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  • Dim 21 Juil 2024 - 14:41
    Sixte était encore abasourdi de ce qu’elle venait de faire. Ce qui était parfaitement idiot étant donné que cela faisait maintenant plusieurs semaines que cette idée avait germée dans son esprit. Tant et si bien qu’elle avait largement eu le temps de la tourner et la retourner dans tous les sens pour en analyser tous les tenants et aboutissants. Elle avait largement pu en noter les conséquences positives mais surtout les négatives, malgré ça, rien ne l’avait détournée de ce qu’elle avait décidé. Toutefois, songer à un plan et le mettre à l'œuvre étaient deux choses différentes. Ce plan là plus que les autres. Malgré les années, c’était toujours une sensation étrange que de savoir ce qui avait été prévu être mit à l'œuvre sans accrocs et dont, si tout continuait à se poursuivre en ce sens, le terme ne tarderait pas à arriver. La première étape, l'achat,  avait d’ailleurs été franchie avec succès. De manière plus ou moins honnête et légale. Deux qualités qui n’étaient pas franchement représentatives de sa personne.

    “Il n’y a que la République pour dégoter un butin pareil.” Ne put s’empêcher de songer Sixte alors que son paquetage, bien ficelé dans son dos et couvert d’une épaisseur de tissu qui le cachait à la vue des yeux curieux, l’empêchait de se déplacer aussi efficacement qu’elle l’aurait fait en temps normal. Son barda était léger, bien plus qu’elle ne s’y attendait, mais il était aussi extrêmement encombrant. L’espace d’un instant les convictions de la demi-ange vacillèrent. Aurait-elle dû viser plus petit ? Elle y avait songé. Pour bien des raisons une version plus petite aurait été mille fois plus adaptée mais Sixte était bien placée pour savoir à quel point ce qu’elle avait trouvé était rare -il suffisait de voir la somme qu’elle y avait laissé- tout comme elle avait une confiance aveugle en elle-même pour s'accommoder de la situation. Au moins pouvait-elle se vanter de cela ; être capable de s’adapter aux plus imprévisibles des situations. Comme être clouée au sol par une paire d'ailes. C’était une ironie crue, si l’on omettait que les ailes étaient chargées sur son dos et non reliées à ce dernier. Sixte se contenta donc de louvoyer parmi les quelques passants de cet fin d’après-midi, pestant de temps à autre qu’elle serait déjà parvenu à bon port si seulement les toits étaient un chemin envisageable.

    Lorsque Sixte arriva enfin devant les grandes grilles du domaine Goldheart, le ciel n’était plus qu’un camaïeu de rouge et d’ocre parsemé de nuages d’un orange si vif que c’en était presque surnaturel. En face d’elle, les jardins étaient encore balafrés par la guerre alors que seulement quelques mois auparavant, lorsqu’elle avait tenté d’assassiner Soren, ils étaient sans nul doute les plus beaux de Liberty. Aujourd’hui ils n’étaient plus qu’un vaste champ boueux où les impacts de débris étaient encore visibles. Dans un grincement presque sinistre, le portail s’ouvrit et Sixte s’y engagea sans plus de cérémonie. Elle suivit les reste d’un chemin jusqu’à la maison qui tenait plus du manoir voire même du château, en vérité. Lui aussi avait été amoché par la bataille, remarqua-t-elle.

    Ce fut une vieille femme qui ouvrit la porte à Sixte lorsqu’elle fut annoncée et aux vues du regard assassin qu’elle lui lança, elle l’avait aussi bien reconnu que Sixte venait de le faire. Cette femme était celle qui l’avait prise pour une domestique, la même qui l’avait conduite droit dans les appartements de Soren. Elle lui avait facilité la tâche et en avait sans doute payé les conséquences. Sa présence ici était même surprenante.

    - J’ai prévenue de mon arrivée. Tout du moins, elle avait envoyé un courrier informant Soren qu’elle attendait de lui qu’il obtempère, comme il le lui avait promis l’année passée.

    - Vous patienterez dans le salon des invités. Grinça la vielle femme en s’effaçant pour la laisser entrer. Dans un silence aussi lourd que du plomb, elle guida la sang-mêlée jusqu’au petit salon.

    - Est-il ici ? Demanda Sixte.

    Une paire d’yeux, chargés de venin, lui fit comprendre qu’elle n’aurait pas plus d’information. En retour, l’elfe haussa les épaules ; la patience, elle en avait à revendre.
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    Soren Goldheart
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  • Mer 31 Juil 2024 - 12:59
    Les ailes du renouveau
    feat. Sixte

    Les ailes du renouveau | Soren Separa13

    Abandonner sa villa avait été un songe réel pour Soren. Malgré toutes les années d'efforts et d'investissements entrepris en celui-ci, vivre à Courage fut envisageable après la catastrophe qui avait frappé Liberty, ou au moins changer de demeure pour préserver sa sécurité. Cependant, sa nomination au poste de Vice-Président, sous sa plus grande surprise, qui plus est par Falconi Genova qui n'avait absolument aucun affect pour lui et pire, dont la vie avait été ruinée par Mirelda-même avait modifié quelque peu la route qu'il envisageait d'emprunter. Non, il ne se retirerait pas de la vie politique pour élever ses gamins et se concentrer sur sa passion initiale qui était la recherche scientifique, oui, il cédera à sa soif de pouvoir, vague réminiscence d'une jeunesse vécue dans l'ennui et l'indifférence générale.

    Bon ou mauvais choix ? Il n'y avait pas de temps pour la rumination. Ses économies fondaient comme neige au soleil alors qu'il investissait pour entreprendre des travaux de grande envergure afin de restaurer la superbe de sa demeure. Investissement aussi dans sa santé, qu'il avait décidé de prendre en main - ironique, pour un homme issu de ce domaine, que de ne pas prendre soin de lui - afin d'endosser ses nouvelles responsabilités et de s'afficher sous son meilleur jour en toute circonstance. Il croulait sous le travail, mais ce fait était plutôt habituel ; moins habituel était sa réduction de consommation de stupéfiants, les différents thérapeutes de médecines alternatives qui défilaient pour prendre soin de son corps meurtri, le calumet de la paix qu'il s'était fabriqué lui-même afin de fumer de nouvelles herbes aidant à sa détente, un peu moins agressives pour ses neurones. Quoiqu'il ne se privait pas de temps en temps d'une piqure de ses propres créations pour revivre l'euphorie temporaire qu'elles procuraient.

    Tout coulait à peu près de source jusqu'à cette gênante, importune lettre reçue de la part de sa comparse d'enquête Sixte. Comme promis l'année passée. Les yeux plissés et les lunettes sur le bout du nez, Soren se doutait un peu vaguement du sujet dont elle parlait, mais son esprit bouillonnait de questions.

    Olga, la vieille femme qui avait fait rentré Sixte pour la première fois dans le manoir en tant qu'assassine de son employeur, vint prévenir l'ange de la présence de l'elfe dans le salon des invités. En la regardant croulante sous le poids des années, Soren se demandait s'il ne l'avait pas gardé par pitié, miséricorde ou paresse de recruter une autre bonne à sa place. Elle avait mis sa vie en danger. Mais elle était fidèle, efficace pour gérer le personnel et il était à peu près sûr que son travail était la seule chose qui la maintenait en vie. Sa mansuétude se développait à mesure qu'il vieillissait et l'ange égocentrique n'aimait pas trop ce trait qu'il gagnait.

    Quelques instants après, il apparaissait dans le couloir situé en hauteur du salon. Il se pencha sur la balustrade, toisant Sixte d'en-haut, mais surtout la cargaison relativement grande qu'elle trimballait avec elle, cachée sous quelques fines couches de tissu.

    "Je me crois débarrassé des fantômes du passé, mais ils reviennent me hanter." Il prit une inspiration de sa longue pipe de bois. "Les sommes touchées après l'enquête t'ont pas suffi pour arrêter de courir dans mes pattes ?"

    Ses yeux dorés se portèrent sur le paquetage amené par celle-ci. La forme était fâcheusement familière.

    "Je ne suis pas sûr que ta présence ici soit plaisante pour moi", dit-il en se décidant à emprunter les marches. "Qu'est-ce que tu m'amènes ?"

    Oh, il savait ce que c'était, il savait pour quoi, il se doutait. La lettre confirmait le tout. Mais il devait l'entendre de la bouche de la blondasse, voir de ses yeux ce que le sombre tissu masquait.




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  • Mer 7 Aoû 2024 - 22:56
    Cette pièce avait quelque chose de Melornois. Ou c’était seulement cette richesse qui renvoyait Sixte à un passé qu’elle n’était pas capable d’oublier. Assise sur le divan qui  semblait vouloir l’avaler dès qu’elle y laissait tout son poids, elle regarda la vieille femme refermer les portes. En tendant l’oreille, elle l’entendit monter les marches précipitamment. Bifurquer à gauche. Soren n’avait donc pas changé son bureau de place, constata la demi-sang. Stupidité ou assurance, il n’y avait qu’un pas entre les deux mais elle se garda bien d’en faire commentaire, même plus tard. La sécurité de Soren n’était peu ou prou importante, tant qu’il restait en vie suffisamment longtemps pour lui greffer une paire d'ailes dans le dos.

    Le bruit des pas se multiplia, le bruissement d’une paire d’aile lui parvint. La vieille femme avait enfin atteint sa cible et en moins de temps qu’il ne fallut pour le dire, Soren s’avançait à la balustrade d’un balcon que Sixte n’avait même pas remarqué jusque là. Lentement, ses yeux se levèrent en direction de l’ange dont elle jaugea les traits de là où elle était. Il se portait visiblement bien pour quelqu’un qui avait perdu l’un des derniers membres de sa famille, ainsi qu’un ami. Peut-être un mentor. La jeune femme ne se serait pas vanté de connaître la relation qui l’unissait à Zelevas, elle s’en fichait à vrai dire. Son seul plaisir était que Zelevas vivrait les dernières années de sa vie dans une souffrance innommable. Sans doute n’y survivrait-il pas. Peut-être était-il même déjà mort. Elle regrettait seulement que Mortifère ne l’y ait pas accompagné.

    Un sourire fendit son visage lorsque Soren prit la parole. Sa langue n’avait rien perdu de son tranchant et Sixte soupçonnait même que sa présence aux côtés de Falconi ne fasse que l’affuter d’autant plus. L’espace d’un instant, elle se demanda qui aurait pris sa place si d’aventure elle l’avait mit à mort comme il lui avait été demandé. Peut-être Rockraven. A sa question, elle passa les doigts sur le paquetage qu’elle avait déposé à ses côtés, appuyés contre le bras du canapé. Son sourire se fit plus féroce et après avoir laissé un silence planer quelques instants, elle se leva, le museau toujours levé vers le balcon où se trouvait le jeune homme. Les dieux lui en soit témoins, elle rêvait de l’en faire tomber. A la place, elle se borna à lui  sourire.

    - Vous conviendrez qu’il existe de pires fantômes que le mien. Oh oui, bien pire. - Ce sont précisément ces sommes qui m’amènent aujourd’hui. Les quantités d’or qu’il avait déboursé pour s’offrir ses services étaient pour le moins faramineuses, si bien que même après l’achat des ailes il lui restait encore de quoi vivre confortablement. Ce qu’elle n’envisageait bien évidemment pas. - Mais je crois que vous ne détestez pas m’avoir dans vos pattes, le taquina-t-elle, - Vous ne m’aimez peut-être pas mais je suis utile, et vous aimez les outils efficaces. J’me trompe ? Non elle ne se trompait pas, tout comme elle était certaine qu’il n’hésiterait pas à se débarrasser d’elle si par malheur elle se trouvait sur sa route. Quoi qu’il fallait encore qu’il y parvienne ; Sixte n’entendait pas laisser qui que ce soit lui ôter la vie sans lui arracher quelque chose en retour.

    L’elfe contourna le canapé pour se tenir aux côtés des ailes dont la taille était presque similaire à la sienne. Ses doigts coururent sur le tissu rugueux qui faisait office de protection puis sur les liens qui le gardait fermé. Lentement, comme l’on déferait le corsage d’une amante, elle les délaça.

    - Oh croyez-moi, elle le sera. Souffla-t-elle plus pour elle-même que pour rassurer le jeune Goldheart. Lorsque le dernier lien fut défait, la protection glissa comme la jupe d’une putain pour rêvéler une paire d’aile aussi grande que magestueuse, d'une beauté outrageuse. D’un blanc éclatant, elles semblaient réverbérer le moindre soupçon de lumière qui entrait dans la pièce, se reflétèrent dans ses prunelles bleus dorées. - Lors de notre première rencontre, vous m’avez dit être capable de faire repousser mes ailes. J’ai décidé de vous faciliter la tâche. Dit-elle. - Greffez-moi celles-là.  
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  • Mar 27 Aoû 2024 - 21:11
    Les ailes du renouveau
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    La réplique tranchante comme un couteau. Soren sentit le coin de sa lèvre tressaillir sous les paroles quelques peu sarcastiques, mais diablement vraies de Sixte, qui le perçait de ses yeux vert d'eau.

    "J'apprécie les outils efficace, Sixte. Mais je sais voir aussi les gens autrement que comme des pions ou des outils, ne me fais pas paraître pour un Diable. Ce serait un blasphème."

    Il lui sourit tandis qu'il s'approcha d'avantage du petit salon des convives, croisant les bras. Il fit un petit signe du menton à Ignis, le jeune homme fraîchement recruté qui avait une tendance hyperactive et ne savait jamais où se foutre dans ce manoir tant il y avait à faire en même temps, partout, tout le temps.

    "Apporte-nous du café kyoujien. Corsé."

    Soren ne saurait dire pourquoi, mais il sentait qu'ils allaient en avoir besoin, Sixte et lui.

    Oh mais qu'il était loin d'imaginer la suite. Le tissu sombre et rugueux, paquetage soigneusement emballé aurait pu contenir n'importe quoi : une superbe arme, une relique mythique, une statuette, un artefact magique...

    Des ailes d'anges originelles.

    Elles étaient d'une beauté à couper le souffle. Si bien qu'effectivement, Soren eut le souffle coupé et rappela Ignis.

    "Tu ramèneras du cognac", lui ordonna-t-il d'une voix rauque.

    Tel un scientifique étudiant une toute nouvelle chose de ce monde qu'il pensait connaître sous toutes ses coutures, Soren s'approcha un peu plus et examina les sublimes atouts angéliques. Du bout d'un doigt, il en effleura une plume, retirant immédiatement sa main ; elle irradiait d'une magie très ancienne, quelque chose que lui-même ne ressentait pas, de son sang-mêlé. C'étaient là des ailes d'un ange qui dataient de la création-même de cette race, intactes, leur magie les ayant protégées et du temps, et manifestement bien entretenues.

    "Où t'es-tu procurée ça ?" demanda Soren d'un ton sec. "Tu ne les aurais quand même pas... arrachées ?"

    Son œil attentif observa leur point d'accroche : une coupe nette, impeccable. On aurait pu croire qu'elles étaient une reproduction si le Vice-Président ne sentait pas au plus profond de son cœur que celles-ci avaient appartenues à quelqu'un.

    "Non, la coupe est propre, effacée. Lointaine." Il marmonnait pour lui-même avant de toiser Sixte. "Autant j'apprécie mener des expériences et faire progresser sans cesse les sciences médicales, autant je suis devenu Vice-Président entre-temps." Il se pencha pour parler plus doucement. "Si l'obtention de ces merveilles a été faite de manière fallacieuse, je ne veux aucunes retombées sur moi et ma réputation, blondasse."

    Ignis apporta presque en courant la bouteille, la main impeccable, le plateau droit comme l'horizon. Il posa les deux verres, s'immobilisa quelques instants, fasciné par les ailes. Un petit "tsk" de son patron le chassa après avoir rempli les verres, l'un qui fut but cul sec par le demi-ange, appréciant la brûlure dans la gorge. C'était moindre comparé à ce qui l'attendait.

    "Je vais être honnête avec toi, Sixte : j'ai su faire repousser des membres qui étaient déjà présents au sein d'un corps initialement. Ce sont des magiciens et des chirurgiens qui ont procédé à la chose sur moi. J'ai déjà greffé des organes, certes, participé à des opérations diverses et variées, complexes, se jouant parfois au millimètre comme relier des nerfs. La magie et les mains de fée d'un expert savent faire bien des choses. Mais greffer deux membres complets, naturels, dont le mouvement-même de ceux-ci sont reliés à tout un système nerveux qui a dû complètement s’amoindrir en toi à force d'avoir été privé de leurs fins..."

    Il se pinça les lèvres, l'air agacé.

    "Quand bien même j'y arrive avec mes meilleurs spécialistes de Good Omens, je ne sais même pas si tu parviendras à les déployer, encore moins à les faire battre. Voler, j'en parle même pas puisqu'il faudra que t'apprennes." Il saisit une rémige primaire pour déployer une des ailes : état parfait. "Quelle chance aussi qu'elles soient adaptées à ta taille. L'ange qui devait les avoir n'était sûrement pas très grande."

    Ses yeux dorés parcoururent le plumage : rémiges secondaires et tertiaires en bon état, tectrices primaires légèrement abîmées, alule amoindrie, scapulaires un peu faiblardes.

    "Je vais devoir examiner si les os à l'intérieur sont exploitables, mais aussi si tu possèdes encore les muscles permettant aux ailes de battre, qui sont les muscles alaires qui s'insèrent sur le sternum renforcé." Faisant un bref signe de la main pour lui épargner trop de charabia technique, il planta ses yeux dorés sur elle et ses deux têtes de moins. "Je ne te garantie pas la survie pour cette greffe, Sixte. Le risque zéro n'existe pas pour les opérations, et même si tu te réveilles fraiche comme un gardon, ton corps pourrait rejeter les ailes... ou l'inverse. Putain, mais ce sont des vraies ailes d'anges..."

    Il n'en avait jamais vues encore, hormis les siennes qui étaient largement sublimées par la magie.




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  • Mar 3 Sep 2024 - 19:40
    Sixte jubilait et ne s’en cachait pas. Le sourire satisfait qui faisait se tordre sa bouche en un sourire espiègle en était une preuve à lui seul. Les gens comme Soren était toujours difficile à surprendre, encore plus à laisser bouche bée et elle y était parvenue. Il fallait dire que sa trouvaille était pour le moins peu commune. Même elle n'avait su quoi dire lorsque son regard s’était posé dessus. Seul son esprit avait été capable d’articuler plus un besoin qu’une pensée : elles devaient être à elle. Qu’il s’agisse d’un pur instinct ou de la capacité magique de ces ailes à attirer quelconques anges et demi-anges à s’y intéresser, Sixte les avait achetés à un prix faramineux sans même savoir si cela conviendrait. Pourtant pas d’une nature à agir sur un coup de tête, elle s’était elle-même surprise mais à chaque fois qu’elle posait les yeux dessus, elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle avait fait le bon choix.

    Ses convictions vacillèrent légèrement, cependant, lorsque Soren évoqua toutes les difficultés de l’entreprise. Mesurer les risques d’une telle opération avait été compliqué pour Sixte qui n’avait jamais eut l’occasion d’y assister. Pour autant, elle n’avait pas dépenser autant d’argent dans le seul but d’accrocher la paire d’elle au mur de la vieille maison abandonnée qu'elle squattait actuellement et quelque chose lui soufflait que Pancrace ne serait pas particulièrement partant non plus pour s’en servir de décoration dans son salon. En outre, leur place était dans son dos, de gré ou de force.

    - Croyez le ou non, mais je les ai obtenus de manière totalement légale. A quelques détails près. Mais rien qui ne puisse vous inquiéter. Ni moi d’ailleurs. Dit-elle en faisant tournoyer le cognac dans son verre pendant que Soren était encore en train de mirer les ailes comme s’il s’agissait de la première merveille du monde. - Pour ce qui est du vendeur … C’est une longue histoire sans intérêt et qui vous coûterait probablement une nouvelle bourse alors il vaut encore mieux ne pas savoir.  Levant son verre, elle put une petite gorgée avec délectation.

    En ce moment, Sixte avait le vent en poupe. Ses affaires marchaient plutôt bien, son compte venait de prendre un sacré coup mais il était toujours bien garnis, sa relation avec son officier d’amant se déroulait parfaitement. Il ne manquait plus que cette paire d'ailes pour parfaire le tableau qui, de l’avis du Golheart, semblait bien plus obscure qu’elle ne l’avait imaginé.

    - Vous n’avez qu’à me voir comme une expérience. Dit-elle en haussant les épaules. - Et puis ce n’est pas comme si je n’avais jamais possédé d’ailes. J’ai porté les miennes pendant plus de deux cents ans. Bien qu’elles n’aient guère été plus que des poids mort avant qu’on ne les arrache.  Ses narines frémirent à la mention de se souvenir et d’un pas léger et silencieux elle approcha de la grande paire. - La première coupe qui m’a été faite n’était pas nette mais j’ai passé ces dernières années à faire… Reprendre les plaies et les moignons. C’était d’abord par souci d’esthétique et de gestion de la douleur, mais je pense que cela pourra vous faciliter la tâche. Du reste, je saurais m'accommoder des risques. Rien ne sera pire que de les arracher à vif de toute façon quant à leur fonctionnement… Si j’ai appris à vivre sans, je réapprendrais à vivre avec. Ses doigts passèrent sur les plumes immaculées qui se nimbait d’or à cause de l’éclairage dans la pièce.

    Contournant le jeune homme mais également son paquetage, Sixte alla s’installer lourdement sur le canapé tout en prenant une nouvelle gorgée d’alcool.

    - Le risque zéro n’existe pas, entendu. Tant que je ne meurs pas. Là, j’admet que ce serait problématique et pas seulement pour moi. Plus une constatation qu’une menace. - Moi j’ai confiance en vous, faites en de même. De toute façon, elle n’avait pas d’autres alternatives que de s’en remettre à lui.

    D’une traite, elle termina son verre à son tour puis demanda :

    - Alors , quand est-ce qu’on s'y met ?
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  • Dim 29 Sep 2024 - 20:40
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    "Une longue histoire qui vous coûterait une bourse", non mais pour qui elle se prenait ? Soren la dévisageait sans laisser cependant aucune émotion être traductible sur ses traits d'éphèbe. Il voyait bien que l'elfette baignait dans une aura de satisfaction et de victoire, le sourire aux lèvres. Sourire qui lui échappera bien vite quand le scalpel de l'ange viendra trancher sa délicate peau pâle.

    "Avoir porté des ailes qui n'étaient pas fonctionnelles te vouera donc à un ré-apprentissage. Je me porterais presque garant si l'opération se déroule bien et que je t'appréciais un peu plus". Il avala le fond de son cognac cul sec, un rictus clairement moqueur collé au visage. "Arrachées à vif ? Oh, ma pauvre. Au moins, j'aurais le loisir de t'épargner cette douleur."

    Dans l'esprit de Soren, les rouages se mettaient déjà à tourner : la seule fois où cette opération avait été menée, c'était sur lui, maintenu à demi-éveillé et éprouvant une douleur à s'en déchirer les cordes vocales puisque le sommeil impliquait sa mort, entouré des meilleurs experts en physionomie angélique de la République et deux chirurgiens renommés. Sans compter les quatre ou cinq guérisseurs qui recollait ses nerfs, ses os, son système sanguin veine par veine, fibre par fibre... Tous ces souvenirs lui donnèrent tout à coup une chair de poule infâme qu'il ne chercha guère à réprimer.

    "Je ne peux pas garantir ta survie, Sixte, mais je tâcherai d'éviter au mieux ton décès. Si tout se déroule mal, tu oublies tes ailes et je te réveille. J'imagine que ta vie compte quand même plus que de pouvoir voleter entre les toits et côtoyer les nuages, aussi désirable cela soit-il."

    Good Omens était devenu un empire depuis. Il possédait dans son entreprise d'excellents sujets qui sauront l'épauler.

    "Je vais me charger personnellement de ta greffe", dit-il en s'asseyant, contemplant d'en bas la blonde et les ailes à l'éclat agréablement doré. Comme les siennes. "Je veux dire... je superviserai tout. Je ne suis pas le meilleur chirurgien ni le plus pointu des physionomistes, mais je veillerai à ce que tout se déroule au mieux et à établir un plan d'opération."

    Il sera surtout son procureur de narcoleptiques pour éviter que la bougresse souffre autant qu'il ait souffert. Il ne souhaitait sincèrement à personne une telle douleur.

    "Laisse-moi deux à trois jours pour réunir mes meilleurs éléments et dresser le plan." Délai hyper court. La folie de l'opération à venir galvanisait l'homme de science qu'il était ; et puis, il s'en foutait un peu, si elle y passait. Quoique...

    Le plus important demeurait de réussir de ses mains une telle greffe pour asseoir une nouvelle avancée scientifique et médicale. D'ailes qui ne sont même pas celles de leur propriétaire ! En vérité, c'était même un peu dingue de croire une seule seconde que ça fonctionnerait, qu'elles pourraient battre, que le corps hybride d'une elfe-ange accepterait des membres d'une telle pureté...

    Bref, une dinguerie que Soren était très clairement motivé à tenter, au milieu du chaos de sa vie de Vice-Président qui ne laissait plus place aux expériences.

    "Tu peux loger dans une des chambres d'amis ou aller vagabonder où tu veux", dit-il en se relevant. "Sois simplement là quand je te contacterai par télépathie, à jeun et en pleine forme si possible. Préserve-toi les prochains jours, mange bien, bois beaucoup, repose-toi... si tu tiens à ta vie, quoi."

    Il haussa les épaules et se détourna d'elle, tandis qu'il initiait déjà le contact télépathique à quelques collègues.




    Les ailes du renouveau | Soren C6ROr9z
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  • Dim 6 Oct 2024 - 20:49
    Sixte n’avait jamais été d’une nature obéissante, tête brûlée, elle aimait faire selon ses envies et ses idées. Toutefois, une fois n’est pas coutume, elle nota les conseils de Goldheart et se garda bien de l’envoyer sur les roses. Toute nonchalante qu’elle était, elle ne pouvait nier le véritable coup de poker qui était en train de se jouer et si elle était grisée à l’idée de faire un pied de nez à la vie ainsi qu’à ceux qui l’avait jeté plus bas que terre, elle ne l’était pas suffisamment pour ignorer dans quoi elle mettait les pieds. Mais elle refusait ne serait-ce que de laisser la place à la peur, auquel cas la raison reprendrait le dessus, manquerait de lui faire faire machine arrière et réduirait tous ses efforts à néant. Plutôt mourir que de voir son entreprise gâché par quelque chose d’aussi futile que la crainte.

    — Bien, si mon corps ne le supporte pas, alors on abandonnera. Finit-elle néanmoins par consentir après avoir réfléchi quelques instants. — Mais j’entends bien survivre à cette opération. Et la terminer avec ces maudites ailes dans le dos. L’univers me dois bien ça. Grogna-t-elle plus pour elle que pour lui.

    Sixte se tourna finalement vers les ailes dont le blanc éclatant lui donnait presque envie de plisser les yeux, et passa les doigts sur les plumes douces. Elle n’aimait guère l’idée de les laisser ainsi chez Soren, mais il valait sans doute mieux qu’il sache sur quoi il allait travailler et de toute façon, elles n’auraient fait que l'encombrer.

    — Je pense qu’il vaut mieux que je loge ailleurs. Dit-elle, ne détournant les yeux des ailes qu’au bout de plusieurs longues secondes. — Je crois entendre vos enfants à l'étage. Je ne pense pas qu’ils soient ravis de tomber sur moi au détour d’un couloir. Non ? Un demi-sourire amusé souleva le coin de ses lèvres. — Et soyons honnête, je ne suis pas certaine que ni vous, ni moi n’ayons envie de risquer un tête à tête au petit déjeuner.

    Elle lui glissa un clin d'œil moqueur avant de détourner de son nouveau trésor pour avancer vers la porte.

    — Je vous dis à bientôt Soren et… Sa main se referma sur la poignée. — Je crois qu’un “merci” est tout de même de mise. Sans demander son reste, elle s’éclipsa.

    Comme elle l’avait promis, Sixte resta dans les environs de la Capitale. Nombre de ses contrats furent reportés, d’autres refourguer à certaines de ses connaissances ; elle préférait encore les perdre que de ne pas pouvoir honorer les missions qui lui étaient confiées. Du reste, elle fit ce qui lui avait été demandé, elle resta aussi sage qu’elle le pouvait et se contenta de déambuler dans les rues tout en mourant d’ennui. Sa vie se résumait désormais à l’attente, longue et interminablement ennuyeuse. Jusqu’au jour où, enfin, le signal lui fut donné.

    Sixte était rapide, mais son trajet jusqu’au domaine des Goldheart le fut tout particulièrement. Trop reposée, en manque cruelle d'activité physique et le ventre grondant sa désapprobation, elle se présenta à nouveau à sa porte.

    — On m’a fait mand… Commença-t-elle avant d’être interrompue.

    — Oui, vous étiez attendu. Entrez.

    Mais l’elfe resta immobile, sur le pas de la porte. La maison, soudainement, lui donnait l’impression d’une bouche béante prête à se refermer sur elle pour plus jamais ne l’en laisser filer.

    — Vous venez ? La pressa la voix dans l’entrée.

    Sixte prit une grande inspiration puis fit un pas en avant.

    — Ouais…

    Et disparut derrière la porte.
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  • Lun 21 Oct 2024 - 22:59
    Les ailes du renouveau
    feat. Sixte

    Les ailes du renouveau | Soren Separa13

    Un merci n'aurait su soulager la montagne de travail qui avait enseveli l'ange en l'espace de quelques pauvres phrases échangées autour de son sofa d'accueil et d'un tissu sombre abritant un démon à vaincre.

    Il lui fallut mobiliser ses meilleurs atouts issus du réseau Good Omens. Certains n'étant pas disponibles dans des délais aussi serrés, parfois trop loin de Liberty, parfois tout simplement déjà occupés jusqu'à ne pas pouvoir dormir avant que l'aube ne se lève, l'or et la réputation du Vice-Président servit à amener les esprits affutés en manque de piécettes, de positionnement politique, etc, mais il y avait aussi les scientifiques, les vrais. Les hommes et femmes de science, la curiosité insatiable, l'envie de marquer l'histoire par une prouesse chirurgicale. Quelques mages aussi, bien sûr. Que serait la médecine sans la magie dans le Sekai ?

    Soren avait pris le temps d'étudier attentivement les ailes. Leur positionnement devrait bien tomber dans le dos de Sixte. Seraient-elles capables de porter son corps ? Sûrement. Le gabarit correspondait. Il avait réfléchi à l'opération, encore et encore. Dressé un plan. Épaulé de ses collègues, ils avaient étudié la marche à suivre et l'avaient apprise par cœur.

    Tout le monde attendait la patiente le jour J. Aussi bien pour s'essayer au jeu du scalpel que pour mettre sa magie au contact de celle, ancestrale et mystique, d'ailes angéliques. La salle d'opération avait été dressée dans une partie du laboratoire de Soren. Elle apparaissait comme un autel du supplice, mais richement décoré ; la pièce étant emplie de tables en noble bois couvertes d'outillages de laborantin, de potions, de décoctions qui attendaient d'être bues, de mixtures à moitié finies... Le matériel médical était empilé ça et là, des serviettes - propres ! - par-dessus d'autres, une scie, des outils de précision, des aiguilles, du fil à coudre...

    "Votre patiente est arrivé, monsieur le Vice-Président."
    "Qu'est-ce que tu attends ? Fais-la descendre. Le temps tourne."

    Les présentations se feront directement sur le lit d'opération. L'ange était un homme occupé et il avait suffisamment perdu de temps sur cette affaire : encore de longues heures d'opération les attendaient tous.

    --

    Sixte descendue, ils s'étaient tous sagement présentés.
    "Oryn Eranthe, chef de service en chirurgie surnaturelle à l'hôpital ...
    Eloa Li, son assistante, externe en ... de l'hôpital ...
    Mavros Caytle, mage soigneur de la compagnie ...
    Nefeli, physionomiste à l'université ...
    Raden Xerxes, docteur en ... j'ai notamment publié dans la revue scientifique ..."


    Bref, ils étaient dix, Soren compris. Celui-ci attendait patiemment, une seringue à faire cauchemarder un vrai homme du Reike dans la main.

    "Sixte. Je te sens ravie d'être entourée de l'équipe d'experts que j'ai exclusivement réunie pour toi en ce jour." L'elfe se fit installée avec l'aide des assistants sur le lit central à la pièce, pour le coup rendu confortable malgré l'étrange courbe qu'il avait. "J'espère que tu as bien suivi mes instructions. L'opération risque d'être un peu longue."

    Le lit central était relevé sur l'avant de manière à ce qu'une fois installée, le menton de Sixte repose sur un coussin creux et son dos soit présenté aux médecins dans une courbe l'arrondissant légèrement, colonne vertébrale saillantes. Les bras reposaient de parts et d'autres : ses omoplates ressortaient à l’œil nu ainsi.

    Soren s'approcha d'elle, tandis que tous les yeux la fixaient avec une énorme incertitude plus ou moins bien masquée.

    "Je vous souhaite un doux sommeil, ma chère", lui dit-il d'une voix très basse et agréable tandis qu'il enfonçait son aiguille à la jonction de l'avant-bras et du bras, sur une veine intérieure. "Si on ne se revoit pas tous les deux ailés dans cette réalité, ça sera dans l'au-delà."

    Elle était déjà partie dans les vapes avant d'entendre la fin de sa vacherie, qui fit tantôt sourire, tantôt hausser haut les sourcils.

    "Ne vous inquiétez pas, nous sommes... amis". Le Vice-Président reprit de la contenance, enfilant ses gants. "Mesdames, messieurs... pour la science !"

    --

    Une goutte de sueur glissait de sa tempe pour rejoindre la myriade liquide au bas de son visage. Il essuya sa peau irritée pour la vingtième fois sur le tissu de sa blouse, sur son épaule.

    Le temps filait à une allure dingue. Tout s'était à peu près passé comme prévu jusque-là : Sixte endormie, la chair avait été ouverte, les muscles écartés, l'hémorragie contrôlée. Les moignons qui lui restaient étaient infâmes, si mal formés que Soren avait ordonné leur exérèse pour une reconstitution osseuse propre.

    Et encore du temps perdu.

    Ils avaient déjà fait une très courte pause. Le demi-ange ne voulait pas s'arrêter : il était enfin au point culminant. Le début de la première greffe.

    Soufflant, il s'assied quelques secondes. Il contemplait alors la paire d'ailes déballées, attendant sagement au pied du lit/table d'opération.

    "Elles sont magnifiques", souffla Nefeli. "L'humérus a été parfaitement préservé. Cette courbure entre le carpien et le 1er doigt... une telle conservation est incroyable."

    Le Vice-Président ne pouvait qu'approuver, alors qu'il se piquait avec sa potion de surpuissance pour faire appel à sa magie lumineuse et le soin associé. Du feu lui courut dans les veines tandis qu'il fut pris de spasmes, les pupilles dilatées comme celles d'un chat en chasse. On distinguait à peine le jaune de ses iris.

    Il se releva alors, avant de prendre dans ses mains une première aile, la tâchant de sang hybride.

    Vision d'horreur. Des cris de nouveaux-nés. Une voix sinistre déformée, démoniaque. Celle d'un titan. Colossale. Des terres survolées, l'horizon parcouru. De la souffrance. De la douleur. Un supplice. Une séparation.

    Soren manqua de lâcher le membre, respirant bruyamment. Oh putain, pensa-t-il alors qu'il entendait son cœur battre dans ses tympans. Ses collègues l'observaient. Les ailes étaient-elles maudites ? Non, il l'aurait senti. Tous, ils le sauraient. Il se jouait là une magie différente. Soren sentait un horrible malaise en lui, tel qu'il en aurait dégueulé s'il n'était pas maintenu sous l'adrénaline.

    Il avait envie de battre des ailes, de conquérir le monde.

    "Ça va, vous occupez pas de moi", maugréa-t-il en amenant l'aile jusqu'à la table d'opération. "J'ai des visions. La potion fait trop effet."
    "Ce ne serait pas lié à ta nature demi-angélique ?"

    Soren contempla Viltarin, spécialiste de l'anatomie des anges. Expert parce qu'il en avait disséqués plein, encore et encore, et encore, et encore... il connaissait la race sûrement mieux que le Vice-Président lui-même.

    "Ça n'a pas de sens", répondit celui-ci en plaçant l'aile correctement par rapport à la jonction entre l'omoplate, la colonne vertébrale et l'épaules dénudées de peau de Sixte. "Je ne crois que ce qui est démontré. Les hypothèses fantasques, c'est pour la recherche, pas pour la pratique."

    Et alors qu'Oryn et son assistante joignaient leurs mains de chirurgiennes à celles, nimbées de magie lumineuse, de Soren, un vif éclat les éblouit tous. Le corps de Sixte tremblotait et l'aile se déploya toute seule. Le Vice-Président sentit ses mains brûler tandis qu'il était assailli de nouvelles images.

    Des champs de bataille. Cette voix lugubre. Un appel.

    Le ralliement des anges.




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  • Lun 28 Oct 2024 - 12:50


    J'imagine que ta vie compte quand même plus que de pouvoir voleter entre les toits et côtoyer les nuages, aussi désirable cela soit-il.

    Les mots ne lui avaient pas été adressés. Ils n’avaient pas été pour elle—et quand bien même ils l’auraient été, et quand bien même elle aurait voulu y croire, Siame n’avait jamais pu se résoudre à véritablement accepter la perte de ses ailes. Elle le disait pourtant, devant le reste du Monde : “j’en ai rien à foutre”, et qu’est-ce qu’était qu’un mensonge de plus lorsqu’elle avait passé toute sa vie à se mentir à elle-même ? À chasser toute forme d’envie ou de désir loin, très loin, car ça n’avait jamais été la raison de sa présence sur ces Terres. Elle n’avait toujours été là que pour accomplir les desseins de sa Créatrice : rien de plus, rien de moins. Peut-être moins, quand Aurya s’était détournée d’elle…

    Toujours est-il que ses ailes avaient été plus, bien plus que juste “pouvoir voleter entre les toits et côtoyer les nuages”. Elles l’avaient défini—avaient fait d’elle l’Ange. Sa mémoire lui interdisait d’oublier la douceur de ses plumes sur ses épaules, leur caresse soyeuse dans le creux de ses reins. L’air qui s’engouffrait à l’intérieur lorsqu’elle volait. Ça n'avait jamais été qu’un simple loisir : mais une forme d’existence—une absolue et amère ivresse. Elle en éprouvait encore le poids fantôme dans ses omoplates. Une pression légère qui n’était plus là que pour lui rappeler sa perte. Et leur absence rendait leur souvenir plus cruel encore : plus encore que le memento de chair douloureux qu’elle n’avait jamais arrêté de racler de ses ongles. Siame refusait de guérir, quitte à devenir son propre geôlier : parce que la vie lui avait enseigné que la douleur était le meilleur des professeurs. Que si vous souffriez suffisamment bien, elle devenait divine, presque religieuse.

    Bien, si mon corps ne le supporte pas, alors on abandonnera.

    Son abandon à elle s’était manifesté d’une tout autre façon : quand elle avait cherché à en finir avec sa vie plutôt qu’à supporter le reste de son immortalité sans ses ailes. Il venait tout juste de lui avoir arraché—et elle ne l’avait pas plus supporté. L’Ange avait été prête à tolérer bien des douleurs, mais l’Âme, comme le corps, connaissait ses limites. Sans doute il y avait-il eu là une forme hargneuse de lâcheté, à préférer la mort à leur absence.

    Siame était seule, ce soir-là, entre les murs de la Haute Cathédrale de Bénédictus. Elle avait senti la chose poindre tout au fond d’elle-même. Ses cicatrices – ces deux accros dans la toile de son corps – s’enflamment dans son dos, et un sang noir arrose le plancher. Elle remercie silencieusement les Titans, qu’il n’y ait personne pour la voir à cet instant—surtout pas sa sœur. Exhiber sa vulnérabilité l’avait toujours étouffé comme un feu couvert. Elle s’était laissé basculer sur le lit pour se pelotonner entre les draps blancs. Ni éveillée, ni somnolente, elle demeura ainsi prostrée, recroquevillée sur elle-même, inconsciente de ce qui l’entourait, et son corps entier seulement accessible à la sensation de brûlure dans son dos, qu’elle éprouvait soudainement, plus que jamais auparavant. Ses doigts cherchèrent les deux plaies sur ses omoplates et des chuchotements agitèrent ses pensées. Des éclats de voix, brefs, involontaires dans le fond de son crâne, dont elle ne comprend ni le sens, ni la provenance. "Ça n'a pas de sens…" ; “Les hypothèses fantasques, c'est… pas pour...". Mais l’appel de ses ailes est plus fort qu’il ne l’a jamais été : leur absence plus douloureuse encore. On lui arrache, une seconde fois. Et un bourdonnement emplit son crâne. Elle ferme les paupières. Elle n’a aucune idée qu’à des kilomètres de là, on attache ses ailes – ses ailes – sur le dos d’une autre. N’a pas non plus la moindre idée de la manière dont elles – ses ailes, ses précieuses ailes – se battent pour refuser cette greffe, sur ce dos, qui n’est pas le sien. Ceux qui le font ignorent tout des souvenirs déchirants, de la douleur lancinante, des regrets impossibles à exprimer… Ces ailes n’avaient de pureté que le blanc—du reste, elles étaient inexorablement maudites, autant que leur véritable propriétaire l’était. Ce n’était pas de la magie – pas véritablement – mais c’était dans leur essence, car il y avait des épreuves dès qu'elles l’on ne pouvait ressortir vivant sans noircir son Âme. Et Siame en avait connu de nombreuses, au fil de sa longue vie… Les mortels qui jouaient avec ses ailes, dans ce laboratoire, n’avaient pas conscience du blasphème qu’ils étaient en train de commettre. Une déchirure de plus dans le tableau de sa vie, une humiliation de plus : face à laquelle elle ne peut rien faire. Ni se battre, ni hurler, et contre laquelle les larmes sont inutiles. Sa peine résonne dans son corps se réverbère dans ses os, remonte le long de sa colonne vertébrale et pulse dans ses plaies. Elle s'y abandonne—faute de pouvoir faire plus, faute de pouvoir faire mieux.

    Quand elle ouvre à nouveau les paupières, les draps du lit sont noirs, poisseux.
    Et Siame ne peut s’empêcher de penser qu’elle n’est qu’une chose qui n’était pas morte quand elle aurait dû.


    CENDRES


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  • Jeu 31 Oct 2024 - 18:28
    Sixte n’avait peu ou prou rien a faire des noms que Soren lui avait donné. Elle était même certaine de ne pas se souvenir de leurs visages tant l’angoisse était semblable à une mâchoire qui lui mordait les entrailles. La seule chose qu'il lui aurait fallu en cet instant était une magie qu’elle ne possédait pas et qui lui aurait permis de voir l’avenir ou de lire dans leurs pensées. Étaient-ils si compétent que Soren voulait le laisser supposer ? Après tout, le demi-ange avait tout intérêt à se débarrasser d’elle. Et si elle venait à disparaître, qui la chercherait ? Pancrace, sans doute, mais pour un homme comme le vice-président, il serait aisé d’effacer toutes traces du méfait. Son compagnon penserait simplement qu’elle n’avait pas tenu la promesse qu’elle lui avait faite, qu’elle s’en était allé et les choses resteraient ainsi. Lui la détesterait jusqu’à la fin de ses jours tandis que son corps à elle girait quelque part en République sans personne pour savoir ce qui était arrivé.

    — Ravie, c’est le mot. Souffla-t-elle la mâchoire plus serrée qu’elle ne l’aurait voulu, se maudissant intérieurement d’être si méfiante même envers les siens et se promettant qu’à l’avenir les choses seraient différentes. — J'ai fais ce que vous avez demandé. Et elle s’en félicitait. Elle, dont la nature était plus prompte à la désobéissance, se rendit compte que la tâche était bien plus ardue qu’elle ne l’avait imaginé et que sa confiance, fusse-t-elle ancienne et ancrée, n’était pas à toutes épreuves.

    Ainsi installée sur une table d’opération pour le moins inconfortable, ses instincts aux aboies lui hurlaient de fuir. Fort de plusieurs siècles d’expérience, il était difficile de leurs résister et de rester sagement allongée, à moitié dénudée et les omoplates offertes à la vue. Elle les avait cachés pendant si longtemps, avait fait des pieds et des mains pour que Camélia en reprenne chaque couture, s’était saoulé jusqu’à plus soif pour en oublier la douleur  mais aussi pour écarter la terreur que cette nuit-là, dans cette ruelle, continuait de lui procurer. Un souvenir fébrile mais écoeurant  que son cerveau avait longtemps recouvert d’un voile d’amnésie. Un voile qu’elle n’avait commencé à déchirer que très récemment.

    Mais ces ailes… Tournant légèrement la tête hors de l’orifice prévu à cet effet, elle laissa son regard courir dessus. Elle les voulait. Suffisamment pour risquer d’y laisser sa peau. Et plus que de les vouloir, elle en avait besoin. Autant qu’un assoiffé avait besoin d’eau. Mais tandis que leur blancheur se reflétait dans l’azur de ses iris, elle se demanda si ce n’était pas elles qui exigeaient de trouver leur place dans son dos.

    — Qu’il ne soit pas trop doux. Murmura-t-elle alors que l’aiguille pénétrait sa peau et que le sommeil ne tarda pas à venir la faucher. Et doux, il l’était. Un oublie bienvenu dans une vie tumultueuse mais il n’en était pas moins terrifiant. Sixte en contempla toute la profondeur et lutta malgré elle pour s’empêcher de s’y échouer. Mais toute sa volonté ne put rien contre la drogue et bientôt, elle tomba, tomba, tomba, tomba. Si bas qu’elle crut que la chute ne finirait jamais. Elle dévalait le temps et l’espace dans une infinité qui n’avait pas de début ni de fin. Le néant de ténèbres était complet. Il n’y avait pas d’avant et pas d’après, seulement la chute. Puis, sans un bruit, sa conscience s’écrasa lourdement et elle ouvrit les yeux. Un claquement métallique retentit juste à côté de son oreille et lui arracha un sursaut. Son estomac tomba dans ses talons lorsqu’elle sentit la morsure du fer à la base de ses ailes. Soren avait déjà terminé l’opération ? Elle tira sur ses bras étendu en croix mais quelque chose les retenaient prisonniers.

    — Non. Souffla-t-elle. — Non… Non, non non… Soren. La peur se referma sur elle comme un étaux. A quoi jouait-il ?

    Elle ouvrit la bouche pour protester, peut-être même pour supplier mais ce fut une autre voix que la sienne qui le fit.

    — Prends mes yeux, ma langue, tout, mais pas mes ailes… Je ferais ce que tu voudras me voir faire, je dirais ce que tu voudras entendre… tout mais pas mes ailes.

    Sixte ne l’avait jamais entendue, ni aujourd’hui, ni même cent ans auparavant pourtant elle avait l’impression que leurs sentiments étaient au diapason comme un piano que l'on viendrait d’accorder. La peur les dévoraient avec la précision d’un métronome et lorsque la tenaille se referma, ce furent leurs douleurs qu’elles partagèrent, hurlant d’une même voix, tremblant d’un corps tout différent mais pourtant intimement lié. Haletant d’une souffrance qui aurait put les faire vomir sur le sol poisseux d’une geôle dont Sixte n’avait jamais vu les barreaux mais qu’elle connaissait pourtant.

    “Pas moi. Songea-t-elle, au milieu du brouillard de souffrance et de terreur qui lui obstruait la vue. Elles.”

    Le sang dévala la courbe de son dos chaud, épais, filant le long du vallon de ses côtes, longeant celui de ses hanches, de ses cuisses jusqu’à venir baver sur ses genoux. Le dos amputé de son membre, le côté droit d’une légèreté affligeante, le côté gauche lourd d’une menace latente. Sixte se débattit de plus belle, rua, cria sans que son corps n'obéisse et pour cause ; ce n’était pas le sien.

    Quand Sixte reprit connaissance, ce fut pour assister à un désordre chaotique de voix où se mêlaient ordres et inquiétudes, colère et invectives qui n’avaient aucun sens dans son esprit. Son dos irradiait et pulsait, déchiré finement jusque dans le muscle. Une fois encore, elle tira sur ses bras. Il n’y avait plus de lien mais elle n’avait guère la force de les soulever, à peine parvint-elle à les faire tressauter. Prisonnière des drogues, elle se faisait spectatrice involontaire de ce qu’elle avait décidé de s’infliger. Hurler était impossible, se débattre tout autant. Mais son cœur battait à un rythme effréné ; tôt ou tard, il allait exploser ou lui sortir de la poitrine. Elle avait mal, si mal et rien pour l’exprimer. Alors son esprit gémit, vociféra et supplia. Ses yeux se bordèrent de larmes salées qui roulèrent le long de ses cils pour goutter silencieusement sur le carrelage.

    — So-... So-r.. en. Articula-t-elle avec toutes les peines du monde.

    Mais l’enfer continuait de s’ouvrir dans son dos, les tremblements parcourant désormais son échine, ses bras et ses jambes. Sa gorge laissait échapper des gargouillis étranglés, humiliants mais dont elle se fichait éperdument. Elle voulait que cela cesse mais elle ne voulait pas mourir alors lorsqu’il lui sembla que sa conscience basculait, elle se raccrocha désespérément à ses souvenirs, à l’envie de vivre qui l’animait depuis toujours et qui l’avait maintenue jusqu'ici. Et puis elle se souvint que quelqu’un comptait sur elle. Pour elle.

    L’inconscience referma ses bras glaciaux autour d’elle.
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  • Mar 19 Nov 2024 - 22:07
    Les ailes du renouveau
    feat. Sixte

    Les ailes du renouveau | Soren Separa13

    Ses mains tremblent. Sa vision est floue, embuée. Sont-ce... des larmes ? Elles coulent, froides. Sillon glacial sur chaque joue. Son corps jubile, frissonne, crie à l’infamie.

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    "...oldheart ! SOREN !"

    Oryn Eranthe, la chirurgienne principale, criait son nom tandis qu'Eloa, son assistante, secouait littéralement le demi-ange par les épaules pour le ramener à lui.

    Aussitôt, Soren avisa ses mains, pleines de sang et de magie de lumière. Des filons dorés coulaient comme de la soie entre ses doigts, brillants tel un fil d'or venu des cieux.

    "Qu'est-ce... ?"
    "Elle se réveille, Soren ! Et elle perd beaucoup de sang !"

    Celui-ci écarquilla les yeux. Il rebrancha son cerveau pour comprendre la scène : un dos ouvert, hémorragique, une aile d'ange collée sur une omoplate, une équipe médicale un peu en panique autour de lui et les spasmes de Sixte qui effectivement, murmurait son nom d'une voix venue d'un autre monde.

    "Putain !"

    Tel quel, il se détourna de la table d'opération pour ouvrir des étagères en vitesse, aspergeant allègrement de sang les poignées, vitres et fioles qu'il touchait. Des bocaux, des ampoules et des flacons se succédèrent, roulaient sur le bois du buffet. Deux tombèrent au sol tandis que l'ange trouva enfin l'objet de ses recherches : une minuscule fiole contenant un liquide noir comme la plus sombre des nuits.

    "Comment elle a pu se réveiller ? Je lui ai donné une putain de dose de mon putain de meilleur - et plus cher ! - barbiturique !"

    La colère céda vite place à la pitié en croisant le regard empli d'une immense souffrance de l'elfe blonde. Il se revoyait là des années auparavant, maintenu alerte, rendu fou par la douleur, coincé entre un demi-sommeil et une semi-conscience, le cœur battant à rompre les cotes et de la sueur maculant chaque parcelle de sa peau sous laquelle les muscles se contractaient à leur paroxysme.

    Soren fléchit les genoux pour être à la hauteur d'yeux de Sixte, tandis que d'une aiguille de seringue, il tira le liquide sirupeux de son contenant. Il saisit ensuite le visage de l'elfe entre ses deux mains couvertes de ce sang hybride, pour lui parler d'une voix calme.

    "Pardonne-moi, Sixte. Je ne te laisse pas tomber."

    La main qui tenait la seringue quitta la joue tandis qu'Eloa avait complètement dégagé la nuque de Sixte.

    "Tu ne souffriras plus. Tu te réveilleras avec des ailes. Tes ailes."

    "Et tu souffriras d'amnésie un bon bout de temps", songea-t-il avec quelques remords pendant qu'il plantait la seringue à la jonction de deux vertèbre de la nuque.

    Les trous de mémoire seront inévitables à une telle dose. Impossible de dire de quelle envergure, mais c'était un moindre mal pour se plonger dans les bras d'un sommeil de plomb, le corps entièrement endolori ; il fallait maintenant maintenir la respiration de manière artificielle.

    "Finissons vite", lâcha le demi-ange en s'essuyant le front de son avant-bras, chassant les ruisseaux de sueur qui s'y étaient creusés.

    -----

    La nuit était tombée. Deux ailes étaient greffées au dos de Sixte, toujours couchée sur le ventre. Recousue, rhabillée, placée dans une chambre et surveillée en permanence. Soren se coulait un whisky brûlant dans la gorge tandis qu'il cherchait à fuir les visions étranges, grotesques, terrifiantes qui l'assaillaient. Il sentait encore l'odeur du sang, de la mort, de la chair brûlée, de quelque chose d'autre, d'inqualifiable.

    Il finit par s'effondrer sur une table.

    -----

    "Sixte."

    Pas de réponse.

    "Sixte !"

    La chambre sentait le coton frais. Des sels de mer étaient posés sur le rebord des fenêtres. Il faisait agréablement chaud. Une douce musique résonnait en contrebas dans le manoir.

    Il fallait qu'elle se réveille.

    "Sixte, merde ! Réveille-toi !"

    Un shot d'adrénaline n'avait pas suffi. Soren contempla sa petite caisse où gisaient d'autres drogues stimulantes et d'autres molécules qui activaient le système nerveux. Mais l'état de l'elfe angélique n'allait pas permettre plus d'actions.

    "Réveille-toi, allez ! Merde... quel con..."

    En l'absence de réponse, le Vice-Président alla se poster à la fenêtre, les mains posées sur sa nuque, contemplant le coucher de soleil. C'était donc un échec. Le pouls de Sixte était bas. Elle était dans un état de comas et il ne savait pas si elle allait se réveiller. Plusieurs membres de l'équipe médicale avaient déjà dû quitter les lieux. Il avait échoué.

    Puis il entendit il bruissement de draps, derrière lui.




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