant, j’ai vu le grabuge du côté de la place des Tilleuls. S’il faut intervenir, c’est bien un endroit à notre portée. A l’écart des tensions principales, mais avec des objectifs de valeurs. Je pointe du doigt Fifi.

    -T’es un rapide. Rameute tous les officiers républicains çà et là et guide les vers la place des Tilleuls. Mène la charge. Je serai déjà sur place. Surin, passe au nord voir si tu peux dégoter des renforts côté Mairie. Même s’ils envoient trois gus, ça sera toujours ça de prix. Les autres, en position, attendez le signal de Fifi. Bistouri, tu prendras le commandement.
    -Je peux pas, faut que je m’occupe de Tarot.
    -Ouai, c’est vrai. Krueger, tu mèneras les gars.
    -Moi ?
    -Tu vas assurer. J’en doute pas.

    Je repars en vol, le temps d’un saut de mouche pour survoler la place des Tilleuls, me rendant compte alors que les manifestants comptent s’en prendre à la Banque. Je suis pas un fervent défenseur du système capitaliste qui broie les masses populaires tandis que les bourgeois s’enrichissent, mais je reste un Officier Républicain et l’attaque d’une banque, la défendre rentre dans mes prérogatives. Il faudra de l’argent pour réparer les dégâts d’aujourd’hui. j'atterris derrière les assaillants, proclamant d’une voix forte.

    -Office Républicain ! On ne bouge plus !

    Et ce faisant, je canalise des tornades de vent pour déstabiliser tout ce beau monde dans l’attente des renforts.



    Spoiler:
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  • Mar 24 Sep - 19:38
    Après l’effort de concentration conséquent que cela lui avait demandé, Xera prit un moment pour reprendre son souffle et faire passer un léger étourdissement, comme ceux que l'on peut avoir quand on se relève trop vite. Un homme moustachu coordonne les efforts des quelque courageux et solidaires qui œuvrent pour maîtriser les flammes restantes et apporter leur aide aux blessés. La rousse croit comprendre qu’il s’agissait d’un Officier Républicain en civil, qui avait infiltré le cortège, ou quelque chose comme ça. L’herboriste de Nareim prit le temps de contacter télépathiquement l’OR à la moustache fournie pour lui signifier qu’il pouvait orienter les blessés vers elle.

    - Officier, vous pouvez orienter les blessés vers moi, je me charge d’organiser les soins. Je suis facile à repérer.

    Xera conclut son message par une image mentale de sa personne, histoire d’être sûr qu’il oriente les blessés vers la bonne personne. Les volontaires, pour porter assistance aux blessés, semblent soulagés de constater qu’une véritable guérisseuse soit avec eux. Le ton professionnel et les directives claires qu’elle leur donne permettent petit à petit d’effacer le chaos des débuts de l'hôpital de fortune installé directement dans la rue. La clameur de la foule du cortège s’amenuise au fur et à mesure que les bougeoirs se vident des manifestants, le nombre des urgences médicales se met lui aussi à baisser, permettant à la demi-fae de s’intéresser à ce qui reste des derniers foyers d’incendie. D’après ce qu’elle peut observer une catastrophe a été évité, et cela tient presque du miracle maintenant qu’elle constate que le quartier tout entier est prêt à prendre feu avec ses ruelles étroites couvertes des restes des bougies de mauvaise qualité utilisé pour apporter un peu de lumière dans la pénombre urbaine.

    Quand elle estime que son expertise n’est plus nécessaire pour aider aux soins d’urgence, la rousse herboriste décide d’opérer un vol de reconnaissance pour apporter son aide aux courageux qui combattraient d'éventuels foyers d’incendie non encore maîtrisés. C’est ainsi qu’elle repère un groupe combattant des flammes qui s’élève le long d’un mur porteur des nombreux immeubles tenant, on ne sait comment encore debout. La façade menace de céder à tout moment, fragilisée par l’incendie. Xera, comprenant l’urgence, concentre sa mana le plus rapidement possible afin de créer un bloc de pierre qui vient épouser le mur en proie aux flammes afin d’étouffer ces dernières, mais aussi pour assurer la stabilité du bâtiment.

    Après ce nouvel effort magique la demi-fae retrouve le plancher des vaches, et reste le temps de s'assurer qu’il n’y ait pas des blessés sur place nécessitant des soins d'urgence. Quand la situation est finalement maîtrisée, c’est en marchant qu’elle prend la direction du centre-ville, quand elle rejoint l’artère principale, elle aperçoit la fin du cortège qui s'apprête à quitter définitivement le quartier des Bougeoirs. Décidée à connaître le dénouement de cette manifestation, elle presse le pas pour rejoindre la queue de peloton, convaincue que ses compétences n’ont pas fini d’être utiles.

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  • Mar 24 Sep - 20:50
    Verndrick et ses hommes furent de retour à temps pour voir la démonstration de magie du leader de la marche, une démonstration qui rendit l’espion inquiet. Une personne capable de conjurer une protection et une monture de nulle part prouvait de fait qu’elle était à prendre au sérieux. Son attention fut néanmoins détournée lorsque l’ombre d’un géant le recouvrit alors que celui-ci passait à côté de lui. Ce n’était pas la première fois qu’il voyait le soldat. En dehors de sa taille, ce qui le démarquait de la foule était aussi sa jupette, non son kilt qu’il semblait porter fièrement. Verndrick le suivit du regard et nota qu’il se dirigeait vers la Lieutenante de la troisième légion. Le constat le sortit de ses pensées et il lui emboîta les pas pour s’enquérir des nouvelles et prendre ses ordres.

    Il y avait encore quelques traces d’incendie du côté des Bougeoirs. Des civils hybrides étaient en colère et prêts à exprimer leur mécontentement de la façon la moins civilisée possible. Un nouvel arrivage de poiscailles que Verndrick avait manqué puis ignoré plus tôt promettait aussi son lot d’emmerdes. Et parce que les mauvaises nouvelles se déplaçaient tels des loups en pack, on l’informait aussi qu’il y avait une brèche dans le dispositif de sécurité et une partie de la foule avait envahi les Tilleuls.

    La Lieutenante de Hengebach, toujours fidèle à sa réputation d’efficacité, ne réfléchit pas longtemps avant de lui donner ses directives. Soutenu par une dizaine de Brisemurailles, il était chargé d’endiguer la brèche et d’assurer que la place des Tilleuls ne soit pas vandalisée… pas trop.

    Il y avait plusieurs approches pour prévenir ou limiter le chaos. Avec ses troupes, ils pouvaient combler les ouvertures et prévenir de futurs débordements. Mais ils ne pouvaient pas en même temps quadriller les Tilleuls et protéger les boutiques. La foule était trop nombreuse et il n’avait pas l’effectif pour accomplir simultanément les deux tâches. De plus, l’idée de défendre une position avec des manifestants à la fois en face d’eux et dans leur dos ne l’enchantait guère.

    Il chargea les cinq ombres sur les toits d’identifier les bâtiments à risque et de notifier ceux qui se faisaient attaquer. Avec le reste des hommes sous ses ordres, ils se frayèrent un chemin à travers la foule jusqu’à la place des Tilleuls. Leur déplacement en formation ne manquerait pas d’attirer l’attention, mais c’était voulu. Une fois sur les lieux, Verndrick fut informé qu’un groupe armé s’en prenait à un établissement de la Banque des Chaînes.

    Parfait, comme si la journée n’était pas déjà assez pourrie !

    Sans supervision, les manifestants allaient s’en donner à cœur joie pour piller les biens de ces riches qu’ils voyaient comme leurs oppresseurs. S’il décidait de défendre le bâtiment de la Banque, les criminels risquaient de s’attirer la sympathie de la foule et ils se retrouveraient très vite débordés. Bon, l’heure était à la diplomatie. Cela valait le coup de tenter une approche pacifiste avant d’avoir recours à la force. Les Brisemurailles se déployèrent autour de lui avec leurs boucliers brandis, soutenus par les ombres pour décourager sans violence tout acte de vandalisme. Ils avaient pour ordre de se coordonner afin de ne pas se disperser et faciliter un regroupement tactique si besoin. Verndrick, marchant à l’avant de ses hommes, usa de sa maîtrise de l’air pour faire porter sa voix. Il laissa sa magie se manifester en effluves bleus qui léchaient ses vêtements et son équipement pour attirer le maximum de regards.

    Je me nomme Verndrick Vindrœkir, aventurier et citoyen de notre chère République. J’ai reçu comme ordres d’appréhender et d’arrêter les immigrés shoumeiens ayant dévié du trajet prévu pour la manifestation et qui troubleraient l’ordre public.

    Il fit le tour de la place en jetant un regard froid aux manifestants occupés à retirer les scellés magiques et que ses hommes n’avaient pas encore atteints. Après une courte pause, la dureté des traits de son visage laissa la place à un sourire qu’il voulait chaleureux. C’était la partie décisive de sa stratégie.

    Mais je ne vois rien de tel ici. Je regarde autour de moi et je vois de fiers républicains et républicaines. Oui, être républicain n’est pas une histoire de race ou d’origine, ma famille elle-même remonte à l’ancienne Shoumei. Je vous trouve fiers, car vous représentez aujourd’hui les valeurs de droit et de liberté si chères à notre patrie. Que personne n’essaie de vous convaincre du contraire. Si vous pouvez marcher en nombre dans les rues de la ville, c'est parce que c’est votre droit. Vous êtes ici chez vous, et cette manifestation, c’est pour le rappeler aux dirigeants qui ont tendance à l’oublier.

    Pour beaucoup, le siège du pouvoir de Courage se trouve à la Mairie, même si nous savons tous qu’il est entre vos mains. Comme l’a dit Sire de Cypres, allez-y faire entendre vos voix. Ne laissez pas ce détour vous distraire de vos objectifs. Ne les laissez pas utiliser votre colère pour vous faire taire. Ils changeront l’histoire, parlant de la marche d’aujourd’hui comme une manifestation terroriste pour étouffer vos revendications. Il y a un temps pour toute chose. L’heure n’est pas encore à la révolte, faites-vous entendre. Rappelez à la Maire que contrairement au Reike qui s’approprie les terres des shoumeiens, La République s’est toujours évertuée à leur offrir une terre d’accueil. Vous êtes républicains, indépendamment de vos origines. Les seuls immigrés dont j’ai entendu parler sont sur l’Obssedra III. Ils n’ont pas besoin de votre soutien ici, mais plutôt à la Mairie et au Port.


    Il fallait maintenant qu'il s'assure de désolidariser les manifestants des agents du chaos.

    Quant aux fauteurs de trouble, ils profitent depuis le début de la manifestation pour avancer leurs intérêts au détriment des vôtres. Ils ont commencé en déclarant des incendies aux Bougeoirs. Ils continuent encore maintenant dans le centre-ville et détruisant les barricades pour provoquer le chaos et piller les Tilleuls. Ce ne sont pas des républicains, pas de vrais. Après leurs larcins, ils disparaîtront et laisseront les justes défenseurs de la liberté que vous êtes, être accusés de leurs méfaits et subir le contrecoup inévitable de l’OR.

    Citoyens et citoyennes, de la même façon que vous avez su faire preuve d’unité dans les Bougeoirs face à l’adversité pour limiter les dérapages, soigner les blessés et défendre le leader de Cypres. Je vous demande de faire pareil ici. Ne vous bousculez pas, aidez ceux qui sont fatigués ou indisposés. Dirigez-vous vers la Mairie et défendez nos frères et sœurs. Je me charge de couvrir vos arrières.


    Tout en parlant, il s’était rapproché du lieu du braquage que son unité avait repéré plus tôt. Il avait visiblement été devancé. Une ombre sur le toit lui expliquait en signant que l’officier était arrivé en volant et avait déjà mené une première offensive. Verndrick fronça les sourcils en reconnaissant Bremer. Il dissimula rapidement sa surprise et invita le capitaine d’un hochement de tête à soutenir sa stratégie. Ignorant pour le moment les criminels qui devaient se remettre de l’attaque de Bremer, il continua son discours à l’intention des manifestants.

    Contrairement aux apparences, nous ne sommes pas là pour protéger cette place, ses commerces ou même la Banque. Ça, c’est leur rôle,” dit-il en indiquant la milice privée à l’intérieur du bâtiment qui observait la scène.

    Notre mission ici est d’escorter et de défendre nos concitoyens participants à la marche. Mission que ces criminels menacent par leurs actes. S’ils réussissent, l’attaque sera mise sur votre dos. Ils ne nous laissent pas le choix.

    Il s’adressa aux hommes et femmes armés pour la première fois.

    Vous avez encore une chance de tout arrêter et de déposer vos armes. Si près de la Mairie, sachez que le Razkaal ne se trouve pas loin en hauteur. L’officier ici présent a aussi forcément fait appel à des renforts. Vous pouvez encore vous enfuir avant qu’ils n’arrivent.

    Il espérait avoir suffisamment calmé la foule afin qu’elle rejoigne le reste du cortège sans trop d’incidents. Il espérait au moins les avoir retournés contre les criminels ou tous autres perturbateurs éventuels afin qu'ils ne les aident pas. Comme les hommes sous ses ordres et probablement le capitaine, tous ses sens étaient en alerte. Il espérait… mais il cycla son mana en jetant un coup d’œil à Bremer, se préparant au combat si les braqueurs se montraient courageux.

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